eau de vie

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 17/11/2008.

Sommaire

7 Septembre 2005 à 9h50
Je suis chargée d'émotions:beauté volée...
7 Septembre 2005 à 13h17
14 ans: l'élu
8 Septembre 2005 à 9h03
14 ans: l'élu (suite)
9 Septembre 2005 à 9h15
La soirée (I)
12 Septembre 2005 à 10h38
La soirée (II)
13 Septembre 2005 à 10h32
Premier chagrin
14 Septembre 2005 à 9h59
17 ans (I)
15 Septembre 2005 à 9h51
17 ans (II)
16 Septembre 2005 à 9h09
Epilogue
19 Septembre 2005 à 10h41
Le passage
20 Septembre 2005 à 9h23
Première fois
21 Septembre 2005 à 9h16
Première histoire
22 Septembre 2005 à 10h00
20-28 ans: préambule
23 Septembre 2005 à 9h46
Arrêt sur image
26 Septembre 2005 à 11h44
3 ans auparavant (I)
27 Septembre 2005 à 10h09
3 ans auparavant (II)
28 Septembre 2005 à 9h56
2 ans auparavant
29 Septembre 2005 à 9h24
Un jour comme les autres
30 Septembre 2005 à 13h55
La reconstitution du trio
3 Octobre 2005 à 9h47
Fin des études
4 Octobre 2005 à 9h13
Je gère
5 Octobre 2005 à 10h08
L'idée du siècle!
6 Octobre 2005 à 9h29
Un an auparavant: le jour de tes 27 ans
7 Octobre 2005 à 9h52
Pour le meilleur...
10 Octobre 2005 à 10h44
Belle du Seigneur
11 Octobre 2005 à 9h53
Belle du Seigneur: encore un peu...
12 Octobre 2005 à 9h28
Jeux d'enfants
13 Octobre 2005 à 9h12
Dis lui toi que je t'aime
14 Octobre 2005 à 9h15
Et pour le pire...
17 Octobre 2005 à 17h52
Choc
18 Octobre 2005 à 10h16
Silence
19 Octobre 2005 à 10h01
Apnée
20 Octobre 2005 à 9h37
Folie?
21 Octobre 2005 à 10h03
Abandons
24 Octobre 2005 à 10h21
29 ans
25 Octobre 2005 à 9h31
Intervalles
26 Octobre 2005 à 9h19
Célibataire?
27 Octobre 2005 à 9h59
Chute libre
28 Octobre 2005 à 8h48
Mon amour...
2 Novembre 2005 à 8h11
30 ans
3 Novembre 2005 à 9h46
Le manège infernal
4 Novembre 2005 à 11h33
Ibiza
8 Novembre 2005 à 9h58
Retour d'Ibiza
9 Novembre 2005 à 9h49
Fin septembre
10 Novembre 2005 à 9h02
Vendredi soir
15 Novembre 2005 à 10h23
Sunday bloody Sunday
16 Novembre 2005 à 9h55
Haut les coeurs!
17 Novembre 2005 à 10h09
La vie continue...autrement
3 Juin 2006 à 14h52
Canicule ( après belle du seigneur: encore un peu)
6 Juin 2006 à 13h52
Le jour d'après
13 Juin 2006 à 11h38
Révélation
20 Juin 2006 à 12h04
Respiration
21 Juin 2006 à 13h58
Ton portable, ton messager
28 Juin 2006 à 13h34
Double vie
29 Juin 2006 à 13h54
C'est la chrysalide qui laisse s'envoler le beau papillon
2 Juillet 2006 à 19h22
La dolce vita
3 Juillet 2006 à 14h55
La vie en rose?
11 Juillet 2006 à 16h51
Fissures
19 Juillet 2006 à 14h03
Pla...
25 Juillet 2006 à 12h06
Ce...
26 Juillet 2006 à 11h47
Bo
28 Juillet 2006 à 12h06
Joyeux Noel !
29 Juillet 2006 à 12h44
Londres
8 Août 2006 à 13h52
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...
1 Septembre 2006 à 14h35
Lettre avortée (I)
4 Septembre 2006 à 10h44
Lettre avortée ( II )
5 Septembre 2006 à 16h36
Belle du Seigneur: pour en finir
7 Septembre 2006 à 16h15
L'amour continue...autrement
19 Septembre 2006 à 13h25
A tes parents
21 Septembre 2006 à 10h52
A ta crevette
25 Septembre 2006 à 10h15
A tes amies: les poulettes!
28 Septembre 2006 à 10h58
Tu as fait un rêve...Le Banc
2 Octobre 2006 à 13h32
Variation sur le même banc
5 Octobre 2006 à 11h56
Le banc retrouvé
10 Octobre 2006 à 10h29
Le dedans, le dehors
21 Octobre 2006 à 12h21
Te voilà sur la deuxième marche!
26 Octobre 2006 à 11h23
La nuit et ses lumières
31 Octobre 2006 à 10h38
Odeurs artificielles
9 Novembre 2006 à 12h10
Voyage au bout de la nuit
16 Novembre 2006 à 13h32
Lettres à un jeune poète
22 Novembre 2006 à 14h26
One night
23 Novembre 2006 à 14h38
One love
2 Janvier 2007 à 11h21
One life
15 Janvier 2007 à 18h51
Too late
17 Janvier 2007 à 18h03
De Rilke à un jeune poète
19 Janvier 2007 à 18h20
Hallelujah
22 Janvier 2007 à 20h24
Il suffisait de presque rien
26 Janvier 2007 à 20h02
Instants figés
3 Février 2007 à 16h13
Ce qu'il reste de nous
12 Février 2007 à 16h53
Peut-être dix années de moins...
20 Février 2007 à 9h09
Terre brûlée
28 Février 2007 à 8h37
Le cabanon
1 Avril 2007 à 9h50
La pelle et le râteau
9 Avril 2008 à 18h56
Quelqu'un est entré
12 Avril 2008 à 8h51
J'ai un secret à te dire...

Je suis chargée d'émotions:beauté volée...

7 Septembre 2005 à 9h50

Les blessures nous aident à avancer dit-on...peut être mais les blessures restent, indélébiles et indicibles. On y revient toujours sans y parvenir jamais c'est pourquoi il est si difficile de les exprimer pleinement sur le papier. Ecrire n'est pas une affaire privée me rappelle Deleuze: " écrire n'est pas raconter ses souvenirs, ses voyages, ses amours et ses deuils, ses rêves et ses fantasmes. Ecrire c'est aussi devenir autre chose qu'écrivain." Je suis pourtant fascinée par les blessures, ces souvenirs qui sont autant de plaies purulentes selon Nietzsche. Pourquoi? parce que ces moments courts et intenses, dangereux et inoubliables sont derrière nous.

14 ans: l'élu

7 Septembre 2005 à 13h17

Vouloir être grand à en crever... Petit rat maigrichon, quatorze ans et toujours un bébé. L'envie d'aimer est là et le prince charmant aussi. Biensûr il est beau et plus âgé. Biensûr il ne te regarde pas. Pourtant toi tu prends des poses, tu essaies de lui plaire...en vain. Tes efforts sont enfin récompensés, à force d'épier ses moindres déplacements, à force d'être toujours présente dans son champ de vision, il te remarque. Il est étonné de voir ce petit corps s'accrocher à lui. Il te parle avec douceur et te raconte ses douleurs, les douleurs d'un jeune homme de 19 ans, coeur d'artichaut et bagarreur.

14 ans: l'élu (suite)

8 Septembre 2005 à 9h03

La machine est lancée, ton coeur s'emballe, ça y est, tu crois vivre ta première histoire d'amour. Tu hurles haut et fort à qui veut l'entendre que tu lui as parlé et que quelque chose s'est passé entre vous. Pourtant les événements se compliquent, autour de toi ses amis rigolent, se moquent de toi, de ton corps de bébé qui n'attire personne. Maintenant il est plus difficile de l'approcher, ses amis qui ne te regardaient pas hier t'observent aujourd'hui d'un air moqueur. Tu te sens mal, tu n'oses plus bouger. Alors un petit miracle se produit, il passe devant toi et s'arrête pour te dire bonjour devant tes amis. Ce geste si banal tu l'interprètes à ta façon. Pour toi c'est le signe que tu lui plais.

La soirée (I)

9 Septembre 2005 à 9h15

Une soirée est prévue et tu mets tout en oeuvre pour en être. Tu t'habilles et te maquilles avec soin et puis c'est le départ. Sur le chemin tu passes prendre une amie à qui tu confies que R.... est également invité. Voilà maintenant deux heures que tu observes la porte d'entrée avec l'espoir de l'apercevoir. Ton amie tente en vain de te faire danser. A la fin tu capitules et c'est à ce moment là qu'il entre, accompagné de sa bande.Tu as envie d'embrasser ton amie tellement tu es heureuse. Mais tu te retiens préférant vivre cet instant de l'intérieur. Tu continues à danser regardant du coin de l'oeil ses moindres faits et gestes. Il paraît soûl mais tu t'en fiches, l'essentiel étant qu'il soit à quelques mètres de toi.

La soirée (II)

12 Septembre 2005 à 10h38

Et puis tout s'enchaîne très vite, une bagarre éclate au milieu de la piste, tu es bousculée et finalement tu te retrouves à l'abri pour observer ton prince charmant en train de se battre comme un chien enragé. Après plusieurs tentatives, ses amis arrivent à le séparer de ses ennemis et le forcent à sortir de la salle. N'écoutant personne, tu décides de le suivre. Dehors quelques uns de ses amis l'entourent. La peur au ventre, tu t'approches du groupe, ses amis te regardent d'un air méprisant mais ils s'en vont, te laissant seule avec lui. Tu le vois mieux à présent grâce à la lumière du réverbère. Il respire fort, son visage est rouge de colère et son teeshirt est déchiré. Pourtant il te regarde calmement et tu lui souris. Tu te retrouves dans ses bras et il t'embrasse. Le temps s'est arrêté pour toi. Il t'explique qu'il éprouve le besoin de se battre, que ses parents espagnols n'ont pas beaucoup d'argent, qu'il n'a pas fait d'études, qu'il travaille sur les chantiers avec son frère aîné et...etc. Du haut de tes 14 ans et demi tu l'écoutes avec attention et tu lui prodigues tes conseils. Il te regarde tendrement, amusé par ton air sérieux puis te dit qu'il doit partir, qu'il est attendu ailleurs.

Premier chagrin

13 Septembre 2005 à 10h32

A ton amie qui te demande si tu sors avec lui, tu ne sais pas répondre. Peut-être...je ne sais pas. Est-ce qu'il t'a dit que vous alliez vous revoir? Non. Est-ce que vous vous êtes embrassés? Oui. Alors c'est ok. Je ne sais pas, tu vois, sur le moment j'ai l'impression qu'il se sent bien avec moi et puis l'instant d'après il m'ignore. Tu en auras le coeur net demain après-midi au match, s'il vient t'embrasser c'est que vous sortez ensemble sinon c'est qu'il se fout de toi. Demain est un autre jour dit-on... A 15 heures tu es au bord du terrain de foot avec tes amis et tu te dis que même s'il ne vient pas, la soirée de la veille ne peut pas s'effacer, il t'a serré dans ses bras et il t'a embrassé pour de vrai. Mais les autres te gênent, ton amie te gêne, il y a trop de monde. Il est là! Je le vois là-bas avec M... et T..., va le voir! Tu l'as vu aussi et ton coeur s'est emballé. Tu as chaud, tu transpires, tu as honte et tu aimerais être ailleurs, loin d'ici. Ta copine te met une pression énorme. Arrête de crier, je l'ai vu, je vais pas y aller, il ya trop de monde et puis je sais pas, j'ai pas envie de....Il s'approche de nous! Arrête, ne le regarde pas, fais comme s'il n'était pas là. Tu te mets à trembler, tes jambes sont paralysés, tu as l'impression de vivre la scène au ralenti. Il n'est plus qu'à quelques mètres de toi. Il dit bonjour à tes amis qui sont assis autour de toi. Ses amis te font la bise avec indifférence. Il se rapproche, tu es sûre que tout le monde vous regarde. Tu penses seulement à garder la tête droite, le regard rivé sur le terrain. Il te sourit, te fait la bise et s'en va sans un mot. Tu respires enfin, le calvaire est terminé. Ton amie reprend le dessus avant toi. Ca va? Je le sens pas ce type, je te l'avais dit, il est pas net, il s'amuse avec toi.

17 ans (I)

14 Septembre 2005 à 9h59

A 17 ans tu ressembles toujours à un petit rat maigrichon. R... est toujours présent dans ta tête. Votre histoire se résume à cette anecdote, un jour il t'embrasse, un autre jour il t'ignore. Maintenant tu as 17 ans et lui 22. Il travaille comme barman dans la station balnéaire où tu passes les vacances avec des copines. Tu décides d'aller le voir comme tu irais voir un ami d'enfance. Pourtant quand tu l'aperçois la magie opère toujours et quand il te propose de vous retrouver chez toi après son travail tu dis oui sans réfléchir. Il est 1 heure du matin, R... entre dans ton appartement. Il a apporté une cassette de Lionel Richie. Il fait nuit, c'est l'été, les baies vitrées sont ouvertes, la lumière est faible et Lionel Richie chante " Ballerine girl"...inoubliable! Vous discutez de tout et de rien sur le canapé. Il est près de toi et tu te sens légère. Il a chaud, il te demande s'il peut enlever son tee shirt et puis il t'embrasse tendrement et doucement comme il l'a toujours fait.

17 ans (II)

15 Septembre 2005 à 9h51

Ensuite il se lève et te prend la main pour t'emmener au premier étage où se trouvent les chambres. Bien sûr tu as peur mais tu le connais depuis trois ans et tu as rêvé de ce moment-là très souvent. Curieusement il est plus gêné que toi. Toi tu as pris ta décision, c'est avec lui que tu veux faire l'amour pour la première fois. Pourtant il ne se passera rien. Il arrête le processus des préliminaires en te disant qu'il ne peut pas et qu'il préfère que vous passiez la nuit serrés l'un contre l'autre. Aujourd'hui tu te dis qu'il s'est peut-être senti coupable de te faire l'amour pour la première fois en sachant qu'il ne donnerait pas suite à cet acte. Cette nuit-là, tu n'as pas dormi profitant de chaque minute pour le regarder dormir, lui, le héros de tes 14 ans, ton premier amour...Le lendemain matin il est parti très tôt et tu ne l'as plus revu avant longtemps.

Epilogue

16 Septembre 2005 à 9h09

Aujourd'hui R... vient de se marier, il a cherché à te revoir juste avant. Ton corps a grandi et l'expression de ton visage s'est durcie. Le désir est là maintenant, avide et sans filtre. Il te cherche, il veut t'attirer. La tendresse et la culpabilité ont disparu. Maintenant que ton corps est mûr, il te veut, il veut ta chair. Courte revanche, revanche amère...c'est trop tard. La magie a disparu.

" Sinon l'enfance qu' y avait-il qu'il n'y a plus? " Saint-John Perse.

Le passage

19 Septembre 2005 à 10h41

Dans ton parcours, cette histoire marque la fin du rêve et l'entrée dans l'âge adulte. La rebellion, l'arrogance, l'insouciance...la peur n'existe pas. Tu te rends compte plus tard que tu es passée très près de pièges où d'autres sont tombés. Moments inoubliables que tu n'oseras plus car maintenant la peur est là, l'insouciance est partie, et même si tu gardes aujourd'hui un peu de cette folie en toi, il a fallu choisir son camp.

Première fois

20 Septembre 2005 à 9h23

A 18 ans tu as décidé de ton sort et de lui. La peau est douce. La douleur, l'odeur, l'innocence....Découvrir l'acte d'amour pour la première fois sans plaisir mais l'avoir fait.

Première histoire

21 Septembre 2005 à 9h16

Ensuite tu veux une histoire, ton histoire, avec quelqu'un que tu ne connais pas vraiment. Tu t'y jettes. Tu es grande, ça y est...Pourtant tu aimerais être petite, toute petite du temps où tu n'avais pas à prendre de décisions. Tu assumes tant bien que mal et tu fais tout pour être comme l'autre te veut. A la fin tu te perds et la souffrance arrive. Trahison, déception, sensation de vide...Ton mental et ta force sont mis à l'épreuve. Tu as du mal à t'en remettre mais ta famille est là, elle soulage ta plaie. Ses repères t'apaisent, te régénèrent. L'intérieur, lui, n'a pas bougé, il s'est juste endurci.

20-28 ans: préambule

22 Septembre 2005 à 10h00

Tu es restée 8 ans avec une personne qui t’aimait et qui t’aime encore. Tu ne l’aimes plus. Tu l’as quitté du jour au lendemain mais cela faisait déjà un an que cette idée germait. Il n’a rien vu venir ou n’a pas voulu voir ou n’a pas cru que tu en étais capable…peu importe… l’ouragan était en marche. Tu ne regrettes pas ces 8 années. Tu as vécu une histoire particulière. Tu ne l’as jamais vraiment aimé mais lui t’aimait : tu as choisi la facilité. Comment peut-on vivre 8 ans avec quelqu’un que l’on aime pas vraiment ? Tu l’aimais mais comme un frère, comme un ami, comme quelqu’un qui ne te ferait jamais souffrir. Sauf que quand nous trichons, la vie nous rappelle à l’ordre…La vie a mis quelqu’un sur ton chemin tranquille, trop tranquille. Le message est clair : soit tu continues à te mentir et à lui mentir, soit tu choisis la vérité, l’honnêteté. Tu as choisi la deuxième solution avec toutes ses conséquences…L’ouragan est en marche.

Arrêt sur image

23 Septembre 2005 à 9h46

Parfois tu aimerais ne pas avoir connu la personne que la vie a mis sur ton chemin. Qu’aurait été ta vie sans lui ? Un long fleuve tranquille…mais tu n'aurais pas connu l'amour, le véritable amour, celui qui prend aux tripes. Tu ne savais pas ce qu'aimer voulait dire, maintenant tu sais. Une réplique d’Alfred De Musset te permet de tenir debout : « J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »

3 ans auparavant (I)

26 Septembre 2005 à 11h44

Tu fais des études, de longues études. Ta copine te présente L... en t'avouant qu'elle le convoite secrètement.

L...est là, assis près de toi en cours. Le courant passe. Il devient ton ami. Toi, tu lui racontes ta vie rangée, forte de ce que tu vis à savoir tes 5 ans de vie commune.  Lui te raconte sa vie de patachon tout en te confessant son envie de rencontrer La fille.Chaque Lundi, il te fait le rapport de son week-end peuplé de ses copines, ex-copines ou futures copines. Il te mime les cris de ses ex-copines au téléphone, la rencontre de son ex-copine avec son actuelle...etc. Et toi tu ris de ce Don Juan d'ami. Tu as parfois l'impression d'être l'amie d'une rock star harcelée par des filles hystériques ! Lui t'admire, admire ta vie rêvée...tellement éloignée de la sienne. Toi, tu observes son pouvoir de séduction.  A la fac, toutes les filles sont amoureuses de lui. Tu le regardes butiner parmi ce harem et tu es contente de ne pas en être. Tu te moques même de ces filles qui voient en ce Don Juan un amoureux possible !

3 ans auparavant (II)

27 Septembre 2005 à 10h09

Vous formez un trio sympathique. Ta copine semble parfois énervée de votre complicité. Elle te confie de temps en temps qu'elle est de plus en plus attirée par lui et toi, tu la mets en garde, tu lui expliques qu'il ne fait que butiner. Tu penses aussi qu'il n'est pas attiré par elle. Vous sortez de plus en plus, toujours par trois: restaurants, bars, discothèques. Il vous présente ses amis en spécifiant que tu n'es pas célibataire et rappelle à l'ordre ceux d'entre eux qui tentent, malgré tout, de te draguer. Tu deviens un copain fille, une fille copain, une sorte de meilleur ami au féminin...qu'il surprotège. Ta copine est la seule du trio à obtenir son diplôme. Elle s'en va loin.

2 ans auparavant

28 Septembre 2005 à 9h56

Vous n'êtes plus que deux à la rentrée. Votre complicité en est décuplée...elle déborde. Vous mangez ensemble le midi, vous sortez en semaine, vous vous appelez...bref, vous devenez inséparables. Vous connaissez sans les avoir vues vos familles respectives, vous aimez la même musique, les mêmes films...bref, vous êtes identiques.

Un jour comme les autres

29 Septembre 2005 à 9h24

Ce jour-là, vous décidez de manger ensemble le midi, comme d'habitude. Il vient te chercher à ton appartement, comme d'habitude. Sauf que tu te rends compte, d'un coup, devant ton miroir, que tu te prépares comme pour aller à un rendez-vous amoureux: tu ne sais pas comment t'habiller, tu te demandes si tu attaches tes cheveux ou pas, tu te parfumes un peu trop, ton coeur bat trop vite. Première alerte que tu occultes rapidement. Ce n'est rien, c'est normal, tu es contente de le voir, c'est ton meilleur ami après tout! Première erreur.

La reconstitution du trio

30 Septembre 2005 à 13h55

Ta copine de fac, celle qui a obtenu le diplôme la première, vous contacte pour organiser une soirée avec son nouveau copain qu'elle veut vous présenter. La reconstitution du trio! Votre copine n'arrête pas de vous observer comme si vous aviez quelque chose à lui cacher. Elle épie tous vos gestes. Il est clair que votre complicité sent le souffre. D'ailleurs, elle profite d'un moment seule avec toi pour t'en parler. Vous vous êtes rapprochés en un an...Il te dévore des yeux...Il n'arrête pas de te toucher...Ta copine, tu la rassures comme tu peux mais tu commences à perdre le contrôle. Tu commences, toi aussi, à ressentir ce que quelques personnes entrevoient. La porte s'ouvre peu à peu. Le danger est de l'autre côté...tu le sais. Tu penses au préambule de "Voyage au bout de la nuit" de Céline: " Il suffit de fermer les yeux. C'est de l'autre côté de la vie."

Fin des études

3 Octobre 2005 à 9h47

Il obtient son diplôme...pas toi. Tu as peur de ne plus le voir. Tu lui dis, il te rassure, te promet que rien ne changera. Tu retournes chez toi, l'année à la fac est terminée. L'été arrive. Ton amie de 10 ans ne sait rien de ta vie à la fac. Elle ne connait qu'un seul prénom: L... dont tu lui parles de plus en plus. Tu acceptes un poste à la rentrée et tu décides de passer ton concours en candidate libre. Lui débute son année de stage. Votre éloignement géographique accentue vos appels téléphoniques. Vous parvenez à vous voir une journée par mois. Au fur et à mesure, tu te rends compte que tu attends cette journée avec trop d'impatience. La veille tu es surexcitée, limite euphorique. Le lendemain tu es abattue et désagréable. Ton entourage a du mal à comprendre tes brusques sautes d'humeur. Et ton copain? Tu comences à te sentir mal, ton comportement d'adolescente envers L... te met en colère. Tu as l'impression de ne pas être honnête envers l'homme qui partage ta vie depuis 6 ans. Pourtant tu ne fais rien de mal...n'est-ce pas? Et puis L... te raconte toujours ses aventures avec des créatures de mode...! D'ailleurs, elles commencent à te faire moins rire, ses aventures.

Je gère

4 Octobre 2005 à 9h13

Vous vous appelez de plus en plus. Ta copine de 10 ans s'inquiète. Tu lui parles plus de L... que de ton copain. Tu lui ris au nez. Tu la trouves ridicule. Moi et L..., quelle blague! Un coureur de jupons de première par dessus le marché, ça va pas non? T'as perdu la tête, tu t'inquiètes pour rien. Je gère. Deuxième erreur.

L'idée du siècle!

5 Octobre 2005 à 10h08

Tu as une idée. Ta copine de 10 ans est célibataire. Tu te dis qu'elle pourrait convenir à L...Tu en discutes avec elle. L... est toujours à la recherche de sa muse. Tu lui dresses un portrait avantageux de ta copine. Pourquoi pas? Les deux protagonistes ne sont pas contre. Tu y crois. Tu t'investis à fond. Tu organises une soirée, un rendez-vous plus qu'arrangé! Une sortie en discothèque, il vient avec un ami. Ils s'embrassent. L... te regarde juste avant avec dans ses yeux une interrogation: c'est vraiment ce que tu veux? Oui. Ils s'embrassent. Tu ne peux pas regarder. Tu as mal. Tu as envie de partir. L... te regarde juste après. Il se sent mal aussi. Il te rejoint sur le champ. Il te serre dans ses bras comme s'il t'avait fait du mal. Ta copine ressent le malaise. Sur le chemin du retour, elle te dit qu'il l'a embrassée mais qu'il n'avait d'yeux que pour toi. La phrase tombe. Il est amoureux de toi. Patatra...Tu es prise à ton propre piège. Retour de boomerang en pleine figure. Ta copine est maintenant au courant et le pire c'est que toi aussi.

Un an auparavant: le jour de tes 27 ans

6 Octobre 2005 à 9h29

Tu organises une soirée entre filles pour fêter tes 27 ans: restaurant et discothèque. Vers la fin du repas tu l'appelles pour savoir où il se trouve. Les filles te demandent la suite du programme. Tu donnes sans hésiter le nom de la discothèque où L... est présent. Tu le vois tout de suite, vêtu de blanc, beau comme un ange. Tu le présentes à tes copines qui le trouvent très à leur goût. Toi, tu n'es déjà plus parmi elles, tu flottes. Il danse, tu le gardes dans ton champ de vision. Maintenant, tu danses près de lui, tout près. Ta copine de 10 ans te fait les gros yeux de loin. Tu t'éloignes à contre coeur. Tes copines partent les unes après les autres. Enfin! Tu t'approches à nouveau. Il sent bon. Tu sens sa peau. Il relève tes cheveux, tu relèves la tête et vous vous embrassez. C'est le baiser le plus torride, le plus terrible, le plus désiré de toute ta vie entière...! Il dure une éternité, tu n'arrives plus à te décrocher. Quand tu ouvres les yeux, tu ne sais plus où tu es. Tu ne flottes plus, tu voles. Troisième erreur...la plus belle.

Pour le meilleur...

7 Octobre 2005 à 9h52

Un bonheur indescriptible...J'ai grandi tout d'un coup grâce à son regard. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un comme je l'ai embrassé. Je n'ai jamais eu autant de forces qu'à ses côtés. Je n'ai jamais aimé personne comme je l'ai aimé. Je ne crois pas qu'une personne ait été plus heureuse que moi pendant ces quelques mois...

Belle du Seigneur

10 Octobre 2005 à 10h44

Extraits de Belle du Seigneur de Cohen: " Je t'ai connue, c'était toi, l'inattendue et l'attendue, aussitôt élue en ce soir de destin, élue au premier battement des longs cils recourbés, toi, broderie aux dessins délicats, ô jardin sur l'autre rive. Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines. Sa joue contre l'épaule de son seigneur, elle lui demandait de dire encore, les yeux fermés, bienheureuse d'être connue, mieux que d'elle-même connue, moquée et louangée par ce frère de l'âme, le seul au monde qui la connaissait, et c'était cela l'amour adorable, l'amour d'un homme. Rejetant la tête en arrière, elle s'aperçut qu'il avait des yeux bleus et verts, piqués de points d'or, si lumineux dans le visage hâlé, des yeux de la mer et du soleil, et elle se pressa contre lui, reconnaissante de ces yeux. Murmures de leur amour en cette danse. Belle, lui disait-il, redoutable de beauté, lui disait-il, solaire auréolée aux yeux de brume, lui disait-il, et contre lui il la serrait, et elle fermait les yeux, ridicule, pleine de grâce, charmée d'être redoutable, grisée d'être solaire."

Belle du Seigneur: encore un peu...

11 Octobre 2005 à 9h53

" Bouches unies, ils goûtaient l'un à l'autre, les yeux clos, goûtaient longuement, profonds, perdus, soigneux, insatiables. Elle se détachait parfois pour le voir et le savoir, d'adoration le contemplait, les yeux insensés. Ils s'arrêtaient, se regardaient, se souriaient, haletants, humides, amis, et s'interrogeaient, et c'était la litanie. Ainsi l'amour en ses débuts. O débuts, baisers des débuts, précipices de leurs destinées. O débuts, deux inconnus soudain merveilleusement se connaissant, lèvres en labeur, langues téméraires, langues jamais rassasiées, langues se cherchant et se confondant, langues en combat, mêlées en tendre haine, saint travail de l'homme et de la femme, sucs des bouches, bouches se nourrissant l'une de l'autre, nourriture de jeunesse, langues mêlées en impossible vouloir, regards, extases, vivants sourires de deux mortels, balbutiements mouillés, tutoiements, baisers enfantins, innocents baisers sur les commissures, reprises, soudaines quêtes sauvages, sucs échangés, prends, donne, donne encore, larmes de bonheur, larmes bues, amour demandé, amour redit, merveilleuse monotonie. O joies, toutes leurs joies, joie d'être seuls, joie aussi d'être avec d'autres, O cette joie complice de se regarder devant les autres et de se savoir amants devant les autres qui ne savaient pas, joie de sortir ensemble, joie d'aller au cinéma et de serrer la main dans l'obscurité, et de se regarder lorsque la lumière revenait, et puis ils retournaient chez elle pour s'aimer mieux, lui orgueilleux d'elle, et tous se retournaient quand ils passaient, et les vieux souffraient de tant d'amour et de beauté."

Jeux d'enfants

12 Octobre 2005 à 9h28

Il te conseille d'aller voir ce film. C'est notre histoire dit-il. Tu sors du cinéma en pleurs. Une autre version de Roméo et Juliette! Alors notre amour est impossible? Oui. Tu ne quitteras jamais ton copain. Avoue. Tu t'amuses avec moi. 7 ans, c'est un cap difficile dans un couple, la routine s'installe...Je suis ta bouffée d'oxygène, ton aventure de femme presque mariée. Pas du tout! Comment peux-tu penser cela? Je suis bouleversée par ce que je ressens, cela n'a rien de commun avec une aventure! Le mot en lui-même me fait hurler! Laisse moi du temps. Je ne peux pas partir du jour au lendemain...Je ne l'aime plus mais je le respecte, c'est difficile. Si tu m'aimais, tu l'aurais déjà quitté. Un poignard te traverse le coeur. Tu ne veux faire de mal à personne mais comment ne pas en faire? Ta petite bulle commence à s'effriter. Tu avais des valeurs avant lui. Ces foutues valeurs qui nous empêchent d'avancer. Tes parents t'offrent un modèle parfait. Tu ne peux pas leur faire ça! Ils ne vont pas s'en remettre...pourtant c'est de ton bonheur qu'il est question. Tu te sens en équilibre sur un fil...fil fragile...à mi-chemin entre deux rives...impossible de faire marche arrière...le vide ou la rive d'en face?

Dis lui toi que je t'aime

13 Octobre 2005 à 9h12

Tu ne dors plus. Tu ne manges plus. Tu maigris...tu maigris...tu maigris. La situation devient insupportable. Tu te raccroches désespérément à cette chanson écrite par Serge Gainsbourg pour Vanessa Paradis. Elle exprime tout ce que tu ne peux pas dire. Tu l'écoutes encore et encore jusqu'à l'écoeurement. Dis lui toi que je t'aime/ ou programme moi sur I.B.M/ je n'aimerai pas le blesser/ j'me rends compte que pour compte nous l'avons laissé/ dis lui toi que je t'aime/ et qu'il se branche sur la F.M/ alors il pourra me capter/ ou bien c'est qu'il est complètement disjoncté/ je n'peux pas les yeux/ dans les yeux/ balancer ça/ il ne me croirait pas/ je n'veux pas annoncer la couleur/ entre toi et moi je vois l'émoi/ quand il comprendra sa douleur/ toi tu es le seul double de moi/ dis lui toi que je t'aime/ c'est toujours le même dilemme/ un jour ou toujours qui sait/ combien de mois d'émoi cela va durer/ dis lui toi que je t'aime/ entre l'amour l'amour et la haine/ questions de pleins de déliés/ qui sait combien de temps cela va durer/ dis lui dis lui redis lui quand même/ et dédie lui ce poème/ c'est le never more jamais à plus jamais/ dis lui toi que je t'aime/ bien sûr on en revient toujours au même/ thème insoluble c'est vrai/ c'est toi que j'aime/ c'est toi que j'aime/ pour de vrai. Ton couple n'est plus qu'une mascarade. Pourtant tu n'arrives pas à en parler. L... te met une pression terrible. Tu es en train de le perdre. Tout t'échappe...

Et pour le pire...

14 Octobre 2005 à 9h15

10 mois après. Tu n'en peux plus. D'un côté, tu restes avec un homme que tu n'aimes plus, c'est une évidence. De l'autre, tu sens que L... lâche prise, qu'il n'y croit plus. Alors tu sautes dans le vide. Avec ton copain, vous êtes invités à manger chez des amis. Tu es restée silencieuse toute la journée. Le soir tu lui annonces que tu le quittes. Incompréhension, souffrance, violence, sensation de chute... Ta meilleure amie t'accueille au petit matin. Tu ressembles à un mort-vivant. Tu appelles tes parents. Ta mère pleure, toi aussi, tu lui expliques que tu n'aimes plus la personne avec qui tu vis. Une semaine passe. Tu es retournée vivre chez tes parents qui s'inquiètent. Tu ne dors pas et tu continues à maigrir. Tu as l'impression d'avoir ruiné sa vie. Tu ne sors plus. Tu te caches. Personne ne comprend ta décision. Il doit sortir quelque chose de positif de tout cela. Alors tu l'appelles, L..., ton amour, ton bonheur à venir...Tu lui cries que, ça y est, tu es libre, tout à lui et là le couperet tombe: c'est trop tard, une année à t'attendre lui a laissé des traces, des plaies qu'il est incapable d'oublier. Tu as la tête qui tourne. Tout s'écroule.

Choc

17 Octobre 2005 à 17h52

Tu es sous le choc. Tu ne peux pas y croire. Tu fais un cauchemar. Tu vas te réveiller. Ce n'est pas possible. Calme-toi. Réfléchis. Il a attendu un an comme un con que tu quittes ton copain. C'est peut-être normal qu'il réagisse comme cela. Il lui faut du temps pour digérer. Oui, c'est ça. Ta copine te rassure, elle pense la même chose. Deux semaines passent. Tu n'en peux plus. Tu craques. Tu en parles à ta mère qui comprend mieux maintenant tes réactions passées. Elle te tient le même discours. Il te montre seulement qu'il n'est pas à ta disposition. C'est normal qu'il te fasse mariner un petit peu. C'est de bonne guerre non? Tu retrouves ton optimisme. Ta mère, modèle de sagesse, ne t'a jamais ménagée. Elle a raison, c'est sûr.

Silence

18 Octobre 2005 à 10h16

Tu l'appelles. Tu essaies de comprendre. Il te répète qu'il a trop souffert de la situation. Tu le revois. Deux aimants, deux amants...rien n'a changé. Il te dit qu'il te rappelle. Silence. Alors tu l'appelles encore et encore, le jour, la nuit. Tu lui envoies des texto. Silence. Tu lui dis que tu l'aimes, puis que tu le détestes, puis tu t'excuses...Silence. Tu as le coeur gros, lourd, ça te pèse comme un poids qu'on t'aurait accroché autour du cou. Il s'éloigne et toi tu cours, tu essaies de toutes tes forces de le rattraper, tu te bats contre du vent. Tu es épuisée. Ta mère te voit t'éteindre. Tu n'as jamais été aussi maigre. Alors elle parle et ça fait mal. Il s'est foutu de toi. Je veux bien qu'il se fasse désirer quelques temps mais là c'est bien la preuve qu'il ne t'aime pas. Il t'aimait parce que tu lui résistais, parce qu'il était loin de se douter que tu quitterais ton copain. Maintenant que tu es libre, ça ne l'intéresse plus. Le jeu n'a plus d'intérêt.

Apnée

19 Octobre 2005 à 10h01

Tu as mal à en mourir. Toujours ce poids que tu traînes. Tu manques d'air. Tu penses à lui tout le temps, le matin en te levant, le soir en te couchant. Une chanson, un parfum...tout te ramène à lui, tout le temps. Tu ne souris plus, tu es prostrée dans ta peine. Face à l'inquiétude de tes proches, tu fais semblant, semblant de rire, semblant de manger. Le quotidien t'oblige à continuer...heureusement? Tu ne sais plus. Quelque chose te ronge et te ferme.

Folie?

20 Octobre 2005 à 9h37

Tu écris pourtant tu n'en as pas envie. Tu n'arrives plus à pleurer. Tu ne ressens que du vide. Tu as l'impression de tomber dans un gouffre dont les parois sont lisses. Tu as peur de ce silence qui t'envahit peu à peu. Tu luttes pourtant sans le vouloir, sûrement cet instinct de survie. En fait c'est ton corps qui lutte, il essaie de tirer ta tête de l'eau, il te prend la main, te pousse à faire des gestes quotidiens. Tu deviens une sorte de robot et tant mieux, le but étant pour toi de ne plus rien sentir. Le temps s'est arrêté depuis une éternité. Tu as l'impression de flotter. Tu n'es déjà plus là parmi les éléments. Tu flottes dans une bulle. Tu ne pensais pas avoir autant de forces. Tu puises dans ta force en pensant chaque fois que tu n'en trouveras plus et pourtant il t'en reste toujours assez. Toutes les nuits tu as découpé ton coeur mais au matin il était plein à nouveau...

Abandons

21 Octobre 2005 à 10h03

Les anniversaires se suivent mais ne se ressemblent pas...Pour tes 27 ans tu avais deux hommes dans ta vie, pour tes 28 ans tu es seule. Juste retout de manivelle? L'homme avec qui tu es restée 8 ans ne comprend toujours pas pourquoi tu l'as quitté. En plus il te sait malheureuse. Comment lui expliquer que ce qu'il vit, toi aussi tu le vis de ton côté? Est-ce que tu as rêvé? Ou, comme le dit la chanson, est-ce que tu as confondu les lumières d'une étoile et d'un réverbère? Ce qui te fait le plus mal c'est la capacité que possède un être humain à disparaître de la vie d'un autre être humain, comme ça, du jour au lendemain. Tu as vu cette personne te lâcher la main et tu n'as rien pu faire pour la retenir. La seule personne qui t'aimait, tu l'as laissée au bord de la route, tu l'as abandonnée comme on t'abandonne aujourd'hui. Lui aussi a du ressentir ce vide, ce glissement d'une main aimante d'un coup sec.

29 ans

24 Octobre 2005 à 10h21

Un an déjà que le temps s'est arrêté pour toi, que ta vie a changé, en surface seulement, car ton coeur reste désespérément accroché à L...Il faut dire qu'il ne t'a pas vraiment quitté et que tu n'arrives pas vraiment à le quitter. Tous les deux mois environ, tu le vois, deux amants, deux aimants et puis silence. Ensuite tu sens qu'il va te contacter, soit tu rêves de lui la veille, soit tu tombes par hasard sur quelque chose qui, d'un coup, te fait dire qu'il va se manifester. Alors tu reçois un texto: " tu es la seule que j'ai aimé si fort...je ne t'oublie pas...je pense à toi tous les jours....tu me manques énormément...désolé d'être aussi con mais les relations non suivies me rassurent...j'ai trop peur de souffrir mais je t'aime tant...". Poignard sur poignard...Quel intérêt de dire ça à quelqu'un que l'on ne veut pas? Pourtant tu n'arrives pas à le détester. Toujours ce lien qui t'unit à lui malgré tout. Toutes les nuits tu as découpé ton coeur mais au matin il était plein à nouveau...

Intervalles

25 Octobre 2005 à 9h31

Ces manifestations de L... te maintiennent dans ton jus. Tu mijotes. Il te charcute, te dissèque à vif mais tu l'acceptes. Tu sais que tu ne peux pas avancer en agissant de la sorte mais tu n'arrives pas à y mettre un terme. C'est plus fort que toi. Tu l'aimes et tu te détestes. Après il te faut gérer les intervalles où il t'abandonne. Au début, tu penses qu'à chaque retrouvaille, c'est la bonne, qu'il va enfin t'annoncer son envie d'être avec toi. Et puis à chaque fois...silence. Tu te dis que c'est la dernière fois, que tu ne vas plus accepter les miettes qu'il te donne et puis tu y retournes quand même, vers ton bourreau, en sachant qu'il te laissera sans nouvelles pendant les deux mois suivants. Tu t'habitues au pire et tu te fais peur.

Célibataire?

26 Octobre 2005 à 9h19

Depuis un an tu es célibataire. C'est la réponse que tu donnes quand on te pose la question. On te rétorque alors que c'est incompréhensible, tu es mignonne, gentille, tu as un bon travail...blablabla et toi tu ne sais que dire à part c'est comme ça ou c'est la vie. Tu ne peux pas leur expliquer ce que tu vis réellement, c'est tellement pathétique...Et quand tu essaies d'en parler, toujours la même réponse: laisse tomber ce type, il n'a rien compris, il ne te mérite pas...blablabla. Au fond ils n'ont pas vraiment tort mais tu n'arrives pas à tirer un trait sur lui. Tu l'aimes et tu te détestes.

Chute libre

27 Octobre 2005 à 9h59

La différence avec les autres célibataires c'est que tu ne l'es pas vraiment. Toutes sont à la recherche de l'homme de leur vie. Toi, tu es persuadée de l'avoir trouvé. C'est cette évidence, évidente pour toi seule hélas, qui t'empêche de tourner la page. Toutes espèrent le rencontrer et vivent avec cet espoir. Pour toi, "l'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir". Alors bien sûr tu te sens en décalage avec elles car tu restes dans cet entre-deux infernal: seule mais aimant quelqu'un...le pire. Malgré tout, tu es sur le marché des célibataires, alors tu sors, tous les week end, sauf que ta démarche n'est pas la même. Depuis que le temps s'est chargé de faire disparaître ta douleur ou plutôt de t'habituer à vivre avec, tu ne ressens plus rien. Tu n'as plus de coeur. Tu deviens insensible, indolore, inhumaine si bien que ta démarche consiste à te livrer en pâture, à te faire mal...car tu l'aimes et tu te détestes. Tu as raté le grand amour de ta vie. Alors, à quoi bon? Tout ce chemin parcouru pour en arriver à cette impasse. Quel gâchis! Tu ressens de la colère. Colère qui se transforme en lassitude puis en destruction la nuit venue. Tu t'accroches à la moindre personne qui s'intéresse à toi. Tu aimerais que quelqu'un te délivre de cet enfer, quelqu'un qui te ferait oublier L... d'un coup de baguette magique. Mais tu leur fais peur. Ton attitude qui se résume à "faites de moi ce que vous voulez, j'en ai plus rien à foutre" fait peur. La nuit, l'alcool et le bruit te permettent d'oublier un instant ton désespoir. Palliatifs à double tranchant car les lendemains sont moches. Tu erres d'histoires sordides en histoires sordides qui te ramènent inlassablement à lui.

Mon amour...

28 Octobre 2005 à 8h48

Tu penses souvent à la scène finale du film "Le patient anglais", où Juliette Binoche lit à Ralph Fiennes mourant, les derniers mots de sa belle, prisonnière d'une grotte au fin fond du désert: " Mon amour, Je t'attends, combien de temps dure une journée dans l'obscurité ou une semaine? Le feu s'est éteint maintenant et j'ai horriblement froid, je devrais me traîner jusque dehors mais alors le soleil me brûlerait, peut-être que j'ai gaspillé la lumière pour regarder les peintures et pour écrire ces mots...Nous mourons, nous mourons, nous mourons riches de nos amants, de nos familles, des saveurs que nous avons goûtées, des corps que nous avons étreints et explorés comme des rivières, des peurs où nous nous sommes réfugiés...Je veux que tout cela soit inscrit sur mon corps...Nous sommes les vrais pays et non pas ces frontières tracées sur des cartes portant le nom d'hommes puissants...Je sais que tu viendras et que tu m'emporteras dans le ballet des vents...Tout ce que je voulais c'était me promener dans ces lieux avec toi, avec tes amis, dans un monde sans cartes, la lampe s'est éteinte et maintenant j'écris dans le noir...". Seul l'amour doit guider nos vies. Tu en es persuadée. Et s'il ne restait plus qu'un espoir, ce serait celui-ci.

30 ans

2 Novembre 2005 à 8h11

Tu as réuni tous tes amis, avec gâteau d'anniversaire, bougies et champagne. Une belle soirée! 30 ans! L'âge de raison dit-on...La bonne blague! Pour toi c'est plutôt l'âge de la déraison et du retour au point de départ!

Le manège infernal

3 Novembre 2005 à 9h46

Trois mois passent sans nouvelles de L...Et puis, comme toujours, comme un coucou qui sort de sa boîte, il t'appelle un jour de juillet. Vous discutez de tout et de rien. Tu es distante. Il te dit qu'il part la semaine suivante à Ibiza avec son meilleur ami. Tu lui souhaites un bon voyage. Il doit t'appeller en rentrant...Tu raccroches. Petit pincement au coeur mais tu passes vite à autre chose. Le soir tu manges avec tes amies et en plein milieu du repas...texto de lui. Un de plus: "tu me manques mais...". Tu l'appelles. Grosse discussion où tu redis, pour la centième fois, que tu l'aimes. Il te promet de t'appeler d'Ibiza. Tu raccroches. Nouveau texto de lui: "Je t'aime". C'est reparti pour un tour...

Ibiza

4 Novembre 2005 à 11h33

Il t'a dit qu'il partait dimanche. Tu sais déjà que tu vas passer une semaine à attendre que ton téléphone sonne. Lundi. Mardi. Tes copines te harcèlent. Alors il t'a appelée? Non. Mercredi. Jeudi. Vendredi. Tu n'y crois plus. Et puis, miracle, il t'appelle deux fois. Le samedi à 3h du matin et à 11h...Il l'a fait! Tu t'emballes encore une fois...

Retour d'Ibiza

8 Novembre 2005 à 9h58

Il te propose de passer deux jours chez lui. Tu fonces. Deux jours de bonheur et puis vient l'heure du départ. Angoisse. Toujours cette angoisse de ne plus le revoir. Tu veux lui en parler mais tu n'y arrives pas. Tu le serres fort avant de partir. Tu m'appelles en fin de semaine, promis? Promis? Dis le. Promis est sa réponse. Sur le trajet du retour tu fais la liste des promesses qu'il n'a pas tenues. La liste est longue...

Fin septembre

9 Novembre 2005 à 9h49

Deux mois plus tard. Tu attends toujours son appel. Combien de fois va-t-il falloir qu'il t'abandonne pour que tu comprennes que rien n'est possible avec lui? Que cet amour te tue? Il t'appelle, l'air de rien, pour te proposer de manger avec lui. Un lundi matin. Tu as décidé de lui expliquer que cette situation ne peut plus durer. Il faut qu'il comprenne que tu souffres depuis deux ans, qu'il ne peut pas continuer à agir de la sorte. Tu veux le faire réagir dans un sens ou dans l'autre. Qu'il te dise, en te voyant si malheureuse, que tu as raison, qu'il ne te rendra jamais heureuse, qu'il en est incapable et qu'il vaut mieux mettre un terme à tout cela. Au lieu de cela, il te dit qu'il ne sait pas où il en est, qu'il ne veut pas s'engager par peur de souffrir mais que tu es sa préférence et son problème. Il sait que c'est lâche. Toi, tu lui réponds que c'est triste. Triste d'avoir peur d'aimer. En te quittant ce midi, il te dit qu'il te rappelle en fin de semaine. Toi, tu as été au bout de ton effort, au bout de ton amour. Tu te dis qu'il va réfléchir à tout cela et que la prochaine fois tu lui poseras une question pour la dernière fois.

Vendredi soir

10 Novembre 2005 à 9h02

Il te propose de le rejoindre chez lui. Vous êtes sortis tous les deux chacun de votre côté. Quand tu le retrouves à 4h du matin vous vous jetez l'un sur l'autre. Tu sais que le lendemain tu lui imposeras un choix à savoir avec toi ou sans toi.

Sunday bloody Sunday

15 Novembre 2005 à 10h23

Il travaille le samedi matin de 8h à 12h. Vous vous êtes couchés tard. Tu ne l'entends pas partir. Quand tu te lèves il est 13h30. Personne dans l'appartement. Angoisse. Tu sens le mauvais coup se profiler. Tu l'appelles. Il te dit qu'il est parti directement du boulot rejoindre un ami qu'il doit accompagner blablabla qu'il ne rentrera que ce soir tard blablabla. Tu n'entends plus. Tu as une voix d'outre-tombe. Il le sent. Tu ne pouvais pas me le dire hier soir? Pas de réponse. Mais je t'appelle demain. On se voit demain si tu veux...Tu lui raccroches au nez. ASSEZ...Tu trembles. Tu te mets à fumer cigarettes sur cigarettes. Tu t'en vas vite. Tu rentres chez toi. Tu ne pleures même pas. Tu es lasse de subir...ça suffit. En fin d'après-midi, tu prends une décision. Le choix qu'il devait faire, tu le fais à sa place. Tu ne veux plus comprendre, pardonner, attendre...souffrir. Agis. Tu lui envoies ce texto: " j'ai fait une grosse erreur en venant hier soir vu le peu d'intérêt que tu me portes...même pas t'arrêter 5 minutes pour me voir ce matin...c'est lamentable et irrespectueux. Je ne veux plus te voir." C'est la première fois, depuis deux ans, que tu lui envoies un texto aussi dur, aussi froid...à qui la faute?

Haut les coeurs!

16 Novembre 2005 à 9h55

Sombre dimanche...tu te surprends à culpabiliser. Et puis d'un coup, tu fais la liste de tous ces moments où il t'a laissée au bord de la route, de tous ces lendemains où tu as espéré un appel, de toutes ses promesses non tenues, de toutes ces fois où tu as mis de côté le peu de dignité et de fierté qu'il te restait, de toutes ces minutes où tu as pleuré toute seule dans ta voiture en implorant le ciel, de toutes ces heures durant lesquelles tu as touché la folie de près, de tous ces mois où tu as eu mal à en crever, de tout ce temps perdu à courir après un fantôme, de tous ces instants magiques si chèrement payés...la liste est longue. Alors, non, ce n'est pas ta faute. Tu es même fière d'être allée au bout, au bout de ton amour, au bout de toi-même, malgré les blessures. Ces blessures, si profondes, ne s'effaceront peut-être pas mais elles prouvent ta valeur. Bien sûr tu as perdu...mais tu t'es battue avec le peu de courage qu'il te restait, tu ne regrettes rien.

La vie continue...autrement

17 Novembre 2005 à 10h09

Ca y est, tu as rompu ce lien qui te maintenait à lui...Tout n'est pas réglé pour autant. Cette relation a cassé quelque chose en toi...une barrière...une protection a volé en éclats et tu as du mal à t'en construire une autre. Tu aurais pu devenir anorexique, boulimique, dépressive...etc. Rien de tout ça mais tu vis à fond tout ce qui se présente...comme si tu allais mourir demain. Tu sors à ne plus pouvoir tenir debout...tout est excès depuis lui. Tu n'as plus cette barrière qui te protégeait. Il te l'a enlevée. Tu as l'impression que plus rien ne te touche. Tu te fais peur. Tu dois peut-être passer par là pour te reconstruire...mais pour l'instant tout n'est que déconstruction et destruction.

Canicule ( après belle du seigneur: encore un peu)

3 Juin 2006 à 14h52

Les personnes âgées meurent à cause de la chaleur. Des températures exceptionnelles. Un mois de juin torride...Tu as vite évacué ce baiser d'infidèle de ta mémoire. Tu te persuades qu'il s'agit d'une échappée belle, d'un pas de travers maîtrisé. Pourtant ta bouche est marquée, tatouée, enflée...15 jours passent. Vous vous appelez sans trop savoir comment aborder cet épisode qui est pourtant sous jacent, latent, en veille. Cependant vos voix changent, votre relation change. Il y a maintenant des silences, des soupirs et des mots qu'il n'y avait pas hier...Tu es en plein délire, la chaleur et ses mirages!

Le jour d'après

6 Juin 2006 à 13h52

Et puis il te dit qu'il vient te chercher à la sortie des cours. Il te propose un déjeuner. Tu y penses toute la matinée. Il est devant sa voiture, il t'attend. Tu as les mains moites. Oui votre relation a changé. Ce baiser a mis une distance entre vous mais aussi un désir que tu ressens à cent mètres de lui. Le repas se passe, tu lui révèles que ta relation de couple s'essouffle. Tu tiens bon, tu ne veux pas céder. Il te ramène à ta voiture. Longue étreinte, battements de coeur lourds de sens. Tu repars le feu aux joues, l'esprit embrouillé, la porte est ouverte.

Révélation

13 Juin 2006 à 11h38

Il t'appelle le vendredi soir. Tu es chez une amie quui fête son anniversaire. Tu te réfugies dans la salle de bain. Moment crucial où une vie bascule dans une salle de bain! Vous avez, à cet instant précis, la lucidité de vous interroger sur ce qui est en train de se tramer. Tu penses que notre amitié résistera à ce baiser? Je ne te vois plus comme une amie...J'ai ressenti une émotion que je n'avais jamais connue auparavant...Qu'est-ce qu'il nous arrive? Je ne sais pas. Tu lui avoues pourtant qu'il te manque, que tu penses à lui d'une façon...moins amicale. Promets moi que rien ne changera, que si je craque tu sauras me rattraper. Promis. Tu tiens aujourd'hui encore cette promesse... A ce moment-là, vous vous enflammez sans penser aux conséquences. Vous vous laissez porter par une vague d'amour refoulé qui est en train de vous souffler. Et puis ton amie de 10 ans déboule dans la salle de bain. Elle te refait les gros yeux. Ca fait une heure que t'es dans la salle de bain, les filles se demandent à qui tu parles. Tu raccroches. Un sentiment nouveau a pris possession de ton ventre...un mélange de peur et de désir est entré.

Respiration

20 Juin 2006 à 12h04

Tes barrières s'effondrent une à une. Vous passez des journées entières à vous embrasser, sous un soleil de plomb, loin des regards comme deux adolescents qui se cachent de leurs parents. Vous errez dans la ville où personne ne te connaît, à la recherche d'un endroit abrité. Il t'étouffe de baisers mais tu aimes son souffle, sa bouche, ses mains. Ta bouche commence même à être meurtrie par ces baisers interminables, morsures que tu caches sous une couche de maquillage. Il t'enlève peu à peu ta respiration et t'insuffle la sienne.

Ton portable, ton messager

21 Juin 2006 à 13h58

Vous avez de plus en plus de mal à vous séparer. Il est entré dans ta vie avec une telle violence...la transformation commence. Il t'inonde de textos et d'appels, le jour, la nuit, à toutes heures semblant oublier ta vie réglée. Ta tranquilité a disparu. Tu vis avec la peur que quelqu'un s'en rende compte mais tu ne peux plus t'en passer. Ton portable devient le centre de ta vie. Tu le traînes partout. Tu le caches. Tu connais toutes ses fonctions...en particulier le mode silencieux. Tu sursautes quand il sonne. Tu le protèges comme une louve. Tu l'as toujours sur toi. Ton forfait explose! Ton pauvre portable est mis à rude épreuve. Objet dérisoire et pourtant si vital! Il devient ton confident, ton secret, ton trésor mais surtout le messager de L...

Double vie

28 Juin 2006 à 13h34

Tu es happée par ce tourbillon. Tout commence à tourné, vite, trop vite. Tu te sens pousser des ailes. Tu mènes deux vies avec brio pour l'instant mais surtout avec énormément d'inconscience. Tu penses gérer les évènements alors que tu ne gères rien du tout. A force de contrôler tes moindres faits et gestes pour que rien ne se voie, tu en as oublié ton coeur qui est parti vivre ailleurs. Tu mens comme tu respires. tu essaies de le voir dès que tu peux. Ta copine de 10 ans te couvre tout le temps, souvent, trop souvent. Elle aussi ne comprend plus. Pourtant elle te met en garde. Elle essaie du moins, parce que toi, tu n'écoutes plus personne. Tu la rassures en affichant une fausse légèreté comme si tu vivais une simple amourette, un béguin tout au plus. Menteuse! Tu as une sensation de puissance qui te permet de tromper ton entourage avec une facilité insoupçonnée! Tu fais des kilomètres, tu prends de plus en plus de risques...des actes impulsifs que seul l'amour peut guider.

C'est la chrysalide qui laisse s'envoler le beau papillon

29 Juin 2006 à 13h54

La transformation d'une chrysalide en papillon. L'enveloppe devient transparente. Elle éclate! C'est le départ. Un papillon est né! Tu deviens femme...grâce à lui. Tu te surprends à rester des heures devant ta glace. Tu regardes ton corps différemment. Tu as envie de plaire, de lui plaire. Tu te mets à acheter des crèmes, des parfums, des senteurs...Tous tes vêtements te paraissent fades. Ils ne te ressemblent plus. Tu te mets à aimer les jupes, à montrer ton corps que tu cachais jusqu'à ce qu'il te regarde... Ton entourage n'est pas dupe. Tout le monde te trouve épanouie, feminine, transformée! Tu le vois toi aussi, tu perçois cette lumière naître dans tes yeux, tu sens tes ailes, tu t'envoles dans une poussière d'étoiles. Un papillon est né!

La dolce vita

2 Juillet 2006 à 19h22

Un bel été peuplé d'étoiles. Tu passes des journées idylliques avec lui. Tout ton être transpire l'amour. Tout est amour autour de toi.Vous restez enfermés des heures chez lui, dans la pénombre, pour éviter le feu du soleil mais un autre feu vous brûle. Vous explorez vos corps qui suent. Sueurs de plaisir. Sueurs d'étoiles. Voluptueuse sueur. Tu connais les moindres détails de son visage. Tu ne te lasses pas de ses yeux, de ses mains, de sa bouche. Ta bouche est de plus en plus marquée. Il y imprègne son empreinte, la martèle lentement, massivement, profondément.Vous quittez parfois votre puits d'amour pour rejoindre la plage. Ses yeux sont encore plus beaux au soleil. Ils t'envoient des éclats d'étoiles, toujours ces étoiles qui t'accompagnent.Chabadabada...Chabadabada...mon coeur qui bat.Tu ne t'es jamais senti aussi belle, aussi désirable.La plage est à vous, les rues sont à vous...ses yeux sont à toi, tout à toi. Vous ne marchez plus, vous flottez, enlacés, serrés, heureux. Deux êtres au firmament. Chabadabada...ton coeur qui bat. Vous regardez souvent les bateaux, vous imaginez des escapades, des voyages, des senteurs et des désirs. Un univers rien qu'à vous, rêvé, magnifié...La dolce vita en somme.

La vie en rose?

3 Juillet 2006 à 14h55

Tu as de plus en plus de mal à te concentrer. Tu es de plus en plus préoccupée, murée dans le silence, absente. Tu essaies d'analyser la situation. Ton cerveau est en constante effervescence. Où va te mener cet amour? Est-ce de l'amour? Ne s'agit-il pas plutôt d'une passion? Un feu de pailles? Je ne pense pas mais je veux me donner le temps de mettre un nom sur ce que je ressens. Pourtant du temps, tu n'en as pas. Tout va trop vite, tu es en retard sur ce que tu vis. Tout ton être a franchi la limite, seul ton esprit essaie de te freiner. J'aimerais arrêter le temps, prendre une bouffée d'air et faire le point. Comprendre. Analyser. Décider. Mais rien de tout cela n'est possible! Réfléchis. Ne te précipite pas. Tu es censée! Je pense à cet adage: le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je voudrais savoir si je fais le bon choix. Quelle erreur! Comment le savoir? Est-ce que quelqu'un peut savoir si son histoire d'amour va durer? Si son histoire est vraie, authentique, sincère? J'ai l'impression d'attendre que l'on me donne le doit de l'aimer. Quelle erreur! Seul ton coeur peut prendre cette décision et il l'a déjà prise depuis longtemps...Tu as eu peur d'être aveuglée par ton coeur. Tu as voulu prendre le dessus sur lui. Quelle erreur! Ton coeur est plus fort que toi. Et L..., as-tu pensé à L...? Non. Quelle erreur! Tu le connais. Tu sais qu'il a toujours butiné. Pourquoi ne le ferait-il pas avec toi? Parce que c'est mon ami. Il ne peut pas me trahir.Je ne suis pas une inconnue. Prétentieuse! T'es-tu demandée s'il était assez fort pour t'aimer? Non. Quelle erreur! Il faut être fort pour aimer. On peut aimer quelqu'un à la folie mais n'être pas assez fort pour assumer cet amour. Il y a une différence entre voir quelqu'un en cachette et vivre avec quelqu'un. Vivre avec quelqu'un c'est insérer dans cet amour tous les éléments de la vie. T'a-t-il donné l'impression d'être fort? Non. Mais avec moi c'est différent...je sais que c'est lui pour moi, moi pour lui, pour la vie, il me l'a dit, l'a juré pour la vie... Quelle erreur!

Fissures

11 Juillet 2006 à 16h51

Tu n'arrives pas à te dédoubler. Tu es partout et nulle part à la fois. L... te presse de plus en plus. Il veut te voir maintenant, tout à l'heure, demain, ce week end...Tu lui promets de faire tout ton possible pour être à ses côtés mais tu n'arrives pas à te dédoubler...Tu inventes des histoires plus farfelues les unes que les autres pour le voir quelques minutes de plus. Toutes les occasions sont bonnes pour le rejoindre. Tu profites de la soirée de vie d'enterrement de jeune fille d'une copine dont le futur mari n'est autre que le meilleur ami de ton copain pour lui donner rendez vous dans la discothèque où la soirée a lieu. Tu lui expliques que cette amie se marie le mois suivant et il va même jusqu'à te demander devant ces épouses en puissance si toi aussi tu envisages le mariage! Tu le détestes à ce moment-là...mais tu t'échappes dès que possible pour aller l'embrasser dans les recoins de la discothèque. Ce soir là, ton copain est sorti, lui aussi, avec le futur mari. Toi, tu fais semblant d'être fatiguée et tu files avec L...Tu rentres chez toi cinq minutes avant ton copain. Ouf! Tu as évité le pire...encore une fois. Mais tout cele devient ingérable...tu n'arrives pas à te dédoubler. Ton copain se décide enfin à changer d'appartement. Il te demande de prendre contact avec des agences immobilières. Tu n'en as aucune envie mais tu ne peux pas lui faire ça! Tu le presses depuis un an de déménager? Tout cela devient insupportable...tu n'arrives pas à te dédoubler. Justement il t'a planifié des visites d'appartement avec plusieurs agences pour la journée du samedi. Malheureusement tu avais promis à L...de passer la journée avec lui. Tu choisis les visites à contre coeur. Ton téléphone ne cesse de vibrer. Tu manques d'air. Les visites s'enchaînent. Tu l'appelles en fin d'après-midi, il est distant, à bout, blessé...Première alerte. Tout cela devient invivable...tu n'arrives pas à te dédoubler. L'histoire s'enraille.

Pla...

19 Juillet 2006 à 14h03

Vous aimez ce groupe. Il met du son sur votre histoire. Vous l'écoutez quand vous êtes tous les deux. Il pense à toi sur " This Picture". Tu penses à lui sur " Better end". Toutes les histoires d'amour ont un fond musical. Dans votre cas, ce fond musical permet de rendre votre histoire légitime, construite, normale...en surface seulement car, quand il t'exhibe sous le nez les deux places qu'il a achetées pour le concert de Placebo, tu paniques. Le concert a lieu un soir en semaine. Il n'y a personne pour te couvrir ce jour-là.

Ce...

25 Juillet 2006 à 12h06

Je suis très heureuse que tu aies pensé à moi mais je ne peux pas...un soir en semaine, c'est impossible, tu comprends? Non, il ne comprend pas. Il redevient distant, à bout, blessé. Tu trouveras bien quelqu'un pour t'accompagner? Tu peux prendre les deux places, je n'irai avec personne d'autre...Il te les jette dans ton sac et pour la deuxième fois tu ressens ce malaise, cette souffrance rentrée...Deux alertes importantes que tu occultes trop rapidement. A t'analyser constamment, à essayer de comprendre tes sentiments, tu en as oublié sa souffrance. Quel enfer de voir quelqu'un en secret, à la sauvette, entre deux portes, entre deux heures, entre deux vies...Quel enfer de l'imaginer avec une autre personne, d'entrevoir une vie dont nous ne sommes que l'ombre. Ce jour-là, tu tardes à partir, tu le sens malheureux. Tu tournes en rond et la phrase tombe, idiote, méchante, gratuite. Vas-y. Va retrouver ton futur mari.

Bo

26 Juillet 2006 à 11h47

Tu décides quand même d'assister au concert. Quelques uns de tes amis sont également présents. Tu es triste d'y être allée sans lui...et d'un seul coup le spectacle commence. Il durera presque deux heures... Deux heures pendant lesquelles ton histoire avec L... défile, rythmée par les accords des guitares électriques. Placebo en bande originale. Dès les premiers acoords, tu pleures, pas des sanglots mais des larmes. Des larmes longtemps retenues. Des larmes qui n'en finissent plus de couler. Tu penses à la sonate de Vinteuil, à Swann qui devient soudain ton ami d'infortune. Comme pour lui " tous tes souvenirs étaient remontés te chanter éperdument, sans pitié pour ton infortune présente, les refrains du bonheur". Une tragédie se joue devant toi et tu en es le personnage principal. Le cinquième acte approche. Tu penses à Oedipe, à ce maudit carrefour. Comme lui tu te diriges lentement mais sûrement vers ton destin. Tu sors du concert en larmes. Tu as entrevu une issue...

Joyeux Noel !

28 Juillet 2006 à 12h06

Rien ne va plus. Et pour couronner le tout, ton copain rentre un soir en t'annonçant qu'il a obtenu une prime, un voyage, une semaine à Londres, rien que vous deux, pendant les fêtes de Noel ! Tu as du mal à exprimer ta joie car tu n'en as pas. Tu restes là, inerte, abattue par cette nouvelle pendant que ton copain exulte. Il te sort des dépliants, te montre des cartes, planifie vos visites, choisit l'hôtel, organise votre séjour...Ce flot de paroles te permet de te recentrer. T'es contente? T'as l'air bizarre, t'es blanche...C'est rien, juste ma phobie de l'avion. Une semaine! Loin de L... bien sûr mais aussi loin de tes parents et de tes amies...Tu es prise au piège. La veille de partir, tu pleures dans les bras de ta copine de 10 ans. Tu ne veux pas y aller. Elle te motive comme elle peut en te disant qu'elle n'a pas pris de vacances depuis longtemps et qu'elle aimerait être à ta place! L'allé. Il sait que tu as peur de l'avion. Il ne se doute de rien. A cette peur s'ajoute la sensation que l'on t'y a jetée de force. Attachée sur ton siège, tu as envie de hurler et de t'échapper le plus vite possible. Paradoxalement, tu as honte. tu n'es pas digne de l'homme qui est assis à côté de toi. Il a durement gagné ce voyage et toi tu es malheureuse...Le cauchemar commence. Par le hublot tu vois s'éloigner ton amour. Tes yeux sont éteints.

Londres

29 Juillet 2006 à 12h44

Un froid extraordinaire. De la pluie. Du vent. Du gris et encore du gris. Tout est moche. Tu es seule avec ta peine et tu dois faire semblant d'être heureuse. La chambre d'hôtel te paraît minuscule. Tu te sens à l'étroit dans le bus, dans les avenues, dans cette ville que tu tiens pour responsable de ton chagrin. Tu détestes Londres! Heureusement les visites s'enchaînent toute la journée. Bus et marche sous la pluie. Un chemin de croix! le soir, malgré la fatigue, tu es toujours d'accord pour sortir, pour fuir cette chambre dans laquelle tu manques d'air. Tu as eu ta mère au téléphone. A cet instant, tu as 12 ans, tu es en colonie de vacances et tu la supplies qu'elle vienne te chercher. Allez! Ressaisis-toi! L... t'enveloppe. Il est là. tu sens son odeur. Il te manque affreusement. Tu n'en peux plus. Tu profites d'une soirée dans un pub pour te réfugier dans les toilettes et tu l'appelles. Tu ressors trente minutes plus tard encore plus déprimée qu'en y entrant. Tu lui manques. Il n'en peut plus. Il est à bout. Toi aussi. Sa voix si près, lui si loin. Allez! Ressaisis-toi! Car ici, aucune excuse, aucun stratagème pour l'éviter, aucun subterfuge. Tes repères ont disparu. Rien à quoi te raccrocher. Personne pour t'aider. Tu ne peux pas tricher. Tu fais des efforts surhumains pour paraître normale. Tu t'épuises. Tu comptes les jours, les heures et les minutes qui te séparent de lui. Une éternité. Le retour. Enfin! Tu aimes cet avion qui te libère de cette ville. Tu te rends compte que tu n'as rien vu, rien imprimé de Londres. Maintenant tu exultes. Tu as du mal à garder ton calme. Tu es tellement contente de partir, de retrouver les tiens que tu affiches un sourire infini comme le ciel qui défile... Tu ne penses qu'à retrouver L... le plus vite possible.

A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...

8 Août 2006 à 13h52

Premier contact téléphonique depuis Londres. Sa voix a changé mais tu es tellement heureuse de le retrouver que tu n'y prêtes pas attention. Il fait beau. Vous vous donnez rendez vous chez lui. Quand tu le vois, tu redeviens calme, toutes tes peurs disparaissent, il redonne à tes yeux cette lumière, tu retrouves tes ailes de papillon. Vous décidez d'aller vous promener au zoo. Le soleil, la végétation, les odeurs, les enfants qui courent autour de vous, sa main dans la tienne, sa peau, son regard...tout est magique. A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s'éclaire. Ma dernière défense s'envole. Ca y est tout est clair.C'est toi que j'aime. Un point c'est tout. De tout mon coeur. De tout mon être. Plus qu'une évidence. Je sais, d'un seul coup, que c'est toi, l'homme de ma vie, mon amoureux, mon amour. Autant de titres qui te faisaient rire, auxquels tu ne croyais pas. Pourquoi aujourd'hui, maintenant, devant des ours qui pataugent dans une eau marron? Mystère. Pourtant tout s'éclaire. Tout est clair. Il est là, assis à côté de toi, tu te sens bien, sereine, heureuse, simplement heureuse. A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s'arrête. Je n'ai plus peur. Je suis prête à affronter des tempêtes, prête à m'enfuir avec toi, prête à t'aimer, prête à tout te donner. Pourtant, toi, tu as abandonné la partie. Cette attente t'a usé. L'amour blessé, la colère, la souffrance ont entaché la magie de cet amour que tu souhaitais pur, tout à toi, fabuleux. Tu es assis à côté de moi mais tu n'es plus là et moi je ne le sais pas encore...Je suis tellement heureuse à ce moment-là! Tu es déjà parti, tu n'y crois plus et tu ne veux plus y croire. Ce goût d'amertume est trop fort. Il a mis à terre l'amour et l'a piétiné. Assis sur ce banc, tu vois ton amour par terre et tu n'en veux plus. On l'a sali. A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s'éclaire. Tout est clair. Mon choix est fait. Sur le chemin du retour, tu es différente. Un jour nouveau se lève. Une renaissance. Tout le reste n'a plus d'importance...Tu es comme possédée, habitée par cette voie qui s'ouvre, tout s'éclaire. Tout est clair. Mon choix est fait. Le cauchemar a commencé...

Lettre avortée (I)

1 Septembre 2006 à 14h35

Tu ne sais plus quoi penser. Tu es perdue. Tu ne comprends pas cet abandon. Tu essaies pourtant de toutes tes forces de te raccrocher à une explication possible mais tu n'en trouves pas. Tu poses l'équation, encore et encore, dans tous les sens, mais tu aboutis toujours au même refrain, lancinant, insupportable: tu ne comprends pas, c'est injuste, tu ne comprends pas, c'est injuste, tu ne comprends pas, c'est injuste...Alors un soir, tu ne veux plus l'entendre, tu veux que cela s'arrête, tu lui écris ces mots: " Mon amour, Je me sens sombrer dans la folie. J'ai le sentiment que je ne viendrai pas à bout de cet amour. Je ne guérirai pas. Je commence à entendre des voix et je n'arrive plus à me concentrer. Aussi vais-je faire ce qu'il me semble la meilleure chose à faire. Tu m'as offert le plus grand bonheur possible. Tu as été pour moi ce que personne d'autre n'aurait pu être. Je sais que je gâche ma vie et qu'à cause de moi une vie a été gâchée. Ce que je veux te dire c'est que tout le bonheur de ma vie c'est à toi que je le dois. Tu as été parfaitement patient avec moi mais moi je ne le suis pas. Tu m'as donné un amour sans égal. Tout m'a quittée, excepté la certitude de cet amour. Je ne peux pas continuer. Je ne crois pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous l'avons été...." Tu perds la tête. Cette lettre, tu la déchires aussitôt. Quelques vers d'Aragon illuminent cet instant que tu ne veux plus jamais revivre: " Le lierre de tes bras à ce monde me lie je ne peux pas mourir celui qui meurt oublie"

Lettre avortée ( II )

4 Septembre 2006 à 10h44

Tu n'arrives pas à lui parler. Alors tu décides de lui écrire une deuxième fois... " L..., Je n'arrive pas à te dire ce que je ressens quand je te vois, trop préoccupée à goûter encore un peu de ce poison que tu as fait entrer dans mes veines. Je ne penses pas avoir eu des hallucinations quant à nos sentiments. Comment peut-on abandonner quelqu'un après l'avoir tant aimé et après l'avoir convaincu qu'on l'aimait? J' ai l'impression d'avoir touché du bout des doigts mon bonheur et que tu me l'as arraché brutalement et sans raison. Pourtant tu dois l'avoir en toi, cette raison, quelque part en toi... Je comprends que, durant presque une année, tu as souffert. Mais j'ai souffert aussi. Je t'ai toujours aimé. Je t'ai aimé au premier regard...un amour sans égal. Alors, oui, j'ai mis du temps à assumer mes sentiments mais ils étaient là dès le début. J'aurais peut-être du le quitter au premier baiser et m'enfuir avec toi. J'aurais peut-être du jouer l'insouciante, ne penser qu'à moi et tout abandonner sans regarder derrière moi. J'ai peut-être manqué de folie. Je n'ai pas su m'exprimer comme il aurait fallu. Tu voulais que je te rassure, que je te dise ces mots mais je ne pouvais pas à ce moment-là...Je pensais que mon regard sur toi était suffisant, que mes yeux reflétaient mon amour, je me suis trompée. Moi j'ai cru tous tes mots, j'ai cru en ton amitié, j'ai vu ton amour. Les yeux ne trompent pas. Et ce que j'ai capturé dans ton regard m'empêchent de tourner la page. J'ai la sensation d'un amour inachevé, gâché...Du gâchis, oui, rien que du gâchis. Reste ce lien qui t'unit à moi malgré tout, qui fait que tu reviens toujours vers moi. Ce lien que je n'arrive pas à couper non plus, qui nous empêche d'avancer et qui me fait peur...". Cette deuxième lettre, tu la déchires aussi, trop compliquée, trop torturée...Tu en as assez. A quoi bon?

Belle du Seigneur: pour en finir

5 Septembre 2006 à 16h36

" Alors, il la prit dans ses bras, et il la serra, et il baisa les longs cils recourbés, et c'était le premier soir, et il la serrait de tout son amour mortel. Encore, disait-elle, serre-moi encore, serre-moi plus fort. Oh, elle avait besoin de son amour, en voulait vite, en voulait beaucoup, car la porte allait s'ouvrir, et elle le serrait contre lui, voulait le sentir, le serrait de toutes ses mortelles forces. A voix basse et fiévreuse, elle lui demandait s'ils se retrouveraient après, là-bas, et elle souriait que oui, ils se retrouveraient là-bas, souriait avec un peu de salive moussant au bord des lèvres, souriait qu'ils seraient toujours ensemble là-bas, et rien que l'amour vrai, l'amour vrai là-bas, et la salive maintenant coulait sur son cou, sur la robe des attentes. Et voici, ce fut de nouveau le premier soir, valse à la longue traîne, et elle avait le vertige, dansant avec son seigneur qui la tenait et la guidait, dansant et ignorant le monde et s'admirant, tournoyante, dans les hautes glaces s'admirant, élégante, émouvante, femme aimée, belle de son seigneur."

L'amour continue...autrement

7 Septembre 2006 à 16h15

Tu as peut-être parlé un peu trop vite car tu le revois toujours. Tu en as pris ton parti. Tu as tout essayé pour l'effacer de ta vie mais tu n'y arrives pas. Tu n'arrives pas à faire ce deuil. Alors quitte à être malheureuse, tu le seras avec lui. D'une certaine façon, tu t'es résignée. D'une autre façon, tu fais comme lui. Tu prends l'instant. Faute de mieux. Tu te demandes toujours où cela va te mener. Pendant ce temps la vie passe et le temps aussi. Bientôt 31 ans, toujours pas d'enfant et un amour tenace. Ca pourrait être pire. Ca pourrait être mieux. Le tourbillon de la vie comme dit la chanson... " Elle avait des bagues à chaque doigt, des tas de bracelets autour des poignets, et puis elle chantait avec une voix qui, sitôt, m'enjôla. Elle avait des yeux, des yeux d'opale, qui me fascinaient, qui me fascinaient. Y'avait l'ovale de son visage pâle de femme fatale qui fut fatale. On s'est connus, on s'est reconnus, on s'est perdus de vue, on s'est reperdus de vue, on s'est retrouvés, on s'est réchauffés, puis on s'est séparés. Chacun pour soi est reparti ,dans le tourbillon de la vie, je l'ai revu un soir, haie, haie, haie, ça fait déjà un fameux bail. Au son des banjos je l'ai reconnue, ce curieux sourire qui m'avait tant plu, sa voix si fatale, son beau visage pâle m'émurent plus que jamais. Je me suis saoulé en l'écoutant. L'alcool fait oublier le temps. Je me suis réveillé en sentant des baisers sur mon front brûlant. On s'est connus, on s'est reconnus, on s'est perdus de vue, on s'est reperdus de vue, on s'est retrouvés, on s'est séparés. Dans le tourbillon de la vie. On a continué à tourner, tous les deux enlacés, tous les deux enlacés. Puis on s'est réchauffés. Chacun pour soi est reparti, dans le tourbillon de la vie. Je l'ai revue un soir ah là là, elle est retombée dans mes bras. Quand on s'est connus, quand on s'est reconnus, pourquoi se perdre de vue, se reperdre de vue? Quand on s'est retrouvés, quand on s'est réchauffés, pourquoi se séparer? Alors tous deux on est repartis, dans le tourbillon de la vie, on a continué à tourner. Tous les deux enlacés, tous les deux enlacés." Tu te souviens d'une question que tu lui avais posée lors de vos fugaces rencontres. T'attends quoi? Qu'on soit vieux et moches?

A tes parents

19 Septembre 2006 à 13h25

A tes parents d'abord qui t'ont supportée dans ton errance sentimentale, dans ton errance tout court, chagrin et vadrouille mêlés. Tes parents pour qui le verbe aimer semble si facile. Tu les envies. Tu envies leur simplicité à traverser la vie. Tu aurais souhaité suivre leur voie mais ton chemin est différent. Sûrement pas facile de regarder vivre quelqu'un de malheureux, son enfant. Un mal contre lequel on ne peut rien. Seulement attendre que le temps fasse son travail. Seulement t'aimer avec infiniment de tendresse.

A ta crevette

21 Septembre 2006 à 10h52

Ta petite nièce, ta beauté qui est arrivée un jour d'avril. Fruit de l'amour. Fruit que tu porteras peut-être un jour. Tu aimerais lui dire que le simple fait qu'elle soit tombée du ciel t'a réchauffée, t'a réconciliée avec toi-même, t'a montré qu'il faut y croire toujours. Ce petit être si pur, si beau est ta bouffée d'espoir, ton ange gardien, le signe d'un monde meilleur.

A tes amies: les poulettes!

25 Septembre 2006 à 10h15

A Cathou. Ta mère, ta soeur, ton amie, ta meilleure ennemie. Le témoin privilégié de ce qui a bouleversé ta vie. Elle t'a accompagnée, suivie, conseillée, criée dessus, aidée. Présente, inlassablement présente, dans tes délires, tes chutes, tes erreurs. Toujours là à te relever, à te secouer, à t'engueuler. Ton infirmière particulière et préférée, aimante et généreuse. A Bea. Ou plutôt Bea Jones. Ton amie d'infortune sentimentale, ton amie tout court. Bea et sa louloute. Bea la douce, Bea la princesse, attendant elle aussi que le chevalier blanc l'emporte. Bea et les sentiments, parfois abstinente, parfois diablotin, toujours aimante. A Charlotte. La cadette. Surprenante! Charlotte et les bulles...une grande histoire. Charlotte la pulpeuse, la blonde puis la brune. Aimée et aimant. Elle a fait le choix que tu as mis si longtemps à faire. Ton héroine! Ta jolie poulette! A Marie. La petite dernière. Bientôt ta voisine. Petite Marie à moi, Marie de Ju, la pro du texto. Marie et l'alcool vert! Marie et Robbie. Elle se reconnaîtra sûrement dans ton histoire proche de la sienne. Tu espères quand même qu'elle sera différente pour elle. Tu lui souhaites un "happy end" de tout ton coeur! A Vero. La maman, notre modèle à toutes! Véro qui nous ramène, Vero qui s'inquiète. Vero la trésorière. Vero et ses délires, Vero la fantastique. Vero et sa radio. La grande Vero, des jambes interminables mais surtout grande de coeur. A toutes. Cinq vies qui se mêlent et qui s'entremêlent mais qui se rejoignent toujours, dans les rires, les larmes, les drames, les soirées, les virées improvisées et les dimanche sur le canapé! Le club des cinq, les cinq doigts de la main, les cinq mercenaires à l'assaut de la vie et surtout de l'amour. Merci à toutes d'avoir formé une bulle d'amour autour de moi, chacune à sa manière, ne m'évitant pas les coups mais les atténuant, les amortissant, les rendant supportables. L'amitié fait la force!

Tu as fait un rêve...Le Banc

28 Septembre 2006 à 10h58

Tu as 60 ans. Tu es assise sur ce banc. Tu te souviens de tout. Des ours, de l'eau marron, des enfants bruyants, des insectes, des odeurs, de sa peau, de ses yeux. Tu es assise sur ce banc et tu te souviens de ce moment où tu as su. Un de ces rares moments où la vie nous paraît simple, où nous sommes en phase avec ce qui nous entoure, où la tête et le coeur ne font qu'un, où un choix est soudain évident, où nous nous sentons forts...enfin. Pendant un instant ce banc t'a enveloppée, t'a enfouie sous la terre. Tu as porté ce banc. Tu t'es fondue dans la matière. Tu es devenue de la terre. Tu as été cette terre. Terre mère. Tu as deux enfants, fruits de cet amour qui t'est apparu sur ce banc. Banc d'essai, banc porteur, banc sauveur...Ton banc. Tu le ragardes du coin de l'oeil. Il est assis à tes côtés comme autrefois. Il a 58 ans. La poussière d'étoiles a disparu. Restent les étoiles bien ancrées dans ses pupilles. La poudre aux yeux s'est envolée. Restent ses yeux. Ah ses yeux! Tes ailes de papillon ont bien vieilli. Les siennes aussi. Il te regarde, amusé. Il ne sait pas que 32 ans auparavant, c'est ici, sur ce banc, que tu l'as choisi, lui, ton seigneur, ton fol amant, ton bel amour. Aujourd'hui tu ne te brûles plus. Tu ne bois plus cet alcool brûlant comme ta vie. Ta vie que tu ne bois plus comme une eau de vie. Les corps ne sont plus impatients. Ton beau tzigane s'est arrêté sur ce banc 5 minutes avec toi. Vous y êtes encore sur ce banc. La dolce vita continue. Bien sûr vous avez essuyé des tempêtes sur ce fleuve amour. Lui naviguait seul. Toi tu avais déjà un bateau et un matelos. Un banc vous a réuni. Tu t'es jetée à l'eau et tu as rejoint son embarcation. Mais son embarcation était fragile. Il a fallu faire de ce bateau de croisière un paquebot. Il y avait tout un équipage dans son navire. Des loups solitaires, des filles amassées de port en port, des mauvaises habitudes et des certitudes tenaces. Mais par dessus tout un capitaine qui naviguait dans des eaux troubles. Un capitaine qui t'a, malgré tout, autorisée à monter à bord comme passager clandestin. Tu as pris le tout, le navire, le capitaine et l'équipage! Un peu d'inconscience, un peu de folie mais surtout beaucoup d'amour et une étoile qui ne t'a jamais quittée ont transformé la citrouille en carrosse. Tu as 60 ans. Le paquebot ronronne.

Variation sur le même banc

2 Octobre 2006 à 13h32

Tu as 60 ans. Tu es assise sur ce banc. Tu te souviens de tout. des ours, de l'eau marron, des enfants bruyants, des insectes, des odeurs, de sa peau, de ses yeux. Tu es assise sur ce banc et tu te souviens de ce moment où tu as su. Un de ces rares moments où la vie nous paraît simple, où nous sommes en phase avec ce qui nous entoure, où la tête et le coeur ne font qu'un, où un choix est soudain évident, où nous nous sentons forts...enfin. Pendant un instant ce banc t'a enveloppée, t'a enfouie sous la terre. Tu as porté ce banc de toutes tes forces mais la terre est entrée dans ta bouche, tes poumons. La terre est devenue trop lourde. Elle t'a ensevelie. Terre tombeau. Tu es assise sur ce banc où tu es morte il y a 32 ans. Banc d'essai avorté, banc porteur de douleurs, banc pêcheur...Ton banc. Tu le regardes quand même ton banc. Tu l'aimes quand même. A t'asseoir sur ton banc 5 minutes, les souvenirs reviennent, ton amour aussi. Il doit avoir 58 ans maintenant. La poussière d'étoiles a disparu et avec elle les étoiles et tes ailes de papillon dont tu ne gardes que des cicatrices. Restent ses yeux. Ah ses yeux! Mais aujourd'hui tu n'as personne à tes côtés, ton seigneur s'en est allé. Aujourd'hui tu ne te brûles plus. Tu ne bois plus cet alcool brûlant comme ta vie. Ta vie que tu ne bois plus comme une eau de vie. Les corps ne sont plus impatients depuis longtemps. Ton beau tzigane s'est arrêté sur ce banc 5 minutes, juste le temps de t'y abandonner. Tu y reviens encore sur ce banc comme on vient se recueillir sur une tombe. Ta tombe. Ton banc, ta terre. Ta terre désertée aujourd'hui, hier inondée, dévastée, sinistrée, engloutie, oubliée. Mais comment oublier? Lui naviguait seul. Toi tu avais déjà un bateau et un matelos. Un banc vous a réuni. Tu t'es jetée à l'eau et tu as essayé de rejoindre son embarcation. Son navire avait le vent en poupes. Il ne s'est pas arrêté. Mais, dans ce fleuve des amours perdues, tu as décidé de le rattraper à la nage. Il a du s'arrêter rempli qu'il était de loups solitaires, de filles amassées de port en port, de mauvaises habitudes et de certitudes tenaces. Le capitaine t'a autorisée à monter à bord comme passager clandestin. Il t'a débarquée au port le plus proche. Tu l'as attendu au prochain. Tu as 60 ans. Tu erres de port en port.

Le banc retrouvé

5 Octobre 2006 à 11h56

Tu as 60 ans. Tu es esoufflée. Tu décides de t'asseoir 5 minutes sur un banc. Des ours, de l'eau marron, des enfants bruyants, des odeurs...Tu as soudain 28 ans. Tu te souviens de tout, de sa peau, de ses yeux. Ah ses yeux! Tu es assise sur ce banc et tu te souviens de ce moment où tu as su, un peu tard, que tu aimais le jeune homme assis à tes côtés. Tu en es sûre à présent, c'est bien ton banc! Tu as l'impression de retrouver un ami d'enfance. Tu ris. Un rire ému. Tu as 3 enfants qui sont nés quelques années après t'être assise sur ce banc. Banc d'amant perdu, banc d'amour éperdu, banc de transition...Ton banc. Tu vois s'approcher ton mari. Il a 56 ans. Tu le regardes s'avancer. Tu cherches son regard. Ce regard qui t'a sauvée d'un autre regard dans lequel tu as failli te perdre sur ce banc, il y a 32 ans. Ce regard d'autrefois était un charme rempli de poussière d'étoiles. Il te faisait pousser des ailes. Des ailes de papillon. Il doit avoir 58 ans aujourd'hui. Ton mari s'asseoit près de toi. Il te regarde du coin de l'oeil. Il ne sait pas que 32 ans auparavant, c'est ici, sur ce banc, que s'est ancrée dans ton oeil cette mélancolie qui l'a tant séduit. Aujourd'hui tu ne te brûles plus. Tu ne bois plus cet alcool brûlant comme ta vie. Ta vie que tu ne bois plus comme une eau de vie. Ton corps s'est impatienté d'un autre corps. Ton beau tzigane a laissé une place vide sur ce banc. Quelques saisons ont défilé. Quelques ports aussi. Jusqu'au jour où un bateau comme un autre a accosté dans un de ces ports où ton seigneur t'avait abandonnée, encore une fois. Tu étais trempée d'avoir nagé sans relâche dans le fleuve des amours perdues. Ce fleuve sur lequel tu avais croisé la route de ton seigneur. Lui naviguait seul. Toi tu avais déjà un bateau et un matelos. Un banc vous a réuni. Tu t'es jetée à l'eau et tu as essayé de rejoindre son embarcation...en vain. Il t'a quand même suavée de la noyade, ton seigneur, et t'a déposée dans le port le plus proche. Mais à chaque fois tu replongeais dans ce fleuve pour essayer de le rejoindre et à chaque fois tu te retrouvais dans un port. Ce bateau s'est arrêté près de toi. Son capitaine t'a regardée. Un regard rempli de chaleur. Il a su trouver les mots pour te faire monter à bord et il a soigné tes blessures, une à une, avec infiniment de patience. Tu as fini par ne plus pouvoir te passer de ce bateau, de cet équipage et surtout de son capitaine. Au fur et à mesure tu n'as plus regarder par dessus son épaule à la recherche de ton seigneur. Au fur et à mesure ta tête s'est posée sur son épaule et tu as fermé les yeux. Tu as 60 ans. Tu es toujours sur ce bateau. Petit bateau parti de rien. Petit bateau devenu grand.

Le dedans, le dehors

10 Octobre 2006 à 10h29

Tu n'as pas 60 ans, seulement la moitié. Tu as rêvé trois fois, trois vies, trois possibilités. Elles constituent ton dedans. Le banc? Le banc retrouvé? Ou la variation sur le même banc? Quel sera ton dehors? Tu donnerais tout et même plus que tout pour que ce soit le banc. Pourtant ce " tout et même plus que tout" n'annonce rien de bon. Ce banc-là a un goût d'impossible, un goût de quête du saint Graal, un goût de farce et attrape. Ce banc-là a un arrière goût d'amertume, de chagrin éternel, de vieillesse avant l'heure. Tu donnerais un peu moins mais tu donnerais quand même pour que ce soit le banc retrouvé. Ce banc-là est plus abordable, plus accessible, moins destructeur, moins voleur. Pourtant il suppose une perte, un deuil et une renaissance. Trois étapes, trois paliers à franchir. Une sorte de podium à escalader. Tu viens seulement de fouler la deuxième marche. Ton équilibre est fragile. Cette première foulée t'a fatiguée mais aussi métamorphosée. Tu regardes la première marche. Tu y vois du sang, des larmes, ton ancien visage, une aile de papillon et de la poussière d'étoiles. A force de la fixer tu risques d'y retomber dessus. Plante carnivore n'attendant que toi, se déléctant avant l'heure. Cette chute te ferait vivre la variaition sur le même banc pour laquuelle tu ne donnerais rien du tout mais qui te prendrait tout.

Te voilà sur la deuxième marche!

21 Octobre 2006 à 12h21

Tu t'y tiens bien droite sur cette deuxième marche. Tu essaies du moins car ici aucun banc à l'horizon mais du vide et des couleurs, du bleu, du rouge, du gris...Tu n'as pas le même paysage qu'en bas ni les mêmes saisons. La première marche a vu naître le papillon et a failli le rendre fou. Mais le papillon s'est envolé vers la deuxième marche. Il est devenu un papillon de nuit. Tu es ce papillon de nuit. Le jour a fait place à la nuit. La nuit est devenue ton paysage. L'été, ta saison. La nuit, ton amie, ta nouvelle maison. La nuit, ton ennemie, ta prison.

La nuit et ses lumières

26 Octobre 2006 à 11h23

Lumières artificielles

Lumière trompe l'oeil, lumière trompe le coeur. Cette nuit est devenue ton oxygène du jour au lendemain. Quelle excitation d'accéder à cette vie nocturne! Vie nocturne qui t'a toujours attirée. Tu l'as frolée souvent sans jamais y entrer. Il a suffit d'un banc et d'une poussée d'ailes pour que tu te changes en papillon de nuit.

Tu t'es précipitée vers ces lumières qui t'ont inondée de chaleur. Cette chaleur que le jour t'a refusé après te l'avoir fait miroiter. Alors tu as déployé tes ailes à peine écloses et tu t'es ruée vers ces lumières, les lumières de la ville, comme un petit moustique prêt à se griller sur un néon pour connaître l'ultime sensation. Ainsi tu as rejoint la grande famille des papillons de nuit. Famille artificielle, famille quand même.

Odeurs artificielles

31 Octobre 2006 à 10h38

Le jour t'a ôté son odeur, ton trésor. Cette odeur que tu sentais pour la première fois. L'odeur du bonheur. Tu aurais voulu la garder sur toi, qu'elle s'y imprègne. Mais l'odeur s'est évaporée. Alors tu as respiré tout et n'importe quoi à la recherche de cette odeur, à t'en faire péter les poumons...en vain. L'air de rien tu as même frôlé les peaux de ta nouvelle famille espérant la sentir...en vain. Finalement tu t'es contentée d'odeurs proches de la sienne. Tu voulais te griser, tu voulais tituber, tu voulais la retrouver chez d'autres, encore un peu.

Voyage au bout de la nuit

9 Novembre 2006 à 12h10

Tu n'aimes pas cette vie nocturne. Le papillon se consume. Pourtant elle t'est nécessaire. Tous ces néons te brûlent. Mais tu as besoin de cette chaleur artificielle, substitut d'une chaleur naturelle qui te manque tant.

Tu sais que c'est mal, que ça te fait mal, que tu te perds mais tu ne peux pas, tu n'arrives pas à faire autre chose, à faire autrement. Tu sais, avant d'aller te griller, que tu auras mal après mais tu y vas quand même.

Tu es droguée. Besoin d'être heureuse même deux minutes. Deux minutes de bonheur contre des heures de souffrance, contre un lendemain qui sera moche, invariablement. C'est ta colère, ton injustice. On fait comme on peut. C'est ta façon d'hurler au secours. Une bouteille vide jetée à la mer. Personne ne t'entend.

Tu avances dans un tunnel sombre. Tu sautes sur ces lumières artificielles, forcément éphémères. Tu les préfères à l'obscurité, synonyme de vide. Tu as peur de te retrouver seule avec toi-même. Tu as peur de n'exister pour personne. Tu remplaces une douleur par une autre capable de te faire illusion, cinq minutes.

Pourtant tu espères toujours qu'une main te sortira de ce tunnel. Tu en fais la demande tout bas, très fort. A qui? Tu ne sais pas. A un Dieu, n'importe lequel. A une force supérieure qui doit bien voir que tu n'es pas quelqu'un de mauvais, que tu as de l'amour à revendre. Tellement d'amour que tu te noies dedans.

Lettres à un jeune poète

16 Novembre 2006 à 13h32

" Il n'est peut-être pas utile que je m'étende sur chacun de vos propos; car ce que je pourrais dire sur votre penchant au doute ou sur l'incapacité où vous êtes de mettre en harmonie votre vie intérieure et votre vie extérieure, ou sur tout ce qui vous oppresse encore- n'est rien d'autre que ce que je vous ai déjà dit: toujours le même souhait que vous trouviez en vous-même assez de patience et assez de candeur pour avoir la foi; que vous puissiez acquérir toujours plus de confiance envers ce qui est difficile et envers votre solitude au milieu des autres. Et pour le reste, laissez la vie vous arriver. Croyez-moi: la vie a raison, dans tous les cas."

One night

22 Novembre 2006 à 14h26

Et puis soudain tu rencontres un nouveau papillon de nuit. Un de plus dans ton contexte? Non. Ta prière a été exaucée? En partie seulement. Pourquoi? Parce que ce papillon-là a une famille de papillons.

Peu importe. Il semble que ton voyage au bout de la nuit ne soit pas fini. Nouvelle porte. Les portes de l'enfer? Peut-être. Pourtant quelque chose te pousse à l'ouvrir. L'inconscience, le désespoir, la destruction? Non. Au contraire, tu sens que tu dois t'engager sur ce chemin que tout désigne pourtant comme un chemin de perdition synonyme d'interdit, de péché, de mal. Alors tu te brûles, perdue dans cette nuit.

__" Tu m'as trouvé comme un caillou que l'on ramasse sur la plage

Comme un bizarre objet perdu dont nul ne sait l'usage

Une voiture abandonnée au beau milieu d'un terrain vague

Comme une lettre déchirée éparpillée au vent des rues

Comme les bagages laissés en souffrance dans une gare."__

One love

23 Novembre 2006 à 14h38

Un baiser, une danse. Une semaine après, un autre baiser, une autre danse, ne m'embrasse pas, ne me quitte pas. Il t'appelle le lendemain. Vous vous voyez quelques jours plus tard. Tous les jours. Le matin, le midi, le soir.

Qu'est-ce que c'est bon! Un papillon qui prend soin de toi, qui t'aime passionnément sans te faire souffrir! Tu deviens une princesse. Sa princesse. Son amour. Son coeur.

"__ Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte

Entre autrefois et aujourd'hui

Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille

Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir

Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie

Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne

Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion

Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas

Tu crois être le doute et tu n'es que raison

Tu es le grand soleil qui me monte à la tête

Quand je suis sûr de moi."__

One life

2 Janvier 2007 à 11h21

Sauf que ce papillon-là a une famille de papillons. Peu importe. Ca t'arrive, enfin! Tu ris. Tu es heureuse. Tu planes. Deux adolescents en plein délire!

Mais qu'est-ce que c'est bon! Une renaissance. Le noir disparaît. Tu vois le bout du tunnel. Orphée et Eurydice. Ne te retourne pas. Tu avances. Tu ne marches plus, tu cours. De tout ton coeur. Un rêve éveillé. La joie revient.

"Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre.

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant.

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Je vois parfois celui que je n'eus manqué d'être si tu n'étais venue changer ma destinée."

Too late

15 Janvier 2007 à 18h51

Pourtant dans l'ombre, la famille du papillon veille, attend son heure. Tout le monde vous regarde.

Peu importe. Tu l'aimes. Roméo et Juliette. Vous riez sans vous méfier. Tu te retournes. Trop tôt. La famille t'attaque. Les vautours vous mordent.

Ne me quitte pas, ne me quitte pas. 7 mois d'amour fou! C'est pas sérieux tout ça. Je t'aime banane! Moi aussi mais c'est impossible.

Ne me quitte pas, ne me quitte pas. Trop tard. Tu te retournes...

De Rilke à un jeune poète

17 Janvier 2007 à 18h03

" Il ne faut jamais désespérer lorsqu'on perd quelque chose, un être, une joie ou un bonheur. Tout reviendra, plus magnifique encore.

Ce qui doit tomber tombe, ce qui nous appartient vraiment nous reste, car tout se produit selon des lois qui dépassent notre sagacité et avec lesquelles nous ne sommes qu'apparemment en contradiction.

Il faut vivre en soi-même et penser à la totalité de la vie, à tous les millions de possibilités, d'immensités et d'avenirs qu'elle contient, face auxquels il n'y a rien de passé ni de perdu."

Hallelujah

19 Janvier 2007 à 18h20

Tu as fait un rêve. J'ai fait un rêve. Jeff Buckley en fond...Hallelujah.

Nous marchons côte à côte. Le ciel bleu. Le soleil. Nos deux peaux. Une même peau.

Calmes et sereins. Nous marchons côte à côte. Tu touches son visage. Il serre ta main.

Nous marchons côte à côte. Confiants, portés par un souffle chaud qui nous enlace, qui nous entoure, qui nous soulève.

Vous tournez, tournez, tournez. Vous riez. Tu penches la tête en arrière. Il te rattrape. Tu te blotties contre lui. Il te protège.

Il est ta terre. Tu es sa terre.

Ce n'était qu'un rêve...Hallelujah.

Il suffisait de presque rien

22 Janvier 2007 à 20h24

Tu es triste de l'avoir perdu mais tellement heureuse de l'avoir connu.

Tu ne connaissais que l'amour passion où aimer rime avec souffrance et destruction.Ta prière a été exaucée. Quelqu'un, quelque part t'a entendue. Il a voulu te prouver que l'on pouvait t'aimer infiniment.

Tu comprends maintenant son passage dans ta vie. Il est resté le temps de t'appliquer un baume sur tes plaies. Rt puis il s'en est allé avec courage, avec respect, avec amour.

Il t'a ramassée comme un petit oiseau blessé, t'a soignée, t'a réchauffée, t'a remplumée et puis il t'a dit que le petit oiseau devait s'envoler pour créer son propre nid, qu'il en était capable, qu'il respirait l'amour, qu'il transpirait l'amour.

Il t'a expliqué, comme à un enfant prêt à devenir adulte, que lui devait rejoindre son nid, nid qu'il avait choisi, crée et qu'il se devait de protéger, malgré tout, mais que si c'était à refaire...

Lui n'attendait plus personne à cette époque-là. Il était sur un quai à t'attendre. Mais tu n'es pas venue. Alors il est monté dans un train, croyant que tu ne viendrais plus. Tu es venue bien des années plus tard. Trop tard.

Instants figés

26 Janvier 2007 à 20h02

Il est devant toi en voiture. Tu vois tout de suite que c'est lui. Il te voit aussi mais comme il n'est pas seul, il baisse sa vitre, tend son bras ( l'air de rien!) et serre plusieurs fois sa main pour te faire un signe.
Il a serré ton coeur ce jour-là.

Il part. C'est l'heure. Il part. Il descend les escaliers, s'arrête brusquement, remonte vers toi et te touche la bouche avec son pouce, le regard plein de tristesse.
A cet instant, les mots sont dérisoires car tout est limpide, tu sais. On t'a donné la possibilité pour quelques secondes et comme par magie de te glisser en lui et de voir ses pensées. Tu vois ainsi que tout vire au noir et que le bateau chavire.
" Tout ce que dans un coeur sensible et généreux, l'amour au désespoir peut rassembler d'affreux, je l'ai vu dans le sien."
Tu as fermé la porte et tu as compris ce jour-là que ce n'était qu'une question de temps, que vous étiez en sursis, que la vie reprendrait le dessus demain ou dans un mois. Tu as compris ce jour-là toutes vos différences, d'âge, de situation...Tu as compris aussi tout l'amour qui vous liait...Mais tu as vite pensé à autre chose, savourant le moment présent en te disant que tu aurais tout le temps de pleurer, après.

Ce qu'il reste de nous

3 Février 2007 à 16h13

Partis,
Une journée de juin,
Une journée au paradis,
Bleu du ciel,
Plomb du soleil.

Partis,
Sur une moto des mers,
Pour fuir notre enfer,
Pour fuir les autres,
L'enfer c'est les autres.

Trouvée,
Cette plage déserte,
Une seule serviette
Pour nos deux corps,
Nus comme des vers.

Goûter,
Profiter,
De notre liberté,
Ephémère, illusoire, magnifiée.

Seuls au monde,
Face au soleil,
Face à la mer,
Face à Face.

Merveilleuse,
Fabuleuse,
Inoubliable après-midi.

Deux coeurs immenses,
Un amour fou,

Voilà ce qu'il reste de nous.

Peut-être dix années de moins...

12 Février 2007 à 16h53

" Mais pourquoi faire du cinéma?
Fillette allons regarde moi
et vois les rides qui nous séparent.
A quoi bon jouer la comédie
du vieil amant qui rajeunit
toi-même ferait semblant d'y croire.

Vraiment de quoi aurions-nous l'air?
j'entends déjà les commentaires:
elle est jolie comment peut-il encore lui plaire?
elle au printemps, lui en hiver.

Il suffirait de presque rien
pourtant personne tu le sais bien
ne repasse par sa jeunesse.
Ne sois pas stupide et comprends
si j'avais comme toi 20 ans
je te couvrirais de promesses.

Allons bon voilà ton sourire
qui tourne à l'eau et qui chavire
je ne veux pas que tu sois triste.
Imagine ta vie demain
tout à côté d'un clown en train
de faire son dernier tour de piste.

Il suffisait de presque rien
peut-être dix anées de moins..."

Terre brûlée

20 Février 2007 à 9h09

Tu n'as plus de repères. Il était ta terre.

Terre brûlée, c'est faire place nette.
Il a brûlé toutes tes solitudes, tous tes chagrins. Il a réduit en cendres ceux à qui, hier encore, tu quémandais des miettes d'amour.

Il a ouvert une porte sur un ciel bleu, serein, étoilé. Il t'a rendu le sourire. Les larmes de douleur se sont métamorphosées en larmes de joie, de bonheur et de paix.

Il a mis fin à ton acharnement morbide, à ta course effrénée...

Terre brûlée. C'est faire place nette. Enfin pas tout à fait. Une place suffisamment chamboulée pour ne plus être habitable.

Le cabanon

28 Février 2007 à 8h37

"Le cabanon. A l'inexistant centre d'un espace sans forme."
Où habiter? Tout est effiloché. Tu ne reconnaiis plus le lieu. Tu ne te reconnais plus. Tes cache- misère ont disparu, tes mutilations aussi...
Il t'a enlevé ta dernière peau. Tu es nue. face à ce que tu es. Face à ton avenir.
Où te cacher? Il ne te reste plus rien. Ton eau de vie ne fait plus effet. Elle n'a plus le même goût. Elle ne te brûle plus. Une tristesse intérieure s'est invitée chez toi. Cette tristesse-là n'est ni active ni excessive, au contraire, elle te rend passive et inexpressive.
" On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue tout rivage."

La pelle et le râteau

1 Avril 2007 à 9h50

Voilà les restes de ton habitation. Voilà une pelle et un rateau. Au travail!

Te voilà en route sur le chemin qui mène à ton terrain en friche. Dur labeur en perspective mais tu avances.
Parfois une odeur, un rayon de soleil, le vent sur ta peau te font accélérer le pas, curieuse et excitée à l'idée de l'inconnu et du renouveau qui t'attend.
Parfois, au contraire, tu regardes en arrière, sur les côtés, partout. Tu le cherches dans le paysage, à travers les lumières, à l'intérieur des bâtiments. Ta douleur s'ouvre alors. Elle a l'effet d'une crampe. Pendant quelques minutes tu ne respires plus, tu te sens transpercée par une épée invisible mais tu as la parade. Tu serres tes muscles et tu attends que ta plaie se referme tout doucement.

Ta route est longue. Elle est ralentie par des spasmes d'amour mais tu avances.

Quelqu'un est entré

9 Avril 2008 à 18h56

Je m'écorche souvent Souvent je m'écorche. Mais un ange est tombé, Une araignée a tissé un fil, Fil invisible qui me tisse.

Des mains qui m'apaisent, Apaisent mes peurs, Remplissent mes gouffres.

Près de toi je me serre, Je sens ta douleur, Tisse une toile.

A s'épuiser, à tout voir, Mon cerveau et le reste Comme on hisse une voile D'amour.

Je m'écorche souvent Souvent je m'écorche. Mais un ange s'est relevé, Une araignée a fixé sa toile, Toile invisible qui me hisse.

Hisse les voiles, Serre toi près de moi, Je sens ta chaleur.

Mon puits d'amour Inonde ma terre, Ma terre oubliée.

Mon intrépide, mon frisson, Mon sucre, ma vibration, Mon spasme D'amour.

Je m'écorche souvent Souvent je m'écorche. Mais un ange m'a parlé, Une araignée a filé, Une toile est ébauchée, Un bateau est à quai...

J'ai un secret à te dire...

12 Avril 2008 à 8h51

J'ai gardé les yeux ouverts toute la nuit à regarder par la fenêtre sa lumière bleutée braquée sur les immeubles. Lumière de cinoche. j'ai cru voir l'homme araignée. Manquait que les projecteurs. Manquait que toi.

J'ai laissé ton odeur pénétrer ma peau jusqu'à ne plus sentir la mienne. Je me suis glissée dans les draps comme je glisse dans tes bras. La nuit ne m'a pas éclairée. Elle m'a laissée en paix.

Je suis rentrée tard et j'ai écouté ton absence. Tu es là pourtant. J'ai senti ton souffle comme une bulle d'air roulant sur ma peau.

Jolie bulle. Petite bulle. Concentré de toi. De toi et moi. De moi pour toi. De toi à moi...J'ai un secret à te dire, quelqu'un est entré, tu es entré...mais chut c'est un secret.