Les états du moi

Ce matin j'ai travaillé à la maison. Je ne sais plus trop ce que j'avais à faire, mais ce dont je suis sûre, c'est que l'agenda était rempli, que j'ai travaillé dur et intensément, et que lorsque midi trente est arrivé, j'étais contente de moi. C'est tellement rare... C'était la première fois depuis longtemps que j'avais ce sentiment d'utilité, du travail bien fait, du temps optimisé, des choses prévues réalisées, voire au-delà. Alors je me suis accordé une heure de détente et le droit de manger. Je me suis donné du temps à moi, en m'autorisant à couper les téléphones portables : j'ai eu un moment le coeur serré d'un brin de culpabilité, mais je me suis bravement forcée et me suis convaincue que j'en avais le droit. Après manger, j'ai éprouvé le besoin de m'allonger, et après une hésitation, je me suis aussi accordé ce droit : après tout il n'était que treize heures, or j'avais décidé de ne rien faire pendant une heure... La sieste n'était donc censée durer qu'une demi-heure, mais au fond de moi, je savais bien que quand je dors vraiment, une heure est un minimum. Alors j'ai resquillé jusqu'à quatorze heures, et je ne m'en suis pas trop voulue, car cela me menait jusqu'à l'heure de la reprise pour les gens qui travaillent, n'est-ce pas ? Je me suis forcée à ouvrir les yeux et à me lever à quatorze heures, et traînant les pieds, je me suis fait violence, pour m'activer et m'apprêter à partir : je devais être pour quinze heures trente à Paris, ce qui signifiait théoriquement un départ à quatorze heures trente. Je suis partie à quatorze heures quarante cinq, en me flagellant en pensée, moi, la Non-conforme, la Mollassonne, encore et toujours en retard ! Voilà : j'allais de nouveau me faire honte et ne pas être à l'heure...C'est une petite mort à chaque fois, une souffrance répétée quotidienne. Je suis arrivée à Paris à quinze heures trente : quelle chance ! Mais quel stress !...Et quelle idiote d'avoir autant souffert : mon banquier était en retard. De trois quart d'heure ! Alors j'ai fait ce que je devais et que j'avais eu peur de n'avoir pas le temps de faire après mon rendez-vous : envoyer de l'argent à l'étranger. Quel stress, ça aussi : se promener dans Paris avec deux-mille euros sur soi, suer et craindre de se faire agresser, comme par hasard à ce moment-là ! Pourquoi ? Parce que je suis aussi la Malchanceuse, et que je dois secrètement attirer le mal, puisque je suis mauvaise. Mais finalement, pas d'agression, j'ai réussi à trouver La Poste malgré l'inquiétude, mais il y avait la queue, et je voyais l'heure tourner avec un début de panique : j'allais finalement être en retard au rendez-vous repoussé... Une part de moi me soufflait que j'en avais bien le droit, puisque j'étais arrivée dans un premier temps à l'heure et que l'autre n'était pas là ! Mais l'autre part de moi arguait que j'étais vraiment mesquine de me venger de la sorte, et que si j'étais quelqu'un de bien, j'aurais dû être là à l'arrivée de l'autre ! La tension a recommencé a monter, et je ne me suis autorisée à faire rien d'autre que d'envoyer l'argent, bien que j'avais prévu de faire autre chose à La Poste. J'étais de toute façon trop tendue pour ne pas être harassée par cette démarche administrative : toujours la crainte de mal faire, de me tromper, de perdre de l'argent, qu'il ne soit pas reçu à temps... J'ai essayé de me détendre en passant des coups de fil pendant l'attente, mais je crois que j'ai finalement atteint l'inverse du résultat recherché. Comme d'habitude, de toute façon. J'ai ensuite couru jusqu'à la voiture, j'ai eu peur d'avoir une contravention, puisque je n'avais pas pris le temps d'aller jusqu'à l'horodateur : je l'aurais bien méritée ! Mais non, encore de la chance, sauf que cette fois, peut-être que je n'arriverais pas à temps avant la fermeture de la banque. Tension et stress, de nouveau, mais finalement, j'ai eu mon rendez-vous, et finalement je n'ai pas eu d'embouteillages (quelle chance, encore !) et j'ai réussi à récupérer ma fille à temps. Puis je me suis de nouveau accordée du temps, cette fois avec la puce : j'ai coupé les téléphones portables, en culpabilisant moins que le midi. J'ai couché la belle et rallumé les portables, mais j'étais fatiguée. Et j'étais étonnée de l'être : qu'avais-je fait de la journée, pour devoir me coucher à vingt-et-une heures ? Oui, d'accord, j'avais eu rarement cette sensation d'une journée bien remplie, mais de là à m'autoriser à ne plus rien faire... Alors j'ai décidé de me lever à trois heures du matin, je me suis abattue sur le lit, et j'ai comaté.

J’ai mal. Très mal. J’ai envie de mourir, J’ai envie de tuer… J’ai envie de gémir, J’ai envie de crier ! Oui, mais « Il faut souffrir pour être belle », Et puis « Tu enfanteras dans la douleur », Et d’abord « On n’obtient rien sans mal ».

Mais si je veux rester laide ? Mais si je suis stérile ? Mais si je ne réclame rien ?

Alors, t’es pas conforme ! Et on te fait mal. Très mal. Donc, t’as envie de mourir, T’as envie de tuer… T’as envie de gémir, T’as envie de crier ! Oui, mais « ‘Faut assumer ses choix » ! Et puis « C’est le prix à payer », Et enfin : « C’est la vie »…

QU'EST-CE QUI PEUT BIEN POUSSER VOTRE EX A VOUS APPELER EN PRENANT UN TON GENTIL (PRESQUE LE MEME QUE CELUI QU'IL A AU TELEPHONE POUR SA COPINE DU MOMENT, MAIS EN MOINS SUCRE) ?

a) il a besoin d'un service (vous pouvez peut-être lui prêter de l'argent, qu'il vous rendra "le plus rapidement possible, c'est sûr, c'est pas la peine de harceler !" ou alors vous pouvez aller récupérer votre rejeton commun "parce que la nounou a fait faux bon, cette fois, elle est virée, c'est sûr !")

b) il veut se payer du bon temps (ben oui, il est disponible, vous aussi, 'y a pas de mal à se faire du bien, et de toute façon vous êtes définitivement séparés, ça ne change rien à l'histoire, n'est-ce pas ?!)

c) il est un peu déprimé (sa copine du moment l'a largué, ou il traverse une période de chômage, et c'est vrai que s'il y a une qualité qu'on ne peut vous enlever, c'est que vous avez toujours su lui remonter le moral !)

d) il s'est trompé de numéro (c'est l'habitude, et puis c'est pas sa faute, vous êtes dans les premiers numéros par ordre alphabétique, vous n'avez qu'à changer de nom !)

e) réponses a + b + c

f) réponses a + b + c + d (DANS CE CAS, APPELEZ-VITE LE 00-00-00-00-00, CAR VOTRE TEMOIGNAGE VAUT DE L'OR : VOUS POURREZ PEUT-ETRE GAGNER UNE PETITE PLACE AU PARADIS !)

Sevran, le 06/07/06

Ma collègue vient de me demander si j’avais regardé le match de foot d’hier (1/2 finale du Mondial 2006 France-Portugal), et mon cri est sorti tout seul, accompagné d’une expression éloquente : « Aaah… NON ! ». Avec remords et en grimaçant intérieurement, je me suis empressée d’ajouter : « Mais bon, je crois que je vais regarder la finale de dimanche, quand même… ». Ben, oui, je l’ai dit ! Parce que d’abord, c’est pas retourner sa veste, c’est être sociable et intégrée, OK ? ! Bon, d’toute façon, j’suis pas vraiment hyprocrite, puisque je me suis surprise à sourire involontairement quand les banlieusards du 93 ont beuglé le 1er juillet pour la sélection en Œ ou œ finale (et les Lepénistes qui continuent à se persuader que les « Djeunes » de banlieue se sentent pas Français !!! Ca se voit qu’ils se baladent pas dans le 93 les soirs de victoire ! Moi je dis : c’est pas les immigrés qui arrivent pas à s’intégrer, c’est les indigènes (= gens du pays, au sens propre dans le dico) qui veulent pas les intégrer !), parce que c’est vrai quoi, la joie collective, ça fait toujours plaisir ! Evidemment, je souriais moins à 4-5 h du matin, et le lendemain, j’ai secrètement compris (mais pas cautionné, bien sûr !) ce qui a pu pousser ce type du Sud à tirer dans la nuit sur 2 supporters portuguais « parce qu’il ne supportait pas le bruit »…Il paraît qu’il avait des antécédents psychiatriques : ben moi je vous le dis, je dois sûrement en avoir un chouïa aussi ! Donc, je disais que j’étais pas totalement hypocrite : 1°) J’aime bien Zizou : il a l’air tellement gentil et humble et il est pas moche (et à mon avis, il est passé au stade de Dieu vivant depuis hier, c’est pas négligeable : apprécier n’importe quel Dieu doit bien finir par rapporter quelque chose au cas où), et puis d’abord je l’ai découvert en ’98, l’année de naissance de ma fille (oui, je sais, c’est pas rationnel). 2°) Moi je veux bien m’intéresser au foot à condition que l’équipe que je supporte soit sûre de gagner : généralement, on ne le sait que quand le match est fini, c’est pratique, ça fait gagner du temps, on peut avoir un concentré de ce qui s’est passé en 6 minutes (« les plus belles actions »), on est content, on peut retourner à des affaires plus importantes tout en étant socialement intégré 3°) Un match de foot en finale avec l’équipe que je supporte (la France, évidemment ! A moins que je ne rencontre un beau ténébreux italien d’ici dimanche ?…hum … ? éventualité à considérer), ça peut se regarder : d’abord on est bien sûr que c’est le dernier match (ouf ! à bas la dictature du foot, qui relègue aux oubliettes tous les autres sports de compétition !), ensuite c’est d’un niveau digne de moi (le plus haut), enfin si c’est comme le France-Brésil de ’98, ça peut être chouette ! Et UN ! Et DEUX ! Et TROIS ! Oui, mais ça, on le sait qu’à la fin : alors je me demande si je vais pas le regarder après…seulement si la France gagne. Ou l’inverse si j’ai rencontré l’Italien. Ouais, j’crois bien que je vais faire ça. Et si lundi prochain ma collègue me demande : « T’as regardé le match de foot d’hier (finale du Mondial 2006 France-Italie) ? », mon cri sortira tout seul, accompagné d’une expression éloquente : « Bien évidemment ! Pas toi ?!? »

En mission à Madagascar du 9 au 26 décembre 2006 pour le compte d’une association bien connue, j’ai été amenée à effectuer deux démarches administratives, l’une dans le cadre personnel, l’autre dans le cadre professionnel :

1°) Dès le 1er jour de mission, constat de perte de mon permis de conduire malgache dans un taxi (quelle idée de ne pas avoir laissé mon permis de conduire sous l’oreiller ? Je n’allais très certainement pas prendre la place du chauffeur au volant de cette 2 CV datant de Mathusalem : elle n’a pas la direction assistée et je ne sais pas comment passer les vitesses quand le levier n’est pas au plancher) – ça, c’est la partie personnelle

2°) Dès le 1er jour de mission, constat de perte d’usage du numéro de GSM malgache de l’association, numéro qui avait été attribué lors de la première mission de l’association à Madagascar pour 365 jours, par un opérateur téléphonique malgache bien connu lui aussi (je pensais que 365 jours à compter d’avril 2006, signifiait d’office l’usage du numéro de GSM en décembre 2006 : il semble que c’était également une idée saugrenue) - ca, c’est la partie professionnelle

Ayant vécu 15 ans à Madagascar, puis 15 ans en France, j’ai eu la naïveté de croire que, en plus de mener à bien ma mission, je pouvais effectuer deux démarches administratives en parallèle, et me fixer comme objectifs de :

1°) Repartir le 26 décembre avec un permis de conduire malgache tout neuf

2°) Recouvrer pour l’association l’usage des télécommunications malgaches selon le n° de GSM préalablement attribué, et ce avant le 26 décembre

Amis expatriés ou touristes en visite à Madagascar, je vous en conjure, ne faîtes pas les mêmes erreurs que moi :

1°) Afin de ne pas devenir fou, ne vous fixez jamais de date (et encore moins d’heure !!!) de réalisation d’un objectif :

J’entends déjà le tollé : mais enfin, un objectif sans échéance n’est pas un objectif !?!!! Je suis tout a fait d’accord…sauf à Madagascar !

Il semble que dans ce pays, il ne faut pas formuler son objectif comme étant de :

- « Repartir le 26 décembre avec un permis de conduire malgache tout neuf », mais le formuler comme étant de « un jour peut-être, et peut-être jamais, réussir à obtenir de l’administration publique un duplicata de permis de conduire malgache » - « Recouvrer pour l’association l’usage des télécommunications malgaches selon le n° de GSM préalablement attribué, et ce avant le 26 décembre», mais le formuler comme étant de « un jour peut-être, et peut-être jamais, réussir à récupérer auprès de CELTEL, administration privée malgache ayant changé de nom au détriment de au moins l’un de ses clients, le droit d’usage et le crédit d’appel d’un numéro de téléphone mobile malgache, acheté légalement à MADACOM par l’association TETEZANA en avril 2006 à 150 000 Ariary ou presque 60 Euros »

2°) Afin de ne pas devenir fou, ne formez pas le projet d’atteindre plusieurs objectifs à la fois :

J’entends déjà le tollé : mais enfin, un projet sans objectifs concomitants n’est pas un projet !?!!! Je suis tout a fait d’accord…sauf à Madagascar !

Il semble que dans ce pays, il ne faut pas formuler son projet comme étant de « mener à bien une mission professionnelle, et effectuer deux démarches administratives personnelle et professionnelle en parallèle », mais le formuler comme étant de :

- Mener à bien A TEMPS PLEIN une mission professionnelle ou - Effectuer non pas deux, mais UNE démarche administrative personnelle OU professionnelle en parrallèle A TEMPS PLEIN ou - Venir juste à Madagascar ET NE RIEN AVOIR DE PARTICULIER A FAIRE !!!!

Au regard de cette expérience et de ce témoignage, se pose la question suivante : « ADMINISTRATION PUBLIQUE OU ADMINISTRATION PRIVEE : KIF KIF BOURRICOT A MADAGASCAR ? »

1°) Vous aurez un jour peut-être, et peut-être jamais, un début de réponse à cette question

2°) Ce début de réponse sera un jour peut-être, et peut-être jamais, développé dans un 2ème épisode des « Tribulations d’une expatriée malgache dans son pays d’origine »

Chirac doit être bien jaloux de Zidane : m’est avis que son discours du 14 juillet 2006 n’aura pas autant d’audience que la déclaration de ce soir concernant le coup de tête donné dimanche dernier à un Italien en finale du Mondial…

Vous le croyez, ça ? Tout un pays attend avec plus de ferveur et de fébrilité de possibles excuses ou justifications d’un coup de sang (de boule, pardon), plutôt que l’allocution d’un chef d’état que l’on devine à l’avance empoulée, démagogique et récitée.

Moi qui n’ai pas la télé (oui, ça existe), j’ai vaguement envisagé d’en installer une dans mon salon juste pour voir l’expression de Zizou ce soir lorsqu’il parlera : c’est la victoire de l’émotion et de la spontanéité d’un humain sur les stratégies retorses et les manœuvres perverses d’un politique.

Tiens ? Etre un humain et être un politique serait donc antinomique !?! Brrr…Ca donne des frissons dans le dos : si ça se trouve, des extra-terrestres nous dirigent !!! Nous serions manipulés à l’insu de notre plein gré !!! Je le savais ! Voilà pourquoi mon poil se hérisse systématiquement quand j’entends le discours d’un politique et pourquoi je zappe immédiatement (à la radio aussi, on peut zapper) sur l’interview d’un people ! Je dois être comme les chats : eux aussi, il paraît qu’ils reconnaissent les phénomènes paranormaux.

Mais au passage, je remarque que « politique » peut également être opposé à « people », serait-ce à-dire que le politique n’a rien à voir avec le peuple, les gens ?

Ma fille de 7 ans est capable de s’apercevoir de la différence : le politique est gris, sérieux et ennuyeux, tandis que le people est coloré, émotif, et suscite rarement l’indifférence. Elle a plus envie d’écouter Jenifer que Segolène.

Quand je pense que les analystes de tous bords s’étonnent du taux croissant d’abstention, mais du taux d’audience record de Star Academy !

Et pourtant c’est simple ! D’un côté des personnes dans lequel le citoyen lambda a bien du mal à se reconnaître, dont il ne comprend rien à l’expression sinon qu’elle a pour vocation de le manipuler (et mon professeur d’éducation civique de 6ème-5ème qui nous lavait le cerveau en nous expliquant que dans une démocratie, les politiques sont les représentants du peuple !), de l’autre des personnes qui nous ressemblent et que l’on aide à réussir en votant, et qui n’oublient pas ce qu’ils nous doivent, eux !

‘Y a pas photo, non ? ‘Zont qu’à faire l’ENA Academy ! Peut-être qu’on finira par voter pour un candidat !

Bon. Je délire, mais pas besoin d’être sociologue pour voir qu’il ‘y a un ‘blème : je le répète, si j’étais un politique, aujourd’hui, je me remettrais en question, et je me demanderais sérieusement ce qu’il faut pour « réconcilier les Français avec la politique ».

Mais, pitié, j’ose espérer que la réponse ne mimera pas celle des US (Reagan ancien acteur de Hollywood, Schwarzenegger gouverneur de Californie), parce que là, faudra pas compter sur moi comme spectatrice !

Allez, un petit effort de créativité et d’originalité : je suis sûre que ça doit être possible, de trouver un système politique qui nous ressemble vraiment, qui soit vraiment à notre service, qui fasse vraiment avec nos émotion, spontanéité et impulsion !

Mais j’y pense ? Pour que quelque chose nous ressemble, il faut généralement en être le géniteur, alors peut-être que si on s’y met tous, on arrivera à pondre des politiques qui nous fassent autant de bien que les people !?

Au lieu de devoir choisir en grimaçant et renâclant entre Royal et Sarkozy ou Le Pen et De Villiers qui sont tous persuadés de deviner ce que pense la majorité des Français, on façonnerait le/la politique à notre image, parce que il/elle porterait vraiment les pensées qu’on aurait directement exprimées sans ambiguïté.

Ce serait une chouette de politique, non ? Alors ?! On s’y met quand ?

10/07/06 : Je crois que je vais acheter le journal « L'Equipe » pour la première fois de ma vie. Si l'envie est toujours là en fin de journée, je le ferai.
J'en ai envie, parce que j'ai entendu sur France Info ce matin que l'édito de « L'Equipe » disait que le plus dur n'était pas tant la défaite de la France au Mondial que de se demander « comment expliquer à des milliers d'enfants dans le monde » le coup de tête de Zidane à un Italien.

S'ils ont une solution à proposer, ça vaut le coup d'aller acheter le journal.

Parce que personnellement, à part être furieuse contre Zidane et contre moi-même, je ne crois pas avoir su répondre à ma fille de 7 ans, qui criait, affolée : « Quoi !? Quoi !?! Ca veut dire quoi carton rouge, maman ?! Ca veut dire quoi, carton rouge !? »
- Ca veut dire qu'il va être expulsé !!!
- Hein !? Quoi !? Ca veut dire quoi « expulsé » !!??
- Ca veut dire qu'il va devoir sortir du terrain, et qu'il n'aura plus le droit d'y revenir !!!
- Hein !? Quoi !? Mais pourquoi ???!!…
- Tu n'as pas vu ???!!! Tu n'as pas vu qu'il avait donné un coup de tête à un Italien ?! Bon sang ! Même à vous, on vous explique dans la cour de l'école que ça ne se fait pas !!! Tu crois quand même pas qu'on va lui permettre de rester, alors que lui, il est payé pour ne pas le faire !?!!???
Ma fille n'a pas répondu.

Furieuse contre Zidane : Il aurait pas pu se maîtriser, à 10 minutes de la fin ???? 10 minutes ???!!! Pour son dernier match avant la retraite internationale ??? Je peux pas y croire !!!

Furieuse contre moi-même : Bon sang ! Le premier match de foot que tu acceptes en 7 ans de regarder avec ta gamine, parce qu'elle a vu la demi-finale avec son père et qu'elle veut que la France gagne, et que « bon d'accord, puisque ça permettra de faire d'une pierre deux coups en revoyant ma marraine de confirmation (oui, ça existait, à l'époque) », et il faut que tu te débrouilles pour tomber sur ça ???!!! Mais tu le savais pourtant, que les footballeurs, c'est des mal éduqués ! Tu le savais ! Ils crachent partout quand ils boivent, d'abord !!! Alors, qu'est-ce qui t'a pris, de te laisser prendre par l'émotion collective, imbécile ! Tu lui dis quoi, maintenant, à ta gamine ? Ben, rien : « Ca se fait pas, c'est tout ! C'est bien compris !? Et on ne discute pas ! C'est comme ça ! ». Tu parles d'une éducation…pfff…Toi qui étais persuadée que tu ferais mieux que ta mère, tu vaux pas mieux que le pire des dictateurs, même pas capable d'expliquer les choses…(oui, mais là, faut contacter le Dieu du sport, il doit pouvoir aider, mais encore faut-il que tu retrouves son nom, t'avais qu'à retenir tes leçons sur la Grèce et la Rome antique à l'école)

Bon. Et en plus, la France perd. Et je suis partagée entre penser que l'inverse aurait remonté le moral de la puce et le fait que franchement, est-ce qu'ils méritaient de gagner après ça ?

- Puisqu'ils sont pas les premiers, c'est vraiment pas bien du tout, hein, maman ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Ben paskeuh, être le premier, c'est très bien, mais autrement…c'est nul !

Soupir…Furieuse contre la France, ce pays orgueilleux, qui pense que ‘y a que la place de premier qui compte et que piske c'est comme ça, ben on défilera pas sur les Champs Elysées, et pis d'abord je resterai au vestiaire et j'irai même pas chercher ma médaille d'argent (à moins que le règlement ne dise que quand on a eu un carton rouge, on n'a même pas le droit de venir chercher une médaille ?…hum…penser à se renseigner…) !

- Et bien non !!! Etre deuxième c'est très bien aussi ! Et être troisième aussi ! Et être dernier aussi d'abord !
- (ma fille, intéressée…) ah, bon ?
- Oui, parce que même quand on est le dernier par rapport aux autres, si on est sûr d'avoir fait son maximum avec les moyens qu'on avait, qu'on a fait tous les efforts possibles, et ben c'est très bien : on est le premier par rapport à soi-même et c'est vraiment très bien ! Et d'abord, pour être premier, il faut bien qu'il y ait un deuxième, un troisième,…un dernier, sinon, comment on sait qu'on est premier, hein ? Tu peux me dire !? Alors heureusement que les autres ils sont là ! Chacun à sa place ! C'est comme l'âge : on est toujours plus âgé ou plus jeune que quelqu'un, eh bien là, c'est pareil, on est toujours premier par rapport à quelque chose ou dernier par rapport à quelque chose, tu comprends ?
- Oui, mais je suis quand même déçue qu'ils aient pas gagné…
- Je sais ma puce, mais on ne peut pas toujours être premier, ça serait trop fatiguant d'essayer de garder la place, parce que tout le monde la convoiterait ! En ‘98, l'année de ta naissance, c'est la France qui était première, et dans 4 ans, si ça se trouve ce sera l'Angleterre qui sera première, et il y a 4 ans, c'était pas l'Italie la première !
- Ah, bon, c'était qui ?!
- Heu…Je sais pas, mais je suis sûre que c'était pas l'Italie, faudrait demander à un spécialiste du foot (merde ! penser à se renseigner !). Bon, en tous cas, ça ne peut pas être toujours le même qui est premier, parce que ce ne serait pas rigolo, autrement, si on sait à l'avance qui sera toujours premier, à quoi ça sert de jouer, tu peux me dire ?
- Ben…à rien !
- Ben voilà. Alors les derniers peuvent devenir les premiers et inversement, et ça peut être très bien, OK ?
- (ma fille, joyeuse) OK !!!

Ce qui est sûr, c'est que depuis hier, Zidane est repassé du statut de Dieu vivant à celui d'un homme ordinaire, ayant ses faiblesses et ses pulsions. Mais puisque les derniers seront les premiers…

1°) Je suis bordélique et désorganisée, ce qui explique que j'ai perdu le mode d'emploi qui explique que :
- ce sont aux hommes de prendre toutes les initiatives au début
- lorsqu'une femme se sent tomber amoureuse d'un homme, il n'appelle pas tout de suite
- dès que la femme lui a fait comprendre qu'il pouvait le faire, et qu'il lui a donné l'impression qu'il pouvait le faire, aujourd'hui encore, c'est à l'homme d'appeler en premier

2°) Je suis curieuse, quitte à donner l'impression par sms d'être en manque, collante et obsédée

3°) Je suis franche au point de t'écrire que si tu n'appelles pas tout de suite, je me demande si je dois être gentille avec toi lorsque tu appelleras enfin, ou si je dois te faire une scène parce que tu n'as pas appelé tout de suite

QUI SUIS-JE ?

Quelqu'un bourré de défauts, dont l'impatience : je préfère encore aller chez Jardiland me prendre un râteau plutôt que de continuer à cultiver chez moi un espoir imbécile

Je suis une mauvaise mère.

Ma fille est partie pour la première fois en classe de neige ce matin, et j'ai réussi à oublier de glisser une gourde dans son sac à dos !
C'était pourtant pas compliqué, non ?! C'était même en gras souligné sur la chek-list donnée par la maîtresse !!!!
Bon d'accord, à priori, j'ai pensé à tout sauf à ça, j'ai même pensé aux choses sur lesquelles j'étais sceptique (la crème solaire alors qu'il me semble que ma fille est de couleur, le peigne et la brosse alors qu'elle a des tresses africaines pour la semaine), simplement parce que c'était marqué sur la liste !
Et malgré tout, j'ai oublié de donner de l'eau à ma fille !
Elle va mourir de soif ou alors elle va attraper des microbes en buvant au goulot de la gourde de sa voisine de car (et donc elle va mourir).
Et de toute façon, même si elle ne meurt pas, ça n'enlèvera rien au fait que je suis une mauvaise mère pour avoir oublié quelque chose d'aussi fondamental que de répondre à l'un des besoins physiologiques de mon enfant : boire !

- Mademoiselle, connaissez vous la pyramide de Maslow ?
- Heu...oui, Madame la juge, il y a d'abord les besoins physiologiques, et...
- HAh ! Et quels sont ces besoins physiologiques, je vous prie ?
- Heu...ne pas avoir froid, ne pas avoir faim, ne pas avoir soif...
- Haha ! Reconnaissez-vous ne pas avoir fourni de gourde remplie d'eau à votre enfant lors de son départ pour une semaine en classe de neige ?
- Heu...oui, mais...
- OUI, MADAME LE JUGE !
- Oui, Madame le juge...
- Reconnaissez-vous de fait ne pas avoir répondu à l'un des besoins physiologiques de votre enfant, à savoir « ne pas avoir soif » !?
- Heu...oui, Madame le juge, mais...
- QU'AVEZ-VOUS A DIRE POUR VOTRE DEFENSE ?!
- Eh bien, il était 5h du matin et j'avais la tête dans le...
- REJETE ! VOUS ETES CONDAMNEE A CULPABILISER PENDANT 30 ANS !
- Bien, Madame la juge. Mais, heu...si je puis me permettre, j'ai 34 ans et j'ai toujours culpabilisé, pourrait-on considérer que j'ai déjà purgé ma peine ?
- REJETE ! VOUS ETES CONDAMNEE A CULPABILISER 30 ANS SUPPLEMENTAIRES ! Mais il reste toujours les remises de peines pour bonne conduite, on verra.
- Heu...Madame le juge, à quoi reconnaît-on la bonne conduite d'une mère ?
- PUISQUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS DE FACON INNEE LES CRITERES DE RECONNAISSANCE D'UNE BONNE MERE, VOUS ETES D'EMBLEE CONDAMNEE A FIGURER AD VITAM AETERNAM DANS LA CATEGORIE « MAUVAISE MERE » !
- (résignée...) D'accord, Madame le juge.

J'ai une amie qui considère qu'il devrait y avoir un « Permis d'être parent ».
Une chose me rassure : elle n'a pas encore d'enfant.
J'attends avec impatience qu'elle en ait : et là, alors là, j'aurai pas fini de rigoler !

QUE FAITES-VOUS QUAND VOUS ETES UNE FILLE QUI SE FAIT C... AU BOULOT ?

a) Vous farfouillez dans votre sac à la recherche d'un paquet de chewing-gum (mais, bon sang ! Il est passé où ? Je suis sûre de l'avoir mis dans mon sac ce matin !)

b) Vous surfez sur internet (si jamais votre chef arrive, faut faire clic droit sur la souris...Non, mince ! Faut cliquer sur la croix en haut à droite...Oh, zut ! J'appelle la hot line)

c) Vous appelez la hot line informatique ('y a un mec avec une voix sympa, en ce moment, c'est un prestataire de services, pas le glandu habituel, en plus tout le monde sait que les consultants gagnent un fric fou)

d) Vous appelez tout le répertoire téléphonique de votre GSM (Allo ? Tu sais ce que ça veut dire "GSM", je m'en rappelle jamais !? Tu sais pas ce qu'il m'a dit le nouveau mec de la hot line ...)

e) Réponses a + b + c

f) Réponses a + b + c + d (DANS CE CAS, APPELEZ-VITE LE 0801-00-00-n° de votre département, CAR VOTRE TEMOIGNAGE VAUT DE L'OR : VOUS POURREZ PEUT-ETRE GAGNER UNE PLACE EN ENFER AUPRES DES ASSEDIC !)