Journal d'une névrotique qui s'ignore

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Archive du journal au 02/05/2010.

Sommaire

23 Avril 2010 à 20h12
Commencer par le commencer pour ensuite aller de l'avant.
24 Avril 2010 à 18h46
Une journée vide de plus...

Commencer par le commencer pour ensuite aller de l'avant.

23 Avril 2010 à 20h12

J’ai toujours été une déprimée de nature. Du moins, je suppose, depuis l’adolescence. Il faut dire qu’à cette période là, pas grand-chose ne me souriait. J’étais peu jolie, timide, effacée, je tombais amoureuse de garçons qui ne voulaient pas de moi et je n’avais pas de vrais amis sur qui compter. Aujourd’hui, j’ai surtout changé physiquement. Je pense pouvoir dire que je suis devenue jolie, je plais enfin aux garçons et je vis même depuis 7 mois une relation plutôt enviable avec J*, dont je suis très amoureuse. Ma transformation physique m’a sans conteste apporté un peu plus de confiance en moi et une timidité moins marquée. Cela dit, ces deux derniers points restent l’un des obstacles essentiels de ma vie. Même si j’ose – mais surtout avec ceux que je connais bien – dire ce que je pense lorsque c’est nécessaire, je n’en mène pas large lorsque je dois prendre la parole en public. J’ai même parfois un sérieux problème de rougissement qui me vaut de me sentir très gênée. Avant, c’était plutôt facile de pouvoir dire ce qui n’allait pas. Je désespérais de me trouver un copain, je me prenais des « t’es moche » en classe ou dans la rue etc… Aujourd’hui, la première chose qui me viendrait à l’idée pour énoncer mon mal-être serait H. Je l’ai rencontré par le biais de ma colocataire vers le début de l’année scolaire et, suite à une histoire complexe et blessante, il ne me parle plus, bien que nous ayons été assez proches. Pour raconter cette histoire, il me faut commencer par le début. A la sortie du lycée, bac en poche, je venais d’apprendre avec beaucoup de déception que je n’avais eu aucun des deux concours d’entrée en école d’infirmière que j’avais passés. Résultat, je dus trouver un point de chute pour m’occuper l’année suivante, en attendant de retenter ma chance. J’ai décidé de m’inscrire en psychologie, discipline qui me rendait curieuse, et qui me permettrait au moins de quitter la maison et de prendre mon indépendance. Je me retrouvai donc en fac de psychologie à la rentrée, logée en cité universitaire. La première semaine fut difficile, j’avais du mal à m’intégrer avec les personnes de mon couloir, mais j’y parvins finalement et je rencontrai J*. Deux semaines plus tard, il m’embrassait et nous commencions une histoire d’amour sans trop savoir où celle-ci nous mènerait, mais sans pour autant nous en soucier. Je passerai certains détails comme des petits problèmes de santé survenus pendant quelques mois puisqu’aujourd’hui je n’ai plus à m’en plaindre, et qu’ils me paraissent hors contexte pour en arriver à parler d’H. Au mois de décembre, la cité universitaire m’annonça qu’elle rénovait tout un bâtiment, celui-même où j’avais ma chambre. Le personnel nous appela un par un afin de nous proposer de nouveaux logements, souvent hors de la cité universitaire. Ils appelèrent M avant moi et lui proposèrent une colocation. J’avais bien sympathisé avec cette fille qui était du même couloir que moi, et elle m’en parla. Je n’hésitai pas, et nous devînmes donc colocataires dans un appartement situé tout près. Nous n’étions donc pas dépaysées, mais nous passions d’un 9m² à un 50m². Le pied. Je m’entendis très vite avec les gens de sa classe qui venaient régulièrement à l’appart’, et ils m’embarquèrent régulièrement dans leurs soirées. Je crois pouvoir dire que c’est à cette période que je me suis sentie le plus heureuse à Angers. Je m’amusais beaucoup avec eux. Il faut dire que je ne m’étais pas vraiment fait d’amis à la fac, j’y passais mon temps avec deux amies, logées elles aussi au 4ème étage de la cité universitaire mais on n’était pas vraiment proches. Sortir avec les amis de M me sortait donc de l’ennui dans lequel me plongeait la fac. 15h de cours par semaine, peu de travail à côté et des cours qui ne me passionnaient pas vraiment m’avaient rendue paresseuse. C’est alors que je me suis rapprochée d’H. J’ai un peu honte, mais nous avons appris à nous connaître surtout via MSN, et nous passions des soirées à y discuter. Je savais que je lui plaisais et j’ai commencé à me poser des questions. Il y avait quelque chose en lui qui m’attirait, mais je ne saurais dire quoi. Nous passâmes des mois sans jamais avouer notre attirance réciproque. En parallèle, je devenais de plus en plus distante vis-à-vis de J*, son peu d’envie d’engagement et son peu d’affection de certains jours me vexaient et m’irritaient. Un jour, j’avouai finalement à H qu’il me plaisait et je découvris avec surprise qu’il ne s’en était jamais rendu compte, et qu’il n’espérait donc rien entre lui et moi. Il commença alors à espérer, m’avoua avoir des sentiments pour moi. Cependant, je n’étais pas prête à quitter J*. Je l’aimais. Mais très vite, la situation devint insupportable. J’étais tiraillée entre les deux, éprouvant des sentiments de chaque côté. Un soir, H me demanda de quitter J* pour lui. Perdue, j’ai hésité quelques jours puis je l’ai fait. J* l’a bien pris. Il comprenait, voulait qu’on reste amis. Il a régit de manière parfaite. Quelques jours plus tard, j’embrassai H bien que je m’étais promis de prendre mon temps. Pire encore, nous avons couché ensemble dès le lendemain. Et puis… j’ai revu J* à une soirée. Une amie à lui me confia qu’il allait très mal, qu’il m’avait menti en disant qu’il le prenait bien. J’ai compris que mes sentiments pour lui étaient intacts et je n’avais d’envie que d’une chose : courir dans ses bras. Avec H, je me sentais bloquée. Un peu perdue, probablement par rapport à J*. J’ai fini par lui écrire un message (nous venions tout juste de rentrer chacun chez nous pour les vacances) et lui dire que finalement il me fallait plus de temps, que je voulais réfléchir, que j’aimais toujours J* et que je ne savais plus quoi faire. Il l’a pris comme une rupture. Pour lui, j’avais rompu par texto et ça m’a angoissée de me dire que j’avais été si lâche. Cela dit, ça m’a arrangée de ne pas avoir à lui annoncer en face que c’était terminé, et je me suis remise avec J*. Depuis, H ne me parle plus. Il dit – à raison – que je m’y suis pris de la plus mauvaise façon qui soit pour faire les choses. J’ai essayé plusieurs fois de reprendre contact, mais en vain. Avec J*, nous vivons une relation particulièrement épanouissante depuis. On se comprend, on ne s’engueule jamais car nous réglons les choses avant qu’elles ne dégénèrent et on s’aime de la manière la plus tendre qui soit. Alors pourquoi vais-je si mal ? Pourquoi suis-je certains jours si déprimée que j’ai une boule dans la gorge, des larmes prêtes à sortir à tout moment et un dégoût de tout ? Je me dis que c’est parce qu’H me manque. Que je voudrais que tout redevienne comme avant. Que je veux à nouveau sortir avec les amis de M (H ne me parlant plus, j’ai bien évidemment été contrainte de faire une croix sur les soirées avec eux) puisque je n’ai personne d’autre avec qui le faire. Mais ma sœur affirme qu’H ne me manque pas. Qu’en le décevant, je me suis déçue moi-même au plus haut point. Et que je veux qu’il me reparle simplement pour recommencer à m’aimer. A vrai dire, je crois que le vrai problème est là. Peut-être qu’H me manque réellement, mais c’est surtout que je ne m’aime pas. Que je me hais même, parfois. Et que c’est cette haine envers moi qui m’empêche de tirer un trait sur H, que j’ai besoin qu’il m’apprécie à nouveau pour recommencer à m’aimer. Alors, je ne sais plus quoi faire. Mon année d’indépendance se transforme certains jours en cauchemar. S’il n’y avait pas J*, je n’aurais certainement pas tenu le coup. Peut-être même aurais-je voulu mourir. Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Une journée vide de plus...

24 Avril 2010 à 18h46

Non seulement je ne vais pas vraiment bien, mais en plus je n'ai absolument rien à faire. Alors je tourne en rond dans l'appartement, je jongle de l'ordinateur à mon lit en passant par quelques pages de mon bouquin en cours. J'aurais bien un devoir à réviser mais je n'en ai pas le courage. Tout ce langage scientifique me déprime encore plus. Vivement demain, je verrai au moins J*.

Je me demande souvent ce que j'attends de la vie. Je suis en attente permanente de quelque chose, mais rien ne vient. Et en attendant, j'en oublie de vivre. Et faire quoi que ce soit me semble trop difficile.

J'aurais aimé être l'une de ces personnes sans cesse occupées, qui réalisent leurs envies et qui se lancent dans de nouvelles choses sans réfléchir.

Je me sens nulle, paresseuse. Sans intérêt. Je ne supporte plus cet état de léthargie. Je passerais la journée au lit si je ne me faisais pas un minimum de violence.

Je me sens si mal. Et le pire, c'est que je ne sais pas pourquoi.