Jour fixé pour une rencontre avec Dam, histoire de se voir en vrai. La météo est plutôt mauvaise, mais on décide de marcher quand même. On s’organise par MSN. Il a une carte de randonnée et me propose de partir de Chamonix. Je réserve donc une voiture Mobility et cherche l’itinéraire sur internet. 1h30 de route. Pas de souci jusqu’à Chamonix, si ce n’est que je passe le col de la Furka sous la pluie. Je m’arrête deux fois au bord de la route pour pisser et regarder mon trajet. Mais une fois à Chamonix, pour trouver le parc Merlet… Catastrophe ! Je me rends compte que ma carte n’est pas du tout précise ! Je lui avais heureusement demandé son n° de portable pour le prévenir que je ne trouve pas. Mais j’essaie plusieurs variantes de numéros, avec l’indicatif, car je ne sais pas exactement quel n ° composer. Je finis par arriver aux Houches, mais ne trouve pas ce foutu chemin ! Et difficile de conduire et regarder la carte en même temps ! Lui, avait un GPS ! J’espérais qu’il redescendrait dans le village pour que l’on s’y retrouve, mais non. J’ai encore tourné, failli partir par le tunnel du Mont-Blanc, et finalement, par hasard, ai trouvé un panneau « Merlet ». J’y suis arrivée avec presque 2h de retard !! Il attendait dans sa voiture rouge foncée. Un panneau sur la vitre arrière indique « pas trop près merci ». Il n’y a presque personne, faut dire qu’il faut vraiment être motivé pour sortir par ce temps. Je le laisse mettre ses chaussures de marche. Il me demande si je n’ai pas un sac. Ok, je vais donc chercher mon sac et départ. J’ai ma veste en Gore-tex achetée après le camp des Mille Etangs, c’est l’occasion de la tester ! Pendant l a montée, il pleut un peu. Nous marchons l’un derrière l’autre et il est difficile de se comprendre avec le capuchon sur les oreilles.
Nous avons une jolie vue sur la vallée et des glaciers en face.
Arrivée au sommet. Je suis quand même un peu essoufflée. Trois fois il me dira que mon lacet est détaché. Je finis par faire des doubles-nœuds, comme il m’a dit au départ. Il s’inquiète de la petite taille de ma bouteille d’eau. Mais je n’en boirai pas la moitié par ce temps ! Le brouillard nous rattrape. Nous continuons. Nous sommes à plus de 2000m d’altitude. Les couleurs seraient magnifiques au soleil. Nous marchons dans un ruisseau et essayons d’identifier le seul animal aperçu au loin (un dahu ?). Il me parle encore du ski club. Et sinon, de l’eau, de la pluie. Il parle comme les Français quoi, un peu comme le père à Harfang. Et sourit de temps en temps. Ma frange frise. J’ose pas trop imaginer ma tête. 15h00. Il faudrait s’arrêter pour manger. Nous sommes à un point de vue mais n’y voyons strictement rien. Nous somme en plein dans le brouillard. Bon, ça pourrait être pire, il pourrait y avoir de l’orage ! Nous nous arrêtons sur le chemin. Je rajoute une couche car il fait froid. Je crois qu’il m’a regardée quand j’ai enlevé ma veste. Voulait-il voir si j’étais grosse ? Vérifier que j’avais de la poitrine ?
Je sors mon couteau suisse et me fait un sandwich. Il sort son couteau suisse de son étui et mange sa salade de riz au thon bio. Il est apparemment très axé bio, écolo, développement durable. Il me parle de son appart, de sa volonté de se débrouiller sans ses parents. Puis d’acheter un appartement. Je lui dis qu’en Suisse, ce n’est pas dans les habitudes des gens, on loue plutôt. Il fait si froid à l’arrêt que nous grelottons. Je ne sens plus mes doigts. Ça suffit, nous remballons nos affaires et redescendons bien vite. Le fait de bouger nous réchauffe rapidement. De retour près de la vallée, le ciel s’est à nouveau dégagé.
Arrivée aux voitures. Il est 17h00. Il propose de descendre boire quelque chose dans la vallée. Très bonne idée ! Je le suis. Il avance prudemment sur la route irrégulière. Puis, au village, se parque en marche arrière devant un café. Moi, en marche avant. Il s’en étonne, je n’aurai pas de visibilité pour repartir ! Nous prenons un chocolat chaud et y restons jusqu’à 20h00. Il a de beaux yeux clairs. Nous parlons enfin un peu plus. Des chats. Des voitures Mobility, de la lessive. Je lui raconte que Florence était surprise de voir une machine à laver commune à tout l’immeuble et pensait que ça ne marcherait pas en France. Il est du même avis. Je lui raconte le WE où j’ai fini à Morzine. Il me parle des cousinades, du fait qu’il n’aime pas qu’on lui souhaite un bon anniversaire. Et de ses voisins qui dès son arrivée lui on mis un avertissement parce qu’il faisait trop de bruit qet qu’ils entendaient des bruits de talons. Alors que lui n’entend rien et ne porte pas de talons. C’est peut-être une lettre envoyée systématiquement pour mater les nouveaux. On parle du tir à l’arc aussi. Et il renonce à commencer l’Aïkido pour s’acheter un nouvel appareil photo. Il se moque de mon « cent-vingts ». Sinon, par moment il baille et fixe l’écran de télé. La télé ne me manque pas. A lui non plus. Et il ne voit pas trop à quoi servent les clips. Je suis prise d’une quinte de toux, ça ne le fait pas trop. Dehors, deux types passent en scooter sans casque et il trouve ça navrant.
Il va falloir que j’y aille, j’ai réservé la voiture jusqu’à 22h00. Le système Mobility lui plaît. J’ai oublié de prendre des Euros, j’ai juste une pièce de 2 Euros qui traîne dans ma poche. Il doit donc me payer les 60 centimes qui me manquent. Dehors, je lui demande dans quelle direction je dois partir. Nous nous souhaitons bonne route et nous quittons sans nous faire la bise. Il faut dire que personnellement, je ne prends jamais l’initiative de faire la bise à quelqu’un. Ben, apparemment lui non plus !
Je rentre dans le noir et sous la pluie, 2h de route. J’ai super faim, finis mon pique-nique en roulant et pisse au bord de la route. J’ai peur de rouler vite. Cette impression que je pourrais perdre le contrôle très facilement et partir dans le décor. J’ai souvent cette image dans mon lit. Je fonce droit dans un mur à pleine vitesse.
Mon impression ? Mitigée. Il est très « français » par moments et je crois que je comprends ce qu’il entendait par « distant ». A d’autres moments, la discussion était sympa et au départ vers les voitures, j’avais presque l’impression qu’il ne voulait pas que je parte. Bon, maintenant j’attends de voir quand il reviendra sur MSN. Pour savoir s’il a l’air de vouloir que l’on se revoit (enfin sans pluie si possible). Peut-être m’a-t-il trouvée trop moche ou trop « garçon manqué », pas comme il imaginait ou m’a simplement considérée comme amie. Ou alors il a vraiment des progrès à faire ! parce que utiliser Dam Pipi comme pseudo, m’envoyer une photo des crottes de son chat, me laisser tourner un rond pendant 2h dans un bled que je ne connais pas et ne même pas vouloir me payer un chocolat chaud …
Enfin, ça me fait sourire. J’ai en fait le sentiment d’en savoir plus que lui, enfin, d’avoir plus d’expérience grâce aux scouts et au võ, alors qu’en fait je ne connais pas grand chose.
Enfin, on verra. Moi je veux bien le revoir, même si ce n’est pas forcément une bonne chose de trop se ressembler. Mais ça vaut la peine d’essayer. J’attends de voir ce qu’il en dit.