Everyday's Life

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 22/04/2011.

Sommaire

24 Janvier 2011 à 14h22
Aujourd'hui est le début d'un combat.
26 Janvier 2011 à 19h41
Tout est si confus dans ma tête
27 Janvier 2011 à 11h20
Ce matin
27 Janvier 2011 à 23h20
Honteuse
28 Janvier 2011 à 22h40
Dans les bras de C.
30 Janvier 2011 à 19h06
Je me sens sale en cet instant.
31 Janvier 2011 à 23h24
Merde, j'suis trop conne à la fin.
1 Février 2011 à 11h49
Je vais le faire pour toi.
8 Février 2011 à 9h31
Le beau temps s'est abattu sur la ville.
12 Février 2011 à 21h36
Toujours je navigue, souvent je me perds.
2 Mars 2011 à 18h44
Il en va de mon bonheur
5 Avril 2011 à 19h18
Certains jours
8 Avril 2011 à 20h09
Cette après-midi aurait pu être belle
20 Avril 2011 à 15h03
Comme une collégienne

Aujourd'hui est le début d'un combat.

24 Janvier 2011 à 14h22

Je me présente. Je m'appelle A, vingt ans tout rond et un amoureux avec qui je vis depuis maintenant un an. Des études en histoire, deux parents, un frère un peu plus jeune que moi. Un prénom plutôt rare. Un nom de famille que je n'aime pas.

En somme, une petite vie tranquille. Tranquille et sans vagues, la vie d'une jeune femme qui n'a jamais manqué de rien.

L'adolescence a été pour moi une période très difficile. Moqueries, critiques, j'en ai enduré beaucoup pour une petite fille de treize ans. J'étais raillée parce que je n'étais pas populaire, moins bien habillée, moins jolie que les autres, parce que je n'attirais pas les garçons, parce que je n'avais jamais embrassé personne. Parce que j'étais un peu plus ronde que mes copines.

Ma famille n'a jamais été bien tendre avec moi. Comme tous les petits frères, le mien s'est toujours moqué de moi. Il ne voulait sûrement pas me blesser, mais c'est ce qui s'est produit. Mon père répercutait et répercute encore aujourd'hui son propre mal-être sur moi. Critiques incessantes, obligation de faire du sport, et une haine envers le corps de sa fille que je n'ai jamais réussi à comprendre.

Je ne me rappelle pas que mon père m'aie un jour pris dans ses bras. Peut-être est-ce cela qui a créé ce grand vide que j'ai en moi, celui que je tente désespérément de combler par la nourriture.

Aujourd'hui est le début d'un combat.

Un nouveau départ.

Tout est si confus dans ma tête

26 Janvier 2011 à 19h41

Ça a été dur aujourd'hui. Mardi C. était à la maison, ça a été moins difficile de ne me contrôler, mais aujourd'hui... Aujourd'hui j'étais seule toute l'après-midi, aujourd'hui l'ennui et l'envie m'ont tenaillé comme tant de fois. J'ai eu tellement envie de me lever à peine que C. aie refermé la porte, j'ai tellement eu envie d'aller dans la cuisine pour chercher quelque chose à manger, comme à mon habitude. Pourtant je n'avais pas faim, nous venions juste d'achever le repas de midi.

C'est ça qui est dramatique je trouve. Je suis capable de manger sans avoir faim, sans en avoir vraiment envie, juste comme ça, pour combler mon ennui, ma solitude. Le pire, c'est que c'est devenu une habitude.

J'ai juste mangé un petit gâteau après manger. Un tout petit gâteau, un petit écolier avec du chocolat dessus. Je n'ai rien trouvé d'autre, nous venions de faire les courses et toute autre chose que je pourrais manger attirerait l'attention de C. Il est au courant. Mais peut-être que si j'avais trouvé autre chose... Je ne sais pas. Tout est si confus dans ma tête.

Le chemin est encore long.

Mais au moins, hier et aujourd'hui, je n'ai pas craqué.

Ce matin

27 Janvier 2011 à 11h20

Ce matin nouvelle épreuve. J'étais seule, pendant trois heures. C.était à son cours, et moi j'avais le plateau du petit déjeuner encore sous les yeux, avec toutes ses victuailles. Difficile de ne pas craquer.

Pour ne pas y penser, je me suis rendormie . Ça a fonctionné, j'ai dormi presque jusqu'à ce que C. revienne.

Cette après-midi C. sera absent à nouveau. Je vais faire tout mon possible pour me contrôler. Compte-rendu ce soir.

Ce journal m'aide à tenir, Il faut que je puisse marquer ici que je n'ai pas craqué. Il le faut.

Honteuse

27 Janvier 2011 à 23h20

J'ai craqué cet après-midi. Trois krisprolls, du pain, du beurre, après le repas de midi. Pas grand chose, mais je me suis sentie sale. Honteuse.

Comme je voudrais être forte...

Dans les bras de C.

28 Janvier 2011 à 22h40

Aujourd'hui journée simple, dans les bars de C. Une journée à naviguer entre la fac et la maison, une journée où jamais je n'ai été seule.

Le week end arrive, deux jours tranquilles s'annoncent. C. sera là. Je commence déjà à redouter la semaine qui arrive.

Je craque peu pour le moment, mais pour compenser je mange beaucoup aux repas. La prochaine étape sera de réguler cela.

Je ne sais si un jour j'arriverai à dompter ce corps...

Je me sens sale en cet instant.

30 Janvier 2011 à 19h06

Dimanche. Devant la télé, comme souvent. Pas sortie de la journée. J'ai fait la cuisine avec C., des sablés. Bien sûr il a fallu les goûter.

Je me sens sale en cet instant. Sale et déçue. Déçue de ne pas réussir à être ce que je voudrais tant être, volontaire, battante. Aimant le mouvement, la difficulté de l'effort, le sport, le dépassement de soi.

Je n'ai pas craqué aujourd'hui, je ne me suis pas cachée de C., mais je me sens mal. Toute nourriture, toute boisson est devenue source de culpabilité. Le chocolat chaud du matin, la dose de pâtes du midi, le thé du soir et son petit bout de chocolat. Le fromage. Le jambon. Même le pain. Tout est devenu un problème.

Je ne supporte plus mon reflet dans la glace, depuis quelques temps. J'ai dû prendre deux kilos, tout au plus, mais j'ai l'impression d'être une énorme chose grasse et dégoûtante. Je suis fatiguée de tout cela.

J'ai du cholestérol. Beaucoup pour mon âge. J'ai dû arrêter de prendre la pilule à cause de ça, c'est elle qui avait fait grimper mon taux de manière effrayante. Mais même en l'ayant arrêtée, le problème est toujours là. Le médecin m'a dit que c'était principalement héréditaire. Pourtant je continue de me culpabiliser, tout ce que je mange devient une source d'inquiétude.

Il est dix-neuf heures. Dans une heure il sera l'heure de manger.

J'ai envie de pleurer.

Merde, j'suis trop conne à la fin.

31 Janvier 2011 à 23h24

Minable. Je me sens minable. J'ai craqué aujourd'hui, une fois, deux fois, tellement que j'en ai la nausée. C. s'est douté de quelque chose, j'avais tellement honte, je ne lui ai rien dit.

Pourtant j'avais tenu, toute la matinée même. Me plonger dans le ménage avait fonctionné. Mais une fois qu'il n'y eu plus rien à nettoyer, et qu'il fallut préparer à manger... Je n'ai plus pu tenir. Après, l'engrenage habituel. "Après tout, au point où j'en suis".

Je me sens tellement mal.

Dans deux semaines je vais rentrer chez mes parents. Je sens déjà le regard de mon père sur moi . "Tu as grossi".

Merde, j'suis trop conne à la fin.

Je vais le faire pour toi.

1 Février 2011 à 11h49

J'avais presque tenu une semaine. Pas de vrai craquage. Pas non plus d'efforts sur les repas, mais pas de craquage.

Pourquoi je suis comme ça? Je ne peux pas m'empêcher de manger, manger encore, pour tenter de remplir ce vide au fond de mon coeur que rien ne semble pouvoir jamais combler.

Il faut que je me promette d'être forte.

Je ne le fais pas pour moi. Je vais le faire pour toi.

Le beau temps s'est abattu sur la ville.

8 Février 2011 à 9h31

Juste en passant, avant d'aller en cours.

Cette semaine a été riche en émotions, en souffrances, en larmes. Pleine de ce combat qui me ronge jusqu'au coeur. J'ai beaucoup craqué, j'ai été stupide, j'ai souvent douté.

J'ai pleuré dans les bras de C. Je lui ai avoué tout de suite ce que j'avais fait, pour la première fois. Je me suis promis maintes fois que j'allais changer.

Le beau temps s'est abattu sur la ville, le soleil est magnifique depuis quelques jours. Ses rayons ont un peu réchauffé mon coeur.

Hier je suis sortie, dans le soleil déclinant, et je me suis mise à courir. J'ai couru, couru jusqu'à perdre haleine. J'ai couru pour tenter de faire sortir cet immense cri qui résonne à l'intérieur de ma tête.

Je me suis sentie si libre durant ce court instant. Si légère.

Ce matin je suis si courbatue que j'en ai du mal à marcher.

Toujours je navigue, souvent je me perds.

12 Février 2011 à 21h36

Chez mes parents, pour le week end. Toujours avec cette honte qui me tenaille, de jour comme de nuit, toujours avec ce dégoût qui ne me lâche plus.

J'ai invité une vieille copine aujourd'hui, pour essayer de me changer les idées, une vieille copine que je connais depuis l'école primaire. La stratégie n'a pas fonctionné.

Je n'ai pas pu m'empêcher d'être jalouse d'elle, de ce quelque chose d'immuable qu'il y a dans sa vie. De son amoureux qui restera toujours, de son corps toujours le même, de son assurance lorsqu'il s'agit de parler de l'avenir.

Moi je passe du blanc au noir, des larmes aux éclats de rire. Rien ne m'est acquis. Toujours je navigue, souvent je me perds. Mon coeur n'est qu'une plume que le courant charrie, une plume qui jamais ne se pose.

Je me suis pesée ce matin. Moment d'intense douleur. Mes jambes ont presque failli sous moi quand le chiffre est apparu. Je suis revenue à mon poids d'il y a deux ans, à l'époque où je ne rentrais plus dans presque tous mes vêtements.

Je suis revenue au même poids qu'à la période la plus sombre de ma vie.

Il en va de mon bonheur

2 Mars 2011 à 18h44

Ça fait longtemps que je n'ai pas écrit ici. Trop longtemps. J'ai ce sentiment étrange que, depuis la dernière fois, il s'est passé tant de choses, et à la fois si peu.

Ça a été dur, ces derniers temps. Vraiment dur. Mais je crois que j'ai compris bien des choses. J'ai compris que tout venait de ce père que je n'ai jamais réussi à aimer, j'ai compris que toutes ces souffrances que je m'inflige étaient dues au simple fait que je n'ai jamais su me détacher de lui.

C. était là, bien sûr. C. m'a aidée, consolée, bercée, conseillée. C. a été un ange, comme toujours. Il a été là pour moi, à chaque instant. Ce matin encore je le serrai dans mes bras.

J'ai compris maintenant, le fond du problème. Je dois effacer mon père de ma vie. Même si, il y a longtemps de cela, je l'avais déjà effacé de mon cœur.

Je dois lui dire merde, une bonne fois pour toutes.

Il en va de mon bonheur. Il en va de ma vie.

Certains jours

5 Avril 2011 à 19h18

Presque un mois que nous n'avons pas fait l'amour, toi et moi. Parfois je me demande si j'en ai même envie. Le beau temps revient, le soleil est sans tâches.

Aujourd'hui j'ai ressorti mes sandales d'été.

Je sympathise de plus en plus avec l'autre C. Il a l'air si doux, si mystérieux que parfois je me prends à rêver. Je me dis que si j'étais seule... Tout cela m'horrifie. Quel genre de fille suis-je pour penser cela?

Les prés fleurissent, les arbres n'ont jamais été aussi beaux. Au dessus de ma tête, un cerisier déploie les corolles blanches de ses fleurs.

Une mouche se pose sur ma jambe.

J'aimerais être sûre mon amour, sûre de n'être jamais qu'à toi pour toujours.

Certains jours je voudrais que cet autre disparaisse, qu'il ne m'adresse plus jamais la parole, puis d'autres fois j'ai soif de le connaître, de lui parler, d'entrer un peu dans sa vie.

J'aimerais pouvoir être sûre de nous, de moi, mon chéri, j'aimerais n'avoir jamais croisé cet autre qui t'a volé ton prénom. J'aimerais que mon amour pour toi ne connaisse jamais de fin, jamais de nuage, tout comme ce ciel qui s'étire au-dessus de ma tête.

Je dois être un peu mélancolique, aujourd'hui.

Ça me passera.

Cette après-midi aurait pu être belle

8 Avril 2011 à 20h09

Seule, à l'appartement que je partage avec C. Il est parti, tout à l'heure, prendre son train. Le mois de mars a vu éclore le printemps. La chaleur, les arbres qui fleurissent le long des boulevards. L'heure d'été. Le soleil, agressif, illumine tout de sa gaieté légère.

Moi je continue de me noyer. De me débattre avec mes démons.

Cette après-midi aurait pu être belle. Il faisait beau, si chaud sur la montagne, derrière la fenêtre. J'étais libre, livre de m'évader au dehors, libre de laisser aller mes cheveux au vent du sud. J'aurais pu aller faire des photos, me perdre sur les quais de la rivière. J'aurais pu profiter de ce moment pour me retrouver.

Au lieu de cela, je suis restée dans l'appartement, volets tirés, et j'ai mangé. Tout ce que j'ai trouvé. Je me suis même fait cuire ne casserole de pâtes, à quatre heures de l'après midi.

Des larmes coulent sur mes joues, sans que je puisse les arrêter.

Je me dégoute.

Comme une collégienne

20 Avril 2011 à 15h03

Seule à la maison. De plus en plus seule dans ma tête. Il fait si chaud dehors, mais si froid dans mon coeur. Les beaux jours n'ont pas réussi à me rendre ma bonne humeur.

J'ai la nausée en permanence.

C. m'a donné son numéro de téléphone l'autre jour. Et j'ai été contente. J'ai eu l'horrible sensation qu'il le fallait, qu'on ne pouvait pas se quitter comme ça. Je l'ai recopié sur un bout de papier, caché au fond de mon agenda. Comme une collégienne.

C., mon C. à moi, ne sait rien. Ou plutôt il croit que je vais supprimer ce numéro. Je le ferai, devant lui s'il le faut. Mais jamais je ne lui parlerai de ce morceau de papier enfoui au fond de mon coeur.

Pourquoi est-ce que je fais cela? Je me sens sale.

C. est jaloux. Il doit sentir que cet autre pourrait me plaire. Il a peur. Peur que je lui échappe. Je ne sais si ses peurs pourraient un jour être fondées.

Car, je l'avoue, j'ai toujours cru en lui plus que je ne crois en moi.