L'agreg et moi

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 26/09/2012.

Sommaire

Premier jour

31 janvier 2007 à 13h53

Voilà! Je suis inscrite. C'est drôle ça paraît être un truc irréversible. Pourtant des journaux, c'est pas la premiére fois que j'en écris. J'ai des cahiers entiers planqués sous mon armoire chez mes parents. Et puis ensuite je m'étais mise à aux nouvelles technologies et j'avais utilisée le traitement de texte, j'ai même essayé les blogs, mais ça ressemblait trop à au supermarché. Il ne faudra pas que j'oublie d'imprimer tout ça, pour mes gosses, un jour...
Je continue d'écrire pour que le temps ne passe pas trop vite, pour qu'il m'en reste quelque chose. Il s'est passé tant d'évènements dans ma vie ses 3 derniéres années! C'est effrayant!!! Je n'ai quasiment rien écrit. J'ai préféré vivre. Tout est dans ma tête, mais j'ai peur d'oublier. Aujourd'hui, il est peut être déjà trop tard pour raconter les baisers, les couchers de soleil, les cris, les disputes, les larmes, des tonnes de larme! et puis les décisions, les formalités, les connards du gouvernement, les lois qui nous tuent à petit feu, la volonté, l'espoir d'être réunis.
Je ne devrais pas écrire, pas aujourd'hui. Pas à 2 mois et demi de mon concours. Je devrais travailler toute la journée, ne faire rien d'autre. Mais je me traîne. Je fais une overdose de culture et de dénigrement de moi. Bien sur il faut positiver, mais quand 1 personne sur 10 à l'agreg, on se dit qu'on ne peut pas être dans le lot. Allez je n'en dis pas plus, pas un mot de plus. J'écris encore quelques lignes et je retourne voir Ibsen.
Mon lit est envahit d'auteurs et de livres. J'ai l'impression d'habiter avec les fantômes de ces écrivains. Ils envahissent ma vie. C'est pourtant ce que je voulais...

Juste encore quelques lignes pour dire que je ne veux pas écrire ici les pages d'une âme torturée, j'ai passée l'âge d'être torturée! J'ai vécu trop de choses pour perdre mon temps à être torturée! Je ne veux pas me plaindre, ni pleurer, je ne veux pas hurler ma douleur d'enfant gâtée, je ne veux pas gémir, je ne veux pas non plus passer mon temps à gueuler contre la société et la politique (ça je le fais très bien dans la vie!). Je me rends bien compte que je n'écris pas ici comme j'écris sur mon "journal-papier". Ici, mes pensées s'envolent. Sur le papier, je déverse une certaine douleur. Je m'écris à moi-même. Ici, je ne sais pas si j'y arriverais... Non ici, je cherche surotut à poser le temps, à arrêter la terre de tourner juste une minute, juste une seconde. Les heures passent si rapidement. Il me faudrait au moins 40 heurres dans une journée pour tout faire!

Aujourd'hui, je pense à lui... il a RDV à la banque, ils vont surement lui saisir sa voiture.
Il faut que j'aille poster mon courrier. Je reviendrais ensuite pour étudier.
Il ne fait pas trop froid aujourd'hui. Le ciel est un peu moins bas que d'habitude. Les jours ont rallongés. Mais j'attends le printemps avec impatience.
Depuis hier soir, je pense à Eminonü, aux bateaux, au marchand de poisson, aux vendeurs de fourrures, à la fumée, au tram, à la rue qui descend...

Samedi soir

4 février 2007 à 0h15

J'ai appelé mon homme, 4 minutes 51 au téléphone. Je ne l'avais pas appelé depuis le 31. Quelle misère! Mais le téléphone à l'international ça coûte cher. On s'était parlé vite fait, sur msn, il y a 2 jours.
Et dire que j'arrête pas d'entendre des gens se plaindre qu'ils seront séparés de la personne qu'ils aiment pendant 2 jours, ou pendant 1 semaine, ou 1 mois.

Quelle rigolade!!!
Se plaindre est devenu un véritable sport. C'est à savoir qui sera le plus malheureux.

Ca m'énerve.

L'année derniére avait été horrible. Je ne me plains pas cette année. Comme on dit "je fais avec" et de temps en temps, je pète un plomb! Ca fait du bien parfois.

Et si je l'avais cette agreg??? Je ne l'imagine pas une seconde. C'est comme si j'étais certaine que je ne l'aurais pas.
Je n'ai pas les capacités. J'ai tellement de retard en tout!
En fait en ancien français, en grammaire et en latin, c'est sur que ça va etre du bachotage. Pas moyen de faire autrement.

Après si on regarde ça d'un point de vue "pratique", si je suis reçue à l'écrit, il va falloir que je remplisse une liste de souhait pour ma mutation, dans ce cas, que vais-je écrire?

Retourner à Istanbul? Ca m'angoisse rien que d'y penser.

Demander un autre poste à l'étranger? Ca va encore être compliqué avec mon homme, surtout si je ne m'y plaît pas. Et puis j'avoue que je déteste les petites sociétés de français expatriés, quelle bande de parvenus vulgaires et arrogants. Des vrais crétins de colons!!!

Rester en Bretagne?

Peut être partir dans le sud ouest de la France, mais ça veut dire encore une caution et un loyer à payer.
Alors qu'ici en Bretagne, je n'ai pas de loyer à payer et les parents m'aident un peu en me donnant de la bouf, ou payent ma taxe d'habitation, etc. Ca pourrait nous permettre de faire quelques économies avant d'acheter ou de faire un bébé.

De plus si je pars, pour ma thèse, ça risque de compliqué les choses, mon directeur de mémoire est à Rennes et je suis attachée à cette université, j'y ai quelques contacts.

Et puis si on se maris cette année, mon homme sera mieux au sein de ma famille que tout seul dans un appart et moi au travail toute la journée. Ici, il trouvera plus facilement un travail. On a plus de relation.

Finalement, si je parviens à avoir mon écrit et que je doive remplir cette feuille, je crois que je mettrais la Bretagne en priorité, on verra dans quelques années, à ce moment là je demanderais une mutation...

Je vais regarder mon enregistrement des 4400. Les filles de mon forum se plaignent qu'il n'y a pas assez de monde sur le forum. Il faudrait faire de la pub, je veux bien moi, mais comment??? Demain repas chez les parents, il y aura tous le monde. Ma mére s'en fait déjà une fête.
Je n'ai pas terminé l'Atlante du Tragique Quotidien. Il est long!!! Il faut asussi que j'achéte celui sur SJ Perse et sur le Roman Moderne. Et bien sur le grand Gaffiot aussi. Encore de l'argent dépensé! L'agreg c'est vraiment pour les gosses de riches, comment je dois faire moi? Mes petits boulots ne payent pas tout et tout est si cher.
Bon allez, j'oublie tout ça et je vais regardé mon film avant d'aller me coucher.

Encore un soir...

4 février 2007 à 22h35

Mon Dieu! C'est fou le nombre de fautes qu'on peut faire quand on écrit à l'ordi. Ca me saoule de les corriger... Mais c'est vrai que c'est presque "laid" à voir...

Il me manque aujourd'hui. Je crois que je ne vais pas pouvoir y aller en mars, trop de boulot. Je ne pourrais le rejoindre qu'après mes exams, c'est à dire le 23 avril. Ca fera 129 jours que je ne l'ai pas vu. Presque le tiers d'une année. Un peu plus en fait... Le temps est si long quand il n'est pas là. Mais il y a mes exams, tant de travail, je ne profiterais pas de ce temps passé avec lui si je m'angoisse pour mon concours. On va encore s'engueler parce que je me paye des crises de stress.
En ce moment, il a besoin de soutien, mais il a surtout besoin que je n'en rajoute pas, en lui cassant les pieds avec mon mauvais caractère.
Je me pose tout un tas de question: quand allons-nous enfin trouver une date pour le mariage? Quand est ce que le consulat va nous contacter? Va t-on devoir subir une enquête avec interrogatoire? Etre encore humiliés? Et cet été, irais-je auprès de lui? Je sais à peine ce que je vais faire dans 2 mois et demi...

J'angoisse surtout à l'idée d'apprendre que j'ai raté mon concours. J'angoisse à l'idée de vivre cette sensation: le coeur qui bat à 100 à l'heure, les sueurs froides, le mal de ventre, la faim coupée, la stress qui monte tout le long de la colonne vertébrale, les mains froides et moites et soudain le couperet tombe! "AJOURNEE"
Je crois que c'est le mot qu'ils utilisent pour dire qu'on s'est planté royalement, qu'on n'est qu'une imbécile prétentieuse qui a cru qu'elle pouvait avoir l'agreg. Comment vais-je gérer ce résultat? Comment vais-je gérer l'échec? Comment vais je digérer tout ça? Et tout recommencer ensuite...???

J'aime pas les marguerites

6 février 2007 à 1h09

Le tréteau de mon bureau s'est encore écroulé et mon bureau a complétement dégringolé. Encore une fois.
Tout est par terre: crayons, gommes, bouquins, feuilles, la souris de l'ordi, le clavier, le bloc note avec tout les bout de papiers volants, mes trombones et -merde! Le bocal en verre où je les mets est pété!- et le plus gros de l'affaire, mon écran plat.
Je râle, piétine, ménerve contre mon manque de fric qui fait que je ne peux pas m'acheter un bureau digne de ce nom. "Marre! Marre! Marre! J'en ai marre!"
Même pas capable de pleurer. Ca fait des semaines que j'ai pas pleuré. C'est pas faute d'avoir des ennuis pourtant. Mais non, je ne veux pas pleurer, pas la force et pas le temps. Non, j'ai pas le temps de m'apitoyer.

Je fais le tour de tout ce bazar. Mes bouquins sont tombés dans la poubelle. Bizarre. Je sens ça comme un signe. Pourquoi j'ai l'impression qu'il y a un signe? Et qu'est ce que ça veut dire? Il faut que je rammasse les bouts de verres avant que je ne me coupe les pieds avec.
Je descend chercher la pelle à poussiére sous l'évier. J'en profite pour descendre un magazine que je veux mettre dans les toilettes. "Merde!", j'ai failli le faire tomber dans les toilettes. Je vais vers l'évier, j'ouvre le placard et prend la pelle et le balai. "Merde!" en me relevant j'ai fait tomber la vaisselle qui séchait prés de l'évier.
Et là je me mets à crier dans le vide: "Bordel mais qu'est ce que vous avez ce soir! Faut se calmer là!!!"
Pendant une seconde j'ai vraiment eu l'impression que les objets autour de moi m'écoutaient m'énerver, me regardaient effrayés, qu'ils s'excusaient de me malmener...
Je suis remonté comme si tout, maintenant, était clair entre nous.

J'ai rangé mon bazar, remonté le tréteau, tenté de le caler tant bien que mal, me suis coupé le doigt avec un bout de verre, ait mis un pansement parce que ça pissait le sang. Et puis j'ai décidé de refaire mon pot à crayons...
Ca fait des mois que je le trouve moche avec ces marguerites affreuses. Je l'ai devant les yeux à longueur de temps et je le trouve vraiment moche! Alors j'hésite entre noir et blanc ou un ton rouge... Mais je crois que je n'ai plus de pleinture rouge.

Fatiguée ce soir...

8 février 2007 à 2h43

Tout le monde est en train de prévoir ses vacances. Pas moi... Pas possible de prévoir quoique ce soit avec ces maudits exams et puis il faut des sous pour partir. Alors je vais rester.

Ne pas oublier qu'il y a un mariage à payer!

Même pour ça j'ai pas un sous. J'en suis même à jouer à ces jeux à la con. Si seulement, je pouvais gagner!
Tu parles, arrêtes tes conneries et vas bosser!
Fatiguée. Je suis fatiguée, ce soir...

Je le veux LUI!

13 février 2007 à 20h08

Sujet agrégation interne 2007

"Dans la poésie de Saint-John Perse, tout est transposé, rien ou presque d'inventé. Nulle fantaisie, nul délire." Roger Callois, Poétique de Saint-John Perse, 1972

Des mois et des mois de travil pour 1 ligne, pour une toute petite citation. Je trouve ça presque insultant. J'en ai pleuré en voyant le sujet. Heureusement ce n'est pas le mien, moi je prépare l'agreg EXTERNE. Mais merde, tout de même! Et nous, qu'est ce qui va nous tomber dessus? Peut être que si Perse est tombé pour les internes, les externes ne l'auront pas. Mais ces sagouins sont capables de tous et surtout des pires saloperies. Ils nous foutent des oeuvres hallucinantes, des programmes hyper chargés et des sujets plus qu'ingrats. Merde! Merde! Merde!

Je suis fatiguée. J'ai plus envie de bosser... Je voudrais avoir des journées libres devant moi. Mais je n'ai que le temps qui va trop vite, beaucoup trop vite... Je n'en peux plus, je n'ai même plus envie, même l'envie me manque. Je voudrais foutre tous ces bouquins au feu, les envoyer valdinguer, et me consacrer à mes loisirs: faire une cure de Sims, bricoler tout un tas de trucs sympas, traîner chez mes parents, jouer avec mon neveu, regarder des conneries à la télé, me promener le long du canal... Mais je n'ai que mes exams dans la tête, d'ailleur sil faut que je retourne dans l'univers de Merlin.

Je sature, je sature vraiment!!! Au secours!

Dès le mois de mars, il faudra que je me mette à l'ancien français, à la grammaire, la morpho, la syntaxe et le latin. Ah oui! Et la stylistique! Pffffffffffffffff............. J'ai seulement envie de me cacher sous mes couvertures, envie que mon homme soit là, qu'on fasse des câlins, qu'on regarde la télé au lit en buvant notre café et en mangeant des tas de biscuits qui font des miettes dans le lit... J'ai envie du goût de sa peau... J'ai envie de ses mains sur mes seins, de sa langue dans ma bouche, je voudrais sentir son corps lourd sur le mien, , je voudrais le sentir en moi... Cette chaleur... Cette douceur... A lieu de mon bureau, de mon écran d'ordi, de mes bouquins. Je le veux LUI!

 

Mon mari ne m'apartient pas...

14 février 2007 à 18h51

J'écoute du fado... puis Renaud... pas une bonne idée. Il me manque atrocement. Je hais ceux qui s'aiment. Je hais les amoureux. Je hais les gamines ridicules qui pleurent sur leur histoire d'amour qui ne marche pas.
Il est si loin... si loin... J'en crève. J'ai mal. Je continue mes journées. Je vis. Je respire. Il n'est pas là, mais qu'est ce que ça change. Ils croivent que je mis suis faîte. Je leur fais croire que je mis suis faîte. Il me manque.
Il révise toute la journée, là-bas, dans son univers, avec ses amis. Je voudrais me glisser dans un coin pour le regarder vivre. Je ne demande même pas à le toucher, ni à lui parler, ni à l'embrasser, seulement le regarder vivre, respirer, dormir, sourire, le voir vivre dans son univers parmi ceux qui peuvent chaque jour l'approcher.
J'ai parfois l'impression qu'il leur appartient. Qu'il appartient à tous ces inconnus dans la rue, à tous ces gens qu'il croise chaques jours dans le bus, au vendeur de cigarettes en bas de l'immeuble, aux serveurs des restaurants... Il me manque.
Je me souviens que je n'arrivais pas à détacher son image de la mer bleu transparente. Comme s'il lui appartenait. Sentiment étrange. Présentiment. Je voudrais tant qu'il soit à moi. Je cours après des chimères. Il sera mon mari, mais il ne m'appartiendra jamais.

                               Mon "mari"...

Un peu de légèreté

17 février 2007 à 20h14

J'angoisse à l'idée de le rejoindre à Istanbul. J'ai envie d'y aller, j'en rêve déjà. Retourner à Istanbul, revoir les rues de cette ville qui m'appartient un peu... J'ai peur que comme d'habitude, il foute tout en l'air, il gâche tout. Des problèmes de famille, des amis, des pseudo-connaissances, il trouve toujours un moyen de parasiter nos moments à deux. Il s'évertue à ne pas comprendre que tout cet entourage n'est pas indispensable, obligatoire, qu'on peut s'en passer pendant une semaine au moins. Il fait de la vie, une série d'obligations. Il ne connait que les obligations. Il me saoule avec ça.

J'ai peur qu'il gâche tout. J'ai l'impression que la vie à deux est par moment une série de frustrations et de deceptions. Encore que, je n'attend rien de lui. Tout ce que je souhaite c'est qu'ON NOUS FOUTE LA PAIX.
Mais il est tellement habitué à avoir des emmerdes qu'on dirait qu'il fait exprès d'aller les chercher là où elles sont. Une semaine de bonheur, je demande seulement une semaine de glandouille, de vie à deux sans disputes, sans soucis, sans mon impatience et mon stress et sans ses impératifs. Un peu de légèreté!

S'il voulait bien se laisser vivre...

23 février 2007 à 0h19

Demain départ pour Istanbul. Avec ces maudits gosses qui sont en vacances, les avions, les trains, les hotels et même les ophtalmos et les coiffeurs sont débordés!!! Ca a été la course pour pouvoir réserver un train, puis un vol, obligé de tout décaler d'une journée, alors que j'ai tellement de boulot! Une nuit d'hotel perdue et une autre a acheter. Cette semaine de vacances va me coûter les yeux de la tête!

Je n'arrive pas à me mettre dans la tête que je pars en vacances. Les vacances c'est surtout dans la tête, mais là, pour le moment, je n'y arrive pas.

Ca m'angoisse presque de le retrouver après 3 mois de séparation. Il y a toujours cette obligation inconsciente que nos retrouvailles doivent être parfaites. Et évidemment elles ne le sont jamais. J'essaie de combattre cette mauvaise manie, mais rien y fait. Je ne sais pas comment m'y prendre. J'essaie de ne pas "imaginer" ce qui arrivera, j'essaie de ne rien programmer, mais je n'y peux rien, je nous imagine déjà à Eminonu, dans le vapurla, dans le parc de Gulhane, je nous imagine déjà... S'il veut bien se laisser aller à vivre, alors on sera heureux...

Retour d'Istanbul

5 mars 2007 à 22h47

Tant à raconter...
La crise d'angoisse avant le départ. La colère de ne pas être "déjà" dans ses bras. Le retrouver après 3 mois de séparation. L'attente pour les passeports. Les retrouvailles toutes simples. La complicité immédiate. Le taxi. Les rues désertes d'Istanbul et mon dieu! Cette délicieuse impression de retourner "chez soi", de retrouver "ma" ville. La place d'Eminonu déserte, la gare de Sirkeci, la rue qui monte vers Sultanhamet, ... Et puis lui, ses bras, ses mains, dormir tout contre lui, faire l'amour...
J'ai encore dans le corps toute mon admiration pour lui. J'aime tant voir ses yeux s'écarquiller de plaisir lorsqu'il contemple la mer, les bateaux, les oiseaux qui suivent les vapurla, les poissons de la citerne,... J'ai tant d'admiration pour mon beau capitaine turc.

C'est fou comme j'aime Istanbul! Malgrè le bruit, la foule, le froid, j'ai été heureuse avec lui à Istanbul, loin des soucis de ma vie quotidienne. Petite pause avant les exams...

Quand je le retrouverais, ce sera pour nous marier...

J'ai encore beaucoup à raconter, mais il faut que j'aille travailler ma grammaire!

Tellement envie de me faire plaisir!

16 mars 2007 à 22h14

J'ai une angine qui traine depuis deux semaines. Ca ne sert à rien d'aler voir le médecin, il ne peut rien me prescrire d'autre que du paracétamole et du sirop pour soulager ma gorge. Bref j'ai tout ce qu'il faut à la maison, mais je fais tellement peu attention...

Notre mariage a toute les chances d'être encore reporté. Le consulat nous a menti, il n'ont jamais reçu notre dossier. Il nous ont menti durant 3 mois. Il faudra tout refaire, prendre un RDV, aller à Ankara. J'ai même pas envie d'y penser! On verra ça au mois de juin.

Il faudrait que je me remette à la phonétique. Je n'ai vraiment plus envie de travailler: 7 mois de travail non-stop, je n'en peux plus, je n'en veux plus. Je suis inefficace. Je me traine. J'ai honte de moi.

Je n'ai pas demandé à mon homme si il avait eu des nouvelles de ses problèmes d'argent. A quoi bon retourner encore et encore le couteau dans la plaie. Je préfère le laisser tranquille. Je préfère être "sa" pause, être celle avec qui il oublie ses emmerdes. Je ne sais ce que je dois faire ou ne pas faire. Je ne lui suis pas d'une grande aide... Alors quitte à être inutile, j'essaie au moins de me préserver. Je ne peux pas me faire du soucis pour ses ennuis et préparer mes exams en même temps. Et puis il ne voudrait pas que je le fasse.

Je rêve d'habiter avec lui. De vivre dans cet appart que mon pére nous construit. Parler de la couleur pour les mur sde la cuisine. Quelle couleur pour le canapé? Un petit canapé à deux places, juste assez petit pour regarder la télé serrés l'un contre l'autre. Je l'imagine violet, le canapé. Avec des meubles noirs de chez Ikéa, une table noire pour la cuisine. Je ne sais toujours pas pour les meubles de la cuisine... Rouge et noir? C'est un peu triste et tellement classique... Bleu turquoise, ça serait rigolo! Mais on doit s'en fatiguer. Je rêve, je rêve, je rêve... je ne fais que ça. Rien de concret. Plus envie de rien, seulement de passer des heures au lit à trainer...

Tellement envie de me faire plaisir!

3 ans à vivre cette vie

18 mars 2007 à 21h06

Je rêve de notre mariage. Je ne rêve plus que de ça. Pas envie de travailler, pas envie d'étudier. Un échappatoire, une excuse pour ne rien faire, pour fuir le travail, les exams, la pression, l'angoisse, l'enjeu. Plus du tout envie d'y penser. L'impression que je ne suis pas à la hauteur, que je n'y arriverais jamais. Mauvaise image de moi-même. Je n'arrive pas à me projetter dans cette vie de prof.
Qu'est ce que j'ai??? Il faudra que j'en parle à mon psy. J'ai une scéance à la fin du mois.
Je me laisse aller. C'est plus facile, mais je ne sais plus comment faire pour me bouger.
Je n'ai encore rien mangé. J'ai envie de trainer. J'ai envie de recompter le nombre de nos invités. C'est idiot... faire tout ça alors que nous n'avons même pas de date. Nous avons tout, sauf la date.
Le consulat a menti ces 3 derniers mois: ils n'ont jamais reçu notre dossier pour l'autorisation de mariage. Pourquoi ce fonctionaire nous a menti? Surement a cause des nouvelles lois, pour que nous soyons, nous aussi soumis à une enquête. On se demande ce qu'on a fait de mal!

Il faudra y retourner en mai ou juin. Obtenir un RDV, prendre un car jusqu'à Ankara et affronter ces abrutis. Deux mois plus tard, il faudra encore y aller pour célébrer le mariage, envoyer la demande de transcription et une fois la transcription faite, demander le visa conjoint. Mon homme sera t'il auprès de moi pour Noël ???

                   3 ans à vivre cette vie...

Il faudra bien qu'un jour ça s'arrête, qu'enfin on soit réunis et qu'enfin ils ne puissent plus rien faire pour nous séparer...

Les draps sèchent au soleil

2 avril 2007 à 14h40

Il y a du soleil aujourd'hui, avec un vent frais, presque froid...
Mes voisins ont mis leur draps à étendre dehors, sur le fil à linge. Ils sont cons mes voisins, mais j'aime voir le linge qui séche dehors.
Les beaux jours arrivent... Je voudrais aller marcher le long du canal. Je voudrais écouter le silence et respirer l'herbe fraichement coupée.
Je m'ennuie de l'été.
Je dois aller réviser. Deux semaines et les dés seront jetés, mais ne le sont ils pas déjà? Peut être pas...
J'attends l'été. J'attends les beaux jours, j'attends l'odeur de la crème solaire, du monoï, le "chassez croisé des vacances", du sable dans les chaussures, j'attends le sourire de mon homme, l'odeur de sa peau, sa peau au goût de sel, le vent dans ses cheveux bouclés, son air de pirate, mon homme, mon homme...

Je n'y crois pas

7 avril 2007 à 21h27

Le concours est dans 8 jours exactement et je n'y crois pas. J'ignore ce qui se passe en moi. Cinq ans que je travaille avec comme but l'agreg, je suis au bout du chemin et... je fais demi-tour.
Je vois bien que tout se passe dans ma tête. Je repousse sans cesse le moment où il faudra que je passe de l'autre côté de la barrière. Je me suis approchée petit à petit de cette barrière et maintenant que je suis devant, je ne sais pas... Je n'ai plus envie. J'ai peur!
Le métier, la fonction, cette peur d'être prof pour toute ma vie, ce métier irrévocable, cette carrière, je ne sais pas, je ne sais plus. J'aime enseigner, mais je n'aime pas "être professeur". J'ai l'impression de m'enfermer dans quelque chose d'étroit sans perspectives. Je ne veux pas appartenir à cette caste, à ce "corps enseignant". Je veux mon indépendance d'esprit, ma différence. J'ai peur d'être noyée dans la masse.
Encore quelque chose que j'ai peur de terminer. Je suis si instable, si changeante, j'ai tellement besoin de nouveauté.
Je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien. Mais c'est comme si mon instinct de survie commandait au reste: je fuis. Je m'enfuis dans le sens inverse. Je suis terrorisée. Je ne veux pas grandir, je ne veux pas devenir cette adulte qui va mourir, les années ne me font pas peur, ceux sont les passages qui marquent le temps qui m'éffraient. Je ne parviens pas à m'y faire. Je n'ai pas peur de me marier, mais devenir professeur c'est tant de responsabilités, c'est tant de "futurs" collègues qui se plaignent du métier, ça ressemble à une vie poussièreuse... Je ne sais plus ce que je veux. J'ai la sensation que de toute façon je n'y arriverais pas.
Je veux seulement fuir, m'enfuir et oublier otut ça... Ce conflit en moi me perturbe vraiment. Comment ne pas faire de ce concours un rite de passage? Comment vivre tout ça de façon plus "normale"? J'ai repoussé ma peur pendant des années, maintenant j'y suis confrontée et je ne sais pas du tout comment la gérer. Je veux cette agreg, mais je veux que les choses se fassent doucement et pas de manière si abrupte. Si j'ai cette agreg en juillet, en septembre je serais professeur stagiaire, j'aurais donc une classe. Je sors à peine de l'école que j'ai déjà une classe. Je vois bien que je saurais très bien comment y faire, dans les cours particuliers que je donne, je me débrouille sans problème...
Alors pourquoi j'ai tellement peur Pourquoi je me sens si petite? Pourquoi j'ai une telle image de moi? Je voudrais prendre mon courage à deux main, retenir ma respiration et..........sauter la barrière!

Va t'on vers une catastrophe?

8 mai 2007 à 23h41

J'ai planté l'agreg et je m'en fous.
C'était logique que je la plante, pas prête, pas faîte pour, pas ma place...
Mais il y a pire tellement pire... Je n'en peux plus.
La saison touristique a été horrible l'année dernière, mon homme n'a pas été payé, cette saison-ci tarde a démarrer et il n'a plus un sou pour payer le port, pour payer les taxes, la police le recherche...

Je n'en peux plus. Il n'y a rien a faire. Rien ne va bien là-bas.

Tous les armateurs sont en train de mettre la clef sous la porte, ils perdent tout. Tout ce pourquoi mon homme a tellement travaillé va s'envoler. Si au moins quelqu'un voulait bien lui racheter son bateau. Si au moins la saison pouvait démarrer soudaienement, les touristes affluer.
Je n'en peux plus. Rien ne va. Aucune solution. Il va finir en prison car on ne l'a pas payé et que maintenant c'est lui qui ne peut plus payer ses créanciers.
Je ne vois pas de solution.
J'ai peur pour lui, j'ai peur pour nous. Je ne comprends plus rien et je ne peux strictement rien faire.
Je voudrais parfois couper les ponts, me débarasser de ce poids mort. C'est horrible, mais sa vie n'est faite que de soucis, d'ennuis. Pourtant..., pourtant je serais là, comme d'habitude, je ne le laisserai pas. Mais au fond suis-je bien efficace? Lui dire que je l'aime ne le protégera pas des policiers.
On court à la catastrophe. Que va t'on devenir? Que va t'il devenir?Je ne peux pas m'empêcher d'espérer, d'espérer que ça va s'arranger tout seul, que ça ira forcément mieux, qu'il va trouver une solution....