Voilà! Je suis inscrite. C'est drôle ça paraît être un truc irréversible. Pourtant des journaux, c'est pas la premiére fois que j'en écris. J'ai des cahiers entiers planqués sous mon armoire chez mes parents. Et puis ensuite je m'étais mise à aux nouvelles technologies et j'avais utilisée le traitement de texte, j'ai même essayé les blogs, mais ça ressemblait trop à au supermarché. Il ne faudra pas que j'oublie d'imprimer tout ça, pour mes gosses, un jour...
Je continue d'écrire pour que le temps ne passe pas trop vite, pour qu'il m'en reste quelque chose. Il s'est passé tant d'évènements dans ma vie ses 3 derniéres années! C'est effrayant!!! Je n'ai quasiment rien écrit. J'ai préféré vivre. Tout est dans ma tête, mais j'ai peur d'oublier. Aujourd'hui, il est peut être déjà trop tard pour raconter les baisers, les couchers de soleil, les cris, les disputes, les larmes, des tonnes de larme! et puis les décisions, les formalités, les connards du gouvernement, les lois qui nous tuent à petit feu, la volonté, l'espoir d'être réunis.
Je ne devrais pas écrire, pas aujourd'hui. Pas à 2 mois et demi de mon concours. Je devrais travailler toute la journée, ne faire rien d'autre. Mais je me traîne. Je fais une overdose de culture et de dénigrement de moi. Bien sur il faut positiver, mais quand 1 personne sur 10 à l'agreg, on se dit qu'on ne peut pas être dans le lot. Allez je n'en dis pas plus, pas un mot de plus. J'écris encore quelques lignes et je retourne voir Ibsen.
Mon lit est envahit d'auteurs et de livres. J'ai l'impression d'habiter avec les fantômes de ces écrivains. Ils envahissent ma vie. C'est pourtant ce que je voulais...
Juste encore quelques lignes pour dire que je ne veux pas écrire ici les pages d'une âme torturée, j'ai passée l'âge d'être torturée! J'ai vécu trop de choses pour perdre mon temps à être torturée! Je ne veux pas me plaindre, ni pleurer, je ne veux pas hurler ma douleur d'enfant gâtée, je ne veux pas gémir, je ne veux pas non plus passer mon temps à gueuler contre la société et la politique (ça je le fais très bien dans la vie!). Je me rends bien compte que je n'écris pas ici comme j'écris sur mon "journal-papier". Ici, mes pensées s'envolent. Sur le papier, je déverse une certaine douleur. Je m'écris à moi-même. Ici, je ne sais pas si j'y arriverais... Non ici, je cherche surotut à poser le temps, à arrêter la terre de tourner juste une minute, juste une seconde. Les heures passent si rapidement. Il me faudrait au moins 40 heurres dans une journée pour tout faire!
Aujourd'hui, je pense à lui... il a RDV à la banque, ils vont surement lui saisir sa voiture.
Il faut que j'aille poster mon courrier. Je reviendrais ensuite pour étudier.
Il ne fait pas trop froid aujourd'hui. Le ciel est un peu moins bas que d'habitude. Les jours ont rallongés. Mais j'attends le printemps avec impatience.
Depuis hier soir, je pense à Eminonü, aux bateaux, au marchand de poisson, aux vendeurs de fourrures, à la fumée, au tram, à la rue qui descend...