Lili . | Derrière chaque romance se cache une tragédie | John Galliano

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 26/09/2012.

Sommaire

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4 mars 2007 à 23h28

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Sur mon Ipod, Moby. Je daigne écrire ici entre deux pages de « Devil Wears Prada » écrit par l'ancienne assistance d'Anna Wintour, Lauren Weisberger. Mais bien sûr, innocent que vous êtes sur le très-magnifique et très-merveilleux monde de la mode, vous ignorez qui peut bien être Anna Wintour. Et le pire dans tout ça, c'est que cela vous importe peu si cette déesse est, sans conteste, le personnage le plus influent du milieu de la mode ou une vulgaire nettoyeuse de chiottes.
Vous méconnaissez notament que fait Anna Wintour dans le complexe monde de la mode. Qui est-elle ? Quelle place occcupe -t-elle ? En plus d'être quelqu'un d'exeptionel - en tant que femme et être humain - c'est la rédactrice en chef du Vogue US. Mais vous méprisez aussi que peut être cette revue. Vogue, c'est bien plus un magasine. Il a publié les plus prestigieux artistes du 20ème siècle ? Houston ? Lagerfeld ? De Larenta ? Est ce qu'on fait ces homme est plus important que tout art ? Parce qu'on le porte toute sa vie.
Vogue est davantage qu'un magasine. C'est un rayon d'espoir sublime pour.. un garçon timide d'une famille nombreuse qui fait semblant d'aller à son entraînement de football va à son cours de couture, et qui lit Vogue sous les couvertures de son lit le soir avec une lampe électrique. Vous ne savez pas combien de légendes ont caressé Vogue, et le pire c'est que.. Ca vous est égal.

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5 mars 2007 à 13h11

. Et puis on fumait des cigares, on baisait comme des chiens, on buvait du champagne dans des bains, on étaient hystériques de cette putain de vie dont nous en faisons un véritable bordel. On parfumaient nos regrets avec du Chanel 5, les filles montraient leur minous, ou portaient des culottes Daisy, gichaient dans chaque recoin de pièces, se faisaient sodomiser par les patrons d'Hermès et de Lacroix en lisant du Stendhal. Et moi, ces pièces m'étouffaient, l'amalgame étaient bien trop brutal pour moi. Cette danse des corps nus me faisaient gerber. Alors je m'allumait une Dunhill dont je n'avais pas envie, et regardaient les patrons de la ABC se faire sucer par les parisiennes.

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5 mars 2007 à 13h12

. Et puis on fumait des cigares, on baisait comme des chiens, on buvait du champagne dans des bains, on étaient hystériques de cette putain de vie dont nous en faisons un véritable bordel. On parfumaient nos regrets avec du Chanel 5, les filles montraient leur minous, ou portaient des culottes Daisy, gichaient dans chaque recoin de pièces, se faisaient sodomiser par les patrons d'Hermès et de Lacroix en lisant du Stendhal. Et moi, ces pièces m'étouffaient, l'amalgame étaient bien trop brutal pour moi. Cette danse des corps nus me faisaient gerber. Alors je m'allumait une Dunhill dont je n'avais pas envie, et regardaient les patrons de la ABC se faire sucer par les parisiennes.

[Image] http://le-chanel5-tue.skyblog.com/pics/738724585.jpg

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5 mars 2007 à 13h13

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Je peux tenir ma cigarette tout au bout des doigts, pour créer une distance un peu anglaise. Je peux la tenir entre le pouce et l'index, tournée vers l'intérieur de ma main, et tirer dessus en plissant les yeux, ce qui donne assez bien l'impression que je réfléchis. Je peux la tenir entre le majeur et l'annuaire, plus torturé ; voir même annulaire et auriculaire, comme les nazis dans les films. Je peux expulser la fumée d'un air décidé, ou en volutes rêveuses, ou par le nez en examinant l'effet que ça fait sur mon entourage.
Je peux interrompre une conversation en l'écrasant à mis-parcours, d'un geste agacé, ou la jeter à deux ou trois mètres, du revers de l'index. Je peux arracher le filtre d'un coup de dent. Pourquoi arrêter de faire ce que je fais de mieux ?

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5 mars 2007 à 13h14

Karl Lagerfeld a présenté vendredi, pour la première fois à Hong Kong, la collection printemps-été de Chanel dans le cadre du vingtième anniversaire de la griffe dans l'ancienne colonie britannique.
Le couturier allemand a fait défilé une cinquantaine de tenues lors d'une répétition de la présentation qui avait déjà eu lieu sous la verrière du Grand Palais, à Paris, en janvier.Neuf cents personnes environ ont été invitées, ainsi que des centaines de journalistes.

"Nous voulons montrer à l'Asie ce qu'est la haute couture. Vous connaissez notre prêt-à-porter, vous connaissez notre ligne d'accessoires, vous connaissez notre boutique. Mais nous voulons montrer à Hong Kong la marque Chanel dans son ensemble, ainsi que sa collection de bijoux", explique Marie-Louise de Clermont-Tonnerre, directrice des relations extérieures de Chanel.

La mode manipule les gens. Ils croyent pouvoir en être maître. Mais c'est quelque chose d'impalpable. La beauté s'achète. Le goût, non.

[Image] http://le-chanel5-tue.skyblog.com/pics/738726590_small.jpg

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5 mars 2007 à 13h16

De nos jours, la mode nous domine. Elle nous manipule. Nous entraîne dans tout autre délire psychiadélique. Si vous avez sniffé trop de coke.
La mode est mère du changement, tous les six mois il faut en changer. C'est la recherche d'un ridicule nouveau en fonction du mauvais goût. Pour d'autres, comme nous, nous pactisons avec, nous regardons en arrière pour créer le futur. Anna Wintour est exhaltante, et Catherine Roitfeld est exquise. Elles sont inhumaines. Le genre humain est profondément haïssable, je suis haïssable, tu l'es, il l'est, nous le sommes tous et nous adorons cela. Nous aimons tous être tellement regardés. C'est une obsession.
La mode manipule les gens. Ils croyent pouvoir en être maître. Mais c'est quelque chose d'impalpable. La beauté s'achète. Le goût, non. Il y a deux types de femmes. La première, une femme de goût. Sa bible, c'est les Vogues italiens, américains, londoniens et français. Sa penderie n'est pas un tas de vêtements de première gamme. Rien que de l'utilité, de la simplicité. La seconde, s'approprie la première dans toute sa splendeur féminine. Mais la mode, ça ne tient pas à une liasse de billet dépensés dans une chaîne espagnole chic installée en France. Comme quoi, à ce niveau là, la France est un des dominateurs du monde.

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5 mars 2007 à 13h17

Les Anglo-Saxons, d'après les tonnes de livres qu'ils écrivent, veraient la Française comme une déesse, une sur-femme enfin bref le reflet de la séduction. Mieux, la french woman est un concept, celui de la feminité la plus accomplie, du chic, du chien, et du sexe, qui s'exporte aussi bien que la couture et que le parfum...Grâce à ces livres les Anglaises et les Américaines apprennent à "devenir elle-même une femme française".
Le plus drôle, c'est qu'en lisant ceci toute femmes française aura très envie de devenir elle-même une femme francaise : car la french woman vue par les Anglo-Saxons est ultra mince, hyper sexy, élégante (ce qui n'est pas le cas dans la France profonde), a un mari ET un amant (ce qui est scandaleux pour les anglais) fume comme un pompier et meurt très vieille, et tant mieux car elle séduit encore après 60 ans, elle a de la conversation, de la culture et de l'esprit à revendre,et last but not least porte toujours un porte-jartelles. Si la Française est plus séduisante, c'est qu'elle est bien dans sa peau, et peut dès lors être un femme fatale.
Tant de clichés qui font croire aux Anglons-Saxons que nous ne grossissons jamais, tout en continuant à avaler foie gras, vin rouge et champagne, et sans jamais mettre un orteil dans une salle de gym, sans même jamais songer au mot "régime".
C'est que la Française ne mange que de petites portions, et bouge toute la journée nous dit-on.

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5 mars 2007 à 13h17

Je suis assise sur un canapé. Du cuir. Je suis pieds nus. Mais fardée de noir. Dans une petite robe noire, simple. D'un geste habituel et précis, j'allume une Dunhill. La fumée entre dans ma bouche, et se dépose sur ma langue, comme une caresse languissante. Je ne fais ni prose, ni poésie. Puis je recrache la fumée. Et met la musique. C'est un opéra italien. Du Bellini. Maria Callas écorche ma poitrine. Chaque son que ces cordes vocales émettent est une exquise puanteur vierge, chaque note est un supplice. Le cuir me rentre dans les chairs, chaque infime partie de ma chair est exalté par ce pouvoir d'attraction.
Et je découvrit ainsi les affres de l'opéra. Cet oratorio qui déchire mes immondes entrailles sur un La aigu. Mes yeux se remplissent de larmes. Peut être est-ce le plus divin tourment.
Je fume ma cigarette, et ce goût fort, et cette musique m'entraînent dans un tourbillon infernal auquel je prend goût. Je pense à Lui. Une larme perle sur mes joues poudrées. Il faut savoir sentir les émotions à l'opéra.

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5 mars 2007 à 13h18

[Image] http://le-chanel5-tue.skyblog.com/pics/741873614.jpg

La mode n'a pas pour but de faire de la publicité pour vos préférences sexuelles sur vos tee-shirts. Les vêtements ne servent pas non plus à proclamer au monde entier quelle est votre position favorite. Je ris seule. Je met ma tête sous l'eau, y a des restes de coke autour du lavabo que je nettoye parce que c'est dégueulasse. Je m'assoie en peignoir sur le rebord du bain, et j'attrappe mon Furla. J'en sors un paquet de Dunhill. J'allume une clope, aspire une longue bouffée, puis une autre, et une autre, avidement, jusqu'au filtre, et dans tout ça, je ne ressens strictement rien. Waiting for the miracle, cette manie que j'ai d'écouter Leonard Cohen quand je suis encore défoncée. On fêtera la fin des collections à Milan dans deux mois, pour le lancement d'une bouteille de champagne redesigné, d'un portable avec options fax, gode et appareil photo. « The maestro says it's Mozart, but it sounds like bubble gum when you are waiting for the miracle ».