Le Journal De Lolaa...1

Ne me demande pas pourquoi j'ai décidé de créer ce journal, mais je pense que j'en ai le grand besoin. Je ne sais pas vraiment à qui m'adresser, à qui me confier... Il y a tellement de personnes qui nous jugent lorsqu'on leur parle de certaines choses. Ces personnes là ne diront jamais leur véritable pensée devant nous, mais plutôt derrière nous. J'en tire alors une conclusion : nous ne pouvons faire confiance à personne... Peut être que tu ne seras pas d'accord avec moi, mais j'ai mes raisons de dire cela. J'ai donné ma confiance plusieurs fois, et à chaque fois, j'ai été trahi...

Je vais me présenter rapidement, pour que tu saches qui je suis réellement. Je m’appelle Lola, j'ai 21 ans et je suis de Normandie. Je suis une personne sympathique, gentille, généreuse, honnête... J'aime sourire, et c'est pour cela que même dans les moments le plus durs, je me cache derrière un sourire. Je ne veux pas que l'on me voit dans un mauvais état. J'ai toujours été là pour mes proches, que ce soit ma famille ou mes amis, mais depuis quelques temps je me sens seule... Tellement j'ai peur d'être à nouveau trahi, je ne me confie plus. Mais il faut que ça sorte... Je pense que c'est pour cela que je me suis inscrite ici. Peut être que mes écrits ne seront pas lus, mais rien que le fait d'écrire me fera un grand bien... Par ailleurs, je suis une personne pleine de vie, qui aime passer des moments avec ma famille ou mes amis. Mais j'ai horreur du mensonge, j'ai horreur de la trahison. A quoi sert de mentir ? Certains pensent que le mensonge nous aide à se sortir de certaines situations. C'est faux ! Un jour ou l'autre, il nous rattrape toujours...

Pour toi, qui me lit, je te souhaite bonne lecture...

En Novembre 2011, j'ai rencontré un garçon charmant sous le nom de Steeve. Nous sommes tombés réciproquement sous le charme de l'autre et nous avons tenté de créer une vraie histoire... Nous sommes restés un an et trois mois ensemble. Il connaissait tout de moi et je connaissais tout de lui. Tout se passait merveilleusement bien entre lui et moi, je nageais dans le bonheur total... Tous les week-ends, nous étions ensemble, nous passions d'agréables moments entre amoureux ou avec des amis, nous faisions toutes sortes de sorties. Bien sûr comme tous couples, nous avions eu des hauts et des bas, mais nous avons surmonté à toutes ces choses...

Un Vendredi en Janvier, alors qu'il était à peine rentré sur notre petite ville normande, il passe me chercher pour passer le week-end chez lui. Je suis montée dans sa voiture, et il me dit qu'il devait repartir dans une heure pour aller au régiment. Il devait partir au Mali en alerte le lendemain. J'ai écouté les informations avec lui, j'ai eu peur... Il se passait des choses horribles dans ce pays. Pour moi, c'était ma première opération extérieure. Jamais je m'étais préparée à un départ aussi précipité. Mais je devais être forte pour lui, pour notre couple... Une heure après, il m'a ramené chez moi, m'a dit qu'il reviendrait, mais d'un coup je me suis mise à pleurer. Il m'a pris dans ses bras et m'a murmuré à l'oreille « Tu te rappelles quand je t'ai dit que My Girl devait être forte ? Alors sois le, et s'il te plaît arrête de pleurer. », mais c'était plus fort que moi. Je l'ai serré fort dans mes bras. Dernier instant pour les câlins et les bisous, puis il est parti...

Le lendemain, il m'appelle et m'annonce une bonne nouvelle. Il ne part plus au Mali, mais il part au Tchad pour de la surveillance. La seule chose, c'est qu'il ne sait pas combien de temps va durer sa mission. Lorsqu'il m'a dit cette nouvelle, j'étais soulagée qu'il ne parte plus au Mali, mais quand même triste qu'il parte sans qu'on ait pu passer un merveilleux moment ensemble... Je ne savais même pas comment je pouvais prendre de ses nouvelles une fois qu'il serait là-bas, mais je devais rester forte comme il me l'a demandé. Être femme de militaire, ce n'est pas toujours facile...

Un mois après son départ, alors que nous parlions par mail pendant sa mission puisque nous avions pas d'autres moyens de se contacter, la sonnette de l'appartement retentit. Je ne voyais pas qui cela pouvait être puisque je vis chez ma mère. J'ouvre la porte, et je le vois... J'ai sauté dans ses bras et je me suis mise à pleurer de joie. Il m'avait fait la surprise de son retour. J'étais heureuse... Il avait une semaine de permission, et j'ai passé la semaine chez lui. Tout se passait bien. Puis le Dimanche, il m'a ramené chez moi car il repartait au régiment pour le travail habituel. Et là, d'un coup, je n'ai plus rien compris...

Tous les jours, on se prenait la tête par messages pour pas grand chose. Il cherchait la petite bête à chaque fois... Lorsqu'il rentrait les week-ends, il n'essayait même pas de me voir et passer les week-ends avec ses amis. Quand je lui demandais si l'on pouvait passer du temps ensemble, il me répondait qu'il n'en avait pas envie. Je n'ai rien compris et je n'arrêtais pas de me demander qu'est ce qui se passait... Au bout de trois semaines, j'en ai eu marre que cette situation dure et j'ai débarqué devant chez lui un Vendredi soir. Je l'appelle, il ne me réponds pas... Je lui envoie un message pour lui demander s'il est chez lui, il me répond non alors que je vois de la lumière dans sa chambre. J'attends de voir s'il va faire une légère apparition devant sa fenêtre. Je le vois... Je descends de ma voiture et sonne directement chez lui. Sa mère descend et me demande ce que je veux, je lui réponds que je dois discuter avec son fils. Je reçois un message de lui disant qu'il ne voulait pas me parler, je lui réponds alors que je ne bougerais pas et qu'un moment à un autre, il sera bien obligé de sortir... Un quart d'heure après, il descend. Je lui demande des explications, et il me fait comprendre qu'il en a marre. On s'embrouille, puis je lui demande s'il se foutait de moi. Il ne m'a pas répondu, je lui ai reposé la question tellement fort que le quartier m'a entendu et il m'a répondu oui. Dernière phrase de ma bouche, je lui dit « Toi et moi, c'est fini c'est ça ? » et il m'a répondu oui... Blessée, je suis partie en larme.

Quelques semaines après, il me demande de me voir pour discuter... J'accepte. En face à face, je l'ai laissé s'expliquer sur son comportement et sa façon d'agir. Mais je n'ai pas vraiment compris... Il faisait tout pour me récupérer, mais je n'ai pas voulu alors je lui ai dit que je préférerais que nous restions amis, que nous pouvions nous voir de temps en temps, mais que ça en restera là car je n'ai toujours pas compris ce qu'il s'était passé entre nous... Au début, nous nous voyons tous les deux seulement, sans amis, pour discuter de tout et de rien. Puis un soir, il a essayé de m'embrasser, je l'ai repoussé. Il m'a alors dit qu'il savait que je ne voulais pas me remettre avec lui, mais que nous pouvions tout de même s'embrasser. J'ai refusé, car je savais que de l'embrasser me ferait souffrir. Un autre soir, il a réessayé sauf que cette fois, j'ai craqué... Nous nous sommes pas seulement embrassés, nous avions fait l'amour. Une fois rhabillée, je lui demande ce que nous sommes et il me réponds que nous sommes une sorte d'amants...

Au jour d'aujourd'hui, nous nous voyons toujours et de temps en temps, nous faisons l'amour et je dors chez lui... Sauf que je commence à me poser des questions. Je l'aime toujours, et j'ai envie de réessayer quelque chose avec lui. Mais de l'autre côté, je ne veux pas... Quand il me ramène chez moi, je fais comme ci que tout allait bien, mais une fois dans ma chambre je pleure car je me rends compte qu'il me manque et que j'ai besoin de lui... Récemment, j'ai l'impression que l'on se voit simplement pour faire l'amour. Est ce seulement une impression ou la réalité ? Je ne sais pas et j'avoue que je commence vraiment à me perdre... J'ai l'impression que ma vie est un vrai labyrinthe et je ne sais pas quelle porte de sortie prendre. Faut-il que je prenne la porte pour réessayer quelque chose avec lui ? Faut-il que je prenne la porte pour que cela reste comme ça ? Ou faut-il que je prenne celle où je devrais tout arrêter avec lui ? Si seulement je pouvais avoir des réponses à mes questions...

Comme tous les Dimanches après-midi, je devais voir mon ex jouer au foot. J'aime aller l'encourager lors de ces matchs, j'aime le voir courir d'un bout à l'autre du terrain, j'aime crier dans les tribunes lorsqu'il fait une bonne action... Mais aujourd'hui, je n'y suis pas allée. Je suis allée avec ma mère, son copain chez mes grands-parents pour la Fêtes des Pères. Je sais que mon grand-père n'est pas mon père, mais c'est comme ci que ça l'était... Mon père et moi, ou plutôt mes pères et moi, c'est très compliqué. Une petite explication s'impose...

Quand ma mère avait seize ans, elle avait un petit copain qui s'appelle William et comme tous les couples, ils ont fait l'amour... A ce moment là, ma mère était en apprentissage coiffure. Un jour, elle a fait un malaise dans le salon et la patronne l'a envoyé chez le médecin qui lui a annoncé qu'elle était enceinte. Après une échographie, elle apprend qu'elle est enceinte de quatre mois. Il est donc trop tard pour prendre une décision d'avortement... Elle a dû en parler à William, qui l'a immédiatement laissé tomber. Il n'a pas cherché à comprendre quoi que ce soit, il est parti sans plus donner de nouvelles...

A l'âge d'un an et demi, ma mère a rencontré un homme qui s'appelle Hervé. Il m'a tout de suite accepté et m'a considéré comme sa propre fille. Avec lui, j'ai fait énormément de choses : des sorties en vélo, des sorties pour aller pêcher, etc... Un jour, alors que j'avais douze ans seulement, ma mère est venue me chercher dans ma chambre pour avoir une discussion avec mon père et elle. Elle m'a dit de m'asseoir, a regardé mon père et m'a dit : « Ton père n'est pas ton père. » et j'ai tout de suite pensé que c'était une plaisanterie. Mais quand j'ai vu les yeux de l'homme que j'appelais Papa, j'ai compris que ce n'était pas une blague. Je me suis mise en larme en partant m'enfermer dans ma chambre, elle m'a rejoins et m'a expliqué ce qu'il s'était passé avec mon père génétique... Ensuite, elle m'a demandé si je voulais prendre le nom de famille d'Hervé. Mes parents voulaient se marier, mais comme je n'étais pas une enfant légitime, ils ont du me mettre une courant... Après quelques minutes de réflexion, j'ai accepté. C'est tout de même lui qui m'a élevé comme sa fille, c'est lui qui m'a vu grandir...

Vers mes quatorze ans, j'avoue à ma mère que j'ai envie de connaître mon père génétique. Elle me dit qu'il y a la nièce de William dans mon collège, et j'ai été la voir pour savoir si je pouvais avoir le numéro de téléphone ou l'adresse mail de son oncle. Évidemment, elle m'a demandé pourquoi et j'ai dû lui expliquer légèrement que j'étais la fille de William... Finalement, j'ai réussi à entrer en contact avec lui, j'ai réussi à le rencontrer plusieurs fois. Cela n'a rien donné de plus, hormis le fait que je peux lui donner un visage. Il a juste accepté que l'on se voit de temps à autre, mais il ne veut pas rattraper ce temps perdu et ne m'accepte pas du tout comme sa fille...

En Mai 2011, mes parents m'annoncent qu'ils divorcent. J'ai cru à une deuxième plaisanterie jusqu'au moment où ils m'ont mis le demande de divorce sous mes yeux... J'ai décidé de rester vivre chez ma mère, je voyais mon père assez souvent. Mais les choses ont rapidement changé. J'ai appris que mes parents ne divorçaient pas parce qu'ils ne s'aiment plus, mais surtout parce mon père avait une autre femme dans sa vie... Depuis qu'il vit avec cette femme là, j'ai eu de moins en moins de nouvelles, et je le voyais encore moins. J'ai compris alors qu'il ferait comme mon père génétique : me laisser tomber...

Mais pour en revenir à aujourd'hui, j'ai passé une agréable journée auprès de ma famille. Nous avons tous rigolé ensemble, vraiment un moment formidable... Je ne sais pas si c'est le fait que j'ai seulement seize ans d'écart avec ma mère, mais nous sommes terriblement proches. Ma mère a une très grande confiance en moi, et pour moi c'est très important. De plus, ce n'est pas seulement ma mère, c'est aussi une amie... Une relation mère-fille idéale. J'aime ma mère plus que tout au monde, même si les disputes sont puissantes. Je n'ai peut être pas de père qui s'occupe de moi, mais j'ai une mère en or...

Merci Maman d'être ce que tu es...