Pourquoi?

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 25/10/2014.

Sommaire

Pourquoi?

16 octobre 2014 à 21h23

Pourquoi ?

La vie, c’est un peu comme une attraction dans un parc d’aventure à frissons. Parfois, y’a certaine rails qui t’emmènent haut, très haut. T’as même parfois l’impression de toucher la lune et les étoiles du bout des doigts, mais tu ne fais que les frôler un court instant avant de devoir descendre au plus bas, lancé à plus de 90km/h. Et quand tu es en bas, voir même très bas, que tu sens que ton coeur va pas tenir le cou, tu es encore une fois relancé à toute vitesse dans les étoiles.

Cette vie, c’est la vie des autres. Moi j’ai l’impression d’être toujours bloquée sur des rails qui frôlent presque le sol. Alors je me demandais, pourquoi ? Enfin, pourquoi moi ?

Moi ? Qui est ce moi ? Peut être que d’abord, il faudrait que je remette les choses dans l’ordre. Je suis une fille, avec un papa, une maman, deux petites soeurs et deux chats. ( dont je vous compterais l’histoire plus tard si le coeur m’en est) J’ai pas de petit copain. J’ai pas beaucoup d’amis. Enfin j’en ai quelques un à l’école, en classe, dans les années inférieur mais comme le dit une certaine citation, je ne peux compter que quelques vrais amis sur les doigts de ma main gauche.

J’ai une passion extrêmement développée pour l’équitation et le monde du cheval. N’avez-vous jamais trouver passionnant de regarder un cheval vaillant, dresser ses oreilles au vent, hennir pour prévenir le reste de son harem pour ensuite partir au grand galop vers Dieu sait quel endroit ? Moi ça me passionne. J’aime ça comme certaines personnes aiment le chocolat ou comme certaines personnes aiment s’envoyer en l’air. Moi j’aime les chevaux. J’aime passer du temps avec eux, les voir se développer, développer de la complicité incassable au fil du temps et voir cette confiance au fond de ces yeux noir corbeaux. Je trouve ça, absolument magnifique.

J’aime planifier les choses. J’aime pouvoir avoir un but précis. Une ligne d’arrivée. L’organisation ? Je m’y connais pas, mais j’aime planifier ma vie. Dérisoire ? Voir même absurde ? Je dirais pas ça, je dirais juste sécurisant. J’aime pas l’organisation, j’aime pas les gens qui veulent avoir une maison rangée comme une caserne de militaire. J’aime pas que mon sac soit clean et rangé comme un sac de star, j’veux qu’il soit fouillis, avec mon paquet de biscuit écrasé au fond, mes cigarettes qui se barrent à moitié du paquet et mon beurre à lèvre préféré dans le fin fond pour que je puisse l’avoir quand je veux. C’est ça que j’aime, le bordel organisé. Tu sais, quand tu penses que c’est rangé mais que dans le fond, c’est pire que tout dans ta chambre, moi, c’est ça que j’aime.
Donc en fait, ma vie, c'était un bordel organisé.

Puis il y a eu ''ça''.
ça ? C’est la mort qui l’a fait. C’est elle la coupable. Ou alors c’est le cancer, j’ai jamais vraiment su. Mais bon, j’me dis que c’est la vie, mais que c’était pas juste. Pas juste de le faire partir après tant d’années de douleur et de combat, pas juste après tant de larmes et de haine, pas juste après tant d’amour partagé et l’espoir d’en donner encore. Le 25 juin 2012, mon grand-père décédait des suites d’un cancer des poumons. Foutues cigarettes hein ? Ouais, foutues cigarettes. Mais cette fatalité fait partie de mon histoire maintenant, et je ne peux plus vraiment essayer d’oublier. Je dois vivre avec, vivre avec cette impression d’oublier peu à peu son visage, d’oublier peu à peu sa voix, son sourire. J’ai peur d’oublier, j’ai vraiment peur d’oublier ce qu’il était.

Un homme. Mais quel homme ?
D’abord le mari. Aimant et attentionné. Même si au bout de 50 ans de mariage, il ne savait toujours pas où était rangées ses chaussettes dans sa propre armoire, c’était un mari presque parfait pourrais-je dire. Il a toujours été là dans les moments les plus dures malgré sa maladie qui le rongeait. Il a toujours gardé le sourire, travaillé dur pour offrir à sa femme la vie qu’elle voulait, qu’elle méritait. Ensuite, il y a le père. Papa de deux fausses jumelles née en presque période de Noël, dont ma mère et d’une petite dernière, devenue ma marraine par la suite. Père aimant, doux et impliqué dans la vie de ses filles. Toujours présents. En dernier, il y a le grand-père. Le ''Papou'' d’une bande de 8 petits filous. 3 filles lui ont donnés 8 petits enfants. Tous d’origines différents mais possédant le même sang. Le sang de " Papou". Le sang de celui qui nous faisait arrêter de pleurer en nous disant des mots incompréhensibles en patois, qui nous engueulait parfois avant de nous faire rire à nouveau, qui nous donnait de l’amour à outrance, qui venait nous chercher le plus souvent possible à l’école pour ne pas prendre le bus, qui s’est battu pour rester avec nous le plus longtemps possible.

Alors ouais, c’était pas planifié dans ma petite vie d’adolescente mais bordel, les conséquences font que maintenant. J’suis une putain de fille perdue, alors aujourd’hui, j’vous écris ma bouteille à la mer.

Je m’appelle M, j’ai 17 ans et parfois j’me demande pourquoi.