La médecine est née du mal, si elle n'est pas née de la maladie et si elle a, au contraire, provoqué et créé de toutes pièces le malade pour se donner une raison d'être.
La vérité de la vie est dans l'impulsivité de la matière. L'esprit de l'homme est malade au milieu des concepts
ce fantastique dont on s'aperçoit toujours plus qu'il est en réalité tout le réel, ...
Ce monde où l'on ne parle tant de progrès que parce qu'on désespère de progresser.
Gérard de Nerval, Edgar Poe, Baudelaire, Lautréamont, Nietzsche, Arthur Rimbaud, ne sont pas mort de rage, de maladie, de désespoir ou de misère, ils sont morts parce qu'on a voulu les tuer.
Il ne s'agit pas d'assassiner le public avec les préoccupations cosmiques transcendantes.
J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même.
Je n'ai jamais rien étudié, mais tout vécu et cela m'a appris quelque chose.
Je sais bien que le plus petit élan d'amour vrai nous rapproche beaucoup plus de Dieu que toute la science que nous pouvons avoir de la création et de ses degrés.
L'esprit a tendance à se délivrer du palpable pour arriver à ses fins.
L'obsession des femmes est vitale, elle correspond à un besoin de vertu.
Là ou d'autres proposent des oeuvres, je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.
Le bien est voulu, il est le résultat d'un acte, le mal est permanent.
Moi, Antonin Artaud, je suis mon fils, mon père, ma mère et moi.
L'esprit a tendance à se délivrer du palpable pour arriver à ses fins.
Toute matière commence par un dérangement spirituel.
Là où ça sent la merde ça sent l'être.
Qui suis-je? D'où je viens? Je suis Antonin Artaud et que je le dise comme je sais le dire immédiatement vous verrez mon corps actuel voler en éclats et se ramasser sous dix mille aspects notoires un corps neuf où vous ne pourrez plus jamais m'oublier.
"nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l'enfer. "
S'il est difficile de vivre, il devient de plus en plus impossible et inefficace de mourir.
ANTONIN ARTAUD, mon écrivain préfèré !!
« Qui suis-je ?
D'où viens-je ?
Je suis Antonin Artaud
Vous verrez mon corps actuel
Voler en éclats
Et se ramasser
Sous dix mille aspects
Notoires
Un corps neuf
Où vous ne pourrez
Plus jamais
M'oublier. »
QUI EST ANTONIN ARTAUD ?
Antonin Artaud est issu d'une famille bourgeoise aisée. Son père, Antoine Roi, était capitaine au long cours, et sa mère, Euphrasie Nalpas, est originaire de Izmir (Turquie). S'il connaît une petite enfance choyée dont il garde des souvenirs de tendresse, de chaleur, elle est cependant perturbée par des troubles nerveux que l'on attribue à une méningite. Seuls les séjours dans la patrie de sa mère, avec sa grand-mère, le soulagent. La douleur physique ne le quittera plus malgré des séjours répétés en maison de santé. À huit ans, il perd une petite sœur âgée de huit mois. Cette découverte de la mort l'affecte profondément. À dix ans, il évite la noyade. Il gardera de cet accident la phobie de l’eau. Son éducation religieuse chez les pères maristes lui apportera une forte connaissance de la théologie catholique que l'on retrouve dans l'esthétique de son œuvre. Il manifeste un goût pour le grec, le latin et l'histoire ancienne. À quatorze ans, il découvre Charles Baudelaire.
En 1920, il arrive à Paris et se met à écrire. Son premier recueil est refusé en 1923 par Jacques Rivière directeur de la NRF et une correspondance commence entre eux. Artaud lui explique que son écriture est une lutte contre la pensée qui l'abandonne, le néant qui l'envahit. « Je n'ai jamais trouvé ce que j'écris que par affres ». Rivière publie la correspondance dans la NRF.
Le poète devient un moment le directeur de la Centrale du bureau des recherches surréalistes. Au cours de cette période, il écrit des scénarios de films et des poèmes en prose, et plusieurs textes sont publiés dans La Révolution surréaliste, l'organe du groupe surréaliste. Le 10 décembre 1926, au cours d'une réunion du groupe, l'adhésion au parti communiste français est envisagée. Artaud refuse et quitte le groupe. Pour lui, la révolution doit être spirituelle et non politique.« Je n'aime pas les poèmes de la nourriture, mais les poèmes de la faim, ceux des malades, des parias, des empoisonnés, des suppliciés du langage qui sont en perte dans leurs écrits. ».
En 1936, Artaud part pour le Mexique et se rend à cheval chez les Tarahumaras pour y trouver « l'antique culture solaire » et du peyotl.
Un an plus tard, à son retour forcé d'Irlande, il sera interné pour avoir dépassé les limites établies de la marginalité. C'est aussi un moyen, selon ses amis, de lui assurer d'être nourri pendant la Seconde Guerre mondiale.Rien à signaler Les hôpitaux psychiatriques subissent les mêmes, sinon plus, privations alimentaires que l'ensemble de la population.Le sac jaune
Antonin Artaud a passé neuf ans d'internement dans différents asiles. À Sotteville-lès-Rouen à son retour d'Irlande, où il est retenu deux mois durant sans la possibilité de contacter qui que ce soit, puis à l'Hôpital de Ville Evrard, près de Paris. Dans cet établissement, deux médecins italiens, Ugo Cerletti et Lucino Bini, veulent expérimenter un nouveau traitement. Le premier ayant constaté dans les abattoirs de Rome que les chocs électriques ne tuent pas les animaux mais les assomment, il passe de l'expérimentation sur les animaux aux êtres humains, encouragé dans cette entreprise par les nazis qui interdisent l'usage de l'insuline pour les malades mentaux. Artaud échappe aux électrochocs grâce au diagnostic d'un médecin qui le juge trop faible pour supporter le traitement. Il n'aura pas cette chance à l'asile d'aliénés de Rodez. Il subira cinquante-deux électrochocs qui achèveront de le briser physiquement.