Plusieurs questions se posent aujourd’hui.
Il va commencer par où, par quoi, par qui, par elle, par moi…
Sûrement par elle, par leur histoire avortée par son départ, mais elle n’en est pas moins amoindrie, terminée, comprise…
Cette histoire est selon moi, « suspendue », en apesanteur, impalpable, intouchable mais omniprésente entre lui et moi…l’espoir et la détermination font de cet amour leur relation.
Pourtant malgré cela je suis là, tantôt invisible, tantôt trop présente.
Mon amour le dérange, le perturbe, le gêne dans sa quête envers elle. Comme un obstacle imprévisible qui change sa trajectoire, un bouleversement, un tremblement de terre, de chair…
A ce propos, que faire contre cette envie charnelle qui risque de nous ronger, qui accélère les sens, qui sensibilise le « tout », ce « tout » si fragile et naissant.
« Rester sur sa fin ou sa faim… »
La fin d’une certitude, ces deux mots ne cohabite ni dans mon coeur, ni dans ma tête, cette certitude subsistera envers et contre tout, elle est mon évidence, la cause de « tout ».
Et cette autre faim, celle qui ne s’assouvie pas, elle se calme, elle s’apaise quand je suis avec lui dans ses bras, dans son regard, quand je me vois comme celle que je n’ai jamais été.
Remplie de joie, de tendresse, d’affection.
J’aimerai faire partie de sa vie comme il est intégrée dans la mienne.
J’ai oublié, j’oublie, celle que j’étais avant de savoir, avant de me voir aussi vivante, aussi belle, aussi femme…
Il me dit que je devrais écrire, que cela me ferait sans doute du bien et il a raison, poser mes sentiments si grands sur cette feuille blanche si petite pour contenir mes mots, mes peurs, ce bonheur.
Un bien-être que j’ai connu, pourtant aujourd’hui il est différent, il me correspond plus, il a mûri avec le temps, il s’intensifie avec l’âge.
De savoir qu’auprès de lui tout me paraît envisageable, possible, limpide. Encore faudrait-il assumer, accepter, cette contradiction de sentiments, de faits, de gestes… Un jour je suis sienne et le lendemain une autre.
Il a utilisé le mot « pression », je partage son sentiment.
La pression des mots, la pression physique, la pression du désir, de l’attente, de la peur, du temps qui passe et me rappelle à chaque instant que ma vie a changé.
Que je l’admette ou non, que je le veuille ou non, que je me le cache ou non, je ne me sens plus la même.
J’aimerai l’aider, juste être à ses côtés et partager sa peine, son ressentie, sa culpabilité…même si j’ai l’impression de lui faire du mal en lui faisant du bien.
Il ne faut pas forcer certaines portes quand tu n’es pas invité à y entrer.
Frustration. Patience. Angoisse…
La liste est longue, riche de mots que je ne connaissais pas, qui ne m’atteignais pas. Et pourtant je ne peux que les ressasser en ce moment.
Il a besoin de recul pour mieux analyser la situation et faire le tri. Réaction normale quand le choc est tel. Besoin de trouver des explications où souvent il n’y en a pas.
La justesse des mots. La sincérité des sentiments. La véracité des choix. L’harmonie de l’ensemble.
J’ai ouvert les yeux et maintenant que faire. Attendre que çà passe, que çà se passe, se préparer à un rejet, défier une illusion.
Nous n’étions pas prêt. Je n’étais pas prête.
Pourtant il m’a fallut le devenir en si peu de temps, partager entre colère et fuite, entre compassion et incompréhension, entre souffrance et affection.
J’aime quand la vie me bouscule, me surprend, me donne pour mieux me reprendre et m’offrir d’autres choses…
Il est la moitié d’une autre. Voici ma réalité. Aussi dur et simple.
Mon regard vacille, mes yeux pleurent et mon sourire demeure.
Je ne sais pas où je vais mais cela me mènera forcément à savoir si cette rencontre « métisse » sera un acte manqué ou l’histoire de ma vie.
Et puis après tout, on a plusieurs vies dans une vie. Non ?
Il vaudrait mieux pour m’aider à continuer d’avancer.
Faut-il lui dire tout çà ? Je ne sais pas.
De toute façon je fais confiance à son intuition.
Le meilleur reste toujours à venir.
Le tsunami épargne quelques chanceux, il laisse des traces et rappelle à ceux qui restent que nous sommes heureux.