Les miettes

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Sommaire

Le miettes 1

22 mars 2009 à 20h28

‘’ A ma Lune

D’tranges chos
Rpandent leurs stridences
Lumires magnifiques et
Aveuglantes
Sur ton visage clair
Une pluie toile
Infidle et filante
Rend la symphonie noircie
Quelques lans d’espoir
Y croire

Palais des illusions
O les corps se dforment
Humaine imagination
Aux fantasmes infinis
Tu as peur du devenir
Des certitudes tablies
De l’uniforme vrit
Qui fait tomber les vies
Mes mains tremblent
Parlent en mon nom
Visage fig
Regard dans le tien
Je discerne le doute
Les sentiments discontinus
La peur de s’garer
De trop miser d’un coup
Mes doigts glissent sur tes hanches
Sangsue abrupte de possession
T’accrocher
Pntrer ton tre
Toi
Moi
Juste nous
Dans notre bulle prcaire
Fragile et indcise
Merveilleuse d’humanit
‘’

<i>Rayons briss</i>

I

Je mtais lev aigri ce matin l. Les nuages dgoulinaient. Le ciel pleurait la perte dun tre cher et nous le faisait partager, nous associant ses malheurs. Il pissait son impuissance en faisant foisonner le monde : tristesse et lan de vies runies dans des larmes fertiles. Cest trange comme on associe souvent nos tats dme aux lments qui nous entourent. Les psys appelleraient srement a du nombrilisme inconscient.

Qu’est-ce que tu fais avec ce sac?
-Je m’en vais!
-Arrte ton char, a fait des mois que je me saigne aux quatre veines pour toi, et tu veux m’abandonner. Dcidment tu es encore pire que ce que je croyais.
-Ca tombe bien que tu en parles. Voil pourquoi je n’en peux plus. Voil pourquoi je ne supporte plus ton odeur, ta peau qui me touche et tes baisers secs. Tu m’cures. Ca fait des mois que nous n’avons pas fait l’amour. Pourquoi d’aprs toi? Depuis que je te connais je me sens encore plus mauvais qu’avant. Je ne supporte plus ta morale, tes bonnes paroles conscientises. Je n’en peux plus, tu comprends a? – Ben oui, mais il fallait en parler. Avec toi, on ne peux jamais discuter

Je venais de claquer la porte de l’appartement. Cette femme avec qui javais partag un an de ma vie rejoignait dsormais d’antiques souvenirs. Le manque de tonicit de cette relation avait tout ananti. Les sentiments staient dilus dans une mer de passivit. Lorsque deux humains ne ressentent plus la ncessit d’tre quelque chose l’un pour l’autre, les issues sont limites. Je savais que javais pris la bonne dcision, et puis aprs tout a navait rien de tragique par rapport aux drames humains ambiants. Ctait juste banal. Un homme et une femme qui se sparait dans la vaste fourmilire. Pas un cataclysme. A peine un souffle teint dans la tempte.

Seul face soi-mme. Sans tricher et sans dtour. La vrit est un plat cru et fade et la dmonstration qu’elle m’offrait tait implacable. Salutaire mais implacable. J’avais pass une anne dans une trange sphre isolante et prsent, il ne restait que des ruines. Amis, familles, vie professionnelle .Tout cela avait t mis de ct progressivement, insidieusement Je mtais consacr corps perdu la non voyance de mon amie et je nen pouvais plus. Je haletais. Jtais au bout du rouleau. Javais besoin de digrer les derniers vnements.

Je sombrais.

Jai allum mon ordinateur machinalement. Remplir les pages de caractres tait ma bquille. Raconter, tout, n’importe quoi pourvu que le vide ne se fasse pas une place et ne vienne creuser ses tombes d’ennui. Jouer avec les mots, manipuler, torturer les phrases pour les faire plier sa volont. A dfaut du reste…
Ce jour la pourtant, alors que je flnais sur mon site d’criture, ses mots m’interpellrent.

‘’Face cache
Double face
L’obscurit se cache
Derrire son halo de clart’’

Une claircie. Troublante. Lunaire. Ctait elle. Nos vies se croisaient pour la premire fois.

Ca a commenc comme a il me semble. Deux esprits perdus dans le grand rseau que le hasard runit. Pas de grand discours sur le destin ou linfluence des astres. Non, on stait trouv parce que lhistoire du monde avait fait que lon tait l, tous les deux, au mme instant, et prsent, on sappropriait ce hasard pour en faire jaillir du sens.

[a suivre]

Les miettes 2

24 mars 2009 à 20h51

II

     ''J’ai d’abord cru à une blague, un mauvais jeu. Je n’y croyais pas. Comment aurais-je pu ? C’était brutal, soudain, atroce et déchirant. On t’avait perdu.Toi. Fauchée dans ta jeunesse par un alcoolique du samedi soir, un aviné rentrant de sa dernière soirée de célibataire. Peine double. Cinq ans au trou pour lui, l'éternité pour toi. Aux yeux des journaux locaux ce n’était qu’un drame ordinaire dans la marée de faits divers. Nous, c’était différent. On nous avait enlevé notre trublion, en même temps qu’une part de notre foi en l’existence. Te souviens-tu de ces nuits trop pleines, où, affalés sur un cousin d'herbe, tu te confiais détachée?

« Tu vois, si un jour je devais m’en aller, je n’ai pas envie de vos pleurs. Habillez vous en clair et faites une fiesta d’enfer. Je veux partir avec beaucoup de bruit. J’ai envie de vous entendre de la dessous. »

Pourquoi ?

Aujourd’hui, j’ai beau me forcer, je suis comme ces autres qui sanglotent, impuissants, résignés. Je voudrais te dire que tu ne méritais pas de partir, mais maintenant on le sait tous les deux : crever, c’est juste un grand loto. Y a jamais que le lieu et la date qui changent. Je crois que c’est encore pire pour ceux qui restent, mais ça tu n’en sauras jamais rien. C’est peut être mieux ainsi.

Tu n’aurais pas voulu me voir m’effondrer, pourtant c’est en ce moment que j’aurais besoin de toi, de tes bras qui consolent, de ta voix qui rassure. Tu imagines ce que c’est qu’une éternité sans te voir ? Je t’en veux presque de ne plus être présente, alors que moi j’ai encore cette chance de me cogner à la vie, d’entendre mon cœur battre, de voir et sentir les fleurs.
Tu sais aujourd’hui, pour la première fois, j’aimerais qu’il existe un endroit pour après, une espèce de salle d’attente ou on patiente pour voir nous rejoindre les personnes qu’on a pas eu le temps de haïr.

Adieu mon trésor

L'existence, ce monstre sans morale avait une nouvelle fois revêtu son masque affreux et verdâtre, ses yeux rougis et son rictus d’agonie. J’étais au fond du trou. Je n’avais besoin que d’une main, mais mes appels à l’aide ne recevaient que des réponses muettes.

''