La vie devant moi

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

Drôle de galaxie

5 février 2008 à 1h43

Le temps est passé à une vitesse impressionnante ...Il n'y a pas deux semaines, je me réveillais dans ses bras, son corps en osmose parfaite avec le mien. La preuve en est, cette nuit de sommeil que rien n'a troublée . Au creux de son épaule, l'insomniaque chronique que je suis est redevenue une nana normale, capable de dormir plus de deux heures sans rêves sanguignolants à la clé.

Bulle brisée, il est reparti. La vie reprend son cours, je m'ébroue bêtement, à me demander ce qui tenait du réel et ce qui n'est qu'une illusion psychédélique ... Les rues de la ville ma main dans la sienne, les " toi..." murmurés au creux de l'oreille, de ces mots qui font frémir du bout du coeur, les yeux clos...

Non, ici maintenant, c'est courir après les cours, après les notes, après le fric pour payer le loyer... Je n'arrive pas à cavaler comme je le voudrais, l'impression d'être amputée de ma pugnacité... Combative, je l'étais avant . Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Un fond d'ironie maussade, une aigreur qui s'incruste et devient récurrente, comme une lueur de désespoir qui me dit " ne tombe pas plus bas, ne tombe pas plus bas..."
Et je tombe plus bas, c'est la dégringolade, l'argent, toujours l'argent, le compter, l'amasser, le dépenser, être frivole en se serrant le ceur et la ceinture en réalité ... Acheter cette jupe parce qu'elle est BELLE et ne pas penser, surtout pas, que ce soir, y a rien pour le diner ...
Ah, si, des clopes. Et du Coca. Light, bien sûr ...

Dur, dur d'être titulaire du bac...
La prostitution étudiante est un phénomène de société, l'ignoriez vous encore ?
Ca fait peur ...
Je m'effraie chaque jour ... La prostitution étudiante, c'est moi. C'est toutes les nanas qui veulent exister, par tous les moyens, qui remisent la fierté, le dégoût et l'opprobre pour continuer d'être par elles-mêmes, qui veulent pouvoir marcher tête haute quand bien même elles se font vomir ...

Je devrais demander pardon ...

Quand c'est qu'on décolle ?

6 février 2008 à 2h19

Et j'écoute Grateful Dead, et j'ai encore plus peur qu'hier, plus je vais vers les échéances, plus j'ai peur....
Me retrouver face à un bonhomme malsain qui ne sentira surement pas bon, parce que faut pas rêver non plus, on a beau fantasmer sur ses profs, quand on se retrouve avec le membre mal foutu d'un obèse dans la bouche, on réalise très vite que les hommes plus âgés, finalement ...
Avoir les chocottes et sourire quand même ... Sauf que là, c'est pas pour les oraux du bac, c'est beaucoup moins professionalisant et étrangement, je ne ressent aucune rage de vaincre en y pensant ...
Je ne tapine pas messieurs-dames, je gagne ma liberté. Et si je m'enchaine à autre chose, au moins j'aurai choisi ces chaines là . Même si ce n'est que de l'esbrouffe et qu'en réalité je suis déglinguée de tous les côtés, je me rassure moi-même . Y a des jours où ça marche. De plus en plus rares ...

Je me dis qu'écrire un journal en ligne, c'est probablement la plus grande experience naturiste de ma courte existence .
J'ai tenu un journal intime ( un vrai de chez vrai ) pendant tellement d'années, j'ai couvert des carnets entiers de mes griffonages nombrilistes . Parfois, à la relecture, je trouvais ça beau . Pas bon, mais beau . De la beauté de ces choses imparfaites et brouillonnes dont une sorte de puissance ressort . La vigueur de la spontanéité non retouchée peut-être ...
Mais au fond, les propos étaient rances, je tournais comme un derviche autour d'un sujet unique . Et surtout : pas de cul dans mon journal ! Même quand j'ai eu une vie sexuelle, j'avais toujours une espèce de honte à me l'avouer à moi même . Y a encore 6 mois le verbe " jouir" me faisait rougir ( la rime est fortuite, merci d'y avoir pensé). C'est aujourd'hui que je ne jouis plus que j'ai envie d'employer le verbe ...
Un peu comme le verbe aimer ... Sauf que c'est l'inverse . C'est maintenant que j'aime que je ne l'emploie plus .

Plus trivial encore : Haslee est heureuse, elle a trouvé le gilet de ses rêves et à sa taille qui plus est . Vas trouver du 38 dans un magasin à la fin des soldes ! A croire que la Française moyenne me ressemble en tous points ...hmmm... Oui, c'est peut-être moi qui suis une Française moyenne ...
Putain, j'y ai mis 20 euros, je vais manger des coquilletes encore une semaine mais je ne regrette pas.
Parfois, un gilet noir peut rendre plus heureux qu'un filet de lieu cuit sur pierre ...

Premier rendez vous demain en fin d'après midi . Que ceux qui ne sont pas athées m'accordent une minute de prière ( pas plus, sinon je vais être obligée de vous chanter l'Internationale en plein visage) . Je ne devrai pas me faire tronçonner tout de suite, il ne s'agit que d'une approche du client potentiel mais ... Enfin, il parait que je suis d'un caractère angoissé puis bon, la situation a quelque chose d'angoissant aussi ...

Je me demande si les RG me lisent ...

Rentrée tard, ...

8 mars 2008 à 1h31

J'ai laissé tomber mes bottes dans l'entrée avec une sorte de soupir à la limite de la jouissance : Putain, elles m'ont ruiné les pieds ...

En parlant de ruine : mon compte en banque, c'est Beyrouth . J'ai voulu retirer dix euros ce soir, histoire de pouvoir me payer un coup à boire avec quelques amis qui m'accompagnaient . Il m'attendaient sagement (ils ne l'avaient pas été des masses jusque là : entre Romain et Paul qui jouaient les tantes et Alexandre qui sautait dans tous les sens j'avais plus l'impression de faire du social que de sortir avec des jeunes gens en pleines études secondaires ... ). Bref, ils m'attendaient et au moment fatidique, celui où apparaissent les montants à sélectionner sur l'écran, Alexandre surgit derrière moi en meuglant un truc que j'ai pas compris et appuie sur une touche au hasard .

Malheur .

J'ai débité débilement, involontairement, mon compte à découvert de soixante dix euros . Je le maudis encore ... Bon, ça va pas mettre longtemps à s'arranger, mais ça crispe ...

Sinon, bonne soirée, même si finalement, Emilie a conclu avec Paul sur lequel elle fantasmait depuis quelques bonnes semaines ( début d'une relation de couple : ça se sent obligé de rester bouche contre bouche jusqu'au manque respiratoire ...) et que entre Mr Blague ( un type quasi inconnu qui possède, pour chaque
mot employé par son interlocuteur , une blague adéquate, nulle évidemment ... ) et Alexandre a qui je n'avais pas grand chose à dire, je me suis vite sentie seule . Seule et moche en plus . Un bouton pas beau sur la joue, les cheveux pas bien propres et l'air d'un chien battu, y a plus sex ...

'Fin, bon, j'me plains pas, pas trop de séquelles de ma première soirée de nouveau " job" . Je pensais y laisser plus de plumes que ça ...
Mon inconscient a une façon de concevoir les choses que, consciemment, je ne comprendrais jamais ...

Some people call me the space cow boy ...

12 mars 2008 à 2h35

W-A-O-W !!

Complètement barré ce début de semaine ...
Depuis la nuit de samedi, j'ai l'impression d'être tombée dans une faille spatio-temporelle ... Il se passe trop de chose pour que ma petite tête aux neurones de blonde ne soit pas au bord de l'explosion ...

Samedi soir : Une sortie était prévue avec Alexandre et ses compagnons de misère . Enfin, c'est surtout qu'il avait fortement insisté pour que je les suive, moi j'y tenais pas des masses, plutôt envie de ruminer sous ma couette m'enfin, bon, c'était samedi, saturday night fever quoi ...

Laura, ma meilleure amie depuis qu'au lycée on se gribouillait des trucs stupides ( du genre " Pol-Pot : portrait en pied" ) sur nos cours d'histoire, a bien voulu quitter sa tanière de grizzly pour nous accompagner ( histoire d'équilibrer, merde, j'étais la seule nana !! ) et on s'est retrouvés à six autour d'une table dans un bar désert mais pas désagréable ... Ca a permis à Chris qui se prend souvent pour un comique de haut niveau alors qu'il ne vole jamais au-dessus de la ceinture de nous mimer les sons que faisaient Emilie et Paul quand ils ont conclu ... Bon, c'est vrai, se rouler des patins et plus encore dans un lit entre 3 autres personnes, c'était pas la classe . Donc, on s'est tous bien marrés en l'écoutant mimer un son parfaitement reconnaissable ( tape ton poing à coups réguliers et rapides contre la paume de ta main : tu comprendras ) qui l'avait visiblement tenu en éveil toute la nuit . Bon .
vingt deux heures arrivent : le bar se vide complètement : c'est limite si le gérant s'était pas taillé aussi : heure pour nous de décoller vers d'autres horizons .
_"Hé tiens, Haslee, t'habites pas loin, non ?!
_C'est vrai, j'habite à deux rues d'ici
_Bon, on vient chez toi."

Pas eu le temps de refuser, Laura se gelait, elle a piqué mes clés et elle est rentrée avec Mister Blague ( toujours là ! ) et Chris se mettre au chaud contre le radiateur du séjour : sa place favorite chez moi . Le temps de trouver une bouteille de rosé chez un épicier , Alexandre , un type aux cheveux frisés que je connais pourtant mais dont j'oublie toujours le nom et moi les avions rejoints et vas-y qu'on a torché le rosé et le reste de vodka infâme que le type-qui-a-un-nom-mais-que-je-m'en-rappelle-plus trimballait dans son sac . Soûle, je déambulait dans la pièce en chantant Janis Joplin en rôdant autour d'Alexandre qui ne m'avait jamais paru aussi attirant ... J'ai toujours trouvé qu'il avait des yeux verts à tomber à la renverse, mais enfin, j'en aurais pas relevé ma jupe pour autant. Mais sur ce coup là, ça dépassait les limites de mon statut de fille-avec-copain . Ok, bon, il avait bu aussi, ce qui explique pourquoi il m'a mordu le bras alors que je lui parlais sous le nez . Il a mordu fort, le saligaud, j'ai encore la trace . Mais il l'a fait en me regardant droit dans les yeux et du fond de mon ivresse, j'ai senti un truc ronronner au fond de moi . Waow .
Mister Blague et le type-sans-nom-connu ont fini par partir, je me rappelle plus à quel moment, il était surement pas tard en fait, selon mes critères . Moins d'une heure du matin, en somme .
Et là, j'ai un trou . Très gros trou . Non, pas dans le bras, mais dans la mémoire . Impossible de me rappeler ce qu'il s'est passé entre le moment où ils sont partis et celui où je me suis retrouvée collée contre le dos d'Alexandre dans mon lit, super serrée parce qu'on tentait d'y dormir à quatre . Bon, je passe les détails inutiles que ma mémoire d'ivrogne a retenus ( incroyable l'inutilité de ma mémoire ...), de fil en aiguille,j'étais toujours collée à lui, une fesse dans les airs parce que j'étais vraiment très près du bord mais mes bras autour de son corps, dont un qu'il s'acharnait à mordiller . My God ...

Une heure plus tard, il avait changé de position et nous nous embrassions comme des adolescents en pleine pulsion . J'ai compris alors tout ce que la morsure pouvait avoir d'érotique .
Pendant ce temps là, à côté de nous, ce que j'ignorais, c'est que Chris a tenté sa chance ( maigre, la chance, maigre ... ) avec Laura . Inspiré par nos talents, il a dû se dire quelque chose comme " hmmm ... Pourquoi pas ?!" Echec . Repoussé, humilié, il s'est enfui à 4 heures du matin en me disant " j'arrive pas à dormir, je rentre chez moi" .
Réponse d'Haslee : " Hmmmmaarfph "

Réveil le lendemain dans les bras d'alexandre. Une chaleur à crever dans cet appart', Laura menaçait de nous tuer pour l'inspiration qu'on avait donnée à Chris donc : tactique de la tortue sous la couette . Cigarettes sur cigarettes à sept heures, jusqu'à ce que Laura parte en fait, moment auquel Alexandre s'est propulsé dans mon lit en hurlant qu'il avait "sommmmmmeeeeeeeeeeeeil" . C'était pas d'ma faute, je n'aime pas pratiquer les jeux érotiques avec spectateurs, donc il ne s'était rien passé . Alors partie de ronflette, jusqu'à ... Pfouaaa pas compté les heures moi, j'ai pris un lexo quand même parce que j'arrivais pas à m'endormir sans me dire que cette situation était absurde, apthétique et que je n'avais rien à faire dans le même lit que lui.
Il est parti en milieu d'après midi, à partir de là, j'ai entamé un processus de réflexion : Que devais-je en conclure ?! Que j'étais maquée avec le charmeur aux yeux verts ? Que je n'avais même pas réussi à coucher avec ? ( " Ouuuuh" déçu de la foule ) Que ... Heu, ben j'envisageais rien d'autre en fait ...

Dimanche soir : Réunion de crise avec Emilie et Laura autour d'un coktail . Pour conclure que ... Quand même, on mangerait bien un hamburger . Escale pour en dévorer un , fin de soirée chez moi ( encore hé oui ! ) Emilie a dormi là, pas le courage de rentrer .

Lundi après-midi : Haslee dans le métro ( non, ce n'est pas un film, merci ) en stress absolu à l'idée que toute la fac ( ou du moins, toutes mes connaissances, ce qui revient au même ) sache que la fille pas terrible avec le bouton sur le menton ( j'exagère, je suis canon, mais j'avais vraiment un bouton sur le menton ) avait passé la nuit avec Alexandre. Et que ce dernier me fuie, évidemment . En fait, j'ai beau avoir eu mon bac il y a de ça quelques temps, j'ai souvent l'impression d'être une collégienne à peine pubère .
Quoique... Au fond, j'espérais peut-être qu'il m'éviterait, même si c'est pas la joie en ce moment dans mon couple, j'aurai peut-être préféré rester dans ma routine et surtout m'en tenir à mon principe fondateur : JAMAIS SUR TON LIEU DE TRAVAIL !!

J'ai fait une arrivée remarquée en chantant " Starman" auprès de Romain qui fumait une clope, rêveur, accoudé à une barrière . Pas encore fait la bise qu'il enchainait :

_" Et alors ? T'es pas avec Alexandre, là tout de suite ?"
_ Hmmm ... En fait, si, il est là, dépecé dans mon sac à main."

En fait, j'ai pas dit ça . J'ai juste dit " Heuuu ... Bah, non ." C'est moins glorieux ...

Quelques minutes plus tard devant l'amphi, pendant qu'on fumait l'ultime clope before le cours magistral IL est arrivé . Mignon, bien-sûr, sinon, c'est pas drôle . Souriant aussi, alors que moi, subitement, je me suis mise à chercher mes clefs/mon portable/mes mouchoirs / un tournevis / une mini-hache dans mon sac, parce que c'était urgent tiens !
Tournée de bises ( incroyable ce que c'est chiant ces histoires de bises ) et là : paf : mon tour . Me soulève gentiment le visage et vas-y que je t'embrasse . Grâce à Dieu, Haslee ne rougit pas . Bon . Eh bien il semblerait qu'à 13h11 ce lundi, il soit officiellement déclaré devant une bonne trentaine de personnes qui ne s'y attendaient pas, que le type mignon qui fait que parler et " tu sais, la fille là, heu ... celle que personne remarque " forment un embryon de couple .

Well, well well .... Bon, y a une suite à l'histoire, mais ça devient moins rigolo après, parce que je stressais plus autant et parce que ça perd de son imprévu ...
Celà dit, il embrasse très bien . Disons que ce qu'il fait de ses dents, il sait aussi le faire de sa langue . Et ça, c'est fun comme dirait Emilie .

La question du soir c'est ...

Comment on s'organise quand on a deux mecs et qu'on est prostituée occasionnelle ?

Quelques pills pour dormir, je sais plus où je suis ...

21 mars 2008 à 12h01

J'ai arrêté les somnifères ...

J'aurai pas dû ... Je me rends compte qu'on est vendredi et que je n'ai pas encore passé une nuit toute seule . Lundi dernier, Emilie a dormi là après une soirée passée à se noyer dans la fumée des Marlboros.
Mardi j'étais encore soûle et j'ai pas pu dormir,notamment parce que j'avais peur qu'Alexandre, qui vomissait dans mes toilettes, se sente encore plus mal ...
Mercredi, Laura était là, c'est peut être la journée la plus saine de la semaine, après une soirée entre nanas autour de jus de fruits, on est rentrées chez moi ( elle habite trèèès loin du centre ville ... ) et je me suis verni les ongles de pieds en fredonnant Joan Baez .
Hier soir, j'ai encore dégénéré : Soirée chez un type de la fac, les garçons avaient apporté de cette boisson ignoble typique des pires beaufs et Emilie et moi avons torché la bouteille ... J'étais pétée à vingt deux heures, c'était vraiment, vraiment glauque, on s'est retrouvées, nous, les deux seules filles du groupe, à s'embrasser ( Dieu merci, pas à pleine bouche !! ) et à demander à toutes les autres personnes présentes ( des mecs, une moyenne d'âge de 22 ans, à tout casser ! ) si nous étions VRAIMENT des filles belles et cool ...

Le retour a été vraiment douloureux pour moi : je faisais un bad trip , une sorte de crise de manque de ma dope habituelle ( j'ai toujours pris un demi Lexo pour me détendre avant une soirée : du coup, je ne buvais pas pour éviter le carnage et je tenais super bien la route ) couplée d'une ivresse impossible ... On titubait dans la rue, je hurlais à Alexandre de ranger cette bouteille de rhum et de ne pas boire dans la rue parce que j'étais déjà fichée ( j'ai un peu déconné à l'âge de 15 ans, une histoire de CRS et de canette de bière atterissant sur un casque pendant une manif' ) et que mon père était venu me chercher en garde à vue en me trainant par les cheveux ( je les avais très, très longs à l'époque ... Pas encore coupés à la Louise Brooks ).

J'avais peur de me retrouver seule tout à coup,dans ce quartier totalement inconnu, mais en même temps, j'aurai voulu l'être et marcher tête haute malgré l'alcool et la tristesse, soudain ...
J'aurai voulu que les garçons aient la dignité de ne pas gueuler et accoster les passants, qu'A. arrête de chanter de la chanson française et que quelqu'un entende les trucs abjects qui me passaient par la tête : j'étais dans le Dahlia Noir de James Ellroy, j'allais finir découpée moi aussi, j'étais une vamp, noire, toute noire intérieur-extérieur ...
Mal être absolu, j'ai réussi à le surmonter quand je me suis rendue compte qu'Alexandre devenait vraiment emmerdant dans son ivresse et que les autres garçons ( ils me raccompagnaient chez moi ) marchaient loin devant car ils refusaient d'avoir à le supporter plus longtemps. Chris m'a même dit " Merde, Haslee, c'est ton mec, tu t'en charge ! "
Merci ...
Alors je l'ai attrapé par la manche en essayant de le faire taire ( échec lamentable ...) et j'ai continué à avancer en gardant les autres en vue .
A un moment, j'ai dérapé et je me suis affalée sur le trottoir, pile sur le pont au-dessus du fleuve, je me souviens avoir émis un truc qui ressemblais à un sanglot et j'ai cru pendant un instant qu'il faudrait un tractopelle pour me relever . Mais non, je me suis relevée, j'ai épousseté mon pantalon et on est repartis . Alexandre avait son rire sur-aigüe de quand il a bu, j'en pouvais plus, mais j'avais encore envie de chanter " Idées noires " de Lavilliers, je ne m'étais jamais trouvée aussi glauque ...

Finalement, les choses que je refoule ont toujours une résonance énorme sur mes actes conscients ...
Et je ne sais toujours pas écrire . A croire qu'il n'y a plus ni fluidité ni fluide tout court dans mes propos .

Je vais dormir une heure ou deux ...

On se souvient Massoud ...

7 avril 2008 à 17h56

Pourquoi penser histoire de l'Afghanistan aujourd'hui ?

Pourquoi penser héros alors que j'ai une rhinopharyngite à m'en arracher la gorge au cutter ?

Je sais pas ... Je l'ai toujours admiré, le commandant Massoud ... Un charisme à tomber à genoux devant, un homme attaché à son pays, à la liberté et à la fierté de ce pays et ... Je sais pas, vraiment pas ...

Il était beau en plus, le Lion du Panjshir, à côté Ernesto Che Guevara ressemblerait à un adolescent criblé d'acné ... ( Ok, ok, on ne juge pas un chef de guerre là-dessus ...)

Passons.

Semaine de m**** en fait : j'ai pas bossé : ni en cours, ni pour payer le loyer . Résultat, Maman m'a avancé l'argent ... La plaie ...

Vendredi matin, réveil chez Alexandre, la gorge sèche sans comprendre pourquoi : réaction immédiate d'Haslee-bien-inspirée : Ne plus rien fumer jusqu'à ce que ça passe !!

Tu parles . Le soir même, je me convulsais de fièvre pendant que mes potes faisaient la bringue chez moi . Enroulée dans ma couette ( sur laquelle j'ai vomi par la suite : oui, je suis glamour ! ) je les regardais de loin, de temps en temps l'un d'entre eux s'approchait pour savoir si ça allait. Enfin, Alexandre ou Laura parce que les autres n'en avaient rien à braire, j'aurais pu avoir les intestins à l'air, ça n'aurait pas provoqué plus de réactions .

Bref, tant bien que mal la soirée se conclue, tout le monde s'en va et commence alors ce que je qualifierais sans exagérer " le plus long week-end de ma vie ".

Pics de fièvre dès vendredi soir, impossible de déglutir et encore moins de manger ! Visage gonflé, rouge, yeux défaits , je suis restée sous ma couette, alternant les moments ou mon corps grelottais de froid sous la couette et pendant lesquels je tirais le lit jusqu'à ce qu'il soit contre le radiateur et les périodes où j'avais l'impression de vivre dans une étuve, j'arrachais alors mes vêtements et m'allongeais à plat ventre sur le carrelage pour trouver de la fraicheur .

Samedi soir, j'ai fini par appeler SOS médecin ( le cabinet médical près de chez moi étant fermé ) . Un mec moustachu est arrivé en milieu de soirée, m'a diagnostiqué une angine virale, vite fait bien fait, m'a prescrit du paracétamol pour faire tomber la fièvre et s'est barré en empochant 75 euros .
OUTCH .

A ce tarif, moi aussi je veux bien être médecin ambulant .

Bon . La nuit de samedi à dimanche n'a rien eu d'exceptionnel : j'arrivais à prendre le bon côté des choses : rien avalé depuis vendredi midi = diète = ventre plat . Mouais ... Le seul problème, c'est que je n'avais rien avalé DU TOUT : ni nourriture, ni eau, ni salive ... ( je me dégoûte quand j'écris ça ... )

C'est dimanche, quand j'ai tenté de faire plaisir à mon estomac que j'ai vomi sur ma couette. Pas eu le temps de courir jusqu'aux toilettes, une partie de mes gaufrettes au chocolat mâchées a atteri à l'endroit où je me trouvais . Ignoble.

Bon . Maintenant ça va mieux . La fièvre est tombée et j'ai revu un médecin, le mien cette fois, ce soir qui m'a dit que j'avais une rhino et pas une angine ( j'aime ces diagnostics ... ) . Dans deux jours ça sera fini, et j'ai même le droit de me goinfrer de glaces et de bonbons pour adoucir ma gorge .

Je suis soulagée . Ce soir je dois voir toute la bande autour d'un verre . Faites qu'ils ne m'entrainent pas à fumer ..., J'en crève d'envie mais ma gorge me brûle encore ...

La semaine s'annonce fatiguante ...

On the road again ...

17 avril 2008 à 15h44

Demain, dans le train, à nouveau ...

Ca me déprime de passer mes vacances comme ça. Dans un train, pour la majorité du temps .
C'est comme ça depuis que Mamine est partie vivre à l'autre bout du pays et surtout depuis que moi, je vis à la fois loin d'elle et de Pap' : les vacances, c'est du TGV, puisqu'il faut que je les voies tous les deux ...

La plaie .

Je suis encore malade : une piqûre d'araignée qui a dégénéré : j'ai des ganglions, de la fièvre et bien sûr, un mollet inhumain à force d'être rouge, enflé et purulent . A croire que je collectionne les infections . Depuis septembre, j'ai aligné très exactement trois gastros, deux angines, une bronchite, une otite, deux rhinopharyngites et maintenant " ça ". Il parait que c'est mon petit corps, pourtant robuste, de campagnarde qui a du mal avec l'air de la Grande Ville ...

Je me suis acheté une robe . J'aurais pas dû, c'est de la nourriture que je ne mangerai pas mais j'ai pas pu résister : j'en ai ras le bol de vivre continuellement avec les mêmes sapes vieillissantes et décolorées . Comme j'en ai ras le bol de manger au rabais alors que mon vieux fait ses courses deux fois par semaines et se permet de jeter la moitié des légumes qu'il achète parce que le frigo est trop plein . J'ai discuté avec Nastia, ma belle-mère ce matin. Une bonne demi-heure de téléphone, j'aime énormément partager mes opinions avec elle . Elle en est venue à me dire qu'il fallait que mon père fasse quelque chose, que c'était injuste . Elle propose deux cents euros de plus tous les mois : grosso-modo, de quoi vivre et non plus survivre, de quoi aussi ne plus regretter d'avoir un copain parce que je ne peux plus me " débrouiller" comme j'ai pu le faire auparavant . Pas sûr que Pap' accepte . Mais l'idée est lancée . On verra ça ce week end .

Je dois passer mon samedi soir avec Grégoire, mon grand frère . Il me manque tellement, lui aussi . Etrange comme même avec une grande différence d'âge, on peut s'entendre aussi bien . Moi qui ne suis pas famille du tout, j'ai conclu ma conversation téléphonique comme ça :

_" Eh, Greg !

_Ouaip ?

_ J'taime .

_ Moi aussi, j't'aime petit doryphore ! "

Vraiment bizarre ... Mais ça fait du bien ...
J'ai cours dans une heure, je vais commencer à envisager de me préparer ...

Ca aussi ça me les brise : j'ai envie de voyages, pas de stagner sur les bancs d'une école en espérant un diplôme ...

Ground Control to Major Tom

19 mai 2008 à 14h22

Drame de l'épiderme .
Moi qui n'avais jamais mais alors JAMAIS eu la moindre trace d'acné ou de boutons quelconques ( mis à part les lendemains de cuite intense ... ) , je me retrouve transformée en calculatrice multifonction.

Mercredi soir, retour de week end en famille et sortie-concert prévue de longue date avec Laura. J'enfile ma little black dress ( elle trônait dans mon placard depuis des lustres, je la contemplais sans oser l'enfiler plus d'un quart d'heure vu le prix qu'elle m'avait coûté à la douce époque où je pouvais me la permettre ...), je me rends compte qu'elle me fait des nichons d'enfer, me voilà ravie .
Moment du maquillage, je déglutis bruyamment : ma peau est toute biscornue : pas vraiment des boutons, plutôt une distorsion des pores un peu comme si c'était Tchernobyl à l'interieur .

Les jours ont passé : c'est de pire en pire . Il a fallu en plus que je dorme toutes fenêtres ouvertes ces derniers temps, je me suis donc fait dévorer par les moustiques qui font leur grand come back depuis qu'il fait presque chaud. Dévorée jusque sur le front . Jusque sur les cuisses .
J'ai contemplé ma plaquette de pilules pendant un bon quart d'heure en me demandant s'il fallait que je lui colle la responsabilité de mes pores dilatées sur le dos. J'ai décidé que oui .
Plutôt que de renoncer à la margarita .

Donc, je me gratte tous les membres et j'ai l'air d'un agrume . Et en plus, j'ai du mal à me défaire de cette sensation de " j'ai envie de rien" consécutive à un week end agité et riche en évènements.
Le printemps ne pouvait pas mieux commencer .

Alexandre m'a quittée . Enfin, on s'est quittés. Lui a appris que je l'avais trompé ( je voulais JUSTE voir si c'était mieux ailleurs !! La vérité : oui . ) et moi je ne supportais plus de l'avoir continuellement chez moi, dans mes pattes, bourré et agressif.

Tout le monde est content/soulagé .

Je ne crois plus en la beauté d'une histoire d'amour , je n'y croyais déjà pas des masses avant ... Maintenant, j'en reviens à ce que j'aurais toujours dû faire : Vivre et laisser vivre . Aller où bon me semble, tant que je me souviens de mon adresse et de mon prénom.

Je reprends des cachets parce que dormir sans est véritablement impossible, le médecin de ma mère m'a, en plus, préscrit des anti-stress . Inefficaces au possible . Mais, comme dirait Arno : "j'suis le roi du monde" , puisque " la vie, c'est une partouze ".

If I can help you, Just let me know !

25 mai 2008 à 21h16

Putain .

J'ai peut-être enfin un début d'explication à mes échecs sentimentaux répétés . Ca serait bien le premier début d'explication à quoi que ce soit que j'entrevois ...

Hier, j'ai passé la soirée avec Laura . Je pensais qu'elle me faisais plus ou moins la gueule depuis que je lui ai annoncé que j'arrêtais les cours . Que je n'avais pas envie de poursuivre dans cette voie, enfin si mais pas comme ça . Au fond, j'ai juste voulu tout arrêter parce que je n'avais pas envie de recroiser Alexandre et tous les autres après ma rupture . Faut dire que ça s'est pas fait dans la dentelle non plus ...

Le mercredi des faits, j'avais commencé à boire avec Sébastien, un pote de la fac, chez moi, alors qu'Alex était parti faire des courses . Il est revenu et on s'est engueulés pour une raison très conne, notamment parce que je ne voulais pas l'accompagner à une soirée chez son ex ...

A la place, je suis sortie manger un kebab avec Sébastien, alors que d'autres potes nous attendaient je sais plus où ( je l'ai jamais su en fait ... ). Mon portable était resté sur la table du séjour et alors que Laura venait de nous rejoindre au snack, son téléphone sonne : Alexandre m'annonçant ( depuis mon portable ! ) qu'il est tombé sur une conversation MSN le concernant . Qu'il sait tout, qu'il me quitte . Je lui ai raccroché au nez et j'ai poussé une sorte de hurlement ... A ce moment là, avec la moitié d'une bouteille de rhum dans le sang, j'avais cru comprendre qu'il savait que j'avais fait la pute . Alors j'ai tout avoué à Laura, devant Sébastien et un mec que je connaissais pas . Puis j'ai répété la même chose à Alexandre, quelques minutes plus tard, en pleine rue . Il m'a rendu mes clés et mon portable, j'ai voulu m'en aller mais il voulait plus d'explications . En fait, il avait juste ( oui, juste ) découvert que je l'avais trompé . L'air de rien, maintenant, je trouve ça cocasse .
Je suis rentrée chez moi en titubant sur mes talons, j'ai ingurgité un tas de pilules multicolores ( il devait y avoir dedans des décontractants musculaires et des somnifères ) et trois verres de rhum supplémentaires en écoutant AC/DC à plein volume .
Evidemment, mon histoire de prostitution, relatée avec trop d'alcool dans le sang, est passée pour de la mythomanie auprès de toutes les personnes à qui Alexandre l'a racontée dans sa volonté de théâtraliser la situation . Je dis bien TOUTES ( exceptée Laura ) ce qui fait qu'à l'heure actuelle, tous les gens qui faisaient partie de mon groupe d'amis me prennent pour une névrosée qui cherchait à se justifier . Ben tiens ! A la limite, avoir trompé Alex avec un type mieux que lui, j'en suis fière . Avoir tapiné pour payer mon loyer, beaucoup moins .

De toute évidence, ça a nettement refroidi mes rapports avec eux. Les derniers cours auxquels j'ai assistés se sont déroulés dans un silence quasi religieux . Depuis, je les ai fuis comme la peste . Quitte à passer mes samedis soirs seule devant des séries et un bol de chips . De toute façons, j'avais besoin de prendre du recul, et je pensais sérieusement à rompre avec Alex, notamment parce qu'on avait pas le même rythme de vie : Lui toujours dehors, toujours entouré, moi avec mon besoin éperdu d'être seule et de réfléchir , et j'en passe ...

Pour couronner le tout, faut avouer qu'en ayant bu, il avait vite fait de se transformer en mec violent, j'en ai eu deux exemples qui, à force de me rappeler mon père m'ont grandement ouvert les yeux .

C'est là-dessus qu'on est revenues hier en discutant avec Laura . Là dessus et sur mon incompétence globale à entretenir une raltion de couple . Elle m'a démontré mathématiquement ou presque que j'étais une sorte de goujat au féminin . Que même si je m'en dissimule, j'aime collectionner les aventures et que tout dans mon comportement laisse entendre que je traiterais n'importe quel type comme une serpillère .

Ah . Donc, le problème vient de moi . Penser que ce sont tous des mufles serait alors une réaction spontanée de défense / de paranoïa . Ca ouvre de nouvelles possibilités .
J'ai alors entamé une sorte d'analyse personnelle .
Je fume en me foutant d'enfumer les gens autour de moi . Je gueule aux gens que je les " encule " au moindre emmerdements . Je dis " emmerdement" au lieu de dire " ennui" . Je porte des décolletés qui disent " Venez vite me voir, je n'attends que vous" même si je n'attends personne . Je couche et je ne rappelle pas le lendemain . Quand j'ai bu, je couche avec n'importe qui . Il m'est déjà arrivé de foutre le camp avant que le mec à côté de moi ne se réveille . Je parle fort et j'aime me faire remarquer . Je me repais de tous les compliments, même graveleux .

Bon . Verdict :

Je bois comme un homme .

Je baise comme un homme .

Je parle comme un homme .

Je me comporte comme un beauf .

Merde .

Au moins, j'ai une paire de seins . Et j'ai un minimum de culture .
Ah, et je suis mignonne, deux inconnus dans la rue me l'ont confirmé tout à l'heure .

Le problème, c'est que j'ai une sensibilité de nana ...

Putain, mais qu'est ce que je vais faire de moi ?!

I'm gonna stay at Heartbreak Hotel.

13 juin 2008 à 1h04

Mais quel bordel, putain, quel bordel !

Non .

J'avais dit que j'arrêtais avec le langage ordurier . On reprend :

Grand Dieu, Que se passe-t-il ici ?!

Absente de la Grande Ville pendant deux loooongues semaines pour prendre des vacances chez Maman, je redécouvre ce soir la joie de ne plus avoir d'amis ici et de passer des soirées vides de sens enfermée dans mon appart' à fumer clope sur clope en me demandant ce que je fous là .

Infernales, les deux semaines . De la pluie, continuellement . Sauf le dernier jour, évidemment . Et puis mes nerfs, mes p*****s de nerfs qui ont craqué régulièrement . Résultat : des crises de larmes, des crises sur la balance en constatant que se défouler sur le chocolat praliné peut causer du tort, des crises devant le miroir parce qu'un insecte inconnu au bataillon m'a dévoré le visage, des crises parce que je ne dors pas, alors la télé jusqu'à 4h du mat', Maman qui pète un plomb parce que je fais n'importe quoi .

Me suis soûlée chez des amis de mes parents. J'ai gardée la bouteille de Gewurtz à côté de moi tout le repas, personne n'a osé la toucher . Ca cumulé aux quatre pastis de l'apéro, ça m'a retournée . J'ai ronflé dans la voiture .

Le lendemain, avec une gueule de bois magistrale, rendez-vous avec mon futur patron, un autre ami de Mamine qui doit me mouler dans du plâtre . Et je déconne pas .
Il sculpte le granit, mais il fait aussi des moulages en plâtre peints assez somptueux .
Ca a commencé par mes mains . Il en est tombé fou amoureux . Il les lui fallait . Bon, ben il a moulé mes mains, pourquoi pas .

Mais maintenant, il voudrait mouler le reste : il lui faut un nouveau modèle de buste .

Ah.

Bon, c'est flatteur quand même . Me dire que mes seins vont finir chez des gens qui auront payé pour les avoir à demeure dans leur salon, y a pire . C'est plutôt marrant comme idée . Je me demande ce que va en penser Grégoire ... Normalement, il devrait se marrer et en demander un exemplaire pour pouvoir dire à ses potes " Regardez, c'est les nichons de ma frangine sur la console dans l'entrée !!! " .

De toutes façons, ce type ( le sculpteur, pas Greg ) est probablement alcoolique . Et puis, ça sentait le joint chez lui . Je ne te félicite pas, Maman, pour tes fréquentations soixante-huitardes .

En parlant de Greg, j'ai trouvé des photos de lui plus jeune . De lui et de Gabriel, mon autre frère . Alors, j'ai regardé Maman, et je me suis demandée comment elle avait fait pour faire trois enfants aussi différents les uns des autres .
Greg et moi, même gabarit : pas très grands, musclé pour sa part, moi, plus en " formes " . Pour le reste ... Il a des yeux d'un bleu profond, j'ai un type sémite prononcé mais avec des cheveux raides, Dieu merci .
Gabriel n'a aucun rapport avec nous, physiquement : C'est une grande endive aux yeux petit pois et au nez busqué. Il est aussi brun que Greg est blond . Enfin, il était comme ça la dernière fois que je l'ai vu ... Cinq ans, déjà ...


J'ai fini par trouver des explications à ses disparités . Non, Maman n'en a conçu aucun avec le facteur ou un colporteur quelconque . Greg ressemble Grand-Mère, Juive Allemande, blonde aux yeux clairs . Gabriel ressemble à son père comme deux gouttes d'eau .
Quant à moi, en bonne benjamine, j'ai pris ce dont personne ne voulait . Les cheveux de Maman, les yeux, le nez et le front de Grand-Père, les grands pieds de Grand-Mère et la bouche de mon père histoire de pouvoir dire que je lui ressemble .

C'est disparate comme photo de famille . A croire qu'on nous a tous adoptés .

Why don't you have wings to fly with, like the swallow so proud and free ?

14 juin 2008 à 23h32

Il m'a pris l'envie d'écrire un article qui parlerait d'ELLE .
La soprano folk, celle qui m'a accompagnée depuis ma plus petite enfance . Mamine chantait "Farewell Angelina", un peu faux parfois, quand j'étais toute môme ... Quelques CD à la maison, mais moi je trouvais ça tartignole, les voix qui montent, alors je l'ai mise de côté pendant longtemps .
J'avais quelque chose comme treize ans, l'époque où je rêvais, comme toutes les filles de mon âge, de devenir chanteuse, quand un jour, après un repas avec de vieux amis de mes parents, on a fait un tour de table de chansons qu'on connaissait et qu'on aimait . Tout le monde fredonnait tour à tour, je crois qu'il étaient tous un peu pompettes .
Je venais de chanter un truc débile que j'ai oublié depuis quand un type sans âge, un Néerlandais aux longs cheveux gris, m'a dit " Tu as une voix qui me rappelle Joan Baez ." Alors, j'ai chanté " Here's to you" . Mon heure de gloire !

Après cet épisode, j'ai farfouillé dans le garage où mon père avait entassé les affaires que Maman avait laissées en quittant la maison et j'ai retrouvé des vinyles et les CD qui me gonflaient quand j'étais petite . En les réécoutant, des souvenirs sont revenus par vagues et la chaleur douce de sa voix m'a fait venir les larmes aux yeux .

Depuis, elle ne m'a plus quittée . On ne la voit plus guère dans les médias et faut dire qu'elle a rien pour attirer la curiosité . Elle a aujourd'hui l'allure d'une dame comme il faut mais sa voix reste toujours aussi bouleversante qu'à ses 19 ans .

Je joue un peu de guitare, très peu mais juste assez pour m'exhiber un peu à la fin d'une soirée chez des amis . J'ai la vieille sèche que mon frère avait reléguée dans un coin quand il est entré en école d'ingé et chanter Joan Baez, c'est une espèce d'honneur pour moi .
Etrangement, j'ai jamais entendu personne en dire du mal . Certains potes m'ont dit " Ouais, bof, c'est pas mon style " mais elle ne suscite pas la controverse . On la respecte sans même connaitre vraiment ce qu'elle a fait . ( Je mets ici de côté Alexandre qui croyait que c'était un homme et qui a ricané parce que " Baez " évoquait pour lui autre chose que de la musique : à y réfléchir, ce mec est un crétin .)

J'espère pouvoir continuer longtemps à avoir le regard embué en entendant " Donna Donna " . Mon grand regret de l'année aura été de ne pas avoir de place pour un de ses concerts cet été ....

Everybody's got a Hungry Heart

25 juin 2008 à 9h49

Oh p***** , ce réveil a été sacrément difficile ...

Comme tous les réveils depuis que je suis là d'ailleurs : Il y a du soleil, des oiseaux dans les arbres près du balcon, des gens qui parlent Hébreu ... Et surtout un enfant de deux ans qui n'a pas encore touuut à fait compris qu'on ne se jette pas sur la porte des gens à 7h du mat' en hurlant leur prénom . Bienvenue chez mes parents !!

Mais pour une fois, je ne suis pas de si mauvaise humeur ... Hier soir, pour la première fois depuis mon arrivée ici, j'ai mis les pieds dehors .
Et j'ai bien fait . Il m'a rejointe une heure plus tard, on se connait depuis quelques mois seulement, mais à chaque fois c'est pareil : célibataire ou pas, le temps que je passe avec lui, c'est de la tendresse, de la douceur, de la sensualité et un poil d'originalité .

Après avoir bu un verre sur la côte, je ne sais plus lequel de nous deux a lancé l'idée d'aller se baigner . Aucun de nous n'avait de maillot et il était déjà 21h45, mais quelle importance ?

Alors on y est allés . J'ai nagé nue sur une plage déserte . Enfin, c'est ce que je croyais avant que la fenêtre de la maison juste au-dessus ne s'éclaire . Mais peu importe l'eau était noire et brillante , c'était mon premier bain de minuit, je recommencerai n'importe quand, je me suis couchée avec encore des algues collées au mollets et c'était magique . A y réfléchir, ce que je ressens pour Lui est complètement ... Etrange . Ca me surprend . Je ne sais pas ce qu'il pense, lui mais je crois que c'est ce qui m'attire : pas d'engagement . Mais je m'attache à lui, je le sais . Parce que sur MSN, quand il se connecte ( et que moi aussi, ce qui est encore assez rare ), j'attends avec impatience qu'il vienne me parler . Parce que j'ai envie de lui envoyer des textos à tout bout de champ . Parce que hier, je ne voulais pas que ça se finisse . Parce que, je crois j'aimerais bien recommencer à croire à quelque chose .

Alexandre, c'était de la foutaise . Je le savais depuis le départ . Un brave garçon, encore jeune dans sa tête et certainement pas apte à comprendre qui je suis . Laura a eu cette phrase qui m'a fait me demander ce qu'on pouvait penser de moi : " Il n'aurait jamais sur saisir toutes tes facettes " .
Ouaip . Pour une fois, j'aimerai bien qu'on me comprenne . En fait, la personne idéale pour ça serait quelqu'un qui me fasse rire avec des blagues un peu vaseuses et des retournements à la Desproges . Mais qui sache d'instinct que si je fais des vannes atroces sur ma religion et ses croyants, personne n'est autorisé à faire de même ( A moins qu'on partage notre religion ) . Je voudrais quelqu'un qui comprenne que je parle parfois comme un camionneur mais que ma sensibilité aux belles choses est intacte . Et je suis quelqu'un de fragile . Même si j'ai un corps solide et que je donne l'impression que rien ne m'atteint . C'est faux . La plupart des choses m'atteignent de plein fouet . Seulement, je le dis pas .

There are times ...

29 juin 2008 à 23h13

Avant dernier jour . Ou dernier . J'en sais rien .

Ici, les jours sont tous les mêmes . Rythmés par la vie de Petit Frère que l'on semble prendre pour la 8 ème merveille du monde .

Dire que je m'endors autour de 4h du mat' pour me réveiller avant 7 h à cause de Marmot qui hurle à tout va . Ben tiens .

Peu ou pas de sorties . Nicolas, vendredi. Mon presque frère, ma moitié . Il est si loin maintenant, le retrouver c'est respirer à nouveau . Mais depuis, plus rien .

J'ai du déconner avec pilule, je crois que j'ai oublié d'arrêter à la fin de la plaquette . Tant pis . Je suis déjà grasse ( dixit Nastia, belle-mère-cash ), j'ai une peau ravagée depuis quelques jours, au point où j'en suis, un peu plus ou un peu moins d'hormones ...

De toutes façons, tout le monde me plante ici ou là . Les amis qu'on doit voir, qui ne sont finalement pas là, même Laura en visite dans le coin n'a pas trouvé une heure en une semaine . J'ai vécu enfermée dans cette maison, dans cette chambre devant mon ordi .

Sauf que depuis mercredi, à la façon Bridget Jones, j'attends un signe de vie de Lui . Je guette MSN, je suis connectée en permanence . A part mercredi où il s'est connecté brievement pour me faire un compliment à la limite du graveleux, plus de nouvelles . Il a répondu à mon texto : tout aussi bref . Alors, j'ai lâché l'affaire , j'ai continué comme d'habitude .Du moins en apparences . Connexion " hors ligne ", comme d'hab . Pas de textos, pas d'appel, rien. Très, très fière de moi .

Et ce soir ... Laura est sur son Île depuis quelques jours, j'ai donc fini par me connecter " en ligne " pour discuter un poil avec elle . Et il surgit . Même pas vu arriver !

Il me balance des plans à la con pour se voir demain . Au milieu d'une foule de gens . Merde . Je suis pas bien en ce moment, personne n'a encore compris que je tenais à coup de Lexo et/ou d'alcool ?! J'angoisse les nouvelles rencontres, je voulais le voir seul . Alors je l'ai coupé : " Demain, je rentre dans la Grande Ville " .
C'est faux . Je rentre mardi .

Il me dit qu'il a une autre idée, qu'il va m'appeler dans une heure .
J'ai été assez sèche . Je ne veux pas qu'il sache croie que j'ai des sentiments pour lui . Pourquoi ?! Hé ben parce que ... Bon Dieu, c'est comme ça . J'ai un corps chaud et un coeur froid . C'est très bien que tout le monde le pense . Moi, ça m'évite des blessures inutiles, j'ai déjà donné merci ! Et les autres m'évitent ce qui me convient tout aussi bien .

Bon, parfois je pleure un peu mais ça passe vite . Hop, un gin tonic pour effacer tout ça .

Putain, j'ai même pas 25 ans et je ressemble à Sue Ellen .

IL n'appelle pas . Déjà deux heures . IL appellera pas, hein ?!

Allez, on le sait toutes qu'ils rappellent pas quand on veut qu'ils rappellent . Au mieux, on reçoit un texto d'excuses vaseuses et inutiles . Qui coince notre fierté en travers de notre gorge .

A 23h15, j'abandonne .

J'ai envie de m'en griller une . Cette nuit, j'ai rêvé que je courais après un paquet de Camel qui avait des jambes . Sûrement une allégorie de mon manque de nicotine depuis dimanche dernier . Cela-dit, je ne fume pas des Camel ... Etrange .

Je veux dire, s'il avait appelé je le saurais : y a pas de problèmes de réseau ici . J'ai vérifié à l'instant . Qu'est ce qu'il peut être entrain de faire ... ( Note Perso : Mettre Imagination en vacances . )

J'écoute Supertramp . L'un de mes groupes fétiches . Il y a du Supertramp partout dans ma vie depuis 2 ans . Des révisions sur " Dreamer " . Des réveils avec " It's raining again " . Des clopes fumées et refumées en rêvassant sur " Hide in your shell " . Des attentes interminables avec " Don't leave me now " . Le métro aux heures de pointes et " Rudy " dans l'ipod .
Disons pour résumer que ma vie d'étudiante s'est faite sur Supertramp . Et les Stones, aussi .

23h03 . Je vais écouter Bruce Springsteen . Et me coucher . Tant pis pour moi lui

Il faudrait que j'arrête de me torturer avec ce genre de trucs et que je me concentre sur plan de carrière encore inexistant . On s'en fout, hein ?

Pourquoi il appelle pas ? PourquoiPouquoiPourquoiPourquoiPourquoi ??!

Merde.

Ca m'a gonflée, je vais dormir .

OOOooH ! Un texto !

Non, c'est une annulation de journée plage pour demain . Décidément, pourquoi je suis encore là, moi ?!

Bonne nuit, le monde .

On m'appelait " Baby- doll" ...

12 juillet 2008 à 0h00

Pour qui je me prends, hein ?!

Sans surprise, je me retrouve seule encore, pour toutes ces vacances . Je réalise quoi ? 

Que Laura est loin et que je n'ai personne d'autre . J'ai tenu tous les gens qui sont passés dans ma vie à une distance respectable . Suffisamment près pour qu'on me voit . Suffisamment loin pour qu'on ne tienne pas à moi . Alors quoi ? Alors quand mon téléphone sonne, c'est Mamine .
Ou Laura .

Personne d'autre .

" Au secours, j'ai besoin d'amour " .

Ca serait ça ? Je vis dans mon monde à part, à moi.  Là où personne ne peut me rejoindre . 

Ici, c'est à la fois immense et minuscule . Je suis tous les personnages que je veux . Idole sur le retour, anonyme alcoolique, hippy dégueulasse, starlette rétro, artiste dégagée ...

Seule .

Personne ne croirait que soudain, après une bonne année à folâtrer, à m'exhiber, à monter mes barricades qui disent " Jouissons sans entraves ! " et rien d'autre, je ne me contente plus . Ou que je m'en dé-contente . Je sais pas exactement comment s'est engagé ce processus . Simplement, avant de faire n'importe quoi de mon corps, quand je croyais encore au mot "espoir", je réussissais certaines choses . Maintenant, tout foire . Je ne sais plus m'investir, je ne crois tellement plus en rien que j'ai plus de but . L' imagination au rebut depuis que j'ai découvert mes jambes . Abandonner mon éternel jean n'a pas été signe de bonne fortune . Me prendre pour Liz Taylor non plus . Et pourtant, je peux plus arrêter . Vivre autrement, maintenant, me paraît désuet . Comme si je vivais l'aventure moderne, que le reste était ringard . Emilie, en mars, m'a dit qu'elle admirait ma liberté . Liberté ? Laquelle ? Quand on s'enferme dans l'image qu'on donne de soi, et qu'on n'existe plus que par ça, est-on réellement libre ? On a l'air libre . On ne l'est pas . On marche avec deux poids aux chevilles .

Je lui ai dit que j'allais faire un tour pour m'aérer . Tu parle . Mon tour s'arrêtera à la salle de bain .

So lonely, So lonely, So lonely ...

19 juillet 2008 à 0h35

Surtout l'éviter .

Distance, distance, distance, distance .

C'est malsain ce que je fais en ce moment. Je sais qu'Il se connecte essentiellement le soir, très tard . A des heures où je ne dors jamais mais où en général, je fais semblant d'essayer, je bouquine sous la couette, par exemple .

La, depuis une semaine, j'attends de voir son pseudo sur MSN .

Et il sait que je serai là .

Et Il commence à me prendre en pitié .

Avec mon délire d'adopter un chaton ( je vais le chercher lundi ) et mon éternelle solitude . Je ne veux pas qu'Il ait pitié de moi, putain .
Il en sait déjà trop sur tout ce que j'ai fait de ma vie . Alors distance, distance, distance . Il ne me verra pas ce soir . Je veux pas Lui parler ce soir .

Il rencontre d'autres nanas en ce moment, je le sais, je suis son amante occasionnelle, jolie, sexy, toujours un peu froissée, le regard trouble, qui sent CC ( Chanel et cigarettes dixit mon frère à propos de l'odeur que je dégage ) et qui tient compagnie . JE NE SUIS PAS UNE DEMOISELLE DE COMPAGNIE !! Et j'ai déjà été " occasionnelle ", merci .

Je l'ai pas évité . Je me dégoute . Je suis entrain de lui parler .

T'es conne , Haslee.

Putain d'enc*** !!!!

28 juillet 2008 à 0h49

Bon .

Bon, bon, bon .

Calmes-toi, petite Juive, un homme, c'est un homme pas vrai ?!

En plus celui-là ronflait et votait à droite . Non mais vraiment !

Yen a plein d'autres, tiens, celui-là, le serveur du resto du coin . Il est mignon et je crois que je lui déplais pas .

En fait, il a l'air gay . Je suis sûre qu'il est gay . Alors que l'Autre ... Hmmm ... Ca, non, il est pas gay .

Ca fait quatre jours que je me demande ce que j'ai fait pour qu'il disparaisse comme ça, pfiouf, d'un coup . Plus sur MSN . J'avoue avoir pensé pendant .... 1/4 d'heure qu'il était peut-être mort . Ca peut arriver à n'importe qui .

Jusqu'au moment où j'ai eu l'idée de vérifier sur ce forum où il était toujours fourré . Bingo . Il était connecté au moment même où je suis allée jeter un oeil .

Enculé .

Enculé, enculé, enculé, enculé .

Il m'évite . J'en suis persuadée . Enfin, de toutes façons, c'est évident .
La question, c'est plutôt "pourquoi ?" . Il ne me semble pas avoir été envahissante .

Enfin, j'ai même étudié les historiques de conversations MSN, neuf fois sur 10 c'est lui qui venait me taper la tchatche . Il s'est peut-être trouvé une nana . Ouais, mais je vois pas pourquoi me jeter comme un vieux Kleenex : dans tous les cas, je pouvais rester son " amie ", voire plus, il sait très bien que lui dans mon lit, je ne suis plus la même . Il sait aussi que je ne fuis pas les conversations, même glissantes, sauf quand elles parlent de sentiments, parce que j'y comprends rien . Pire que les maths .

Ouais . Et là, selon Laura, on touche le coeur du problème : PEUT-ÊTRE qu'il voulait me parler de sentiments . Des siens . Ou de ceux que je pourrais éprouver . Que j'ai pu laisser croire que j'éprouvais mais tout en niant que je les éprouvais . OOOooh putain ... Evidemment, si c'est ça, j'ai tout gâché . Les deux pieds dans le plat, et la tête ( alouette ) . On me conseille de laisser filer . J'en trouverai d'autres... Oui, j'en trouverai d'autres, c'est sûr . Mais, hmmmm, j'ai pas envie d'en trouver un autre, là, tout de suite : j'ai envie de savoir pourquoi tout ce bordel . Donc, j'attends encore un jour ou deux avant de lui envoyer un texto pour savoir s'il est mort de la syphilis ou si, simplement, il cherche à m'éviter .

Pour une fois je ne serai pas saoule . Et pour une fois, j'aurai peut-être la vérité .

Et si je le faisais maintenant ?!

D'autant que ma connexion à MSN est plus que foireuse aujourd'hui ... Pas marché de la soirée ... Ouais, je sais, c'est pas un prétexte, mais j'essaie de trouver du courage quelque part ...

En réalité je suis terrorisée à l'idée qu'il ne veuille même plus entendre parler de moi ....

Please to meet you !

31 juillet 2008 à 1h23

Décidément, rien ne se passe comme je pourrais le prévoir ...

Mes ennuis financiers s'enlisent, à croire que j'en sortirai jamais, mais au fond, je finirais presque par m'y faire . Jusqu'à ce que je sois capable de gagner de l'argent honnêtement, je serai à la dèche . Pas compliqué comme leçon ...

L'Autre a fait une réapparition, cet aprem' alors que j'essayais de dompter mes cheveux encore humides . Du coup, ils sont restés à pendouiller comme ils étaient . Il parait qu'il a eu une panne MSN etc ... Je sais même pas si je le crois, je crois que je m'en fous et que je voulais juste qu'il revienne . Laura dit que je joue avec la plupart des gens comme un chat avec des souris : quand j'en ai marre, je les bouffe et je retourne me coucher . Je ne sais pas si elle a raison, mais en tous cas, c'est vrai que ça s'appliquerait bien à la situation : Je me fiche des raisons de son absence, je voulais juste qu'il revienne. Je suis peut-être pas si prête que ça à mener une vie rangée . Peut-être que je m'en fous un peu qu'on ait une histoire sérieuse . Peut-être bien que je suis un peu comme une chatte de salon trop bien nourrie qui joue avec le premier mulot venu .

Donc il est revenu dans mon petit monde biscornu . Bon . Maintenant, reste à savoir si primo il va y rester, secundo ce qu'on va faire . On verra bien !

Pour finir ma soirée en beauté ( j'ai étrangement été de bonne humeur toute la journée ), j'ai trouvé que je pouvais très bien me coiffer comme Faye Dunaway dans Bonnie and Clyde, je suis contente de moi .

Your skin has turn to white ...

1 novembre 2008 à 23h11

Oh Putain, dites-donc, j'en ai laissé filer du temps ...

Alors voilà, pour les rares qui suivent mes aventures, je tenais à m'excuser : J'ai même pas eu envie de m'attarder sur le net, avachie sur mon canapé et sans soutif, comme je le faisais avant .
L'été a un poil bouleversé tout ça .

Y a d'abord eu juillet et ses doutes, l'Autre qui me filait entre les doigts, ma vie qui partait en sucette et blablabla . Bref, un matin, j'ai rempli un sac de fringues et pris mon chat sous le bras pour rejoindre ma famille à la campagne . Ma famille se résumant à ma mère et à Greg, le seul de mes frères en âge de me parler et qui le fasse .
Pas une seconde, j'ai eu la jugeotte de penser que si Grégoire l'amoureux de l'océan prévoyait de rester plus d'un mois dans un bled qui ne possède même pas un ruisseau, c'est que ça cachait quelque chose . Quelque chose de louche .


Non, le 6 août, Haslee avait la mèche dans l'oeil, un mini short et le visage fermé .

Mon dernier client en juillet m'avait rappelé que " escort" signifie bel et bien "pute ", et j'étais rentrée chez moi en pleurant de colère et de fatigue . Depuis plus un rond dans les poches, je trainais ma vingtaine entre le bureau de tabac du quartier et mon lit .

Bref, Greg et ses soucis avec le premier mari de Maman

( accessoirement, son père, j'ai des problèmes de compréhension avec la multitude des liens de sang dans ma famille ... ), Maman et ses soucis naturels, moi et mon impression que tout m'avait explosé au visage, honnêtement, je ne cacherais à personne que c'était loin d'être l'ambiance d'un bal musette .

Alors un soir, Haslee, petite Princesse qu'elle a toujours été, qu'elle s'est toujours cru, celle qui ne sort jamais sans maquillage et qui a toujours dans son sac un mouchoir en dentelle parfumé pour traverser les endroits malodorants en continuant à croire qu'elle est dans son palais , a avalé le tube de Lexomil qui, lui aussi est toujours rangé dans une petite poche secrète de son sac .

Alors, là, faut que je vous raconte, parce que ça avait quelque chose de romanesque . J'avais mis ma plus belle robe, le matin même, une grande robe longe colorée, avec de grandes fleurs qui semblent dessinées à l'aquarelle . De la dentelle blanche sur le décolleté et un simple ruban qui la tient attachée autour du cou . Magnifique, je vous dis . Je l'avais mise pour aller faire les courses et montrer aux paysans du cru que j'étais ... Pas comme eux .

Alors, voilà, j'ai mis de la poudre sur mon visage, et je me trouvais vraiment belle et tragique devant le miroir : plus rien d'autre qu'un teint parfait . J'ai tiré mes cheveux ( trop longs ) en chignon serré et j'ai pris les cachets . Deux par deux Sauf le dernier parce qu'ils étaient en nombre impair .

Et je suis redescendue sur la terrasse, dehors, là où tout le monde prenait l'apéritif . J'ai bu deux verres de blanc, je revois mes doigts sur le verre, va savoir pourquoi, ongles peints en rosé sur l'or du liquide . Fantastique . Ma tête tournait, Greg a demandé ce qui n'allait pas et je l'ai regardé en disant : " Je me suicide " .

Après, il parait que ça a été la panique, mais je m'en souviens plus, Greg m'empêchait de m'endormir mais j'étais quand même plus là .Maman a voulu appeler une ambulance puis a finalement décidé qu'on irait plus vite à l'hôpital en voiture . Elle me parlait pendant que j'essayais de partir en regardant par la fenêtre. C'était vert, la campagne, j'aimais ça . Je voulais pas mourir dans mon studio minable dans une grande ville. La campagne, c'était magique pour un départ .

A l'hôpital, Maman a appelé des gens qui m'ont sortie de la voiture ( à partir de là, c'est ce qu'on m'a raconté, tout est brouillé dans mon esprit, un peu comme Canal + quand c'est pas décrypté ), on m'a allongée sur une sorte de lit et je voulais pas lâcher mon portable. Laura m'a appelée, comme un soir sur deux à 20h30, et je me rappelle avoir pris l'appel et avoir dit très calmement, " Lo, je peux pas te parler maintenant, je suis avec du monde " . Une infirmière m'a dit qu'elle trouvait ma robe très jolie, je crois que c'était pour que je reste éveillée et Maman m'a dit plus tard que j'avais répondu " Oui, je la trouve très belle aussi " .

Plus triste, j'ai appelé l'Autre pour lui dire au revoir, mais il a pas répondu . Je crois qu'on attendait que le médecin vienne m'examiner, je me suis endormie pour de bon, j'étais tellement bien ...

Le réveil a été douloureux, j'étais seule, une aiguille plantée dans la main dans une salle qui sentait la mémé et j'avais mal, tellement mal à la main, cette putain de perfusion me faisait un mal de chien . Deux infirmiers ont remarquée que j'étais réveillée, ils ont voulu m'aider à enfiler une chemise qui cachait autre chose que mon nombril, mais je leur ai demandé de se retourner pendant que je le faisais . Ils on rigolé, mais ils m'ont laissée m'emmitoufler comme je pouvais avant de me coller sous une douche chaude .

Maman était là quand je suis sortie, ses yeux étaient tellement cernés que pour la première fois j'ai eu mal pour ceux que j'avais voulu laisser . J'étais assise sur mon lit en fer avec ma perfusion qui foutait le camp et me faisait de plus en plus mal, et elle n'a rien dit, n'a pas posé de questions, elle m'avait juste apporté des affaires propres et mon flacon de parfum . Elle m'a aidée à m'habiller, j'étais entrée princesse, je ressortais nana normale, avec un jean et un t-shirt avec un passage chez le psychiatre dont je ne me souviens plus . Je me rappelle avoir refusé de faire une cure d'un mois à l'hôpital, j'ai dit que j'avais du travail mais j'ai pas voulu dire quoi . Ensuite, on est parties, il tombait des cordes et je me suis endormie dans la voiture . Maman pleurait . Moi j'avais les yeux secs et je sais maintenant que j'osais pas me dire " Ce n'est que partie remise " .

Le soir, on m'a mis un Effexor et un Imovane dans la bouche, Greg m'a bordée et Maman a caché le Lexo .

J'ai perdu 10 kilos, pris régulièrement mes antidépresseurs mais à la fin de la plaquette d'Imovane, j'ai recommencé à plus pouvoir dormir . Maman me faisait boire du tilleul, je faisais pipi 5 fois par nuit .

L'été est passé, ça va faire quatre mois, bientôt que j'ai essayé de prendre la fuite comme je pouvais . Ma jolie robe de princesse morte est trop grande, beaucoup trop grande, je pèse 49 kg au lieu de 58 et personne de mon entourage amical ne sait ce qu'il s'est passé . Maintenant, je m'enroule dans mon nouveau manteau en laine beige, je serre mon foulard en soie et je me raccroche à ses putains de babioles en provenance de mon carnet de chèques qui ne veulent rien dire mais qui me rassurent . Romain m'a tourné autour, j'ai cédé, ça fait même pas deux semaines, déjà il s'éloigne, mais avec deux Xanax et le Lexo qu'on m'a re-préscrit ( c'est con, un médecin, n'est ce pas ? ) j'y pense même pas . Je lis " Le Spleen de Paris" en ce moment, hier soir, j'étais si bien, avec Baudelaire, une Lucky et Cat Stevens dans les oreilles .

C'est la fin de l'automne, et comme toutes les feuilles mortes, je commence à pourrir . Qu'on me juge ! Amusez vous bien, y a du boulot .

She walks alone from wall to wall ...

10 novembre 2008 à 0h33

Je suis pas en phase dépressive, merci .

Mais c'est pas la phase ascensionnelle non plus celà dit .

Je commence sérieusement à en avoir assez des hôpitaux, des urgences où j'ai tout vu et tout entendu, des bureaux de médecins, de psychiatres et de spécialistes de la thyroïde, la semaine dernière, once again ...

Oh, ça a été un peu pareil que la première fois, sauf que c'était pas volontaire . Comprenez que j'ai avalé deux Lexo pour dormir et que j'ai fait un malaise . Samedi, dans la nuit, déjà, je m'étais réveillée dans une mare de sang, le tout provenant de mon nez . Je me suis mise debout, avec la tête qui tournait et j'ai collé mon visage sous la lumière de la salle de bain . On aurait pu croire que je venais de commettre un meurtre, des plaques de sang séché couvraient mon cou, mon t-shirt et ma main, et mon nez coulait toujours . J'ai changé la literie, fourré un coton dans mon nez et essayé de ne plus y penser parce que ça manquait carrément de glamour .

Dimanche, j'ai juste voulu dormir, mais j'avais oublié les deux gin-tonic bien tassés sirotés dans l'après-midi, parce que je me disais " si   JAMAIS Romain vient,
je veux être capable de rire et de dire des âneries . "

Il est pas venu . Et à une heure du mat', j'avais plus de cigarettes, je commençais à piquer une crise, alors paf, j'ai avalé des Lexo . Je dis deux, si ça se trouve, c'était six, ou douze, honnêtement, je ne me souviens plus de ce détail là, je me rappelle juste que j'étais très en colère et très énervée . Un quart d'heure après, je me sentais m'évanouir, comme je sais si bien le faire ces derniers temps . D'habitude, j'ai un léger étourdissement et je suis obligée de m'allonger un moment . Là, j'ai commencé à voir la vie en monochrome et à avoir très peur .
J'ai agrippé le téléphone et composé le 18 en signalant aimablement à mon correspondant que " je crois que je vais mourir ". Ils sont arrivés alors que j'étais déjà repartie, et vas-y que ça tourne, et vas-y que je peux plus me lever ... Ils étaient 8 dans mon appart' minuscule et j'avais l'impression qu'ils étaient gigantesques ... j'ai mis mes ballerines et on m'a enfilé mon manteau, j'ai attrapé mon écharpe et j'ai entendu un des types dire dans son téléphone que " ouais, c'était un suicide . " NON ! Non, je lui ai dit, pas cette fois . Ben tiens, bien ouéj Haslee, maintenant, t'as l'air crédible .

Les urgences, c'était catastrophique, personne ne voulait me dire où j'étais, dans quel hôpital, et on m'a collé un cathéter en me disant de me taire . La perf', aussi, à nouveau, puis les électrodes sur le corps ( dont celle que je n'ai réussi à enlever qu'avant hier ... ) et puis, et là, ça a été une première, mes affaires mises au coffre, pas de portable, rien à chérir contre moi ... Le monsieur m'a laissé mon ipod, et j'ai laissé tourner en boucle " Sad Lisa " toute la nuit, jusqu'à ce que la batterie soit vide et que je m'endorme .

Aucune modification de traitement n'a été envisagée, on a juste souligné que les sédatifs étaient à proscrire dans mon cas . J'ai été interdite de cours toute la semaine, repos absolu, c'était ça ou l'observation pendant 48 heures . Merci les gars, mais non . Les urgences, c'était atroce, cette fois j'avais les yeux ouverts, les gens qui hurlent, ceux qui saignent, ceux qui ne disent rien mais dont les yeux affichent ce dont ils souffrent .

Maman était là le lendemain, je ne sais pas comment, par quel miracle , mais elle était là, avec ses yeux aussi sombres que les miens et ses cernes inquiets .

Je voudrais tout arrêter, partir d'ici, de cette ville ou j'ai commencer à pourrir, m'appuyer sur les épaules de quelqu'un qui m'aimerait assez pour me porter un peu, quelques temps, juste assez longtemps pour que je sois assez forte pour marcher à nouveau seule et affronter les autres, m'affronter moi ...
Quelqu'un qui ait compris que je souffre essentiellement de cette addiction aux comprimés, à l'alcool et à tout ce qui peux me faire oublier que la Princesse s'est roulée dans la fange .
Tout ce qui peut me faire oublier que si mes yeux sont ceux de Maman, le reste de mon visage, les trois quarts, cette bouche ourlée, un peu trop grande, ces oreilles minuscules et ce nez retroussé qui n'ont rien de bien Juif appartiennent à mon ordure de père . Que ce bonhomme, en ce moment même, est sous le coup d'une action de justice et qu'il risque quelque chose comme la prison .

Je voudrais aussi oublier mon incapacité à aimer qui que ce soit autrement qu'égoïstement, que je ne sais pas donner, que je ne sais pas faire autre chose que frimer . Oublier peut-être que malgré ma vingtaine, je me sens aussi mal aimée qu'à quatorze ans .

Demain, il faudra y retourner, revoir ces visages, voir cet imbécile de Romain qui veut rompre en face à face, comme si il y avait quelque chose à lire dans mes yeux ! Il dit qu'il passera à la maison . Très honnêtement, pour quoi faire ? J'ai pas besoin de voir son visage guettant une réaction sur le mien . Il ne la trouvera pas, je serai déjà soûle, ou déjà défoncée, ou simplement indifférente à ce qui m'entoure, comme souvent . Fumant comme un pompier : la cigarette comme bouclier de fumée et arme de poing .

J'ai cependant compris une chose : tant que je n'aurais pas recommencé à écrire, les choses évolueront de mal en pis : c'est impérieux, ce besoin là, ça vous dévore tant qu'on ne l'assouvit pas . Et l'avantage, c'est que ça au moins, c'est compatible avec les cachets et l'alcool .