Maman, M0i ?

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Sommaire

Lettre # 1

27 septembre 2009 à 4h32

Cher Embryon (car c’est bien comme ça qu’on commence un écrit, non ?),

J’ignore encore si tu survivras. Je n’ai jamais été de constitution très solide. Peut être que cette aventure ce terminera bientôt. Peut être qu’elle ne fait que débuter.

Ça ne fait pas très longtemps que tu es en moi, mais je sens déjà ta présence. Mon instinct protecteur est déjà enclenché, mes hormones ébranlées. Mon corps change. Je me doute que tu es là depuis déjà deux semaines. Mais je ne voulais pas l'admettre. Même si j'ai maintenant la confirmation, j'ai encore de la difficulté à le faire. Vois-tu, j’ai peur. Énormément.

Tu ne naîtras pas dans la famille que je t’aurais souhaitée. Lorsque je m’imaginais mère, je m’imaginais plus âgée, avec une carrière ainsi qu’un mari. Une maison. Un jardin. Moi, c’est ce que j’ai eu. Je souhaiterais que ça soit ton cas également. Je souhaiterais que ton terrain de jeu soit une forêt. Je souhaiterais pouvoir te donner l’abondance, te donner lune et étoiles. J’aimerais que tu puisses courir dans la maison, en ayant hâte de raconter ta journée à l’école à ton père et moi.

Tu n’es qu’un moustique dans mon ventre, mais déjà te voilà très imposant. Oh, ça oui. À peine un mois, et tu es capable de déstabiliser mon organisme ainsi que moi-même. Tu as déjà des désirs qui grandiront dans les mois qui suivront.

Je ne dirais pas que je suis en colère contre toi. Plus contre les évènements. Tu auras une mère de 18 ans, à peine émancipée, qui vit en loyer financé par ses parents à elle. Une mère qui est en train de terminer son pré-universitaire. Qui n’est pas une adulte elle-même.

J’ignore si tu auras un père. En ce moment, c’est mal parti. Si je savais au moins où il est..

Je t'écrirais le mois prochain. Pour te dire ce qui en est.

Maman (qui ne croit pas en l’avortement)

I'M not 0KAY, D0N'T ASK QUESTI0NS.

27 septembre 2009 à 5h06

Merde. MERDE!
Cent pas dans ma salle de bains. Trois tours d’immeubles. Cinq tests de grossesses. Toujours le même résultat.
=> Bonhomme sourire
HILARANT! Pouvez-vous me dire POURQUOI les visages sur les tests de grossesses sourissent quand c’est positif ? Je ne vois absolument pas ce qui est joyeux la dedans.

J'ai vu mon médecin hier pour la confirmation. Sa réponse : « Félicitation mademoiselle P.-C. , Vous êtes enceinte »
ON NE DIT PAS FÉLICITATION QUAND QUELQU’UN ARRÊTE DE VIVRE!

C. HA, C. Cher C. . Toi qui m’a séduite pour m’abandonné le lendemain pour aller t’enrôler. Toi que je ne sais même pas si tu es vivant en ce moment. Toi qui es en Afghanistan sans savoir que je porte ton enfant. TU NE PEUX PAS SAVOIR COMMENT JE TE HAIS EN CE MOMENT!

J’ai rencontré C. par le biais de mon copain de l’époque.
J’étais en 5e Secondaire. Et comme toutes les jeunes finissantes, je préparais mon bal avec une énergie dévorante. Alors, trois mois avant la grande soirée, j’étais allée magasiner avec la carte de crédit de maman ainsi que ma meilleure amie. Dans une boutique de la rue St-Hubert, j’ai eu la surprise de trouver le dit copain avec un bel étranger. OH MON DIEU. Je n’ai jamais été gênée avec les garçons. Au contraire, surtout à cet époque là, je l’ai ai toujours considérer comme un accessoire de mode. Enfin, jusqu’à ce que je rencontre C. . La passion ma submergée dès que mes yeux se sont posés sur sa grande taille, son torse ferme, ses yeux de mer et ses cheveux sombres.
J’avoue avoir tout fait au cours des deux dernières années pour le séduire. Je sais désormais que ce n’était peut être pas une bonne idée. Avec confirmation. J’ai obtenue de l’amour de sa part qu’une nuit, il y a un mois et demi, et ça ne c’est pas renouvelé. Je crois en plus avoir obtenu cette « attention » seulement parce qu’il n’avait personne d’autre cette soirée là. Moi des fois.. -_-

Et me voilà ainsi, assise dans mon living room le portable sur les genoux, à raconter ma vie à des parfaits étrangers. Trop effrayée d’appeler mes copines pour leur confier ce qui vient d’arriver. Ou encore de l’annoncer à mes parents qui vont soit dit en passant me trucider en l’apprenant. Vous devriez vous sentir privilégiés, vous êtres les premiers à l’apprendre. Pleurons à mon malheur.
Je crois que je vais aller jogger. Ça me changera les idées.

Vers 12h45

27 septembre 2009 à 12h48

J’ai couru longtemps. Mes pieds ne pouvaient s’arrêter de courir, mes larmes ne pouvaient s’arrêter de tomber. J’ai honte.

Finalement, quand je me suis arrêtée, j’étais devant la station de métro proche du Mont Royal. La station que j’utilise habituellement pour rentrer chez mes parents. Chez moi.
On pourrait voir ça comme un signe. ‘APPELE TES PAARENNNTSS’... Okay fantômes dans ma tête. Je le ferai. Plus tard.

Finalement, je suis sur mon balcon. Il pleut. Beaucoup. J’ai dû reculer ma chaise vers le patiau pour éviter que mon portable se mouille. Je n’ai plus les moyens de payer trois fois le même objet parce que je ne fais pas attention à mes affaires.


J'ai mal au coeur. Je crois que je vais aller m'étendre un moment et que je continurai à écrire tout à l'heure.