Il est sur le pas de la porte, habillé, avec son sac.
Je le vois, prêt à partir. Un pincement de coeur.
Non seulement il quitte cet appartement.
Mais probablement, dans peu de temps, ma vie.
Ca fait mal...
Je m'avance vers lui, je suis troublée, je pense qu'il le sait.
Je lui dis au revoir, l'enlacant timidement, appuyant mes baisers sur ses joues.
Vite, vite, avant que je ne m'effondre devant lui...
Je lui glisse quelques banalités, qu'il prenne soin de lui, que c'était sympa... je sais qu'il ne reviendra plus. Lui aussi le sait, pas aussi clairement, mais il le sait. J'ai les larmes aux yeux, mais je me retiens. Par fierté, orgueil, protection, peur.
Je referme vite la porte.
Et je pleure sur mon canapé.
Je sais que la page est en train de se tourner, l'histoire a été belle, les personnages convaincants, mais pas de happy end. Juste une fin ordinaire pour des gens ordinaires.
J'aurais voulu que la fin soit différente, que l'histoire soit différente. Etre plus qu'une page. Mais non, je ne serais pas la bien-aimée de cet homme pour qui je ressens tant.
Je n'ai même pas envie de le retenir, ce serait vain...
Mais j'ai mal, mal de le laisser sortir de ma vie, cet homme qui m'a tant apporté, et fait découvert la femme que j'étais. Mal de le perdre, mal de le voir s'en aller. Cet homme qui m'a guidé sur le chemin de la sexualité.
Mon premier....
Je n'ai pas de regrets. Même si je sais que je vais encore pleurer. Mais cela importe peu. Tout s'est déroulé le plus parfaitement et naturellement possible. Parfaitement beau, parfaitement correct. Je sais qu'il va me manquer. Il me manque déja. Je sais que je ne lui manquerais pas. Il est comme ça, froid. Je ne lui en veux pas, et puis il est inutile que deux personnes souffrent la ou il n'y en a qu'une qui a des sentiments.
Je n'ai pas encore effacé ses mails, ses photos. Ca viendra surement. Mais pas maintenant.
J'ai encore du mal à y croire... j'ai découvert tant à ses cotés, et d'un coup tout s'arrête, l'espoir de voir le feu renaitre en en conservant les cendres. Espoir vain.
Je ne vous parlerais pas de ce que je lui souhaite, ou de ce qu'il m'a apporté, une autre fois peut-être, mais pas sur cette page.
Et voila, ce journal n'est pas banal. Il commence par une fin.
La fin de quelque chose.
Mais le début d'autre chose, aussi, tout simplement.