Rêves au jardin

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

A ma grand-mère

29 février 2008 à 8h40

Ma grand-mère est en train d'écrire la dernière page de sa vie. Elle s'en va, comme une petite bougie qui s'éteint. Je l'ai un peu délaissée ces derniers temps. Elle ne nous reconnaissait plus, elle devenait agressive. Je sais, ce n'est pas une raison et j'ai honte. Quand elle est entrée dans le coma, je me suis precipitée pour aller la voir, j'avais si peur de ne pas avoir le temps de lui dire au revoir, de ne pas avoir le temps de lui dire que je l'aimais.

Je lui ai dis qu'elle pouvait partir tranquille, comme si je lui pardonnais tout. Mais je ne lui pardonne pas tout. Elle nous a fait tant de mal.

Au revoir mamy

5 mars 2008 à 8h14

Ma grand-mère est partie. La veille de la fête des grand-mères. Me reviennent en mémoire tous les bons souvenirs, les vacances passées chez toi, mes années d'études passées chez toi. Tu me manques , mamy, même si tu me manquais déjà avant de nous quitter. Car tu nous avais déjà un peu quitter à cause de ta maladie d'Alzeihmer.

Je ne t'oublie pas, j'essaie juste d'oublier les mauvais moments. Je ne les pardonne pas, j'essaie juste de les oublier. J'essaie juste de garder les bons moments en mémoire.

Il a encore neigé.

22 mars 2008 à 7h19

Il a encore neigé cette nuit. Je suis encore dans mon lit et il faut bien que je me lève. Je me suis déjà levée, à 6 h pour rallumer le feu. Les affaires des enfants ne sont pas sêches et ils voudront retourner jouer dans la neige ce matin. Il en est tombé 25 cm hier. Et dire que je voulais sortir la serre pour commencer à semer. Je vais mieux ce matin. Les jours derniers n'ont pas été terribles. Discussions sans fin avec mon compagnon sur le thème de sa dépression, de faire l'amour ou pas, de se séparer ou pas. Faire l'amour, je n'en ai plus envie depuis bien longtemps. Me séparer de lui, j'en ai envie depuis bien longtemps. Alors pourquoi je ne le fait pas ? Je n'arrive pas à m'y résoudre. Je l'aime encore trop pour lui faire du mal, mais plus assez pour avoir encore envie de vivre avec lui. Et puis, il y a les enfants. Même si je ne suis pas sûr que de me sacrifier pour eux soit la meilleur chose. Une thérapeute m'a dit que mes enfants iront mieux quand moi j'irais mieux.

Ma descente aux enfers

30 mars 2008 à 9h43

J'ai rencontré un homme il ya 2 ans. Cet homme, que j'appellerai Thomas, connait bien mon compagnon. Ils sont ensemble aujourd'hui. Ce genre de journée m'angoissent et m'annoncent toujours une journée difficile. Je suis tombée amoureuse de Thomas à un moment de ma vie où, je pense, j'avais besoin d'un éléctrochoc pour me secouer, me faire comprendre que la vie que j'avais ne me convenait plus. Il est possible que si je l'avais rencontré à un autre moment, je ne serais peut-être pas tombé amoureuse. Je fais peut-être de la psychologie de comptoir en analysant la situation de cette manière, mais tans pis.

Pendant une année, j'ai vécu sur un petit nuage. Je ne le voyais pas beaucoup, une fois tous les 2 à 3 mois, mais je ne vivais que pour ces instants. Et ses regards. Je croyais vraiment que lui aussi avait craqué sur moi. Je lui ai écris. Plusieurs fois. Et puis il m'a répondu. On s'est donné rendez-vous. Et ça a été ma descente aux enfers. Il ne m'aime pas. Il m'aime bien (enfin je ne suis pas sure que ce soit encore le cas !!), il m'a remarqué car je suis toujours en train de sourire ou de rire. Enfin, ça, c'était l'an dernier. Avant notre rendez-vous.

Et puis j'ai touché le fond, cet automne. J'ai eu envie de mourir. Oh, pas pour mourir, juste pour que cette douleur s'arrête. Cette douleur qui m'empéchait de vivre, de profiter de ma famille, de mes enfants. J'avais l'impression de vivre comme un automate. Je faisais ce que j'avais à faire parce qu'il fallait bien le faire : m'occuper des enfants, de la maison, aller au travail . J'ai arrêté de me voir comme une personne en tant que tel. J'étais simplement la mère de mes enfants, la bonne à la maison. Je faisais l'amour quand on me demandais de le faire, sauf que je le faisais en pleurant, car je n'en avais plus du tout envie.

Nouvelle rencontre

30 mars 2008 à 10h08

Vendredi, j'ai rencontré quelqu'un. Une rencontre qui m'a fait sortir de ma torpeur. J'avais déjà bien commencer à émerger, mais cette rencontre est, je pense, un coup de pied dans le derrière. C'est le père d'un camarade de classe d'une de mes filles. On accompagnait une sortie de classe au ski, et pendant le retour à l'école, on s'est mis à discuter. Rien de bien extraordinaire, notre conversation était complètement anodine. Mais cet homme que je ne connaissais pas m' a regardé. Il m'a regardé comme on regarde quelqu'un auquel on accorde de l'importance. Il ne regardait pas la mère de ma fille ou l'infirmière que je suis au travail. Non, il me regardait, moi. Je me suis sentie renaitre. Je me suis dis que je pouvais encore exister comme un individu à part entière. Ce que je ne pouvais imaginer il n'y pas si longtemps encore.

Merci Eric d'avoir rallumer cette petite flamme qui faisait que j'étais moi. J'espère que l'effet Eric se fera sentir longtemps, pour le bien-être des mes enfants, et aussi pour mon bien-être.

Adieu journal ?

31 mars 2008 à 10h37

Mon compagnon est encore tombé sur mon journal intime. Mais cette fois ce n'est pas par hasard. Les autres fois, c'est parce qu'il appuyait sur la touche précédent. Mais cette fois il est allé dans l'historique de l'ordi. Je ne savais pas qu'on pouvait consulter l'historique de l'ordi. Bref, il a lu le texte où je parle d'Eric et il s'est persuadé que je suis amoureuse de lui. Faux. J'ai ressenti pour lui de l'amitié. Je lui suis reconnaissante comme à un ami.

Je me suis mise à pleurer. Il m'a dit de ne pas me mettre dans un état pareil. Il n'avait pas compris ce que j'avais écris et il ne m'en voulait pas. Oui, mais moi je lui en veux. Je lui en veux d'avoir encore une fois violé mon intimité, je lui en veux de ne pas comprendre mon absence de désir de faire l'amour (il me trouve pas normale !!). Je lui en veux de nous avoir isolé de nos amis, de mes amis. A cause de son caractère, nous ne sortons plus. Il est très, très casanier et trouve toujours une excuse pour ne pas sortir ou ne pas invité d'amis (il a mal à la tête, ou au dos, ou au ventre. C'est pas compliqué, il a toujours mal quelque part.). Ou alors c'est parce qu'il veut enfin passé un week-end tranquille. Or nos WE sont quasi toujours tranquilles, jamais personne ne vient nous voir. Et comme on n'invite jamais personne, plus personne ne nous invite. Je me suis isolée de mes amis car il ne supporte pas d'être seul. Alors au début, j'acceptais de rester avec lui et je ne sortais plus de mon côté. Petit à petit, mes amis se sont éloignés.

Et la dernière amie qui me restait à fini par annuler nos rencontres. Je pense que ma douleur était trop lourde à porter pour elle. Je n'ai pas su la protéger. J'aurais dû l'épargner, ne pas lui parler de mon mal-être. Alors il me restais mon journal. J'ai commencé à écrire, et un jour, mon compagnon est tombé dessus. Je l'avais (inconsciemment ?) laissé trainer. Il pensait que c'était le cahier de brouillon d'une des filles. Mais quand il a vu que ce n'était pas ça, il aurait dû arrêter de le lire. Mais non.

Alors, je me suis mise à écrire sur internet. Mais pas de chance, il continue malgrés tout à tomber dessus. Je n'en peux plus. Je veux qu'il s'en aille. Je n'arrive pas à lui dire. Même quand on en parle et qu'il me demande si je veux rompre, je lui dis que non. Oh, que je suis compliquée. Ca me fais peur surtout par rapport aux enfants. Je ne veux pas qu'ils soient tiraillés entre nous deux. Et je ne sais pas s'il serait capable de ne pas me critiquer devant eux. Je sais que son père n'en serait pas capable. J'entends déjà les critiques.

Je n'en peux plus. Je n'ais plus personne. Je ne me suis jamais sentie aussi seule. Je ne sais même pas si je vais continuer à écrire.

Après tout, peut-être que j'ai laissé trainer mes pages de journal de façon plus ou moins inconsciente pour que ce soit lui qui prenne la decision de partir.

Changement de nom pour mon journal

8 avril 2008 à 13h58

J'ai changé le nom de mon journal. Je crois que je deviens parano, mais il me semble qu'il a encore lu mon journal. Après avoir écris, hier, j'ai supprimé l'historique, et j'ai éteins l'ordi au lieu de le laisser en veille comme d'habitude. Mais j'avais un affreux pressentiment en retournant au travail. Le pressentiment qu'il allait me lire, le même pressentiment que j'ai chaque fois qu'il tombe sur mon journal. Et hier soir, j'avais l'impression qu'il voulait me dire quelque chose. Pour finir, il n'a rien dit. Mais aujourd'hui, il me fait la tête, et il n'est pas sûre de vouloir partir avec nous aux prochaines vacances. Et il m'a fait des reflexions bizarres ce midi, reprenant des phrases que j'écris. Je crois que je deviens parano.

Alors j'ai changé le nom de mon journal. Pour ne pas qu'il le retrouve par ce biais là. J'ai pris la première reflexion qui me passait par la tête. Pourvu qu'il n'est pas relevé mon pseudo.

Mon anniversaire

16 avril 2008 à 18h14

Cette semaine, c'était mon anniversaire. Il n'a pas pensé à moi. Oh, je crois bien qu'il ne s'en souviens pas. Tans pis, mais j'ai tellement eu le cafard.

Cette fois, c'est ma tante

22 avril 2008 à 18h16

Ma tante hospitalisée. Cette année 2008 n'en finit plus de ces mauvaises nouvelles. Le pronostic est réservé, les médecins ne savent pas si elle s'en sortira. Une hémorragie cérébrale. Ma grand-mère est dans tous ses états. Une autre de mes tante est déjà partie il y a 3 ans, elle ne veut pas perdre la deuxième.

Au revoir, ma tante

2 mai 2008 à 23h07

Voilà, ma tante s'en va. Elle est partie. Je pense à ma grand-mère. Elle perd sa deuxième fille. Elle qui n'a déjà pas supporté d'en perdre une. Ma grand-mère qui se dit que ce n'est pas dans l'ordre des choses de perdre ses enfants, elle doit faire le deuil d'un deuxième enfant. Je ne sais pas comment elle va surmonter cette nouvelle épreuve. Je pleure pour elle. J'aimerai être prêt d'elle et la prendre dans mes bras, l'aider à porter un peu son chagrin.

Merci mon chéri

15 juillet 2008 à 14h49

Merci Lionel de m'avoir permis de parler de Thomas. Merci de t'être soucié de moi alors que toi aussi tu vas mal. J'ai honte de mon coup de blues alors que ton mal-être viens de moi ; et que tu savais que de revoir Thomas me filerais le cafard.

Les abeilles

15 août 2008 à 8h24

C'est la grande période du miel. C'est un moment que j'aime bien. Ca demande beaucoup de temps et d'énergie, mais j'aime ça. Voir ce liquide doré remplir les pots. Tant de travail de la part de mes petites protégées. Et un peu de travail pour moi aussi. J'essaye de ne pas me rappeler que mon tout premier pot de miel a été pour Thomas. J'essaye de ne pas me rappeler qu'il me manque toujours, et que parfois la douleur est aussi vive. Aujourd'hui, ils sont ensemble. Je vais essayé de ne pas y penser.
De toute façon, j'ai du pain sur la planche : avec mon père aujourd'hui, on extrait le miel. cette année n'est pas une grande année, mais ce sera toujours mieux que l'an dernier. Mon père avait récolté 32 kg avec 8 ruches, cette année ce sera mieux. Moi, j'en avais eu 30 kg avec 2 ruches. D'ailleurs il est l'heure. Il faut y aller. Je n'emmene que mon fils. Les filles ne veulent pas venir. Mon petit adore ça. de toute façon, il aime tout, du moment qu'il peut nous aider, bricoler, travailler. A 4 ans, c'est un bon travailleur, et j'espère qu'il gardera cette énergie très longtemps.

Triste dimanche

18 janvier 2009 à 17h11

Aujourd'hui est un temps bien tristounet. Il pleut et cela n'a pas finit de lustrer la neige qui était déjà bien betonnée. Attention les chutes, surtout que j'ai l'impression qu'il pleut haut en altitude. Il fait un temps à rester au chaud, au coin du fourneau. Manque de chance, il n'y a pas de tirage et le feu a du mal à prendre. J'ai froid et un moral en accord avec le temps.
Ce soir, je vais à la veillée de prière de la mère d'une amie. Bien triste dimanche.