si les gazelles

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

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....de miniscules pensées...

17 août 2009 à 20h12

Un début de soirée romantique : un dîner parfait, un entrechat d'amour, des mots doux....une belle intimité que je ne pensais plus retrouver après un célibat de 5 ans.
Une petite visite sur le net pour s'amuser à "perdu de vue".
Trouver d'anciennes connaissances en tapotant leur noms... Et hop les pages s'affichent... comme des célébrités les noms des quidams sont préfigurés sur la toile mondiale du net.
Apparaissent photos des recherchés et de leurs amis, tous membres de grandes communautés du web favorisant rencontres et communication. Que c'est beau cette communion des âmes, ce sentiment qu'on est ensemble dans l'intimité des jours qui passent!!!
Question:
est-ce le désespoir, le narcissisme, le désir de rencontre, la peur de l'anonymat, le besoin d'afficher son portrait, celui des amis, de rapporter le quotidien via la toile du net qui les motivent tous à se coller la bobine sur l'écran? Un mélange de tout çà pour se sentir exister ; une mise en abîme moderne de soi, de son intime apparence accessible à tous par le réseau planétaire.
Un moyen vertueusement correct, contrôler, normaliser et signe d'une intégration au monde moderne.
Être communiquant ou ne pas être visible that's the question?
Ne pas plaire à tout le monde, aimer les plaisirs solitaires, l'ennui, refuser d'appartenir aux communautés du web livrant ta face, ou faisant rêver à LA rencontre et direct tu deviens le réac qui n'a pas tout compris aux valeurs sociales actuelles.
Épier, être à l'affût, collecter le plus d'amis, issus de tous milieux, raconter avec empathie au dîner entre amis les enfances malheureuses des autres vies, rire et surtout être de bonne humeur tout le temps....enfin être "in" pour être beau et séduisant même si on est moche.
Se contraindre, se conformer à la toile pour avoir un frisson de liberté.
Quel paradoxe!
En plus, l'amie que je cherchais n'est pas sur ce site communautaire que j'appelle "livre ta face", comme un morceau de viande en vitrine. Dommage! Les pages la citant sont des articles issus de colloques qu'elle anime. C'est une tête depuis toujours, une cervelle bien emballée donc pas de rayon " ma vie , mes amis en fujicolore". Bon j'ai perdu à "perdu du vue" alors c'est pas aujourd'hui que je vais débarquer comme çà à l'improviste dans sa vie....un autre sujet qui pourrait m'amener à d'autres minuscules réflexions à propos du net.

Néantises

4 décembre 2009 à 19h03

Voilà deux jours que j'ai mal au dos. Je ne suis pas dans mon assiette. Je suis las, totalement anéantie par cette douleur aux cervicales. La tête trop lourde, le sentiment d'impotence, le cerveau endolorie par je ne sais quelle idée noire.
Parfois je me rappelle que nous sommes des êtres chimiques, que nos hormones nous guident, nous transforment en esclave. Prisonnière de soi-même. Je ressens cette sensation parfois. Je connais bien ce sentiment. Dans une autre vie, j'ai su à mes dépends ce que signifie dépression, anorexie, mal être, tristesse, déviances...Et autres maux qui nous ratatinent.
La thérapie m'a permis de comprendre les mécanismes, de les repérer,de les admettre pour mieux les combattre. Mais parfois la force me manque. Toujours cet impression de grand fléchissement interne contre lequel je ne peux rien, sauf d'attendre la fin, toucher mon fond.
Un petit fond maintenant. Mais toujours l'appréhension que cela recommence, que mes angoisses me conduisent inéluctablement à une maladie nerveuse chronique.
Comment résister à l'appel de ce qui me dévaste et en même temps me rassure? Je veux parler de ma propension à me laisser aller dans les bras de mon amant préféré depuis des années. Celui qui m'apporte....Je ne sais plus au final. Ou plutôt chaque fois que je prends de bonnes résolutions, comme arrêter, je finis toujours par replonger. Quelle soit douce ou non ma drogue favorite me tient. Ma conduite addictive au shit est réelle.
Pourtant j'ai testé pleins de choses, en ai usées et résistées à leur enchaînement. Parce que symboliquement l'image du toxicomane ou de l'alcoolique est si concrète que la peur m'a sans doute aidé à ne pas plonger.
Mais le pétard c'est une autre histoire. Il m'a aidé à surmonter mes plus grandes solitudes, mes plus grandes tristesses ainsi qu'à résoudre certaines de mes difficultés concernant mon rapport à la sexualité. Pour clôturer le tout, jamais je n'ai été malade ou en bad trip avec cette drogue douce. Pourtant, aujourd'hui j'ai parfois le sentiment que cela m'empêche. Je suis empêchée en moi, ce n'est pas une révélation, simplement ma béquille semble devenir un fardeau. Une source de dispute avec mon chéri.
La question incessante qui me taraude est pourquoi je ne parviens pas à lutter contre mon envie irrépressible d'en fumer toujours un dernier? Quand je regarde mon parcours de vie ce n'est pas logique. Comme je l'ai déjà dis, j'ai fait des choix plus difficiles, ma drôle d'histoire d'enfance surmontée, acceptée, tout çà me semble plus ardu en comparaison de ne plus fumer quotidiennement le bédot. Je me dis encore ce soir, après avoir ruminée, n'ayant plus de quoi fumer, que la fin est proche, que je vais en être capable. Oui c'est à moi que je veux prouver que je peux le faire. Force est aussi de reconnaître qu'après toutes ces années de consommation cela ne m'apporte plus les effets recherchés. En même temps j'aime toujours la sensation que cela me provoque chaque fois que je reprends. C'est bon. Comme le proverbe idiot le suggère
> il faut user mais ne pas abuser des bonnes choses
Écrire pour inscrire des messages en soi, pour soulager sa mauvaise conscience.
Rien ne me pousse à être contre l'usage de stupéfiants. En même temps connaissant les méfaits des unes et des autres, je m'interroge encore sur ma pratique de "shit".