Le samedi soir, c'est un concept. En réalité, ça peut aussi être un vendredi. Ou un autre jour, mais c'est plus rare. Le samedi soir, donc, est un soir très particulier. A l'abri entre la joie d'avoir terminé la semaine et celle de pouvoir dormir tard le lendemain. Bien au chaud dans cette position si douillette, il laisse libre cours à l'imagination pour s'évader, le temps d'une soirée.
Je n'aime pas le dimanche, en revanche. Tout est fermé, tout dort dehors. Je ne l'aime pas, parce que c'est le lendemain du samedi soir, la fête est terminée. Je ne l'aime pas non plus, parce que c'est la veille du lundi, la reprise d'une nouvelle semaine de travail.
Je suis tombée sous le charme de M un samedi soir. Il m'a quitté un dimanche. Coïncidence, ou nouvelle raison de camper sur ces considérations ? Peu importe de toute façon, puisqu'il n'est plus là. Ce samedi soir-là, c'était en novembre. Il faisait froid et il neigeait dehors. Nous, nous étions bien à l'abri dans une soirée étudiante d'envergure. Je le connaissais déjà, mais ce soir-là je l'ai regardé d'un œil neuf. Il m'intriguait. Il m'attirait. J'avais envie de croiser son regard, de discuter avec lui, de passer du temps avec lui. Deux semaines plus tard, il était chez moi. Et notre histoire commença. Elle s'est terminée sans crier gare, me laissant encore sur ma faim quant aux raisons de la rupture. C'était un dimanche après-midi. Dimanche dernier.