Variations

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

Une paille

4 mai 2006 à 14h23

Je sais que je ne suis qu'une paille qui vole au vent, venue de nul
part.
Je sais que tu as des fleurs dans tes mains,
Des arbres dans tes bras,
Des amours délicieuses dans le cœur,
Le parfum du Muguet qui t'entoure,
Des étoiles dans les yeux,
Des fruits de la passion dans ta bouche,
Du miel sur tes lèvres.

Moi je ne suis qu'une paille ,
Que le vent a porté,
Pour m'accrocher à tes cheveux.

Un cochon rose à bascule

5 mai 2006 à 14h24

Un cochon rose à bascule, un camion de pompiers, une soucoupe volante ,
une
moto, un cygne, un tourniquet, une voiture de course, des lumières
multicolores qui clignotent, des bruits de sirène, des cris d'enfants,
des
enfants qui courent.
Là, un enfant hésite, il choisit une moto. La sonnerie retentit , le
manège s'élance, il tourne, l'enfant sourit.
Le pompon est accroché au bout de la corde. Le pompon se met à balancer
au dessus des têtes des enfants. Toutes les mains se tendent.
Ses mains à lui aussi se tendent vers le ciel. Deux fois déjà le pompon
a
frôlé ses doigts, il ne voit plus le manège, il ne voit plus les
enfants,
il n'entend plus la musique, il ne voit que ce rêve qu'il a caressé.
Il le suit des yeux, le pompon s'approche encore, il tend le bras, la
main, ses doigts se serrent, il a attrapé son rêve.
Il le met sous son bras, il le met sur son cœur, sur son ventre, le
câline
contre lui. Son regard est perdu dans le vide, il ne profite plus du
manège, il est dans un autre monde où il vit son rêve. Il sourit de
bonheur.
Le manège s'arrête. Il échange son rêve contre un ticket-carton . Il
reste
à la même place. Sonnerie , départ, pompon. Il tend les mains pour
attraper
à nouveau son rêve, mais l'enfant ne sais pas qu'il ne l'attrapera pas.
Un
autre enfant l'a eu.
Son regard est perdu dans le vide,il ne profite plus du manège, il vit
dans un autre monde où il a perdu son rêve.
Un enfant, là-bas, tient son rêve , son rêve dans ses bras…

Manque

7 mai 2006 à 14h30

Tu me manques...
Je suis réellement en manque de toi.
Manque de tes mots,
Manque de te sentir prés de moi.
Manque de ton odeur, ta chaleur, ton parfum.
Manque de ta douceur de tes caresses, de tes calins
Manque de ton regard,de tes mains
Manque de tes baisers, ta saveur,

Comment être en manque de se que l'on ne connait pas?
Simplement en te connaissant toi...

Vendredi 5 Mai

8 mai 2006 à 14h32

Vendredi 5 Mai 20h43

Un petit nuage gigantesque se forme au-dessus de ma tête.
Je monte à sa surface, un étoile unique illumine le ciel.
Une étoile brillante, éloignée,
Inaccessible.
Je me mets sur la pointe des pieds.
Je tends mes lèvres.
Et je sens son baiser

Un château

8 mai 2006 à 14h33

Nous étions tous les deux, à genoux sur le sable mouillé, à construire
un
château de sable. Et tu m’as dit :
« Demain, demain nous rajouterons une tour comme un donjon,
Demain, nous sculpterons des fresques sur les murs.
Demain, nous planterons des arbres tout autour
Demain… »
Et puis tu es parti.
Moi je suis resté un moment, imaginant notre château, si joli, si joli
demain…

Quand je suis revenu, le lendemain, il n’y avait plus rien…pourtant tu
m’avais dit : « Demain… »

Puis tu es arrivée, souriante, resplendissante…

« Regarde…nous n’avons plus de château, plus de donjon à construire,
de
fresques à sculpter ,d’arbre à planter,.. »
Et toi tu as ri :
« C’était juste pour rêver en modelant notre château. Tu y croyais ? tu
ne
te doutais pas, qu’il allait disparaître, emporté par la mer ?
Viens on va en faire un autre, encore plus grand, et si nous n’avons
pas
le temps demain nous le finiront, un donjon, des fresque, des arbres,
et
en plus celui là aura un pont-levis , des cheminées dorées…»

Alors j’ai pris ma pelle, j’ai creusé avec toi le sable. Nous avons
commencé à le façonner notre château , nos mains se sont frôlées,
j’essayais de rêver…
Je me suis levé, je t’ai regardé, passionnées par ton rêve et tu le
savais
éphémère…
Je me suis levé, j’ai jeté ma pelle, et je suis parti vers la mer…

Un buvard

9 mai 2006 à 14h34

Je suis un buvard,
Je comprends les mots à l envers,
J'absorbe la moindre tache,
Une grosse goutte me perce,
Et quand j'ai bien fait mon travail de buvard,
Je me jette, honteux d'être si sale.

La Vie

10 mai 2006 à 14h35

Un désert
Une pluie
Une prairie
Un soleil
Une herbe jaunie
Du sable
Un désert

Un jouet

10 mai 2006 à 14h36

Viens, nous allons jouer tous les deux.
Nous allons courir, danser,
Nous allons rire et sourire.
Je suis cette peluche,
Je suis ton jouet,
Je suis ton rêve.
Tu vas passer des heures à me donner vie.
Je suis cette peluche que tu vas câliner,
Je suis ce rêve que tu vas embrasser.
Et puis l'heure viendra.
Tu me posera dans la malle.
L'heure que tu partes le retrouver.
Retrouver ses caresses, ses baisers
Ce corps qui existe
Ne t'inquiète pas,
Un jouet ne souffre pas.
Ne t'inquiète pas ,
Un rêve ne pleure pas.
Tu fermes la malle,
Je suis dans le noir.
J'entends tes pas,
Qui te mènent à lui.
Là dans cette malle,
Là dans le noir,
Je ne suis plus un rêve,
Je ne suis plus un jouet.
Ne t'inquiète pas,
Demain,
Mes larmes auront séchées.

Rouge

10 mai 2006 à 14h37

J'ai rempli mon verre d'un vin,.
Rouge comme ce vin qui m'allège de mes peines
Rouge comme ce vin sur me pensées noires
Rouge comme le sang du taureau,
Ce sang qui coule sur ce pelage noir
Premières piques,
Premières banderilles,
Son sang se répand sur son corps.
Incessamment il charge,
Il s'arrête un moment,
Essoufflé.
Sa tête, peu à peu se baisse,
Il est prêt.
L'épée s'enfonce, le pénètre.
Le coup de grâce.
Dernier frémissement .
Ses pattes se tendent.
On les attache,
Les mules le traînent sur le sable,
Rouge de son sang,
L'habit de lumières est applaudie,
Il y à son sang sur lui.
Les cris,les fleurs, les coussins,
Les tissus volent.
Ses yeux sont ouverts,
Mais il ne voit pas.
Sa langue trace le sable.
Il repose dans la cours,
Il n'entend pas la trompette
Pour le nouveau taureau,
Il gît dans son sang,
qui se mêle au sang des autres.

Dans mon verre,
Le vin est noir maintenant.
Epais comme son sang coagulé.

Féminin pluriel

11 mai 2006 à 14h38

Amours,
Délices,
Orgues,

Apprendre l'orgue, est sûrement le plus facile.

Attendre

11 mai 2006 à 14h39

J'attends.
J'attends le verdict. Je ne cois pas pouvoir être acquitté. Je serai
forcément condamné.
Mais à quelle peine, en plus de celle que je porte ?
L'exil ? le plus probable et le plus redouté.
Si mon juge est clément, il peut peut-être m'infliger une condamnation
avec sursis et mise à l'épreuve…c est le verdict que j'espère, mais la
décision ne m'appartient pas, ne m'appartient plus. J'ai commis trop de
fautes…
Alors j'attends, et l'attente est terrible, interminable, angoissante.
Je vais recevoir la sentence aujourd'hui , cette après midi…combien
d'heures à attendre, ne rien faire qu'attendre…
Et quand j'aurai cette lettre dans ma main, il me faudra l'ouvrir et la
lire.
Ne pas penser jusque là, faire vide dans ma tête.
Attendre.

Une chanson

11 mai 2006 à 14h40

Une chanson écoutée 10 fois ce matin, écoutée pour toi:

J't'aimerais même avec la gueule de travers
J't'aimerais même en mec, même en militaire
J't'aimerais même avec une bosse dans le dos
Même avec un bec, même avec des crocs
J't'aimerais n'importe où n'importe comment
J't'aimerais même si tout à coup j'pouvais faire autrement

J't'aimerais même sans charme, même sans ce sourire
Qui me fout des larmes au milieu des rires
J't'aimerais l'air de rien au delà de tout
J't'aimerais rage aux poings, j't'aimerais corde au cou
J't'aimerais marabout, j't'aimerais bout d'ficelle
J't'aimerais même si tout à coup t'étais plus la plus belle

J't'aimerais si l'amour était abrogé
J't'aimerais si l'Adour passait par Angers
J't'aimerais toujours trop mais jamais assez
A en devenir beau à ne pas m'en vanter
J't'aimerais même dans la boue, jt'aimerais en enfer
J't'aimerais même si tout à coup j'avais aut' chose à faire

J't'aimerais même anglaise, même en couronnée
Même en sainte Thérèse même désincarnée
J't'aimerais même en toc en n'importe quoi
J't'aimerais même en loques, mais ça risque pas
J't'aimerais à genoux moi que ne prie jamais
J't'aimerais même si tout à coup tu me disais que tu m'aimais

J't'aimerais même avec la gueule de travers
J't'aimerais même en mec, même en militaire
J't'aimerais même avec une bosse dans le dos
Même avec un bec même avec des crocs
J't'aimerais n'importe où n'importe comment
J't'aimerais même si tout à coup j'pouvais faire autrement

Primo Levi

11 mai 2006 à 14h41

Cette semaine , j'ai relu « C'est un homme » de Primo Levi Je l'ai
terminé
Jeudi soir, dans le train.
Le lendemain, Vendredi, même train. Un homme jeune, une trentaine
d'année
monte dans mon wagon. Imper noir, cheveux coupés très courts, presque
ras.
Genre jeune cadre. Il sort de sa sacoche un journal.
Il se met à lire. Je vois le titre de ce journal, je frémis. Il est un
peu
devant moi, de profil. Je vois ces yeux se lever, son regard se poser ,
chargé de haine, sur un homme devant lui. Un noir. Un black.

Rien a changé. Les fascistes, racistes, existent toujours. Demain,
l'horreur peut revenir , ils seront là pour la servir, pour assouvir
leur
haine, leur barbarie. Je suis là , à côté, partager l'air que je
respire,
l'air qui est la vie, la partager avec ces gens là, cela m'horrifie.
Il me donne la nausée. Il me donne de la souffrance. Une partie infime
de
la souffrance de tous ces Innocents massacrés, détruits, ces hommes,
ces
femmes, ces enfants, ces vieillards…..

J'ai devant les yeux le souvenir d'une photographie.

Une femme debout. Elle est nue. Elle tient à la main son enfant, son
petit
garçon de quatre ou cinq ans. Il fait froid. Son enfant est nue ,
debout à
son côté. Il a froid. Son visage est tournée vers le photographe. Son
masque est immobile. Son regard fixe l'objectif. Ses yeux parlent.
« J'ai
froid ». « J'ai peur ». « Pourquoi? ». Dans les yeux d'un enfant je
veux
de la joie , de l'envie, des rires, de l'amour, demandé et reçu. Mais
lui,
ce petit bout de quatre ans, qui a froid, lui connaît déjà la mort.
La mère et l'enfant sont debout devant la fosse. Déjà des corps
s'enchevêtrent . Des morts , des agonisants. Et toi mon petit bout de
quatre ans, tu sais déjà la mort. Tu sais qu'il ne te reste que
quelques
secondes à donner la main à ta Maman. Tu vas mourir, tu le sais, tu as
froid, tu as peur, pourquoi?, mon petit bout de quatre ans.

Et aujourd'hui encore, des hommes, pardon, des sous hommes, cette
vermine
destructrice existent encore. J'ai honte pour vous. Si au moins ,« mon
petit bout de quatre ans », ta mort avait servi à rendre le monde
meilleur, à sauver l'humanité des charognes…tu n'aurais pas eu froid ,
tu
n'aurais pas eu peur pour rien.

Je vous hais. Je vous maudis. Je vous méprise.
Êtres humains inhumains,
Je vous vomis de l'humanité.

A vendre

11 mai 2006 à 14h51

Allez, c'est décidé, je vends mon cœur.
Je vais m'en acheter un autre. Pas en papier, mes larmes l'imbiberaient
,
et il ne tiendrait pas. En bois? Non, il risque de brûler par la
passion,
et un tas de cendres ne me servira à rien.
En pierre, c'est bien la pierre. C'est costaud, c'est solide. Je vais
en
prendre un en granit rose. Il sera bien poli, pour que tes mains ne se
blessent pas en le caressant C'est décidé, c'est celui là que je vais
prendre, un cœur de pierre, bien dur. Il sera lourd, mais résistant.

Allez je vends mon cœur….5 euros.
C'est pas cher 5 euros. Madame, vous en voulez? Mademoiselle? Non plus?
Trop cher?
Oui c'est vrai, il est monté de travers, il est monté à l'envers.
Alors je dis 1 euro. Là c'est une affaire!
Trop cher? Encore trop cher?
Les cœurs brisés ne valent rien?
Alors je vous le donne pour rien,
Vous en ferez de la pâté pour chien…

Et je n'aurai pas d'argent, pour m'en acheter un nouveau.
Je serai un homme sans cœur,
Un de plus.

Prison

12 mai 2006 à 14h52

Quatre murs
Une fenêtre, haute, étroite.
Des barreaux.
Un soleil rarement entrevu.
Cinq minutes de parloir.
Je ne peux pas t'embrasser.
Je ne peux pas te serrer,
Déposer un baiser sur ta bouche,
Caresser tes mains
Ton corps.
Retour dans ma cellule.
Je pense à toi.
Rempli de toi.
L'heure de la promenade.
Encore quatre murs
De cette minuscule cour.
Là je vois le ciel,
Les nuages,
La pluie,
Le soleil.
Et tout ce qu tu en fais.
Sans moi.

Une visiteuse de prison,
Un prisonnier amoureux.
Je rêve de m'évader.

Un prisonnier lucide.
Une visiteuse de prison
Ne visite pas qu'un prisonnier.

Et là, toi,
Tu n'es plus visiteuse de prison,
Tu ris, tu pleures, tu aimes,
En vrai.
Sans moi.

Mais si je perds mon rêve,
Je perds la vie.

un zèbre rouge

13 mai 2006 à 14h53

Je sais que l'on ne peut pas vivre de ses rêves, mais l'on ne peut pas
vivre sans rêves.

Moi je veux rêvais avec toi, que tu m'accompagne dans mes rêves.

Viens !

Nous partirons voir les zèbres rouges d'Alaska
Nous irons nous coucher dans la neige
Sur une page tropicale.
Nous irons nager dans les étoiles,
Jouer à la marelle sur les planètes,
Manger des fruits inconnus
A la saveur inconnu
A la forme inconnu
Mais qui seront délicieux
Comme te lèvres.
Viens nous prendrons des girafes dans les bras,
Nous courrons avec les lions,
Nous boirons l'eau des torrents immobiles,
Nous traverserons des torrents furieux.

Viens !
Allons voir les zèbres rouges d'Alaska…

De l'or

15 mai 2006 à 14h54

Je creuse.
Je creuse cette terre, les yeux grands ouverts.
Je creuse à grands coups de pelle.
Déjà un grand puit au dessus de ma tête,
Mais je poursuit inlassablement,
Une bête de somme qui ne trouve plus le somme.
Je creuse irrésistiblement.
Je ne pense qu'aux paillettes d'or que j'ai déjà trouvées,
Ces poussières de rêve.
Je creuse pour trouver des pépites grosses comme ma peine,
Trouver un filon épais comme mon sang qui se fige.
Et je serai riche, riche d'or,
A jamais.
Le puit est plus profond à chaque pelleté.
Je sais qu'aucun chercheur d'or ne le trouve,
Je sais que je donne ma sueur , mon sang, pour rien,
Pour un rêve inaccessible.
Mais j'ai vu ces traces d'or,
Il est là.
Vas-y, creuse encore, creuse.
Le puit est plus profond, plus sombre.
La lumière se fait rare.
Au dessus de moi, le puit commence à s'effondrer.
Vas-y, remonte, sauve toi.
Mais l'or est là prés de moi.
Vas-y, creuse encore, creuse.
Combien de coups de pelle,
Dans ce trou humide, et sombre,
Dans ce puit,
Avant qu'il ne s'effondre,
M'emportant,
Moi et mon rêve.

Concerto

15 mai 2006 à 14h55

Un violoncelliste
Une main
Un archer
Un violoncelle
Un concerto
Un auditoire
Des oreilles
Des cœurs
Celui d'un violoncelliste
Un violoncelliste
Une main
Un archer

Qui vibre en premier?

Une biche

15 mai 2006 à 14h55

Je connais un petit parc animalier, non loin de ma maison, où l'on
trouve
principalement des animaux de ferme, quelques rares animaux « exotiques
».
Mais l'animal le plus courtisé est une biche, qui vit en liberté dans
le
parc. Elle se promène parfois sur les pelouses au milieu d'un public
peu
nombreux.
C'est plus fort que moi, elle m'attire, il faut que j'aille
l'approcher,
la toucher, vivre ces instant qui sont magiques pour moi. A force de
fréquenter ce parc, je commence à connaître ses réactions, et la
recette
pour aller jusqu'à la caresser. Ne pas venir vers elle de face, trop
brutal, ne pas venir par derrière sans qu'elle me voit cela l'effraye.
Non
il faut s'approcher de trois-quarts, lentement, pas à pas, sans geste
brusque. Il faut qu'elle s'habitue progressivement à ma présence .
Enfin
je suis à portée de main. Entre mes doigts, des feuilles de chênes, des
biscuits, des madeleines,. Je lui tends sa nourriture, sans la forcer.
Elle la renifle. Si elle l'accepte, je recommence à lui donner à
manger,
je m'approche un peu plus. Et là je la caresse sur l'encolure, le
garrot.
Je la sens tendue, elle s'écarte un peu de moi, mais elle demeure à
proximité de mes mains.
Quelques fois, de rare fois, je la sens qui s'abandonne sous mes
caresses, elle se détend, elle goûte mes mains sur son corps. Dans
quelques secondes elle va réaliser, prendre conscience de mes caresses,
et
sa peur animale, son instinct de fuite va jaillir d'un coup. Alors elle
partira brutalement, en trottant .
Et chaque fois, je la laisse partir, impuissant. Je sais qu'il lui
faudra
des jours pour accepter à nouveau mes caresses. Mais pour vivre ces
instants, j'ai tout mon temps, et une patience infinie.

Infinita tristeza

15 mai 2006 à 14h56

Vite soleil, lève toi.

Je n'en peux plus de ces nuits qui éclairent ma vie. Ces nuis qui
montrent
à mes yeux fermés, l'autre côté du miroir, le vrai. L'obscurité visible
de
mes blessures, ouvertes sur mon sang. Le noir illumine mes pensées de
la
réalité. Je ne pleure pas, je ne peux pas. Tout ce que je dois oublier,
cacher, taire, surgit dans ma pensée, sans que je puisse lutter. La
pénombre éclaire les images que j'imaginent, celle aux quelles je ne
veux
pas voir, mais qui existent. Attendre sans bouger, sans respirer, sans
vivre, mon corps broyer, attendre que le jour se lève.

Soleil lève toi, vient m'aveugler, m'éblouir , que je puisse enfin
rêver.

Demain

16 mai 2006 à 14h57

Demain.
Cela fait peur Demain.
Pas le lendemain d'aujourd'hui, avec son ronronnement lassant de la
routine quotidienne.
Pas le lendemain d'aujourd'hui, avec ses sentiments connus, ces
émotions
balisées, mais pas forcément maîtrisées.

Non, je parle de la peur de Demain, du vrai Demain.
Du Demain inconnu.
Du Demain que l'on veut imaginer , mais que l'on ne peut pas.
Du Demain tel un labyrinthe, dans le quel on cherche la lumière, la
sortie, avec les mains tendues pour se protéger.
Du Demain qui sera un échec et qui ramènera à aujourd'hui et à son
lendemain.
Du Demain qui sera une réussite mais qui débouchera alors sur un autre
Demain encore plus inquiétant .

J'ai l'impression de partir pour une randonnée, où chaque étape se fait
,
seul, les yeux bandés.
Aujourd'hui, je connais le campement, les randonneurs , la nature
autour,
cette montagne, ce torrent, cette forêt. Mais l'heure du départ va
arriver
. Les yeux bandés, je vais marcher à travers cette montagne, où mes pas
me
mèneront. Je serai vulnérable, exposer au risque de la montagne, ses
pièges, ses dangers. Ce sera ça Demain. Et même si j'arrive, il faudra
ôter ce bandeau , et regarder cette nouvelle réalité, avec son
aujourd'hui
et son lendemain, peut être accepter, peut être refuser. Et puis
récupérer,
reprendre des forces pour espérer partir pour un nouveau Demain.

Aujourd'hui, j'ai le choix. Vivre aujourd'hui avec son lendemain, ou
vivre
en marchant vers Demain.

Mon choix est fait je vais marcher vers Demain,
Je vais marcher vers TOI.

Me cacher

16 mai 2006 à 21h11

Je voudrais aller me cacher , me terrer.

Retrouver ce renfoncement de mur de la cuisine de mon enfance.
Là où je me recroquevillais, prostré , essayant de disparaître dans ces murs froids.

Ne plus être visible, inexister, avoir faim et pleurer, disparaître de votre vie, de ma vie, ne plus être.

Le toboggan

17 mai 2006 à 21h12

Une plage.
Un toboggan.
Un enfant joue.
Son jeu, ce n'est pas de monter, puis de glisser. Non, son jeu à lui , est de gravir quelques marches , se retourner, et de sauter, de voler.
Goûter cette fraction de seconde où il flotte dans l'air, où ses sens se remplissent.
Il monte de plus en plus haut.
Il vole de plus en plus haut.
Son amusement devient plaisir.
Son plaisir devient jouissance.
Mais la chute sur le sable , douce au début, devient violente, devient
brutale.
Insupportable.
Alors l'enfant s'arrête, il renonce à l'extase parce que la souffrance est trop forte.

Mais demain, il reviendra.
Demain il sautera.
Demain il volera,
De tout là-haut,
Et son vol durera,
L'air le caressera,
L'embrassera,
L'embrasera.

Mais demain, il reviendra.
Demain, il se brisera.

Texte de Boris Vian

18 mai 2006 à 21h14

L'évadé
Paroles Boris Vian
1954

Il a dévallé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
Avec son corps, comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre jaune
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.

Les étoiles

20 mai 2006 à 21h15

Comme par une nuit
Sans nuage
Je cherche dans le ciel
Les étoiles
Je ne vois
Que le vide

Comme par une nuit
Sans nuage
Je regarde le ciel
Où une à une
Apparaissent
Les étoiles

Pour toit

21 mai 2006 à 21h17

Je vouler te dire queue j'ême can tu vien chaix moa, can jeux noeud
sui pa
las, mé sept ossi chai toit, tu le sé....Deux toute phasson tu a la
claie...

ça voir que tu hé venue pan dent mon absensse, et 1 dé lisse . Jé l'un
pression que tu a lessé thon emprunte par tou...
Comme en fer, pour que tu vienne plu sous vent,
ou peu thêtre maime que tu rest à vaique moa...?

Je tant brasse tant dreman.

Je m'insupporte

21 mai 2006 à 21h23

Je m'insupporte.

Quand l'attente s'installe en moi, dés que le vide s'installe en moi,
seuls les pensées sombres, les doutes, les blessures ressurgissent et enflent.
Les pensées destructrices gonflent dans ma tête, pour renforcer mon malaise.
Je suis incapable de ne garder à l'esprit les moments heureux.
Peu à peu, les douleurs, les peurs, les craintes me rongent, rongent mes souvenirs. Elles les enroulent, les entourent, puis elles commencent à les serrer, les étouffer.
Et ces mots qui restent dans ma gorge, ces mots que je voudrais te dire mais que je ne peux pas.
Ces mots que je voudrais te dire mais que je ne dois pas.
Alors pour l'instant, vivre en silence, taire ma peine, je n'ai pas le choix.

J'appréhende ton absence, ta prochaine longue absence. Aurai-je la force d'attendre ?
Saurai-je résister aux pensées destructrices encore si présentent en moi.
Ces certitudes de n'être rien à tout jamais. Ces mots : détruire, disparaître, jeter…

Quand je ne connais pas l'avenir, quand je n'arrive pas à l'imaginer ou à le construire dans ma tête, alors l'avenir , je le remplis de mon
passé.
Comment imaginer l'inconnu ?
Comment imaginer être aimer et aimer?
Comment imaginer être caresser et caresser ?
Comment imaginer être heureux ?

Il faut que je trouve cette force en toi….
Il faut que je trouve cette force en moi…
Pour que , demain, nous ayons la chance de penser à demain…

La mer

22 mai 2006 à 21h18

La mer se retire
Les récifs apparaissent

Rencontre

25 mai 2006 à 21h27

Rencontre étonnante ce matin.
Sur le quai de la gare j'attendais un train, un jeune antillais, 28
ans,
commence à me parler, puis il me raconte sa vie. On a voyagé ensemble
jusqu'à Paris, j ai l impression de tout connaître de sa vie, de ses
attentes, ses rêves. Il a un fils de 2 ans, il est séparé de la maman,
mais il m a parlé de l'importance de son fils, le moteur de sa vie. Il
m'a
parlé de ses projets.
Et il a une phrase que j'ai trouvé superbe :
« Quand on regarde l'avenir, ce sont les yeux qui ont peur »
Alors, un peu plus j'ai pensé à toi…
Il a ajouté :
« nos yeux ont peur parce qu'ils voient les idées que l'on projette,
alors
qu'il suffit juste de fermer les yeux et d'accepter le destin, comme il
vient »

Cette rencontre est incroyable, j ai l impression que ce n'est pas le
hasard, mais un signe envoyé par la vie.
Alors , mon frère, toi dont je ne connais pas le nom, je te remercie
pour
ta philosophie de la vie, et toute la sagesse que tu portes en toi…

Qui t'a envoyé à moi ce matin?

Ta voix

25 mai 2006 à 21h28

Cela fait des années, de nombreuses années, que je projettent de faire le chemin de Saint-Jacques.
C'est devenu un rêve, un accomplissement à
réaliser.
Je sais qu'un jour je commencerai ce voyage.
Je ne suis pas croyant, mais j'aime les symboles, certains en tout cas.
Et ce pèlerinage, cette marche sera pour moi un moyen de me retrouver, réfléchir à la vie, à la mort, au temps, à tous les sujets qui
méritent une pensée profonde, et que la vie quotidienne n'autorise pas.
Je sais que je partirai du Puy en Velay, puis l'Aubrac, Roncevaux, et Saint Jacques.
Je le ferai sûrement, par tronçon, d'années en années.
Je m'imagine les étapes, le sac un peu lourd, la fatigue, la soif, les paysages, les rencontres, la solitude, les longues marches.
Partir tôt pour arriver tôt chaque jour à l'étape. Là, à l'arrivée, rien à faire, pas même marcher. Juste laisser le temps couler entre ses mains et le regarder, le mesurer, l'apprivoiser.
Là, je pourrai déambuler, et regarder courir
mes idées, pleurer ou rire mes pensées.
Depuis toutes ces années que je pense à ce voyage, je me suis toujours imaginer l'accomplir seul.
Comment, en effet imaginer, partager le
silence, les paysages, les idées, les pensées, les rires, les larmes ?
Personne n'est capable de le vivre avec moi.
Ou plutôt, je n'imaginais que personne ne pouvait en être capable.

Mais aujourd'hui, il y a toi, et ta voix, ta Voix !

Je ne sais pas si nous le ferons ensemble ce grand voyage, ce voyage vers chacun de nous, intimement, ce voyage vers nous deux, ce voyage vers hier, ce voyage vers demain, ce voyage vers l'instant.
Peut être le ferai-je seul…
Mais si je parcours ce chemin sans être seul, c'est que je serai avec toi.

Personne d'autre que toi.

Toi

26 mai 2006 à 8h05

Le jour peut se coucher,
La nuit se lever,
La mer briller,
La Lune embrasser le Soleil,
La glace fondre dans le froid,
Les oiseaux peuvent courir,
Les poissons voler,
Les éléphants chanter,
Il peut neiger en Juillet,
La terre sécher sous la pluie,
L'orage peut tonner sans tonnerre,
Eclairer sans éclairs,
Le ciel peut être rouge,
L'herbe bleue,
La mer jaune,
Et le sable à rayures.

L'incroyable,
C'est Toi.

Les grandes Jorasses

29 mai 2006 à 8h06

Forcément vu comme ça , ça fait peur...

Une dune

29 mai 2006 à 8h08

J'ai vue un grain de sable
J'ai rêvé d'une Dune
Haute comme la Lune
Mais le grain de sable
Etait un rêve

La Dune m'a enseveli

Un papillon

30 mai 2006 à 8h09

Attiré comme un papillon de nuit par un lampadaire qui éclaire ma
peine, je
viens là , sur ce site.
J'essaie de retrouver des couleurs, des odeurs, une chaleur . Rien
u'une
trace , rien qu'un sourire, rien qu'un soupir. Mais je ne trouve rien,
rien de suffisant pour répondre à mon attente, tout ce que je trouve
est
rien et n'est rien. Du vide.
Exclu, banni, isolé par moi-même et par vous. Et je mesure la place que
je
n'ai pas, le vide que je représente par ma présence.
Etre ou ne pas être, je ne me pose plus la question. Je pense donc je
suis
? non, ce n est pas suffisant. Je ne peux être que par vous, vous qui
ne me
voyait pas.
Pourquoi suis-je invisible à vos yeux, vos oreilles ?
Il faudrait quoi ? que je fasse de grands gestes, que je pousse de
grands
cris ?
Mais ça , je ne sais pas. Je sais juste me cacher, me terrer, et
attendre
en croyant que des inconnus ou des à peine connus vont se mettre à me
chercher, peut être me trouver.
Je sais que vous ne vivez pas comme ça. Je peux partir demain, qui s'en
inquiétera, ni même le verra ?
Une étoile m'avait caché la nuit. Mon étoile n'est pas là.
Je retrouve mon néant . Je retrouve mon monde, dans le vôtre je n'ai
pas
de place, et je n'ai pas la force de m'en faire, et je ne vaux pas
assez
pour que vous m'en fassiez. Pourtant si vous vouliez…
Mais vous avez vos raisons, elles sont bonnes.
Dans la comédie de la vie, le muet n'a pas lieu d'être.
Allez , soyez heureux !

Mon violon

30 mai 2006 à 8h10

Vous avez vu mon lutin sur sa moto avec son maux pleurs à mes sens ?
Son engin pétarade de rires et sa fumée me trèfle pique les yeux.
Et il est là , content, cet imbécile. Un coup , je te vois, un coup je
ne
te vois plus.
Lui il monte et des cent à l'heure que je n'attends pas.
Il joue à la grenouille, il fait la pluie et le beau temps dans ma
tête.
Quand je ne l'attends pas, il plonge dans ma pensée, « elle ne t'aime
pas
», et il part en riant,
il tombe dans mon oreille, « jamais elle reviendra » et il s'éloigne
content.
Et moi, je le crois. Je le crois bêtement. « Est-ce qu'on écoute ce que
les gens qu'on ne connaît pas vous disent ? » on leur dit : « je ne
vous
connais pas »

« Et elles grincent étant rouillées toutes ces portes qu'on entend »
Suis-je en train de vendre mon violon ?

Mon cadeau

1 juin 2006 à 8h10

Une journée normalement sans nouvelle de toi, sans toi, sans
t'entendre,
sans ta voix, tes sourires et tes rires.
Alors ce matin je suis vide. Pas vide à cause de toi,non, vide
seulement
par ma vie, ma vie d'avant toi, ma vie sans toi.
Toi, tu éclaires mes rêves, je les redécouvre grâce à toi, je le
réinvente
pour toi.
Tu as le pouvoir d'illuminer mes désirs, tellement de désirs si variés.
Ce n'est pas ton absence qui me plonge dans le noir, c'est ta présence
qui
allume ma vie, qui m'offre le jour,le soleil. Tu mes fais renaître et
j'existe.

Je n'ai jamais reçu un aussi beau cadeau que Toi.

Cataclysme

1 juin 2006 à 8h11

Tempête de rire
Averse de baisers
Pluie de caresses
Avalanche d'envies

Tremblement de taire
Ton désir
Tremblement de terre
Mon désir

Vibrato

2 juin 2006 à 8h12

Une main
Deux mains
Demain
Nos mains
Quatre mains
Qu'on sert tôt
Concerto
Et nos corps pour le jouer
Et mes doigts pour jouer
Un Vibrato
Sur ta peau

Mon île

2 juin 2006 à 8h13

Des semaines que je suis en mer, seul, sur cette minuscule embarcation.
Des
semaines que j'avance, sans savoir où je vais. Je sens un souffle qui
m'attire, un courant qui me porte vers où je dois aller. Une île.
Deux fois déjà, mon bateau a chaviré, plusieurs fois encore il a failli
se
retourner. Par moment, j'ai eu des temps superbes, soleil, chaleur, et
des
courants portants, j'étais sûr d'arriver. J'ai connu des tempêtes, des
tornades, qui m'ont poussé aux limites du supportable, à la frontière
de
l'intenable, et j'étais tenté de virer, d'abandonner mon but, ce but
que
je ne connais pas. Une île.
Je ne sais pas quand, je n'en suis même pas certain, un jour,
j'arriverai
à portée d'elle. Elle sera là devant moi. Des falaises, des récifs
m'interdiront peut être son accès, au mieux je repartirai sans avoir
accosté, au pire je coulerai au pied de mon rêve. Une île.
Aujourd'hui, je ne peux l'imaginer. Ni sa taille, ni sa chaleur, ni son
eau fraîche, ni sa pluie, ni ses fruits, ni son sable, ni sa terre, ni
ses
grottes, ni ses fleurs. Je ne peux pas imaginer mon rêve. Une île.
Mais peut être u'il y aura là une crique, sauvage et déserte, couverte
de
sable blanc. Ma barque se posera, comme une feuille d'automne. Mes
pieds
se poseront sur cette plage, je sentirai la chaleur sous mes pieds, je
me
coucherai sur elle pour sentir sa chaleur sous mon corps, la chaleur de
mon rêve. Une île.
Elle sera là , plus grande qu'un océan, plus grande qu'un continent. Ma
vie à découvrir ses fleurs et ses épines. Ses forêts, ses montagnes,
ses
plaines, ses ruisseaux, ses torrents, ses jours et ses nuits. Une vie
pour
découvrir mon rêve, pour vivre mon rêve. Une île.

Mon île.

Apophis

2 juin 2006 à 8h19

Tous les soirs, la même crainte, et si Apophis gagnait ?
Chaque soir, je suis découragé. L'avenir me semble impossible.
Inconstructible, comme un marécage, comme des sables mouvants.
Apophis, chaque soir me ramène mes certitudes noirs, mes certitudes
destructrices.
Je plonge dans le Noun à cœur perdu.
Apophis, chaque nuit, m'enferme dans ma vie, dans ma prison, où je n'ai
pas le droit de rêver, pas le droit de vivre, pas le droit d'espérer.
Il
m'entrave de mes chaînes, ces chaînes construites de mes peines.
Mais le matin enfin, avec Râ , tu réapparais. Tu me donnes envie. Envie
d'être, d'exister, de construire , de rêver, d'espérer, d'imaginer
demain.

Je t'en prie donne moi la force, j'ai si peur de te perdre.
De me perdre, à tout jamais, dans les anneaux d'Apophis.

Je crois

5 juin 2006 à 8h20

Les mots.
Avec un mot, je construis un rêve.
Avec un mot, il es détruit.
Je suis si naïf, je crois :
Au Père Noël
Aux neiges éternelles
Aux cerisiers en fleurs
Au goût de ta bouche
Aux anges
Que Demain sera beau
Que les enfants riront
Au désert qui fleurit
A l'amour
Aux roses sans épines
Aux moutons dans leurs boites
A une vie sans guerre
Que j'ai le droit au bonheur
Aux baisers au chocolat
Que un et un font un
Que je ne vaux pas rien
A Toi
A Moi
A Nous
A demain
Aux pierres qui grandissent
Au miel de ta bouche
Au chocolat de Pâques
A la petite souris
Aux mots d'amour
A un palmier dans mon jardin
A tant de choses encore…

Pourtant je sais, depuis le temps,
Que tout cela n'existe pas.

Le réveil

6 juin 2006 à 8h23

Pourquoi ?
Pourquoi me suis-je réveillé ?
J'étais bien. Je dormais tranquillement depuis des années.
J'étais proche de l'état végétatif.
Je ne ressentais plus rien, je n'espérais plus rien.
Plus de désir , plus d'envie.
La mort dans l'âme.
L'âme dans la mort.
Attendre sans rêve.
Vivre sans risque.
J'hibernais.
Ne plus jamais me réveiller.
J'étais bien

Pourquoi ?
Pourquoi me suis-je réveillé ?
J'ai ouvert les yeux,
Et tu es passée devant moi.
Tu m'as regardé, parlé, souri.
Là j'ai vu à nouveau l'envie,
Le désir, la tristesse, l'espoir,
L'espoir déçu, le rêve.
J'ai ressenti de la joie, de la peine,
Des frissons.
Du manque, de la souffrance.
De la tendresse, des caresses.

Pourquoi ?
Pourquoi me suis-je réveillé ?
Mais ce n'est peut être qu'un rêve,
Ce ne peut être qu'un rêve
Ce n ‘est qu'un rêve

Un sous science

7 juin 2006 à 8h24

Un sous science
Un sou six anses
Un sou scie anse
Hein ? souci ? Hans ?

Si j'arrivais à connaître un mot qui ressemble à ça.
Je deviendrais léger.
Léger,
Comme une plume,
Pour caresser ta peau.
Comme une brise,
Pour envelopper ton corps.
Comme un souffle
Sur ta bouche.
Comme une larme qui courrait
Sur ton ventre,
Comme du sable
Qui épouserait tes formes,
Comme la lumière
Qui éclaire tes yeux.

Il me faudrait juste un brin :
D'un sous science
D'un sous six anses

Les bonbons

7 juin 2006 à 8h25

Les souvenirs d'enfance…

Je me souviens, enfant, qu'en j'allais, un dimanche de temps en temps,
avec une pièce d'un Franc, à la boulangerie du village, acheter des
bonbons. Je descendais la rue, en serrant bien la pièce dans ma main
pour
ne pas la perdre bien sûr, mais aussi pour serrer cette promesse de
douceur. J'imaginais déjà le retour, avec dans mes mains ce pochon de
papier blanc rempli de sucrerie.
Arrivée à la boutique, mes yeux n'étaient pas assez grand pour
contempler
toutes ces promesses. Je revois ces bonbons, je ressens leurs goûts.
Ces
chewing-gum à deux centimes, qui n'étaient pas très bons, mais ils
étaient
enveloppés dans un petit papier, sur lequel parfois était marqué «
gagné ».
Gagner un autre chewing-gum, même pas très bon, était une vraie joie.
Il y
avait ces roudoudou avec leurs billes de couleur ces têtes de nègre en
réglisse, un peu dures pour des dents d'enfants. Ces boules de Coco,
ces
sucettes en sifflet, ces oursons chocolat guimauve, les sucettes
Pierrot
au caramel. Ces boites , dont j'ai perdu le nom, pleines d'une poudre
dont
j'ai perdu l'odeur. Malabar, Carambar. Et puis aussi ces petites
coquilles
avec du bonbon au fond qu'il était toujours difficile de sucer. Ces
bâtons
de réglisse qui me faisait envie mais que je n'aimais pas, mais
j'espérais
chaque fois les trouver délicieux…ma mémoire me trahit et je ne revois
pas
tout. Je revois par contre, ma marche de retour, mon trésor dans mes
mains.
Je versais les bonbons sur mon lit, je contemplais mes merveilles. Par
laquelle commencer ?
Garder la meilleur pour la fin ? J'avais le temps et le désir pour
moi….

Ces rares moments d'enfance d'un enfant.

Un jardin à la française.

7 juin 2006 à 8h26

Un jardin à la française.
Une pelouse bien tondue, un parterre de fleurs dans un cercle parfait
bordé d'une haie de buis. J'imagine le jardinier contemplant son œuvre,
son chef d'œuvre, des années qu'il y travaille, qu'il peaufine son
sujet,
qu'il entretient, qu'il désherbe, qu'il soigne avec amour.

Il est là debout. Il survole de ses yeux les vingt mètres carrés de son
jardin. D'un côté, le mur d'un hangar désaffecté , d'un autre,un
terrain
vague. Derrière lui, en hauteur, une ligne de chemin de fer, et enfin
un
autre jardin ouvrier.
Son jardin est dans un écrin.

A ses yeux, et aux miens aussi, il a le plus beau des jardins à la
française.

Conjugaison

8 juin 2006 à 8h27

Je t'aime
Tu l'aimes
Il t'aime
Nous t'aimons
Vous vous aimez
Ils s'aiment

Je te regarde
Tu lui souris
Il rit
Nous nous séparons
Vous vous embrassez
Ils s'étreignent

Je pars
Tu m'oublies
Il te serre
Nous rêvions
Vous vivez
Ils s'aiment

Madrid

11 juin 2006 à 8h05

Il y a des villes différentes des autres, des villes qui ont une âme
Des villes qui vivent
Qui respirent
Que l'on embrasse
Que l'on sent
Que l'on goûte

Madrid, Vendredi, tu avais ton odeur de fleurs et de sucre.

Mon Rêve mon Désir, j'ai imaginé ton odeur mélangée à celle de
Madrid...

Paseo del Prado
Les arbres
Les fleurs
L'Odeur
J'aurai aimé que tu sois là,
Mon Rêve, mon Désir.
J'aurais aimé que tu sois là,
Pour te serrer dans mes bras,
Pour découvrir le goût de ta bouche,
Pour découvrir l'odeur de ta peau.

1,2,3...

11 juin 2006 à 8h28

1,2,3,
Tu s'ras dans mes bras,
4,5,6,
Avec plein de bises,
7,8,9,
Des bizoux tous neufs,
10,11,12,
Tu seras tout'rouge...

Toute rouge!!

Savant calcul

11 juin 2006 à 8h29

Aprés de savants calculs,

Il me faut juste 4669 baisers,

Pour que ton corps,
N'est plus de secret...

La Marelle

12 juin 2006 à 8h06

Comme à la Marelle
Nous partirons de la Terre
Pour aller jusqu'au Ciel

S'il te plait

15 juin 2006 à 8h11

S'il te plait, rassure moi.
Dis moi que tu ne m'aimes pas,
Que jamais tu ne m'aimeras
Dis moi que je te fais pitié
Que ma misère te fait rire.

S'il te plait, rassure moi.
Dis moi que tu ne goûtes pas mes goûts
Que je ne t'intéresse pas,
Dis moi que tu ne me parles
Que pour te jouer de moi .

S'il te plait, rassure moi.
Dis moi que tu ne veux pas de mes baisers
Que ceux des autres ont meilleur goût
Dis moi que tes caresses
Ne seront pas pour moi.

S'il te plait rassure moi.
Ne me laisse pas rêver

S'il te plait, rassure moi.

Hommage à un génie des mots

15 juin 2006 à 8h13

Sans dessus dessous

(Raymond Devos)

Actuellement, mon immeuble est sens dessus dessous.
Tous les locataires du dessous voudraient habiter au-dessus.
Tout cela parce que le locataire qui est au-dessus est allé raconter par en dessous que l'air que l'on respirait à l'étage au-dessus était meilleur que celui que l'on respirait à l'étage en dessous.

Un mendiant

16 juin 2006 à 8h07

Hier , j ai croisé un mendiant. Mais l'on ne dit plus mendiant, on dit SDF,
c'est plus joli sûrement. On ne dit plus non plus aveugle, mais malvoyant,c'est plus joli.
Plus handicapé, mais personne à mobilité réduite, c'est plus joli…
Pourtant des mendiants, ils en existent tant. Cette petite vielle, qui tous les matins, aux Halles, vend les journaux gratuits. Elle est là
assise, à tendre la main. Un peu plus loin , un homme, vieux lui aussi.
Eté comme hivers, il porte son manteau, une main tendue, l'autre dans une poche où il compte sa misère.
Heureusement ,le soir, ils ne sont pas là, au Halles. C'est plus joli…
Enfin bref, pour revenir à mon mendiant, cela faisait plusieurs jours que je le voyais là, dans ce même quartier. Un grand, noir, un peu voûté
par la gêne, entre vingt et trente ans. Quand je passais devant lui , j'entendais sa voix, petite, demandant une pièce. Hier, dans ma poche,
j'avais, pour une fois, de la monnaie. Je me suis arrêté, pour lui donner.
Il a ouvert ses deux mains, pour recevoir ma piécette . « Merci » m'a-t-il dit « merci patron », et quand je me suis éloigné d'un pas ou
deux, il a ajouté « Qu'Allah te protège ! ».
Je ne suis pas croyant , mais j'ai ressenti une émotion forte à sa voix et à ses mots. Je l'ai senti sincère, et j'ai eu l'impression que, par
cette phrase, un nuage de bien-être m'entourait.
Je me suis senti invulnérable et libre.

Merci, de nous deux, c'était moi le mendiant. Ton don était bien supérieur au mien.

Rétrograde

16 juin 2006 à 8h07

J'ai parfois l'impression que mon esprit s'échappe
Je suis là, sans l'être, sans être, comme si je léviter au dessus de la
misère de vos vies.

. vous comme être pas ne de fréquente sensation cette Etrange
vous de côté à monde autre un dans être D'.
pieds vos sur êtes vous quand mains les sur marcher De.

Heureusement ça ne se voit pas,
Vous me prendriez pour un fou.

Coeur percé

16 juin 2006 à 8h12

En partant à ta rencontre
Mon cœur, ce matin,
A roulé sur une épine.

Il faudra que tu me montres
Comment, avec un câlin
Tu fabriques une rustine.

Liberté

16 juin 2006 à 8h35

Au jardin du Luxembourg,

J'ai découvert la statue de la Liberté....

Ce serait un bel endroit

Pour un premier baiser...

liberte.jpg

Sur le sable

16 juin 2006 à 8h35

Avec mes doigts, comme sur le sable,
Je dessinerai sur ta peau le dessin de ton corps.
Je dessinerai un cœur sur ton ventre
Des lèvres sur ton sein
Des mains sur ton dos
Un œil sur ta nuque
Un nez dans ton cou.
Et un baiser sur ta bouche.

Le port

17 juin 2006 à 8h37

Dernière attente.

Je suis sur la jetée.
Je guette l'horizon.
Voir poindre le mat.
Savoir ton retour au port aprés cette longue traversée.

L'inquiétude.
Le naufrage toujours possible.
Une tempête.

Voir enfin le souffle gonflant tes voiles.
Te voir enfin accoster.

La quarantaine sur le point de s'achever.

Il me faudra attendre encore.
Mais je te saurai sauvée.
Je me saurai sauvé.

FIN

20 juin 2006 à 8h38

Et voilà, j'ai attendu Demain.
Demain, c'était l'avenir , le rêve transformé en réalité.
C'était le dessiner, le caresser, l'attendre, l'espérer.

Mais je n'ai pas de Demain. Il faut que je finisse par l'accepter.
Je n'ai que des aujourd'hui qui se répètent, se répèteront sans cesse.
Il me faut juste l'accepter, à nouveau l'accepter.

Que le Soleil brille sur vous
Que vous soyez heureux
Que vous réalisiez , vous, vos rêves,
Vos rêves les plus fous.
Escalader l'Everest
Cueillir une violette
Embrasser l'Amour
Construire une maquette.
Jouir de la vie.

Je viendrai peut être de temps en temps, lire certains d'entre vous, et
j'aimerais lire,
que vous vivez vos rêves.

Voilà c'est l'heure de la fin
la FIN : F.A.I.M.

Collier

21 juin 2006 à 8h39

J'ai fait un collier de Rêves
Mis autour du cou
J'ai plongé dans la vie
Mes Rêves étaient en pierre
J'ai coulé

Fin de règne

21 juin 2006 à 8h40

Le Roi est mort!
vive le Roi!
Le Rêve est mort!
Vive le Rêve!
Quel rêve?
C'était le dernier

Pyramides

16 juillet 2006 à 8h42

Un jour, nous irons contempler les Pyramides.

Contempler ces édifices d'Eternité.
Comme un pèlerinage
Pour toutes ces secondes éternelles
Ces secondes d'Eternité
Que je vis avec Toi.

Des mots

17 juillet 2006 à 8h43

Des mots juste des mots

Un souffle
Une pensée
Un désir
Un baiser
Un rire
Du chocolat sur tes doigts
Un Hêtre
Toi
Magie
Irréel
Incroyable
Une dune
Du sable sur ton corps
Un vent
Tiède
Fort
Chaud
Brulant

Brulant comme tes yeux
Brulant comme mon Rêve
Que je vois dans tes yeux

Un et Un font un

17 juillet 2006 à 8h44

Une pyramide
Un piment
Une pensée
Un mot pensé
Nos plaies pansées.

Bientôt nous ne ferons qu'Un.
En regardant un ange qui sourit
Un Faux qui se tord de rire
Nos corps qui rient d'envie
Une belle assietteThaï
Un coupe de Champagne

Puis tes yeux me parleront
Ecriront sur ma peau
Mes yeux te crieront
Un murmure à l'oreille

Le temps ne sera plus

J'aimerais...

17 juillet 2006 à 8h45

J'aimerais te donner

La main
Un baiser
Un désir
Une envie
Mes bras
Une caresse
Un carré noir
A boire
De l'eau fraiche
Ou chaude
Une figue
Mes lèvres
Une pyramide

Peut être même
Te dire Demain

Des lettres

17 juillet 2006 à 8h46

Consonne
"T"
Consonne
"M"
Voyelle
"E"
Voyelle
"E"
Voyelle
"A"
Consonne
"J"
Voyelle
"I"

" T M E E A J I "

Le Baiser de Rodin

19 juillet 2006 à 8h47

Ils n'étaient plus en marbre
Ni en pierre
Ni en bois
Ni en bronze

Je les ai vu s'animer
J'ai vu leur baiser
Prendre vie
J'ai vu l'Amour dans leurs mains
L'envie dans leur corps
La plénitude dans leurs yeux

J'ai compris
Grâce à Toi

Personne

20 juillet 2006 à 8h46

Tu étais là
Allongée à l'ombre d'un palmier
Couchée sur le sable
Je me suis approché, sans bruit.
Ne pas que tu m'entendes.
Que je ne trouble pas ton bien être
Je t'ai regardé sourire,
Sourire d'un sourire sans but
J'ai observé ton corps
Qui caressait le vent
Ton souffle qui embrassait l'air
Ta peau qui brûlait le soleil.
Tu étais bien
Sans moi
Sans personne
Juste apaisée
Comme je l'étais moi
De te sentir comblée.
Je suis reparti
Sans bruit
Reposé

Oasis

7 septembre 2006 à 14h52

Deux montagnes qui protègent
Une oasis chaude
Ridée d'un torrent sucré.
Ma bouche cueille le fruit
L'instant disparaît, ravi.

Univers

7 septembre 2006 à 14h58

Deux lacs sombres étincellent
Mille et une étoiles
Ils s'ouvrent sur l'Univers.
Tes yeux vifs, profonds, me parlent,
L'Infini éternel naît.

Sur le Fil

7 septembre 2006 à 15h06

Je vais apprendre.
Je vais apprendre à marcher sur le Fil, sans me pencher, sans imaginer la chute.
Je vais marcher sans cette peur du vide, cette peur qui m'invite à me jeter, pour ne plus la craindre.
Je vais marcher, oubliant l'envie de me retourner, oubliant l'envie de me pencher, ces envies de voir l'invisible mortel.
Je vais apprendre à ne pas voir la fin de ce Fil, l'accepter infini, sans vouloir parfois le couper, pour le maîtriser.

Confiance dans ce Fil, confiance dans mes pas.

Si simple

7 septembre 2006 à 16h47

Moments de fatigues,de lassitude, d'inquiétude.

Si je pouvais seulement me lover dans ton cou , inspirer ton parfum, ta chaleur, passer mes bras autour de toi, sentir tes bras autour de moi, te serrer aussi fort que tu aimes…
Là, le temps disparaîtrait, tout redeviendrait éternel et simple…

Tout est si simple quand je suis dans tes bras,
Tout est si simple quand tu es dans mes bras.

La Soupière

8 septembre 2006 à 12h38

Quel est la part de l'hérédité dans la vie ?
Je me suis souvenue d'une histoire de soupière, vieille de plus de cent ans, qui présente un trait de caractère encore présent aujourd'hui, chez moi en tout cas, comme il était présent chez mon père. Un trait de caractère rare, souvent incompris ou taxé de folie.
Est-ce du mimétisme simplement, ou est-ce plus profond ? Que m'importe en fait, puisqu'il me plait de croire que je le porte dans mes gênes, que demain, un de mes enfants me prouvera qu'il le porte aussi.

Il y a donc plus de cent ans, mon arrière grand-mère nettoyait une soupière. Celle-ci lui échappa, et se brisa. Une belle soupière en porcelaine,qui était dans la famille depuis très longtemps. La soupe, comme dans tous les foyers de Dordogne à l'époque, était mangée matin, midi et soir. Et la tradition voulait que mon aïeule ne serve pas la soupe dans sa marmite, mais qu'à chaque repas la soupière soit sortie pour en profiter. Profiter de ce luxe. Profiter de sa beauté.
Lorsque la soupière se brisa, il y eut une réunion de famille. Pouvait-on vivre sans soupière ?
La réponse, unanime, fut « non ! ». Tant pis si l'ensemble du bas de laine passait dans cet achat, mais la famille avait besoin d'une soupière pour manger. Pouvoir la contempler pendant que l'on souffle sur sa cuiller. Pouvoir la contempler quand on casse le pain dans sa soupe.
Des semaines, des mois de privations peut-être après cet achat, mais leur bonheur quotidien était à ce prix .
Ainsi fut décidé d'aller à la prochaine foire à la ville. Le jour dit, le cheval fut attelé à la charrette. Chacun, endimanché y prit place. Trois heures de voyage commencèrent, inconfortables , poussiéreuses, pierreuses, chaudes sous le soleil. Arrivés au marché, le choix fut facile : la plus grande et la plus belle des soupières. La famille repartit aussitôt. A nouveau la charrette, la poussière et la chaleur. Le porte monnaie vide pour de longs mois.
Sitôt rentré, tout le monde se retrouva pour étrenner La Soupière. Elle fut posée, fumante, au centre de la table. Tous les regards étaient figés sur Elle. Admiratifs, émerveillés, intimidés devant sa beauté, devant cet évènement unique de leur vie . Mon grand-père, qui avait 4 ou 5 ans à l'époque dit : « Quelle est belle ! elle est magnifique ! Je rêverais d'entendre le bruit de la soupière se brisant sur le carrelage…si son fracas est aussi beau qu'Elle, le son sera prodigieux, sublime, magnifique.. » Mon arrière grand-mère lui répondit aussitôt :« cela te ferait réellement plaisir de l'entendre ? » « oh.. oui… »
Ma grand-mère saisit la soupière, la souleva, la portant bien haut. Elle recula de quelques pas, pour que chacun puisse voir.
Et elle la lâcha .
La Soupière qui explosa sur le sol, créa la musique dont l'enfant avait rêvé.

Brume

8 septembre 2006 à 12h45

Soleil éveillé
La brume blanche envolée
Du lieu enchanté.
Ton sourire illuminé
Invite à mille baisers.

Cerisiers

8 septembre 2006 à 15h40

Le vent qui dénude
A l'Aube, les cerisiers,
La fleur devient fruit.
Mes mains soufflent sur ta peau,
Son grain mûrit sous ma bouche.

Deux mains

12 septembre 2006 à 9h34

Regarde le ciel et écoute.

Ecoute le vent qui te parle
Qui te raconte le rêve de mes mains
Laisse le chuchoter contre ton cou
Laisse le murmurer sur ta bouche
Ce rêve…

De caresser ta peau,
De visiter ton corps
D'embrasser ton visage.
Ecoute mes mains qui chantent

Ecoute mes mains,
Mes mains qui rient.
Elles t'imaginent
Entre leurs doigts.

Geisha

14 septembre 2006 à 16h40

Ce n'était sûrement pas une Geisha.
Mais c'était la première fois que je voyais une japonaise en tenue traditionnel _ kimono, obi, coiffure avec épingles, maquillage_ qui déambulait dans les rues de Paris en pleine après-midi.
Le Japon m'attire fortement, et les japonaises aussi. Ce n'est pas une attirance physique, mais plutôt l'attirance du mystère, du secret, l'attirance du caché.
Leurs pas étroits, comme emprisonnés, leur tailles marquées, soulignées, pour finir uniquement évoquées, leurs dos largement masqués par le nœud de leurs obis, ces nuques qui se montrent, ce maquillage lourd et masquant comme un masque de carnaval, ces coiffures empesées ornées d'épingles richement décorées, rendent ces femmes irréelles.
Ces japonaises traditionnellement vêtues deviennent des symboles du raffinement inutile et si précieux.
Si je m'imagine assis sur le sol, un bol de thé à la main, devant une telle femme, je ressens une invitation au silence et à la méditation. Ces costumes transpirent une beauté si parfaite qu'elle en devient inhumaine. On quitte le monde qui nous entoure pour frôler le magique, le divin, le rêve.
J'ai la même envie de me recueillir auprès d'une telle statue vivante, que dans certains temples, au son des cloches.
Une invitation au calme serein et éternel.

Torrent

15 septembre 2006 à 8h57

Les neiges perdues
Dans un torrent ravageur
Ravinent les monts
Comme les rêves qui coulent
Emportent désir et vie

Dérive

15 septembre 2006 à 10h15

La vie sans dérive,
Dérive
Des rives
Des rêves.

Espace

18 septembre 2006 à 12h03

Serai-je sage un jour ?
Non, pas sage dans le sens de poli, respectueux, et calme, non.
Sage dans le sens d'imprégné d'assez de certitude pour savourer la vie plus souvent, savourer la vie consciemment.
Je pensais que le bonheur était des fractions d'insouciance , une joie, par exemple, qui effaçaient momentanément les tourments intérieurs ou extérieurs qui occupent ma vie. J'ai la conviction ce matin de faire fausse route en laissant ma pensée suivre ce chemin.
Certes, le moment où la joie à lieu , elle seule est présente. Je dirais qu'elle est rassasiante et autosuffisante dans l'intensité du bonheur. Mais ensuite ? Quand elle devient souvenir, elle est couverte par l'ombre des soucis, des tracas de ma vie quotidienne ou de ma vie profonde . Elle s'étiole, s'efface, se fane parce que je ne lui laisse plus l'espace vital qui lui est nécessaire, en privilégiant inconsciemment la place aux tourments.
Je devrais, au contraire, consciemment lui offrir un espace d'épanouissement suffisant. C'est-à-dire que ma conscience me permette de faire cohabiter l'ensemble de mes sentiments tristes ou gais, dans le même temps , dans le même instant. Accepter d'être heureux constamment, même dans des moments de lourdeurs, de peine, d'inquiétude, ou de tristesse.

1972

19 septembre 2006 à 10h41

1972

Je suis à l'école, en CM1. Toujours premier. Elève brillant. Avec Estelle, mon amoureuse, une petite fille aux longs cheveux blonds, nous nous battons à coups de notes pour savoir qui sera le meilleur. Mon premier baiser fut pour elle, dans la cour, pendant une récréation.
L'Ecole. C'est mon lieu de vie, de plaisir, de vraie vie où l'on joue, où l'on rit. J'ai l'impression d'exister, de vivre.
1972. Je ne me souviens plus quel mois., je suis assis à mon pupitre d'école. Une plume à la main, mon encrier d'encre violette, aux murs des cartes du monde couleur orange, quelques dessins d'écoliers, des plumes dans un pot, des dessins barbouillés de peinture qui sèchent.
La maîtresse fait la classe.
1972. Un jour à 11H. Comme les autres enfants, je guette la pendule pour sortir en criant dans la cour, pour la pose du midi.
1972.. Un jour à 11H. La porte de la classe s'ouvre, la directrice fait un pas dans la classe, ses yeux me cherchent, me trouvent . « T. ! prend tes affaires ! Vient ! ». Derrière elle je vois ma mère, je me lève, ramasse mon cartable, je sors. Les premiers mots de ma mère « on quitte la maison, on quitte ton père ». Nous sortons de l'école. « Nous allons chercher ta sœur, mais il ne faut pas que l'on nous voit en traversant le village ! ». Je connais les chemins d'un bois qui contourne le village jusqu'au collège où est ma sœur, je guide ma mère. Avancer en ce cachant dans les petits rues jusqu'au bois. C'est un jeu pour moi. Je joue au cow-boys et aux indiens. Nous longeons les murs, courons pour traverser les rues. Ne pas être vu. Je joue.
Je joue à la guerre. Mais c'est une vraie guerre. Une guerre d'adultes avec des enfants soldats. Les balles qui fusent chaque jour, les sirènes des alertes et le rêve de trouver un abri pour me terrer, comme dans mon lit quand je me cache sous les draps, en m'enfouissant totalement jusqu'à mon visage, dans une nuit absolue.
Une maison sans plaisir, sans rire. Des murs lugubres qui pissent l'humidité moisie. Le ronronnement du chauffage,chaleur et puanteur du fioul qu'il brûle. Ces placards qui vivent la nuit , qui claquent régulièrement au rythme des souris prisent dans les tapettes, qui claquent au rythme de la mort.
Aucun souvenir de rires, aucun souvenir de joies. Juste des souvenirs de pleurs, des souvenirs d'angoisse et de solitude, mes souvenirs d'enfant.
Personne n'entrait dans cette maison, aucun vent nouveau, aucun souffle chaud, dans son air flotté juste la misère humaine, la misère de l'âme.
1972.12H. Ma sœur sort du collège. Nous repartons tous les trois, portant nos cartables, ma mère porte un sac de voyage. Nous traversons à nouveau le village, je sers de guide, comme un éclaireur à la guerre. Je vois les yeux de ma sœur qui ne jouent pas, les yeux de ma mère qui ne rient pas. Le père d'Estelle nous attend plus loin. Nous montons dans sa voiture jusqu'à une ville voisine pour y prendre un train. C'est à nouveau un jeu ce train que je ne prends jamais. Arrivée à la gare de Lyon à Paris. Nous marchons un peu jusqu'à un hôtel, où ma mère prend une chambre. Je revois le tapis du couloir qui mène à la chambre. Je revois la chambre exiguë et sombre. Nous allons passer trois jours là. Ma mère s'absente régulièrement, nous laissant seuls dans la chambre, nous ne savons pas pourquoi . D'ailleurs nous ne savons pas pourquoi nous sommes là. Pas d'explication sur ce qui a provoqué ce départ. Nous ne savons pas si il est définitif ou pas. Nous ne savons pas si nous reverrons notre père, notre chambre, nos copains, nos classes, notre vie. Mais nous avons si bien appris à vivre dans l'angoisse que nous sommes habitués. Elle est presque rassurante.
Le lendemain nous allons au cinéma, sur les Champs, au Normandie. Nous allons voir « L'aventure, c'est l'aventure », Brel, Ventura, Aldo…un film culte à mes yeux. Un film que je revois avec plaisir, un grand plaisir. Habitué à vivre dans une ambiance tourmentée, violente, je parviens à profiter de chaque instant « agréable » même dans un contexte désespérant.
Je m'accorde 2h d'enfance.
1972. Troisième jour. Nous nous retrouvons à la gare de notre départ. Mon père est là sur le quai. Il nous dit un bref mais intense bonjour, puis il s'écarte de nous et marche avec ma mère. Ils parlent quelques minutes. Nous sommes à l'écart avec ma sœur. Nous montons en voiture. Nous roulons une demi heure sans qu'un mot ne soit prononcé dans la voiture. Juste un silence permanent. Le mutisme est mon élément. Comment pourrai-je avec mes mots d'enfant exprimer ce que je ressens. Ce que je ressens de l'instant, de ma vie. Mutisme et solitude.
1972. Quatrième jour. Retour à l'école.
C'est fini, je n'aime plus l'école, je ne serai plus premier. Je n'aimerai plus Estelle.
Chaque bruit dans la cour, dans le couloir, mes yeux se lèvent vers la porte. Je pense à nouveau que la directrice va venir me chercher. L'école n'est plus mon havre de paix, mon jardin secret, mon lieu de savoir et de plaisir. Le lieu où je suis comme les autres.
C'est fini, je n'aime plus l'école, je raterai ma vie.

Lettre à Titi

19 septembre 2006 à 12h11

Bonjour Titi,

J' ai appris que tu te plaisais bien avec ta nouvelle famille et que ta « maîtresse » t'avait accueilli, les bras ouverts. J'espère que tu éprouves beaucoup de plaisir à te promener dans ton nouveau jardin, et que les parfums, l'humidité presque automnale, réussissent à te faire vibrer.
Même si je sais que tu aimes à te promener, à visiter les buissons, les vallons, n'hésites pas parfois à rentrer te mettre à l'abri bien au chaud, même si tu ressors régulièrement pour prendre l'air.
Quand tu fais tes exercices, n'oublie pas de changer de rythme, pour travailler l'endurance, la résistante etc…pour devenir un Titi bien entraîné.
Si ta maîtresse te prend par la main pour une promenade, fait lui confiance et laisse la faire . Elle connaît des manèges qui te feront sûrement tourner la tête, mais dont tu prendras goût.
Le froid pouvant arriver rapidement maintenant, met bien le gel sur tes lèvres pour te protéger, et laisser ta bouche bien lisse.
Si dans tes jeux, à force de faire tes exercices, tu transpires trop, prend bien une douche avant d'aller te reposer. Ta nouvelle maîtresse te fera certainement des bisous sur le front pour t'aider à t'endormir.
N'oublie pas aussi de reprendre des forces, et si tu veux être toujours d'attaque, il faut penser à recharger tes accus. C'est important.
En attendant que je le fasse moi-même directement, dépose des baisers de ma part à ta maîtresse, elle te dira où.

A bientôt Titi, content que tout glisse pour toi !

Le zoo

21 septembre 2006 à 15h07

Où suis-je ?
Dans un zoo ?
Dans un cirque où l'on exhibe les animaux tenus en laisse ?
A la foire du trône, prés de la femme à barbe et de l'homme sans tête ?
A un défilé de mode où l'on expose des fripes comme on expose des tripes à la mode de Caen ?
Non, pas dans un de ces lieus.
Je suis juste dans le jardin d'enfants où les mères arrivent, pavanent, exposant leur marmaille.
Elles sont là le menton levé, le torse bombé, comme des poules accompagnant leurs poussins. Elles sont presque à glousser. Et elles parlent du dernier popot , du denier pipi, du dernier bobo, exécuté par leur génie.
Elles sont là en groupe avec leurs amies, rivales dans cette compétition du plus beau bébé, du plus gros, de celui qui parle le mieux, qui mange le mieux, qui est déjà le plus intelligent-pour-son-âge.
Elles sont là, maquillées, apprêtées, pour ne pas avoir l'air, pour être mieux que les autres, comme leur enfant plus beau que les autres, avec son bermuda, son maillot blanc, sa goutte au nez, les genoux écorchés. Et elles sont là, débordées par ce prochain thé à organiser. Elles sont là, du rouge aux joues, du noir aux yeux, pour ne pas paraître mais juste paraître ce qu'elles ne sont pas, ce qu'elles ne sont plus, ce qu'elles n'ont jamais été, ce qu'elles ne seront jamais.
Elles sont là, engoncées dans leur costume de scène , récitant sans conviction l'aventure de leur vie. Bien monter que l'on est riche. Riche d'argent, riche d'enfants, riche de vêtements, de bijoux, riche d'envie, de jalousie, de tristesse, de désespoir. Alors elles sont là, affichant leur sourire pour se cacher.
Elles sont là pour ne pas se montrer.
Elles sont là pour ne plus se voir.

Un palmier

22 septembre 2006 à 10h06

Je voudrais être au calme, seul,
Dans une grande pièce,
Dans une pièce,
Juste dans une petite pièce.
Avec une grande fenêtre,
Une fenêtre,
Juste une petite lucarne.
Ouverte sur le ciel,
Un grand ciel étoilé,
Un ciel bleu azur,
Juste un petit ciel gris et pluvieux.
J'entendrais le chant d'une nuée d'oiseaux,
d'un rossignol,
Juste d'un petit moineau.
Il y aurait un vieux chêne dans la pièce,
Un jeune olivier,
Juste un petit palmier dans un pot étriqué.
Je prendrais un grand arrosoir,
Un broc émaillé,
Juste mes larmes,
Pour l'arroser.

Pestiféré

28 septembre 2006 à 9h55

Un pestiféré.
Les têtes se tournent, les regards m'évitent, les corps s'éloignent même, si ils peuvent.
Un pestiféré. Je ne suis plus qu'un pestiféré à leurs yeux.
Jugé, condamné, sans avoir une seule chance de m'expliquer.
Ils m'ont ôté de leur vie, tué de leur souvenir et de leur présent.
Je vous hais. Je vous méprise.
Allez crever !

Pardon…
N'allez pas crever !
Je vous plains. Je vous plains d'avoir peur de vos peurs au point de vouloir me brûler.
Comme on brûle un symbole.
Comme on brûle un cadavre infesté pour tuer l'épidémie.
Je vous plains de ne pas comprendre que je ne vous ai rien fait, si ce n'est vous montrer la vie, souligner vos errements, vos erreurs, vos chagrins.
Alors vous voulez tuer ma vie, pour vivre la votre et y cacher vos peines.
Y enfouir vos rêves, vos désirs...

Je suis triste pour vous.

De pire en pire

28 septembre 2006 à 23h56

J'ai l'impression que le nombre de journaux écrits dans un français chaotique ne fait que progresser.
Je comprends parfaitement, étant le premier à en faire, que l'on puisse faire quelques fautes de français dans un texte. Mais désormais sur JI, une majorité de textes comporte une faute par mot au minimum, ou bien, pire encore, sont écrits sous la forme de SMS.
Quel plaisir éprouvez-vous à écrire ainsi, et pensez-vous un instant que vous êtes susceptibles d'avoir des lecteurs ?
Je pense que si vous écrivez un journal, c'est aussi parce que vous avez le plaisir d'écrire ou d'être lus, alors respectez-vous et respectez vos lecteurs.

Imaginez :

« je fé souven ce reve etrenge et pénétran
dune feme inconue et ke jm et ki maime… »

« viene la nui sonne lheur
lé jour sanvon
je demeur… »

« mon ver é plin d1 vin
trembleur com une flame
ecouté la chanson lente d1 batelié
ki raconte avoir vu sou la lune… »

Et aussi, arrêtez d'utiliser à l'excès les mots anglais quand il existe des mots français . Il vous semble plus « moderne », plus « intelligent » plus « riche » de parler et d'écrire en franglais ?
Faites le dans la rue si vous le souhaitez, mais je vous en supplie, ne le faites pas par écrit.

La culture , c'est aussi la transmission d'un savoir.

SMS

5 octobre 2006 à 8h56

Ce matin. 7h37.

Mon téléphone sonne, un SMS est arrivé :
« Khon says productivy growth slowing,
though still strong ; Khol says inflation… »

Ce n'est pas ce SMS que j'attendais, le temps s'arrête encore….

Pourquoi

5 octobre 2006 à 13h32

Pourquoi ?

J'ai beaucoup de « pourquoi » dans ma tête, concernant mes réactions affectives face à des situations relationnelles.
Deux pourquoi se bousculent ce matin, deux pourquoi qui ne sont pas liés, juste deux pourquoi que je ressens ou bien que j'ai ressenti ces dernières heures.

Le premier ( je dis le premier parce qu'il est chronologiquement le premier survenu, mais aussi parce qu'il est le premier dans son intensité) part d'un fait simple : pas de téléphone durant 24h avec ma Mie, pas d'autres liens autre que la pensée.
Bien entendu, l'adulte que je suis l'accepte entièrement, le comprend totalement. Et puis, je le sens, au fil du temps le ressenti adulte s'efface, pour laisser place au ressenti enfant qui creuse minute après minute ma pensée, ma certitude, pour y installer peur et angoisse. Pourquoi ?
Le pire est que je ressens cette blessure comme une blessure qui se réveille, une vieille blessure d'enfant. A y réfléchir, je pense que l'on répète en amour, ce que l'on a reçu de ses parents, et surtout, je crois, de sa mère. Pour un homme, la relation enfant-mère est la première relation homme-femme de son existence, et elle va conditionner ses réactions primaires même l'âge adulte atteint. Je ne sais pas pour les gens qui m'entourent, pour la majorité des gens, quelle perception ils ont de leur amour maternel. Ce que je sais, par contre, c'est qu'il m'est impossible de penser que ma mère m'aimait, et que je n'arrive pas non plus à accepter qu'elle ne m'aimait pas.
Par son enseignement, j'ai appris le doute.
(en écrivant ces mots, je réalise que ma mère a bercé mon enfance de sa haine pour mon père, là également c'est une mauvaise référence pour un enfant)
Comme l'a écrit ma Mie, (excuse moi si je ne répète pas mot à mot ta phrase) « aimer c'est permettre à l'autre d'être libre » prend toute son ampleur dans ma tête. Le problème est que lorsque l'on ne l'apprend pas enfant, lorsque ce savoir n'est pas transmis, cela devient une lutte permanente pour le vivre.
Je sens que je fais des progrès, d'énormes progrès parce que j'aime ma Mie, et surtout, le plus important parce qu'elle m'aime (grâce à toi, parce que TU M'AIMES).

Le second « pourquoi », je l'ai réalisé ce matin. Non, je n'ai pas réalisé le pourquoi du pourquoi, j'ai seulement, ce qui est déjà énorme, compris ce que je ressentais parfois.
Lorsque je suis nouveau dans un groupe, en tout cas récent par rapport aux autres, j'ai le sentiment permanent d'être à part, jamais intégré. Comme si l'histoire du groupe, et l'histoire de chacun des membres du groupe était telle que jamais je ne pourrai réellement être dans le groupe à l'image des autres. Comme si leur passé était irrécupérable et inégalable.
Une cinquième roue du carrosse.
Et mes tentatives de m'intégrer se heurtent à un mur inconscient que je construis avec mes blocages , ma timidité, et ma sensation d'être par trop différent des autres.
Quand j'étais enfant, ma mère (encore elle !!! mais elle est partout !!!) m'habillait toujours de façon impeccable, avec des vêtements de marque et de belles chaussettes blanches. Le problème est que nous vivions dans un petit village de campagne, loin de tout, où la plupart de mes copains vivaient dans la quasi misère. Et déjà là, j'avais le sentiment d'être différent par punition, comme si j'étais condamné, et que mes vêtements devenaient des vêtement de bagnard. J'aurais tant aimer ressembler trait pour trait à mes copains. Porter moi aussi, comme eux, des vêtements usés, rapiécés, récupérés. Mais j'avais la conscience de cette différence, et j'avais le sentiment, à tort ou à raison, qu'eux même la ressentaient, et donc ne me considéraient pas comme l'un des leurs.
Serai-je capable un jour de faire parti d'un « clan », de me sentir accepté sans réserve ?
Je doute…

Prince Charmant

6 octobre 2006 à 11h59

Voilà plusieurs journaux que je lis, depuis ces derniers mois, où des textes sont écrits par des femmes, sur le thème du « Prince charmant ».
Je ne saisis pas exactement ce que ce terme regroupe, si j'ai juste un rêve flou, l'imagination d'un « homme » répondant à chaque attente d'une femme, mais c'est un mythe qui semble récurant.
Comment est-il ce « Prince » ? Est-ce , en fait, le même auquel pense chacune, ou est-il différent chaque fois ? Est-ce ce « Prince charmant », dessiné dans des contes, souvent représenté dans les « Walt Disney » ?
Ce rêve m'interpelle. Si une femme pense à un « Prince charmant » dans une rencontre, comment ne peut-elle être déçue par la suite ?
Les princes charmants n'existent pas. ( A part moi bien sur…)
Et les « Princesses » ?
Je ne pense pas que nous, les hommes, ayons cette image de femme idéale, ou peut être nous ne pouvons l'avouer. La différence, il me semble, vient de l'origine du rêve. Dans chacun des textes parlant d'un « Prince », une référence est faite au rêve d'enfant, au rêve de petite fille. Comme si cette recherche était ancienne et profonde. Presque inscrite dans les gênes. Alors que pour les hommes, si ils ont aussi une recherche de « Princesse », celui est plus tardif, plus situé à l'adolescence.
Un imaginaire asexué pour les unes et un imaginaire sexué pour les autres.
La brisure du rêve est-elle là ?
Dans une relation, il y a entente si il y a rencontre au niveau Cœur, Corps, Ame.
Le « Prince charmant » serait alors la recherche du Cœur et de l'Ame, et la « Princesse charmante » serait celle du Corps. La désillusion n'est-elle pas alors certaine ?

Non, elle ne l'est pas.
Loin s'en faut.
Il suffit juste d'accepter de joindre, soit ses rêves d'enfant a ses envies d'adultes, et ses attentes d'adolescence à ses rêves d'enfance.
Pour cela il suffit de rencontrer son Prince ou sa Princesse , et le , ou la confondre dans ses rêves et dans sa vie. Et ils deviendront « charmants ».

Patience…
Patience…

Cela arrive peut être quand on ne l'attend plus.
N'est-ce pas, ma « Princesse charmante » ?

La Terre

8 octobre 2006 à 9h51

Une bordure, le long d'un mur, fraichement retournée.
Une terre magifique, légère, humide et souple.
L'envie d'y plonger mes mains, de sentir son froid et sa chaleur.
Envie d'y planter mes doigts et des graines.
Envie de me laver en m'y plongeant, les mains noires de terre, les mains terreuses et immaculées.

Je regarde cette terre, je tourne les yeux et je pars.

La frustration est trop grande.

Jeu de cartes

10 octobre 2006 à 14h38

52 cartes
2 jokers
Quelle carte je suis ?
Pas un joker,
je le sais.
Aucune semblable
Toutes irremplaçables pour le joueur
La plus faible
Le 2 de Trèfle.
La plus forte
L'As de Pique
Qui suis-je ?
Le jeux est battu,
Je suis dessus
Je suis dessous
Je suis perdu

Nouveau monde

13 octobre 2006 à 14h26

Une blessure qui est là, depuis toujours. Une énorme blessure. La blessure.
J'avais toujours ressenti sa douleur, sans jamais la voir. Aujourd'hui, je peux la regarder.
Saurai-je trouver pourquoi je la porte ? Peut être pas. Elle est si profonde, si cruelle, que je n'imagine pas pouvoir la guérir, la faire disparaître. Mais au moins maintenant, je vais pour m'appliquer à la soigner. Dans un premier temps, juste pour qu'elle cicatrise, qu'elle se referme, qu'elle ne me fasse plus ressentir de douleurs, même si sa trace ne me quitte pas.

J'ai l'impression d'avoir grandi , d'avoir fait un pas essentiel à ma vie. J'avais besoin de ressentir des émotions, des sentiments aussi forts que cette blessure pour pouvoir l'affronter.
J'avais besoin d'atteindre ce monde inconnu pour la voir et la soigner, la combattre aussi.

Merci à Toi de me faire découvrir ce monde

Rêve brisé

14 octobre 2006 à 11h31

C'est l'automne.
Je suis assis dans une voiture, une 504 blanche au cuir noir, à l'arrière, côté passager.
Mon père conduit, nous traversons la forêt de Compiègne.
Au loin, des voitures sont garées sur le côté droit de la route, en lisière.
Nous ralentissons, nous arrivons à leur hauteur.
Après elles, un cerf aux bois majestueux marche vers la forêt. Comme une révérence à la vie, il marche à genoux. Ses pattes brisées s'agitent en tous sens, au rythme de son effort à retrouver sa vie. Ses pattes, comme un pantin désarticulé, paraissent ne plus lui appartenir.
Le cerf rampe sur ses moignons, il rampe vers sa vie.
Nous sommes passés, nous continuons notre route.
« Un homme ne pleure pas ! » me dit mon père.
Tant pis, je ne suis pas un homme.
Tant pis je ne serai jamais un homme.
J'ai onze ans.
Et je pleure.

Simplement une fête

14 octobre 2006 à 11h41

Demain, C. doit retrouver des copines à Paris. Sa première journée seule, loin de la maison, avec des amies que je ne connais pas.
Quatorze jours qu'elle égraine les jours, compte à rebours de sa joie future.
La peur m'envahit.
Et si demain le rendez-vous était annulé ?
Et si demain, elle ne trouvait personne ?
Et si demain, elle était déçue par cette joie qu'elle attend ?
Et je me sens déjà triste pour elle, je ressens cette hypothétique déception, désillusion, ce chagrin qu'elle éprouverait.

Comme si toute fête attendue était forcément gâchée.
Souvenirs d'enfance.
Et c'est une enfant, et je ne veux pas qu'elle vive ce que j'ai toujours vécu enfant.

Je vais apprendre aujourd'hui à me faire une fête de sa fête de demain.
Cette fête qui sera plus belle qu'elle ne le rêvait…
Je vais apprendre….

Ma forêt

16 octobre 2006 à 10h18

Dimanche matin, il est très tôt, 7h30 peut être, je me promène en forêt. Je suis seul, pas un bruit, le ciel est encore gris, chargé de brume, il fera beau. Quelques chants d'oiseaux.
Je suis sur un chemin qui descend légèrement, la forêt à cet endroit fait comme une gorge.
Sur les hauteurs, à ma gauche, un amas imposant de rochers, des arbres dessus. Devant moi une petite lande. Mon chemin de sable se transforme en ru ban de pelouse par endroit.
Et puis une peur s'installe, viscérale. Comme une oppression se développe en moi.
Tout n est que paix et calme. Comme si cette sérénité des lieux venait contrasté mon ressenti.
Mais ce n'est pas la forêt qui me provoque cela, pas elle directement.
C'est sans doute la solitude que je porte, une solitude physique seulement. La même solitude que je ressens quand je suis entouré de monde, entouré de gens qui se connaissent, qui se parlent, qui rient et pour qui je n'existe pas. Je suis présent et invisible à leurs yeux, parce que je veux me rende invisible.
Dans cette forêt, je n'existe pas non plus pour elle. Ni les arbres, les oiseaux, les rochers, les plantes, le sable, la mousse ne me voientpas. Ils ont besoin des uns des autres pour vivre. Ils ont besoin des uns des autres pour m'offrir ce spectacle gigantesque. Ils ont besoin des uns des autres, mais ils n'ont pas besoin de moi. Je suis un spectateur inutile. Quand je repartirai, ils seront encore là, splendides, accomplis. Comme quand je quitte ce groupe auquel je n'appartiens pas qui poursuivra ses rires, ses discussions, sans même avoir conscience que je ne suis plus là.
Je voudrai que la forêt me voit ! Qu'elle vienne au devant de moi, que les arbres me parlent, que la mousse m'invite à me coucher sur elle, que l'herbe m'invite à me rouler sur elle. Et je suis triste qu'ils ne le fassent pas. Je voudrais tant que la forêt m'aime.
Un pin se dresse, il me regarde, il s'avance prés de moi. Je le prends dans mes bras et l'enserre. Comme un enfant qui prend un parent dans ses bras…
Souvenir inconnu, rêve impossible.

Journaux gratuits

17 octobre 2006 à 11h03

Ce matin à la gare, un journal gratuit que je ne connaissais pas , était distribué : « Résistances », le numéro 3. Un journal édité par ATD Quart Monde. Un journal consacré à l'exclusion, la pauvreté etc.…
Les gens le prenait et le jetait. Rare sont ceux qui le gardaient.
Les autres préféraient se ruer sur « 20 minutes » ou « métro », en se bousculant, pour retrouver leurs belles images d'accidents, de catastrophes, les images de people, de sports, et de mode…

Pauvre monde…

Etre ou ne pas être..de mauvaise humeur

18 octobre 2006 à 10h36

Ce matin, finalement je suis content. Content d'être de mauvaise humeur. Est-ce mon micro-onde qui m'a lâché ce matin, et le fait de devoir en racheter un,qui m'a mis de mauvaise humeur ? Peut être, peut être pas.
Dans un premier temps ce matin, j'étais contrarié d'être mécontent, cela me rendait plus encore de mauvaise humeur de l'être…Et puis, en repensant à hier, où là mon humeur resplendissait, j'ai réalisé la chance que j'avais d'être contrarié.
Je vivais ce que je ressentais, même inconsciemment.
C'est ça vivre. C'est ressentir. Ressentir toutes choses, bonnes ou mauvaises.

Du coup, maintenant, je suis de bonne humeur d'être de mauvaise humeur.
J'ai de la chance.

Chien ou chat?

30 octobre 2006 à 10h48

Chien ou chat ?

Je ne parviens pas à répondre à cette question. Mais elle m'en suscite d'autres :

Lune ou Soleil ?
Mer ou montagne ?
Chaud ou froid ?
Musique ou silence ?
Rouge ou noir ?

Et je ne peux répondre à aucune. Aucun choix n'est flagrant à mes yeux.
Cela m'inquiète un peu, il parait que « quand on aime tout , on aime rien » °)

Hêtre pourpre

31 octobre 2006 à 10h11

Comme un hêtre pourpre
Là , devant moi,vénérable,
Force intemporelle
Infinité rassurante
Tes mots dessinent un rêve

Un Coq

31 octobre 2006 à 14h59

Ce matin un coq m'a réveillé.

Ce matin, un coq m'a réveillé. Il ne m'a pas sorti su sommeil. J'étais là, sur le quai de la gare, en ville, à attendre mon train. C'est amusant de dire « mon » train, en fait c'est un train , juste le train que j'attends,. Comme le pain de « mon » boulanger,… « mon » médecin, « mon » boucher, « mon » magasin…Simplement parce que je les connais , les utilise , les fréquente, alors je rajoute un « mon », et ils deviennent à moi, font partie intégrante de ma vie, de mon univers,de mon horizon. « Mon » train ? nous sommes juste deux mille à le prendre chaque jour, et nous sommes deux mille à dire « mon » train, « notre » train.
Petit esprit mesquin, quand je te tiens,
Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette…

Ce matin, donc, un coq m'a réveillé. ( je dis « un » coq » et pas encore « mon » coq. Un jour peut être, si je le transforme en coq au vin, je dirai : « Il est t'y pas bon « mon » coq au vin » ? », enfin, pour l'instant, laissons vivre ce pauvre coq ).

Ce matin ,donc, et re-donc, un coq m'a réveillé. Il ne m'a pas sorti de mes rêves, il m'a juste redonné la vie. J'étais dans la grisaille brumeuse d'un petit matin d'automne, entouré de maisons, d'immeubles, de voitures, de trains, de bruit, de pollution, et ce coq, par son chant, m'a rappelé la vie, la vraie.
Celle des champs, des montagnes, des ruisseaux.
Celle de la mer.
Celle du nord, du sud, de l'ouest, du milieu,
Celle du soleil levant, où nous irons un jour.
Celle des enfants qui rient
Celle des chèvres qui attendent à la traite .
Celle de la forêt où nous marchions ensemble,
Celle de la forêt où nous marcherons ensemble.
Celle de nos rires,de nos pleurs parfois
Celle des hirondelles

Ce matin, un coq m'a réveillé.
Je ne pouvais que sourire à la vie que je voyais, les yeux fermés.

Par ton chant, « mon » coq, tu m'as offert la vie

L'Enfant

1 novembre 2006 à 18h26

Ecoutez ! Un enfant parle.
« on ne coupe pas la parole d'un adulte !»
Mais si, parle mon enfant, parle.
Parle, je t'écoute.
Je ne savais pas que tu avais le droit de parler. Tu sais, je n'ai fait que reproduire ce que j'avais appris. Pardon mon enfant, je ne savais pas.
Je ne savais pas que c'était bien de te laisser parler. De te laisser rire, de te laisser vivre.
Alors, je t'ai caché toutes ces années. Je t'ai caché, attaché, bâillonné. Et seuls tes sanglots lourds transpiraient de ton être.
Vas-y , parle mon enfant.
Ris de ton vrai rire de ta vraie vie.
Pleure tes larmes, celles d'aujourd'hui sont belles, ce sont des larmes de vie.

Et l'enfant crie.
L'enfant qui n'avait jamais parlé, sauf en larmes cachées.
L'enfant qui n'avait jamais espéré, sauf en rêves échoués, sauf en rêves inutiles.
L'enfant qui n'avait jamais aimé découvre ses mains.
L'enfant que l'on n'avait jamais aimé contemple la tendresse sur sa peau.

Et l'enfant crie.
Il crie sa joie, intense, ce bonheur dévoilé.
Il crie ses désirs, sa passion, ses envies.
Il crie ses larmes, quand il est triste.
Il crie le chagrin qu'il a le droit de crier.

Il a le droit enfin.
Il a le droit d'être.

Et l'enfant crie, enfin.
Il crie la vie.

Vouvoiement

9 novembre 2006 à 9h24

De plus en plus d'écrits, que ce soit dans les journaux, ou dans des forums, utilisent le vouvoiement.
Cet effet de style me hérisse le poil.
Quoi de plus prétentieux, quoi de plus pédant, que ce recours à cet artifice, pour se donner une importance que l'on n'a pas.
Cela est d'autant plus paradoxal à mes yeux, que les JI-istes ou Jel-istes partagent, par définition, au moins un goût commun. Et pourtant, ce point de rencontre, ce plaisir du mot échangé ou de la narration partagée, nécessite pour certains de marquer leur différence, ne pas être comparé à cette pauvre et misérable masse.
L'être et le paraître.
Cet utilisation du « vous » est un vernis prétentieux de gens se voulant supérieurs., voulant afficher une différence. Une différence que leur seule vie, ou leurs seuls écrits, ne pourraient évidement traduire.
Quel mystère pour moi, ce refus d'acceptation de sa médiocrité, de sa simplicité, de sa vulgarité, bref , de sa richesse naturelle.
Pourtant si chacun tombait son masque, si chacun s'acceptait tel qu'il, pour ce qu'il est, si chacun pouvait regarder l'autre ne portant que le visage de la sincérité, le monde deviendrait - enfin ! - humain.

Même quand on parle à Dieu, on le tutoie..

Un Livre

10 novembre 2006 à 10h00

Je lis actuellement un livre de mon père, un livre que je n'avais encore jamais lu. Il avait 33 ans quand il l'a écrit. 33ans, c'est-à-dire bien plus jeune que moi aujourd'hui. Dans mon souvenir d'enfant, que je suis toujours et pour toujours, mon père n'a jamais eu d'âge , en tout cas pas celui là. Et il est pour moi plus vieux que moi, puisque c'est mon père.
Bien qu'il soit mort maintenant, je n'arrive pas à parler de lui au passé.
Par contre le lire, ainsi le découvrir, me jette avec violence le souvenir de sa mort.
Jamais je ne pourrai parler de ce livre avec lui.
Plus jamais je ne pourrai parler de la vie avec lui, parler de sa vie.
Je me sens orphelin.

Je ne l'ai vu que quelques fois dans ma vie, et ce sentiment de gâchis ressurgit.
J'aurais tant appris à ses côtés.

La souille

12 novembre 2006 à 22h09

Terrain pentu de la pensée
Ebouli chaotique où je chois
A me tordre l'âme sur les larmes de flammes et de pierres
Vertigineux torrent de la boue que je porte
Qui dévale en tournant mes tourments déportés
Pour s'écraser dans ma souille que je souille encore
De mes écorchures rouillées et dorées.
L'instant fatal où je me noie
Désireux de m'enfoncer dans ma boue
Qu'elle m'avale
Comme un découchement
Ne plus être qu'une plaie purulente
Extase de la non vie

Comme la mort avec sa faux
Cette souille qui me guette et m'attire
Ne gagnera pas
Mille fois déjà j'ai sombré
Coulé, noyé, emporté
Aspiré par la peine errante

Ma bouche, une narine peut être
Finissent pas happer l'air
Pour que j'happe la vie
Et que je crois à mes rêves
Comme à une vie sans fin

Un Dessin

13 novembre 2006 à 10h25

Regarde mon dessin !
Regarde là, la maison, avec sa cheminée qui fume.
Regarde toutes ces fenêtres, elles sont comme éclairées.
Regarde cette porte, avec sa belle poignée, et sa cloche à côté. Elle est bien dessiné, on va l'entendre tinter.
Regarde ces grands arbres, et ces fleurs dans le jardin. Des rouges, des bleues des jaunes, on pourra les humer.
Regarde ce chemin de terre qui serpente dans l'herbe, on s'y promènera.
Regarde le chat qui dort
Ecoute les oiseaux qui chantent sur mon dessin.
Regarde ce banc à l'ombre des arbres, on pourra s'y asseoir.
Regarde ce…

« tu sais, ce n'est pas le premier dessin que je vois.
J'en ai déjà eu d'autres, des beaux,
Des beaux comme des tableaux,
Comme des Picasso… »

Regarde ce dessin, je ne l'avais fait que pour toi,
Pour te dessiner mon rêve
Pour te dessiner ton rêve
Pour te dessiner notre rêve.

Regarde ce dessin !

Et toi,tu revois les nuits
Quand je n'existais pas.

Regarde ce dessin !
Je viens d'y ajouter la pluie

Gaminerie

15 novembre 2006 à 11h17

« Salut »
J'aime pas « salut »
J'aime pas que t'aime pas que j'aime pas « salut »
Du coup , ça te fatigue
Et ça me fatigue que ça te fatigue que je ‘aime pas que t'aime pas que j'aime pas « salut »
Alors je boude
Alors tu boudes
Alors je boude que tu boudes que je boude que ça me fatigue que ça te fatigue que je ‘aime pas que t'aime pas que j'aime pas « salut »

Mais ça porte pas un nom ça ?
Enfantillage ?

« enfantillage »
Oh la la , j'ai peur…
J'ai peur que tu n'aimes pas « enfantillage »
J'aime pas que t'aimes pas que j'aime « enfantillage »
Et du coup……

Un loup

17 novembre 2006 à 10h37

Un loup.

J'ai toujours été fasciné par les loups. Une attirance physique irrationnelle.
Comme si cet animal portait un savoir hors du temps, hors des limites de ma conception du monde .

Un loup.

Enfant, j'ai fait un rêve, un cauchemar, qui a marqué ma vie, par l'impression de peur et d'angoisse qu'il m'a provoqué, ou bien par les peurs et les angoisses qui ont généré ce rêve.
Je marchais, de nuit, dans un petit bois qui touchait de mon village d'enfance. Je tentais de rentrer chez moi, et derrière moi, j'entendais le pas et le souffle d'un loup que me suivait , qui me poursuivait. Dans ma tête résonnait les battements de mon cœur, au rythme des pas du loup, au rythme de sa vie. Et je savais que ce loup portait ma mort.

Un loup.

Cette nuit, j'ai rêvé à nouveau de ce loup. Mais là, je me tournais, et je lui faisait face. Il s'est arrêté, immobile. Un grand loup, haut sur pattes , mince sans être maigre. Il m'a regardé, immobile. Je me suis penché vers lui, il ne bougeait pas. Juste sa truffe s'est approchée de mon coup, sans marque de tendresse ou d'affection, non, juste en marque de confiance.
Il me regardait, semblant me dire, d'un regard sérieux et grave : « Vis ! »
Comme si il m'affranchissait pour toujours de mes peurs d'enfant.

Clin d'oeil à qui je sais, pour ce qu'elle sait.

20 novembre 2006 à 12h56

Ce matin, je n’ai pas pris mon train habituel, mais un, bien plus tard.
Il y avait du monde sur le quai, d’autant plus que le matériel roulant mis en place par la S. pour le déplacement de ses usagers connaissait un retard de plusieurs minutes.
Des voyageurs sont descendus, puis d’autres (dont nous, M et moi) sont montés.
Puis chacun s’est assis à une place différente.
En face de nous, enfin de trois-quarts pour moi , une femme s’est assise sur un siège libre qui n’ était pourtant pas choisi au hasard. C’était la dernière place.
Cette dame a sorti un livre, un roman de K.. La semaine passée, j’avais lu une biographie de cet auteur dans Pif Gadget, ainsi qu’un article très intéressant dans les pages littéraires des Pieds Nickelés Magazine.
Arrivée à la gare de L..
Tous les voyageurs sont descendus, nous aussi.

Valises

20 novembre 2006 à 13h22

Le bateau s'éloigne du port.
Il pourrait suivre un cap me permettant de mieux le voir, de mieux l'observer.
Mais les bateaux, quand ils partent, semblent toujours tourner les dos.
Comme si, dés qu'il est éloigné de la terre, le navire ne pense qu'au large. Comme si son regard n'était tourné que vers l'horizon.

Le bateau s'éloigne du port, je reste assis un moment. Je me lève enfin, je porte, en traînant mon pas, mes valises de souvenirs, un sac de parfums et d'odeurs, des cartons de tendresses.
J'ai l'impression d'être un baudet de l'Amour.
Stupéfiant, comme un baiser est plus lourd à porter qu'à donner.
J'en ai reçu tellement, chacune de mes poches en est pleine, chaque millimètre de ma peau tapissé. Et pourtant ce dernier, ce dernier baiser que tu m'as donné, me laisse là, sans force.

Le bateau s'éloigne du port. Je me retourne une dernière fois.
Il porte tant de promesses….

Zoé

20 novembre 2006 à 15h19

Zoé lui avait dit : « Attends moi ! Je reviens ! »
C'était un Vendredi.
Et Robinson crut Zoé.

Il était là, sur la plage, content.
Même qu'il chantait « Miss Hise », Robinson….

Tableau toujours blanc

20 novembre 2006 à 17h24

Je joue aux échecs sur un site que je peux qualifier de convivial.

Sur ce site d'échecs, point de Tableau Blanc, mais un Forum vivant, où plusieurs sujets sont finalement asez proches du contenu de feu notre (votre) tableau blanc.

Aussi, les conflits entre les individus finissent par apparaitre. Dernièrement deux joueurs anciens, ont préféré quitter le site, las de certaines querelles.

Certains aujourd'hui demandent à ce que les Forums soient purement et simplement supprimés, puisqu' ils semblent être lieu créateur de conflit.
Un des membres, favorable aux Forums, a répondu ceci:

"c'est vrai: il est plus simple de casser le thermomètre quand on a de la fièvre..."

Allez, rendez-nous le tableau blanc...

Tortue Marine

20 novembre 2006 à 17h35

En forêt, sur le mont Aigu,
Une tortue marine s'est posée
Dans son élan,
Elle a cassé un pin sylvestre.
Nous sommes passés à côté d'elle.
Elle nous a souri de son œil
Mais ne nous a pas salué de sa patte.
Elle avait peur de tomber.

Au printemps,
Nous y retournerons
Se sera-t-elle envolée ?

Merci Namour

24 novembre 2006 à 9h46

Merci pour le choix de cette photo qui orne mon-ton nouveau visuel.

Je ne sais combien de jours j'ai passé dans cette forêt, dans Ma forêt, depuis toutes ces années.
C'est un paradis pour moi, où à chaque pas s'associe la sensation de découverte Je m'émerveille à chaque instant en la parcourant.
De ces pins sylvestres pourtant si familiers, dont la seule vue m'offre une joie intense.
De ces chênes jeunes ou majestueux qui semblent porter l'histoire du temps.
De ces hêtres, si symboliques aujourd'hui, symboles d'une vie que je croyais impossible, symboles de tendresse, de vie et d'amour.
De ces fougères qui marquent les saisons, qui masquent la raison, qui isolent du monde.
De ces rochers, pierres sans vie, pourtant glacées en hivers, brûlantes l'été, des invitations à l'imaginaire, des invitations à s'asseoir pour se reposer, penser, méditer. Des invitations à s'asseoir , parler, écouter.
Des ces animaux qui surgissent parfois devant mon regard d'enfant.

Dans mon paradis, j'ai marché, j'ai rêvé. J'ai penser aussi. J'y ai aussi pleuré. J'y ai ri d'espoir. J'y ai construit la vie de mes rêves, des vies impossibles.
Dans mon paradis, je ne pensais pas pouvoir un jour , partager mon émotion.
Je ne pensais pas qu'une personne autre que moi, pût comprendre.

J'avais l'impression de ne faire qu'un avec Ma forêt.

Aujourd'hui, je regarde Ma forêt, et je m'émerveille .
De te voir là, marchant prés de moi.
De partager ma main avec ta main.
De pouvoir marcher sans parler.
De pouvoir parler sans marcher.
De pouvoir s'arrêter, se prendre dans les bras, en silence, pour écouter les arbres, le vent, les rochers.

Et j'ai l'impression de ne faire qu'un avec Toi.

Le dire c'est bien, mais le Fier, c'est mieux !

27 novembre 2006 à 12h43

Pourquoi culpabiliser d'être différent ?

Je ressens parfois un sentiment de culpabilité, presque de honte, quand ma perception de certains aspects de la vie est différente de la perception de personnes qui me sont proches.
Alors, je me juge.
Il est mal de penser comme je pense, mal de ressentir ce que je ressens.
Ma personnalité est mauvaise, ratée.
Jamais je ne serai à l'égal des autres.
Mon esprit est mesquin, médiocre.
Je ne suis qu'une blessure qui trouble ma vision.

Tout ne serait-il pas plus simple, si simplement je m'acceptais ?

Que j'accepte d'être ce que je suis, qui je suis.
Avec la richesses de mes faiblesses et de mes forces.
Peut être que le temps me changera, peut être pas.
L'important n'est pas d'évoluer, mais d'être en harmonie avec mon ressenti.
Ne plus avoir honte de mes blessures, mais de les porter fièrement, comme des preuves de mon combat dans la vie.
Etre fier de ce que je suis,de ce que je pense, de mes certitudes, de ce que je pense bon et juste, de ce qui est conforme à mes sentiments.
Etre fier de mes hontes, de mes tares, de mes défauts, de ma fragilité.

C'est décidé !

Un jour, je serai fier d'être ce que je suis.

Conscience

29 novembre 2006 à 10h36

Ce matin, en lisant, comme cela m'arrive parfois, j'ai eu conscience que je lisais.
Je déteste cette impression de me sentir lire. Comme si le lien entre le sens des mots et ma perception, n'était plus direct, mais séparé par ma conscience de lire.

Souvent l'on dit qu'il faut prendre conscience des choses pour les apprécier, pour les savourer.

Mais n'est-ce pas là aussi, cette prise de conscience, une barrière entre un évènement et la perception que j'en ai ?
Mon ressenti serait peut être plus fort si je savais m'en imprégner intimement sans conscience.

Orgasme Planétaire

29 novembre 2006 à 13h12

Le 22 Décembre.

Une date des plus importantes.

La première raison , je ne peux pas en parler aujourd'hui, mais elle est la plus importante à mes yeux…

La deuxième, parlons en !
C'est un appel d'un couple Peace And Love !
Si, si , il en reste…

La journée mondiale de l'Orgasme !
Que tout le monde s'unisse dans un orgasme planétaire pour lutter pour la Paix !

Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs …AU TRAVAIL !!!
Réservez votre Vendredi,
C'est pour la bonne cause !!!

Parenthèses

5 décembre 2006 à 9h35

Ce matin,
Je voulais enfermer mes pensées
Entre parenthèses.

Mon esprit
Sans bruit
A saisi les parenthèses
Qui entouraient
Comme des bras
Mes pensées
Les a plantées dessus
Comme des ailes

Comme des ailes
Sur mes pensées
Qui se sont aussitôt
Envolées.

Maât

6 décembre 2006 à 14h47

Au revoir Maât.

9 ans que nous vivions ensemble
Je te revois bébé, dans mes bras, comme une peluche vivante.
Je revois tes premiers pas sur la neige dans le jardin
Je te revois dans les Cévennes , parmi les chèvres.
Je te revois coucher à ms pieds, « sur » mes pieds, reposant de tout ton poids. Couchée sur mes pieds pour sentir ma présence. Couchée sur mes pieds, pour que je puisse pas partir sans que tu le saches.
Je te revois , couchée, C. te tirant les oreilles, t'écrasant la queue, et toi immobile, ton regard semblait dire « il faut bien que jeunesse se passe »
Je te revois m'accompagnant chaque fois que j'allais au jardin.
Je te revois te coller contre moi, debout, pour que nous fassions ce câlin que nous étions seuls à connaître.
Je te revois debout, tes pattes sur mes épaules, ma bouche sur ton museau.
Je revois l'accueil que tu me réservais ces derniers mois quand je revenais.
Je te revois.
Je te sens.
Je te caresse encore.
Je sens ta chaleur sous ma main.

Au revoir Mamaat….

Chat et chien

7 décembre 2006 à 11h34

Il était un gros chien et un chat, qui s'aimaient.

Parfois assis, cote à cote, dans le jardin, sur une terrasse, devant le portail, ils regardaient le temps, les oiseaux, les gens qui passaient.
Parfois dans la maison, couchés, blottis l'un contre l'autre, ils dormaient en s'offrant leur chaleur, interrompant leur sieste par instant, pour partager leur toilette.
Bien sur, le chien était surpris quelques fois de voir le chat franchir le mur qui entourait le jardin, pour aller sans doute, pensait-il, retrouver des amis, chats comme lui, retrouver peut-être aussi, un vrai jardin secret à l'abri de tous et de lui.
Le chat, lui, s'étonnait toujours, de voir, le temps des vacances, le chien sauter dans la voiture, content à en oublier son chat. Il pensait alors aux moments d'intimité que connaîtrait le chien avec ses maîtres, même si pour lui cela restait mystérieux.

Ce n'était pas toujours idyllique, leur vie de chien et chat, lorsqu'ils étaient ensemble.
Malgré l'amour qu'ils se portaient, ressurgissaient de temps à autre, des moments de dispute.
Ils ne se comprenaient plus.

Ainsi, couché contre le chien, le chat heureux se mettait à ronronner.
« Pourquoi grogne-til ?» pensait le chien, « Il n'est pas bien, là contre moi ? »
Alors le chien se mettait à grogner. Et le chat de penser « Il ronronne, il est content » et de ronronner plus fort encore.
Alors le chien, lassait de l'entendre « grogner », le chassait. Le chat partait, sans comprendre, et fâché.

Parfois, assis dans le jardin cote à cote, le chien regardait le chat, et content, remuait la queue.
« Mais pourquoi se met-il en colère, d'un coup ? » pensait le chat Et en colère, énervé à son tour par le chien, le chat faisait battre sa queue de rage. Et le chien de penser « il remue la queue, comme moi, il est content comme moi ! »
Approchant son museau prés du chat, pour un coup de langue amicale, il recevait un coup de griffe, et il partait, alors, sans comprendre, et fâché.

C'était leur vie de chien et de chat.

Aurait-il pu la changer ?
Le chat aurait-il dû apprendre à aboyer, et devenir un faux chien?
Le chien à miauler , un faux chat?

Jamais.

C'était juste, un chat et un chien qui s'aimaient d'amour tendre.

Professeur et stylo rouge

8 décembre 2006 à 11h06

Prof de quoi ?
Je n'ai pas vu. J'imagine : Prof de Tristesse, prof de Sérieux, prof de Grave, prof d'Ennui, prof de Mort.

Avec son stylo,il note , il annote, il souligne, il marque.
Avec son stylo rouge, rouge comme la vie, rouge comme la passion.
Et son visage ne frémit pas, ne respire pas, inerte, immobile, nu de vie.

Comme si il portait le poids du monde. Comme si la matière qu'il enseignait, portait l'avenir de chaque élève, l'avenir de l'humanité.
Pourquoi ne se donne-t-il pas le droit de sourire, le droit de rire, le droit d'être gai ou triste, le droit de rougir ou de pleurer.
Et si il apprenait à ses élèves en même temps que sa modeste science, la Vie.
Et si il leur donnait l'amour du savoir avec des éclats de rire, la passion de l'apprentissage faite de sueur et de bonheur.

A-t-il conscience que sous son aspect sérieux, d'homme qui se maîtrise, il fait peur ?
Le poids de ses années ne rassure pas , mais inquiète.

Il parle chaque jour des heures à des enfants, mais l'enfant qu'il est , lui, n'existe plus, n'a plus le droit d'exister.

Il a peur.
Il a peur de lui, peur de ses élèves, peur de la vie qui l'entoure et qu'il ne connaît pas.

Le visage un peu rond, des lunettes strictes, il porte ce collier de barbe si caricatural des professeur de gauche, d'antan et d'aujourd'hui.
Une veste écossaise, pantalon gris, pull gris, chemise unie, cravate à petits fleurs.

Son apparence est à l'image de ce qu'il veut être.

Il s'assied dans le train. Chaque jour accompagné du même voyageur. Il parle, une minute, parfois deux, parfois moins. Comme ce matin : « Courrier International est un excellent journal, très intéressant » dit l'un. « En effet, je trouve toujours un vif intérêt à le lire » répond l'autre.
C'est fini, la récréation est terminée.
Ils sorte leur dossier de leur sac. Lui des copies qu'il commence à corriger.

Avec son stylo rouge, sans vie.

Méprisable pinochet

10 décembre 2006 à 20h17

Je n'aime pas la mort.
Je ne peux me réjouir de la mort d'un homme quel qu'il soit.

Alors, au lieu d'une pensée gaie à la disparition de Pinochet, je veux penser à toutes ses victimes, victimes du régime qu'il a voulu, en sa conscience méprisable et misérable. Je veux penser à tous ceux qui furent torturés ou assassinés.
Toutes ces familles qui ont perdu un proche.
Toutes ces mères qui ont perdu un enfant. Perdu aussi dans le sens que jamais elles ne sauront ce qu'est devenu leur enfant, le corps de leur enfant.
Pardon, je voudrais vous dire « Pardon » à la place de vos bourreaux qui ne l'on jamais fait.

Je pense avec honte pour eux, à tout ceux qui ont interféré pour empêcher le procès de ce criminel.
J'ai honte de l'église qui a couvert ses actes.
J'ai honte du Pape Jean-Paul II qui l'avait reçu au Vatican avec fastes et honneurs.
Déshonneur à vous, honte de l'humanité.

Ocytocine

11 décembre 2006 à 14h36

Tout s'explique, alors…
Je m'étais longtemps demandé pourquoi les femmes aimaient à se retrouver entre elles.
Pour parler chiffons, coutures, cuisines, enfants ? C es sujets si importants et si féminins ?
Mais non, je blague Mesdames, sur les sujets abordés…
Non , ma vraie interrogation était sur le pourquoi de ces réunions féminines.
Et bien, l'Université de Los Angeles apporte LA réponse :
« Le cerveau féminin, quand il se regroupe avec d'autres femmes, libère une hormone appelée Ocytocine qui réduit le stress et provoque un effet de légèreté et calmant. »
J'étais loin d'imaginer cela…bien au contraire !
Heureusement qu'aujourd'hui, la science peut aider les hommes pour comprendre un peu (enfin !) les femmes.

Au bal

26 décembre 2006 à 12h19

Comme quand la musique joue ces airs entraînants.
Comme quand ces gens jouent, dansent et rient.
Comme quand la fête explose de lumière
Assis sur une chaise, je contemple, chargé de tristesse.
Envie de fuir, pour être enfin seul au milieu du vide, pour ne plus être seul entouré de vie.
Alors, je me lève, je les quitte.
Oublier qu'ils existent.
Eux ne m'oublieront pas, ils ne savent même pas que j'existe.

Tout ou Rien

26 décembre 2006 à 12h27

La loi du Tout ou Rien..

Un jour j'inventerai :
Le tiède
Le un peu
Le pas trop
Le cétacé
Le trépassé
Le trop pressé
Le pas pressé
La pénombre
L'aube
Le crépuscule
Le cul crépu
La vie sans passion
Sans pression
Sans faux col
Sans faux cils
Sans faux
Sans vrai

Rêve de Hêtre

9 janvier 2007 à 12h03

Un jour , sur ces Rochers,
Un couple,
Bientôt d‘amoureux,
Appuyé contre moi,
S'unira d'un baiser.

Et quand ils partiront,
Unis par leur premier souvenir,
Ces amoureux laisseront,
Plus profond qu'un cœur gravé
Sur mon écorce lisse et ridée
Ces vibrations éternelles,
Et invisibles,
De leur baiser.

Regarde

17 janvier 2007 à 11h30

Assise sur la plage, face à la mer, tu contemples l'horizon. Tes bras tiennent tes jambes repliées, la tête posée sur tes genoux, tu songes.
Tu imagines là-bas, les couleurs inconnues qui combleraient tes yeux,
Tu imagines là-bas, ces odeurs qui parfumeraient ton corps d'essences insoupçonnées.
Tu imagines là-bas, ta peau ruisselante de chaleur.

Regarde !
Regarde derrière toi ces montagnes qui t'attendent pour un voyage fabuleux, elle sont là, tu peux les toucher.
Regarde derrière toi, ce jardin semé d'une herbe si grasse et verte qu'elle t'invite au repos.
Regarde ces fleurs, elles t'appellent pour que tu viennes respirer, par leurs senteurs, l'amour qu'elles te portent.
Regarde cette hutte de roseau, elle t'attend pour te donner l'ombre et le repos à ton corps parfois las.
Regarde ces fruits gorgés de soleil et de sève qui attendent tes lèvres et ta bouche pour t'en donner le miel.
Regarde ce grand feu qui brûle de passion pour toi, nourrit par ton désir.
Regarde tant de choses encore…
Regarde…

Assise sur la plage, face à la mer, tu contemples l'horizon. Tes bras tiennent tes jambes repliées, la tête posée sur tes genoux, tu penses.
Tu penses à la face cachée de la Lune
Tu penses à ces étoiles filantes qui ne s'arrêtent pas
Tu penses à la pluie qui manque au désert
Tu penses à ces heures trop longues
Tu penses à tes rêves d'enfant devenus souvenirs
Tu penses à tes rêves qui voulaient te faire rêver

Regarde !
Regarde derrière toi, ces montagnes, ce jardin, ces fleurs,cette hutte, ces fruits ,ce feu, et tant de choses encore qui ne vivent que pour toi.

Assise sur la plage, face à la mer, tu contemples l'horizon. Tes bras tiennent tes jambes repliées, la tête posée sur tes genoux, tu pleures…

Regarde!
Regarde!

Retourne toi!

Mon vieux chêne

22 janvier 2007 à 16h32

Son tronc, en partie nu, porte déjà les traces de ses années où la sève l'a quitté. Ses branches qui portaient autrefois une ramure gigantesque , ne sont plus aujourd'hui que des moignons inertes.
A quelques mètres de lui, je le contemple.
Mais surtout je ressens sa mort qui est là, face à moi. Je ressens le vide impalpable qui remplace sa vie, sa puissance.
Il y a comme une absence d'énergie, comme un désert sans vie, sans bruit, sans odeur et sans vent. Un trou noir.
Sa mort a remplacé sa vie.
J'ai déjà ressenti cela devant un mort humain.
C'est la première fois que je le ressens devant un arbre.
C'était un vénérable.
Beaucoup de tristesse m'envahit.
Jupiter, je te croyais éternel

P'ti clin d'oeil à Boris

22 janvier 2007 à 16h35

La vie, c'est comme une dent
D'abord on y a pas pensé
On s'est contenté de mâcher
Et puis ça se gâte soudain
Ça vous fait mal, et on y tient
Et on la soigne et les soucis
Et pour qu'on soit vraiment guéri
Il faut vous l'arracher, la vie

Boris Vian

Eternité

13 février 2007 à 10h56

Des heures que le sac pèse sur mes épaules. Au fil de mes pas et du sentier, le soleil s'est fait plus chaud, plus ardant, plus intense. Cette marche lente, laborieuse parfois, m'élève sur cette montagne, me rapproche de son modeste sommet qui surplombe le col où j'arrive.
Après avoir quitté la forêt encore sombre, j'ai parcouru ce sentier où la végétation se fait rare, basse, où la végétation partage le sol avec les pierres.
Un cairn m'indique le chemin.
Et puis j'atteins ce col.
Debout, immobile, dans un silence complet, je contemple les montagnes, les vallées devant moi. Je pose mon sac, je me sens léger, allégé.
Je m'assieds, je sors ma gourde en métal et je bois.
Je ne sais pas si l'eau est fraîche ou chaude, peu importe, elle est simplement délicieuse.
Je contemple. Je suis bien, serein.
Ce sont des minutes infinies de paix.
Plus d'avant, plus d'après, juste l'instant où tout est calme, où les pensées sont absentes .
L'envie de sourire, de fermer les yeux, de goûter l'air , le soleil, le vent.
Un morceau de chocolat, une nouvelle gorgée d'eau.
Debout à nouveau, à nouveau le sac, je reprends ma marche, heureux, pleinement heureux.

J'ai connu l'éternité.

Soleil

1 mars 2007 à 12h53

L'ombre d'un pin parasol sous un soleil d'été.
Comment résister à son invitation à m'étendre sous elle, pour une sieste magique ?
Comment refuser cette chaleur apaisée par cette brise et la fraîcheur de l'herbe ?
Comment ne pas somnoler, ne pas s'endormir, bercer par le chant des branches, le souffle des épines ?
Et puis je me réveille, je retourne au frais dans la maison où la pénombre remplace l'ombre.
Je sens ma peau brûlante, marquée des traces du soleil que le pin laissait filtrer.
Plus les heures passent, plus la douleur est vive.
Ni la douche d'eau tiède ou froide, ni les crèmes n'apaisent.
La nuit, le frôlement des draps est insupportable.
Alors , bêtement, je ne veux plus que le soleil brille demain.
Je ne voudrais que la pluie, une pluie froide et lugubre.
Je ne voudrais qu'une caverne pour y vivre caché, une grotte aux parois suintantes de misère, d'ennui et de tristesse.
Et me priver à tout jamais de cette plénitude sensuelle que le soleil peut m'offrir.

Et si, simplement, j'apprenais à ma peau à vivre sous le soleil..
Et si, simplement, j'apprenais à mon corps à dompter cette énergie nouvelle.

J'apprendrai, pour toi, Soleil….

'tites phrases

2 mars 2007 à 8h59

Ce n'est pas la cible qui guide la flèche.

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Vivre sans but,ce n'est pas errer, c'est contempler.

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Ne projette pas tes joies ou tes chagrins. Vis les !

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Il n'y a qu'un sommet à chaque montagne et des milliers de chemins pour y accéder.

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Si tu attends avec impatience que les cerises soient mures pour les cueillir, tu ne prends pas le temps de contempler la fleur éphémère.

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Quand tu marches, penses-tu à tes pas?

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L'eau est délicieuse, si tu as soif.

J'attendais

6 mars 2007 à 8h48

Ce matin,
J'attendais.
J'attendais, là, sur un banc.
Qu'attendais-je ?
Je ne sais pas.
Simplement, peut-être que quelque chose se passât.
Que l'oiseau, sur sa branche se mît à chanter.
Que les feuilles de cet arbre près de moi commençassent à parler, au gré du vent.
Que l'odeur de l'herbe, fraîchement coupée, se répandisse dans l'air.
Que les premiers rayons du soleil tiédissent mon visage.
Mais ni l'oiseau, ni les feuilles, mais ni l'herbe, ni le soleil ne me virent...
Je me suis levé.
J'ai marché sur ce chemin où le gravier ne crissait pas.

Même mes pas étaient muets.

Pas pour moi

6 mars 2007 à 8h53

Un sourire.
Un petit, un grand.
Un drôle, un souriant.
Un complice,
Un coquin.
Un riant.
Un d'envie.
Un de joie,
Un juste pour le plaisir,
Un pour les yeux,
Juste un.

Et je l'ai vu ce sourire,
Il n'était,
Simplement
Pas pour moi.

Les croissants

6 mars 2007 à 9h04

Du temps et un baiser, s'il vous plait.
Vous n'avez plus de temps ?
Vous n'avez plus de temps …je comprends…
Alors s'il vous plait, donnez moi, un bisou.
Vous en avez des bisous ?
Oui ?
Alors donnez moi du temps et un bisou.
Pas de temps ?
Ah oui, c'est vrai pardon…
Et des caresses ? il vous en reste ?
Alors donnez moi…du temps et des caresses..
Ne vous fâchez pas , on va s'arranger si vous n'avez plus de temps !
Pas la peine de crier…
Et de l'Amour, vous en donnez ?
Et il est comment votre Amour ?
Moi je l'aime chaud, tendre et passionné. Le votre est parfait ?
Je vous fait confiance, alors.
Donnez moi du temps et de l'Amour...
Mais enfin, calmez vous, vous n'avez pas besoin de crier ainsi…
Tiens, je préfère encore partir !!

Je préfère partir à la recherche de ce temps perdu...

Ta Voix ( la suite)

6 mars 2007 à 11h07

« Je ne sais pas si nous le ferons ensemble ce grand voyage, ce voyage vers chacun de nous, intimement, ce voyage vers nous deux, ce voyage vers hier, ce voyage vers demain, ce voyage vers l'instant.
Peut être le ferai-je seul…
Mais si je parcours ce chemin sans être seul, c'est que je serai avec toi.
Personne d'autre que toi. »

Il y a dix mois, environ, j'écrivais ainsi, la fin d'un texte sur le chemin de Saint-Jacques.

Ainsi, le destin m'offre que ce soit avec Toi que j'accomplisse mon rêve, ce vieux rêve.
Tu m'offres chaque jour un rêve et demain nous en partagerons un autre, un nouveau.
Nous vivrons la fatigue, la soif, le silence, la douleur.
Nous vivrons l'émerveillement, le partage, la complicité.
Nous vivrons des rires des sourires, la tendresse, la passion.
Nous vivrons le calme, la pensée, le dialogue.
Nous vivrons un morceau de pain, un bout de fromage, l'ombre d'un arbre.

Nous ferons ce grand voyage, ENSEMBLE !

Ce rêve là, je n'imaginais même pas qu'il existait.

Sans attendre

7 mars 2007 à 9h20

Ce matin,
J'ai entendu les feuilles, les oiseaux,
L'odeur de l'herbe m'a étourdi.
Le soleil m'a embrasé en m'embrassant

Et les graviers, sous mes pas, ont éclaté de rire.

Prison

8 mars 2007 à 14h33

Une peur ce matin.
Une peur animale, instinctive.
Je sens mon corps aux aguets , prêt à fuir pour trouver un refuge où se cacher.
Inexplicable peur.
Alors je cherche dans ma tête, parcourant les chemins neuroniques que sillonnent ma pensée.
Je visite mes blessures anciennes à la recherche d'une ressemblance à cette crainte qui me ronge.
Nous parlons, tu m'éclaires.
Ton spot me rappelle l'épaisseur de ces murs.
Ces murs suintants et froids.
Ces cloisons qui m'emmuraient vivant dans un silence de plomb.
Cet air autour de moi comme un bâillon.
Et je n'étais plus rien, je n'existais plus.
Une solitude infinie et muette pour amie .

Ces sensations que je ressens dès qu'il m'est impossible de parler , quelle qu'en soit la raison, me rappellent cette prison silencieuse de ma vie.

C'est le printemps !

21 mars 2007 à 20h20

Dehors les paumés de la vie.
Dehors les pauvres, les miséreux, ce qui n'ont rien a mangé, rien boire, rien à vivre.
Dehors les familles aux enfants crasseux qui n'aiment pas l'eau froide pour se laver.
Dehors ces familles qui connaissent la fin et la faim.
Dehors les pauvres qui ne peuvent plus payer leur loyer, qui ne peuvent plus se payer de rêves.
Dehors les chômeurs en fin de droits, Rmistes parasites de notre belle société.
Dehors les pauvres !
Dehors !

Aujourd'hui c'est le printemps !

Avril

1 avril 2007 à 20h30

Il y a un an.
Une lueur, une étoile au loin dans le ciel.
Inaccessible.
Juste un songe qui illumine une nuit sans rêve.
Un aimant attirant irrésistiblement.
Une force plus forte que tout.
« Tu m'as manqué vendredi »
Et puis l'encre violette, la fondue au chocolat, une gazelle qui rie et qui joue.

Combien de chance avais-je de te rencontrer ?

Un fil qui se déroule, qui semble sans fin et robuste.

Des découvertes parfois _ souvent_ étonnantes, surprenantes, insensées, impensables.

Des découvertes parfois
_rarement_ éprouvantes, difficiles, attristantes.

Une porte qui s'ouvre,
Un avenir qui se dessine, qui s'ébauche plutôt.
Comme un destin incontournable.

Un demain,
Une naissance.

Pardon

9 mai 2007 à 20h31

«Si je chante aujourd'hui
C'est pour libérer la douleur
Celle qui a capturé ma vie
Quand tu lui as brisé le cœur.

Tes absences au quotidien
Ne font qu'augmenter mon chagrin
Plus tes mains, plus tes câlins,
Et ta tendresse, remplacée par tous ces riens.

Neuf moi que tu es parti
Cet élément perturbateur a bouleversé ma vie
Tellement longtemps que tout va mal
Mais aujourd'hui, ça y est, mes larmes se font la malle.

Neuf mois, mais pas de nouveau né,
Juste cette absence qu'en moi tu as laissé »

Pardon Camille pour ce chagrin que je t'ai offert pour tes quatorze ans.
Pardon mon enfant, mon bébé, pour ces larmes..
Pardon ma Vie pour celle que je t'ai détruite ce jour d'été où j'ai brisé tes rêves.
Pardon ma Chair pour ce mal, pour mes mains, ma tendresse, mes câlins que je t'ai volés.
Pardon mon Soleil, je t'aime tant.
Pardon ma Fille, je n'ai pas pu sacrifier ma vie pour toi, comme j'aurais dû.

Je te revois là, prés de moi…

Pardon.
Je t'aime.

Désert

11 juin 2007 à 21h05

Comme un désert.
Ncn, pas celui vide de vie, non ...
Celui où les routes, les sentiers, les sentes n'existent pas.
Celui où l'errance règne.
L'envie de m'assoir et d'attendre. D'attendre un signe qui ne viendra pas.
Alors qu'il me faut juste me lever et marcher...nord ou sud peut importe, marcher, faire confiance à mon destin.
Lui sait où je vais.
Et l'important est d'aller...qu'importe où