Le plus grand échec de Morphée

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 10/02/2016.

Sommaire

Tout est sale

5 janvier 2016 à 11h35

Tout est sale
J'ai pas fait le ménage
Il y a beaucoup de mal
C'est pas toujours de la rage
C'est impossible à nettoyer
Certaines tâches ne s'effacent pas
On ne peut y échapper
Nous sommes tous coupables
C’est dégoûtant c'est écœurant
Il y en a partout
On dit que c'est beau Mais tout le monde ment
Tout le monde est fou
Ça sent la dépression et la mort
On tente de se boucher le nez
Mais la peur nous dévore
Elle nous donne des nausées
Nous voulons changer mais sommes lâches
Au fond de nous c'est trop tard
Et puis c'est trop noir
Noir comme ces tâches
Que nous voyons pourtant bien le soir
On veut se montrer différent
Mais pas tout seul
On ne peut autrement
Ce serait se mettre dans un linceul
Eh bien tant pis
Je vais salir encore plus
Je m'en vais sur mon lit
Et puis je vais pisser dessus
Vu que le reste est déjà dégueu
C'est le seul coin encore propre
Mais je suis sûre qu'en moins de deux
J'en ferai un endroit bien gore

Dérangés

5 janvier 2016 à 18h20

Quand j'étais plus jeune j'étais trop révoltée contre la société.

Une dispute matinale
C'est devenu banal
On ne voit pas le mal
C'est carrément normal
On vit dans un monde de dérangés
Dès le matin énervés
Stressés et même déjà déprimés
Malgré ce café
Qu'on prend pour tenir debout
Pour ne pas devenir fous
Pour recharger les piles
Mais putain c'est difficile
On mène une vie qui nous ennuie
On ne supporte même pas nos amis
Le JT nous donne des nausées
Quand on voit toutes ces énormités
La crise économique perdure
Il n'y a rien qui nous rassure
Ce monde est une pourriture
C'est pire qu'une odeur de friture
Et nous nous tournons les pouces
C'est notre faute à tous

Putain c'est incroyable
Les transports c'est insupportable
Tous ces visages que je vois
Toutes ces gueules de fadas
J'ai envie de leur cracher dessus
De leur foutre mon pied au cul
Pourtant je ne suis pas mieux
Ces gens c'est juste moi en plus vieux
Ils reflètent ma propre médiocrité
Ma condamnation à perpétuité
Je ne veux pas leur ressembler
Y a t-il un moyen d'en échapper
J'ai peur de l'avenir
Y a t-il un moyen de s'enfuir
On étouffe dans ce métro
On dirait qu'il nous met tous K.O
On dirait des clones
Tous la tête dans les Smartphones
Avec en plus un casque pour écouter
De la musique d'attardés
On lit à peine le journal
Ca nous ferait trop mal
Bah ouais aujourd'hui le papier
Est devenu une antiquité

On passe tout notre temps à critiquer
On fait semblant de se rebeller
On dénigre cette société
Que nous avons fabriquée
Et que nous continuons à nourrir
Nous l'aidons à moisir
Nous ne la rendrons pas meilleure
Non ça nous ferait trop peur
Ça voudrait dire faire des concessions
Mais pour ça nous sommes trop poltrons
Au fond cette société on l'aime bien
Nous l'avons faite de nos mains
Sûrement pas de nos têtes
Nous n'en avons pas sommes trop bêtes
Nous les avons abandonnées
Il y a des années dans la téléréalité
Nous aimons la vie virtuelle
Elle nous semble tellement belle
Sur Facebook ou Twitter
On peut juger de notre valeur
A coups de j'aime et de suivis
Pour de misérables écrits
Au final restons comme ça
Enfonçons nous dans le caca
Qu'est-ce que ça peut bien faire
On peut encore tenir un centenaire
D'accord peut-être moins
Mais sans vouloir faire le malin
Ce n'est pas nous qui en souffrirons
Mais nos gosses de toute façon

Peur

5 janvier 2016 à 21h35

J'ai peur de souffrir
J'ai peur de mourir
J'ai peur des cercueils
J'ai peur du deuil

J'ai peur de me noyer
J'ai peur de m'étouffer
J'ai peur quand j'expire
Que ce soit mon dernier soupir

J'ai peur de dormir
Je ne rêve que du pire
Mais j'ai peur de l'insomnie
Mon cerveau est un fouillis

J'ai peur des maladies
J'ai peur des incendies
J'ai peur de la mer
Son eau a un goût amer

J'ai peur des blessures
J'ai peur des fractures
Je veux rester intacte
Éviter tous les impacts

J'ai peur de la violence
Elle insulte l'intelligence
J'ai peur de faire confiance
Je jouis trop de malchance

J'ai peur du vide
J'ai peur du suicide
Mais face à la dépression
C'est souvent la solution

J'ai peur des orages
J'ai peur des atterrissages
Ce n'est pas que j'ai peur du noir
Mais j'ai peur quand vient le soir

J'ai peur de la lâcheté
J'ai peur de la méchanceté
Je crains les gens qui sourient trop
Je crois qu'ils me montrent leurs crocs

J'ai peur des coins trop petits
J'ai peur des gens trop gentils
J'ai peur des enfants trop mignons
J'ai peur des adultes trop cons

J'ai peur de l'abandon
J'ai peur des ponts
Je n’aime pas la musique trop forte
J'ai peur du bruit des portes

J'ai peur quand le téléphone
À des heures inhabituelles sonne
J'ai peur des mauvaises nouvelles
Que mes cauchemars deviennent réels

J'ai peur de ne pas être aimée
J'ai peur d'être trop aimée
Je n'aime pas les compliments
J'ai l'impression qu'on me ment

J'ai peur de l'argent
J'ai peur de tous ces gens
J'ai peur de la foule
Et d'entrer dans le moule

J'ai peur quand je traverse la route
Et dans tous les moments où je doute
J'ai peur quand je suis près d'un puits
J'ai peur quand je pense qu'on me suit

J'ai peur de changer mes habitudes
Je ne supporte pas ma solitude
J'aurai le temps d'être seule
Quand on m'enveloppera d'un linceul

J'ai peur de l'inconnu
Donc j'ai peur du début
Et je ne finis jamais rien
Car j'ai peur de la fin