Brimborion

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 25/02/2016.

Sommaire

Jeudi 7 Janvier 2016

7 janvier 2016 à 23h07

Vivre sans douleurs physiques après trois semaines... Je respire un air plus pur depuis ma visite chez le médecin avant-hier. La joue a dégonflé, les dents se sont assagies pour un temps, et les brûlures gastriques qui me pliaient en deux - suite au précédent traitement antibiotique qui m'avait été prescrit par un urgentiste - se sont envolées par le plus grand enchantement grâce aux remèdes de mon cher docteur...

Pour Lundi cependant je crains le pire. J'ai accepté le devis qui me "condamne" à la restauration de trois dents, ce qui veut dire que mon nouveau charcutage en bonne et dûe forme va encore me laisser mal en point, pour une durée indéterminée. Dieu, que j'appréhende ! N'étant que si peu soumis d'ordinaire aux problèmes de santé, je vais devoir endurer des trucs et des machins qui ne seront guère pour me plaire... Je sais, il y a tellement pire autour de moi. Mais habitant mon propre corps, ce sont tout de même mes propres souffrances que je dois gérer, mince quoi !

Allons, restons philosophe. A chaque jour suffit sa peine, et Lundi c'est dans quatre jour. " Keep cool ! "

Vendredi 8 Janvier 2016

8 janvier 2016 à 19h12

Je n'apprécie jamais tant mon nid qu'en cet instant précis : quel havre de paix après une dure journée ! Affalé sur mon canapé, reposant sur un coude tel un empereur romain sur son triclinium, je goûte à la douce nonchalance retrouvée, aux joies du clavier sur lequel courent allègrement mes doigts de travailleur agricole. Ah bigre, que la vie est mal faite... Moi qui semblais être promu à quelque carrière d'intello, je suis définitivement condamné à mariner dans une activité réductrice et frustrante, tout çà parce que j'ai négligé mes précieuses études universitaires du temps où j'étudiais à Montpellier.

Mais ne ressassons pas les choses du passé. Il ne sert plus à rien de s'apitoyer sur un sort que j'ai provoqué par un trop grand laxisme. Je me suis modelé sur le fil d'une des nombreuses vies parallèles que j'aurais tout aussi bien pu emprunter, mais aurais-je connu sinon ce merveilleux amour que je vis au quotidien ? Aurais-je seulement croisé celui qui est actuellement mon âme-frère ? Certes non, et c'eût été grand dommage... Alors endurons le reste sans broncher.

Répétition ce soir, avant le coup de feu de notre saison théâtrale. Fin 2015 nous avons eu deux représentations qui ont remporté un franc succès. A présent nous jouerons chaque semaine, et je n'aurai guère de temps libre entre le boulot et les spectacles. Il me tardait cependant, en dépit de la contrainte que cela représente. C'est ma pauvre mère qui va en pâtir ! Elle ne me verra plus avant le mois d'Avril...

J'ai fait de l'huile...

9 janvier 2016 à 7h04





Oh my God ! J'ai bien cru ma dernière heure venue hier soir...

Notre troupe de théâtre était réunie pour la répétition dans la salle qui nous est régulièrement allouée à la Maison des Associations, et Jean-Baptiste et moi étions comme d'habitude occupés à préparer les lieux. Sur une armoire, la petite table basse qui nous sert d'accessoire. Comme d'habitude je me juche sur une table pour la récupérer tout en haut, pas comme d'habitude je pose une main sur le store abaissé de la fenêtre pour prendre appui...

Et soudain, le drame : derrière le store la fenêtre n'était pas fermée ! Je n'avais pas remarqué que Jean-Baptiste l'avait ouverte pour aérer la pièce... Ma main ne trouve que la faible résistance du rideau de pvc et mon corps effectue un critique mouvement de translation vers l'ouverture béante. Tudieu, la peur bleue que j'ai eue ! Je me suis raccroché où j'ai pu, évitant d'extrême limite la défenestration intempestive. Quelle horreur si j'étais tombé de ces deux étages, avec le béton pour tapis de réception ! Moi qui ne suis déjà pas une beauté, je me vois avec une tronche de chien pékinois ensanglanté, à supposer que j'aie échappé à la mort...

J'ai béni le Ciel d'avoir un poids suffisamment léger pour qu'un store en matière molle puisse ralentir efficacement le moment de ma chute, me permettant ainsi dans l'intervalle d'adopter une stratégie de sauvetage appropriée sous le regard médusé des autres comédiens, impuissants à pouvoir me venir en aide... Je déplore juste le manque ponctuel d'empathie de Jean-Baptiste (directeur de la troupe et ami-amour depuis 19 ans) qui m'a vertement tancé sur mon imprudence plutôt que de s'affliger d'une hypothétique perte qui lui aurait été bien cruelle, ainsi qu'au reste de l'humanité toute entière... Arf !

Cet événement m'a fait mieux sentir l'impermanence d'une vie terrestre...


Je me retiens, je me retiens...

10 janvier 2016 à 23h27

Pour sûr, dans trois mois çà va péter dur !...

...

Nous avons joué aujourd'hui dans le fief de ces deux pécores que Jean-Baptiste a eu le malheur d'engager l'année dernière dans notre troupe de théâtre. La première année elles se sont tenues à carreau. Cette année c'est la chienlit ! Mesdames ne veulent plus répéter et ont instauré un climat de laxisme, de paresse, de désordre, ne respectant pas le contrat moral entre elles et Jean-Baptiste qui imposait des séances de répétition à raison de deux fois par semaine, y compris l'été. C'est la première fois que nous voyons çà en plus de cinquante ans d'existence de notre compagnie. Rien que pour elles il a fallu réduire notre travail en une peau de chagrin : j'enrage !

Oui, bien sûr, ce serait si simple que Jean-Baptiste recadre les choses... Mais le problème, vois-tu, c'est que s'il intervient à l'heure d'aujourd'hui, ces idiotes sont capables de tout faire capoter en nous lâchant en pleine saison théâtrale, nous contraignant à rompre tous nos engagements faute de doublures ! Donc il faut continuer à faire les gros hypocrites, sourire, et adapter pour ces pouffiasses notre travail de comédiens.

De toi à moi : je les boufferais ! Je ferme ma gueule parce que Jean-Baptiste m'a demandé de ne pas envenimer la situation, mais je te jure sur mon honneur que le dernier jour où selon notre tradition nous serons tous réunis au restaurant pour clore notre saison - à savoir au mois d'Avril - je distillerai avec un malin plaisir tout le fiel contenu dans mes crochets à venin. Promis, juré ! De toute façon mon ami n'a pas l'intention de les reprendre une année de plus.

ALEA JACTA EST



Temps de chien et entrechats

11 janvier 2016 à 23h32





C'est la tempête sur nos côtes. Je n'ai pu aller travailler aujourd'hui. Rectification : si, j'y suis allé, mais en arrivant dans la parcelle de vigne j'ai été confronté aux éléments déchaînés : vent violent, orage, pluie cinglante... et comme notre patron nous avait dit de ne pas travailler les jours de tempête, j'ai suivi à crève-cœur son conseil.

Le terrain était difficilement praticable mais j'ai pu sortir ma voiture sans m'enliser. En cours de route j'ai rappelé maman au téléphone pour lui raconter mes déboires et elle s'en est réjouie. Pas de mes déboires, mais du fait que je puisse avoir du temps pour moi... du temps pour nous ! Elle m'a convaincu de venir la voir pour quelques heures sachant que sinon nous ne nous serions revus qu'en Avril vu mon emploi du temps serré, et je m'y suis rendu de bonne grâce ou presque car il s'agissait tout de même de perdre une journée de salaire. Mais on n'a qu'une vie...

J'ai pris un petit café chez elle, nous avons bavardé gentiment, elle m'a montré son robot ménager qui coupe des légumes en un rien de temps, puis je lui ai rédigé une conduite pour lui apprendre à scanner un document, le sauvegarder sur son bureau, le renommer et l'envoyer par courriel à la personne souhaitée. Elle était si heureuse qu'on aurait pu croire qu'elle avait gagné à un concours de belote ! En tout cas, elle avait à présent toutes les cartes en main pour réaliser des prouesses informatiques.

A 13h30 je suis reparti chez moi. J'avoue avoir glandé. Puis à 18h15 j'avais rendez-vous avec le boucher, non pas celui avec qui on peut tailler une bavette entre deux clients, non : je parle de mon boucher de nouveau dentiste qui m'avait reçu le 14 Décembre, juste quelques heures avant que je ne me précipitasse en catastrophe aux urgences, la mâchoire en fête. Je lui ai conté l'incident, les deux traitements antibiotiques (je continue à prendre le dernier jusqu'à demain)... et nous voilà partis pour une séance de bonne humeur et d'arrachage de deux racines dentaires, reliquat d'une ancienne dent couronnée déchue depuis quelques années (paix à son âme). Gloria in excelsis Deo, je n'ai pas le moindre du monde souffert du charcutage !!! Autant dire que j'avais la banane jusqu'aux oreilles et que je me serais presque pour un peu découvert un amour tout spirituel pour mon dentiste, gnac gnac gnac ! Nouvelle prescription de médocs et bain de bouche, calage de quatre rendez-vous en Février (d'ici là j'aurai peut-être la danse de Saint-Guy...) à l'issue desquels mes mandibules constitueront la plus jolie miniature d'ivoire sculptée que l'on rêverait de posséder en vitrine d'exposition !

Moualà, ben c'est tout, je me couche.



Je tourne en rond

21 janvier 2016 à 6h57





Pourquoi ce matin ai-je la sensation désagréable de vivre ma ligne de temps en boucles ? C'est comme un cordage lové qui tourne sur lui-même 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 fois et plus, toujours autour d'un même centre, selon une configuration concentrique, repliée... Pas d'autre issue qu'un mouvement cyclique... Restriction, contrainte, mouvement imposé et perpétuel vers ce point de retour qui relance la machine dans la même direction jour après jour, jusqu'à l'enfermement.

Je tourne en rond, je tourne en rond, je tourne en rond. Çà devrait me réconforter d'effectuer chaque jour le même parcours... Au moins c'est familier, sécurisant, "reconnaissable" - pour ne pas employer le terme "connu". Tout le savoir-faire ne réside-t'il pas dans ce principe de lovage : faire et refaire jusqu'à plus soif, jusqu'au conditionnement, qui vous rend captif de vos actions ?

J'ai mal géré ma vie. Je me suis conduit en subalterne de mes ambitions. J'en paie le prix.

Le tout est de bien survivre à présent, et pourquoi pas survivre avec classe... Arf !



29/01/16

29 janvier 2016 à 7h16





Toubib hier... J'ai une tendinite du poignet gauche ! La faute au tirage de bois. Après les dents, l'estomac, c'est la tendinite. J'ai refusé l'arrêt que le médecin me préconisait : je ne vais tout de même pas perdre deux semaines de plein salaire ! Du coup il m'a prescrit gel, corticoïde, antidouleur paracétamol+opium+caféine...

Ah, j'allais oublier... Depuis deux ans j'avais une petite plaque qui me grattait à la cheville et que j'avais négligée de signaler au médecin. Je lui en ai parlé hier et il s'avère que c'est un eczéma lichénifié. J'ai trouvé le nom de cette maladie de peau très poétique... J'adore les lichens vert-de-gris et argentés qui poussent sur les vieux arbres. Mais enfin là c'est moins poétique, d'où la nécessité d'appliquer des emplâtres - comme des patchs - pendant huit jours. Je dois aller chercher le traitement ce soir à la pharmacie : c'est un nouveau médicament qu'ils n'avaient pas en réserve hier.

Sinon, rien. Ah si !!! J'ai décidé d'apprendre la programmation en langage Python ! Çà m'a pris subitement hier après-midi et je me suis téléchargé deux livres dans ce but... Çà me rappellera des souvenirs de jeunesse avec mon frère, lorsque je réalisais des petits programmes sur mon Amstrad. Arf !