L'idée de créer ce journal m'est venue alors que je venais de perdre un membre de ma famille. Seule face à ce boulversement, pourtant prévisible, tout est remis en question. De nouveaux repères viennent à moi, je dois faire le deuil de cette disparition pour mieux vivre après. Il est tellement difficile d'accepter l'idée que la vie continue, et pourtant c'est bien nécessaire ; je suis la maman heureuse de deux beaux enfants, dont un nourrisson de quatre mois. J'avoue que depuis maintenant presque 4 ans ma vie a pris un autre tournant, une autre allure, comme un nouveau souffle. La vie, oui elle continue, car les générations à venir l'exigent, telle est là la leçon que je tire de ce décès. J'aime penser que la vie est un long ruban qui se déroule jour après jour, et que chacun que Dieu fait nous réserve de bonnes et mauvaises surprises, mais que quoi qu'il arrive nous devons les vivre pour en tirer les meilleures leçons. Je suis d'un naturel rêveuse depuis ma plus tendre enfance, cela m'a valu une scolarité moyenne, mais je pense que ma culture générale vaut la moyenne nationale ! Cependant, je sens bien que je porte au plus profond de moi une blessure indélébile, une blessure qui a toujours fait que je suis telle qu'elle, un peu à l'écart de tout. Pourtant je suis heureuse, mais je sens bien qu'il y a quelque chose de différent, comme un poids qui me surplomble. Alors, je fais avec, par habitude. Enfant, donc j'étais rêveuse, agitée parfois car en conflit permanent avec l'autorité maternelle, la pauvre elle ne pouvait compter que sur elle-même. Un père complètement désinvesti, présent seulement par obligation, jusqu'au jour où tout a été brisé... le divorce des parents, et le début de la manipulation pour nous, les enfants. Bref, depuis nous avons grandi au sein d'une famille maternelle aimante et protectrice, malgré une autorité de circonstance. J'aimerai tellement ne pas offrir l'image d'une maman frustrée par l'obligation de tout faire pour que tout roule... eh oui, les doutes m'assaillent en permanence, normal en tant que parent, sauf que ce trait de caractère est bien inscrit en moi, là aussi je fais avec. Je ne pense pas baisser les bras en permanence, mais plutôt batailler en permanence contre mes doutes, mes hésitations, mes questions. Névrosée ? non je ne pense pas, frustrée, oui sans doute, là aussi tout remonte à l'enfance. Tant de rêves inachevés, eh oui les rêves, toujours eux... Mais aujourd'hui face à la réalité de la vie qui s'est révélée début mars, je sens l'envie de lutter, de m'élever, d'enfin me prendre en main et non plus de subir les événements. J'ai décidé de me remettre en question, de prendre du temps pour moi pour aussi être une meilleure maman, une jeune femme moins figée et sans doute plus souriante et moins naïve, donc plus déterminée. C'est un bon début, car l'envie amène la motivation, qui résultera je le sais à l'aboutissement. J'aimerai aussi devenir une meilleure épouse, moins stressée, plus amoureuse comme au début... bref, je sens que penser un peu à moi m'amènera à être plus disponible, plus confiante et en meilleure santé physique et mentale (adieu l'épuisement !) en route pour la forme. J'ai donc décidé de me remettre à l'activité sportive en douceur : d'abord, je vais commencer par la rééducation abdominale après ma césarienne il y a 4 mois, puis les assouplissements de tous les ligaments et enfin la pratique progressive du running. Mais comment faire ?! avec un enfant en bas âge et un bébé, sans comper un mari accaparé par le travail ? eh bien, les abdominaux et les assouplissements, c'est possible même à la maison, et pour le running, pourquoi pas cet été pendant les vacances lorsque papa pourra garder les chérubins un bonne demi-heure pour commencer. Après les vacances, je reprendrai le travail le 1er septembre à temps partiel, l'aîné en moyenne section, bébé chez la nourrice et maman entre le travail, les commodités à la maison et 1 heure par semaine à m'accorder via le running ! Voilà pour mes grands objectifs personnels dans un premier temps. Ensuite, viendra le temps de penser à mon objectif travail, quoi que secondaire à mes yeux, et si changement il y a se sera pour m'accorder un meilleur salaire, eh oui on peut rêver, mais pourquoi pas, puisque je sens que je deviens plus sûre de moi, que des banalités qui me stressaient autrefois, glissent sur moi aujourd'hui !
A suivre...