Comme bon nombre d'êtres humains, j'ai des périodes ou je crains les "qu'en dira t-on".
Cela m'arrive également pour mes écrits. Ouais, c'est moche hein ?
Je n'ai pas pondu de long pavé dans mon journal depuis pas mal de temps. Ce qui est assez étrange, c'est que si ce dernier est public, c'est que j'écris pour être lu certes, mais pas forcément pour être approuvé.
On ne gagne aucun prix, aucune médaille à écrire sur JI. Ce serait pas cool. Ca voudrait dire qu'on serait jugé par une ou plusieurs personnes, sur notre vie, sur nous-même quoi. Déjà qu'IRL on est sans cesse sous pression, je n'aimerai pas que quelqu'un arrive pour me sortir: "WOUAH tu sais que tu devrais écrire un livre ? Ca vendrait bien". Euh ok.
J'ai pensé à écrire des bouquins mais certainement pas sur ma vie. Les trucs autobiographiques, c'est trop personnel, trop intime. Pour moi qui suis phobique de la proximité, ce serait très embêtant.
Malgré tout, j'essaye d'écrire sur des sujets que je trouve intéressants et sur lesquels j'ai des choses à partager.
De toute façon, c'est anonyme et même si j'étais reconnue, je pourrai toujours nier à ce sujet (a).
Non plus sérieusement, je crois que ce serait étrange si quelqu'un que je connais tombait sur mon journal.
Je crois qu'il se dirait que je suis un peu folle. Mais j'ai pas écrit de choses trop, trop méchantes, donc ça devrait pas poser de problèmes.
Ce que j'écris est comme le reflet de mon âme. Je considère que les gens peuvent mieux me connaître par ce qu'ils liront de moi bien plus que par ce que je pourrai leur dire.
Puisqu'on parle de mieux me connaître, passons aux événements des dernières semaines.
J'ai passé le cap de me trouver un médecin dans ma ville actuelle, après un an ! *Ouais, il était temps*
Pareil pour le dentiste, qui doit - au passage - me retirer une dent, mardi prochain.
Je suis terriblement déçue de mon ancien dentiste. Il m'a fait payé une couronne 450€ qui n'aura tenu que 2 ans et demi et il l'a refait une fois, car au bout de deux mois, elle est tombée. Mon dentiste actuel m'a dit qu'il n'avait pas fait du très bon boulot et qu'en plus, j'avais plein de caries (au moins 5) qu'il faudrait soigner au fur et à mesure. Mais le fait de l'avoir vu m'a rassuré.
Son cabinet a l'air assez high-tech et j'aime bien son assistante. Je ne sais pas, ces gens sont rassurants.
Lorsque j'ai été faire une radio des pieds - au centre de ma ville -, c'est pareil, la dame qui m'a fait faire les pauses était gentille et patiente. En fait, je m'attends toujours à tomber sur des gros connards curieux, comme dans mon ancienne ville. Mais plus je découvre cette ville et plus j'apprécie son calme et les personnes qui y vivent (ou travaillent).
Le médecin que j'ai vu cette semaine m'a fait un courrier pour l'hôpital. Je vais prendre rendez-vous pour une opération. Ca ne me motive pas plus que ça, mais il faut bien que je fasse quelque chose à ce sujet. J'anticipe déjà la douleur, j'ai des souvenirs plus que douloureux. Je suis quand même motivée par la piscine, l'été qui arrive et j'aimerai remettre des chaussures ouvertes.
Je suis certaine que ma podologue sera ravie de me revoir.
Ma coach m'a encouragé à recommencer des activités que je faisais quand j'étais plus jeune. Des activités "créatives". Je ne sais pas si jouer à Skyrim va aider ma créativité, mais ça aide mon cerveau à me détendre et à penser à autre chose que mes problèmes de santé. Et d'argent.
Ca fait un an que je patauge dans une grosse merde financière. J'ai découvert en début d'année que je pouvais obtenir plein d'aides et qu'il suffisait pour cela de remplir des formulaires. Je me suis sentie idiote deux secondes, parce que si j'avais fait tout ça plus tôt, je ne serai plus (autant) en galère. Par exemple, je viens de recevoir une réduction pour ma ligne téléphonique de 15€. Ca a l'air de rien comme ça, mais avec 15€, je peux presque faire mes courses de la semaine (l'essentiel).
J'ai aussi hâte de ne plus avoir a avancer les frais de soin avec la CMU, j'y pensais même plus à ce truc. C'est bien utile quand même. En prime, ils ajoutent une réduction d'électricité et c'est le truc qui me coûte le plus cher, même au dessus du prix des courses que je fais au mois. C'est dire !
J'espère, d'ici l'été, pouvoir souffler et faire des économies. Peut-être me payer un séjour quelque part, au bord de la mer.
C'est drôle, ça me fait penser à ce gars qui me faisait du rentre dedans et parlait avec moi d'une sortie de ce genre, seulement, deux jours après, il se trouvait une autre cible et à peine 3 semaines plus tard, il me révèle qu'il est amoureux d'elle.
Une fille qu'il n'a jamais vu. Lorsque je l'écoutais décrire ses sentiments, j'étais subjuguée, presque envieuse. Et aussi dans l'incompréhension. Enfin, je ne comprends jamais grand chose aux sentiments amoureux. J'ai l'impression d'être trop rationnelle pour ça. Etre amoureux sans avoir jamais vu, ni passé du temps avec quelqu'un et considérer qu'une relation a distance est viable ainsi, c'est juste un gros wtf. Personnellement, même si je m'attache à un mec, je n'irai pas lui proposer de venir chez moi 3 semaines après. Je préfère attendre de le voir au moins une fois en terrain neutre, voir comment il se comporte, quel mode de vie il a et si ça peut me convenir. Je ne juge pas ceux qui font autrement, chacun a son type d'attachement. Moi j'ai le type détaché, donc le mieux serait de me trouver un homme du même type, c'est la seule façon de pouvoir se comprendre et vivre plus ou moins sereinement. Puis, pour un peu, ce sera du détachement/attaché.
Ouais, tu sors encore n'importe quoi ma grande.
En écoutant le mec "amoureux", je me suis remémorée vite fait mon adolescence.
J'étais "amoureuse" de mon prof de maths (aujourd'hui, je ne vois plus du tout ça comme de l'amour, mais plutôt un espèce d'attachement admiratif. J'étais consciente qu'il ne se passerait jamais rien entre nous. Ca m'a fait énormément souffrir, mais c'était un fantasme très inspirant, parce que ça m'a permis de concevoir des personnages - dans mes histoires - bien plus sentimentaux.
Le pire, c'est la façon dont j'ai été sous le charme.
(C'est une histoire étrange, attention).
Cette année là, j'avais commencé à regarder un anime dans lequel l'amie de l'héroïne était amoureuse de son professeur principal. Je me suis dit: "Mais comment on peut être amoureuse de son prof ? Ca craint, ils sont vieux et moches" lol. Oui j'étais jeune et naïve.
Je me suis mise en tête de comprendre (pour ne pas changer), alors j'ai regardé autour de moi et demandé à mes amies si elles étaient déjà tombées amoureuses d'un prof. Certaines m'ont répondues que oui, d'autres non, mais que l'amie d'une amie...
Et j'ai observé mes profs avec plus d'attention.
Il y avait mon prof de maths (prof principal en plus) qui était jeune et avait un certain charisme, mais pas plus que ça, au début. Je le trouvais juste doux et gentil, il m'intimidait un peu, par son regard sombre et perçant, mais je ne l'avais pas bien regardé les premiers jours. Plus l'année avançait et plus il prenait de place dans mes pensées. A un moment, il s'est même un peu intéressé à moi et à ma famille. Je crois que ça a été l'élément qui m'a fait sombrer... C'était une torture d'aimer un homme qui ne me rendrait jamais mes sentiments (j'étais pas si naïve ahah)
Ce prof a hanté mes pensées durant des jours et des nuits et ceci, pendant 5 ans. Cela n'a pas empêché que je m'intéresse à d'autres garçons de mon âge, mais ils ne me remarquaient pas. Je suis restée dans mes fantasmes toute ma scolarité et jamais un garçon du collège ou du lycée n'a voulu de moi. Si ce fut le cas, il ne me l'on ni jamais dit, ni fait comprendre. Je me souviens même d'un type, dans la cours du lycée, qui disait à son copain: "Ah regarde c'est elle" en me désignant (et oui je suis sure que c'était moi) et son copain lui a fait: "AAHH! Mais elle est moche!" J'étais à côté.
Le premier type lui a dit de baisser d'un ton, en haussant les épaules, puis je me suis sentie tellement mal, que j'en avais les larmes aux yeux. J'ai complexé pas mal de temps à cause de ça. Mais, une fois adulte, j'ai pris ma revanche, en quelques sortes.
C'est plutôt que je savais plus me mettre en valeur et j'avais de l'argent pour m'acheter de vrais vêtements. Pas ces choses hideuses que ma mère me faisait porter, juste histoire d'avoir un truc sur le dos.
Ah oui, à cette période, j'ai aussi connu une fille sur internet, qui se faisait passer pour un mec. J'avais jamais connu ça avant et comme j'étais jeune et naïve (lol?), je pensais pas du tout tomber là dessus. Moi j'ai toujours été honnête avec tout le monde, donc je ne pensais pas qu'on pouvait mentir de cette façon. Surtout qu'elle s'est carrément inventé une vie, elle a changé de sexe etc... Elle me disait "je t'aime" tous les jours et discutait avec moi, comme si j'étais son amoureuse. Le jour ou j'allais lui avouer mes "sentiments", le masque est tombé. Elle a mis sa webcam sur msn (skype c'était caca a l'époque) et a pleuré comme un bébé. Puis, elle m'a jeté. "Restons amies" ? Oui, je suis restée amie, mais pas elle. Elle m'évitait et s'est même mise en couple avec une autre nana qu'elle avait rencontré sur mon forum (moi et les rpg, une grande histoire).
Comme si ça ne suffisait pas, je suis, en prime, tombée sur un PN. Alors, faut dire que je l'ai un peu "cherché" celui là. Dans le sens ou il ne s'intéressait pas du tout à moi, en dehors du jeu sur lequel on était. Puis, j'ai titillé son attention, lorsque j'ai accepté d'échanger sur facebook, puis sur msn. Je ne vais pas rentrer dans les détails, car cet écrit est déjà interminable. En gros, ça a été l'enfer pendant 2 ans et demi. Je me suis beaucoup attachée à lui et toutes les histoires rocambolesques qu'il me racontait. C'est le plus gros menteur que j'ai jamais eu l'occasion de côtoyer et j'en ai côtoyé quelques uns à qui on pourrait offrir la palme des mensonges. Le pire c'est que ces mensonges étaient cramés. Je passais ma vie à me poser des questions sur lui. Et il était infect parfois. Cherchait le conflit quand il n'y en avait pas (avec tout le monde), il m'a insulter comme c'est pas permis quand je n'allais pas dans son sens. Un malade quoi.
Heureusement, j'avais commencé à voir une psy. Elle m'a fait prendre conscience que je rejouais un scénario avec ma mère PN. Je voulais sauver ce pauvre type, puisque je n'avais pas réussi a guérir, ni sauver ma génitrice. C'était dur à avaler, mais j'ai fini par lâcher l'affaire, après avoir épuisée toutes mes ressources - comme avec ma mère.
J'étais sous antidépresseurs, d'ailleurs. Si malheureuse, en manque d'estime, de reconnaissance, d'amour... Encore à pleurer mon père, à supporter ma mère. La même qui m'a dit par lettre que c'était normal d'avoir des idées noires, qu'il ne fallait pas dramatiser. Oui bien sur maman, penser au suicide tous les soirs, angoisser à sortir dehors, ne plus manger, ni dormir. C'est tellement normal. Tout le monde est comme ça, n'est-ce pas ? Ahaha, celle là. Et dire qu'elle revient frapper à ma porte, en espérant "savoir si tu vas bien".
Oui, tant que tu es loin de moi, tout va bien, merci.
Elle est vraiment folle. Faut que je me fasse une raison. Ma coach fait que de me dire d'arrêter de nourrir de l'espoir, qu'elle ne changera pas et s'intéresse plus à moi en tant qu'objet qu'en tant que sujet. Et c'est encore difficile à accepter pour moi. Donc j'ai fait un truc: Mis tout ça en post-it.
A cause d'elle et sa vision pessimiste sur tout, je ne voyais que la cale du bateau, celle ou les prisonniers travaillent d'arrache pied pour avoir une minuscule miche de pain.
Je ne sortais que rarement sur le pont, là ou le vent souffle, ou la mer s'étend à perte de vue, ou les créatures marines nous accompagnent. Ou l'équipage peut boire, manger et rire ensembles.
Aujourd'hui, je revois un peu de ces bons côtés, en tant qu'observatrice avisée.
Je pourrai prendre part aux festivités, mais ce n'est pas le moment. Là, j'apprends, en compagnie du capitaine de ce navire, qui n'est autre que moi-même.
Je vis bien mieux mes émotions.
Même quand je devrais peut-être avoir l'air plus concernée.
Deux personnes m'ont fait faux bon cette semaine.
La première est cette amie de longue date qui m'a proposé de se voir mercredi ou jeudi, mais ne s'est même pas donné la peine de me prévenir qu'elle ne pouvait pas. Pourtant, c'est elle qui propose. Ca ne m'a pas plus étonné que ça et je n'ai pas essayé de savoir ou ça en était. Elle va surement me dire qu'elle travaillait trop, qu'elle était fatiguée ou qu'elle avait oublié. S'il s'était passé un truc grave, elle m'aurait prévenu. Tant mieux, j'avais décidé de ne plus trop m'investir dans cette relation, après tout. Après plus d'un mois de silence, j'avoue que je m'attendais à ce qu'elle soit plus déterminée.
La seconde personne, c'est moins important ? Elle m'a laissé en plan pour jouer avec ses potes - avec qui elle parle bien plus qu'avec moi, apparemment - pourtant, dès qu'elle a un problème, ou qu'elle veut parler d'un truc, j'essaye de me rendre disponible le plus vite que je peux. Mais là, c'est fini. Après avoir passé sa soirée à jouer avec la bande, elle m'a refait coucou. Je lui ai dit qu'on parlerait un autre fois, quand elle serait disponible. Mais j'en ai plus envie, actuellement.
Ca j'aurai pu lui dire, mais c'est une personne qui culpabilise rapidement. Elle est hypersensible et je ne veux pas lui faire porter mes propres émotions. Ma colère m'appartient. Il n'empêche que je me dis souvent: "finalement Nephtys, tu vaux quoi pour ces gens ?"
J'ai pas l'impression d'avoir grande valeur pour quiconque, mais j'en ai assez envers moi-même pour que ça me permette de tenir debout et de garder les épaules hautes. En plus, je n'ai aucune idée de ce qui se passe dans leur tête, donc je ne vais pas commencer à leur en vouloir pour des choses qu'elles ne pensent probablement pas.
Elles ont de très bonnes raisons d'avoir agit comme elles l'ont fait et ce n'était certainement pas contre moi, mais plutôt pour elles, donc je comprends.
Mais qu'elles ne soient juste pas capable de l'avouer, c'est ça qui m'attriste. Plutôt que de trouver des excuses bidons, pourquoi ne pas juste dire la vérité ? Ou ne rien dire ? Elles n'ont aucun compte à me rendre. Mais si elles veulent le faire, qu'elles le fassent correctement.
En plus elles savent que je suis le genre de fille compréhensive.
C'est peut-être pour ça qu'elles prennent plus le temps de me prévenir, parce que je ne leur râle pas après, je dis: "c'est pas grave", même si ça me fait chier. Donc, moi non plus, je ne suis pas très honnête.
Je passe donc la plupart de mes journées en solitaire.
Ça me plait de faire ce que j'aime, mais on ne peut pas dire que j'aime ma vie.
Certains philosophes prétendent que les choses sont très bien telles qu'elles sont, mais je pense qu'être épicurien dans notre société matérialiste est peut-être un doux rêve. Sans argent, on ne vit pas. Sans travail, on peut survivre avec les aides de l'état, mais en dehors de ça, on est rien pour la société. Les sans emplois sont comme les SDF: marginalisés, déconsidérés, culpabilisés. Si tu n'as pas d'argent, c'est que tu n'en veux pas, selon certains. Si tu n'as pas de toit sur la tête, c'est que tu ne fais pas assez d'efforts.
Tant de jugement, de la part de ceux qui n'ont peut-être pas connus les mêmes difficultés, voire pas du tout.
Quand on est né avec une cuillère en or dans la bouche par exemple.
Ou qu'on a eut le soutien de papa, maman.
Quand on a pas subi la misère et la pauvreté de sa famille, ou de son pays.
Qu'on a été aimé, choyé, ou du moins désiré.
Qu'on a un/une conjoint(e) qui nous aime, des enfants en bonne santé...
Je suis d'accord qu'on doive se battre pour notre bien être, mais si on s'est toujours retrouvé face au noir, sans aucune lumière d'espoir pour nous éclairer, alors comment trouver le chemin de la sortie ? Avant de penser à franchir les portes, il faut en connaître la direction. Peu importe la destination, tant qu'on sait qu'il y a une porte, une chance pour que ça marche, on essaye. Mais si personne ne nous a jamais dit que cette porte existait, ma foi, ça risque d'être difficile de la trouver. Et puis, il ne faut pas seulement dire, les gens attendent des preuves. Plutôt que de parler sur la porte, on peut la montrer.
C'est si facile de donner des leçons. Puis quand on s'intéresse à la personne qui les faits, on réalise qu'elle n'est pas plus heureuse que nous, qu'elle se donne juste l'importance qu'elle n'a pas et que sa propre vie est un fatras de problèmes qu'elle ne parvient même pas à résoudre.
Donc juste ta gueule.
Voilà, je crois en avoir fini avec mes réflexions.
Cela n'a pas libéré une seule de mes émotions, surement parce que je me suis retenue de trop en dire.
Bonne nuit.