Le journal mal tenu

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Pour commencer

11 avril 2009 à 2h16

Dix mois plus tard, Alice avait acouché, d'une adorable petite fille aux yeux gris. Maman.

Blanche célébrait son entrée dans la vie active, autour d'un long long souper qui avait fini aux petites heures du matin, saveurs de vin rouge, mojito, amaretto sour, baileys entremêlée. Mais plongeait plus que jamais dans ses dossiers, qui formaient une pile impressionnante sur son bureau.

Pour ma part, je m'étais à regret éloignée de Jo, et ce peps qu'on mettait ensemble dans notre vie me manquait.

Mes complices de toujours, Laurel et Hardy étaient enfin réunis et nous écumions les cafés. Fou rire.

J'avais appris avec joie que j'accédais à mon poste pour lequel je travaillais tant, l'année prochaine. Rêve de petite fille.

Le Copain avait recu son invitation officielle pour un souper à domicile, avec oui, vraiment, avec ma famille et mes parents. À domicile! Joie.

Et puis, le Blackberry entre mes mains fascinait sa nouvelle propriétaire jusque très très très tard. Technologie, quand tu nous tiens.

L'hôpital allait bien. Les patients entraient et sortaient. S'exclamait de ma petite tête orientale, me racontait leurs hauts et bas, faisaient des pneumonies, se brisaient des hanches, faisaient des arrêts cardiaques, mouraient. La vie.

Vendredi, j'allais pouvoir enfin quitter la ville et ses incomptables cm de neige. Pour filer au Soleil.

Un trou de chaussette

11 avril 2009 à 2h25

Parce que je me retrouve ici... Je pensais qu'il avait disparu, ce journal.

J'ai un gros coup de spleen. En fait, je ne comprends pas très bien moi même pourquoi. Tout ce que je sais, c'est que j'ai mal au coeur. Ca peut bien faire longtemps que j'avais pas ce sentiment. Et puis, c'est con, parce que je dis ca, mais mon téléphone sonne et c'est Hut, pour me dire: viens on va manger chinois!! Il me fait rire, toujours. J'ai besoin de sortir, de prendre l'air - une grosse bouffée d'air.

Et ce besoin, malheureusement, mon copain il comprend pas. Est ce sa faute ou la mienne de me dire qu'avec lui, irrémédiablement je m'enferme? Je sais pas. Mais je lui en veux de ne pas me suivre, de ne pas me comprendre. C'est pas beau. Mais si c'était le bon, ce spleen dont je parle, jamais je ne devrais le ressentir, non?

Exil

29 novembre 2009 à 23h33

Je ne voulais pas que tu partes. Je voulais que l'on puisse se regarder en fasse et que tu me dises que tu allais changer les choses et trouver les moyens pour comprendre.
Mais à quoi bon.
Je ne peux pas te prendre avec moi si tu ne changes pas. Et si tu dis toutes ces choses mais que rien ne change.

Car au fond, tu ne fais pas parti de ces mecs.
Ces mecs qui ont l'intelligence humaine, lorsqu'une engueulade arrive, pour comprendre et promettre tout ce dont Elle a besoin. Et sauver la situation. Quelques plumes en moins, et d'ici la prochaine tempête.
Non, toi tu dis n'importe quoi. Tout ce qu'il ne faut pas dire tu le dis. Tout ce qui n'avance à rien tu le dis. Tout ce que tu ressens, c'est la tristesse et l'anxiété de voir celle que tu aimes te claquer au visage, un à un, les reproches qu'elle nourrit au fond d'elle.
Et toi, tu absorbes, tu subis. Tu t'enfonces. Tu sais pas quoi faire. Tu plonges et tu nous fais plonger.

Mon Dieu que je t'en veux. D'être tout ce que tu es qui m'empêches de t'aimer. Tout ces défauts qui minent notre relation, notre longue distance, nos conversations sérieuses.

Indigestion

29 novembre 2009 à 23h54

J'ai arrêté d'écrire. Mais non, je n'aurais pas du. J'ai arrêté de m'écouter. J'ai le cafard

Le temps me fait sournoisement miroiter la vie qui passe...

É. qui est fiancée
M. qui accouche en janvier
A. qui est propriétaire
G. qui a signé son contrat
Él. qui est enceinte

Moi qui vais bientôt avoir 25 ans.

Et ce qui me fait mal, c'est que mon futur à moi, j'ai peur de le projeter.

Je ne suis pas prête. À plein de choses. À m'engager.
À grandir. J'adore toutes ces choses superficielles de la vie et je voudrais encore en profiter. Je suis immature.

Si je parle de tout cela, c'est surtout pour parler de lui. Car autant j'ai déjà imaginé que l'on pourrait grandir et vieillir et avoir des enfants ensemble, autant je ne sais pas pourquoi mais tout est en train de prendre feu sous mes feux.

Est ce moi?
Et je me dis, nous ne sommes pas faits pour être heureux et ensemble, ici - en ce moment, nous deux.

Et il est parti. Je me sens pas bien.

Minuit ce soir

11 janvier 2010 à 0h59

25 ans.

Aime sortir.
Adore rencontrer les gens, parler. De sentiments, de la vie, des gens.
Aime voir de nouvelles choses, écarquiller les yeux de surprise.
Aime danser. Tout. Dehors, dans la rue, en boîte, dans mon appart, en concert, devant lui, toute seule, avec mes amies. Le pop, le rnb, le rap, la musique électronique, le tango, la salsa.
Quand je danse je suis heureuse.
Aime lire. Les romans surtout. Les magazines stupides. Les nouvelles. Wikipédia. Les blogues, les autres journaux intimes.
Adore le vin rouge, le steak, le fromage bleu, le thé glacé, le mokaccino, le chocolat noir, les bonbons Haribo, les tomates cocktail, la soupe vietnamienne, la Guinness, la crème glacée mangue-noix de coco. Comme toutes, les vêtements, les talons, les bijoux. Pas trop.

Quand j'étais petite je savais pas ce que je voulais faire dans la vie, mais ça allait être gros. Je voulais changer le monde, gamine qui passe trop de temps à rêvasser dans ses bouquins.

Je me souviens de mon application à l'université. De la réponse positive : j'allais être médecin! Plein de rêves.

J'en ai encore. Mais je réalise que certaines choses... me rongent.

Depuis que les stages ont commencés. Je me souviens très bien. Tous ces écrits, toutes les choses que j'aimerais faire mais que je n'ai jamais eu le temps de faire dans les 5 dernières années.

Et maintenant, il me reste, quoi, 3 ans? Avant d'être mon propre chef.

J'ai 25 ans aujourd'hui, et parfois l'impression de ne pas vivre ce que je voudrais. De quoi je me plains! Jeune médecin...

J'aime la médecine, les gens, l'hôpital. Mais 90% de mon temps c'est ça. Et c'est dur pour moi d'admettre que dans la vraie vie... Je n'ai pas assez de temps pour les amis, la famille, moi. Nous.

J'ai besoin de le dire ici. De l'écrire pour l'admettre. Ne pas oublier.

En ce moment c'est dur. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Aujourd'hui j'ai pleuré deux fois, à grosses larmes chaudes. J'ai l'impression de perdre mon copain et de refuser de faire le saut. D'être constamment sous pression, à cause du travail demandé, que chaque minute devrait être consacrée à la médecine.

J'peux!

11 janvier 2010 à 1h36

Heureusement, il y a Facebook. Pour te rappeler que quand tu fais pas juste penser à ta petite vie, il y a autre chose!

Allez grande respiration et plein de joie pour mon quart de siècle.

Attendre.. quoi

12 janvier 2010 à 0h42

Il aurait pu m'appeler et me souhaiter Joyeux anniversaire de vive voix...
Je sais qu'il s'éloigne de moi.

Non il n'a pas tort.
Oui je ne supporte pas.
J'ai peur d'être seule?
Peut être ne fait-il pas exprès.

Longue conversation avec Jo au téléphone. Elle a bien raison. C'est dur d'admettre mais notre couple stagne dans une languissante attente. Des crises, suivi de blancs.

Amis

21 mars 2010 à 18h29

Je ne soulignerais jamais l'importance d'avoir des amis,
des vrais amis,
des amitiés-élastiques,
des amis-pour-la-vie,
des amis qui font briller la personne que tu es,
des amis qui te respectent et t'encouragent,
des amis pour se confier et partager,
des amis qui pour autant sont différents - de goûts, de couleur de peau, de formation, de classe sociale - au fond te ressemblent...

Merci. Que serais-je sans eux.

Sur la ligne

21 mars 2010 à 19h04

Ce matin a commencé avec plein de réflexions.
Ou plutôt, les réflexions sont venues à moi. Par téléphone.

Un coup de fil qui sonne.... téléphone trop loin.
Portable qui sonne... Allo?

Que pense-t-on quand un de ses amis part au bout du monde et peut-être ne reviendra-t-il pas? Ou différent?

La guerre, en tant que civil de pays dorés, on ne se l'imagine pas. Elle n'est pas dans notre vie.

Mais récemment deux personnes que je connais voient leur vie changer car leurs proches, ou eux-même, s'en vont sur le front.

Et boom, ça te frappe. Que dois-je penser? Dire? Faire?

Tu as envie de leur dire que tu es là. Tu sais pas comment. Ça prend à la gorge, mais t'as envie d'être fort pour eux. T'as envie d'être proche mais aussi de leur laisser leur place, respecter leur bulle.

Parce que aussi dur que c'est pour les proches, il ne faut pas oublier que c'est eux qui vont être devant. C'est eux qui laissent leurs amis, familles en arrière. C'est eux qui ont besoin d'attention. Leur dire que eux peuvent s'appuyer sur nous. Et pas le contraire.

Des fois écrire c'est plus facile pour expliquer ce que tu ressens. Leur dire que tu es là. Qu'ils peuvent compter sur toi.

Une vie normale

22 mars 2010 à 23h04

J'aime bien cette période. C'est une période de préparation pour un examen, qui a lieu dans 2 semaines.

Pas trop stressée... Beaucoup d'étude. Mais en même temps, je sors de chez moi. Sans être à l'hôpital, je suis à la boulangerie pour un croissant, chez l'ophtalmologiste, au restaurant U à midi, au restaurant viet le soir, au café du coin, sur le campus sur la montagne, au centre ville.. tous les endroits sont bons pour étudier! (En fait, je vais aussi à la bibliothèque, mais pas trop, parce que je m'y endors inexorablement...)

Une bouffée d'air ... Être dehors, avec des gens autour de moi, des gens en bonne santé, des gens pas en médecine ou dans le domaine médical. Le contrôle sur mon horaire.

Ce matin, le réveil, c'était du skype-skype. Debout, chéri... à l'autre bout de la caméra, l'homme dort, ou plutôt, ronfle... Lui aussi est en période d'examen. Il bosse, mais il a décidé de rester chez lui pour étudier, chez lui ... à 2hr de chez moi.

Je ne râle pas, je suis prête à comprendre.

Mais je dois mettre une limite à ce que je suis prête à accepter, non? Qu'il reste une année de plus pour se former, d'accord. Une année de plus de longue distance.
Mais qu'il oublie de m'appeler... oublie de répondre à son téléphone quand je l'appelle... oublie de me demander "comment ça va?" ... oublie de faire des plans de vacances avec moi cet été... oublie de me souhaiter bonne nuit... c'est des conneries... des détails...

Et puis. T n'est plus avec D. Elle me l'a glissé ce midi, en sortant du restau. On se dirigeait vers HEC, et je rigolais de voir que les serveurs nous reconnaissaient. Vive les habitudes. J'ai cassé net. Nooon?

Puis j'ai pas osé poser plus de questions, j'ai vu son sourire un peu chanceler. Ça fait pas très longtemps. Elle essaie de ne pas trop y penser. En plus, avec l'examen et tout. Je crois qu'elle est contente de passer du temps avec quelqu'un.. pour lui changer les idées. On se voit demain soir.

Arbres perlés

24 mars 2010 à 10h11

Hier un coup de froid et hop! Du verglas s'est déposé dans les branches des arbres, et c'était magique.

D'habitude, quand le verglas s'abat sur la ville, tout devient brillant, lisse mais surtout immobile. Hier c'était fou! Il y avait du vent et le bruit que faisaient les branches en s'entrechoquant... incroyable, on aurait dit le roulement d'un ruisseau de perles.

Bon fini la rêverie...

Gainsbourg

19 avril 2010 à 22h46

22h du soir. Sur le pas de ma voiture où il m'a accompagnée. Il fait froid, je frissonne mais on rigole bien. Il dit que je n'arrive pas à étudier en regardant la télé. Il n'a pas tort.
Ce soir, c'était vrai, ça faisait quoi, 4 mois depuis la soirée de Noël qu'on ne s'était vus. Alors ... difficile d'étudier, mais pas pour les bonnes raisons.

Et puis, il enchaîne
"Que fais-tu vendredi? Occupée?
- Euh... ?
- Tu connais Charlotte?
- Oui...
- Elle est ici en concert vendredi soir. Ça te dit de venir?
- Ça pourrait être cool, mais vraiment j'ai déjà prévu ... des choses en fin de semaine. J'ai l'anniversaire de ma mère en fin de semaine.
- L'anniversaire de ta mère est vendredi?
- Euh... non. Samedi.
- Bien... alors?
- ...
- Bon je te laisse jusque ... mercredi pour te décider. J'attends de tes nouvelles!"

Pas de bises. Pas de bises. Ne pas se faire la bise, je me répète.

Ouf. Je roule vers chez moi, saine et sauve.

Je ne peux pas lui dire oui. J'ai volontairement tu le sujet du copain, parce que j'aurais pas pu cacher l'absence de joie sur mon visage.

Je sais qu'il sait. Nous avons une amie commune... Que voulait dire "tu connais toi des vieux couples qui sont heureux après des années"? Bien sûr que cela existe, mais, euh. J'avais plus rien à ajouter.

Mode d'emploi

13 mai 2010 à 23h37

Ce qui me rend malade c'est lorsque quelque chose me tient à coeur, une chose simple, stupide, et pas compliquée à faire... et qu'il agisse comme s'il avait tout sous contrôle, et irrémédiablement, foire.

Plus je lui frotte le nez, mieux le message passe? Erreur. Se roule en boule avec le poil hérissé, oui.

Mais alors comment faire pour qu'il m'écoute? ... ...

Ce soir un miracle a eu lieu. Ou est ce moi qui vient d'apprendre quelque chose?

Cette conversation msn qui allait tranquillement vers une impasse.

moi : mesures simplement les conséquences de tes décisions c'est tout lui : ??? j'étudie, oui..

Et moi qui tapote nerveusement sur mon ordinateur portable. Puis efface mes mots. Puis soupire. Efface encore. Et finalement de peines et de misères, je griffonne lentement.

moi : stp moi : tu sais moi : don't fuck this up moi : that's all

Trois secondes de silence et là ... miracle.

lui : ok

J'ose ajouter.

moi : on a un voyage avec des billets d'avion et un hotel à réserver... moi : quoi que tu dises moi : bref moi : si tu faisais ta demande de passeport demain?

Le résultat est foudroyant. Mon homme rempli en ce moment son formulaire. Qu'est ce que j'ai fait???

30 degrés

6 juillet 2010 à 23h01

23h44 et 30 degrés fièrement affichés. Je crois que l'on parle de dépasser les 40 degrés avec l'humidité cette semaine.

Assise en petite tenue dans mon salon, simplement me concentrer pour lire mon article est un effort. Gouttes de sueur.

Cette année, forte de mes 5 années de formation, le statut de senior, ou comme certains l'appellent "seigneur" laisse à ma charge une ribambelle de personnes à diriger.

Six personnes, très exactement. Certains plus vieux, certains issus d'un milieu différent. C'est un sentiment étrange des fois.

Mes amis, de mon niveau, de mon âge, ont presque tous finis, ou finissent cette année.

J'ai le drôle de sentiment d'être entre deux mondes. Irréel. Décalée.

La hâte de finir un jour se creuse un peu plus chaque fois. Compte les années. Je pourrais finir dans 2 ans.

Dior

11 septembre 2010 à 21h35

Drôle d'histoire. Sans conséquence, sans suite.

J'ai rencontré G. il y a environ 1 mois. C'était un vendredi soir, je m'étais enfin décidée à aller me chercher une nouvelle paire de lunette après avoir égarée les miennes je-ne-sais-où après une fin de semaine mouvementée.

Il était 20h45 quand moi et mes deux soeurs sommes rentrées dans la boutique. Nous en sommes sorties vers 21h30, ou même plus tard je crois. Le magasin fermait à 21h.

G. est francais, blond aux yeux clairs, et drôle. Il a cette manière de s'exprimer. Il me fait ce drôle d'effet, quand je le vois, j'ai l'impression d'être profondément à l'aise, bien.

On s'est rencontré peut-être 3 ou 4 fois? Et rencontre après rencontre, à chaque fois, c'était... étrange.

Quand je le vois, c'est con car même si je suis prise, j'ai envie de lui plaire, de le faire rire, de le connaître. Encore plus con, c'est que je pense à lui en rentrant chez moi.

Aujourd'hui je suis allée chercher mes lunettes, enfin prêtes. On les a ajustées et je suis allée enlever mes verres de contact pour les essayer. Quand je suis revenue, il m'a donné mes papiers de garanties, sur la carte il y avait un numéro de téléphone. L'avait-il écrit.. avant? Où juste durant la courte période où je suis partie?

Je l'ai juste vu tourner et retourner la carte dans ses mains.Il a hésité... et dit "oui bon c'est l'habitude... j'ai pas écrit le bon numéro de téléphone là". Ce numéro, ... ? Juste assez de temps pour que cela me paraisse long, que je lise son numéro. Pas si compliqué de remplacer la carte, pourtant. J'avais le coeur qui battait, mais j'ai rien dit. Probablement une simple erreur, n'est ce pas? Mon copain était là. Juste à côté...

Drôle d'histoire. Sans conséquence et sans suite. Mais juste assez pour venir en parler ici. Comment j'ai craqué pour ce gentil français ;)