Ce n'est pas la première fois que je m'inscris, je ne suis pas quelqu'un que l'on pourrait qualifier d'assidu et pourtant je m'inscris à nouveau.
Le bien de coucher ses maux par écrit est un exutoire sans nul autre pareil. Les maux qui me rongent sont des valises que je traîne aux quatre vents, sans jamais pouvoir les poser définitivement. Les mois de doute, de manque d'estime personnelle, de solitude et de douleur, m'ont rendu affable, sans goût et sans intérêts.
En bref je ne suis qu'une pâle copie de moi-même. Ma désolation est telle que j'en viens à parodier ma propre personnalité. Je porte le masque de la bonhomie et du rire de l'instant où je franchie la porte de mon travail et que je salue mes collègues, jusqu'à la nuit tombée où enfin ayant épuisé mon moral, je m'allonge sur ma couche, ferme les yeux et m'endors.
Au moment même, où je tape cela le sommeil me gagne, mes paupière sont lourdes et ma conscience sombre dans la torpeur des bras de Morphée...
Mais étant encore sur mon lieu de travail, seule, je lutte en écoutant de la musique.
Aujourd'hui est pourtant une journée d'exception...
Il est six heures zéro sept du matin, l'Ipad de ma chère et tendre petite soeur s'enclenche et Lisa Miskovsky me tire de mes rêves en chantant "Still Alive" thème du jeu Mirror's Edge.
Six heures vingt-six minutes, je m'éveille à nouveau, je tiens serrer contre moi le dit Ipad. Je le pose dans la table de chevet, puis me dirige vers la salle de bain. N'ai-je pas le temps d'ouvrir le robinet et de faire couler l'eau, que j'entends sonné. Ma mère apparaît dans l'embrasure de sa porte en tenue d'Eve. J'enfile un peignoir après lui avoir dit que j'allai ouvrir.
Évidement, je sais qui est à la porte. Il s'agit de mon cousin M.A. du Portugal, il a roulé toute la journée de mercredi, à traverser la patrie, l'Espagne, ma mère la France, et enfin ma Suisse bien aimée où j'aspire à vivre des jours tranquilles et heureux. Je l'accueil avec un sourire chaleureux, lui dit que je viens tout juste de me réveiller, et que je suis heureuse de le voir et ne lui touche mot sur son état de fatigue apparent. Je ferme la porte derrière lui, m'a mère l'accueil à son tour. Lassé, il se dirige vers la chambre où je l'accompagne. Je récupère mes chaussures alignées juste à côté de la porte et je le laisse sombrer.
Je m'impatiente en attendant que ma mère sorte de la salle de bain. Puis je vais prendre une douche rapide et me lave les cheveux. De retour dans mon peignoir, j'entreprend de sécher mes cheveux à la serviette, de les démêler méthodiquement avec un peigne au dent très espacées, puis je frotte ma tête et mes cheveux avec vigueur. Je branche le sèche-cheveux "bim" en panne... En fait, c'est une simple surchauffe. Du moins, je l'espère, car ce matin justement j'ai formation, et l'après-midi j'avais également rendez-vous chez l'une de nos compagnies partenaires pour traiter quelques cas urgent. Et j'avoue j'appelais ardemment de mes voeux cette opportunité de rencontrer une dite personne.
Alors c'est vrai, depuis deux jours je faisais des efforts tous particuliers, cheveux lavés séchés au feun, maquillage impec'. J'ai tout un "protocole" pour me maquiller, mais il prend un temps fou, pourtant il dissimule un maximum les petites imperfections et tient bien une petite dizaine d'heures un peu plus suivant le temps qui fait, et le tout sans retouche. Petit coup d'oeil, au niveau de ma dentition, pas trop mal, c'est "bright".
Je me trouvais plutôt "jolie" aujourd'hui, ou du moins aussi jolie que je puisse paraître. Étant toute en rondeur, je sais que je suis loin des stéréotypes et donc du goût de tout à chacun,en tout cas on ne fait pas l'unanimité, mais en commençant par s'accepter tel que l'on est et ce sans culpabiliser, c'est déjà ça. Bien sûr c'est pas tous les jours "jean qui rit", mais au moins je me sens bien, confortable ai-je envie de dire. Et comme le dit si bien un proverbe lusitanien: "Ce qui aime tant mieux et ce qui n'aiment pas patiente!"
Je me suis habillé en quatrième vitesse, j'étais satisfaite de mon effet, présentable, autant que je puisse l'être. Entre temps mon père c'était levé, préparé, nous sommes sortis, direction le sud-est de la ville où nous avions cette fameuse formation.
Ma foi ce n'était pas mal, je ne l'ai pas préciser mais je travaille pour le cabinet de courtage familiale, et donc mon père n'est autre que mon patron. Mais je ne vais pas m'étendre sur les inconvénients, et croyez moi ils sont nombreux et les avantages qui ne sont pas plus prépondérant.
A la pause, j'en profitais pour téléphoner à mon petit F. de la fameuse Cie où j'avais rendez-vous l'après-midi et l'informais que je finirai la formation à treize heures et que de ce fait je décalais mon arrivée entre une demi heure et une heure, soit treize heures trente et quatorze heures...
Quand enfin je suis sortie de formation, et que je suis montée dans la voiture pour mon rdv de l'après-midi, j'avais le bout des doigts gelés, nerveuse, mon sang se retirait du bout de mes phalanges.
Arrivée devant le siège de la Cie, je suis toujours aussi nerveuse, je rentre, dans le bâtiment, m'annonce avec des ratés à l'accueuil, puis l'on me fait patienter en me priant de bien vouloir m'asseoir, chose que par habitude je ne fais pas, on m'annonce et l'on me demande de m'asseoir une seconde fois. Je m'exécute, représentant le cabinet familiale, il est impératif que je ne commette pas d'impair.
Une personne descend, puis une autre, encore et le voilà. Dieu du ciel, je rate une respiration, mon coeur est sur le point d'imploser dans ma poitrine. Je connaissais sa voix, son manque d'assurance parfois, me rassurant moi et j'avais une vague idée de ce à quoi il ressemblait en partie, due à une "vieille" photo portrait trouver sur un site web grâce à son nom que j'avais "googler" au préalable.
Ne sachant que faire d'autre, je le saluais avec un des sourires qui de loin devait être l'un des plus béat que j'ai pu faire jusque là, et lui faisais la bise. Rejoins tantôt par le petit F., je lui "claquais" trois bises comme c'est l'usage, suite de quoi nous prîmes l'ascenseur.
Arrivés à l'étage de leur service, plus nerveuse que jamais, il me présente à différente personne que je ne connais que de nom, mais dont je connais l'importance. L'accueil était véritablement sympathique, j'ai fais la pub de mon père ainsi que de ma collègue qui aurait due être à ma place, si je n'avais pas intercédé de façon à ce que j'y sois moi. Et puisque de toute façon, elle était selon ces propos peu amène à s'y rendre, cela arrangeait les affaires de la populace. Bref, c'était finement joué.
Puisque l'un de mes seuls talents est de raconter avec humour des cas cocasse et parce que l'occasion s'y prêtait, j'ai fait rire l'assistance. Trop souvent les gens prennent le rire à la légère, alors qu'en réalité c'est une des meilleures façon de faire du bien au gens, mais aussi c'est un bon "désamorceur" de situations foireuses et mal engagées.
Quoiqu'il en soit, nous nous sommes atablés au bureau de V. et avons commencé à traiter "le" cas d'extrème urgence qui nécessitait ma présence en ces lieux. Débordante d'entousiasme, j'ai commis ma première erreur, en dire trop et surtout de moi-même, j'ai pourtant horreur de faire ça, mais il semblait y porter quelconque intérêt. Et ma deuxième erreur fût de lui faire émettre par erreur un bulletin contenants trois primes, alors qu'il fallait simplement les rééimprimés.
Je me suis mordue la lèvre inférieur et me sentais piteuse. Quelle gourde! Je balise facilement, surtout quand il s'agit du travail, j'ai une conscience professionnelle dont je place la barre d'éxigeance assez haut. Souvent cela me réserve quelques surprises. J'avais envie de m'excuser milles fois, mais je ne voulais pas faire poindre le malaise...
J'avoue que tandis qu'il s'affairait avec la calculatrice, j'étais fascinée par ses mains. Je ne m'explique pas pourquoi, mais depuis longtemps, les mains des gens m'interpèllent énormément, après tout elles sont les instruments de toutes choses que l'on entreprend. Pour sa part elles étaient soignées, ce qui révélait qu'il accordait de l'importance à l'image qu'il donnait , nickel jusqu'au bout des ongles comme on dit.
Une fois que tous les cas furent traités, il m'a invité à prendre un café avant qu'il n'aille en formation. J'ai pris un chocolat parce que le café du matin que l'on nous avait servi à la formation m'était resté sur la langue de façon tout à fait désagréable.
Pour le faire rire, je lui ai fais son profil, c'est l'un de mes jeux de prédilections. Le profil lui correspondait, un an plus tôt... Mais malgré tout je n'avais pas compris s'il était libre ou non. Et ayant commis assez d'indiscrétion pour la journée, mieux vallait s'arrêter avant que je ne pose une question qui pourrait être mal venue. En tout cas, je décelais chez lui, une faille, une blessure ou un je ne sais quoi de mélancolique et touchant.
Il m'a raccompagné, entre deux j'avais glisser une invitation à une partie de lasergame, et lui une invitation a déjeuné. Incluant le petit F. naturellement. Il m'a posé une dernière question, j'ai laissée la question en suspend avec un sourire, il y a quelques confidences qui ne peuvent être dit devant les réceptionnistes, particulièrement si ce sont des femmes, également parce que c'était embarrassant pour ma personne et que je ne voulais pas mourir de honte dans l'instant.
J'admet que mes collègues se plaisent à me chambrer concernant l'affection que je lui porte, ou la sympathie que j'ai pour lui. N'allez pas me demander pourquoi, je ne saurai y répondre. Ma fois je l'appréciais et ce n'était pas puni par la lois. Blague à part, même si j'adopte une attitude de connivence avec mes collègues parce que c'est humoristiques. Jamais je n'irai admettre que ces blagues ont un fond de vérité.
J'étais contente de partir, surtout après avoir manqué de me prendre la porte en verre. Vous connaissez la blague des portes automatiques en verre que l'on emprunte dans un sasse et que l'on manque de se prendre de plein fouet la vitre du sasse qui n'est pas une porte? C'est à peu près ça.
Je partais le coeur léger, avec l'impression de V. dans mes souvenirs.
Then I fall in the Abyss.
(désolé pour les fautes d'orthographes qui sont sans doute nombreuse. - la suite de cette journée incessament sous peu)