Je commence à écrire ce journal intime en une période qui est loin d'être la plus facile que j'ai vécue, et qui s'en retrouve tout aussi difficile à expliquer.
Commençons par une brève introduction. J'ai 18 ans, je suis un homme et étudiant en prépa commerciale sur Paris. Le reste importe peu, et je pense que vous aurez l'occasion de me découvrir au fur et à mesure que j'écris.
J'avais une copine. On a rompu il y a 10 jours. Cela faisait 2 ans et 7 mois que l'on sortait ensemble.
Là encore, pas besoin d'en dire plus pour que vous comprenez que j'ai connu de biens meilleures périodes.
Cette rupture, je l'ai provoquée. Non pas au sens où je pris la décision fatale (bien que cela soit le cas), mais au sens où j'ai tout fait depuis quelques temps pour que notre relation se finisse. Il se trouve que je m'étais rendu compte, et malheureusement trop tardivement, que quelque chose ne collait pas entre nous. Je l'aimais, elle m'aimait. Mais notre relation, en plus d'être sujette à des crises oh que trop fréquentes, souffrait d'un problème bien plus profond. Nous étions différents, trop différents.
Vous vous dites sûrement que, en soi, ce n'est pas vraiment un problème insoluble. Et en effet, nous sommes parvenus à concilier plus ou moins habilement nos centres d'intérêts, aussi différents que nos aspirations futures. Ce sont ces dernières qui ont causé les troubles les plus profonds. Mes études en prépa m'ont fait réalisé petit à petit que je pouvais, peut-être, avoir un travail vraiment passionnant. Pour moi, "un travail vraiment passionnant" veut dire surtout des opportunités de voyages, de découvertes, de nouvelles rencontres etc. Pour elle, cela signifiait mon absence et donc sa tristesse.
Aussi étrange que cela puisse paraître, nous parlions beaucoup, à tort de notre avenir, ensemble. Qui n'a jamais eu envie de faire des projets avec l'être tant aimé? Nous sommes sortis ensemble alors qu'elle traversait la pire période de sa vie, et quoi de mieux pour la rassurer que de bâtir un avenir resplendissant, pour nous deux? A posteriori, c'était une grande erreur que de parler mariage ou autre à 15 ans, mais je me suis laissé convaincre qu'elle était la femme de ma vie. Car je ne l'en aimais que davantage, et que, pour elle, c'était la seule source d'espoir pour sa vie à venir.
Et c'est pourquoi notre récente rupture c'est si mal passée. J'ai commencé à réaliser que, tout ce temps, je me suis laissé illusionner, que j'ai cru en un avenir très improbable. C'était une fuite en avant : je ne voulais pas avoir à affronter une rupture, par peur de ce qu'elle pouvait faire. Alors je continuais, et nous élaborions encore d'autres projets. Mais lorsque je m'en suis rendu compte, au moins en partie, mes sentiments envers elle ont commencé à disparaître. Je ne l'aimais plus comme avant : c'était le début de la fin.
La rupture en elle-même s'est passé un soir, chez moi. Mon "ex"( désormais) est passée par différents phases. D'abord, il y a eu le déni, phase la plus douloureuse pour moi-même, qui voyait combien une rupture pourrait la faire souffrir. Ensuite c'était la tristesse, qui était plus facile à supporter, tant je pleurais à ses côtés....
Aujourd'hui, je pleure autant sa tristesse que ma solitude