La face cachée de ma famille.

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Mail pour Loïs

4 août 2009 à 1h14

Salut Loulou ^^'!

.

Alors, tes vacs? Laure m'a donné de tes nouvelles. Elle m'a dit que tu venais de rentrer de vacances la semaine dernière et que tu repartais dimanche.

Du coup comme j'ai pu me connecter samedi je pensais que je te verrais.

Sauf que, ce que Laure ne m'avait pas dit, c'est que tu ferais tes bagages et que du coup tu ne serais pas connecté!

J'étais trop deg. Parce que je t'avais attendu toute la journée, en plus. J'avais tellement envie de te parler.

J'essaie d'imaginer ce que tu penses, là, tout de suite, en lisant ça.

J'ai une idée de ce que ça peut bien être.

En fait, si je t'écris, c'est parce que je voulais te dire quelque chose.

Sauf que c'est dur à dire.

Enfin, non, ce n'est pas dur à dire. C'est juste que je ne sais pas comment te le dire. J'ai peur d'être maladroite. J'ai peur de ne pas trouver les mots. J'ai peur de mettre les pieds dans le plat.

J'ai peur de tout gâcher.

Je voulais te dire que... j'avais envie de tout oublier. Oublier ce qui s'est passé et tout recommencer. Parce que notre amitié me manque. Parce que je veux la retrouver telle qu'elle était, forte, pleine de complicité, sincère.

J'ai tourné la page. Je crois que je savais que je n'avais aucune chance avec toi. Simplement je n'avais pas envie de tirer un trait sur mes illusions.

Mais tu sais quoi? Si une épreuve ne détruit pas une amitié, elle la rend encore plus forte. Et je ne sais pas ce que tu penses de ton côté, mais moi je pense vraiment que notre amitié
est vraiment beaucoup plus forte qu'au début de l'année. Souviens toi, au début de l'année, on était potes. On se parlait, mais c'était...

Je ne sais pas comment le dire.

Tandis que maintenant, je crois qu'on est vraiment amis. Voilà.

Bref, j'ai tiré un trait sur le passé.

J'ai l'impression d'avoir largué un sac de 35 kg que j'ai porté très longtemps. Comme les sacs en ciment de 35 kg que papa et moi sommes en train de monter au grenier. LOL. C'est dingue.

Mais dis moi... il me semble que tu pèses 35 kg? Ha ha! Dire que pendant ce temps je te portais sur mon dos! MDR. Non, c'est pas possible, j'arrive déjà pas à soulever un sac de ciment. Alors pour te porter.... Impossible. Tu pèses lourd, mon vieux! XD.

Je plaisante, c'est plutôt moi le poids lourd. Je pèse 15 kg de plus que toi. =P

Je suis dans mon délire.

J'aurais pu te dire tout ça à l'oral. C'est vrai. Ca aurait été mieux.

Mais tu me connais! Toujours aussi timide^^'. Et coincée. Enfin, ça c'est toi qui le dis. Et puis je suis mille fois plus à l'aise à l'écrit...

Enfin, pour ce genre de choses.

Tu sais, au début je voulais te dire tout ça, mais... je n'osais pas te l'écrire. Parce que je ne savais pas comment le dire. J'avais peur que tu trouves ma lettre...trop genre déclaration. D'amitié, bien sûr. Enfin, encore une fois je ne trouve pas comment exprimer comment j'avais peur que tu trouves cette lettre.

Mais après tout, tu m'as dit, un jour, que tu ne me mangerais pas.

C'est pour ça que je me suis jetée à l'eau et que j'ai décidé de remettre les pendules à l'heure.

Je me souviendrai toujours de la façon dont tu m'as dit ça. Avec ton sourire... complice, amusé, sympathique, l'air de dire justement, que tu n'allais pas me manger... Bref. Indescriptible. Mais je me souviendrai. Toute ma vie.

Et puis je voulais te dire aussi que tu me manques. Très fort. Laure et toi, vous êtes les deux personnes que j'ai vraiment envie de voir, là, tout de suite. C'est pour ça que j'avais tellement envie de te parler.

A. ;)

Vacances de rêve. Naan, c'était ironique. --'

26 juillet 2010 à 13h41

Morceau du jour: Walkie talkie man _ Steriogram

Que dire.

En fait, je ne sais même pas pourquoi j'ai créé ce journal. Je suis plus à l'aise dans mon cahier que dans ce... truc en ligne.

Je suppose que c'est pour passer le temps.

Je suis en vacances depuis une vingtaine de jours. Mon père est passé me prendre chez moi en voiture vendredi 6 au soir, juste après que je sois allée me faire inscrire au lycée. Lui, ma belle mère, nos deux chats et moi, nous nous sommes rendus dans la maison de ma belle mère, en Normandie.

Dieu merci, ici on a internet. Et ça marche super bien. Je n'en dirais pas autant de chez ma mère. Chez ma mère, je n'ai pas le droit de me connecter à internet sans autorisation, et comme elle ne veut pas la wifi, je suis obligée d'aller sur son ordinateur. Et je n'ai pas le droit à plus d'une demi heure. On se croirait à l'armée!!

Mais revenons à nos moutons.

Je suis censée passer tout le mois ici. Ma belle mère arrive et repart en train chaque week end. La semaine, elle travaille à Paris, dans la chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.
Et en attendant, la semaine, je suis seule avec mon père.

La corvée totale, quoi.

Parce que mon père ne sait rien faire. Pour lui, cuisiner, c'est sortir un plat prêt du congélo et le réchauffer au micro-ondes. Le must, chez lui, c'est quand il fait cuire des trucs à la poêle. Il met vraiment beaucoup trop d'huile. C'est affreux. Quand il fait un steak, ce n'est plus un steak à l'huile mais de l'huile au steak. L'autre jour, j'ai fait un cake au surimi, et je lui ai demandé de beurrer le moule pendant que je faisais autre chose. Il a littéralement recouvert le moule de beurre. --'

En plus, il ne fait jamais le ménage. L'autre jour, il a nettoyé la cuisinière avec du LIQUIDE VAISSELLE. Naan mais je vous jure, il faut vraiment être con.

Pour finir, il me demande toujours: " A., tu peux passer le balai? A., tu peux faire la vaisselle? A., tu peux... ?" Et lui ne fait rien. Il ne se bouge même pas. Merde, c'est pas compliqué de se lever le cul et d'aller chercher le sel!!

Pour résumer, c'est moi qui fais tout ici.

La cuisine. Le ménage.

En plus, il est trop chiant. Il me demande toujours: alors, qu'est ce que tu as fait de beau sur l'ordinateur aujourd'hui? Tu "tchates"? Tu fais de la musique?

Mais occupe toi de tes affaires, merde! Et puis arrête de faire genre t'es à la mode, parce que "tchater", franchement, c'est dépassé.

Bref, je suis condamnée à passer un mois entier avec un boulet.
Et encore, le mois est presque fini.

Bon, ok. C'est mon père. Ok, je ne suis pas censée le traiter de tous les noms. Mais franchement, il y a des limites. Quand tu passes tout le mois à faire TOUT le ménage pendant que ton père reste tranquillement sur le canapé à regarder un film avec le vidéo-projecteur et que quand il fait (pour une fois!) un peu de cuisine comme du pain, tu es obligé de passer derrière lui parce qu'il ne fait même pas la vaisselle, tu pètes un câble. C'est obligé. Et encore, moi je ne dis rien. Baah nan, je supporte. Que voulez-vous.

En plus, mon père mérite toutes ces ordures. Parce que si vous saviez ce qu'il a fait dans son passé, comment il a traité mes frères et soeurs...

Mais bon. C'est un autre sujet.

Donc, comme programme de vacances, je me retrouve à jouer les cendrillon.

Heureusement, j'ai sympathisé avec le fils des voisins, Charlie . Il a un an de moins. On fait des choses ensemble. On va se baigner dans la rivière du village, on monte dans notre cabane pour l'avancer un peu, faire des batailles de chatouilles ou simplement rester allongés sur le sol, le plus souvent lui sur moi, et faire des câlins.
C'est vrai que je l'aime beaucoup. C'est comme un petit frère pour moi. Lui aimerait un peu plus... En ce moment, il n'arrête pas de me peloter ou de me mettre la main entre les jambes. Et il n'arrête pas de parler de trucs pervers. Je ne vous cache pas que parfois il est un peu lourd. Surtout quand il se met à chanter à tue-tête dans les aigus ou qu'il me fait tomber par terre en faisant des prises de rugby.

Que voulez vous, c'est encore un gamin.

Et puis il m'aide à passer le temps.

Mais bon, il est parti vendredi en Angleterre. Il reviendra jeudi, je crois.

Alors en ce moment, je reste seule dans ma chambre, avec mon ordi et ma connexion internet.

Je devrais prendre mon vélo et descendre au village. En fait, on n'habite pas dans le village même mais un peu en dehors. A un kilomètre à peu près. Mais bon, je n'ose pas. Je ne connais presque personne de mon âge là bas, et puis qu'est ce que je ferais?

En fait, si, je sais. Je voudrais aller voir Mathis. Je l'ai rencontré au début des vacances grâce à Charlie. Son père et sa belle mère viennent de s'installer au début des vacances au village, et ils vont ouvrir une épicerie. Et lui, il vient pendant les vacances. Il a 16 ans, je crois. Mais je n'ose pas aller chez lui. Je n'y suis allée que deux fois, et je ne connais pas trop ses parents. Je n'ose pas trop m'incruster. Je ne suis pas de ce genre là. Dommage, parce qu'il est super sympa! Je crois même qu'il a un peu craqué pour moi. Mais bon, il ne me plaît pas. Depuis mes dernières histoires de sentiments, je ne suis pas prête à ressortir avec quelqu'un, encore moins à distance.

Chaque jour, je retrouve des potes sur msn. J'ai rencontré le copain d'une amie Meli, je les vois tous les deux chaque jour. Mais bon. Les conversations s'épuisent. Franchement, je commence à me lasser.

Je m'ennuie, je m'ennuie, je m'ennuie.

Pas top, les vacances. Vivement que je rentre chez ma mère.

L'amour. Ca fait tellement souffrir. ='(

26 juillet 2010 à 15h03

Est-ce que vous avez déjà été aimé sans que ça soit réciproque?

Moi, oui.

Tant de fois.

C'est tellement dur. On pourrait se dire que seul celui qui prend un râteau a mal. Mais c'est tellement faux! J'ai tant souffert à cause d'histoires ratées, inachevées, déchirées, non partagées.

Dans ma courte vie, j'ai vécu, on va dire, deux histoires comme cela.

Deux hommes.

Je leur ai fait du mal. Je continue à faire du mal à l'un d'eux.

Un simple article ne suffit pas à tout raconter. Autant que je reprenne tout depuis le début.

Depuis la sixième.

Ma sixième, première année dans ce p**** de bahut.

26 juillet 2010 à 15h17

4 septembre 2006. C'est la rentrée.

J'ai peur. Cette année, je rentre au collège. Mais je suis pressée, aussi, d'une certaine manière. C'est une nouvelle aventure.

Mes souvenirs de la sixième sont assez flous. Il faut dire que j'ai vécu tant de choses, que j'en ai oublié la plupart.

Bref. J'ai retrouvé ma meilleure amie, Marine, et mon meilleur ami, Jaime.

Nous sommes super excités. Marine a surtout peur. On espère se retrouver dans la même classe, toutes les deux.

Dans le refectoire, le principal appelle les élèves au fur et à mesure pour qu'ils rejoignent leurs classes. Hélas, Marine est appelée. Nous ne serons pas dans la même classe.

Petite consolation. Je suis avec Jaime. Jaime, qui va devenir le meilleur ami d'une personne qui va entrer en scène et qui sera une des personnes les plus importantes de cette histoire.

Cette personne s'appelle Loïs. dès qu'il a pris la parole en classe, le premier jour, j'ai craqué. Je l'ai trouvé trop mignon, avec sa chemise bleue, ses cheveux ébouriffés bruns et ses merveilleux yeux bleus.

Au fil des mois, après une amourette ridicule d'enfance avec un ancien camarade de classe, Clem, je suis tombée amoureuse de Loïs.

Malheureusement, ce n'était pas réciproque.

Les premiers jours, j'ai lié une amitié avec Violette, une fille de ma classe. Elle connaissait Ella, une de mes copines de primaire, et de fil en aiguille nous nous sommes retrouvées un groupe de 4, avec Marine. Bref, nous étions toujours fourrées ensemble.

A la fin de l'année, Violette m'a jetée. Elle m'a dit que je la saoulais, enfin je ne sais plus très bien. A vrai dire, trop d'eau a coulé sous les ponts. Je ne me rappelle plus ce qu'elle a dit. Je préfère oublier, parce que cette histoire a affecté à jamais notre relation et maintenant je me retrouve toujours gênée en sa présence.

Au spectacle de fin d'année, j'ai craqué sur un garçon que je connaissais à peine. Il s'appelait Steph Li.

Bon. Voilà le résumé de cette première année de collège. Je n'étais pas particulièrement appréciée, mais je n'étais pas méprisée comme j'allais l'être en cinquième.

Ma cinquième. Année de malchance, de rejets et de mépris.

26 juillet 2010 à 15h36

Lundi 3 septembre 2007.

Je rentre en cinquième. Je suis tellement pressée de retrouver mes amis! Marine, Jaime, Loïs aussi, parce que malgré mes sentiments non réciproques, nous sommes restés bons amis.

Mais l'année qui m'attend est la pire année qui me soit arrivée.

Loïs n'est pas dans notre classe. Sinon nous sommes ensemble: Jaime, Marine, Ella, et même Violette, hélas. Nos relations ne se sont pas améliorées. Nous ne nous parlons même plus. J'ai tout gâché. Mais dans notre classe se trouve aussi Kate, une vague copine qui était dans ma classe l'année précédente. Ah, ma douce Kate. Tu as été un bonbon au miel qui a quelque peu adouci cette amère année.

Bon. Par où commencer? Cette année a été tellement affreuse que je m'en rappelle particulièrement.

Début de l'année. J'ai rencontré une fille très sympa, Elo, qui a emménagé récemment dans mon village. Nous avons décidé de nous présenter ensemble à l'audition du club chant qui a ouvert cette année. Malheureusement, ce que j'ignorais, c'est qu'il fallait préparer une chanson. Je ne connaissais rien.

Aie aie aie. Du coup, je ne suis pas venue.

Entretemps, Marine a décidé de couper les ponts. Elle m'a fait passer une lettre par Jaime et Loïs, dans laquelle elle me disait tant de mal. Je suis collante, je n'arrête pas de la copier, je la saoule, etc. Ce qui m'a révoltée, c'est qu'elle n'ait pas eu le courage de me le dire en face. C'est ce que je lui ai dit d'ailleurs. Dès que j'ai fini la lettre, j'ai été la voir illico et je lui ai dit: "si t'avais pas été lâche, tu me l'aurais dit en face!"

Bon. Je me suis retrouvée avec deux meilleures amies en moins en 4 mois. J'étais dévastée. Et furieuse, aussi. J'ai envoyé des choses tellement méchantes à Violette. Je m'en suis voulu après. Je me suis excusée, mais ça n'a pas vraiment servi. On va dire qu'il n'y a plus rien entre nous. Elle a eu l'intelligence de ne pas répondre à mes propos.

Les vacances de la Toussaint sont passées. J'ai décidé de me présenter, même si j'avais raté l'audition. J'ai cherché une chanson à chanter. Et puis j'ai déniché la perle rare. Je suis arrivée, le midi, dans la salle de musique, un CD à la main. J'avais choisi "Ne me quitte pas", la version de Yuri Bonaventura. Beaucoup plus latino.

La prof de musique a été émerveillée et a décidé de me faire chanter en soliste, avec d'autres filles. Elle a dit que j'avais une voix d'or, elle avait été tellement émue.

Au fil des mois, j'ai acquis une mauvaise réputation au sein de toute la cinquième du collège. A cette époque, je m'habillais plutôt mal, j'étais une vraie intello et je n'avais pas beaucoup d'amis.

Déjà, Marine et Violette m'avaient laissée tomber, et en plus Marine avait commencé à monter tout le monde contre moi. Elle a essayé de me voler mes amis, elle a été voir Steph, Li, vous savez, le garçon dont j'étais amoureuse et qui ne connaissait même pas mon existence. Elle lui a dit de ne pas sortir avec moi parce que j'étais une connasse.

Elle a essayé de me pourrir la vie comme pas possible.

N'empêche que ça a marché. Oh que oui! J'étais la risée des autres, ceux qui daignaient me parler me prenaient pour une bouche-trou. Jaime et Loïs s'étaient éloignés, préférant la compagnie des mâles à la mienne. J'étais seule.

Heureusement, il y avait Kate. Kate m'a aidé, nous nous sommes rapprochées, et elle avait deux amies en sixième: une jolie fille aux cheveux roux qui s'appelait aussi Violette, et Andy, qui avait redoublé le CM2. Nous somme très vite devenues inséparables.Violette et Kate étaient de vraies amies et m'aidaient à supporter l'inconfortable situation dont j'étais victime.

Le 11 janvier 2008, 20 jours avant mes douze ans, j'ai eu mes premières règles. Evènement très important dans la vie d'une jeune fille, et qui me pourrit la vie 4 ou 5 jours par mois. Dieu merci, elles sont régulières et il m'est facile de prévoir à un ou deux jours près la date de mes prochaines règles.

A ma demande, Kate et Violette avaient été voir Steph Li pour lui demander s'il voulait sortir avec moi. Maintenant, je me rends compte à quel point j'ai été puérile. Seulement deux ans après. Bien sûr, il avait répondu non.

Quelques jours avant mon anniversaire, je m'étais fâchée avec Violette et Kate. Je trainais à présent avec trois filles de ma classe avec qui je m'entendais vaguement, et que je sais à présent que ce sont de sales... Enfin bref, elles m'ont prises pour des bouches-trous.

Je me suis réconciliée le jour de mon anniversaire avec Violette et Kate, et je sais qu'il s'est passé quelque chose avec Steph Li. Sauf que je ne sais plus quoi. Il faudra que je regarde dans mes journaux intimes pour réécrire tout ça.

Deux jours après mon anniversaire, je suis partie une semaine au ski avec les cinquièmes et quelques sixièmes.

Je devais me mettre à côté d'une fille qui m'avait finalement laissé tomber et je me suis retrouvée sans savoir où aller. Finalement, j'ai avancé jusqu'au fond du car et j'ai vu une fille que je croisais tous les jours dans le bus sans jamais lui parler. Elle semblait seule, alors je lui ai demandé si je pouvais m'assoir à côté d'elle. au début, le silence était un peu gêné, puis nous avons fini par parler de tout et de rien et la glace s'est brisée. Morane et moi nous adorions déjà. Nous avons mangé ensemble notre pique nique, puis j'ai croisé Audrey, une copine de la sixième. Elle était avec une sixième, Maeva, et elles cherchaient deux personnes pour venir avec elles dans leur chambre. Nous nous sommes empressées, Morane et moi, de s'inscrire avec elles.

Toutes les quatre, nous avons passé une semaine d'enfer. J'avais de nouvelles copines super sympa, et j'avais le pressentiment qu'elles seraient sincères et fidèles, celles-là.

Ce voyage a été une coupure et un grand soulagement pour moi. Je n'en pouvais plus de cette atmosphère au collège. Je m'entendais avec quelques personnes, on ne se moquait pas de moi dans le voyage, et j'avais réussi à me faire quelques amies.

Peu après mon retour au collège, j'ai rencontré Angela, une sixième timide et qui avait deux "amies" qui la traitaient en fait comme un chien. Nous avons sympathisé et elle est devenue une autre amie. a partir de là, tout s'est enchaîné. Je me suis fait de nouvelles amies en sixième, des amies qui avaient mon âge (j'ai sauté une classe) et qui étaient de vraies amies.

Malgré mes nouvelles amies, j'étais souvent malheureuse, je voulais quitter le collège et je pensais que ma vie ne pouvait pas être plus désastreuse.

Et pourtant, le pire est arrivé le lundi 5 mai 2008. Je suis partie en Angleterre avec une grande partie de cinquièmes, je devais partir avec deux amies à moi, Meli et Audrey, mais nous avions été obligées de nous séparer et je me suis retrouvée avec une fille que je connaissais vaguement de la sixième, Elsa, une fille que j'avais vaguement rencontrée au ski, Charlotte, et une amie de Elsa que je connaissais seulement de vue, Amy. Bref, j'étais tellement angoissée que le jour du départ, dans le bus, j'ai eu la diahrrée dans mon pantalon. Un pantalon tout neuf que je mettais pour la première fois et que je trouve maintenant hideux.

Là, tous les élèves se sont déchaînés. J'ai eu la honte de ma vie ce jour là, parce que comme si ça ne suffisait pas, ce qui m'était arrivé était la pire chose et avait donné une raison de plus aux autres de me montrer du doigt en ricanant et en me balançant des saloperies à la figure.

L'année ne s'est pas trop mal terminée, finalement. Le mardi midi, je mangeais rapidement avant les autres et puis je me rendais au club chant. J'étais heureuse de savoir qu'il y avait au moins un endroit où je n'étais pas méprisée mais admirée, appréciée. Nous préparions depuis le début de l'année les chansons que les membres allaient chanter, les choristes qui allaient doubler derrière, et puis aussi mon duo avec Océane, une troisième. Nous chantions "Say a little prayer for you" de Aretha Franklin:

http://www.deezer.com/listen-904800

Le spectacle approchait à grands pas, et Steph Li. y participait avec ses potes. J'espérais secrètement comme une gamine qu'il m'entendrait chanter et tomberait amoureux de moi. Espoir puéril qui ne s'est pas réalisé, bien entendu.

Cela dit, le spectacle a eu lieu, et j'ai remporté un franc succès. Bon, ok, je n'avais pas encore beaucoup d'expérience en soliste, parce que je faisais partie d'une chorale mais j'évitais soigneusement d'être choisie comme soliste, et quand c'était le cas, je chantais tout doucement, timide.

Je me suis réécoutée quelques mois plus tard car mon père était venu et avait enregistré le spectacle. Je me souviens encore qu'il avait oublié de charger la caméra HD qu'il avait amenée et qu'il avait dû se contenter d'enregistrer avec son micro haute qualité. En fait, mon père adore acheter sans cesse de nouveaux micros, plus performants à chaque fois, en disant que c'est le top du top et que c'était le meilleur micro qui existait. Moi, je pensais (et je pense toujours!) qu'il ferait mieux de payer ses dettes au lieu de jeter l'argent par les fenêtres, inutilement en plus puisqu'actuellement, il a déjà 5 micros.

Bref, je me suis réécoutée et j'ai trouvé ça AF-FREUX. Mdr. Sérieument affreux. J'en faisais trop, et quelques enjolivement par ci, et un vibrato par là. Bref. Je m'éparpille.

Mais bon, apparemment, j'avais plu et jusqu'à la fin de l'année, on m'a félicitée chaudement. Je n'étais plus Anna, la cinquième intello qui s'habille mal, qu'on appelle Ugly Betty à cause de ses bagues bleues turquoise et de sa laideur, et qui chie dans son frog, mais Anna, la cinquième qui chante super bien et qui a de supers notes. D'autant plus que j'avais été faire les soldes d'été avec ma mère parce que je ne rentrais plus dans mes pantalons et je commençais à avoir un peu de poitrine. J'avais acheté de jolis tee shirts et même un auter slim, bref, je ne m'habillais plus si mal que ça.

Bref, l'année s'est terminé couci couça mais je n'étais plus si malheureuse.

aujourd'hui encore, je me dis que vraiment, je ne sais pas comment j'ai fait pour supporter ça. C'est impossible. Et pourtant j'y suis arrivée.

Pêle-mêle.

27 juillet 2010 à 22h42

J'en ai marre.

Marre, marre, marre.

Marre d'être enfermée, marre de rester seule avec mon ordinateur.

Je voudrais sortir, bouger, mais j'ai franchement la flemme. je n'aime pas me retrouver seule. En public, je veux dire.

Seule dans ma chambre, dans la maison, ça ne me dérange pas du tout.

C'est bizarre. L'année dernière, ne pas voir mes amis, ça me pesait franchement, j'étais en manque, déprimée. J'étais pressée de les revoir.

Mais cette année, ce manque n'est pas douloureux. Oh, bien sûr, je suis pressée de revoir mes copines pour m'éclater, mes potes parce que je les aimes beaucoup, mais bon. Ils ne me manquent pas plus que ça.

Peut être que c'est parce que je me suis éloignée d'eux vers la fin de l'année. En plus, la moitié part dans d'autres lycées. Notre Dame ou Saint Exupéry, en passant par Camille Claudel.

Au cas ou ma meilleure amie tomberait sur ce journal, je ne parlerai pas de notre projet, à Alex et moi. Mais je dois dire que je suis excitée et pressée à l'idée de celui-ci, ça me donne un sujet d'occupation et comme ça, on aura tous une bonne raison de se retrouver à la rentrée!

En attendant, on veut se retrouver quand même de temps en temps l'année prochaine, parce qu'on s'aime trop, tous.

Je rentre chez ma mère le 1er au soir. Je repars le 10 août, direction Italie. Je pars 16 jours à Montelparo en colonie de vacances. Je dois dire que j'ai peur.

Peur de ne pas assurer, d'être nulle, de ne pas me faire d'amis.

Mais bon. Je me dis que j'aurai forcément des amis et que je ne serai pas nulle. J'ai une voix d'or, et je suis en train de travailler des morceaux simples pour avoir quand même quelque chose à présenter.

Et puis, l'Italie, je ne risque pas de m'ennuyer. Je pourrai toujours draguer... =P

J'ai retrouvé ça dans ma valise. Je l'ai recopié. Ici, je parle d'un autre Jaime, que j'ai rencontré récemment.

27 juillet 2010 à 22h55

11 juillet 2o1o. 20h05

Je suis une idiote.

Une salope.

Une garce.

J'ai envoyé bouler Jaime, puis je l'ai repris et je lui ai donné de faux espoirs, puis jeté, puis repris et enfin rejeté. Mais cette fois, je l'ai vraiment jeté.

J'ai joué avec lui. Et comme il ne veut pas lâcher prise, j'ai été brusque et méchante.

Le pire, c'est qu'il a parlé de moi à ses potes. La honte. Maintenant ils savent tous que je suis une gamine garce qui joue avec Jaime. Et ils pensent qu'il devrait lâcher l'affaire.

Ils ont bien raison.

Je ne sortirai plus jamais avec un mec. Je réfléchis trop. Et je ne leur donnerai plus jamais de faux espoirs.

_

Retour au jour présent.

J'avais écrit autre chose à la suite. Une dernière chose, qui m'a bouleversée et choquée. Mais personne ne doit l'apprendre. Personne ne le sait et si quelqu'un l'apprend, pire, si Elle apprend que je le sais, je suis fichue.

Quand un après-midi suffit à faire ressurgir des souvenirs empoisonnés et toute la souffrance qu'on y a éprouvée...

29 juillet 2010 à 0h01

Morceau du jour: Sunrise _ Norah Jones

Charlie est rentré hier soir.

Je l'ai vu aujourd'hui. Nous sommes allés chez Mathis. Il n'était pas là et son père non plus. En revanche, sa mère, Annie, était là, avec ses deux gamins de 2 et 4 ans. Il y avait une autre femme, mais je ne sais pas qui c'est exactement. Son fils de 6 ans était avec elle.

Ils étaient en train de décharger une camionnette pleine de conserves, de boissons, d'alcool et plein d'autres pour les ranger sur les étagères de l'épicerie. Elle ouvre demain, d'ailleurs. Du coup, Charlie et moi sommes restés les aider. Annie et la femme changeaient sans arrêt les produits de place, hésitant quant à l'endroit où les placer. Les enfants, qui aidaient, enfin surtout les deux aînés, ont fini par commencer à piailler et chahuter comme des singes. C'était fatiguant!! La petite voulait prendre à tout prix un paquet de céréales Nesquick, et sa mère le reposait à chaque fois sur l'étagère. La petite insistait et on était obligé à chaque fois de lui retirer le paquet des mains. J'étais morte de rire. Elle s'est mise à chialer parce qu'elle avait mis du nutella sur son tee-shirt. Elle a même réussi à porter toute seule un paquet de lentilles corail de 5 kilos. Il faisait quand même la moitié de sa taille. A la fin, Annie les a emmenés chez une amie à elle pour ensuite aller chercher des fruits et légumes. Nous sommes restés, la femme, moi, Charlie et le gamin de 6 ans. On a mis en place tous les alcools dans la salle principale et on a sorti les pots de fleurs dehors. Un moment, je m'étais rendu compte qu'il y avait un siège de toilettes. J'ai dit, morte de rire:

- Et les toilettes, on en fait quoi?

Tout le monde a semblé remarquer les toilettes que j'avais repérées depuis un moment. Et on a tous éclaté de rire. Finalement, Charlie et moi sommes partis.

Mais j'ai passé un bon moment. Je me sentais à l'aise. Je tutoyais Annie sans peine, je n'étais pas gênée et l'atmosphère était détendue. Ca m'a fait bizarre... Souvent, quand je rencontre des gens, je suis très gênée et tendue en leur présence. Enfin, ça dépend des personnes. Surtout les adultes. J'ai du mal à les tutoyer et je parle peu. Je me renferme dans ma coquille. Mais là, c'était tout naturel. Sans doute parce que Annie est une femme ouverte, accueillante et très sympa. Et puis c'est une jeune femme... je lui donnerais dans la trentaine. Non, quand même un peu plus. 35 ans, je dirais.

Mais c'est bizarre. Ma demi-soeur est plus jeune qu'elle, elle va sur ses 30 ans. Et pourtant, je ne me sens pas à l'aise avec elle quand je la retrouve. En fait, à chaque fois, elle finit par réussir à me détendre, et à chaque fois que je la revois, il faut qu'elle me mette à l'aise à nouveau. C'est bizarre.

L'épicerie va être chouette! Je la trouve super sympa, avec le bar qui sert de comptoir, les spots au plafond, les poutres, le papier peint prune, les images "coca cola" et cie en fer blanc sur les murs, les caisses en bois avec des écritures dessus... J'adore.

Ensuite, Charlie et moi, on est allés avec nos vélos dans le village. Sauf qu'il n'arrêtait pas de me faire faire des tours et des détours... A la fin, j'en ai eu assez et je suis rentrée chez moi. Je lui fais la gueule. J'en ai assez. Il m'énerve.

Je ne comprends toujours pas pourquoi je m'énerve pour ça. Il l'a dit lui-même, c'est inutile... La vérité, c'est que j'en ai assez qu'on joue avec moi. Je ne suis pas un jouet, et c'est tellement humiliant et douloureux quand un ami proche joue avec toi.

L'année dernière, Loïs n'arrêtait pas de se moquer de moi, gentiment. J'en avais marre, mais, en même temps, aveuglée par le grand, le vrai amour, j'aimais ça. Je le lui avais dit, d'ailleurs. Que j'aimais ça, parce que c'est lui qui le faisait.

Maintenant, j'ai la tête hors de l'eau. J'avais parfois l'impression que je n'étais qu'un jouet pour lui, que je ne servais qu'à l'amuser. D'autant plus qu'il adorait m'embêter pour me voir m'énerver. Ca l'amusait. Je détestais ça. Mais je l'aimais trop. Alors je ne disais rien. Je finissais par aimer ça, parce que c'est lui qui le faisait, et parce que je m'étais résignée. Je savais que si je lui faisais une scène, je lui ferais la gueule et il ne ferait rien pour que je lui reparle. Et que si je tentais de lui expliquer calmement, il rigolerait et continuerait. Je n'aurais rien à gagner, au final. Alors je me résignais.

Un truc qui me faisait tellement souffrir, c'est que quand je boudais, Loïs ne faisait jamais rien pour que je lui reparle. En fait, si. Il avait sa manière bien à lui. Il me faisait rire, parce qu'il savait parfaitement que je n'arrivais jamais à résister à ça. Mais il n'a jamais cherché à régler le problème. Il n'a jamais cherché pourquoi je lui faisais la tête. En fait, je suis une simple bonne copine pour lui. Je ne suis rien de plus. Si j'étais vraiment une amie, il me demanderait pourquoi je vais mal, ou je fais la gueule, ou tout truc dans ce genre. On est très proches, on était tout le temps collés l'un à l'autre, on s'aime beaucoup, mais voilà. Notre relation n'a rien d'une vraie amitié. Je lui ai rarement confié des choses, et lui ne m'a carrément jamais rien dit. Notre relation n'a rien d'intime. Il y a juste qu'on aimait beaucoup s'amuser ensemble. Loin des yeux, près du coeur? En fait, c'était carrément le contraire. Près des yeux, loin du coeur.

C'est affreusement déprimant.

Il y a une fois où Loïs a cherché à comprendre pourquoi j'allais mal. Une seule.

Tout le monde n'était pas là, il y avait des profs absents ce jour là je crois. Nous avions mangé en cercle restreint le midi, je m'en souviens.

A cette époque, c'était en troisième, il y a quelque mois, et je m'étais résignée à faire une croix sur Loïs. C'étais obligé qu'il ne m'aimait pas. Et ce jour là, j'étais franchement morose.

Bref, je n'ai pas beaucoup parlé à Loïs. A midi, j'étais même tellement triste que j'ai été obligée de recourir à ma méthode artificielle pour pleurer, parce qu'il fallait vraiment que je sorte ma tristesse. J'ai versé une larme. Une seule larme. Mais tout le monde l'a vue et m'a demandé ce qui n'allait pas. Oh, je n'en savais pas grand-chose. Mais maintenant je sais que c'est parce que j'avais renoncé à tout espoir.

Loïs a demandé à Alex si je faisais la gueule à cause de lui. Elle m'a demandé si je faisais la gueule à cause de lui. Je lui ai dit que non. Elle lui a dit que non. Il a demandé à la cantonnade:

- Qui vient chercher mon sac avec moi? J'ai la flemme d'y aller tout seul.

J'ai dit:

- Bah moi, si tu veux...

On est allés tous les deux vers la salle des cartables, et Loïs m'a dit:

- Est-ce que tu fais la gueule à cause de moi?

A vrai dire, je m'y attendais un peu. Je voulais répondre à sa question avant même qu'il la pose. Mais je ne savais pas comment aborder le sujet. Jamais on n'avait été sur ce terrain là tous les deux, et il m'était inconnu. En fait, ça m'arrangeait qu'il me pose la question, parce que ça me donnait une bonne raison de répondre.

- Bah non, t'inquiètes pas. Pourquoi je la ferais? Et puis jamais je ne ferai la gueule à cause de toi. Je t'adore! ai-je ajouté en souriant.

Ce qui est vrai, finalement.

- Je t'adore! ai-je ajouté en souriant.

Je lui ai pris le bras. C'était ma façon à moi de lui dire "je t'adore", même si je le lui avais déjà dit.

A la fin de la journée, nous avions deux heures de technologie. J'étais à côté de Loïs. En fait, vendredi était un de mes jours préférés parce que j'étais trois heures à côté de Loïs en cours. Bref, j'étais silencieuse et maussade. Au bout d'un moment, Loïs s'est tourné vers moi et m'a dit:

- Mais qu'est ce qui se passe?

J'ai cru que j'hallucinais. Depuis quatre ans qu'on se connaissait, Loïs s'intéressait vraiment à moi, pas seulement comme une copine, mais comme une amie. Il se souciait de moi. J'ai dit " mais rien", et je suis retournée dans mes pensées. En fait, je continuais à faire la gueule exprès pour qu'il insiste, pour qu'il s'intéresse à moi, qu'il se soucie de moi, qu'il me voie autrement qu'une copine.

Il a dit:

- Je suis sûr que tu fais la gueule à cause de moi.

J'ai dit:

- Mais non, je fais pas la gueule.

Mais dans ma tête, je me disais: oui, je suis triste. Je t'aime, depuis quatre ans, j'attends désespérément, et toi tu ne m'aimes pas, j'attends inutilement, alors oui, je suis déprimée. Mais ça, je ne peux pas te le dire.

Il n'a pas insisté. A ma grande déception. Mais à quoi ça aurait servi, de toute façon.

C'est la seule fois où Loïs m'a vue autrement qu'une copine.

_

Sinon, ses potes passent avant moi. Ben H. me gifle la cuisse avec son élastique, c'est moi qui suis en tort parce que je me suis énervée. Le midi? Il mange avec ses potes. Même quand on sort dans Issou, il me laisse tomber et va jouer au foot avec des mecs qu'il fréquente moins que moi et la bande réunis.

Aujourd'hui, maintenant que j'ai tourné la page, je me rends compte à quel point j'ai souffert, et je souffre encore quand je déterre ces souvenirs douloureux.

Je le déteste de m'avoir fait souffrir comme ça.

Le pire, c'est qu'il faut que je me remémore. Tout. Je pense qu'il le faut, parce que... en fait, je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi. Mais maintenant que j'ai tourné la page, j'ai l'impression que j'ai besoin de replonger dans ces souvenirs empoisonnés pour mon bien-être. Peut-être pour m'assurer d'avoir bien tourné la page.

En fait, maintenant, je me demande si j'ai vraiment tourné la page.

Ce que j'ai peur, c'est de retomber encore. L'année dernière, entre quatrième et troisième, j'avais bien tourné la page... et pourtant au fil du temps, je suis retombée. Et si ça m'arrivait encore?

L'autre jour, Steph Le. (un autre ami, oui je sais il a le même nom que Steph Li., c'est pour ça que je mets leurs débuts de nom de famille) m'a raconté sur msn que Loïs avait rencontré une jolie brune à la fête foraine de leur village, et que Steph aurait bien voulu tenter sa chance mais que elle parlait déjà à Loïs et ils avaient leurs portables dans leurs mains. Il lui avait demandé s'il lui avait reparlé depuis et si elle lui plaisait. Il ne lui avait pas répondu.

Je ne savais pas trop quoi dire. Je ne savais pas trop ce que j'en pensais. En fait, j'ai été super contente pour lui, et je n'arrêtais pas de me dire: " Loïs, amoureux d'une fille!" (bon ok, il n'allait pas être amoureux d'un mec, il est hétéro puisqu'il adorait mater l'une des surveillantes du collège. Ce qui me rendait dingue de jalousie d'ailleurs.) Je n'en revenais pas.

Le lendemain, Steph m'a dit qu'il m'avait raconté n'importe quoi pour voir comment j'allais réagir. Et il a ajouté que je ne devais plus l'aimer si j'étais aussi joyeuse pour lui.

Mais maintenant, je me pose des questions.

J'espère que Charlie arrêtera de me faire tourner en bourrique comme ça. Ca ne fait que me rappeler toutes les fois où on a joué de moi. Et la blessure s'envenime un peu plus.

Le fond est encore là. Je n'ai pas réussi à m'en débarrasser.

29 juillet 2010 à 13h16

En fait, c'est plus difficile de se confier à son écran. Je préfère mon vrai journal.

Mon journal, c'est un grand livre rouge à imprimés rouges foncés orientaux. J'ai commencé à le décorer un peu, j'ai dessiné une fleur et des arabesques dessus, et j'ai collé une rangée de strass sur toute la longueur. J'ai même ajouté un marque-page. C'est un morceau de raphia rose-rouge, avec un bouton en cuir rouge en forme de fleur.

Dans mon journal, je peux tout dire. Mes joies, mes peines, le moindre petit détail. Je n'ai pas peur d'être ridicule, parce que je sais que personne ne le lira. Je peux parler de ma haine envers quelqu'un comme je peux parler de mes envies engendrées par ma libido. En plus, j'aime écrire à la main. C'est étrange comme ça me soulage. L'autre jour, quand j'ai écrit cette page sur Jaime. Ca m'a complètement vidée. Ca m'a fait tellement de bien.

J'ai oublié mon journal à la maison. J'étais dégoûtée. Ce jour-là, j'étais tellement mal. Choquée. Bouleversée. Et puis je ne tenais plus. J'ai pris une feuille, un crayon, et j'ai tout balancé, comme ça, sans retenue, tel que je le pensais, sans hésitation.

Vous ne pouvez pas savoir comme j'ai senti le poids s'envoler. C'est incroyable. C'est... magique.

En fait, je crois que je ne pourrais pas me passer de mon journal. J'ai écrit dedans pendant toute ma troisième, et il a fini par devenir une partie de moi-même. Il me connaît comme je me connais, parce qu'il connait tous les détails. Il ne me jugera pas, il ne répétera rien. C'est mon défouloir. Quand je déborde, je balance tout sur le papier, et je sais qu'il ne se lassera pas de moi tant que la dernière page ne sera pas complètement noircie. C'est un peu comme un disque dur qui me permet de faire de la place dans mes pensées. Et en plus, ça fait une sauvegarde en plus.

Je n'ai jamais compris pourquoi tout jeter sur une feuille me faisait du bien. Mais je sais que j'en ai besoin, et je le fais souvent et partout ou presque. En cours, en perm, en récré, dans ma chambre. Quand j'en ai besoin, ou envie, je m'arrange pour tout mettre noir sur blanc dès que possible.

Parfois, je me fais surprendre. Le plus souvent par Loïs. Je ne sais pas pourquoi. Je suis en train d'écrire, et il regarde ce que j'écris. Je le regarde d'un œil noir, et il détourne le regard en souriant. Dès que je me reconcentre sur ma feuille, mon bras dessus pour qu'il ne voie pas ce que j'écris, il regarde de nouveau pour essayer de lire ce que j'ai écrit. Mais je le sais, qu'il regarde. A la fin, j'en ai marre et je range la feuille. Ce qui m'énerve particulièrement, c'est que je n'ai pas pu écrire tout ce que je voulais, le plus souvent. Il me demande ce que j'écrivais. Je ne réponds pas. Je ne répondrai jamais. Ca ne regarde que moi. Enfin, plus maintenant puisque je balance tout ce site.

En fait, je crois que j'ai créé ce journal pour tout sortir. Ca fait des années que je garde tout pour moi. Même ma meilleure amie ne sait pas le quart de ce que je raconte dans ce journal. Je ne veux pas qu'on sache. Mais j'en ai assez. De tout garder pour moi, enfermé. J'explose. Il faut que je mette ça autre part que dans ma tête. Je vais devenir folle. Même le journal ne me suffit plus! Il faut que quelqu'un sache. Mais pas mes amis. Si je leur racontais tout, ils finiraient par en avoir marre. C'est d'ailleurs pour ça que je ne raconte plus rien. J'ai arrêté de parler de moi à Loïs parce qu'il en avait marre que je me plaigne. Oh, bien sûr. Il ne l'a pas dit directement. C'est Steph qui me l'a dit. Et encore, je ne lui racontais presque rien. Et j'ai arrêté de parler de moi à Laure, ma meilleure amie, parce qu'elle en avait assez que je raconte sans cesse toutes mes histoires, mes espoirs, mes déceptions avec Loïs.

En fait, j'ai arrêté de parler de moi à tout le monde. Ils ne veulent pas entendre parler de mes soucis, très bien. Ils n'entendront plus parler de mes soucis. Mais ça ne m'empêchera pas de parler de mes soucis à quelqu'un.

Je ressens toute la rancœur que j'ai ressentie à ce moment là tout à coup... Mais en pire. Parce que toutes ces fois-là se sont additionnées, et du coup je ressens la rancœur multipliée par 1000. C'est effarant.

Je n'aurais jamais dû garder ça pour moi. En fait, à force de tout garder, tout remonte à la surface et je ressens les sentiments tels que je les ai ressenti, en 1000 fois pire. Mais une autre des raisons pour laquelle je me suis arrêtée de raconter mes malheurs, c'est parce que j'ai beau les raconter, ça me soulage sur le moment, mais dans l'ensemble ça ne sert à rien.

Ca fait des années que je cherche à tout expulser, mais en réalité je rame. Je remonte à la surface mais je finis toujours par retomber au fond. Parce que le fond est encore là. Je n'ai pas réussi à m'en débarrasser.

Epilation express'

29 juillet 2010 à 17h43

5 heures et demie de l'après midi.

Je suis sur la terrasse, à l'ombre du truc roulant qui sert de parasol dont j'ai oublié le nom. J'écoute une playlist rock sur Deezer et je me dore les gambettes au soleil. Sur la table, mon ordi, mon portable, une bouteille de jus d'orange à moitié vide, un stick à lèvres goût grenadine rouge, ma trousse, mes crayons éparpillés, une pochette canson A4 et un dessin à moitié fait de mon jardin.

Tout à l'heure, je me suis installée dans la salle de bain et j'ai laissé la porte ouverte pour entendre la musique que j'avais mise à fond fond dans la maison. J'ai fait un masque et j'ai commencé à m'épiler les jambes. Le chat de ma belle mère est entré, éberlué: le bruit de l'épilette l'avait intrigué. Il m'a regardé avec des yeux ronds. Il faut dire que j'avais du yaourt tartiné partout sur la figure. Il m'a regardé longuement passer et repasser l'épilette sur la jambe gauche. j'ai arrêté l'épilette et je lui ai fait renifler. J'étais morte de rire. Il faut dire qu'il ne connaît pas l'épilette. Je suis sûre que ma belle mère se rase dans la douche. a chaque fois que je prends ma douche, il y a un rasoir rose dans le bac à savon et je suis sûre que ce n'est pas mon père qui l'utilise. Il est resté un moment à me regarder m'épiler, puis il est parti.

Je n'ai même pas eu le temps de finir de m'épiler les jambes car mon père est rentré. Hors de question que je m'épile les jambes sous son nez!!! Dieu merci, j'avais retiré mon masque à ce moment là. Imaginez s'il était rentré et que je me baladais dans la maison, le visage recouvert de yaourt. La honte. Mdr.

Bref, maintenant, je suis en train d'essayer désespérément de prendre un peu de couleurs sur la terrasse. Je me suis même mise en maillot de bain deux pièces et en paréo jaune vif. Hélas, après une heure au soleil, mes jambes sont toujours aussi blanches. Le pire, c'est que je mets très peu de temps pour prendre des couleurs sur les bras et les épaules. Même mon dos est bronzé!!! Il faudra que je bronze un peu chez moi et en Italie.

N'empêche, quand je repense au chat qui était éberlué. Mdr. Ca valait vraiment le coup.

Pêle-mêle (bis).

29 juillet 2010 à 18h52

Les vaches sont toutes allées brouter en haut de la colline, en face de chez moi. Sans doute pour profiter de la fraîcheur de l'ombre.

Moi, en revanche, je suis toujours au soleil à dorer mes jambes. Peut être qu'à force elles vont devenir de la même couleur que mon paréo... En tout cas elles sont affreuses. Il faut vraiment que je m'en occupe.

En plus, c'est la Saint Christophe samedi... il paraît qu'il y a une fête au village. J'ai intérêt à paraître sur mon avantage... mais en fait, je ne sais pas si je vais y aller. Je n'ai pas très envie. Je ne connais personne. Mathis est rentré chez lui, et à l'idée d'y aller seule avec Charlie... Mouais. Bof.

Oui, je sais. Je suis quelqu'un de très sauvage. Et encore, je m'améliore.

Je suis très pressée de partir en Italie, finalement. Musique, soleil, italiens, copains et plage... de quoi en faire rêver plus d'un.

Peut-être que je sortirai avec quelqu'un. Ca me décoincerait peut-être... à chaque fois qu'il est question de sortir avec quelqu'un, il y a ce blocage. Je ne sais pas pourquoi. Je m'efforce de me dire que je ne suis pas prète, pour retarder le moment. Pour le moment, en fait, j'essaie de ne pas trop me prendre la tête... J'ai trop donné. Il est temps que je pense à moi.

Vivement que mon père parte. Il part dans quelques minutes. Je pourrai finir de m'épiler tranquille et prendre ma douche... être impec' quand ma belle mère rentrera.

Oh, zut. C'est vrai. Il faut que je prépare le repas. Et meeerde...

Bon. J'entends mon père marcher. Il arrive. J'y vais...

Ca me dégoute

29 juillet 2010 à 21h52

Je viens de me faire engueuler.

Je devrais dire encore.

Argh!!! Comment supporter??? Il y a toujours un pet de travers avec ma belle-mère. Chaque fois qu'elle arrive le week-end, fraîchement débarquée de Paris, il faut toujours qu'elle me reproche un truc. Au début des vacances, c'était " faudrait que tu participes un peu plus, A.!" au milieu, c'était: "t'as pas nettoyé la plaque de gaz!" (j'avais oublié 1 fois.) et aujourd'hui, c'était: " il faut nettoyer la vasque de douche quand vous avez fini!" et "ça c'est un plateau à fromage, pas une planche à découper! faut pas découper avec ça! Regarde, t'as fait plein de rayures."

Déjà, faut que je participe un peu plus, bon ok, mais mon père? Lui il se la coule douce! Elle ne lui demande jamais rien. Et si elle lui demandait à lui un peu aussi? Eh, oh, j'ai une vie moi! Et en plus, je suis en vacances, je crois qu'il est utile de le rappeler. Mon père, lui, est en vacances toute l'année puisqu'il est au chômage.

Ensuite, la plaque de gaz, j'ai oublié une fois de le faire et sinon je le fais tous les jours. Et elle n'était pas si sale comparée aux autres jours. Si elle voyait dans quel état elle était après 1 journée où papa a fait la cuisine!! Il met trois tonnes d'huile et y'en a partout.

Car il faut que je vous dise un truc, c'est que la spécialité de papa en ce moment, c'est la poële. Le four? Il ne s'en sert jamais. La casserole? N'en parlons même pas. Nan, lui il utilise tout le temps la poële. Saucisses, viande, riz ( ça craint =S) et même poisson congelé. Vous avez bien entendu. Quelle originalité. Et en plus c'est tellement trop gras.

Bon, la vasque de douche, je n'ai aucune excuse. Je reconnais que j'aurais pu la rincer vite fait, mais j'ai oublié.

Et le plateau à fromages, désolée mais moi je ne m'en suis servi qu'une fois. Le reste, c'est papa qui s'en est servi. Non mais!

Le pire, c'est que mon père ne se fait jamais engueuler quand il est en tort contrairement à moi. CA M'ENERVE!! Arrrggh. Quand elle est là, je fais tout le travail, et mon père? Pff!! Tranquille, sur son ordi, ou dans le canapé. Il ne fait rien. ''Rien du tout". Et elle ne lui demande jamais de faire quelque chose.

Nan franchement, ça me dégoute.

PACS et mariage...

30 juillet 2010 à 19h15

Mon père et ma belle-mère se sont pacsés aujourd'hui.

Moi, ça me laisse de marbre. Pour moi, comme je n'ai pratiquement jamais entendu parler du PACS de ma vie, ça ne représente rien d'important. Ce n'est pas comme s'ils s'étaient mariés...

Il y a 2 ans, ils avaient envisagés de se marier. Mais pour raisons financières et héritatoire. Je me souviens, j'avais été super joyeuse quand ils en ont parlé. Mais tout a basculé un jour...

Ma meilleure amie, Laure était venue avec nous une semaine en vacances en Normandie, dans la maison du père de ma belle-mère. Celui-ci était malade, très malade. Ma belle-mère, affectée, était d'humeur changeante... Un soir, nous jouions tous les quatre au tarot dans la cuisine. Ma belle-mère est allée coucher son père. Pendant ce temps, nous étions restés dans la cuisine et nous avons eu l'idée de lui faire une petite blague. Nous avons changé son jeu et mis plein d'excellentes cartes. Pendant toute la partie, nous étions hilares. Ma belle-mère ne comprenait pas pourquoi et était persuadée que nous nous moquions d'elle. Nous lui répétions que non. A la fin du jeu, elle nous avoue qu'elle avait plein d'atouts, tous les bouts et beaucoup de têtes, ce que, bien évidemment, nous savions déjà... Et mon père le lui a avoué, mort de rire. Elle n'a rien dit. Mais après la partie, pendant que mon père avait le dos tourné, elle nous a passé un savon, ma meilleure amie et moi. Méprisante, furieuse, elle nous a craché son dégout à la figure. C'est toujours moi qui prends, d'habitude, et cette fois ma meilleure amie aussi. Je pense, non. Je sais que c'est parce que nous sommes les gamines sadiques et méchantes; pour elle, toute personne jeune est en tort. Je l'ai détestée à ce moment là. Quand ils sont partis se coucher, j'ai pleuré. On est restées, Laure et moi, dans la cour, avec mon ordinateur, dans le noir. On a beaucoup parlé. Et j'ai eu le malheur de prononcer les mots fatals: " Et dire qu'elle va se marier avec mon père..." Le lendemain, ma belle-mère s'est excusée, elle disait qu'à cause de son père qui allait mal, elle était méchante et s'en voulait. Mais je lui en voulais encore.

Son père est mort le même mois.

Au bout de deux mois, je me suis fâchée lors d'un repas au restaurant parce que ma belle-mère disait des saloperies dans le dos des gens. Mon père m'a prise à part pour me demander ce qui n'allait pas. Je lui tout raconté, mon dégout envers ma belle mère qui jouait les hypocrites, qui me rabrouait dès que j'avais le malheur de faire un peu d'humour,et que chaque fois ça m'entaillait un peu plus le cœur. Après, je suis restée dans le noir, sur un banc, toute seule. Ma belle-mère m'a rejointe et j'ai tout déballé. Elle s'est excusée. Je lui ai même avoué ce que j'avais pensé quand elle nous a engueulé, le jour du tarot. Mais elle a gardé en mémoire. Elle a même changé les mots.

Si bien que, un mois après ça, elle faisait la tête chaque fois que je venais chez eux. Mon père a voulu vider l'abcès, il nous a convoquées toutes les deux pour s'expliquer. Et on a découvert que, dans sa tête, me belle-mère avait transformé "et dire qu'elle va se marier avec mon père" en "oh, dire que qu'elle va se marier avec mon père celle là". Bref, elle était furieuse. Elle et mon père se sont engueulés. J'ai fugué. Je susi allée chez ma demi-soeur, Prune, qui habitait deux étages plus bas. J'ai passé la soirée avec elle et mon copain. On a été au restaurant chinois et j'ai raconté mes malheurs en pleurant. On a beaucoup parlé. Le lendemain, me belle-mère s'est excusée, on s'est rabibochés.

Je ne dis plus jamais rien à la maison. Je baisse la tête, comme je le faisais avant...

Mes Dofusophiles x3

30 juillet 2010 à 22h52

Morceau du jour: neutron star collision (love is forever) _ Muse

Tout à l'heure, chez Leclerc, j'ai vu une trousse et un cahier de textes Dofus. J'étais morte de rire. Ca m'a fait repenser à Loïs et Jaime... Ils me manquent, maintenant. C'est malin. =(

La fleur d'amour d'Esmeralda...

31 juillet 2010 à 12h11

Belle _ Notre Dame de Paris ( http://www.deezer.com/listen-226730)

Belle

C'est un mot qu'on dirait inventé pour elle

Quand elle danse et qu'elle met son corps à jour, tel

Un oiseau qui étend ses ailes pour s'envoler

Alors je sens l'enfer s'ouvrir sous mes pieds

J'ai posé mes yeux sous sa robe de gitane

À quoi me sert encore de prier Notre-Dame

Quel

Est celui qui lui jettera la première pierre

Celui-là ne mérite pas d'être sur terre

Ô Lucifer !

Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois

Glisser mes doigts dans les cheveux d'Esmeralda

Belle

Est-ce le diable qui s'est incarné en elle

Pour détourner mes yeux du Dieu éternel

Qui a mis dans mon être ce désir charnel

Pour m'empêcher de regarder vers le Ciel

Elle porte en elle le péché originel

La désirer fait-il de moi un criminel

Celle

Qu'on prenait pour une fille de joie une fille de rien

Semble soudain porter la croix du genre humain

Ô Notre-Dame!

Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois

Pousser la porte du jardin d'Esmeralda

Belle

Malgré ses grands yeux noirs qui vous ensorcellent

La demoiselle serait-elle encore pucelle ?

Quand ses mouvements me font voir monts et merveilles

Sous son jupon aux couleurs de l'arc-en-ciel

Ma dulcinée laissez-moi vous êtes infidèle

Avant de vous avoir menée jusqu'à l'autel

Quel

Est l'homme qui détournerait son regard d'elle

Sous peine d'être changé en statue de sel

Ô Fleur-de-Lys,

Je ne suis pas homme de foi

J'irai cueillir la fleur d'amour d'Esmeralda

J'ai posé mes yeux sous sa robe de gitane

À quoi me sert encore de prier Notre-Dame

Quel

Est celui qui lui jettera la première pierre

Celui-là ne mérite pas d'être sur terre

Ô Lucifer !

Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois

Glisser mes doigts dans les cheveux d'Esmeralda

Esmeralda.

_

Je suis tombée sur les Chroniques de Valentin ( http://valentin.journalintime.com/) et ça m'a rappelé que tôt ou tard, j'allais finir par passer à l'acte. Ce n'est plus si loin... C'est même tellement près...

Ca fait quand même peur. J'ai peur de déprimer après la première fois, d'avoir mal.

Non. Ce n'est pas ça qui me fait le plus peur... Ce qui me fait le plus peur, c'est que après en avoir rêvé pendant des années, passé des mois à y penser avec délices, avoir imaginé des préliminaires délicieux durant des heures, je n'ai plus tellement envie de me jeter à l'eau.

Tout à coup, je me suis mise à penser que l'acte en lui-même était profondément intime et que je ne devais pas le faire avec n'importe qui. L'idée même d'avoir un contact avec un garçon me fait flipper. Déjà que je ne supporte pas d'avoir le visage à moins de trente centimètres d'un garçon... à chaque fois que ça se produit, je recule. Obligé. Je ne peux pas. Il est trop près, beaucoup trop près...

D'autre part, comment m'imaginer arriver sous la couette alors que le premier baiser m'effraie? J'ai quatorze ans et je n'ai jamais embrassé "pour de vrai". Le plus loin que j'aie fait, c'était de vagues bécots sur les lèvres. Et encore, c'était nul.

Et puis, en ce moment, à vrai dire, je n'envisage plus d'avoir une relation. On va dire que j'en ai eu trois dans ma vie et une seule était vraie. Mais cette relation était une vraie passion. Délicieuse, mais affreusement douloureuse. Aujourd'hui encore, je ne suis pas encore définitivement sortie de cette relation. J'ai envie de la laisser quelque part, faire comme si elle n'avait jamais existé... Mais c'est impossible. L'homme en question m'aime toujours, dans un coin du monde et de ma tête, et je vais le revoir chaque semaine l'année prochaine.

En fait, ce qui m'a fait le plus peur, je crois, c'est de voir à quel point on peut s'attacher rapidement... et à quel point c'est fort.

Jaime

31 juillet 2010 à 12h12

Il est temps que je raconte exactement ce qui s'est passé entre Jaime et moi.

Jaime a 19 ans. Je l'ai rencontré à l'école de musique, dans mon groupe de rock. C'était le bassiste. Nous avons mis longtemps avant de nous rapprocher. A l'époque, je l'aimais bien, comme tous les autres garçons du groupe (je suis la seule fille, hélas...). Je le trouvais sympa et marrant, mais sans plus.

Et puis un jour, j'attendais devant l'école de musique comme tous les mercredis, parce que j'avais cours de piano une demi-heure entre mes deux cours. Comme d'habitude, j'avais pris mon ordinateur portable parce que je m'étais rendu compte que j'avais une connexion internet ici. Jaime était resté avec moi, je ne sais plus pourquoi. Il m'a finalement passé son adresse msn et c'est là que tout a vraiment commencé.

Pendant plusieurs mois, on a parlé sur msn, on s'est attachés très vite. On était très amis. Je lui racontais tout et il me confiait tout. On a commencé à parler par sms, il m'a même appelée plusieurs fois et à chaque fois on parlait pendant une bonne heure... Et c'était tellement bien. On se marrait. On s'aidait. Enfin je l'aidais, surtout. Moi, je n'avais pas tellement parlé de moi.

Lui sortait d'une relation d'un an sérieuse et qui l'avait beaucoup affecté. Il tentait d'oublier l'Elue et moi je l'aidais comme je pouvais. Je lui ai fait arrêter les auto-mutilations. En fait, pour tout avouer, il m'attirait un peu. Je m'imaginais qu'on pourrait sortir ensemble... Mais je me reprenais, je me disais: "Non. Il a 5 ans de plus que moi. En plus, il ne s'intéressera jamais à moi.

Et puis, un beau jour... En fait, non. Pas "un beau jour". c'est arrivé petit à petit.

Au fur et à mesure, on a commencé à faire des allusions et à se poser des questions, sans jamais répondre, et à construire des hypothèses dessus en posant d'autres questions, etc. Nous tournions autour d'un pot que personne ne voulait dissiper. Je savais ce qu'il y avait dedans, mais je n'osais pas y croire. Je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas voir en face ce qu'il y avait à l'intérieur.

Et puis, un jour, il me l'a dit. Par sms.

-J'ai des sentiments pour twa.

- Et... quel genre de sentiments...?

- Des sentiments amoureux.

Je n'ai pas eu un choc dans la poitrine. Je n'ai pas eu des palpitations et des frissons de plaisir dans le dos. Je ne me suis pas dit: "oh my god." En fait, je n'ai rien senti du tout. A ce moment là, ma tête était vide.

Je ne ressentais rien. Je n'étais pas amoureuse de lui...

Pendant tout l'été, après, j'ai complètement déconné. Joué avec lui. Je lui ai dit qu'il m'attirait, mais que j'avais peur, puis que je ne l'aimais pas, puis je jouais à le draguer...

J'ai été une vraie salope avec Jaime.

Personne

31 juillet 2010 à 16h51

Personne.

Il n'y a personne aujourd'hui.

Personne sur internet, personne dans le coin. Tout le monde a disparu.

Si on était au bord de la mer, j'aurais dit: "ils ont dû partir à la plage." Moi-même, je me sens pratiquement à la plage, avec le soleil brillant et les rafales de vents rafraichissantes. Mais on est pas à la mer. On est en pleine campagne. Je n'ai pas beaucoup de voisins, et les seuls que j'ai sont soit à Paris, soit à la Sainte Christophe, sûrement. Finalement, je n'irai pas. De toute façon, il fallait réserver pour le repas de ce soir et on s'y est pris trop tard. Tant mieux. Je ne connais personne et je risque de m'ennuyer comme un rat mort.

Je me suis réinstallée sur la terrasse. Cette fois çi, je suis carrément en maillot de bain. L'intégralité de mes jambes se trouve au soleil. J'espère qu'elles vont griller un peu. Jusqu'ici, elles sont toujours aussi blanches. Si ça continue, je vais être obligée de tester l'autobronzant pour avoir un peu de couleur à la rentrée.

Le silence est tellement frustrant que j'ai mis de la musique. Je n'aime pas le silence. C'est comme si c'était vide. Il n'y a rien. Le monde est monotone.

Certaines personnes disent que le silence est plein. A ceux-là je leur réponds: oui. Le silence est plein de vide. Il est plein de monotonité.

D'autres disent que le silence est creux. Je suis d'accord avec eux. Le silence est creux.

On dit que le silence est plein de sentiments. Même si c'est vrai, la musique, elle, est pleine d'émotions. Un silence peut être hypocrite, faux, mais la musique sera toujours authentique.

Pour en revenir à l'instant présent, il fait affreusement vide. Je m'ennuie encore plus que d'habitude.

Une tâche de café est apparue sur ma jambe droite. Celle de ma cuisse droite s'est étirée.

En fait, c'est faux. Il n'y a pas personne. Il y a mon père qui est au rez de chaussée. Il ne pourrait pas rester dans sa chambre, celui-là? Pour une fois que je suis au rez de chaussée!! Dommage que je ne puisse pas bronzer dans ma chambre. J'aurais eu la paix. De toute façon, il fait beaucoup trop chaud là haut.

Finalement, je préfère quand il n'y a personne. ^^

J'ai peur du bonheur

1 août 2010 à 17h52

Morceau du jour: Crystal Ann _ Annihilator

Je me dépêche de jeter ces mots avant de ne plus pouvoir me connecter pendant des semaines.

Jaime est parti hier. Nous avons parlé jusqu'à une heure du matin. J'aurais voulu qu'il reste jusqu'à 4 heures, l'heure où il partait, mais il me demandait la "totale" en échange. Je ne savais pas de quoi il parlait. Bref, finalement, il est parti.

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ça aurait pu être notre "première nuit ensemble"...

Et je ne sais franchement plus ce que je ressens. Je l'aime? Peut-être. Mais ce n'est plus pareil. Avant, je rejetais toute éventualité de sortir avec lui. J'avais peur que ça ne dure pas, ou au contraire que ça dure trop longtemps. J'avais peur que l'amour s'épuise avec le temps. J'avais peur de me tromper. J'avais peur de souffrir et de le faire souffrir. J'avais peur de l'instant fatidique, celui où il approcherait doucement son visage du mien, jusqu'à être près, trop près, et où il poserait ses lèvres avec tendresse sur les miennes, et que je me retrouverais les bras ballants à ne pas savoir comment réagir, quoi faire. J'avais peur que ça soit trop fort. J'avais peur d'être toujours collée à lui, qu'il soit trop présent dans ma vie, qu'il prenne toute la place, que je n'aie plus de place pour moi, et pour le reste. J'avais peur de ne plus pouvoir respirer, rire, pleurer, chanter. J'avais peur de ne plus pouvoir vivre. J'avais peur de m'engager.

Peur de ne plus être libre.

J'ai toujours peur de tout ça.

Mais hier soir, pendant quelques heures, je n'ai plus pensé à ça. Je n'ai plus pensé à rien.

J'ai juste pensé à ses bras qui m'entouraient avec tendresse, et ses lèvres qui m'embrassaient avec ardeur. A ses mains qui effleuraient ma taille, mes hanches, mes joues.

J'ai pensé au bonheur. Sans me poser de questions. Est-ce ça qui me fait peur?

Peut-être bien.

Mais hier soir, je l'ai aimé, pendant quelques heures, sans me prendre la tête.

I miss you.

La Rentrée.

19 septembre 2010 à 1h16

Morceau du jour: After Tonight _ Justin Nozuka.

Rentrée. Nouveau bahut. Nouvelle vie. Nouveaux potes. Nouvelle joie de vivre.

Ancienne meilleure amie, virée. Trop d'embrouilles, trop de mal, trop de destruction. Elle m'a détruite, je me suis reconstruite toute seule, elle commence à me redétruire. Je ne vais pas me laisser faire. J'en ai assez.

Perdu mon innocence pendant les vacances. Plus la même. L'occasion de reconstruire quelque chose de nouveau, de beau, de neuf, de coloré. Je l'ai saisie.

J'ai peint le nouveau tableau de ma vie. J'ai ajouté du jaune pour la joie et l'amitié, du bleu pour la sérénité, du vert pour l'espoir, de l'orange pour la créativité, du violet pour les rêves, du marron pour la douceur, de l'or pour donner du relief au tout, du noir pour garder un peu de mystère, du blanc pour la pureté, du gris pour le calme, du rose pour le bonheur, la féminité et la tendresse.

Il ne manque qu'une seule couleur. Le rouge, symbolique de l'amour, la chaleur, la passion.

Il va falloir que je me dépêche. J'ai repéré un mec super mimi, dans ma classe. Mais si je ne veux pas me le faire chourrer, faut absolument que je l'aborde.

Il est tellement trop beau...!! Florent. Brun. Merveilleux yeux verts. Peau lisse et mate. Voix à peine enfantine.

Les vacances m'ont permis d'éclairer mes sentiments. Au programme, un plan cul bref mais ardent, un amour d'été pas réciproque mais tellement fort. Deux simples choses qui m'ont permis de tout comprendre.

Il s'est passé tant de choses en un mois et 2 semaines.

Et ça m'a complètement changée. Je ne suis plus Elle. Je suis Moi. Et ça me convient très bien comme ça.

Juste quelques pensées de résumé. Pêle mêle. Draguée. Dragueuse. Plaire aux mecs. Pas se prendre la tête. Me faire plein de potes. Changé de style. Tous les mecs du bahut sont moches. Sauf Florent.

@@@@@@@.

27 octobre 2010 à 22h01

J'ai même pas envie de raconter ce qui se passe.

C'est tellement déprimant.

Je la hais. C'est tout.

Inceste.

29 octobre 2010 à 16h43

Inceste.

C'est le premier mot qui me vient à l'esprit... =S

Il me hante.

J'ai parlé avec mon frère. Je parle beaucoup avec lui ces derniers jours, via facebook. Vive internet.

Inceste.

C'est la raison pour laquelle mon père m'a donné ce prénom.

Inceste.

Ce dont ma sœur ainée a été victime...

J'ai appris tant de choses sur ma famille depuis l'héritage.

Ma tante est toxicomane et alcoolique et elle a été recherchée par la police pour kidnapping de son propre enfant. Elle est sans doute en prison.

Mes sœurs ont été maltraitées. Mon frère a été maltraité. J'ai été vénérée.

On m'a caché toute la vérité.

Et je suis en train de tout découvrir.

Mon père est un malade mental.

Il y a tellement trop de choses. Je ne sais pas ce qui est important ou non.

Inceste.

C'est le seul mot qui me vient à l'esprit, me torture quand je pense à ce que j'ai appris.