L’aveugle voit l’invisible.

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"Ne jamais souffrir serait équivalent à ne jamais avoir été heureux." (Edgar Allan Poe)

6 novembre 2011 à 19h52

Certainement suis-je à nouveau stupide d'écrire mes sentiments sur cette page, mais j'en ai terriblement besoin. J'ai besoin d'exprimer le poids et l'angoisse qui m'étreignent le ventre depuis au moins deux heures. Seule l'écriture m'a toujours un peu soulagée des pensées que j'avais en tête.
Tout va très bien en ce moment. Même trop bien, je dirais. C'est pourquoi j'attends depuis une semaine ou deux que l'équilibre se fasse et qu'enfin le mauvais côté des choses apparaisse. Je crois que ce soir, cela vient d'être fait, d'une manière qui me tord le ventre, que je ne veux pas.

Pendant des années j'ai vécu en essayant de ne pas m'attacher aux autres (tout en m'y attachant malgré moi car je suis humaine) par crainte d'être non pas abandonnée, mais déçue. Que les autres m'apprécient et me demandent à être avec eux, je trouve déjà ça formidable. Genre "ils me supportent, comment font-ils ?"... Puis j'ai évolué en bien, je crois, j'ai changé, j'ai compris que je ne pouvais rien avoir sans rien, alors je me suis lancée dans la vie en y croyant, en pensant en positif, en imaginant la lumière dans le coeur des hommes. En faisant en sorte que ça en vaille la peine. Et cela a marché, car ce sont ces derniers temps de ma vie qui ont été les plus heureux. J'ai retrouvé ou rencontré des gens que j'adore, des amis dont je ne peux plus me passer.

Et pourtant la même hantise me revient certaines nuits, cette peur quand je me rends compte à quel point une amie en particulier me connaît si bien, est capable de m'analyser mieux que moi-même, de deviner mes pensées. Nous sommes sur la même longueur d'onde. Plus que je ne l'ai jamais été avec quiconque. Quand je la regarde, c'est moi que je vois. Moi dans le passé. D'ailleurs, elle m'a clairement dit que j'étais son modèle.

Cela fait deux jours que je lui ai clairement exprimé ma hantise, celle que les gens partent de ma vie sans me dire au revoir. Malgré moi, je crois qu'il y a toujours une part en moi qui se dit "les gens peuvent partir comme ils veulent de ma vie. Je ne suis pas le centre de leur monde, c'est déjà assez bien qu'ils m'acceptent un temps. Tant qu'ils me disent au revoir, je ne les harcèlerai pas pour qu'ils reviennent. Ils ont le droit de choisir de ne plus faire partie de ma vie." Et pourtant je crois être un brin possessive envers certaines personnes que j'aime particulièrement. Evidemment, cet aspect de ma personnalité, cette hantise, elle m'a dit la partager aussi.

Et ma hantise se réalise ce soir. Deux heures que j'ai cette angoisse au ventre, parce que mon amie m'a dit qu'elle s'éloignait pendant quelques temps. Je ne sais pas encore pourquoi, même si je lui ai dit que je serais là si elle avait besoin. Je ne peux plus voir ma vie sans elle. Combien de fois j'ai imaginé son départ, à cause de ma hantise persistante, et combien l'image du vide, de l'absence, de la solitude, m'est venue. Je ne le supporterai pas, je crois. Je n'en supporte pas l'idée et l'imaginer me met terriblement mal, me donne envie de pleurer, me fiche un coup de cafard horrible. D'y penser me met les larmes aux yeux et me fait encore plus mal. Et si je passe outre au bout d'un moment, je ne me vois plus...je ne me vois pas avancer autrement qu'en étant une ombre, ou en tout cas moins souriante, moins enjouée, moins rêveuse, moins positive. Comme si on m'arrachait une part de moi-même. J'ai peur que ce soit quelque chose dont je ne pourrai jamais guérir.

L'image du vide que ce serait sans elle me terrifie. Je n'en veux pas. Et j'imagine ça alors que peut-être simplement elle a besoin de se retrouver un peu, toute seule, d'être éloignée en général de tout le monde.
L'idée de ne plus lui parler, de ne plus la voir, me fait terriblement peur et mal. Depuis deux heures je suis incapable de me concentrer sur mon travail, je m'inquiète pour elle. Et ma peur revient. Pourvu que son absence ne dure pas. Combien elle me manque déjà quand on ne se parle pas pendant trois ou quatre jours. Je ne sais pas quoi faire pour cesser de penser à cela, de resourire un peu, j'ai du travail pour demain et je suis incapable de le faire, et demain j'ai aussi des choses à présenter devant des gens. Infoutue de me concentrer.

Comme si une boule d'angoisse m'étreignait et refusait de me lâcher. Je me sens terriblement mal. Et pourtant je me répète qu'elle a le droit de s'éloigner, que ce n'est pas forcément pour une raison grave, et pourtant j'en ai peur. Si elle a besoin de moi, je suis là, elle le sait. Un message de sa part me soulagerait, quel qu'il soit. Mais je dois me contenter d'attendre.

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"All I can do is try." (Nelly Furtado, Try)

7 novembre 2011 à 14h18

Finalement, j'ai eu rapidement des nouvelles de mon amie.

Peut-être aurai-je dû préciser que c'est une amie que je connais par Internet, bien que je l'ai déjà rencontrée. Elle m'a dit qu'elle me remerciait pour certaines choses dont je prenais soin en son absence et m'a laissé carte blanche dessus.

Ceci dit, je ne sais toujours pas quel est le problème qui la préoccupe. J'ai à peine dormi quatre heures, cette nuit, tant ça me tracassait. J'ai l'impression de prendre les choses trop à coeur, mais je ne peux m'en empêcher. C'est comme ça. Je suis allée en cours, celui où je pensais avoir contrôle, alors que finalement non. J'étais tellement fatiguée, incapable de me concentrer, que finalement j'ai séché les deux autres de la journée. Me reste encore l'épreuve de ce soir, la présentation devant les gens.

Je dois être d'un terrible égoïsme, mais je ne veux pas que cette amie parte. Elle est trop devenue une part de moi-même en si peu de temps. Je ne veux simplement pas. Quand je vois l'état dans lequel je suis depuis hier, les larmes que je retiens, mon incapacité à me concentrer, je n'imagine pas dans quel état je serais si elle décidait de s'éloigner définitivement. Cela me ferait trop mal. Je pourrais pas le supporter, ou alors en devenant un fantôme de moi-même. Je ne retrouverai jamais quelqu'un comme elle. Jamais. J'ai trop besoin d'elle. Je ne peux pas rester sans lui parler ; j'ai simplement besoin d'elle dans ma vie. Elle, comme une autre amie plus ancienne que j'ai, font partie de ces gens qui ont changé ma vie et ont contribué à me rendre meilleure. Je ne les remercierais jamais assez. Mais si je la perds...

Voilà, je pleure encore à cette simple idée. Je suis si stupide. Comme je l'ai déjà dit, peut-être a-t-elle simplement besoin de s'éloigner pour un temps. De se retrouver. Elle sait que je suis là si elle a besoin de parler ou quoique ce soit.

J'ai l'impression d'être totalement stupide en écrivant cela. Peut-être que cela montre juste à quel point je tiens aux gens dans ma vie. Ou suis-je juste terriblement possessive ?

''All I know/Is everything is not as it's sold/but the more I grow the less I know/And I have lived so many lives/Though I'm not old/And the more I see, the less I grow/The fewer the seeds the more I sow

Then I see you standing there/Wanting more from me/And all I can do is try/Then I see you standing there/Wanting more from me/And all I can do is try

I wish I hadn't seen all of the realness/And all the real people are really not real at all/The more I learn the more I cry/As I say goodbye to the way of life/I thought I had designed for me''

(Nelly Furtado pour la chanson "Try")

[Image] http://fc05.deviantart.net/fs71/i/2011/294/d/4/__by_dea7777-d4di7zt.jpg

Dream on.

19 novembre 2011 à 0h02

Voilà, la situation s'est améliorée avec mon amie. Nous avons parlé, elle m'a expliqué ce qui se passait, et malheureusement, c'est loin, loin d'être joyeux. Je regrette d'être si éloignée d'elle, de ne pas pouvoir être là physiquement parlant pour la soutenir. De n'avoir que les sms et les conversations msn et les mails pour maintenir le contact. Mais je fais du mieux que je peux. Si elle a envie de me parler, je suis là, et j'essaye de la soutenir, de la faire rire, du mieux que je peux. La peur qu'elle m'abandonne sans rien dire est partie, mais reste celle que sa situation s'empire et qu'elle doive vraiment presque disparaître pour s'en occuper. J'ai déjà évoqué la sensation de vide et de solitude que ça me ferait, comme si je n'étais plus condamnée qu'à vivre avec moins de joie, moins d'espoir, moins de sourire.

Toutefois, plus je lui parle, que ce soit pour rire ou non, je m'aperçois que je tiens de plus en en plus à elle et ça me fait dans le sens où si un jour je ne peux plus parler...je ne veux même pas imaginer comment ça sera, mais ça sera terrible. Je le sais. Comme devenant une ombre.

Mais je suis soulagée. Je sais ce qui se passe, l'inconnu ne me fait plus autant peur. C'est une excellente nouvelle, je dois dire. Et je me dis que la prochaine fois où on se voit n'est plus très loin, heureusement. Je pense à cette date avec impatience, je n'attends plus que ça. Ca lui fera du bien, qu'on se voit, avec tout le groupe de fous qu'on sera. On rira bien, et c'est indéniablement ce dont elle a besoin.

Maintenant, mon autre souci, c'est mes examens à préparer. Mais j'y arriverai, indéniablement. Dans un sens, j'ai envie de le faire pour elle et tous ces gens qui comptent pour moi. Je suis son modèle, alors j'ai envie de tout faire pour continuer à l'être, pour lui redonner espoir et l'amener à croire à nouveau en l'avenir. Ca fait comme une grande responsabilité. Mais je crois que je suis prête à l'accepter, de toute façon.