La vie n'est pas aussi simple que je le pensais

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Petit résumé de là où j'en suis...

17 mars 2007 à 17h30

Bonjour cher journal

Me voilà enfin, depuis le temps que j'attendais de te rencontrer ! connectée depuis peu sur internet, voilà qu'enfin, aujourd'hui, je peux te parler. Cela fait déjà longtemps que je t'envisage et aujourd'hui, nous voilà réunis... enfin !

Je t'attendais parce que j'ai besoin de parler à quelqu'un. De moi, de ma vie, de ce que je ressens, de toutes ces questions que je me pose et qui me torturent l'esprit depuis pas mal de temps déjà.

Petit résumé. J'ai 30 ans. Je suis une "fille de bonne famille" comme on dit. Extrêmement timide lorsque j'étais enfant, je me suis soignée avec le temps mais je suis restée malgré tout quelqu'un de très réservé. Je me suis forgée une carapace et une panoplie de masques pour me protéger. Mais tu vois, cher journal, à la longue toute cette artillerie pèse lourd.

Mariée depuis bientôt 7 ans avec mon premier grand amour que j'ai connu il y a 12 ans déjà, une belle maison, un bon travail. Que demander de plus à la vie. Un enfant. Nous avons voulu avoir un enfant ensemble. Cet enfant, j'ai mis presque 5 ans à le concevoir. A l'heure où je te parle, il grandit et se construit de jour en jour dans mon ventre...
Pendant presque 5 ans, je me suis battue avec la médecine et avec moi-même. J'ai dû être forte pour ne pas craquer. Personne d'autre que mon mari et moi n'étions au courant, nous ne voulions pas que les autres sachent. Pas envie que l'on nous plaigne, que l'on nous regarde comme des bêtes curieuses. Le problème vient de moi. Ma machine est très capricieuse, elle ne fait pas ce que l'on attend d'elle. J'en ai vu des médecins, des infirmières, des hopitaux, des aiguilles, des échographies, des tests sanguins, des sourires forcés...

Des départs...

24 mars 2007 à 15h18

Oui, on n'en sort pas la même de tout ce que j'ai vécu. Pendant près de 5 ans, accumuler les traitements en tout genre, voir plusieurs médecins et essuyer tant de déceptions. Tant d'espoirs balayés d'un coup par un "désolé madame, c'est négatif". On se raccroche à ce que l'on peut pour garder l'espoir.

Il y a environ 4 ans, j'ai perdu mon grand-père (cancer foudroyant). Je voulais tellement qu'il connaisse la joie d'être arrière-grand-père pou la toute première fois ! J'avais déjà commencé les visites chez le gyné et commencé un traitement pour régulariser mes cycles... mais la grande faucheuse est passée avant et nous l'a enlevé deux mois à peine après qu'il ait commencé à se sentir mal. J'en ai beaucoup souffert. D'autant plus que c'était pour moi, depuis bien longtemps, le décès d'une personne très proche. Mon voisin depuis ma naissance. Le pilier de la famille. Devant son cerceuil, je lui ai fait la promesse que ma grand-mère serait arrière-grand-mère très vite...

... il ne faut jamais faire de telles promesses, car quand le destin en décide autrement, ça fait mal, très mal.
Ma grand-mère, ma bonne-maman, elle est partie un an et demi après. Elle souffrait d'Alzeihmer, elle déprimait après le départ de bon-papa. Elle est partie sans prévenir dans son sommeil...

Il me restait une grand-mère, ma nènène. Plus âgée, très malade. Elle, elle avait la maladie de Parkinson et d'autres maux encore. Elle s'affaiblissait au fur et à mesure mais a gardé jusqu'au bout sa petite pointe d'humour canaille qui nous faisait toujours rire. Mais un jour son corps était trop fatigué pour continuer, elle est partie pour le grand voyage.

Plus de grands-parents à qui annoncer une bonne nouvelle. Fait chier la vie quand elle ne fait pas ce qu'on attend d'elle

Des épreuves...

24 mars 2007 à 15h27

Des départs de proches qui font l'effet d'un vide, d'un acte manqué. Des départs brutaux de personnes que l'on connaît, qui avaient tout pour être heureux, qui ne demandaient qu'à vivre. Des gens biens. Comme ce collègue partis au bout de quelques mois, après que l'on ait diagnostiqué une maladie du sang, un genre de leucémie. Un gars qui avait le coeur sur la main, une famille, une toute nouvelle maison. Beaucoup d'humour. Il s'est battu comme un fou pour guérir, il avait un moral d'acier qui en épattait plus d'un... mais la maladie n'a pas voulu le laisser gagner et l'a emporté. Je crois qu'il n'avait pas encore 40 ans !

Cet autre collègue en fin de carrière. Encore quelques mois et il partait en retraite bien méritée. Une vie bien remplie. Toujours amoureux de sa femme, il envisageait sa retraite et ses passe-temps avec un certain plaisir. Et puis on lui trouve un cancer à l'estomac, inopérable. Il suit une chimio mais ses chances sont très minces. Et pourtant il passe son temps à réconforter les gens qui s'inquiétent pour lui. Encore un sacré courageux ! j'espère de tout coeur qu'il gagnera son combat car il le mérite vraiment.

Tout cela me fait dire que la vie est trop courte. Qu'il faut en profiter tant qu'on a l'occasion. Toujours à regarder ces obligations : le travail, le travail, le travail... oui mais et le reste ? Vivre !

Lorsque je vois tout ce quoi je suis passée, lorsque je vois tous ces gens qui ne demandaient rien d'autre qu'à vivre et qui sont fauchés par la mort ou la maladie ! Je regarde en arrière et je me dis "et moi ? quelle a été ma vie ? en ai-je profité ? quels sont mes meilleurs souvenirs ? quels seraient mes regrets si demain je devais mourir ?"

et c'est justement là que ça coince...

c'est justement là que ça coince...

24 mars 2007 à 15h34

J'ai l'impression d'avoir vécu pour les autres. Faire en sorte de ne décevoir personne, au sacrifice de mes envies, de mes rêves.

Ne pas décevoir mes parents et rester la jeune fille sage (qui se permet un petit écart de temps en temps mais tellement anodin !), étudier, réussir, ne pas trop guindailler. Lorsque j'étais en kot, je suis peut-être sortie... 3 fois sur 2 ans ? peur de les décevoir, de me faire prendre...

Ne pas décevoir mon fiancé, devenu mon mari. Rester la petite fiancée et épouse modèle, conciliante, qui accepte tout (trop !) sans broncher. Le suivre où il va, laisser tomber des choses qui me tiennent à coeur parce que ça ne lui plait pas à lui. Rentrer toujours bien à l'heure du boulot ou d'une compétition. Rester à la maison.

Ne pas décevoir les copains copines, la famille, la belle-famille.

Résultat ? aujourd'hui je me sens frustrée. J'ai l'impression d'avoir vécu entre parenthèse et jamais pour moi, ne fut-ce qu'un peu !

Ma grosse remise en question...

24 mars 2007 à 15h51

c'est concernant les liens qui m'unissent à mon mari. Il est très gentil... mais aujourd'hui je me rends compte qu'il est agressif, égoïste et très possessif avec quelques tendances asociales. C'est un râleur né, un rabat-joie. Sans même que je m'en rende compte, il s'est octroyé des droits sur moi.

Il a le droit de boire un verre avec ses collègues après le boulot. Moi pas, sinon j'ai la gueule. La première fois que ça m'est arrivé (pour mon anniv'), je suis rentrée 1 heure plus tard que d'habitude. ça lui a déplu, alors pour "noyer sa déception" il a bu un verre. Et quand il a bu un verre, il est très chiant et c'est impossible de discuter avec lui. Il a toujours raison et je n'ai qu'à me laisser dire.

Lorsqu'il joue en compétition et qu'il rentre 3 ou 4 heures après la fin du match avec un bon verre dans le nez, je ne lui dis rien. Mais si moi je décide d'aller faire un tour avec des copines (alors qu'il n'est pas à la maison) et si je ne suis pas rentrée pour 20h00 (un samedi!!), alors il me fait une crise.

Lorsque je lui ai parlé de me remettre au dessin (une de mes passions depuis toute petite), il m'a dit "pourquoi t'y remettre maintenant et faire des frais inutiles (dieu que ça coûte cher un crayon et une gomme !!) alors que quand le petit sera là, tu n'auras plus le temps"

Lorsque j'achète un bouquin (chose qui n'arrive pas si fréquemment que ça), ça le fait chier. Mon rêve à moi ? Une belle grande bibliothèque pleine de livres en tout genre. Lui déteste lire, et ne comprend pas l'utilité d'en avoir plusieurs tant que ceux qu'on a là ne sont pas déjà lus...

Lorsque je proposais (depuis quelques temps j'ai arrêté) un p'tit week-end en amoureux à paris, à Londres ou même ailleurs sur le territoire belge pourquoi pas, la réponse a toujours été non. Le chien. Qui va garder le chien ? C'est vrai qu'un labrador aussi gentil que le nôtre (une boule d'amour et de poils surtout) c'est très difficile de s'en occuper. Des vacances ? Idem. Pour une petite excursion d'un jour, il faut vraiment que je le motive et le pousse au cul comme c'est pas possible. Et encore, il n'aime pas conduire trop loin et dans des directions qu'il ne connaît pas.

... et tout ça, l'air de rien, ça commence sérieusement à me fatiguer. Et à m'effrayer aussi. Tout le temps que nous sommes ensemble (bientôt 13 ans), nous sommes partis 1 fois en Espagne et deux fois en week-end à la mer, avant que nous ayions le chien bien sûr. Depuis il y a toujours une bonne raison pour ne pas le faire. Je ne suis pas exigeante, je ne demande pas 15 jours à Tahiti. Tout ce que je veux c'est voir du pays, voir du monde, sortir de nos 4 murs. Mais pour lui, ça se résume à sa famille. Une petite sortie à la mer, juste nous deux ? L'occasion est trop belle pour emmener sa mère avec nous. Je l'aime bien, mais je voudrais tant vivre une vie de couple.

Alors il dit que j'ai changé. Que je ne l'aime plus comme avant. Oui c'est vrai. J'ai changé. J'ai pris du recul, j'ai ouvert les yeux. Il dit qu'il m'aime et qu'il a besoin de moi, mais alors pourquoi je ne ressens plus rien ou si peu de choses. J'ai l'impression de plus en plus de vivre avec un collocataire. La routine a eu raison de notre amour. Au début, il était beaucoup plus amoureux. Mariés depuis bientôt 7 ans, j'ai l'impression que nous formons un couple mariés depuis 30 ans passés.

Je rêve d'une autre vie...

Suis-je trop idéaliste ?

24 mars 2007 à 16h09

Suis-je trop idéaliste ?

Pour moi l'amour, c'est partager. Savoir et surtout VOULOIR donner. Avoir envie de donner à l'autre. Et accepter de recevoir bien entendu. C'est si bon de recevoir lorsque l'amour est réciproque.

Aimer l'autre, c'est l'encourager, le "porter", l'aider à évoluer. Mais ne pas l'étouffer, le laisser vivre. Pas le renfermer. C'est penser à son bonheur en premier. C'est être à ses côtés pour le meilleur et pour le pire aussi. Etre là pour le soutenir, être ces bras protecteurs, cette épaule compatissante, cette oreille attentive et ces paroles qui apaisent. C'est la personne auprès de qui on se sent bien partout, auprès de qui on a envie d'être, que l'on a hâte de retrouver après une journée de travail. A qui on aime tout raconter. Il doit être un copain, un vrai ami et un amant bien sûr.

Il dit qu'il m'aime. Moi je l'ai aimé de tout mon coeur, vraiment. J'ai toujours beaucoup pensé à lui dans ce que je faisais. Toujours demander son avis avant d'entreprendre ou d'organiser quelque chose. J'ai toujours été la première à chercher des câlins, à multiplier les gestes d'amour et de tendresse. A lui laisser un petit mot avant de partir le matin, un petit mot lui disant "bisous, je t'aime" ou quelque chose dans le genre. Toujours le petit bisou lorsque je me lève avant lui. Toujours été là pour le prendre dans mes bras quand il avait le coeur lourd.

Mais lui ? Toujours un peu plus froid, plus distant. Sauf avec un verre dans le nez bien sûr. Les câlins ? pas toujours le temps, la télé d'abord, le chien d'abord. Moi je suis sa femme et j'ai droit à des câlins sous la couette. De préférence le week-end parce le lendemain on ne travaille pas...

J'aurais voulu être aimée follement. Des cadeaux c'est bien joli mais ça ne remplace pas les gestes, les mots, les attitudes. Je ne suis pas matérialiste.

Aimer, c'est être vivant ! Ne rien ressentir, c'est perdre son temps !

Tellement envie d'un "à venir"

31 mars 2007 à 17h26

Je me sens comme au milieu d'un carrefour, là où deux chemins différents se croisent. L'un est la continuité de ma vie actuelle : routine, train-train quotidien, ennui, amour usé, banalité, mélancolie. L'autre route m'attire comme un phare, je ne pense qu'à elle : bonheur, amour fou et partagé, passions communes, joie au quotidien, dialogue, une vie pleine de surprises...

Si vous deviez choisir entre une vie banale et torturée, étouffée, et un vie heureuse, épanouissante, riche en émotions et en bonheur, laquelle choisiriez-vous ? J'ai en moi tellement de rêves à accomplir, tellement d'envies à assouvir, de vides à remplir, tellement envie d'un "à venir" !

J'ai d'abord une mission importante : le bébé. Ce petit bébé qui grandit en moi, je dois continuer à le porter, à le construire, lui donner naissance. Pendant ces quelques mois où je serai à la maison, je crois que j'y verrai plus clair. Je devrai faire un choix. Inévitable. Continuer ma vie, essayer de l'améliorer pour un mieux... ou me jeter à l'eau et changer. Recommencer tout en mieux, mais ailleurs et plus avec mon mari...

Une âme soeur

31 mars 2007 à 17h47

Il n'est pas vraiment un mauvais mari. Il n'est pas bien méchant. Mais aujourd'hui je le vois différemment, avec d'autres yeux. Comme si le voile du charme était tombé ou s'était effiloché.

Que faisons-nous ensemble ? on s'est rencontrés alors que nous étions jeunes. Pas mal de choses en commun... mais avec le temps nous avons changé.

Lui devient de plus en plus casanier. Il préfère bricoler à la maison, faire en sorte que notre nid soit douillet et confortable. C'est une bonne chose bien sûr. Les seules sorties que nous faisons se font principalement dans sa famille ou en compagnie de sa famille. De temps en temps un petit resto ou un petit cinoche à deux, mais ça s'arrête là. Pas très romantique. Moins amoureux qu'avant. J'aimais bien ça moi, quand il m'embrassait dans le cou, quand on se faisait des câlins en pleine journée juste par envie. Maintenant, ces câlins me sont principalement réservés lorsque nous allons nous coucher. Et je devrais m'allumer en éclair... c'est pas comme ça que ça marche. Je ne demande pas qu'il soit, pour le citer lorsque je m'en plains, "toujours collé à mon cul". Je demande à ressentir cet amour qu'il dit avoir pour moi, c'est tout. Cela fait déjà pas mal de temps que je ne sens plus cette sorte d'aura me réchauffer. Je lui ai envoyé des signaux, il a refusé de les voir, il les a pris à la légère. A présent je crois (pour l'instant c'est mon sentiment en tout cas) que c'est trop tard. J'ai beaucoup donné, à présent je suis fatiguée...

Moi j'aurais voulu un homme romantique, qui me montre son amour au quotidien et qui ne m'envoie pas ballader lorsque je veux lui montrer le mien. Qui accepte l'amour que je veux lui offrir.
Lorsque je vois des couples plus âgés se tenir encore par la main, s'embrasser dans le cou, se dire des mots d'amour et se parler avec tendresse, complicité et respect... c'est ça mon rêve ! C'est ça que j'aimerais. Je crois que c'est possible de s'aimer de plus en plus chaque jour. Mais pour ça, il faut trouver la bonne personne. Son âme soeur. Quelqu'un avec qui on a envie de tout partager, absolument tout. Avec qui on a envie de tout faire. Même simplement s'ennuyer. S'ennuyer ensemble, lorsque l'on s'aime, ce n'est pas s'ennuyer. C'est être ensemble, et cela peut être agréable.
Mon âme soeur, je croyais l'avoir épousée, mais je me suis trompée. Je l'ai rencontrée par hasard il y a quelques mois. Il m'a fallu du temps pour l'admettre mais oui, c'est lui l'homme qui pourrait me donner tout ce bonheur. Avec lui, je me sens belle, je me sens femme comme jamais auparavant. Je sens que j'existe ! je ne me sens pas ridicule. Avec lui je me sens forte, j'ai l'impression que rien n'est impossible, que rien ne peut me faire peur. Son amour me porte, il me donne des ailes. C'est ça l'amour ?s'agit-il d'un simple rêve, d'un pur fantasme ? je ne crois pas, ce ne serait pas si fort à chaque fois que je suis avec lui. Je ne sais pas. Je ne sais plus où j'en suis...

Pas à ma place

9 avril 2007 à 15h24

De plus en plus, je ne me sens pas à ma place dans cette vie. L'envie de changer de vie, de façon assez radicale, me fait envie.
Assez de cette vie que je mène, du petit train-train quotidien et de cette putain de routine. Je m'ennuie. Je trouve la vie sans goût, sans attrait. les week-ends sont une chance pour se reposer et pour faire des choses que l'on n'a pas le temps de faire en semaine, certes. Mais ils me semblent de plus en plus pénibles. Parce que je ne le vois pas. Parce que nous sommes loin l'un de l'autre. Il me manque de plus en plus. Mon âme soeur. Celui avec qui je peux être moi-même. Celui qui m'a appris tellement sur la vie, sur moi-même. Qui a participé à la métamorphose de la chenille, du cocon en un papillon qui n'a qu'une envie : déployer ses ailes et se laisser porter par des vents chauds, d'aller voir un peu plus loin si le soleil et toujours aussi brillant. J'ai toujours en moi cette peur de me brûler les ailes bien sûr... mais ce serait comme réaliser un rêve, comme réaliser ce que mon destin me dicte.

Un jour, j'en suis presque sûre, nous serons réunis. Parce que au plus profond de moi, je sais que ce n'est pas possible autrement.
Nous aurions pu nous rencontrer et tomber amoureux des mois, des années avant que je tombe enceinte, et peut-être tout aurait été autrement. Mais la vie se fiche bien de nos choix, elle vient les bouleverser subitement. Qui sait, peut-être que cela n'aurait pas accroché si nous nous étions rencontrés plus tôt. Ce n'était peut-être pas le bon moment...

Lettre à mon meilleur ami...

11 avril 2007 à 21h04

Te parler de cet enfant qui grandit en moi… c'est ce que tu m'as demandé dans un de tes derniers mails.

Tu étais là lorsque je l'ai su. Alors que je n'osais plus y croire, que quelque chose en moi me disait que j'allais tomber à genoux sous le poids d'un nouvel échec… Je t'avais demandé de m'accorder une demi-journée de ton temps pour "me tenir la main", parce que j'avais peur des dégâts qu'une mauvaise nouvelle de plus aurait eu sur moi. Tu étais la seule personne avec qui j'avais envie d'être pour attendre la nouvelle. Parce que je savais que toi mieux que personne me comprenais, parce que je savais que tu étais le seul qui pourrait m'aider à me relever. Parce que je savais qu'avec toi à mes côtés, la douleur m'aurait semblé moins pénible.

Et puis il y a eu ce coup de fil auquel je ne m'attendais pas, car c'est moi qui aurait dû appeller, pas eux. Félicitations madame, vous êtes enceinte. Tu as vu mon regard planer, mes yeux se mouiller, mon visage hésiter entre les rires et les pleurs. Impression de me retrouver catapultée au bout d'un long et pénible chemin. Comme si une porte restée close pendant longtemps s'était ouverte tout d'un coup devant moi. Quelle sensation de vertige lorsque j'ai appris que la vie avait daigné prendre en moi ! Que la Vie avait bien voulu m'accorder sa confiance et me donner la chance de porter une vie, Sa vie. C'est un peu comme si, quelque part, un conseil s'était réuni autour de mon dossier et, après délibération, m'avait déclaré apte à être mère. Comme si ce test qui s'est avéré positif était le cachet "approuvé" apposé sur une attestation qui me donnait ce droit…

Savoir que la vie a pris en moi et pourtant ne pas le réaliser. Il aura fallu attendre la première échographie, celle où j'ai vu un petit bourgeon d'homme se dessiner sur l'écran, pour réaliser que ce n'était pas juste une illusion.

Ses premiers mouvements… est-ce bien lui que je sens là ? En douter et pourtant en avoir la certitude. Alors te voilà. Salut toi. On va vivre ensemble, très proches, toi dans moi, pendant quelques mois. J'espère que tu es confortablement installé là-dedans. Accroche-toi mon petit, nous allons faire un sacré bout de chemin tous les deux.

Les premiers clichés de sa frimousse, de son apparence humaine. Ce n'est plus un petit bout de vie, c'est une petite personne à présent. Le voir bouger sur l'écran et sentir en même temps ses mouvements bomber mon ventre sous la sonde échographique, entendre le rythme de son coeur et les remous du liquide amniotique à chaque fois qu'il bouge. L'échographie morphologique, je crois que je ne l'oublierai jamais. Et à chaque nouvelle échographie cette impression de faire connaissance avec lui, de me rapprocher de lui. Ses petits pieds qui tambourinent mon ventre, le frottement de ses jambes et de ses bras et moi qui le cherche d'une carresse, ce sourire qui me vient aux lèvres à chaque fois. D'une certaine façon nous communiquons déjà lui et moi, c'est magique.

Comme t'expliquer ce sentiment… cela me semble encore si irréel aujourd'hui et pourtant à la vue de mon ventre qui s'arrondit et qui commence à peser, à me gêner dans mes mouvements, lorsque je le sens bouger en moi, je sais qu'il est là, qu'il grandit et qu'un jour prochain je le tiendrai dans mes bras. Ce jour-là, je sais que les larmes couleront sur mes joues. Des larmes de joie. La joie d'y être arrivée, la joie d'avoir eu la chance de le porter. Il sera le plus beau cadeau que j'aie jamais reçu et il restera certainement mon meilleur souvenir. Je ne le connais encore que très peu, on va devoir s'apprivoiser lorsqu'il aura mis le nez dehors… mais je sais que je l'aime déjà beaucoup.

C'est plus fort que moi, il n'est pas encore là et pourtant je me sens déjà très protectrice à son égard, très "mère louve" lorsque j'ai l'impression que quelqu'un pourrait vouloir essayer de prendre ma place, essayer de lui faire prendre une route toute tracée dont il n'aura peut-être pas envie. Lorsque j'entends ma belle-mère dire qu'elle rêve de lui, qu'elle l'attend avec impatience, qu'elle a hâte de voir "son petit garçon". Je ne dis rien mais en dedans de moi je sors les griffes, je montre les crocs. Instinct maternel, instinct protecteur, instinct animal…

Plus fort que moi aussi ce besoin de fuir ou de faire taire toutes ces personnes qui m'assomment de leurs conseils, de leurs clichés, d'arguments négatifs, de mises en garde, ces personnes qui me brisent mes rêves et mes espoirs en quelques mots. Ces gens-là je préfère ne pas les écouter ni même les entendre. Je veux encore rester dans ma bulle, bien au chaud. Je suis optimiste de nature et je ne peux pas me résoudre à voir l'avenir noirci par l'arrivée d'un enfant...

Le combat du coeur contre la raison...

16 avril 2007 à 10h01

Partir ou rester ?

Petit bonheur étouffé ou grand bonheur à pleins poumons ?

C'est le combat du coeur contre la raison.

Le soleil contre le mur.

Lequel va gagner ?

Le mur est logiquement plus solide, mais le soleil a une arme redoutable : la chaleur. De jour en jour cette chaleur grandit, s'amplifie... pour l'instant elle a déjà réussi à fragiliser ce mur, il s'effrite. Il est toujours là, debout, bien droit... mais il a pris un coup. Coup de vieux. Coup de chaud. Coup dur ?

Si le soleil gagne, le mur tombera pour laisser place à sa lumière éblouissante, à sa chaleur si agréable, à l'horizon. Un horizon sur lequel il pourra se coucher paisiblement dans des draps de soie rouge et or.

Si le mur gagne, il cachera le soleil. L'horizon sera bien gris et le soleil n'aura plus que les nuages et la pluie pour se cacher et étouffer sa chaleur...

C'était il y a un peu moins de 5 ans...

16 avril 2007 à 11h02

Tout a commencé il y a un peu moins de 5 ans. Je décide d'arrêter la pilule pour faire un enfant. Très motivée, j'achète des magasines qui parlent de grossesse pour savoir à quoi je dois m'attendre. Je ne change rien à nos habitudes car je suis quelqu'un de très câlin, mais c'est vrai que je veille à faire en sorte que nous ayions des rapports aux moments plus favorables. Hélas les mois passent avec à chaque fois l'apparition de mes règles, preuve irréfutable que cela n'a pas marché.

Après 3 ou 4 cycles relativement normaux, je me rends compte que j'ai du retard... de plus en plus de retard... 1er test de grossesse, le coeur battant... mais il s'avère négatif. Comme il reste une probabilité pour que le test ne soit pas bon, on en fait un deuxième... toujours négatif. Et les jours de retard qui s'accumulent. Puis "les rouges" reviennent. Cycle suivant, même topo. Rendez-vous avec le gynécologue : il m'annonce que j'ai des ovaires paresseux, "polykystiques" est le terme exact. Ce qui veut dire que mes cycles sont très irréguliers et que les chances que je tombe enceinte naturellement sont très minces. Une forme de stérilité.

Premiers cachets à prendre pour régulariser mes cycles. Puis premiers cachets pour stimuler l'ovulation. Ce traitement provoque des troubles visuels pas très agréables, heureusement uniquement le soir après la prise. Impression de vertiges ou de mouvements ralentis, voire vision dédoublée, surtout lorsqu'il fait plus sombre. Je perds assez bien mes cheveux aussi. Probablement à cause de ces médocs, des changements hormonaux et peut-être un peu aussi suite à choc du décès de mon grand-père... ?

Ces traitements ne marchent pas. Au bout de quelques mois le résultats est toujours le même : nul de chez nul.

Le gyné décide alors de passer aux piqures. Une injection tous les deux jours et contrôle échographique deux fois par semaine. Pas grand-chose qui bouge. Puis viennent les examens assez gênants puisqu'ils consistent en une visite échographique avec prélèvement 2 heures maxi après un rapport. Ce uniquement aux environs du 14e jour, sensé être le jour où je suis fécondable. Le prélèvement permet d'en savoir plus sur la mobilité des "têtards" et la qualité de ma "glaire cervicale". Pas terrible apparemment. Les tests réalisés chez mon mari ne révèlent aucun soucis. Par contre de mon côté c'est vraiment pas terrible.

Après plusieurs essais et plusieurs échecs, je décide de faire un break, je suis épuisée...

Première FIV...

16 avril 2007 à 11h12

Après un break de quelques mois, je décide de prendre contact avec ZE spécialiste de la région. Je prends rendez-vous et lui explique mon cas. Il me confirme le diagnostic de mon gyné, à savoir que mes ovaires sont bel et bien paresseux. Mais il m'affirme que rien n'est impossible, mon cas n'est pas désespéré. Il connaît bien mon gyné, il va reprendre le dossier et nous allons travailler ensemble pendant près d'un an...

C'est reparti pour les injections, quotidiennes cette fois et je reçois un kit pour les faire moi-même. Quelle horreur, moi qui déteste les aiguilles je suis servie. Au début c'est mon mari qui me les fait, un jour dans une fesse un jour dans l'autre. Cela m'évite de voir la seringue. Mais bien vite j'apprends à les faire moi-même... dur dur ! Les contrôles échographiques se font au centre PMA de l'hopital. N'ayant pas de permis de conduire, je m'amuse avec le train et le bus. Cela se passe le matin, relativement tôt heureusement. Après je reprends le bus, je reprends le train et je file au boulot. J'ai mis mon chef au courant bien sûr, car j'arrive vers 10h voire 11h au boulot. Il n'a rien contre, il m'encourage même. Tant que j'assure dans mon travail, il n'y voit aucun inconvénient.
Lorsque le résultat est encourageant, une infirmière doit me faire une injection pour provoquer l'ovulation et ensuite... à nous de jouer. Mais cela s'avère toujours négatif.

Après quelques essais et échecs successifs, on se rend compte que je suis en "surproduction". Il est grand temps d'arrêter. Le doc de l'équipe PMA qui me reçoit ce jour-là me dit que c'est le bon moment pour faire une ponction en vue d'une FIV (fécondation in vitro). Je dois me décider rapidement. OK, on y va, on se lance dans l'aventure.

La ponction a lieu quelques jours après à l'hosto. Mon mari reçoit son petit pot à remplir. C'est gênant mais il faut bien passer par là, nous n'avons pas d'autre choix. Puis on vient me chercher. Je m'installe sur la table, vêtue d'une de ces magnifiques robes de chambre d'hopital avec les ficelles dans le dos. Le spécialiste vient à mon chevet, me rassure. On rigole bien avec lui, l'infirmière et l'anesthésiste. J'aime bien ça, rire pour dédramatiser. Puis on me met un masque à oxygène et me voilà partie loin de là pendant quelques temps, je n'ai pas regardé combien de temps ça a duré. L'opération terminée, on me place dans une chambre pour que je puisse me réveiller en douceur. J'ai mal. J'ai très mal. Mon ventre était gonflé à l'arrivée du fait que mes ovaires étaient énormes. Je ressors de là presque pliée en deux de douleurs. Je saigne. Mais la récolte a été bonne, c'est assez prometteur.

La première implantation se fait quelques jours plus tard. Je suis toujours très courbattue par la douleur, impossible d'aller travailler j'ai pris une semaine de congé.
La veille de l'implantation. Je suis pleine d'espoirs et de questions. C'est la fête dans notre village. Mon mari me dit qu'il aimerait bien aller boire un verre avec les potes pour fêter le dernier jour de la kermesse. C'est l'enterrement de la kermesse comme on dit. En épouse conciliante que j'ai toujours été, je lui dis qu'il n'y a pas de problème mais je lui demande de ne pas trop boire car demain est un grand jour et j'ai besoin de sa présence. Il me dit de ne pas m'inquiéter, il ne rentrera pas tard... C'est à 5 heures du matin qu'il est rentré, complètement saoûl, l'haleine chargée de bière et de péquet... une horreur. Je n'ai quasi pas fermé l'oeil de la nuit tellement je me tracassais de ne pas le voir rentrer, et là c'est clair, je ne saurais plus dormir mais soit, j'essaye de me calmer. A peine le temps de m'assoupir, il se relève en précipitation pour tout vomir dans le couloir. Les vapeurs qui en ressortent sont abominables, ça pue dans toute la maison. Je suis folle de colère, je pleure de rage. Une fois de plus je me retrouve seule, il n'est pas là quand j'ai besoin de lui. Il parvient à dormir un peu avant qu'on ne parte car on a rendez-vous à 11h30... partir jusque l'hosto, à trente bornes de chez nous, en courant le risque de nous faire arrêter par les flics tellement il n'a pas encore déssaoûlé. Si un flic devait demander de baisser la vitre, il serait directement anesthésié par les vapeurs d'alcool.

On arrive à l'hosto. Il s'apprête à sortir de la voiture, je le lui interdis fermement. Hors de question qu'il m'accompagne dans son état, les yeux injectés de sang, la bouche pâteuse et l'haleine à décaper un meuble. J'y vais donc seule, les yeux rougis par mes larmes de colère que je m'efforce de ravaler tant bien que mal. Seule dans cette salle d'attente que je connais par coeur, dans laquelle je suis toujours seule vu qu'il a toujours refusé de m'accompagner et vu qu'aujourd'hui, je n'aurais pas supporté sa présence à mes côtés. Je vois ces couples dans la même situation, se tenant la main, se faisant des sourires pour s'encourager, discuter tout bas certainement pour se rassurer. Et moi je suis là, seule avec moi-même...
La première implantation a donc lieu. Retour à la maison. Il se confond en excuses, il ne le fera plus c'est promis, il a été con. Ouais. Il me faut du temps mais j'arrive à lui pardonner.
Les jours qui suivent, je suis au repos. Ne pas porter de charges, ne pas faire trop d'efforts. Pas facile mais je m'y efforce.

Hélas, quelques jours plus tard, mes règles reviennent... première FIV qui échoue et les chaudes larmes que je cache (je le constate au boulot) me font une grosse boule dans la gorge. J'ai appris à porter un masque pour faire croire que tout va bien, mais en-dessous mon visage est défait, très triste....

Deuxième FIV... encore un échec

16 avril 2007 à 11h49

A nouveau seule dans la salle d'attente, et je pars travailler après. Mais c'est le même topo, mes règles reviennent et mes espoirs s'envolent, ça fait toujours aussi mal...

Ces deux échecs consécutifs sont des coups de poignards dans mon ventre. Je décide de faire un nouveau break.

Dans la famille et la belle-famille, il y a des naissances. C'est réjouissant, je n'éprouve aucun jalousie mais c'est vrai que je les envie un peu. Et puis il y a toujours les mêmes questions qui reviennent "Et vous, c'est pour quand ??" et toujours la même réponse que l'on fait en se forçant à sourire, sur le ton de la blague " on a encore le temps" ou "on en est encore aux premières pages du manuel sur la conception" ou une autre connerie dans le genre pour amuser la galerie.

Peu de temps après cet échec, ma grand-mère paternelle décède, à peine 1 an est demi après le décès de mon grand-père. Elle avait fait une déprime après le départ de son mari et s'est laissée aller. La maladie d'Alzeihmer en a profité pour s'emparer de plus en plus d'elle, pauvre petite proie facile car rongée par le chagrin. Elle est partie sans crier gare, dans son sommeil. On l'a retrouvée au petit matin, son chapelet autour du cou. L'avait-elle entendue venir, la grande faucheuse toute de noir vêtue ? A-t-elle deviné que son heure était arrivée ? Nous ne le saurons jamais. Mais si vraiment elle a venu son heure venir, alors elle a de quoi inspirer le respect car elle l'a affrontée avec dignité.

Moi qui avais promis à mon grand-père, allongé dans son cerceuil, que je ferai tout pour que bonne-maman devienne très vite arrière-grand-mère... j'ai appris une belle leçon ! On ne fait jamais de telles promesses devant un cerceuil, ça vous suit et ça vous brise, c'est vraiment horrible.

Ce 9 mars-là, ma grand-mère est repartie poussière, ses cendres se sont envolés au gré du vent alors que nous lui faisions nos adieux. Et ce soir-là, alors que j'avais les yeux encore emplis de larmes et que j'étais dans le fauteuil à me morfondre, à essayer de reprendre le dessus, je reçois un coup de fil... on me demande si j'accepte d'être la marraine d'une petite fille à naître le mois suivant ! J'ai accepté la joie au coeur et le reste de la soirée, je l'ai passé à rire et à pleurer en même temps, j'étais vraiment bouleversée. Une vie venait de s'achever et je m'apprêtais à "marrainer" une vie qui allait bientôt arriver...

Grand break, beaucoup de soucis...

16 avril 2007 à 13h44

Grand break effectivement car beaucoup de soucis.

Ma marraine. Celle que j'ai aimé pendant des années, celle que j'ai tant admiré, celle qui était un peu mon modèle, celle en qui nous avions tous une confiance aveugle. Nous découvrons son vrai visage. Une vraie mégère sans coeur, qui prêche les belles paroles alors que derrière elle tout n'est que vice et méchanceté. Pourrie jusqu'à l'os.

Elle avait proposé, après le décès de bon-papa, de venir habiter avec bonne-maman pour ne pas qu'elle reste seule. Nous pensions qu'elle s'occupait bien d'elle. Mais nous nous sommes rendus compte, bien trop tard, qu'elle en a fait voir à notre pauvre bonne-maman. Elle la reniait totalement, l'engueulait à longueur de journée. Si la maltraitance n'était pas physique, elle était psychologique. Et puis, profiter de sa propre mère qui souffre d'Alzeihmer en pompant le fric sur son compte et en s'offrant tout ce qu'elle voulait aux frais de la princesse, c'est ignoble, ça n'a pas de nom !

Cette maison que mon grand-père avait construit de ses mains, elle l'a laissée à l'abandon. Elle nous empêchait habilement de rentrer à l'intérieur et faisant en sorte de tenir la conversation dans la cuisine...

mon mari et moi étions tentés par l'achat de cette maison. Plus spacieuse, plus confortable, plus de terrain. Elle a été la première à nous encourager lorsque nous avions des doutes. On s'est lancés dans l'aventure. Et puis, au moment de déménager ses affaires, silence radio total. Plus de signe de vie. Elle a tout laissé en plan et c'est là que nous avons réalisé l'ampleur des dégâts. L'ampleur de son bordélisme et de son machiavélisme. L'ampleur de sa méchanceté.

Quand tout allait encore bien entre nous, elle m'avait dit qu'elle voulait me léguer de l'argent de son vivant, de façon à ce que je puisse rénover la maison selon mes envies. Sachant qu'elle n'avait pas énormément de moyens, j'ai refusé son offre. Elle a voulu payer la cuisine équipée, mais j'ai également refusé. Bien m'en a pris, car si j'avais du compter sur son "bon coeur", nous aurions bien été dans la merde si je puis me permettre l'expression !

Bref, après l'achat de la maison, la rénovation et l'emménagement... je pense à recommencer les hostilités. A reprendre le taureau par les cornes et "reprendre le dossier bébé".

Nouveaux contacts

16 avril 2007 à 14h04

N'ayant plus d'embryons congelés en stock, il faut reprendre tout à zéro. Je reprends contact avec le gyné, on se fixe un nouveau rendez-vous. Le feedback entre le spécialiste et lui n'étaient pas des meilleurs. Il propose de changer de spécialiste et d'hopital. Direction Liège. C'est plus loin. Mais les contôles réguliers pourraient se faire chez lui et non pas là-bas. OK, proposition approuvée, on se lance.

Qui dit nouveau spécialiste dit transfert de dossier et... nouveaux examens complets pour revoir le diagnostic.

Il m'a fallu des mois et des mois de patience pour obtenir un rendez-vous, pour ses examens que nous avions déjà fait quelques fois... je suis au bord de la crise de nerfs car l'organisation est un peu bordélique là-bas.

Pendant ce temps-là, ma cuirasse commence à se craqueler. Un collègue avec qui je peux parler assez librement, un vrai chic type comme on n'en fait pas assez, ce collègue voit bien que quelque chose ne va pas et arrive à me faire parler. Et bon dieu, ça me fait du bien de lui parler un peu de tout ça ! ça me libère, je me sens entendue et comprise. Il m'écoute et me couvre lorsque j'arrive plus tard le matin pour des raisons médicales.

Ensuite, un collègue avec qui nous dînons tous les jours s'absente de plus en plus. Lorsqu'il réapparaît il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il est fortement amaigri, il a le regard sombre et perdu, il est là avec nous mais semble si loin. Probablement des soucis. Moi qui, jusque-là, n'étais pas du genre à me faire des ami(e)s au boulot (car mon mari n'aime pas ça), je me dis que ce ne sont pas mes affaires. Un jour je le croise lors d'une pause café. Je lui demande si ça va car on m'a dit qu'il avait des problèmes de santé. Il me répond vaguement, l'air un peu surpris que je m'intéresse à lui. Puis un jour, pendant midi, il crache le morceau. Sa femme demande le divorce et ça lui coupe l'appétit, il repousse son assiette et son plateau avec dégoût. Sa franchise et l'immense tristesse que je vois dans son regard me font mal. Je passe une drôle d'après-midi, encore sous le choc de ce qu'il vient de me dire avec tant de franchise. J'ai envie de lui tendre la main mais je n'ose pas. Puis un jour, au détour d'une blague que j'envoie à plusieurs collègues dont lui, il me répond avec beaucoup de cynisme. J'ai le cul cloué sur ma chaise. Après hésitation, je lui réponds que s'il a besoin de parler (car j'ai senti que c'est ce dont il avait besoin), juste de quelqu'un à qui se confier, s'il le souhaite je veux bien être là pour lui car je sais mieux que personne que ce n'est pas bon de garder le mal en soi. Cela peut détruire. Je le lui propose en toute amitié. En envoyant le mail je me dis presque "mais enfin, de quoi tu te mêles!" mais c'était plus fort que moi. Comme je lui ai dis il y a quelques temps : j'avais vu dans son regard ce que je voyais dans le mien quand je croisais mon visage dans un miroir... et il a accepté.

Il a commencé à se confier à moi le plus honnêtement du monde. Il m'a livré toute sa colère, toutes ses peines, toutes ses peurs et moi je l'ai écouté, rassuré. Au fil des conversations et des mails, nous sommes devenus d'excellents amis. Je dirais même plus les meilleurs amis du monde. Car confidence pour confidence, je lui ai confié mes soucis à moi. Et voilà comment nous avons fait connaissance. Il a été pour moi certainement le meilleur soutien dans ce combat que j'ai mené. Personne d'autre ne m'a soutenu et écouté comme lui l'a fait, pas même mon mari qui lui, semblait prendre ses distances avec ce projet.

Le temps passe...

16 avril 2007 à 14h18

Le temps passe, mon "projet" en est toujours au même point et... je vois la barre des 30 ans qui va m'arriver en pleine poire ! Ce n'est pas que je me sens devenir vieille, ça non. Mais 30 ans, c'est un cap. On rentre dans le monde des vrais adultes, le monde un peu plus sérieux. Trente ans. Alors que mes copines du même âge ont déjà au moins deux gosses, moi j'en suis toujours au même point. Niveau sentimental... lorsque je regarde derrière moi, ma vie, je la trouve sans éclats, ennuyeuse, banale. Pas de vrais excellents souvenirs. Plus de mauvais que de bons à vrai dire. Je fais avec mais ça me travaille les méninges quand même.

Je reprends les traitements via piqures environ un mois avant mon anniversaire. Mes nouveaux amis (mes collègues) me soutiennent vraiment, ils sont formidables.

Une nouvelle ponction est prévue... pour le lendemain de mon anniversaire ! Le lendemain de mes 30 ans ! ça me fait mal, très mal à l'intérieur. Comme j'aurais voulu le fêter en grandes pompes et que les projets tombent à l'eau, je me dis qu'il est sage d'en parler à mes parents. Je leur en parle le jour de mon anniv'. Mon père, lui qui me demandait souvent ces derniers temps, le sourire aux lèvres et cette petite étincelle malicieuse dans l'oeil, s'il allait bientôt être grand-père. Je l'ai vu s'asseoir, sans rien dire. Dieu comme ça m'a arraché le coeur de leur raconter toute l'histoire ! ils auraient préféré savoir avant, mais je n'arrivais pas à m'y résoudre, je voulais tant leur faire la surprise d'une bonne nouvelle... tu parles ! Je suis rentrée en pleurant toutes les larmes de mon corps, j'ai cherché du réconfort dans les bras de mon homme mais je ne l'ai pas trouvé autant que je l'aurais voulu. Alors j'ai eu un échange de SMS avec mon petit frère, enfermée dans la salle de bain, la musique assez fort pour ne pas que mon mari entende mes sanglots. Car je suis forte. Il me l'a souvent dit. Je m'efforce d'être forte, peut-être, mais je suis si fragile à l'intérieur. Je pens que cela, il n'a jamais pu le comprendre. Les états d'âme, c'est pour les faibles...

Les SMS de mon petit frère m'ont été d'un grand secours, ils m'ont réchauffé l'âme et le coeur comme j'en avais besoin. Et de plus, je savais que mon nouveau meilleur ami était de tout coeur avec moi. Je sentais sa présence à mes côtés et c'était beaucoup.

Deuxième ponction dans la douleur...

16 avril 2007 à 14h43

Arrivée le matin dans cet hosto que je n'aime décidément pas. Toutes les fois où je m'y suis rendue pour des visites et examens en tout genre - toujours accompagné de moi-même, c'est à dire seule puisque monsieur travaille... comme si moi je ne travaillais pas... enfin soit - je le trouvais laid, sale, malodorant, froid...

Arrivée là-bas, je n'arrête pas de déconner, de lâcher des feintes à deux balles pour faire rire l'assemblée, pour détendre l'atmosphère. Je ne suis pas vraiment stressée car je suis déjà passée par là, même si c'était dans un autre endroit. Jusqu'au moment de rentrer dans la salle d'op', je rigole, je vanne, même avec l'infirmier qui va me conduire, allongée dans ce lit d'hopital, jusque la porte de cet endroit dont je me souviendrai longtemps...

Je rentre et je m'installe, mon mari m'accompagne. La salle d'op' est petite, assez sombre. Je me retrouve à demi-nue dans une position peu confortable, juste en dessous des projecteurs. Là, maintenant, c'est moi la star youpie ! On me colle des tuyaux et des patches un peu partout, pour contrôler ma tension, pour m'injecter un sédatif, pour surveiller mon rythme cardiaque. Des écrans et des fils un peu partout, ça fait bip-bip et autour de nous ça discute. Les docteurs, les infirmières, l'anesthésiste. Cette fois je ne suis pas endormie complètement. J'assiste donc, complètement groggy et incapable de prononcer un mot tellement je me sens ramollie, à cette torture qui sera la mienne pendant quelques longues minutes.

Lorsque j'ai mal (il faut voir ces grandes aiguilles qu'ils utilisent pour ponctionner !), j'entends des bips-bips qui se font plus pressants, je ne peux que gémir et de temps en temps un spasme secoue mon pied, ma main. Mon pauvre mari se tient à ma gauche et assiste au spectacle. J'entends les conversations des doc's sur leurs dernières vacances au soleil, etc etc et moi je ne pense qu'à une chose : faites que ça cesse, endormez-moi totalement je ne veux plus rien voir, rien entendre !

Voilà, c'est fini. Je me relève tant bien que mal, comme une droguée, toute tremblante, et je rejoins mon lit d'hopital qui m'attendait devant les portes de la salle. Si je faisais l'andouille avant de rentrer, j'en ressort comme un chien apeuré, la queue entre les jambes.

J'ai très mal, horriblement mal. Plus encore que la première fois. Mon ventre est énorme. Encore une fois mes ovaires étaient en surproduction, aussi gros que des pamplemousses à ce qu'ils m'ont dit. La récolte a été particulièrement fructueuse, je suis la grande gagnante du jour (car nous étions plusieurs dames à faire la file ce matin-là). Tu parles d'une victoire... je l'aurai méritée !

Implantation numéro 3... encore un échec

16 avril 2007 à 15h03

Quelques jours plus tard, implantation de deux embryons frais. J'ai donc une chance supplémentaire, celle que l'un des deux prenne vie.

Hélas, quelques jours plus tard, je me rends à l'évidence : il s'agit d'un nouvel échec. Je souffre à nouveau mais mes amis, ces deux collègues, me réconfortent et me soutiennent. Je me sens soutenue comme jamais. Mon mari lui, n'y croit plus, il veut abandonner mais je sais que quelque part, il ne voulait plus de cette deuxième ponction. Mais je ne baisse pas les bras aussi facilement, je suis une battante, je veux encore y croire.

Comme mon anniv' est passé et qu'ils ont été sensationnels avec moi, je décide de payer un pot après le boulot. Je préviens que je rentrerai une heure plus tard que prévu. Nous voilà donc autour d'un verre, sur une terrasse, à discuter de tout et de rien. De nos problèmes et de conneries. C'est un vrai plaisir d'être là, ensemble, à discuter et à rire. Ils sont un peu mes deux frères d'adoption. Ils sont géniaux.

Je rentre donc une heure plus tard que d'habitude parce que j'ai payé un verre... et je me retrouve face à un mari imbibé d'alcool, qui n'a pas supporté que je paye un verre à mes supporters. A mes amis. Je ne l'avais encore jamais fait auparavant, forcément, je me refusais à m'ouvrir aux autres, à me faire des amis au boulot. Jaloux, possessif et égoïste. Je commence à me rendre compte que c'est grave, si c'est au point de presque craindre de rentrer une heure plus tard. C'est un peu comme s'il était mon père et que moi j'étais sa fille qui a dépassé l'heure de sortie autorisée. L'excuse est toute trouvée, il a bu un verre avec ses collègues à lui (parce que lui en a le droit bien sûr) et avec son frère en attendant mon retour. Cela fait de moi une mauvaise épouse dirait-on. Mais je ne me laisse pas impressionner, je commence tout doucement à me rebeller parce que, au fur et à mesure, je me rends compte qu'au lieu de m'aider à m'épanouir, il m'étouffe, il me renferme sous une cloche en verre...

Août. j'avais proposé à mes deux amis de venir un jour dans ma belle région passer une journée, avec leurs filles et compagne pour l'un des deux, histoire de passer du bon temps ensemble loin du boulot. Parce qu'on s'apprécie beaucoup tous les trois, tout simplement. Super idée. On se fixe un rendez-vous. Nous avons justement la filleule de mon mari à la maison, et on prévoit une journée avec des activités susceptibles de leur plaire. Si mon mari semblait trouver l'idée sympa au départ, le matin même il me fait une crise pas possible. Il n'a pas envie d'y aller, ça le fait chier, il n'en a rien à fouttre de ces gens-là. Je lui demande alors pourquoi il m'a dit jusqu'à ce jour-là qu'il trouvait l'idée sympa ? pourquoi revenir en arrière maintenant ? Il ne voulait pas y aller ? OK, alors qu'il me dépose avec la petite à l'endroit de départ prévu et on s'amusera bien sans lui ! Alors finalement, il accepte de venir mais on passe chercher sa maman comme ça il se sentira moins seul, non mais je vous jure, quel fouttu associal j'ai marié là !

finalement on a passé une très chouette journée, on s'est bien amusés, on a bien rigolé. Il ne s'est pas montré trop désagréable, il a été bluffant de sympathie. En se disant au revoir on s'est promis de se refaire une journée ensemble mais dans leur région à eux.

C'est marrant en fait, en discutant avec eux à présent concernant mes problèmes relationnels avec mon mari, ils me disent ce qu'ils ont vu. Apparemment ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que c'est lui qui avait tout à dire, que je vivais dans son ombre, étouffée...

Deuxième implantation...

16 avril 2007 à 15h23

Début septembre. Deuxième implantation de deux embryons (congelés), mais c'est la quatrième en tout. Il me faut attendre le verdict pendant deux semaines.

Nous voilà arrivés à Liège, en voiture. J'ai pris un jour de circonstance, sous certificat de l'hopital. Je m'apprête à sortir de la voiture. Il ne vient pas avec moi. "Oh , vas-y, moi je n'aime pas les hopitaux, et puis attendre là comme un idiot, tu sais que je n'aime pas ça"... comme si moi j'y allais juste pour le plaisir... j'ai bien essayé d'insister mais monsieur n'a pas voulu bouger. Je lui ai dit que j'aurais aimé qu'il soit là pour être près de moi, combien je trouvais ça important... mais autant parler à un mur d'indifférence. Il n'a pas bougé. Me revoilà donc seule, dans une salle d'attente froide et triste à attendre mon tour comme ces autres femmes, toutes accompagnées par leur mari, compagnon ou par leur mère... De retour dans la voiture je le retrouve à dormir paisiblement derrière le volant, comme s'il n'en avait rien à faire. Je lui ai dit ma déception, qu'à la limite si j'étais venue en taxi ou en train comme d'habitude cela aurait été du pareil au même. Et lui de me répondre "ça y est, tu fais encore ta petite crise ?" et de me demander d'arrêter d'exagérer.

Ravaler mes larmes de tristesse, désillusion... mordre sur ma chique... je suis forte, c'est vrai, je l'avais presque oublié...

Ces deux semaines se révèlent un vrai calvaire. Mon moral est en dents de scie. Je pleure pour un rien, mes émotions débordent par les yeux au premier coup de vent. Je me sens fragile, si fragile. Mon mari ne m'apporte pas assez de réconfort, pas celui dont j'ai vraiment besoin. J'aimerais plus de tendresse, plus d'amour, plus d'écoute. Mais il n' a pas le temps. On travaille demain. Je suis forte...

Le jour du verdict, je le redoute. Un nouvel échec me tuera un peu plus. Je ne puis me résoudre à passer la journée au boulot, je ne serai pas efficace, j'aurai la tête ailleurs. J'ai besoin de changer d'air. De prendre l'air. Prise de sang le matin. Mon mari croit que je vais travailler mais en fait non. Première escale dans une ville que je connais bien, au petit matin. J'y traîne les pieds. Je fais quelques librairies (car j'aime beaucoup lire). Je vais boire un chocolat chaud dans un salon de thé et je m'installe là, près de la fenêtre, et je noircis les pages d'un carnet. Besoin de vomir mes pensées, mes douleurs, mes craintes. Le papier a toujours été pour moi un excellent confident. Ce que je lui dis, il le garde pour lui, il ne le répète pas. Il m'écoute patiemment. J'ai repris cette vieille manie depuis que j'ai recommencé mes visites et mes examens à Liège. Dans le train, dans le bus, sur le quai de la gare. Toujours je grattais et je grattais le papier pour dire ce que j'avais à dire.

L'après-midi, j'avais demandé à mon meilleur ami (ce collègue dont je vous ai parlé il y a quelques pages de cela) de bien vouloir me l'accorder. Parce que je savais que lui mieux que personne serait capable de me faire oublier tout ça l'espace de quelques heures. Parce qu'il était le seul à tout savoir sur moi, à me comprendre aussi bien. Et parce que je savais qu'il était le seul capable à me relever si je devais tomber sous le poids d'un nouvel échec.

Nous avons passé l'après-midi dans un endroit verdoyant et calme. Il m'a beaucoup parlé de sa vie d'avant, de sa vie de maintentant, nous avons parlé de moi juste un peu, nous avons beaucoup ri aussi. Il a toujours su me faire rire. Il a été formidable.

Et puis, un peu avant que je me décide à téléphoner pour savoir si c'était "oui" ou "non", mon GSM sonne. Bizarre, c'est le gyné. C'est moi qui devais téléphoner. Je décroche. Félicitations madame, vous êtes enceinte ! Et là, c'est comme si le monde s'écroulait sous mes pieds ! bienvenue dans la quatrième dimension ! Où suis-je ? est-ce bien réel ? Et si je rappellais pour m'assurer que je n'ai pas rêvé ? il m'a fallu du temps avant de réaliser, avant d'atterir. Mon ami était tout heureux pour moi. Il m'a laissée un peu seule avec moi-même. Je pleurais et je riais en même temps. Waw ! Puis il est revenu à mes côtés parce qu'il avait peur que je fasse un malaise. Je l'ai pris dans mes bras et on s'est serrés très fort l'un contre l'autre. Je l'aurais étouffé tellement j'étais heureuse !

De retour à la maison, j'annonce la bonne nouvelle à mon mari, qui a du mal à y croire, il est très ému. Ce jour-là et les jours qui suivent, je le retrouve un peu plus amoureux et je m'en réjouis. Cette bonne nouvelle est comme un nouveau souffle, comme une nouvelle bouffée d'oxygène... mais c'est comme un soufflé au fromage : après quelques instants le charme retombe...

Une journée ensemble...

21 avril 2007 à 19h37

J'ai annoncé la bonne nouvelle à mon mari, il est heureux et cela me réjouit. Nous gardons le secret bien au chaud quelques semaines encore avant de l'annoncer à nos parents et à la famille proche.

Pour l'annoncer à nos parents, nous les invitons à dîner à la maison un dimanche. Je leur montre des photos des animaux, de ma filleule et parmi ces photos, j'ai glissé la première échographie. Mes parents sont fous de joie lorsqu'ils comprennent qu'ils vont être grand-parents. Je vois mon père sécher discrètement les larmes qui coulent de ses yeux. Il me serre dans ses bras dans l'euphorie du moment. Ma mère pleure et rit en même temps. Ma belle-mère aussi. Puis on l'annonce aux frères et soeur de mon mari, tous très contents pour nous.

Evidemment, les jours qui suivent, je le retrouve saoûl le soir car il fête la bonne nouvelle avec ses collègues, sa famille juste après le boulot. Je comprends qu'il aie envie de fêter l'événement, mais ce n'est pas très amusant pour moi après. Il est si chiant quand il a bu... mais je ne dis rien, il a le droit de vivre après tout. Oui, mais et moi dans tout ça... ?

Fréquemment le samedi, comme il y a matches, mon ami et moi on se fait signe par SMS et on s'appelle. On passe une heure, parfois même deux, à raconter des bêtises, à rire pour un rien. Quand il a le coeur lourd il se confie, je l'écoute et je le rassure.

Un jour. On a voulu passer une journée ensemble parmi les livres, une passion que nous avons en commun. Nous prenons congé ensemble. Je n'en dis rien à la maison, il ne comprendrait pas de toute façon, même si c'était une copine et pas un copain. Le matin, on déjeune puis on écume les librairies. Un vrai régal. Le midi, on se fait un petit resto sympa. L'ambiance est géniale car il est génial. On peut parler de tout librement, il n'y a quasiment aucun tabou entre nous. L'après-midi, on passe chez lui et on fait le point de nos achats. On discute encore beaucoup, on rigole. Il touche mon ventre avec tendresse. On se serre dans nos bras et puis... comment expliquer cette sensation bizarre que quelque chose a changé ? il me serre très fort contre lui et lorsque notre étreinte s'arrête, je le soupçonne de vouloir m'embrasser... cela me trouble. Il semble fuir et s'enferme quelques instants aux petits coins. Puis vient l'heure de me raccompagner à la gare, j'ai un train à prendre. Sur le trajet jusque là, je le trouve très taiseux, l'expression sur son visage a changé. J'essaye de détendre l'atmosphère en lachant quelques vannes pour le faire rire, mais il n' a plus le coeur à rire. Il me dit qu'il regrette de m'avoir trop collé aujourd'hui, qu'il s'est mal comporté. Qu'il va devoir prendre des distances, que ce n'est pas bien. Une boule m'étreint la gorge, les larmes me montent aux yeux. Je crois que je comprends où il veut en venir... mais je ne veux pas le perdre ! il compte tellement pour moi !

Un week-end horrible... il faut qu'on parle

21 avril 2007 à 20h01

Quel horrible week-end j'ai passé ce week-end là ! A me demander comment il allait, à me poser un tas de questions.

Seule à la maison, je lui envoie un SMS marrant en espérant pouvoir détecter son état d'esprit en fonction de sa réponse. Celui que je reçois ne me réjouis guère. Il me téléphone. J'entends à sa voix qu'il est vraiment "down", qu'effectivement quelque chose a changé entre nous. Nous parlons de la veille. Il me dit qu'il a tout foiré. Qu'il a donné un coup de canif dans notre contrat d'amitié. Il m'avoue sa flamme. Il me dit qu'il m'aime et moi, je suis là derrière mon GSM, les larmes aux yeux, à ne pas pouvoir répondre quoi que ce soit. Une part de moi l'avait compris hier avant de m'en aller, mais me l'entendre dire c'est différent. Impossible de pouvoir décricre ce que je ressens. La conversation continue par de longs silences. Il avoue qu'il s'est retenu de m'embrasser hier, qu'il en avait très envie. Que cela fait des mois qu'il est fou amoureux de moi. Qu'il a toujours tout fait pour le cacher mais qu'à présent il n'en peut plus. Il faut que je sache. Il me demande ce que j'en pense. Je ne sais pas. Je tiens à lui tellement fort. Il me dit "j'aurais peut-être dû t'embrasser. Quelle aurait été ta réaction ?"... les yeux mouillés de larmes, la voix nouée je lui dis tout bas "je ne sais pas... peut-être que je me serais évanouie..."

La discussion, régulièrement ponctuée de soupirs et de silences, prend fin au bout d'une bonne heure. Je n'arrive pas à raccrocher. Alors pour m'aider à le faire, il me répète qu'il m'aime, qu'il m'aime, qu'il m'aime... et comme je n'y arrive toujours pas c'est lui qui raccroche.

Le lendemain, je lui écris un long mail dans lequel je lui dis à quel point il compte pour moi, que je ne veux pas le perdre, que ce serait trop dur sans lui. Que peut-être je ne l'aime pas aussi fort que lui etc etc etc je me mens à moi-même en écrivant ce mail mais je pense à son bien. Je ne veux pas lui causer de souffrance. Une femme mariée et enceinte, après tout, il n'a pas besoin de ça dans sa vie...

Puis retour au boulot. Je le crois dans le couloir, il est très distant et me regarde à peine. Cela me déchire le coeur, j'ai presque envie de pleurer tellement ça me fait mal. Si notre relation doit s'arrêter comme ça, je vais avoir très très très dur à le supporter.
Matinée horrible, je travaille sans vraiment travailler. Midi approche, il m'invite à manger à l'extérieur car il faut absolument que nous parlions. J'accepte car oui, ça va pas être possible de passer une semaine comme ça. J'ai peur. J'ai mal au ventre. Limite crise d'angoisse.

Nous partons, direction chez lui. Il veut me faire lire une longue lettre qu'il m'a écrit, mais pour ça il faut que nous soyons seul à seul, personne autour de nous. Besoin de parler librement. A peine rentrés, je l'attrape dans mes bras et on se serre si fort, tellement fort pendant un long moment. Je n'ai plus envie de le lacher. Alors que nous relachons notre étreinte... nos lèvres semblent s'appeller, elles s'effleurent et nous échangeons un timide baiser, tendre et à peine osé. J'en ai des frissons. J'entends son coeur battre si fort, comme s'il allait sortir de sa poitrine. Le mien bat la chamade aussi, je suis troublée, vraiment très troublée.

Puis il me fait asseoir et lire sa longue lettre. Lettre dans laquelle il m'explique tout l'amour qu'il éprouve pour moi mais aussi tout ce qu'il va falloir faire pour tuer cet amour. Prendre des distances. Ne plus de parler, ne plus s'écrire. Non, pas ça ! Ma vue se brouille, je suis à nouveau en train de pleurer de chaudes larmes. Nous nous embrassons à nouveau. Mais il est temps de retourner travailler. A partir de là, rien ne sera plus pareil...

De plus en plus beau...

2 mai 2007 à 21h35

Encore une journée ensemble, juste lui et moi. Et c'est toujours de plus en plus beau, magique, merveilleux, le bonheur à l'état pur. On rit, on discute, on peut aussi se regarder dans les yeux pendant de longues minutes juste comme ça sans rien dire... et c'est si bon !

... si bon mais de plus en plus dur une fois l'heure de se dire "au revoir", "à demain" approche...

c'est tellement pas juste... non, décidément la vie n'est pas aussi simple que je le pensais...

Le compte à rebours a commencé...

5 mai 2007 à 11h38

Le compte à rebours a commencé... si tout va bien, plus que 5 semainse avant que le petit d'homme qui grandit dans mon ventre ne vienne au monde. Je commence à osciller entre désir de le voir arriver (pour retrouver ma souplesse, c'est que ça commence à peser ce gros ventre, l'air de rien) et désir de le garder encore un peu au chaud, rien que pour moi (c'est un tel plaisir de le sentir bouger, sentir ses pieds glisser sous la peau de mon ventre).

Plus que 4 semaines de travail, 4 semaines à nous voir et puis... nous n'aurons plus que le téléphone ou le mail pour communiquer. Et moi, je devrai faire le tri dans ma tête, dans mon coeur.

On a passé une journée lundi, une très belle journée vraiment. C'est fou comme on est bien ensemble. Si bien que ça me dépasse, je n'aurais jamais cru ça possible. On se donne le droit d'être nous-même. Mardi c'était férier. Mercredi et jeudi on n'a fait que se croiser. Hier soir on a pris le temps de se revoir. Deux petites heures à peine mais elles en valaient la peine. Car c'est comme si on ne s'était plus vu ni parlé pendant des semaines. On s'est manqué. Mais à peine on se retrouve ensemble, on se sent déjà bien mieux, notre complicité revient comme par magie et ce que l'on croyait presque perdu réapparaît en un seul instant...

Il va me manquer terriblement pendant mon congé. Rien que de l'évoquer, j'en ai les larmes aux yeux tiens. Mais c'est un mal nécessaire. Il faut que je sache. Puis qu'il sache.

Alors, avant ce période de souffrance nécessaire, on s'accorde encore quelques instants de bonheur. Quelque part on se fait du mal... on se le disait hier, les yeux dans les yeux, un petit sourire au coin des lèvres : c'est si bon de se faire du mal parfois, c'est dingue...

Citations...

17 mai 2007 à 11h20

Il vaut mieux souffrir d'une absence que d'une présence

Aimer c'est trouver sa richesse hors de soi

L'amitié est faite de longs silences, mais l'amour en meurt

On dit que l'amour est aveugle, c'est faux. Il ne commence à voir les défauts que lorsqu'il s'éloigne

Ses douces paroles sont comme un archet qui fait vibrer les cordes sensibles de mon âme

Les caresses sont aussi nécessaires à la vie des sentiments que les feuilles le sont aux arbres. Sans elles, l'amour meurt par la racine - Nathaniel Hawthorne

Une vie sans amour, c'est une vie sans soleil - Hervé Bazin

Sans la tendresse L'amour ne serait rien.

Laforêt

On peut vaincre avec une épée et être vaincu par un baiser.

Daniel Heinsius

Il est mon tout

17 mai 2007 à 16h54

Il est mon tout.

Mon meilleur copain, avec qui je peux rire de tout et déconner comme ça m'arrive si rarement de le faire. A nous deux on est comme deux gamins de 15 ans qui rient de tout et n'importe quoi. J'adore le faire rire, trouver la petite feinte qui tue pour le voir rire aux éclats. Je le trouve si beau quand il rit.

Mon meilleur ami, avec qui je peux aborder n'importe quel sujet, drôle ou grave. On peut parler de tout. Il me connaît comme personne d'autre. Mes complexes, mes hontes, mes craintes, il les sait et il ne m'en tient pas rigueur. Au contraire il m'encourage, il réussit à me les faire oublier, si bien que j'en arrive à le croire quand il me dit que je suis belle, que je suis quelqu'un de bien. Avec lui je suis moi, pas besoin de porter un masque. J'aime sa façon de penser, sa façon de raisonner, de profiter de la vie. Il est un peu mon contraire dans le sens où moi j'ai toujours écouté ma tête et fait taire mon coeur. J'aime le toucher par un geste, par une parole... j'aime tant le voir sourire, son visage s'illumine, il rayonne.

Mon meilleur amant... nous n'avons pas encore fait l'amour et pourtant, c'est comme si nous l'avions déjà fait. Lorsque nos mains se cherchent, que nos doigts s'entremêlent, c'est comme si elles se faisaient l'amour. Douce sensation de bien-être, de chaleur. Le monde pourrait s'écrouler autour de nous, je ne crains rien car il me tient par la main, il est là avec moi. Ses lèvres effleurent les miennes et un doux frisson m'envahit. Ses mains sur ma peau, et à chaque fois c'est comme si le vent soufflait par-dessous. Ses mots d'amour sont comme une douce chanson à mes yeux, à mes oreilles. Les regards que nous échangeons souvent, en silence... si beaux, si profonds. Jamais je n'ai été aimée de la sorte, et jamais je n'ai eu envie de donner et partager autant. Je suis devenue accro à ce nectar ennivrant.

La semaine qui arrive sera la dernière semaine au cours de laquelle on se verra lui et moi... bientôt l'heure de nous dire "à bientôt, prends soin de toi"... le jour que nous avons tant redouté et que nous redoutons toujours autant arrive à grands pas... j'ai peur et je sais que lui aussi en a très peur. Nous avons peur de nous perdre...

Petit bout d'homme

17 mai 2007 à 17h01

Encore 3 semaines et je te tiendrai dans mes bras, tout contre moi. Petit bout d'homme que jamais je n'aurais cru pouvoir porter en mon sein. Petit être que je suis en train d'achever de construire. Faire ta connaissance me fait encore très peur et pourtant je sais que je n'aurai pas peur de te toucher, d'embrasser ton front pour te souhaiter la bienvenue.

Des mois pour te concevoir, des mois pour te construire, à t'imaginer. Des mois que je te sens vivre en moi. Tellement de choses à t'apprendre, à te dire, à te donner, à te raconter, à partager avec toi...

Envie de te donner le meilleur

De te donner tant de bonheur

Un si bel avenir

Pleins de beaux souvenirs

...

Poème qui nous lie, lui et moi...

18 mai 2007 à 15h06

Poème que j'ai écris un jour, en pensant à ce lien qui nous unit depuis le début : l'écriture. Ce poème je le lui avais envoyé pour son anniversaire. Pudique, je n'aimais pas vraiment que l'on me lise. Mais avec lui j'ai vite laissé tomber cette pudeur. A l'époque nous étions "seulement" les meilleurs amis du monde...

Saisir la plume, la regarder

Des yeux la désirer

Délicatement l'effleurer

Du bout des doigts la caresser

Sa pointe biseautée

Dans l'encre de ses larmes la tremper

Dans l'épaisseur de ses peines l'immerger

De douce mélancolie l'imprégner

L'y laisser toute sa force puiser

Et la laisser courir, gratter

Noircir le papier

Ses pensées

   Les nommer

       Les cracher

           Les décanter

               Les transpirer

Laisser la feuille les absorber

   Les éponger

       Les panser

           Les essuyer

Son coeur soulager

Le faire s'alléger

D'amertume le dégorger

De ses chaînes le libérer

D'amour le laisser se gonfler

Et par la passion le laisser s'enflammer

Enfin relire et soupirer

Les fautes, les raturés

Avidemment les corriger

Ou éperdumment s'en moquer

Sans les juger

Surtout, ne rien regretter

Constater que les aiguilles ont tourné

Que la nuit s'est éclipsée

Que le jour pointe le bout de son nez

Alors... la plume tendrement déposer

Sourire au lèvres, aller se coucher

En ne pensant qu'à demain... recommencer !

Jeudi 31 mai 2007, J-1

31 mai 2007 à 20h38

Jeudi 31 mai 2007.

J-1 avant le "à bientôt" que nous redoutons depuis si longtemps déjà. Peur qu'il ne sonne comme un "au revoir". Peur de souffrir. Peur de le voir souffrir, et en souffrir.

A l'heure de partir, je devra lui lacher la main en sachant que je ne pourrai plus la toucher, la chercher, la serrer dans la mienne avant un trop long moment. Lui tourner le do pour partir, sachant que je ne le verrai plus avant un bon bout de temps. Des mois. Partir avec pour seuls bagages dans mon coeur tous ces merveilleux souvenirs de nos moments passés ensemble, nos fou-rires, nos discussions, nos silences, nos baisers, nos caresses, son odeur...

Partir, se dire "à bientôt" et me rendre compte que je n'aurai plus la chance de le voir ni d'entendre sa voix avant longtemps également. Partir et s'infliger la souffrance du manque de lui, de sa présence à mes côtés...

Demain, vendredi 1er juin 2007, dernière journée de travail mais surtout dernière fin de journée ensemble... un vrai cauchemar... comme je sais que tu vas me manquer, Toi !!

Je savais que ça allait être difficile...

2 juin 2007 à 15h34

... mais pas à ce point. Ce fut un déchirement. A présent mon coeur est comme orphelin, j'ai si mal en dedans de moi...

A bientôt...

2 juin 2007 à 18h48

Vendredi, dernier jour de travail avant mon repos de maternité. Vendredi 1er juin, jour fatidique que nous redoutions tellement, jour où nous nous sommes dit "à bientôt"...

Bien sûr j'aurai du bonheur avec le petit que je vais bientôt mettre au monde, mais il va me manquer. Terriblement.

Journée de travail stressante, ça m'a un peu aidé à ne pas penser à la déchirure qui m'attendait le soir-même. Eteindre mon PC, regarder une dernière fois ce bureau que je n'occuperai plus pendant 4 mois, ça fait tout bizarre. Les collègues ont été tous très sympas, à me souhaiter bon courage, plein de bonheur, etc etc. Et puis il a suffit que l'un d'entre eux, un de mes meilleurs amis là-bas, me dise que j'allais leur manquer pour que les larmes jaillissent comme l'eau d'une fontaine. A moi aussi il va manquer. Ma petite clique va me manquer, ils sont un peu ma deuxième famille. Avec eux, je me sens bien.

Et puis donc le soir venu, prendre la route avec Lui. Lui qui est devenu si important pour moi depuis quelques mois. Lui qui me permet d'être moi. Lui qui ne rêve que d'une chose, il n'a de cesse de me le dire : vivre avec moi, et l'enfant que je porte ne lui fait pas peur.

A peine dans la voiture, sachant que c'était la dernière fois avant longtemps, j'ai commencé à pleurer, c'était plus fort que moi. On est passés chez lui, le temps de se dire ce que nous avions à nous dire. Nous n'avons pas beaucoup parlé en fait. On s'est déjà beaucoup dit. On s'est surtout serrés très fort l'un contre l'autre, à s'étouffer. On s'est dit notre amour, nos espoirs... j'étais secouée par les sanglots. Je pleurais des larmes de sang, car c'est mon coeur qui pleurait.

Je lui ai fait promettre de prendre soin de lui, de ne pas se laisser aller. Il m'a promis. Le voir retenir ses larmes, l'entendre dire que j'allais terriblement lui manquer, la gorge nouée, cela n'a fait que renforcer ma tristesse. Pas envie de partir, de le lacher. Je l'aime tant, de tout mon coeur, de toute mon âme !

Et pourtant, je n'ai pas d'autre choix. J'ai fait ce choix. Partir, lui lacher la main, mon dieu quelle épreuve terrible ! A peine partie, rechercher son odeur sur ma main et souffrir à l'idée que je ne pourrai plus la sentir avant longtemps. Garder pour seuls souvenirs la douceur de sa peau, le bleu de ses yeux, la tendresse de ses lèvres... à bientôt mon ange, tu me manques tellement déjà. A présent je m'en rends d'autant plus compte que je sais qu'il va se passer des semaines et des semaines sans que je puisse te voir. Ma vie sans Toi dedans ? non, ce serait pas une vie...

Mon impression aujourd'hui ? Je ne sais pas quand, mais un jour, Lui et moi... ce sera "nous". Le contraire me semble tellement impossible, tellement inconcevable. Un jour nous serons heureux ensemble...

Amour... citations et poésie

4 juin 2007 à 14h31

Une poésie, c'est un sourire un jour de pluie,
L'amour, un poème qui se récite chaque jour.

- Marie Rouille -

On n'apprend pas à aimer.

L'amour vient au détour du chemin
sans que l'on s'y attende.

Il nous prend par la main
et on le suit très loin...

- Nadège Langhendries

L'amour ce n'est pas qu'un sentiment...
c'est une renaissance.

- Kévin Auliac -

L'Amour C'est Ca !

C'est un feu d'artifice qui jaillit dans vos yeux,
comme milles étincelles sur la voûte des cieux.
C'est vos doigts enlacés,
ces baisers volés.
C'est ce sourire radieux
quand vous vous regardez dans les yeux.
C'est la complicité de ces moments à deux
que l'on ne peut comprendre qu'en étant amoureux.
Ce sont ces petits riens qui font le quotidien,
mais qui hissent pour vous une écharpe de liens.
C'est la joie d'être ensemble
chaque jour, chaque instant.
C'est d'aimer, recevoir, partager sans mélange
et se sentir touchés par la grâce des anges.
C'est construire son nid
pour s'y mettre à l'abri.
C'est vivre à deux les joies,
autant que les soucis.
C'est d'avoir un rocher ou pouvoir s'appuyer
si un vent ennemi vous faisait trébucher.
C'est trouvé chaque soir le chemin de ses bras
pour pouvoir ronronner comme un chat.
C'est divin! C'est magique! Ca s'appelle l'amour!
Pour vous comme pour moi ça rime avec toujours.

- Thiphanie -

Quand on aime,
On a envie de le crier sur les toits
Le chanter, le danser, le pleurer parfois

Quand on aime,
On peut donner sans compter
On peut penser qu'à celui qu'on aime quitte à s'oublier

Quand on aime,
C'est le ciel qui ne perd jamais son bleu
Le soleil et la lune qui illuminent nos cieux

Quand on aime,
On ne voit à travers ses yeux
Et voilà que tout va pour le mieux

Quand on aime,
On est dans un beau rêve sans fin
On est tout simplement bien

''- Saida Zenagui -
''

Le bilan aujourd'hui... pas franchement terrible...

4 juin 2007 à 16h49

Mon mari. Celui à qui j'ai donné mon coeur il y a un peu plus de 12 ans et celui à qui j'ai juré amour et fidélité devant Dieu et devant témoins il y a 7 ans.

7 ans, on dit toujours que c'est un cap. Je croyais l'avoir franchit puisque cela fait 12 ans que nous sommes ensemble... mais on dirait que non.

C'est quoi une vie de couple ? C'est s'aimer, partager, se retrouver avec grand plaisir après une journée de travail, c'est avoir des projets d'avenir, s'est se soutenir dans les pires moments de la vie, s'est s'émerveiller dans les meilleurs moments. Aimer l'autre, c'est être à son écoute, l'aider, le soutenir, le porter, lui donner tout ce que l'on a pour le voir heureux.

J'ai toujours été là pour lui, je lui ai tout donné, j'ai beaucoup (trop) accepté. Mais quand on aime, on ne s'en rend pas compte...
Et lui là-dedans, qu'a-t-il été pour moi ?

Dans les moments difficiles, alors que j'avais besoin de sa présence, se son soutien, il n'a pas toujours été présent. Les états d'âme, c'est du paranormal pour lui. Quand lui n'est pas bien, vite, un petit verre pour le faire passer et puis ça va mieux. Il se donne le droit de juger les autres lorsqu'ils avouent être mal dans leur peau. Les gens qui ont des états d'âme ne sont pas normaux, il leur manque une case... désolée de te l'apprendre chéri, mais alors cela veut dire que tu as épousé une vraie cinglée !

Pour faire cet enfant, je me suis battue contre tout ! j'ai fait beaucoup de sacrifices, j'ai beaucoup pris sur moi. Alors que j'aurais aimé qu'il me soutienne comme un mari devrait soutenir son épouse dans une telle situation, il a préféré se la jouer distant. Pas le temps de m'accompagner, ou tout simplement pas envie. Résultat, je me suis enfoncée au fur et à mesure dans une solitude qui m'est quotidienne et souvent assez pesante. C'est pas normal de se sentir seul(e) quand on est en couple !

A l'annonce de la bonne nouvelle, j'ai cru le retrouver. Fou de joie, je l'ai retrouvé amoureux et ça m'a fait du bien... mais très vite j'ai eu droit à l'effet "soufflé au fromage" : ça gonfle, c'est beau, on y croit et puis bardaf tout s'écroule.
Toute une série de choses qu'il a dit ou fait n'ont été que des coups de canifs à ce voile qui me rendait aveugle... ce voile est tombé pour me laisser voir quelque chose que je n'avais pas vu.

Agressif, égoïste, exigeant, autoritaire... n'hésite pas à humilier sa femme ou les siens devant les siens. Au lieu de chercher à me calmer, à me réconforter, il m'engueule. Enceinte de 3 mois, je chute en glissant sur les marches détrempées par la pluie et je retombe sur mon séant : ça fait mal mais surtout ça fait peur. Peur de perdre le bébé ! Tremblante de peur et secouées de sanglots, je dois supporter de l'entendre me faire la leçon.

Aujourd'hui j'ai changé, j'ose plus. J'affirme mes envies, mes opinions souvent différents des siens. Je vois bien que ça le vexe mais j'en ai marre d'être la bonne poire.

Il y a des mois de cela, à une soirée, un copain commun m'a dit "ah tu me feras toujours rire. Je t'aime bien même si à la base tu es quelqu'un de chiant". Il était bourré mais il l'a dit quand même. Ces paroles m'ont fait un mal de chien. A cause de qui suis-je devenue comme ça ? Ceux qui me connaissent bien, mes vrais amis, me l'ont dit un jour : ça se voit, ça crève les yeux lorsque nous sommes en couple, à quel point je suis derrière, à quel point il m'étouffe, à quel point je ne suis pas moi...

Non vraiment, le bilan aujourd'hui, il est franchement pas terrible...

Si c'est pas de l'amour, c'est quoi alors ?

6 juin 2007 à 13h44

C'est quoi aimer ?

Avoir besoin de le voir, de lui parler, d'entendre sa voix, de le toucher, de sentir son odeur...

Se sentir vide, avoir l'impression de sonner creux, se sentir seule quand il n'est pas là...

S'inquiéter de lui, avoir envie de savoir comment il va...

Penser à lui à longueur de journée, à cette vie que nous pourrions construire ensemble, à ce bonheur qui serait le nôtre...

Se rappeller les moments passés ensemble, ces fou-rires pour des bêtises, ces discussions, ces silences, ces moments à se regarder les yeux dans les yeux, ces rêves d'évasion partagés, ces envies d'y goûter ensemble...

Se rappeller son regard, si doux, si bleu, si beau, si intense...

Se rappeller nos baisers, si tendres, si doux, si ennivrants...

Se rappeller ses mains, si douces, et les sensations que j'ai découvertes à leur contact : douces carresses, tendre complicité lorsque la mienne se nouait à la sienne. Cette impression que nos mains se faisaient l'amour lorsqu'elles se cherchaient...

Revivre ses instants dans ma tête, dans mon coeur, en fermant les yeux, et espérer, avoir l'audace de croire qu'un jour nous le revivrons...

Si derrière tout ça il n'y a pas de l'amour, alors dites-moi ce que c'est ??

L'amour est comme une fleur...

6 juin 2007 à 14h04

L'amour est comme une fleur... si on ne l'arrose pas régulièrement, elle se fane. J'ai lu ça quelque part et ça m'a fait sourire parce que c'est effectivement c'est ce que je pense.

Non, mon mari n'est pas un monstre. Il n'est pas violent, juste agressif et nerveux lorsqu'il s'adresse à quelqu'un, même à moi, sa femme... et cela je le supporte de moins en moins.

Il est froid et distant. J'ai souvent manqué de caresses, de baisers, de moments en amoureux, d'une main tendre autour du cou, de ma taille. Lorsque je m'en plaignais (à présent cela m'indiffère totalement), j'avais droit à des "tu fais encore ta petite crise ?" ou "arrête un peu ton cinéma, tu sais bien que je t'aime" ou encore "que veux-tu que je fasse, que je sois constamment collé à ton cul ?"
Des câlins... lorsqu'on est en couple, sans enfants, on peut se permettre de prendre le temps, de se permettre un peu de fantaisie... mais pourquoi c'est toujours à moi de l'apporter ? pourquoi il préfère entretenir le jardin plutôt que faire l'amour à femme ? pourquoi je n'ai droit qu'à la routine du lit conjugual, comme les couples mariés depuis une trentaine d'années et qui ont des gosses ? Pourquoi même un câlin, collés l'un contre l'autre dans le divan devant un bon film, est devenu impossible parce que soit il s'endort à peine installé, soit il préfère être seul dans le fauteuil... avec le chien sur les genoux. Elle en a de la chance, la fifille à son papa... mais d'elle je peux pas être jalouse, c'est normal. Elle a plus de bisous que moi cette boule de poils...

Des attentions ? avec lui je dirais que ça se résume principalement à des cadeaux. Une belle montre pour mon anniv', OK elle est belle, mais mon amour ne s'achète pas. Un beau bouquet de fleurs offert avec amour m'aurait fait tout autant plaisir. Pas comme ce bouquet de fleurs que j'ai reçu à la st-valentin, bouquet qu'il m'a donné un peu comme par obligation...

Il a du mal à parler avec respect ou tendresse aussi, comme vous pouvez le lire ici un peu plus haut. Pas de "ça ne va pas, qu'est-ce qu'il y a ?" mais plutôt "qu'est-ce que t'as mal ?" ou "je ne sais pas ce que tu as dans le coco mais c'est gai !"

Il ne comprend pas les états d'âme, les gens qui dépriment, qui sont mal dans leur peau. L'amitié, la vraie, il ne connaît pas. En fait, il serait beaucoup mieux seul, dans une petite maison abandonnée au fond des bois, avec une télé et son chien... et sa mère pas loin.

Il ne s'intéresse à rien d'autre qu'à son bien-être. Les autres, le reste, les sujets intéressants comme l'environnement, la politique, la littérature, l'art ou quoi que ce soit d'autre, il s'en fout royalement. La seule chose qui le botte vraiment : la bonne bouffe, le foot, boire un bon coup avec les copains...

Même quand je veux lui faire un cadeau, ça devient de plus en plus difficile, je ne sais plus. Un livre non quelle horreur, un CD ma foi pourquoi pas mais c'est très restreint, un petit week-end ensemble non parce que qui va s'occuper du chien...

Bref, je partage ma vie avec quelqu'un avec qui j'ai de moins en moins de choses en commun... quelqu'un avec qui je partage une belle maison, des factures (certaines belles aussi lol)... et bientôt notre enfant... ça me fait peur ! comment va évoluer notre vie ? quelle vie va-t-on pouvoir offrir à ce petit garçon ? une vie désespérement chiante comme celle que je vis aujourd'hui ? non, je me battrai pour lui éviter ça, il mérite mieux.

De l'eau dans les yeux (poème personnel)

7 juin 2007 à 10h18

Toute cette eau que l'on pleure

Qand on a mal au coeur

Essence de nos douleurs

Sève de nos malheurs

Ces larmes que l'on verse

Bouteilles remplies de détresse

Messagers de nos faiblesses

Noyés dans un océan de tristesse

Toute cette eau qui ruisselle, salée

Comme le sang s'écoulant d'une plaie

Qu'on laisse à l'air s'assécher

Formant une cicatrice au relief irrégulier

Qu'on n'aura de cesse de gratter

Quand elle se mettra à démanger

Ces larmes que l'on ne peut contenir

Qu'il vaut mieux laisser jaillir

Se laisser un instant envahir

Au risque de se laisser engloutir

Larmes de peine

Pour ces maux que l'on traîne

Larmes de colère

Dans la bouche ce goût amer

Larmes d'épuisement

Pourquoi maintenant ?

Larmes sur l'oreiller

Que l'on cherche à étouffer

Larmes dans le vent

Mon tour de chance à moi, c'est pour quand ?

Larmes de joie

Parce qu'on a le choix

Larmes de rire

Se permettre un soupir

Larmes de bonheur

Ondes de chaleur

Larmes d'amour

Y croire encore et toujours

Ces larmes qui nous font les yeux mouillés

Regard brouillé

Non pas un défaut à bannir

Mais une richesse à anoblir

Car ressentir

C'est rester vivant

Se l'interdire

C'est perdre son temps...

Marée noire (poème personnel)

7 juin 2007 à 13h13

Essai personnel que j'ai écris alors que je me rendais régulièrement chez le médecin pour toutes ces visites et ces traitements...

La marée noire est montée

Ne pas la laisser tout emporter

Ne pas la laisser me noyer

Pas le moment de perdre pied

Une vague de détresse

Un remous de tristesse

Juste un cri, un S.O.S.

Contre tout ce qui me blesse

Image de mon visage en ce miroir

Lui seul témoin de mon histoire

Reflet de ma lutte et de mes espoirs

Auxquels je me raccroche pour ne pas choir

Lorsque je me faufile dans ces couloirs

Comme une âme perdue au purgatoire

Seule à lutter contre la bête noire

Elle ne m'aura pas cette fois non, pas ce soir

Toutes ces piqûres

Ces morsures

Ces épreuves que j'endure

Me font la peau dure

Solide comme un mur

Me protégeant du côté obscur

Pleuplé d'oiseaux de mauvaise augure

Je ne me laisserai pas surprendre

Mais ma chair est si tendre

Là, dessous le scaphandre

Tant d'amour à apprendre

Tant d'amour à revendre

Pour qui veut bien en prendre

Et à mon coeur, son nom suspendre...

Avant qu'il ne soit réduit en cendres

Lightning crashes

7 juin 2007 à 13h24

Paroles d'une superbe chanson qui m'a souvent accompagné et arraché des larmes aussi...

''Lightning crashes, a new mother cries
Her placenta falls to the floor
The angel closes her eyes
The confusion sets in
Before the doctor can even close the door

Lightning crashes, an old mother dies
Her intentions fall to the floor
The angel closes her eyes
The confusion that was hers
Belongs now to the baby down the hall

Oh now feel it comin' back again
Like a rollin' thunder chasing the wind
Forces pullin' from the center of the earth again
I can feel it

Lightning crashes, a new mother cries
This moment she's been waiting for
The angel opens her eyes
Pale blue coloured iris, presents the circle
And puts the glory out to hide, hide
''

"Lightning crashes", LIVE (Throwing Copper)
Texte de Barbara Louis (1976-1993)

Comme un papillon sans ailes (poème personnel)

8 juin 2007 à 15h54

Je suis un coeur solitaire
Blessé au plus profond de sa chair
Je suis un sujet d'étude
Noyée dans ma solitude

Là où les autres s'ennivrent
Moi j'essaye de vivre
Je ne suis pas insubmersible
J'ai fait de l'Amour ma bible

A tant vouloir en donner
Les ailes je me suis brûlé
A tant espérer en recevoir
A présent je ne sais plus que croire

Comme un papillon désailé
Je me sens si désoeuvrée
Je rêve d'aller plus près du soleil, plus haut
Je sais d'instinct que tout y est si beau
Mais comment faire pour m'envoler
Si ici-bas je me sens enchaînée ?

Alors te voilà...

2 juillet 2007 à 14h08

Vendredi 15 juin, 2 heures du matin. Je me réveille en constatant que j'ai commencé à perdre les eaux. Vite, direction l'hopital avec les valises. Cette fois ce n'est plus qu'une question d'heures, je pourrai bientôt te serrer dans mes bras ! Mais c'est assez marrant, c'est comme si je ne réalisais toujours pas que je vais bientôt accoucher, je suis encore sur un petit nuage.

Nous arrivons à la maternité. L'acceuil est bon, réconfortant. On m'installe dans un lit avec un monitoring pour voir comment tu vas et savoir si le travail se met bien en route. Les heures défilent sans que je m'en rende compte. Je commence à souffrir, les contractions deviennent douloureuses. On me donne un Dafalgan... qui me donnera un brûlant terrible, digne d'un dragon, jusqu'à la dernière poussée. Au bout de quelques heures, on me fait enfin cette péridurale que j'attendais pour me soulager un peu... mais hélas, elle ne prend pas bien, le côté gauche n'est pas suffisamment endormi et je ressens toutes les contractions jusqu'au bout. On ajoute aussi à la perfusion une poche d'un produit qui va accélérer un peu le travail. Je suis fatiguée et j'ai très faim, mais forcément avec la péridurale hors de question de "casser la croûte".

Il est environ 16h00. Je suis tordue de douleurs, j'aimerais vraiment que l'on fasse quelque chose car je n'en peux plus. Une sage femme me visite et déclare que je suis sur le point d'accoucher cette fois. Le gynécologue est appellé, on me prépare et on prépare la salle.
L'effet de la péridurale semble s'être estompé, j'ai très mal. Chaque contraction est un vrai supplice mais je sens que tu arrives. A chaque fois qu'on me dit de pousser, j'y mets toutes mes forces mais ça ne se passe pas aussi facilement. Pourtant tu n'est pas bien loin, déjà on voit tes cheveux. C'est le cordon qui te relie à moi qui semble jouer contre nous. Heureusement tu n'as pas eu le temps d'en souffrir. Le gynécologues et les sages femmes présentes font tout ce qu'ils peuvent pour que tout se passe pour le mieux.

Au bout d'à peu près une heure, le gynécologue me dis que tu es là et t'aide à sortir en disant "oh regardez comme il est mignon"... Encore toute étourdie par la douleur et la fatigue, je relève la tête et j'aperçois un petit buste, une petite tête et plein de cheveux noirs. Je pensais qu'on allait te déposer sur moi directement, mais on t'emmène pour faire tes soins. Comme tu avais le cordon autour du cou, ils ont fait vite pour être sûrs que tu allais bien. Je te regarde de loin et déjà je n'ai plus mal. Tu es là-bas, à quelques mètres et je ne vois plus que toi. Je suis bouleversée, je n'en reviens pas. Alors donc, te voilà...

Après quelques soins et quelques mesures, tu me rejoins, on te déposes dans mes bras. Adorable petit bout d'homme, ta petite frimousse, tes petites mains, tu es si mignon, je me sens toute chose. Alors c'était toi que je sentais remuer dans mon ventre pendant ces mois passés. C'étaient ces petits pieds-là qui me chatouillaient régulièrement les côtes. Bonjour mon coeur. Bienvenue parmi nous.

Aujourd'hui, tu as un peu plus de deux semaines. Il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne te regarde en me disant "mon dieu, c'est incroyable", en réalisant le parcours que j'ai fait pour avoir la chance de t'embrasser et te serrer contre mon coeur. Et à chaque fois cette explosion d'amour qui semble jaillir de tout mon être ! Explosion d'amour qui fait naître des larmes aux bords de mes yeux, tellement j'en suis encore toute émue. Je n'imaginais pas que j'allais t'aimer si fort. Parce que bon dieu oui mon petit chaton, je n'ai de cesse de te glisser au creux de l'oreille chaque jour : je t'aime !

Je me souviens, c'était il y a bientôt un an...

5 juillet 2007 à 13h12

Aujourd'hui nous sommes le 5 juillet 2007.

Demain c'est mon anniversaire, j'aurai 31 ans, youpie !
Et là j'ai des souvenirs qui me reviennent et qui me font monter les larmes aux yeux... il y a bientôt un an (le 7 juillet 2006), je subissais cette fameuse deuxième ponction ovarienne. Celle qui m'a permis de tomber enceinte après une deuxième implantation (la quatrième en tout) et celle grâce à laquelle, aujourd'hui, je suis maman d'un adorable petit bouchon qui me rend dingue d'amour...

Frustrations en vrac...

13 juillet 2007 à 14h37

Que de frustrations accumulées qui finiront bien par sortir un jour ou l'autre, comme une casserole à pression qui explose. En attendant je prends sur moi, j'étouffe le feu...

Toutes ces frustrations accumulées avant et pendant ma grossesse, que j'ai déjà développées dans ce journal. Pendant les mois passés, je me suis rendue compte que s'il n'y a pas de rapports intimes possibles à cause d'un souci, alors je n'ai plus droit à aucune marque de tendresse. Juste un petit bisou pour le bonsoir et s'il y pense, un petit le matin au lever. En journée on se croise, c'est à peine s'il me parle. Pas de bras qui m'acceuillent ou qui m'enlacent tendrement, pas de regard complice, pas de bisou dans le cou. C'est d'une tristesse accablante ! Pourtant c'était si beau entre nous au début... Si ça ne vient pas de moi, alors plus rien. Si je m'en plains ? alors j'exagère bien sûr, je dois arrêter de me plaindre, je fais encore ma petite crise... Un peu comme s'il n'était plus nécessaire de montrer son amour à l'autre, on est déjà trop vieux pour ça ?? je viens d'avoir 31 ans, merde, je me trouve pas trop vieille pour ça, que du contraire !

J'ai perdu les eaux, direction l'hopital pour l'accouchement. Pendant les heures qui s'écoulent (un peu moins de 10 tout de même), je souffre, je suis tordue de douleur, allongée sur un lit dans la salle de travail. Et lui ? Il est là, assis dans le fauteuil qui se trouve à 4 mètres de moi, il dort en attendant que ça vienne. Si je ne parle pas, à la limite il ne dit rien ou si peu. Il se contente de surveiller le monitoring de loin et de somnoler. Et moi je me tracasse encore pour lui en lui disant que s'ilveut aller manger un bout il peut y aller...
L'accouchement se prépare, les sages femmes sont d'une gentillesse incroyable. L'une d'entre elles a bien manqué de me faire pleurer comme une gamine : elle me parlait si gentiment pour me rassurer, passant sa main dans mes cheveux comme le ferait une maman envers son enfant. Où était-il pendant que j'accouchais ? A vrai dire je ne sais pas vraiment. Je sais qu'il était à ma gauche à un moment, il m'a soutenu la tête de loin mais s'il n'avait pas été là, c'eut été pareil. Je sais pas moi, je me dis qu'un mari qui aime vraiment sa femme aurait été plus présent, plus attentionné, plus tendre pour aider sa femme dans la douleur. Je veux bien lui excuser une part de maladresse, mais tout de même. Ou peut-être suis-je trop idéaliste, une fois de plus ? N'empêche que la seule marque d'affection que j'ai reçu pendant ces heures douloureuses, c'est une sage-femme que je ne connais pas qui me l'a donnée et aujourd'hui encore j'en suis toute émue rien que d'y repenser, tellement j'ai été touchée par son geste.

Et aujourd'hui ? eh bien je m'occupe à 99 % du petit (et j'adore ça, soit dit en passant). J'ai droit à un bisou quand il rentre du travail. Le matin aussi oui, quand il se lève. S'il y pense quand lui va se coucher mais il oublie souvent. La nuit, si le petit pleure, c'est moi qui me relève et qui m'en occupe. C'est vrai que j'allaite. Mais c'est moi qui le promène dans la maison pour le calmer. C'est moi qui le change, qui lui donne le bain. Je ne peux pas compter trop souvent sur lui pour prendre le relais, le temps d'une petite sieste pour recharger les batteries.

Des marques d'affections ? Hier encore il m'a fait bondir. Ce n'est pas sa main qui tapotte ma fesse ou mon sein qui vont m'émoustiller. J'ai eu l'audace de m'en plaindre gentiment, et j'ai eu droit à un "oh, si on ne peut plus rire avec toi" et il est parti sans même chercher à comprendre ou corriger son erreur. Il se montre impatient à l'idée de pouvoir faire l'amour à nouveau... mais comment pourrais-je en avoir envie dans ces conditions ?

Et après ? Il viendra s'étonner que je ne suis plus aussi amoureuse qu'avant. Plus aussi aveugle peut-être ? sont-ce toutes ces frustrations qui me font parler comme ça ?

Où j'en suis aujourd'hui ? Je me concentre sur le petit d'abord, je fais tout pour qu'il soit bien et en bonne santé. Le moment venu, il faudra qu'on aie une discussion mon mari et moi. Et
ce jour-là, ça risque de faire mal... Je suis fatiguée, si fatiguée de toujours être la seule à me battre. "Tu es forte", ce sont les mots qu'il a toujours utilisé lorsque j'avais besoin de réconfort. Je suis forte peut-être parce que je n'ai d'autre choix. Mais comment dois-je prendre ces mots ? pour moi, c'est un peu comme s'il se désolidarisait de ces maux, au lieu de m'aider à m'en soulager...

A toi, mon petit chaton

14 juillet 2007 à 13h33

Te regarder dormir

Te regarder sourire

T'embrasser dans le cou

T'embrasser sur la joue

Te serrer sur mon coeur

Pour soulager tes pleurs

Sentir l'odeur de tes cheveux

Admirer tes beaux yeux

Te prendre dans mes bras

Te parler tout bas

Te dire comme je t'aime

Parce que c'est fou comme je t'aime

Être mère, ma plus belle mission

Mon plus beau cadeau c'est toi mon petit chaton

Belle chanson de Francis Cabrel

14 juillet 2007 à 13h39

Paroles d'une chanson de Francis Cabrel que je connaissais mais que j'ai redécouvert en écoutant les paroles. J'ai été émue aux larmes. Emue parce que ça sent le vécu, émue parce que je suis moi-même dans une situation sentimentale compliquée et... que je n'ai pas vraiment envie que ça se termine comme ça...
Je dédicace les paroles de cette chanson aux personnes qui vivent le même genre de situation que moi, je sais que ça leur parlera aussi...

''Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux

Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls

Puisqu'ils sont si nombreux

Même la morale parle pour eux

J'aimerais quand même te dire

Tout ce que j'ai pu écrire

Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.

Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes

À trop vouloir te regarder,

J'en oubliais les miennes

On rêvait de Venise et de liberté

J'aimerais quand même te dire

Tout ce que j'ai pu écrire

C'est ton sourire qui me l'a dicté.

Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves

Tu viendras toujours du côté

Où le soleil se lève

Et si malgré ça j'arrive à t'oublier

J'aimerais quand même te dire

Tout ce que j'ai pu écrire

Aura longtemps le parfum des regrets.

Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux

Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls

Puisqu'ils sont si nombreux

Même la morale parle pour eux

J'aimerais quand même te dire

Tout ce que j'ai pu écrire

Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.''

Faire un choix...

20 juillet 2007 à 10h06

C'et bien beau de rêver, mais à un moment donné, il faut revenir à la réalité. Savoir dans quelle direction on veut aller.... ça fait un bon bout de temps que je me sens comme en plein milieu d'un carrefour : continuer tout droit ou tourner à gauche (le côté du coeur) ?

Depuis quelques mois la barque de mon mariage prend l'eau. Par le passé, je me souviens, il y a environ 5 ans, nous avions déjà eu une période difficile. J'avais si mal et je le vivais tellement mal que j'en étais arrivée à imaginer le pire : la séparation, le divorce. Pendant cette période on s'engueulait souvent, on se parlait pas beaucoup, pas de câlins forcément c'était impossible. On se croisait plus qu'autre chose. Je me vois encore, assise sur le lit, seule, à penser à tout ça, à ma vie, à nous, à me demander ce qui avait pu se passer et à envisager de partir si ça ne s'améliorait pas, s'il ne changeait pas. Je me sentais seule dans notre couple, je le voyais s'éloigner (c'était beuveries entre amis et entre collègues 1 jour sur 2, et il avait tendance à oublier sa femme) et je ne supportais pas de passer après les autres, après son envie de festoyer avec ses potes. J'avais l'impression de ne pas exister. Alors un jour où ça avait sérieusement débordé, j'ai été très méchante. Il m'a suffit d'une phrase assassine : j'ai vu son visage changer, je l'avais touché en plein coeur. De le voir ainsi blessé, je me suis précipitée vers lui en m'excusant, non je ne le pensais pas, pardon, pardon ! on avait discuté et au fil des jours on s'est sauvé de la noyade.

Depuis quelques mois, avant de tomber enceinte déjà, j'ai accumulé quelques déceptions et frustrations. Pendant ma grossesse, ça a continué et j'ai pris plus de recul, un peu trop peut-être? J'ai vu un fossé se creuser entre nous et je n'ai rien fait ou si peu pour essayer de colmater la brêche. Je lui ai donné quelques signes d'alerte, mais comme d'habitude j'exagère, je me fais des idées. A force de me l'entendre dire j'ai tendance à me demander si effectivement c'est pas moi qui déraille. Je sais plus trop où j'en suis. Mais à présent, c'est plus un fossé... ça ressemble plus à un cratère !
Où était-il à chaque fois que j'ai réellement eu besoin de lui, de son soutien, de son épaule ? Il n'était pas là. Problème de priorités : il sait que sa femme vit un moment important, et plutôt que d'être à ses côtés, lui préfère la compagnie de ses potes et rentrer bourré. La pelouse qui n'est pas tondue à temps ou les poissons dans son aquarium, tout ça a plus d'importance que sa femme qui va mal et qui pleure.

Il m'a vue pleurer à la sortie de la maternité, mais comme l'infirmière a dit que c'était normal il ne s'est pas tracassé plus que ça, c'est du baby blues. Un peu oui, à présent c'est passé. Mais il y a aussi autre chose aussi. Un manque d'amour et de tendresse, une envie de cette chaleur... mais pas venant de lui parce que je n'en ai plus envie, parce que lorsqu'il me touche cela ne me fait plus rien... et m'en rendre compte me bouleverse, c'est tellement bizarre !

Il m'a vue essuyer quelques grosses larmes, la gorge nouée, lorsque j'ai parlé de cet autre anniversaire le 7 juillet. Je lui ai rappellé cette date pour voir sa réaction, et comme je m'en doutais il n'y a plus pensé. Il a vu mes larmes mais n'a pas réagit plus qu'un "tu penses encore à ça ?" non mais comment pourrais-je oublier ?? c'est lui qui minimise ou c'est moi qui exagère une fois de plus ?

Cette distance qui s'est installée entre nous ne semble pas l'incommoder plus que ça. Il est fatigué, OK, il travaille la journée OK, c'est vrai qu'il fait beaucoup à la maison étant donné que tant que j'allaite le petit je ne sais plus faire grand chose d'autre, OK... J'ai la chance d'avoir épousé un mari qui travaille beaucoup à la maison, qui fait à manger, qui sait faire le ménage si c'est nécessaire, qui tond la pelouse, qui fait le jardin, etc etc... mais qui a tendance à oublier que le mariage, c'est avant tout partager la vie de l'autre. On se croise, on s'adresse la parole, mais si quelqu'un pouvait être spectateur de notre vie, il se dirait que nous ne sommes pas mariés, que nous sommes juste des copains.

Je ne supporte plus son caractère nerveux, agressif et râleur. C'est épuisant et ça me bouffe mon moral.
Il sait être tendre et gentil bien sûr, mais c'est devenu trop rare.
Je sais qu'on dit que l'arrivée d'un enfant chamboule un couple, qu'il faut le temps que chacun trouve sa place. Mais dans notre cas, c'est plus profond que ça, ça remonte déjà à avant la conception. Et moi, bêtement, je me "faisais des idées", je me disais que c'était moi qui exagérait et que ma grossesse et l'arrivée du petit allait tout changer, qu'il redeviendrait un mari aimant, tendre... mais je me suis trompée.

Alors aujourd'hui je vois cette route à gauche. Tout me dit de tourner là, de sauter le pas, d'avoir le courage, que mon bonheur est là. Il m'attend les bras ouvert. Et le plus incroyable c'est que je sais à quel point on pourrait être heureux ensemble. On pourrait construire quelque chose qui lui a manqué à lui et quelque chose qui m'a manqué à moi : un foyer où on vit l'amour et la complicité, où on fuit la routine, où on s'inquiète de l'autre. Mais j'ai peur. Peur de me tromper, peur de me laisser aveugler par ce rêve, peur d'idéaliser (alors qu'au fond de moi je sais que non), peur de lui faire du mal à lui qui m'attend.

Je dois faire un choix. Dans ma tête il est fait : je ne veux plus de cette vie, je veux être heureuse. Je veux une vie avec quelqu'un que j'aime, qui m'aime, qui est là pour moi et moi être là pour lui. Je veux cette complicité qui est la nôtre quand nous sommes ensemble, je la veux au quotidien. Je veux vivre, je veux rire, je veux du bonheur, je veux du soleil dans mon coeur et dans ma vie ! Pour moi et pour mon fils...

Depuis quelques mois la barque prend l'eau... je la regarde s'enfoncer sans lever le petit doigt, et j'ai même commencé à rajouter de l'eau...

Le revoir...

4 août 2007 à 17h53

... deux mois que l'on ne s'est plus vus lui et moi. Nous gardons contact mais ne pas se voir, c'est difficile.

Ce mois-ci j'ai prévu une petite escapade. Je laisserai bébé chez mamy et je m'en vais pour une après-midi. Besoin de le voir, de le toucher, de le serrer contre moi... il me manque, bon sang !

Je ne rêve que d'une chose : nos mains qui s'enlacent et lui sauter au cou ! Le regarder dans les yeux et voir que rien n'a changé, qu'entre nous c'est toujours aussi fort.

Deux mois sans se voir. Je me suis dit que si je ne l'aimais pas, alors cet éloignement ne serait rien, que je "l'oublierais"... mais c'est loin d'être le cas. L'envie de le suivre est toujours très forte. L'envie d'oser être heureux ensemble. L'envie de changer de vie pour pouvoir être en vie. Mon coeur est tout entier avec lui... mais ma raison me dit que je suis coincée ici, ou que si c'est vraiment ce que je veux, alors il va falloir faire preuve de patience. Mon coeur et ma tête sont en dispute, j'aurais bien besoin d'un arbitre pour trancher et désigner le vainqueur...

Marre d'avoir peur...

5 août 2007 à 23h28

Je ne sais pas nager, j'ai peur de l'eau, de la profondeur surtout, peur de perdre pied et de me noyer. Mais pourtant j'aime cette sensation d'apesanteur et le contact de l'eau sur ma peau. Je m'y sens bien, mais j'ai besoin de quelque chose à quoi me raccrocher, une sécurité. Et ce, au propre comme au figuré !

J'ai toujours été craintive, peur de presque tout. Je suppose que ça fait partie de ma nature extrêmement timide ? heureusement je me soigne, mais ça laisse des traces.

J'ai peur de tout. Peur de la profondeur, peur du vide, peur d'oser, de me lancer, de plonger, d'aller vers les autres, peur du jugement, peur de décevoir, peur de blesser, peur de mal faire, etc. On appelle ça aussi un sérieux manque de confiance en soi.

Pour avoir confiance en soi, il faut d'abord faire un travail sur soi-même. Avec le temps on apprend, on relativise, on tatonne, on se surprend parfois. Mais la confiance en soi vient aussi avec l'amour, le respect, la confiance et le soutien que l'on reçoit de ceux qui nous entourent. Une main tendue, un regard qui ne fuit pas, une épaule sur laquelle s'appuyer, des oreilles qui savent écouter et une bouche qui sait rassurer par des paroles que l'on a besoin d'entendre.

Jusqu'à présent, j'ai toujours manqué de confiance en moi. Mes peurs ont toujours dicté ma vie. Mon mari n'a jamais su vraiment me donner confiance en moi-même. Le courage que j'ai trouvé pour faire face aux épreuves, je l'ai construit moi-même, retranchée dans ma solitude intérieure, seule avec mes questions, mes angoisses, mes larmes. J'ai réussi à tenir ma tête hors de l'eau, même si j'ai bu la tasse à maintes reprises. J'ai bien manqué de me noyer mais j'ai réussi à atteindre l'autre bout de la rive. Grâce à ma force mais aussi grâce à mon "maître nageur". Une rencontre inattendue qui m'a rendu espoir alors que j'étais perdue. Une force supplémentaire qui m'a permis d'atteindre mon but.

Ainsi donc j'ai moins peur de l'eau. Je suis au bord et je la regarde. Je m'en rapproche de plus en plus. Elle est si belle cette eau, si pure, si claire, si chaude... Elle m'attire, j'ai envie de plonger ! Il est là, il m'attend les bras ouverts, le regard confiant, il sera là pour me rattraper, je le sais. Je lui fais confiance comme à personne d'autre. J'ai tellement envie d'essayer, d'oser plonger... mais j'ai peur !

Mais surtout j'en ai marre d'avoir peur ! Je ne veux plus que ces peurs dictent ma vie. Et c'est là que j'ai peur de passer à côté de MA vie...

Casserole à pression...

10 août 2007 à 14h03

Je suis une casserole à pression. J'ai tellement de choses qui bouillonnent en moi que parfois je me sens au bord de l'explosion.
Hier mon mari a eu une sorte d'élan de tendresse, je sais pas ce qui lui a pris, peut-être que d'un coup ça lui manque ? Je suis dure je sais... mais...

Mais depuis des mois et des mois, je ne sens plus son amour à mon égard. Au fil du temps, je me suis dirigée vers la porte de sortie et , plutôt que de s'inquiéter et d'ouvrir ses yeux et ses oreilles, il n'a rien fait pour m'en dissuader. Il a même ouvert la porte. J'ai mis un pied dehors et je trouve qu'en fin de compte, il ne fait pas si froid, l'air y est plus respirable. Je ne me suis pas encore trop éloignée, je suis sur le seuil...

Depuis des mois, pas un signe de tendresse ou si peu. Pas de mot d'amour, ou s'il m'en donnait, je les sentais "obligés". Des fleurs à la Saint-Valentin qu'il m'a donné comme par obligation. Notre 7e anniversaire de mariage, il n'y a même pas fait allusion, du coup moi non plus. A mon anniversaire, il m'a fait un cadeau très sympa mais une fois de plus, la manière de me l'offrir c'est comme si c'était "obligé". Quand on aime vraiment, un cadeau, on le fait avec le coeur, avec le sourire et avec tendresse. Là, ce n'était pas le cas. Depuis combien de temps n'ai je pas reçu un vrai baiser de sa part ? A vrai dire, je ne m'en souviens plus... Et ça fait longtemps que je suis fatiguée d'être toujours celle qui prend les initiatives.

Je suis en manque d'amour, en manque de tendresse et d'affection. J'en ai manqué pendant des mois. A présent il a l'air de vouloir se montrer plus tendre à nouveau. Mais moi je reste de marbre, c'est plus fort que moi. Je n'en ai pas envie. Comment pourrait-il en être autrement ? Au plus les jours passent, au plus je fais un pas vers l'extérieur... au plus je me rends compte que je n'éprouve plus rien pour lui. Rien d'autre que de l'amitié. Comment pourrais-je retomber dans ses bras comme en un claquement de doigts ? Depuis l'accouchement, je suis à nouveau "opérationnelle" pour des relations un peu plus intimes. Je sais qu'il en a envie. Il est prévenant dans le sens où il ne me brusque pas, certes, mais j'ai besoin de sentiments. Je peux m'embraser très vite mais j'ai besoin que l'amour me consume pour que l'étincelle se fasse.

Comme une casserole à pression... un jour viendra où il va falloir que je lache du lest, que je crache ce que j'ai sur le coeur. Quitte à le blesser et à le voir souffrir. J'en ai assez, je suis fatiguée d'être la seule à souffrir...

Et toujours ce dilemne...

10 août 2007 à 14h56

Partir ou rester ? Rester ou partir ?

Il faudrait que j'essaye de savoir où je me dirige. Vers la fin de mon mariage et un nouveau départ avec mon ami ? Ou vers la continuité de mon mariage et la fin de ma belle histoire avec mon ami ?

La fin de mon mariage, je l'envisage de plus en plus. Nous sommes si différents à présent. Cela me semble évident. Si je reste, ce que j'en sais à l'heure actuelle, c'est que serait exclusivement par "sécurité", pour le petit. Et par peur. Car je n'arrive pas à m'imaginer amoureusement heureuse ici avec mon mari...

La fin de ma belle histoire ? Je ne peux pas l'envisager, j'en crève. A nous deux (nous quatre avec nos enfants respectifs) on pourrait se construire une belle vie agréable et pleine de jolis instants, remplie de rires et de joie. On sait ce qui nous a manqué, on sait ce dont on a besoin, on sait les erreurs à ne pas faire. Et surtout nous avons tellement de choses en commun !

Lui doit savoir : il a une maison à vendre ou à racheter. A vendre si "nous" est impossible. Mais alors il faudra que je lui dise au revoir car nous ne pouvons pas rester d'éternels amants et jouer à se faire mal en se faisant du bien. Maison à racheter si "nous" est possible. Mais le délai est assez court. Il doit se décider assez rapidement, au risque de se mettre dans les embarras financiers. Je me sens torturée entre l'envie de lui dire "oui, attends moi, je vais venir" parce que j'en ai très envie et le devoir de lui dire "non, je ne peux pas" parce que je ne supporte pas l'idée qu'il se foutte dans la mouise dans l'attente de ma décision.

De quoi ai-je envie ? Mon coeur tout entier est dirigé vers Lui, vers "nous". Je sais que j'ai beaucoup de bonheur et d'amour et y gagner. Mais comment faire alors ? j'ai moi aussi une maison, nous l'avons achetée il y a à peine deux ans. Il y a un p'tit bout de bientôt deux mois. Je n'ai pas mon permis de conduire et j'habite un bled paumé. Je suis totalement dépendante de mon mari à bien des niveaux et je ne sais même pas comment on vit sur le plan financier, c'est lui qui s'occupe de tout, qui décide de tout. Je me sens coincée. Et toutes ces formalités me font peur, je sais pas comment, j'aurais besoin de savoir, d'être rassurée...

A qui pourrais-je en parler ? nous avons un ami commun, qui sait tout de Lui, qui sait beaucoup de moi. Je crois qu'il se doute un peu de ce qui se passe entre nous, il est très fin. C'est un gars vraiment exceptionnel, j'en connais pas d'autre comme lui. Un ami que chacun voudrait avoir dans sa vie. L'envie de lui dire tout me titille de plus en plus. Pas pour avoir son avis, mais parce que j'ai besoin d'en parler ouvertement à quelqu'un qui pourrait m'écouter sans me juger.
A une amie ? je n'en ai pas beaucoup et j'ai peur de choquer à vrai dire... à mon petit frère ? c'est pareil...
J'ai toujours en moi cette peur de décevoir mes proches. Comment réagiraient mes parents ? et s'ils me tournaient le dos ?
Mais toujours en moi également cette putain d'envie de vivre, de respirer le bonheur à plein coeur !

Si Dieu existe, parfois, j'aimerais qu'il m'envoie un signe...

Flash-back

16 août 2007 à 14h19

Comment en suis-je arrivée à ne plus l'aimer ? ça ne s'est pas fait du jour au lendemain bien sûr, ça se fait graduellement. On ne s'en rend pas compte tout de suite.

Pendant ces "presque" 5 dernières années, j'ai presque mis ma vie entre parenthèses pour poursuivre un but : avoir un enfant. Je voulais lui donner cet enfant qu'il espérait tant. Je voulais connaître la joie d'un autre amour à donner. Je voulais voir la joie de mes parents devenus grand-parents pour la première fois.
Pendant 5 ans j'ai tout essayé : médicaments, injections et enfin fécondations in vitro. Je ne saurais dire le nombre d'heures écoulées chez le gynécoloque, au centre PMA (Procréation Médicalement Assistée), à la clinique. Je ne saurais dire ces heures pénibles à attendre, à espérer. Je ne saurais dire ces instants difficiles à l'annonce d'un échec supplémentaire, ces instants où j'étais seule avec mes questions, mes doutes, mes idées noires, ma tristesse et mon désespoir. Et pourtant, j'ai toujours retrouvé la force de regarder à nouveau devant moi, vers l'horizon. J'ai toujours trouvé la force de donner ce petit coup de talon qui me faisait remonter à la surface pour continuer à avancer. Cette force, c'est en moi que je l'ai trouvée, en moi seule.

2006, année pénible mais pourtant riche de rencontres. Cette année a été difficile car j'ai repris les armes pour aller au front. Mais je me sentais déjà si affaiblie, si seule à l'aube de mes 30 ans... je savais que quelques coups bas risquaient fort bien de me faire tomber dans un trou noir. Cette année-là, je me suis autorisée à parler, à me faire des amis, à leur laisser voir quelle personne se cachait derrière l'armure. J'ai beaucoup appris de ces échanges. Sur eux, sur moi, sur la vie. Je sais aujourd'hui que sans eux, je ne serais pas mère aujourd'hui. Ils ont été formidables et j'espère qu'un jour, s'ils ont besoin de moi, je pourrai leur rendre la pareille.

Juillet 2006, mon anniversaire, mes 30 ans, une putain de remise en question au passage de ce cap et surtout, une deuxième ponction. Douloureuse aussi bien pour mon moral que pour mon physique. Je l'ai déjà souvent dit : on ne ressort pas indemne d'une telle épreuve.
Quelques jours après la ponction, première implantation (soit la 3e déjà depuis le début de mes essais infructueux). Pour une fois, mon mari m'accompagne. Nouvel échec. Je cherche du réconfort auprès de lui mais sa réaction est toujours là même : ne plus parler de ça, ne plus insister, abandonner, et pour oublier ça, boire un verre. Je me revois encore le regarder dormir dans le fauteuil, sous l'effet de l'alcool et de la fatigue. Je me sentais si seule...
Septembre, deuxième implantation, la quatrième en tout. Arrivés à l'hopital, je m'apprête à descendre de la voiture mais il ne souhaite pas venir avec moi. J'insiste en lui disant que j'ai besoin de lui. Il me répond que sa présence n'est pas nécessaire et que je sais bien qu'il n'aime pas les hopitaux, en plus il fait sûrement chaud là-dedans... je suis donc partie seule. Alors que je traversais les couloirs de cet horrible endroit, je retenais cette boule que j'avais en travers de la gorge, j'essayais de la ravaler, j'essayais de retenir tant bien que mal ces larmes qui coulaient sur mon visage. J'ai même pensé faire demi-tour et ne pas y aller, car à quoi bon ? A quoi bon si je suis seule ? Mais j'ai pris sur moi, comme d'habitude. Dans la salle d'attente, à nouveau cacher mes larmes. Ces dames qui comme moi attendaient leur tour, accompagnées de leur compagnon, de leur mère, d'une amie, d'une soeur peut-être ? Et moi, toute seule avec moi-même... Lorsque je suis rentrée dans la voiture, je le retrouve endormi, comme si de rien n'était. Couteau retourné dans la plaie, ça m'a fait mal. Je n'ai pu me retenir de lui dire "si j'étais venue en train et en bus ou en taxi, ça aurait été pareil !" et lui de me répondre sur un ton agacé "oh, arrête de te plaindre, n'exagère pas hein"...

Deux semaines d'attente. Les plus difficiles. Je pleurais pour un rien. J'avais peur. Peur d'un nouvel échec qui, je le savais pertinemment bien, me plongerais dans un désespoir si profond, voire même une dépression. Mais peur aussi que ça marche cette fois. Parce qu'alors... ? comment cela allait-il se passer ? Il m'a vue pleurer mais ne s'est pas beaucoup tracassé pour ça. Il avait ce regard légèrement moqueur et sa question toute faite qui m'agaçait tant dans ce genre de situation "qu'est-ce que t'as mal ?"

Et puis le jour J. Envie de voir personne. Personne sauf mon ami. A l'époque il m'aimait déjà d'amour mais ne me l'avait pas encore avoué. Il m'a pourtant soutenu jusqu'au bout. C'est grâce à lui que j'ai encore voulu y croire, c'est lui qui m'a aidé à garder la tête hors de l'eau. Il était mon meilleur ami, mon confident mais ignorait tout de ce qui se tramait dans mon coeur. De mon côté je dois avouer que depuis quelques temps déjà j'étais un peu troublée par le fait que je me sentais toujours si bien avec lui, par le fait que nous avions tellement en commun... je crois que sans le savoir j'étais en train de tomber sous son charme.

Ce jour-là il a été génial. Il a beaucoup parlé, m'a fait rire, a presque réussi à me faire oublier cette épée de Damoclès qui était suspendue au-dessus de ma tête. Et à l'approche de l'heure fatidique, il a su me montrer son soutien, sa présence. Cette épaule rassurante sur laquelle je pouvais m'épancher. Je savais que dans le cas d'un échec supplémentaire, lui seul aurait été à la hauteur pour me ramasser. J'ai toujours eu une telle confiance en lui, je pourrais lui confier ma vie s'il le fallait. C'est rare d'avoir la chance de connaître une telle personne.

Le téléphone sonne. Cette fois c'est une bonne nouvelle que l'on m'annonce. Je suis "sur le cul". Je suis sonnée. Perdue. Heureuse et perdue à la fois. Perdue parce que je n'aurais jamais cru cela possible un jour. J'y suis enfin arrivée, me voilà catapultée au bout de cette route qui me semblait encore si longue et impossible à parcourir. Me voilà à l'aube d'une nouvelle vie... qui me fait peur. Peur de cette inconnue. Serais-je une bonne mère ? et puis le reste...

Rentrer à la maison et pleurer de joie en annonçant la bonne nouvelle à mon mari. Il est heureux. Pendant quelques temps je le retrouve amoureux et attentionné. Mais bien vite j'ai commencé à réaliser. Une brêche s'était faite et la moindre petite secousse n'a fait que l'agrandir. A présent ce n'est plus une brêche, c'est un fossé, un cratère. Lui à l'heure actuelle semble heureux, il n'a pas l'air de remarquer qu'il y a un sérieux problème entre nous.

L'autre jour j'ai vu une émission "confessions intimes". Un rugbyman français était présent pour je ne sais quelles raisons, mais apparemment il a souffert. Il disait que ce n'est que lorsque l'on souffre que l'on se remet en question. En l'écoutant parler, je n'ai fait que l'approuver. C'est vrai. C'est ce qui m'est arrivé. Je me suis remise en questions et je le fais encore. Je souffre encore en dedans de moi. Moins certes, car un adorable petit être a débarqué dans ma vie et dans mon coeur. Mais je souffre de cette situation. Elle ne pourra pas durer éternellement. Il va falloir que cela explose, que je laisse cette colère jaillir en-dehors de moi, quitte à le faire souffrir. Pour une fois ne plus le ménager, pour une fois lui faire partager cette douleur. Si c'est vrai qu'il porte le pantalon, je n'ai pas à porter le fardeau toute seule.

Avez-vous déjà ressenti cette impression d'être "spectateur" de votre propre vie ? Des choses se passent, voulues parfois mais la plupart du temps vous ne pouvez rien faire, vous êtes impuissants, vous ne pouvez que regarder, subir, constater. Moi, cela fait des mois que j'ai cette impression. Mais j'avoue qu'à présent, j'aimerais beaucoup pouvoir en être "actrice".

Auncun tact, aucune psychologie !

20 août 2007 à 13h16

Aucun tact. Aucune psychologie. Un vrai égoïste qui ne pense pas plus loin que ce qu'il voit ou entend.

Dimanche soirée avec les parents de ma petite filleule. Je les aime beaucoup, c'est un très joli petit couple. Lui, très doux, très diplomate, très ouvert, très attentionné, romantique et très amoureux de sa petite femme. Elle, une femme enfant. Naïve mais si gentille, si douce qu'on aurait peur de la brusquer. Elle en a bavé dernièrement. Son papa, qui était tout pour elle, son dieu, son idole, son papounet. La vie a décidé de lui reprendre son papa adoré un mois avant l'accouchement de son deuxième enfant. Un véritable séisme pour elle. Inutile de dire que la fin de sa grossesse a été pénible : fatigue extrême, chagrin énorme, complications, césarienne, problèmes d'allaitement, le bébé qui maigrissait à vue d'oeil à force de régurgiter, etc etc etc... ça en faisait beaucoup pour ce petit bout de femme. Rajoutons à ça le fait de devoir gérer l'arrivée d'un nouveau petit bout sans pour autant laisser de côté sa petite de 2 ans, une réorganisation s'imposait. Heureusement son petit mari a toujours été extra avec elle, très présent. Elle a beaucoup de chance de l'avoir trouvé, c'est une vraie perle rare. Je leur souhaite de rester aussi heureux jusqu'au bout de leur vie.

Je dois avouer que je les envie. Je les regarde heureux malgré les problèmes qu'ils doivent parfois encore affronter. Ils sont très soudés, chacun est là pour l'autre. Ils n'en n'oublient pas pour autant qu'ils sont un couple qui s'aime et se permettent des sorties ou simplement des moments en amoureux. Je les envie mais surtout je les admire. Moi aussi j'aurais voulu connaître ça. L'amour que je portais à mon mari ne m'a pas laissé voir tout ce dont je manquais. Je n'y faisais pas attention, cela me semblait normal et je m'estimais même heureuse d'avoir un mari comme lui, comparé à d'autres. C'est vrai, ce n'est pas un monstre. Il n'est pas un alcoolique notoire. Dans notre contrée, c'est presque culturel de savoir boire son verre et d'aimer ça. Je ne cache pas que j'ai déjà beaucoup apprécié de passer des soirées bien arrosées, mais sans tomber dans l'excès. Mais voilà, il suffit parfois d'une blessure pour ouvrir les yeux...

Et donc, au cours de cette soirée, les deux hommes étaient émêchés. Je m'occupais du petit bout et de ma filleule en même temps, un vrai petit rayon de soleil cette petite de 2 ans qui m'appelle "ma'aine" ;-)
Mon mari entame une conversation sur un sujet sensible, il veut mettre les choses au clair car il a des soupçons sur nos deux tourteraux, de mauvaises intentions. Je comprends sa peur, mais je me suis longtemps évertuée à lui dire qu'il faut voir un peu plus loin que ce qu'il voit et entend dire. J'ai toujours été convaincue qu'ils étaient incapable de telles choses. Même si je ne les connais pas énormément, je sais reconnaître les gens sincères, les vrais gentils. Ils en sont. Il sait déjà se montrer agressif dans sa façon de parler en étant à jeun, et le voilà donc qui se met à les accuser sans aucun tact. Je les vois abassourdis. Je lis la déception dans leur regard et je vois son visage à elle qui se décompose. Elle fond en larme en s'excusant d'avoir pu laisser de telles doutes s'immiscer, son papa lui manque, elle voudrait qu'il soit là, jamais elle ne ferait une chose pareille, elle aimait trop son père et elle aime trop sa grand-mère pour faire ça ! Je vois son mari se lever et la rejoindre pour la consoler. Son geste me touche et je n'ai pu m'empêcher moi -même de la rejoindre également et je l'embrasse, je lui caresse les cheveux, les épaules en lui disant de se rassurer, que je sais qu'elle n'est pas comme ça. J'en avais les larmes aux yeux. Là j'avoue que j'ai eu envie de giffler mon mari. Il devrait savoir qu'elle est fragile mais il ne la ménage pas. Et lorsque plus tard dans la soirée encore, elle le rassure en lui disant que jamais elle ne ferait ça, qu'il peut avoir confiance, il se contente de répondre "j'espère". Ce "j'espère" qui jetait un froid à nouveau dans leurs regards. Je lui ai dis "tu ne dois pas dire j'espère, tu dois dire je sais ou je vous crois". Et une fois partis, malgré la longue discussion à ce sujet et leurs propos rassurants, il m'a dit "je suis encore sceptique"...

Et je me souviens d'un jour, alors que je n'avais pas encore accouché. Lui et sa maman et leur passe-temps favori : parler des autres et les critiquer si possible. La voilà qui me demande si j'ai revu la petite, je dis non mais je ne m'inquiète pas. Je sais qu'ils ont autre chose à faire. Et lui de dire "ils pourraient quand même donner signe de vie, enfin, s'ils veulent couper les ponts c'est comme ils veulent". Cela m'avait mise hors de moi mais je m'étais retenue parce qu'on allait encore me dire "quelle mouche l'a piquée". Cela faisait à peine un mois que son petit était venu au monde par césarienne. Avec tous les soucis qu'elle avait, je me doutais bien qu'elle devait d'abord se retrouver, se reposer, s'organiser. Cela ne s'appelle pas "couper les ponts", cela s'appelle "se réorganiser, se retrouver". Je n'étais pas fâchée contre eux, cette idée ne m'a jamais effleuré l'esprit, je savais, je les comprenais. Et puis s'ils voulaient (mon mari et sa mère) des nouvelles, ils pouvaient très bien prendre contact eux-même. Ah mais non, ce n'est pas à nous à faire ça, ce sont eux les plus jeunes... quelle mentalité, ça me désole...
Quelques jours plus tard (peu de temps avant que j'accouche), je reçois un mail de la petite maman qui s'excuse de ne pas avoir donné signe de vie, mais qu'elle est fatiguée, que la mort de son papa la rend toujours très triste, qu'elle a très difficile. Son mail me brise le coeur. En fait, ma belle-mère était allée se plaindre de ma part, alors que je ne lui avais rien demandé et que je ne lui avais déjà rien dit de tel, sur le fait que je ne voyais plus ma filleule. De quel droit ? Si j'ai envie de la voir, je sais où ils habitent, je connais leur adresse, leur numéro de téléphone et leur mail. Je réponds à son mail en disant que je la comprends, qu'elle ne doit pas se tracasser, que je pense bien à eux mais qu'elle doit d'abord s'occuper d'elle, des enfants, de sa petite famille. Je lui souhaite beaucoup de courage et lui dit que si elle a besoin de quoi que ce soit, elle peut toujours compter sur moi.

Comment peut-on avoir le coeur à brusquer des personnes aussi fragilisées, aussi sensibles ? Il faut être égoïste, individualiste, égocentrique... cela m'écoeure tout simplement !

Aujourd'hui...

23 août 2007 à 23h34

Aujourd'hui on s'est revus, Lui et moi. Nos retrouvailles n'en étaient pas vraiment car c'est comme si on ne s'était jamais quittés. Le revoir. Retrouver cette sensation de ses mains sur moi, cette sensation que je n'avais pas oublié et que je recherchais souvent, simplement en fermant les yeux. Retrouver la chaleur et la douceur de ses baisers. Cette complicité qui est la nôtre lorsque nous parlons de sujets délicats ou totalement loufoques. Nos rires pour un rien. Ses yeux dans les miens. Ses yeux dans lesquels je suis moi, dans lesquels je me sens exister.

Nous avons parlé de "nous". Il voulait savoir s'il y avait un espoir. A m'entendre il en est persuadé. Il veut m'attendre. J'ai le choix mais il ne veut pas laisser tomber maintenant. J'ai si peur pour lui, pourtant. Je devrais peut-être lui dire de vivre sa vie, de d'abord penser à lui. Je devrais, j'aurais peut-être dû lui mentir sur ce que je ressens, sur comment je vis pour l'instant. Lui mentir pour son bien. A quoi bon ? il me connaît, il sait que ça ne va pas, il le voit, il le sent... et puis à lui je ne sais pas mentir. Je n'ai jamais su. J'ai toujours été honnête avec lui et c'est peut-être ça aussi qui fait notre force.

Aujourd'hui, l'espace de quelques heures, nous nous sommes aimés. Si bien ensemble à discuter, à rire, l'un contre l'autre. Comme d'habitude, j'ai versé des larmes de joie. Joie intense de ressentir tant de choses, joie intense d'être aimée comme ça. Car nous nous aimons du plus bel amour qui soit : pour ce que nous sommes vraiment. Nous avons fait connaissance avant de nous Aimer. Et moi, à faire sa connaissance, je n'ai pu que l'Aimer...

La vie m'aurait-elle fait un signe ?

25 août 2007 à 14h15

Mercredi soir, la semaine qui vient de s'écouler. La veille de nos retrouvailles avec mon ami. J'apprête les affaires du petit étant donné que je vais le laisser à maman toute la journée. Et d'un coup, en ressortant les mains du sac à langer, je me rends compte que j'ai perdu mon alliance. C'est vrai que depuis quelques temps, elle flotte et glisse facilement. Lorsque je fais le ménage ou que je donne le bain au petit, je l'enlève.

Auparavant, je pense que ce genre de perte m'aurait fait pleurer de panique, peur de perdre un tel symbole, horreur et damnation, j'aurais tout retourné et ameuté tout le quartier pour la retrouver. Bon j'exagère un peu c'est vrai, mais tout ça pour dire que j'en aurais été très malheureuse. Ma réaction mercredi soir ? ... je devrais avoir honte de le dire, mais cela m'a fait sourire... j'ai cherché pour la retrouver bien évidemment, mais si je ne l'avais pas retrouvé, ma foi, cela ne m'aurait pas vraiment dérangé... J'ai fouillé un peu partout en simulant la panique pour ne pas éveiller de soupçons. La réaction de mon mari était très froide évidemment, pour un peu il m'aurait accusé de l'avoir fait exprès. Puis je l'ai retrouvée bêtement dans le gant en loofa que j'ai utilisé en prenant ma douche. Je l'ai repassé à mon doigt mais ce n'est pas pour autant que cette perte fortuite ne m'a pas fait réfléchir...

Alors ? que dois-je en conclure ? Pur hasard ? Signe du destin?

Ils pourraient me comprendre...

26 août 2007 à 14h19

Vendredi, discussion avec ma mère. Elle m'explique que jeudi, lorsque mon mari est allé récupérer le petit chez elle, il s'est montré sec et agressif, très froid. Elle en a eu mal à l'estomac... Nous discutons un peu et puis elle vide son sac.

Je ne me gêne plus depuis quelques temps pour leur dire comment je me sens à la maison, comme je vis. Besoin de me confier et qu'ils sachent... mais en fait, ils s'en rendaient bien compte. Elle m'a raconté des choses que j'ignorait. Des choses qui font du mal à entendre mais je préférais qu'elle me le dise en toute franchise. A présent je sais. Elle m'a dit "je ne devrais peut-être pas te le dire, mais je crois que c'est bien que tu le saches"...
Mes parents se rendent bien compte à quel point mon mari a un sale caractère. Elle m'a dit que si mon père ne vient pas souvent à la maison, c'est à cause de lui. A mon retour de maternité, alors qu'ils étaient venus voir le petit, mon mari ne l'a même pas regardé, il lui a quasiment marché sur les pieds, trop occupé par ce qui cuisait dans les casseroles. Il aurait pu au moins dire "bonjour", question de politesse. Mais je connais ça, je ne l'ai pas remarqué ce jour-là mais je l'ai déjà vu faire avec ma mère lorsqu'elle passe 5 minutes pour voir comment ça va. Cela ne le dérange pas de quasiment "marcher sur les pieds des gens" avec son air glacial. Ce ne sont pas des inconnus, ce sont mes parents. Ils ne sont pas collants, ils ne s'imposent jamais, sont très discrets, il n'a pas à se plaindre. Il se permet trop de choses vis-à-vis de ma famille ou de moi, que moi je ne me permettrais pas par rapport à lui ou sa famille, parce que j'ai été éduquée dans la notion du respect des autres. Mais voilà, il est comme ça. Et mon père, cela l'a choqué. Quel accueil effectivement ! Pareil lorsqu'ils se croisent de loin dehors. Nos maisons sont toutes proches. Un salut de la main n'est pas trop demander tout de même... ben si, apparemment si. Si bien que mon père ne cherche même plus, il s'arrange pour ne pas croiser son regard. Il préfère quand moi je vais chez eux.

Ils se rendent compte que ce ne doit pas être facile à vivre pour moi. Ils pensent que j'ai du mérite de vivre avec quelqu'un comme lui. Elle m'a dit "tu ne dois pas te laisser écraser comme ça, tu dois te rebeller, il faut que ça change sinon à quoi va ressembler ta vie ?"... j'étais, excusez de l'expression, sur le cul ! J'ai compris une chose importante : ils se soucient de moi, de mon bonheur, de mon bien-être... c'est vrai qu'après tout, c'est ce que tout parent souhaite pour son enfant. Je suis leur fille et je sais maintenant que voir leur fille vivre à côté de chez eux, pas vraiment heureuse, cela les rendrait malheureux. Alors je me dis que le jour où je décide de partir, même si cette solution les chagrine, même s'ils ont du mal à l'accepter, ils pourraient me comprendre. Et de savoir ça (c'était une grande crainte pour moi !), bon dieu, comme cela me réconforte !

Ils savent aussi tout ce que j'ai souffert pour avoir le petit. Ils ne savent pas tout mais ils m'ont vu pleurer quelquefois pendant ma grossesse, ils m'ont vu blessée, triste... ils me reconnaissent beaucoup de courage et quelque part, ça aussi, ça me fait du bien de le savoir. Je vous aime papa, maman. Même si on se le dit jamais parce que chez nous ça se dit pas... je vous aime et je vous dis merci !

Samedi soir

27 août 2007 à 10h28

Samedi soir, repas avec mon beau-frère et sa petite famille. Sympa. Puis d'un coup, mon beau-frère demande à revoir notre album photo de mariage. C'était lui le photographe et c'est lui qui l'a fait.

Souvenirs d'un beau jour. Je ne regrette rien. Je l'aimais plus que tout à l'époque. C'était une belle journée. Mais à présent cela me semble si loin. C'était il y a 7 ans...
Ils ont regardés l'album tous ensemble. Moi je suis restée à l'écart, dans le fauteuil, avec mon fils dans les bras qui commençait à s'endormir. L'excuse idéale car je n'avais pas envie de le regarder. Pas envie d'évoquer ce qui pour moi n'est plus rien d'autre qu'un chouette souvenir.

Et de repenser à cette photo qui trône sur le mur au-dessus du buffet, au salon. Une photo qu'ils m'ont offerte pour mon anniversaire cette année. Une photo prise à la maternité. Mon mari au centre, fier jeune papa qui tient le petit dans ses bras. Les yeux fixés sur l'objectif, le sourire heureux. Moi à côté qui tient la main du petit en lui souriant. Ce cadeau m'avait fait très plaisir, mais qu'elle sonne faux cette photo ! je me souviens de mon état d'esprit du moment : je ne voulais pas regarder l'objectif ni mon mari, peur que cela ne se voie dans mes yeux. L'heure était aux réjouissances et moi j'étais ailleurs. Je voulais être ailleurs avec mon fils. Quand je regarde cette photo, je me vois si seule. Je ne vois pas un couple unit, je vois un couple que tout sépare. Je le regarde si fier sur cette photo et je lui en veux de ne pas avoir été là quand j'avais besoin de lui. Comment pourrais-je oublier ? Oublier que si je n'avais pas "pris sur moi" une fois de plus, j'aurais fait demi-tour dans cet hopital ! Qu'il s'en est fallu de peu pour que je n'aille pas à ce rendez-vous pour cette ultime implantation ! Si j'avais fait de mi-tour, le petit ne serait pas là aujourd'hui !! Comment oublier ces deux semaines qui ont suivi l'implantation, ces deux semaines d'angoisse, de pleurs d'espoir et de désespoir !
A un moment donné, il a vu mon regard dans le vague, regard sérieux, je pensais à tout ça... Je crois que ça l'a alarmé. Il m'a demandé à quoi je pensais. J'ai répondu "oh, à rien, je m'endors en même temps que le petit". Une fois au lit, il s'est rapproché de moi pour réclamer un peu de tendresse. Je ne l'ai pas repoussé mais je ne l'ai pas acceuilli non plus. J'ai feint la fatigue. Il était tard et je savais que le petit allait se réveiller pour le prochain bibi quelques heures après. Il m'a dit "j'aurais bien aimé un peu plus de tendresse" et je n'ai pu m'empêcher de lui répondre "tu aurais bien de la chance, toi", ce à quoi il a répondu "ça y est, c'est encore de ma faute, c'est moi le méchant". Il s'est relevé et est resté une bonne grosse heure au salon, probablement à boire un coup pour noyer sa peine ? Je pense qu'il discutait avec son frère par SMS aussi, j'entendais son GSM qui sonnait. Et moi, je ne dormais toujours pas, j'étais sur le qui-vive, je m'attendais à ce qu'il vienne me parler et là... je savais qu'il y avait un gros risque pour que la bombe à retardement que je suis vienne à exploser. Finalement, il est venu se recoucher sans parler.

L'autre jour j'ai perdu mon alliance par hasard. Peut-être un signe du destin ? Je l'ai retrouvée et repassée à mon doigt comme si j'avais enfilé un bijou de pacotille. Pour moi cette alliance ne signifie plus rien... Notre union est morte à petit feu. L'amour que j'avais pour lui est comme du bois, mouillé par la rosée de mes larmes. Du bois mouillé qui ne pourra plus brûler...

Spectatrice d'un beau moment...

27 août 2007 à 15h03

Dimanche, nous sommes restés à la maison comme souvent. Le matin, maman est passée 5 minutes voir le petit pendant que mon mari faisait les courses. Il rentre, il entend bien qu'elle est là vu que nous parlons ensemble et qu'elle rit de voir le petit tout excité sur son tapis d'éveil... mais il l'ignore royalement. Il déballe les courses puis va chercher l'aspirateur et commence à aspirer. C'est ma mère qui a fait le premier pas, qui s'est rabaissée à lui dire bonjour. Quel grossier personnage tout de même, de plus en plus ça me met hors de moi ! Et puis s'il a besoin d'un service de sa part, alors il ira lui demander... ça me sidère ! Enfin soit, on commence à avoir l'habitude !

L'après-midi, après le bibi de 15h30, maman me téléphone pour voir ce que je fais. Rien de spécial. Je fais digérer le petit, qui, alors que je raconte ça, émet deux rots à détapisser les murs ;o)) qui nous font bien rire. Mon mari taille la haie. Elle me dit "il doit faire chaud chez toi en plein soleil, alors si tu veux tu peux venir chez nous il fait bon dans la cour derrière. Je fais du café et on va manger un morceau de tarte"... si ça c'est pas une invitation ! Je comptais justement y aller parce que ça me faisait mal au coeur de penser que mon papa avait sûrement envie de voir le petit mais qu'il n'aime pas venir à la maison à cause de son gendre. J'ai donc sauté sur l'invitation : j'ai installé le petit dans la poussette et zou, direction papy et mammy ! Je l'ai laissé à leur bonne garde pendant que j'en profitais pour faire ma petite scéance de gym de remise en forme... et quel beau moment !

Le vélo d'appartement (rien de tel pour l'échauffement) se trouve dans mon ancienne chambre, rez-de-chaussée, fenêtre sur la cour. Pendant que je pédalais, je les regardais, mon père et ma mère, complètement gagas devant mon fils qui n'était que sourires, "aheuu" et "ghaaa". Ils étaient tout fous. Papa le bombardait de photos en riant de si bon coeur, avec plein de tendresse. Je l'entends encore dire "il me faudrait un appareil photo dans les yeux"... je les regardais de l'autre côté de cette fenêtre, ils ne se rendaient pas compte que je les observais... si vous saviez ce que ça m'a fait ! J'avais comme une boule d'émotions qui me montait à la gorge, ça m'a fait l'oeil humide, et ça m'a donné une folle envie d'écrire aussi, pour garder un beau souvenir de ces instants magiques. J'étais moi aussi complètement gaga devant ce beau spectacle. Et puis... je me suis dit que c'était injuste que nous vivions côte à côte et que je soies obligée de faire comme ça pour que papa puisse profiter de son petit-fils. J'ai repensé à tout ce qui m'est arrivé, à tout ce qui me ronge, à tout ce qui m'a blessé...
et plus que jamais ça m'a donné une envie. L'envie de me battre pour le bonheur : le mien, celui de mon fils et de mes parents... et tant pis pour les autres...

Un peu de nostalgie...

28 août 2007 à 17h30

Hier j'ai déjà emballé les vêtements premier âge de mon boutchou, ceux qu'il ne sait plus mettre. C'est fou ce qu'il a grandit, et il a à peine deux mois ! C'est la larme à l'oeil que j'ai regardé ces petits pyjamas. Mon dieu, j'en arrive presque à regretter sa petite taille ! Par contre, c'est un vrai enchantement au quotidien. Il m'émerveille de jour en jour. Ses sourires, ses mimiques, ses regards quand il boit son bibi ou simplement lorsque je l'assieds sur moi, son dos contre mes cuisses. Il me regarde droit dans les yeux avec son petit air interrogateur ou coquin puis m'offre un sourire ravageur. Je le mangerais !

J'ai également mis de côté mes vêtements de grossesse. Nostalgie de cet état aussi... ils m'allaient plutôt pas mal ces vêtements... et ce gros ventre aussi d'ailleurs. Je me revois encore le caresser longuement, à chercher un signe de vie. Et ma joie lorsque je ressentais un mouvement... Qui sait, peut-être serai-je à nouveau enceinte un jour ? C'est tellement spécial, impossible à définir. Comment décrire la joie de sentir la vie prendre racine en soi et se construire de jour en jour ?
Aujourd'hui, j'ai un accessoire bien pratique : l'écharpe porte-bébé en tissu. C'est tout simplement génial ! Sentir le petit tout contre moi. S'il a du mal à s'endormir, il suffit de deux minutes et c'est parti. Lorsqu'il est là, dans cette écharpe, j'aime le caresser comme je caressais mon ventre...

Être enceinte à nouveau ? Pourquoi pas. Mais pour l'instant je suis comblée avec ce petit bonhomme. Un autre enfant de mon mari ? Non... il en parlait l'autre jour, mais c'est non. Porter l'enfant de mon ami ? Evidemment avec mon parcours les chances sont très minces. Mais j'y ai déjà pensé. Un jour, alors que je lui disais de se laisser aller, de dire ce qu'il voulait dire et de pleurer s'il en avait besoin, il m'a dit "si je me laisse aller, je te fais un enfant sur le champ". J'étais enceinte jusqu'aux yeux. Ses paroles m'ont fait un effet, comment vous dire... je me suis dit que si un jour je devais porter son enfant, je le porterais comme un objet précieux, ce serait comme un cadeau...

J'ai rangé dans une caisse ces vêtements à lui trop petit et ces vêtements à moi devenus trop larges, et j'ai été prise d'une bouffée de nostalgie. Pas de tristesse, mais un agréable souvenir déjà. J'en ai encore tellement qui m'attendent, des souvenirs !

J'ai arrêté de l'allaiter totalement il y a presque deux semaines. Lien privilégié entre une mère et son enfant, cela aussi c'est difficile à décrire. J'en garde également un bon souvenir, ce fut une belle expérience. Mais demain, j'ai rendez-vous pour un examen. Une boule s'est formée dans mon sein gauche. Le gynécologue pense que c'est bénin mais pour en être sûr il m'envoie passer un examen en sénologie. Ce terme fait un peu peur... j'espère que ça va aller !

Il est temps pour moi de vivre !

31 août 2007 à 9h46

Souvent ces derniers jours je pleure des larmes de douleur, de peine. De me rendre compte à quel point je suis seule avec toutes mes questions. De me rendre compte à quel point vivre ici est comme vivre en cage. A quel point je me suis laissée emprisonner, étouffer, et ce sans même m'en rendre compte. Toujours par peur, par crainte de le décevoir, de le voir s'énerver ou râler. Il a si bien su instaurer ce climat de crainte qu'il m'a toujours semblé normal, naturel au sein de notre couple. Je suis sa femme et sans le voir, sans vouloir le voir, je me suis mise entre parenthèses, je suis devenue une femme soumise.

Une femme soumise qui souffre en silence parce qu'elle n'a pas le droit, ou si peu, de se plaindre. Certaines vivent comme ça pendant des années. D'autres tombent dans une dépression. Moi j'ai été à deux doigts de le faire, mais c'est l'écriture qui m'a aidée. C'est accepter que les autres me découvrent, c'est accepter de m'ouvrir aux autres qui m'a aidé. Je me l'étais toujours interdit parce que je savais que cela ne lui plairait pas. Il était donc normal que cela ne me plaise pas à moi...
Il n'est pas méchant, il n'est pas si mauvais. J'en reste toujours à vouloir l'excuser. Je ne pense pas qu'il agisse comme cela à dessein, c'est son caractère tout simplement. On a toujours peur de lui demander quelque chose : un service, un conseil, un avis. Très vite il s'emporte, il se moque, il refuse, il se fâche. Il veut montrer qu'il est le chef, que c'est lui qui décide, que c'est lui qui "a des couilles".

Je me suis réveillée comme après un long sommeil. J'ai ouvert les yeux sur cette vie qui est la mienne et je ne l'aime pas, je ne l'aime plus. Envie de sortir de mon lit, d'aller voir dehors comment il fait. Envie de sentir la chaleur du soleil et la douceur du vent sur ma peau, d'entendre les oiseaux chanter et de sentir le parfum des fleurs flotter dans l'air, de voir ce spectacle de la nature en vie. Assez dormi, il est temps pour moi de vivre !

Il me dit que je suis belle...

4 septembre 2007 à 14h04

Jeudi dernier, j'ai profité d'un instant où j'étais seule à la maison pour parler avec mon ami au téléphone. J'avais tellement envie d'entendre sa voix ! sa voix qui me fait tellement de bien, qui me fait tellement chaud en dedans de moi.

Comme toujours nous avons beaucoup ri de tout et de rien, comme des enfants. De notre situation à tous les deux, de bêtises, de ce possible avenir, de nos envies. Je lui parlais du baptême du petit qui se fera dans quelques semaines. Il me dit "tu vas aller faire les magasins pour te trouver une tenue pour l'occasion alors ? une robe ?"... une robe, non, lui dis-je, je n'ai jamais porté de robe de ma vie. La seule que j'ai jamais porté est ma robe de mariée. Jamais osé, et pourtant j'en ai souvent rêvé. Je ne me suis jamais sentie à l'aise dans une robe, et si souvent mal à l'aise dans une jupe. Je ne me suis jamais trouvée canon. Trop mince. Mes bras trop maigres depuis toujours. Dans tous les magazines féminins on parle toujours de "comment perdre 3 kilos en une semaine ?" mais on ne dit jamais "comment grossir de 3 kilos de façon uniforme ?" Difficile de manger par les doigts ou par les orteils pour faire grossir ces jambes un peu trop fines et ces bras trop maigres, que j'ai toujours un peu envie de dissimuler... ça passe avec le temps, mais un complexe ne s'oublie pas aussi facilement.
Et en parlant de robe et de tenue, j'ai réalisé une chose (dont je me suis rendue compte il y a pas mal de temps déjà) : mon mari ne m'a jamais dit qu'il me trouvait belle. Toujours un peu moqueur, un peu flatteur mais toujours évasif, jamais de compliment qui me donne envie d'y croire. Même lorsque nous nous sommes mariés... j'exagère peut-être là, mais lorsque je suis sortie de la maison de mes parents, il m'attendait au pied de l'escalier. J'avais une robe de princesse, j'étais toute bronzée, bien coiffée, maquillée un peu mais pas trop, juste ce qu'il faut, j'avais des fleurs dans mes cheveux. Il aurait pu ne pas parler et d'un simple regard me dire que j'étais la plus belle... mais je me souviens de ce regard moqueur et légèrement critique, ça va, je lui convenais. J'ai toujours été timide et complexée, mais il n'a jamais su me faire sortir de ma coquille. Bien au contraire, il m'a poussée à m'y retrancher. Si je fais un effort vestimentaire pour une occasion, combien de fois ai-je déjà entendu "t'as rien trouvé d'autre à mettre ?" ou, si je lui demande "comment tu me trouves", son "oui ça va allez grouille-toi" m'encourage vraiment, vous pouvez pas savoir ! Ou lorsque je m'habillais un peu sexy rien que pour lui le soir quand on restait à la maison "tu vas où comme ça ?" sur un ton moqueur... Et si par hasard je faisais "ma petite crise" comme il le disait si bien, que je lui demande s'il me trouve jolie "mais oui, tu le sais bien"... non, je ne le sais pas !

Avec mon ami c'est différent. Quand il me regarde dans les yeux et qu'il me dit que je suis belle, je rougis, je deviens toute petite et j'ai envie d'y croire. Son regard à le don de me mettre en valeur. Je me sens si bien avec lui, j'ai confiance en lui, il me donne confiance en moi. Avec lui, j'oublie presque totalement mes complexes. Dans ses bras, dans ses yeux, je me sens femme et surtout, je me sens en vie ! Souvent même, les mots ne sont pas utiles, ses yeux, son regard suffit à me dire ce qu'il pense. Et j'aime ça, j'aime beaucoup ça entre nous. Cette faculté à communiquer avec les yeux. On se comprend tellement bien. Bon dieu qu'il me manque... il manque à mon coeur, il manque à mon âme (si seule quand il n'est pas là), il manque à mes yeux, il manque à mes oreilles, à ma peau, à mes lèvres... il manque à ma vie !

Rencontre avec une bien jolie chanson...

4 septembre 2007 à 23h05

LE TOURBILLON, chanté par Jeanne Moreau mais très joliment interprété par Vanessa Paradis

''Elle avait des bagues à chaque doigt,

Des tas de bracelets autour des poignets,

Et puis elle chantait avec une voix

Qui, sitôt, m'enjôla

Elle avait des yeux, des yeux d'opale,

Qui m'fascinaient, qui m'fascinaient

Y avait l'ovale de son visage pâle

De femme fatale qui m'fut fatal {2x}

On s'est connus, on s'est reconnus,

On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus d'vue

On s'est retrouvés, on s'est réchauffés,

Puis on s'est séparés

Chacun pour soi est reparti.

Dans l'tourbillon de la vie

Je l'ai revue un soir, aïe, aïe, aïe !

Ça fait déjà un fameux bail {2x}

Au son des banjos je l'ai reconnu

Ce curieux sourire qui m'avait tant plu

Sa voix si fatale, son beau visage pâle

M'émurent plus que jamais

Je me suis soûlé en l'écoutant

L'alcool fait oublier le temps

Je me suis réveillé en sentant

Des baisers sur mon front brûlant {2x}

On s'est connus, on s'est reconnus,

On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus de vue,

On s'est retrouvés, on s'est séparés,

Puis on s'est réchauffés

Chacun pour soi est reparti.

Dans l'tourbillon de la vie.

Je l'ai revue un soir ah là là

Elle est retombée dans mes bras {2x}

Quand on s'est connus,

Quand on s'est reconnus,

Pourquoi s'perdre de vue,

Se reperdre de vue ?

Quand on s'est retrouvés,

Quand on s'est réchauffés,

Pourquoi se séparer ?

Alors tous deux, on est repartis

Dans l'tourbillon de la vie

On a continué à tourner

Tous les deux enlacés {3x}''

Ma petite révolution...

15 septembre 2007 à 17h06

L'autre jour, alors que je faisais un peu de gym dans mon ancienne chambre chez mes parents, mon père rentre, ferme la porte et s'assied sur le lit. Je connais ça, cela signifie qu'il veut me parler d'une chose sérieuse.

Il me dit "quand vas-tu ouvrir un compte à ton nom?". Il trouve qu'il est temps que je me reprenne en main, que j'ouvre un compte à mon nom et que j'y fasse verser mon salaire, de façon à vivre un peu plus comme je l'entends, pas uniquement comme mon mari l'entend. Je suis un peu gênée, je lui réponds, les larmes au bord des yeux "si je fais ça, c'est la guerre". Il me dit qu'il n'est pas d'accord. Que dans un couple on est à deux. Que j'ai aussi mon mot à dire. Je travaille, je gagne de l'argent et cet argent, s'il doit servir à payer nos dépenses communes, j'ai droit aussi à l'utiliser pour me faire plaisir. Se doutant bien qu'il ne sera pas d'accord si je lui en parle avant de le faire, il me conseille de le mettre devant le fait accompli...

L'idée m'avait déjà effleuré l'esprit quelques fois, mais toujours les mêmes questions : comment faire ? quand ? et puis je savais que mon mari ne serait jamais d'accord avec ça. Qu'il se mettrait en colère. Nous avons un compte commun depuis le début. Mais le problème, et cela fait un bon bout de temps que je m'en suis rendue compte, c'est qu'il estime être le seul à pouvoir faire des dépenses un peu plus conséquentes. Cela trop souvent à l'encontre de mon avis. Cet ordinateur par exemple, celui sur lequel je laisse courir mes doigts pour m'épancher sur ce site. Cela faisait des années que je lui disais que j'aurais bien aimé avoir un ordinateur à la maison. Sa réponse avait toujours été "quand nous aurons un enfant". La dernière fois qu'il m'a sorti cette réplique, je lui ai dit à quel point je trouvais ça dégueulasse de sa part, sans coeur, de me dire ça alors qu'il était très bien placé pour savoir que nous avions difficile à concevoir un enfant. Il avait touché la corde sensible. Puis je suis tombée enceinte. Je n'ai pas laché l'affaire, je l'ai relancée de plus belle en lui disant "tu vois, je suis enceinte donc maintenant le pc est justifié héhé". Et toc ! Personnellement je ne voulais pas mettre un montant exhorbitant pour un premier ordinateur. Mais il a toujours dit "si J'achète un ordinateur, JE ne veux pas du brol, JE veux un matériel de qualité"... Alors pour mieux faire passer la pilule, il m'a fait la surprise d'acheter cet ordinateur multimédia bien équipé en partie comme cadeau de Noël. Interdiction de voir la facture, c'est une surprise. Sauf que je l'ai vue. Un peu moins de 1.200 € ça fait chérot la surprise. D'autant plus que cette surprise, je la paie encore avec mon salaire. J'avais peut-être d'autres projets, d'autres envies ? mais ça, il s'en fiche, je suis sensée avoir les mêmes envies que lui, je suis sensée le suivre où qu'il aille. Dernièrement j'ai commandé des vêtements à une société de vente par correspondance pour à peine 70 € tous frais compris. Une belle occasion grâce aux réductions. Quand le colis est arrivé, il a fait l'étonné et m'a dit quelque chose dans le genre "tu n'es pas gênée de commander des trucs pour toi sans rien dire". Evidemment que je ne lui en avais pas parlé, il m'aurait incité à ne pas commander parce que "ça coûte la peau des fesses " ou "tu n'as pas besoin de ça"... et comme d'habitude je me serais sentie coupable et j'aurais laissé tomber. A sa réplique, je lui ai répondu "oui mais toi quand tu commandes chez B. (vente de plantes et fleurs par correspondance), tu ne me dis rien non plus et je ne te fais aucun commentaire". Sa réponse ? "Oui mais ça c'est pour nous deux, la maison est à nous deux, non?" Par moment il mériterait des claques...

Combien de fois ai-je souhaité partir en vacances, en week-end ou en city-trip ? combien de fois ai-je dû me taire à ce sujet parce que toujours la même rengaine : ça va nous coûter cher, qui va garder le chien ? et comme je le connais, il aurait encore été capable d'inviter sa mère à se joindre à nous, pour lui changer les idées.

Le week-end dernier, c'était la fameuse kermesse du village. Une fiesta qui dure 5 jours. Sympa quand on est bien intégré, il y a moyen de bien s'amuser. Cette année on ne m'y a vu qu'une petite heure avec le petit. Pas envie, pas d'humeur à sourire à tout le monde comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Par contre, si cela avait été possible, je serais bien partie avec mes parents et mon petit frère. Ils ont passé un super week-end à la mer, on beaucoup visité les environs, profité du beau temps. Voilà quelque chose qui m'aurait bien plu. Je me suis promise que l'an prochain (si je suis toujours ici), le petit et moi on les accompagnerait. Je préfère de loin voir du pays, voir la mer et passer du temps avec ma famille que passer du temps avec des gens qui signifient tellement peu pour moi, être obligée de faire semblant, m'asseoir à leur table et les écouter raconter des bêtises alors qu'ils sont complètement bourrés ou presque... j'ai donné.

Alors oui, je crois que je vais suivre cette idée. Ouvrir un compte à mon nom, y verser ce qu'il me reste sur mon compte épargne de quand je suis née. Sur ce compte, mes parents vont me verser un petit bonus, fruit de l'héritage de ma grand-mère que ma mère a reçu. Ils ne veulent en aucun cas le verser sur le compte commun de peur que, à nouveau, monsieur le dépense selon ses idées. J'hésite encore un peu, j'ai encore un peu peur de le faire... mais au plus j'y pense au plus je me dis que je serais idiote de ne pas oser le faire, que ne pas le faire serait une fois de plus me laisser dominer. Il se fâchera certainement. Ne comprendra pas ce qui arrive. Il faut dire que je ne fais aucun effort envers lui. Je mets toujours de la distance entre nous, et je suis toujours aussi froide, voire indifférente. Il le sent, il voit que quelque chose ne va pas. Ma petite révolution risque d'être le détonateur d'une petite bombe. Cette petite bombe, c'est tout ce que j'ai en moi... et à l'explosion, ça risque de faire mal, très très mal...

Dans deux semaines...

17 septembre 2007 à 14h35

Dans deux semaines je reprends le travail. Changement de rythme. Recommencer à me lever plus tôt. Retrouver mes habitudes de navetteuse et les joies du train. A ce propos, fini d'aller en 1ère classe, finie la tranquillité que j'y trouvais (pour le confort ne parlons pas trop vite lol). Je vais retrouver les voyages sans être sûre d'avoir une place assise, pas sûre de pouvoir faire ma sieste, ces trains en retard, ces trains annulés, bondés, ces trains surchauffés ou pas chauffés du tout, ces gens qui sentent mauvais dès le matin, ces alcooliques qui exhalent des vapeurs d'alcool à vous donner le tournis, ces pervers qui vous dévisagent avec un regard vicieux et que vous avez envie de gifler des deux mains, ces gens qui parlent fort, qui gesticulent sans arrêt, qui écoutent leur musique "à donf", qui n'ont aucun respect pour les autres voyageurs, etc etc... aaah les joies des transports en commun !

Me séparer de mon petit bonhomme pour la journée... ça va être dur au début c'est clair. Mais j'ai besoin de voir du monde, besoin de sortir de mes murs.

Retrouver mes collègues. Ceux que j'apprécie, ceux que je tolère et ceux que je ne supporte pas. Et puis ce retour au boulot, je ne sais pas l'expliquer mais j'ai l'impression d'être très motivée, d'avoir de l'ambition. Quelque chose me dit que mon chef va me trouver changée. Un peu plus d'assurance, un peu plus de confiance en moi... et ça je sais à qui et à quoi je le dois !

Retrouver mon remplaçant que je vais dégager vite fait bien fait de ma place ;o) Il est gentil mais très saoûlant. Un monsieur-je-sais-tout-mieux-que-vous qui doit avoir au moins 150 ans pour avoir fait tout ce qu'il dit. J'ai déjà connu des vantards dans ma vie mais celui-là il remporte la médaille d'or sans problème !
Retrouver mon ordinateur, mon bureau, ma chaise, mes tiroirs et mes petites habitudes. Retrouver ceux qui sont devenus mes vrais amis. Celle qui a toujours été un peu ma "petite maman" au boulot. Elles ont presque le même âge et a toujours été adorable avec moi. Toujours là pour m'écouter, pour essuyer mes larmes. Puis mon grand-frère black, un gars extra. Il sait beaucoup de choses avant qu'on ne le lui dise, il a le nez fin, il sent les choses. Très philosophe mais aussi parfois très sale gosse, je l'adore, il me fait beaucoup rire mais je sais aussi que je peux compter sur lui si j'ai besoin de parler. Il m'a été d'un soutien incroyable. J'ai commencé à lui parler, par mail, de ce qui m'arrive à la maison, en gros, sans aller dans le détail. Il ignore tout de ce qui se passe entre moi et notre collègue et excellent ami commun... mon ami... nous ne lui avons rien dit, ni lui, ni moi. Il sait que nous sommes très proches. Il sait qu'il est très amoureux de moi. Et je crois qu'il sait que je suis tombée amoureuse de lui. Je me souviens d'un jour où il m'a gentiment taquiné avec ça. Il savait déjà et moi à l'époque je ne voulais pas l'admettre... Quelque chose me dit que le jour où il l'apprendra, il ne sera pas vraiment étonné. A nous trois nous formons un petit trio inséparable, très solidaire. J'ai hâte de le réintégrer !

Et puis enfin retrouver mon ami. En fait il est mon amant, mais je n'aime pas ce mot, parce que trop souvent on a tendance à le placer sous le signe du sexe uniquement. Or, entre nous, tout a commencé par une belle histoire de camaraderie, puis d'amitié, puis d'amitié très profonde pour devenir une belle histoire d'amour. Mon amoureux ? Ce terme est un peu trop puéril... même si pourtant, parfois, ça fait du bien de se sentir aussi naïve qu'une gosse de 5 ans !
Le retrouver lui. Me réjouir le matin en arrivant lorsque je verrai sa voiture garée devant le bâtiment. Le croiser dans les couloirs, nous faire des clin d 'oeils. Son bureau est juste en face du mien ! Aller chercher une tasse de café ensemble (même si je n'en bois pas), profiter d'un petit trajet en ascenseur pour échanger un petit baiser, pour se tenir la main ou simplement nous regarder tendrement, les yeux dans les yeux. Parfois, le laisser me raccompagner jusqu'à la gare. Cela n'est rien à côté de ce que nous pourrions vivre réellement ensemble, mais c'est déjà mieux que simplement un mail ou un coup de téléphone quand c'est possible. Manger à la même table avec nos autres collègues pendant midi. Le laisser se moquer gentiment de moi (le pire c'est que j'adore jouer le jeu), nous lancer des feintes à deux balles. Quand il fait beau, aller nous asseoir sur un banc dehors pour discuter un peu, rire beaucoup.

Le soir venu, retrouver avec joie mon petit bonhomme qui m'aura manqué toute la journée. Le serrer dans mes bras, l'embrasser de tout mon coeur, lui raconter ma journée. Lui donner son bain, le câliner, lui donner son dernier bibi et lui souhaiter une bonne nuit. Puis, une fois cela fait, aller me coucher dans ce grand lit où il fait si froid depuis longtemps, malgré cette présence à côté de moi...

Cette photo...

17 septembre 2007 à 14h40

L'autre jour, ma mère, en parlant de choses et d'autres, évoque cette photo qui trône au-dessus du buffet au salon. Une photo de famille : au centre mon mari tenant le petit dans ses bras. Il est fier comme un coq, on dirait que c'est lui qui vient d'accoucher. Et moi à côté, un peu en arrière, assise sur le lit, tenant la main du petit... Cette photo, mon beau-frère et ma belle-soeur me l'ont offerte pour mon anniversaire. En ouvrant l'emballage j'ai eu les larmes aux yeux. Larmes aux yeux parce que cette photo est un symbole et pourtant, ce symbole est terni par tout ce que je ressens en dedans de mon petit moi...

Ma mère me dit qu'elle n'aime pas cette photo parce que, une fois de plus, je suis sur le côté, une fois de plus c'est mon mari qui semble être à l'honneur. Elle me dit que logiquement, pour la première photo à la maternité, c'est la maman qui tient l'enfant et le papa qui se tient à leurs côtés. Les larmes ont jailli et je lui ai répondu que moi non plus je n'aimais pas cette photo. Elle ne sait pas tout ce que j'ai sur le coeur. Elle ne sait pas qu'il s'en est fallu de peu pour que le petit ne soit pas là, à cause de lui ! que face à son indifférence, à sa lâcheté, à son égocentrisme, j'ai failli faire demi-tour et ne pas y aller ! je serais revenue le ventre vide de vie...

Non je n'aime pas cette photo, car elle sonne faux. Je me souviens de mon envie d'être ailleurs au moment où nous posions comme une petite famille heureuse. Sur cette photo je fais semblant. Je ne regarde pas l'objectif, je m'en sens tout simplement incapable. Je craignais qu'on ne réclame un geste de tendresse entre mon mari et moi parce que là, tout le monde aurait vu à ma réaction que quelque chose ne tourne pas rond. J'en aurais été incapable...

Alors tous les jours je passe devant cette photo, devant le regard fixe et fier de mon mari et devant mon regard fuyant. Lorsque je regarde cette photo, je le regarde lui et je lui souris d'un air désolé. Il ne sait pas, il a toujours cru savoir mais n'a jamais su... et moi, je l'ai cru...

Lundi soir...

20 septembre 2007 à 14h55

Lundi soir, ma belle-soeur est passée me chercher pour faire une scéance de kick-machin-chose. C'est un peu comme un cours d'aérobic où l'on fait des mouvements de boxe, de combat, le tout au rythme de la musique. Des bandages aux mains (commes les boxeurs) sont nécessaires car c'est vrai que l'on transpire énormément des mains et des doigts. Bref. C'est très spécial, c'est la première fois que je suis un cours de sport du genre aérobic et ça ne m'a pas trop mal déplu. On transpire beaucoup, on a mal mais ça fait du bien !

Lorsque j'en avais parlé à mon mari, il n'avait pas acceuilli ça de façon très enthousiaste : "combien ça va coûter ?" (5 € la scéance) et "ah et c'est le soir en plus ?!" (de 19h30 à 20h30, ben oui forcément patate, en journée il n'y aurait personne pour le suivre ce cours lool). Bref, j'y suis allée quand-même.
Sur le chemin, je discutais avec ma belle-soeur de la façon dont il a "accepté" le fait que je l'accompagne. En fait elle connaît, elle est mariée au frère de mon mari et franchement, sur bien des points, ils ne sont pas frères pour rien ! elle m'expliquait que son mari trouvait normal que lui organise une formation avec ses collègues en Allemagne pendant 3-4 jours (pendant lesquels il ne sera donc pas là), mais par contre lorsqu'elle lui dit qu'elle aimerait prendre l'avion avec leur fille aînée (qui a 12 ans) pour aller voir sa mère à elle en Italie le temps d'un week-end, il lui fait une crise pas possible... Elle me disait qu'à présent elle a décidé d'arrêter de s'empêcher de vivre, s'il râle, il râle tant pis. On devrait nous décerner une médaille je crois !

De retour à la maison vers 21h00, je n'avais pas encore ouvert la porte que j'entendais le petit pleurer à chaudes larmes et mon mari rouspéter. J'entre, je le vois trempé de sueur et hyper énervé parce que le petit avait beaucoup pleuré. Il était en train de préparer le dernier biberon. C'est bien connu, les bébés sont souvent un peu plus grincheux le soir. Et lundi soir apparemment il n'était pas bien, forcément aussi le pauvre petit bout, il a des soucis de constipation ces derniers jours. Soit. Je lui dis "pendant que tu donnes le biberon, je vais vite souper et puis je lui donnerai le bain et je le mettrai coucher" mais évidemment j'ai dû me préparer à souper moi-même. Il avait soupé tout seul avant que je parte mais n'avait pas pris la peine de faire une portion supplémentaire que je puisse réchauffer. Il pensait préparer pendant mon absence mais n'a pas eu le temps à cause du petit... soit. Je me suis fait un petit souper vite fait bien fait. Quant à lui expliquer comment s'était passé cette première scéance, inutile de trop m'épancher sur le sujet, son regard me disait "que veux -tu que ça me fasse, moi j'ai passé une mauvaise soirée"... excuse-moi de vivre et d'avoir envie de partager... J'ai mangé en quatrième vitesse et j'ai pris le relais.

Un petit bout sent la nervosité, cela le rend encore plus grincheux. Je l'ai laissé digérer à l'aise puis je lui ai donné son bain. Un vrai moment de bonheur ! Heureusement que je l'ai pour partager un peu de bonheur dans cette maison ! Je le préparais pour le bain, je lui massais doucement le ventre pour aider son transit. Il était tout sourire. Lorsque j'ai commencé à fredonner "Dieu que c'est beau" de Balavoine qui passait justement à la radio, j'étais penchée au-dessus de lui. Jamais je n'oublierai cet instant. Il me regardait droit dans les yeux, le sourire aux lèvres (sourire d'arsouille) et ses mains exploraient mon visage à tâtons, le tout en gazouillant en souhaits.

Ah, mon petit bonhomme ! si je ne t'avais pas, la vie n'aurait pas autant de sens, elle n'aurait pas le même goût, ce goût sucré du bonheur...

Oups...

21 septembre 2007 à 8h25

Hier j'ai failli commettre un impair (pas un imper', il ne pleuvait pas hier donc aucun intérêt ahah)... je venais d'enfiler ma veste pour aller chez la coiffeuse me faire couper les tifs. Il n'aime pas quand je vais les recouper. En fait je me demande bien s'il aime bien que je fasse quelque chose... Bref. Avant de partir, il me dit "donne-moi un bisou quand-même" et là, je sais pas, je l'ai même pas fait exprès, c'était inconscient, j'ai loupé sa bouche... autant dire qu'il n'a pas aimé. "Méchante, tu ne m'aimes plus" m'a-t-il dit. Je n'ai pas répliqué mais j'ai visé juste et j'ai filé. Plus tard dans la soirée, il me demandait un vrai baiser, j'ai trouvé l'excuse que j'avais un goût horrible dans la bouche. "Je m'en fous" m'a-t-il répondu.

Combien de temps encore vais-je pouvoir continuer comme ça ? Lui dire "je t'aime" c'est au-dessus de mes forces, cela fait des mois que je ne le lui ai plus dit. L'embrasser langoureusement comme on embrasse l'être aimé parce qu'on l'aime d'amour et qu'on le désire ? Je ne l'aime plus d'amour et je ne le désire plus... je ne l'aime plus, même jusqu'à son odeur...
Le plus fort dans cette histoire, c'est que lorsque je me plaignais de ne pas avoir assez de marques d'amour et d'affection de sa part, pour lui j'exagérais, c'était faire mon cinéma, faire ma petite crise. Mais lorsque lui se retrouve dans ce cas-là, alors la Terre devrait s'arrêter de tourner ! Hey, monsieur n'a pas eu son bisou ! Je ne l'ai pas assez regardé aujourd'hui ! J'ai toujours été généreuse en amour. Des bisous, des "je t'aime", des câlins. Je n'en donnais jamais assez. Et puis je me suis rendue compte que si je m'arrêtais, alors c'est comme si je n'existais pas, comme si je n'étais qu'une présence dans cette maison. L'amour ça fonctionne dans les deux sens mon p'tit père, et souvent, lorsque l'on souffre de ne plus en recevoir assez, de ne plus le ressentir, alors bien souvent c'est qu'il est déjà trop tard. Parfois j'imagine qu'il y a moyen de "rattraper le coup", de "sauver la mise" pour mieux rebondir. Mais dans notre cas il y a eu une déchirure, qui s'est amplifiée, qui s'est mise à saigner, à bailler. Point de baume cicatrisant appliqué. Point de pansement pour l'empêcher de suinter. Laissez une plaie à l'air, sans protection, et c'est l'infection assurée !

Une lettre sur la table ce matin...

26 septembre 2007 à 12h28

Ce matin lorsque je me suis levée, j'ai trouvé une lettre sur la table du salon. Mon mari... Il me demande comment nous en sommes arrivés là ? au point de ne plus savoir discuter ensemble. Il me dit qu'il sent qu'il est en train de me perdre et qu'il va bientôt craquer. Il me dit qu'il veut bien essayer de changer, essayer d'être plus conciliant. Il me parle de ma froideur à son égard et du fait que je vais toujours me coucher quand il est endormi... j'avoue.

C'est vrai que je me montre très froide envers lui. Que je l'évite, que j'évite de me retrouver seule avec lui. Parce que je sais que je ne pourrais pas faire semblant. Dernièrement je me suis rendue compte que même son odeur me déplaît...
Je n'y arrive plus, c'est au-dessus de mes forces. Il me dit qu'il est plus sensible que je ne le pense. Mais je crois surtout qu'il est sensible à ce qui le touche lui. Toutes ces fois où j'ai eu besoin de lui plus que jamais, il n'était pas là. Les autres qui souffrent, qui ont besoin de lui, ça ne l'a jamais vraiment intéressé. Pas le temps ou rien à fouttre.

Si je l'aimais encore d'amour, je crois que sa lettre m'aurait fait pleurer et que je lui aurais téléphoné ou envoyé un message sur son GSM pour le rassurer, pour lui demander pardon. Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. La discussion, celle que j'ai toujours repoussé et redouté... elle approche, elle arrive à grands pas, elle est pour très bientôt. Ce soir ? ce week-end ? Il va falloir que je fasse attention à mes mots, à ne pas tout sortir d'un bloc. Je ne l'aime plus d'amour mais je ne suis pas une brute non plus. J'ai peur. J'ai très peur mais je n'ai pas le choix... et ce qui devra arriver arrivera...

Mardi soir... à présent il sait !

6 octobre 2007 à 19h17

Mardi soir. Je rentre du boulot. Mon mari vient me chercher à la gare. Pendant tout le trajet j'ai beaucoup réfléchi à la situation, notre situation. Pas facile. Douloureuse. Comme un cauchemar que l'on vit éveillé. Et pourtant, on n'a pas le choix. Dans le train, j'avais pris mon carnet et j'avais écris quelques lignes sur mon état d'esprit. Sur mes envies d'ailleurs...
Alors forcément, après avoir cogité pas mal, cela plus l'ambiance froide que je fournis ces derniers temps, c'est vrai que c'était pas joli joli. Comme une étrangère qui rentre chez un étranger.

Je mange puis je m'apprête à donner le bain au petit. Mon mari ouvre la porte de la salle de bain et me parle de choses qui me font dire "aïe, la discussion revient sur le tapis". Puis il me dit que la prochaine fois que je veux lui cacher des choses, je ferais mieux de le cacher mieux que ça car en cherchant une facture (soi-disant) dans mon sac, il a trouvé mon carnet dans la poche intérieure, là où je range mes serviettes hygiéniques... je pense qu'il cherchait quelque chose et il a trouvé. Il n'a pas tout lu (heureusement !) mais il y a lu que j'ai bien envie d'aller rejoindre un homme qui m'attend quelque part, lui, sa fille et sa famille... et il ne lui a pas fallu longtemps pour identifier cette personne qu'il a déjà rencontré 2 fois...

Il a donc décidé de prendre congé mercredi pour que nous discutions. Il ne m'a pas laché d'une semelle et m'a harcelé de questions... moi au plus le temps passait, au plus je me fermais, fatiguée, mal au crâne, envie d'être seule, envie de fuir, envie de m'endormir et ne pas me réveiller avant quelques mois, le temps que le plus gros de la tempête soit passé...

Comme sur un fil...

10 octobre 2007 à 11h56

Cela fait une semaine qu'il sait et que la situation est en "stand-by". Je lui ai menti. Je lui ai laissé croire qu'entre mon ami et moi, il n'y avait plus rien pour l'instant... mais ce n'est pas le cas. A chaque fois que je le vois, mes craintes s'effacent et mes certitudes se renforcent... Je lui ai dit qu'il ne devait pas voir "l'autre" comme un ennemi, qu'il ne devait pas le craindre lui. Que ce qu'il devait craindre, c'était tout ce que j'ai en moi...

Mais comment faire ? Au fur et à mesure que le temps avance, je dois bien me rendre à l'évidence : je n'aime plus mon mari. Lorsqu'il souffre de ma froideur, de mon indifférence à son égard... je n'éprouve aucun remord. Sauf peut-être que je n'ai jamais souhaité le faire souffrir, cela me peine. Peut-être je devrais être franche et honnête et lui dire que je sais qu'il n'y a plus aucune chance pour que cela fonctionne entre nous... mais j'ai peur car je ne sais pas comment faire. Et puis, je dépends de lui pour tellement de choses. IL faudrait peut-être d'abord que j'assure mes arrières, que j'en parle à mes parents... mais comment leur dire à eux aussi ? Comment leur dire que je n'éprouve plus rien pour leur gendre, que je veux partir ?

LA semaine dernière lorsque ma mère s'étonnait de ma petite mine et du fait qu'il avait pris congé le mercredi, je lui ai dit que nous avions une grosse discussion en cours. Elle ignore de quoi il s'agissait mais elle m'a dit de ne pas me laisser faire et que si jamais ça n'allait pas, je pouvais reprendre mes affaires et venir chez eux... ça m'a fait sourire et je me suis dit "c'est toujours bon à savoir"... mais entre simple dispute et séparation définitive, il y a une marge. Peut-être qu'ils s'y attendent ? je l'ignore mais il va bientôt falloir crever l'abcès.

Pour l'instant je déteste les soirées et les week-ends. Sauf pour le plaisir de retrouver le petit. Je me force à ne pas être trop directe, trop froide pour ne pas bousiller mes chances que cela se passe pour le mieux. Je me sens perdue. Chaque soir il cherche plus de contact, plus de chaleur mais je suis incapable de lui en donner en retour, je ne ressens plus rien pour lui. Je n'envisage plus rien avec lui...

Hier soir, alors qu'il venait me chercher à la gare en voiture, il a mis le CD de la chanson que nous avons passé à notre mariage pour l'ouverture du bal "Mon ange" de Natalie Cardone. Cela m'a refroidi. J'avais ce goût amer de la défaite. Pas envie de pleurer parce que je regrette. Plutôt envie de verser une larme sur ce que je croyais à l'époque être une union éternelle, verser une larme sur ce rêve que je croyais embrasser mais qui s'est effondré au fil du temps...

Ce midi, discussion avec ma mère...

10 octobre 2007 à 14h20

Ce midi ma mère est passée me dire bonjour. Nous avons parlé de choses et d'autres, puis du baptême auquel nous sommes conviés ce samedi, dans sa famille à lui. Je lui dit que nous ne sommes pas encore sûrs d'y aller, pas d'humeur. Puis elle me dit "j'avais peur pour toi qu'il prenne encore congé aujourd'hui pour te gâcher ton mercredi" et là j'ai dit waw elle lit dans mes pensées ou quoi ? Et puis de fil en aiguille je lui parle de ce qui se passe. Du fait que l'ambiance n'est pas toute rose, que c'est aussi un peu ma faute, que je n'y mets pas du mien pour améliorer les choses, que je suis un vrai glaçon, mais qu'il m'a eu à l'usure, que je suis fatiguée... les larmes ont pointé le bout de leur goutte au bord de mes paupières, ma gorge s'est nouée... je lui ai dis également que j'avais expliqué tout ce que j'avais sur le coeur, tout ce que je n'ai jamais vraiment réussi à encaisser, sauf le fait qu'il se montre désagréable avec mes parents bien entendu, cela ne servirait à rien sauf à envenimer la situation déjà compliquée et douloureuse pour l'instant. Sur la fin de notre discussion je lui ai dit que je ne pourrai plus tenir comme ça longtemps, que le jour où j'en ai marre je prends mes affaires et le petit et je reviens habiter chez eux...

Je crois que quelque part, ce que je lui ai dit ne l'a pas vraiment étonné, à sa réaction j'ai senti - enfin, je crois - qu'elle s'en doutait un peu. Je ne pense pas qu'elle soit contre. Elle m'a dit qu'elle s'inquiète pour le petit, le jour où cela n'ira plus, peur que mon mari ne revendique et ne prenne des décisions sans me demander mon avis...

Il a des soupçons...

10 octobre 2007 à 14h29

Il a certes raison de se faire des idées, d'avoir des soupçons. Je ne peux le nier. Dimanche nous sommes restés seulement tous les deux à la maison. Pas vraiment de discussion, juste une journée à vivotter dans la maison en s'adressant à peine la parole. Puis, le soir, alors que je donnais le bain au petit, je le vois débouler dans la salle de bain avec un papier à la main. Il me dit "j'ai trouvé ça" et il me montre un ticket de caisse pour achat de 1,75 € de confiserie, qui date du 29 septembre à 14h00. Je lui dit qu'il s'agit de l'achat que j'ai fait à la gare en arrivant, j'avais un petit creux et j'ai pris un petit paquet de biscuits. Les 0,25 € restants qui m'ont été rendus je les ai même glissés dans la tirelire sur le comptoir, en faveur de je ne sais plus trop quelle association. Il a du mal à me croire parce que le ticket mentionne une chaîne de petits magasins-restaurants que l'on trouve généralement sur les autoroutes. L'adresse est celle du siège principal qui se trouve à Anvers.

Il a le droit d'avoir des soupçons, je le comprends. Mais je me suis fâchée. Parce que, je lui ai dit, nous sommes restés seuls toute la journée et il a fallu qu'il attende le moment où je donnais le bain au petit pour venir me parler. NON ! Je ne veux plus que ça arrive ! Il l'a bien compris ! Il n'a pas le droit de me gâcher ce moment de détente avec le petit.

Comme l'autre jour, lorsqu'il m'a promis de changer, de ne plus faire les mêmes conneries, il m'a promis sur la tête du petit. Immédiatement je lui ai dit, sur un ton ferme "je t'interdis de toucher au petit !"...

Je hais les week-ends...

13 octobre 2007 à 15h53

Hier soir, vendredi. J'ai commencé à détester les week-ends. Ici je me sens vide, comme morte. Heureusement il y a le petit qui m'apporte de la joie et de l'amour. Pour le reste, c'est le néant total. Je déteste me retrouver seule avec mon mari. Je n'aime plus quand il me touche, quand il m'embrasse. Il essaye de me dérider mais je suis refermée comme une huitre, et au plus il essaye, au plus je me referme. Cela ne doit pas être marrant pour lui, je l'accorde, mais je ne sais pas faire autrement. Je suis incapable de faire semblant. Il me demande de lui dire que je l'aime, et je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Je souffre. Depuis hier j'ai vraiment envie de pleurer mais j'ai du mal. C'est ça, je me sens vide à l'intérieur lorsque je rentre ici...

Hier soir grosse discussion, le ton qui monte et les larmes qui coulent. Il dit qu'il n'est rien sans moi, qu'il a besoin de moi, de nous, que je n'ai pas le droit de tout bousiller comme ça, surtout avec un petit bout de 4 mois. Je sais. Mais au fond de moi je crois que je n'aurai pas d'autre choix que de changer de route, de ne plus suivre la sienne. J'ai perdu le sourire, moi qui aime tellement rire, je ne suis que l'ombre de moi-même. J'ai les yeux cernés, on me l'a fait remarqué. Il a parlé d'aller voir un conseiller matrimonial. OK, s'il le veut pourquoi pas. Peut-être que ça m'aidera moi aussi, et peut-être que ça l'aidera à comprendre ce que je ressens... et ce que je ne ressens plus...

Etre parent, quel bonheur !

17 octobre 2007 à 15h15

Ces derniers jours sont toujours éprouvants. La situtation avec mon mari est toujours en stand-by. Il est plus collant, il n'a de cesse de vouloir m'embrasser, me toucher... mais cela m'exaspère, il le voit, il le sent, il n'a rien en retour. Mon visage se ferme, mes yeux évitent de le regarder, mon corps se raidit. J'ai encore de la tendresse pour lui, mais c'est tout... Je n'aime pas le voir souffrir, je n'aime pas le faire souffrir, mais je suis incapable de faire semblant...

Aujourd'hui journée en tête-à-tête avec petit bonhomme, j'aime beaucoup ça. On joue, on rigole, on somnole, je le cajole, j'en profite un maximum. Ce midi, alors qu'il venait de finir son bibi, petite crise de larmes comme souvent ces derniers jours. Il pleure, tout rouge, lèvres retroussées. Je remarque un "drôle de truc" sur sa gencive, je crois voir une sorte d'aphte. Un peu paniquée je regarde de plus près... et à ma grande surprise, je vois que deux petites dents ont percé sa gencive inférieure ! Il a eu 4 mois lundi et il a déjà deux dents ! ceci explique cela : les pleurs plus fréquents, le sommeil plus perturbé... mon petit bébé a deux dents ! Me voilà toute excitée comme si j'avais gagné au lotto. Toute contente je téléphone à ma mère pour le lui annoncer.
Être maman, un émerveillement au quotidien ! faut pas demander quand il me dira "maman" pour la première fois, je risque de tomber dans l'hystérie totale !!!

Il va falloir que je me décide...

27 octobre 2007 à 16h55

Il va falloir que je me décide. A parler à quelqu'un. A un ami qui me connaît. J'ai besoin de lacher du lest, je n'en peux plus, je suis épuisée, fatiguée, la tristesse me ronge...

Mon mari essaye de savoir ce que je veux : continuer avec lui ou partir ? Mon ami aimerait savoir ce que je veux : partir avec lui ou rester chez moi ? Je suis comme entre deux feux. Ils ont raison, je vais devoir prendre une décision, probablement la plus terrible de toute ma vie, mais il va falloir que je me décide. En laissant passer le temps je fais du mal à mon mari, à mon ami et à moi-même.

ESt-ce que j'aime encore mon mari ? je ne crois pas. Il ne me manque pas quand il n'est pas là. J'ai encore de la tendresse pour lui, mais je ne supporte plus qu'il m'embrasse, il le sent bien, je ne le lui rend pas son baiser. Je suis paralysée. Lorsqu'il parle de faire l'amour, j'ai envie de fuir. Lorsqu'il me parle de projet, je vois un trou noir devant mes yeux. Comme si j'étais arrivée au bout de notre histoire. Il me dit qu'il m'aime et pourtant cela ne me fait rien...

Est-ce que j'aime mon ami ? oui, je le crois. Comment alors expliquer le fait qu'il me manque quand il n'est pas là. Il me manque déjà lorsque nous nous disons au revoir. Comment alors expliquer ce bien-être que je ressens lorsqu'il me serre dans ses bras ? comment expliquer cette force qui m'envahit lorsque nos mains s'enlacent et se serrent. Ce besoin de ma main dans la sienne. Cette sorte d'électricité lorsque nos lèvrent se touchent ou lorsque ses doigts m'effleurent. Cette envie de plus, ces projets, ces envies et ces rêves que nous avons en commun... comment pourrais-je les balayer comme si de rien n'était ?

Et pourtant je suis là à patauger parce que je ne sais pas. La raison me tire les oreilles. J'ai peur. J'ai peur parce que je ne suis pas seule à présent, il y a le petit. Un adorable petit garçon qui a un père, qui adore son père, un père qui adore son petit garçon. Enorme sensation de culpabilité à l'idée de casser ce lien entre eux.

J'ai peur des prochaines heures, des prochains jours. Je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas quoi faire. Quoiqu'il arrive, ma décision va faire souffrir. Si je reste, je vais faire souffrir mon ami et me faire souffrir... si je pars, je vais faire souffrir mon mari, ma famille, sa famille, notre entourage. Et j'ai surtout peur que mon petit bonhomme n'en souffre !

Je dois me décider, je suis une grande fille. Si seulement on pouvait m'aider ! si seulement on pouvait me montrer la voie ! si seulement la vie était moins compliquée ! si seulement j'arrêtais de me la compliquer !

Un long week-end...

31 octobre 2007 à 15h20

... que celui qui arrive. Hier je suis restée clouée au lit avec une gastro. Le petit était chez maman toute la journée. Aujourd'hui ça va déjà bien mieux, c'est maman qui est au lit et moi qui m'occupe du petit. Echange de procédés ? LOL

Ce soir, si ça tient toujours, mon mari va souper chez son collègue. Ce collègue sait que la situation à la maison n'est pas rose, alors il propose des sorties à mon mari pour lui changer les idées. Peut-être même qu'il ira passer le week-end prochain à Paris avec eux, il a le droit de l'accompagner, lui et sa nouvelle femme, au mariage de sa belle-soeur... ben dis donc, moi qui avait toujours lancé des perches pour partir en amoureux à Paris... enfin soit ;-)

Ce week-end avec mon ami on s'est promis de résisterà la tentation de s'écrire ou de s'appeller. Ce week-end a comme un parfum d'ultimatum. Mon mari m'a dit que si je ne prenais pas de décision alors il allait le faire lui-même et dès lors, tant pis pour moi...

Sinon comment je vais ? Aujourd'hui assez bien. Il n'est pas là donc tout va bien. Je ne suis qu'une succession de "up and down". Lorsque je suis au plus bas, je me dis que je n'ai pas le choix, je me sens coupable, je me sens moche, monstrueuse, détestable, à chier... Puis par moments, je retrouve une force qui me fait voir les choses différement. Je me dis qu'il faut que je reprenne les rennes, que je dois gérer ma vie, que je n'ai pas le droit de me laisser bouffer, j'ai la hargne, la rage...

Un coup de fil à donner...

7 novembre 2007 à 14h20

Dimanche. Je décide d'aller en parler à mes parents. Je leur dit que je n'ai plus d'amour pour mon mari, que je n'en peux plus. Les grands mots ont été prononcés : séparation, divorce. Vente de la maison. Evidemment je n'ai pas pu leur parler de mon ami. Peur qu'ils ne me comprennent pas. Et puis, même s'il a été à sa façon un élément déclencheur de la situation, il n'en est pas la raison exclusive. La raison majeure, c'est le caractère bourru de mon mari. Et le fait que j'ai ouvert les yeux.

Ils connaissent un peu leur gendre, ils savent quel mauvais caractère il peut avoir, il en ont souvent été choqués d'ailleurs. Au point de m'avouer que dernièrement, ils avaient envisagé, lorsque mon père sera pensionné d'ici quelques années, revendre leur maison et partir plus loin pour ne plus devoir habiter à côté de leur gendre...

Ils sont prêts à m'aider. A me receuillir, moi et le petit, le temps que je trouve autre chose une fois que la maison sera vendue.
Mon mari l'a annoncé à sa famille. Certains se doutaient que quelque chose n'allait plus, mais surpris que ça aille aussi loin. Sa mère est très triste. Je ne les ai pas encore revus et j'ignore ce qu'il leur a raconté. J'imagine qu'il leur a parlé de mon ami, ce collègue qui m'a embrassé et qui est venu me voir à la maternité... il y a de quoi être furieux, à sa place, qui ne le serait pas. Mais moi je sais que ce n'est pas mon "amant" qui est venu me féliciter, c'est mon meilleur ami qui m'avait fait la promesse, alors que je n'étais pas encore enceinte, qu'il viendrait un jour me voir avec un cadeau pourle petit et des fleurs, parce qu'il avait la conviction que je serais maman. A l'époque il était déjà amoureux de moi, moi je n'en savais rien...

Dimanche soir. Je suis rentrée à la maison. Il s'est fâché en me demandant ce que j'avais raconté à mes parents. Je lui ai dit que j'avais expliqué que je ne l'aimais plus. Je lui ai dit qu'ils savent pour son caractère, ils ne sont pas aveugles. Il a menacé d'aller leur raconter qu'il y en a un autre. Je l'ai stoppé net. Arrête. Tu sais qu'il n'a rien à voir là-dedans; OK. S'il n'en est pas la cause, il y a tout de même participé... Puis ça s'est calmé. Je crois qu'il a bien compris que je n'ai plus de sentiments amoureux à son égard. On s'est dit qu'on allait faire ça intelligement, sans se disputer. On va d'abord séparer les comptes bancaires. J'ai un numéro à faire... celui du notaire. Il me l'a noté sur un papier lundi pour que je le fasse, car c'est à moi de le faire vu que c'est moi qui veut cette situation. On est mercredi... et je n'ai pas encore trouvé le courage... la raison cherche toujours à me retenir. Est-ce la bonne voie ?

J'ai mangé du lion !

11 novembre 2007 à 15h34

Depuis vendredi je ne suis pas prête à me laisser abattre, à me laisser influencer, à me laisser manipuler, à le laisser dire. Petit changement par rapport à ces derniers jours où je n'étais que tristesse et pleurs. Ici je suis un bloc de béton, un mur de pierre contre lequel il se heurte régulièrement. Lorsqu'il me parle je réplique... ça doit lui faire tout bizarre !

Le soir on discute sérieusement, on parle divorce, séparation, erreurs du passé, il en est même venu à me traiter de cinglée bonne à enfermer parce que, à ce qu'il dit, je vis avec le passé. Le passé, il le prend à la légère et il ne se rend pas compte à quel point il m'a blessé. On va dormir et puis le lendemain il s'attend à ce que je lui saute dessus toute amoureuse comme si rien ne s'était passé... il me prend pour qui ? Dans le temps, j'aurais probablement réagit comme ça. Plus maintenant...

La situation actuelle ? très loufoque quand on y pense. Demain je téléphone à un conseiller conjugual. Pas dans l'espoir qu'il sauve la barque, ça non, je n'ai plus d'espoir de mon côté. Mais pour vider mon sac auprès d'une personne neutre. Lui expliquer ce que j'ai vécu, ce que j'ai compris et ce que je ne tiens pas à vivre. Cela lui permettra peut-être de se rendre compte à quel point il a un caractère difficile à vivre... lorsque l'on ouvre les yeux ! Il m'aura fallu du temps pour les ouvrir...

Grosse fatigue nerveuse...

17 novembre 2007 à 16h38

Jeudi soir, le banquier est passé pour séparer les comptes bancaires, à ma demande. Chose qu'il n'accepte pas, il dit que ça n'existe pas un couple marié où chacun a son propre compte. Bienvenu dans le monde moderne, mon petit père !

Et donc voilà, c'est en route, samedi prochain j'ai ma nouvelle carte de banque à moi, rien qu'à moi cette fois. Le banquier parti, il se demandait comment on allait faire pour telle et telle dépense, pour tel ou tel payement. C'est quand même pas compliqué, faut pas pousser non plus...
Il a commencé à s'enfiler des whisky-cocas les uns derrière les autres... j'ai évité de lui faire la moindre remarque, à quoi ça aurait servi sinon à rajouter de l'huile sur le feu. Je me suis occupée du petit. J'ai pris ma douche et je lui dis "bon, ben moi je vais me coucher". Il était 23h15 et j'étais fatiguée. Il me dit, son verre à la main, installé devant la télé, un sourire aux lèvres, que de toute façon, c'est la dernière nuit qu'il passe ici. Si tu le dis. Je vais me coucher mais si je me sentais déjà descendre dans le creux de la vague dans la fin de l'après-midi, là j'étais en train de m'y enfoncer davantage. J'ai peut-être somnolé mais ça tournait encore beaucoup dans ma tête. Il est finalement venu se coucher vers minuit et demi presque, l'haleine chargée comme je le déteste, à chercher des bisous et du réconfort. Mal lui en a pris, je l'ai repoussé. Fiche-moi la paix, je suis fatiguée et je n'ai pas envie d'une discussion maintenant, je me lève à 5h00 du mat'... j'aimerais bien essayer de trouver le sommeil. Il se vexe d'autant plus qu'il est déjà bien entamé. Puis il se relève fâché en me disant que le matin, je devrais peut-être téléphoner à mon père pour partir travailler, car on ne sait jamais. Il sort de la chambre puis je l'entends descendre à la cave. Je le suis pour voir ce qu'il manigance. Il allait peut-être prendre la voiture et aller faire un tour ou dormi chez sa mère ou chez son frère ? Non... arrivée au-dessus de l'escalier de la cave, je le vois en train de chipotter avec une corde pour essayer de se pendre. Mise en scène. Je sais qu'il est mal dans sa peau, mais il n'a pas à m'intimider par ce geste ! je le refuse. D'abord de la peur m'envahit. Puis de la colère. Je descends les escaliers, attrape la corde 10 fois trop grande pour la délier de la rampe d'escalier. Il semble de moquer de moi et me dit de laisser, que de toute façon elle ne tient pas. Je descends encore, toute tremblante, je le fais se tourner vace à moi en l'attrapant par le bras... je cherche à lui coller une gifle monumentale mais je le touche à peine... ça le fait presque rire. Je remonte, fâchée, en pleurs, tremblante, je retourne me coucher. Il me suit et s'ensuit une discussion sur son état. OK il est mal. Il aime une femme qui ne lui donne rien en retour. J'avoue, mais je n'y peux rien ! L'amour que j'avais pour lui s'est éteint par étouffement. Si je l'aimais encore vraiment, j'imagine que je lui aurais sauté au coup en pleurant, en lui demandant de ne surtout pas faire ça... mais ma réaction a été la colère. Je ne l'aime plus d'amour mais je ne souhaite pas non plus en arriver à le détester...

Bref, après cette nuit de merde et si courte, j'ai passé une drôle de journée au boulot. Mes meilleurs amis là-bas ont tout de suite vu que je n'allais pas bien. Pas compliqué avec la tête que j'avais. Toute cernée, toute tirée, visage fermé et larmes faciles. Je suis fatiguée nerveusement. Epuisée. Mon ami m'a serré dans ses bras pendant quelques instants, juste ça, ça m'a fait un bien fou. J'ai pu me laisser pleurer. Pour un peu j'aurais pu m'endormir dans ses bras, ça m'a fait beaucoup de bien.

Le soir il s'est à nouveau excusé. Jamais il n'aurait fait ça. Jamais il n'aurait pu le faire, il a encore toute sa tête. Il cherche à se faire pardonner mais à mes yeux c'est un coup de bêche supplémentaire qui aggrandit ce cratère qui nous sépare de plus en plus.
Que faire ? prendre des distances avec lui ? je sais pas ce qui est mieux, je ne sais plus...

Tout doucement, j'avance...

18 décembre 2007 à 13h39

... oui tout doucement j'avance. Je pourrais faire marche arrière mais j'en suis incapable. Parce que j'ai cette petite voix qui raisonne en moi, qui me crie d'avoir le courage, de me bouger, de saisir cette chance !

Depuis quelques jours, mon mari s'est un peu calmé. La dernière belle connerie qu'il a faite, c'est rentré avec une belle cuite un samedi soir ou plutôt le dimanche matin vers 05h00. Je l'ai entendu rentrer en râlant. Il est venu se coucher en râlant, exhalant une odeur pestilentielle d'alcool mais je n'ai pas voulu rajouter de l'huile sur le feu, je n'ai rien dit. Le lendemain matin il m'a dit qu'il avait fait "une bouille à l'auto". En descendant du complexe sportif (retour à la maison après son match et ses prolongations), il a heurté un muret. Résultat : aile avant droite renfoncée et porte passager coincée. Pas si grave après tout, lorsque je pars avec lui en voiture je m'assieds à l'arrière aux côtés du petit loulou ;-)
Le dimanche, toute la journée, il l'a passée à cuver ce qu'il avait bu, et à dormir. Et j'étais contente d'avoir pu scinder les comptes bancaires avant que ça n'arrive. Au moins, les frais de ses conneries, il les assumera tout seul...
Une chose est sûre : s'il est vrai que j'apprécie de boire un verre pour fêter une occasion (mais toujours très modérément), je ne supporte plus qu'il revienne avec un verre dans le nez. Cette odeur qu'il dégage alors me donne presque la nausée et me donne envie de fuir. Trop de mauvais souvenirs liés à cette odeur d'éthanol en suspens dans l'air...

La situation actuelle est toujours un peu bizarre. Lorsqu'il me parle, j'ai tendance à me refermer sur moi. Si j'avais le courage je sauterais sur l'occasion pour lui dire ce que je ressens vraiment. Lorsqu'il me dit, avec un langage et un comportement d'adulte lucide et responsable, que cela ne peut plus continuer, qu'il vaut mieux "arrêter les frais", je devrais surenchérir et abonder en ce sens. Mais je n'ai pas encore trouvé le courage parce que j'ai encore peur de sa réaction et de ce qui pourrait se passer. De perdre mes repères.

Samedi soir nous avons eu une discussion un peu plus animée. La journée s'était pas trop mal passée. Je ne l'aime plus d'amour mais je ne le déteste pas pour autant. L'entente avait été bon enfant, autour du petit. Cela lui a probablement redonné des espoirs, mais ils ont été brisés lorsqu'il a essayé de m'embrasser et de me prendre dans ses bras. Un bloc de pierre. Alors il a haussé le ton. il ne comprend pas comment j'ai pu en arriver à ne plus l'aimer du jour au lendemain. Je lui ai répondu que je ne me suis pas levée un matin en me disant "tiens, à partir d'aujourd'hui, je vais arrêter d'aimer mon mari". Cela s'est fait graduellement. Je lui ai à nouveau expliqué dans les grandes lignes comment j'en suis arrivée là. Et puis il me dit qu'il ne comprend pas que j'abandonne au premier problème entre nous. Je lui réponds alors qu'il a la mémoire courte. Il y a 5 ans environ, nous avions traversé une période difficile qui a duré quelques semaines. Je crois en avoir déjà parlé dans mon journal. Et quand je reviens sur les choses passées, il se fâche en me disant que je vis avec le passé. Et lorsque je lui ai dit que j'avais la sensation d'être arrivée au bout de ma relation avec lui, que je lui avais tout donné, alors il me répond sur un ton sarcastique que dans ce cas, je n'avais pas grand-chose à lui donner... envie de le gifler ! J'ai ressenti ces mots comme un coup de poignard dans le coeur et j'ai fondu en larmes. Non, décidément, il ne comprend pas les sacrifices que j'ai fait pour lui...

J'ai bientôt quelques jours de congé. Quelques-uns ensemble. Quelques-uns seule. Des jours sans voir mes amis, et surtout, mon ami... il va me manquer terriblement. Mais j'ai la sensation que cet éloignement sera nécessaire, même si douloureux. Petit à petit, j'avance vers lui, vers cette nouvelle chance qui m'est donnée. J'ai les cartes en main, à moi de jouer. Je suis pas très douée au jeu de cartes, mais c'est peut-être l'occasion pour moi d'apprendre ?

Les fêtes sont passées... ouf !

12 janvier 2008 à 17h58

Je me rends compte que ça fait longtemps que je n'étais plus venue m'épancher ici. Plusieurs occasions loupées, manque de temps, manque de seulitude, ou parfois trop d'idées qiu se bousculent dans ma tête.

Comment je vais ? je crois qu'on peut dire que je vais un peu mieux qu'il y a quelques semaines. J'ai connu une période de grosse fatigue nerveuse et physique. Un rien me faisait pleurer, j'étais très fragile. Je ne dis pas que je suis à présent une grosse brute épaisse sans sentiment, ça non, jamais, impossible. Je suis et resterai à jamais une vraie éponge : j'absorbe les émotions, les événements, bons ou mauvais, qui m'entourent, les gestes, les attentions, etc etc... après, faut pas non plus s'étonner que ça dégouline de temps en temps ;-)

La situation d'aujourd'hui ? j'ai passé des congés de fin d'année à la maison, avec le petit et mon mari la plupart du temps. J'ai accepté de passer le réveillon de Noël dans sa famille, même si je n'en avais pas vraiment envie. J'ai fait un effort. Après tout, c'était "la fête" (youpie) ! Tout s'est bien passé, dans le calme. Le réveillon de Nouvel An, je l'ai passé seule à la maison. Lui voulait bien rester à la maison mais à condition de retrouver sa femme. Il m'a demandé ce que je préférais. Je lui ai répondu que ça ne me dérangeait pas qu'il reste à la maison avec moi, qu'on pouvait très bien préparer un petit menu festif sympa mais que pour le reste... je ne pouvais hélas rien lui donner de plus. Alors il est parti fêter l'an neuf avec son frère et sa mère. Moi j'ai réveillonné avec mes parents, retour à la maison vers 22h00, j'ai chipotté un peu sur l'ordi, lu un peu, zappé à la télé et puis je suis allée me coucher. Je n'avais vraiment pas le coeur à la fête. Le lendemain, nous étions invités chez mes parents, comme chaque année, pour le repas de midi. Cela s'est bien passé. Très calme. J'ai bien vu que mon père ne cherchait pas vraiment à faire la conversation à mon mari... et puis ça m'a fait chaud au coeur, vraiment, lorsqu'il m'a souhaité "Meilleurs voeux", il m'a fait la bise en insistant bien sur la dernière, comme pour me dire "ça va aller, courage"... je l'aime bien mon papa ! (sourire)

Nous sommes allés ensuite souhaiter les meilleurs voeux dans ma belle-famille. Drôle sensation de ne pas me sentir à ma place, d'être de trop. Puis ma belle-mère, alors que j'étais avec le petit dans le fauteuil à l'écart du brouhaha du reste de la famille, m'accoste et me demande si ça va aller nous deux. Je ne sais que lui répondre. Elle me dit que ça doit aller, sinon elle ne croira plus en rien (elle est catho à mort), elle deviendra athée... et je n'ai toujours rien su lui répondre. Que devais-je dire ? lui mentir pour la rassurer ?

Voilà donc, ouf, les fêtes sont passées. Je les ai redoutées mais finalement tout s'est bien déroulé, ce fut calme. Mais les jours passés à la maison m'ont confirmé quelque chose : je n'ai toujours pas retrouvé l'envie de recommencer quelque chose avec mon mari...

Et aujourd'hui, mi-janvier...

12 janvier 2008 à 18h21

Jeudi soir. Mon mari s'est rendu chez le médecin. Mon intuition me dit qu'il y est allé parce qu'il ne va pas bien. J'ai remarqué qu'il ne dort plus très bien, il a le sommeil léger. Je le sentais fragilisé. Même s'il a souvent été capable d'une froideur et d'un manque de délicatesse évidents, je sais qu'il y a malgré tout une part de sensibilité enfouie en lui. J'ai eu envie de lui poser des questions, de savoir pourquoi il était allé chez le doc. Il y va régulièrement pour recevoir des ordonnances pour ses cachets (il fait de l'hypertension, c'est de famille). Je sentais bien qu'il y avait autre chose. Mais lorsque j'ai voulu tenter d'aborder le sujet, il dormait et je n'ai pas voulu le réveiller...

Vendredi matin. Il m'envoie un SMS dans lequel il me dit qu'il m'aime mais qu'il doit se soigner, sinon sa tête va exploser. Il est au repos jusqu'au 20 janvier et le docteur lui a prescrit des antidépresseurs. Je m'y attendais, mais ça fait quand même bizarre. Toujours cette culpabilité qui me ronge. Je me sens coupable d'avoir tout fouttu en l'air. Je m'en veux de le faire souffrir. Mais pourtant... pourtant je suis presque honteuse de devoir reconnaître que je ne dois pas me sentir aussi coupable. J'ai mes torts, c'est vrai. Mais j'ai moi aussi beaucoup souffert à cause de lui. J'ai moi aussi failli fouttre ma santé en l'air à cause de lui. Il y a encore quelques temps, pas si lointains que ça, je me souviens à quel point j'étais branchée sur automatique. Je me levais, je m'occupais du petit, de la maison et très peu de moi. Je me morfondais dans mon mal, dans ma douleur. Le matin, lorsque je me réveillais, je ne rêvais que d'une chose : me rendormir et ne plus me réveiller... une phrase a souvent hanté mes pensées. Ce sont les paroles du début d'une chanson très connue : "m'étendre sur l'asphalte, et me laisser mourir"... combien de fois je me suis sentie si misérable, si moche, une petite merde ! Ce qui m'a aidé à relever la tête ? le petit, dans un premier temps. Lui, tout ce qu'il demande, c'est vivre et qu'on s'occupe de lui. Je me suis toujours battue comme une dingue pour éviter qu'il ne ressente ma peur, mes pleurs, mes angoisses, ma douleur. J'ai toujours joué la maman clown et aimante. Et souvent, lorsqu'il était couché et qu'il dormait, je me retrouvais avec mes larmes et ma peine, mon coeur en lambeaux et mes envies de partir pour un long sommeil. Je ne parle pas de suicide, rassurez-vous. Non. Je ne peux pas expliquer ça, mais appellons ça une envie de ne pas exister. Et aujourd'hui, je suis fière de constater que mon petit bonhomme est très souriant, très ouvert, très sociable, très curieux de tout.

Le voilà donc sous antidépresseurs. Quelque chose que j'aurais probablement dû faire moi aussi, mais que j'ai toujours refusé de faire. J'ai refusé d'être faible. J'ai choisi de me battre. Et je crois avoir dépassé le cap de celle qui reste assise dans son mal-être. Aujourd'hui, j'ai envie de revivre. Avant, lorsque j'étais à la maison, je n'étais qu'un ombre. Je mangeais mal, je dormais mal, je vivais mal, on me demandait quand j'allais enfin reprendre un peu de poids, on me trouvait fatiguée, j'avais vraiment une tête à faire peur. Aujourd'hui j'ai l'impression de ressembler un peu plus à un être humain.

Ma réaction m'étonne un peu aussi. J'aurais pu me jeter dans ses bras et lui promettre de tout faire pour nous soigner tous les deux ? pour tout recommencer ? Mais je n'en ai pas envie...

J'ai également remarqué qu'il s'est inscrit sur des sites de rencontres. Il a son profil et il reçoit des messages sur mail disant que quelqu'un a été intéressé. Dans un premier temps, ça m'a un peu surpris. Mais bizarrement je ne suis pas jalouse. Demain, je sais qu'il a rendez-vous avec une fille rencontrée sur un chat. j'avoue avoir fouiné un peu, par curiosité. Sait-il que je sais ? je l'ignore. Va-t-il m'en parler ? va-t-il la rencontrer ? ou s'agit-il juste d'une manoeuvre pour me rendre jalouse ? Je ne sais pas, mais je ne lui en veux pas. Je sais qu'il souffre lui aussi, et s'il peut trouver du bonheur ailleurs... je ne l'ai jamais empêché de vivre, et jamais je ne le ferai... parce que aujourd'hui plus que jamais, je sais ce que ça fait, que d'être empêché de vivre et de s'empêcher de vivre pour quelqu'un...

Devrais-je me sacrifier ?

23 janvier 2008 à 15h09

Aujourd'hui c'est mercredi, jour de congé pour moi (vive le 4/5e temps !). Mon mari est là, il avait rendez-vous chez le carrossier pour faire réparer les dégâts qu'il avait fait il y a presque deux mois (il était rentré bourré à 05h00 du mat' et avait accroché un muret, du moins c'est ce qu'il lui semblait...)

Hier soir, il est venu me chercher à la gare comme tous les soirs. Je monte à l'arrière près du petit, étant donné que la porte passager est bloquée. Nous discutons un peu et très vite, à sa façon de parler et à sa façon de conduire, je remarque qu'il a bu... je m'efforce de rester calme... bon, il n'est pas mort saoûl, mais il a bu. Il se répète, parle sur un ton enjoué et ses yeux ont tendance à brider. Je ne le supporte plus quand il est dans cet état. J'y suis devenue allergique ! A chaque fois je sens comme une vague de colère qui bouillonne et qui monte en moi... Hier soir, donc, nous rentrons. Je fais mon maximum pour ravaler ma rage, parce que je sais que ça ne sert à rien d'en discuter quand il est comme ça et puis je veux éviter à tout prix que l'on se dispute devant le petit.
A un moment donné il veut s'appuyer contre le meuble mais sa main manque la tablette, il bascule (je parle de mon mari, pas du petit hein)... je lui demande ce qu'il a bu. Il me répond 2 ou 3 verres de porto, pas grand chose. Je le connais, pourle mettre dans un état comme ça il a dû boire plus... Mais il n'est pas si plein que ça, je dois l'excuser parce qu'il est fatigué donc il supporte moins bien l'alcool. Je lui demande s'il se rend bien compte qu'il doit s'occuper du petit et qu'il a pris le volant, avec le petit dans la voiture ! Mais pas d'inquiétude à avoir, il sait encore ce qu'il fait. Mwouais. Surtout ne pas contre-attaquer trop violemment. Je n'ai pas continué, j'ai abandonné. Parfois je m'en veux de ne pas avoir un caractère plus trempé comme ces mamas italiennes qui gueulent pour un rien. Un soupçon de ça, ça ne pourrait pas faire de tort...

Je suis allée donner le bain au petit, toujours un chouette moment. Puis vient le dernier bibi du soir avant le dodo. Je lui demande s'il veut bien le faire, il me répond "attends encore deux minutes, j'ai mal à la tête"... tu m'étonnes, tu verrais ta tête... je dépose le petit affamé dans son parc le temps de le faire moi-même ce bibi. Le pauvre petiot s'égosillait et lui n'a même pas bougé, ce qui ne faisait que renforcer ma colère...

Je suis allée me coucher la rage au ventre, la colère dans le coeur. Je le connais. Des moments comme ça, ça arrivera encore souvent. Déjà samedi dernier, après son match, il est rentré bien bourré aussi. Je sais que la situation actuelle n'est pas agréable, que c'est difficile. Mais il y a de toute façon toujours une bonne excuse. Et ça, je peux plus le supporter. Il dit faire tout pour nous sauver. Mais il ne fait que me donner à réfléchir davantage. Il ne fait que me donner envie de partir. Hier j'ai mis du temps à m'endormir. Je m'imaginais que nous étions divorcés et qu'il venait chercher le petit mais que je refusais de le lui confier parce qu'il avait bu... Et si une fois séparés, il continuait à boire alors qu'il doit s'occuper du petit ? J'en suis certaine, ça arrivera. Je ne supporterais pas qu'il arrive quelque chose à cause de l'alcool. J'ai l'impression que je m'en voudrais à mort de ne pas avoir été là. Mais devrais-je pour autant me sacrifier, sacrifier ma vie et celle du petit (un peu aussi, quelque part) pour être sûre qu'il n'arrive rien au petit bonhomme qui compte tellement pour moi ?

Mercredi prochain, nous avons rendez-vous chez le notaire... pour parler divorce... j'ai peur... j'ai peur et pourtant... je me dis que je n'ai pas d'autre choix...

Les week-ends se suivent et se ressemblent...

13 février 2008 à 10h56

... et me saoûlent.
Le samedi, c'est le courses, le ménage et lui son sport. Le soir il part jouer et il rentre complètement bourré le lendemain matin aux petites heures. Quand je l'entends rentrer, je suis réveillée et je dors mal parce que je m'inquiète : peur qu'il mette encore du désordre dans la maison, qui oublie de fermer la porte, ou qu'il vienne m'embêter pour chercher à se disputer... des pensées paranos qui me font un sommeil haché et des rêves-cauchemars totalement loufoques et pas très agréables de surcroit. Bref, il me manque des heures de sommeil, je suis vidée, lessivée...

Le dimanche je n'arrête pas : je m'occupe du petit (mais je ne m'en plains pas, c'est toujours un plaisir), je prépare ses repas, je m'occupe des lessives, du linge, de la vaisselle, de ranger un peu le brol qu'il m'a laissé. Quand il fait beau comme ces derniers temps, j'embarque le petiot dans la poussette et on va se promener : ça me permet de déstresser un peu, de prendre l'air, de faire de l'exercice pour pas rouiller, ça permet au petit de voir du pays et de prendre l'air lui aussi, mais surtout ça me permet de sortir de mes 4 murs et de ne pas voir mon mari couché, que dis-je, vautré comme un gros phoque (excusez, mais c'est vraiment l'image) en travers du lit pour cuver son alcool... et puis rien de tel que l'air pur des sous-bois plutôt que l'air empesté de vapeurs éthyliques...

Lorsqu'il voit que je râle parce qu'il est rentré bourré, il me dit qu'il n'a rien fait de mal. OK mais ça commence à se répéter régulièrement ces derniers temps. Heureusement j'ai pris la décision de faire chambre à part il y a 2 semaines (je n'en pouvais plus de respirer cette odeur qui me fiche la nausée) !

Ce soir, rendez-vous chez le notaire pour préparer la première convention de divorce. Il faut qu'on soit d'accord pour la garde du petit. Lui veut la garde alternée. Moi je suis contre. Il est beaucoup trop petit, à 8 mois cet enfant a besoin de sa mère. J'ai fait des recherches sur le net à ce sujet. La plupart des pédopsychiatres sont unanimes : il est fortement déconseillé d'avoir recours à la garde alternée pour les enfants de 0 à 3 ans, voire même 6 ans. Cela peut fortement les perturber, à cet âge ils ont besoin de stabilité et ne peuvent être séparés trop souvent de leur figure d'attachement principale, à savoir leur mère. Et puis, il m'a démontré qu'il est incapable de s'en occuper une journée entière, comment pourrais-je lui laisser le bambin toute une semaine ? Lorsque je le lui confie le temps que je fasse autre chose, je dois parfois presque m'excuser de venir troubler sa petite vie pépère. Je ne renie pas qu'il aime son fils, il aime bien s'en occuper un peu, jouer avec lui. Mais tout cela, il le fait avec beaucoup de modération. Combien de fois ne l'ai-je pas encouragé à lui donner le bain, à essayer de l'endormir le soir. Il a refusé, arguant que je faisais ça mieux que lui...

Hier j'ai voulu discuter du sujet, mais il a refusé parce que "monsieur est fatigué". Moi j'ai des cernes pas possibles sous les yeux, je manque d'énergie, je manque de sommeil mais je dois assurer sans me plaindre. Ce que j'ai arrêté de faire puisque c'est comme si je parlais toute seule.
Ce soir il faudra que je sois forte, sûre de moi, déterminée, pour ne pas me laisser influencer ou piéger. Quitte à ne pas encore signer. Je ne veux rien négliger. Je ne veux pas l'éloigner de son fils. Je tiens à ce qu'il le voie régulièrement parce que c'est important aussi. Mais on ne m'enlèvera pas de la tête qu'il est incapable de s'occuper correctement du petit toute une semaine, une semaine sur deux. Je ne lui en veux pas, c'est pas à la portée de tous les hommes. Certains en sont capables, d'autres pas. Mais je lui en veux de le revendiquer comme il le fait. Sans réfléchir plus loin. Sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir. Si c'est juste un prétexte pour ne pas payer de pension alimentaire, il peut se le garder son fric. Je me débrouillerai sans !

Ma vie est sur le point de changer...

5 avril 2008 à 18h26

ça fait un bail que je ne suis plus passée ici. Je n'ai plus vraiment le temps ni l'occasion. Alors, pour une fois depuis longtemps, je le prends pour faire le point de ma situation à l'heure actuelle.

Il y a une semaine et demie, avec mon mari, nous sommes passés une première fois au tribunal pour signer notre accord pour le divorce par consentement mutuel... je vous cache pas que ça fait bizarre. J'ai appréhendé le moment qui allait précédé, mais finalement cela s'est bien passé. L'attente a duré environ une demi-heure, le passage devant le juge à peine deux minutes, le temps de signer un papier et d'en recevoir un autre, qui nous donne rendez-vous pour la dernière et ultime fois dans 4 mois... ce que cela me fait ? Bizarre, oui, mais aucun regret pourtant. Parce que je sais que mon bonheur n'est plus avec lui. Cela m'attriste pour le petit bonhomme, pour notre fils qui quelque part n'avait pas demandé tout ça... mais je crois que j'ai fait le meilleur choix de vie. Rester là et continuer comme ça, cela n'aurait eu aucun sens.

Dernièrement j'ai refait le point. Je le fais régulièrement. Sur le pourquoi de là où nous en sommes aujourd'hui. Longtemps je me suis sentie l'unique fautive, l'unique coupable, la mauvaise, celle par qui le malheur est arrivé, mais en fin de compte, en faisant le compte des souffrances, des chagrins et des "humiliations", des peines que j'ai accumulé, je crois pouvoir dire aujourd'hui que mon mari m'a usée. Ce n'est pas vraiment un mauvais bougre. Mais très régulièrement encore, il me démontre, sans le vouloir, sans le savoir, qu'il n'est pas fait pour la vie de couple. Il est beaucoup trop égoïste, beaucoup trop matcho.

Son penchant pour la boisson, je ne le supporte plus. Il l'avait déjà au temps du bonheur, mais je n'y prêtais pas attention et comme il me disait continuellement qu'il n'avait rien fait de mal... et comme je l'aimais... bon dieu oui je l'aimais. Je lui ai tant donné ! mais l'amour, quelque part, si à force de donner on ne reçoit rien, il dépérit. On se pose des questions, on se remet en questions, on remet tout en questions et voilà...

Aujourd'hui nous habitons toujours sous le même toit. Lui vit comme un nouveau célibataire : sorties tous les week-ends, il s'inscrit à tous les sites de rencontre possibles, il me laisse en plan avec la maison, le nettoyage, le linge, le repassage et le petit. Tire ton plan, moi je vis ma vie. Je n'ai rien contre le fait qu'il sorte, mais je n'apprécie pas sa façon de me parler, genre "ça t'emmerde si je vais faire mon sport ce soir ?" ou, lorsque je lui demande gentiment de mettre sécher son linge (que soit dit en passant, je ramasse partout où il traine, je lave et repasse) parce que je suis occupée à autre chose "pourquoi, tu ne sais pas le faire?". C'est pas parce qu'on divorce et parce que soi-disant c'est entièrement ma faute que je vais rester sa boniche ! Hier je lui ai annoncé ma volonté de m'installer bientôt chez mes parents. Ils sont juste à côté. C'est pas de gaieté de coeur que j'y vais... je les aime bien mais j'ai mes habitudes, eux les leurs... ça va pas être facile tous les jours mais j'en peux plus de devoir fermer ma gueule (excusez le terme) pour ne pas vexer monsieur, de l'entendre rentré à 5h du mat' alors qu'il a bien bu, je dors mal parce qu'il fait du bruit, je me tracasse de ce que je vais retrouver (porte d'entrée pas fermée par exemple). Et puis j'ai besoin de vivre aussi. Me reposer un peu. Prendre l'air. Me changer les idées.

Ce n'est plus qu'une question de temps. Encore faire preuve de patience, de courage. Restons zen ! Bientôt je vais pouvoir revivre !

Je ne le supporte plus...

5 avril 2008 à 18h34

Il lui arrive de boire au moins 3 fois par semaine, si pas plus. Principalement le week-end, mais en semaine cela ne le dérange pas non plus. Et moi ça me rend malade ! son haleine, son comportement, son allure, son regard vaseux, à chaque fois j'enrage, je me fais d'une telle violence à l'intérieur, je suis un vrai volcan au bord de l'éruption !

Lors de la dernière visite chez le pédiatre, il est rentré du boulot déjà bien entamé. Je l'ai directement vu à son regard. Bien évidemment, lorsque je le lui fais remarquer gentiment (toujours, car l'agresser ne servirait à rien, j'ai droit à des "pff, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre" ou des "n'exagère pas, ça va hein" ou "oh arrête un peu tes méchancetés". Il se moque ouvertement de sa soeur qui a des penchants vachement alcooliques, il la dénigre même... mais il ne se rend pas compte que lui aussi, quelque part, même si à moindre mesure, il se comporte comme tel. Se descendre une bouteille de vin tout seul devant la télé. Vider une bouteille d'alcool avec un pote sur même pas une heure... et j'en passe...

La dernière visite chez le pédiatre donc. Le pédiatre demande au papa de déshabiller le petit pendant que maman sort le carnet. Le doc réagit à ce que fait le papa. Je me retourne et le vois prêt à arracher la tête du petit parce que monsieur n'avait pas remarqué les boutons sur le côté du col... réaction typique du mec dans le gaz... j'étais en rage, je l'ai déshabillé moi-même mais j'ai du faire preuve d'un sang-froid terrible pour ne pas l'engueuler, non mais quel con ! Comment pourrais-je encore avoir confiance en lui s'il n'est pas capable de comprendre que le petit doit passer avant son envie ou son besoin de boire un verre ??

Pasdevelours est de retour ;-)

18 juin 2008 à 10h46

Bonjour cher journal ! ça fait longtemps que je ne suis plus venue m'épancher dans tes pages...

Mi-avril, je me suis décidée à partir, à aller habiter chez mes parents. Avec le petit bien sûr. Après un certain temps d'adaptation (car retourner chez ses parents, c'est quelque chose après tant d'années^^), je me suis refait une santé physique et morale. Le petit n'en souffre pas. Il est très rieur, très souriant, très espiègle, une vraie petite canaille en puissance qui nous fait énormément rire.

Ce fut difficile, dans un premier temps, de le laisser toute une journée à son papa, à chaque fois je me retrouvais les larmes aux yeux, la boule dans la gorge, rongée par la culpabilité... mais j'ai vite repris le dessus, en me disant que ce temps libre, je pouvais m'en servir pour enfin m'occuper un peu de moi... chose que je n'ai plus vraiment fait depuis des mois et des mois et des mois... donc, je m'autorise à aller faire un tour, du shopping, voir des amis, je sors un peu de mes 4 murs pour pas y rester enfermée à tourner en rond en attendant le retour de mon fiston... pour l'avoir fait au tout début, je sais que ça ne sert à rien à part rendre me cinglée !

Avec son père, ça va un peu mieux depuis. Disons que l'avantage c'est qu'on ne fait que se croiser, je n'ai plus à le supporter continuellement. Lui vit bien sa vie de son côté. Deux semaines après mon emménagement chez mes parents, il ramenait une femme à la maison, elle a logé quelques fois sur place. A présent il en a une autre, mais c'est lui qui déloge...

A chaque fois qu'il est question de frais, d'argent, il s'énerve, il monte sur ses grands chevaux, il gueule. Je crois que ça restera toujours un point sensible avec lui. A présent je sais, je ne me fais plus d'illusions. Des regrets ? je n'en ai pas. Son comportement m'a démontré qu'il n'en valait pas la peine et que je méritais mieux que lui...

Aujourd'hui, je sais qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il ne faut pas la gâcher. Lorsque je vois tous ces gens qui souffrent, qui disparaissent, lorsque je vois comme la vie peut être dure pour certains qui ne demandaient rien, juste à être heureux et à avoir la paix... sans avoir l'intention de me lancer dans des choses impensables et complètement folles, je me dis qu'il est temps pour moi d'oser vivre. Qu'il est temps pour moi de revivre...

Un an déjà !

18 juin 2008 à 10h56

Dimanche, mon fils a fêté son premier anniversaire. Un an déjà ! Et dire qu'il y a un an, j'étais dans une salle d'accouchement, en train de mettre au monde ce petit bout d'homme dont je ne savais rien alors qu'il avait fait partie de mon pendant 9 mois... ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. La première fois que je l'ai vu, qu'on l'a déposé dans mes bras, cette adorable petite frimousse. Cette drôle de sensation, mélange de peur, d'angoisse et d'inquiétudes... et pourtant, je me disais "on verra bien"...

Une année s'est écoulée. Beaucoup de larmes ont été versées. Beaucoup de souffrances, de déceptions, de désillusions. Mais j'ai toujours refusé de me laisser abattre par le chagrin, je me devais de me battre, pour lui, pour mon fils...

Aujourd'hui, lorsque je le regarde, je suis fière de lui. Il est vraiment adorable, en pleine santé, très sociable, très rieur. Depuis hier il commence à faire quelques pas tout seul ! Que d'évolution, que de progrès ! que de joies il m'a apporté ! et puis, je me dis aussi que je me suis plutôt pas mal débrouillée pour une jeune mère. Quand je repense à toutes ces peurs qui étaient miennes, lorsque je me disais que je n'y arriverais jamais, que je me posais tant de questions sur l'instinct maternel... quand j'y repense aujourd'hui j'en ris presque de bon coeur.

Un an déjà que mon petit chaton me comble d'amour et de bonheur. Et je l'espère, encore plein d'années à vivre et de choses à découvrir !

Je l'aime, mon fiston !

Toujours tant de gentillesse lorsque tu t'adresses à moi...

28 juin 2008 à 19h39

Hier le petit n'était pas très bien, il a fait un peu de température. C'est toi qui l'avait vu en dernier, car moi j'étais partie, pour une fois depuis des lustres, passer une soirée avec des amis. J'ai pris des nouvelles auprès de maman, un peu après que tu le lui a ramené, et juste avant le coucher. S'il avait été mal, j'aurais tout annulé pour rentrer. Mais comme la fièvre était tombée, je suis restée.

A 2 h 00 du matin, la soirée se terminait avec mes potes, chouette soirée, je me suis bien amusée, je me suis sentie revivre. C'est alors que je reçois un premier SMS de ta part "Un grands merci pour le petit, maintenant je sais que ça va !"... je ne capte pas ce que cela signifie. As-tu vu mon grand-frère en soirée qui t'a rassuré ? M'en veux-tu de ne pas t'avoir dit pour la fièvre ? mais non puisque je t'avais prévenu. As-tu téléphoné à mes parents ? Impossible tu n'aurais pas eu ce cran. Ton message est-il arrivé en décalage ? Dans le doute je ne réponds pas... 10 minutes plus tard, j'en reçois un autre "un grands merci, à charge de revanges, un simple ok aurais suffit, ah mais oui occupés"... là je comprends mieux. Je comprends surtout qu'il est 2 heures du matin, et que une fois de plus, tu as une petite cuite et que tu cherches tout simplement la bagarre. Car si vraiment tu t'étais inquiété pour ton gosse, tu l'aurais peut-être fait plus tôt dans la soirée, non ?? Là-dessus, je te réponds "t'inquiète pas, tu peux dormir sur tes deux oreilles, il n'avait plus de fièvre avant dodo. "A charge de revanche", pour qui tu te prends ?" sur quoi tu me réponds "Pour le père de mon fils. normal non ? désolé de te déranger, mais ça ne changera jamais entre nous". Ma réponse ? "Oui ok mais tant de gentillesse lorsque tu t'adresses à moi. Il va bien c'est le principal". Discussion terminée.

Tu n'as pas changé. Tu es toujours aussi con, aussi égocentrique, aussi agressif et la boisson ne te vaut décidément rien...

Je te souhaite...

28 juin 2008 à 22h17

Samedi dernier. Tu as eu le petit toute la journée. Tu es allé faire un tour l'après-midi et tu as bu quelques verres. Le soir, je vais rechercher le petit, tu étais très gentil, très jovial, très agréable même à un point tel que ça m'a vraiment faire bizarre. Puis tu es parti. Une demi-heure tu m'appelles pour demander un petit service. La police t'a arrêté parce que tu conduisais un peu trop sauvagement et ils ont bien vu que tu avais bu. Ils t'ont embarqué, le commissaire a dit qu'on pouvais te relacher (l'imbécile !) et ils t'ont déposé au village en te disant que tu n'avais qu'à te débrouiller pour aller récupérer la voiture. Et donc, tu me téléphones pour voir si mon frère peut passer te prendre pour aller rechercher ta voiture restée sur place. Comme il ne savait pas le faire, c'est papa qui s'y est plié. Et pourtant il t'aurait bien laissé te débrouiller autrement. Mais, notre bon coeur aidant, voilà, tu as été "secouru" et tu as pu récupérer ta voiture. Pas gêné tout de même de demander ce petit service comme si de rien n'était, quand on sait comment tu as tendance à nous considérer. Mon père, qui ne te porte pas dans son coeur (mais alors pas du tout), a fait un gros effort pour ne pas te dire tes quatre vérités... Ceci dit, merci papa, car cela n'aurait rien arrangé à la situation.

Si cela va te servir de leçon ? j'en doute fortement. Tu vis dans ton monde. Tu es incapable de tirer des leçons de tes erreurs, de te remettre en question. Incapable d'évoluer, de grandir. C'est triste.

Tantôt tu m'as dit t'être débarrassé du chien. TON chien, tu l'as donné à quelqu'un. Heureusement car pour pouvoir partir le plus rapidement possible chez ta nouvelle conquête, tu envisageais même de faire piquer cette pauvre bête. La semaine prochaine, tu vas donc emménager chez elle, dont je ne sais rien. Celle qui va être amenée à s'occuper de mon fils. Je n'ai rien contre le fait que tu refasses ta vie. Je te souhaite même d'être heureux. Mais je te souhaite que cette femme te remette à ta place quand c'est nécessaire, comme je n'ai jamais su le faire à l'époque. Qu'elle te fasse comprendre que ton comportement et tes mots ne sont pas toujours agréables, faciles à vivre. Qu'elle puisse t'apprendre que vivre en couple, c'est partager, c'est faire des concessions et des sacrifices. Et par conséquent, j'espère que cela te permettra d'évoluer, de changer en mieux. J'espère que cette femme sera bien avec le petit. Mon fils. J'espère que toi aussi, lorsque tu l'auras avec toi, tu en prendras bien soin. Car, s'il est vrai que j'ai de la patience et que je suis conciliante et compréhensive, si par malheur il devait lui arriver quelque chose par négligence de ta part (entre autres à cause de l'abus d'alcool), je sortirai mes griffes. Mère louve dans l'âme je suis et je resterai.

Dans deux semaines :-(

28 juin 2008 à 22h22

Dans deux semaines, mon petit bouchon va aller chez son papa pour une semaine. Une semaine sans le voir, sans sentir son odeur, sans pouvoir le serrer contre mon coeur, une semaine sans pouvoir le regarder dormir, rire, jouer. Une semaine sans entendre son rire, une semaine sans pouvoir le réconforter s'il pleure. Que ça va me sembler difficile et long !

Depuis qu'il est né, je vis à son rythme tous les jours. J'ai commencé à m'habituer lorsque je ne le vois plus sur une journée, je ne verse plus de larmes comme au début. Mais une semaine sans l'avoir à mes côtés... heureusement cette semaine-là je travaille encore ! cela me permettra de m'occuper l'esprit. Par contre, le long week-end qui suivra me fait peur. Il faut que je trouve quelque chose pour m'évader. Pour ne pas rester ici à tourner en ronds. L'occasion pour moi de m'offrir un peu d'évasion ? J'en ai besoin...

Voilà...

8 juillet 2008 à 13h43

Aujourd'hui deuxième et dernière comparution au tribunal pour confirmer notre souhait de divorcer par consentement mutuel. C'était ce matin. Je redoutais le temps que nous devrions passer ensemble. De quoi allions-nous parler ? mais finalement et heureusement, ça s'est bien passé. La semaine prochaine, le divorce sera prononcé au tribunal et confirmé dans quelques temps.

Bientôt, mis à part pour le petit, nous n'aurons plus rien en commun. Bientôt, nous serons libres de refaire nos vies comme bon nous semble. Toi, de ton côté, avec cette dame dont je ne sais rien et dont j'espère juste qu'elle s'occupera bien de mon petit bouchon. Moi de mon côté, probablement avec mon ami. Je n'aime plus trop prédire l'avenir car on ne sait jamais ce qu'il peut réserver. Aujourd'hui, j'ai grandit. Je ne suis plus l'adolescente que j'étais. J'ai changé. Je suis une adulte, je sais ce que je veux et ce que je ne veux plus...

Et puis, il y a toi...

8 juillet 2008 à 18h08

Toi...

Toi qui sait toujours trouver les mots qu'il faut pour me réconforter, me rassurer

Toi sur qui j'ai toujours pu compter dans les moments difficiles

Toi qui me comprends mieux que personne
Toi qui a gardé cette capacité à t'émerveiller, comme un enfant

Toi avec qui j'aime parler de tout, de rien, pendant des heures

Toi qui me fait rire

Toi avec qui j'aime rire

Avec qui je me sens en paix avec moi-même

Toi...

Ta douceur, ta gentillesse, ton humour, ton empathie, ton ouverture d'esprit

Toi qui me pousse à aller de l'avant, à garder courage lorsque mes forces m'abandonnent

Toi qui m'a toujours encouragé à croire en moi

Toi qui m'aime pour celle que je suis

Toi qui ne cherche pas à me changer

Sauf peut-être pour me pousser à me donner le droit d'exister

Toi...

Ta main, si douce, qui réchauffe tout mon être lorsque tu la glisse dans la mienne, qui me rassure et m'offre la sensation d'être moins seule

Tes bras, qui m'ont si souvent serré contre toi, lorsque j'avais besoin de ça, juste que quelqu'un me prenne dans ses bras

Tes yeux, dans lesquels je n'ai pas peur de voir mon reflet

Toi...

Merci d'être entré dans ma vie

Merci de m'avoir démontré que je peux être quelqu'un

Merci de m'avoir tant donné

Tant apporté

Toi...

Nos chemins se sont croisés

Et même si on ne peut dire de quoi demain sera fait

De tout mon coeur, j'espère que jamais ils ne vont se séparer...

Ne pas craquer...

11 juillet 2008 à 16h55

Deux jours que je suis à la maison, malade comme un chien à cause des microbes que mon fiston m'a refilé (merci petit bilou que j'aime lool mais oui je l'aime à la folie malgré tout, m'en fiche d'être malade na !)... demain je vais déjà devoir penser à faire sa valise pour cette semaine qu'il passera loin de mes bras... si vous pouviez voir la tête que j'ai là, les yeux qui pleurent et la boule dans la gorge, avec mon nez rouge patate et ma voix de grand-mère dragon, je vous raconte pas ! ça va être terrible ! et me voilà sur cet ordi à taper une liste de ses petites habitudes de tous les jours, du lever au coucher, etc...

Comme j'aimerais pouvoir zapper les mauvais moments de la vie, parfois...

Toi et ton égoïsme...

29 juillet 2008 à 15h41

"Quand tu vas quelque part, prends le petit avec toi. Moi, quand je pars, je le prends toujours avec"... Voilà ce que tu m'as dit l'autre jour . Et au plus j'y pense, au plus je n'en reviens pas de ton culot, de ton audace. Tu as réussi ce que tu voulais faire en me sortant cette phrase sur le ton du reproche : me culpabiliser, une fois de plus, comme tu as toujours si bien su le faire.

J'essaye de comprendre ce qui t'anime mais je ne sais pas, je ne sais plus et je ne cherche même plus à savoir. Je me dis que tu ne dois pas être heureux dans la vie, et ce depuis longtemps déjà, pour être aussi désagréable et frustré de tout à longueur de journée. Tu te considères mieux que les autres. Tellement sûr de toi. Les autres, presque tous sans exceptions, sont des cons, des imbéciles, des ignares, des incapables, des moins-que-rien. Tout ce que tu fais est forcément mieux, tout ce que tu dis est forcément juste. Mais t'es-tu seulement déjà entendu et regardé d'un peu plus près ?

Les chiens de ton frère, lorsqu'il est parti une semaine en vacances et qu'il te demande d'aller les nourrir, sont "ses chiens de merde". S'il savait, il ne te ramènerait probablement pas ta bouteille d'alcool habituelle pour te remercier. Si sa femme savait comment tu parles d'elle dans son dos, comment tu la juges et la dénigres ! Comme cette "putain de réunion de famille" de l'autre fois (l'anniversaire de ta propre mère fêté au resto), au cours de laquelle, pauvre de toi, tu as été obligé de trinquer avec tes frères et ta soeur. Ta soeur. Malgré ses défauts, elle n'est pas méchante. Son caractère loufoque, ses mauvaises habitudes, sa tendance à l'alcoolisme... il ne faut pas être psy pour comprendre d'où ça lui vient. Plutôt que de la rejeter comme tu le fais (sauf lorsqu'il s'agit de l'enfoncer dans son vice en buvant un verre avec elle), tu devrais peut-être essayer de l'écouter, de la comprendre.

Mais c'est inutile. Ecouter les autres, tu n'as jamais su le faire. Les comprendre, dès lors, comment le pourrais-tu ? Tu me diras, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais peut-être que au moins une fois dans ta vie tu devrais essayer... peut-être ça te changerait dans le bon sens...

La seule personne que tu écoutes et comprends, c'est toi et ton propre égoïsme. C'est toujours ton avis qui prime. C'est toujours ton avis le meilleur, ta façon de faire la meilleure à suivre.

J'en reviens à ta phrase. Tu me disais aussi que jusqu'à présent, j'avais eu beaucoup trop facile. Je regrette, c'est faux ! Depuis que le petit est là, c'est toi qui a souvent eu le plus facile. Lorsque nous vivions sous le même toit, c'est moi qui trimais, quant à toi, c'est à peine si tu levais le petit doigt. Les seules fois où tu vois cet enfant, aujourd'hui, forcément c'est pour t'en occuper et le voir. Le reste du temps il est avec moi, toujours, sauf quand je travaille évidemment, sauf lorsque je ne suis pas en mesure de l'emmener pour faire une course, ou sauf quand je m'autorise à revivre à l'occasion d'une soirée, d'un souper, d'une sortie. Chose que généralement je fais lorsqu'il est avec toi. A tes yeux, je devrais donc restée cloîtrée et rester comme une pauvre malheureuse à me morfondre ? tu as refais ta vie, je refais la mienne. Tu n'as plus aucun droit sur moi. Tu n'as plus à me dicter ma vie. Ma vie, tu me l'as déjà assez gâchée comme ça...

Aujourd'hui, je revis !

5 octobre 2008 à 22h39

Bonjour cher journal... ça fait un petit temps que je ne suis plus venue me confier à toi. Encore beaucoup de remous, beaucoup de travail, de prise de patience, de prises de tête, de "mords sur ta chique". La maison est vendue. Les dernières factures ont été payées. Une page s'est tournée. Aujourd'hui, je peux enfin regarder devant...

De quoi sera fait demain ? j'en ai bien une petite idée... cet ami dont je t'ai déjà parlé, c'est quelqu'un de vraiment bien. Avec lui, je me sens bien, en paix, où que nous allions sa présence m'apaise, me rassure. Je peux être moi-même, il me permet d'exister et lorsque je n'ose pas, il m'y pousse. En fin de compte, nos malheurs respectifs nous ont rapprochés et nous nous sommes plutôt bien trouvés, on peut le dire. Expériences et blessures similaires, même manques, mêmes envies trop souvent refoulées et étouffées dans nos vies sentimentales passées. Aujourd'hui, envie de construire quelque chose ensemble. Parce que ensemble, nous nous sentons bien, plus forts. Et forts de nos expériences, de notre recul, nous savons les erreurs à ne pas commettre. Nous savons les difficultés et à quel point la vie peut tout faire basculer sans crier gare. Nous savons mais nous n'en avons pas peur. Nous sommes sereins. Essayons, donnons-nous cette peine. Et qui vivra verra !

Je suis maman mais je n'ai jamais renoncé à exister en tant que femme. Avec lui, lorsqu'il me regarde, lorsqu'il me parle, me sourit, me tiens la main ou me serre dans ses bras, je sais qui je suis. Il m'aime pour celle que je suis, justement. Il me connaît, mes points forts, mes faiblesses. Avec lui je me sens belle, vivante. Il me respecte, ne cherche pas à me changer, reste toujours à mon écoute. C'est si bon d'être aimée par un être humain... et moi de mon côté, je ne peux pas lutter, je ne peux que lui rendre ce bien-être qu'il m'apporte... je ne peux que l'aimer pour celui qu'il est et qui me correspond si bien...

Aujourd'hui, je me sens bien. Heureuse. Vivante. Merci la vie de m'avoir donné cette chance de nous rencontrer...

Une année nouvelle commence...

4 janvier 2009 à 21h39

Plein de projets, d'envies... encore d'autres obstacles à affronter, d'autres colères à surmonter, d'autres discussions à amorcer et problèmes à désamorcer, mais aussi, j'en suis sûre, beaucoup de joie et de bonheur à vivre et à donner.

Mon petit chaton a bien grandit, il a 19 mois et demi ! Il parle beaucoup déjà, je peux avoir de vrais échanges avec lui. Lorsque je vois cette complicité qui nous unit, cela me fait une boule d'émotions qui me réchauffe tout entière... Et lorsqu'il amuse la galerie avec ses mimiques, imitations et mots prononcés de sa petite voix, c'est la maisonnée entière qu'il réchauffe de fous rires inoubliables.

Bonne année à tout le monde ! Je vous souhaite d'être heureux et de pouvoir surmonter votre chagrin et vos peines...

La vie est belle si on se donne la peine de la vivre !

Un rêve est en train de se réaliser...

20 mars 2009 à 23h14

Bonjour cher journal, que je délaisse depuis quelques temps... je ne prends plus le temps, je n'ai plus trop le temps et pourtant je pense à toi très souvent ! à défaut de pouvoir me connecter quand j'en ai besoin, je m'épanche sur du papier avec un bon bic qui laisse glisser mes pensées au fil des mots.

Aujourd'hui, de plus en plus, je revis. Il paraît que je m'épanouis, que ça se voit, que je suis plus rayonnante qu'avant. Petit à petit, je reprends confiance, je prends du galon... au grand dam de mon chef que je commence à contredire plus souvent qu'avant lol ;-)

Ma vie va bientôt changer. Changement de décor. Changement de mode de vie. Mais changement pour un mieux. Je me sens prête. Prête aussi à affronter mon ex-mari, à lui dire mon souhait de changer de vie, de lui exposer les conséquences que cela aura par rapport à lui et au petit. Il est temps. Le temps passe. Il est précieux. La vie est courte, trop courte pour attendre encore et encore. Attendre quoi d'ailleurs ? d'être dépassée par les événements ? de ne plus avoir ce temps devant moi ? non...

Autre changement qui me met dans tous mes états : je suis sur le point de réaliser un de mes plus grands rêves... le 11 juillet, je vais voir U2 en concert à Paris !!!! jamais je n'aurais cru ça possible auparavant. Et pourtant, c'est faisable et possible. Les tickets et l'hotel sont réservés... ne reste plus qu'à patienter. C'est vraiment génial et indescriptible, je vais être dans la place !! Je crois que des larmes de joie vont jaillir aux premières notes de la guitare de The Edge.

Quand j'y pense, je me dis que c'est bon de vivre...

A la veille d'une nouvelle vie...

16 août 2009 à 13h07

Bonjour cher journal, ça fait longtemps que je ne suis plus passée par chez toi... j'avais envie de faire le point, et donc me revoilà à nouveau dans tes pages...

Comment je vais aujourd'hui ? bien. Plutôt bien oui. A part mes quelques derniers soucis d'organisation, j'ai même envie de dire que je vais très bien. Encore et toujours beaucoup de changements au fil des jours, des mois et de l'année qui s'est écoulée depuis l'année dernière...

Plus sûre de moi. Plus de confiance en moi. Pas toujours facile, mais je me soigne. Oser se lancer. Oser prendre des risques.

J'ai réappris à rêver. A oser rêver. Et à ne pas craindre de réaliser ceux que je peux. C'est important de rêver. Avec mon ex-mari, je pouvais à peine exprimer avoir l'envie d'évasion, de dépaysement, pour quelques jours ou une seule journée, il me coupait, me le brisait en mille morceaux au sol. Aucun intérêt pour lui, alors aucun intérêt pour moi. Pas les moyens. Et le chien ?... no comment...
Aujourd'hui, je peux m'exprimer en toute liberté. Je suis libre de lui. Je suis libre d'être moi. Je me suis libérée de lui, je me suis libérée de celle que j'étais avec lui. Aujourd'hui, je suis quelqu'un. Quelqu'un qui a le goût d'être, de vivre, le goût de voir plus loin, le goût d'apprendre, de découvrir, le goût de s'intéresser davantage aux autres et aux personnes que je ne connais pas...

Bientôt, je vais recommencer une nouvelle vie. Avec mon ami, mon amant, mon confident, mon meilleur pote. A plusieurs reprises nous avons eu l'occasion de cohabiter le temps d'un week-end, d'une semaine, de deux semaines. Il nous a fallu réapprendre à vivre en couple, en famille. Nous n'avons pas encore fini d'apprendre, mais nos blessures passées nous ont beaucoup appris. Nous nous connaissons bien, nous nous comprenons. Je sais qui il est, il sait qui je suis. C'est très intéressant en fait. Premiers accrocs, sans violence dans les mots, premières discussions constructives. Je pense que tout ce que nous savons sera notre grande force. Mes peurs à ce sujet se sont quelque peu affaiblies. Nous pouvons construire un bonheur à deux, à quatre, avec nos enfants. Nous sommes plus philosophes aussi : si ça marche, tant mieux. Si ça casse, tant pis. Mais cela vaut le coup d'essayer !

En attendant que cela puisse se faire, il y a encore quelques points à régler par voie d'avocat et par le tribunal de la jeunesse, concernant les droits de visite de mon ex par rapport à notre fils... Le petit n'a jamais souffert, j'en suis convaincue, de notre séparation. Il rayonne, il est très drôle, plein de vie. Il apprend vite, il parle déjà très bien pour son âge. Je crois pouvoir dire que je me débrouille pas mal dans mon rôle de mère...
Mon ex se remarie fin du mois, avec une femme qui a deux enfants. La cinquième depuis notre séparation. La rapidité de leur décision me surprend, aussi bien pour elle que pour lui. Se marier, l'air de rien, c'est un engagement un peu plus sérieux qu'on ne peut pas prendre à la légère, surtout quand il y a des enfants ! Je lui souhaite d'avoir un peu évolué depuis notre séparation. De s'être quelque peu remis en question... même si, lorsque nous avons des contacts, il me semble qu'il n'a pas changé dans sa façon d'être arrogant et imbu de sa personne... mais soit, tant que cela ne touche pas au bien-être du petit, c'est le principal.

Je suis à la veille d'une nouvelle vie... et j'ai très envie de pouvoir la commencer !