Journal d'une Bipolaire

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Jeudi 1er août 2013

1 août 2013 à 11h36

Et voilà... Je me lance.
Je ne me suis plus lancée dans ce style d'exercice depuis mon adolescence, à une époque où un journal intime, c'était un agenda de collégienne.
Adolescente, cela fait bien longtemps que je ne le suis plus.
A présent, c'est une femme qui écrit.

Je suppose que je devrais me présenter, mais je me dis aussi que cela peut venir plus tard.
Je débute, ici, sur la toile virtuelle et c'est un peu comme un dépucelage scriptural.

Par quoi commencer ?
Je me retrouve devant la fameuse page blanche.
La mère des vieilles angoisses des écrivains.

Pourtant, je suis là pour une raison, pour un besoin : celui de remplir ce vide par ce que je ressens de plus profond et d'intime en moi.
Les bonnes chose, les moins bonnes et une envie d'avoir un ami intime, le journal en lui-même, qui écoute, juste, et jamais ne juge.
Une oreille sans bouche, un compagnon silencieux, à qui ont peut tout raconter, sans honte, sans rougir, sans peur au ventre.

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Je vais commencer par ce titre qui résume une partie de la vie que je mène.
Je pense, à l'heure actuelle, être une guerrière de la vie.
A mon niveau, bien entendu. Je sais pertinemment qu'il y a des situations plus tragiques, mais, au fond de moi, je crois que la souffrance ne se mesure pas sur une échelle du pire que soi.
Souffrir, d'une situation, physiquement, dans son mental, cela reste une plaie béante qu'on essaye de refermer avec ses propres moyens.
Parfois, on arrive à cacher la misère, comme on dit, et puis parfois, ça reste à saigner et on est démunis, paralysé et on ne sait plus quoi faire pour arrêter hémorragie.

Ma plaie à moi, elle est née en même temps que moi et elle porte un nom pas très romantique : bipolarité !
Pour résumer, être bipolaire, c'est cheminer sa vie sur la plus grande montagne russe du monde.
Un coup on se retrouve au sommet, et c'est vraiment grisant, puis, en une seconde, on glisse dans la fosse, et là, c'est vraiment le gouffre.
Alors, je sais que ça a l'air pas si grave que ça vu comme ça, mais en réalité, c'est une vie épuisante, loin de l'équilibre et qui mène, très souvent, le malade au suicide.
Finalement, la bipolarité, et bien oui, c'est mortel.

Alors, bien sur, au début, personne ne comprend.
Moi, durant des années, j'ai vécu derrière un masque.
Un masque parce que j'étais rongée par la peur, celle de se sentir différente, pas à ma place, dans un univers où un mal être terrible me rongeait quand plus aucun regard ne me torturait.
Pendant tout ce temps, j'ignorais qu'il y avait un nom à poser sur le mal dont je souffrais.
Et puis un jour, après une énième tentative pour arrêter définitivement la souffrance, un psychiatre, enfin, m'a donné une réponse, un coupable, une raison :

- Mais, Madame, vous avez tous les symptômes de la bipolarité. On aurait du le voir de suite chez vous.

Sauf que les autres psychiatres, et bien, ils n'avaient rien vu.
Après ça, je me suis sentie comme un cobaye, juste bonne à remplir les poches de professionnels incompétents.
Une part de moi est très en colère à cause de ça parce que, si un seul de ces spécialistes avaient fais correctement son boulot, j'aurais pu enfin savoir ce qui n'allait pas chez moi et enfin agir sur ce mal là.
J'ai donc perdu un temps précieux sur mon traitement et, au final, cela a eu des répercutions sur ma vie et sur celle de mes proches pas très jolies.

J'en viens donc au pire sentiment que j'ai le plus de mal à gérer : la culpabilité.
Je ne compte plus, maintenant, les moments où je me sens coupable.
En premier, face à mon entourage, quand la maladie me rend imbuvable ou retranchée dans une bulle digne d'une autiste.
En second, face à la société où je suis un poids dans la balance des assistés, parce que voilà, j'appartiens à la catégorie handicapée, mais que bon, j'ai pas un membre coupé.
Et en dernier, face à moi-même quand je suis dans une crise et que je fais des choses incontrôlables ou alors complètement folles.

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Ecrire, ça n'attend pas

1 août 2013 à 18h14

Il y a des périodes, comme ça, où il faut que ça sorte, que je mette ça en page, du noir pour exprimer ce qui se trame à l'intérieur, dans cette intimité que j'ose à peine regarder en face.

Peut-être le moment des présentations est-il de rigueur.
Je commence par l'âge, c'est la première chose qui me vient à l'esprit : j'ai 42 ans.
C'est drôle, l'âge. C'est un peu hors du temps parce que, oui, c'est déjà 42 printemps de révolus et, d'un autre côté, dans le fond, j'ai l'impression de stagner dans un espace temps différent.
Il y a ce moment où je me sens dans ce temps de l'adolescence, puis je passe à mes années de fac. Étrangement, je fais peu d'arrêts sur mes années de femme, cette vingtaine ou cette trentaine que j'ai suivi d'un regard lointain.
La quarantaine, je la commence à peine alors c'est encore un peu floue pour en parler plus.
Ce que je veux dire, en fait, c'est que j'ai parfois cette étrange sensation de me sentir arrêtée dans le passé et que tout ce qui vient après traverse ma vie à la vitesse de la lumière.
Et pouf ! Arrêt 42 ans !

La seconde chose, qui n'aura échappé à personne, c'est que je suis une femme.
Alors, c'est quoi, une femme, aujourd'hui ?
Et bien je me le demande.
Je m'aperçois qu'en cherchant bien, j'ai du mal à répondre à cette question là.
Il en est exactement de même sur la question : c'est quoi, un homme, aujourd'hui ?
Je ne sais pas pour les autres, mais en ce qui me concerne, je suis perdue.
Et je crois que faire une généralité, au fond, ça n'est pas très bon, car je me rends compte que c'est plus compliqué qu'une simple définition.

Alors je peux parler de ce que je connais et encore... Moi. La femme que je suis.
La première chose qui me vient à l'esprit c'est : oulà, qu'est-ce que tu es compliquée !
Alors oui, là, j'imagine que ça pourrait faire sourire plein de monde, parce qu'on met souvent le mot femme et compliquée dans la même galère.
Mais dans mon cas, compliquée, ça rime aussi avec paradoxe.
Déjà, je peux dire qu'une partie de moi se sent très femme, avec tout les clichés qu'on nous met sur le dos.
Alors oui, et bien, j'aime le rose (Mais c'est parce qu'un peu de rose, ça égaille la vie !), mais en réalité, je porte surtout du noir. J'expliquerai ça plus tard car il y a une raison double à cela.
J'apprécie la mode, je suis sensible au maquillage, à la beauté inaccessible (Je ne suis pas dupe de ces photos retouchées qu'on nous inflige sur les magasines), j'ai un truc avec les chaussures (Je fantasme sur les talons hauts que je ne peux pas mettre... Du moins, pas encore), je rêve devant les robes aux allures d’œuvre d'art, j'ai un faible pour les bijoux trop chers qui m'obligent à laisser la trace humide de mon nez sur la vitrine, je suis futile, parfois et dans un certain sens.

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Et puis, à côté de cela, et bien je revendique cette part masculine qui m'a toujours suivie depuis que je suis toute petite.
Je me souviens avoir porté la cravate au lycée, avec une chemise négligée, le style garçon manqué, tout en me sentant une jeune demoiselle, timide et réservée.
Il y a aussi mes goûts, que l'on a souvent eu tendance à associer aux jeunes garçons.
Ça a commencé avec le cinéma fantastique et de science fiction.
Puis ça a continué avec les fanzines sur les effets spéciaux, les maquettes, les bouquins et j'en passe.
J'ai connu les vieux Atari et avec eux, la passion de la technologie et l'envie toujours plus grande d'en savoir plus sur les ordinateurs.
Tout ça, ce n'était pas trop ce qui trottait dans la tête de mes copines de collège, mais moi, et bien ça me faisait rêver.
Et ces passions sont restées, se sont développées.

Ah, et voilà qu'un jour, j'ai plongé dans le désormais célèbre jeu Donjons et Dragons.
A l'époque, j'avais réussi à y jouer avec un petit groupe d'amis. Bon, j'étais la seule fille, c'était encore quelque chose qui était peu connu de mes consœurs, et quels souvenirs c'était !
Je me rappelle de notre petit groupe, autour de la table, le maître de jeu, un ami pour qui j'avais un coup de cœur secret, mais voilà, j'avais déjà un petit copain et... J'étais alors une jeune fille fidèle et un peu naïve sur les bords, donc... Et bien je suis restée sage, comme on dit.
Je jouais une elfe. J'étais totalement dans ce monde de l'imaginaire et j'avoue que c'était le pied.
Et puis c'était drôle, de jouer un rôle, d'être quelqu'un d'autre, avec des possibilités nouvelles, cette magie, ces aventures qu'on ne pouvait vivre qu'à ce moment là.
J'ai vécu ça comme un cadeau, oui.
J'ignorai que c'était juste le début de l'histoire.

Alors voilà, je navigue entre ces deux mondes là.
Une femme techno-modique...
C'est ce que je suis.

Ensuite, et bien, il y a toutes les déclinaisons que l'on connait : l'amie, l'amante, la mère et... L'autre... Celle qu'on cache parce qu'elle n'est pas politiquement correcte.
J'ai découvert, avec le temps, avec mes propres expériences, que j'étais loin du modèle que j'avais en tête, plus jeune.
J'ai commencé à faire face à ce que j'étais vraiment et... Il y en a, des ombres, des malfaçons, des défauts, des aspérités, de quoi faire peur ou même fuir les bien pensants.
Non, non et non, je ne serais jamais une vision échouée de la perfection.
Et avec le temps, je dois bien l'avouer, je préfère être cette femme trouble et désarticulée, qu'une icône intouchable, murée dans ses murs d'ivoire.
Je me livrerai plus en détail encore.
Je sais d'avance que cela choquera.
Mais, à mon âge, tout ça, on en relativise pas mal.

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Les fées et le berceau

2 août 2013 à 0h50

Quand je suis venue au monde, les fées qui se sont penchées sur mon berceau m'ont offert joyeusement la bipolarité, mais en prime, elles ont rajouté le cadeau bonus : tu seras grosse, ma fille !
Ce qui m'amène à parler de cet autre moi que je porte chaque jour et qui explique à présent, la raison du pourquoi, même si j'aime le rose hein, et bien je porte du noir !
Comme on me l'a toujours répété, le noir, ça amincit !
Dans mon cas, je dirais que le noir, ça me couvre surtout.
D'un autre côté, à mes yeux, le noir, ça reste un classique qui, suivant comment on le porte, peut être élégant.

Donc voilà, moi, et bien je suis grosse.
Pas ronde hein, pas pulpeuse, pas tout ces mots pour cacher la misère... Non, je suis une grosse !
Celle qu'on regarde de travers dans la rue en priant pour ne jamais devenir comme ça.
Celle qui dégoûte.
Celle qui fait peur.
Celle à qui ont dit gentiment : "Ah, mais tu as un jolie visage !".
Ça me fait une belle jambe d'avoir un joli visage. Comme si je n'étais qu'une tête ! Non mais c'est magnifique ça !
D'un autre côté, ça serait bien pratique d'être juste une tête. Ça m'allègerait drôlement !
Parce que là, au point où j'en suis, physiquement, c'est épuisant d'être grosse.
Je peux le dire, je vis avec deux personnes dans mon corps.
Déjà que je m'en sors pas toujours avec une seule, alors avec deux moi, c'est carrément du masochisme !

Pourtant, bien que j'ai toujours eu ce surpoids, j'ai quand même eu la chance de vivre des moments intenses.
Durant des années, j'ai fais mon bout de chemin.
J'ai connu mon ex-mari à 15 ans et demi, à 16 ans, autant dire que je n'étais plus vierge !
Je pensais finir mes vieux jours avec lui.
Au final, je l'ai quitté.
Comme quoi, rien ne dure.
Durant près de 19 ans, nous en avons vécu des instants de toute les sortes.
J'ai eu ma première fille à 22 ans.
Ma seconde est arrivée 8 ans plus tard, alors que je ne prenais pas la pilule.
A vrai dire, si ça peut rassurer les futures mamans, moi, sans rien prendre, j'ai mis à chaque fois 8 ans pour avoir un bébé, c'est fou non ?

Le mois prochain, ma grande va faire ses 20 ans.
Je ne vais pas être très originale, mais vraiment, je n'ai pas vu le temps passer et je me vois encore accoucher sous césarienne, avec du Mozart et l'équipe qui me parle en même temps qu'elle me recoud le ventre ! (J'ai eu droit à du point français, si, si !)
Un moment épique !
Pour ma seconde fille, j'ai enfin connu un accouchement normal : poussez... Poussez... Plop ! Un bébé !
J'étais complètement euphorique avec la péridurale ! Je flottais et j'avoue que cette fois là, je ne me suis jamais sentie aussi détendue de toute ma vie !
J'en aurai bien repris, moi, de la péridurale, par la suite !
Mais bon, ce n'était pas vraiment possible.

Enfin, je m'égare.
Revenons à la grossitude !
Oui, je suis grosse. Je l'ai toujours été. C'est pas venu comme ça, c'était juste dans mes gènes.
Du coup, et bien je me suis souvent demandé comment ça faisait d'être mince.
Au-delà de mon envie de retrouver un poids correct, je rêve de me sentir légère.
Alors voilà, j'ai décidé de passer le pas et de faire comme mes amis les gros, comment ils nous appellent déjà, dans les émissions... Ha, voilà, les obèses morbides !
C'est vraiment pas un titre positif ça.
A croire qu'en plus d'être avec un double soi-même à porter en permanence, on doit aussi avoir une dénomination qui fait peur.
Donc, comme je le disais plus haut, je vais faire comme mes amis les gros pour qui les régimes ça ne sert plus à rien : je vais me faire opérer !

Oui... Je me lance dans cette nouvelle galère.
Parce que c'en est une.
Moi, ce qu'il me faut, c'est ce que les chirurgiens appellent le bypass.
Je vais vous éviter le schéma vomitif sur ce qu'on me charcute pour que je retrouve, après moulte mois, à peu près une silhouette qui ne provoque pas d'arrêts cardiaque pour les passants.
Perdre beaucoup de poids grâce à ça, c'est le bon côté.
Le revers de la médaille, et là, gloire aux entreprises de pharmacologie, c'est que je serais obligée de prendre à vie des compléments alimentaires à ma charge (Non, la sécu ça ne rembourse pas le complément alimentaire !).
En gros, ce que je ne dépenserai plus pour la nourriture (Parce qu'avec un bypass, tu dois manger genre, trois cuillère de purée et tu es blindée !), et bien j'irai le donner à mon pharmacien.
Au final, être gros, c'est cher... Mais être mince, c'est cher aussi !

Je ne sais pas les autres, mais moi, j'ai continuellement l'impression d'être un gros pamplemousse rose qu'on presse et qui, au lieu de rendre du jus, rend de l'euros !
Ha, les finances ! La grosse angoisse de chaque mois !
J'ai horreur de devoir surveiller mon compte en banque et de devoir gérer les dépenses.
Mais j'ai pas le choix.
C'est ça où le caniveau...
Et le caniveau, j'ai bien failli connaître.
Mais cela sera l'occasion d'un nouveau chapitre, mon cher petit journal !
Là, il est temps que j'aille rejoindre mon lit et que je branche ma machine à respirer.
Et oui, en plus de mes deux cadeaux, les fées ont eu la gentillesse de m'amener les apnées du sommeil en petite surprise, comme ça, allez !

Des fois, je vous jure, j'aimerai bien aussi leur faire un petit cadeau, du genre définitif, aux gentilles fées !

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Quand vient la nuit...

3 août 2013 à 10h42

Cela devrait être le moment où je peux enfin me reposer de tout, et pourtant, c'est quand je m'allonge, la nuit, qu'ils viennent, les démons du soucis, ceux que je veux repousser pour me sentir en paix.
Deux nuits que j'ai du mal à trouver le sommeil, à réfléchir, à penser, pas toujours du bon côté.
Alors oui, je tente de me trouver une image paisible pour m'endormir, ne pas tomber dans ce travers.
Mais qu'ils sont vicieux, ces soucis. Un peu comme des serpents qui glissent jusqu'à mon cerveau déjà bien abîmé.

L'angoisse devient alors plus intense.
Je remue, je bouge, mon masque ne m'aide pas vraiment à être sereine.
La chaleur s'amuse à me piquer malgré le ventilateur qui bourdonne à mon oreille, son air tiède qui me donne à peine un peu de répits.
J'aimerai que les choses aillent mieux, voir la vie en rose.
J'imagine un hamac, sur une plage tranquille, la mer, un lagon au bleu translucide, le ciel clair, des palmiers pour l'ombre et, non loin, ce petit homme qui n'existe pas mais qui me soutient dans mes moments de faiblesse.

Cet homme que je me suis inventée pour combattre ma solitude, c'est Max.
Allez savoir pourquoi ce nom. C'est venu comme ça. Mon Max virtuel, inexistant dans ce réel, mais bien vivant dans ma petite tête folle.
Max est là, un peu comme la force qui me manque quand je me sens perdue.
Il arrive, doucement, et il me rassure, toujours calme et protecteur, un sourire doux et plein d'amour.
L'amour non comblée du fait de la solitude.
Bien sur, je parle de la solitude amoureuse. Je ne suis pas vraiment seule ici. J'ai cette chance immense que ma plus grande fille veille un peu sur moi. Mais c'est un peu le monde à l'envers, dans ce cas, car c'est moi qui doit veiller sur elle. Moi... La maman, si peu conventionnelle, pas toujours au mieux pour être un modèle, mais qui tente malgré tout de donner tout ce qu'elle peut, même si c'est maladroitement.

Alors oui, je me suis inventée un Max, une chimère, un homme qui ne peut exister que dans l'imaginaire puisqu'il répond toujours à mes attentes.
Max comprend tout. Il m'enroule dans ses grands bras protecteurs quand je déborde de ce mal être.
Il me dit que ça va aller et que je vais y arriver. Parce qu'il sait que je me bats, chaque jour, pour avancer, un pas après l'autre, même avec le plomb accroché à mes pieds.
Il m'aime comme je suis, imparfaite, fragile ou forte, avec mes défauts, mes failles, mais aussi avec mon sourire, mes idées saugrenues, mes rêves chimériques.
Il est câlin, coquin, il aime me faire plaisir et moi, j'aime lui dire combien il compte et combien je l'aime.
Après tout, il est le seul à qui je peux le dire, à qui je peux offrir tout cet amour gâché que je garde, sans pouvoir l'offrir véritablement à un autre.

Max n'est pas ce que j'appelle un bel homme. Les hommes beaux me font peurs et souvent fuir.
Mon Max, il est plutôt chauve, rondouillard, avec un sourire qui me fait fondre. C'est un peu un homme ours, rassurant.
Je peux m'appuyer sur son épaule, me sentir en sécurité. Il m'écoute, et on parle de tout, le bon, le mauvais, les sujets difficiles.
Il m'encourage, me porte. Et c'est le seul homme qui tient froid en été, quand la chaleur est insoutenable !
Quel homme, ce Max !
Ça me fait sourire d'ailleurs. Un homme à température variable, une avancée humaine considérable !

Alors oui, Max, c'est la misère de l'âme qui ère dans une solitude réelle.
Une invention pour ne pas craquer face aux problèmes de la vie quotidienne.
Tout ça parce que dans la réalité, un Max, je n'en trouverai jamais un.
Mais comme c'est triste...

Bien sur, je comprends.
Qui voudrais d'une femme handicapée, bipolaire, grosse et qui réfléchit trop ?
Je suis celle qui fait peur, surtout.
Pourtant, je ne suis pas que ça.
J'ai un potentiel comique, si, si...
Tout n'est pas noir. J'ai des moments de lumière vive où je suis totalement vivable, gentille et agréable.

J'ai aussi la chance d'avoir des amis précieux.
Nous étions tous bien, hier soir, sur la terrasse, à discuter de notre jeunesse, à profiter d'un repas peu recommandable et surtout pas diététique (Pizza !), chacun sa version, car chacun d'une génération différente.
J'aime ces moments où l'on discute, où l'on échange, avec des gens que l'ont connait depuis des années, qui sont attachants, bourrés de défauts précieux, avec qui ont refait un peu le monde.
Et puis voir ma fille et son amoureux, heureux, se bécotant avec des yeux pleins d'étoiles.
Cela me fait sourire. J'aime voir les gens heureux.

C'est dans ces moments là que j'oublie.
C'est ça, le bonheur.
C'est simple, ça ne tient qu'à un fil léger, sur du presque rien.
Alors je le bois autant que je peux quand je sais qu'il est là, présent.
J'aimerai simplement pouvoir le partager un peu...

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Faire bonne figure...

13 août 2013 à 11h52

Vraiment, ça me pèse de devoir faire une fois de plus bonne figure, mais hors de question que je rentre dans cette nouvelle spirale.
Je vais attendre que le temps fasse son œuvre et je sais qu'il peut remettre les choses à leur place.
En attendant, je vais tenter de préserver au mieux mes filles de cet idiot jusqu'à ce que ma plus jeune puisse enfin venir vivre ici.

Je n'en reviens pas de voir à quel point il devient con et encore plus égoïste en prenant de l'âge.
Mais comment j'ai pu aimer un type pareil aussi longtemps !
Je devais avoir des poutres devant les yeux !
Je me dis même, à présent, que jamais je n'aurai du le reprendre à l'époque.

En tout cas, maintenant, c'est à l'autre de se le farcir et là, ils se sont bien trouvés.
Misère, je déteste devoir penser à ça.
Il va falloir que je me change vite les idées.
Les cons n'en finissent pas d'envahir la terre.

Pour ce qui est de ma nouvelle rencontre, je me sens mitigée.
Plus le temps passe et moins j'y comprends quelque chose aux hommes.
Je me demande si je ne fonce pas une fois de plus dans un mur.
Et ça commence à m'agacer fortement.

J'aimerai bien tomber enfin sur une personne avec qui je me sentirais bien déjà, et pas à me retrancher derrière une façade.
Je risque de casser tout ça d'ici peu de temps car j'ai envie de naturel, pas d'être ce que je ne suis pas pour faire plaisir à quelqu'un.
Je veux bien faire des compromis, mais pas qu'ils ne soient que dans ma direction, ça non !
Et puis c'est quoi ça, de ne rien dire sur soi ?
Je n'ai pas envie de tomber dans une relation ennuyeuse, j'ai déjà eu ça avec l'autre pendant 19 ans !

Tout ça me courre sur le système et j'ai d'autres chats à fouetter en ce moment.

Hier j'ai vu mon ex belle-sœur et j'étais contente de passer une soirée avec elle.
Nous avons pas mal discuté elle, moi et ma grande fille.
J'ai appris des choses qui m'ont mis dans une colère froide, et, même si ce matin je suis encore furax, j'ai décidé que, pour cette fois, je laisserai la merde là où elle est et qu'il faudra que les choses se décantent sans mon énergie.
J'en ai plus qu'assez de subir et de me sentir mal alors que les autres s'éclatent bien dans leur coin.
Mais la médaille a un revers et viendra le jour où la nature remettra les choses en place.
Et ce jour là, je regarderai.

Bon, encore une journée de plus à passer.
Je devrais aller prendre mes résultats d'analyse, mais je n'ai pas envie de sortir.
Peut-être demain.
J'ai besoin de me vider la tête et de ne m'occuper que de mes oignons.
Pourvus que j'y arrive.