Le Journal d'Ana O

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Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

2003 année de la canicule

26 février 2013 à 0h51

Dix ans. C'est le temps qu'il m'aura fallu.
2003. 2013.
Amphétamines, benzodiazepines.
Un amour perdu, des amours déchues.
Des dessins éphémères sur le sable, de grands mouvements pour rien, des grandes émotions pour pas grand chose.
Huit ans sans écrire. Je respire un grand coup. Et je reprends mon souffle demain.

2003 année de la canicule (2)

26 février 2013 à 1h15

Nous sommes en 2003, j'ai 24 ans.
Je vis chaque chose comme étant le catastrophique prélude de tout ce que je vivrai, j'ai tort, bien entendu, et tout le monde me le dit.
Et donc, bien entendu, ma vie est dramatique, j'ai beau en rire, je suis dépressive caractérisée, je tente le cynisme mais je reste naïve, j'essaye d'être forte et je vais vivre un an de céphalées.
Et je prie, je prie pour être ailleurs, et pourquoi pas être dans dix ans.

Nous sommes en juillet, je m'inscris sur ce site, il fait chaud, terriblement chaud, tout le monde ne parle que de ça ici, mais nous ne savons pas encore que nous allons entrer en période de canicule, et que tous autant que nous sommes, restés à Paris, en juillet, en août, nous allons finir par nous rencontrer.

Non lecteur, il n'y aura pas d'avalanche de crapauds, pour cette fois.

Le vide et l'écriture

5 mars 2013 à 21h04

Se remettre à l'écriture.
Le goût du verbe, le son des syllabes, le rythme des ponctuations, et l'évocation.
Plagier les belles œuvres d'ici bas sur terre, être découragé.
Sentir le plaisir monter a mesure que la musique revient, que l'onde monte.
Se remettre à écrire, pour que ce vide ne le reste pas, mais soit en devenir.

Injusticier masqué

5 mars 2013 à 21h07

Mon cœur a été mordu.
Il l'a mordu, mon cœur. Il a emporté un morceau avec. L'a d'abord dissimulé derrière son masque.
Je me suis placée afin de voir son profil, un soir où nous faisions l'amour. Je n'ai pas pu voir son vrai visage, peut être est-ce mieux ainsi, j'ai fait l'amour a un masque, un homme masqué, pas dans le genre super héros, justicier masqué, plutôt un usurpateur, un injusticier pour mon cœur.

Des fleurs sur des montagnes

5 mars 2013 à 21h20

J'ai écrit "fais attention a ce que tu demandes car tu risquerais de l'obtenir".
Je l'ai écrit, un avertissement a moi-même, et je ne l'ai pas respecté... J'ai tellement émis ce souhait de te recroiser. Pourtant ce matin, quand j'ai appris que tu étais là, je me suis cachée dans mon bureau. C'est tout mon être qui refusait une seconde de plus cette mascarade. Tu peux bien allez vivre dans ton appartement témoin dans cette ville témoin avec tes voisins témoins et tes tentatives de re-érotiser ton couple avec des danses que tu ne sauras jamais danser car tu ne sauras jamais écouter la musique, si tu n'enlèves pas ton masque. tu me disais tu es tellement naturelle tout est tellement naturel avec toi. Tu m'as raconté ta vie rêvée. Je t'ai cru. Et ce soir je peins.
Des fleurs sur des montagnes, des aquarelles et des gouaches qui recouvrent les aquarelles, des souvenirs du Mexique, de ce soleil aveuglant, c'est le bonheur en soi. Je dessine des maisons aussi grandes que la montagne, des fleurs aussi grandes que la maison, mais la maison est vide. Il y a bien quelques meubles. Mais la maison est vide et elle ne demande qu'à être habitée.

Confesse

7 mars 2013 à 18h13

Paris. Fin de l'hiver. Vue sur toits gris.

Paris.

Il y a un café, il y a du vent, et beaucoup de bruit.
Aussi sommes nous contraints de nous rapprocher pour nous entendre, pour nous parler.
Je n'ai pas grand a chose a dire, rien a demander. Il a demandé a me voir, parce qu'il aimerait se confier. Il ne précise même pas que je ne dois le répéter a personne, et c'est la que j'apprécie son authenticité.

A tel point, que je ne peux relater ici ce qu'il m'a dit. Ce serait le trahir.

Petit crétin

26 mars 2013 à 23h25

Un peu d'ennui. La fatigue. Le robinet qui fuit. La goutte qui marque le rythme d'un temps trop rapide, qui ne peut pas être rattrapé. Mon corps endolori, l'impression d'avoir été tabassée.
Un ancien amant qui me soumet a un interrogatoire de police par voie de SMS. Le sentiment que la vie est mal faite parfois, parce que ça m'aurait fait plaisir qu'il se montre jaloux il y a un an. Mais aujourd'hui, je n'en ai rien a faire.
En plus, je lui mens.
Et pire, je me fiche qu'il le découvre.
Ma bouche amoureuse de toi autrefois n'est qu'indifférence et désinvolture à ton égard, petit crétin. Tu m'as séduite uniquement parce que tu avais tes petites boucles blondes.
J'étais sur le point de repartir et je voulais que quelqu'un me retienne ici.
Tu m'as prise au sérieux et tu as joué la carte de " je suis pas prêt", crétin.
Crétin.
Tu as voulu que l'un domine l'autre et tu as tout gâché.
Certainement parce que je n'en voulais qu'à ton corps et toi, tu n'avais pas grand chose à donner.

Tu as horreur du sexe, et tu ne dégages que ça. Tu rejettes ça, et on ne voit que ça.
Tu es un être étrange tout de même, ne pas aimer quelque chose d'aussi bon.
Ta jolie peau laiteuse, assortie à tes boucles blondes. Et ton regard fuyant.
Et moi, pauvre fille, heures perdues, à m'amouracher de toi, refusant de voir que j'étais, pour de vrai, amoureuse de mon professeur.
Parce qu'il ressemblait étrangement à richard. Et que richard faisait partie de mon enfance. Ce sanctuaire d'innocence, d'os et de terre brûlée, d'air chaud et de mirage, ce sanctuaire oublié entre deux nations, en plein désert.

L'arcane du monde

26 mars 2013 à 23h40

Je suis retournée dans ce désert.
Nous étions sur la route, comme un premier voyage à travers le monde. Le monde des possibilités, de l'espoir de l'universalité.
Un souvenir. Retour du Mexique, début des années 2000. Une cartomancienne, une vraie gitane, gauloise au bec. L'hermite tombe. Un père absent. Des hommes. Tous absents. Le pape suit. Un homme, il vous aime, il vous adore. Le monde. Il vous attend, tout est possible, il suffit que vous le demandiez.
Mais avant, il faut que vous rendiez la petite fille morte en vous, celle qu'on vous a donnée.
Une petite fille en pâte d'amande, une petite poupée. Vous la rendrez.

Je ne l'ai jamais rendue. J'ai achetée la pâte d'amande. Mais je l'ai mangée, une nuit de pleine lune. Une nuit d'insomnie, j'ai eu faim, j'ai repris en mes limbes cet héritage funeste.

Le monde est en suspens. Le monde m'attend, mais moi j'ai mangé la pâte d'amande.

Dans cette voiture, sur la route 66, aussi, nous interrogions l'avenir.
Nuits à la belle étoile, au cœur du vortex. Je reviendrai un jour à Sedona.

Crise d'asthme

10 juin 2013 à 15h04

Je me suis trop mise en colère, et ce n'est pas sur le point de s'arrêter.
Et ce matin, mal réveillée, je me suis demandée comment puis-je être aussi patiente? Comment subir autant le temps qui s'écoule et ne change pas son cours?
Je suis en colère, je suis désespérée, je n'arrive a respirer, et tout ceci est bien réel, j'ai les bronches constrites et le poumon distendu, je suis malade à en crever, et désespérée à ne plus vouloir espérer.
A trop réprimer mes cris ce sont mes poumons qui hurlent de l'interieur de leur cage.
Toute ma vie ne serait-elle qu'une erreur, à peine tragique. J'essaye de comprendre et je n'y arrive pas.
Je suis maintenue dans l'intranquilité, je sais qui je suis c'est le seul pan qui m'a été laissé.
Je suis une rivière et je ne demande qu'à déborder, mais le flux des gouttes est péniblement maîtrisé et le ciel envoie du vent, du chaud, puis du froid et je ne déborde jamais.