J'ai revu Sol plus tôt que ce que je pensais. Je l'ai vu samedi ET dimanche. Si samedi était une soirée de joie pure et intense, dimanche c'était plutôt comme une fête pleine d'une douce et triste mélancolie. Il faut dire que les gens ne bougeaient pour ainsi dire presque pas. Du coup, cette inertie s'en est ressentie sur l'ambiance de la soirée. Et Sol était déçu. Je n'aime pas le voir comme ça. Quand ça arrive, je me remémore cette phrase trouvée dans une de mes nombreuses et aléatoires lectures Des yeux d'espagnoles, comme disait ma mère. Noirs et tristes. Cette phrase me rappelle tellement Sol, même si la plupart du temps, ses yeux sont illuminés de la lueur dorée du simple plaisir de vivre.
Pour ce qui est de Lau, je n'ai aucune nouvelle. Visiblement, elle a bel et bien décidé de couper les ponts avec moi. Lu est en vadrouille et semble bien s'amuser vu qu'elle n'écrit pas pour se plaindre. No est certainement collée à S et Fa est encore privée de sortie. C'est la joie.
En parlant d'amis, j'ai rencontré un mec dimanche à la soirée. Edward, originaire de Russie, déjà casé avec une fille mais aussi sympa que timide, c'est-à-dire autant que mon chat. Une rencontre improbable qui ne marque pas les esprits et qui me fait presque regretter ma sociabilité grandissante pendant que les chanteurs s'en donnent à cœur joie. On a dansé un peu, puis je l'ai laissé seul et il n'a pas bougé. Vite oublié, le Edward.
Et dire qu'il reste encore plus d'un mois avant la fin des vacances d'été, de quoi revoir Sol au moins trois fois avant une rentrée en première aussi intéressante qu'effrayante. Mais avec Sol, je me sens prête à tout affronter. Ce qui me ramène à la question : qu'est-ce que je ferai le jour où il ne sera plus là ? Je n'arrive toujours pas à répondre à ça, je crois que c'est parce qu'en moi, quelque chose refuse de considérer cette éventualité. Un monde sans Sol, c'est justement comme un monde sans sol. On ne sait pas où poser le pied, on ne voit qu'un vide sombre et gigantesque. C'est pour ça que je me répète souvent que quoi qu'il advienne, je ferai tout pour ne pas perdre Sol de vue. On ne peut pas en dire autant de Lau, c'est sûr.
J'aimerais parfois que les choses soient plus simples. Aussi simples que les pensées dans ma tête après un concert, c'est-à-dire bloquées en mode "réflexion zéro, instinct au maximum et agir comme le dicte mon cœur". Mais je me reprends et me dis que si la vie était aussi simple, je n'aurais jamais eu la possibilité de rencontrer Sol. Ma vie est peut-être devenue magique maintenant qu'il en fait partie, n'empêche qu'elle est devenue diablement compliquée. Tout bonheur a un prix. Je connais maintenant le prix du mien. Ou du moins, je pense le connaître. L'avenir va peut-être me démontrer qu'il n'en est rien. Qu'importe ce qui se passe, ma vie elle, avance et continuera d'avancer.