Aujourd'hui, trois semaines et demi après le début de ma vie d'étudiante, je me décide à créer un journal intime. Trop de choses me pèsent, pleins de questions restent en suspend dans ma tête. Flotte entre deux cours. Je ne suis plus sure de rien, mon moral baisse dangereusement et je sens que je dois me confier, me libérer de ce poids au moyen de l'écriture.
J'écrit depuis que je suis petite, c'est une passion et je m'y atèle dès que j'en ai le temps. Bien sur je me suis améliorée avec le temps mais mon langage reste bancale. J'ai peur des mots autant que je les aime. J'aime leur signification, leur sens caché, la façon dont il nous font vivre leur histoire. J'aime lire peut être plus que j'aime écrire. Je pourrais passer plusieurs jours dans une librairie et en oublier la date. Je vit à travers des histoires que nous content les livres, oubliant ma propre histoire. Je pense que cela est en partie du à la peur d'être déçu en me rendant compte que ma vie n'est pas si géniale. Qu'elle est en fait monotone et inintéressante.
Je rêve d'être médecin depuis plus de sept ans mais depuis que j'ai commencé les cours, je me demande si j'en aurais la force. C'est dur, long, chargé en travail... C'est une année dans la peau d'une nonne. On ne vit pas, on survit. C'est comme faire vœux de chastetés et être obligée par une force supérieur de s'y tenir. La volonté commence à me faire défaut, je ne sais plus ou j'en suis. Je tiens le coup car je me dit que se serait une grave erreur d'abandonner si tôt alors que cela fait très longtemps que je désire exercer cette profession.
Ce qui me baisse le plus le morale c'est le fait que je réalise petit à petit que je n'ai pas profiter de mon adolescence. Pas du tout. Mes parents m'ont pourri la vie, littéralement, au point que j'était presque dépressive l'année dernière. C'est allé loin, avec des rendez-vous avec le CPE, les pions, des crises d'angoisses, la peur de rentrer à la maison le week-end (mes parents m'avaient placé en internat)... J'était malheureuse comme une pierre et bien que je tentait de la cacher au maximum, cela se voyait. J'ai aussi découvert de nombreuses choses sur ma famille qui m'ont énormément blessé... Pour couronner le tout j'ai connu des déceptions sentimentales qui m'ont fait énormément de mal. J'ai réalisé que j'avait fait la plus grosse bêtise possible en offrant mon innocence à mon meilleur ami cet été, qui me plaisait et qui s'est conduit comme un goujat à la suite de cela, me promettant qu'on tenterait une relation ensemble avant de m'ignorer pendant plus d'un mois. (Il ne m'a d'ailleurs toujours pas recontacter). J'étais quelque peu désespéré, n'ayant jamais connu l'amour avec qui que se soit, et il était le premier homme à me dire qu'il me trouvait belle. Je le regrette amèrement, je me trouve faible, idiote et naïve... Ma seule expérience est une catastrophe.
Ma vie n'est cependant pas uniquement noire. J'ai mes trois meilleures amies à mes côtés (bien que l'une d'elle a du partir pour ses études). Elles sont mes amours, mes joies, mes petits moments de bonheurs. Je les aimes et cela ne changera jamais. Elles ont toujours été là lorsque j'en avait besoin et cela je ne l'oublierait jamais. Je nous voit bien dans dix ans, toutes les trois réunies dans un bar autour d'un verre, ou dans trente ans, dans une soirée organisée par l'une d'entre nous en l'honneur de notre amitié jamais perdue. Cela peut sembler un peu enfantin ce que je dit, mais jamais je ne l'ai autant pensé. C'est une de ces amitié dont on sait qu'elle va durer et qu'on ne veux jamais perdre.
Voilà, je préférais terminer par cette note positive, qui me rappelle que je ne suis pas totalement seule et que la vie peut aussi me sourire. C'est une rencontre incroyable comme je ne pense pas en refaire. (Et j'ai mon chat aussi qui me soutiens !)
Je ne penses pas faire de biographie, ne souhaitant pas me remémorer des moments pénibles maintenant. Je devrais surement évoquer et expliquer certain passages de mon existence dans la suite mais je n'en parlerais que brièvement.
Je ne regrette aucunement d'avoir prit l’initiative de commencer un journal, écrire me soulage déjà.
Bourgeon S'.