Chère moi-même

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Pots cassés.

27 juin 2006 à 14h04

"La chance, c'est ce qu'on ne mérite pas" [Paul Guth].

Je crois être d'accord.
Jeudi, je passe l'oral de français. J'allais ajouter : "l'oral blanc de français"... mais non, cette fois-ci, il n'y aura pas de prochaine fois. Ni de seconde chance. Est-il possible que je sois arrivée au stade décisif de ma maturation lycéenne ? Sans en prendre conscience ? Combien de fois n'ai-je pas songé à cette date ? Si lointaine... Mais non, plus aujourd'hui.

Cette année, j'ai réfléchi plusieurs fois à l'hypothétique 'choix' d'une classe préparatoire (à quoi ?) littéraire, après ma Terminale.
Malheureusement – ou pas –, je pense que ce n'est plus envisageable. Passées les utopies, j'ai posé pieds à terre. Je suis incapable de fournir un travail soutenu continu. Peut-être que je ne m'en donne simplement pas les moyens, mais j'imagine qu'en définitive cela revient au même résultat.
Néanmoins, j'enverrai mon dossier scolaire en temps voulu. Je veux voir si ma candidature sera retenue. Par orgueil. Pour pouvoir me dire que oui, on me l'a proposé, mais que non, je l'ai refusé. Fierté.
Et peut-être que d'ici là les choses changeront, mais j'en doute.
La masse avait raison.
La Première Littéraire n'est qu'une classe poubelle, une classe touriste. Il n'y a personne pour nous pousser dans l'étude, tout est si... laxiste ! Je me suis complé là-dedans, je n'ai pas cherché à sortir du groupe.
Mais je ne me fais pas de soucis, je finirais par en subir les conséquences. Tôt, ou tard.
Début juillet, pour les résultats. Aha.

Si je ne me mets pas au travail d'ici quelques heures, "ma perte [sera] résolue"... Je ne veux pas faire confiance à la chance. Cela ne peut tenir office de philosophie !
Si j'en viens à m'y résoudre, cela signifiera que j'ai échoué. Rien qu'une fois, j'aimerai l'éviter.
Avec du travail, tout le monde peut s'en sortir.

Oh !, what a morning !

10 septembre 2006 à 17h32

Cela fait dix minutes que je reste face à mon écran, les mains prêtes à pianoter sur le clavier...
Le problème qui se pose est... simple à vrai dire, et ô combien compréhensible (quoique navrant) : cela fait une année entière pour ainsi dire que j'ai cessé de tenir un journal (j'entends par là : avoir une écriture quotidienne)... Et aujourd'hui que je souhaite re(rerere)tenter l'expérience, cette absence se fait d'autant plus sentir : elle me donne le sentiment ambitieux d'avoir à combler, à expliquer ce qui s'est passé... mais qui n'a pas été noté ! Jusqu'où remonter ? Et dans quel intérêt ? Pour moi, cela relèverait presque de l'ordre du devoir : "Il faut que je m'explique, pour donner un sens à ce que j'exprime !"
Mh mh... le mieux est que je ne me prenne pas la tête : nous verrons bien !

Je suis rentrée en Terminale Littéraire cette semaine. Beaucoup de remue-ménage en vérité ! L'an passé, de ma classe, j'aimais particulièrement Adèle, Céline, Dina et Maëlle. Je connaissais Adèle et Céline depuis une année supplémentaire, ce qui expliquait alors sûrement que je sois "plus" avec elles. Cet été m'avait par ailleurs considérablement rapprochée de Céline : nous nous sommes beaucoup vues, avons dormi l'une chez l'autre, etc.
Et mardi, alors que je pénétrais dans la cour du lycée, avec pour la troisième fois cette impression de nouveauté, de (re)commencement; j'avisais mes deux comparses, en compagnie de Nicolas. Nicolas qui se hâta de regagner les bâtiments scientifiques, la sonnerie ayant repris possession de son rôle de chef incontesté (et incontestable), perdu durant l'été.
Lorsqu'elles m'ont annoncé que nous n'étions pas ensemble, – pas dans la même classe –, j'ai cru à une blague. Une blague comme il en arrive fréquemment, une de celles qui se ponctuent d'un rire qui remet tout dans "l'ordre"... Mais pas cette fois.
Ce n'est pas dramatique, non, je l'accorde; sur l'instant, c'était seulement choquant. Presque inconcevable. Pour le moins inattendu. Certes, j'avais envisagé sans trop me mouiller la possibilité que nous soyons séparées, mais nous l'avions toujours 'repoussée' : ce n'était pas au goût du jour, et qu'il était inutile de se perdre dans de telles supputations !
Elles sont parties rejoindre leur classe. Leur classe... pas la notre, la leur. Sur le panneau, j'ai survolé la liste de la mienne, et j'ai aperçu Dina et Maëlle, déconfites elles aussi.
Dina, Maëlle, Gizelle, et moi. Seules rescapées du groupe que nous formions encore deux mois en arrière.

Je ne sais pas si je dois déplorer l'absence d'Adèle et de Céline dans ma classe. Je me dis que cela générera peut-être une ambiance plus studieuse. Avec elles il suffisait d'un regard pour partir dans des fous rire, pour faire référence à, pour souligner tel ou tel détail... Alors, si j'y réfléchis, c'est vrai que ce n'était peut-être pas le mieux, le plus bénéfique pour notre cheminement scolaire.
Enfin bon, la roue tourne, et cette année, le compte à rebours est déjà déclanché.
Je fais de nécessité vertu : nous ne sommes plus ensemble ? Et puis ? Le monde s'est-il arrêté ? Non ! Alors c'est un mal pour un bien.
N'empêche que. "Cela ne change rien entre nous", mais il faut avouer que passer huit heures de moins avec une personne, sur une journée, ça fait beaucoup ! Alors perpétué à l'échelle de semaines et de semaines entières... je n'y pense même pas !
Je ne suis pourtant pas en train de dire que désormais je ne vis plus, ne mange plus, m'ennuie de tout, etc ! C'est seulement un changement (qui serait arrivé tôt ou tard de toute façon : au sortir du lycée, lorsque nos choix divergeront, par exemple) auquel je dois m'habituer. Auquel je suis peut-être déjà habituée à ce jour.
Il y a juste ce côté frustrant de ne les voir qu'une poignée de minutes par ci par là, le temps d'un inter cours, d'une récréation...

Pour ce qui est des cours (et des nouvelles matières !) en eux-mêmes, des choses qui changent, d'autres pas. J'attendais avec curiosité (comme beaucoup j'imagine) les premiers cours de philo. Je ne sais pas si c'est l'idée que je m'en faisais, mais je ne suis aucunement déçue.
Tant que nous en sommes à écouter le prof parler, ça va, c'est clair, intéressant, très prenant pour moi (en avoir quatre heures dans une même journée ne me dérange absolument pas)... mais dès lors que nous devrons à notre tour plancher par écrit... je ne sais pas si cela viendra avec tant d'aisance !
Le bac m'inquiète déjà, pour dire. Comme je l'ai dit, je sens que l'engrenage est lancé, que la session 2007 a débuté.
Il faut que je me lance.

Viens voir les comédiens.

30 septembre 2006 à 21h35

Petit tour à la case Journal, vingt jours après avoir "annoncé" un retour à l'écriture quotidienne... J'en viens parfois à me dire que ma parole n'a strictement aucune valeur; que le ridicule m'habite. Souvent, je m'auto-persuade de faits et d'autres : résolutions diverses, lignes de conduite à tenir, bridage à venir dans les sentiments, etc... pour, au final, ne pas évoluer d'un poil. À croire que j'aime ça. Il n'y a pas de hargne en moi, je n'ai pas de passé à fuir, d'identité à reconstruire... Non non, je ne m'éloigne pas du sujet ! je veux seulement dire (ou entamer une nouvelle phase de persuasion libératrice : "Mais oui Marionnette, bien sûr, tu as raison, c'est toi la meilleure tu le sais...") que... je n'ai pas de motivation concrète. Le cheval a la carotte qu'on lui tend en appât pour continuer sa marche, moi... je ne sais pas, qu'est-ce que j'ai ?

À mon âge, les écarts d'âge sont hallucinants : je jouais tout à l'heure au tennis dans un groupe de jeunes collégiens (j'imagine), sûrement en 3°, et je voyais entre nous un fossé terrible. De la puérilité, de la gaminerie en veux-tu en voilà; et, paroxysme du grotesque : la relation garçon/fille. Entre les garçons qui friment, les filles qui crient pour les attirer, les deux qui miment une ignorance feinte, qui se cherchent au final... mais qui ne se trouveront pas réellement d'ici une à deux années... Je ne suis pas nostalgique de cette période.

Alter ego.

10 octobre 2006 à 23h26

Je suis amère, amère, amère... et déçue. Comme une impression de fuite, de faille ; un mur qui s'ébrécherait chaque jour un peu plus, l'eau qui inonderait les fondations, les pieds qui pataugeraient, pour finir par ne plus même toucher sol...
Je n'ai plus de nouvelles de Maxime depuis un peu plus d'un mois. Rien de dramatique, mais j'imagine déjà la rancœur se dessiner en lui. J'ai trop joué, comme s'il n'était pas Homme, comme s'il n'était pas en mesure de mériter certains égards légitimes, comme si son statut m'était inférieur. Quelle erreur, quelle erreur... pour moi, c'était une frustration, pour lui...
Je comprends l'animosité qu'il éprouve (du moins, imagine-je qu'il en éprouve, me fiant à son silence), je ne sais pas même comment est-ce que j'ai pu l'utiliser de la sorte. Un objet...
Vincent, que j'aime, mais que je finirais par lasser. Ces sempiternelles disputes... qu'est-ce que je crois ? Le fil finira bien par rompre...
Nicolas... quelle déception... Celui que j'admirais, que je suivais, qui était tout, le Dogme, la Pensée, la Passion... et qui s'efface, jour après jour.
Tout ce qu'il y avait de beau se ternit ; seulement à mes yeux ? Que se passe-t-il ? Y a-t-il un problème, suis-je à l'origine de la faille ?

Adèle, Céline, un seul mois pourtant, et tant de tensions...

Je voudrais tout changer ; donner à ma vie un autre sens, un autre aspect.

Soif.

26 novembre 2006 à 14h46

C'est drôle; depuis la reprise de la Toussaint, les trois semaines passées ont été ponctuées par une charge de travail assez... intense (en vue de la clôture des notes). Et ce week-end signant la fin de cette période, le fait de n'avoir rien à faire – ou si peu – est assez... stressant !

Nous passons notre vie à courir après le temps, mais dès lors qu'on nous en donne, nous ne le mettons pas à profit pour mettre en œuvre les faits tant imaginés !
Si j'avais du temps, je lirai bien le roman d'Hermann Hess qui traîne dans ma chambre depuis deux mois...
Si j'avais du temps, je pourrais enfin trier mes photos...
Si j'avais du temps, je ferais le ménage de ma chambre, depuis cet été, il serait peut-être temps de m'y mettre!
Si j'avais du temps, je m'entraînerai plus à la guitare !
J'en passe et des meilleures.
N'ayant rien fait ce week-end, j'en conclus que je passe ma vie à me chercher des excuses, pour des choses que je pourrais aisément accomplir, quel que soit mon emploi du temps.

C'est au fond du cœur qu'est la plaie.

30 novembre 2006 à 19h27

J'ai l'impression de passer ma vie à jouer. Plus précisément, jouer un rôle de composition. Pas naturellement, comme par schizophrénie, mais... pour plaire, en un sens. Je tente d'être une élève attentive, je tente de ne pas être surprise à rire avec une amie, je tente d'être gentille, polie, alors qu'au fond... je tiens la porte à des camarades qui ne me regardent pas, qui ne tiennent pas à leur tour la porte, qui ne me sourient pas; je ne suis studieuse que dans l'optique d'avoir un bon bulletin, bulletin qui ne reflétera que l'image que je donne, l'image que je me donne !
Des liens amicaux s'étiolent, je ne cesse de me dire que je devrais proposer ci ou ça pour redorer un peu le tout; pourquoi pas une petite après-midi un samedi ? Mais pourquoi le ferais-je ? Pour ne pas être coupable d'abandon ? Pour pouvoir me dire une fois que l'amitié sera définitivement fanée : "tiens, j'avais pourtant tout fait pour que ça dure !" ?
Pour le paraître.
Oh, je veux bien organiser, je veux bien libérer une plage horaire, mais si c'est seulement pour sauver les apparences... Apparences qui "sont donc bien en péril, puisqu'il s'agit toujours de les sauver"... [Natalie Clifford Barney].

Autrui habite ma solitude.

17 décembre 2006 à 20h05

Les bacs blancs de Philosophie et d'Histoire Géographie sont passés. Je me sens stupide. Nous nous moquions d'une camarade de classe passant son temps à apprendre par cœur ses leçons, mais qui, une fois confrontée à sa copie, ne sait que régurgiter bêtement ce qu'elle a appris, sans parvenir à en moduler le contenu afin de l'adapter au sujet. C'est l'exacte sensation que j'ai eue lors du bac blanc d'Histoire, lorsque, bloquée face à la Composition, je ne parvenais pas à établir un plan... Deux mots de l'intitulé me perturbaient, je n'arrivais pas à m'organiser, à comprendre ce qu'on me demandait. Je me sentais fatiguée. La note risque d'être catastrophique.
Le premier trimestre est passé, j'ai eu 13,08 de moyenne, ce qui m'a surprise à vrai dire ! Je ne crois pas avoir obtenu en Première de moyennes si élevées ! Pourtant je ne travaille pas plus (au grand dam de l'hémisphère gauche de mon cerveau, le droit continuant de plus belle à se prélasser dans son ignorance, sans se soucier des conséquences !) que l'an passé... Coup de chance, sûrement.
En même temps, j'espère secrètement ne pas baisser au second trimestre... Il serait donc de bon ton que "je m'y mette".
J'essaie de faire quelques efforts cependant pour avoir un dossier admissible aux CPGE. C'est tout de même un comble que je veuille postuler à cette école : je ne me l'explique pas.
Je pense que si je ne suis pas prise, ou, plus rare, si je suis prise mais ne désire pas y aller, j'irai en fac de Philo. Je ne sais pas si un tel souhait est présomptueux, seulement trois mois après en avoir commencé l'apprentissage, mais c'est celui qui me motive le plus. Du moins pour l'instant.

Autre réflexion : de plus en plus, j'ai ce sentiment que les histoires touchant un tiers (de préférance l'être désiré ou aimé !) sont celles les plus intéressantes à raconter.
Comme si tout ne tournait qu'autour d'autrui !
"Même absent, autrui habite nos solitudes, car il est ce par quoi se constitue indéfiniment nos rapports à nous-mêmes"

L'autre jour, je discutais dans la rue avec Dina, et nous parlions du fait d'être transformées en chiens. J'ai commis un lapsus en disant que "je voudrais toujours que mon mec s'occupe de moi". Je voulais parler de mon "maître".
En manque ?

Attente.

4 janvier 2007 à 18h21

Je ne suis que déçue.

L'attente est bien souvent trompeuse. Elle nous enferme dans l'illusion. Lorsqu'on attend quelqu'un, tout est encore possible (quel lapsus, je venais d'écrire : "tout est encore plaisir") : on s'imagine mille et une scènes trop romancées : peut-être qu'il nous prendra la main, peut-être même que nous aurons droit à une jolie déclaration; à moins que la magie opère, tout simplement.
Tout est permis ! Le rêve y compris.
Et bien souvent, comme pour tout moment idéalisé, inéluctablement, l'ascension ne pouvant perpétuellement durer; nous finissons par rétrograder vers les sentiers plus abrupts de la réalité, et ce bien trop brusquement parfois à mon goût.

Je n'attends pas de toi.

5 janvier 2007 à 12h52

Il paraît qu'il ne faut pas chercher à changer les gens, et que nous devons les accepter "tels qu'ils sont" (puisque nous les aimons !).
Mon avis est mitigé. D'un côté, il y a cette part de moi qui s'insurge immanquablement, mais ne serait-ce pas 'seulement' lorsque l'affaire me touche personnellement ? Je n'accepte pas d'être jugée, je ne tolère pas les reproches, mais, parallèlement, de l'autre côté, je sais n'être pas impartiale.
Ouvertement, je n'adresse aucun reproche à quiconque, mais en moi... je suis excédée par l'injustice qui plane ! Non pas que je me sente persécutée, mais je ne parviens pas à comprendre comment les gens, les amis, peuvent être, en un sens, si cruels. Sont-ils assez irréprochables pour se permettre la critique ? Pour qui se prennent-ils ? C'est comme s'ils ne se rendaient pas compte de la grossièreté du propos, du mal engendré.
Peut-être que je reste ébahie par leur audace, peut-être que c'est elle qui me cloue ! Ils me donnent tous l'impression de se moquer des retombées quand moi-même je m'inquiète à chaque parole prononcée de la portée de mes mots et quand je suis rongée de culpabilité dès que je commets un acte qui me semble 'déplacé', susceptible d'heurter une sensibilité.
Et leur mauvaise foi... raa ! Cette fausse compréhension à laquelle je souscris ! Quand j'entends enfin : "Tu sais, je ne te demande pas de justification, avec moi tu n'as pas à en fournir ! Je ne suis pas comme les autres !", alors qu'au fond... au fond... ce n'est que du vent ! Ils n'en pensent pas un mot ! Bien sûr qu'ils ne sont qu'à l'affût de cela, bien sûr !
Tout le monde se traque, tout le monde cherche à écraser l'autre, élever au grand jour sa faille : c'est la loi de la jungle !
Parfois je rêve de me libérer de ce poids, m'affranchir de toutes limites, partir si je le veux, cesser d'avoir à fournir moults justifications...
Mais je sais que je ne le peux et que c'est impossible, ma nature est ainsi.

La faiblesse de mon for intérieur.

6 janvier 2007 à 11h03

Mes disputes avec Vincent me laissent toujours indécise. Je veux souvent feindre l'indifférence, me persuader que cela ne m'affecte pas, mais ce n'est qu'un leurre puisque je sais y être sensible. Je joue l'impassibilité, mais je ne suis pas imperturbable. Éternel jeu, éternel masque.
Comme toujours, "de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas". Il m'énerve, je lui en veux et ses réactions parfois m'insupportent car, comme je le disais hier, je trouve cela grotesque. J'ai toujours l'impression qu'il se rétracte pour une vétille à laquelle il confère une importance démesurée et incompréhensible... pour moi !
Cela m'exaspère.
Évidemment, je n'arrive pas à lui en tenir véritablement rigueur, et bien que j'aie du mal à saisir ses réactions, cela ne me décourage pas (malgré tout ce que je peux dire). Peut-être que nous ne nous comprenons pas, que nous sommes trop différents ? Je ne sais pas, et ces arguments me paraissent négligeables.
À moins que ce ne soit une question de susceptibilité, comme pour Céline.
Avec eux, la mésentente peut partir tambours battants d'un malentendu, d'une mauvaise interprétation. Pour moi c'est de la parano attitude !
Peut-être aussi que c'est mon humour qu'ils ne saisissent pas, ce côté un peu pince-sans-rire à ne pas prendre au sérieux... Pour eux, à la moindre provocation, la moindre pique, il y a affaire d'État.
Hier, Vincent commençait à bouder par textos, me dire sa vexation après que je me sois "excusée", et j'étais en train de lui répondre de manière quelque peu emportée lorsque Dina m'a appelée. Du coup, après l'appel, j'ai renoncé.
Inutile de se justifier encore et encore s'il ne veut pas comprendre. Ces pourparlers m'agacent.
Qu'il boude après tout !

Time after time.

6 janvier 2007 à 11h31

Souvent, lorsque je ne travaille pas d'un (long) moment puis que je me mets à la tâche, forcée par l'échéance du délais souscris ou l'imminence du contrôle à venir; puis que je réussis ce que j'avais entrepris, fut-ce rédigé/appris à la dernière minute, bien que je me dise – comme un vieux disque rouillé – que ce n'est pas bien, pas judicieux, je ne peux m'empêcher d'y voir une cause et une conséquence.
C'est-à-dire que je crois qu'aucune des phases ne saurait exister l'une sans l'autre.
Sans le long désœuvrement et la nonchalance qui m'ont habités pendant des semaines entières, aurais-je pu fournir un tel travail au moment donné ? Ne puis-je considérer que (dans mon cas du moins) ce fonctionnement peut-être perçu comme un tout ?
J'ai besoin de l'inactivité notoire pour pouvoir ensuite donner le meilleur de moi-même suite à cette longue 'méditation'.
J'aime ce concept (il me rassure !).
Quand je parle de travail fait "à la dernière minute", je ne parle pas de besogne faite à la hâte, attention ! Je n'ai jamais fonctionné ainsi ou rendu un devoir au petit bonheur la chance sans être sûre que je ne pouvais faire mieux (à l'instar de mes collègues, qui parfois restent insatisfaites de leur devoir, ce que j'ai du mal à comprendre, car, quoi qu'on en dise, on a toujours le temps de se consacrer à une relecture ou une retouche, même rapide !).
Ma 'réussite' n'est pas due à un hasard, j'en suis persuadée, elle est simplement le fruit d'une longue préparation interne ^^

Ces vacances, je n'ai rien fait qui touche à ma scolarité.
Quelque part, cela m'effraie dans le sens où, en comparaison au travail fourni il y a deux ans par mon frère, à l'époque lui aussi en Terminale (Scientifique, lui), la comparaison est inimaginable !
Ma mère disait de lui qu'il était indolent, qu'elle devait toujours le pousser pour qu'il travaille; et, parallèlement, on m'a toujours considérée comme studieuse et appliquée. Je n'ai jamais trouvé cela juste !
Certes, si l'on veut faire parler mes moyennes, classiquement, on pourrait se dire que cette élève est assidue, mais est-ce vraiment le cas ?

J'ai beaucoup lu, mais seulement pour mon plaisir. J'ai longtemps contemplé mes livres et cahiers, longtemps songé à ce que je devrais faire, chronologiquement, mais sans rien appliquer.
Dans deux jours je reprendrais le chemin du lycée, et j'espère d'ici là avoir bouclé mon travail, ce dont je ne doute pas intimement...

Et parfois avec nous s'envoleraient aux cieux.

7 janvier 2007 à 0h41

Je ne sais pas ce que j'ai mais depuis cet après-midi j'ai des sortes de "bouffées", identiques aux fois où j'ai fumé du shit, quand cette fumée pénètre en moi et que je la fais monter d'une grande inspiration. Exactement cette sensation que je ne peux décrire, à la fois désagréable et pourtant si... désirable.
Je crois que quelque part, j'aime ce côté étourdissant, semblable à la sensation de m'imprégner toute entière de l'air pur, arrivée en haut d'un panorama...

Cette étrange cigarette...

8 janvier 2007 à 22h08

Avant, j'étais persuadée que, – comme je l'avais lu sur un reportage de Jim Morrison au sujet de sa consommation de certaines substances – le shit "élargissait considérablement les horizons de la pensée"...
Les échos des fumeurs qui me parvenaient abondaient en ce sens, aussi me figurais-je que la réaction, l'état provoqué, avaient une dimension 'prodigieuse', et qui par conséquent méritaient d'être vécus !
Mais j'attendais, je ne me sentais pas prête à vrai dire à 'affronter' une telle sensation, je gardais ce désir en moi comme un petit bijou ne devant être dévoilé...

Et puis j'ai finalement pris une taff le 1er janvier 2006 avec Céline, et ce du bout des lèvres, puisque aucun effet n'est survenu, n'ayant rien aspiré !
Je n'ai jamais touché à une cigarette, et c'est souvent cela qui me fait sourire... si la gestuelle seule m'avait attirée, ce se serait su depuis longtemps... Non, seuls les effets m'importaient.
C'est au concert du mois d'août de cet été que j'ai (toujours avec Céline) réellement et pour la première fois goûté aux effets du joint : je dansais sans trop pouvoir m'arrêter, et le rire était facile.
C'est un bon souvenir, dans le cadre de cette soirée particulière.

La fois suivante eut lieu fin septembre à Tournac, avec Dina, Maëlle et Gizelle. Drôle de souvenir, puisque, l'heure passée, nous nous sommes aperçues que depuis notre arrivée un exhibitionniste s'était positionné et caché derrière un arbre pour... s'en donner à cœur joie vais-je dire, et l'une de nous, se levant, l'a surpris, aussi nous sommes-nous mises à courir du plus vite que nous le pouvions pour regagner la route, affolées, l'homme mi-nu à nos trousses !
Je sais que l'épisode nous a sur le moment assez marqué; mais aujourd'hui qu'il est lointain, nous nous le rappelons avec davantage de légèreté... bien que les : "Et s'il nous avait rattrapées..." continuent d'alimenter nos interrogations.

Vendredi 29 décembre, pendant les vacances donc, Maëlle, Dina et son copain étaient venus à Jarnac et nous avons passé l'après-midi sur la plage. En prévision du nouvel an, Dina s'était une nouvelle fois procurée de la résine et nous avons fait circuler deux joints. L'effet fut de plus courte durée, et sans grandes sensations particulières. Presque banal.
Je pense que l'ambiance joue une grande part dans la réception de cette substance... Ce n'est pas pareil que de fumer dans une fête ou à un concert, qu'en cercle avec des amis sur une plage déserte !

Aujourd'hui, après la cantine, nous nous sommes dirigées vers le coin 'habituel', non loin du lieu où nous avions croisé le malade, mais cette fois-ci sans entrer dans le bois, par réserve...
Seules Dina, Gizelle et moi avons fumé, assises sur un rocher, Maëlle lisant et écoutant sa musique plus en aval.
Pareillement au concert, le rire arrivait vraiment plus facilement : on se rend compte par de menus détails que notre état est varié... la vue d'un écureuil, une sonorité, un regard, une remarque alambiquée...
En sortant des cours à 16H, je "devais" rester seule avec Nicolas, mais Maëlle se rendant au CDI, Dina est restée avec nous. Sa présence ne me gêne absolument pas, mais cette heure est souvent la seule que je peux passer seule à seule avec Nicolas, aussi l'attends-je souvent avec impatience, puisque nous pouvons plus facilement discuter et nous confier à ce moment qu'en dix minutes interceptées lors d'une récréation...
Il restait un bout à Dina, mais j'étais tout de même assez gênée vis-à-vis de Nicolas, car je ne pense pas qu'il s'attendait à me voir ainsi, et je ne crois pas avoir envie de partager cela avec lui...
C'est étrange, et c'est sûrement à cela que je vois que j'ai pu changer, puisque avant, je pouvais tout lui dire sans "scrupules", sans crainte de son jugement... une osmose totale; tandis que désormais, certaines barrières (sûrement aussi dues à notre sexe) se forgent. Notamment sur des sujets féminins, et puis le fait de fumer devant lui ne me rend pas glorieuse je crois, bien qu'il ne soit pas particulièrement remonté contre l'alcool et les drogues !
Enfin, c'est à ne pas réitérer.

En tout cas ce dernier joint m'a littéralement achevée. La fatigue était bien présente par la suite dans le bus.
Je me demande bien à quoi est due cette fatigue venant après la fumette...

Tout cela pour en venir au fait que ce que je croyais s'avère totalement faux. Non, un monde parallèle n'apparaît pas, non, notre intelligence n'est pas exacerbée, et surtout, je ne vois pas du tout comment un bad trip peut survenir !
Bien sûr, je savais que cette drogue n'était pas hallucinogène, mais j'imaginais quelque chose de plus... sensationnel, de plus fascinant que cela !
C'est pourquoi j'en viens à me demander si tous les "gros adeptes" ne simulent pas ce qu'ils décrivent, n'accentuent pas le pseudo état dans lequel ils se trouvent... ça ne m'étonnerait pas !
À mon sens il y a une grande part de psychologie là-dedans...

Je ne saurais plus dire désormais si la fumette m'attire. Il était de toute manière évident qu'il me fallait passer par cette étape d'initiation pour être dégagée de mes questionnements, mais maintenant que la 'fascination' a disparu, pourquoi persévérer ?

Je ne saurais donc dire pourquoi je poursuis ces quelques tentatives; peut-être simplement que les aspects insolite et singulier me séduisent : se payer de drôles de sensations physiques (planer, voir l'alentour s'ouvrir...), délirer, changer de perception... sûrement.

Conditionnement.

17 février 2007 à 22h26

Quand une activité nous lasse, nous pouvons facilement y mettre un terme, quitter pour un temps le lieu où nous nous trouvons et changer d'air. Il n'en va pas de même lorsque ce sont nos pensées qui nous empoisonnent et qui, hargneuses, ne se laissent mettre de côté !

Je ne sais pas par où commencer. La seule chose que je sais [, c'est que je ne sais rien], c'est que je tourne en rond. Depuis que je suis au lycée, j'ai comme le sentiment que rien n'a changé !! Mes relations peut-être ? Mh... pourquoi pas : les amitiés qui se sont créées, succédées, rompues parfois... Mais ce n'est pas cela qui m'accapare ce soir le plus l'esprit. J'évoque évidemment (comment pourrais-je le taire...) Ernest. Lors de mes quatre années Collège, j'ai été – de manière plus ou moins régulière – "amoureuse" d'un certain David.
Aujourd'hui je prends conscience de la certaine analogie liant ces deux histoires : je ne suis jamais parvenue à me débarrasser de ce que j'éprouvais pour David, malgré tout ce qui a pu se passer pendant ces quatre années (indifférence, mépris...). Ce cycle a tout naturellement été rompu lors de mon entrée au lycée, sans même que je ne prenne conscience de cette "disparition". La veille il occupait mes pensées, le lendemain il avait disparu. Je ne saurais expliquer ce qu'il s'est passé en moi, peut-être est-ce l'addition du changement d'environnement doublé de celui de mode de vie qui ont engendré ce résultat... je ne sais pas.
Toujours est-il que l'engrenage d'un même schéma a vu le jour en Seconde avec Ernest; par où j'en viens à me demander si je n'ai pas une certaine filiation cachée (dans une autre vie, qui sait ? [ je viens de lire "L'empire des anges" de Weber ^^ ] ) avec la vicieuse sangsue qui s'agrippe à sa proie sans la lâcher et aspire le maximum avant d'être délogée... Mauvais exemple, certes, puisque ce n'est pas Ernest que je suce, mais moi-même, et ce jusqu'à la moelle ! L'arroseur arrosé... mh.
Je ne peux pas dire que la figure d'Ernest me poursuive encore, ce serait trop noircir le tableau, seulement... c'est comme si la place de l'être aimé ne pouvait être vacante, et, faute de remplaçant, devait éternellement se contenter du reliquat précédent...
Il suffirait qu'un autre Monsieur ait mes grâces et hop, viré l'Ernest... mais ce n'est pas le cas – évidemment.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'Ernest n'est pas dans mon entourage proche : je ne le côtoie plus régulièrement; par conséquent ce ne sont que les vestiges des temps passés qui me rongent ! Dans ce cas, comment puis-je espérer qu'une fois avoir quitté les murs du lycée son ascendant s'évaporera définitivement ? Qu'importe le fait de changer de vie, c'est complètement stupide de croire une chose pareille, puisque dans l'actuel il n'est déjà pas présent !! Je me sens CONDITIONNÉE !

Deuxième point : mon orientation. Décidément, ce thème aura accaparé mon année de Terminale ! On entend partout qu'il faut vivre l'instant présent sans se préoccuper du passé ou de l'avenir, "carpe diem" et compagnie, or, je passe mon temps à me questionner sur le futur que je me réserve (et oui, je ne crois pas qu'il soit entre les mains d'une quelconque autre personne, et je suis persuadée que le mérite ne provient que de soi...).
Je suis dans le flou. Aller en fac de Philosophie serait-il une bonne idée ? Ne serait-ce pas s'engouffrer bouche béante dans un tunnel qui finira par me claquemurer ? Où sont les débouchés ! Si encore je savais qu'à la clef de cette Licence et des années IUFM il y avait 2000 postes d'Enseignant à pourvoir, pas de problème, pas d'hésitation, mais avec une moyenne de 30 postes par an, je ne peux pas me bercer d'illusion : je ne ferais jamais partie du lot !
C'est pour cela que ma seule chance d'accéder à la Philosophie (j'entends : "et d'en tirer un emploi par la suite", puisque, outre tout ceci, je pourrais très bien aller faire une licence de Philo, mais je me retrouverais à la rue au terme de ces trois années !) reste la Classe préparatoire ! Mais je crois que j'ai foiré cette dernière possibilité ! Mes moyennes en Littérature et en Histoire Géographie sont ce trimestre absolument pitoyables ! Notre second trimestre s'est basé sur l'étude d'Yves Bonnefoy et de ses "Planches Courbes", et je ne suis absolument pas parvenue à y adhérer (quoique "accéder" serait plus approprié : je me moque d'adhérer à cet enseignement, je veux seulement avoir une moyenne honorable qui ne fasse pas tâche sur un bulletin !)... Je suis absolument dégoûtée que cette œuvre ait été adoptée au programme... et également que nous l'ayons étudiée ce trimestre... si seulement la prof avait choisi l'une des deux autres œuvres restantes pour le second trimetre, je n'en serais pas là... – du moins je l'espère !
En un sens j'essaie de me dire que le fait de n'être pas acceptée en Classe Prépa me rendra service, au sens où si je suis incapable de comprendre trois sections de poèmes en classe de Terminale, il serait insensé de prétendre à une Classe "élite"... en un autre, je panique totalement ! Si je suis refusée en Prépa (même la moins prestigieuse, je ne demande pas Henri IV tout de même !), alors tout s'effondre, et qu'irais-je faire ? Il n'y a que la Philosophie qui m'intéresse, et mon plan était de la choisir en option déterminante en Khâgne, pour, au terme de l'année, intégrer directement la troisième année de fac de Philo, et, par la suite, tenter le CAPES, armée da la préparation implacable que la Prépa m'aurait apportée et qui me permettrait de sortir du lot et d'avoir la chance potentielle de pouvoir prétendre à faire partie des 30 ! (en espérant que tous les autres prétendants aux postes soient de modestes licenciés sans grand entraînement !)... Est-ce que mon plan est totalement machiavélique, je ne sais pas, mais, honnêtement, je pense que cette voie que je me dessine (non, je ne veux pas encore me résigner à parler au passé !) serait la plus concluante... dans l'absolu !

Vivement fin juin !

Hybris.

18 février 2007 à 10h27

... Je n'arrive pas à me décider à aller travailler... Je sais la masse de révisions qui m'attend dans ma chambre, je sais tous ces Bacs blancs prévus à la rentrée, mais je ne parviens pas à me donner un bon coup de fouet afin d'aller m'isoler et d'ouvrir ces fichus cahiers... Je ne sais pas ce que j'attends au juste; et mon seul point de repère devient ce temps qui s'égrène à vive allure. Mars, avril, mai... seulement trois mois encore à Tournac, seulement trois mois avant le bac, dernier échelon de cette petite jeunesse...
Demain je vois Céline, après-demain Maxime, le soir sûrement Nicolas, à moins que ce ne soit la journée du lendemain que nous passions ensemble... Dina lundi aussi sûrement... Cette organisation sonne faux, j'ai l'impression de sortir pour oublier les activités que je ne veux pas effectuer. Privilégier sa vie sociale à sa vie intellectuelle pour la gommer. Et encore, est-ce qu'on peut considérer que bachoter soit une activité intellectuelle ? Même si je ne révise pas le programme scolaire, je n'en suis pas pour autant à m'avachir devant la télévision ou la console de mon frère ! Je lis... mais pour moi ! Au fond je ne dois être qu'une sale égoïste. Lorsque je m'insurge contre les gens qui ne prêtent pas attention à leurs semblables, ne font pas cas de la subjectivité de chacun... quelle blague ! Je ne peux pas considérer avoir raison... Non ! Je ne pense qu'à moi ! Je ne suis pas capable de me fixer une tâche précise sans la réfuter, sans que mon hybris ne prenne le dessus, sans me mettre à chercher l'agréable dans l'action...
Ce qui m'agrée à moi, moi, toujours moi.

Je n'ose même pas me créer un "programme de révision", comme me l'intime ma mère... Je sais que je ne tiendrais jamais mes engagements. Je n'en ai pas envie.
Et après, je viens me lamenter sur mon orientation post bac... mais si je ne fais aucun effort, évidemment que rien ne va me tomber tout cuit entre les mains !
Je suis ridicule.

J'ose à peine imaginer la réaction des recruteurs Prépa s'ils étaient amenés à lire ce journal... Au moins ils ne perdraient pas leur temps à survoler mon dossier ! Quand on observe mon comportement, on se demande bien pourquoi je veux intégrer leurs classes.
Je ne suis faite pour rien.

Ma mère : "Organises-toi à ta guise".
SANS RIRE !

De deux choses l'une.

19 mars 2007 à 20h13

Non, je ne parlerais pas de mes futures études ce jour :) Rien de bien nouveau en perspective, inutile donc de recommencer à peser le pour et le contre... Deux points à préciser toutefois : d'une part, j'ai apporté au lycée dans le courant de la semaine passée mes candidatures prépa... Il va donc falloir que je prévienne rapidement mes profs du fait qu'ils doivent aller apposer leurs commentaires sur mon dossier, ceci devant être fait... le 25 mars au plus tard ! Deux de mes profs sont au courant, il faudra que j'aille parler à mon prof de philo demain, jusque là rien de notoire, mais, plus que tout, je suis paniquée à l'idée d'aller l'annoncer à ma prof de littérature...
Je ne sais plus quoi faire. Je suis vraiment mal vis-à-vis d'elle. Cette manière de me ridiculiser... J'essaie de me persuader que je m'en moque, que l'importance d'une chose ne provient que de celle qu'on lui en confère, et que je ne lui en confère pas; mais au fond... au fond elle me blesse. Que dire ? Que je ne suis même plus capable de lui répondre sereinement lorsqu'elle m'interroge ? Que les larmes me montent en cours quand je dois écouter son réquisitoire, muette ? Que j'en bégaie ? Que ma voix se fait rauque de trémolos ? Que mes mains en deviennent moites ? Même en parler maintenant, presque dix heures après que ce ne soit passé, j'en ai les larmes aux yeux...
D'autre part, Nicolas m'a parlé d'une fille de sa classe étant intéressée par des études de philo. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais cela a généré en moi le désir d'aller en parler avec elle, afin d'avoir un avis autre que le mien. Je ne l'ai pas fait, je ne connais cette fille que de vue, à force de la voir assise, seule, au CDI... Je m'en occuperais à la fin de l'année, sûrement. À ce moment là je songerai sûrement aussi à aller voir mon prof de philo, puisqu'il y a quelques temps déjà il nous avait proposé, si nous étions intéressés par ce cursus, de nous obtenir des renseignements détaillés sur les programmes, et comme, jusqu'ici, je n'en ai pas trouvé (autre que général)... c'est une idée...

"J'me dis qu'à l'école de l'angoisse, j'suis toujours l'premier d'la classe".

25 mars 2007 à 14h18

Avant, je me minais sans cesse sur chacun des changements s'opérant en, auprès ou autour de moi. Tenter de comprendre ce qui était arrivé, ressasser le passé, me questionner sur les conséquences que cela pourrait engendrer... Une prise de tête continue.
De plus en plus je me sens m'éloigner de toutes ces considérations, pour en arriver à un stade de je-m'en-foutisme... total ? Pas tout à fait.
Se prendre la tête sur les "amitiés", se demander ce qu'on pourrait faire pour éviter un éloignement, me paraît bien inutile, puisque, de toute manière, une fois présente cette pensée, l'engrenage est d'ores et déjà lancé et bien consommé... et, à ce compte, il est déjà trop tard ! Comme je le citais l'autre fois, "les apparences sont donc bien en péril, puisqu'il s'agit toujours de les sauver" [Natalie Clifford Barney]... Les souvenirs ne construisent rien, ils nous bernent juste un temps, celui de se retourner et de voir que derrière cette façade, il y a un vide. Nous nous figurons seulement un concept. Nous pensons naturellement que derrière cette jolie façade se cache une villa cossue, un jardin verdoyant... au lieu de cela, rien d'autre que les vestiges d'un grand chantier. Les outils et les matériaux sont encore au sol, comme si les ouvriers étaient partis précipitamment, mais qui reviendra les chercher ?
Je ne sais pas ce qu'on peut y faire, je ne sais pas comment on peut l'anticiper. C'est arrivé, c'est ainsi. Je parle de Nicolas. Le fil qui nous reliait s'est, je le crois, amenuisé... rompu. Nous n'échangeons que des banalités, et tous ses défauts m'agressent. Ce que j'ai pu supporter sous le gage de l'amitié et sans en prendre conscience, me saute au visage désormais ! Cette rapacité que j'abhorre... Tout ce dont nous avions parlé jadis en riant, ces scènes ridicules que nous projetions, qui aujourd'hui se réalisent dans toute leur splendeur. Se croiser dans la cour et n'avoir à se dire que "Tu as quoi ?" "Philo, et toi ?" "Maths" "Ok ! < blanc, rire gêné > Bon je te laisse alors, je rejoins les filles" "D'accord, bonne journée".
Le pire, c'est que je n'en suis pas affectée. Cela me laisse entièrement de marbre.
Nous ne sommes plus amis ? Et après ? La vie continue. C'est presque malheureux de dire cela si froidement, mais c'est le fond de ma pensée. Nous sommes devenus de simples camarades se recroisant quelquefois et qui, l'espace d'une entrevue, retrouvent un semblant de complicité. C'est ainsi, et c'est égal.

Don't let me be misunderstood.

9 avril 2007 à 11h43

Le lendemain du jour où j'ai écrit pour la dernière fois, une chose étrange s'est passée. Je m'étais couchée avec une note "fataliste", et, en retournant au lycée le lundi, alors que je discutais avant le commencement de la série de bacs blancs qui nous attendait tout au long de la semaine, Nicolas est venu me voir, assez "excité", me disant qu'il avait "quelque chose à me faire écouter, quelque chose d'important". En fin de journée, nous avons profité de notre heure libre commune pour partir nous promener, "comme au bon vieux temps", pour finir par nous poser le restant de l'heure à la Tôle. Le seul fait de s'y rendre ajoute une touche de romanesque à ces "entretiens", à mon sens. En ce seul lieu emblématique sont concentrés, personnalisés, tant de souvenirs, de bons souvenirs, j'ai même envie de dire, de jeunesse... Nous y allions si souvent en Seconde...
Il m'a fait écouter ce dont il m'avait parlé, puis nous avons beaucoup parlé, nous ne nous étions pas rencontrés effectivement depuis tant de semaines que le débit de parole était assez intense.
C'est durant les dernières minutes avant 17 heures et la sortie massive des lycéens, en attendant dans la rue l'arrivée des bus, qu'il a amené la discussion à notre relation. Il m'a dit que nous nous voyions très peu et que durant le week-end il y avait songé, assez déprimé, en écoutant "nos" musiques en boucle, etc. Enfin, au final, la même chose que j'avais pu écrire.

« C'est plus facile de dire "ça m'est égal" que d'afficher sa détresse » [Monique Corriveau].
Et qu'ai-je dit le 25 mars après-midi, en clôturant mon écrit ? :)

Je crois en la détresse. Je crois en un dernier signal lancé – sous quelque forme que ce soit. Je pense à un train... Certaines amitiés suivent un long Lille/Perpignan sans accroc, d'autres ne se rencontrent que lors d'un court trajet liant deux campagnes, pendant que d'autres encore vivent peut-être quelques changements de train en cours de route. La suspension entre l'arrêt et la reprise d'un train est l'épreuve déterminante. Le train suivant ne poursuivra probablement pas la même destination que le premier, mais cette bifurcation restera peut-être un simple aiguillage, une simple modulation... sans grande importance... ou pas.

Depuis ce jour où nous avons échangé nos ressentis, la donne est différente. Un regain d'énergie, de volonté, pour moi.

Amitié, amitié... Pas d'amis, seulement des moments d'amitié , comme le dit Renard ? Hm...
Je n'arrive pas forcément à y adhérer. Je ne peux pas penser une telle chose. Certes, certains moments d'une relation sont plus frappants, plus évidents, comme des pics; mais un lien, continu lui, est toujours là, présent, senti, perceptible ! On ne peut pas (ou on ne parvient pas à) planer continuellement sur une vague d'exaltation, de transe, vivre une apothéose perpétuelle de sentiments forts !
Toutefois, certaines relations ne connaissent jamais d'à-coups, alors que penser ? Je ne crois pas qu'on puisse juger de la qualité d'une relation à sa stabilité ! Elles sont toutes différentes, si bien qu'établir une norme commune ne peut pas vraiment fonctionner... Tout est affaire d'adaptations... On ne peut fonctionner en relations humaines comme on procéderait en mathématiques...

La culpabilité comme une arme.

10 avril 2007 à 12h20

La deuxième semaine de vacances est entamée, et la promesse de ma mère se délite peu à peu. En février, elle avait passé son temps à me rappeler mon travail, mes révisions, le bac, ce qui créait un climat excédant. Outre le simple fait de m'irriter par ces "avertissements", cela instaurait en moi une sorte de culpabilité, me ruinant les vacances. Je ne pouvais plus profiter de mes journées sans être crispée par ces pensées.
Je sais ce que j'ai à faire, mais je n'ai d'ordre à recevoir de quiconque. Je suis assez lucide pour savoir ce qui m'attend, et avoir une personne à mes côtés passant son temps à me seriner ces mises en garde, pire, ces réprobations, m'enrage et me dessert plus que ne me sert.
C'est pourquoi, au début de ces vacances, avais-je parlé à ma mère dans la voiture, pour lui dire de me laisser tranquille, de s'occuper de sa vie et de cesser de m'adresser ses "conseils", lui expliquant, comme je l'ai dit, combien cela m'horripilait.
L'accord a du fonctionner le temps d'un week-end.
Avoir ses parents membres du corps enseignant est peut-être plaisant lors de l'enfance, mais dès l'adolescence, cela devient vite invivable.
Je me rassure et m'apaise en me disant que c'est la dernière année, qu'en septembre je partirais, délivrance tant attendue, seul point positif, seule perspective. Certains ont en ligne de mire l'unique obtention du baccalauréat, sésame d'ouverture, passeport signant l'arrêt du secondaire, la fin des obligations, afin de pouvoir suivre – enfin ! – leurs intérêts propres et non plus tout un panel de matières pas forcément choisies...
Plus que tout cela, ma motivation trouve vie en l'espoir de quitter ma famille.
Je sais, du moins, j'imagine, ce que la vie solitaire signifiera, mais dans tous ces moments de spleen, de solitude, je me remémorerais ma vie ici, dans cette cellule familiale, et je pourrais sourire, relativiser : "non, décidément, ce n'est rien face à ce que j'ai vécu !"

On peut penser que j'exagère, que je suis en période de rejet, que c'est l'adolescence qui veut ça, la rebelde attitude et compagnie, ça m'est égal (non, ce "ça m'est égal" ne sous-tend pas une détresse ! ^^ ). Je sais que ce que je dis serait à minimiser au vue de comparaisons, je ne suis pas aveuglée par mon petit nombril; je sais ce qu'il y a autour de moi... ce qui ne m'empêche pas de penser à moi, c'est certain. En toute connaissance de cause.

"Fais ce qui peut te rendre digne d'être heureux".

11 avril 2007 à 2h28

Suite à une longue prise de tête, j'ai promis à Vincent de ne plus toucher au shit, la semaine passée. Il m'a expliqué les raisons 'justifiant' son rejet face à cette drogue, et je les ai entendues, comprises; cependant, je continue à trouver ceci complètement... fou. Je n'avais jamais envisagé la possibilité d'être amenée à renoncer à une chose au profit d'une personne. Mais je l'ai fait. Non pas sous pression, mais par décision. Par choix de ne pas perdre une personne aimée. Par devoir, aussi. La relation était en péril. Je ne regrette donc pas cet engagement, cependant, il m'effraie. Je constate que nous n'avons pas du tout la même vision. Par ailleurs, il s'agit pour moi d'une simple divergence d'opinion, tandis que c'est pour lui la conception même de nos vies qui se trouve mise à mal et contraire.
Bien sûr, je déplore le fait d'en arriver là, bien sûr, j'aurais préféré poursuivre mes pratiques en toute impunité, mais face à l'éventuelle perte de reconnaissance, face à sa désapprobation et plus encore face à la barrière qu'instaurait cette consommation, je ne peux rien avoir à regretter.
Ce serait mentir que de dire que je ne crains pas la future tentation, que je ne reste pas 'tentée' par le produit. La dépendance au cannabis n'existe pas, j'ai seulement un désir envers lui. J'ai peur de ne "pouvoir" résister. J'en suis capable, aisément, ce n'est pas ma capacité qui est remise en question, mais ma volonté.
D'où mon doute.
Certes, j'ai promis, il n'empêche que je n'approuve pas tout ceci...
Je m'applique une restriction au nom de notre relation, de notre entente, cependant qu'importent ces raisons sans une dose de conviction propre, intime, personnelle ?
Je sais que j'ai pris la bonne décision, mais c'est dur...
Ce soir encore la discussion a tourné autour du shit, et comme – inévitablement – nous n'étions pas d'accord, un froid s'est installé. À croire que ce sujet sera à bannir de toute conversation tant qu'à proscrire.
Alors que faire ? Les choses finiront par se tasser, c'est sûr, et c'est un mal pour un bien, si la loi m'interdit la fumette, je dois bien m'y soumettre, non ? Avec ou sans promesse, cet acte est en France prohibé. Je ne fais donc aujourd'hui que l'appliquer.
À reculons...

Conscience professionnelle.

12 avril 2007 à 23h58

Du 19 au 24 mars, peu avant les vacances, le CDI s'est procuré tous les journaux et magazines (politiques), dans le cadre de la "18° semaine de la presse et des médias dans l'école". Je l'ai découvert par hasard en me rendant au CDI une heure, et j'avais profité d'avoir à ma disposition toute la presse pour, comme le dit le "slogan", "comprendre le système des médias, me former un jugement critique, développer mon goût pour l'actualité et forger mon identité de citoyen" ! :) Je sais que le journal le plus objectif se trouve être "Le Monde" (conseillé par exemple à ceux qui souhaitent intégrer Sciences Po, comme Nicolas), mais le lire est à mon sens trop fastidieux et je recherche tout de même une certaine forme de plaisir... Donc, pas pour moi ! Enfin tout ça pour dire que le journal sur lequel j'ai le plus accroché a été "Le Canard enchaîné", et là, niveau neutralité... on repassera, c'est sûr, mais je l'ai trouvé plus abordable et plaisant, à mon niveau. Du coup je l'achète depuis chaque mercredi, plus citoyenne que jamais ! Ils parlent beaucoup des élections présidentielles à venir, mais ça occupe de toute manière sur l'échiquier actuel une place prépondérante. À se demander de quoi nous parlions avant ces évènements !
J'ai fait aujourd'hui un de mes deux bacs blancs d'allemand à rendre à la rentrée. C'est étrange, c'est la seconde année que j'ai cette prof, et nous n'avons jamais rien fait, aucun travail, aucunes notes, aucuns cours; et là, miraculeusement, deux mois avant le Bac, elle semble avoir un sursaut de professionnalisme : elle s'éveille et nous fait travailler, en classe et en dehors ! Ça me fait vraiment sourire, amèrement. J'ai du mal à comprendre comment certains profs peuvent avoir si peu de "conscience professionnelle". Je trouve effarant le fait qu'ils n'arrivent pas à s'en rendre compte par eux-mêmes. Leurs responsabilités me semblent logiques. À partir du moment où ils ont pris cet engagement : devenir professeur, leur implication est nécessaire. Comment peut-on se permettre de ne rien faire, de se laisser aller, lorsqu'on connaît les enjeux auxquels sont confrontés les élèves ?
J'ai cette année six professeurs (sans compter le sport), et sur ces six, seuls quatre ont rempli leur contrat (et encore)...
Beaucoup crachent sur les "profs", et bien que je n'adhère pas à ce mouvement, je pense le comprendre, ou, du moins, concevoir les raisons qui l'animent. Les gens les voient comme des fainéants, grévistes outranciers de surcroît. Pour ce qui est des grèves, je ne suis pas d'accord, au sens où elles me paraissent justifiées, et que ce n'est pas par oisiveté qu'ils défilent, mais bien parce que le gouvernement en place ne va pas à leur encontre et que les mesures prises à leur égard leur font préjudice et sont souvent ahurissantes de bêtise.
Mais pour ce qui est de l'image du prof "feignant", fonctionnaire, etc, c'est compréhensible. Chaque élève a parmi ses profs des "énergumènes", et les parents se confortant entre eux au sujet de la détresse de l'Education, il finit par découler une exaspération générale de ces enseignants...

La vie indélébile.

16 juin 2007 à 12h09

Plus de doute possible, mon départ est bel et bien avéré.

« Orientation », ce mot est décidément bien adapté, puisqu'il désigne d'une part les études vers lesquelles nous nous dirigeons une fois passée notre Terminale, et, d'autre part, la direction que nous décidons de donner à notre début de vie. Début de vie, comme si le reste n'avait pas existé, sans consistance... Avoir 18 ans... C'était donc ça ? La renaissance, le monde adulte... C'est bête. Comme si jusqu'ici tout nous était permis, les « erreurs de jeunesse », ah, on ne savait pas à l'époque, c'était l'insouciance ! Mais à 18 ans, attention, 3, 2, 1, la vie indélébile commence ! Ce n'est plus une esquisse : on ne joue plus, on réfléchit. Le brouillon nous est ôté. Prudence...

Tant de pourparlers autour de mon orientation… alors qu'au fond, n'ai-je pas toujours su ce vers quoi mon choix se porterait ?
Récemment, je m'étais pré-inscrite à une Fac proposant la double licence Philosophie/Lettres modernes. J'ai été retenue, mais le « projet » est vite tombé à l'eau : c'aurait été une charge de travail bien trop conséquente pour le résultat obtenu... Je suis attirée par la philosophie, seulement, je continue de penser que j'aurai peu de chances de percer après une licence, aussi m'étais-je dit qu'en alliant à ce cursus une licence Lettres modernes, je m'assurerais une « issue de secours »...
A vrai dire, c'est comme si tout convergeait vers l'Education nationale. C'est certes le plus gros débouché de la Fac, et, dans la majeure partie des cas, le but visé par les étudiants s'y engageant, mais il n'y a pas que ça, loin de là !!
Je pense que j'ai de toute manière le temps – quelques années – de songer à tout ceci...

Tout ceci pour dire que je suis prise en Prépa et que je m'y dirige.
Comment le refuser ?
Je sais que c'est le choix le plus stratégique, aussi m'y suis-je conformée...
En vérité, je n'y réfléchis plus. Je peux toujours abandonner en cours d'année et rejoindre les bancs de la Fac.
Je sais que je n'ai pas encore conscience du sacrifice que cela implique...

Je pars à 450 kilomètres de chez moi. Autant dire que je rentrerais peu souvent.
J'ai surtout peur de quitter mes amis. Les parents seront toujours là.
Ils m'agacent souvent, je ne crois pas déplorer leur absence au jour le jour. Cette séparation me paraît naturelle.
Ce que je ne réalise pas, c'est que je quitte un environnement acquis depuis des années. Je suis au lycée depuis 3 ans... 3 ans à côtoyer cette atmosphère... Des amis auxquels je me suis attachée, des personnes que l'on voit tous les jours, et, du jour au lendemain, l'atterrissage dans un milieu inconnu.

J'ai peur du manque.
Je redoute les premières semaines, les premiers mois de la vie à venir.
Et quelle excitation en même temps.
Le paradoxe habituel.

Pour ce qui est de la charge de travail, je la sais importante, et, n'y étant pas encore confrontée, je ne m'en inquiète qu'à moitié.
Le problème est que je pense n'avoir pas le niveau requis... Je ne sais pas ce qu'est le travail... Je ne sais que me laisser vivre !

J'ai passé le Bac cette semaine.
L'écrire me fait sourire. « Le Bac, c'était ça ». Tout converge durant notre scolarité vers cette petite semaine d'examens… Toute une année de Terminale avec la pression des professeurs… A se ronger le frein, à se demander « l'aurais-je ? », à prendre peur en se rendant compte des lacunes incommensurables accumulées...
J'avoue, j'ai eu peur. C'était stupide. Moi, ne pas l'avoir ? Allons ! :) Tout le monde doute, dans ces moments là...

Je sais que je l'aurais, pour ce qui est de la mention AB, je ne sais pas. Je pense qu'elle peut être envisageable. Si je ne l'ai pas je tournerais à une moyenne de 11,5 je pense. D'après mes pronostics, du moins. Quelle importance ?
Comme nous devons, une fois les résultats parvenus, envoyer à la Prépa notre relevé de notes du Bac, j'aimerais la décrocher. J'ai peur sans cela qu'ils ne regrettent leur décision de m'avoir choisie… Déjà que je suis persuadée de n'avoir pas le niveau requis, je voudrais au moins pouvoir donner le change le plus longtemps possible.
Les résultats seront le 2 juillet.

D'ici là, il me reste un oral à passer (dans quelques jours), pour ma LV3.

Mise en branle.

17 juin 2007 à 11h33

Je vois Nicolas sur Jarnac cet après-midi. Je doute que ce soit bien raisonnable, compte tenu du fait que je passe mon oral le 21, mais l'envie a pris le dessus – comme d'habitude.
De toute manière, que j'ai 5 ou 15/20 ne changera rien à l'affaire : je sais que je peux me permettre quelques cartons (grâce à ma quarantaine de points d'avance). C'est seulement la mention qui peut se jouer jeudi...
Je pourrais faire un effort... hm, on verra cela.
Je suis incorrigible. La Prépa sera ma maison de correction :)

Même en n'ayant pas le profil requis initialement, je pense que cela peut s'acquérir... en travaillant ! Plongée dans cet univers, je n'aurais d'autre choix que celui de me plier à ce rythme...
Et puis, ne connaissant personne là-bas, aucune distraction ne sera là pour détourner de mon objectif !
Je serais bien curieuse de monter dans une machine à avancer le temps pour voir à quoi je ressemblerais d'ici un an... Si j'aurais abandonné la Prépa en cours de route, de quelle manière mon organisation aura changé...
Je suppose que la comparaison sera nette !

Je crois que l'étape Prépa me sera nécessaire pour me structurer, avant de rejoindre la Fac l'année suivante...
Je sais que certains ne sont pas d'accord et pestent contre un tel système, arguant du fait que tout le monde peut s'en sortir à la Fac, qu'il faut cesser de critiquer ce régime, etc. Je n'en fait pas du tout la critique, tout comme je ne vante pas les mérites de la Prépa sous tous les toits ! Je pense seulement qu'il faut s'écouter. J'envie au contraire ceux qui sont capables de « se prendre en main », qui n'ont pas besoin d'être encadrés, surveillés, aidés, poussés pour réussir, les autodidactes en un mot ; mais je sais aussi pertinemment que – dans un premier temps – je n'y arriverais pas.
En même temps, c'est facile de dire ça, c'est se complaire totalement dans la paresse, et c'est ridicule, je sais très bien que je POURRAIS y arriver, me débrouiller. Mais je préfère entrer dans un système où cet effort de prise en main sera épaulé, où je n'aurais qu'à me laisser porter par le mouvement.
Je ne me sens pas d'impulser cette mise en branle.

Dans un tout autre registre, depuis la fois où je me suis déchirée le ligament au niveau du talon droit en jouant au basket, je ne cesse de me tourmenter sur le handicap.
Le jour même, à l'hôpital, sur un fauteuil roulant, ne pouvant plus poser le pied à terre, j'essayais d'imaginer ce que serait ma vie sur roulettes.
Ou, pire, tétraplégique... J'ai vraiment cette crainte d'avoir un accident et de finir paralysée...
Je ne voudrais absolument pas vivre dans ces conditions. Ne serait-ce que paralysée des deux jambes, il est hors de question que je continue de vivre après ça.
C'est peut-être affreux de dire cela, mais cela n'engage de toute manière que moi. Je ne suis pas en train de dire que les handicapés ne devraient pas avoir le droit de vivre, non, je parle seulement en mon nom.

Du coup, la seule pensée d'avoir un enfant m'effraie. Comment peut-on être serein en imaginant que cet enfant pourra être porteur de multiples malformations ? D'accord, nous avons aujourd'hui grâce à l'échographie de bonnes chances de détecter un souci chez le fœtus, mais une erreur peut toujours subvenir, non ?
Je ne me pose de toute manière pas encore la question d'enfanter, mais je sais que ces questionnements reviendront si je suis, plus tard, amenée à avoir un enfant...

Garçon de café.

18 juin 2007 à 0h06

Je veux vivre la philosophie, je veux participer à ce mouvement, je veux me sentir être par elle, mais je suis tout à son contraire.
Je n'écris pas un journal intime, qui peut encore s'en enorgueillire, à l'ère d'Internet, à l'ère de la mondialisation des échanges, à l'ère des blogs, à l'ère de la permanente recherche de l'approbation d'autrui ?

Je lisais un roman à l'instant et je viens d'être frappée par cette dissonance :
Je ne suis qu'un homme jouant à être garçon de café, mais je ne suis pas garçon de café. Il n'existe pas tout comme je n'existerais jamais si je continue de n'être que l'illusion de moi-même.

Je ne me vide pas de mes mots : je les organise à dessein !
Ecrire ne devient plus qu'une grande séduction.
Nous jouons à être et tout en dégouline, tout en suinte.
Nous nous acclamons les uns les autres, oh oui, continuons cette grande procession, garnissons encore des tartines de fausse franchise, de franc-parler mensonger, d'ersatz de bonne foi et de sincérité !
Nos envies, vos envies, deviennent les promesses des plus grands.

Impossible d'être soi, tout sue trop de corruption.
C'est un dégoût.
Toutes mes actions ne sont qu'actions dirigées vers autrui, rien n'est fin en soi, tout est moyen, calcul.
Je ne me satisfais d'aucune discussion.

Est-ce que je peux être amie avec une personne dont la pensée diffère de la mienne ? Est-ce que je peux me lier avec une personne d'extrême droite, une personne avec qui toute discussion politique s'envenime, par désaccord ?
Je suis incapable d'exprimer mes idées, je répugne à argumenter.
Je ne veux pas m'imposer, je refuse de convaincre, car je sais cela inutile.
Qui aurait la prétention de faire changer d'avis quelqu'un ?
C'est déjà trop tard alors que c'est encore naissant.
Quel plaisir trouver dans la controverse ? Quel enseignement ?

Un octogénaire me parlait dans le train, la discussion a porté sur les législatives, il me disait qu'il n'avait pu voter, étant allé voir sa femme à l'hôpital toute la journée.
Il m'avouait « n'entendre rien à la politique », que pour la comprendre il faudrait de toute manière « la suivre à tout instant », et « qu'après tout, qui que soit notre Président, il ne reste qu'un homme », et qu'ainsi, selon lui, ça n'a pas d'importance, tant « qu'il fait du mieux qu'elle peut ».
Parce que je lis « Le Canard enchaîné », parce que je me sens de sensibilité « gauche de la gauche », je méprise en silence tous les opposants, mais je ne suis moi-même que le produit de mon éducation !

On a beau se croire libre, on n'est jamais que le fruit d'une formation de longue durée. Mes pensées ne seraient pas ce qu'elles sont si mes parents ne m'avaient pas insufflé ces idées.
Est-ce que cette amie pro Sarkozy, pro Le Pen, pro De Villiers mérite mon désaveu ? A moitié : elle n'est elle-même que le produit de ses parents, eux-mêmes pro Front national !
C'est terriblement inquiétant de songer que nous ne sommes que cruches vides emplies par nos parents.

Je ne comprends pas comment une entente peut se faire dans un couple d'horizons politiques divergents. Ce n'est pas, comme on pourrait le penser, une simple discordance, surmontable. Au contraire !, elle est l'engrenage de toute une mécanique. Tout découle de la vie politique. Toutes les conceptions vitales, les opinions, les prises de positions.
« L'homme est, par nature, un animal politique ».

Je ne suis pas en couple avec Dina, mais je sais que cela serait de toute manière inconcevable (si la question devait se poser, ce qui n'est pas le cas ; mais je me surprends souvent à imaginer ce que serait sa relation avec un homme de mœurs politiques opposés…).
Je l'aime et la hais en même temps. Je hais sa fougue extrêmiste, je hais en silence mes réminiscences de mésententes ; la forme que prend son visage.

Je hais par incompréhension. Mais cette incompréhension ne veut pas être bousculée.
Je ne crois pas que la diversité fasse l'unité, au contraire. Pas politiquement du moins.

Je veux être mais « je est un autre ». Je veux écrire mais la marque de mon lecteur est imprimée sur mes mots. Je veux une liberté que je ne conquière pas.

Je veux une plénitude qui n'existe pas.

Discussions de comptoir.

18 juin 2007 à 11h24

Les gens se plaignent lorsqu'il pleut.

Les gens râlent, les gens pestent, « il ne fait pas beau ! » ; « décidément, on n'aura pas eu un joli mois de juin ! » ; « c'est quand même pas de chance ! ».

La météorologie et ses discussions de comptoir passionne.

« Les gens » passent leur temps à se plaindre ; et lorsqu'on leur parle d'écologie, bien sûr, ils maudiront la sécheresse qui les empêche de laver leurs voitures, rend brûlant leur été et flétrit leurs pelouses.

A plus forte raison, ils manifesteront leur mécontentement (passif, toujours !) sur la glace qui fond, la pollution, la destruction de la couche d'ozone, l'été indien, le niveau de la mer qui grimpe...

Alors pourquoi pestez-vous sur la pluie... pourquoi passez-vous votre temps à guetter « le beau temps », avides de vous dorer la pilule… Pourquoi ne vous réjouissez-vous pas d'une pluie de trois jours ? Pourquoi n'en prenez-vous pas votre parti ? Pourquoi n'êtes-vous pas heureux à l'idée que les nappes phréatiques se rempliront ?

Grâce à tout cela vous pourrez continuer d'arroser en paix votre gazon !

Garde-fou.

18 juin 2007 à 12h01

Quand j'ai le spleen, allongée sur mon lit, souvent en train de lire un roman, je n'ai qu'une envie, persistante : me lever, aller attraper la boîte cachée sur le dessus de mon armoire, l'ouvrir, décacheter le paquet de tabac, m'enivrer dans un premier temps de cette odeur singulière que je ne reconnaissais pas auparavant mais qui est aujourd'hui si imprégnée en moi que je crois parfois la respirer dans la rue.
Je voudrais ensuite émietter la résine à l'aide de mon briquet, sortir une feuille du paquet OCB, rouler la chose, l'allumer, tirer... partir.

Pourtant je ne le fais jamais. Je me contente d'imaginer cette scène, bien scrupuleusement, posant mon livre sur le lit et revivant avec rigueur cette inspiration, la sensation au bord des doigts...

La dernière fois que j'ai fumé, il y a bien longtemps désormais, je m'étais allongée sur le garde-fou de ma terrasse, un bras pendant dans le vide, l'autre étendu sur les tuiles, et c'était comme si toute la pesanteur du monde était concentrée sur mon corps, à l'exception de mes deux bras !
Toute l'attraction terrestre pesant sur mon seul corps... C'était vraiment étrange...
Je crois que c'est ça que j'aime là-dedans : l'inédite sensation corporelle vécue.

Le fait que je ne me l'accorde pas, ou épisodiquement, contribue aussi à ce désir.
Je ne connais pas à vrai dire les raisons pour lesquelles je « m'inflige » cette privation, mais comme elles sont en moi depuis le début, je ne les juge ni bonnes ni mauvaises, seulement inéluctables.

Je me demande jusqu'où ce désir survivra.
Est-il possible que je passe ma vie à désirer ainsi, de manière passive ?

Je ne ressens pas cruellement l'absence de réalisation. Au contraire, je crois que je n'en ai pas besoin, puisque ce n'est pas comme si je ne savais pas ce qui m'attendait et que les plaisirs de la supputation nécessitaient une réalisation proche ou lointaine, pour comprendre.
Ici, je sais ce qui m'attend, et c'est pourquoi vivre en « rêve » ce moment me satisfait-il également.
En ce sens, fumer effectivement apparaît comme contingent, secondaire.

En revanche, mon imagination m'est, elle, nécessaire.

He tenido una larga discussion con Oriol que me dice que...

23 juin 2007 à 22h37

Je n'arrive pas à dormir…

Comme j'ai emprunté une sorte de Pléiade à échelle réduite ce matin à la bibliothèque, j'ai entamé « Nana » de Zola (le volume contient l'œuvre précédemment citée, « Pot-Bouille », « Au bonheur des dames » et « La joie de vivre »), mais je ne parviens pas à être toute à ma lecture, des préoccupations diverses venant brouiller mon attention.

Vendredi 21, pour la deuxième année consécutive, j'ai passé la Fête de la musique en compagnie de Dina et Maëlle. L'année dernière, la soirée s'était terminée sur un malheureux quiproquo, aussi n'avais-je pas prévu de réitérer l'expérience avec elles (ni avec personne d'autre d'ailleurs), mais au dernier moment cette sortie a été prévue.
L'après-midi, Philippe et moi passions notre oral d'espagnol LV3 à Sornac. J'ai passé un moment à chercher ma salle, ayant retenu un mauvais numéro. Je cherchais mon nom sur les portes mais ne le voyais nulle part, heureusement, j'ai fini par croiser Philippe à ce moment là dans les escaliers, qui faisait partie de la même commission que moi et qui m'y a conduite.
Trois personnes attendaient déjà leur tour dans le couloir, assis sur les chaises mises à disposition par le lycée.
Nous passions par ordre alphabétique, et comme j'étais la dernière de la liste, cela m'a permis de relire chacun de mes textes. Malgré le fait que je sache que cette note n'a pas de réel impact, c'est-à-dire que je ne cours pas après elle pour obtenir le Bac, je n'étais pas très à l'aise.
Je crois que le stress n'existe que pour celui qui est conscient de ses lacunes, celui qui sait qu'il a commis des impasses ou qui redoute qu'un chapitre qu'il n'est pas certain de maîtriser tombe. Dans mon cas, j'avais omis un texte, par conséquent je redoutais que la prof ne m'interroge sur celui-ci.
Si ce n'était que ça... un texte mis de côté sur treize, ce ne serait pas excessivement alarmant, mais les douze autres n'étaient pas réellement dominés non plus, ce qui n'était pas pleinement rassurant.
Je suis finalement tombée sur une iconographie, à laquelle la prof a ajouté – ce qui n'était pas prévu – un texte inconnu. J'ai un peu cafouillé pour la présentation de l'iconographie, en revanche, tout s'est bien passé pour le texte. Elle a seulement du penser que j'inventais en disant que j'aimais regarder « C dans l'air » (le texte portant sur la télévision, lors de l'entretien, elle m'a posé des questions en rapport avec ce média, notamment, si je la regardais et, si oui, ce que j'aimais y regarder), mais ça n'est pas le plus important.
A la question « Quelle chaîne préférez-vous ? », beaucoup répondent France 5, mais sur ce pourcentage, je serais bien curieuse de savoir le nombre effectif de téléspectateurs... C'est sûr, c'est plus glorifiant de laisser penser qu'on regarde des documentaires que des séries américaines émissions de télé-réalité, par où je comprends que l'on puisse mentir.
Pour ma part, je regarde peu la télévision. En période scolaire, j'ai bien souvent autre chose à faire, et même si le dimanche matin je feuillette le programme de la semaine en notant de temps en temps un ou deux films à visionner, dans les faits, j'oublie souvent de les regarder au fil de la semaine, m'en rendant compte le lendemain de la projection.

Après l'oral, je suis rentrée à Jarnac en compagnie de Philippe. Avant l'arrivée des filles, nous avons joué au Boggle, avons discuté puis sommes allés à Spiaggia. Nous n'avions pas pris nos maillots, ayant peu de temps devant nous. Nous finissions de dîner à 20H lorsqu'elles sont arrivées.
Là-dessus, nous nous sommes rendus à la plage. La scène était encore en préparation, aussi nous sommes-nous promenés dans les allées piétonnes, pour finir par nous retrouver devant le glacier !
Nous sommes allés nous poser sur le sable, où Maëlle a fait tomber sa gaufre côté Nutella :)
Le son a commencé à chauffer peu après, et nous avons passé à moment à nous amuser sur l'esplanade, devant la scène. Le groupe jouait uniquement des succès, de Louise Attaque à Martin Solveig en passant par Zazie... Note spéciale à « Money », sur laquelle Philippe et moi nous sommes bien amusés par notre chorégraphie.

Aux alentours de 23H, nous sommes retournés chez moi pour aller enfiler nos maillots, et c'est à minuit passé que nous nous sommes baignés. Nous voulions nous aventurer loin du rivage, avançant en ligne serrée par peur de tomber sur des poulpes et autres méduses, mais nous n'avons pas du dépasser les 20M, n'étant pas du tout rassurés ! Nous sommes finalement restés là où nous avions pied. Nous nous étions également baignés l'an passé, Maëlle et moi, mais le bain avait été plus furtif, n'ayant pas de maillots.

C'est vers 4H que nous sommes rentrés à la maison, mais nous n'avons dormi qu'à partir de 5H30, ayant passé un long moment à discuter, tous les 4 couchés sur mon lit, enroulés dans des couvertures différentes. Philippe a fini par sombrer, Dina et moi n'étions plus très en forme, seule Maëlle se sentait encore bien éveillée.

Le lendemain, nous avons raté le bus que nous voulions prendre pour aller au lycée rendre nos livres (le réveil a sonné mais sitôt éteint tout le monde s'est rendormi). Les filles sont parties vers 10H, Philippe midi.

Peu avant 14H, je conversais avec Gizelle sur Msn (qui n'avait pu se joindre à nous la veille, devant garder ses frères) lorsque je lui ai dit mon envie spontanée de me rendre à Sornac, ce sur quoi elle m'a proposé de nous y rendre sans délai, et, à 15H, nous nous y retrouvions.

J'ai dormi jusque 11H30 ce matin, et malgré tout je reste fatiguée de ces deux derniers jours.
Ma mère m'a prévenue tout à l'heure que quelqu'un avait essayé de me joindre le soir de la Fête de la musique sur le fixe aux alentours de 22H, pour savoir si j'étais sur Jarnac et ce que je faisais. J'avais effectivement vu les 2 appels en absence de Maxime sur mon portable, mais je ne l'ai pas rappelé.

Un de ces gars qui ne pleure jamais.

29 février 2008 à 13h14

La première fois que j'ai rencontré Bachir, j'étais soûle. Joli préambule. Il s'est occupé de moi dans ma chambre en compagnie d'un de ses camarades, Jésus, et d'une amie à moi, elle-même bien alcoolisée. J'ai un long moment tint sa main entre la mienne ; je n'étais pas bien. C'était le soir du 17 novembre, et c'est à compter de ce jour là que nous avons commencé à nous saluer et à échanger quelques bribes, lorsque nous nous croisions au lycée. Je l'avais trouvé gentil. Je ne le connaissais pas, ni même Jésus, et ils avaient pris soin de moi quelques heures, au lieu de profiter de la soirée et me laisser seule (ce qui aurait été normal).
Le 15 décembre, il y a eu une autre soirée, où je suis sortie avec Jésus, une nouvelle fois bien alcoolisée. Lorsque je me suis réveillée, vers 3h du matin, Bachir était debout dans ma chambre en train de vomir. Les quelques heures de sommeil que j'avais pu engranger m'ayant remise d'aplomb, c'est moi qui à mon tour ait pu prendre soin de lui. Je l'ai d'abord assis sur une chaise, où je lui ai retiré ses chaussures, puis je l'ai couché dans mon lit, lui caressant la main et le dos, comme on voudrait rassurer un enfant.
A partir de là, je me suis enfin sentie « quitte » avec lui, comme si nous étions désormais sur un pied d'égalité : nous nous étions tous les deux vus dans une situation pathétique.
Je suis restée trois ou quatre jours avec Jésus, puis j'ai préféré arrêter cette relation, je n'étais ni motivée ni d'ailleurs réellement volontaire à poursuivre quoi que ce soit avec lui après la soirée, mais il avait quelque peu insisté et j'avais suivi le mouvement.
Les vacances de Noël sont passées, et le week-end de la fin de la première semaine après la rentrée, alors que j'étais au cybercafé, juste à côté de la résidence, j'ai vu passer Bachir. Du coup, je suis sortie pour le retrouver, me disant qu'il aurait sûrement besoin d'entrer. C'était le dimanche 13 janvier après-midi. Je lui ai ouvert, il attendait un pote qui n'est finalement jamais arrivé. Il m'avait apporté une chicha, car nous avions eu à ce sujet une discussion, où je lui avais dit vouloir essayer. Nous avons profité d'être seuls pour nous en faire une. Lors de cette séance, nous avons discuté de nos relations amoureuses, et du fait qu'ici, il est difficile d'avoir une intimité, tout se sachant très vite et les gens amplifiant souvent la moindre (pseudo) nouvelle.
Lorsqu'il m'a annoncé qu'il devait partir pour aller au lavomatic, je l'ai accompagné, devant également m'y rendre. Depuis ce jour, un désir s'était de mon côté formé. En rentrant à la résidence, je me suis faite charrier par les autres, qui me faisaient des sous-entendus… que je démentais, naturellement.
Je savais qu'il y aurait une nouvelle soirée le vendredi suivant, et j'ai toute la semaine espéré qu'une approche puisse se présenter.
Je passais par des moments de doute où je me demandais comment je pouvais imaginer une seule seconde pouvoir lui plaire, etc, à d'autres où je me disais avoir toutes mes chances.
Je crois que le plus dur n'est finalement pas de provoquer une approche, mais plutôt de conserver ce lien précis avec la dite personne… Nouer une relation d'un soir, c'est accessible, mais lier une relation durable englobe bien plus de facteurs qu'une simple attirance d'un soir, surtout sous l'emprise de l'alcool, donc d'une désinhibition aiguisée.
Le vendredi soir, 18 janvier, j'ai eu ce que je voulais. Sur le coup, j'ai trouvé ça… facile. Je m'étais attendue à plus de difficultés, à un jeu plus long. Nous avons terminé la soirée dans ma chambre. Je serais incapable de me rappeler du fil exact de la soirée. Je nous revois appuyés à un mur en train de nous embrasser, je tenais dans mon dos une bouteille, nous étions tous les deux très alcoolisés, et nous avons gagné ma chambre ainsi.
La porte était fermée à clef, et lorsque des gens ont commencé à toquer, nous n'avons pas bougé. Comme nous ne répondions pas, ils frappaient de plus en plus fort et ont fini par casser la porte afin d'entrer. J'étais nue sous les draps, j'avais à la fois honte et envie de rire.
J'ai passé le week-end avec Bachir, dans une ambiance étrange. A aucun moment nous n'avons abordé le sujet de notre relation (ou pas ?), rien ne laissait entrevoir le fait que nous étions ensemble par ailleurs, mis à part le fait que nous partagions l'intimité de la chambre pour le week-end… Lorsque nous sortions en ville, nous restions distants, et même chez moi, nous n'avions aucun geste tendre, mis à part quelques baisers.
Le samedi soir, j'ai un peu paniqué, pensant que ce n'était qu'un « plan », et imaginant la honte de retourner au lycée le lundi, étant donné que 4 ou 5 personnes m'avaient surprise avec Bachir. Je passe les détails.
Ni lui ni moi ne savions au final où nous en étions. Le lundi, je ne l'ai pas croisé, mais il est passé me voir le soir et m'a embrassée pour me dire bonjour. A partir de là j'ai supposé que nous étions ensemble (quelle communication !), mais ça n'était pas clair, à ceux qui me posaient des questions je répondais ne pas savoir, et lui de même de son côté. Le jeudi, il m'a envoyé un texto pour me dire qu'il préférait arrêter, le vendredi nous avons discuté de tout ceci une heure et demi, il m'a embrassée pour me dire au revoir, il partait en week-end avec des amis.
Moi, je ne savais que penser. Le fait d'être dans l'expectative (donne la salive ?) a un côté excitant, mais également frustrant si rien ne vient. Je ne savais pas à quoi m'en tenir, et plus j'y pensais, plus mon désir d'être avec lui croissait.
Le dimanche soir, vers 22h, il m'a envoyé un message pour me dire qu'il était à 2h de la ville et qu'il passerait me voir, et que « dans tous les cas », il dormirait à la résidence (il y a une autre relation).
A ce moment là, je me suis dit qu'il fallait absolument que quelque chose se concrétise, je commençais à devenir folle d'attendre.
Il est arrivé, nous avons discuté un moment, puis il m'a dit qu'il allait me « laisser tranquille » pour aller prendre une douche chez son pote, deux étages au dessus, puis dormir. Je lui ai proposé de rester. Quand j'y repense, je me fais pitié, j'ai l'impression de l'avoir supplié… Au moment de se coucher, il m'a demandé mon tapis de sol.
J'étais désespérée, je me disais que vu la façon dont cela partait, il était évident que rien ne se (re)passerait entre nous, qu'il était tout bonnement venu en tant qu'ami et que notre relation évoluerait ainsi.
Et puis… et puis j'ai sciemment laissé pendre mon bras (le lit était surélevé par rapport au tapis) dans le vide, et nous nous tenions les mains, je lui touchais le dos, j'arrêtais, j'ôtais ma main pour voir si c'était seulement moi qui insistait, mais il la reprenait. Je tremblais de froid, il s'est agenouillé pour me remettre les couvertures et me réchauffer, et, de là, il m'a rejointe dans le lit.
Nous sommes restés au lit jusque onze heures le lendemain, et tant pis pour les cours. En arrivant au lycée passé midi, nous avons croisé du monde de sa classe, chacun se doutait de ce qui avait pu se passer, et les allusions fusaient.
Malgré cela, la relation en était toujours au même point : le trouble.
Il a fallu du temps pour que petit à petit se forme entre nous ce côté « officiel ». Encore aujourd'hui, je crains toujours qu'il ne rompe, j'ai du mal à me projeter parce que je sens que l'édifice est encore fragile.
Le 15 février, il m'a encore dit vouloir arrêter (ou plutôt sous-entendu), car il y avait une soirée le soir même et qu'il ne me faisait pas confiance, car lors de la soirée où nous sommes sortis ensemble, je suis également sortie avec trois autres gars… ajouté à cela que je suis sortie avec pas mal de gars en soirée depuis que je suis là, il a du mal à se fier à moi.
J'étais déçue qu'il n'ait pas compris que c'était lui et pas un autre, et que tout ce que j'avais pu faire auparavant (car nous en avions déjà parlé, c'était un sujet rebattu qu'il abordait souvent, par exemple lorsqu'il me demandait si je pensais que notre histoire allait durer, il ne me laissait même pas l'occasion de lui répondre, disant que «  de toute façon, ce sera fini à la prochaine soirée, parce que tu choperas quoi… trois, quatre gars ? ») n'avait plus de sens dans la mesure où j'étais avec lui, que je le respectais et souhaitais être sérieuse…
«  N'insiste pas » est tout ce que j'ai pu récolter.
Quand j'y repense, ce qu'il m'a dit était affreux… «  tu peux finir avec qui tu veux dans ton lit, ça m'est égal »… comme je lui disais que je me moquais de cette soirée, que pour moi elle n'avait strictement aucune importance, que tout ce qui m'importait était d'être avec lui, et que je n'irais pas à cette soirée, que je monterais au troisième étage le voir (car, même si soi-disant il se fichait de tout, il passait quand même la soirée à la résidence, certes au dernier étage, mais puisqu'il se moquait de ce que je pouvais faire, pourquoi ne pas rester à l'internat dans ce cas ?), il m'a répondu que ça n'était même pas la peine, qu'il était « inutile que j'aille le voir ».
Le soir, je sortais manger avec une amie dans une pizzeria. Nous avons longtemps erré avant de retourner à la résidence, vers 22h passé. Je n'avais absolument pas la tête à faire la fête, je n'avais d'ailleurs pas envie d'être là, mais comme j'y habite, je n'avais pas vraiment le choix…
Mes amies m'ont dit que Bachir m'avait cherchée et avait demandé où je me trouvais (car il était finalement descendu un peu à la soirée). J'étais contente de savoir cela, du coup je suis montée le voir. Il bossait. L'ambiance était tendue. Il m'a dit d'aller profiter de la soirée, je n'ai pas bougé.
Nous sommes sortis de la chambre pour pouvoir fumer dans le couloir. Nous ne disions pas grand chose. Il m'a dit qu'il descendait boire un verre, je l'ai accompagné jusqu'en bas.
Quelques personnes dansaient, la musique allait fort, nous étions face à face sur les chaises, devant le bar. J'ai tenté un sourire timide, lui ai posé une main sur le bras. Il m'a pris la main et m'a entraînée dans le couloir jouxtant ma chambre. Nous nous sommes embrassés. J'étais heureuse et soulagée.
La soirée a passé tranquillement par la suite, j'avais retrouvé le moral et ai pu m'amuser avec mes amies.
Lorsque la salle s'est vidée quelques heures plus tard, nous nous sommes retrouvés, il m'a dit : « tu comptes pour moi Marionnette, tu m'es chère »… j'ai souri, lui ai répondu un petit «  moi aussi », sans plus m'étendre.
Il m'a répété son attachement dans la nuit, après l'amour.
Ce n'est que le dimanche que je lui ai à mon tour et pour la première fois manifesté ce que je ressentais, lui disant combien il était important pour moi, et combien je lui étais attachée, après qu'il m'ait demandé, en terrasse d'un petit café, si je n'avais rien à lui dire, quant à moi…
Il n'y a plus eu de heurts jusqu'aux vacances, où il m'a accompagnée jusqu'à la gare pour me dire au revoir. C'est un cliché, pourtant j'ai toujours rêvé de retrouvailles sur un quai de gare. J'ai du trop voir de film ou lire de romans à l'eau de rose…
Depuis, il est rentré chez lui et j'ai peu de nouvelles de lui, du fait que nous ne pouvons pas nous appeler (ça ne passe pas) et qu'il n'a pas de crédit.
Du coup, je recommence à avoir peur.
Est-ce que nous nous retrouverons, est-ce qu'il va m'annoncer vouloir «  en rester là » à la rentrée, est-ce qu'il est réellement attaché à moi…

Et moi ? Je crois que le fait que je sois systématiquement en « stand by », dans l'incertitude, attise mon amour. Ne pas savoir laisse libre court aux fantasmes, mais aussi aux craintes, ce qui excite l'amour. Je crois l'aimer, mais je ne sais pas dans quelle mesure. Je ne suis tombée amoureuse qu'une fois, et cet amour était passionnel. Ici, je ne sens pas cette destruction. Je l'aime, (mais ?) d'un amour calme, posé. En même temps, je dis cela, mais on ne peut pas dire que cette relation soit des plus paisibles. Au contraire, je passe par des moments de grande joie à d'autres mêlés d'indécision, d'appréhension totales.
Nous passons parfois des moments que je trouve magiques, mais ces hauts sont parfois salis de bas…
A vrai dire, j'ai du mal à faire le point. La seule chose dont je sois sûre, c'est que je veux que cette histoire se prolonge. Je ne veux pas le perdre.
Je ne peux pas imaginer la douleur que me ferait son « départ ». Je sais que je souffrirais, et j'ai tellement peur que cela arrive…
Surtout là, loin de lui, je suis incapable d'être confiante.
Si notre relation perdure, je ne sais pas si je parviendrais un jour à la quiétude, si je ne me sentirais pas continuellement « sur la sellette ».
J'ai hâte de le revoir, cela fait une semaine que nous nous sommes quittés, et il me manque. Je pense tous les jours à lui, je décompte les jours, j'essaie d'imaginer nos retrouvailles…

Je viens de relire tout ce que j'ai écrit, et je pense qu'objectivement, si je n'étais pas la protagoniste de cette histoire, je me dirais que cette relation ne tient pas la route, qu'elle est trop fragile et qu'à la moindre complication, elle cessera.
Malgré tout, la volonté peut vaincre bien des difficultés… Mais il faudrait que deux volontés se conjuguent, et je ne suis finalement pas sûre que la sienne s'accorde à la mienne.
Je ne sais pas quoi penser. Je suis incapable de le quitter, je veux que cette histoire aille d'elle même à son terme, je ne veux pas tout arrêter sous prétexte que j'ai peur ou que JE SUPPUTE qu'elle n'a pas de devenir. Serait-il plus sage de nous séparer avant de souffrir davantage ?
Jusqu'où puis-je aller pour lui ? Y a-t-il plus de positif que de négatif ?
De toute façon, il est déjà trop tard, je suis tombée amoureuse…

Mon travers.

27 juin 2008 à 13h19

Cela fait un peu plus de cinq mois que je suis avec Bachir.
Aujourd'hui, ma vie se résume en son nom. Il est au-dessus de toutes mes préoccupations, il accapare mon esprit, canalise mes sentiments, est ma priorité.
Je suis incapable d'aimer avec mesure. L'amour m'aveugle, me rend faible, fait de moi un sujet au sens propre du terme. Je ne crois pas que cela soit une bonne chose : toute dépendance est dangereuse. Pourtant je ne suis pas sans le savoir, je sais bien quels sont les risques de l'attachement : la réversibilité de l'amour.
Je suis incapable de freiner mes sentiments pour autant.
Je ne commande plus rien lorsque ses yeux croisent les miens. Mon cœur se serre lorsque je le regarde, je sens l'amour frémir, bouillonner au fond de moi, et alors toutes ces mises en garde s'envolent, et ne reste plus que le désir d'être toujours à ses côtés.
J'ignore s'il en sera ainsi toute ma vie, j'ignore si les désillusions me frapperont et feront évoluer ma conception amoureuse.
J'aime sans parcimonie, j'aime à en pleurer tant la tristesse côtoie parfois l'amour.
Aimer me fait négliger tout ce qui n'est pas l'Autre, aimer me rend mélancolique.

Même la mort aux trousses ne m'arrêtera pas Jusqu'à ce que tu m'ouvres la porte de tes bras

Ma monomanie.

29 juin 2008 à 11h10

Je l'aime à en crever, je l'aime bien plus que je ne m'aime moi, je l'aime à ne plus voir que cela, et lorsqu'il n'est pas là ma vie est suspendue, mon temps est attente, mon esprit par lui obsédé. Il est ma délivrance et mon étau, le blanc et puis le noir.
Et lui, m'aime-t-il ? Cela fait trois mois que nous vivons ensemble, il a quitté l'internat pour habiter avec moi. Aujourd'hui que la prépa est terminée, nous sommes tous les deux chez moi, chez mes parents, à Jarnac.
Je crois qu'il est impossible qu'il m'aime à la mesure de mon amour : je ne le sens pas torturé.
Il me dit son amour et au fond de moi je n'arrive pas à y croire. Je me dis qu'il n'est qu'habitude, quand je le voudrai passion.
Il a trouvé un travail pour l'été dans la ville, ce qui était la condition sine qua non à ce qu'il reste chez moi l'été (pour lui).
Il termine le soir à minuit. Hier, j'étais partie en ville avec des amies, du coup, je n'ai pu le voir lors de sa pause, dans l'après-midi, quand il est rentré à la maison. J'attendais minuit avec grande impatience.
Il est rentré, m'a parlé, embrassée cinq minutes, et est parti se connecter à Facebook, sur l'ordinateur.
J'avais envie de pleurer.
Il a beau me dire en arrivant "tu m'as manqué", comment puis-je le croire ?
Si tel était le cas, si lui aussi était heureux de me retrouver après plus de quatorze heures de séparation, alors comment justifier que cinq minutes lui suffisent ?
Tout ça, c'est du protocole. "Je t'aime", "tu m'as manqué"; "je suis content de te voir", du blabla, de la poudre aux yeux.
Certains discours font plaisir à entendre ("tu es magnifique"), mais que faire quand ils sont salis par le doute ?
Que faire quand l'incertitude nous ronge le coeur ?

L'aimer me rend si triste, si triste...
Je ne peux être sans lui mais quand il est près de moi la crainte m'obsède.
Je ne sais pas quoi faire.
J'ai peur de finir par tout gâcher avec ces histoires, ma jalousie, mes doutes.
Je ne lui en parle pas, mais garder le masque est difficile.
J'ai toujours envie de pleurer.

Si seulement je pouvais être dans sa tête... Que ressent-il pour moi ?
J'ai peur qu'un jour il ne se lasse de moi... Le perdre est ma hantise, je voudrai toujours pouvoir le serrer dans mes bras.

Pourquoi l'amour est-il chez moi toujours vecteur de pleurs ?

J'ai honte de tout cela. Honte de ne pas lui faire confiance.
Son amour est différent du mien mais il est présent. L'amour connaît mille et une formes.
Je lui en demande trop.
Pourquoi l'amour est-il source de tant d'exigence ?
Pff.

Try again.

30 juin 2008 à 12h51

Pas mal de stress en ce moment. Beaucoup d'appréhensions. Des choses graves peuvent se passer durant le mois à venir pour Bachir. Des conséquences d'actes commis répréhensibles.
Je me fais vraiment du souci pour lui, pour nous.
Si tout tourne mal, je ne sais pas s'il pourra rester en France. Outre le fait que cela sera – évidemment – pénalisant pour ses études, je ne parle même pas de notre histoire (et des problèmes que cela pourrait lui causer...)
Alors j'espère, je croise les doigts.

Pour ce qui est de son job d'été, nous avions compris qu'il aurait trois jours de congé par semaine, en réalité, ce ne sera que trois demi-journées. Trois demi-journées par semaine, et deux jours et demi chaque mois.
Malheureusement, ces demi-journées ne seront valables que sur des matinées.
Et mon chéri est une véritable marmotte…
Autant dire que je vais devoir me contenter pour tout l'été d'une heure le soir à minuit et basta. Je suis dépitée.
Je commence en effet mon propre travail et par conséquent je ne pourrais plus être à la maison entre 14H30 et 17H30 – horaires de sa pause.
Du coup, nous nous croiserons. Quand je rentrerai le soir, il sera parti depuis une demi-heure.
Pour l'instant, je me lève le matin en même temps que lui, le réveil sonne à 9H, je tente de le réveiller, il s'extirpe du lit vers la demi, je suis moi-même crevée mais je prends sur moi pour l'aider (tandis qu'il grogne, me repousse – et oui, tentez de réveiller un ours le matin et vous verrez le résultat, vous ne serez pas bien accueilli !). Il sort prendre sa douche, je descends à la cuisine.
Il me rejoint vers moins le quart, et nous partageons nos DIX MINUTES matinales. Super. Après, il part au travail.
Enfin bref, ça me soûle, me dire que je ne le verrai plus qu'en coup de vent, quasiment aucune journée à pouvoir profiter l'un de l'autre, aucun projet à réaliser faute de temps commun... etc etc.
D'un autre côté, je me dis que « c'est mieux que rien » : s'il n'était pas venu chez moi, la situation serait bien pire encore...

Malgré cela, je suis quand même triste : je repense parfois à tous nos week-ends cocoon à Bernac... Des week-ends entiers à rester dans mon 9m2, sans sortir si ce n'est pour acheter quelques courses ou le temps d'une balade...
Je sais qu'il n'y est pour rien mais c'est vrai que j'avais envisagé cet été différemment.
Je peux dire au revoir à des après-midi farniente, plage, piscine...

Je n'ai pas trop la motivation de commencer mon boulot, heureusement que les parents des maternelles dont je vais m'occuper (centre aéré BAFA) ne me lisent pas : il s'y reprendraient à deux fois avant de me confier leurs « chers petits » :)
Il faut que je commence à réfléchir à quelques activités.

Et mon âme à genoux.

3 juillet 2008 à 18h31

Une parole et tout repart.
Hier soir, en rentrant de son travail, Bachir a su prononcer les mots que j'attendais.

Parfois, je me dis que les filles sont si prévisibles, que leurs attentes sont si faciles à deviner qu'il me semble incompréhensible que les hommes – en général – aient tant de mal à les comprendre.
On entend souvent dire que les filles sont compliquées, pourtant, il suffit vraiment de peu pour les rendre heureuses. Justement, le fait qu'elles aient l'habitude d'avoir affaire à des "nigauds" (j'entends par là, peu réceptifs à leurs attentes) fait que les moindres gestes dits "romantiques" qu'ils pourraient avoir à notre encontre seront accueillis avec une joie frisant la disproportion !
Une fille (moi ?) veut que son chéri soit, condition numéro une, AMOUREUX. Qu'est-ce que cela signifie, sinon protecteur, doux, patient, à l'écoute, clairvoyant ?
Hélas, la perspicacité est une qualité féminine.
Cependant, l'homme aurait toutes les possibilités de se rattraper s'il communiquait avec sa chère et tendre ! Mais, une nouvelle fois hélas, la communication, seule à pouvoir faire marcher ou sauver un couple, est elle aussi faiblement répandue.

J'avais besoin de sentir qu'il était là, qu'il me comprenait (ou du moins qu'il l'essayait !), car nos relations étaient quelque peu tendues depuis une voire deux semaines.
Or, jusqu'ici, ce n'est pas l'impression que j'avais : je me sentais seule et malheureuse.
Parfois, on souhaite juste qu'une personne pose les yeux sur nous...
Il a été adorable, je l'aime : tout est rentré dans l'ordre.

En bientôt six mois, il a totalement changé ma vie. Je sais bien que dire cela a un côté puéril (à mon tour d'être "nigaude"), mais c'est un véritable constat.
Mes humeurs varient selon mon couple, ce qui est un rude déni de moi-même !
Elles ne sont ni cycliques, ni fixées par de quelconques menstruations, non, elles sont Bachiriques !

Ad augusta per angusta.

11 juillet 2008 à 19h26

J'aimerai pouvoir me projeter quelques mois en avant.
Où serais-je l'an prochain ? La page prépa s'est tournée pour moi, cela fait un peu plus de quinze jours désormais que j'ai quitté Bernac, et je n'y retournerais pas.
J'entre en deuxième année de fac fin septembre. Sur la liste des possibles, deux villes sont à envisager, à moins que je ne décroche mon concours, qui me mènerait dans une troisième ville, ou encore que je ne suive Bachir dans la ville (aujourd'hui inconnue) où il intègrera son lycée.
Je me moque du lieu où je serais, je souhaite juste être proche de Bachir.
J'ai du mal à m'imaginer loin de lui.
J'ai peur, j'appréhende le vide qu'il va laisser en partant...
Et puis, même si tout se passe bien entre nous, j'ai du mal à rester sereine.
Je n'ai pas vraiment confiance en moi, alors je me figure que sitôt qu'il m'aura géographiquement quittée, il m'oubliera en deux temps trois mouvements.
C'est vrai, tout le monde se jure fidélité par-delà toutes les difficultés, mais combien résistent à la distance ?
Quant à moi, je sais que rien ne saurait altérer mes sentiments à son égard, où qu'il soit et malgré la séparation, mais lui ?
Comment savoir ? Comment avoir foi en ses paroles ?
Loin des yeux, loin du coeur ?
Ce serait vraiment "traumatisant" pour moi de me dire que les mois que nous aurions partagé n'auraient été dus qu'à notre proximité...
Je me sentirai vraiment nulle.
Biaisée.
Comme si tout n'avait été que mensonge.
J'ai peur qu'il ne soit avec moi que par habitude, facilité.

Et je n'arrive pas à lui en parler.
Questions récurrentes.

Poison.

19 juillet 2008 à 23h11

J'attends que Bachir rentre du travail.
Une heure à patienter... Derrière ces trois petits points se cache une réelle précipitation : je veux le voir.
Aujourd'hui est vite passé.
Quand il est parti, vers 17 heures, je me suis couchée.
C'est ma mère qui m'a réveillée en entrant dans ma chambre peu avant 21 heures. Mes parents ne me voyant pas dans la maison, ils me croyaient partie.
Ce n'est pas la première fois qu'ils ont cette impression. On dirait qu'ils imaginent toujours que je vais fuir sans prévenir. Parfois, ma mère se sent étrangère, elle a l'impression que je ne lui fais pas confiance.

Je me sens faible. Moralement. Je ne tiens pas, je suis toujours angoissée, tout tourne dans ma tête, toujours s'échafaudent mille idées loufoques, j'assimile, il y a une machine dans ma tête qui ne s'arrête jamais, une machine de délire.
Et il y a Bachir, l'éternité suspendue à ses lèvres.
Il y a la fureur du lion, l'amour qui blesse par sa force.

"Quand il est parti, je me suis couchée" : mon amour, mes sentiments pour lui se résument dans cette phrase.

Et ainsi de suite.

27 juillet 2008 à 13h44

Je suis arrivée à Bernac en septembre passé. Septembre, octobre, novembre, décembre, et je me suis mise avec Bachir. Les quatre mois précédents, j'ai tout enchaîné. La vie étudiante en classe prépa. Je n'étais plus la même. Je n'avais jamais bu, j'ai commencé à boire, les soirées défilaient. Je suis sortie avec neuf gars, juste pour des soirées, juste pour m'amuser. Avec l'un, je suis restée deux semaines, il m'a largué le lendemain où nous avons couché ensemble. Ça a été une vraie claque. Je me suis remise en question, j'ai vu que ma vie ne ressemblait à rien, que je délirais complètement. C'était n'importe quoi.
Un mois après je me suis mise avec un autre garçon que j'ai laissé tomber quatre ou cinq jours plus tard. Il était gentil, compréhensif, mais je ne me sentais pas bien.
Puis j'ai voulu tout arrêter, arrêter les bêtises, mais j'ai continué. Comme si c'était plus fort que moi, comme si j'avais besoin de tout ça pour me sentir exister.
D'aussi loin que je me souvienne, je crois que je n'ai jamais eu confiance en moi.

Et il y a eu Bachir. Il m'a plu tout de suite, je voulais tellement le séduire, je ne le connaissais pas et pourtant je me sentais attirée par lui.
Avec les antécédents que j'avais, il ne me prenait pas pour une fille sérieuse. J'ai voulu lui montrer qui j'étais, j'ai voulu redevenir la fille que j'étais avant Bernac.
J'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de sortir, je me suis retirée. Personne n'a compris ce revirement, jusqu'à la fin de l'année scolaire on me tannait pour que je sorte, "une dernière fois", mais je n'ai plus jamais voulu.
Tout ce qu'il y avait eu avant ne m'intéressait plus, je voulais juste me ranger.
Bachir a mis du temps à me faire confiance, et je le comprends. Mais je n'oublie pas qu'il m'a laissé une chance.
Je lui disais que le passé n'était pas le présent, que toutes les choses que l'on avait pu faire ne façonnaient pas l'actuel, que nous pouvions tous changer.
Sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenue.
Je pense que la "vie étudiante" n'est qu'une passade. Je n'arrive d'ailleurs pas à comrpendre comment des jeunes peuvent passer des années entières de beuverie.
J'avais envie de connaître ça, mais je me suis lassée en l'espace de quatre mois.
J'ai tellement profité que ça a fini par me dégoûter.

Aujourd'hui, cela fait plus de six mois que je suis avec Bachir et tout a changé. C'est lui et lui seul. Je n'ai plus envie de rien si ce n'est de notre amour.
Il rythme ma vie et dans un mois nous allons être à plus de 600 km l'un de l'autre. J'ai tellement peur que cela ruine notre amour...
Je me connais, je sais que je peux l'attendre, je sais que c'est ce que je veux, mais j'ai peur que la distance le fasse s'éloigner de moi.
Mes amies me disent que ce sera une bonne épreuve, que si nous ne résistons pas à cette année, à ces quelques mois l'un de l'autre, cela prouvera que nos sentiments n'étaient pas si forts que cela. On peut voir les choses ainsi, mais cela ne me rassure en rien.
J'espère que tout ira bien.

Fontaine.

29 juillet 2008 à 18h17

Je ne suis pas heureuse. L'amour que je lui porte est source de joie, mais la fontaine de mes sentiments est plus souvent emplie de larmes.
Je l'aime trop, c'est excessif, et cette démesure m'ôte toute confiance.
Je ne me sens pas rassurée. Objectivement, je ne crois pas que ce ne soit qu'une sensation. Il ne me sécurise pas.
Il n'est pas là lorsque j'ai besoin de lui, son écoute n'est pas toujours présente et qui plus est, je suis sûre qu'il ne cherche pas à me comprendre.
Je ne comprends pas ce qu'il fait avec moi.
Je voudrais du concret. Les mots ne suffisent qu'un temps.
Je doute.

Je l'aime, bien sûr que je l'aime, comment pourrait-il en être autrement ?
Cependant je suis toujours brisée, mon cœur souffre en permanence.
J'ai mal, je pleure, et toujours la question "comment ne le voit-il pas ?"...
Nous ne sommes vraiment pas les mêmes. Quand je vois comment il (ne) réagit (pas), je suis perdue, car je m'imagine à sa place, dans sa situation.
S'il me disait ce que je lui dis parfois, mes craintes que je lui avoue, mon mal être, je bondirais, je resterais près de lui pour en venir à bout.
Lui, non.

Que dois-je penser, je l'ignore. Qu'un homme et une femme ne se peuvent jamais comprendre ? Qu'il ne m'aime pas ?

Je pense qu'il est attaché à moi, que je compte pour lui.
Mais l'amour ?

Delirium tremens.

7 août 2008 à 18h26

Depuis cet été, j'ai vraiment l'impression de "débloquer". Disons que la situation est propice au développement de ce que Bachir nomme mon "monde imaginaire".
Je le vois peu, nous n'avons passé aucune soirée ensemble depuis fin juin compte tenu de ses horaires, il me manque, quand je le vois le moment est toujours bref et manque à mon goût d'intensité, je dors toutes les nuits avec un homme duquel je doute.
Je ne me sens pas rassurée, je me demande continuellement si son amour est présent, et, par dessus tout, je crains d'être ennuyante.

Ajouté à cela le fait que je ne sache pas quoi faire de ma vie, que je me sente intellectuellement pauvre, trop émotive, sentimentale, incapable, en manque de confiante, exigente...

Je ne sais pas si j'attends trop (et d'où vient le fait que je ne sois pas satisfaite ?) ou si je ne reçois pas assez, ou les deux, ou encore si je suis idéaliste, donc utopiste.

Toujours est-il que j'espère des lendemains meilleurs qui semblent bien réticents à arriver.
Les mêmes craintes.
Et l'an prochain, loin de lui ?
Aimer est source de bien des choses négatives.

Neuf jours.

19 août 2008 à 20h19

On a tous déjà rêvé de revenir en arrière. On a tous au moins une fois déploré un passé. Pourquoi. Parce que c'était bien et qu'on voudrait y revenir. Parce qu'on a peur de ne plus le retrouver. Quoi, qui ? Toujours une chose différente.
Que doit-on faire lorsqu'on aime une personne et qu'on ne désire qu'une chose, être avec elle, et que cette nécessité est contrariée. Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Comment faire sans lui. Je ne veux pas pleurer.
Il est rentré chez lui tout à l'heure.
Nous sommes partis quelques jours en vacances, c'était bien, évidemment.
Tout ce qui s'est passé cet été, mes doutes, mes craintes, envolées, et une réponse. C'est le job qu'il avait durant ce mois et demi qui provoquait tout cela, j'avais l'impression que quelque chose clochait, mais au final je me suis aperçue que c'était cet emploi du temps.
Nous nous voyions peu, nous étions fatigués parce que nous bossions.
Je l'ai retrouvé inchangé durant ces jours tout juste passés.
Nous sommes bien ensemble, je le sais, je l'ai vu.
Mais en septembre ? En sept mois de relation, nous n'avons été séparés que deux semaines, deux semaines ! Aux vacances de février, et durant celles d'avril. Le reste du temps, ensemble, à se connaître, s'aimer.
Il revient dans neuf jours, j'irai le chercher à l'aéroport, là où je l'ai laissé aujourd'hui.
Mais je n'irais pas le chercher pour l'emmener et le garder auprès de moi encore plusieurs mois. Seulement deux ou trois jours, et il partira pour sa rentrée scolaire dans la ville où je n'habiterais pas.
Pour l'instant, je suis supposée aller faire mes études à un peu moins de 700kms de lui. Tout est en règle. Logement, inscription.
Mais j'ai peur. Comment tenir. Se voir toutes les trois semaines ?
A Barcelone, nous sommes tombés sur la Rambla sur deux personnes de Bernac, par hasard. Un couple. Quelques nouvelles échangées. Les deux se retrouvent dans la même ville, pour leur poursuite d'études.
J'imagine qu'ils vivront ensemble, et je les envie.
L'herbe est toujours plus... etc.

A quand notre tour ? Viendra-t-il ? Je l'espère.
Je vais postuler pour une fac à moins de 100km de sa ville. C'est le mieux que je puisse faire.
Si je suis acceptée, que faire ? L'envie d'y aller, en se disant qu'en une heure de train je pourrais le retrouver, mais la peur d'affronter les parents, réticents.
Ils pensent que cette année doit être une année de "sacrifice", que nous devons privilégier nos études. Ils n'ont pas tort. L'année qui arrive est importante pour nous deux.
J'ai terriblement peur de les contrarier.
Et je sais que la fac proche de Bachir est moins prestigieuse.
Alors j'hésite.
Et je me trouve contradictoire. Vouloir être au plus près de lui, et en même temps craindre cette option, d'un point de vue scolaire et familial.

Où est ma place ? Qui peut décider pour moi ? Je sais bien qu'il n'y a que moi, mais je n'y arrive pas, je n'avance pas.
Je suis folle de ce petit chéri, vraiment. J'aimerais que tout soit plus simple, comme cette année.
Est-ce que je suis trop jeune pour penser à tout ça ? Mes amies ne pensent pas encore à vivre avec leur copain, pourquoi moi oui ?
Je n'ai que 18 ans, moi aussi.
Mais je l'ai déjà vécu ces derniers mois.
Difficile de regresser, difficile de passer à autre chose.
Sans lui tout est difficile, fade.
Sa main dans la mienne et tout ira bien, mais aujourd'hui sa main n'est pas là, elle est à des milliers de kilomètres, je la retrouverais bientôt, je le sais, mais si peu de temps...
C'est dur pour moi, je suis triste et soucieuse.

Cœur.

22 août 2008 à 9h09

Retire une plante de la terre, celle que tu veux, oranger ou fougère, et vois le déchirement que tu provoques.
La terre qui la porte est soulevée, fissurée, elle tente de se retenir à la plante, quelques grammes y parviennent, ils resteront aggripés jusqu'à ce que tu décides de la passer sous l'eau.
Alors tout ce dernier espoir, toute cette terre tournera, rapidement, plus faiblement, puis sombrera dans la bouche de l'évier, parcourera des kilomètres d'égoûts sales, nauséabonds, et finira par plonger dans la mer.
Mais la mer est salée, et les blessures infligées par le long et sinueux passage dans les égoûts sont à vif...
Douleur.

Maintenant, laisse la plante et arrache-moi le cœur. Ne laisse rien traîner, pas une miette, mon coeur est une éponge dégoulinante de toi, et tu auras beau presser, presser encore et encore, elle restera humide...
Amère.

Quelque chose subsiste et ne pourra disparaître.

Attendre de quelqu'un.

26 août 2008 à 20h30

Attendre de quelqu'un, c'est, de manière certaine, se préparer à la déception. Et plus l'on attendra, plus l'on sera déçu.
Cette idée n'est pas rassurante, pourtant, on ne peut la nier...
Pour moi, être préparé à une chose ne l'amortit en rien. Je sais que pour certains, le fait que les choses soient claires dès le début joue un rôle par la suite, car, étant avertis, leur garde n'est jamais totalement levée.
Moi je n'y arrive pas, je laisse facilement tomber mes armes.
Je suis très vulnérable en amour, sans parvenir à en démêler les raisons.

Aujourd'hui, j'ai repensé à Vincent, avec un pincement au coeur. Notre relation s'est finie bêtement et tristement.
Je relisais nos mails, et je me questionnais - le contacter, ne pas le recontacter ? J'ai opté pour la seconde proposition. C'est lui qui a voulu couper les ponts en apprenant ma relation avec Bachir.
Et puis je n'ai jamais parlé de Vincent à Bachir, et je sais très bien que je serais incapable de lui expliquer la valeur qu'elle avait pour moi. Lui-même, n'en ayant jamais entendu parler depuis le temps, ne comprendrait pas l'intrusion de cet "inconnu".
De plus, je doute qu'il le tolérerait. C'était ambigu, et Bachir n'aime pas trop que je côtoie des garçons.
La deuxième raison justifiant le fait que je ne l'ai pas contacté est le fait que je sois avec Bachir. Je ne trouve pas ça correct envers lui.
Je ne sais pas si nos chemins se recroiseront un jour.

A propos du fait que Bachir n'apprécie pas particulièrement le fait que je sois avec des garçons, je me pose différentes questions.
Je sais que c'est par jalousie qu'il réagit ainsi, mais que cela a également un trait religieux.
Et j'aurais beau lui dire que ce n'est qu'amitié, il ne me croirait pas, ou se méfierait et se rétracterait, se disant que l'amitié évoluera forcément.
J'avoue que je suis pareille, je n'ai pas spécialement envie qu'il ait des amiEs...
J'ai peur que ce soit le cas l'an prochain, dans son lycée, et moi à 600kms... Pour l'instant, toutes les personnes qu'il connaissait m'étaient également connues. Je n'ai absolument pas envie qu'il fasse partie d'un réseau de filles !

On se croirait dans une cour de récréation...

L'homme sans visage.

27 août 2008 à 10h30

Il y avait un immense escalier, et, sur le côté, une rampe glissante, protégeant les passants du vide, colossal. En bas, une étendue d'herbe, puis, un cours d'eau.
Au lieu d'emprunter l'escalier, je me suis assise sur la rampe, me laissant porter... mais ma direction a dévié et j'ai chuté sur une centaine de mètres.
Je voyais le sol approcher dangereusement, mais, ce que je redoutais le plus, c'était la frontière d'avec l'eau. Je ne voulais pas y chuter, je ne voulais pas me noyer.
Je me suis arrêtée à un ou deux mètres de l'eau, mais mon élan m'y a précipitée.
Avant la chute, je marchais avec un groupe de personnes. Ils avaient couru pour me secourir, et l'un, un homme, m'a sortie de l'eau.
J'étais semi-consciente. Il me serrait dans ses bras, m'a retirée de l'eau, et, les yeux fermés, nous vivions un moment de douceur. Il caressait mon visage, nous avons échangé quelques baisers, autour, plus rien ne bougeait.
Je n'ai pas fait attention à son visage. Quelle importance ?
Il est parti, j'ai également poursuivi ma route, tout en me disant que si cet évènement avait eu lieu, sans préméditation aucune de ma part, alors, de son côté, Bachir pouvait certainement lui aussi franchir le pas.
En neuf jours de séparation et alors que je me sens liée à lui de tout mon cœur, sans en moi l'idée d'un autre homme, je commettais la tromperie.
Elle semblait si vite arrivée... si facile... mais également si vite envolée.

Un instant de bien-être pour une éternité de culpabilité.

Comme une veille de rentrée.

28 août 2008 à 13h59

J'ai peiné à m'endormir hier soir...
Du mal à me dire qu'enfin, nous sommes arrivés au terme de cette séparation, et que demain, il arrive !

Je me sens fébrile. Tendue. Comment m'habiller. Devant la glace, ne pas me trouver à mon goût, mettre un t-shirt noir, oui, mais peut-être trop décolleté... Un blanc... c'est déjà mieux, plus étincelant... mais non.
Quelle coiffure... attachés, détachés...
Il y a longtemps que je ne m'étais posé ces questions.

J'ai peur qu'il ne soit pas à l'aéroport.
J'imagine très bien la situation. Le hall se vidant petit à petit, et moi, seule en son centre, guettant encore ses cheveux noirs...

Alors je rentrerais seule, et sur la banquette arrière, la boîte de biscuits et la bouteille d'eau fraîche balanceront de droite et de gauche au gré de ma conduite.

Séparations longues durées.

31 août 2008 à 11h59

Il dort, et dans quelques heures, il montera dans le train qui l'emmènera dans la ville qui l'accueillera une année.
Une nouvelle fois séparés, mais pour peu de jours cette fois-ci, seulement cinq. J'irai le retrouver pour deux semaines.
Il sera en cours la journée mais je pourrais au moins le voir tous les midis, les soirs ainsi que le week-end, ce qui est déjà bien et toujours mieux que rien.
Après, je me rendrai dans mon nouveau chez moi - à 600 kms du sien - pour ma rentrée. J'ignore la prochaine date de nos retrouvailles, je sais juste qu'entre le moment où je l'aurai quitté pour partir et les vacances de la Toussaint (qu'il aura et moi pas), il y a un intervalle de cinq semaines.
Si nous arrivons à nous voir un week-end, cela voudra dire deux semaines sans se voir, puis trois.
C'est supportable, car nous serons plongés dans nos études respectives.

J'espère que les séparations répétées à venir ne tueront pas notre amour...

Religion.

2 septembre 2008 à 8h56

Bachir m'a appelée hier d'une cabine téléphonique, nous avons discuté près de deux heures, il semblait triste de ne pas être à mes côtés, se sentait faible, me répétait ses sentiments, et je n'avais qu'une envie, être auprès de lui.
Cependant, je vis bien la séparation. Je sais qu'elle n'est que temporaire, que dans quatre jours nous serons ensemble, alors je ne me sens pas mal.
Ce sera probablement différent par la suite, quand nous devrons attendre deux, trois semaines pour nous voir...

Nous discutions un peu avenir, il me disait ne pas vouloir vivre en France plus tard. Je lui ai donc demandé si c'était pour retourner au Maroc, il m'a dit qu'il ne l'envisageait par forcèment non plus.
Il évoquait certains pays du Moyen-Orient, Arabie Saoudite...
Il soutenait vouloir passer sa vie avec moi, n'importe où.
Honnêtement, je ne me vois pas du tout vivre là-bas, dans un pays où la différence n'est pas tolérée, où un athée sera considéré comme apostat, encourant la peine de mort !

J'a peur qu'un jour entre Bachir et moi se dresse le problème de la religion.
Je sais très bien que sa famille ne m'acceptera jamais si je ne suis pas convertie à l'Islam. Et malgré ses sentiments pour moi, je sais quel est le choix qu'il ferait (qu'il fera) s'il devait (quand il devra) se positionner vis-à-vis de ses parents.
Je ne suis pas croyante, je ne vais tout de même pas établir une conversion de façade !
Je sens que j'ai des préjugés envers le Coran. Je m'efforce de l'aborder de manière objective, mais je sais que les peurs fourmillent au fond de moi.

Pour autant et avec tout l'amour que je porte à Bachir, je respecte son culte.
Je pourrais vivre avec lui sans réticence.
En revanche, je n'accepte pas cette obligation de me soumettre à ses lois religieuses pour avoir le droit de vivre avec lui. Je trouve que c'est aberrant, c'est comme si je lui étais inférieure, comme si je devais me mettre à son niveau.

A chaque fois, nous finissons par nous dire que "nous verrons bien".

Est-ce que la fin de notre histoire est déjà toute programmée ?

Perdu.

13 septembre 2008 à 21h53

Un jour, on réalise que son couple est mort. Mais pourquoi est-ce toujours lorsque il est déjà trop tard, lorsque l'on ne peut plus rien faire, qu'il n'y a plus rien à arranger ?
Je me dis qu'on arrive sûrement à cet état de fait quand, à long terme, s'accumulent les non-dits, les rancoeurs dissimulées. Toutes les fois où l'on a préféré prendre sur soi plutôt que communiquer.
Un jour, le duo ex/implose.
On ne s'en rendait pas compte parce qu'on avait mieux à faire.

Parfois, je me dis que je connais peu Bachir, et qu'il sait peu de moi.
Cela me choque après tous ces mois, mais d'autres fois, cela me semble normal. Si nous faisions en trois mois le tour d'une personne, alors pourquoi passer notre vie à ses côtés ?
J'imagine que l'ignorance partielle nous tient en haleine.
Je ne dis pas que nous ignorons des pans entiers de l'autre, cependant, celui-ci peut nous surprendre, à des moments où nous ne nous y attendions plus.

J'ai peur de finir par être méprisée par l'homme qui partagera (peut-être) ma vie. De ne plus le toucher. Que mes préoccupations, mes inquiétudes, mes pleurs, le laissent indifférent.

Pourquoi ce besoin d'amour durable ?
Reconnaissance ?

Nouvelle vi(ll)e.

20 septembre 2008 à 10h34

Je suis arrivée à Zirnac il y a trois jours.
J'écris de mon téléphone portable, ce qui est peu pratique, puisque j'ignore comment sauter de ligne, moi qui suis très friande de ces sauts.
Je vis en Cité U, en périphérie de la ville. Nous sommes nombreux à avoir des préjugés sur ces habitations, je ne m'inquiétais pas vraiment, mais avec tous les propos que l'on m'avait rapporté, je n'étais pas des plus rassurée.
Tout se passe bien pour le moment, je n'ai pas de déclaration majeure.
Il y a quelques inconvénients cependant : le fait qu'il n'y ait pas d'ascenseur, et l'agencement des douches. Une fenêtre est continuellement ouverte, ajouté au fait que l'eau soit d'un tiède peu convaincant, ce qui donne une peau continuellement hérissée dans les sanitaires.
Ah, le micro-onde de la cuisine commune ne marche pas non plus.
Il n'y a pas de papier toilettes dans les WC, ce qui donne un petit air de camping à tout cela, lorsqu'on déambule dans les couloirs avec son rouleau !
Mais ce sont des détails.

Je n'ai pas encore commencé les cours, j'ai seulement assisté à une réunion l'autre jour. J'ai hâte que l'année commence !
Bachir est avec moi. En ce moment, il dort, seule sa main dépasse de la couette, sa position me fait penser à un orateur romain. L'annulaire, l'auriculaire et le majeur sont baissés, quand l'index et le pouce sont relevés, comme s'ils appelaient l'attention d'une foule. J'ai toussé, il a bougé, et toutes ces illusions antiques se sont envolées.

Image.

22 septembre 2008 à 12h45

Je trouve que la vie de couple est une analyse intéressante à mener. Je suis incapable de l'expliquer, pourtant, c'est une chose à laquelle je réfléchis beaucoup. Il n'y a qu'à voir ce que j'écris. Depuis que Bachir est dans ma vie, mon journal a changé de direction. Est-ce que cela signifie que rien n'a plus d'importance à mes yeux ? Je sais bien que non, mais il me semble qu'il soit ma priorité numéro une. Bachir est dans une voie scientifique, moi, littéraire. Je ne comprends pas ce qu'il fait, la physique, les mathématiques... et lorsque, au fil d'une lecture, je veux lui rapporter un passage de philosophie, il ne le comprend pas, malgré mes fréquents arrêts, durant lesquels je lui résume la pensée de l'auteur. Bon, j'exagère peut-être, il doit finir par saisir l'idée générale, mais je vois bien que cela ne revêt aucune importance pour lui, qu'il n'est pas frappé. Je ne lui en veux pas, comment le pourrais-je quand moi-même je ne fais le moindre effort pour comprendre ce que lui étudie ? Tout cela pour en venir à un point : si lui ne s'intéresse pas à ce qui moi m'intéresse et vice versa, comment nous entendons-nous ? Que comprenons-nous l'un de l'autre ? Cette question me travaille réellement. Ne serions-nous pas, après tout, dans une image fossée l'un de l'autre ? J'emploie bien le terme "image". C'est très inquiétant. Je pensais que ce qui liait deux personnes, c'étaient leurs points, leurs intérêts communs. Et si ça n'est pas le cas, qu'est-ce ? Comment pouvons-nous prétendre nous aimer quand toute une partie de l'autre reste un mystère ? Donc, si je suis cette idée, je sous-entends que deux êtres ne peuvent s'aimer s'ils ne sont similaires... chose qui paraît aberrante ! Pourquoi aberrante ? Est-ce moi qui juge cela aberrant ou est-ce que je me contente de répéter machinalement des choses mille fois entendues : "les opposés s'attirent" ? Au fond je n'en ai aucune idée, j'ignore si la différence dans le couple est profitable ou pas. Qu'est-ce qu'aimer ?

Inquiétudes.

27 septembre 2008 à 21h23

Je n'arrive pas à joindre Bachir et cela m'inquiète, au point que j'aie du mal à me concentrer sur autre chose. Pourtant, je l'ai eu hier soir encore au téléphone, et tout allait bien. Mais aujourd'hui, il est injoignable, son téléphone est bien allumé, mais je sonne dans le vide. Cela m'agace de me sentir si dépendante de lui. 24h sans nouvelles et me voilà imaginant tous les scénari possibles. Pourquoi ne puis-je pas rester calme, détachée ? Non, il faut toujours que je me monte la tête. Cela prouve que je n'ai absolument pas confiance en moi. Je voudrais tellement changer, être plus forte face à lui, être capable d'envisager une vie sans lui, mais je n'y arrive pas. C'est affreux de se dire que sa vie ne tient que par le biais d'un individu. Je n'arrive pas à m'émanciper. Je l'aime mais j'ai toujours peur de finir par le lasser, l'importuner, et qu'au final, il mette fin à notre relation... Je voudrais pouvoir me dire que même sans lui à mes côtés ma vie serait belle, que je serais heureuse, mais je n'y parviens pas. Je ne suis pas en mesure de me construire seule. J'ai besoin de lui. Qu'adviendra-t-il de moi si Bachir me quitte, je l'ignore. Je pleure d'être consciente de tout cela et de n'y pouvoir remédier. Il y a des jours où je voudrais ne plus avoir de coeur, n'être qu'une machine sans ressenti.

Noir.

1 octobre 2008 à 22h45

Quand le métro arrive près de la station, je pense toujours à la scène suivante : quelqu'un va me pousser sur les rails et je vais mourir écrasée. C'est idiot, qui ferait cela ? Qui aurait une telle idée ? Des absurdités me viennent souvent à l'esprit, sans que je ne me les explique.

Faible.

3 octobre 2008 à 13h31

Je n'aime pas mes réactions. Je me trouve puérile, je ressemble à un enfant qui a sans cesse besoin d'être rassuré, aimé. Je me suis mise à pleurer hier au téléphone. J'ai tout le temps l'impression que Bachir ne m'aime pas... pas vraiment. Au fond, je n'arrive pas à m'ôter cela de la tête. À tort ou à raison, je ne sais pas. Je suis incapable de raisonner en terme de sentiments. Je m'emballe. D'un côté, je me dis qu'il ne resterait pas avec moi depuis tout ce temps s'il n'était pas un minimum attaché à moi... de l'autre, c'est un argument bien faible... C'est comme si je vivais en sursis. Et, comme d'habitude, je pleure de tourment. Je ne sais pas vivre l'amour posément. Cela fait dix jours que je ne l'ai pas vu et j'en ai marre. Normalement, il vient demain. Je dis "normalement" pour me préparer à une éventuelle annulation. J'espère vraiment qu'il pourra me rejoindre, sinon, je sens que les jours à venir seront longs, encore. J'ai raccroché en larmes hier, je me sentais tellement pitoyable, tellement ridicule... lui semblait indifférent. Il m'a bipée, je l'ai rappelé, et il fut plus gentil. Je sais qu'il me trouve émotive, et je sais également qu'il ne comprend pas les larmes qui coulent si souvent de mes yeux. Il se demande si, finalement, ce n'est pas quelque chose que j'aime (me poser en fille malheureuse, etc). Je dois "simplement" avoir un problème affectif, un sentiment accru d'infériorité. Il faudrait probablement que je parvienne à régler tout cela pour parvenir à avancer dans ma vie sentimentale. Mais comment apprendre à vivre ? Comment apprendre à m'aimer ? C'est la première étape : m'aimer, moi, sans nul intermédiaire. Il faut que j'y arrive, mais je ne sais pas comment. Je n'y arrive pas. Toute mon ardeur est dirigée vers Bachir. D'où mon mal-être. On ne peut focaliser son amour sur une unique personne, sans se prendre soi en considération. C'est logique. Des fois, je me demande si le fait que je sorte avec une personne de l'éducation de Bachir n'est, en soi, pas déjà signe d'une faiblesse première.

Échec.

5 octobre 2008 à 19h16

J'ai toujours été sincère avec Bachir. Je me suis engagée. J'ai cru en cette relation. Je l'ai aimé comme peut-être personne ne l'aimera jamais - c'est ce que je souhaite. Je parle probablement sous le coup de la colère. Mais je ne souhaite pas le bonheur d'un être vil. Et s'il est vil, je suis avilie. En terminale, notre professeur de philosophie nous avait donné cette dissertation à traiter : "aimer autrui, est-ce s'avilir ?" Il serait bon que je retrouve ma copie. Donnez-moi le même sujet aujourd'hui et dans la partie affirmative, vous serez surpris de mon éloquence. Bachir risque très certainement de retourner au Maroc dans les prochains mois, puis de revenir en France en fin d'année scolaire, s'il obtient une école. Il m'a demandé si j'envisageais que nous profitions "de l'occasion" pour tenter de nous oublier, de nous séparer. Il dit m'aimer, nous pleurons tous les deux, mais je ne suis pas musulmane. Tout se résume là. Je ne crois pas en son Dieu. Est-ce un crime ? Aimer est-il pécher ? Les peuples sont-ils donc ennemis ? Pourquoi cette barrière entre lui et moi ? Pourquoi ne veut-il pas croire en notre relation, bien réelle ? Pourquoi suis-je tombée amoureuse de lui ?? Pourquoi s'est-il mis avec moi, française, s'il savait que tout était voué à l'échec ? Tout pourrait fonctionner entre nous si seulement il n'était pas aveuglé. Je n'ai rien contre son éducation, je l'aime et l'ai toujours aimé tel qu'il était. Dur de se dire que l'on n'est pas assez bien pour quelqu'un. Je suis tellement déçue... S'il n'est pas prêt à me suivre et qu'il préfère nous sacrifier pour son Dieu, alors je ne peux que m'incliner. Il ne m'aimait pas vraiment. Quoi qu'il en dise. J'ai si mal de tout cela. Nous sommes toujours ensemble mais pour moi tous ces moments ont des goûts amers. Des goûts de rien, de sans lendemain. Et je suis si amoureuse de lui... Je ne regrette pas cette histoire, je ne regrette pas de m'être donnée là-dedans... non, je regrette simplement que lui n'y ai pas cru...

Rupture de circonstances.

13 octobre 2008 à 13h52

Je devrais écrire plus souvent pour me souvenir de l'amour que je vis. Je ne dois pas oublier cela, je ne dois pas oublier malgré les difficultés éprouvées que je suis heureuse, et que ce bien-être, je le lui dois, cette relation m'a épanouie. Ce ne sont pas que des mots, ce ne sont pas que des larmes. Il y a un sentiment en moi, un sentiment grandissant que je sais stable. Je ne crois pas être simplement attachée à la relation en tant que telle, en tant que simple état de fait. Je ne suis pas amoureuse d'une histoire, je suis amoureuse d'un être. Je ne veux pas d'une rupture de circonstances, je serai traumatisée de voir cesser ce que j'ai le plus aimé. Bachir partira certainement au Maroc, mais je serai là, je serai toujours là, j'attendrai qu'il revienne, je serai dans cet aéroport. Je ne garantie pas ma présence physique, mais il m'accompagnera toujours dans mes pensées, je l'accompagnerai. Je ne sais pas si se séparer physiquement d'une personne pendant x mois peut éteindre tout sentiment. Je n'ai rien à quoi me raccrocher si ce n'est mes sentiments. Je ne pense pas qu'une personne que l'on a tant aimée, qu'une personne pour qui l'on a tant donné de soi, puisse devenir une entité vide de tout ressenti. Je n'ose pas l'imaginer, et je ne le conçois d'ailleurs pas. Je ne dis pas que durant notre séparation physique, nos sentiments ne finiront pas par s'amenuiser, de manière naturelle, d'une manière que je comprends logiquement malgré la peine morale que cela m'inflige. Il est évident que je souffre de me dire que Bachir pourrait ne plus être amoureux de moi, mais je le comprends, je dois le comprendre pour ne pas devenir folle. Comment se promettre une chose incontrôlable ? Cependant, je suis sûre, ou peut-être est-ce une déformation de mon désir, je suis sûre que lorsque nous nous retrouverons, et ce verbe dit tout, nous serons capables d'amour. Nous en serons capables car nous ne nous serons pas quittés des suites de problèmes liés à notre relation, mais des suites de circonstances. Et si nous nous sommes aimés six mois en arrière, pourquoi ne pourrions-nous pas nous aimer encore ? Je sais bien que l'amour ne suit pas de logique définie, que je m'avance probablement trop dans de l'hypothétique, mais je veux tellement croire à cela...

J'aime Bachir, c'est ma seule excuse, je l'ai désiré avant de l'aimer, j'ai appris à le connaître, et il est devenu la plus belle chose de ma vie, il est devenu celui avec qui je voudrai passer cette vie entière, je l'aime et veut le comprendre, je ne veux pas me laisser aller à la défaite, je veux me battre pour lui.
Je suis certaine qu'il vaut ce combat contre l'absence.

Bêtises.

17 octobre 2008 à 14h13

Je me sens énervée. Fatiguée de toujours tomber sur la caisse, en grande surface, où il ne fallait pas aller. La caisse où les problèmes s'enchaînent, où le temps passe et où tu perds patience. J'en sors agacée, et mon humeur changée. Je sais tenir, à ce sujet, de mon père. Nous sommes tous les deux impatients. Je passe ma vie à voir le tramway passer devant mes yeux et à attendre. Je hais l'attente, l'ennui. C'est progressif, ascendant, et il y a ce quelque chose en moi qui boue.

Désaccord.

3 novembre 2008 à 11h11

Je ne sais pas vraiment comment je me sens en ce moment. Toujours cette histoire de faiblesse. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire, je ne sais que penser. J'aimerai être un peu en avant ou un peu en arrière. Plutôt en avant. Je suis classique. Je veux avoir un bon travail, un bon mari, de bons enfants, une belle vie, sans inquiétudes. J'aimerai savoir ce que je dois faire avec Bachir. Est-ce que je dois considérer le fait que je n'ai que 18 ans, et que ma vie est encore à construire ? En un mot, est-ce que le fait qu'il ne veuille pas se marier avec une fille qui ne soit pas musulmane doit faire que nous rompions ? Il y a des solutions, il y a une solution, plutôt, la suivante : que je me convertisse. Mais est-ce que je le veux ? En suis-je capable ? Je ne peux provoquer la foi... Je ne sais pas si je ne crois en rien ou en un quelque chose sans nom. Si j'imagine le néant ou si j'imagine un au-delà. Et, si je l'imagine, alors, est-ce par peur de la mort, ou par conviction pure ? Est-ce que nous plaçons au dessus de nous une Idée, Dieu, pour nous rassurer, ou par véritable foi ? Je n'arrive pas à être totalement irrationnelle. A imaginer que quelqu'un ait pu engendrer le monde. Je crois plutôt en un développement progressif, naturel, scientifique.
Est-ce que je perds mon temps avec Bachir ? Suis-je capable de changer de vie ? Ne me sentirais-je jamais prisonnière ?
Je n'ai pas envie de changer. Je suis bien comme je suis. Bien pour moi, mais pas pour lui. Alors, si je ne lui conviens pas, s'il juge qu'il me manque quelque chose, c'est un argument comme un autre à notre rupture. Je disais l'autre fois que, si nous rompions à cause de cette idée là, ce serait une rupture de circonstances, et non une rupture due à des disputes, etc. Or, c'est faux. Ce qui nous sépare, c'est un désaccord. Et quand un couple est désaccordé et juge ne plus être capable de parvenir à s'accorder, il rompt. Donc, nous romprons. Mais je ne le veux pas ! Je veux rester avec lui ! Alors quoi ? Je suis dans une impasse, je ne trouve pas de solution, et cela dure depuis des mois. Il n'y a pas d'issue à notre relation compte tenu de sa volonté d'être avec une musulmane. Je pourrais me convertir, mais je ne le veux pas. Toutefois, je trouve ma position "moins pire" que la sienne. Moi, c'est parce que je refuse de renoncer à ma liberté, de m'enfermer, ce qui est un bien fondamental. Lui a une position que je trouve arriérée.

C'est dommage d'en arriver là. Comme quoi, même les meilleurs sentiments du monde ne mènent à rien. Je ne suis pas prête à tout par amour, puisque je ne veux pas me convertir. Et lui encore moins, puisqu'il ne m'accepte pas, ce qui est bien pire. Moi, je l'accepte, lui ne me respecte pas.

Pourtant je l'aime. Même si, parfois, j'ai l'impression d'être sans substance. J'aurai tellement voulu lui plaire telle que j'étais... Dur de se dire qu'on "ne convient pas"... je me sens minable.

I'm thinking of you in my sleep.

11 novembre 2008 à 8h25

J'ai laissé la fenêtre ouverte cette nuit et le vent qui soufflait au dehors m'a réveillée, j'ai cru à un bruissement de draps, comme si Bachir était là et que c'était lui qui se retournait dans le lit. Illusion. J'ai hâte qu'il revienne. J'aimerai un jour prochain n'être plus jamais séparée de lui, et que toutes nos nuits soient partagées. Je suis une jeune vieille, je crois. Les autres aiment sortir, même en couple. Ils mènent une vie de jeune et n'ont pas ce désir de se fondre éternellement. Ou alors ils doivent être excessifs. Suis-je dans le faux ? J'ignore même si Bachir n'est pas comme eux. Est-ce que je lui gâche sa jeunesse, est-ce qu'il juge que notre relation manque de piment, est étouffée de sentiments trop forts qu'il n'a pas désirés. Suis-je de lui prisonnière, suis-je pour lui geôlière ?

Les absents ont toujours tort.

22 novembre 2008 à 12h31

Il revient mardi. Jusque là, les jours semblent défiler assez rapidement. Cet été, j'avais très mal vécu son absence de neuf jours, aujourd'hui, elle semble être devenue mon lot quotidien. Est-ce parce que, précisément, je m'habitue à ces coupures, tandis qu'en août dernier je vivais pour la première fois en quatre mois une séparation, un laps de temps où nous ne partagions pas nos jours et nos nuits ? Ou bien n'est-ce pas une histoire d'habitude mais une histoire de sentiments ? Je crois que l'absence est nécessaire dans un couple. Celui qui ne l'a pas éprouvée ne connais pas le véritable manque de l'autre. Mais est-il nécessaire de souffrir pour prendre conscience de son amour ? Je suis très pressée de le retrouver, s'il ne tenait qu'à moi qu'il soit là présentément je dirais évidemment oui, en un mot, je désire qu'il soit là et je n'approuve pas son absence. Toutefois, je suis bien résignée au fait que ce soit justement impossible, et cette compréhension est acceptée. Je ne sais pas si cela signifie juste que je suis saine et non plus sous le joug d'une passion capricieuse ou si je dois chercher plus loin. À vrai dire la seule chose qui m'inquiète là-dedans est de me dire qu'il va prochainement rentrer chez lui pour quatre mois et que si tous deux nous réagissons comme je réagis tantôt, c'est-à-dire calmement, de manière neutre, au fait que nous soyons séparés, n'est-ce pas la certitude d'un point final à notre relation une fois la distance établie ?

L'étranger.

16 avril 2009 à 12h42

Par le souvenir, on se rappelle de ce que l'on a pu être, mais ce n'est qu'une esquisse. La lecture du journal intime permet vraiment de se plonger dans le passé, précis et sensible. Notre mémoire est floue, elle sélectionne certains passages à sa manière en les débarrassant de leur substance. Mais j'ai beau dire, je n'écris pas plus.
Je discutais avec une amie au téléphone hier soir, qui va bientôt fêter son anniversaire. Je lui disais que le passage de la dizaine à la vingtaine me semblait dur. Passer de 17 à 18, puis 19 ans, c'est seulement grandir, traverser son adolescence. Mais aller de ses 19 à ses 20 ans, j'ai vraiment l'impression que cela marque un cap, que ça y est, on commence à vieillir : le compte à rebours se met en marche... On ne se développe plus, on régresse. Ba, j'exagère, mais mes 20 ans ne me tardent pas tant que cela.

Bachir rentre bientôt, après 2 mois d'absence. C'est drôle d'en être venu à bout. Quand je repense à son départ, au sentiment que le temps ne passera jamais si lentement. Et, il faut le dire, il finit par passer, avec des hauts, des bas. Des doutes, des craintes, de la confiance, du manque... Je crois que j'ai pu imaginer des vingtaines de fois nos retrouvailles. Elles me tardent. Qu'est-ce que je vais ressentir en le voyant ? Je ne sais pas si je vais rire ou pleurer, s'il me trouvera différente et moi changé. Cette incertitude est assez excitante. J'y réfléchis beaucoup : c'est étrange de vivre une telle appréhension, comme si l'être qui fut le plus proche de nous pouvait rapidement se transformer en inconnu. On ne sait pas quelle est cette personne que l'on va retrouver. Je l'aime et pense à lui comme par le passé, mais le Bachir que je vais effectivement retrouver n'est peut-être pas celui que j'ai quitté. Je préfère ne pas continuer dans cette pensée, elle m'effraie.

Le beurre et l'argent du beurre.

16 août 2009 à 11h46

Je suis à Jarnac pour les vacances, dans la maison familiale au grand complet. Bachir est également là, il fait comme partie de la famille. Déjà mi août... J'ai travaillé comme animatrice au centre aéré de la ville jusqu'à jeudi, désormais il me reste un mois avant la reprise de la fac. La saison est passée vite, je me suis bien entendue avec deux ou trois personnes du centre aéré, et le séjour de quelques jours passé avec les enfants vers la fin fut sympa. Ma relation avec Bachir est au beau fixe, tendresse, simplicité. Le ramadan commence dans moins d'une semaine, j'espère que ce ne sera pas trop dur pour lui, avec la chaleur qu'il fait. Il risque d'être affaibli, ne plus avoir trop d'entrain.
Nous sommes ensemble depuis un peu plus d'un an et demi, et pourtant je sais que tôt ou tard nous devrons nous arrêter là. Plus le temps passe et plus c'est dur, mais je sais que ça arrivera. Avant-hier encore nous en discutions. Il me disait qu'il m'aimerait pour toujours, qu'il ne voulait que moi dans sa vie. Je lui ai répondu "Mais tu sais que je ne veux pas me convertir !" Lui pense que "ça viendra", comme si la foi n'était qu'une histoire de volonté, aussi simple qu'un claquement de doigts. Je ne crois pas, et hop, je crois ! Je suis agnostique.
En attendant, le temps passe, nous pensons au mois de septembre, nous serons soit à une heure de distance en train, soit deux. Dans tous les cas, c'est assez raisonnable. L'an passé, nous avons encore vécu ensemble, après avoir cru que nous serions tous les deux à l'opposé de la France.
Des fois, je me dis que je devrais, consciemment ou non, essayer petit à petit de me détacher de lui, "profiter" du fait que nous ne vivrons plus ensemble pour prendre doucement le large. Dans les faits, je suis trop attachée à lui, je sais que les semaines ne passeront pour moi qu'avec la perspective du week-end et de nos retrouvailles. Finalement, je tourne toujours en rond. Pour moi, ce qui compte, c'est de me dire que j'ai besoin de lui et lui de moi, et que c'est la seule chose nécessaire entre nous pour que ça continue. Pour lui, cela compte, mais il faut le beurre et l'argent du beurre.
Je perds peut-être mon temps, je devrais sûrement rechercher un autre homme, mais au fond de moi je n'en ai pas envie, je ne me vois pas avec quelqu'un d'autre. Je suis idiote, la raison devrait finir par prendre le dessus sur le cœur...

Abandonner.

22 août 2009 à 9h48

J'imagine que pour vivre avec quelqu'un, se marier, avoir des enfants, il faut, pour que l'union passe le temps, que les deux membres du couple aient une conception de l'avenir semblable ou, si ce n'est le cas, au moins accordable. Si les deux ne peuvent composer ensemble et n'ont pas de vision commune de l'avenir, la relation est vouée à l'échec. On parle souvent de compromis dans un couple. Tout le monde a fait des concessions avec son partenaire, pas forcément par conviction propre, mais bien souvent par amour. Je ne pense pas que l'on puisse toujours invoquer l'amour pour demander à l'autre de faire quelque chose qu'il ne souhaite pas faire. Auquel cas, des compromis bénéfiques lorsque les deux personnes essaient de faire des efforts pour s'accorder, on passe au chantage affectif. Hier matin, je regardais à la télé une émission sur un couple multiracial : l'homme, musulman, était issu du Qatar, tandis que la femme était étasunienne. Quand j'en ai parlé à Bachir avant de dormir, hier soir, il m'a dit qu'au moins, l'étasunienne, pour avoir choisi l'Islam comme religion commune à celle de son mari puis l'avoir suivi dans son pays, l'aimait vraiment, elle. Je ne vois pas le rapport avec l'amour. Amour ne signifie pas aveuglement ! J'en ai plus qu'assez de réfléchir sur ce thème. Je sens qu'il n'y a aucune issue possible avec Bachir, c'est évident. En soi, même s'il m'acceptait telle que je suis, même s'il me laissait ma liberté de culte, même si nous parvenions à cohabiter ainsi, je sais qu'il y a d'autres problèmes qui se poseraient. Est-ce que j'ai envie de voir mes enfants enrôlés dès leur plus jeune âge dans l'Islam ? Je ne critique pas cette religion en soi, je ne sous-entends pas qu'elle est mauvaise, je dis simplement qu'elle n'est pas mienne. Je ne me la suis pas appropriée, elle ne fait pas partie de ma vie. Je ne veux pas non plus habiter dans un pays qui ne me corresponde pas, avec lequel je ne sois pas en accord. Cependant, je ne parviens pas à me faire à l'idée que je dois quitter Bachir. Je ne peux me résoudre à le rayer de ma vie. Je l'aime. Il m'est dur de venir à la conclusion que la meilleure chose que nous pourrions faire tous les deux, c'est de nous séparer, quand par ailleurs les sentiments sont très profonds, très ancrés. Je suis très triste de ne pas parvenir à m'en sortir, très triste d'imaginer le perdre. Ne plus partager son quotidien, ne plus le voir, le toucher, lui parler, supporter le fait qu'il puisse refaire sa vie, trouver une autre femme, être plus heureux à ses côtés qu'il ne le sera avec moi... Savoir qu'il en étreindra une autre le soir, qu'il la caressera, l'embrassera, lui fera l'amour. Je pleure. Est-ce que je m'en sortirais ? Nous ne devrions pas continuer à nous voiler la face, éviter la plupart du temps le sujet. Nous ne devrions pas être heureux tous les deux quand nous savons combien ce bonheur ne pourra pas durer.

3:15.

26 août 2009 à 13h34

Nous sommes allés hier soir au cinéma, mon frère, ma mère, Bachir et moi, voir Inglourious Basterds. L'autre jour, en allant chez mes grands-parents, j'avais pu lire dans le TéléCinéObs (je ne suis pas sûre du titre exact du magazine) que le film était décevant, que la personnalité des personnages était toujours superficielle, Brad Pitt pas à la hauteur... Résultat, j'ai beaucoup aimé le film. Avant, pour moi, Brad Pitt était seulement synonyme d'icône, de "sex symbol". Je ne pense pas qu'il faille s'arrêter là. Il est selon moi un excellent acteur, j'ai eu l'occasion de voir plusieurs films où il jouait, et je n'ai pas l'impression qu'il se cantonne à son image, qu'il soit juste un jeunot au visage d'ange. L'acteur qui jouait le personnage d'Hans Landa était plus éblouissant que Brad Pitt, c'est certain, mais est-ce que la qualité d'un acteur se mesure à sa performance dans un film comparée aux autres acteurs ? Non. Un bon acteur ne cherche pas nécessairement à être celui qui éblouit ses collègues. Cela dépend du scénario. On dirait qu'il devient obligatoire d'avoir le rôle principal pour recevoir les lauriers. Et encore, pas forcément le rôle principal : l'important semble être d'avoir un rôle hors du commun, brillant, drôle. Enfin, quoi qu'il en soit, j'ai passé une bonne soirée.
En rentrant, passé minuit, je suis allée directement me coucher, Bachir m'a dit qu'il me rejoindrait un tout petit peu plus tard. Quand il est arrivé, je dormais, et dans ces cas-là c'est vrai que j'ai du mal à être très réceptive : je n'ai pas tellement envie de répondre à ses baisers, pas tellement envie de discuter. Monsieur s'est donc écarté de moi en soupirant que nous étions "tellement différents"... Piquée, je me suis extirpée de mon sommeil, et je lui ai demandé ce qu'il entendait par là : pas les mêmes envies aux mêmes moments, pas le même rythme de vie. Je lui ai dit que c'était idiot, qu'on ne juge pas un couple sur le fait que l'un préfère se coucher et se lever tôt, quand c'est le contraire pour l'autre. Et que ce n'est pas parce que, imaginons, nos rapprochements sont rarement coordonnés, ou parce que, naturellement, plongée dans la torpeur, je ne suis pas disposée à bavarder, que nous devons en faire une montagne ! En fait, ce n'était que des excuses, ce qui lui revenait en tête, c'est notre éternel problème.
Alors nous avons discuté, encore et encore, pour un même résultat. Je n'ai jamais autant pleuré je crois. Quand l'être que vous aimez vous regarde fixement lorsque vous lui demandez s'il préfère, puisqu'il n'est pas prêt à vous accepter telle que vous êtes, vivre sans vous, et que sa réponse, sans hésitation, est un oui, la douleur que vous ressentez n'a pas de nom.
Il dit que ce sera dur, mais que c'est inévitable. Je ne peux plus parler, je ne suis que douleur. Il a raison, je dois être d'un autre monde que le sien pour ne pas comprendre que quelqu'un préfère se séparer de vous malgré son amour, pour la bonne et simple raison que vous n'êtes pas comme lui.
Selon lui, je ne fais pas d'efforts, je ne suis pas tolérante. Pardon ? Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Il envisage les choses de cette manière : c'est lui qui ferait un grand effort en m'acceptant en tant que française. Quelle personne censée verrait les choses du même œil ? Bien sûr que c'est moi qui doit faire des efforts ! Il se trouve tolérant, mais se moque-t-il de moi ? Je lui dis qu'être tolérant, cela signifie accepter la personne telle qu'elle est. Tolérer, étymologiquement, signifie supporter. Qu'est-ce qu'il supporte, lui ? C'est bien moi qui devrait embrasser son culte, c'est bien moi qui devrait éduquer nos enfants là-dedans... Je lui ai dit :
- "Bachir, c'est moi qui suis tolérante, qui te prends tel que tu es, qui ne cherche pas à te changer. Je n'ai jamais dénigré ta foi. Je ne partage pas cette partie de toi, mais je ne te repousse pas à cause de cela. C'est toi qui me rejette Bachir... - Tu ne veux pas te convertir, ça veut bien dire que tu dénigres ma religion ! - Non, simplement comme tu l'as déjà dit, tout cela est une question d'éducation : tu es comme tu es parce que tu as été élevé dans ce milieu-là, que tu as toujours évolué là-dedans. Comment veux-tu que je devienne ce que je ne suis pas ? Ce que je ne comprends pas, c'est qu'à mon sens, la foi est personnelle, n'implique que soi. Pourquoi vouloir que son partenaire soit pareil ? En quoi est-ce que je te gêne ? Je te laisse faire comme tu l'entends, je ne m'oppose pas à toi... - Mais il faut être fou pour ne pas croire ! - Arrête, tu me manques de respect. Est-ce que je te considère, je te traite de fou ? Non, parce que pour moi tu ne l'es pas. La croyance est à soi, elle n'a pas à être discutée. Mais comme tu parles de respect, d'après ce que tu dis, tu ne me respectes donc pas ? - Non, je ne respecte pas les fous qui ne croient pas. - Alors tu vis dans une maison de fous, tu y passes toutes tes vacances depuis que nous sommes ensemble. - Je parle de toi, pas de ta famille.

La suite, la suite... Je n'ai aucun espoir, je suis malheureuse, énervée, je souffre de ressentir encore de la peine et de l'amour pour lui. Mon cœur est vraiment en mille morceaux. Je le déteste autant que je l'aime. J'ai souvent eu espoir qu'il finisse par me comprendre, que l'amour, se développant, finirait par lui ouvrir les yeux. Ce n'est pas le cas, bien sûr. On est toujours trop naïf. Pour finir, il m'a dit qu'il m'aimait, évidemment, qu'il ne se voyait pas sans moi, et qu'il essaierait de me convaincre.

Dans deux semaines, il a sa rentrée. Nous allons être à une heure en train de distance. Quelle joie en apprenant la nouvelle, j'avais si peur d'être trop loin de lui. Maintenant... Que ferons-nous, je l'ignore. J'imagine que pour nous séparer il nous faudra quelques mois encore. L'année prochaine, à la même date, je ne gage pas que nous serons ensemble. C'est dur de franchir le cap. Je suis novice en la matière, Bachir est mon premier véritable amour. Je ne sais pas comment je me remettrais de notre séparation, ou plutôt si je m'en remettrais.

C'est trop tard quand on a compris.

3 novembre 2009 à 9h35

J'ai effectué un bond d'une année en arrière : il s'avère que le 3 novembre dernier, j'étais venue écrire ici. Qu'est-ce qui a changé ? Je crains que me poser cette question, y répondre puis en tirer les conséquences ne soit trop démoralisant. Il est alors sans doute préférable de ne rien dire, il y a des choses pour lesquelles les mots deviennent inutiles, des sujets sur lesquels on a trop parlé, et pour quel résultat ?

Je pense beaucoup à l'année prochaine : arrivant en juin prochain au terme de mon parcours licence et n'ayant aucune envie de poursuivre dans un master de philosophie, la question "que faire ?" me trotte évidemment. J'étais quasiment parvenue à me fixer un objectif l'espace de deux ou trois mois, mais j'ai bien peur de jouer à y croire : et si c'était une vie trop monotone, et pourquoi tant d'études pour si peu de récompense pécuniaire...?
Je rentre voir ma famille ce week-end, j'en profiterai pour en discuter plus longuement avec ma mère. Mais il y a des angoisses que l'on ne peut partager, des doutes qui ne peuvent être entièrement compris, et des faiblesses que l'on ne souhaite pas toujours afficher... Pourquoi est-ce que je passe mon temps à me demander comment sera ma vie ?, mais qu'est-ce que j'en fais, à l'heure actuelle ? Pourquoi est-ce que je ne pense qu'au futur ?, et le présent alors ? Pourquoi est-ce que je parle de construction, d'avenir comme d'idées lointaines alors que c'est bel et bien le présent qui préfigure le temps futur ?

Tant de questions, toujours...
Je pense que je déciderai sur le tas. Je vais formuler une multitude de demandes et j'aviserai selon les résultats. En attendant, il faut que je me démène pour réussir mes semestres honorablement.

Société victorienne.

8 mars 2010 à 14h13

Le second semestre est déjà bien entamé et pourtant nos notes d'examens du semestre précédent ne nous ont pas encore été communiquées... Quelle pression ! Depuis quelques jours cependant, certains profs ont bien voulu nous soumettre - officieusement - nos notes et au vu de leur teneur, je ne m'inquiète plus tellement pour la suite - ce qui ne m'empêche pas d'attendre avec impatience le moment où je tiendrai entre mes mains ce fichu relevé ! Je continue toutefois de réfléchir au moins une fois par jour à mes estimations, j'additionne des points, calcule, retranche... Mais avec moins d'appréhension que précédemment.

Je me concentre désormais sur les quelques huit semaines qu'il me reste à traverser avant les prochains examens... Huit seulement... Et tellement de travail, de livres à lire, de cours à potasser... Qu'il me tarde d'obtenir cette licence ! Si tout continue d'aller comme il faut, je n'aurais pas de rattrapages en juin et juillet, ce qui me laissera un intervalle de vraies vacances entre la mi mai et début juillet, avant de n'attaquer les deux mois de centre aéré !
Et en septembre ou octobre... C'est encore le grand mystère ! Curieusement, cela me cause moins de tracas qu'antérieurement. Je compte me diriger vers un Master professionnel mention philosophie. Les Master recherche ne m'intéressaient en rien, n'ayant ni l'ambition ni la compétence de devenir prof de philo, et de ce fait ne voyant aucun intérêt à poursuivre un enseignement théorique dans cette filière. En revanche, n'étant pas bien certaine de mes choix et la philo continuant de me plaire, je répugnais à l'idée de totalement abandonner cette discipline... Ainsi le Master pro mention philosophie me semble un bon choix : palier le côté théorique et fictif d'un Master recherche en l'agrémentant d'une spécialisation professionnelle correspondant à un domaine ayant l'air de me plaire.
Il faut encore que je me renseigne concernant les débouchés de ces Master... Vers quoi mènent-ils réellement, est-ce une formation attractive - et pour qui ?, etc.

Je suis toujours avec Bachir et je crois qu'à ce jour, nous sommes heureux. Cela ne durera pas, comme je (me) le répète à l'envi, mais je n'ai pas la force de caractère d'agir en conséquence. Il est très peu probable que je reste à Zirnac l'année scolaire prochaine, je dirais même que cela tient de l'impossible. Je me rattache et me persuade à cette idée selon laquelle l'éloignement géographique allié au temps qui passe œuvrera à ma (notre) place. J'assume ma démission !

Depuis l'an passé, je ne lisais plus en période scolaire, jugeant n'en pas avoir le temps et estimant préférable de me concentrer plutôt sur des lectures philosophiques. J'y ai renoncé, je trouvais ça tellement idiot de devoir me priver, et j'aime tellement lire que je me suis dit qu'avec un peu de modération, je pouvais tout de même me faire plaisir ! Mon principal problème réside en effet dans le fait d'être incapable de me réprimer dans ma lecture : mon envie d'en connaître davantage de l'histoire est à ce point irrésistible que j'en oublie mes priorités (les cours)...
Depuis quelques semaines je lis donc un livre par semaine en essayant de limiter ma lecture au temps passé dans les transports en commun, c'est-à-dire 50 minutes par jour. Je l'avoue, c'est un échec, je les dépasse, mais dans la limite du raisonnable me semble-t-il.
Je suis ces derniers temps en plein dans ma période victorienne... Pourquoi ce goût prononcé pour des romans de la deuxième moitié du XIXe siècle (encore qu'un romancier contemporain écrivant sur cette période fasse également l'affaire) ? Je crois que cette époque me fascine.
Je n'ai malheureusement pas le temps d'épiloguer davantage là-dessus sur l'heure, je dois retourner à la fac...

Laisser-aller.

13 juin 2010 à 14h22

Je viens de terminer ma Licence et je suis plongée dans les recherches de Master.... mais je m'y prends bien trop tard ! Qu'est-ce qui m'a pris d'attendre aussi longtemps avant de m'y plonger ?! Je suis en vacances depuis plus d'un mois ! La date limite de candidature est pour certains déjà passée, je m'en mords les doigts, quelle stupidité... Je m'en veux de manifester tant de désinvolture. Je dois être en dehors des réalités pour tout manquer ainsi. Où est-ce que je vis ? Dans un monde sans lendemains ? J'ai le sentiment de tout rater, de tout faire de travers, j'ai des regrets, des remords, des doutes, je suis énervée de moi-même et je ne peux même pas me tourner le dos.

It's two hearts living in two separate worlds.

11 octobre 2010 à 9h45

C'est fini, avec Bachir. Il aura fallu du temps pour en arriver là, hein. Deux ans et demi. On a commencé à parler sérieusement de rupture avant l'été, ou plutôt, j'ai pour la première fois initié ce mouvement à ce moment-là. Pourquoi ? J'avais (et j'ai) besoin de sentir que ma relation avait un sens, menait à quelque chose, se dirigeait vers une certaine direction et non vers une impasse. Pendant la période estivale, il a été 2 mois (non consécutifs) hors de France, chez lui. On se quittait, on se rabibochait, on se quittait, etc.

Bref, je ne crois pas avoir envie de refaire l'historique intégral, les faits sont simplement là. Je me sens perdue, car j'ignore si je fais le bon choix. Comment savoir aujourd'hui si notre relation aurait pu fonctionner ? Qui me certifie que je ne me trompe pas ? Il est prêt à se remettre avec moi, mais j'ai peur de ne pas en être capable tant que je n'aurais pas atteint un degré de certitude total (or, précisément, je ne pense pas qu'il soit atteignable !).
Ce qui me pose problème, c'est la question de l'avenir. Je me demande si le nôtre serait possible, s'il se construirait au diapason, ou si au contraire nous peinerions à tomber d'accord... Qu'attendra-t-il de moi dans 10 ans, qui me garantie qu'il m'acceptera telle que je suis, dans quel pays vivrions-nous, quelle éducation donnerions-nous à nos enfants...?

Il est si flou, si changeant sur toutes ces questions que je n'arrive pas à lui faire confiance, à le croire lorsqu'il me dit vouloir tout réparer. Il peut me dire un jour ne pas être capable de me fournir ce que je demande, m'exposer que notre couple n'est basé que sur des sentiments mais aucune vision commune des choses, et un autre me soutenir que si, nous avons des points communs, et que oui, il souhaite passer sa vie à mes côtés.
Que dois-je faire, alors ? Que dois-je écouter ? Il m'est tellement compliqué de faire un choix déductif avec des éléments si troubles... Nous étions bien, tous les deux, nous avons passé de beaux moments... Mais est-il l'homme qu'il me faut ?

Au fond, j'attends des réponses qui ne viennent pas, qui ne peuvent probablement pas venir. Je voudrais rationaliser ma vie sentimentale à l'extrême, avoir des certitudes, mais est-ce le propre de l'amour ? Qui peut savoir ce qu'il adviendra de son couple dans 10 ans ? Les gens se marient en espérant avoir trouvé la bonne personne, celle qui leur sera invariablement assortie, mais nul n'est à l'abri de déconvenues... Et ce, finalement, dans tous les domaines confondus. Nous sommes tous et toujours confrontés à des choix, des décisions qui nous engagent par suite fatalement. Ainsi, je dois me prononcer et m'engager vers une certaine direction, en étant pourtant bien consciente de sa faillibilité.

Je dois bien me dire que cela n'a rien de particulier, d'isolé, que je suis comme tout le monde, appelée à me prononcer. Cependant, je ne peux m'empêcher de me dire que si, certes, tout un chacun détermine son existence sur de l'hasardeux, la conjoncture est du moins généralement plus heureuse pour beaucoup ! Un couple mixte part déjà désavantagé !
J'ai peur de retenter l'aventure avec Bachir, et de me brûler les ailes dans quelques années...

Une simple histoire.

17 novembre 2010 à 18h15

Cela fait un peu plus d'un mois que nous avons cessé de nous fréquenter, Bachir et moi. Six semaines que je ne l'ai plus vu. J'aimerais pouvoir l'écrire froidement, j'aimerais que mes yeux ne s'embuent pas en écrivant cela, j'aimerais que mon cœur ne se serre pas et que ma gorge ne soit pas si serrée.
Les peines de cœur sont si courantes, je le sais, et la vie doit reprendre son cours. On ne s'attarde pas sur le passé. Je n'ai pas à parler de tout ceci, je dois arrêter de ne penser qu'à cela. Qui peut le supporter ? Les amis sont là pour nous aider à surmonter ce genre d'évènements, dit-on... Je me laisse aller assez fréquemment à en parler, mais je fais du mieux que je peux pour me réfréner : on a beau dire que l'amitié, c'est d'être là pour l'autre, dans les bons comme dans les mauvais moments, au fond, on sait bien qu'on n'a pas à imposer à ses amis la charge de cet abattement, de ce chagrin. Il n'y a rien à dire face à la tristesse d'autrui, rien, je le sais.
Ce poids me pèse, et j'attends que ma peine s'amenuise.

Dans la forêt, voir l'arbre mort seulement.

23 janvier 2011 à 9h54

Je vais mieux, et c'est bon de l'écrire. Je pense que la page est tournée, que le chapitre est clos. Il aura donc fallu trois mois pour que je me défasse d'une relation de deux ans et demi. J'en sourirais presque, moi qui ai toujours imaginé lorsque j'étais en couple que la peine de la rupture ne tarirait "jamais". J'ai également souvent pensé que l'oubli de l'autre, lorsqu'il était prompt, traduisait nécessairement des sentiments faibles. Que dire aujourd'hui ? Je crois qu'il me faut être franche : l'intensité de mon attachement à Bachir avait déjà molli. Cela faisait quelques temps déjà je me le souviens, que je cheminais vers la séparation. Dans cette situation où se séparer nous apparaît comme inévitable, je crois que voir son amour décliner n'a rien d'indigne. Quoi de plus humain que vouloir être heureux, et si possible le plus rapidement. Je me justifie, car je me pose assez fréquemment des questions sur ma constance sentimentale. Je ne sais pas ce dont je suis capable, je ne sais pas si je suis une personne à prendre au sérieux. J'ai peur d'être quelqu'un de versatile, de flottant... Deux pistes : soit c'est ma "jeunesse" qui veut cela, au sens où, compte tenu de ma tranche d'âge, se défaire d'une certaine inclination puisse apparaître comme étant "normal". Soit cela est du à une peur panique de l'engagement : je me plaignais de l'impasse dans laquelle se dirigeait ma relation, mais durant tout ce temps, me suis-je seulement demandé si j'étais prête, cas échéant, à m'engager pour de bon ? Supposons : même en aimant son partenaire, comment ne pas douter ? Comment être sûr de son choix, être sûr d'être avec la "bonne personne", celle qui nous correspondra pour la vie entière malgré les vicissitudes ? Je n'en suis de toute manière pas/plus là.

J'ai pris conscience de mon rétablissement il y a quelques jours, en discutant avec ma mère, qui voulait justement savoir où j'en étais à propos de Bachir. Jusqu'ici, il me manquait, je pensais encore énormément à lui, j'envisageais même parfois l'idée que nous puissions retenter l'aventure, etc. Et ce jour-là, en énumérant à ma mère les raisons de la rupture, je me suis aperçue que jamais plus je ne voudrais retrouver Bachir. Cette relation, au fond, ne me rendait pas heureuse. Je l'aimais, mais il n'était pas celui que j'attendais, celui qui me correspondait et dont je rêvais. Nous ne nous rendions pas service. J'ai mis plus de deux ans à réagir, et je mets cela sur le compte selon lequel on est plus enclin à la faiblesse avec son "premier amour". Je me sentais paralysée, avisée de l'inutilité de mon couple mais incapable de prendre la décision de le quitter. Partir demande un courage dont j'ai longtemps manqué.

Je suis heureuse à ce jour. Libérée de l'étau dans lequel il m'enserrait. Je ne sais pas ce qui m'attend, mais j'appréhende la vie avec plaisir. Je redécouvre l'envie de plaire, les élans du cœur. C'est drôle, après "tant d'années" d'inhibition, de se retrouver dans cette position-là. J'avais oublié ces petits tracas du jeu amoureux : l'embarras, le trouble, l'incertitude, l'hésitation...

Des mots.

22 mai 2011 à 15h14

Autant, j'ai des facilités rédactionnelles, autant, je suis verbalement empêtrée. J'ai l'impression de peiner à m'exprimer. Non pas dans la vie de tous les jours, mais dans deux cas bien précis. Le premier, lorsque je me trouve en situation "d'exposé", face à une assistance, devant discourir sur tel ou tel propos. Je suis alors envahie par la panique : toutes ces paires d'yeux levées contre moi - j'aurais pu dire "sur moi", mais remarquons que j'ai précisément employé le terme "contre". Si ce n'est pas symptomatique... - m'angoissent, me renvoient à ma médiocrité. Le second cas est bien plus intime. J'ai des difficultés à m'exprimer quant à... moi-même. Principalement les fois où je désirerais communiquer à mon petit-ami des choses personnelles, aborder un thème qui me blesse, me meurtrit. Les discours vont bon train dans ma tête, mais oralement, rien ne sort. Je bégaie, me reprends, recommence... Mes discours sont alors embrouillés, inintelligibles pour mon partenaire. Sentiments, sexualité, problèmes... autant de sujets qui me sont difficiles d'accès.
J'ignore les raisons de ces gênes. J'imagine qu'il s'agit, dans le premier cas, d'un excès de timidité, et dans le second cas, d'un excès de puritanisme, ou d'une crainte de ce que les mots prononcés peuvent engendrer. Dans le couple, j'ai peur d'aller trop loin. De provoquer ce que je ne désire pas - la rupture - en m'ouvrant à l'autre sur ce qui me déplaît.

Trois semaines.

22 août 2013 à 9h01

Que c’était bon de le sentir contre moi. Cela faisait longtemps que je n’avais pas éprouvé un tel désir sexuel, une telle soif. Il m’a rendue folle. Passée la porte d'entrée, je ne savais que faire, comment m'approcher, avant qu'il ne me prenne dans ses bras, me serrant contre lui dans un mélange de force et de douceur. Le désir a commencé à monter au fur et à mesure que nos baisers s’intensifiaient. J’ai des frissons dans le bas-ventre à y repenser. Il a retroussé ma robe et m’a caressée avant d’approcher sa bouche entre mes jambes… Ses coups de langues et la pression de ses doigts experts ne me donnaient qu’une envie : le sentir plus profondément en moi encore. Serrée à son torse, un seul désir encore, que son sexe trouve le mien pour s’unir, vite.

Il fallait partir, nous étions déjà en retard. Quel supplice de devoir s’éloigner de lui et repartir tandis que le désir grondait en moi et que je n’avais soif que de ses mains sur mon corps, de ses baisers enflammés et de son sexe durci…

Au retour, le désir est à nouveau monté alors que je conduisais. Plus il me caressait, plus je mouillais, et je me dépêchais de conduire pour arriver chez lui, impatiente de le goûter à nouveau. Je l’ai arrêté dans les escaliers, baissant son short pour le cueillir dans ma bouche. Je n’ai jamais autant aimé sucer quelqu’un que lui. La pratique me procure du plaisir, je me régale d’aller et venir, de tester toutes les formes de pression et de caresses pouvant le rendre fou. J'aime entendre toutes les variantes de ses gémissements à mon contact, j'aime sentir le durcissement progressif de son sexe, prêt à exploser. Arrivés au lit, j’ai continué mes soins avant de le chevaucher, accroupie sur lui, de dos. Les positions se sont enchaînées, il était prêt de jouir lorsqu'à nouveau ma bouche l'a attrapé, et il a explosé en moi dans un dernier mouvement de reins rapide, une dernière saccade, lorsqu’à 4 pattes devant lui il m’agrippait les hanches.

Quelles retrouvailles...

Je ne sais pas encore de quoi demain sera fait ni où en est la relation. La confusion des corps a masqué celle des esprits...