Changement eternel

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Bilan Acceptable

29 novembre 2015 à 16h12

<strong>J'ai beaucoup réfléchi à l'idée de me lancer dans l'écriture d'un journal sur internet...J'avais certes, déjà écris mais pour moi, seulement pour moi, et peut être pour quelques malchanceux..

L'exercice qui me parait difficile, devoir me confronter aux autres, m'annonce aussi la promesse d'un enrichissement personnel, je suppose, j'espère.

Voilà, je commence, je me lance et qui vivra verra comme dirait l'Autre.

Ici, je serais Olissia, j'ai 24 ans, j'étais persuadée que tout se résumait aux choix que nous faisions, justes, ou mauvais, jusqu'au jour où j'ai perdue le contrôle, ou plutôt que j'ai réussis à comprendre qu'il y a tant et tant qui échappe au contrôle.

Ce qui m'amène ici, à me confier, et à me reconstruire totalement, je l'espère. Bienvenue sur ma page. </strong>

Débuts dans la douleur

29 novembre 2015 à 16h45

Le problème c'est que je ne sais par où commencer. Mon thérapeute dit que ça me ferait du bien de publier, de "dire les choses pour ne pas les oublier"...
J'ai une vie normale, ni banale ni forcément intéressante.
D'aussi longtemps que je puisse me souvenir j'ai toujours été dévorée par un mal, que je n'ai pas toujours su identifier ni analyser, par contre j'ai toujours su qu'il était puissant et tenace.
Il m'a amené a l'hôpital en aout. Et c'est ce qu'il a fallu pour que je comprenne qu'il était dangereux, qu'il fallait me séparer de lui.
Ça n'a pas été facile et même si j'ai réussis en grande partie, je sais qu'il faudra encore me battre contre lui, pour ne plus jamais qu'il ne revienne.

J'avais l'habitude d'avoir des folles crises d'angoisses, qui me poussaient à "mâchouiller" mes cheveux.
C'est un genre de "maladie", comme ils l'appellent à l'hôpital, qui n'est quasiment pas connue.
Les crises d'angoissent provoquaient en moi un état semi-conscient, ou je ne pouvais plus m'arrêter de mâcher, sans me rendre compte que j'avalais ...et des années de crises d'angoisses comme celle que je viens de décrire m'ont amenées à une opération de l'estomac, à cause de boules de cheveux qui bloquaient mon estomac (faisaient une sorte de bouchon en fait), qui provoquaient une dénutrition.
Je ne faisais plus que 35kg au moment de l'opération et j'avais une péritonite.
A l'hôpital, ils m'ont dit que j'avais eu de la chance de survivre.
C'est ce jour là que j'ai dû me confronter face à face à mon Mal.
Et ça n'a pas été agréable.

Semblant d'explication

29 novembre 2015 à 17h19

On peut se demander, pourquoi avoir attendu d'être admise aux urgences être sauvée in extremis, et ne pas avoir consulté avant...
Pourquoi ? Parce que le fait de mâcher mes cheveux a toujours été une conséquence de mon Mal et pas le Mal lui même.
Je ne le savais pas encore. Mais je l'ai vite comprit. Ma douleur a l'idée de me séparer de ma douleur était si vive, si évidente... Je m'étais adaptée a mon Mal. Même si je n'avais pas réalisé sa puissance, il était évident qu'il était plus fort que moi. Nous nous étions familiarisé tout les deux, nous nous connaissions. Il pouvait jouer de mes faiblesses, et rire de mes mensonges, s'amuser de mon incapacité à le battre, à le défier. Et parfois même à le distinguer. Il me faut l'avouer, j'étais attachée a lui, peut être en étais-je venue à l'aimer.
J'avais certainement honte de mes "tocs", honte de manifester ma faiblesse, alors bien sûr, dans l'intimité il m'était impossible de mentir, je préférais minimiser. Et mon moi social ? Je l'ai dis. J'ai une vie normal, personne n'aurait pu se douter que mon Moi tout sourire et plein d'humour, de provocation, était en proie à de vraies crises d'angoisses de folle furieuse une fois seule.
Au début, quand j'ai commencé, c'était le fait de mâcher qui me calmait, puis avec les années( et probablement dû au fait que mon estomac avait de plus en plus de problèmes que je niais) , avec les années la douleur est arrivée, de plus en plus vive, de plus en plus intense..
Le fait de mâcher ne me satisfaisais plus totalement, la douleur s'en chargeait. Elle faisait disparaitre mon angoisse, mes " vieux démons", mes idées pas jolies, mes cicatrices psychologiques les plus désagréables.
Voilà comment j'ai pu savoir comment mon Mal avait prit part en moi. Comment il finissait à me faire sienne.

Forcément un départ

30 novembre 2015 à 13h03

Je crois que je n'ai jamais été plus la même après le divorce de mes parents, quand j'avais dix-huit ans.
Sauf que, avant d'en être venu à la décision qui allait "arranger" tout le monde, ils m'avaient laissés huit ans de conflits, huit années pendant lesquelles ils me disaient s'aimer malgré tout ces déchirements. Huit années à m'avoir fait croire que c'était ça l'amour, pour finir par me dire " ça fait longtemps que l'on ne s'aime plus, et toi l'ainée, tu arriveras à le faire comprendre à ton petit frère et à ta petite sœur, tu as bien vue que ça fait des années qu'on se dispute, qu'on se détruit"
J'aurais dû leur répondre que je croyais qu'ils s'aimaient, que c'est ce qu'ils m'avaient toujours dis...que je me sentais trahis. Mais ça faisait petite fille naïve, la petite voix en moi savait très bien qu'ils ne s'aimaient plus...
" Tu ne vas quand même pas pleurer comme un bébé, à ton âge! Tu vois bien qu'on sera plus heureux l'un sans l'autre.., c'est ce que tu voulais, non ? Quand tu étais petite, tu demandais toujours pourquoi on restait ensemble si on se disputait"
Je n'ai même pas chercher à discuter, je n'ai même pas chercher à leur en vouloir...ou peut être qu'un tout petit peu.
J'étais beaucoup plus en colère contre moi même, de les avoirs cru, de les avoir défendus, alors que bien sûr que non c'était pas ça l'amour.
Il me restait plus qu'a comprendre, c'était quoi l'amour ?
Oui, comme à un enfant. Puisque tout ce qu'on m'avait dit, tout ce qu'on m'avait montré s'était avéré être faux.
La jalousie, la possession, la colère ce n'était pas l'amour, juste ses sentiments négatifs qu'il engendre quand il disparaît..quand il est moins puissant. Quand il doute.
Nous étions heureux mes parents et moi, c'est ce que je me répétais dans le noir, dans l'humidité de mes larmes seule dans mon lit, on vivait dans une petite ville au centre de la France. Ils avaient beaucoup d'amis avec des enfants de mon âge. Dont ma meilleure amie Ilo.
J'étais fille unique à cette époque, ma mère travaillait beaucoup, mon père avait des horaires plus flexibles, j'avais une nounou le mercredi et nous manquions de rien.
On peut même dire que j'étais plus que gâtée.. Maman me donnait toujours ce que je réclamais et elle apprenait à le cacher à mon père, plus sévère de part son éducation, qui n'aurait jamais accepté que j'ai autant de choses en faisant des caprices, qui aurait préféré me montrer la valeur des choses ( ça je l'ai compris que plus tard) parce que à mon petit âge de l'époque avoir maman si démonstrative "d'amour" et qui m'achetait tout, et papa qui montrait jamais ses sentiments et qui disait non tout le temps, pas besoin de chercher bien loin pour savoir de quel côté allait mon allégeance.
Au début, je croyais que cacher ce que nous faisions toutes les deux à mon père c'était pour éviter qu'il me dispute, éviter qu'il s'énerve, et pour reprendre ce que disait ma mère, "éviter qu'il soit jaloux de notre complicité".
J'ai finis par comprendre qu'elle me formait juste à lui être redevable.
Elle m'achetait un jouet, elle pouvait boire un coup ou voir des copains, nous étions convenu de ne rien répéter.
Pourtant même après avoir comprit tout ça je ne lui en voulais pas et je ne lui en ai pas voulu.
Mon père n'était pas facile à vivre. Il ne voulait jamais sortir ni rien faire avec elle. Et, comme je l'ai dis, il ne montrait jamais ses sentiments, on avait toujours l'impression de le décevoir quoiqu'on fasse. Ma mère avait soif de liberté et d'attention.

Mais, même avec tout ça on avait un semblant de vie de famille, on recevait des amis, et je voyais ma meilleure amie tout le temps.

Puis ma mère est tombée enceinte, moi et ma sœur aurions neuf ans d'écart. Je m'ennuyais souvent seule, je demandais souvent à un petit frère ou une petite sœur, alors j'ai été ravie d'attendre ce nouveau trésor.
La même année mon père nous annonçait qu'il avait réussit un concours administratif, ça faisait des années qu'il se battait pour ça, il était muté dans le sud, on devait déménager.
Pour que ça soit plus simple pour moi, ma mère a proposé qu'il parte un an sans nous en revenant tout les weekends, nous le rejoindrions l'année suivante.

C'est ce qu'il s'est passé. Un an seule avec ma mère et ma sœur. Une bouffée de liberté où je profitais pleinement de ce nouveau bout de chou qui grandirait trop vite.
Mon père me manquait aussi et j'étais pleine de joie quand il venait le weekend. Ça n'avait jamais été aussi bien, car il n'y avait jamais de dispute. Que des moments heureux en famille. J'aimais ma sœur encore plus, j'étais persuadée que c'était grâce à elle.
Alors, même si c'était douloureux, le jour qui est arrivé trop vite, celui de notre départ, je partais quand même à la destination d'une ville avec ma famille et sans dispute. Une nouvelle vie pleine de promesses avec une surprise dans le ventre de ma maman, un autre petit bébé, un garçon comme nous le voulions tous.
J'attendais avec impatience ma nouvelle vie qui m'assurait plein de bonheur familiale.

Secrets

30 novembre 2015 à 14h17

J'ai eu l'impression que le trajet vers cette nouvelle ville a duré des jours et des jours.
Assise à l'arrière de notre vielle Renaud 19, à regarder les paysages aux côtés de ma sœur qui dormait après notre bataille, se disputant mon doudou que j'ai finis par lui céder.
Dans ma tête je me souvenais de la promesse faite à ma mère, il ne fallait rien répéter de notre mode de vie d'avant à papa. Nous en commencions une nouvelle.
Mon esprit d'enfant n'avait de cesse de se demander pourquoi tout ces secrets, ces cachotteries qui finissaient par s'apparenter au mensonge.
Maman avait apprit le goût du secret sur les genoux de sa propre mère, elle le transmettait.
Si je fouillais dans mes souvenirs je pouvais être certaine que ma grand mère m'avait fait promettre plusieurs fois de ne pas répéter ceci ou cela.
De ne pas poser de questions sur certains sujets et surtout, surtout, ne pas dire à celui la, que je t'ai dis ça.
Je suppose qu'il doit en être ainsi dans toutes les familles, mais je sais aussi combien c'est dur d'être celui qui porte le secret, qui ne doit pas le répéter, surtout d'un adulte à un enfant.
L'enfant ne remet pas en cause la parole de l'adulte qui détient le vrai, mais ne comprend pas le désir de garder secret, le fait de divulguer fera souffrir, le fait de le garder aussi.
Ça engendre de la frustration.
Ainsi, j'arrivais mieux à comprendre ma mère. Je comprenais que ça devait être dur d'être porteur de secrets et de devoir faire face à ses frères, au reste de la famille sans rien pouvoir dire. La frustration.
C'est ce que je ressentais, moi aussi.
Cet été là, nous nous rendions chez mes grands parents après notre déménagement, j'allais comprendre à quel point je le ressentais.
J'allais comprendre ce que ma mère avait tenté de fuir et ce qu'elle reproduisait malgré elle.

In memoriam

1 décembre 2015 à 13h51

J'ai toujours adoré aller chez mes grands parents, cet air de campagne qui arrive à m'évader et le bonheur des repas familiales.
Ce que j'aimais moins, c'était les obligations qui pesaient sur cet endroit, l'interdiction faite par ma mère de révéler quoique ce soit sur notre vie à ma grand mère.

Les questions de ma grand mère et son éternel pouvoir de prêcher le faux pour savoir le vrai.

On m'avait fait des confidences sur mon oncle qui avait quitté ma tante, qui n'était plus ma tante, et qu'il y avait une interdiction de parler d'elle. Pendant une seconde je me suis demandée si mon cousin n'était pas orphelin, et puis non, en fait, au vu des regards gênés lorsqu'il parlait de sa mère.
Peu d'explication, pas de questions, c'est ce qu'il fallait retenir. Je n'avais pas pu m'empêcher de poser une question, qui restait depuis des années suspendue à mes lèvres et dont la réponse était forcément évidente.
Pourquoi ma mère et ses frères n'avaient pas tous le même nom.
Ma grand mère m'a regardé, elle m'a dit que ma mère avait du déjà me l'expliquer, avant elle était marié au père de ma mère et de mon oncle, il était méchant, elle s'est enfuit avec ses deux enfants, ainsi elle a rencontré mon grand père qui a élevé ma mère et mon oncle comme ses deux enfants et ils ont eu d'autres enfants.
L'explication est simple, et c'est presque une jolie histoire qui se termine bien, mais je ne l'ai jamais entendu de ma maman.
Quand je lui en ai parlé, elle s'est disputée avec ma grand mère.
Je connaissais un sentiment puissant en moi : J'avais trahis ma grand mère.
Peut être je n'aurais jamais du parler de ça et maintenant ce sujet la, que j'ai abordé, engendre des disputes.
J'entends ma grand mère dire à mon grand père que maman n'est pas équilibrée. Ma mère dire à mon père que ma grand mère est jalouse et veut rendre les autres malheureux.
Je n'ai pas eu l'impression qu'elle ai voulu me rendre malheureuse. Ce sont ces disputes qui l'ont fait.
D'après ma grand mère, quand on en a discuté ensemble, ma mère et mon oncle lui en veulent et n'arrivent pas à trouver leur place.
D'après ma mère, ma grand mère divise pour mieux régner et créer des sentiments de jalousies.
Voila mes premiers pas en tant que porteurs de leurs secrets. Mes premiers pas juste avec une question.
J'allais être celle qui essayait de tout comprendre, celle qui aurait pu apaiser les flammes.
Sauf que ce rôle qu'on m'a donné n'était pas du tout taillé pour moi, moi hypersensible qui a toujours besoin d'être consolé, qui a toujours besoin d'attention.
C'était notre deal dans notre relation passionnelle avec ma mère, je lui donnais son attention et elle me donnait la mienne.
Il y avait un défaut dans ce deal, c'était de nous considérer d'égal à égal, si bien que je ne l'a considérais plus comme ma mère mais comme une part de moi même.
Et ma grand mère devenait ma mère, mais pour lui permettre d'avoir cette place et réussir à assumer, à aller mieux, il aurait fallu que je la vois plus qu'une fois par an.
S'il n'y avait pas eu mon frère et ma sœur, j'aurai parfois supplié qu'on me laisse vivre avec elle. Avec une vraie adulte, qui peut prendre des décisions sans me consulter, sans me faire chanter et surtout qui apaiserait mes peurs.

Nouvelle ville

1 décembre 2015 à 14h11

Dans notre nouvelle ville, nous ne connaissions personne et tout était à refaire.
Personne ne m'adressait la parole a l'école j'étais "la nouvelle".
Arriver en classe primaire avec des enfants qui se connaissent depuis des années ce n'est pas évident.
Étant née en septembre, j'avais l'idée de faire une fête d'anniversaire, comme tout les ans, mais cette année la, ma mère me l'a refusé car les petits devaient faire la siestes elle n'avait pas le temps de gérer ma fête.
Dur pour moi de réaliser que ma mère autrefois présidente des parents d'élèves qui m'organisait mes anniversaires ne pourrait rien faire cette année.
Plus dur: J'avais commencé à en parler à tout le monde, j'avais quelques copines qui étaient très intéressées, pour ne pas les décevoir, je continuais l'histoire de la fête en utilisant mon imagination pour la rendre encore plus passionnante, et bientôt, chacun voulait se rendre à cette fête qui n'aurait jamais lieu.
Il est sûr que je n'avais que des ennemis après ça. Heureusement, je n'avais qu'un an à faire dans cette école, et après collège.
Plus personne de ma classe m'adressait la parole, sauf pour se moquer de moi, ainsi j'étais ravie que, pour les vacances d'été ma mère me fasse la surprise d'inviter ma meilleure amie de notre ville d'avant pour les vacances.
Les années suivantes se firent plus discrètes, ma 6eme fut un cauchemar dans une classe avec beaucoup de jeunes violents, j'ai finis par aller dans un autre collège avec des classes musique et danse en plus de la scolarité, comme je faisais de la danse je pouvais prétendre a une inscription. J'arrivais enfin à m'épanouir au collège avec de vraies amitiés et des élèves avec un niveau d'exception qui me firent progresser.

Moment sombres

1 décembre 2015 à 14h32

J'étais accro à ma meilleure amie que je voyais malgré la distance toutes les vacances, peut être parce qu'elle voyait ce qu'il se passait à la maison et qu'elle était plus apte à le comprendre et à me changer les idées que d'autres amis.
Ses parents à elle venaient de se séparer, et ils travaillaient beaucoup chacun de leur côté, ils étaient ravi que mes parents l'amène avec nous en vacances.
Ma mère avait fait une fausse couche, ma mère buvait trop et dépensait sans compter.
Mon père avait une maitresse depuis deux ans.
Ma mère me l'a dit , le jour où elle m'a accusé de le défendre, et que si je supportais plus de la voir ivre, elle ne m'achèterait plus rien, ni ne ferait plus rien avec moi, dorénavant je verrais avec mon père.
Puis quand elle se calmait, elle me disait qu'elle avait plus que nous, ses enfants, et je devais lui promettre si jamais mon père l'a quittait de ne jamais jamais le revoir ou adresser la parole à l'autre femme.
Souvent, quand elle avait trop bu et qu'elle nous trainait avec elle dans un hôtel pour ne pas rentrer à la maison, je m'enfuyais avec mes frères et sœurs jusqu'à la maison. Quand elle revenait, elle avait sa version toute prête a donner à mon père, c'était moi, qui avait désobéit et qui était partie sans rien lui dire alors qu'elle faisait des courses.
De sorte que c'était moi, qu'on emmenait voir des psys, moi qui avait des problèmes.
Pourtant, je continuais à l'aider, à retrouver ses affaires dans les bars, à mentir pour elle sur sa boisson, à lui fournir des alibis, et à la ramener quand elle était titubante.
Pourquoi ? Parce que je n'aurais pas supporté l'idée de me séparer d'elle. Déjà plus jeune, quand mon père et elle se disputaient qu'ils me tiraient chacun d'un coté j'avais hurlé jusqu'à ce que mon père me lâche avec elle( ce qu'il n'aurait sans doute pas fait s'il n'y avait pas eu les parents de ma meilleure amie ce jour là). Je connaissais déjà le sentiment de culpabilité de plus en plus fort envers mon père, mais j'avais décidé que les moments que nous passions sans lui, quand elle ne buvait pas et qu'elle nous emmenait au cinéma, ou nous promener, étaient des moments heureux. Et j'étais prête à tout pour ne jamais les perdre.
Prête même à écouter ma mère me faire son discours sur ce qu'elle allait dire a l'autre femme, prête à espionner mon père pour son compte, prête à intervenir dans leurs violente disputes.

Sans Solution

2 décembre 2015 à 14h16

Nous en étions donc arrivés là, à cette fausse vie familiale qui peine à survivre, et mes parents se concentraient sur mes résultats scolaires, aussi déterminés qu'ils auraient dû l'être pour sauver ce qui restait de notre bonheur. Parfois, on aurait même imaginé que leur bonheur dépendait de ces résultats là. Désolée pour eux, ça ne fonctionnait pas comme ils l'entendaient. J'étais une élève moyenne et je ne faisais pas plus que ce qu'on me demandais, j'avais des difficultés à me concentrer et j'étais sûre que le travail qu'ils accomplissaient pour mes notes était le dernier recourt avant la fin de leur idylle.

Au moins, ils tombaient d'accord pour dire que j'avais besoin de travailler plus, que j'avais besoin de plus de sévérité, et d'ordre. Ironie du sort, les seules fois ou ils demeuraient d'accord c'étaient ces fois là, celles ou ils me faisaient la liste de ce que je devais améliorer pour progresser. Ils se séparaient les matières et me faisaient étudier chacun de leur cotés, et les seules disputes, furent celles qui me concernaient.

Quand bien même, je n'étais pas forcément heureuse de la tournure que prenait la situation, je pouvais au moins intervenir sur ce sujet qui me concernait, puisqu'il s'agissait de moi. Il est évident, que ça n'a pas duré, et après être allé de psy en psy, ils ont finit par conclure que le problème venait de l'un d'entre eux (non pas des deux) et la solution au problème c'était de déterminer lequel...

Ce jour là, les reproches ont sonnés jusqu'à tard dans la nuit, oui, avec leur système je devais m'adapter à leur emploi du temps pour travailler, donc le matin le weekend et le soir après le coucher des enfants la semaine, c'est seulement après ce travail qu'ils reprenaient leurs disputes.

Je m'en souviens d'une qui a fait basculer les autres, une ou ma mère a littéralement craché son dégout à la figure de mon père, et il s'est frappé la tête contre les murs, sans doute pour ne pas la frapper elle, et je ne voyais rien à faire pour les arrêter.

Je me suis mise sur le rebord de la fenêtre et je les ai menacé de sauter s'ils poursuivaient. Ils ont arrêté pour ce soir là, et le lendemain, ils m'attendaient en familles avec un repas mcdonalds et des reproches mal formulés " Tu sais, les affaires des adultes ne concernent pas les enfants, tu dois nous laisser sans te mettre dans des états pareils, avec de ridicules provocations", comme si j'avais choisi de m'en mêler, j'ai simplement essayé de les arrêter sans qu'il y ai de blessés ou je ne sais quoi. Je ne sais quoi en faite, parce que je pense que j'étais sans doute trop petite pour comprendre que les adultes ça se dispute, et ça se pardonne, pour moi entendre tout ces cris, ça me faisait penser à un film d'horreur.

Inutile de leur dire tout ça, comme à chaque fois, ils accuseraient mon imagination, mes lectures, ou la télé et en dernier recours l'école, plutôt que de se remettre en question. J'avais laissé un mot à ma mère "Tu peux quitter papa si tu ne supporte plus de vivre avec lui", elle n'a rien dit, mais le lendemain elle avait mon mot, et mon père et elle rigolait de ce mot, et "je n'étais pas gentille de penser des choses pareilles". Décidément, il était certain que j'étais paumé.

Pendant les vacances d'été d'avant, nous étions partis dans les iles, et nous avions emmenés ma meilleure amie, ce jour là, jamais ces vacances là m'avaient paru aussi loin, c'était il y a quelques moi, pourtant je le ressentais comme si elles appartenaient à une autre vie. Une vie d'une autre, avec les souvenirs d'une autre et la famille d'une autre. Je regardais les photos, c'est sûr que c'était bien nous, et ma famille, et nous avions l'air heureux, ça parait loin.

Elle et moi

2 décembre 2015 à 14h47

C'est de cette façon là, qu'à commencé ma vie avec Ilo, ma meilleure amie, dans notre univers ou il n'y avait plus que nous, et c'était pas bien difficile, nous nous connaissions depuis la naissance, nous avions les même goûts.

    On s'enfermaient avec rien que nous deux, pour jouer à nos jeux, on pouvaient créer des personnages et être d'autres personnes, avec d'autres vie, ainsi on explorait ensemble une vie d'adulte comme nous la voulions, nous partions ensemble à la découverte du sexe et de ce qu'on croyait être l'amour, dans nos jeux, enfin quand il n'y avait plus que nous, nous en oublions même que ce n'était que des jeux. Il n'y avait plus de place pour la réalité, mais je crois qu'il n'y a jamais eu de place pour la réalité entre nous
    Nous passions notre temps à modifier ce qui nous dérangeait que ce soit physiquement "on a qu'à dire que j'ai les yeux bleu" ou mentalement "on a qu'a dire que nos parents s'aiment" etc... Elle et moi, on était persuadé qu'on s'aimait et qu'on s'aimerait éternellement, je n'avais plus qu'elle, je ne pouvais plus que compter sur elle et c'était pareil pour elle de son côté, je crois.
    Je crois aussi qu'elle était admirative de ma capacité à être moi même et de ma répartie, c'est clair, elle aurait aimé avoir un côté rebelle et pas être autant influençable qu'elle l'était, elle m'enviait ce côté là, mais elle allait très vite me surpasser au delà de mes espérances
    Nous voulions vivre ensemble, et d'ailleurs ma seule fugue que j'ai faite ça a été pour aller la rejoindre, dans notre ancienne ville à 3h de train, ça avait été une grande aventure, et puis mes parents sont venu me chercher, nous passions notre temps à imaginer des plans, même si on les savaient impossible ça restait palpitant, intense.
    Au début, tant elle calmait mes souffrances, je n'avais pas pris en compte, ni mesuré les siennes, c'était égoïste de ma part, mais ça ne sera pas la première fois que je le serais. Elle souffrait beaucoup plus que moi et elle était fasciné par la douleur et la souffrance, au point même de la vouloir, de vouloir l'a causer. Oui, en tant que personne qui souffrait déjà, c'était malsain et sans issue de m'accrocher à elle. C'est mon défaut, je n'arrive pas à renoncer au peu qui me fait du bien, même si je sais d'avance que ça me fera du mal, je préfère égoïstement laisser mon bien agir jusqu'à l'épuisement totale de ce que l'autre peu me donner. C'est horrible. Pour elle, comme pour moi
    Son épuisement allait arriver plus rapidement que je ne l'avais prévu, puisque je croyais l'aimer tel qu'on m'avait montré ce qu'était l'amour, mais qu'elle, elle m'aimait vraiment, à sa manière, mais vraiment, j'étais incapable de lui rendre l'intérêt qu'elle avait pour moi, j'étais incapable de vouloir qu'elle s'intéresse à quelque chose qui n'est pas de rapport avec moi
    Or c'était une artiste, elle dessinait, elle faisait des photos, de la musique, et elle glissait entre mes doigts, elle aimait quelqu'un d'autre en plus de moi, c'est ce qu'elle disait, et moi je ne voulais pas "d'en plus" et je ne voulais pas renoncer à elle. Elle a choisit d'avoir que moi, en minimisant ses souffrances, que même avec toute la volonté du monde, je ne pouvais ignorer, elle s'est épuisée, comme un serpent je l'avais déjà rempli de mon venin quand elle s'est épuisée. J'avais pris l'énergie en elle, je ne lui avais pas donné de la mienne autant qu'elle aurait voulu, parce que j'avais construit des barrières autour de moi qu'elle ne pouvait pas franchir, oh, j'aurais voulu qu'elle le puisse, mais ce n'était pas à elle de le faire.

Écroulement et conséquences

3 décembre 2015 à 12h28

Sans elle, la seule pensée qui me venait en tête, c'était de savoir comment je réussissais à tenir encore debout, si l'univers s'effondre, pourquoi je suis encore là, moi? Pourquoi tant d'inconnus s'amusent dehors l'air de rien, alors que rien n'ira jamais mieux, maintenant. Tout ce que j'avais pu faire, tout les plaisirs auxquels je m'adonnais, même juste le fait de manger, était devenu insipide, sans elle.

    Alors, je pouvais bien rester là, allongé, à attendre la fin, puisqu'aucun message n'allait plus arriver, puisqu'aucun bonheur n'allait plus jamais me sortir de là... D'ailleurs, ou j'étais ? ça ne pouvait qu'être que le chaos...
    Une vie sans elle, ne se méritait pas, c'était étrange, je n'avais même plus de larmes, peut être venait un moment ou les larmes elles-mêmes ne suffisaient plus, peut être qu'elles étaient épuisées elles aussi, peut être bien que je n'arriverais jamais plus à pleurer..
    Quand on croit vivre un amour fort, puissant et tenace, quand on vit un amour malsain ou la vie se résume à l'autre si bien que ce n'est plus de l'autre que l'on est amoureux mais de l'image qu'il nous renvoi de nous même, on est persuadé que la fin de cet amour là, sera la fin tout court..."sans toi, je mourrais" "sans toi, je me tuerais"
    J'avais négligé le pouvoir de la volonté de vivre, j'avais négligé le pouvoir de mon corps. C'est lui qui me fera vivre ces quelques mois malheureux qui ont suivies "ma rupture" c'est lui qui me fera me lever, presque sourire, et continuer à vivre malgré tout, il réussira à connecter mon cerveau à un espoir tenace de mieux qui m'attend après, même si ça restait une idée que mon cerveau ne voulait pas, ne pouvait pas analyser
    Bon, ça ne s'est pas fait sans 10000 messages de "reviens" ou de chantage ridicule au suicide, évidemment (c'est souvent avec le recul nécessaire, que j'ai réalisé le ridicule de ces messages..), mais sur le moment, c'était ce qui me faisait tenir, ma demi certitude "elle va me revenir"
    Elle n'est jamais revenu et peu à peu la tristesse de son absence laissait place au dégout, je me dégoutais d'avoir autant besoin d'elle, elle me dégoutait d'être indifférente. Nos jeux sans elle, bien que j'ai essayé toute seule, ou avec quelques personnes que j'essayais de manipuler pour qu'ils me l'a rappellent s'avéraient vide de sens et ennuyeux. S'ils me satisfaisaient, c'étaient juste quelques jours ou quelques heures.
    C'est amusant qu'elle m'ai confié, des années après, que si j'étais venue la voir, la retrouver, elle serait revenue, j'ai trouvé cette confidence déplacée et perverse de sa part mais l'avenir m'assurerait, que j'avais bien fait de ne pas l'avoir retrouvé
    Donc, il me restait ma famille, quelques amitiés du collège, pas assez fortes pour durer jusqu'au lycée et...moi. Aussi curieux que ça puisse paraître, cette rupture m'avait montré ma force de résistance, comme un test. Si j'avais survécu à ce que je pensais qui allait me faire mourir, je pouvais aisément me confronter au reste. Pour cette fois, j'étais sûre de moi même.
    J'avais décidé une promesse avec ce moi si fort que je découvrais, j'allais m'ouvrir aux autres et ne plus laisser mes parents contrôler mes émotions. Cette promesse était nulle, j'avais oublié le pacte avec ma mère, j'avais oublié que c'était une partie de moi. Comme une piqûre de moustique, qu'on oublie, et qui, une nuit revient nous gratter jusqu'au sang, elle ne tarderait pas à me faire un rappel, à me réclamer son dû. Surtout, que, je ne savais pas encore à quel point elle m'en voulait de ces deux ans ou j'avais eu l'audace de faire passer ma meilleure amie Ilo avant elle. J'allais comprendre que ses bras qu'elle me prêtait pour me consoler étaient juste un rappel de ressentiment " je suis là pour toi, mais toi, ou étais-tu quand moi, j'avais besoin de toi...", un rappel qui se ferait sentir à demi mot les jours suivants, quand je jouerai avec mes frères et sœurs " ah, tu joues avec eux maintenant, ils n'avaient pas l'air de tant t'intéresser quand tu avais Ilo"

De même que ma relation avec Ilo les avait fait souffrir, ils m'en reprochaient la fin "c'est dommage qu'on ne l'a voit plus ça nous fait de la peine c'était comme la famille" " Se disputer comme ça on ne sait même pas pourquoi, ça n'a aucun sens" mes parents avaient trouvé un nouvel accord : ma relation avec Ilo.

Un goût d'amertume dans le Chocolat

3 décembre 2015 à 13h15

Avec ma promesse, et ma décision de m'épanouir, je l'avoue, j'ai volontairement sacrifié ma famille pour pouvoir le faire. J'avais décidé de ne plus être disponible et que la confrontation qu'ils attendaient, ben...pouvait attendre. Si seulement j'avais eu le pouvoir de voir l'avenir, j'aurai alors su à quel point j'allai le regretter.

    Nouvel épanouissement, nouvel amours, nouveaux amis. B, mon nouvel amour, me rappelait Ilo à certain moment, sans me l'a rappeler trop. Alors j'avais décidé que c'était parfait, j'avais décidé de l'aimer. Oui, je ne savais pas encore qu'on ne décide pas d'aimer. Ses baisers avaient un goût amer de chocolat et il était accro à moi, ça me convenait. C'est ce que je recherchais au fond, quelqu'un qui s'accroche à moi, quelqu'un qui prenne un peu de mes problèmes sur ses épaules et..il me semblait avoir des épaules. Oui, c'est horrible, mais je cherchais de nouveau quelqu'un à qui prendre de l'énergie pour me sentir mieux, moi, pleine de l'énergie d'un autre
    Point positif, avec ce nouvel amour j'arrivais à avoir une amitié sincère avec N que je venais de rencontrer, j'avais suffisamment d'énergie en moi pour en donner à N qui n'était pas trop demandeur et il n'avait pas besoin de m'en donner. N était un ami parfait, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne deviendrait jamais un amour, il ne me demandait pas de garder ses secrets (comme c'est souvent le cas dans les amitiés avec les filles), je n'aurais pas pu le faire de toute façon, le rôle de "porteur", je le jouais déjà dans ma famille et je l'avais en dégout. Non, N était plein d'humour, plein d'idées, et plein de points communs avec moi. C'était ma première fois ou je m'investissais pleinement sans rien attendre en retour, et j'en étais heureuse. Il restera une des seules personnes avec qui j'arrive à être moi, simplement.
    Pour en revenir à B, ce qui me faisait me sentir vivante, ce n'était même pas le sexe avec lui, qui m'ennuyais, ce n'était même pas nos discussions, quoique intéressante, me permettaient juste de passer le temps avec lui, c'était son regard sur moi, ses compliments et ma recherche constante de savoir à quel point il m'aimait. Je faisais donc un personnage détestable toujours en proie au doute, toujours à le pousser plus loin, voir ce qui pourrait supporter, quelle énergie il pourrait mettre en moi, jusqu'où allait-il se lasser, combien de fois je pourrais le récupérer ensuite, quand allait-il s'épuiser ?
    Il m'agaçait parce que son épuisement était plus long que prévu, il ne perdait jamais patience, et j'aurais parfois aimé qu'il me crache sa haine, juste pour qu'il existe, juste pour être sûr qu'il restait un peu de lui, que je n'avais pas tout prit. Étant incapable de m'être fin aux relations, ma volonté était qu'il s'échappe et qu'il m'empêche de le récupérer. Je l'ai au moins récupéré vingts fois avant ce fameux jour, qui n'arriva pas trop vite, cette fois, et même si c'était la veille du bac (sa petite vengeance personnelle pour contrer mes manipulations je suppose, même si je sais que chaque personne n'est pas aussi tordue que moi, Dieu merci !, Je sais ce que provoque l'envie de faire souffrir quand on est à bout, et il était à bout, je m'en était assuré), donc même si c'était la veille du bac, cette fois j'étais prête. Évidemment, ça ne m'empêcherait pas de souffrir
    Ce n'était pas vraiment de lui que je souffrais, je souffrais d'être comme ça, de ne pas arriver à garder quelqu'un dans ma vie, de ne pas arriver à vraiment aimer, de ne même pas savoir comment on aimait vraiment. Pour calmer mes angoisses, je voulais qu'il revienne, pour apaiser mes peurs je l'ai supplié de revenir, j'ai promis de changer, de lui donner un peu de moi, c'est ce qu'il voulait, juste un peu de moi. Je savais que je ne tiendrais pas cette promesse, mais j'aurais dis n'importe quels mensonges du moment qu'il m'aime, égoïste, encore, même s'il n'avait pas plongé en moi, il y avait vu ce que je m'obstinait à nier, à ne pas voir, il avait vu mes démons d'égoïste qui m'empêchaient d'aimer, il avait vu mon besoin constant d'attention, et il avait trouvé ma faille, ce qui allait me mettre à genoux, ce qui allait me donner la punition que je méritais de recevoir "tu n'arrives pas à t'aimer toi-même alors, je ne peux plus t'aimer, et tu ne peux pas m'aimer". BANG, voilà ça pour moi
    J'avais décidé que ce n'était qu'un con, même s'il avait vu juste de toute façon je n'aurai jamais pu l'aimer totalement, je l'avais choisis pour ses points communs avec Ilo et parce qu'il me donnait un peu de positif en moi, ça s'arrêtait là. Je n'ai jamais cherché à le connaitre, ni à l'apprécier, et N avait hâte qu'on voit la même chose tout les deux. "arrête de faire semblant de l'aimer, et puis je ne sais pas ce qui te retient, il est imbu de lui même", ouais mais, sa vantardise déguisé m'était destiné, il vantait ses mérites en passant par les miens, ça me faisait du bien, ça soulageait ma conscience haineuse. Tant pis, pour le goût de chocolat noir.

Ou c'est qu'j'ai mis mon flingue ?

4 décembre 2015 à 11h19

Encore une fois, je me retrouvais seule face à moi même, peut être était-il temps d'organiser une confrontation avec moi-même. Je savais déjà ce que je risquais d'y voir et je n'étais pas du tout pressée d'avoir la confirmation de l'évidence.

Alors je cherchais de l'énergie, et j'avais décidé de chercher et peu importe ou, ( j'étais tellement en manque, que ça devait se sentir ) je n'apparaissais sincère à personne et personne n'était disposé à me donner cette énergie que je voulais tant.

Un bon côté, c'était ma dernière année de lycée, et je pourrais partir, c'était cette pensée qui me faisais avancer, je pourrais partir loin des conflits et là ou ils ne pourraient plus me trouver...Si seulement.

Avec ma mère, depuis cette rupture, nous nous étions rapproché, je comprenais mieux son envie d'être ivre, et je finissais par l'être avec elle, je lui racontais que ma rupture me faisais mal, à quel point il avait été "quelqu'un d'horrible" avec moi.
Je n'aurais pas supporté de lui dire la vérité parce que je n'aurais pas supporté d'entendre dans sa bouche à elle, qu'il avait raison, que j'étais égoïste, que je ne m'aimais pas, et tout ce qu'elle aurait pu rajouter en arrivant à mettre mon père dans l'histoire et en revenir à parler d'elle, je ne voulais pas parler d'elle, parce que je savais que le moment viendrait vite et je voulais mon moment de répit pour pleurer un peu, et me faire plaindre cinq petites minutes.

Oh, bien sûr, ce n'était pas cinq petites minutes juste à moi, parce qu'elle profitait de ma faiblesse pour me demander pourquoi je partais, que ça allait être dur seule, que je ne tiendrais pas, même financièrement ç'allait être dur. Heureusement j'avais décidé, que cette décision là, n'était vraiment pas négociable, et j'avais l'argument tout prêt, quand elle insistait " toi, tu es bien partie de chez tes parents"

Cet argument ne tenait pas la route, bien sûr, parce que, à contrario de moi, selon elle, elle avait des centaines de milliers de raisons de partir, et si j'avais été à sa place, moi, pauvre petite fille faible qui se plaint tout le temps, je n'aurais pas supporté cinq secondes de sa vie, et puis ça suffit de croire que je suis toujours la plus malheureuse, ais-je au moins idée de ce qu'elle vit au quotidien, et moi qui reste là, moi qui ne sourit jamais, moi qui répond par monosyllabes toujours moi, est ce que quelqu'un ici pensait à elle?

Je voulais éclater de rire tellement ma méthode avait bien fonctionné, bien sûr, qu'elle allait arrêter d'insister pour que je reste, comme je le voulais, parce que dès qu'on mentionnait un moment de sa vie, elle s'enflammait, et plus rien ne comptait plus sinon que son interlocuteur finisse par approuver son malheur.

De toute façon, elle n'aimait pas se concentrer sur quelqu'un d'autre trop longtemps, je le savais, puisqu'elle faisait partie de moi, nous partagions nos défauts, et celui là m'était grandement utile pour changer de sujet à souhait et ne plus devoir que faire "Pauvre maman, oui, c'est vrai, oui, je suis désolée" et hocher la tête farouchement.

Pour mon père, c'était de ma faute, cette rupture, moi qui était trop exigeante, mais il en était bien content, je faisais bien d'être exigeante, B ne me méritait pas, et je ne lui avait pas présenté comme il l'aurait souhaité, alors pour lui, B aurait pu très bien ne jamais exister ç'aurait été la même chose.

Une fois encore, ma mère a été d'un soutient indéniable, quand elle m'écoutait me défouler contre mon père, le défendant quand il le fallait, approuvant autant que nécessaire, en profitant pour placer deux ou trois "Oui, c'est ce qu'il fait avec moi aussi, oui il est comme ça, et même pire, mais c'est ton père, moi c'est pas pareil c'est mon mari"

Cette complicité m'arrangeait, ça me permettait d'aller un peu mieux, et j'avais l'impression que pour une fois, il n'y avait plus de secrets, ni plus trop de disputes, mes parents me soutenaient, chacun à leur manière, pour réussir mon bac, et pour me sentir bien.

Je ne m'attendais pas à la confidence de ma mère qui allait venir m'ébranler, me pousser à me demander comment je n'avais pas pu voir cette confidence arriver à grand pas, comment j'avais pu autant me centrer sur moi même sans être réceptive au calme d'avant la tempête.
Elle avait le don de me laisser sur le cul, pour être vulgaire, et faute de meilleur terme, parce que j'ai vraiment eu l'impression de tomber sur le cul, elle avait ce don là, et en plus de ça, le don de le faire aux moments ou je m'y attendais le moins.

Confidence sur canapé

4 décembre 2015 à 12h02

Je m'en souviens comme si c'était hier, j'allumais une cigarette, sur notre vieux canapé, et j'essayais de faire des ronds avec ma fumée. Elle s'est approché de moi, maman, pour me parler de sa copine
" Tu te souviens de cette histoire, de ma copine..."
Ouais, je me souvenais, vaguement, lors d'une soirée arrosée, elle avait mentionné cette copine, que je ne connaissais pas, qui était amoureuse d'un gars et c'était compliqué,et je n'avais pas trop réagit, faute à la soirée arrosée.
" Pourquoi tu me parles encore de cette histoire" je lui ai répondu, non pas que l'histoire était inintéressante, mais ça ne lui ressemblait carrément pas d'insister sur une histoire de copines, à moins que cette copine là soit jalouse d'elle, mais ça ne collait pas avec la situation, parce que je ne connaissais pas cette copine, alors je n'aurais jamais pu approuver comme elle l'aurait voulu
"Oh, d'accord, si on ne peut plus parler avec toi, de toute façon ça ne va pas t'intéresser cette histoire"

Voilà, elle faisait mine d'être vexée, juste assez pour piquer ma curiosité, juste assez pour que je la questionne et me dire ce qu'elle meurt d'envie de me dire, et ça doit faire longtemps qu'elle se retient, je l'a vois trépigner d'avance.

Elle me parle donc de cette copine, avec ce mec c'est plus compliqué que prévu parce qu'ils sont mariés tout les deux mais elle est vraiment vraiment amoureuse de lui. En gros, elle me prenait pour une conne, et attendait de voir combien de temps je mettrais à réagir, et quel serait le degré de ma fureur.
"Oh, et bien tu devrais dire à ta copine, que c'est inutile de se mettre dans des histoires compliqués et que ça, ça s'appelle jouer avec le feu, et puis on finit par se bruler, tu connais l'histoire, non ? Tu sais déjà tout ça, parce que c'est toi, ta copine"
Elle a bafouillé des "mais mais non", elle a finit par me dire que j'avais vu juste, face à mon regard, parce qu'elle savait que je l'a connaissais, c'est pour cette raison qu'elle a attendu tant et tant pour me reparler de "sa copine", elle attendait de pouvoir jauger mes réactions avant de m'avouer ce qu'elle comptait me dire depuis longtemps, elle avait beaucoup trop attendu, son petit manège ne marchait pas.

J'étais fatigué, et je ne voulais pas de ça, mais était-il encore dans mon pouvoir d'empêcher cette situation ? Sachant que j'avais fermé les yeux trop longtemps, la situation avait eu le temps d'évoluer, elle voyait cet homme déjà presque tout les soirs.

Bien sûr, elle m'avait déjà accoutumé de son habituel chantage inconscient pour ne pas que je répète quoique ce soit, c'était bien inutile, je n'en avais pas l'intention, qui voudrait faire exploser sa famille avec une telle confidence, moi j'aurais voulu ne jamais rien savoir et partir à la fac, ignorant tout.

C'était bien trop tard, elle avait su piquer ma curiosité et maintenant que j'étais dans la confidence, je n'avais plus qu'à trouver une solution. Elle me faisait lire ses messages, elle m'invitait à sortir avec eux pour apprendre à mieux le connaitre, il y avait même les enfants, heureusement, ils ne s'embrassaient pas ni rien, je n'aurais pas pu le supporter.

Je décidais donc que je tenais la solution, j'allai connaitre cet homme, et le faire fuir loin de ma famille, et s'il s'accrochait : le détruire, j'en avais les moyens, j'étais très proche de sa femme, qui me parlait bouquins et études, elle et moi nous nous voyions souvent et on avait une bonne entente, et avant l'aveu de maman, je ne me serais jamais douté du comportement de son mari.

Je n'étais pas seule, mon ami N qui s'entendait bien avec maman, lisait les messages, lui aussi et tentait de lui expliquer que cette relation n'allait mener nul part sauf à la destruction de deux familles ( l'autre homme avait lui aussi des enfants, dans la classe de mes frères et sœurs, des enfants que je connaissais, que j'avais déjà gardés)

C'était horrible car, plus elle me montrait les messages, plus je comprenais que c'était ma mère qui insistait dans cette relation, que c'était elle qui désirait plus que lui cette relation, ça aurait été plus facile pour moi que ce soit l'inverse, parce que là, au point ou elle était accroché à cet homme, au point que ses humeurs dépendent de ses réponses, au point de boire dès qu'elle ne le voyait pas, la situation devenait de plus en plus ingérable et mon échec faisait en plus de ça, réagir mon père qui se mettait maintenant à me questionner, ainsi que mon petit frère qui voulait savoir pourquoi j'avais l'air de ne pas m'entendre avec l'autre homme, qui devenait, le père de son copain dans sa bouche.

Il ne me restait plus qu'a serrer les dents et chercher, chercher quoi faire pour tout arranger, les problèmes d'avant, me paraissaient bien plus simples tout un coup

liaisons dangereuses et premiers symptômes

8 décembre 2015 à 10h48

Ainsi, je vivais l'aventure cachée de ma mère avec de nouvelles crises de tocs, plus intenses que jamais, mes tocs qui s'étaient fait discrets ces dernières années reprenaient plus puissant, je mâchais jusqu'à m'en rendre malade, je mâchais pour ne plus penser, encore et encore, j'étais insatiable.

Cet homme que fréquentait ma mère, et qui s'adressait à moi comme si je ne savais rien m'écœurait, ma mère qui avait l'air ravie et pressée de savoir ce que je pensais de lui, m'écœurait aussi. Alors j'en étais arrivée là, à être une petite chose faible en face de deux personnes qui me dégoutaient, mais il ne fallait pas que je renonce, je ne pouvais pas me permettre de faire exploser ma famille.

Il me parlait de tout, de la littérature, de ses voyages, de ses lectures, oh, je ne peux pas dire qu'il n'était pas intéressant, mais ma mission n'était pas de savoir, elle était d'empêcher coûte que coûte cette relation, et ça commençait par mes sous entendus quand il me parlait, mon regard qui disait " tu oses rentrer chez moi, t'asseoir là ou s'assied mon père, mais je ne suis pas dupe", et je suppose qu'il a vite comprit que derrière mes rires à ses blagues, je le détestais pour ce qu'il tentait de faire, avec l'aide de ma mère, à ma famille.

Il a fallu que mon grand père paternel meure au même moment, mon père en été anéantit, il devait quitter la France quelques semaines, pour l'enterrer en Afrique, avant sa mort, il ne l'avait plus revu depuis notre derniers voyage en Afrique qui datait de dix ans. En tant qu'aîné de sa famille, il retournait là bas, gérer les funérailles et se confronter aux reproches et aux non dits de sa famille. Je ne pouvais le consoler : je n'avais pas assez d'énergie, et à chaque fois que je pensais à une éventuelle scène ou j'essayais de le consoler, je perdais mes mots dans des sanglots et dans mes cauchemars je finissais par tout lui avouer sur ma mère, et ça, je ne pouvais pas me le permettre, je devais être forte pour nous deux, je ne pouvais pas craquer, pas là, je craquerais dans la nuit, seule avec moi même, je me permettrais d'angoisser un moment, et je ne laisserais pas une seule trace de mes angoisses nocturnes le lendemain.

Papa s'en allait quelques semaines : la place était libre pour l'autre, et ma mère ne se révéla pas être profondément touchée par cette mort, ses pensées allaient à nos ennuis financiers en rapport avec le voyage et les funérailles (heureusement qu'elle n'en fît pas part à mon père), et puis une autre pensée beaucoup plus évidente lui procurait de la joie : l'autre homme pourrait venir chez nous tout les soirs.

Un soir, alors qu'il repartait de chez nous, (le chez nous dont je n'avais plus l'impression qu'il soit un chez nous, tant il était omniprésent, je n'osais même plus m'aventurer dans d'autres pièces que ma chambre), maman me fît la remarque que je n'étais pas agréable avec lui, elle me demandait pourquoi.

Oui, comme si c'était pas évident, mais j'ai vite comprit qu'avec ma mère et son esprit d'enfant, les choses évidentes et les complications, ne le sont pas pour elle.
J'avais aussi comprit que cet homme avait vu mon comportement détestable avec lui, mais de toute façon, je n'avais pas pour but de le dissimuler, mon espoir était, que si ma mère voyait que je ne l'aimais pas, elle se sacrifierait en tant que mère, pour mon bonheur, ouais, je rêvais éveillé.
J'ai donc répondu que je ne l'aimais pas, qu'il était hypocrite et pas sincère, et que rien qu'en lisant les messages qu'elle me faisait lire n'importe qui pouvait le voir, elle ne le voyait pas, l'amour l'aveuglait.
Pour lui dire ça, je n'ai même pas eu besoin de mentir, c'était l'exacte vérité, et pendant un instant, ça à marché, elle prenait mon ami N en témoin, qui était d'accord avec moi, et pendant quelques jours, l'autre homme, prit par ses obligations familiales, ne pouvait plus donner de réponses positives à ses invitations.

Alors, je m'auto-congratulais, j'étais persuadée d'avoir réussis, et quand mon père reviendrait, cette histoire serait loin derrière nous.
C'était sans compter sur l'autre homme qui finit par donner des nouvelles, par s'excuser, et après son rendez-vous avec ma mère, elle m'intima d'arrêter de ne pas l'aimer, ça l'a rendait malheureuse, et quelle fille, disait-elle, quelle fille voudrait rendre sa mère malheureuse?!

Pas moi, c'est clair, mais j'avais décidé, que pour une fois, le bonheur de la famille passerait avant son bonheur à elle, ou je me faisais croire, qu'elle ne savait pas ce qui était bien pour elle. Oui, la communauté qui prime sur l'individu, c'est dur, mais c'est ce qui me semblait être le mieux, car son histoire était sans issue, l'autre homme jouait avec elle, il était très amoureux de sa femme, et beaucoup trop attaché à sa situation, à sa famille, pour être tenté de tout détruire avec ma mère, alors pourquoi elle s'accrochait ?

Je devais changer mon angle d'attaque, pour ne plus faire croire à ma mère que je tentais volontairement de la rendre malheureuse, ça, me mettait dans des états incroyables et mes crises d'angoisses échappaient à mon contrôle, alors qu'avant, elles avaient la sympathie d'attendre que je me retrouvais seule, à présent, elles me prenaient à tout moments de la journées, je pleurais même parfois d'hystérie en tirant sur mes cheveux et en lui demandant pourquoi, elle faisait ça, alors elle se mettait à pleurer aussi, et là, je reprenais conscience, et j'inventais un truc ridicule (ma vieille rupture me faisait souffrir, je savais que ce n'était pas une raison de m'en prendre à elle, j'étais désolée), elle finissait par en conclure que j'étais jalouse, c'est ce qu'elle confia à l'autre homme, j'étais jalouse, parce que je venais de vivre une rupture, il ne fallait pas faire attention à moi.

J'avais aussi d'autres soucis, des inconnus m'harcelaient au téléphone, m'intimant de payer certaines sommes d'argent. J'en ai parlé à ma mère, elle m'a dit de ne pas faire attention, et de ne plus répondre. J'avais hâte que mon père revienne.

Argent trop cher

8 décembre 2015 à 11h37

Quand mon père est rentré, ma mère était dans un était pitoyable, les bouteilles d'alcool vides trainaient par terre, elle avait trouvé un autre canapé d'une "copine" (qui était miteux) et mit l'ancien dehors dans le jardin, je m'évertuais à faire un minimum de rangement avant que mon père ne passe le seuil de la porte (principalement parce que ses crises de colères quant au désordre de la maison m'angoissaient), mais la maison paraissait à l'abandon.

Nous avions déjà déménagé plusieurs fois depuis notre arrivée dans le sud, parce que quand ma mère ne supportait plus un appartement, il fallait le quitter, alors pour cette dernière fois,un an auparavant, elle avait trouvé cette maison en plein centre ville, c'était une aubaine disait-elle, et les propriétaires étaient prêt à vendre dans deux ans, ils pourraient devenir propriétaires à leur tour, puisque mon père en faisait la demande à ma mère depuis tant d'années, puisque c'était son rêve, l'occasion était à saisir.

Comme prévu, mon père était furieux de l'état de la maison, furieux du canapé dehors qui avait prit la neige, furieux contre ma mère, qui ne cachait même pas qu'elle était complétement ivre et furieux contre moi, qui n'avait pu, empêcher ça. Avec les années, je comprendrais que sa colère contre moi, était le moyen pour lui d'empêcher d'envenimer la situation avec ma mère, et de m'empêcher de suivre ses traces.

Il nous organisa quand même une soirée en famille, ou il nous montra les films de notre famille en Afrique. Puis, plus tard, je lui parlais des appels incessant à propos de somme d'argent, ses appels même quand j'étais en cours, je lui demandais s'il n'y avait pas une possibilité de me mettre sur liste rouge pour ne plus en recevoir.
Il y eu une dispute à laquelle je ne m'attendais pas, mon père m'ordonna de retourner dans ma chambre et mes parents s'hurlèrent dessus, je ne savais pas ce que j'avais dis, ni pourquoi ils se mettaient dans des états pareils mais c'était, sans aucun doute, très grave.

Au matin, ma mère m'expliqua qu'il s'agissait d'une erreur d'appel, que je ne devais plus répondre et ne plus jamais en parler à mon père, en ajoutant " tu veux foutre la merde ou quoi", alors quand je lui demandais ce qu'elle entendait par là, elle répliquait que j'avais très bien comprit.

C'est au midi, quand on se retrouvait seul avec mon père, qu'il aborda la question, il m'annonça que maman avait fait 60 000€ de crédit à la consommation, en signant à sa place, en envoyant ses feuilles de paie à lui, et que non seulement il ne savait pas ou était passé cet argent, mais en plus, ils ne pouvaient plus rembourser alors ils avaient maintenant des soucis avec des huissiers et la banque de France, il l'avait découvert, il y a peu, en faisant une demande de crédit immobilier, le banquier avait cru qu'il plaisantait, le banquier lui avait demandé pourquoi il ne répondait jamais au téléphone et s'était empressé de lui imprimer son dossier qui faisait des pages et des pages, il m'expliqua que si il n'avait pas répondu au téléphone, c'est parce que ma mère avait renseigner mon numéro à moi, et ça faisait des mois, qu'elle ne payait plus, il m'annonça même que les chèques qu'ils faisaient ensemble pour payer la cantines, elle s'en servait pour autre chose, puisque les impôts avaient prélevés directement sur son salaire, faute d'impayés récurrents.

Avant de digérer l'information, comme je ne supportais pas qu'on critique ma mère, puisque j'avais l'impression qu'entre ces critiques, c'était moi qui était visé, moi qu'on accusait, puisqu'elle était une part de moi. Je lui ai alors lancé qu'il avait bien eu une maitresse, lui. C'était la première fois que j'abordais le sujet avec lui, c'était d'ailleurs la première fois que nous avions une discussion aussi profonde et aussi longue, j'avais lâché ma phrase et maintenant j'avais peur de recevoir une claque, je craignais sa réaction, il me jaugeait du regard essayant sans doute de savoir ce que je savais ou pas, et j'insistais en lui disant que maman me l'avais dit, bon il a nié, mais je savais que c'était vrai, libre à lui d'en avoir honte, et de ne pas l'admettre, au moins, il était resté à notre famille, il ajouta sombrement que ma mère était folle et alcoolique que la seule solution était de l'interner et que je ne devais absolument pas rentrer dans son jeu.

Ce jour là, je me répétais inlassablement qu'elle n'était pas folle, et d'ailleurs, qui sommes nous pour dire si oui ou non telle ou telle personne est folle, qui sommes nous pour juger du mérite? Je me disais aussi, qu'il ne connaissait que la moitié de l'histoire parce qu'il ne savait pas pour l'autre homme, s'il savait, allait-il demander un internement pour ma mère en appuyant sur le fait qu'elle était inconsciente et alcoolique, qu'elle avait signé des crédits à sa place, ce qui était interdit par la lois, et nous ne la reverrions plus... Et, soudainement, je le détestais, jamais je ne le laisserais faire ça, il pourra dire ce qu'il voudra, moi, je serais là pour elle et je l'a défendrait, il ne connait rien aux sentiments, à la faiblesse, à l'angoisse, dans ma tête c'est pour ça qu'il réagissait ainsi.
Et si, si, si elle était vraiment folle, et que je l'encourageais dans son délire, comme le disait mon père, avais-je raison de cacher les bouteilles qu'elle finissait, de mentir pour elle sur l'autre homme ? Est-ce qu'il n'y avait pas là non assistance à personne en danger ? N'étais-je pas entrain de l'entrainer à toucher le fond, et mon impassibilité ne lui prouvait-elle pas qu'elle était dans le juste, dans le vrai ? Et, si, et si, si mon père disait vrai, et que c'était moi le monstre de la protéger alors qu'elle était un danger pour elle même et pour les autres?

Je prenais la décision qui s'imposa difficilement à moi : je devais la faire réagir, et là, je verrais si elle est folle, je devais lui faire, ce que je ne voulais pas me faire à moi, la confronter à son mal, ça allait être dur, et nous faire souffrir, mais je pouvais souffrir pour nous deux, je le devais, parce qu'il était hors de question de l'interner, et peut être qu'avec cette menace, que j'allai lui répéter, peut être se secouerait-elle, comme l'effet d'un verre d'eau. Oui, c'est ce que j'allai faire.

Fin d'amertume ou amertume sans fin

12 décembre 2015 à 12h07

J'étais mélancolique, je rêvais d'une autre époque, même si elle aurait pu être pire, elle serait forcément mieux que celle là.
Comme prévu, j'avais parlé à ma mère de la conversation que nous avions eu mon père et moi, elle m'expliqua que tout ces crédits furent une erreur, qu'elle se sentait si seule, que mon père ne s'était jamais mêlé de la situation financière si bien qu'elle se retrouvait seule à tout gérer, et je n'avais pas idée à quel point cette responsabilité fut lourde pour elle. Je voulais bien la croire, son discours me rassurait, et il me permettait d'ajouter, tant qu'elle était totalement à l'écoute, le problème de l'alcool, c'est ainsi que je lui fit part des idées de mon père sur "la menace de l'internement", elle le trouvait "dégueulasse" c'est le terme qu'elle utilisa.

Elle se trouvait incomprise, tout le monde buvait, disait-elle, et c'était toujours à elle dont on comptait les verres, elle qui en faisait trop, je lui conseillais donc de ne plus acheter de l'alcool, ainsi les autres verraient un changement en elle, et cela lui laisserait un moment de répit pour pouvoir boire sans être surveillé. Il est sûr que ma solution, n'était pas très futé, mais je m'obstinais à la croire, et à croire qu'elle n'était pas alcoolique, qu'elle "aimait juste boire un coup", cette solution là m'arrangeait.

C'est quelques jours après cette scène que maman vint me trouver, pour me parler de problème financiers, que mes grands parents venaient dans deux jours et qu'elle ne savait pas comment faire, et puis maintenant que j'étais au courant de ces problèmes je pouvais réfléchir avec elle, l'aider à trouver une solution. Elle n'avait pas l'air très prise dans la recherche d'une autre solution, l'autre homme prenait de plus en plus de place dans sa vie.

Je passais des coups de fils à ma banque, j'avais une autorisation de découvert sur mon compte jeune, que je décidais d'utiliser pour l'aider, puis je passais des coups de fils à quelques vieux amis pour l'aider. Ces coups de téléphones là, la mirent en colère, elle me disait que les autres ne devaient pas savoir, que je ne devais pas en parler, elle ne savait pas à qui s'adresser pour de l'aide sans être jugé.

Coup de bluff de ma part, je ne savais plus quoi faire, tant je lui proposais d'appeler la femme d'un de mes oncles qui me semblait sympa, et qui m'avait plusieurs fois dit d'appeler en cas de soucis. C'est ce que maman fit, et elle lui donna difficilement une réponse positive.

Quant aux jours suivants, maman angoissait en me disant de poursuivre mes recherches car elle n'était pas sûre pour la femme de mon oncle, ainsi, mes grands parents arrivèrent et je l'a retrouvais heureuse, me disant qu'ils l'avaient aidés, ainsi que la femme de mon oncle et que je ne devais plus m'en mêler, elle ne se priva pas de dire à ma grand mère à quel point j'étais pénible de me mêler de tout.

Si mon désir de l'aider n'était pas si fort, je l'aurais détesté et laissé tomber rien que pour ça, j'étais son seul soutient quand il n'y avait qu'elle et moi, et dès qu'il y avait la famille ou ses copines, j'étais la pauvre petite gamine qui se mêlait de tout, et si j'étais parfois pas bien, c'est uniquement parce que je passais mon temps à vouloir tout savoir, tout contrôler, disait-elle.

C'était sûrement vrai, en partie, parce que je n'aurais pas supporté un départ à la fac avec une famille qui se déchire, j'étais partiellement soulagée de l'arrivée de mes grands parents, ma grand mère fidèle à elle même allait suivre ma mère ou qu'elle aille, et il ne serait plus question de l'autre homme tant qu'ils seraient présent,et plus de problèmes financiers urgents, avec l'aide que maman avait reçu d'eux.

Un soir, pendant le dîner ma grand mère précisa que mon oncle était parti de sa maison après une dispute avec sa femme suite à cette demande d'aide, mais que ça s'était réglé, ma grand mère en voulait à ma mère et elle précisa qu'elle souhaitait que ce genre de chose ne se reproduise plus, maman était très vexée, accusa ma grand mère de ne pas se rendre compte à quel point sa position à elle était dure, à quel point c'était humiliant de demander de l'aide et elle insista sur le fait qu'il ne fallait absolument pas que mon père fût mis au courant.

Ce soir là, mes grands parents rentrèrent dans son jeu, ainsi, ils étaient dans ma position, allaient-ils comprendre à quel point c'était dur de cacher les multiples facettes de ma mère ? Ils le comprendraient vite. Se sentaient-ils aussi mal que moi, impuissant, prendre place involontairement dans un jeu dont maman était le maitre ? En tout cas, moi je me sentais terriblement mal, la dispute de mon oncle (qui avait eu lieu à l'origine de mon conseil donné), et la nouvelle cachotterie à mon père, qui prenait plus d'importance cette fois là, car il m'avait bien fait promettre de ne plus le cacher de choses en ajoutant " après il sera trop tard pour tout réparer", si je déballais tout à mes grands parents, ils seraient mort d'inquiétude, et c'est le lendemain que je reçu un appel de la femme de l'autre homme, qui allait tout chambouler.

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13 décembre 2015 à 10h57

Elle était belle, la femme de l'autre homme, elle était sur d'elle, elle avait une classe et un charisme qu'elle ignorait sans doute, ou s'en servait-elle pour paraître encore plus belle ?
Dans tout les cas, elle dégageait cet aura, qui me rassurait, si je m'étais écouté à ce moment là, c'est entre ses bras que je me serais écroulé, en lui disant tout.

Sur la terrasse d'un café, endroit de notre rendez-vous, elle observait calmement mes mains tremblantes qui tentaient d'allumer une cigarette, et c'est avec un long soupire qu'elle l'alluma elle-même.

Elle me fixait sans rien dire, un petit sourire au coins des lèvres, une certitude s'imposa immédiatement dans mon esprit : elle savait pour maman et l'autre homme.

Je ne savais pas à quel point elle savait, ni ce qu'elle savait exactement, mais je devais tenter de savoir, sans craquer, car elle jouait, elle jouait de mes tremblements, de ma soudaine faiblesse qui lui confirmait sans doute ce qu'elle savait déjà.

Elle n'aborda pas le sujet en question directement, elle commença par me demander, si ça allait, car, disait-elle, ma mère buvait beaucoup, et ça tout le monde le savait, ça obligeait même son homme, à s'occuper d'elle quand elle n'allait pas bien, elle n'avait plus de vie de famille, elle voulait savoir comment, moi, je le vivais.

Je ne me suis pas amusée à nier quoique ce soit, d'abord, parce que j'étais dans un état de fatigue extrême, ensuite parce que je n'aurais pas été du tout crédible, ce que j'essayais de minimiser, de cacher, d'après elle, il y avait bien longtemps que ma mission avait échoué, car ma mère ne se cachait pas pour être ivre en public, ajouté à cela, cette femme avait lu les messages que maman avait envoyé à son mari, qui justifiait son absence par l'ivresse de ma mère "elle n'est pas bien, je dois l'aider", les messages, disait-elle, venaient parfois à deux ou trois heures du matin, c'était insupportable.

Je ne savais pas quoi lui répondre, j'étais énervé qu'elle accuse à ce point ma mère, sachant que son mari avec ses ambigüités ne faisait rien pour l'aider, sachant qu'il était bien facile pour elle de dire que l'écroulement de sa vie de famille était simplement du fait de ma mère, si son mari avait été si heureux en ménage, avait-il besoin de sortir tout les soirs avec maman, "juste pour l'aider", d'ailleurs, quand on veut "soit disant" aider une personne qui a un problème avec l'alcool, boit-on avec cette personne ? Oui je reprochais à l'autre homme de faire ce que moi même je faisais, mais lui était adulte, lui avait une vie, lui n'avait pas le besoin vitale d'aider ma mère, c'était mon rôle, pas le sien, et sa femme, en le défendant, me rappelait à quel point je le détestais, lui. Je n'allais pas m'emporter contre elle, par sa faute à lui, ce n'était pas de sa faute à elle, si elle mettait des œillères, si elle ne voulait pas voir le comportement de son mari.

D'un autre côté, j'étais soulagée, si elle savait tout ça, et qu'elle m'en parlait, c'était certainement pour y mettre un terme, oui, il m'allait être beaucoup plus facile de gérer une mère alcoolique, plutôt qu'une mère alcoolique ET infidèle. Je priais intérieurement, pour qu'elle ne me demande pas à moi de mettre un terme à tout ça, parce que si je savais comment, je l'aurais déjà fais depuis longtemps, ou puis-je dire, si j'en avais été capable, si j'avais vraiment voulu le faire sans avoir peur des éclats de verre, si j'avais été plus forte...

Elle m'annonça ce que je voulais entendre, elle avait prévenu son mari qu'il fallait prendre des distances, cette histoire devait s'arrêter, j'étais mi-heureuse mi-soulagée, et j'avais un peu peur aussi, peur de la réaction de maman quand elle recevrait le message de "rupture" de l'autre homme.

Ce jour là, c'est donc heureuse, avec un peu d'appréhension que je rentrais chez moi. J'étais aussi heureuse car mes grands parents nous invitais, moi, mon frère et ma soeur, à passer le reste des vacances chez eux, en attendant le mariage de mon oncle, l'idée d'un mariage me faisait sourire, d'autres se déchirent, et certains sont enfin heureux. J'avais parfois l'impression que ma famille oscillait entre mariage, et divorce, divorce et mariage, une dose de citron dans le miel, au final.

Cette soirée qui s'annonçait allait me prouver que maman préférait le fort piment, au miel simple, et quand elle en prenait, elle ne pouvait s'empêcher d'arroser les autres...

Déconvenue

16 décembre 2015 à 16h57

Je ne me souviens plus totalement de l'ordre dans lequel a eu lieu, ce que j'appellerais plus tard "la soirée de trop", je me la rappelle juste par bribes.
Je revois ma mère ivre face à mes grands parents se demandant ce qui lui arrivait de se mettre dans cet état, aussi lamentable qu'était son état ce soir là, je la revois avec son portable, et sans doute avec le message de rupture de l'autre homme, je la revois dire ces mots définitifs à mes grands parents, elle aime un autre homme, et mon père est dans la cuisine, elle aime un autre homme et mon grand père ne comprend rien, il lui demande trois fois de répéter, ce qui a causé un fou rire général, nerveux, sans doute, face au ridicule de la situation.

Elle aime un autre homme et nous rigolons face à mon père qui demande ce qu'il se passe, et jamais je ne pardonnerais cette soirée là, d'avoir eu la faiblesse de rire, face aux incompréhensions, de rire, parce que je reste humaine, et que la situation était risible tellement elle semblait irréelle, dans une autre vie.

Elle aime un autre homme, mais elle n'en a plus reparlé de la soirée, elle ne le pouvait pas, mon père était là, et ma grand mère avait cet air, qu'elle a parfois, comme si son visage ne suffisait pas à exprimer tout le malheur que lui fait subir sa fille, parce que je ne m'y trompais pas, je tenais mon égocentrisme de maman, qui tenait le sien de ma grand mère, je pouvais voir en elles aussi facilement que si j'avais décidé une bonne fois pour toutes de voir en moi.

Et, ce que je voyais en ma grand mère, ce n'était pas les dommages causés à ma famille, à mon père, à l'équilibre des enfants, mais ses dommages à elle, comment elle pourrait tirer le pire de la situation pour se faire plaindre, elle.
Contrairement à maman, son égocentrisme à elle, était très nuancé, par l'amour, par la maturité, beaucoup plus facilement que moi, elle arrivait à se mettre entre parenthèse, du moins tant que nous serions présent, pour penser à ses enfants, elle arrivait à se sacrifier, et je n'ai pas de mots pour peser la souffrance qu'elle devait s'infliger, je décidais que peu importait qu'elle se fasse plaindre devant d'autres personnes, elle le méritait bien, puisqu'elle pouvait se donner totalement à ses enfants, ainsi je l'admirais profondément, si j'avais pu, j'en aurais voulu à ma mère de lui causer encore du soucis, mais comme toujours, dans le soucis de me calmer, face à moi, elle aurait tempéré, en insistant sur le fait que ma mère a été une enfant et une adolescente modèle, elle avait bien le droit de se rebeller un peu adulte.

Pour moi, ce qui importait à ce moment là, et sans doute pour toujours (avec quelques nuances) c'était que face à moi, il était rare que ma grand mère s'accable sur elle même.

Nous partions, le lendemain, avec mon frère et ma soeur, chez mes grands parents, il m'était impossible de partir, sans parler à ma mère, de sa révélation choc de la veille à mes grands parents, elle s'en voulait, beaucoup, horriblement, et bang, elle me confia la tâche de leurs assurer que tout était faux, elle me confia la tâche de mentir encore pour elle, puisque cette histoire était finit, on devait rattraper le coup, disait-elle.

C'est ce qu'elle fit, elle "avoua" à mes grands parents que c'était une vielle histoire, un peu inventé d'ailleurs, faute à l'alcool, oui, elle était désolée d'avoir dit tout ça, d'avoir dormi par terre dans le jardin, et n'en parlons plus, "ok ?"

Sauf que mes grands parents qui n'étaient pas dupes, n'étaient pas "ok" du tout, mais, encore une fois, ils firent mines d'acquiescer, puisque de toute évidence j'allais être disponible toutes les vacances pour plus d'informations.

Je devais dire adieu au grand bol d'air sans maman dont j'avais rêvé, puisque même à 500km elle serait là, menace au dessus de ma tête si je disais quoique ce soit, oh, ce n'était pas de grosses menaces, l'avenir me prouverait que ma soeur, plus forte que moi, saurait faire face à ce genre de menaces, mais moi, je ne pouvais survivre à l'idée de décevoir ma mère, à l'idée qu'on finisse par s'éloigner.

Je le voulais sans le vouloir, ou sans être capable de le vouloir pleinement, c'était une partie de moi tenace, je ne pouvais pas mettre de la distance, nos sentiments se confondaient.

Rien était clair dans ma tête, je faisais des liste "ça tu peux le dire, ça non, et ça ? comment réagirait-elle si tu disais ça ?"
Sans compter sur le fait, que bien des personnes dans ma famille étaient au courant de son état, bien qu'elle ignorait, et ils trouveraient dans le fait que je sois sans elle, une aubaine pour en savoir plus, devaient-ils ou non s'inquiéter?

J'avais des nouvelles de B, mon ex amour, j'étais trop fatiguée pour ne renoncer à la tentation de lui répondre, du sexe, et plus de pensées, il ne m'aimait plus, je ne l'avais jamais aimé, ce que je cherchais ? Sans doute, ma part d'égoïsme qui voulait le faire souffrir en lui démontrant cent fois à quel point je pouvais me séparer de lui, lui reprochant de n'avoir pas répondu à mes vieux textos de supplications, et voir, voir son hypocrisie pour ne pas voir la mienne, jusqu'ou pourrait-il allait pour que je couche avec lui, qu'est ce qu'il pourrait me faire croire juste pour avoir mon corps...

De toute évidence, il était prêt à tout, je m'en moquais, je prenais l'énergie de façon indigne, là ou je le pouvais, il me restait beaucoup à affronter, et le sexe, même vite fait, mal fait, à toujours eu des vertus à me détendre.

Réflexion

16 décembre 2015 à 17h39

Au loin de maman, elle perdait son influence, notre lien qui demeurait présent était moins visible, il se disloquait, s'effilochait doucement, mes grands parents m'avaient sommé de ne pas les prendre pour des idiots de tout leur dire sur l'autre homme, parce que leur cacher des choses c'était mal, parce que ça les inquiétaient, et ils ne pouvaient pas admettre que je contribuais à les inquiéter, disaient-ils.

Alors j'ai tout dis, l'alcool, les crédits, l'autre homme, tout y est passé, et je les ai prévenus, que si maman entendait parler de tout ça, c'est à moi qu'elle en voudrait surement, ce furent nos premières confidences, ils me firent la promesse de ne rien dire, que je pouvais compter sur eux, et avec eux. Et j'étais rassuré de ne pas prendre la situation en main, et j'étais rassurée encore plus qu'avec la femme de l'autre homme, parce qu'ils m'avaient apaisé.

Chez eux, je n'avais presque plus de crises d'angoisses et je pouvais leur expliquer mes inquiétudes les plus profondes, et c'est mon père qui les appela au téléphone et qui confirma l'alcool et les crédits, puisqu'il ne savait rien de l'autre homme et s'il avait des doutes, il n'en fit pas part.

Cette sensation d'apaisement était de courte durée, puisque comme personne ne reconnaissait plus ma mère, tant son état était grave pour certains, presque irrémédiable pour d'autres, je me faisais l'avocat du diable, et je l'a défendais, encore et toujours, je revenais sur mes paroles précédentes pour la défendre, je minimisais ce que mon père disait d'elle pour la défendre, mais personne n'était dupe.

Encore moins quand elle nous retrouva, et après le mariage de mon oncle, ou elle s'était disputée avec ma grand mère, tellement l'ivresse avait prit le dessus, et faute de sa rupture avec l'autre homme, selon moi, personne ne la reconnaissait plus, on me demandait des comptes, que se passait-il vraiment ?

J'étais sans réponses, elle se doutait que j'avais beaucoup trop bavardé avec mes grands parents elle me fuyait, mon père était indifférent, et je me sentais seule.

Et, après ça, l'été tirait à sa fin, moi, je partais dans une autre ville pour mes études, et tant mieux, tant pis, j'étais frustrée, je n'arrivais plus rien à tirer de mes parents, je décidais de tourner la page, et je m'apprêtait à vivre une autre vie.
Puisqu'il n'y avait plus d'autre homme, je décidais que mon père pouvait régler l'alcool et les crédits, sans qu'il y ai de problèmes dans la famille, je savais qu'il pouvait régler cette situation seul, parce qu'il ne m'avait jamais rien demandé.

Amours qui s'enlacent

16 décembre 2015 à 17h44

J'étais à demi rassuré, mais je décidais de faire face au monde de devant, celui de mes études qui m'attendait, avant de partir, j'avais la visite d'Ilo, ma meilleure amie, nous ne nous étions plus reparlé depuis deux ans, mais nous avions décidé de passer quelques jours ensemble depuis qu'elle m'avait apprit que son nouveau copain, (qui s'avérait être une de mes vielles et courtes relation), était dans la même classe que B, mon ex amour, en classe d'études supérieurs.

Elle semblait ravie, disait-elle, d'avoir un point commun avec moi, moi, je trouvais que ça faisait beaucoup trop de points communs, sa visite s'est révélé insipide, comme si nous ne partagions plus que des souvenirs, en plus de ça, B restait un plan sexe de temps en temps, et il discutait beaucoup avec Ilo et son nouveau copain, à mon sujet, moi l'égoïste qui détruit tout, qui bouffe de l'énergie, ça ne me plaisait pas beaucoup, je décidais qu'ils étaient nocifs et que si, si, ils s'amusaient tant en parlant de moi ensemble, qu'ils restent ensembles.

Pour moi, c'était une trahison sans retour de la part d'Ilo, moi, j'avais prit B, parce qu'il lui ressemblait, elle, elle prenait un ex copain, sans réelle importance, qui m'avait connu avant B, quand j'étais au plus mal après l'avoir perdue elle. Je ne trouvais pas fair-play, de se servir des confidences que lui avaient fait son nouveau Jules, pour arriver à me montrer, me montrer quoi? Quelle peut faire autant que moi? mieux ? ça m'était égale, je ne jouais pas et je n'étais pas en compétition.
Par contre, ça faisait souffrir B, qui venait de comprendre pourquoi je l'avais choisis, qui décidait de "s'allier" avec eux pour me faire dire ce que je faisais, ce que j'étais, et sans doute, me faire demander pardon, c'était une perte de temps pour eux, je n'en avais nullement l'intention,

Ilo se comportait comme si nous pouvions à nouveau être amies, comme si elle me connaissait par coeur, ce fut le cas, avant, mais plus à cette époque, j'avais déjà trop vécue sans elle, et je n'étais plus apte à me confier à elle comme avant, ni même à lui faire confiance, vu ce qu'elle manigançait derrière mon dos en faisant toujours comme si elle avait toujours été sincère.

B voulait que je change afin qu'il m'aime à nouveau. Je ne voulais de lui que le sexe et je n'avais pas de remords à lui faire croire que je pouvais changer. Je n'avais pas de remords, parce que je savais qu'il fréquentait Ilo et son copain, juste pour me pousser dans mes retranchements, comme je le méritais.

Et, le nouveau copain d'Ilo, donc, ce vieil ex à moi, voulait juste cracher son venin parce que je l'avais épuisé en deux semaines, pour me venger de la fin de mon histoire avec Ilo.

Je continuais d'envoyer quelques messages routiniers d'amitié à Ilo, dans ma nouvelle ville, de faire quelques allés-retour pour du sexe avec B, et d'ignorer le reste. Je ne voyais pas Ilo quand je voyais B, parce que à part "quoi de neuf" je n'avais plus rien à lui dire.

C'était ma vie, dans ma nouvelle ville, avec un semblant d'ironie, B et Ilo toujours présent, eux ensemble qui se connaissent, dans une autre ville, comme deux passés distincts qui s'entrechoquent.