Journal d'une écrivaine de pages blanches

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Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Transports en commun

14 mai 2011 à 18h06

J'aime les transports en commun. En principe.
On voit des têtes. Parfois on les revoit. "Tiens, comment ça va depuis la dernière fois ?" Evidemment, question qu'on ne posera jamais. Absurde, enfin pensez donc ! Ici, je veux dire, ICI, dans cette boîte à sardines ? Ou plutôt, poissons rouges. Ouais, des poissons rouges au regard le plus vide que je connaisse, on sent les années d'entrainement. On est proches, si proches, corps contre corps... le jeu est d'ignorer superbement l'autre.
J'aime les dévisager discrètement, et me demander qui ils sont. D'où ils viennent juste là, ce qu'ils ont fait aujourd'hui, où ils vont maintenant, ce qu'ils vont manger ce soir.

Et puis je les déteste, ces transports en commun.
Sale journée, une jolie dose de claques dans la g*****, autant dire que la patience est à zéro, les nerfs tendus comme une corde de harpe, en moins délicat peut-être. J'en ai juste marre.
Bientôt de retour dans mon petit chez-moi.
Ah tiens non. Retards sur la ligne, susurre la voix au micro. Ah bon, pour changer !

Mais je me rassure. Je vais pouvoir me confronter encore une fois, une dernière fois avant le coucher du soleil, à mes bons vieux poissons rouges.

La dame à la poussette et son gosse braillard gavé de bonbons. Sur mes pieds, la poussette.

La racaille-wash-t'as-vu qui pense te draguer en te fixant, et prend un sourire poli pour une demande en mariage.

La dame-aux-chats. Enfin, on imagine. Vu l'odeur.

L'agacée. Un méga-soupir toutes les 3 secondes. A faire trembler la rame.

La chaîne hi-fi ambulante, casque vissé sur les oreilles et son à fond, histoire que tout le monde profite de son mélodieux rap.

Le groupe de collégiennes, portable rose Hello Kitty, assez de maquillage pour repeindre une façade, qui piaillent en racontant comment le prof a trooooooop été injuste de la virer parce qu'elle lui a répondu avec insolence alors qu'elle n'avait pas fait ses exercices. Au passage on apprend toute la vie des ex de la bande.

Le cadre financier vaguement stressé. Et transpirant. La prochaine fois il prendra une chemise en coton hein, le nylon c'est pas tip-top.

Les touristes, plan de la ville déplié en grand, presque le bob Ricard sur la tête.

Le vieux réfractaire. "Retourner le ticket" dit la machine, mais non, non ces machines de malheur n'auront pas raison de lui, nom d'une pipe en bois ! Il réessaiera 10, 15 fois s'il le faut.

L'énervé qui bouscule tout le monde pour sortir. La rame se vide, on respire. Une grrrrande bouffée d'air avant la fermeture des portes.

Et... eeeet merde, le contrôleur. Avec tout ça, j'ai pas validé mon ticket moi.

Allez, on tente le grand sourire un peu niais.

Retour à la surface

14 mai 2011 à 18h54

Quand j’en ai eu marre d’attendre un message qui ne viendrait pas, j’ai enfin daigné mettre le nez dehors, hors de ma caverne. Hors de cette piaule où je me suis retranchée pour n’avoir que ça à justifier. Pendant 8 mois ou 3 minutes, je sais plus, c'est pas important.

Quelques fringues sur le dos, mon sac (un livre à résumer, des lunettes, 2 crayons, un fluo, mon téléphone muet) sur l’épaule et un pomponnage (pour fêter l’occasion) plus tard, j’ai repassé la frontière avec le monde. La dernière fois, c’était pour me faire racketter par le Carrefour Market du coin.
Enfin à vrai dire, elle n’est jamais trop hermétique cette frontière ; je les entends mes joyeux voisins je n’sais où dans la nuit, je les entends courir crier rire chanter et me déconcentrer dans ma contemplation du plafond. C’est sacré la contemplation du plafond, c’est un rituel donc c’est sacré, faut pas y toucher. Blanc, le plafond. Blanc et vide. Je peux le dire, je le connais par cœur maintenant, des heures de pratique pour perdre toute trace d’imagination. Et je les devine, aussi, mes voisins. Tôt le matin, on partage ce moment unique et trop répété d’être les derniers rectangles du quartier à disparaître dans le noir. Sacrifier mon sommeil sur l'autel de la réussite, choix dont je me vante jusqu'à ce que le réveille sonne..

Je suis sortie, donc. Pour ne pas sentir le roquefort demain. Quand ils arriveront.
Mon sac à l’épaule donc, j’ai traversé la rue, longé la ligne du tram pendant 15 minutes, tourné à droite et passé le portail, vert, forcément, du Jardin Public. (petite musique Disney, SVP) Ouais, dans le genre « Martine au parc ». Mais j’étais pas avec Maman, Jean, machine et bidule qu’on sait jamais si c’est des cousins ou des copines, mais avec mon sac, mes cours, mes pensées et le soleil. Nan, sans les pensées en fait.

Parce que quoi que j'en dise, j'ai du mal à encaisser. Bizarre d'ailleurs. Il s'est passé quoi, au juste ? On est sortis ensemble, ok. Mais c'est tout. C'était même pas long. La chasse a duré bien plus longtemps que la prise.
Monsieur le libertin et Mademoiselle l'irrationnelle.
J'ai clairement fait comprendre à tout le monde que c'était du passé. Les soirées, l'alcool, les baisers en public, histoires sans lendemain. Une joyeuse déroute nocturne, radical contrepied des journées. Le message était clair !

Ce que j'ai du mal à admettre, c'est l'échec. Cette "relation" en était un. Cuisant. Bouillant même.Vertigineux tellement c'était formidable.
Le problème, c'est l'avenir. Lui et ses projets de politique. Moi qui ai la bougeotte et qui ne m'envisage pas ailleurs qu'à l'autre bout du monde. Ouais, elle a eu du mal à passer, cette défaite. Parce que ... se séparer parce qu'on s'aime, ça reste difficile à digérer.

Alors cet après-midi au jardin public, c'était merveilleux. A l'heure de la sortie de l'école, alors j'ai rajeuni la moyenne d'âge du lieu. Et le soleil froid faisait rien qu’à me vider la tête, j’ai passé 1h ou 2 ou quelques minutes ou une poignée d’instants à faire défiler des lignes et des mots sous mes yeux, sans rien retenir. J'ai tendu l'oreille pour écouter les ragots du groupe de collégiennes pas loin, j'ai compté les tours des joggers, je me suis même surprise à sourire aux mômes et aux toutous. S’occuper à faire quelque chose d’inutile.
J’étais bien.
J’étais une observatrice.

Mon cher, je crois que je commence à t'oublier.
Allez, je rappelle celui d'hier soir. Il m'aidera à finir la vaisselle, le repassage et la serpillère. Non ?

Par la fenêtre

15 mai 2011 à 9h58

J'ai deux fenêtres.
Quand j'ai du mal à me concentrer sur les feuilles bordéliques éparpillées entre deux piles de bouquins (oui oui, comme dans les films américains où le héros doit réviser des exams), c'est à dire souvent, trrrès souvent, mon regard s'envole tout seul. Vers la 2e fenêtre.

Un petit bout de ma conscience me dit que je ferais bien de me fixer sur ces mots rébarbatifs, obscurs, oppressants, causes de tous ces doutes. Mais impossible. Y'a lui, en face, un étage en-dessous.
Je le connais pas. Rien, nada, le vide intersidéral. Tout ce que je sais, c'est qu'il habite là. Que c'est un artiste, le combo musicien-dessinateur. Qu'il est beau à en tomber par terre. Et, ah oui, qu'il a une copine.

Forcément, monsieur a bon goût, alors impossible de me consoler en me disant que c'est un cageot.
Engager la conversation ? Z'avez déjà essayé, vous, d'emprunter du persil à un type qui habite en face de votre immeuble ?

Alors plutôt que d'essayer de sauver mon avenir, mon précieux avenir, celui pour lequel j'ai TOUT plaqué dans une partie de poker complètement incertaine ; plutôt que de me montrer rationnelle, je me regarde le regarder m'écrabouiller la poitrine.
Il le sait même pas, ce nigaud.

Bon sang, je me transforme en cette vieille mégère de Mme F. , la voisine qui passait son temps le nez écrasé contre la fenêtre, derrière ses rideaux.

Mam'zelle l'irrationnelle

16 mai 2011 à 20h58

De l'extérieur, on pourrait croire que j'ai tout perdu. Dès l'instant où j'ai fait ce choix l'année dernière.

Mais de l'intérieur, de l'intérieur je n'suis plus cette fille. Ce n'est pas moi. J'ai changé, tout simplement. De fond en comble. Le grand ménage du printemps. De l'été. De l'automne. De l'hiver. Un lavage de cerveau...? Idée à creuser. Au premier coup de pelle, à coup sûr je tombe sur un kilo de questions existentielles.

Ok. Alors on s'arme.
Je prends des petits bouts de papier.
Dessus, j'écris des phrases qui me passent par la tête, ce slogan de la pub pour yaourts-pas-acides, une citation de ce bouquin : 107 ans, un ou deux mots du dictionnaire.
Pour chaque question existentielle je pioche un papier. C'est simple.

"Ai-je fait le bon choix ?" --> Réponse de l'oracle : " 2.95€. En vente chez votre marchand de journaux".

Imprévus, mes z'amours !

18 mai 2011 à 15h52

J'aime les imprévus.
Et très honnêtement... il vaut mieux !

Quoique. Ceux des mercredis-après-midi-une-semaine-sur-deux, ça devient la routine. La seule zone de surprise, c'est de savoir exactement ce qui va arriver ce coup-ci.
Mauvais horaire ? Mauvaise salle ? Mauvais sujet ? Depuis le début je me dis qu'il va vraiment falloir que je me résolve à venir en baskets ces jours-là. Ça rate jamais, il y a toujours un joli sprint.
Toujours plus loin, toujours plus fort, test du jour : pas de salle. Préparer un oral dans les escaliers (jambes croisées parce qu'évidemment, la jupe était de sortie), y'a pas à dire, c'est le summum de la classe.

Vivement mercredi-dans-deux-semaines.

Voisinnage nocturne

20 mai 2011 à 21h36

Le coup de gueule du jour.
Parce que OUI, c'est aussi ça de lire mes charabias. Me supporter.

...Tout bien réfléchi non, pas de coup de gueule.
Je préfère m'apitoyer sur mon sort, voyez-vous.

Alors, ce sera au sujet de mes voisins hier soir.
Ceux du dessus étaient visiblement... comment dire... affairés pendant une bonne partie de la nuit. Ceux du rez-de-chaussée avaient branché un micro, le même genre que celui du monsieur-qui-vante-son-manège dans les fêtes foraines un peu merdiques, ou que le type-qui-annonce-la-promo-au-rayon-jambon-chez-Carrouf, bref, qui résonne bizarrement. Alors déjà qu'ils avaient "un peu" arrosé leur soirée, le micro, ça a été l'extase, ils ont pas arrêté. De la souris verte qui courait dans l'herbe à Lady Gaga en passant par d'autres trucs plus ou moins reconnaissables.
Non mais on va penser que je vois tout en noir. Donc tiens, pour contredire un coup : vraiment, trrrès aimable à eux, tellement convivial, de nous faire partager leur joie, et ce sans relâche jusqu'à 4h du mat !
(Bon. J'avoue : je suis un peu jalouse de n'pas être en bas avec eux. Plus qu'un an cloîtrée dans l'austérité, et je m'y remets ! )
Oh, suis-je distraite, j'allais oublier. Retour un peu plus tôt, 23h45 environ. D'un coup, toutes les alarmes incendie du bâtiment se sont mises à hurler. Forcément, je vous laisse imaginer qu'à cette heure-ci, j'étais pas sur mon 31... Finalement, fausse alerte. 20 minutes de hurlements déchirants, passées dehors avec une poignée de voisins tout aussi perplexes.

Je passerai sous silences les premiers mots qui me sont venus à l'esprit quand mon réveil a aboyé ce matin...!

Histoires de laverie.

21 mai 2011 à 20h48

Il était une fois... Une anecdote passionnante : moi allant à la laverie en face de mon immeuble.
Un type entre, je sursaute (un bond de 2 mètres au moins), on rigole, on engage la discussion. On a parlé, quoi...10-15 minutes. On est voisins, il habite au-dessus de chez moi, il a, à vue de nez, 5 à 8 ans de plus que moi.
Et au bout de 10 minutes de conversations, Mr me demande ce que je fais ce soir. Naïve, je réponds que j'ai rien de particulier de prévu. La conversation suit son train, bon, il y tient vraiment, à ce qu'on aille "boire un verre chez toi ou chez moi pour apprendre à mieux se connaitre", il est même allé acheter à boire pendant que je surveillais mon linge. Alors que je n'ai rien confirmé. Un peu rapide ?

J'ai toujours eu du mal à distinguer quand un type tente une approche, ou quand il s'agit d'une simple discussion.
Suis-je parano ? Ou ai-je été bien con lorsqu'on a échangé nos numéros d'appartements ?

Bilan : je lui ai envoyé un message prétextant une excuse bidon pour ne pas y aller ce soir.

Bon sang, ça devrait pas, mais ça me met complètement mal à l'aise.
J'espère vraiment, VRAIMENT qu'il voyait ça en tant que 'nouveaux potes'. Même si ce n'est pas l'impression que j'ai eue. J'espère que je me plante, pour ne pas avoir à inventer des excuses foireuses chaque fois que je le croiserai. Pourquoi ça m'angoisse autant ?

(Sinon, pendant que Mr était parti acheter à boire, le sublime-voisin-artiste-sur-qui-j'ai-vue-depuis-ma-fenêtre est arrivé aussi. Lui, il dit pas bonjour. Il sourit pas. Il récupère son linge et se tire. Super, le premier contact tant attendu.)

Corbeille à papiers.

26 mai 2011 à 21h25

Mon voyage à l'autre bout du monde vient de me passer sous le nez.
Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi frustrée. Non seulement j'en mourais d'envie, mais surtout, j'en avais tellement besoin !
Aller loin. Changer d'air.
Bosser ma langue, dont je vais avoir largement besoin l'année prochaine.
Faire un saut dans l'inconnu, surtout, cette sensation grisante.
Je peux faire une croix dessus.

Pour passer mes nerfs (au lieu d'aller courir comme d'habitude, mais sous des trombes d'eau), j'ai décidé de faire un peu de rangement.
En fait ça me passe pas du tout les nerfs, mais ça laisse voltiger mes pensées, ailleurs que sur cette opportunité que je viens de perdre.

Le tri des paperasses. Relire des machins que je pensais avoir virés depuis belle lurette. Retrouver de dessins de l'année dernière, des débuts de compo' de partition : et hop, pause-musique. Peu d'écrits depuis que je fais ça sur ordinateur (ce qui évite que quelqu'un tombe inopinément sur de l'indésirable.).

Et puis... je suis retombée sur la lettre. LA lettre. Juste quelques mots. "Jamais page ne m'a semblé si blanche. A croire que..."
Je suis tombée en arrêt. Qu'est-ce qu'elle fiche là, cette lettre ? Je m'étais promis de ne pas la relire. Les bords de la feuille, chiffonnés, ne me donnent pas raison.
"...à croire qu'elle avait raison. A croire qu'elle n'est plus ma muse."
C'est bien ce dont j'avais besoin, tiens. Ces mots si connus, comme coulant de source. Il se peut que je les aie murmurés en même temps qu'ils défilaient malgré moi sous mes yeux.
"..(...).... mes rêves contre les siens...(...)....."
La tendre musique des phrases a commencé à m'enivrer. J'ai plié la feuille.

Et sans savoir comment, je me suis retrouvée lire la suite.
"Partout, sur toutes les radios, toutes les ondes, ....(...)..... faut juste que je m'habitue à vivre sans. Aucun scénariste shooté n'aurait osé imaginer une telle fin. Se séparer par amour, se séparer par l'amour. "

A ce moment précis, j'avais réussi ma mission : la tête vide, plus vide qu'une balle de ping-pong.
"Elle a su m'en convaincre, quelle connerie."
Enfin, les derniers mots ont fini de résonner.
La fin de la nouvelle chanson. Remastérisée de celle qu'on avait chantée pour son groupe. Forcément, il fallait un coup de tuyau d'arrosage. Seule la mélodie était restée la même.

Et en bas, quelques mots. D'humeur masochiste, je les ai fixés. Tels les petites lignes en bas des contrats. Quand on cherche à ne pas se faire arnaquer.

"Je ne pourrais jamais accepter que tu brises tes rêves, et si te perdre est le prix à payer, alors je m’y ferai. N'oublie pas.(...) n'oublie jamais. (...).....des milliers de bris de verres en forme de rien. N’approche pas, ils sont coupants."


J'ai plié la lettre. J'ai refait une pile des paperasses, mélangeant la pile du "à jeter" , du "à garder au fin fond d'un tiroir" et du "à poser quelque part par là". J'ai tout planté là, j'ai enfilé un jogging, des baskets et suis allée profiter d'une accalmie dehors.

"Pause" ?

28 mai 2011 à 18h14

C'est malin, depuis que je suis retombée dessus, cette foutue chanson me colle à la tête, telle un chewing-gum pour la jolie comparaison, mais le plus savoureux des chewing-gums. Bref.

Retour au bercail ce week-end. Je comprends pas comment j'en viens, à chaque fois, à oublier pourquoi j'espace autant mes visites. Au bout de 10 minutes déjà, je regrettais, l'envie de démangeait de reprendre ma valise et le chemin de la gare. Parce que c'est plus chez moi, ici. Et chaque détail s'attache à me le faire comprendre. Cette fois-ci, c'est ma chambre qui était réquisitionnée. La nouvelle chambre d'amis. Je n'ai rien contre, vraiment. Sauf quand je suis là. Je la pose où, ma valise ? Pas là..d'accord. Ah, rien n'a été prévu pour que je dorme ? Aah. La désagréable impression d'être de trop. Me demander ce que je fichais là. Le cheveu sur la soupe. Toute la fatigue accumulée depuis... depuis quand, déjà ? bref, toute cette fatigue aidant, le repas n'en finissant pas et cette curieuse sensation d'être invisible... C'est trop vite devenu intenable. Mais comment on fait, pour péter un plomb quand on n'a aucune pièce où aller ? (enfin si, y'avait bien les WC. Mais comment diiiire...)

Ce matin, rebelotte. Et puis, tiens, pour une fois, j'étais de mauvaise humeur dès le réveil. Idéal pour mettre tout le p'tit monde de mauvais poil, c'est qu'ils ont plutôt l'habitude de voir un sourire ! Donc, en quelques minutes, ça a explosé. Occasion d'entendre un bon kilo de vacheries. Evidemment, je sais bien que c'est entièrement FAUX. Le problème, c'est qu'eux, non. Je me rends compte que cette année plus que jamais, j'avais besoin de leur soutien. Et eux ne croient plus en moi. Ne sont plus là pour moi.
C'est tout con, ça m'a mise dans une détresse pas possible. J'ai pas réussi à me plonger dans me petite bulle protectrice.

Faut que ça s'arrête. Faut que ça s'arrête.

Reprendre le train, vite. Faire claquer les talons sur le quai de la gare, slalomer entre les voyageurs stressés au téléphone, galoper dans les escalier, manquer de trébucher sous le poids de ma valise, grimper dans le vieux wagon défraichi, galérer pour hisser la valise au-dessus du siège. M'installer, sortir un bouquin de cours, l'ouvrir et ne pas y jeter un œil de tout le trajet. Écouter la voix annoncer un retard de 10 minutes. Sentir le train démarrer, regarder les gens alignés sur le quai. Chacun sa manière bien à lui d'attendre le train. Un vrai mur d'expressions. Tous leur attitude, leur posture, leur mine si naturelle. Tous uniques. Je trouve ça si beau.

[Image] http://englishcountrywalks.com/blog/walks/8/220907/23_night_train_lymington.jpg

Viperages

29 mai 2011 à 16h09

"T'as vachement changé depuis l'année dernière, hein !", m'a dit mon voisin-du-dessus-que-je-connais-à-peine.

Il est sympa, ce voisin. On se connaissait de vue avant que j'emménage ici, on prenait le même bus sans jamais s'adresser la parole. Il est arrivé dans l'immeuble en même temps que moi d'ailleurs, l'été dernier. Nos rapports se limitent à un "salut-ça-va" quand on se croise dans le hall, mais c'est toujours avec le sourire.
(Le sourire, c'est quelque part à mon Top 5 des trucs les plus agréables.)

Il avait pas tord quand il a dit ça, je l'savais déjà.
Mais j'y ai réfléchi par rapport à ses yeux à lui.
On était déjà dans le même établissement l'an dernier.
Y'a 3 ans, il est sorti avec une amie très proche. A l'époque, c'est lui que je trouvais con. Maintenant, j'me rends compte que...pas du tout !
L'amie en question... était, comment diiire, le genre pour qui :

  • célibataire = loser. Donc le genre à sortir avec n'importe qui, tant qu'elle pouvait marquer "en couple" sur Facebook.
  • la qualité d'une personne se juge sur ses fringues : à la mode = fréquentable, pas dans le moule = loser. Aussi simple que ça. Ah bon pourquoi, pour vous c'est pas l'cas ?
  • Fuir devant les difficultés = la meilleure des solutions. Jouer la rebelle sans payer les pots cassés...
  • Son avis fait autorité, si t'es pas d'accord t'as tort et, accessoirement, t'es un bouseux.
  • le monde entier lui en veut, si tout ne se plie pas à ses caprices c'est la faute des autres. Pas la sienne, non non suuurtout pas.

Bref, exactement le genre de personnes 50%immatures et 50%superficielles, que je ne peux pas m'encadrer en règle générale. Hu, je craque, je me permets un pompeux "nous n'avons vrrrraiment pas les mêmes valeuuuurs..."

Je me permets d'en tailler un semi-portrait uniquement parce que nous nous sommes perdues de vue depuis 9 mois, suite à un regrettable incident suivi d'une bonne mise au point. Ahem... Sans doute aussi une petite crise de langue-de-vipère ! Je sais, j'ai passé l'âge.
Roooh quoi, c'est parfaitement anonyme et puis, que celui qui ne l'a jamais fait lance la première pierre... :D

(Je crois que depuis 2-3 écrits, ce n'est pas mon meilleur jour que je mets en relief. )

Date butoir

29 mai 2011 à 21h12

J'ai horreur des gens qui marmonnent "j'ai la fffllleeeeeeeeemme..."
Faites c'que j'dis, pas c'que j'fais. J'ai une flemme, disons, abyssale, à la vue de ce qui m'attend. J'ai dit abyssale ? Nan, bien plus que ça.

J'ai l'impression que c'était hier, que je pâlissais en me disant "arrgh mamma mia, plus que 4 semaines de révisions, ouille ouille ouille !!".
Bon, eh ben, il me reste... une petite semaine. Touuute petite. Riquiqui, à tel point que ça en devient comique devant la masse énooorme de boulot qui m'attend. Oui, comique. J'me marre...? C'est nerveux.

Je vois mal comment je vais faire. Pourtant...va falloir.
J'ai le don de toujours passer avec brio et les honneurs entre les mailles du filet, je le sais parfaitement, j'adore le frisson d'adrénaline que ça procure. Mais là, y'a même pas de filet. Hohooo...

  • Déjà, 'faut que je colle un cadenas sur mon ordi. Y'a pas moyen autrement --' Maiiiis... mon n'ordi, 'l'est indispensable pour mon boulot.

Saperlipopette.

M'énerve, 'm'énerve, 'm'énerve de bosser, bosser, bosser tout le temps. Chaque minute de ma journée. Ou d'avoir un noeud dans les tripes et la respiration saccadée quand c'est pas le cas et que je pense au retard que j'accumule.

Bon, autre résolution alors.

  • Arrêter de lorgner sur mon (sublime) voisin-d'en-face. Allez, repeat after me, "le regarder balayer ou faire cuire des nouilles, c'est pas intéressant. Le regarder balayer ou faire cuire des nouilles, c'est pas intéressant. Le regarder............"

Ça finira bien par rentrer... non ? J'devrais libérer pas mal de temps avec ça.

Et... une autre. (han ouais, j'adore les listes. Comme les listes de trucs à faire, les programmes, tout ça : on les respecte jamais. Mais sans, c'est encore pire. Hum bref bref.)

  • Me remettre au sport plus sérieusement que ça ! Garder la forme, mettre le nez dehors en cette période austère de révisions. Et me défouler !!

Un malheureux p'tit footing par semaine, ça va pas me mener bien loin... Penser à la plage cet été... La plage... Avec des bouquins de cours (obligatoire. Pff) en guise de lecture. Youpi.

Allez hop hop hop, au boulot !!
Si seulement je pouvais être motivée et bosser eau même moment. Mais non, motivée quand je bosse pas, et quand 'faut m'y mettre, le moindre moucheron ou grumeau dans le crépi du mur devient hyper-intéressant.

Je suis en manque.

30 mai 2011 à 16h35

Envie de faire de la musique. Que ça me prenne aux tripes, comme jamais avant.
C'est nouveau. Depuis que j'ai arrêté. Ouais, banal à souhait comme constat, mais il a fallu que je perde ça pour me rendre compte que c'est vraiment mon nerf. Que j'envisage pas de vivre sans. C'est une chose dont j'arrive à être fière, et par conséquent ça vaut bien plus que tout l'or du monde. Ça, et tous les superbes souvenirs qui y sont liés.
Après avoir passé le week-end à vraiment faire de la musique (la musicalité, l'émotion, la mélodie, le caractère, tout ce qui me reste puisque je perds la technique à vue d’œil...), c'est clair : je suis en manque, tout simplement.

Mes doigts me démangent. J'ai un espèce de papillonnement sourd quelque part dans le ventre, comme.. l'attente de cette sensation. Physique.

La prochaine fois, c'est dans, minimum, 2 semaines. Et encore, ce sera en solo. Reprendre en groupe est une question d'années. Années. Les études d'abord... "On reprendra", qu'il disait. "On reprendra", phrase qui tombait tellement au bon moment que durant des jours j'en ai fait mon totem. Jusqu'à épuisement. Cette phrase me fait plus rien, à part creuser l'impatience. Je veux du concret. Je suis en manque. Bon, au moins, c'est presque sain comme drogue.

Danse de la joie !

30 mai 2011 à 21h56

Rôh ben quel dommaaage. Mon "imprévu-du-mercredi-d'une-semaine-sur-deux" consiste.. en son annulation. (Entre nous, je connais un examinateur qui devait avoir une p'tite envie d'allonger son week-end à rallonge. ) Naaaaon, m-m-mai-mai-mais comment j'vais m'en remettre ...?! Comment vais-je meubler mon après-midi, sans ma poussée de stress adorée ? Ah oui. Suis-je bête. Des révisions. Et des recherches pour ma solution de secours, des fois que la semaine prochaine se passe encore plus mal que prévu. J'ai déjà repéré 2-3 trucs qui me plaisent. Peut-être même plus que ce que je fais en ce moment. Ceci dit, "ce que je fais en ce moment", c'est certainement pas pour le plaisir (j'ai pas encore l'impression d'être masochiste), c'est pour ce que j'aurai après. Le plaisir à posteriori. ... 'faut que j'arrive à en rester convaincue, sinon c'est la fin des zz'haricots.

Mais... Hiiiiiahaaaa quand même ! Un mercredi tranquillou...

Bon, où est la bouteille de champagne ? Les cotillons, les machins qui font pouëëëëëttt (les...langues de belle-mère, c'est ça ?) et tout et tout, la danse de la joie avec mes piles de bouquins...

...Mamma mia. Je suis vraiment en train de piaffer de joie pour ça ? Plus grave que ce que je croyais.
Tralala-laïdou... et yop ! là lààà ...

Le petit oiseau va sortir !

31 mai 2011 à 19h20

Coup de fil. J'étais en train de bosser, pas de bonne grâce que j'ai répondu. Verdict..Mon voyage n'est plus annulé. Je vais partir à l'autre bout du monde !!!
Comment rester concentrée après ça... (et le mince risque que ce soit encore annulé). Un sourire niais a décidé de rester figé entre mes deux oreilles.

Donc forcément, course à la montre pour le passeport.
Donc forcément, case "photos d'identité" obligée.
Donc forcément, obligation de tirer une tronche d'enterrement, tous cheveux dégagés (ce qui n'a pas été une mince affaire, 'sont pas du genre docile les miens), bref, un air crispé et ennuyeux à souhait.
On répond gentiment "oui" à la dame quand elle présente la photo sur son appareil, comprendre : "oui ben on va la garder hein, pas comme si on avait le choix, pas vrai ?".
J'aurais dû m'abstenir, ou mieux regarder, je sais pas. J'ai maintenant 10 affreuses photos à écouler. Tête de poisson rouge croisé labrador dépressif, teint blafard, et, vu que c'était chez un photographe pas cher, une délicate teinte rouge. Oui, un peu comme un clown. Ah oui, et la bouche un chouïa tordue. Cette impression de pas me reconnaître, comme toujours sur les photos. Y'a de quoi rire !... A la douane, ils vont jamais vouloir de moi, quand ils vont voir ça ! ^^

Je vais faire les fonds de tiroirs pour trouver un peu de monnaie, tant pis je vais aller en refaire...

Je colle, tu colles,...

31 mai 2011 à 21h54

Dernière khôlle de l'année : fait !!
Le soulagement ! Enfin, si y'avait pas les épreuves de la semaine prochaine, ce serait parfait.
Aujourd'hui, c'était de l'anglais. Un texte audio incompréhensible, j'ai pu appliquer ma méthode fétiche : le bluff. Comme d'habitude, ça a fait son p'tit effet... Et même mieux. Le prof a ouvert des yeux ronds comme des billes, manière ménagère-de-moins-de-50-ans-dans-les-pubs-pour-lessive ('me souviens lui avoir demandé de répéter sa question, trop occupée que j'étais à me dire qu'on voyait le blanc de ses yeux. Je pense qu'il a dû faire du théâtre dans sa jeunesse.), et m'a simplement annoncé que c'était nickel, tout à fait dans l'esprit des concours, remarquablement structuré, etc. Entre nous, il avait sûrement un peu abusé des champignons hallucinogènes, en principe un prof de prépa, ça sait surtout casser. Et finalement, il a conclu son commentaire. Sobrement. "Par contre, vous avez un accent merdique."

Ravalement de façade

1 juin 2011 à 19h43

C'est le vide. Ça va passer.

Me-faut-de-la-peinture-vert-cerise-ou-rouge-pomme-je-supporte-plus-ces-murs

J'arrive même pas à exploser.

C'est le vide. Ça va passer.

Marre !

3 juin 2011 à 13h00

****** [mot censuré] alors eux ils ont intérêt à déménager à la rentrée prochaine !!!
Eux = mes voisins de palier.
Cette nuit encore, ils sont rentrés à 6h du mat' (oui donc plus tellement la nuit, mais pour une fois je pouvais dormir), bruyamment... Et ça n'a pas manqué : ils ont essayé d'ouvrir ma porte (poignée qui grince : indice subtil) et frappé, 3 grands coups. Puis une fois chez eux (derrière quelques centimètres de cloison crépie), se sont mis à taper dans le mur.
Bordel, ils ont que ça à foutre !?!
Je les connais même pas, je les ai jamais vus en chair et en os ces deux mecs. A part pour emmerder le monde, je vois pas pourquoi ils font ça. Je veux dire, apparemment ils ne le font à aucun des autres voisins de palier.
Je me sens obligée de garder ma porte fermée à clé en permanence, presque à chaque fois qu'ils sortent ils appuient sur ma poignée...
Et la nuit où j'oublierai de fermer ?
Du coup, j'ai peur.
J'vais quand même pas aller les voir ("Salut, j'suis la voisine, ça serait bien que vous arrêtiez d'essayer d'ouvrir ma porte, et aussi de faire du bruit siouplé. Voilà voilà.") , ça n'arrangerait rien, bien au contraire à mon avis.
Mais j'en peux plus là.

Just a dream

5 juin 2011 à 14h18

...
Pendant un moment, j'arrivais à me réveiller au milieu de mes rêves, au moment précis où je me prenais à penser, toujours la même phrase : "non...mais c'est qu'un rêve, je peux me réveiller si je veux". J'arrivais à me réveiller, juste assez pour faire le choix de me rendormir. Après tout, je ne risquais rien, ce n'était "qu'un rêve". Un film.

Cette nuit, j'ai rêvé que j'avais passé mes 4 dernières épreuves.
Celles que j'aurais dû beaucoup, BEAUCOUP plus réviser que ça ces derniers jours. Celles pour lesquelles je me demande bien comment je vais pouvoir remplir mes copies. Angoisse monstre, et fatalisme aussi. Tout est déjà joué.
J'ai rêvé que je les avais passées, que c'était fini, enfin finie cette année de ***** ! A la fin du rêve, je m'endormais.

Donc quand je me suis réveillée, comme une conne j'ai cru que j'avais pas rêvé. Dommage que l'animateur radio ait cru bon de rappeler la date.
L'impression de faire un saut en arrière.

Revivre

10 juin 2011 à 23h57

Ça y'est. Les dernières épreuves sont terminées. Mieux passées que ce que j'espérais, beaucoup, beaucoup mieux même ! A croire que ma super bonne-étoile-de-compétition n'est pas décidée à me lâcher (ouf!). A croire que j'continue de passer entre les mailles du filet (re-ouf !). J'me sens soulagée, à un point...!!
Bon, je suis pas encore sauvée. Je n'sais pas encore si j'ai mon année. Mais pour moi, elle est finie, l'année. Finie, finie, finie !
Plus besoin de me coucher à 2h du mat', plus besoin d'angoisser jusqu'à 3h du mat entre un oreiller et une boîte de mouchoirs, cette angoisse mêlée de culpabilité pour tout le travail pas fini...

Je revis. Je suis allée faire les boutiques. J'avais peine à y croire, tiens !
Je suis allée flâner dans une librairie. Pour de vrai ! C'en était devenu un vrai supplice : toujours fourrée à la biblio' ou à la librairie, mais vade retro livres si attrayants ! Non, que pour des bouquins théoriques soporifiiiiiques et assssssommants au possible, à lire en trop peu de temps pour vraiment dépasser le deuxième obscur chapitre. (remarque, j'ai bien garni mon étagère... jolie, toute colorée, les livres bourrés de post-it cornés). Non, là, j'ai flâné pendant...quoi, une heure ? Deux ? De rayon en rayon, m'autorisant enfin à feuilleter ces bouquins, lire les résumés,...
Recommencer à lire pour le plaisir.

Je me suis fait plaisir, quitte à faire chauffer la carte bleue pour fêter la libération (Et d'abord, c'est quoi, ce foutu symptôme ?). Direction la librairie musicale des quais, en avant toutes ! Et hop, des partitions, toutes belles, toutes neuves mais avec leur si bonne odeur de vieux. Musique, me revoilà !
Trainer dans les transports en commun, pester intérieurement contre les mégères-et-beaufs-puants-dès-l'matin et non plus contre la lenteur du conducteur. Voir enfin à quel point la ville est belle. La nuit. La nuit surtout. J'adore la nuit, l'odeur n'est plus la même, et il y a ce silence vivant. Un coup à ne jamais s'en rassasier.

Tout se mélange dans ma tête. Toute cette affreuse année qui me revient par bribes. Le temps qui semble être devenu fou, s'être distordu comme du plastique fondu au rythme des claques dans la gueule. Ouais, une année d'immersion dans un monde de fous, fous fous. Rien n'est encore gagné, mais j'me rends enfin compte que quoi qu'il arrive, j'suis un peu fière de moi, d'avoir tenu le choc, d'avoir joué le jeu jusqu'au bout. Même si j'échoue, j'aurai réussi, et ça, ça vaut pas tout l'or du monde, mais pas loin.

Me reste plus qu'à dévorer mon roman pas du tout du tout sérieux, à jouer de la musique comme une possédée, à faire plein de sport et défouler tout mon corps qui ne réclame que ça (surtout avant l'épreuve du maillot de bain...) !!

Et la douce mélodie des mots....

11 juin 2011 à 17h03

J'ai horreur qu'on me dérange alors que je suis immergée dans les derniers chapitres d'un bouquin.

Y'a des jours comme ça...

14 juin 2011 à 21h54

Bon, ben c'était une journée classée sous le signe de foirage-complet-de-tout. A tous les coups l'horoscope me prédisait une belle journée pleine de bonnes surprises, toujours comme ça, toujours à côté de ses pompes mon horoscope. Je saurai jamais, j'ai pas pu prendre le journal gratuit, trop pressée que j'étais d'attraper le tram. Note pour moi-même : les talons quand on est en retard, non, vraiment, faut éviter. J'essaie de ne pas penser à mon allure de dinde au moment où, évidemment, j'ai aperçu Sublime-Voisin-d'En-Face.

C'était un de ces jours où tout ce qu'on touche se transforme en cafards, où, sitôt la bouche ouverte, on regrette et s'enlise à chercher un moyen de gommer ce qu'on vient de dire. La finesse de l'hippopotame.
Un de ces jours où on achète le pack avec un yaourt déjà ouvert chez Carrefour.
On ajoute un grrrrand manque de concentration, l'impression de tout voir à travers un voile, d'être juste en mode "spectateur", de pas vraiment être là.

Puis quand même, ça me manquait... Au moment de rentrer... Quoi de mieux que de se faire aborder par un groupe de lourdauds-à-casquette ? Mais siii, tout de Adidas ou Nike vêtus, une chaussette par dessus la jambe droite du pantalon, démarche-du-canard (ah non, de racaille 'y paraît)... Armés de leur super atout-séduction : le sensuel "Woh mam'zelle t'es charmante tu m'files ton 06 ?"
Bizarrement, juste là, les répliques pleines de finesse se sont fait la malle, et tout ce qui sort, c'est le bon vieux sourire carnassier, comprendre : me fais pas chier. De quoi les inspirer pour un subtil "t'as un p'tit prénom ?" Ah ben non pourquoi ?
Non mais lourds de lourds quand même, 'me les suis trainés sur près de 100 mètres...

Je devrais continuer à bosser. Mais la motivation est officiellement en grève. D'une passivité accablante en attendant mes résultats.

Plus d'aspirines ou autres cachetons dans le genre, et ça tombe bien, mon voisin (mais lequel ? ) a décidé d'interpréter son fameux Concerto pour Marteau sur Mur en carton-pâte. Boum, bouboum boum ! Boum, bouboum boum ! (bis). Il s'est déjà entrainé hier, de 23h à 02h30... donc non, p't'être pas du marteau. Mystère, mystère... Je deviendrai folle avant d'avoir résolu l'énigme.

Comme un vent...

16 juin 2011 à 19h00

Un vent d'optimisme.

J'ai vu ma note : au-delà de toutes mes espérances !! Un coup de bol, encore passée entre les mailles du filet. (mama mia, le jour où j'me casserai la gueule pour de bon, ça m'fera tout drôle.) J'avais choisi le plan le moins original du monde, et plutôt faux au vu de la correction qu'on nous a filée. J'm'étais étalée pendant bien 5 lignes sur un truc honteusement faux, le correcteur n'a rien vu. Je crois qu'il n'a pas lu ma copie, à peine un p'tit coup de crayon sur la première page. Pour faire bonne mesure.

Avec ça, j'espère bien marquer la fin de ces foutus rêves qui me lâchent plus depuis la fin des épreuves : une nuit j'ai mon année, une nuit je me fais virer, ...et on r'commence...

Allez, la semaine prochaine j'serai fixée.
C'est long, long, long !!

Parce qu'il y a ce vent de vacances.

Impossible de me concentrer en cours !! Toute la fatigue refoulée pendant l'année retombe d'un coup. Transformation en chiffe molle : go ! J'veux plus bosser, mais j'sais plus rien faire d'autre. Transformation en robot...

Un vent de bonne humeur aussi : je crois que... mes voisins de droite et de gauche sont en vacances. Obligé. Seule explication possible à ce drôle de silence.

J'vais pouvoir me mettre à chanter sans craindre d'être entendue..! Mouhahahaaa...!!

Ah mince, il faut un titre...

22 juin 2011 à 22h39

Fête de la musique.
Dans ma ville, c'est deux mots distincts.
Les quartiers où c'est la fête, et les quartiers où il y a de la musique. Par-dessus tout, on aurait dit la fête des forces de l'ordre. CRS, policiers, gendarmes, ... On peut dire que ça change de mon petit patelin d'origine, avec son unique scène sur la grand'place.

N'empêche que ça m'a fait du bien. Sortir. Sortir, sortir, sortir, c'est un besoin, pour éviter au cafard de s'installer. J'sais même pas pourquoi il est là, j'ai eu mon année (je devrais sauter de joie, non ? J'arrive même pas à me réjouir), je suis en vacances, j'ai reçu mon passeport et dans un mois je serai à l'autre bout du monde, tout est bien qui finit bien.
Mais si je laisse faire, j'vais m'engluer à rester amorphe.

J'ai pris mon tram en avance. Mes amis l'ont pris en retard, c'est-à-dire qu'ils ont loupé le dernier. Pendant l'heure et quart où je les attendus, j'me suis faite aborder une bonne dizaine de fois.
Ça tombe bien, j'étais d'humeur à ne pas avoir envie d'être invisible.
Pour une fois, je me sentais presque flattée, et non gênée, des regards insistants de ces types.

Ça m'a fait un pincement au coeur de voir ces groupes, ces musiciens s'éclater. D'habitude, c'est moi qui suis sur scène. Pas toujours de bonne grâce puisque ça me monopolisait mes 21 juin, mais. Je me sentais pas à ma place dans le public, j'avais juste envie de sauter sur l'estrade, d'emprunter un instrument et de murmurer : "moi aussi je veux jouer".

Pour le retour, tiens, plus aucun transport. Ah oui, c'est vrai. Le papier d'information, il y a 5 jours.
M'en suis aperçue lorsque mes amis étaient déjà tous repartis dans une direction opposée.
Une petite marche d'une demi-heure. Seule au milieu de la foule, à contresens. Puis la foule s'est tarie. Le long des quais. Juste pour faire un détour. Le vent, ce vent nocturne si doux. Il doit venir de la mer. Il a un goût marin. Dans mes cheveux, sur mon visage. J'y peux rien, ça m'attire, ça m'enivre. P't'être que j'ai eu l'air d'une ahurie à m'arrêter, accoudée à la balustrade, et à m'en remplir les poumons. M'en fiche, ça faisait un bien fou.

Je pourrais passer mes nuits dehors. L'air nocturne est délicieux.

Le problème, c'est ce fichu réveil. Aucune compassion.

Dernier jour de repos avant les vacances

23 juin 2011 à 21h40

Evidemment, j'ai craqué, j'ai fait les soldes.

Je supporte pas ça.
Toute cette foule en sueur, l'impression d'être tout le temps à contresens... La musique des boutiques encore plus forte que d'habitude... Les vigiles qui me suivent à la trace (ben oui, je suis toujours une "jeune", donc trrrrès très probablement une délinquante.).

Se bousculer, attendre 2h30 aux cabines (un peu plus crados que d'habitude) et 3h50 aux caisses pour acheter une fringue au même prix que d'habitude... (j'les ai toujours soupçonnés de monter leurs prix la veille des soldes, histoire de pouvoir agrafer la superbe pastille orange -20% le lendemain en gardant leur marge.)
Le prix du short, wahou, surtout vu la quantité de tissu...
Enfin bon.
Je me fais peur, je raisonne comme une petite vieille. o_o

Ma revanche : sortir ma mitraille de pièces rouges.
(j'aime pas payer par carte, je vois pas ce que je dépense... Et comme je suis plutôt "panier percé" ...! )

En sortant d'une cabine (comprendre : en m'emmêlant dans le rideau jaune moutarde) pour me regarder dans l'unique glace du coin cabines, un type s'approche de moi et me dit (presque à l'oreille, ne nous gênons pas) : "elle vous va à ravir, cette robe ! Ou plutôt c'est vous qui la portez bien..." Interloquée une seconde et demie, le temps pour lui de s'évanouir dans la nature... enfin dans la foule.

Je profite de ma dernière soirée en ville. Dans mon petit appart chéri. A commander sur internet mes bouquins d'occas' pour l'année prochaine... ce sera ça de fait !
Demain, je vais jouer la déménageuse (ou le mulet ?) dans le train. A condition d'arriver à fermer ma valise et mes 2 sacs, c'est loin d'être gagné ! Et surtout, d'arriver à me trainer jusqu'à la gare avec tout mon fatras. Instants comiques en perspective !

Et dès demain soir...je vais pouvoir refaire de la musiiiiiiique ! Pauvres voisins, pauvre famille ^^
Ah mince, voilà, c'était ça que j'devais faire : aller dévaliser une boutique de partitions... Tant pis, je les téléchargerai sur internet... mais je préfère le papier épais et jauni, même neuf !

L'heure passe, et je me souviens que j'étais censée aller courir ce soir...

Boule de bowling

26 juin 2011 à 19h46

Une boule de bowling. C'est ce que j'ai l'impression d'avoir en guise de crâne.
La soirée d'hier (...et ce matin, vu l'heure à laquelle s'est terminée la partie de poker !) a du mal à passer.
Des cernes jusqu'aux genoux, des yeux miiiinuscules et bouffis, les idées qui dansent la samba dans la tête, et impossible de marcher sans avoir du tonnerre dans ma caboche.
Non, ce n'est pas une gueule de bois. Je crois.
J'ai pas beaucoup bu. Je fais attention maintenant. Juste que j'ai du mal à compter... Et les co-fêtards ne m'aident pas : "Attends mais il est vide ton verre ? Attends, prends un peu de..... ! Ou du .......! "
"Heeeey ! Mais c'est la fête, on s'amuse, reprends un verre ! Je te ressers. " [Et hop, on remplit le verre de vodka et on complète par un demi-millilitre de jus de pomme]
"Hé ! Depuis tout à l'heure je l'vois pas beaucoup descendre ton verre....! "
Bon, d'accord. C'est donc une cuite au jus d'orange : mon plus habile stratagème à ce jour pour boire (des verres) en ayant l'air de boire (de l'alcool).

Tous ces gens, je ne sais même pas quand je vais les revoir. 'Me rappelle la fin du lycée, quand toutes les routes bifurquent. Ça me fait bizarre. Vu les moments de pure galère qu'on a traversés ensemble... J'essaie de me convaincre qu'on se reverra. Qu'on se perdra pas de vue.

Une journée grillée, donc. Vautrée sur mon lit, ordinateur à portée de main, incapable même de bouquiner.
Quand est-ce que je vais arriver à me re-bouger ? Déjà une semaine écoulée. Amorphe, beaucoup beaucoup trop amorphe, je vais me transformer en machin visqueux, gluant et empâté. Et vert, parce que c'est joli le vert.

Sombre machination

28 juin 2011 à 14h51

L'agence a appelé. Encore un problème, pour mon billet d'avion cette fois-ci.

J'ai l'impression de jouer au yoyo : un coup je saute au plafond rien qu'à l'idée de mon voyage se concrétisant, ...et un coup je tombe de haut, à chaque fois qu'une nouvelle merdouille voit le jour.

C'est un complot, pas possible autrement.

Et le silence.

5 juillet 2011 à 21h56

Deux noyaux de cerise sur mon bureau.
Un calendrier encore à la page Mai-Juin.
Un emploi du temps surchargé et jamais tenu.
Un deuxième calendrier tout rayé de vert.

Un poster du concert où j'étais bénévole l'an dernier à la même date, tombé par terre. Je n'sais plus où il était accroché la dernière fois.

Une pile de pièces rouges, une pile de pièces jaunes.

Une liste des "trucs à faire", froissée, biffée de partout jusqu'à en être illisible, jamais entièrement finie. Le scotch faiblit, demain elle est par terre...

L'étagère sous la fenêtre, à présent partiellement vidée des nombreux livres jamais achevés faute de temps. Ne restent que les plus chiants.

Sur le dos de la deuxième chaise, à l'envers, le sweat que j'ai cherché frénétiquement dans toute la maison.

La petite entrée si spacieuse sans la grosse valise à l'accoutumée stationnée là. Valise dans laquelle j'ai l'habitude d'avoir toute ma vie.

Des rideaux moches in-changeables qui n'obscurcissent rien aux fenêtres.

Des crayons éparpillés. La plupart ne fonctionnent pas. Un paquet de critériums neufs ; une tétrachiée de bic bleus. Les mêmes que j'abhorrais il y a peu. Un tube de colle vide. Deux calculatrices qui ne m'ont servi cette année que pour mettre à la bonne proportion des recettes indiquées à 6-8 personnes. Dessus, un billet de train froissé.
Pas mal de trucs à jeter mais pas de sac bleu dans la poubelle.

Une vieille liste des courses.

Un tournevis.

Une étiquette -15% sans son petit machin en plastique qui fait si mal aux dents quand on coupe sans ciseaux.

Le porte-clés aux couleurs criardes sur la poignée de la porte de la salle de bains.

Au bas de l'étagère du micro-ondes, la jolie pile de chemises multicolores, translucides, débordantes de cours et de fiches.

La boîte de mouchoirs un peu froissée.

Le dos de la porte si blanc, porteur de cette image, ce souvenir encore trop sensible. Qui se répétera.

Un petit porte-bonheur argentin, un hibou en terre peinte et ses grands yeux qui ne me quittent pas.

Le tube de vitamines.
Le reste de la tablette de chocolat noir-pistaches caramélisées. Ça avait l'air bon, finalement.. j'avais déjà goûté mieux.

A terre au pied du bureau, un enchevêtrement de prises : câble internet, rallonge, fil de l'imprimante, prise du piano électrique, branchement des enceintes.

Un tapis de gym roulé façon nem, témoin d'une bonne volonté pour ces bons vieux exercices d'abdos. J'avais juré que je m'y remettrais, mais avec le poids (et l'appétit) que j'ai perdu sans rien demander, la bonne volonté s'est envolée. Pourtant mon popotin en aurait bien besoin, m'enfin passons...

Par terre, 3 pots d'épices, un torchon et un plateau vert pomme. Le crochet s'est décroché.

Les quelques décorations sur les murs qui m'ont rarement paru aussi blancs.

Sur le lit, sur l'oreiller, la pile de tupperwares que j'devais ramener à la maison.

Contre le mur, par-dessus le tableau enfin blanc, le balai et la serpillère.
J'avais pas eu le temps de finir le ménage la dernière fois.
...
J'ai enfin retrouvé mon appart. J'espère y passer ma première nuit sans angoisse entre 02h38 et 05h26 depuis le début des vacances.

Ah, et ... un frigo vide, vide, vide. Pâtes ou riz ?

Respiration.

6 juillet 2011 à 15h45

La résidence est vide.
On y croise juste les 2 types "pour le traitement anti-blattes". Ah bon. J'ai pas de blattes, et j'étais pas au courant... M'enfin bon...

J'ai mon passeport. J'ai mon billet d'avion. ça y est, c'est concret !!
J'ai regardé par internet des images de là où je serai dans 1 mois. Vision satellite. C'est juste super joli !!
J'appréhende à mort, mais j'ai aussi tellement hâte...
L'adrénaline, le saut dans l'inconnu le plus complet.
Jusqu'à présent l'inconnu, ça se résumait à aller dans une nouvelle librairie par un nouveau chemin... ou à tester une nouvelle marque d'amandes séchées...

Voiture de Luxe

13 juillet 2011 à 10h33

Je suis passée à la bibliothèque. J'ai pris un DVD au hasard... pour une fois, il n'avait pas l'air trop vieux.

Voiture de luxe.

J'ai adoré.
Une fois de plus, c'est confirmé : je préfère laaaargement le cinéma asiatique au cinéma hollywoodien !

Pendant les "silences", pas de musique pour t'imposer une interprétation. Et pourtant, aucune longueur, pendant ces mêmes silences.

Pas la dizaine de clichés à la minute qu'on retrouve dans les films made in USA.
Les dialogues : minimalistes, juste ce qu'il faut. Et miracle, on ne peut pas deviner ce qui va se dire.

Les acteurs....comment dire, jouent magnifiquement. Naturellement.
L'image est à peu près irréprochable.

A mon humble avis de pas-très-connaisseuse, le réalisateur a vraiment du talent.

Bon, 'faut dire qu'après les navets que j'ai vu dernièrement... ça ne pouvait qu'être mieux !

Je n'comprends plus.

13 juillet 2011 à 16h45

Plusieurs jours que je discute avec ce type, sur msn. Rencontré lors de l'une de mes dernières soirées de l'année. On s'est à peine vus pendant la fête... (et de toute façon, j'crois que j'étais pas "en état" ^^) Mais on a des choses à se dire. Nos conversations me plaisent beaucoup. De plus en plus.

Et pour le reste... Zombie j'étais pendant l'année, zombie je reste.
J'arrive plus à dormir. Je comprends pas.
Je reste des heures dans la contemplation du noir. Oppressée.
Cette nuit, j'ai enfin mis le doigt sur ce qui cloche.
Ce qui me manque, c'est "sa" présence. A tel point que ça m'angoisse, un nœud redoutable dans mon ventre.
Je comprends pas.
Primo, ça commence sérieusement à dater maintenant. Ça fait des mois... On a complétement tourné la page, lui comme moi, on est comme des inconnus.
Et Deuzio, on n'en avait pas passé tant que ça, des nuits ensemble. Vraiment très peu en fait, juste celles que l'adrénaline de l'interdit nous permettait.

Et ça me revient là. Sans aucune raison. Je comprends pas.

Musique pour sourds.

14 juillet 2011 à 18h10

J'ai, comment dire ? Terriblement besoin de musique.

Mais...
Autant il y a des phases où je pourrais avoir les larmes aux yeux à la moindre voix éraillée...
Autant là, je suis dans une phase où rien ne me convient.
Tout me semble affreusement superficiel, surfait, commercial, vide, plagié, sans âme, parfaitement a-musical..."et tiens, dans l'accompagnement, qu'est-ce qu'il vient foutre là cet instrument ?"
Je traque le moindre détail, jusqu'à me focaliser dessus et en venir à trouver le moment.. désagréable.
Ce matin, j'me suis sentie obligée de vider mon mp3.

Du coup, idem lorsque je joue. 200% insatisfaite.
J'ai tellement envie de faire sortir quelque chose de beau de cet instrument... J'aime tellement le regarder, le retourner, admirer ses courbes et ses reflets, son odeur...
C'est assez stupide à penser, encore plus à écrire.. mais lorsque j'abandonne après une demie-heure à ne rien arriver à tirer de mes partitions...lorsque je jette l'éponge, j'ai la sensation qu'il m'appelle. Et moi non, je jette l'éponge.
Difficile de décrire alors cette...cette frustration de ne pas arriver à sortir quoi que ce soit de musical, de ne plus arriver à sentir le moindre petit frisson dans les tripes ...

Et cette peur de régresser !
Après toutes ces années...
Partout, en tout, je vise le meilleur, je me mets toujours la barre trop haut. Alors régresser, c'est juste... hors de question.

Oh, je les exécute, les morceaux. Techniquement.
A reprendre toujours les mêmes depuis que j'ai arrêté les cours, je les maîtrise.
Mes doigts en viennent à se placer aisément, avec une fluidité qui m'étonne.
Je fais les nuances, tous les petits effets techniques censés rendre vivant le morceau. Tous ces petits détails qui m'échappaient avant.
Et j'ai beau exécuter un morceau à la perfection d'un point de vue technique, ... je me sens pas vidée, pas lessivée en claquant les dernières notes. Seulement agacée. Et du coup, je rate ces dernières notes.
A chaque fin de morceau, c'est un échec que je me prends dans la gueule.

Et lorsque je tente une impro je me casse la figure.

Alors que mister-Msn me dit à l'instant, comme tout le monde quand on apprend depuis combien de temps je joue... "ah mais tu dois vraiment gérer alors ! :) "

Il y a des partitions étalées partout dans ma chambre.
Mon mp3 est muet.
Je me transforme en caisson vide, métallique et étanche. Rien à en tirer.

sonne sonne sonne sonne...

15 juillet 2011 à 14h41

Voilà que je guette ses messages.
Pathétique.

Delete

19 juillet 2011 à 21h30

Je suis en train d'oublier tout ce qui s'est passé cette année.
Petit à petit.
Par miettes. Il ne reste que des miettes.
On me l'avait dit, on m'avait parlé de cousins, frères-d'un-ami, vagues connaissances, qui tombaient dans le déni après être passés par là. Entre autres.

Les souvenirs d' "avant" sont de plus en plus flous eux aussi, c'est comme s'il n'y avait rien eu avant cette p***** d'année.
Comme si tout était irréel. Un rêve à balayer de la main. Aisément.
Je suis en train de disparaitre.

Evasion

20 juillet 2011 à 10h14

Ça se rapproche.
J'ai hâte !

J'ai planifié mes...occupations pendant la quinzaine d'heures de vol. Lecture, révisions,...

Et je devine déjà qu'arrivée au premier aéroport, ma première pensée (juste après "wouaaahou c'est MOI ? Je suis là, toute seule, à des milliers de km de chez moi ?!?!?") sera plus ou moins exactement :
"QU'EST-CE QUE JE FOUS LA ?!"

J'ai simplement hâte. Tellement hâte !
Je sais absolument pas à quoi m'attendre.

Il faut que je révise un peu ma langue, sans quoi je ne vais pas faire long feu...

Du nerf...

20 juillet 2011 à 16h11

Je me suis réservé 3 jours rien que pour réviser.
Il faut que je sois censée bosser pour savourer pleinement le plaisir de ne rien faire. :D

Allô la terre...

15 août 2011 à 3h41

Seule ombre au tableau : il va falloir rentrer. Un jour.
Aussi proche que flou, ce jour. Jour où je vais trainer ma bonne grosse valise -et ses étiquettes qui se détachent- dans les halls de l'aéroport... avant de me perdre...

Parce que oui, si pendant mes vacances de rêve j'ai appris à ne pas me perdre en lisant une carte...ils font pas de carte Michelin des aéroports internationaux. Flûte alors.

Je commence déjà à me faire mes scénarios-catastrophe : moi perdue dans les couloirs surpeuplés de ce fichu aéroport, ne sachant où aller, n'arrivant pas à baragouiner un seul mot compréhensible sous le coup du stress... tout ça pour enregistrer un bagage...
En admettant que cette étape finisse bien, il reste le problème de l'appel au haut-parleur pour l'embarquement. Que je ne comprendrai très probablement pas.
Bref, en tout, environ 159230684 belles occasions de rater mon avion.

Celui-là même qui doit me ramener sur terre.

Le choc que ça va être...
Retourner, paf! d'un coup, à ma petite vie merdique, la valise et la tête lourdes de souvenirs, mais le porte-monnaie étrangement plus léger...
Repartir dans tout ce dont j'ai voulu me couper, après cette superbe liberté ! Après avoir touché un bout de mon rêve... Huum la belle claque.

J'adore ne pas être moi-même. Et c'est exactement ce que je suis là, en ce moment, de l'autre côté du globe. Je me sens juste bien.

Et il va falloir tout plaquer du jour au lendemain pour me reprendre le stress en pleine gueule.
Je sais que je vais me taper un sacré coup de blues.

Mais je sais aussi que je reviendrai. C'était impensable il y a quelques semaines, mais je veux revenir.
Un jour, j'habiterai ici.

Motivation

4 septembre 2011 à 11h29

Il me faut du changement, sans cesse.
Pour me sentir un peu perdue mais tellement à l'aise.
Pour ne pas savoir qui je suis. Je n'ai pas envie de savoir qui je suis.
J'adore cette impression de ne pas être moi-même.

Bon, mais pour le changement, on va encore attendre un peu...
Pour l'instant il va falloir retourner au turbin.
Les petites nuits, les grosses cernes noires, le sale caractère et les claques en masse.
Il faut dire que je pars avec un état d'esprit beaucoup trop négatif. Dès le départ. Ça va pas m'aider...

Allez hop hop hop on s'motive : je disais quoi déjà, l'an dernier, quand j'appréciais encore ce truc ? Stimulant, toujours se dépasser, enrichissant, repousser ses limites...?
Oui, sûrement.

Toujours se dépasser, poussée par ces connards qui cherchent uniquement à produire des robots et détruire le reste.
Stimulant, ah ben tu m'étonnes, vu l'esprit de compétition...
Enrichissant, je commence à avoir des doutes, puisque j'oublie au fur et à mesure que j'apprends.
Repousser ses limites... m'oui. Je me souviens de quelques pétages de plombs légendaires.

Mais une chose est sûre, cette fois-ci, j'ai pas le droit à l'erreur. En aucun cas. Je dois tout donner. Être capable de tout donner. Foncer.
Je joue toutes mes ambitions, tous mes rêves. TOUT.

Satisfaite

10 septembre 2011 à 23h01

Epuisée. Complètement. Semaine de dingues, je suis déjà submergée ! Je vais devoir me remettre aux vitamines plus vite que prévu. J'essaie de repousser le moment fatidique. J'ai décidé d'avoir un "mode de vie sain" cette année, dans la mesure du possible. C'est ce "dans la mesure du possible" qui pose problème. Je sais parfaitement qu'une fois dans le feu de l'action, je foncerai tête baissée, et alors là, au diable le raisonnable !

Epuisée, donc.
Mais satisfaite... Pour la première fois depuis... depuis des semaines, depuis des mois, peut-être même depuis 1 an, j'ai réussi. J'ai réussi à être satisfaite de ce que j'ai joué. Pas une seule fausse note, comme si mes cordes étaient truquées... Sans m'appliquer particulièrement, le son était beau, rond, lisse, chaleureux. Les notes tombaient toutes juste. Même sur les morceaux les plus difficiles. Avec une aisance complètement inattendue.

J'ai bien joué.
Pour la première fois depuis longtemps, je ne me suis pas sentie frustrée à la fin de chaque partition. Et j'ai enchainé, enchainé, pour voir si la magie continuait, "allez, j'en essaie une autre ! ". Je suis incapable de déterminer combien de temps durant.

Et qu'est-ce que c'est agréable ! Ainsi, je m'arrête sur une bonne impression. Puisque pendant les 2 prochains mois, je ne vais plus du tout pouvoir jouer. Rien. Le silence. Wow. Ça va être long.

Même si je ne peux plus jouer qu'une fois par semaine, à peine, je me sens toujours musicienne.

Le dire.

11 septembre 2011 à 19h10

Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire.

Que l'absence de ton sourire a laissé un grand trou. Dès que je l'ai perdu, dès que j'ai compris qu'il ne serait plus pour moi, que je ne serais plus qu'un fantôme. Que sans t'avoir jamais eu j'ai réussi à te perdre. A tout jamais.

Que je n'ai jamais, jamais voulu me foutre de ta gueule.

Il y a encore tellement de choses sur la to-do liste...
Te demander ton nom, ton identité. Un bout de toi. J'aurais dû te demander ton nom. Métaphoriquement parlant.
Puisque maintenant il ne reste rien. Mais alors rien de rien. Peut-être parce que je me suis assez bien débrouillée pour tout foutre en l'air ? Mais c'est de ta faute aussi ! Fallait pas me courir après ! Je voulais pas revenir, moi ! Ce retour n'a été bon pour personne, je pense que t'en as conscience maintenant. Enfin, si tu prends la peine d'y réfléchir, d'y penser. Ce dont je doute.
Un misérable mot. C'est tout ce qu'il restera de moi. A jamais...même pas. Le temps que l'eau passe et l'efface. Il est déjà effacé.
Te demander ton nom et une danse. Est-ce à cause de mon sale caractère où d'une absence d'alchimie, je saurai jamais. Tout ce dont je suis sûre, c'est que je n'étais pas spécialement partante au début. A moins que je ne l'aie toujours souhaité, dès la première seconde. C'était même peut-être pour ça que je suis venue chez toi, ce jour-là.
Ouais, je suis venue, t'as essayé de me virer, et je suis restée, on a cohabité tant bien que mal, plus mal que bien, je suis partie, t'as esquissé un geste pour me retenir. Je suis revenue, t'as sorti un sourire et ça n'a fait que déraper dans le non-dit, glisser dans la valse de mes petites gaffes. Trop de baffes.
Te demander ton nom et ta voix. Je ne sais rien de toi. Mais alors rien de rien. Je ne sais pas qui tu es. Depuis tout ce temps et malgré cette cohabitation tu t'es débrouillé, maître du jeu, pour ne jamais rien dévoiler de toi. Tu te rends compte ? T'es un inconnu ! Juste un putain d'inconnu ! Alors pourquoi, pourquoi j'ai besoin de ma dose ?!?
Je donnerais beaucoup pour savoir ce que tu penses de moi. Maintenant que tu as entrevu la teinte mes folies. Et avant. Tu t'en fous, très probablement : n'est-ce pas ce que tu avais dit ? Tu ne me recontacteras plus, je le sais, c'est simplement que je n'arrive pas à m'y résoudre. J'ai besoin de garder un espoir. Et pendant ce temps, toi, tu n'en sais rien : tu es occupé à t'en foutre.
Moi, je pourrais. Te recontacter. Pour dire quoi ? Pour casser un peu plus le mythe et les mites ? Pour nous éloigner un peu plus ? C'est pas à moi de le faire ! Il n'y a plus rien à faire. J'ai trop merdé, je t'ai trop fait comprendre la nécessité de me couper de tout ça.
La chanson s'arrête là, après un an à parler de mon départ. Et bon sang, j'aimerais tellement que tu penses à moi ! J'ai besoin que tu cherches encore à me retenir, ne serait-ce que pour crier encore et encore à quel point c'est impossible. Tout ce que je cherchais, c'était l'argument qui me ferait rester. Mais comme au même moment je détruisais tout, sachant qu'il ne restait que du court-terme...
Te demander ton nom et puis toi tout entier. Et t'assurer que je n'ai jamais voulu te manipuler, tout comme je n'ai jamais voulu te perdre.

Bordel, il y a encore tant à dire.
Que ces musiques, je ne peux plus les écouter sans penser à toi, celui que je ne verrai plus. Jamais.

Que chaque claque envoyée était un boomerang, puisque tout ce que je voulais te faire comprendre était un maladroit "rapproche-toi".
Que je n'ai aucune idée de ce que je serais capable de donner pour te voir, pour te toucher, pour sentir ta main sur ma taille. Simplement, quoi que je puisse donner, l'occasion ne se présentera jamais, plus maintenant. Le problème, c'est encore et toujours que je ne veux pas voir la réalité en face.

Que dès que je suis partie, je n'ai plus pensé qu'à une chose : revenir. Pour toi, pas pour lui. Uniquement pour toi. Pourtant, peut-être est-ce un soupçon de jalousie que tu as esquissée à ce moment-là ?
Que j'ai dû me raisonner, me faire violence pour ne pas te fliquer. Mais j'avais besoin d'avoir de tes nouvelles, de savoir que tu vivais pendant que je voyageais. Tu l'avais compris, non ? que celui qui m'amarrerait au port serait celui qui me couperait les ailes. T'es censé le savoir, que je ne sais pas être stable, que j'ai besoin de toutes ces envolées.
Je voulais m'assurer que tu vivais encore. Et toi, tout ce que tu as trouvé à faire, c'est disparaitre.

Sortir la nuit. Me faire draguer par un inconnu et lui inventer ma vie. Le planter là, rejoindre à contrecœur les amis à la soirée. Boire un verre, un suivant, encore, encore et encore, sûrement un de trop. Me réchauffer dans les bras d'un anonyme inexistant encore 2 heures plus tôt. Rater le dernier bus et rentrer à pied, m'enivrant encore et encore de ce vent marin.
Et essayer de m'y faire.

Tellement de choses que j'aimerais te dire.

Repas et footing.

12 septembre 2011 à 20h54

J'ai horreur des repas avec eux.
C'est long, c'est long... Tout traine en longueur, démesurément.

Pour résumer les choses, je me fais royalement chier.
Chacun raconte sa journée, sa semaine, sans écouter personne et sans que personne ne l'écoute.
On pourrait tous être enfermés dans une pièce différente, ce serait exactement pareil.
Aucune cohérence au dialogue, d'ailleurs ce n'est pas un dialogue, c'est une suite de remarques complètement déstructurées.

Exemple de "discussion" :
"J'ai vu machin aujourd'hui, il m'a dit blablabla.
-Hé, mes exams seront à telle date cette année et...
-[*coupe la parole*] Untel a fait ça alors que Bidule avait fait ça, vous vous rendez compte ?
-Mmh. J'ai rendez-vous chez l'ophtalmo dans 5 mois, c'est celui sur la route pour aller vers chez Truc.
-Je voulais faire de la quiche mais finalement j'ai fait un gratin.
-Aujourd'hui ils rigolaient tous, en fait c'était à cause des nouvelles chaussures de Machine qui blablabla.
-Ah-ouais-ha-ha et moi c'est mon chef qui en a encore fait une, il a dit à Jean-Paul de la compta que blablabla, il tourne pas rond lui.
-[*boude parce qu'elle aimerait qu'on la laisse en placer une pour pouvoir raconter la blague qu'on lui a faite cet aprèm'*]
-On m'a dit que telle émission était passée à la télé, c'est dommage j'aurais bien aimé la voir.
-Ah. Au fait, les voisins sont en vacances. Ils vont pas nous manquer !
-[*coupe la parole*] Bon on passe au desseeeeeert ? "

etc, etc.

Alors oui, je m'emmerde.
Et comme c'est long, je me ressers pour passer le temps. Et comme je parle peu, puisque je n'ai pas une vie particulièrement intéressante ces derniers mois (et, soyons honnêtes, quand je parle je préfère être écoutée, pas tolérée-en-attendant-que-le-suivant-dise-autre-chose :D) , je mange vite, et me ressers encore.

D'où un raisonnement logique qui explique peut-être mes résultats en maths... Ma conclusion : pour éliminer ces repas, je dois aller courir. Pour aller courir, je dois me motiver. Pour me motiver, je dois avoir la pêche. Pour avoir la pêche, je devrais dormir un peu. Donc, pour aller me défouler je dois dormir. CQFD.

Retour sur terre

12 septembre 2011 à 22h02

En larmes. Dans la voiture, doucement, discrètement. Puis les embrassades, quelques mots maladroits dans un accent malhabile. Et soudain les chutes du Niagara. Comme une désespérée. Comme si j'avais tout perdu, comme si une catastrophe était arrivée. Les gros sanglots, les spasmes à retenir. Et pas un seul kleenex à l'horizon. L'arrivée à l'aéroport trop français. Bonjour tremblotant dans la mauvaise langue. Et je me suis écroulée en larmes dans les bras de mon "comité d'accueil".

Je m'étais rarement sentie aussi mal, autant ..en détresse. Et sincèrement, ça reste l'un de mes meilleurs souvenirs.

Parce que dedans, il y a un aéroport, un voyage, le rêve d'une vie.

Je pourrais passer ma vie dans les aéroports. Enfin non, bien sûr que non, ce que je veux, c'est sillonner les aéroports des 4 coins du monde, m'étirer le bras de 5 bons centimètres à force de trainer un bagage à main trop lourd.

Je suis amoureuse des aéroports. Tous ces gens de tous les horizons qui partent à l'autre bout de la planète. Je suis amoureuse des aéroports, mais seulement en solo. En solo avec ma valise. Ne pas savoir exactement où je vais, ne pas savoir exactement comment je vais me débrouiller pour arriver à destination.
Ne pas savoir, délicieuse adrénaline, et une certitude, la seule dont j'ai besoin : je pars, je pars et dans quelques heures je serai loin.
Plus je suis loin, plus je me sens chez moi.
L'inconnu, putain quelle drogue !

Quand j'étais môme, je voulais être capitaine des pirates. Pour le pouvoir et pour sillonner les mers.

Et puis j'ai grandi et pour réaliser mon rêve j'ai pris la voie la plus rangée qui soit. Et j'ai abandonné le domaine des mers. Trop de nostalgie. Dès que je descends d'un bateau, cette nostalgie au moment précis où le pied se pose sur la terre ferme, où je tourne le dos au vent marin, amour de ma vie.
Amour de ma vie, mais voilà : navigatrice, c'est pour les solitaires. Et j'ai beau aimer la solitude (elle ne m'emmerde pas de conseils inutiles), j'ai besoin de vivre entourée. J'ai besoin de pouvoir me dégourdir les jambes, me défouler. Et surtout, cette immensité bleue, l'absence de limites, c'est pas bon pour moi. Je ne sais pas me limiter moi-même. J'en deviendrais folle, pour fuir ma folie je me lancerais dans la quête d'un port avant le crépuscule, et alors tout serait foutu en l'air.

Non, le bateau de pirate n'est pas pour moi.

Il reste aussi le train. Bercée par le bruit des rails, regarder le paysage qui défile. J'adore le train, les écouteurs au fond des oreilles et le bouquin à la main dont je ne lis que 3 pages...
Mais... non, pas assez fort.
Il me faut un aéroport international.

Je suis amoureuse de voyages.
Seule ombre au tableau :
Je ne sais pas comment je pourrai avoir un jour une vie de famille stable. Le mot "stabilité", c'est tellement...pas pour moi. Celui qui saura m'amarrer sera celui qui me coupera les ailes. C'est souvent ce qui pose problème, ils préfèrent la France, ceux qui croisent ma route.

Je veux voyager.

Mais j'idéalise tant mes voyages ! Le jour où je plaquerai tout pour de bon, j'ai peur d'être déçue, finalement. C'est le risque, avec l'inconnu. C'est mon adrénaline, c'est mon moteur.

Bateau

14 septembre 2011 à 18h42

Les phrases bateau.
Pas de quoi épiloguer...une seule chose à dire... MAIS A QUOI ÇA SERT ?!?

QUI est l'abruti qui le premier, a décidé de ressortir à toutes les sauces des suites de mots pré-fabriquées ? QUI sont les milliers d'autres andouilles qui on pu croire qu'ils auraient l'air finauds en les répétant dès que possible ?

NON, pour la 498465348e fois, NON, un
"c'est juste un mauvais moment à passer, plus tard tu regarderas ça et ça te semblera loin !",
"Allez, faut pas perdre courage !" ,
"ah, c'est toujours dur de faire des choix",
"on n'a pas toujours ce qu'on veut, hein" ,
"quand on veut, on peut" (oui oui, les 2 dans la même conversation),...
et autres c*nneries que je me refuse à retranscrire ici... NON, ça ne donne pas l'air d'être un grand sage !

Elles m'énervent, ces phrases-bateau, elles m'énervent par leur profonde et complète inutilité.
Elles m'énervent, parce que tous, se réjouissant presque d'une situation inconfortable pour l'autre, sautent joyeusement sur l'occasion de les sortir... et croient bien faire !!
Elles m'énervent, parce qu'elles ne font que confirmer ce que je sais déjà : ils ne comprennent rien, décidément...
Elles m'énervent, parce qu'elles sont complètement dé-personnalisées. Phrase-bateau, le plus beau synonyme d'hypocrisie. Il y en a une tétrachiée de ces phrases-bateau, mais y'a un truc magique avec elles : en changeant juste un mot, un nom, voire rien, paf! on peut les transposer à TOUTES, absolument TOUTES les circonstances. Ta-daam !
Et hop, on est convaincu d'être celui qui a réponse à tout. Bonjour les conversations constructives, après.

Si c'était si simple, remarque, les choses seraient un poil plus fantaisistes. J'imagine bien la ministre de l'économie, en guise de discours, sourire niaisement et déclarer sobrement : "Roh allez mes chers concitoyens, la roue tourne, après la pluie, le beau temps !"

Caddie

14 septembre 2011 à 21h19

Ça ne m'a pas suffi de patienter 15 minutes à la librairie, où j'étais tombée sur LA caisse où la petite vieille demandait 5 paquets-cadeau... Non, ça ne m'a pas suffi, alors j'ai décidé de m'offrir la sortie-supérette de la semaine.

Faire mes courses = faire une pause dans ma démotivation face au boulot.
Faire mes courses = me donner l'illusion que cette semaine, je changerai un peu la composition de mes placards et de mon frigo.
Faire mes courses = marcher un peu, passer devant le banc où il y a toujours un ou deux poivrots (jamais les mêmes pourtant, mais toujours cette odeur de bière à 5 mètres à la ronde). Puis éviter le poste préféré des distributeurs de prospectus.
Faire mes courses = ne pas me vexer lorsque les portes automatiques refusent de s'ouvrir pour moi.

Et puis la galère commence.
Ne pas céder devant :
-les trucs extrêmement chers (HEIIIIIN ?!? 15652€ la boîte de chocolat en poudre ?!? Pas de chocolat cette semaine...)
-les trucs extrêmement tentants et extrêmement caloriques (Oooh les jolies Danettes aux Spéculos... et, tiens ! waah ces p'tits biscuits, ils ont l'air vachement bons quand même... et ces crêpes au fromage surgelées, là...)
-l'envie de tout planter là et partir en courant quand je vois que le gros attroupement, là-bas, n'est autre que le bout de la queue pour les caisses. Forcément, aujourd'hui les clients avaient tous décidé de faire LES méga-courses du mois.

10 minutes pour remplir mon panier, 20 minutes pour me délester de mes sous et m'apercevoir que, cette fois encore, j'ai vu un peu juste au niveau des sacs.

J'adore faire les courses. Idéal pour me mettre en rogne ! :D

Mais cette fois, j'ai gardé le moral. Parce que pour reprendre les bonnes vieilles habitudes, aujourd'hui, une nouvelle fois je suis passée entre les mailles du filet.
Mais... mais c'est nul. C'est nul, parce que du coup, je ne vais pas me motiver à bosser davantage. Je comprends pas que dès le début, je n'arrive pas à m'y mettre. Vu comme je m'en sors en faisant le minimum, j'ai presque, peut-être, si ça se trouve, les moyens de m'offrir mon rêve si je passe à la vitesse supérieure. Alors POURQUOI je n'arrive pas à m'y mettre ? POURQUOI je me contente de me regarder foutre mon avenir en l'air à chaque minute que je passe à ne rien foutre ?
Mon attitude me dégoûte, mais ça ne suffit pas à me sortir de cette passivité.

Coup de tête

15 septembre 2011 à 21h21

Il fait beau. Il fait nuit, mais il fait beau. J'ai envie de sortir. D'enfiler une robe d'été et de sortir. Pieds nus ou en bottes, mes bottes à talons. Faire le tour du pâté de maisons, m'abreuver de l'air nocturne, arriver au bord de l'eau et m'y jeter. Nager au milieu des reflets des lumières de la ville. Nager dans l'eau fraîche. Et ne pas avoir à me réveiller demain.

Je crois que ça ne va pas.

J'attends encore et encore qu'il me reparle, ce qu'il ne fera pas. La perte de temps est vertigineuse.

Je ne bosse pas et je fous mon avenir entier en l'air.

Je ne supporte plus mon corps. Et j'arrive pas à me mettre au régime. Pas grand chose à perdre pourtant, ça se voit à peine. En 2 semaines c'est torché. J'y arrive pas, j'ai tout le temps faim. Mais je ne supporte plus, et quand je ne supporte plus ce corps, rien ne va plus.

J'ai besoin de faire de la musique. Besoin. Et je dois attendre encore un mois et demi.

J'ai besoin de me défouler, de pousser mon corps à bout, complètement à bout pour avoir une bonne raison de chialer. Mais avec pour seule arme à disposition, un footing.....

Je suis dans une de mes périodes de pessimisme acharné. Que je me refuse à appeler autrement que "réalisme".

J'ai besoin de quelque chose d'autre, j'ai un manque brûlant de quelque chose d'autre, mais impossible de savoir quoi.

J'ai envie de tout plaquer. De changer d'air. De ne pas avoir à penser à long terme. De ne plus me heurter à mes propres limites.

Je voulais être artiste, musicienne ou dessinatrice ou comédienne ou les trois. Ou écrivaine, le jour où j'aurais trouvé une fin à chacune de mes ébauches. Je voulais avoir un bateau et une roulotte. Je voulais me faire la traversée du pays en vélo. Je voulais vivre comme les Schtroumpfs. Je voulais un boulot manuel. Ou alors, étudier le cinéma ou faire les Beaux-Arts. J'en avais pas grand chose à faire de l'argent. Mais je voulais être reconnue pour ce que je ferais. Alors qu'est-ce que je fous ici en jupe-chemise-talons ?

Suite à un coup de tête, je me suis vraiment battue pour parvenir là où je suis. J'ai sacrifié énormément pour y rester. J'ai pas besoin de cette p*tain de phase de doute existentiel, bordel !!! Surtout, ne pas me dire que je me suis plantée de voie. L'idée ne doit jamais m'effleurer.

La lampe d'Aladdin

16 septembre 2011 à 21h02

(Je n'ai jamais su combien de "d" il faut, à Aladdin.)

Je veux aller dans un aéroport et prendre l'avion, sans payer, sans valises, sans savoir où je vais atterrir. Juste savoir qu'on a tout aujourd'hui pour arriver à demain ; et que demain, je serai ailleurs.

Je veux prendre un smoothie dans un Starbucks et regarder les troupeaux d'inconnus se mouvoir en chœur et en désordre quand les feux passent au blanc.

Je veux que tout me réussisse, encore mieux que maintenant, mais sentir de nouveau cette espèce d'adrénaline, entendre de nouveau cette petite voix : "j'ai réussi, I did it ! ".

Je veux aller nager la nuit.

Je veux remonter sur les vieilles planches de la scène et exécuter un solo et sentir l'âme de la musique m'envahir, me remplir, m'envelopper, m'animer. Je veux combler ce manque de trac.
Et ensuite je veux enchaîner sur une représentation théâtrale.

Je veux faire un effort physique violent.

Je veux hurler. Sans devoir écoper du glorieux titre de "la folle du quartier".

Je veux rêver et contrôler mes rêves et ne pas avoir à me réveiller.

Je veux pouvoir projeter des films et des diapos derrière mes paupières lorsqu'elles sont fermées.

Je veux aller dans un restau 4 étoiles dans ma petite robe noire et sourire et partir sans payer.

Je veux taguer les grands murs si blancs à grands coups de gribouillages.

Je veux qu'on me prenne dans ses bras et qu'on me dise que tout ira bien.

Je veux une vodka-limoncello et sentir mes jambes me porter en zigzag tout en me sentant calme et lucide.

Je veux aller à Kuala-Lumpur. Je veux faire le tour du monde en 24 heures puis en 20 ans.

Mais en attendant, je dois bosser, bosser, bosser, bosser, (...), bosser et bosser encore. Ensuite j'irai m'acheter une éponge chez Carrouf'. Quand le jour sera levé. Et puis j'enfilerai mes baskets et irai fièrement doubler les chiens qui promènent leurs maîtres sur l'esplanade. Et je bosserai.
M'en fous, plus tard je serai grande, riche et j'aurai des supers-pouvoirs.

L'argument, avec un grand L.

16 septembre 2011 à 22h37

Porte : Toc toc toc !

Ma caboche : ...Grnt. Quel est l'imbécile qui vient me déranger à cette heure-ci ...?

Porte : attend patiemment que je prenne ma décision

Mon corps : se lève de mauvaise grâce et se traîne jusqu'à la porte

Porte : Griiiiiinsssss

Ma caboche : Toi t'as vraiment besoin d'un coup d'huile.

Voisin : Bonsoir !

Moi : Euh... oui bonsoir...?

Voisin : Bonsoi.. euh tu, vous, aur...ais pas du papier alu s'il te..v..euh plaît ?

Moi : oui j'en ai... mais euh à cette heure-ci ? Sérieusement ?

Voisin, souriant : Si c'était pas "cette heure-ci", je serais allé en acheter !

Ma caboche a un gros blanc

Voisin repart tout content avec sa feuille de papier alu.

Une, deux, une deux...!

18 septembre 2011 à 17h04

Finalement, peut-être que le sport est la solution.
Me les prendre physiquement, ces foutues claques.
Un exutoire.

Cette année, finis les "ce soir je vais courir ! ..... .....ah ben non j'y suis pas allée." C'est ma résolution.

Je compte sur mes footings, sur la piscine, sur mes abdos, sur tout ce que je pourrai faire (pour pas trop cher de préférence, hein...), pour me défouler, pour faire sortir la masse bouillonnante de ce que j'intériorise chaque jour.

Le problème, c'est que c'est pas assez violent. Samedi, je suis rentrée furieuse, énervée comme jamais, écœurée, catastrophée, dans une rage pas possible, un peu de tout ça... et là, un pauvre footing ne fait pas le poids.
Il me faudrait un punching-ball qui rende les coups. Oui, je peux toujours rêver.

L'autre problème... le voilà :
Piscine : 3/4 d'heure de trajet aller-retour, + 1h sur place, + le temps de me remettre au boulot.
Footing : 1h dehors, + 1/4 d'heure de douche, + 1 bonne heure avant de pouvoir me remettre au boulot.
Et ce, plusieurs fois par semaine.
Pendant ce temps, les autres, ils bossent, ils prennent de l'avance. Et moi, j'accumule le retard. Pas bon, ça, en cette atmosphère de compétition acharnée...!
Alors... j'espère simplement que m'aérer et me défouler (un peu) me rend plus productive. Et plus endurante au stress pendant l'année.

Bon, il y a quand même un autre point positif : pouvoir constater des progrès, à la fois sur mon corps ( objectif "élimination-du-popotin" ! ) et sur mes performances.
J'ai encore du chemin à faire, mais je les constate déjà, ces progrès.

Stop...

20 septembre 2011 à 21h05

Mais y'en a marre de ce coup de blues !
J'ai rien demandé, moi !
Et sournoisement, tout ça, avec les fameuses questions presque existentielles que j'arrivais plus ou moins à faire taire depuis plusieurs années...: "ai-je choisi la bonne voie ?"

Honnêtement, d'un côté comme de l'autre, ça se vaut. Pour ça que je ne peux pas trancher. Pour ça que cette foutue question continuera de m'entêter.

Il y a ...un certain nombre d'années, je voulais être photographe. Bon. Puis journaliste. Ma famille s'est joyeusement écriée : fais sciences-po !
Puis j'ai voulu être artiste. Ma famille s'est joyeusement écriée : t'iras au conservatoire, et puis fais les beaux-arts !
Puis j'ai voulu faire un truc un peu prestigieux. Ma famille s'est joyeusement écriée : fais Polytechnique !
Puis j'ai voulu être avocate. Ma famille s'est joyeusement écriée : c'est bien ce que j'disais : fais sciences-po !
Puis j'ai encore changé de cap. Ma famille s'est joyeusement écriée : fais HEC !
Puis j'ai encore changé d'avis, encore et encore. Et ma famille à chaque fois s'est écriée : Fais les meilleures écoles, et seulement les meilleures !
Puis j'ai décidé que je voulais vivre, au même moment que je me suis rendue compte que mes capacités étaient limitées. Depuis, ma famille tire la tronche.

Et moi, je n'sais plus ce que je veux.
Je me suis éloignée de ma famille, de mes amis, de mes passions, mes relations sentimentales, j'ai joyeusement tout foutu en l'air en m'écriant que c'était pour mon bien, pour plus tard.
En fait, je crois que j'ai bousillé ma vie pour la gagner.
Je sais pas si c'est ce que je veux. Bordel, je sais absolument pas. Oui, bien sûr que oui, bien gagner ma vie est une priorité, j'en peux plus de galérer, de compter mes noisettes comme une vieille grippe-sous, de devoir me priver. Et mes voyages ne seront pas gratuits.
D'accord.
Mais dans cette optique, du coup, je cherche simplement à obtenir le meilleur. Et rien que le meilleur. Ce qui fait que...
1) Je deviens une pourrie, qui plus est, obsédée par l'argent à moyen terme
2) Puisque je ne suis pas capable d'avoir "le meilleur", je vais passer une bonne partie de ma vie à être déçue.

Si j'avais pris l'autre voie... j'en serais où ? Est-ce que je galérerais autant ? Est-ce que je me serais heurtée ainsi à mes limites ? Est-ce que j'aurais au moins pu me satisfaire de quelque chose qui ne soit pas doté de l'auréole du prestige ultime ?

Bon, de toute façon, je ne dois pas réfléchir à ça. Pour le moment je ne peux pas faire marche arrière. Je dois foncer. Faire avec.
Donc éteindre ce foutu ordinateur.
MAINTENANT.

Mercredi chéri !

21 septembre 2011 à 19h51

C'était le retour de mes mercredi-une-semaine-sur-deux !
Cette fois-ci, pas d'embrouille organisationnelle. Tout était presque réglé comme du papier à musique. En avance mais pas trop, au bon endroit, avec la bonne personne. Voilà qui était censé être plutôt bon présage, non ?

Mais bon, je pouvais pas repartir sans rien. On est mercredi, c'est la règle ! Oui, il fallait quelque chose. J'ai trouvé toute seule comme une grande.
J'ai donc fait ce que j'avais à faire, avec ma sensuelle voix d'enrhumée (à mi-chemin entre le sifflement d'asthmatique et le croassement).
Ou comment, en l'espace de 20 minutes, foutre en l'air la confiance en soi péniblement accumulée... et détruire en une seule phrase les espoirs pour lesquels je me bats depuis des mois.
"cherche pas ma fille, t'es loin d'avoir le niveau". C'est pas les mots exacts, peu importe. C'est comme ça que je l'ai pris.
Le problème, c'est que l'impact du coup s'est vu sur mon visage. Mauvais, très très mauvais.

Et avec la crève que je me tape, pas possible d'aller courir.
Je me suis donc écroulée sur le lit.
Je sais pas combien de temps je suis restée là, mi-en boule, mi-avachie sur la couette en vrac.
Avant de me manger une tranche de jambon, comme ça.

J'ai de drôles d'habitudes alimentaires, ces derniers temps.

Les infusions, c'est c*n.

22 septembre 2011 à 17h57

Non, mais vraiment.

Je viens de retrouver ma tasse d'hier, sagement posée à côté de l'ordinateur. Oublié de la boire, apparemment.

Primo, on fait bouillir l'eau, ce qui laisse largement le temps à l'envie d'infusion/thé de disparaitre. Il faudrait que je teste l'infusion au micro-ondes, tiens.

Deuzio, on met le p'tit sachet dans l'eau. Bon, au moins c'est pas trop compliqué. Sauf quand la ficelle se casse, mais c'est une autre histoire (disons que je suis probablement maudite par le dieu des boissons chaudes, pour tomber toujours sur LE machin défectueux).
Huùmmm, il sent super-bon ce sachet ! Et une fois dans l'eau, une délicieuse fragrance emplit la pièce. Il faut être honnête, c'est prometteur.
Puis vient le moment de boire. Et là, pouahhh qu'est-ce que c'est fade ! La couleur ok, l'odeur ok, mais pas le goût...? Arnaque !?!

M'enfin ça, c'est quand on la boit, sa tasse.
Parce qu'entre l'instant où l'on verse l'eau, et celui où l'on peut boire, il s'écoule une bonne demie-éternité.
Soit on se brûle la langue,
soit on a trop attendu et c'est tout froid.
Mais le plus souvent, c'est les deux.

Et pourtant, je prépare mon infusion tous les soirs, "parce que ça fait pas grossir", et que je peux me permettre de faire fondre un carré de chocolat noir dedans, pendant le temps d'attente. Puis un 2e carré. Et un autre pour la route, parce que ma tasse garde bien la chaleur.
Donc voilà, EN PLUS, je grossis à cause des infusions ! :D

J'évite.

23 septembre 2011 à 18h49

Je pensais vraiment pas en arriver à ce point.
Mais les faits sont là : j'ai baissé les bras. Ça y'est.
Ils ont gagné, aujourd'hui c'est fini. J'ai perdu toute confiance en moi.
3 jours que j'ai arrêté de me battre.

Alors pourquoi est-ce qu'il me reste ce foutu espoir d'un miracle ?
Y'a pas de miracle, y'a plus de miracle, plus de ce côté-là.
Je l'ai bien mérité finalement.

J'évite encore de penser aux conséquences. Je m'aveugle de mon plein gré dans mon monde d'illusions.
Si jamais j'ouvre les yeux, je sais que je ne me lèverai plus le matin.

Sinon, j'ai revu le-type-des-discussions-sur-msn.
Plus tôt dans la matinée, je me disais que j'aimerais bien le revoir...mais que ce ne serait certainement pas avant la St Glinglin.
Une heure plus tard, je l'ai croisé dans la rue, guitare à la main. J'ai été étonnée de le reconnaitre, étonnée aussi qu'il me reconnaisse. Après tout, on ne s'est vus que quelques heures, et avec pas mal de verres au compteur.
Si ça se trouve, j'ai rougi. Quelle gourde.
On s'est fait la bise, on s'est regardés, on s'est souri, on s'est regardés encore, je crois que j'ai bien aimé son regard, je me suis souvenue que je devais y aller, j'ai dit que je devais y aller, j'y suis allée.
Frustrée, très très frustrée.

J'évite de me demander que penser de ça.

Toc toc toc

24 septembre 2011 à 12h54

Hier soir, 23h06. Je le sais, je venais de jeter un oeil à l'affichage du réveil pour savoir combien de temps il me restait pour ingurgiter cette monstrueuse masse de connaissances.
23h06 donc, et "toc toc toc".
Ça devient une habitude on dirait, de frapper chez ses voisins à des heures pareilles.
J'ai attendu en espérant avoir mal entendu, que c'était chez les voisins que ça frappait... Mais aucune porte ne s'est ouverte. Dommage. Je me suis levée.

Rapide coup d'oeil dans la glace : pas de surprise, mes heures de boulot acharné se reflétaient dans mon air...hirsute.

J'ai ouvert. Lui. Encore.
Lui : le type qui était venu frapper à la même heure, à la même porte, il y a quelques jours. En cherchant son pote Machin. Qui évidemment, n'habite pas ici, je le saurais quand même.

Timide et grand sourire :
"Bonsoir ! Je... je me suis encore trompé ! Je... j'avais déjà frappé là l'autre fois non ? "
Puis "Vous vous reposiez ? Non ? Ah, t'étudies en quoi ? Ah, c'est bien ça. (sourire, sourire)
Puis "Vous..tu es d'origine.....? Enfin parce que.. enfin tes yeux..enfin... c'est quoi votre nom ? Ah c'est joli, c'est très joli (sourire, sourire)."
Puis "On pourrait prendre un café ensemble un de ces jours ?"

...

Je suis pas douée du tout avec ce genre de trucs... Mais est-ce que j'ai le droit de trouver ça bizarre ?
2 fois monsieur se plante de porte, bon déjà... et paf, 20 secondes plus tard il m'invite à prendre un café après quelques compliments maladroits. Il rebondit bien le bougre.
...
C'est un voisin, apparemment. Alors je l'ai acceptée, son invitation.. Affaire à suivre.

J'ai quelque chose sur la figure ?

24 septembre 2011 à 20h43

Drôle de journée.
Un type a marmonné quelque chose en me croisant, quand je rentrais chez moi à midi.
Un autre s'est retourné quand je passais, quelques dizaines de mètres plus loin.
Un voisin m'a tenu la porte avec un large sourire (en principe, ils oublient tous de répondre quand je lance un "Bonjour !").
Je me suis faite un peu draguer à la laverie (mais bon, j'étais occupée moi, je voulais lire mon bouquin...)
La caissière de la supérette m'a souri...pourtant, c'est celle qui tire toujours la tronche.
En sortant, les portes ont accepté de s'ouvrir sur mon passage, miraaaaaacle !
Un drôle de type hirsute et un peu édenté a dit "grnmm mignonne" quand je suis passée devant lui.
Un bonhomme-promené-par-son-chien m'a longtemps suivie du regard alors que je faisais (péniblement) mon footing.
La boulangère m'a fait une réduction sur ma pâtisserie (oui, j'ai craqué, j'suis censée être au régime jusqu'à nouvel ordre. Mais il faut bien se donner du courage, non ? :P )
Toutes les voitures que j'ai croisées se sont arrêtées pour me laisser passer sur les passages-piétons.

J'étais pas en mini-jupe ni décolleté pourtant. Un vieux sweat, un pantalon tout simple, une queue de cheval basique...

Bref, laissons tomber tout ça, sinon mon ego risque d'en faire tout un plat ! Tsss
N'empêche, que je me fasse des idées ou pas, ça fait drôlement du bien au moral. Ne pas me sentir mad'moiselle invisible, aujourd'hui. Avec tous ces sourires, je me suis mise à sourire aussi. Mouton que je suis.

Bon bon bon, il est où, ce film en VO que je dois me regarder ?
(aujourd'hui, les sous-titres seront en anglais. Pas en français. Ma bonne résolution du jour. Et je ne grignoterai pas de noisettes en le regardant. Et je ne remplacerai pas mes provisions de petit écureuil par du chocolat. Promis.)

A l'Ouest

25 septembre 2011 à 19h31

J'ai perdu mes illusions
dans mes voyages
maintenant
je veux rentrer au port
Va savoir si
c'est dans ma tête ou dans ma poitrine
la réponse ne se lit pas dans mes tripes
pure question d'anatomie
ou de géologie...
Et dès le panneau vert Arrivée
c'est un souffle c'est un cri
repartir il faut repartir...
Je m'prends pour un marin
mais j'ai jamais su boire la tasse.

To take the plunge

26 septembre 2011 à 19h47

Après une nuit blanche (ici, un petit malin s'écrierait que "la nuit porte conseil !") , je crois que c'est clair.
Je suis sincèrement attirée par lui, voilà, c'est dit.
Il me plait.
Le problème, le sempiternel problème, celui qu'on retrouve dans toutes les séries pourries, dans tous les bouquins à l'eau de rose, dans toutes les pré-amourettes de collégiennes... toujours le même problème : aucun signe n'indique que ce soit réciproque.
Oui, c'est lui qui a engagé la discussion sur msn, à chaque fois.
Oui, il continue de le faire, malgré mon impression d'être nulle, décevante, de débiter platitude sur banalité. (et malgré que je fasse tout pour écourter la conversation, de peur d'un grand moment de blanc embarrassé. Oui, je suis stupide, n'est-ce pas ?)
Oui, y'a eu ce regard quand on s'est croisés l'autre jour. (qui peut tout à fait être un fruit de mon imagination, je la connais, mon imagination.)
Oui, il a gardé contact avec moi après la soirée, et pas avec R. par exemple, alors qu'elle aussi était là le lendemain matin, seul moment où je l'ai vraiment vu lui. (Parce que je le rappelle, on s'est très peu vus, il était côté musique et moi côté poker.)
Mais... j'ai cette impression qu'il me considère simplement comme une amie. Une pote connue à une soirée. Après tout... Pourquoi en serait-il autrement ?

*Soupir* Je crois que cette fois, c'est à moi de faire le premier pas.
Mais je sais d'ores et déjà que je ne le ferai pas. Je ne sais pas faire.

Sans commentaire

27 septembre 2011 à 16h18

"Shakira Shakira ! Hey allez danse ! "

...
Dixit ce type-à-casquette, quand je descendais la rue pour rentrer chez moi.

J'aime bien les villes.
On y croise toutes sortes de gens bizarres.

-The End-

27 septembre 2011 à 22h43

C'est marrant. A quel point ça fait vide.
Ne plus rien avoir. Et continuer de me lever le matin. Absurde. Tellement absurde.

Je me force à ne pas réaliser que je me suis débrouillée pour tout foutre en l'air. J'avais toutes les cartes en main. Toutes. Et je les ai cramées, fascinée par le feu, malgré les avertissements, les secondes chances à la pelle.
Et je me pousse à réaliser quand même. Pour me dire "allez mais bouge ton cul, bouge-toi, rattrape ce qui est encore rattrapable bordel !!!!!!". Puisque si quelqu'un d'autre me le dit, je l'enverrai chier. Personne ne le dira. Personne ne sait.
Mais je peux plus bouger mon cul. J'y arrive plus. Le bouton Off.

J'en ai versé des larmes, depuis que je suis embarquée dans ce truc. Comme les autres.
Là, y'en a plus. Des spasmes monstrueux, mais silencieux. De toute façon, chialer ne sert à rien. Même hurler. Ça ne réparera plus mes conneries. Ma connerie.
Je suis restée une heure à me tordre, sur mon lit. A massacrer l'oreiller. A ne pas arriver à me relever. 5 fois, 10 fois je me suis ordonné de me lever. Mon corps n'obéissait pas. A ne pas savoir du tout si j'allais y arriver. Bouge un bras. Lève-toi. Lève-toi. -Pourquoi ? -J'en sais rien... parce qu'il le faut. -... Amorphe. Vide. Une coquille, une bête coquille vide.
C'était ça, la fameuse phrase. La légende. "Tu pousses tes limites, et un beau jour tu peux plus te lever. Et ce jour-là c'est la fin.". Bien, même sans pousser, en fait.

Ce week end, je vais rentrer chez ma famille. Le signe de la défaite. Les écouter vanter les mérites de mon frère, la forme éclatante de mon frère, le boulot de mon frère, les horizons de mon frère, la journée de mon frère, la réussite de mon frère, le prochain voyage de mon frère. Les regarder être à découvert et continuer de gâter ma soeur, de lui offrir tout ce que je n'ai jamais osé demander. Les regarder n'en avoir rien à foutre de ma vie, ne me poser aucune question, ne pas réagir quand je tente d'en parler, ignorer magistralement le sujet. M'adresser 1 ou 2 reproches irréalistes, toujours les mêmes. Un disque rayé. Me laisser tomber, encore.
Je ne peux pas leur dire que c'est fini.

Je sais bien qu' "on peut réussir sa vie sans passer par là, y'a pas qu'un seul chemin". "On", certainement. Pas moi. Mon idée de la réussite, ma vie, c'était ça. C'était tous mes rêves.
J'ai tout plaqué pour ça. J'ai plus "ça". J'ai plus rien.
Seule au milieu du rien.
Les paroles me semblent vides. Le paysage me semble vide. Les gens des transports en commun me semblent vides. Mon essoufflement, ma douleur pendant le footing me semblent vides. Chaque geste est vide.

Ne pas réaliser... pas d'un coup.
Pas capable d'encaisser.

J'aimerais savoir que ce n'est pas le point de non-retour. Que je suis encore en train de dramatiser pour rien.

Mais je le sens.
Bordel, c'est ça que ça fait ? Quand on baisse les bras ?
C'est la première fois. Et p*tain, c'est l'anéantissement.




Je crois que je vais devenir folle.






Pas grave. Arriver à l'asile avec ma valise. Me poser. Que tout soit réglé. M'abrutir de cachets et avoir la tête vide pour ne plus jamais penser et ne plus m'empêcher de penser.





Je ne veux plus bouger.

Je veux juste m'endormir. Et ne plus me réveiller.
Fuir. Fuir, comme je le fais depuis le début, persuadée d'être une battante.

Le Moïse des transports en commun

28 septembre 2011 à 18h43

Je me souviens avoir dit -et éventuellement répété- que j'aime beaucoup les transports en commun.
Aujourd'hui, il y avait du niveau.

Grosse chaleur : devant et à droite, tout contre moi, 2 types trempés de sueur. Mmmh.
Et juste derrière, collé à moi également, un vieux. LE vieux.

Toux grasse, trrrès grasse et sonore ; généreux raclements de gorge qui remontaient jusqu'au fin fond des poumons ; sons gutturaux, re-toux rauque ; nouveau gros raclement humide de gorge.

Telle la mer face à Moïse, la foule s'est repliée, tassée encore, lui laissant un peu d'espace. Lui, collé à moi, a naturellement suivi le mouvement. Et a re-toussé grassement.
Le genre de bonhomme qui ne met pas la main devant la bouche.


Le meilleur moment ?
Lorsqu'il a lancé :
"Ah, la grippe, c'est embêtant hein !"


La rame s'est curieusement vidée à l'arrêt suivant.

Matinée d'école

29 septembre 2011 à 19h33

Ce jour-là, on était en demi-groupe, 3e étage, simple mardi matin quelque part au milieu de l'année.
On était entrés dans la salle, et alors qu'on déballait nos trieurs, agendas, trousses et sudokus, il nous avait demandé de sortir une feuille, juste de quoi écrire.
N'importe qui aurait senti la fraîcheur du rapide vent de panique.
Puis il avait expliqué. Aujourd'hui, on va pas faire une séance comme les autres.
Il avait fait un rapide topo sur le disque qu'il tenait en main. Quelque chose d'un genre inconnu, indescriptible, pas de titre, des paroles fictives. Il voulait, il devait nous faire partager ça.
Il s'agissait d'écouter, et d'écrire ce que l'ovni qu'on allait entendre nous inspirerait. Exercice littéraire ou curiosité ? La seconde hypothèse obtint toute notre faveur par la suite.
On avait tiré les rideaux élimés, afin que la semi-pénombre favorise notre écoute.

Une dizaine de minutes plus tard, lorsqu'il avait pressé de nouveau l'interrupteur, l'air un peu hagard, la moitié du groupe avait les yeux rougis.




Je n'ai jamais retrouvé cette musique.

Taxes

30 septembre 2011 à 20h57

Une autre des joies de la ville (oui, c'est un peu comme si je découvrais encore, en bonne campagnarde pure souche que je suis), c'est les "taxeurs".
T'as pas une clope ?
T'as pas du feu ?
T'as pas 50 centimes ? (non seulement ils interrompent la discussion, mais en plus, ils fixent le tarif.)
T'as quelques minutes ? Est-ce que tu te sens concernée par ........
T'as une seconde pour répondre à quelques questions ?

Aujourd'hui, c'était un drôle de punk (et ses 2 chiens assortis, évidemment), qui occupait un sacré bout de trottoir sur sa grande couverture bleue turquoise.
"Hey miss, quelques centimes ?"
"Heu non désolée, j'ai rien..." (véridique, me suis aperçue ce matin que mon porte-monnaie s'est ouvert dans mon autre sac... j'ai eu la flemme de récupérer la mitraille en changeant de sac.)
"Ah, pas grave, bonne journée"
"Merci, bonne journée à vous aussi !"
"Continuez de sourire, vous êtes très mignonne !"

...
Ah. ......
Ah.
Ben euh... merci ?
C'est con. Je ne lui donne rien, et lui il m'a donné le sourire avec un bête compliment sorti de je-ne-sais-où.

Rentrer

1 octobre 2011 à 22h00

Aller à ce spectacle (sublime, magnifique, superbe, magique magique magique !!!!), ça m'a pincé le coeur.
J'enviais les musiciens. Rien que la cacophonie des instruments qui s'accordaient, sbaam, ça a ramené un paquet de souvenirs ...!
Le concert au casino, le premier solo, ce délicieux trac, la foule inconnue qui ne me connait pas, mais pour qui je vais donner un bout de moi, le stage, la rencontre inter-écoles, la soirée-cabaret, les examens... et N. et F. et F(bis) et N(bis) et E. et A. et K. et M...
Pfiouh, je ressasse beaucoup trop le passé en ce moment.

Si j'avais choisi une autre voie (et, accessoirement, été à l'encontre de ce que mes parents voulaient), j'aurais suivi le cursus qui m'intéressait à la fac, et en parallèle, j'étais admise au conservatoire. Le beurre et l'argent du beurre, en fait.
Mais avec des "si", ...

Tant pis, je me suis fixé l'objectif de rejouer dans un orchestre. Un jour.
Un objectif de plus à ma looooongue liste.

En attendant, j'ai hâte de rentrer chez mes parents.
Uniquement pour pouvoir jouer. Délier mes doigts, qui pianotent sur mon jean machinalement, jouant silencieusement la musique que j'ai en tête...
Ma famille...pas pour eux que j'y vais. Je suis fatiguée de faire semblant avec eux. De prendre sur moi à chaque fois. En permanence. Et eux, faire semblant de ne rien voir. Me promettre de m'aider un peu à boucler les fins de mois, et oublier aussitôt. Et toujours les mêmes dialogues de sourds. Tellement bornés ! J'ai l'impression d'être une étrangère, de ne plus faire partie de cette famille. On ne s'appelle jamais.
On n'a plus grand chose à se dire.

9h58

2 octobre 2011 à 20h25

Réveil dans un grand lit moelleux.
Une odeur de café au lait chatouille les narines.
Pas seule dans la maison.
Un rayon de soleil perce entre les volets, et illumine le chat ronronnant sur l'épaisse couette.
Eclat de lumière sur un coin du vieux pupitre.
Tandis que j'émerge doucement, jetant un oeil sur le tas de partitions soulagées de leur couche de poussière la veille, les voix dans la cuisine se font plus fortes.
Vraiment trop fortes, en fait.
Un bras sort du lit, tâtonne pour trouver le portable. 9h58.
J'ai une traduction, une dissertation, 700 pages de lecture philosophique, des maths, et une masse de vocabulaire d'espagnol à expédier, en cet unique jour de week-end.
Allez, debout.

...
Ça, c'était ce matin.
Depuis, j'ai fait un peu de vocabulaire.
J'ai lu quelques pages du pavé de philo.
Et regardé des séries, passé du temps sur facebook, sur divers blogs de conneries intelligentes, écouté de la musique, fait de la musique, refait un tour sur facebook, sur msn, réécouté de la musique...
Vraiment, bravo. Je tiens vraiment à me faire éjecter, on dirait.

A la demande

2 octobre 2011 à 21h13

Au moment précis où je me dirigeais vers la tablette de chocolat noir-raisins-noisettes, Mister Voisin-qui-se-trompe-de-porte est passé.
J'avais la braguette ouverte, mais ça, je n'm'en suis aperçue qu'après.
Il est vraiment parfait.
Il passe de temps en temps, mais juste 5 minutes. Juste un petit coucou. Des sourires. Pour voir si tout va bien.
Moi, je le reçois même pas bien, plongée que je suis dans mes feuilles de cours... mais il reste super souriant, très sympa.
Je n'ai pas besoin de lui donner de nouvelles, il vient lui-même. A l'improviste, comme ça je n'ai pas à perdre de temps en "alors est-ce que j'suis bien habillée, hum il va pas tarder, tiens faut que je range ça quand même, bon il va bientôt arriver, mince j'ai plus le temps de faire ça, ..........."
Finalement, c'est un entourage comme ça qu'il me faut, en attendant d'en avoir fini avec ces années de m****.
Un entourage "à la demande", un entourage présent mais pas envahissant. Et sans aucune contrainte.
Hum, je deviens quelqu'un d'assez horrible.

Bon, à part ça,...
Je suis dans une phase où la moindre chanson (tant que ce n'est pas David Guetta et autres René la Taupe, faut pas exagérer hein !) me parait sublime.

"Il est 5 heures, Paris s'éveille. "
Là, je comprends un peu qu'elle me mette en transe, elle est tellement imagée...
"The New Canon Rock", de MattRach, pareil, j'ai ma petite idée...
Mais "La plus belle chanson d'amour" des Wampas, quand même... faut le faire, pour la trouver émouvante...!

La malédiction des résolutions

3 octobre 2011 à 21h16

Je me suis promis, une fois, deux fois, et après j'ai arrêté de compter..., de me détacher de lui.
Mais rien à faire, à chaque message (que je guette avec des airs de psychopathe) c'est le soulagement, la précipitation, le sourire niais en coin. Puis l'inquiétude : est-ce maintenant qu'il va s'arrêter de répondre ?
Conversations tout à fait anodines, pourtant.

J'ai bien envie de me foutre des claques parfois.

...Je ne suis pas allée faire mon footing.
Je suis de plus en plus atteinte par la flemme. C'est malin.

C'est pas comme si j'en avais profité pour bosser sérieusement, pour changer. Non non non. J'ai simplement guetté son message. Et j'y ai répondu. Et j'ai ré-attendu. J'attends encore.

Vitamines

4 octobre 2011 à 22h37

J'ai de plus en plus de mal à émerger le matin.
Alors je me colle mes écouteurs au fond des oreilles.
Résultat : j'ai encore plus de mal à émerger, quand j'ôte lesdits écouteurs.

Je me suis rendue compte que pour les vitamines que je prenais, "dose recommandée : un quart de comprimé par jour". Moi, j'en prenais un complet. Et ça suffisait pas.
==> C'est de l'accoutumance ? Je deviens une sorte de droguée aux vitamines ? J'ai même pas l'impression qu'elles servent à quoi que ce soit...
Pourtant, j'ai bel et bien arrêté de me coucher à 2h voire 3h du mat'... Mais rien à faire : toute la journée, les lignes, les mots dansent devant mes yeux, ma tête fait ba-doum comme si j'allais m'écrouler sur place.

J'ai envie d'une bonne grosse nuit de sommeil. Sur un autre chose que cette espèce de semelle ! Mon grand lit me manque, tiens.

La maison sur l'eau

6 octobre 2011 à 16h56

Sur le trajet du retour, j'ai toujours le regard fixé du même côté du pont. Le côté "le plus joli", celui des belles façades illuminées, celui qui est photographié le jour, celui qui coupe le souffle la nuit.
Aujourd'hui, coincée que j'étais entre les autres passagers, j'avais les yeux tournés de l'autre côté.
C'est là que je l'ai vue, à une bonne trentaine de mètres de la berge.

Une maison. Sur l'eau.
Un carré de jardin, je crois même avoir distingué un peu de verdure... Un carré de jardin, une petite cabane, et une plus grosse, en bois et tôle.
Tout simplement.
Au milieu de l'eau.
Sur le moment, j'ai trouvé ça terriblement poétique.

Je crois que la silhouette qu'il m'a semblé distinguer est celle de l'homme le plus paisible du monde.

Au pays des eskimos

7 octobre 2011 à 19h19

Coupure d'eau chaude.
Evidemment, ils n'ont pas averti.
Evidemment, je rentrais de mon footing sous la pluie.
Douche froide pour bibi !
Glaglaglaglaggggbrrrrrrrr

Je suis contente, j'me suis dépassée, pendant mon footing.
J'ai doublé ma distance habituelle. D'un coup. (la dernière fois, j'avais été forcée de la réduire et de faire plusieurs pauses tellement je trainais la patte) Et j'étais presque en forme en rentrant chez moi. Presque, parce que je me suis quand même écroulée contre la porte. Presque, parce qu'il n'y avait pas l'eau bouillante dont je rêvais.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à bosser jusqu'à environ... l'aube, pour réussir ce fichu DS. (HAHAHA. Blague. Je reformule : pour grapiller quelques points. Après tout, je ne peux que progresser.)

Mais avant... Une inspection du frigo s'impose.
Non pas que j'ai faim, mais une terrible envie de manger... Il faut que fasse attention. Eviter d'écouter mes pulsions. Manquerait plus que je me remette à complexer sur mon corps, tiens.

American History X

12 octobre 2011 à 15h19

Mes voisins sont dehors et chantent du Lady Gaga. Bad Romance. J'aurais pas reconnu, si je n'avais pas distingué les paroles.
Ils chantent mal, les pauvres. Très, très mal.
L'autre fois, c'était Umbrella, de Rihanna.
Je crois qu'ils font exprès, pas possible de faire quelque chose d'aussi moche.

Hier, alors que je rentrais chez moi, toujours en passant par cette rue ponctuée de sans-abri et de gens plus ou moins louches, un type m'a interpellée et arrêtée en plein milieu du trottoir.
Découvrant ses 3 derniers chicots victimes du tabac, il m'a adressé quelques mots. J'ai ôté les écouteurs de mon oreille.
"Vous êtes ravissante mademoiselle !"
[Les voisins viennent de passer à Waking Up in Vegas, de Katy Perry]
Je ne suis pas forcément d'accord avec lui (entre les cheveux hirsutes, le teint en papier-mâché, les cernes jusqu'au menton, les yeux tout bouffis, et étant habillée comme un sac...), mais sur le coup, zzzoup, le moral est monté en flèche.

Ce week-end, j'ai enfin regardé American History X, en VO.
D'une brutalité hallucinante. Comme à chaque fois que je regarde un film, j'ai repéré plusieurs failles, plusieurs défauts.
(Par exemple, le scenario se veut porteur d'espoir, de l'idée que l'on peut changer même la mentalité la plus pourrie. Mais j'ai trouvé ce changement trop rapide. Ce n'est pas en une soirée que l'on transforme toute une vie d'ordure inhumaine en brave type.)
Mais... je me suis pris la fin comme un coup de poing dans la gueule. En un mot, j'étais en larmes.
Un film dont on sort avec une idée qui clignote en rouge dans la tête : tous les mêmes, bordel, la société est une pourriture.
Certaines images me sont restées dans la tête. Pourritures. Ordures. Pourritures !!!

Tiens. Un autre voisin a rejoint les talentueux chanteurs. Il rappe.

Le temps que je finisse d'écrire ma phrase, ça y'est, retour à cette bonne vieille Lady Gaga. Paparazzi.
Ils arrivent à me faire rire ^^

Distributeur de cacahuettes

12 octobre 2011 à 22h17

Tout ça, c'est de la poudre aux yeux. De la p*tain de poudre aux yeux.
Ah, j'en rigole, de mes résultats merdiques, j'en ris, quand les autres cachent les leurs, moi, je suis celle qui assume, celle qui le crie sur tous les toits sans honte, celle qui n'en a rien à faire, celle qui va se rétamer en beauté. Celle qui a un moral d'acier.
Je croyais être moins blindée que l'an denier, je me suis plantée. Je me suis perdue. C'est assez étrange. Je sais que tout au fond, je suis complètement recroquevillée, terrorisée. Mais je n'arrive pas à le ressentir. Je ne sais pas si c'est une bonne chose. ...Si jamais ça remonte, par contre, ça risque bien d'être beaucoup trop violent pour moi.
Mais mince, elles m'énervent, les filles du groupe, à voir leur avenir, proche comme lointain, tout en noir ! C'est insupportable. Je préfère fermer les yeux. Garder des illusions, c'est ce qui doit nous aider à tenir le coup. Non, elles, elles se voient au chômage ou payées au Smic à leur sortie de l'école. Alors quoi ? on en bave comme jamais, pour rien ?! C'est leur vision des choses ? Elles parlent régulièrement d'abandon. Stop, à la fin !! C'est purement démotivant, c'est trop dur de le comprendre ? Elles n'ont pas d'ambition. Elles n'ont pas d'optimisme. J'ai besoin d'optimisme.

C'est de la poudre aux yeux, parce que je fous ma vie en l'air, j'en ai conscience, mais pas conscience à la fois. Je le sais, mais je n'agis pas.

De la poudre aux yeux.
Non, papa, maman, les amis, je ne suis pas en pleine forme.
Non, papa, maman, non mes résultats ne sont pas ceux que vous vous bornez à imaginer. Non.

Non, cher voisin, non ta visite quasi-quotidienne à présent ne m'enchante pas. Faut pas croire tout ce que je dis. Ça sort tout seul, parce que je suis une gentille fille bien élevée, parce que je ne suis pas celle qui te dira "excuse-moi, mais ici, c'est chez moi, ce qui veut dire que j'aimerais bien y être tranquille, merci, bonne soirée." Parce que t'es un type bien, ça me fait oublier l'envie de t'envoyer chier quand je suis face à toi.
Et vu comme c'est parti, un de ces soirs ça va déraper. Je le sais. Est-ce que je vais laisser faire ? Me mettre en couple avec ce voisin dont je ne sais presque rien ? Auquel je n'ai rien à reprocher si ce n'est d'avoir envie de me voir un peu trop souvent ? Je n'ai rien à lui reprocher, mais je ne ressens rien pour lui.
Je ne peux pas m'engager dans une relation, j'ai vraiment pas le temps. Mais j'ai besoin de stabilité. Mon cher voisin, si tu arrives à tes fins après toutes tes tentatives plus ou moins subtiles, je ne peux rien te garantir.

De la poudre aux yeux, même pour moi. Je suis aveuglée, complètement, je ne sais pas où je vais, je ne sais pas si je veux le savoir, je ne sais plus rien. Je ne me contrôle plus. Je ne sais plus ce que j'ai fait, pas fait dans la soirée.

J'ai terriblement besoin de stabilité.

Et il y a toujours ce type de Msn. Ça devient grave. Même la journée, je me mets à penser à lui. Et j'en perds le fil du cours.
J'ai besoin de lui, c'est une évidence.
Surtout quand il n'est pas là, quand il ne répond pas, ou qu'il ne répond pas ce que je voudrais. "Connard", je lui crie dans ma tête. "Connard, connard". Mais dès le nouveau message reçu, je suis aux anges.
Un coup de ma foutue fierté.
Et je dois continuer à jeter de la poudre aux yeux, à jouer celle qui a l'air parfaite, fraiche, dynamique, enjouée, piquante, celle qui va toujours bien. Celle qui est insensible, surtout. C'est comme ça qu'il me voit. Je ne sais pas si il voit la vraie moi, ou une façade complètement fausse. Si c'est une façade, est-ce qu'il s'intéresserait encore à la vraie ?
J'ai besoin de lui, maintenant. J'aimerais pouvoir lui faire savoir à quel point je tiens à lui. Je ne sais pas si ça me fait peur. Les choses n'iront jamais plus loin que ce qu'elles sont.

Je recommence à ne pas me sentir bien dans mon corps.
Je hais ce gros c*l, ces cuisses qui bloblottent, ces yeux qui semblent rapetisser de jour en jour, ce ventre qui ne veut pas rester plat alors que je n'ai jamais fait de régime pendant aussi longtemps. Merde, j'en ai marre de me priver quand je mange ! Me priver, toujours ! Ça rime à quoi ?!

Je ne sais plus si ma vie est un complet mensonge, ou le parfait reflet de moi-même.

Politics

13 octobre 2011 à 21h53

Une foule de souvenirs m'est revenue, pendant la journée. C'était assez magique. Comme un défilé de scènes coupées, alors qu'autour, la "vie" continuait. Je me laissais porter.
Ce n'étaient que des beaux moments. Dont certains que je pensais avoir oubliés.
Maintenant, seulement quelques heures plus tard, je les ai oubliés.

En cours de grammaire anglaise, l'une des phrases-bateau à traduire exprimait à quel point les gens considèrent la politique comme quelque chose de gonflant.
Sur le coup, ça m'a complètement tirée de la semi-rêverie qui m'enveloppe ces temps-ci... pour me plonger dans un autre type de réflexion.
La politique, un truc barbant ?!
C'est primordial, capital, fondamental, passionnant, la politique ! C'est tout ce qui nous entoure, c'est notre vie et nos conditions de vie, c'est notre présent et notre avenir !
Il y a tant à y voir... Le côté télé-réalité des politiciens, les manifestations de toutes parts (tant de mécontents, ça en soulève des idées...), les énormités mal dissimulées... Mais aussi les différentes stratégies, la dimension internationale, les philosophies (démocratie, autocratie, quel est le but de la politique ? Qui doit l'exercer ? Qu'est-ce que la meilleure politique ? Est-elle réalisable ?), les débats qu'elle ne manque jamais de soulever ! Des milliers de problématiques !
Alors, définitivement, la politique est tout sauf quelque chose de barbant. Ils sont bien cons (je ne trouve pas d'autre mot pour exprimer la bêtise de leur fermeture d'esprit, de leur manque d'implication dans la vie qui les entoure, etc.), ceux qui la considèrent comme telle.

J'aimerais beaucoup bosser dans la politique. Un coup à finir pourrie... ou pas. Ce serait passionnant. Pendant un moment, je voulais m'orienter vers les relations internationales.
Bon, le hic, c'est que je ne suis pas franchement dans la bonne voie, là... J'ai plus de chances de me retrouver à vendre des tapis au porte-à-porte que de décrocher un poste à l'assemblée européenne !
Mais je pense qu'une fois mon précieux master en poche (pendant lequel je compte suivre un cursus parallèle à la fac, en... sciences politiques), je tenterai le concours de l'ENA. Allez hop, c'est mon p'tit défi. Je sais que je ne l'aurai pas, ce concours, je n'aurai certainement pas la préparation adéquate. Mais tant pis, j'aurai essayé. C'est la seule chose que l'on peut se reprocher : ne pas essayer.

...Pendant que mes pensées vagabondaient au milieu de tout ça, le cours continuait.

Aujourd'hui et hier

14 octobre 2011 à 14h47

Aujourd'hui, il y avait encore 3 poussettes dans le bus. 3 poussettes !! Enormes, des vrais camions les engins. Stationnées juste devant la porte : astucieux : ainsi, personne ne pouvait entrer, ni sortir. Et les gosses braillaient, braillaient, braillaient. Je les ferais bien taire d'un coup de sac, mais c'est pas de leur faute, ils n'ont pas choisi d'avoir une mère aussi *****. Alors qu'il suffirait qu'elles les prennent dans leurs bras...
Et puis au milieu de tout ça, juste devant moi, un couple. Elle, un pétard à la main. Allumé. Lui, une cannette de bière à la main. Vide. Il puait l'alcool, elle puait le cannabis. Mais leur arrivée contre les mômes braillards a fait tousser 2 des 3 mères-à-poussettes. J'ai souri intérieurement.

Hier soir, un bateau y était amarré... Ma maison sur l'eau a disparu pendant la nuit.
A croire que ce n'était qu'un rêve.

Demain... Une matinée où je vais joyeusement pouvoir m'enfoncer encore un peu plus sur le chemin de la déchéance. Un aprèm où je vais me répéter en boucle de bosser, tout en regardant des séries en VO. Une soirée où je me mordrai les doigts de ne pas avoir bossé. Et glandouillerai sur mon ordinateur.
Il faudrait que je fasse un saut à la bibliothèque.
Et à la supérette.
Et à la laverie.
Pour commencer.

To do list

14 octobre 2011 à 19h27

Cela fait plusieurs soirées que je bosse (ou tente de...) avec La Flûte Enchantée en fond sonore.
Non pas que je sois particulièrement accro à ce genre de musique... Mais en toute honnêteté... Cet opéra est vraiment magnifique. J'aimerais beaucoup le voir "en vrai". Le jour où il sera joué dans ma ville... Mais il l'a été il y a 2 ans, je ne pense pas qu'il reviendra au programme de sitôt...

Les chanteurs d'opéra... Vraiment, rien à voir avec la voix des pseudo-chanteurs qui défilent dans les clips. Rien à voir. Il y a chanter juste, et chanter bien.
Chanter juste, facile, ça s'arrange avec les logiciels des maisons de disques... très efficaces les joujoux, j'en ai déjà eu entre les mains...
Chanter bien, c'est tout autre chose. Vivre son air. Être le personnage. Transmettre cette émotion.

Hop, ajouté à la looooooongue to-do list de mon après-galère : reprendre des cours de chant.

La liste en est donc à :
-Reprendre la musique, le chant, l'orchestre, le théâtre.
-M'inscrire à un cours d'arts martiaux.
-Suivre un cursus parallèle à la fac. Histoire de l'art ou Sciences politiques ? J'hésite.
-A plus long terme, tenter de prendre quelques cours aux beaux arts.
-Lire tous ces bouquins qui me font de l'oeil. Ils ne perdent rien pour attendre...
-Me faire un peu plus de sorties culturelles. Concerts, expositions, ...
-Visiter sérieusement ma ville. En 2 ans que j'y suis, je ne connais que le chemin allant du turbin à chez moi, de chez moi à la bibliothèque, de la bibliothèque au quartier commerçant. Ah, et l'itinéraire de mon footing.
-Me mettre à une 3e langue vivante par le CNED... l'anglais et l'espagnol ne me permettront pas d'aller discuter partout dans le monde...
-Me remettre au dessin.
-Arrêter de faire des listes stupides.

Quelque chose me dit que j'aurai encore moins de temps libre que maintenant. Mais au moins, ce sera épanouissant.

A rebours

21 octobre 2011 à 20h27

En rentrant chez moi, après un trajet en bus où tout le monde avait l'air de s'être mis d'accord pour parler bien fort dans son téléphone (ça passait le temps, je pouvais suivre les différentes discussions)... j'ai dormi pendant une heure et demie, la musique en fond. Tantôt trop forte, tantôt pas assez. En fait, pas tout à fait dormi. Gardé les yeux fermés et la tête vide.
Un coup de barre pas possible. Ça m'a fait peur. J'ai cru que j'allais m'refaire le coup du "je suis vautrée sur mon lit à fixer le mur pendant des heures sans pouvoir me lever". Finalement, non. Mais je me sens amorphe. Vidée. Complètement.

A la Fnac, tout à l'heure, j'ai commencé à tomber dans les pommes, entre le rayon Ipod et Ipad. La tête bourdonnante, suffocant presque, et comme dans du coton. Et puis c'est passé.
Ce qui tombait plutôt bien, parce que j'avais pas mal de choses à faire en ville.
Mon MP4 a officiellement rendu l'âme. (Paix à son âme.) Impensable de faire mes footings sans musique ! Je suis allée dans 2-3 magasins, leur choix est, comment dire, extrrrrrêmement réduit. Parce que non, je ne veux pas d'un Ipod. Mon côté rebelle.

En revenant vers l'arrêt de bus, j'ai découvert une petite boutique de musique. J'ai déjà dû passer devant je n'sais combien de fois, sans jamais la voir. C'est ce que j'aime avec les boutiques de musique : elles sont un peu en-dehors du monde. Évidemment, je suis entrée. ...C'est comme me mettre dans la caverne d'Ali Baba ! J'ai dû y passer une heure, presque, à fureter parmi les partitions... A me jouer les mélodies dans la tête. A tenter d'évaluer ce qui pouvait bien être de mon niveau. Bon sang c'que c'est cher, les partitions... j'avais oublié...
Bref, je ne suis pas repartie les mains vides !

Ce matin, j'ai compris que j'étais peut-être "solide" (comprendre : passable) dans une matière. Peut-être même deux. Minable dans les autres, ok, mais c'est toujours ça de positif.

Je ris beaucoup en ce moment. Beaucoup.
J'me suis rendue compte que c'est parce que j'ai réussi. J'ai réussi à me blinder parfaitement. Je SUIS insensible. Pas inhumaine : je continue de penser les sentiments. Mais mes tripes et mon coeur restent muets. C'est assez bizarre. Exemple. Ce type, là, je sais que je l'aime, ma tête me dit "je l'aime" dès que je pense à lui, mais rien, rien du tout dans le ventre. Pour tout ce qui m'ébranlait avant, seuls des mots dans ma tête répondent.
J'espère que c'est une bonne chose. Que ça m'aidera à tenir le coup pendant l'année. Mais que ça ne restera pas complètement.

Hier soir, un type s'est mis à dégueuler en bas, plus ou moins sous ma fenêtre. A grand bruit. Charmant.

Il est minuit.

26 octobre 2011 à 0h03

Il est minuit.
C'est mon heure.
L'heure où mes neurones sont shootés par la fatigue.
L'heure où je suis supposée être inspirée, prise d'une calme frénésie, me laisser porter, me mettre à composer des musiques que j'aurai oubliées le lendemain, mettre des mots bout à bout et voir sortir quelque chose de beau...
Non.
Le vide.
Le vide le plus plat.
Face au silence dans ma caboche, j'en déduis que je suis bel et bien insensible maintenant.
Pas inhumaine, non. Quand je devrais éprouver joie, soulagement, peine, admiration, pitié, douleur, regret, espoir, ... j'ai bien un blanc, un vide, comme pour me dire "Hé, là, normalement tu dois ressentir quelque chose, ma grande". Pas inhumaine, non. Seulement insensible. Comme une boîte vide.
Je crois que touuuut au fond, là où tout est tassé, intériorisé assez profondément pour que je n'y aie plus accès, je crois que dans cette caverne j'ai peur.

Insensibilité : Off.

28 octobre 2011 à 16h43

Sauvée.
J'ai trouvé.
Un truc qui ne me laisse pas de marbre.

Les disputes des parents.
Les histoires d'argent.

Les deux choses qui arrivent encore à me coller les larmes aux yeux, paniquée.

Tout ça, je le retrouve uniquement ici. Chez eux.
C'est exactement pour ça que je ne supporte plus de venir.
Leur exaspération qu'ils savent si bien faire partager.
Insupportable.

Insupportable.

Ce mot englobe très bien la chose.

Cette tension omniprésente.
Les conneries qu'ils font avec leur budget. Et cet air de reproche qu'ils adoptent, lorsqu'on en vient à évoquer mon propre compte. Ah oui, il est un peu plus positif, mon compte. Moi, je ne me paie pas des restaus toutes les semaines. Ni des séances-cinéma-à-gogo-"parce-qu'on-n'a-pas-envie-de-racheter-une-télé-c'est-trop-cher".

Leurs disputes. Leur mauvaise foi.
Mais ils restent ensemble, parce qu'ils savent qu'ils ont besoin de l'autre.

J'ai longtemps pensé, naïvement... qu'aucun parent ne devrait imposer ses problèmes à ses enfants.

Je ne supporte plus tout ça.
J'ai envie de fuir. De trouver un trou de souris. De rentrer CHEZ MOI. Fuir, fuir, fuir.

J'ai donc je suis

30 octobre 2011 à 17h41

L'an dernier, lors d'un cours sur l'histoire de l'art, on avait évoqué le cas d'un type qui avait passé à la broyeuse tout ce qu'il possédait. Tout. En public. Il avait fini dépressif.
Pas étonnant... On vit à travers ce qu'on a. On aura beau dénoncer la société de consommation, c'est comme ça. Ce qu'on possède nous donne notre identité, et constitue aussi notre passé, notre mémoire.J'ai donc je suis. Chaque objet sur mon bureau, là, est un morceau de moi, et a son histoire. Mon histoire.

Cet exemple m'a vraiment marquée.
Beaucoup de philosophes (les cyniques grecs, ...) affirmaient que pour être libre, pour être soi-même, il faut n'être attaché à rien.
Mais non. Je ne vois tout simplement pas comment éviter la dépression, en se séparant de tout.

Ceux qui subissent des incendies, par exemple.
Toute leur vie réduite en flammes. Tout perdre. Ne plus rien avoir.
Si une chose pareille m'arrivait, je ne pense pas que je m'en remettrais.
J'ai tellement peur des incendies. C'est l'une de mes 3 peurs. Les cambrioleurs, l'échec, et les incendies.
Quand l'alarme se met à hurler tard dans la nuit, même s'il s'agit toujours de fausses alertes, je suis dans un état d'angoisse pas possible.
...
En regardant le bon côté des choses, quand on perd tout, il ne reste qu'à tout reconstruire, paf, une belle page blanche. Mais non. Non, non, non.
Je ne veux jamais avoir à vivre ça. Jamais.

Je dois être quelqu'un de vachement matérialiste.
Puisque mon autre peur, c'est les cambrioleurs... donc perdre encore ce que je possède.. pire : me le faire voler, se dire que ce bout de moi va à quelqu'un d'autre.
Et la dernière peur : l'échec... Pareil : perdre ce que j'ai.
J'ai, donc je suis.

C'est assez bizarre. Je ne suis attachée à rien, sauf à ce que j'ai.
Le pire, c'est que c'est vrai : j'ai vraiment l'impression de ne pas avoir d'attaches ; souvent je meurs d'envie de tout plaquer.

Mais perdre quoi que ce soit : jamais.

Une journée dans le tas

3 novembre 2011 à 21h52

Un petit vieux qui écoute de la techno sur un Mp3.
Une fille qui me dévisage sans discrétion.

Une prise de conscience du rabaissement de mes ambitions. Plus réaliste, moins stimulant.

Un parapluie cassé, des rues mouillées, la ville engourdie.

Un progrès souligné à haute voix dans l'une de mes matières-fardeau.

Le retour de la sensibilité "intérieure", pendant une seconde, à peine. Résultat : cette douleur, je l'ai trouvée chaleureuse et agréable. Mais il m'a blessée, ce con. Il le sait pas, mais il m'a blessée, même si je ne l'ai senti qu'une seconde, la plaie est là.

Un bonjour à un inconnu. J'aime les inconnus.

De l'incompétence. Beaucoup de rêveries.

Des pâtes-purée transgéniques.

Un 0 qui se transforme en 12.

Un manquement à mes résolutions...Ce qui n'est plus une surprise pour personne.

De la bonne humeur et encore plus de fatigue.

De la buée sur les vitres, ambiance chaleureuse dans le tram.

Les rues nocturnes et leur délicieuse odeur, les scintillements rouges des phares des voitures, éveil de mes sens de noctambule.

De la nuit noire à la nuit noire, voilà qui résume grosso modo ma journée, longue journée, lourde journée, bonne journée.

Allez... debout.

5 novembre 2011 à 16h50

Je comprends pourquoi ils chantent tous là-dessus. Pour se décharger, pour évacuer, pour se soulager. J'ai besoin de faire sortir ça de moi, mais écrire ne suffira pas. C'est comme un truc poisseux qui me colle à l'intérieur. Qui me donne la nausée.
J'ai envie de ne plus rien ressentir de nouveau. Ça n'a duré qu'une seconde, ou 10, c'est pareil. Je ne ressens rien mais je pleure presque et je suffoque. C'est pas normal. C'est pas normal. Je me sens mal. Je veux pas d'un chagrin d'amour. Comment j'en suis venue à l'aimer ? Parce que oui, je l'ai aimé, à un moment ou un autre. Pas de ça...C'est la dernière chose dont j'ai besoin. J'ai fait ce que j'avais à faire. Je viens de faire ce qu'il fallait puisque tout espoir est envolé définitivement. Je me suis barrée, j'ai collé le point final. J'ai attiré l'attention. Je vais continuer d'espérer qu'il me coure après. Il ne le fera pas. Je me ferai mal à y penser un moment puis ça passera. J'espère. Je ne dois pas prendre de leurs nouvelles. Jamais. Je ne dois pas lui donner le pouvoir de me détruire. Surtout pas. Pas maintenant. Et jamais.
C'était la pire chose qu'il pouvait me faire. "Un cauchemar", je pensais ce matin, penchée sur ma dissert. "Un cauchemar..." Et pourtant, pas de haine. Quelque chose de presque...doux. Et affreusement triste. Juste envie de vomir et d'oublier.

Voilà. Je suis tombée. Je me suis râpé la gueule sur le goudron. Je l'avais cherché. Je suis tombée, maintenant je dois me relever, ramasser mes morceaux d'intestin, faire le ménage. Je me suis toujours relevée jusqu'à maintenant. Alors cette fois, y'a pas de raison. Je vais me relever. 2, 3 jours. Je sais que je peux le faire. J'en suis capable...hein ? Allez.
La tête haute.

Perdu

6 novembre 2011 à 12h49

N'empêche que j'ai tout gagné. Je l'ai perdu définitivement. La dernière chose que je voulais. Définitif. Pourquoi est-ce que j'ai du mal à saisir l'ampleur de ce mot ?

Des nouvelles

6 novembre 2011 à 14h10

J'ai eu des nouvelles d'un ancien camarade de classe. Un ami. Perdu de vue depuis... pfffiouh, j'ose même pas compter. Depuis des années et des années. Pour dire, je ne me souvenais même plus de son nom de famille.
J'ai eu de ses nouvelles, donc. Il a vraiment changé, je me souvenais d'un type calme... Il a continué la musique, lui. Il a percé. Il fait partie d'un groupe qui devient connu dans sa région. J'ai regardé leur clip. Ça pulse.

J'ai aussi revu des amies, dans la rue. Grosse coïncidence : elles n'habitent pas du tout dans ce quartier, et je n'y passe jamais à cette heure-là.
Elles veulent qu'on se fasse une sortie en boîte.
J'ai horreur des sorties en boîte.
J'ai une semaine pour trouver une excuse qui tienne la route... C'est nul. C'est nul, parce que ça me faisait plaisir de les revoir. De sortir de ma bulle "boulot, stress et mauvaises nouvelles", bulle dont elles ne font pas partie.

Sortie d'école

10 novembre 2011 à 18h41

Entendu ce soir, dans ma grande rue préférée.
Une mère à son tout petit garçon.
"Alors, tu as fait quoi aujourd'hui ?
-Je peux pas te dire !
-Tu peux pas me dire ?
-Non.
-Et comment ça se fait ?
- [pas de réponse]
- Tu veux pas me dire ?
- Bon, j'ai fait des bêtises, voilà ! [ton insouciant, guilleret]"

Au même moment (oui, j'étais arrêtée à un passage piéton), dans une voiture arrêtée au feu rouge, un père chauve parlait à sa fille ado. On voyait sur son visage qu'il faisait un effort pour faire la conversation, pour discuter avec sa fille. Elle, ne répondait pas. Elle regardait droit devant elle, inexpressive au possible.

Sans transition...
J'ai l'impression de tomber en ruines.
Mes genoux me font de plus en plus mal.
Ma vue baisse "à vue d'oeil".
Maux de ventre et de crâne récurrents.
Et le reste.
Alors, pour compenser, je tente de garder un moral d'acier.

Pas de cette valse que je voulais parler...

11 novembre 2011 à 20h24

Irrépressible besoin d'écrire.
C'est normal, je suis censée bosser. Bosser pour éviter de m'enfoncer encore, si tant est que ce soit possible. Le pire, c'est que j'aime ça, bosser. J'aime cette jubilation une fois l'exercice terminé, ce sentiment de s'enrichir à mesure que les lignes défilent et que les pièces du puzzle s'assemblent. Mais impossible de m'y mettre, le moindre truc autour prend la dimension d'une drogue.
Peut-être parce que cette fois, la réussite ne vient pas immédiatement. Impossible de finir ces exercices, impossible d'assimiler ces chapitres.

Irrépressible besoin d'écrire, de me vider, de laisser tout ça partir. Mais je n'sais plus comment m'y prendre. Quoi dire. Comment agencer les mots pour qu'ils me libèrent vraiment.
Je sens qu'ils sont là, les mots. Tout près. A portée de main. Je n'arrive juste pas à les saisir, ils me glissent sous les doigts...
Faire sortir de moi cette douloureuse douceur, ce suave écœurement de le savoir heureux avec elle, de la savoir heureuse avec lui. Sans moi. Ce sont mes amis, tous les deux. Je suis heureuse pour eux. Je suis démolie par leur union. Aucune haine, juste une incroyable douceur. De la résignation. Pendant qu'une fourche racle silencieusement l'intérieur de mes tripes carbonisées.

Et dire que l'an dernier, lorsque mes seules drogues étaient la musique et l'écriture, je produisais des textes dont je suis fière encore aujourd'hui... Rien à voir avec le béton armé, dénué de toute sensualité, de toute volupté, de tout rythme, que je suis capable de lâcher aujourd'hui.
D'ailleurs, mon imagination, elle est où ?
Et... et mes idéaux, ils sont où ?
A trop ingurgiter des connaissances préfabriquées, à trop m'appuyer sur les grands auteurs pour argumenter, j'ai perdu ma réflexion personnelle...
Alors je vis dans le rêve. J'aurai une belle carrière internationale. Voilà à quoi se résume mon rêve. Je voyagerai beaucoup. Voilà à quoi se résume mon projet. Et déjà, je sens que je n'en aurai pas la force. Une fois installée dans un pays, j'aurai le sentiment d'avoir réussi. J'y prendrai racine, et n'aurai pas le coeur de repartir après y avoir pris mes marques. Est-ce vraiment ça que je veux ? Ne pas avoir d'attaches ? Est-ce que je ne me vois pas parcourir le monde uniquement parce que c'est POUR LE MOMENT que je n'ai pas d'attaches ?
Rêve en carton... oui...

Je sais que j'ai de la chance.
J'ai de la chance d'en être là où j'en suis, d'avoir les capacités que j'ai, d'être comme je suis, d'habiter là où j'habite... Et pourtant, j'ai l'impression, vraiment, de m'être plantée quelque part. Je dois avoir l'air d'une petite pétasse incapable de se satisfaire de ce qu'elle a, d'en tirer profit.


...
Bordel, c'est même pas de ça que je voulais parler...
J'en reviens encore et toujours à me lamenter sur mon sort...
Alors que je voulais expulser ce truc visqueux que j'ai en moi... J'y arrive pas. J'y arrive pas...




Un de ces jours, je rejouerai la noctambule.
Un jour où je n'aurai pas besoin de profiter de ma seule vraie nuit de la semaine, par exemple.
Je suis accro à cette lucidité que m'apporte la nuit. Tout devient une douce valse. J'aime la nuit. Quel gâchis de la passer à tenter de roupiller après avoir chassé les monstres sous le lit.

Bilan du ouikène

13 novembre 2011 à 15h10

Un week-end chez mes parents.
Et pour la première fois depuis longtemps, j'ai pas eu envie de partir dès la première demi-heure.
Pas encore eu d'engueulade... Ceci dit, ça peut encore s'arranger, il reste 1 heure avant que je parte pour la gare...
Il faut dire que je ne les vois pas beaucoup. Même pas 24 heures (auxquelles on enlève la nuit), une fois par mois. Je passe plus de temps avec le prof d'économie qu'avec ma famille.

Le seul problème reste qu'ils sont bruyants, dans ma famille. Mais vraiment.
Musique (très) forte, discussions à plein volume... Moi qui comptais sur une grasse mat', c'est râpé.

Du coup, à 10h j'étais en train de faire de la musique. Ça m'avait manqué, à un point...!! Depuis 3 semaines je m'imaginais rejouer, j'entendais par avance le phrasé, bref, j'étais tellement impatiente que j'étais certaine que ce serait beau.
...Sauf que je pensais à mes formules de maths en jouant. Mes maths, bordel !! Y'a pas comme un problème ? Je fais ce que j'aime le plus, c'est supposé me libérer, me faire du bien, me mettre en transe... et non, j'aligne bêtement des notes et je pense à mes cours. Bilan : c'était plat, c'était vide, c'était frustrant. J'étais pas DU TOUT dans le truc. Par contre, maintenant j'ai compris une de mes erreurs au dernier concours blanc.

Il faut que je me remette au sport.
Voilà : finalement, je les ai pas tenues longtemps, mes belles résolutions de début d'année. Il suffisait que j'arrête pendant une semaine, et depuis, je n'ai pas recommencé. Résultat : les cuisses qui bloblottent, et un popotin dans lequel j'pourrais en tailler deux... --'
Le hic, c'est qu'il fait nuit quand je rentre chez moi, à présent. Et aller courir à la nuit tombée, j'suis pas sûre que ce soit très recommandé, même si mon quartier ne craint absolument pas.

A présent, je devrais passer plus de temps à bosser. Depuis que je ne parle plus à l'autre, via internet (hum, petit pincement au cœur )... mon ordi-chéri semble avoir perdu son intérêt. Pourvu que ça dure. C'est fou le temps gâché à cause de ce fichu écran !!

(1) Nouveau Message

13 novembre 2011 à 20h58

Il a repris contact.
La tête haute, première pensée : "Stratégie...laisse-le mariner un peu... Ferme cette fenêtre, ne réponds pas aujourd'hui."
C'est à dire que j'avais déjà oublié ma ferme résolution de ne JAMAIS lui répondre si un jour il repointait le bout de son nez.

...
J'ai donc patienté. Je l'ai laissé mariner. Longtemps. Interminable. Au bout d'une heure, n'y tenant plus, j'ai répondu.
En cherchant soigneusement mes mots.
Depuis, c'est moi qui attends sa réponse, si réponse il doit y avoir.

Oui, je parle bien de celui qui m'a fichu une claque magistrale dans la gueule sans même s'en rendre compte.

Je touche le fond, non ?

J'attends

14 novembre 2011 à 23h25

J'attends d'avoir sommeil.
Ça y'est, je commence à être parfaitement réveillée. 23h15 passées, c'est normal. La lucidité des noctambules. Quel gâchis de devoir dormir ! Quand l'air de la nuit est si savoureux...
Je n'ai pas sommeil. Je suis fatiguée, j'ai attendu toute la journée le moment où je me glisserais entre ma couette et mon matelas-semelle, mais là, je ne veux pas dormir.
C'est l'heure à laquelle je suis la plus opérationnelle. Mes p'tits neurones sont en ébullition, réveillés par mon thé réglisse-menthe, attirés par cet exo de maths pourtant infaisable. Je papillonne. Je me sens prête à enchaîner tout ce que je n'ai pas fait depuis que je suis rentrée, à 19h.
Je n'ai pas envie d'aller au lit.
Alors j'attends d'avoir sommeil.

Impasse

15 novembre 2011 à 17h38

L'homme est légèrement bedonnant. Ou alors, il a planqué un petit oreiller sous sa blouse. Mais il est grand, ça ne se voit guère. Son air renfrogné sous son épaisse moustache est déstabilisant : papy-gâteau, ou vieux ronchon ?
J'ai choisi, lorsqu'au bout de 32 secondes d'introduction de mon oral, il m'a interrompue pour ce bref commentaire :
"Aah ! Voilà ! Votre 3e partie, là, c'était celle qui m'intéressait. Donc si vous pouviez nous épargner les 2 premières dans votre exposé..."




Marrant, depuis quelques semaines (depuis quand exactement, mystère, j'ai de nouveau perdu la notion du temps), je vis uniquement à l'instant présent. Je me projette, au mieux, à la fin de la semaine, devoirs obligent.
On n'est pas encore au carpe diem pour autant.




J'ai envie de chanter.
Bien dommage que mes murs soient aussi isolants qu'une feuille de papier-calque.
J'ai envie d'aller courir sur les quais. Il parait que c'est magnifique à la nuit tombée. Et cette fine bruine me ferait le plus grand bien. Mais avec tous ces enlèvements/meurtres de joggeuses ces derniers mois, je dois dire que j'hésite... En même temps, je n'ai pas envie de passer ma vie à trembler de trouille dès que je sors. Allez, où sont cachées mes baskets ?

L'adversaire

15 novembre 2011 à 23h03

Il est là face à moi, et à ce moment précis, il m'apparait comme un adversaire. Il fronce les sourcils. "ça va ?", qu'il me demande. Je l'envoie balader. Probablement. J'ai horreur de cette question. Non... Non, je ne l'envoie pas balader. Je lui réponds que tout va bien, très bien, merveilleusement bien. Je dois être convaincante puisqu'il répond : "ok." Puis "C'était quoi ton film hier ?" ... La langue se positionne au bon endroit, je prononce les mots bien à l'anglaise."The World..." sur la fin du "o" ma voix se brise et s'éteint et je fonds en gros sanglots dans ses bras.
Beuaaahaaaaa... Non, ça va pas, j'ai encore gaffé, je l'ai encore perdu... Une foutue coïncidence, un foutu malentendu mais ce n'est pas le premier, jamais il ne me croira... il ne me croit plus, des mois qu'il n'a plus confiance en moi, et moi, je l'ai encore perdu, et cette fois c'est sans doute la bonne. Je l'aime, M., je l'aime. Juste que je sais pas m'y prendre. Non, ça va pas, toujours je m'arrange pour ôter tout le sens à mes horizons, je suis une arme de destruction massive... Non, ça va pas, et je sais même pas pourquoi...
Putain, il me pique les yeux ce mascara de merde...
Je suis fatiguée M., j'en peux plus... Je veux tout plaquer...
Je ne dis rien, je me contente de sentir ses bras contre mes côtes, ses mains sur ma taille. M'abandonner, j'ai juste envie de relâcher ma garde et de m'abandonner à cet adversaire. Je reste sur le qui-vive.
Je ne dis rien, il ne pose pas de question.
File-moi la vodka...



Cette nuit-là, il ne m'a pas laissée tomber.
Mais le lendemain, il n'était plus là. Il avait simplement disparu. Exquis adversaire, elle était là, sa plus belle carte.
Je ne savais pas encore que je ne le reverrais jamais.

Finalement, je ne le connaissais pas.

Le monstre du placard

16 novembre 2011 à 18h47

Insomniaque.
Heureusement, le monstre du placard est là pour passer le temps.

On parle. Silencieusement. Des discussions creuses. Des quiproquos. Des conneries.

Qu'est-ce que je veux, vraiment ?
Le monstre du placard a su me cerner rapidement, trop rapidement. Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je sais que j'avais des rêves, je sais que je les poursuis en trottinant. Je ne sais pas s'ils me mènent là où je veux aller.
Le monstre du placard a pointé du doigt ce que je ne voulais pas voir, ce que je pensais ne pas être.

Le monstre du placard ne parvient pas à combler le vide qu'a laissé l'autre c*nnard-qui-avait-repris-contact.
Encore une fois, je ne veux plus le revoir. Je ne veux plus avoir à être face à lui, à me trouver en marge de sa vie affective. Par orgueil, j'attends pourtant un contact. Je le hais, je crois. Peut-être autant que je l'aimais. Il n'est pas coopératif, il n'est pas facile à haïr.

Mes yeux se ferment, la bouche du monstre du placard s'ouvre... encore... et encore...

Montagnes russes

20 novembre 2011 à 15h24

En ce moment, je me sens un peu comme dans la peau d'un yoyo.
J'ai jamais été très endurante quand je jouais au yoyo. La ficelle finissait toujours par s'emmêler.
A un concours, au collège, j'avais gagné un yoyo. Un gros concours d'histoire-géo, au niveau national. J'avais été classée 12e de l'établissement, j'avais eu mon yoyo. Un gros machin en forme de pneu. Violet et translucide. Un bruit pas possible quand il remontait. A l'intérieur, y'avait des diodes censées s'allumer, mais elles n'ont jamais daigné fonctionner.

Bref, je disais donc, je me sens un peu comme dans la peau d'un yoyo en ce moment.
1) La chute inexorable.
2) Paf! d'un coup, ça s'met à remonter à toute vitesse, sans que personne n'y comprenne quoi que ce soit. Enfin si, c'est sûrement parce que le point critique était atteint.
3) ...Pendant cette grisante remontée incontrôlée, reste la certitude que ce n'est qu'un accident, que passager.
4) Certitude vérifiée (comme quoi, pas si con') : c'est de nouveau la chute.
5) Et zou', on recommence !

C'est assez emmerdant cette sensation de ne rien contrôler. Que mes efforts pour maîtriser tout ça soient complètement transparents, muets, aucune influence sur les évènements. Une sorte de placebo, juste là pour jouer sur la conscience.

La théorie du coup de chance

23 novembre 2011 à 19h35

Non, pour la millionième fois NON, je ne peux pas baser L'enjeu (ouaip, avec une majuscule), LA plaque tournante, LE je-sais-pas-quoi-le-plus-important de ma vie future sur le "coup de bol".
Qu'es-ce qu'ils ont tous, avec ça ?!? Mais TOUS ! Tous !!
"Tu t'en sors pas, il te manque la moitié des points pour être dans la moyenne de tes concours ? Dramatise pas, tu peux avoir un coup de chance ! Tous les ans y'en a à qui ça arrive."

Gnaaaa !

Mais bon sang... COMMENT leur expliquer ?!? Ils veulent pas comprendre. Ils veulent pas. Le coup de chance, ça arrive à une personne. Pas à la moitié des candidats. Et 99% des candidats se damneraient pour l'avoir, ce coup de chance. Puis, j'ai déjà eu largement ma dose de coups de chance. 'sont simplement pas tombés lors d'enjeux aussi importants.
Je peux tout simplement pas prendre ça en compte dans mes calculs ! C'est tellement ridicule que ça en devient absurde.
C'est tellement con, leur truc, que je ne trouve même pas les arguments pour leur expliquer leur stupidité, leur naïveté.

Et puis, je l'aurai pas, le coup de chance. Il faut se rendre à l'évidence. Hey hooo, on ouvre les yeux !
Il me le faut pas pour l'éco, pour la culture G, pas pour une de ces matières où l'on souhaite tomber sur son sujet-fétiche. Non. Il me le faut pour les maths. Les maths, le tiers des points du concours. Les maths, où le sujet porte sur l'intégralité du programme. Alors étant donnée ma nullité sans failles, quel que soit le sujet, je serai toute con' face à ma copie. (à moins qu'ils décident, paf! pour rigoler un peu, de nous coller des additions. A la limite.)
Pour avoir le nombre de points suffisant, ça tient du miracle. Déjà que les coups de chance sont rares, alors les miracles. Hein.

Pitié, arrêtez de me parler du coup de chance. Arrêtez de compter dessus pour moi.
C'est la preuve que vous n'avez plus confiance en moi, quoi que vous en disiez. Je ne conteste pas, ceci dit, je suis tombée très bas.
C'est la preuve que vous serez déçus quelle que soit l'école que j'aurai, puisque vous espérez encore (non, vous en êtes convaincus, aveuglés dans vos foutues illusions) que ce sera l'une du gratin.
C'est la preuve, une fois de plus, que nous vivons dans deux mondes bien distincts.
Celui des bisounours naïfs, et celui des robots dépressifs.

J'ai cru entendre un doux murmure.

24 novembre 2011 à 17h56

C'est le moment où j'arrivais ENFIN à me plonger dans mon boulot, qu'a choisi l'alarme incendie pour se mettre à hurler. Fière de son petit effet, elle a chanté pendant 3/4 d'heure. "Je sors...? Non, ça va s'arrêter, c'pas la peine... Oui mais si ça dure...? Roh allez je sors...! oui mais en fait non, ça fait 10 minutes, ça va s'arrêter d'une seconde à l'autre...".

Je suis vivante.

27 novembre 2011 à 22h57

J'aime les salles obscures des cinémas. Tous là les uns rangés à côtés des autres, inconnus, à regarder le même film. Tous alignés, là sans être là. On les devine plus qu'on ne les voit. On ne voit pas leurs traits. On ne les reverra peut-être jamais.
Je me suis mise à pleurer en plein milieu d'un film comique.
Qu'est-ce qui tourne pas rond, bordel ?!

...
Enfin...
Question con.
Ce qui va pas ?
Allez, au hasard.
-Je vis une non-histoire plus qu'ambigüe à distance et bien qu'on sache pertinemment tous les deux qu'on ne pourra jamais aller plus loin, qu'il n'est pas ma priorité et que je ne serai jamais la sienne ; je m'accroche à lui encore et encore à m'en râper les tripes sur le goudron. Comment dirais-je ?, je l'aime presque. Il parait que c'est réciproque. On se demande ce qu'il fout là, ce "presque". C'est de la folie et je le sais. Une forme de folie que je laisse consciemment s'insinuer en moi. Parce qu'elle me soulage. Parce qu'elle me fait me sentir vivante. Parce qu'elle m'enivre. Elle me rassure. Foutue folie.
Le film parlait un peu d'amour. Explication n°1, ok.
-J'ai laissé de côté tout ce à quoi je tenais. Tout ce que j'aimais. Tous ceux que j'aimais. Tout ce qui me faisait me sentir vivante. Musique jusqu'aux larmes de rage ? Sport jusqu'à l'épuisement ? Soirées jusqu'aux aurores ? Soyons clairs : j'ai plus rien.
Quelques scènes du film montraient des musiciens, des nuits blanches, du sport. Explication n°2 : ok.
-Je n'arrive pas à bosser et je procède méthodiquement à suicide scolaire. Le suicide d'une vie.
Le héros du film a un boulot, ouais, c'est dingue dit comme ça... Mais en attendant ça nous fait une Explication n°3.
-Je ne sais plus où je vais. Jusqu'à il y a peu, j'y allais et puis c'est tout. Je fonçais sans me poser de questions.
J'ai appris à ne pas me poser de questions. A empêcher ma tête de bourdonner et d'imploser d'un fourmillement destructeur.
J'ai ma playlist "chansons bourrage-de-crâne", exprès.
Je m'empêche de penser.

Hier, j'ai pensé. Une conférence de littérature, passionnante, m'a mis le cerveau en ébullition.
J'étais foutue.
De fil en aiguille, j'en suis venue à me demander ce qui était vrai, ce qui était faux. J'ai passé 2 heures assise face à mon mur blanc à tenter de discerner le vrai du faux.
Vous savez quoi ? J'ai pas réussi, c'est foutu.

Ne me libère pas !

30 novembre 2011 à 22h05

Et voilà...
A la manière bourrins. On y est. Il l'a dit. Je l'ai dit.
Depuis le temps que j'imaginais, désirais, dessinais l'instant, irréaliste stratège.
...
Maintenant, tout est fini.
Et la passion lentement se meurt à la vitesse d'un cheval au galop. Je crie, non, reste là, réchauffe-moi encore, mais la vague se retire, et déjà mes tripes redeviennent sourdes. Et je crie et tends le bras et sens la vague s'évaporer entre mes doigts, ces doigts qui hier encore auraient tout donné pour se glisser dans les siens. Et je hurle, non, je veux l'aimer encore, mais c'est foutu, le doux pincement s'évanouit. Mettre des mots sur le jeu du chat et de la souris a rompu le charme. Brisé. Brisée.
Hier encore à chaud je redoutais d'être la femme de l'ombre, celle du 2e plan, l'inofficielle, je le redoutais et puis m'y résignais ne serait-ce que pour sentir sa peau contre la mienne, prête à m'abandonner enfin entre ses bras.
Où est l'erreur...
J'ai été presque franche : son doute est levé, la question est résolue, et perd de son intérêt. Mais ce n'est pas le pire. Le pire, c'est que c'est à l'identique de mon côté. Je ne veux pas affronter le vide. Je ne veux pas... La respiration courte. J'angoisse. Plus jamais le vide...plus jamais le vide, plus après ça. Cruelle ironie... plus je cours après cette douce torture plus elle s'efface. Et je cours avec mon soufflet pour ranimer la flamme déjà tiède. Le souffle court et aux portes du désespoir, ne m'abandonne pas, presque à genoux, pitié me laisse pas remourir...pourquoi est-ce que je m'adresse à la vague de chaleur ? Pourquoi n'est-ce plus lui qui me maintient à la vie ? Pourquoi est-ce que ça m'échappe alors que j'implose du désir de l'aimer de nouveau ?

Cruelle ironie...Je n'ai plus peur qu'il cesse de m'aimer, non.. de cesser de l'aimer moi-même.
Putain. En le gagnant et le laissant me gagner je le perds.
Je n'imaginais pas cette issue. Issue purement physique, certes... Oh putain... J'aurais mille fois préféré ne jamais le savoir gagné que de le perdre à présent.

séisme

9 décembre 2011 à 18h02

Jamais eu une telle crise d'angoisse. Que ça s'arrête. Que ça s'arrête. Combien d'heures ? Je sais plus pourquoi j'angoisse pourquoi je tremble et suffoque si fort, je peux plus respirer, je peux plus me lever, j'ai des vertiges, le blanc de mes yeux est rose foncé les voisins doivent m'entendre hurler à la mort et je peux plus respirer j'ai ce DS demain matin et je peux pas réviser je tremble trop, stop.....

Lui et seulement lui. Et moi dans l'ombre.

10 décembre 2011 à 22h10

Une fois de plus, lamentable.
J'ai replongé.

Je n'en avais plus rien à faire de lui. Apaisée et catastrophée à la fois. Apaisée, parce qu'enfin je n'étais plus prisonnière de mes sentiments pour lui. Prisonnière, je me rends compte que c'est vraiment le mot. Mes mouvements complètement indexés sur les siens. Je tenais trop à lui. J'y tiens toujours trop en fait...
Bref, ça s'était calmé depuis ce semi-aveu. Cette nuit-là. La seule. Magique. Depuis, decrescendo et turbulences. Eloignement inexorable.

Et puis paf. Son départ.
J'arrive pas à me l'expliquer. Physiquement, c'est fini, je ne ressens plus rien pour lui. Mais son annonce... J'étais là, mon téléphone en main, répondant rageusement à ses messages. Anesthésiée mais rageuse, frustrée.
Et puis soudain, ça a déclenché une crise d'angoisse. Bordel ! Des semaines, des MOIS que j'arrivais à contenir tout ça !!! C'était fini, ces heures affreuses !! Et non, lui, lui, celui pour qui je serai toujours l'actrice de second rôle, lui a redéclenché ça.
Putain c'est pas possible.
Horrible. La crise la plus horrible de tous les temps. 2 heures à hoqueter, me tordre dans tous les sens, implosant d'une douleur muette, dévastée, impossible de me lever, impossible de respirer, impossible d'arrêter de trembler et ces spasmes monstrueux et sans fin. Et ça s'arrêtait le temps que je comprenne que ça s'arrêtait, et c'était reparti. Au bout d'une heure et demie j'ai réussi à me trainer sous la douche, agrippée au mur. Douche glacée, rien que la tête. Aussitôt redressée, la serviette empoignée, c'était reparti. Dix minutes de plus à parvenir à rassembler mes muscles pour me foutre toute habillée sous le jet glacé. 20 minutes plus tard, salle de bain inondée, j'étais presque calmée. Paralysée par ce DS du lendemain que j'avais pas révisé à cause des messages qu'on s'envoyait, à cause de cette crise, à cause de ma connerie.
Les yeux roses, les cheveux dégoulinants, et vide, vide, anéantie comme si j'avais tout perdu, comme si une catastrophe abominable venait de se produire, comme si toute ma famille venait de mourir.
Et je ne sais même pas pourquoi j'ai fait cette crise. Pas pour lui, mes sentiments physiques se sont tus. Pas pour mes études, je m'en fous maintenant, c'est horrible à dire mais je m'en fous. Alors quoi ?!?

Puis la conversation a repris.
Je pouvais plus réfléchir. J'avais l'impression d'avoir bouffé des sédatifs. Impossible de faire les liens. Comme bourrée, version amorphe.
Je crois que quelque chose d'important se tenait dans la conversation. Mais impossible de faire les liens. Je ne comprenais plus rien, rien du tout. Complètement lobotomisée.

Puis ça a semblé devenir plus clair. Je crois qu'il me disait par sous-entendus qu'il tenait à moi.

Je ne sais plus si je dois croire ce que je crois comprendre.
La dernière fois aussi c'était comme ça. Et une semaine après il était en couple, amoureux comme jamais.
Là, il y a quelques jours, même s'il n'est plus officiellement avec elle il a fait un geste.... symbolique et criant... traduisant encore son amour pour elle.
Il me l'a dit d'ailleurs. "Depuis des mois, ma vie c'était elle, et seulement elle."
Et bim, prends ça dans ta face.
Alors je sais pas.
Je sais plus, bordel.

Je lui en veux pour ça. Je lui en veux de tortiller et ratatiner mes entrailles comme ça sans en avoir conscience. M'avoir tuée deux fois. Je lui en veux énormément pour ça.
Mais c'est dur d'agir en conséquence. Ce type est vraiment une crème. Vraiment un type bien, je crois.
Et les messages semblent tous converger vers un même point : le fait que je compte pour lui.
Plus qu'une simple amie, je crois. Mais j'ai peur de voir ce que j'ai envie de croire.
Qu'est-ce qui était vrai, qu'est-ce qui était faux dans ses semies-déclarations implicites ?
Est-il possible qu'il m'aime en même temps ? Dans une moindre mesure, certes... mais est-ce le cas ???

Est-ce qu'il est en réalité un tombeur ? Je sais qu'il voit beaucoup de filles. Qu'est-ce qu'il peut en avoir à foutre d'une gamine comme moi...c'est vrai...
Et pourtant. Ce message, là, était on ne peut plus clair. Il aimerait faire tomber ma carapace. Il essaie mais n'y arrive pas. C'est ça que ça voulait dire, c'est clair, non ?
Alors elles sont où, les preuves ? A part ses caprices quand je fais mine de le laisser tomber ?

Je ne veux pas m'accrocher.
Je ne veux pas le perdre.

J'aimerais, pour une fois, tenir autre chose que le second rôle. Cesser d'être dans l'ombre. D'être comme un jouet entre ses mains. Putain, il a même pas conscience de ça !

Je discutais tout à l'heure avec "elle". C'est aussi une amie, après tout. Comme si la situation n'était pas déjà assez compliquée..
Avec plein de sous-entendus, elle m'a plutôt clairement (mais pas agressivement, pas du tout) fait comprendre qu'ils entretenaient toujours une relation privilégiée. Que c'était toujours elle, pour lui. Elle plutôt que moi.

Putain. Dire qu'il m'a laissé entendre hier soir que s'il restait finalement encore dans le coin, c'était pour moi. Si, il me l'a fait entendre ! Je ne suis pas folle ! "Tu es en train de me faire changer d'avis", c'est clair non ? Au moins en partie pour moi !
Alors qu'à présent j'ai la preuve que non. Encore une fois, c'est elle. Elle avant tout. Elle par dessus tout. "Elle et seulement elle".

Ou alors, il cache rudement bien son jeu devant elle.
Très improbable, honnêtement.

La vérité est qu'il me fait vivre autant qu'il me nuit, sans le savoir.
La vérité est que je suis incapable de m'en éloigner. C'est une maladie.

TV

18 décembre 2011 à 22h15

Arrêtez. Arrêtez de nous sortir tous ces téléfilms avec un titre en "Noël".

Ce qu'il reste

16 janvier 2012 à 19h44

Après 3 jours à l'eau froide, l'eau tiède est revenue.
Ah non. Froide, mais moins que mes mains.
Le chauffage, lui, n'est plus là.

Put*** j'en ai marre. Marre, bordel ! Je paie 350€ par mois pour un truc riquiqui, je paie, et putain je suis avec mes gants, mon manteau, et je dois faire bouillir de l'eau dans ma micro-casserole pour me laver !!!!

J'suis malade, j'suis crevée, j'en peux plus.
Je veux une douche chaude puis une couette chaude dans un lit chaud. Et oublier qu'il est à demi-froid.

Oublier l'autre, là...
Celui qui me fichait le coeur et les neurones en tire-bouchon...
On a été ensemble. C'était une relation libre. Plus libre de son côté que du mien. Alors on n'est plus ensemble.
Il m'a fait mal trop de fois. Il m'a faite pleurer trop de fois. Il m'a tuée trop de fois. 3 fois, 3 fois de trop.
J'hésite à répondre à son message. Il n'assume rien, il veut profiter de tout sans gérer ses actes. Alors il essaie de faire comme si on pouvait repartir à zéro. Quand on était amis.
Bordel ! Moi j'veux plus que ça ! Enfin je voulais. Il a progressivement tué la flamme. Dès le jour où l'on a été officiellement ensemble, je l'ai sentie faiblir la flamme. Inexorablement.
Et voilà où on en est. Il était ma boussole, mon repère, il était ma raison d'être et mes pensées en permanence.
Il n'est plus grand chose.
Alors j'hésite.
-Lui répondre ou lui donner une leçon, lui montrer que je vis très bien sans lui, qu'il n'est qu'une mauvaise passe à oublier ? Me prouver que je ne suis pas dépendante de lui, moi qui passe mes journées à le guetter ?
-Lui répondre et tenter de sauver tous ces beaux moments, tout ce que j'ai aimé, tout ce qu'on a aimé ?
-Lui répondre et être franche...lui balancer mon venin au visage... Lui expliquer à quel point il me dégoûte, à quel point il mérite le mépris, ...lui qui ne s'en rend pas compte, tout frustré qu'il est. Lui répondre en gardant ma fierté, lui répondre et le blesser comme il m'a blessée trop souvent à son insu, lui répondre en le perdant à tout jamais.
Il y a bien longtemps que je sais que je dois le faire. Depuis longtemps.
Le perdre à tout jamais. Perdre ma raison de déambuler en ces lieux. Je le sais, même si je ne ressens plus rien pour lui, à part un besoin de fierté. Je le sais, tout sera vide sans lui.
Alors voilà. J'hésite. Je regarde son message tout enthousiaste, j'ai envie de lui cracher à la figure, mais il me reste cette espèce d'infime tendresse, à peine perceptible, celle qu'on a pour un amour passé et décrépi.

La vérité, c'est que je suis vide maintenant. Ni en bien, ni en mal.

A part ça et le deuil, et à part la catastrophe à vitesse grand V côté cours & avenir, ben tout va bien.

Le détail qui picote

20 janvier 2012 à 17h35

Les bulletins sont tombés.
Comme une lame de guillotine.
S'il n'y avait pas cette matière, là, ce mur obscur et infranchissable...mais doté du plus gros coefficient... je pourrais, vraiment, m'en sortir honorablement.
Je suis bien, voire très bien classée dans toutes les matières, sauf les 2 plus importantes.
C'est...fâcheux.
Et c'est pourquoi je ne me suis pas inscrite aux concours qui m'intéressaient le plus. Ceux des écoles de mes rêves. Ceux pour lesquels je me suis engagée dans ce parcours du combattant.
Alors maintenant... le reste parait tellement... sans intérêt.
Blasée. Je suis complètement blasée. Puisque je ne passe pas ces concours, ma barre d'ambition est carrément plus basse. Etant donné que maintenant, je SAIS que l'école que j'aurai ne me plaira pas.
Dire que je vais faire un emprunt bancaire énorme pour...ce qui ne sera autre que la déception de ma vie.

Et pour ce qui est de l'autre, là...
Je prends sur moi pour qu'on reste en bons termes.
J'ai envie de tellement plus que ça !
Et. J'ai tellement envie de l'envoyer balader, le pousser hors de ma vie, qu'il arrête de me faire mal à son insu ! Stop... il m'a trop blessée. Il me blesse encore, à ne rien me dire de lui, comme un parfait étranger. Et surtout, à me donner de faux espoirs... Sa presque-copine est vraiment une fille adorable, on s'entend bien... mais... ça me fait mal de les voir s'aimer. Se séparer. Se remettre ensemble. Se re-séparer. Mais revenir ensemble.
Ça saute aux yeux, bientôt ce sera définitif, leur séparation. Et je suis prête à parier que ce jour-là il reviendra au galop vers moi. Regarde ma grande... c'est déjà ce qu'il fait... non ? Leur relation bat de l'aile depuis que je suis partie... et justement, depuis quelques jours, lui ne manque pas de caser des allusions.
En tout cas, "ce jour-là", j'ai hâte de voir ma décision. L'envoyer chier parce qu'il me reste une fierté ? Ou céder à la tentation qui me ronge, et accepter ce qu'il me proposera ?

On en revient au point de départ, celui qui a toujours été : je ne sais pas qui il est. Ce qu'il veut. Je ne sais plus quoi faire de lui.

Fragments

23 janvier 2012 à 20h20

Parler avant de réfléchir après 23h.

Les quais à la nuit tombée.

Ces gens accroupis sur le trottoir pour récolter de quoi survivre.

Mon petit briquet rouge.

Le regard de ce type, là, que j'ai déjà vu mais je n'sais pas où.

La salle de sport où je dois m'inscrire depuis 5 mois.

Ma carte de piscine que je n'ai utilisée qu'une seule fois depuis que j'ai pris l'abonnement.

Les maths.

Mon manque de boulot pour des résultats honorables : des capacités gâchées, un avenir que je massacre consciemment.

Les cintres qui pendouillent un peu partout.

Un quart d'heure de sieste sur mon trieur au CDI.

Lui, lui, lui, l'effet yo-yo, déboussolée, ne pas savoir si je dois m'envoler et l'oublier, ou attendre et préserver la flamme "des fois que". Les cicatrices que je suis prête à oublier.

Mon horoscope hyper-positif.

Cette toux qui ne cesse plus depuis plus d'une semaine.

La plaquette de chocolat italien est merveilleuse au contact des papilles.

L'heure du micro-ondes, celle du réveil, celle de la montre, celle de l'ordi, celle du portable, celle de l'affichage au plafond du réveil, et celle de la radio sont toutes différentes.

Mes doigts agiles sur les cordes trop muettes et trop en sourdine de ce magnifique instrument. Pas un instrument, j'suis sûre qu'il a une âme.

Les miaulements déchirants du chaton en bas de chez moi ce week-end.

L'odeur de sa chocolatine à 16 heures.
L'odeur de son café à 10 heures.

Les soldes que je n'ai pas pu faire.

L'impression de planer, de déconner.

La décision de suivre mes pulsions, mes actes irrationnels, pour survivre, pour ne plus dépérir et faner comme l'an dernier...me faire plaisir contre la raison pour trouver de l'oxygène et me sentir vivante.

J'aime pas le café. Je veux du café.

Ma vie depuis des mois n'est qu'une série de fragments confus, diffus et désordonnés.

Insolence

24 janvier 2012 à 23h03

Je n'ai jamais connu l'échec.
Jamais. Jamais de chute sèche et cuisante.
Des galères oui. Mais je me suis toujours démerdée, par des coups de chance sûrement, pour m'en tirer avec les honneurs.

Ma vie, mes -même pas- 20 années de vie ne sont qu'un parcours sans faute. Sans bavure.
Mes parents ont de quoi être fiers.
La petite a pris de l'avance dans les études... Et elle aime ça, étudier...
Elle n'a jamais posé problème...
Elle se prépare à un avenir brillant, avec sa prépa bien cotée pour intégrer une grande école...
Elle fait de la musique, et en plus elle est douée d'après ses profs...
Elle n'a pas à se plaindre physiquement même si elle passe son temps à maudire son popotin et ses cuisses...

Depuis toutes ces années c'est un sans faute...

Je suis, ou du moins jusqu'à il y a peu, j'étais, ce genre de personne insupportable : je doute de moi, je pense toujours me planter, mais je m'en sors haut la main.
Non, je n'ai jamais connu l'échec....

Ma prof de musique l'avait cerné il y a 2 ans. Tout ce que j'entreprends, je le réussis. Pas toujours à la perfection, évidemment. Mais quand même.

Une seule fois, j'ai remis toute ma vie en question. Une seule fois j'ai envisagé de tout plaquer. Etudes et parcours pré-établi depuis l'âge du berceau. "Elle" avait mis le doigt dessus : être douée pour les études, c'est une chose. Mais...et si je n'étais pas faite pour ça ? Et si ce qu'il me fallait, c'était autre chose qu'un parcours académique rangé et balisé où ma réussite était déjà toute vue ? Et si ce qu'il me fallait, se trouvait ailleurs ? Tout plaquer. Idée dangereuse, idée inconnue, idée fascinante, idée terrifiante.
J'avais passé une semaine terrifiante. A ne plus savoir où j'en étais. Ce que je voulais. Ce que je devais faire. Perdue, complètement perdue, sans repères. Une semaine à peser le pour et le contre en vue de tout plaquer. Et finalement, je suis revenue.
Continuer mon insolent parcours sans-fautes.

C'est comme si j'avais une bonne étoile de compétition juste au-dessus de mon épaule.
Sans rire... des fois, j'en viens à me demander. Si elle n'existe pas pour de bon, cette bonne étoile. Elle, et toutes les autres. Je leur dois tellement...
Sans forcément me donner au maximum, je réussis... toujours...

Même cette année. Je me rétame. Je ne vais pas revenir là-dessus, mais je n'arrive pas à bosser, donc je ne bosse que peu... mes résultats ne sont même pas si mauvais ! Des amies se couchent à 3h du mat' (moi à 00:30) pour bosser bosser bosser, et s'en tirer avec des résultats inférieurs...

Ce qui ne veut pas dire que je ne mérite pas ce que j'ai.
Je veux dire...
Je vis de ma bourse au mérite, actuellement. Et celle-là... comme une acharnée j'ai trimé pour la décrocher.
La musique ? Pareil, des heures chaque semaine...
Oui, je me suis toujours reposée sur mes facilités. Mais j'ai toujours su donner le coup d'accélérateur.
Parce qu'en plus, je suis déterminée.

Oui, mes parents ont de quoi être fiers.

Mon CV, celui dont j'étais si fière. Avec sa mise en page "simple mais originale et dynamique", d'après un ami DRH. Par un après-midi de printemps où mon grand frère en était au dernier jour pour envoyer sa candidature à un boulot d'été, et où il n'avait toujours rien foutu, mon père l'a trouvé bien, mon CV. Mon père l'a, tout simplement, recopié, en changeant le prénom et l'expérience professionnelle. Sans me demander mon avis.
Ce jour-là, je me suis sentie... volée. Révoltée.
Ils n'ont jamais levé le petit doigt pour moi.

Toujours tout pour mon frère.
Je l'apprécie beaucoup, c'est pas la question.
Mais il n'a aucune réelle volonté, ou plutôt, elle ne le pousse pas à agir. Il attend le dernier moment, alors mes parents font à sa place. Ils ont toujours fait à sa place. Toujours. Tout.
Les stages, les jobs d'été, sa place en alternance : ses CV, ses pistons, ses lettres de motivation.

Moi, jamais. Jamais. Démerde-toi t'es grande !
L'an dernier, j'avais BESOIN qu'ils interviennent. Quand on me proposait ce stage de rêve, mais que ma prépa refusait de m'accorder la convention de stage. Je SAIS, je le dis avec une parfaite certitude, si ils avaient passé un coup de fil, je l'aurais eue ma convention, je l'aurais eu ce stage.

Tout ça... semble absolument plaintif... Oui, on dirait des plaintes d'une gamine en pleine crise d'adolescence...
Mais non. Je le vois avec recul. Et c'est ...ce qui fait le plus mal. Parce que c'est la vérité.
Ils m'ont toujours laissée me démerder seule. De côté. Dans un coin.
Pensant qu'ils ne pouvaient pas forcément deviner quand j'avais besoin d'eux, je les ai sollicités... "démerde-toi, t'es grande". A chaque fois. Toujours.

Ma soeur. A toujours tout eu. Tout ce que je voulais, elle l'a toujours eu.
Ça remonte à loin d'ailleurs... déjà toutes gamines...toutes petites...
Je voulais une boîte à outils, j'adorais bricoler. C'est ma soeur qui l'a eue.
J'adorais dessiner, je voulais faire les beaux-arts. Le nécessaire à dessin, tout le vrai matos de qualité, c'est ma soeur qui l'a eu, elle qui à l'époque décalquait mes dessins avant d'être capable de les recopier sans papier calque.
Je n'ai jamais rien eu de spécifique, en revanche. Tout ce que j'avais et que ma soeur désirait, eh bien, ma soeur l'obtenait.

Mes parents savent pertinemment que ce qui me fait avancer, ce qui me fait rêver, mon but ultime dans la vie, c'est...voyager. Je veux faire le tour du monde.
L'été dernier, c'est à ma soeur qu'ils ont payé un voyage tout autour de l'Europe.

Toutes les sorties au restau en famille... jamais sans ma soeur "elle le prendrait mal"... jamais avec moi par contre depuis 2 ans. Ils se font ça "en famille", entre eux. Et pas les week-ends où il m'arrive de rentrer.

Alors...
Parfois, une petite voix de gamine timide ressurgit dans ma tête... immature... mais là.
Qu'est-ce que j'ai qui cloche ?
J'ai toujours fait un sans faute...toujours... Alors...pourquoi est-ce qu'ils ne sont là que pour mon frère et ma soeur ? Pourquoi est-ce que je n'ai d'intérêt, de valeur que lorsque je ramène une mention TB au bac ?
Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas là quand j'ai besoin d'eux ?

On dirait une plainte de frustrée, oui. A tel point que ce genre de choses, on n'ose pas le dire, on n'ose pas en parler.
Mais... je crois qu'il faut que ça sorte... au moins une fois.

Encore lui

25 janvier 2012 à 22h07

Et ce titre est affreusement faux. Je pense encore à lui, le "encore" me gêne, non, les premiers symptômes du manque sont déjà clairement là.
Actualisation de la messagerie toutes les 3 minutes. Pour être honnête l'onglet n'a pas disparu de ma page de navigation pendant plus de 3 minutes d'affilée depuis le début de la soirée. Incapable de passer à autre chose.

Incapable de relire ce bouquin de philo -qui pourtant m'intéresse, et est à lire de toute urgence-, trop occupée à actualiser cette fichue page.

Incapable de le laisser partir. Incapable moi-même de partir. Oui, c'est surtout ça. Si lui demande à partir, je le laisserai faire. Je le ferai. Mais moi...non. Je ne peux pas. Il est ma drogue. Et on n'en est plus au stade où la dose procure des sensations ou fait planer. Il ne me fait plus planer. J'ai besoin de lui pour ne pas me sentir mal. Pour ne pas avoir cette sensation de malaise permanent.
J'ai besoin qu'il existe. Ou qu'il disparaisse à tout jamais. Mais... que ce soit clair.
I don't know what to do with him anymore...

J'ai besoin de lui.
On est...amis. Dans un éclair de lucidité parfois, plusieurs fois par jour puisqu'il ne se passe pas une heure sans que je pense à lui, dans un éclair de lucidité je constate que nous ne serons plus jamais rien de plus.
Et pourtant. Je caresse l'espoir ...de retrouver ses bras, sentir sa peau contre la mienne, même à distance, même sous des habits, dos contre dos... Lui contre moi.
Je le veux.

Je l'aime.
Ces 3 mots s'imposent tout seuls... manquent de conviction... Mais viennent tout seuls.
Je ne ressens aucun papillonnement dans le ventre. L'attirance physique n'est plus la même, plus rien à voir, intensité infime. Je n'en suis plus au point où j'en ai été.
Mais voilà, ces 3 mots s'imposent encore et toujours.

Je ne sais comment analyser les signes.
Il l'a quittée. Elle. Celle qu'il voyait en même temps que moi, nous trompant toutes les deux. Une solidarité était née entre nous deux. Toutes les deux tellement accro à lui, qu'on le laissait un peu faire... parce qu'on avait la preuve que lui nous aimait toutes les deux. Un connard, ouais. Mais malgré lui.
Il l'a quittée. Elle l'aime, elle est détruite. Il l'aime, il prend ses distances pour ne pas être détruit.
Il garde le contact avec moi. Et toujours quelques sous-entendus. Qu'est-ce que je dois en conclure ??Même si ça ne reviendra jamais comme ..quand on était ensemble.
Moi aussi je lui ai beaucoup menti. Il ne le sait pas. Si je lui dis, je le perds à tout jamais.

Il y en a, des signes... des sous-entendus qu'il se refuse à développer... je n'ose pas les croire les signes, mais il me semble les voir, il me semble qu'il me les montre du doigt...

Et son message ne vient toujours pas.
Réponds.
Ce sont des banalités.
On ne se reverra peut-être plus puisqu'il est parti, ça y'est.
Mais je veux garder le lien.
Même en tant qu'amis, je finirai par m'y faire, je suis confiante.

YEAH.
Sursaut de mon coeur et de mon souffle.
L'onglet clignote.
Son message est arrivé.
Par fierté je retarde le moment de la lecture de la banalité.
Pas pour faire durer le plaisir, c'est une torture.
Par fierté, des fois qu'il ait un accusé de réception. Je ne veux pas faire celle qui se jette sur ses messages. Bien que ce soit...disons-le...parfaitement le cas.
Je devrais pouvoir tenir 3 minutes. Au moins. Exploit. Pas plus, parce qu'après il partira faire autre chose et ne me répondra que demain... torture...
Mes doigts sont pris de frénésie depuis que l'onglet clignote. J'écris encore pour ne pas ouvrir ce message tout de suite.
Il a répondu.
Je suis comblée.
La sensation de manque se ravivera dans 3 minutes quand j'aurai répondu.

Je l'aime. Encore. Je ne devrais pas.

Ça va.

3 février 2012 à 16h57

Tiens, Le Monde, en page d'accueil, m'a collé sous les yeux un article sur les prépas.
J'ai voulu lire ce qu'ils racontaient encore sur ceux qu'ils appellent les "élites de la nation".
Eh bien cet article, bien que concis, est assez vrai. Davantage que les reportages à la télé, par exemple.
Les commentaires dénoncent la négativité de l'article.
Oui, tout dépend de l'établissement où l'on a été. Et de la promo sur laquelle on est tombé. Etablissement qui ne pense qu'à grimper dans les classements, tant pis pour les humains derrière les bêtes à concours. Promo tout sauf solidaire, 90% langues de vipères. Pas d'épanouissement intellectuel : on passe nos rares moments de pause à parler de notre mal-être en prépa... ce qui me gonfle... bonjour l'épanouissement...
Donc oui, j'ai une vision très, très négative de la chose. Mais : comme toute ma promo.
.
.
.

Qu'on ne me demande pas si ça va. Surtout.
C'est ce qui fait tout flancher. C'est ce qui fissure ma jolie carapace bien lisse.
Je vais bien, enfin je vais, tant qu'on ne me pose pas la question, tant que je n'me pose pas la question.

Cette semaine pendant une khôlle, la colleuse a demandé comment ça allait, si on était fatigués, "parce que c'est la période en ce moment, c'est dur". C'était vraiment gentil à elle. Jamais on ne nous demande ce genre de choses... jamais.
Mais en sortant, paf! je me sentais toute flapie.
Et c'est là qu'on a réalisé qu'en 3 nuits, on avait dormi même pas 15 heures. Pour rien, en plus. Pour rien. Pour des résultats merdiques, insultants, décevants, des résultats dont on doit avoir honte.
Et là que j'ai pris conscience que je suis un légume. Un foutu légume, et j'en ai marre d'être vaseuse, fatiguée, fatiguée, toujours fatiguée 24h sur 24 !!! Toujours...

J'en ai marre de me sentir coupable d'être fatiguée, coupable de ne pas travailler parce que je ne PEUX PAS travailler à cause de cette tête qui ne s'arrête pas de tourner et d'avoir des vides et d'être vide !
Marre de me sentir nulle, marre de me sentir pas à la hauteur, marre d'avoir honte de moi et de mes résultats et de mon travail et de tout ce que je fais. Marre de ne pas avoir le moral.

Je veux dire... cette année avec mon super régime caféine-vitamines-aspirines, j'ai réussi à prendre un peu plus de distance que l'an dernier. Je n'en suis plus à faire des crises d'angoisse le soir. A retenir un bouillon de rage, de violence et de désespoir oppressant toute la journée pour m'écrouler contre cette porte le soir, m'écrouler en sanglots profonds et muets.
Non... Cette année c'est plus rare, cette année je suis un légume.
Je travaille trop peu parce que je n'arrive plus à faire plus, je n'arrive plus à avoir une idée à moi, une idée qui vienne de moi et non de je n'sais quel illustre théoricien. Je n'sais plus avoir une réflexion personnelle, une idée à moi : je sais seulement coudre ensemble, tant bien que mal, les idées des grands penseurs. Face à une dissertation, je juxtapose les noms et les théories. Surtout, pas d'idée à moi. Je ne réfléchis pas : je récite. Bêtement.
Je suis : vide. Ma tête est : vide.
Je peux fixer le mur pendant des heures sans broncher.

Et c'est sans doute pour ça que je me raccroche à ce mec... Dont je n'ai plus grand chose à cirer puisqu'il m'a trop blessée...mais qui donne un infime sens à ma vie : attendre ses messages. Et c'est déjà ça.

La prépa n'est pas enrichissante.
La prépa nous tasse dans un moule en découpant les morceaux qui dépassent. Et à la sortie, on est de gentils moutons formatés à être de jeunes cadres tyranniques.

Oui, je peux parler de tout et n'importe quoi en monologue pendant 10 minutes (pensée émue pour cette khôlle sur les algues, oui les algues, résumé de l'article de journal-commentaire en 2 axes avec problématique et tout le tintouin.).
Oui, je sais me coucher à pas d'heure. Et je vois pas en quoi c'est un bien d'être un zombie.
Oui, j'ai acquis de la méthode, je sais pondre un plan de dissertation en 5 minutes, je suis un pur produit du système académique.
Oui, je sais faire plein de trucs que j'aurais jamais faits avant. Mais même sans ça, je vivais très bien. (exemple, les devoirs de maths, où même en pensant avoir réussi, je ne ramène pas plus de 3/20.)
Oui, j'ai appris ce qu'est l'échec. Ah ça oui. Je me suis endurcie, ça oui. Je ne sais pas si ce sera une force pour autant.

Oui, j'ai fait tout ça pour, à l'arrivée, ne pas m'inscrire aux concours des écoles dont je rêvais en arrivant ici. Parce que je ne suis pas assez formatée pour avoir le niveau. Et parce que mes parents n'ont jamais été assez riches pour m'envoyer tous les étés à l'étranger, comme la moitié de ma classe, classe de trilingues.

Système élitiste à la con.
Fière d'y être parce que c'est un système élitiste.
Mais à part cette minuscule fierté à laquelle je me raccroche... Il reste rien.

Mon entretien blanc a fait ressortir ce que je voulais garder bien planqué.
"Quelle est votre faiblesse ?"
J'ai répondu, la peur de l'échec.
Ils ont insisté. Beaucoup trop insisté. Fouillé. Ils en ont conclu que je manquais de confiance en moi.
Le choc, parce que ce que tout le monde voit, c'est quelqu'un qui justement, n'en a plus rien à foutre.
J'aime pas cette question. J'aime pas montrer mes faiblesses. Si je ne les montre pas, c'est comme si elles n'existaient pas.

Je suis sur la mauvaise pente.
Tous les matins maintenant, tous, je me demande, pour de vrai, je veux dire, je fais un choix, ce n'est pas une vague tentation... tous les matins je me demande si je me recouche.
Et je sais que je vais bientôt le faire. Sécher.
Et alors ça ne s'arrêtera plus.
Je n'ai plus de motivation.
Je me sens... triste. Incroyablement triste. Et je ne sais pas pourquoi, puisque je ne pense plus, puisque je m'interdis de me poser la question.
J'ai envie de rester au lit et que tout soit fini...
J'ai envie qu'on me dise que tout ira bien, tu sais, t'inquiète pas j'ai confiance en toi... Et j'ai envie que ce soit vrai... J'ai envie de ne plus être nulle à ce point.
Je crois que je suis au bout du rouleau. Et le pire, c'est que je ne m'en suis pas aperçue tellement je m'occupais à le cacher. A expliquer que oui, c'est dur, mais tout va bien.

Alors qu'on ne me demande pas si ça va.
Tant qu'on ne me le demande pas, ça va.

Démolition du bâtiment

21 février 2012 à 17h38

Au moment où je pensais être complètement détachée de lui et de mes doutes à son sujet (étrange pourtant, puisqu'en sa présence j'ai toujours ce sentiment de confiance), grosse dispute, il s'est cassé.
C'est ainsi qu'on a rompu.

Baam.

J'étais prête à le faire moi-même. Quelques minutes, quelques heures plus tôt à tout casser, je me demandais si ça valait toujours le coup : je ne tenais plus tant que ça à lui.
Et...
Et... il est parti ?!

La chute. La claque. La douleur. Les larmes. Le vide. La culpabilité. La rancœur. L'envie de vomir, l'envie de mourir, l'envie de vomir, l'envie de revenir quelques jours en arrière. L'envie de l'oublier, l'envie qu'il revienne. L'envie de l'insulter, l'envie de lui faire mal, l'envie de lui montrer à quel point il venait de me démolir.
Démolie. Détruite. Anéantie. Incandescence.
La douleur. Intérieure. Tordante.

Inattendu. Bordel, je n'en avais plus rien à faire !! Pourquoi ?
POURQUOI ?? Comment il fait... pour toujours trouver le moyen de me blesser au plus profond...
A chaque fois. Et pourtant il est la gentillesse même.
Mais à chaque fois, il sait trouver la torture.
Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis dit "si tu avais voulu me faire mal, t'aurais pas pu trouver meilleur moyen".

Le perdre définitivement.
Définitivement.
Anéantissement.
Des mois. Des mois anéantis. Des mois que ma vie tournait plus ou moins autour de lui. Perte de repères. Perte de but.
Tout perdu. Le vide- non. L'anéantissement le plus total.

Pleurer, pleurer, pleurer encore, sans compter les mouchoirs (de la marque Carrefour, ben c'est de la m****), sanglots retenus, les grosses larmes, les vraies larmes. Qui ne suffisaient pas à évacuer ce qui ne demandait qu'à sortir. Aucun soulagement.

Le lendemain. Y penser. Relire les sms. En entendre parler. Et vlan, les larmes. La douleur. L'envie de vomir.

Le surlendemain. Y penser. Relire les sms. Regretter, m'en vouloir, ne plus y arriver. La douleur. En boule dans le lit, espérer que ça passe. Endormie au milieu de mes pleurs, rêvé de lui et uniquement de lui. Réveil 2 heures plus tard, mais toujours pas de lui. Toujours rien. Toujours mal...mais un peu résignée. Enfin.

Il m'a fait tellement mal. Tellement mal.
Tellement de fois... Combien de fois j'ai pensé "Va te faire voir xxxxxx. Va te faire foutre."
Et... à chaque fois on se rabiboche, à chaque fois, automatiquement, naturellement, en douceur, tout se recolle, comme si on était faits pour être ensemble.
Être ensemble mais ne jamais être ensemble tout à fait.
On ne cesse de se heurter, de se déchirer, de stagner.

Et pourtant je l'aime...

Enfin hier on a pu discuter. Par mails. Pas au téléphone, pas de vive voix non plus.
Il... veut garder le contact, je crois. Il... ne semble pas vouloir tourner la page. Mais ne veut plus recommencer tout ça.
Hein ?!
Je n'y comprends rien.
Fin ou pause ? Je veux pas d'une pause. Je peux pas. Parce que je tournerai la page automatiquement pour que cesse la torture. Il ne reste plus beaucoup de temps. Mais ce n'est pas ce que je veux.
J'ai besoin de lui.
J'ai ma fierté. Je ne ramperai pas devant lui.
Je ne sais plus si je dois m'accrocher à un espoir.
Je ne veux pas tourner la page...
Cette histoire en valait le coup.
Je le sais maintenant.
Cette rupture...ironiquement...a balayé tous mes doutes.

Le perdre m'a rappelé que je ne voulais que lui.
Puisque plus rien n'a de sens. Sauf l'attente de ses messages.
De sa prise de décision.

Bordel. J'attends SA prise de décision...alors que je lui en veux ! Tellement ! Je lui en voulais tellement juste avant qu'il parte ! Tout ce que je lui ai balancé à la figure, je le pensais ! Je le pense encore !

Je tiens tellement à lui...
Et ça me tue... Ne plus savoir ce qui est désormais possible pour "nous", ça me tue...

En attendant le crash final

28 février 2012 à 18h35

Flash back...

Cet été-là, j'avais vraiment besoin de prendre l'air.
De changer d'air.
Alors je suis partie... Et comme je ne sais pas faire les choses dans la demie-mesure, c'est quelques milliers de kilomètres plus loin que j'ai trouvé ma destination.

Je ne me suis jamais sentie plus libre que là-bas. Loin de tout -loin de tout ce que je connaissais. En cas de pépin, impossible de rentrer. Libre.

J'étais partie sur un coup de tête. Sans avertit tout le monde.
C'est X qui, le premier, m'a rappelée à la réalité. 4 messages. Que j'ai supprimés sans les lire. Pour ne pas crever ma bulle régénératrice. Et les appels manqués. J'ai fini par décrocher.
Paniqué, il était . Parce qu'on lui avait dit que j'étais partie au bout du monde. Et lui, pensait que je ne revenais pas. Et qu'il était arrivé, le moment où je plaquais tout. X, c'était la personne à laquelle je tenais le plus, je crois. Mais à cet instant-là, il n'était que lointain. Ses cris étaient lointains. Il était translucide. Il... n'était pas là, tout simplement. J'ai raccroché, un peu bouleversée, et quelques minutes plus tard il était oublié. Il m'avait simplement grillé mon forfait.

C'était... le point de non-retour.
A cet instant-là je le sais, si j'y avais pensé (pourquoi n'y ai-je pas pensé ? C'était sous mon nez...), j'aurais pu rester là-bas. Y faire une nouvelle vie. Moins certaine, moins tracée... Tout aurait été à écrire, dans l'incertitude voire la précarité. Mais comme dans un rêve.

Je ne l'ai pas fait.
Je suis rentrée en France 1 mois plus tard. En larmes. En larmes comme jamais.

Et... et depuis, j'arrête pas d'y penser.
Je veux y retourner.
Je DOIS y retourner. C'est là-bas qu'est ma place... Je n'en ai pas douté une seconde là-bas. La France n'était qu'un lointain souvenir. Je dois y retourner.

Pour ça, je dois bosser.
Et je n'y arrive plus, parce que je ne veux pas voir que je ne suis pas à la hauteur. Alors que j'aurais été à la hauteur si j'avais bossé dès le début. Je suis lâche. Je fous ma vie en l'air chaque instant.
Pour lui. C'est lui, le problème. Il me prend trop de temps. Je tiens tellement à lui, c'en est maladif. On s'est donné une dernière chance. On est allés jusqu'au bout l'autre après-midi... c'était la première fois, avec lui. Et depuis je fuis, j'ai du mal à le laisser m'approcher.
On a des sacrés problèmes de timing lui et moi. Quand je suis avec lui, j'ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de me lasser. Peur de m'ennuyer. De l'ennuyer. Quand je suis avec lui, je ne ressens rien. Je ne ressens même plus cette excitation impatiente et impérieuse en recevant ses messages. Mais s'il ne donne plus de nouvelles, c'est la rage pour masquer la panique. Peur de le perdre. Il n'y a qu'en le perdant que je me rends compte de mes sentiments. Je n'envisage pas de vivre sans lui. Et lui non plus, j'en ai déjà eu la preuve. J'ai enfin confiance en lui.
Quoique. Cette fois-là sera peut-être différente. C'est notre dernière chance, après le règlement de comptes de l'autre fois... C'est vraiment notre dernière chance. Je sais que ça ne durera pas éternellement.
Je l'aime, je ne veux pas lui montrer, je veux rester forte et ça causera notre perte.

Et lui, lui, il m'obnubile, si bien que je ne bosse pas.
Et que je foire ma vie.
C'est grave. Et je reste sereine en attendant le crash final, celui qui m'anéantira.

Petit refrain

14 mars 2012 à 21h44

Pendant des semaines, et particulièrement lorsque je le perdais, ce petit refrain me martelait doucement l'esprit. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime...
Mes tripes me brûlaient. Ma peau réclamait la sienne.

Et maintenant... insensible... Pourquoi je suis aussi insensible ?
Lorsque je doutais de lui, j'étais pourtant sûre de ses sentiments pour moi. Il y avait "des signes qui ne trompent pas". Juste que je ne voulais pas y croire.
Et maintenant... maintenant que c'est officiel, qu'on est officiellement ensemble, rien que nous deux, depuis quelques semaines...mon amour s'étiole et se meurt.
Ce matin, le refrain, c'était Je ne t'aime plus.
Alors que.. si je le perds... je ne m'en remettrai pas.
Mais c'est instinctif, ce genre de refrain.

J'ai peur de le perdre. Et cette fois, ça signifie : j'ai peur de ne plus l'aimer. J'ai peur que lui non plus ne m'aime plus, maintenant que la partie est gagnée.

Demande de bourse

19 mars 2012 à 22h12

Tout à l'heure, je faisais ma demande de bourse pour l'an prochain.
Pas évident sachant que ce sont des écoles privées pour la plupart... Et pendant ce temps, à l'autre bout du fil, ma maman me communiquait les infos qui me manquaient : revenus des années passées, etc.
Et elle était en train de faire la demande de bourse pour mon frère.
Mon GRAND frère. !!!! Ça m'a révoltée. Il peut pas se bouger, non ? Pourquoi c'est toujours ma maman, fatiguée, usée, qui doit tout lui faire ? Il a la vingtaine passée ! Pourquoi il ne peut pas se bouger, faire quelque chose par lui-même une fois dans sa vie ?
Oh, je l'adore, mon frère... on s'entend très bien...
Mais je ne supporte pas de voir que s'il réussit, c'est parce que ce sont toujours les autres qui se sont bougés pour lui. Il en a les capacités pourtant ! Mais non !
Papa lui fait ses lettres de motivation et CV... Maman lui fait toutes ses formalités administratives... La famille l'a toujours pistonné pour ses jobs d'été... depuis ses 16 ans, chaque été... Ses 3 précédents appartements, il ne les avait même pas vus avant d'y emménager !!!
Je ne supporte pas !!
D'autant plus que... mes parents ne m'ont jamais aidée. Jamais. Même quand j'en avais besoin. Putain.

Ils me bassinent avec les problèmes de ma soeur, alors que la solution est toute trouvée : l'emmener chez un psy...elle est d'accord ! Des mois qu'ils en parlent... des mois qu'ils ne font rien...et ça n'avance pas...
En attendant je ne rentre plus chez moi. Même les rares week-ends où je pourrais. Parce qu'à cause de ses problèmes je n'ai même pas le droit de parler à table !!! Parce que mademoiselle se vexe, insulte l'assemblée dès que quelqu'un parle en sa présence !!! Alors...je garde tout pour moi...
Elle me pourrit la vie... et mes parents ne voient rien... me demandent de faire des efforts !
Ils ne se rendent pas compte...?! Bordel, ils se rendent pas compte que moi aussi j'ai besoin d'eux ? Que j'en ai marre d'être celle qui fait des concessions, celle qui joue le médiateur dans les incessants conflits de famille ?? Et que je vais pas bien non plus, bordel...
Ils font tout pour mon arriviste de frère... Ils ne se préoccupent que des états d'esprit de ma capricieuse de soeur...
Et moi, c'est comme si je n'avais pas de parents.
Oui, ça c'est sûr, je sais que ce que j'ai, je l'ai eu par moi même. Aucun doute. Ils ne m'ont jamais aidée. Pas pour respecter ma volonté, non... Ils n'ont jamais manifesté le moindre signe d'envie de m'aider. En faisant un rapide bilan l'autre soir... J'ai simplement pris conscience que chaque fois que je leur ai demandé de l'aide ces dernières années, leur réaction a été égale à un "démerde-toi".
De l'aide pour ta lettre de motivation ? "Pas l'temps".
De l'aide pou ton CV ? "Ah non, je me suis déjà tapé celui de ton frère...ça va, hein !"
Tu veux de l'aide pour trouver un stage dans ma boîte, qui est dans le domaine où tu veux bosser ? "Bof, tu connais pas quelqu'un dans tes amis?"
Un piston pour un boulot d'été ? "Pas l'temps".
Tu te sens mal, tu veux un psy ? "Mais non c'est une mauvaise phase à passer, tu verras avec le recul c'est rien".
Tu comprends rien aux formalités administratives ? "Et alors, moi aussi ça me fait chier, débrouille-toi j'ai déjà celles de ton frère."
T'aimerais bien un voyage pour tes 18 ans, comme ton frère avant toi ? "Ah non pas les moyens. Oh tiens, on pensait offrir une colo' à ta soeur cet été, comme cadeau de fin d'année scolaire, t'as une idée de destination qui lui plairait ? "
Tu veux de l'aide financière pour payer tes études ? "Bah, vu que tu vas faire un emprunt, tu peux bien emprunter aussi le montant du loyer et de la bouffe"
(véridique. Le pire c'est que tout est véridique. J'ai beau le repasser en boucle...)

Je comprends pas... je comprends pas, qu'est-ce qui cloche dans mon comportement ? Qu'est-ce qui fait que je suis transparente ? j'aimerais tellement comprendre... Tout ce que je sais, c'est que ça me fait mal putain...mal...

Jardin Public

2 avril 2012 à 22h02

Trois choses notables.

La première.
Je l'aime... et pourtant je ne ressens plus rien physiquement... rien. Je ne sais plus quoi faire.
Faire une pause ? Alors que tout va bien ? Ce serait prendre le risque de ne plus le retrouver...
Attendre, juste attendre de ressentir de nouveau quelque chose ? ...mais quand... et comment....
Je ne comprends pas. Il est tellement parfait. J'ai l'impression de lui mentir ! je culpabilise, je commence à avoir envie de me laisser tenter ailleurs rien que pour raviver la flamme...
Il a changé pour moi, j'ai changé pour lui. Alors quoi ?!
J'aimerais tellement frissonner de nouveau de tout mon corps sous ses doigts..... quand c'était si bon, quand il m'obsédait passionnément, quand sa seule pensée me faisait frémir.#

La deuxième.
Aujourd'hui, je suis encore allée bosser au jardin public.
C'est vraiment un lieu que j'adore...
Au coeur de la ville, coupé de la ville.
Jardin. Public. Les gens y sont comme chez eux...mais avec les autres.
Et on a ceux qui font leur footing,
les amoureux qui se bécotent sur les bancs et se susurrent des mots doux à l'oreille,
les cadres en fin de journée qui passent par là pour se détendre,
les couples de jeunes retraités qui se tiennent par la main,
les promeneurs de chiens,
les lâcheurs de jurons,
la bonne femme étendue sur sa serviette,
les espagnols, les anglais,
les bambins de 1 à 5 ans,
la bande de jeunes loulous en jogging rouge pétard,
le petit chat abandonné qu'au moins 3 personnes différentes nourrissent...
L'employé du jardin qui, passant près de moi, a engagé la discussion et en a profité pour prendre sa pause-clope...

Oui, les clopes... le seul hic. Y'en a partout. Ça gâche tout. Parce que vraiment, sans ça, j'étais bien. Au soleil, à rebronzer un peu cette peau plus blanche qu'un cachet d'aspirine à cause de mes 2 ans d'enfermement...#

La troisième, enfin.
Je ne stresse pas pour les concours.
Et pourtant, je suis très, très, très sérieusement dans la merde.#

Bientôt la fin.

1 mai 2012 à 15h27

C'est bientôt fini.
Plus que 10 jours.
Enfin, plutôt jusqu'à mi-août pour avoir les résultats définitifs...
Et ce sera fini.

Passer l'été chez mes parents. Ne plus avoir mon petit appart... Mon petit appart et tous ses problèmes d'eau chaude, de chauffage, d'alarmes incendie... Mais je l'aime, mon appart ! A deux pas du jardin public, des transports, du centre-ville, de la plus belle vue de la ville...

Retourner vivre chez mes parents. Même pour un mois... je ne sais pas comment ça va être possible.
Depuis 2 ans, j'ai adopté un rythme de vie complètement décalé. Bosser jusqu'à tard, veiller jusqu'à parfois 2h30 ou 3h du mat'. Puis le lendemain, me lever à 11h, me cuisiner des pancakes pour le repas/petit-déj'. Me doucher à 16h. Chanter si j'en ai envie... Bref, tranquille dans mon petit cocon. Petit cocon qui s'appelle : "chez moi".
Chez mes parents, ce sera : manque d'intimité total, cris, bruits, engueulades, stress. Jouer les médiateurs ; rester zen chaque fois que quelqu'un entrera dans ma chambre, toutes les 10 minutes, sans frapper ; accepter que ma chambre d'ado soit devenue la salle de musique de la maison. Et les cris, les bruits, les engueulades, le stress, le manque d'intimité encore.
Caler mon rythme sur le leur sous peine de conflit diplomatique. Ne pas veiller tard, même si j'ai tendance à vivre de nuit, parce que tous les quarts d'heure dès 22h quelqu'un passera la tête par la porte pour me dire "il est tard, faut te coucher".
Je ne m'y sens plus chez moi.

Et d'ici mi-août, quand tout s'arrêtera, ce sera la fin de pas mal d'autres choses.
Fini de me shooter au café alors que j'ai horreur de ça.
Fini de fuir la masse de boulot qui m'attend.
Fini de vivre dans cette superbe ville que je ne connais même pas, finalement.
Fini de pouvoir m'habiller n'importe comment, avec juste des sous-vêtements et un grand sweat, jambes à l'air, si ça me chante.
Fini les cernes sous les yeux, fini le fond de teint pour cacher ça.
Fini.
Je vais revivre. Reprendre mes activités. Reprendre mes passions. Tout ce qui m'a toujours aidée à avancer.
Mais il va falloir payer... Je serai sans le sou. Puisque mes parents ne m'aideront pas vraiment financièrement, et que je ne toucherai plus aucune bourse.

Enfin, tout ça, c'est en étant optimiste par rapport au cauchemar qui est en train de se réaliser.
Non, je ne veux pas repartir pour 1 an de galère.

Tout est dit.

4 mai 2012 à 21h48

Comment foutre en l'air toutes mes perspectives d'avenir et de petit déj' à l'autre bout du monde, en 4 heures.

Des centaines et des centaines d'heures à bosser. 2 années de galère, des trucs qui ne se répareront pas juste en sortant de là. Des nuits blanches, du stress, des crises de nerfs. Des dizaines et des dizaines de fiches et de résumés. De chapitres appris. D'auteurs et de théories ingurgités, répétés. Maîtrisés.
Un gros, gros coefficient.
Ma matière forte. Une où le prof croyait vraiment en moi. J'avais confiance, bizarrement. Solide, je pensais, capable de m'en sortir sur n'importe quel sujet.
Une quasi-impasse, une seule.
Un sujet. Un seul.
Abominable.
Cauchemar.

Cette semaine pour la première fois, ma bonne étoile m'a lâchée.

Pof.

En 4 heures, je me suis fermé les portes de 10 écoles. Les 3 écoles de mes rêves, et toutes mes "roues de secours".

Voilà, tout est dit.

n°823.......

13 mai 2012 à 0h23

Prendre le train pour prendre l'air. Changer d'air. Vite, avant retomber amorphe comme l'an dernier. Et avec une rupture, en plus... Ce mini-voyage tombait à pic.
Direction le Sud.
Dans le train, le n° 823-et-quelque, deux anglais qui mâchaient du chewing-gum à côté de moi.
Et les 4 cinquantenaires complètement défoncées qui riaient fort, fort, fort.
Le ciel s'est progressivement couvert...et les nuages ont pris le dessus arrivée à ma correspondance. Là, je me suis retrouvée.. pas d'bol ! Dans le même wagon que les 4 cinquantenaires ! Le jeune en face de moi partageait le même sentiment... on a donc engagé la discussion. J'aime bien les discussions en avion, en train, en bus... rencontres éphémères. On se croise, on échange, et nos chemins se séparent, on ne se reverra plus.
C'est marrant, on se confie facilement aux inconnus. Parce qu'on n'a pas à se soucier de leur jugement. Et en 1 heure, je me suis retrouvée à évoquer (brièvement) ma rupture, lui à me parler de sa mère alcoolique et de son papa-poule, à grand renfort de haussements de sourcil droit...manière Jean Dujardin.
Arrivée à la gare. L'inconnu, ça existe aussi dans mon pays, finalement. C'est tellement bon... une thérapie sans égal, le changement d'air. En 3h de train à regarder filer les paysages, les pins, les prés, les vaches, j'en ai presque oublié -momentanément- cette rupture. Que je voyais venir. Que j'attendais, dans un sens, pour mettre fin à la situation...je suis donc soulagée que ça prenne fin. Mais pas comme ça. Les raisons et la manière sont absurdes. Enfin, il n'y avait pas d'autre solution. Maintenant, il faut que je me fasse violence. Que je n'envisage jamais qu'on puisse se remettre ensemble, même si on se sépare parce qu'on s'aime toujours. Tourner la page, même si ça doit me blesser, même si ça doit le blesser, même si ça me fait perdre toute occasion de le retrouver. Tourner la page. 3 jours. J'ai cette capacité de modeler mon esprit, de pouvoir me convaincre de n'importe quelle chose. Je me convaincs qu'il a toujours été un connard et qu'il s'est toujours foutu de moi, alors que c'est faux. Ça l'énerve. Donc ça m'aide à blinder ma carapace. Et à m'éloigner un peu plus de lui. Bye bye, amour de ma vie.

Ecrasement

21 mai 2012 à 22h02

Neuf jours. Neuf jours que je suis à l'état de larve. Ne pas pouvoir me lever le matin. Ne pas pouvoir rassembler assez de volonté pour sortir de chez moi. Ne serait-ce que descendre chercher le courrier. Impossible, comme si une force transcendante m'écrasait, m'ôtait toute force, toute détermination.
Du bureau au lit, du lit au bureau, des heures sous la douche.
Et ce sentiment d'immense tristesse. Tapi là, quelque part. Tristesse de quoi ? Pourquoi ? Je sais pas. Je veux pas savoir. Je le sais mais je ne veux pas mettre le doigt dessus. Ces larmes prêtes à ruisseler à tout moment, sans réelle explication.

L'an dernier, j'avais mis ça sur le compte du contrecoup du stress accumulé toute l'année. Mais là...? ça fait quand même neuf jours que ça dure, que j'essaie de le cacher quand je vois ma famille. Et ça ne s'arrête pas.

Présent, passé, futur.

28 mai 2012 à 22h02

Je ne veux pas m'accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage.

Je croyais que je renaitrais. Je l'espérais. En réalité c'est comme si j'ouvrais les yeux après une catastrophe nucléaire. Tout a été évacué, par mes soins. Impossible de me décharger de ça, de balancer la responsabilité sur le dos de quelqu'un d'autre, de tous les autres. Non. Tout ça, c'est ma faute et celle de la prépa.
Je me revois il y a un an et demi. On était 49, tout excités, conscients qu'on fonçait dans la merde le cœur battant, inconscient encore de la merde dans laquelle on fonçait le cœur battant. Je ne pensais pas que ça prendrait une telle ampleur sur ma vie, sur mon esprit.
Pendant 2 ans, j'ai vécu prépa, mangé prépa, rêvé prépa, pensé prépa, acheté prépa..... Tout fait pour la prépa. Tout. Et maintenant je sais que ça ne sera pas rentabilisé... impossible de rattraper tout ça. J'en ai fait des conneries. Et je continue.
Je n'arrive pas à me bouger, écrasée par cette fatigue qui n'est pas de la fatigue. Aucune volonté. Vidée. Ça va pas m'aider à me reconstruire une vie.

Mes parents n'en ont pas conscience. Ils voient que je suis dans une phase de fatigue et ça les énerve..une indulgence agacée. Ils savent que ça a été dur. Voilà : "c'était dur". Dur comme : les révisions en période d'exam, c'est dur. Mais ils n'ont aucune conscience de l'ampleur de la chose, de ses autres dimensions, à part cette pression digne d'une période d'exam, mais chaque jour de l'année, chaque jour, 'vacances' comprises.
Le fait que mes yeux s'embuent à chaque fois dans la voiture, le fait que l'an dernier je pleurais dès que je m'approchais de mon lit en rentrant chez eux, le fait que je m'écroulais en larmes contre ma porte une fois par semaine en rentrant chez moi, le fait que j'ai été plusieurs fois obligée de me foutre sous la douche froide pour arrêter ces crises d'angoisse et ces monstrueux sanglots, le fait que je pouvais plus me lever de ma chaise tellement j'avais mal. Pas à pleurer en me disant "oh là là, la prépa, j'en peux plus". Enfin, pas à chaque fois. Mais en pensant à n'importe quoi, paf, un déclic, et c'était les chutes du Niagara, la détresse la plus totale, et ça ne s'arrêtait qu'à mon épuisement.
Ils ne le savent pas parce que c'était complètement fou pendant ces deux ans... ça dépasse l'entendement. Pour celui qui n'y est pas, qui ne l'a pas vécu, je pense que c'est difficile à concevoir.
Parce que non, je ne suis pas du genre à pleurer pour un oui pour un non. Vraiment pas mon genre.

J'aimerais tellement tout reconstruire... Mais à partir de quoi ? C'est comme si tout avait été balayé, plus aucune base puisque tout ce que j'avais c'était la prépa, et là, c'est la fin de la prépa.
Un sacré bordel...
Je suis curieuse de voir ce que je vais faire.
LIRE. Je lis de nouveau, des romans. Plus des oeuvres de grands philosophes, plus des traités de Prix Nobel ou de brillants spécialistes.
Il faudra que je les relise, ces livres. Intéressants, puisque ces matières, c'est mon centre d'intérêt. Mais pas maintenant... Là, j'ai envie d'un bon Harlan Coben. Est-ce que son style me plaira toujours ? La dernière fois que je l'ai lu, c'était il y a 2 ans. Mes goûts ont largement changé depuis. Je ne m'intéresse plus seulement à l'histoire, mais au style d'écriture. Demain, je file à la librairie écouler mes chèques-lire avant la date de péremption, et je verrai.

Et ensuite, je pourrais, disons, me bouger pour que les choses avancent avec M.
Elle est peut-être là, ma voie de sortie.
Mais : je ne veux pas m'accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage. Je ne veux pas me lancer dans une histoire pour les mauvaises raisons.
On verra. Ne pas conclure avant d'avoir commencé.
Je lui envoie ce message, allez, me bouger, me bouger. Bouge-toi.

Demain :
-CV
-Librairie & librairie musicale
-Footing (si, si, mes fesses en ont bien besoin, avoir perdu tout mon ventre n'est pas une dispense !!)
Après ma grasse mat'.
Et ensuite, révisions pour les oraux.

Une boîte vide

30 mai 2012 à 11h21

Je regarde la petite boîte de médicaments. Non, je n'en prendrai pas.
Je l'ai ouverte cette boîte. Saisie, retournée, avec précaution, avec méfiance.
J'en ai besoin. Mais c'est pas eux qui me guériront.

J'ai perdu les mots. Ils volent dans ma tête sans que je n'arrive à les saisir, vaporeux ils se dissolvent sitôt que je tends la main. Je n'ai plus les mots, ils étaient ma facilité, mon élément. Vide. J'ai la caboche vide.

Il faut que je guérisse... mais c'est pas une maladie. C'est juste dans ma tête. Si le remède existait, j'en prendrais jusqu'à l'overdose, jusqu'à m'abrutir, jusqu'à inhiber la moindre de mes connexions nerveuses.

L'après-premier-rencard

30 mai 2012 à 23h03

Premier rencard : fait.
Cette fois, je ne fuirai pas.
Je me le répète. Je veux m'y tenir.

Pourquoi toujours cette fuite dès que les choses se concrétisent ? Toujours ! A tel point que chacune de mes histoires jusqu'à maintenant est née de l'imprévu, souvent à l'issue de soirées bien arrosées qui désinhibent.
A chaque fois, cette sorte de dégoût, pour une personne qui quelques jours avant me plaisait beaucoup. L'éviter jusqu'à revenir à une relation de simple amitié vague. Un malaise, m'arranger pour ne pas le croiser, ne pas répondre à ses messages... Et pourtant, à chaque fois, même si tout se passe comme si je ne voulais vraiment pas de lui, eh bien je suis jalouse quand une autre prend la place. Ma place.

Je ne comprends pas.

Mais cette fois, non.
Il m'attire moins que certains autres auparavant, pourtant. Mais j'ai envie d'en finir avec cette manie que j'ai d'avorter les relations avant même qu'elles commencent, dès l'après-premier rencard.

Le deuxième rdv semble imminent. Mais.
J'ai peur des blancs, qu'on n'ait rien à se dire. Vraiment peur.
Et puis, logiquement, ça devrait se faire chez moi vu que le premier rdv était chez lui. Mais dans ma piaule étudiante... pas de table (juste un bureau encombré), pas de télé pour au moins mettre un fond sonore, pas de canapé... Juste un lit une place qui fait face à mes plaques électriques (un peu sales).
Alors j'appréhende vraiment. Je sais que je vais essayer de le retarder, ce 2e rdv. J'ai peur que ça me conduise encore à fuir.

Amer dimanche

3 juin 2012 à 14h40

"Tu veux pas repartir demain plutôt ?"

Non. Non je veux pas rester ici plus longtemps... J'en peux plus, j'en ai marre de prendre sur moi tout le temps quand je suis ici ! J'en peux plus.

Aux repas. Je peux pas commencer une phrase sans être interrompue dès le 2e mot. Et allez. Prends sur toi ma grande, c'est pas grave tu le diras après... 2e tentative...
"Oui et ce...
-Moi l'autre jour je me suis faite klaxonner je sais pas pourquoi et blablablablabla....."
Nooon... t'énerve pas... prends sur toi... attention, à la fin de sa phrase vas-y, go go GO !
"Oui donc et l'...
-Han et moi, Machin me racontait qu'il connait quelqu'un, ou sa soeur j'sais plus, qui blablablablablabla....."

Et ainsi de suite, 3 fois, 4 fois, et j'abandonne. Jusqu'à ce que quelqu'un se rende compte que depuis un quart d'heure que j'essaie d'en placer une, j'ai fini par me caler contre le dossier de ma chaise et j'attends la fin du repas. Au bout d'un moment, parfois :
"Oui alors, tu voulais dire un truc tout à l'heure ?"

Et le drame familial quand j'explique d'un haussement d'épaules désinvolte et avec un sourire peut-être amer malgré moi, que "bon, maintenant, ça n'a plus d'intérêt, le sujet est passé depuis un moment."
Patatras. Cris, engueulades. "Tu pourrais prendre sur toi un peu, tu fous la merde ici, ça va très bien quand t'es pas là alors explique pourquoi ça dégénère quand t'y es !"

Ce qui me fait marrer, c'est que ces mêmes personnes qui coupent la parole à tout bout de champ et ne veulent pas laisser parler les autres, sont aussi celles qui font tout un caprice avec moult cris et pleurs si on ne les laisse pas parler immédiatement. Ou se mettent à crier pour être sûres qu'on les entende, si quelqu'un souhaitait parler au même moment.

Insupportable.

Alors non, je veux pas rester ici, ma présence ne sert à rien, et franchement, j'en ai marre de me prendre la tête. Je veux pas de ça.

Bonne fête maman, je file, j'étais là pour apporter le cadeau de la part des frères et soeurs, et le cadeau de la part de papa, parce que les cadeaux, c'est moi qui les ai tous trouvés et payés, comme chaque année. D'ailleurs, avec la bonne centaine d'euros que j'ai déboursés, j'attends toujours qu'ils me remboursent. Bah, pas grave, mon loyer et ma bouffe à payer passent au second plan. Et puis de toute façon, si j'ai de la chance papa et maman me donneront peut-être 10€ le mois prochain. Contre les 30€ d'argent de poche de ma soeur qui est encore nourrie-logée-blanchie chez eux, ouais, j'trouve ça équitable.

Hier soir

3 juin 2012 à 15h03

Ça tombait vraiment bien.
Pourtant, j'ai hésité... j'avais un peu la flemme d'y aller. J'ai fait le bon choix, je ne le savais pas encore mais tout se goupillait parfaitement bien.

Si je n'étais pas allée à ce festival, j'aurais pas revu N.
N... toute une histoire. De sacrés moments de complicité, des délires incroyables, quelqu'un à qui je tiens beaucoup, perdu de vue à cause de la prépa. Les Francofolies, puis le bénévolat à cet autre festival il y a 2 ans, les fous-rires aux cours de solfège et à l'orchestre... Que de bons souvenir, et bon sang ça me manque. Plusieurs fois on s'est répété via Facebook qu'il faudrait qu'on se revoie.
Voilà, c'est fait. Il était à ce festival hier. J'ai laissé les autres partir de leur côté, je suis restée un petit moment avec lui. Difficile d'avoir une conversation soutenue avec le monde, d'autant plus que tout ce temps sans ce voir, mine de rien, ça creuse la distance.
Mais vraiment, ça fait du bien de le revoir !
Peut-être que je le reverrai si je suis bénévole à cet autre festival cet été...mais je ne sais pas encore si je serai dispo.

Deuzio, un concert...waow, c'était vraiment ce qu'il me fallait ! Les basses... ça me fout en transe, les basses. Et toute ma poitrine qui pulsait au rythme parfait de leur musique.
Pendant que j'écoutais ce groupe jouer (et ils étaient vraiment bons), je me disais à quel point la musique est une partie intégrante et importante de ma vie. Les musiciens que je connais, ou plutôt que j'ai connus... c'est comme une famille. Une philosophie complètement différente de mes autres amis.
Je ne pourrais pas vivre sans musique.

A chaque fois aux entretiens, on me demande si plus tard, je veux bosser dans la musique.
Non... la musique, c'est une passion. Je ne veux pas la mélanger avec le boulot. Si j'en fais mon boulot, je serai condamnée à organiser des concerts, ou quelque chose comme ça.. et non ! Ce serait une torture ! La musique, je veux la jouer, la vivre ! Pas l'organiser...

Pour finir, j'ai eu raison sur un 3e point d'aller à ce festival hier soir. Si je n'y étais pas allée, je serais restée à échanger des mails, ou sur msn, avec quelqu'un qui s'est finalement avéré ne pas avoir été là de la soirée non plus.

Bref, j'ai fait le bon choix, pour une fois j'en ai la certitude. Ça fait du bien.

Destinée roumaine

5 juin 2012 à 22h32

Pendant que j'attendais pour passer cet entretien blanc, dans une chaleur étouffante, une femme de ménage a engagé la conversation. Elle m'a ainsi raconté son histoire... Originaire de Roumanie, elle a obtenu son bac là-bas, mais il n'est pas reconnu en France. A côté de ses études, elle chantait, et comme ça lui rapportait pas mal d'argent, elle a abandonné ses études pour se vouer pleinement à sa passion : la musique. Elle a rencontré un saxophoniste, qu'elle a épousé peu après. Ensemble, ils ont fait fortune (elle m'a notamment parlé d'un restaurant luxueux qui lui appartenait) et ont eu deux enfants. Puis son mari l'a mise à la porte, a gardé les enfants et la fortune, s'est mis avec sa maîtresse, lui a proposé à elle de devenir son amante. Ce qu'elle a refusé, pour ne pas ramper devant celui qui lui avait tout pris, tout. C'est ainsi qu'elle est venue en France, et s'est retrouvée à faire le même boulot que sa mère à son âge : le ménage, boulot qu'elle avait juré de ne jamais faire.
Ce qui ressortait de ce récit, c'est évidemment une méfiance ineffaçable des hommes, mais aussi un grand amour de la vie. Elle me disait avoir appris à aimer son travail actuel, puisque le travail, c'est noble, tout travail est bon tant qu'on est honnête, qu'on ne vole pas. Elle aime son travail, même si dans une autre vie, disait-elle, elle aimerait faire de plus longues études, essayer autre chose.

Alors que notre conversation se terminait, la porte s'est ouverte, le premier membre du jury a souri, je suis entrée.

20 minutes plus tard, je ressortais, avec un bilan très positif. Le contact est bien passé, et je sais ce que j'ai à améliorer... D'après eux, j'ai tout ce qu'il faut pour cartonner aux vrais oraux. J'espère qu'ils ont raison.

Autre chose maintenant...

Il y a des choses que je devrais dire... Il ne le dit pas, mais je me demande s'il ne les attend pas... Lui, il a à plusieurs reprises trouvé les mots. Pas souvent, parce que ce n'est pas son truc, il n'est pas très démonstratif. Mais moi... je le suis encore moins. J'aimerais pouvoir lui dire : "je n'en pense pas moins... mais pour l'instant, j'ai perdu les mots, je ne manie plus les mots. Un jour, ils me reviendront... et peut-être que je saurai te les exprimer. Un jour. Mais pas maintenant..." J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur. Je m'en veux de ne pouvoir lui dire de manière élégante à quel point il compte.
Il faut que je retrouve les mots...

Allez, c'est plus drôle, revenez.

6 juin 2012 à 21h43

Ne pas trouver les mots m'agace et m'angoisse.

Depuis que j'en ai pris conscience je ne peux m'empêcher d'y penser. Petite bulle de certitude désormais omniprésente. Qui me harcèle dès lors qu'un clavier ou un livre est à portée de main.

C'est trop bête... j'en ai perdu des choses, mais le pouvoir des mots, bordel ! Jouer avec les sons, les sens, les lettres...
Alors que les morceaux de ma vie commencent à se rassembler, tout doucement, moi je n'arrive plus à assembler les mots.

Tandis qu'autour de moi tant de plumes talentueuses savent exprimer tant de choses... à la perfection (et merde, même ça ne j'arrive pas à l'écrire, le décrire !!), je développe un complexe sur ma manière maladroite, factuelle de juxtaposer les mots les uns à côté des autres, sans âme.

J'émets l'hypothèse qu'il vient de là, le problème. L'âme. Depuis des mois je me félicitais de savoir mettre de côté mes sentiments, mes plus beaux ressentis. Mais voilà : pour écrire quelque chose qui a de la gueule, pour il faut de l'émotion. Pour transmettre de l'émotion, il faut en avoir, et une fois qu'on en a, il faut oser la manipuler, l'exposer, s'en jouer.

L'écriture était un échappatoire. Je perds ça au moment où enfin j'envisage mon sauvetage. Ça m'atterre, ça m'enterre encore d'un pied...

Et j'ai beau lire, j'ai perdu, égaré, vu disparaitre mon style... tout ce que j'écrirai pendant un bon moment sera inspiré de ce que je lis... C'est affligeant.

Le dernier

9 juin 2012 à 19h59

On ne se reverra plus.
Au moins c'est clair... un peu trop net.

Il voulait qu'on se voie hier après-midi. Mais je n'étais déjà plus en ville, je passe le week-end chez mes parents. C'est là qu'il m'a annoncé que lui, il partait ce week-end.
Donc à moins que je sois admise dans l'école de la ville pour la rentrée prochaine, eh ben, notre rendez-vous de l'autre fois était le dernier.

Je l'ai pas vu venir...

Résultats...!!!

14 juin 2012 à 19h13

Comme juste après le bac... plus encore, même... j'ai envie que les personnes qui m'ont soutenue voient mes résultats... ce sont exactement ceux qu'elles me prédisaient : rien d'extraordinaire ou d'excellentissime, mais du bon, rien que du bon.
Je n'ai pas les 3 écoles de mes rêves, par contre je suis admissible à toutes les autres. Et il y en a des bonnes. Pas de grosse surprise, mais quand même, il y en a une ou deux que je ne pensais pas avoir.

Comme quoi... j'ai eu des résultats moches au dernier semestre, mais finalement je fais honneur à la réputation de la prépa. Mes résultats sont solides.

Reste plus qu'à les confirmer : réussir les oraux.
Rien n'est joué. Rien.

Nuit blanche

15 juin 2012 à 9h26

Nuit blanche.

Jusqu'à 01h30 :
Casse-tête pour caser 9 journées d'oraux dans tous les coins de la France, en moins de 20 jours.

01h45 :
"Pinaise je stresse... Petit cœur, arrête de battre si fort... Je stresse... Comment je vais faire pour enchainer toutes ces centaines de kilomètres et ces entretiens à même pas 2 jours d'intervalle ?"

01h58 :
"Allez, arrête de stresser, tu vas t'en sortir comme une chef, comme tout le monde tous les ans... Dors maintenant..."

02h15 :
"Oui le stress, oui, je sais. On s'en fout. On verra demain, repose-toi, arrête de stresser, ça va aller, et surtout, DORS !"

02h34 :
"zzzZzz.. je crois que j'commence à m'endormir..."

03h10 :
"P'tain... mal au ventre... ça va passer, plie tes jambes, essaie de te rendormir"

03h18 :
"Mal au ventre...!! Ouvre la fenêtre... là...
Allez, faut que ça passe... mal... ...p'tain...
Faut que je me lève... aller prendre un spasfon... mais me rendormir.. ça va passer.."

03h25 :
"Allez, debout. Aïe, ça éblouit la lumière. Où ils sont, les spasfons "

03h34 :
"Oui, toujours mal, je sais, mais RENDORS-TOI maintenant, t'as une journée énorme demain, repose-toi !"

03h50 :
"ZzzZzz... mal.... faut que ça passe, ça va vraiment pas, me sens mal... zZzz.. mal...."

04h18 :
"J'attends encore un peu pour reprendre du spasfon. Dors. Mal. Mal, mal, mal."

04h34 :
"Oh, tiens, j'ai dormi 15 minutes !
Les voisins rentrent bruyamment, complètement bourrés.
Et j'ai encore mal."

05h00, 05h30, 05h45, 06h10 :
"J'ai mal p'tain... faut que ça cesse... arrêtez ça... et dormir.. putain j'ai pas encore dormi !!
Combien de temps avant de reprendre un cachet ?"

06h15 :
"Tiens, le jour se lève."

06h17 :
"Et j'ai moins mal"

06h24 :
"Je vais pouvoir dormir."

06h29 :
"Ah non. ça recommence. J'ai maaaaal !!!

07h12 :
"Allez, hop, relève-toi, je sais c'est dur, marche comme une mémère, double-dose de cachets."

07h30 :
"Bon, plus la peine de me recoucher.
Puisque ça me turlupine tant, hop, au boulot, on s'occupe de ces oraux.
P'tain j'suis pas prête ! Je serai jamais prête !!"

BILAN :
Pas dormi.
Aujourd'hui, faut que je prenne tous mes rdv, que je voie tout ce que demandent les écoles, que je remplisse leurs questionnaires débiles (à qui vous identifiez-vous ? Quelle marque auriez-vous aimé inventer ?),
que je me trouve un 2e tailleur, que je réserve hôtels, trains, etc....

Plus que 3 jours avant le premier oral, et bordel je suis pas prête !! ça me tombe d'un coup sur le coin de la figure !

Mais je suis admissible à plusieurs très bonnes écoles. Alors j'ose y croire. J'y crois. Je peux gagner ma place. Ces écoles, elles sont pour moi. Au moins par fierté.

Le gouffre

16 juin 2012 à 22h06

Je viens de comprendre pourquoi mes parents ne m'aidaient plus financièrement.
Aujourd'hui, alors qu'ils étaient à l'autre bout de la France, leurs 2 cartes bancaires ont été bloquées.

Putain.

Je trouve même plus les mots.
J'ai la boule au ventre, une autre boule dans la gorge.

Et en plus, ça tombe pile au moment de mes oraux, au moment où il faut que je voyage partout en France, au moment où il fallait payer train, hôtel, avion.... Au moment où je dois jouer mon avenir.

C'est la merde.
J'ai peur. De tout perdre. De les voir tout perdre.

Et bordel !! La seule chose qu'ils avaient à faire dans un moment pareil, c'est d'envoyer ma soeur en COLONIE DE VACANCES ?!

Découvert

18 juin 2012 à 10h22

Ça m'a démolie.
A l'euphorie d'être admissible à des écoles du Top 10 ont succédé l'abattement, la peur, l'effondrement.

Leur découvert est énorme. Ils ne l'ont pas dit, mais de ce que j'ai compris, ils frisent l'interdit bancaire. On est dans la merde, comme jamais avant.
Putain ! Ils ont pas le droit ! ..me souffle une petite voix dans ma tête, naïvement.

Mes études. C'est toutes mes études qui sont remises en question. Tout mon avenir. Parce que je devais faire un emprunt étudiant, et qu'ils ne pourront pas se porter garants. Sans garantie, pas d'emprunt. Sans emprunt, pas d'études.

Voilà. J'ai trimé comme une barge, j'en ai bavé comme jamais j'aurais cru en baver. Ça a presque payé, et au moment où ça y'est, j'ai une chance d'accéder à la vie que je veux... eh ben non. Je peux pas aller jusqu'aux oraux, parce que je peux pas payer le trajet. Tout foutu en l'air, parce que mes parents ont un découvert monstrueux.

Mais bordel, qu'est-ce que j'y peux moi ?! J'ai rien demandé à personne ! J'y suis pour rien !! Tout ce que je voulais c'est faire des études pour m'en sortir...! j'avais tout ce qu'il fallait pour ça... et je vais peut-être devoir tout abandonner ? Putain de méritocratie !!! Dire que j'y ai cru !!! J'ai cru que par les études je pourrais m'en sortir, me sortir de la merde !!! Et la merde m'empêche de faire des études !!!!
Si j'abandonne, je perds ma bourse au mérite, je crois même que je dois tout rembourser. Et avec un bac+2 qui vaut RIEN, RIEN DU TOUT (merci la prépa !), je fais quoi de ma vie ?! Je peux même pas trouver un boulot !!

Je suis fatiguée de me montrer forte.

Depuis 3 jours je ne mange plus, je ne dors plus, je pleure juste. J'arrête pas de pleurer.
J'ai plus aucune motivation, comme si toute vie m'avait quittée. Et ça va se voir pour le seul oral que je dois passer pour le moment.

Premier oral

20 juin 2012 à 21h26

Premier oral.
Je ne me mettais pas la pression, puisque cette école ne m'intéressait pas particulièrement.

Arrivée 7h15. Bon, tout le monde avait l'air de connaitre du monde... sauf moi...
Puis présentation de l'école en amphi, distribution des convocations.

En attendant, j'ai sympathisé avec 3 filles, et un 1e année qui nous a ensuite emmenés (avec un autre candidat) visiter la ville en voiture, et un peu à pied.

Et finalement, l'école me plait plus que ce à quoi je m'attendais... l'ambiance a l'air d'être au rendez-vous.

Entretien. Une petite bonne femme, japonaise, avec l'accent, venue me chercher en salle d'attente où une dizaine de candidats patientaient dans un silence pesant. Deux étages plus tard (discussion amorcée), essoufflée, on y est. Ils se présentent, aïe aïe aïe bientôt à moi et toujours essoufflée...

Je pense m'en être pas trop mal tirée. Mais sans conviction.
J'ai été cohérente dans mes propos, mais j'avais l'impression d'être trop nerveuse, et pas assez concentrée.

Résultats dans 3 semaines...

Perdre l'amour de sa vie

26 juin 2012 à 14h33

M'en fiche, je suis forte.
Et si c'est pas de la force, c'est tout comme. Je ne sens rien. Je ne suis pas détruite, je n'ai pas le mal de mer, je ne guette pas le moindre instant de solitude pour sangloter en pensant à toi, je ne vide pas des boîtes de mouchoirs les unes après les autres.

C'est très simple :
J'ai pris la bonne décision, c'était la meilleure chose à faire. Donc je n'ai pas de regrets. Donc pour moi, ça va.

Tant qu'on n'a pas de regrets, on s'en sort.

Et ton message, hier soir... il aurait dû me faire quelque chose. Il aurait dû être le précieux sésame que j'attendais, j'aurais dû me ruer dessus. Et répondre aussitôt, peut-être en cherchant à te blesser pour te montrer que tu m'aurais blessée.. Mais non.
La vérité, tu sais ce que c'est ? ... je m'en fiche.
Je ne souhaitais pas particulièrement m'en ficher... je ne m'y attendais vraiment pas. Mais c'est comme ça. C'est indolore.

Suis ton chemin. Fais ta pause. Ça ira pour moi.

Je voulais être mature et prendre sur moi pour ce coup. Mais même pas besoin. Pas besoin de prendre sur moi, ça se fait tout seul.

Je ne pensais pas que ce serait si facile de dire adieu à l'amour de ma vie. :)

Une pause et je me perds

28 juin 2012 à 21h06

Non mais... même si j'encaisse le coup à merveille, sans douleur qui me lacère les tripes, je me sens pas bien. J'ai le cafard. Oh, il sait se faire discret. Mais je n'arrête pas de penser à lui. D'autant plus que c'est indolore. Et plus je me répète que je ne lui en veux pas, plus je m'imagine qu'il ne l'a pas compris, et donc plus je m'énerve contre lui...dans ma tête seulement.
Ne pas savoir s'il lit mes mes messages. S'il veut vraiment couper tout contact, ou seulement s'éloigner un peu.
C'est quoi, une pause ? Je ne sais même pas à quoi j'ai donné mon accord. Tout ce que je sais, c'est que c'était pour le mieux.
Et maintenant, il me manque. Un peu.

C'est tout un problème de définition. Depuis des mois et des mois, moi c'était avec lui. Sans lui, j'erre, je me perds un peu. Pas de douleur (sauf celle que je me crée à force de psychoter), mais une sorte de petit vide.
Une attente de quelque chose. Parce que les choses ont perdu de leur sens.

L'attente de 'quelque chose', oui. Il manque une note à ma vie. Le monde est sans saveur.

Si je refais ma vie pendant ce temps, je le perds lui. Parce qu'il m'observe toujours, je le sais, je ferais pareil.
Si j'attends...c'est bête. L'attendre pour vivre ? Non... c'est pas moi, ça. Et si il ne revenait pas ?
Je ne sais pas quel comportement adopter.
J'ai envie de foncer, de rester en vie, voir du monde pour le chasser de mes pensées. Mais je ne veux pas le faire fuir, pas prendre de décision hâtive.

Alors je continue d'errer. Et de passer mes oraux, toujours mes oraux. Engraisser la SNCF et les autoroutes de France. Me faire des mini-nuits et des looongues journées. Mais ça m'aide pas à l'oublier ne serait-ce qu'une heure complète.

Obsession

28 juin 2012 à 22h07

Ça devient une obsession. Pas une minute sans penser à lui. Pas une. Sans douleur, mais juste envie de lui parler.
Envie de pleurer dès que je reçois un message. Parce que c'est pas le nom de l'expéditeur que j'ai envie de voir, c'est le sien...

J'ai l'bourdon, ça va pas en s'améliorant. Alors que pour lui, ça va être l'inverse.

Allez, 'faut que je prépare mon entretien de demain.

Tellement envie de lui parler...

Assurance vie

7 juillet 2012 à 15h09

Vu de l'extérieur, tout va bien, tout a l'air d'aller bien, tranquillement.
Mais dès qu'on prend le temps de s'y pencher d'un peu plus près, tout part en c------. Le moindre détail. Tout. Tout va de travers.
J'en peux plus.

Tant que je n'avais que la prépa, que le boulot, j'avais le nez dans le guidon et pas le temps de penser à autre chose que le mal-être qui en sortait.
Et maintenant que je m'attendais à en être débarrassée, je m'aperçois que tout part en vrille.

Et principalement à cause de mes parents.
Ça me tue. Ça me tue qu'ils me soutiennent aussi peu -dans tous les sens du terme- dans la vie. Les reproches ne cessent que lorsqu'il s'agit de mes études... et encore. "Si tu avais fait un bac S, regarde, t'aurais pu avoir des meilleures écoles."
Ils ne savent pas. Ils ne savent rien. Il l'ont largement prouvé depuis 2 ans. Alors qu'ils se la ferment !

Ils ne veulent rien me donner ? Alors qu'ils cessent d'attendre quoi que ce soit de ma part ! Et qu'ils arrêtent leurs incessants reproches voilés !
"Mais non on te fait pas des reproches !"
Et tous ces "et si tu avais fait ceci.." "et si tu avais fait ça...""Tu aurais dû faire ceci..." "pourquoi t'as pas fait ça ?", à longueur de temps ?!

Je fais de mon mieux. Toujours. Mais je suis toute seule.

L'an prochain ça y'est, j'en ai la confirmation : je serai seule. Avec mon école à 9000€ l'année qui ne me donne pas droit aux bourses, je fais comment moi ?! Je me prostitue ??
L'emprunt bancaire, d'accord, c'est ce qui est prévu depuis le début... mais il faut encore que je sois en mesure de le rembourser à la sortir des études ! Je ne dispose pas d'un délai de 10 ans ! Faut qu'ils arrêtent de rêver, je peux pas emprunter 70 000€ !!! Comment ils peuvent croire que sans aucune ressource financière, sans même la leur, je vais pouvoir vivre ?
Tout leur est prétexte pour ne plus rien me payer... Rien de rien. Pas un centime.
Et cette assurance-vie à mon nom, là ! Je croyais que ça allait m'aider à payer certains frais, au moins les 800€ d'acompte... Mais non ! Eux ont d'autres projets !! Ils veulent récupérer ces sous !
Bordel... c'est les sous de NOS ETUDES ! Pas pour les travaux de leur maison !
Maman dit "mais si, on t'aidera..un peu..si on peut.."
Papa dit "Ouais, on verra. (sur le ton de "tu peux oublier") De toute façon cet argent n'est pas à toi."
Ils jouent les langues de bois... mais pas la peine, ils ont à peine protesté quand j'ai simplement conclu :
"Donc c'est une assurance-vie à mon nom, pour nos études, mais j'en verrai pas la couleur".
J'ai l'impression de me faire voler par mes propres parents.

La distance

21 juillet 2012 à 23h42

Je viens juste de commencer à réaliser une chose.
Admettons que j'aie cette école. Celle dont je rêve depuis qu'elle m'est accessible. Celle qui est faite pour moi en tous points.
Alors je partirai à 600km.
Et une nouvelle fois je devrai tout abandonner derrière moi. Laisser tomber tous ceux que j'aime.

Je me suis toujours vantée de n'avoir aucune attache, d'aimer les changements de repères, d'être prête à partir à l'autre bout du monde du jour au lendemain.
C'était facile, tant que l'éloignement était provisoire ou tant que j'habitais à moins de 2h de ceux que j'aime, de ceux qui m'aiment.

L'an prochain, mon avenir sera sur de bons rails, certes. Mais mes proches, je les verrai, quoi, 3 fois par an ? Maximum. Si je ne suis pas en stage ou à l'étranger.
Ça va être dur. Je m'en rends compte maintenant.

Je vis.

22 septembre 2012 à 21h24

V'là un moment que j'avais pas écrit.

Il s'en est passé des choses.

J'ai emménagé dans ma nouvelle ville. Très sympa.
Je suis sortie avant la rentrée pour rencontrer des futurs étudiants de l'école, c'est toujours rassurant. Je suis pas dans leur classe, à ceux-là, mais j'ai l'impression de connaitre plein de monde.
On a fait des chorés. De promo, de classe, de spectacle. Pffiouh, on se croirait dans une école de danse.
On a droit à un séminaire d'intégration. Grosso modo l'école paie un coach pour nous faire réciter nos prénoms ou faire des dessins à accrocher au mur.
On a fait le week end d'intégration. Déjà ne me restent que les bons souvenirs.
...
Ah.
Et j'ai encore dérapé lors de la 2e soirée. Pas grave, voire même plutôt cool (même après avoir décuvé de mes vodkas, il reste.. franchement pas mal du tout). Si ce n'est qu'il me manque déjà. (...) Et qu'il a l'air d'être exactement mon genre. Et que. "Ce qui se passe en soirée reste en soirée." (...).
Mais je regagne confiance en moi à ce niveau... alcool --> j'ose danser (comprendre : trémousser mon arrière train et mes hanches sans me sentir trop con') --> des gars qui dansent aussi se rapprochent de notre groupe --> choix de cible, et :
Etape 1 : regard.
Etape 2 : l'ignorer superbement.
Etape 3 : attendre qu'il vienne.
Et c'est comme ça que je me suis retrouver à embrasser (mal, vodka oblige) cet inconnu. Prénom ? Classe ? Matricule ? Inconnus.

Faut pas que je craque... Pas que je tombe amûreuse de lui... tellement peur de la déception. Ou de pas être à la hauteur. Ou les deux.

Bref.

Sinon, j'ai vu mon emploi du temps. Et. Il est... vide. Sérieusement ! 25 heures de cours par semaine ?! Avec des trous monumentaux pendant la journée, etc... Jamais eu ça !
On a tous l'impression, dans ma classe de nouveaux admis, que l'Ecole, après la prépa, ça revient au 'suicide intellectuel'. Et ça boit, et ça boit ! Et ça chante des chansons salaces à n'en plus finir ! Et ça bo..ah non. ça ne bosse pas, ici.

Mission : ne pas me laisser entrainer sur cette pente-là.
Mais profiter au max. Parce que vraiment : j'aime cette vie-là.
Bon sang, je VIS !

Lorsque tombent les dernières notes.

28 septembre 2012 à 23h24

Bach, Bach, Bach...
Le concerto pour 2 violons.
Cette relation mourante. Morte.
http://www.youtube.com/watch?v=jvJOS-PK6sk
Joués des mêmes accents...
Bach savait ce qu'il faisait lorsque d'une main experte il l'a composé, ce concerto. Tel une Fugue. Une fugue... Suis-je la seule à entendre ses intonations tragiques ?
Joués des mêmes accents...

Belle, la musique... On ne peut pas le nier... Ensorcelée..non ? Un frisson qui échappe par instants..
Mais ces deux violons. Jamais à l'unisson. Jamais. Se subliment pourtant l'un et l'autre. Pas l'un sans l'autre...non...! idée révoltante, tout perdrait sens... Parfois l'un des violons tente un envol, une échappée...mais soudain l'autre le rejoint, et s'emmêlent de nouveau. Une drôle d'harmonie qui permet de tenir tout au long du concerto. De dérouler une histoire. Un peu répétitive. C'est le code, ce sont les règles. Le même thème qui revient, si souvent. Qui reprend, toujours, après les mesures les plus difficiles, après s'être emmêlé. Mais jamais à l'unisson. Chacun de son côté... En solo tour à tour...

C'est notre histoire.
Et la musique s'achève. Elle continuera de trotter dans la tête. Entêtante mélodie, obnubilant les pensées pendant un temps, transportant !! Et puis plus rien. La musique se tait. La double-barre arrive. Les dernières notes sont tombées au ralenti. Avec style. Et aucune barre de reprise en vue sur la partition. Je le sais. Je l'ai sous le nez, la partition.

C'est le concerto en Ré mineur. Je me souviens, en 2e année de solfège, le prof avait dit : majeur, c'est quand c'est joyeux, mineur c'est quand c'est triste. Et mes larmes ont si souvent coulé pour cette histoire... J'ai aimé qu'on le joue ensemble ce concerto, qu'on le continue malgré les problèmes d'altérations... mais c'est fini... je n'ai plus l'âme pour le jouer.

Je commence à jouer le concerto au violon, au moment où je cesse d'essayer de le vivre avec Lui.

Cours de musique.

4 octobre 2012 à 20h26

Je retrouve la complexité. Ou je la découvre.
Avant, pendant toutes ces années, mes cours de musique se résumaient à jouer les bonnes notes avec le bon rythme. Alors oui, je savais parfaitement que "jouer bien", c'est pas ça, c'est beaucoup plus que ça.
Et cette année, la complexité arrive tout naturellement. La bonne pression d'archet, selon le type de musique. On m'en avait jamais parlé avant, je savais que ça se faisait, mais jamais on m'avait expliqué. Travailler le style. Et tellement d'autres choses. Tellement.
Cette complexité est un vrai bonheur. J'aime quand c'est complexe. Quand on ne peut pas décrire la chose en une seule phrase claire.
Pour ce qui est de la pratique par contre... j'ai un paquet de dimensions à travailler, sur mon morceau ! Le rythme, l'aspect mélodique, la justesse, le son... et arriver à appliquer tout ça en même temps. Chaque note. Chaque note doit être réfléchie. Tellement réfléchie que ce doit être instinctif.
Ouais, j'ai du boulot. Du coup je n'sais plus si j'ai vraiment un bon niveau. Parce que tout ça, c'est plutôt nouveau pour moi.
Ici, les exigences sont élevées. Et ça me plait.

Les conséquences des tarifs SNCF.

4 octobre 2012 à 20h42

Je ne pourrai pas rentrer le week-end de la Toussaint. Le billet de train me coûterait l'équivalent de 2 mois de bouffe. Quand j'ai vu ça, j'ai pleuré.
Je vais pas revoir mes proches avant des mois. Le temps de mettre la somme de côté, rognant sur mes paquets de pâtes Carrefour Market. Je vais devoir appeler Micka. Lui dire. Putain. Par téléphone. La solution du lâche. Lui dire quoi ? Comment lui dire ?! C'était couru dès le début. Les relations à distance, je connais pas grand chose d'aussi douloureux. Pour lui, j'ai pourtant renouvelé l'expérience. Il m'a énormément apporté pendant mes années prépa. Il a été là. Alors c'est venu tout naturellement, juste avant que je ne parte à l'autre bout du pays. Et moi, au bout de 3 semaines sans lui je l'oublie. Lentement mais sûrement. Et au bout de la 2e soirée j'ai contre mes lèvres celles d'un autre, juste séparées d'une goutte de vodka. Je ne trouve même pas les mots. Ecoeurée. Parce que le pire, c'est que je ne regrette pas. C'était bien. Ce type me plaisait. Et je l'oublie pas. A la place, j'oublie celui que je suis censée attendre. Si j'avais pu le revoir, le voir pour de vrai, le sentir contre moi, je me persuade que ça aurait rechargé les batteries. J'aurais tenu. Je l'aurais aimé encore.

Allez, prends ce téléphone. Trouve les mots. "Merci, au revoir". Trouver les mots qui le blesseront le moins. Micka, je suis désolée putain...tellement désolée...

Tonight

13 décembre 2012 à 21h46

La vache. Ça fait un moment que je ne suis pas venue dépoussiérer mon 'journal intime'.

Ce soir, je bosse. Baby-sitting de dernière minute. Mon réseau de contacts semble s'élargir ! (Ils m'ont contactée plus tôt dans la semaine également, mais ce soir-là je ne pouvais pas.) Ça doit vouloir dire que j'ai pas fait trop mauvaise impression l'autre fois, avec les enfants de leurs amis, s'ils m'ont recommandée... (J'avais un peu peur d'avoir été trop "basique" comme baby-sitter).
J'avais prévu de profiter de l'annulation du cours de sport (sport ! mon élixir de vie ! Mon élixir de confiance-en-moi !) pour me coucher plus tôt. Avec les partiels tôt demain matin. Mais je ne pouvais pas décevoir deux fois de suite une offre de leur part ! Et puis, de toute manière, j'avais aussi prévu de passer la soirée à réviser. Alors, chez moi ou chez eux, à simplement tendre l'oreille pour vérifier que tout va bien pour les enfants...... Finalement, c'est 90% bénef' pour moi : comme ça, je pourrai payer 1/15e de mon loyer ! :D Ou manger la semaine prochaine, au choix.

Réviser, donc. Si, si, c'est ce que je suis en train de faire. Plus j'avance et plus je découvre des trucs que je croyais ne pas être dans le cours, bon sang mais d'où ça sort ?! Je crois que demain va être une journée épique. Il faut que je réussisse.
Toujours cette pression du résultat ! Avant, c'était pour réussir les concours ou ne pas être virée. Je croyais que ce serait fini en intégrant l’École, mais non. Maintenant, c'est pour ne pas payer un supplément de frais de scolarité si je foire trop mes partiels, et surtout, pour être bien classée. Eh oui. Classée. Encore. Cette fois, c'est pour avoir plus de chances de choisir ma destination, quand je devrai partir en université étrangère. Non pas que je sache précisément où je veux aller. Mais je veux avoir le choix. Et je reste amoureuse de prestige. Alors si je peux un jour mentionner sur mon CV une université au nom un peu connu, ma foi, j'vais pas cracher dessus.
Réviser, donc.
Alors que je n'ai qu'une envie : dormir. (Malgré mon café brûlant pris en 4e vitesse avant de partir).
Hey, ma cocotte, dormir ? tu as mal choisi ton soir pour ça !

Héritage, merci.

16 décembre 2012 à 19h05

Et voilà. J'ai passé la plupart des derniers jours à écouter cette petite voix qui me soufflait que je suis heureuse, heureuse. Et bam. Me rev'là en train de pleurer.
Ma mère vient de me raccrocher au nez. Comme si j'avais été odieuse, dit des choses inadmissibles. Non.
J'ai juste évoqué le problème de mes frais de scolarité pour l'an prochain. Puisqu'ils refusaient de se porter garants d'un emprunt suffisant pour la totalité de mes études. Peur de devoir rembourser à ma place. Peur que si jamais je devais avoir du mal à rembourser, je revienne squatter chez eux. (Déjà, merci maman, ça me fait chaud au coeur. Et puis qu'est-ce que j'irais faire chez eux, il n'y a pas de boulot pour moi dans leur village !) Et que du coup, il ne me reste même pas de quoi payer la moitié de l'année prochaine. Et j'ai peur. Ça me bouffe. Au quotidien.
Je voulais juste m'assurer qu'ils avaient un plan, pour ça. Comme ils l'avaient assuré au moment de contracter l'emprunt. Parce que contrairement à ce qu'ils pensent, "Étudiant" n'est PAS une profession bien payée.

Et à part me réexpliquer pourquoi ils m'ont empêchée de prendre un emprunt suffisant, ils n'ont pas pu me rassurer. Evidemment. Je le savais déjà... je le sais, qu'ils sont fauchés. Ils me le répètent à chaque coup de fil. D'un ton accusateur, d'ailleurs ça je ne comprends pas. Comme si j'étais responsable de leur situation financière ? Ils ne me versent rien ! (et dans un sens, tant mieux, comme ça ils ne peuvent pas faire pression sur moi.) Je galère tout autant qu'eux !
Je voulais aborder le sujet pour qu'ils se souviennent que c'est bien beau de payer des colonies de vacances (au-dessus de leurs moyens) à leur petite dernière, y a quand même leur autre fille qui paie son loyer, ses factures, sa bouffe, ses études et ses déplacements toute seule. Et qui risque de devoir abandonner ses études l'an prochain (après avoir déboursé une poignée de milliers d'€ pour rien) s'ils n'ouvrent pas vite les yeux. Mes études, c'est tout ce que j'ai. Ma chance de m'en sortir.

Les enfants ne devraient jamais hériter de la situation financière de leurs parents.
C'est à mes yeux la plus grosse injustice du monde et rien n'y pourra jamais rien.

C'est pour ça que je continue de m'investir dans mon asso'.
Aider ces gosses des quartiers à s'en sortir. Qu'ils continuent de regarder haut. Ils ont les capacités d'aller loin. De réaliser leurs rêves.

Audition

20 décembre 2012 à 23h05

J'ai passé l'après-midi à faire de la musique. C'était sublime à jouer. J'ai progressé, je l'ai senti. Le prof l'a fait remarquer. Bosser ce concerto à jouer à l'audition juste après.
Puis le bosser avec celle qui joue la seconde voix.
Puis, surprise, le bosser avec une violoncelliste. Excellente. Qui a complètement chamboulé notre manière de jouer le morceau. Le prof nous le faisait jouer d'une certaine manière... Avec elle, c'est plus rapide. Plus incisif. Plus vivant. J'ai davantage d'aisance. J'ai davantage de plaisir.
Jouer, jouer, jouer. Répéter, répéter, répéter.
Puis l'audition.
J'ai joué. Oui, la vitesse, c'est mieux. Plus beau. Plus vivant. Plus violent. Les jambes qui tremblotent un peu avec le trac, les doigts qui s'emmêlent mais je sais que c'est quasi-inaudible. Et c'est beau, putain, c'est beau, ce morceau... Il me parle tellement... Et à jouer, comme ça, toutes les trois, ...wahou... y mettre mon énergie... le faire sortir, ce morceau...

Les applaudissements me réveillent. J'ai un sourire con et des larmes qui commencent à rouler sur mes joues.

Ce que je ne te dirai jamais.

13 janvier 2013 à 23h33

[Catégorie "Mémoires"]

Je ne t'ai pas dit l'exacte vérité...
Le point est en train de se faire tout seul.
Deux éléments. Tu es allé voir ailleurs entre-temps ; on a posé le point 'final' l'autre fois. Rien que ces deux éléments devraient t'aider à saisir pourquoi je ne peux pas t'ouvrir grand les bras et faire comme si de rien n'était ; en somme, faire ce que tu veux, comme si souvent. Mais sans surprise, tu ne saisis pas. Sans surprise, mais avec une déception. Parce que ça aurait pu changer légèrement les choses.
Tu attends, c'est déjà ça. Je n'irai pas jusqu'à dire que je t'en suis reconnaissante. Mais j'apprécie, un peu, parce que tu ne l'as pas toujours fait.

Ce qui bloque, c'est le fait que tu aies pensé pendant longtemps, et penses encore que je te prends pour mon punching-ball. Ça a été un choc. Toujours maintenant, je répète l'annonce dans ma tête en espérant qu'elle va s'user et ne plus faire mal, mais non, ça arrive encore à me tirer des larmes. Ton idée, ce n'est pas acceptable pour moi. Je ne dis pas que tu mens. Parce que notre relation est comme ça : on ne sait pas s'y prendre, et on se fait toujours mal. Alors je ne nie pas qu'il s'agit de l'affirmation d'un type blessé.
Mais ton truc, il ne s'agit pas d'une affirmation anodine.
Selon toi 1) Je te fais mal VOLONTAIREMENT
2) Gratuitement
3) C'est à dire que tu occultes complètement ta propre capacité à faire mal et tes propres ...erreurs
4) Et que dès que je ne vais pas dans ton sens, c'est par méchanceté, et non pas parce que j'ai mes intérêts propres à soigner par moments, puisque ce n'est pas toi qui t'en chargeras.
5) Autrement dit, ça change complètement la face de la relation qu'on a eu.
6) Et la façon dont tu me vois.
C'est un résumé, et je sais que ça retranscrit mal cette phrase que je t'ai dite, et qui récapitule vraiment : c'est la pire chose que tu pouvais me dire. (--J'aurais jamais supporté de te faire du mal volontairement. C'est comme ça.--)
Entendre ça de la part de celui qui a passé son temps à faire mal, depuis le début. Je ne peux pas retourner dans les bras de quelqu'un qui m'a aussi mal cernée.
-La presque-polygamie, à laquelle tu n'aurais peut-être pas mis fin si Nous, on ne s'en était pas chargées. Toi qui prônes des principes de fidélité, toi qui es d'un jalousie maladive. Tu te rends compte un peu du paradoxe ? Et pourtant, la relation libre, je suis prête à l'accepter. La jalousie et l'obligation pour Moi de ne pas aller voir ailleurs, aussi. Mais PAS les deux à la fois...
-La fois où on devait officialiser, et où en fait, tu t'es retourné vers une autre. Pas parce que tu l'aimais (tu n'en avais rien à foutre d'elle, tu ne la connaissais pas). Parce que tu en avais marre d'attendre. Marre d'attendre. Tu n'es pas foutu d'attendre que je me sente prête à m'engager. C'est ce dont j'avais besoin. Et en plus, j'étais à peu près prête... Mais tu n'en as jamais rien eu à foutre, le seul qui compte, c'est toi. L'être humain est un animal égoïste, c'est dans sa nature. Mais quand on aime... on pense à l'autre, non ? Ou alors c'est moi qui suis anormale.
-Tes multiples départs dès qu'il y avait un pet de travers
-J'y pense, qui me dit que tu as été d'une fidélité aussi irréprochable que celle que tu exigeais ? Entre ton amie très tactile, et le fait qu'à l'époque notre rapprochement se soit opéré alors que tu étais en couple... il y a toutes les chances que la même chose soit arrivée avec d'autres filles pendant qu'on était ensemble, je ne me pense pas exceptionnelle au point de te faire oublier ta nature... Ce n'est pas un reproche, beaucoup de gens font ça. C'est juste un constat, encore une fois.
-Et, oui, tu es allé voir ailleurs il n'y a pas longtemps, même si on était en break, et je pense que c'était avec quelqu'un que tu connaissais déjà, pour que l'expérience ait eu si peu l'air de te déranger (je ne veux pas de détail, je préfère ne pas y penser, que ce soit pour moi aussi insignifiant que tu dis que ça l'a été pour toi. Juste du cul.). Donc quelqu'un avec qui tu avais déjà probablement flirté du temps où on était ensemble. Même sans que ce soit explicite. Partager un canapé pour la nuit, ce genre de choses, j'imagine.
Mais ça n'a plus d'importance à présent. Même si ça montre que tu te fiches bien de faire mal... (une ahurissante naïveté, tu ne poses simplement pas la question) et ce n'est pas un reproche, plus maintenant. Juste un triste constat.
Moi, pendant ce temps, avec ma tolérance et ma compréhension à ton impulsivité, je passe pour une pauvre fille.

Pourquoi ça ne marche pas maintenant ? Pourquoi tu risques de péter de nouveau les plombs parce que tu n'aimes pas attendre ?
-Parce que (et c'est pour ça que je ne peux pas t'envoyer tout ça) j'ai bien peur que l'envie ne soit plus là. Quand je dis "j'ai bien peur", je le pense. T'avoir à proximité, discuter, tout ça, oui. Mais plus...? je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est encore possible. Parce que je 'sens' que si je m'implique trop, inévitablement j'en sortirai blessée. C'est inévitable. Ça a toujours été le cas.
-Parce que tout s'est fini au moment précis où j'ai compris que tu pensais vraiment que je te prends pour un punching-ball. Tout s'est instantanément enterré. Goutte de trop.
-Parce que... tu t'es senti con quand j'ai dit que ton "j't'aime" n'était pas crédible vu à quel point il sortait de nulle part ? Je viens de me souvenir d'un "détail". Rappelle-toi la fameuse discussion, toujours la même. Où je t'ai dit que le pire, c'était d'entendre ça de la part de celui que j'aimais. Tu as répondu que c'était faux. Que je ne t'aimais pas. Que ça faisait longtemps qu'il n'y avait plus rien.
Tu vois un peu...?
"Pas crédible", ça n'engage que moi. Ton "Faux", c'est une affirmation. Tu ne mets pas en doute, tu affirmes que c'est faux. Que tout était faux depuis longtemps. ça va plus loin encore.
Même si finalement, je le crois, ton "j't'aime". Sans le comprendre cependant, vu tes actes.
Alors je crois que même si j'en revenais un jour à le penser, je ne pourrai plus le dire. Impossible. C'est censuré par mon esprit.
-Tout comme il t'a attribué l'étiquette "nocif", et l'a solidement collée. Et crois-moi, aucun attrait du danger derrière tout ça... Nocif, "si tu t'approches il va encore te faire mal". C'est tout. L'expérience l'a prouvé.
Je sais que tu ne fais pas exprès. Mais tu ne fais pas non plus d'efforts pour arranger ça. Pour y aller en douceur quand il faut que tu y ailles en douceur.
Si vraiment t'en as envie, alors tu prendras le temps. Parce que je ne te crois plus. Je ne pense plus être en 'sécurité'. Je me sens en équilibre à cloche pied sur une fragile et fine planche humide et glissante, à attendre qu'elle casse.

Tu as démoli tellement de choses, maintenant il sera impossible de faire comme si de rien n'était. Ce n'est plus possible.
Ce n'est pas de la haine qui a commencé à s'installer dès la seconde où on a rompu. C'est de l'indifférence, et pour ça, je me félicite, je me trouve très forte. Parce que c'est bien ça le contraire de l'amour : l'indifférence. Ça fait bien moins mal. Je vais rester comme à distance, ne pas encore trop m'impliquer. Et ça me donnera une marge de sécurité, ce sera mon coup d'avance sur toi... Tu ne le sauras pas, ça ne te blessera pas. Je me protège.

Je ne demande pas des excuses à genoux... (quoiqu'un "désolé" que tu penserais vraiment, ce serait bien...). Juste une prise de conscience. Ça changerait les choses.

Devoir de réconciliation

20 janvier 2013 à 18h17

http://www.youtube.com/watch?v=rwgHv9DCoOs

La neige, dehors. Je ne la vois jamais tomber. Faut dire qu'elle tombe toujours le week-end. Et le week-end, c'est grasse mat'. Le seul moment de la semaine où j'ai un peu de temps pour moi.
Je suis carrément surbookée cette année, entre
le sport 3 fois par semaine,
la musique 2 fois par semaine,
l'asso un après-midi par semaine,
les cours, le cours optionnel de 3e langue,
les devoirs et travaux de groupe,
les quelques sorties,
le boulot parfois pour payer un peu mon caddie chez Carrouf'...
Moi qui pensais qu'une fois en Ecole, ce serait tranquillou !
Et je vais bientôt m'inscrire en tant que bénévole aux Restos du Cœur, je pense. Avec un ami, qui me l'a proposé.
D'ailleurs, l'autre soir, lui et moi sommes restés jusqu'à une heure pas possible à nous envoyer des sms. Au début, ses messages me faisaient sourire. Puis j'ai compris qu'il était bourré. Lui qui ne boit jamais. On s'est envoyé des messages jusqu'à ce que mes yeux ne tiennent plus ouverts.

Je commence sérieusement mon 'devoir de réconciliation' avec moi-même. Ça faisait un bon moment que j'avais perdu toute estime de moi et de ce que je fais... Vu les 2 dernières années.
Bon, on pourra dire que c'est de l'orgueil et toutc'qu'onveut, mais se sentir fier de soi une fois de temps en temps, c'est si bon !
J'ai encore du chemin à faire. Mais ça va venir.

L'art de résoudre

24 janvier 2013 à 17h16

Y. a appelé la mère de T. T qui nous inquiète vraiment depuis deux ou trois semaines. Il fait une dépression. Une sévère dépression. Hier pendant le TD, lorsqu'il a retroussé ses manches, on est deux à avoir tout de suite vu les marques sur son poignet. Il l'a vu, a rebaissé sa manche, on a fait comprendre qu'on avait vu, sur le ton de la plaisanterie... Bordel. Ça s'améliore pas... Moi qui croyais, suite à notre conversation toute la nuit l'autre fois, qu'il se reprenait en main... Il prend des cachets. Mais il les prend n'importe comment. Il en prend 3 fois trop. Il est complètement défoncé en cours... Mais si on n'est pas au courant, on ne sait pas qu'il est shooté. On le croit simplement lourd, insupportable et fayot. Alors que non. Il a besoin de parler. Il va mal. Et on ne sait plus quoi faire, nous.
Enfin, "savait". Parce que voilà. Y. a appelé sa mère, dans son dos. Pour qu'elle puisse faire quelque chose. Et T en remercie Y, finalement.
Un poids en moins... Enfin, j'espère. J'espère qu'il va aller mieux. Vraiment. Le voir comme ça... Ce n'est plus lui.

Fatigue. Fatigue.
"C'est de la bonne fatigue" disent Papa et Maman au téléphone. Non, c'est de la fatigue, c'est tout.
Pas envie de me lever le matin. Blocage devant tout ce que j'ai à faire. Et c'est mauvais quand ça m'arrive. Ce blocage. Pourquoi ?! D'habitude, ça me booste... Mais non. Typique des moments de trop-plein de fatigue.
Alors je baisse les bras et fais sauter le cours de sport. Je vais me sentir coupable toute la semaine. C'est un besoin, le sport... Un besoin pour me sentir bien dans mon corps, bien dans ma peau, pour passer mes nerfs, pour me sentir progresser...
Ce soir, non. Ce soir, c'est boulot à l'appart'. Si j'y arrive. Si j'arrive à lever ce blocage.

Bien fait !

31 janvier 2013 à 14h04

Et voilà.
A force d'avoir 36 000 activités de tous les côtés, à force de prendre des responsabilités et m'investir dans de beaux projets dès que j'en ai l'opportunité, j'ai gagné un ticket pour les rattrapages.
Les résultats des partiels sont tombés.

Et maintenant, il faut que j'élague mon emploi du temps... Trouver du temps pour me consacrer davantage aux cours. Mais quoi ? Qu'est-ce que j'enlève ?!
Mon asso', c'est tout simplement impossible, je suis engagée et d'autres personnes en dépendent. Et étant donné que je souhaite en reprendre la gestion l'an prochain, j'ai tout intérêt à continuer de montrer que je m'investis à fond.
Le sport alors ? La musique ? Non. Non..!! C'est vital. C'est mon souffle. Ma vie. Ce qui m'aide à évacuer mon stress, mes tracas, ma rage quand il y en a. Ce qui m'aide à m'épanouir et me sentir bien dans mon corps et dans ma tête, bien dans mes baskets.

J'ai déjà refusé une offre de job, qui m'aurait pris le peu de temps libre qui me reste...

Je suis dans la merde.

Quand ma famille saura....... parce que oui, ça va faire le tour de la famille, oncles et tantes compris. Toujours, dès qu'il s'agit de scolarité.

Je.

5 février 2013 à 23h24

Ça va pas terrible.

J'ai eu des notes très moyennes au partiels. Trop moyennes pour partir dans l'université étrangère qui me faisait briller les yeux.
J'ai foiré mon oral d'anglais. Enfin non, je l'ai réussi, j'ai eu une appréciation très positive de la part du prof, que des points positifs en fait. Mais la note..?! J'ai pas compris. Je suis écœurée. Je me sens minable.
J'ai pas l'moral.
Je suis fatiguée.
J'ai pas le temps de bosser...
Je suis stressée par les responsabilités qu'implique mon asso.
Stressée de ne pas trouver de stage.
Et s'ajoute cette histoire de cambriolage.... La peur, c'est le pire. La pire chose qui existe. La peur qui te prend ton souffle, ton répit, ton repos. Et je n'arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit. J'ai la tête ailleurs. Je suis quelques centimètres à côté de la plaque.
Je me sens si... inutile...

3 soirs de suite que je pleure.

Tout va de travers.

Anywhere else

21 février 2013 à 17h44

http://www.youtube.com/watch?v=aihNuLl30Zg
...I rather be anywhere else but here...

wondering whether I'll be able to continue my studies next year.

Foutus problèmes de fric. Encore. Encore. Encore. Où que j'aille, ça me rattrape inexorablement.
C'est terrible de voir ses parents manquer d'argent et galérer, rongés par les découverts à chaque fin de mois, terrible de s'angoisser pour eux jusqu'à en avoir des boules à l'estomac durant des nuits blanches et des nuits blanches, des coulées salées sur les joues et du noir sur l'oreiller au matin.
C'est pire encore d'hériter de ces problèmes d'argent, de finalement comprendre qu'il faudra renoncer toujours, renoncer à des rêves, des idéaux, des désirs, des plaisirs, des besoins. Pas de pitié. Renoncer.
Pire d'en vouloir à ses parents de galérer autant, de priver de tout ça, de donner autant de souci et d'inquiétude, de barrières devant tout. D'en vouloir à ses parents de faire verser tant de larmes. De leur en vouloir d'avoir raté leur vie. De leur en vouloir d'avoir des problèmes.
Mais s'entendre insinuer de leur part que ces problèmes, c'est de ma faute..... Non. Non. Ils n'ont pas le droit. ILS N'ONT PAS LE DROIT.
Pas alors qu'ils ne me versent plus un centime depuis des mois, alors qu'ils cèdent à tous les caprices de ma soeur, "loin des yeux loin du coeur".
Moi qui pensais qu'ils avaient simplement oublié qu'ils avaient une fille aînée.

J'en peux plus. Trop mesquin. Trop violent.
Et j'ai craqué devant mes amis. Quelques larmes... Comment plomber l'ambiance...
Parce que je ne peux plus suivre, parce que ça fait bien longtemps que mes maigres revenus ne couvrent plus mes dépenses courantes, sur conseil de M., je vais prendre rdv avec l'assistante sociale de l'Ecole.
Et je sais que je vais y perdre ma famille.

Lui aussi

21 février 2013 à 22h21

Et voilà qu'ils remettent le couvert. Avec mon frangin.
Je viens de recevoir un long sms. Ils lui reprochent de ne rien faire de sa vie, que sans son permis il n'aura jamais de stage ni de boulot... Et d'autres attaques dures, blessantes, mesquines, je les connais ces reproches, je les entendais les lui dire quand je rentrais encore chez eux certains week-ends.
Ils s'adressent à leur fils, là.
Certes, il n'est pas parfait. Il est assez passif, pas toujours débrouillard... Mais il est étudiant, il fait du sport, il a de l'expérience professionnelle. Lui dire qu'il ne fait rien de sa vie ?! La dureté de l'attaque me met les larmes aux yeux pour lui.

Nous reprocher des choses dont ils sont majoritairement responsables. Sans doute une manière de se déresponsabiliser : ce sont des moments où on avait besoin de leur intervention, ils n'ont rien fait et ça a eu des conséquences. Alors pour ne pas admettre que ça leur est en partie dû, ils attaquent et reprochent encore et encore, rabâchant que nos ennuis sont de notre faute. Avec les mots qui blessent.

Bordel, qu'est-ce qu'ils ont, les parents ? Ils deviennent cons ?

Ils ne se rendent pas compte qu'en continuant comme ça, ils vont perdre leurs enfants.

Je dois me sentir seule.

23 février 2013 à 23h25

Depuis 6 mois, plusieurs fois j'ai pensé ces 3 mots. "Je Suis Heureuse". Et aussi quelques "Je Crois Que Je suis Heureuse". Je l'ai bien mérité, je crois. Parce qu'à chaque fois, ces mots étaient accompagnés, au second plan, d'un "Enfin".
Voilà. Même si tout ne va pas toujours bien, j'ai la capacité d'être heureuse. J'ai mis le temps à y parvenir.
Le prix, c'est d'oublier mon passé. Il n'a rien de dramatique, mon passé. Mais je n'préfère pas y penser. Pas de regrets, c'est ma devise. Ne rien regretter, c'est la clé pour limiter la casse et ne pas se pourrir la vie. Je me laisse bercer.

Merde, je suis quand même pas venue pour disserter sur la vie et le bonheur !

...A vrai dire, je sais pas pourquoi je suis venue écrire. J'ai envie d'écrire, écrire quelque chose de bien, mais j'ai pas l'inspiration. Alors j'écris simplement. Sur un clavier, c'est facile, ça va vite, j'arrive presque à suivre le fil de ma pensée. Mais ma pensée, je ne l'entends pas. Je crois que j'ai la caboche vide. Depuis la fin de la prépa, l'intensité intellectuelle a carrément baissé. Ça me manque. J'aimais bien Réfléchir. L'économie. La philo. Des trucs qui ont une consistance. Ouais, ça me manque. Je suis pas sûre que l'Ecole me plaise. C'est la vie à l'école qui me plait. Les potes, le sport, la musique, l'asso. Tout ça.

Ces derniers mois n'ont pas été tout roses, pourtant.
La mort de Florian, ça m'a bousillée.
Le cambriolage et la peur.
Les problèmes d'argent.

Et des petits tracas, rien qui n'a un nom, rien qui n'ait l'air significatif en le citant, mais cette accumulation destructrice propre aux périodes où tout ne roule pas bien...

Je parle pour ne rien dire de nouveau.
Mais j'ai envie de parler.
Je crois que je me sens seule.

Tu le sais

26 février 2013 à 23h31

[catégorie "Mémoires"]

Il te fera du mal. Où que tu ailles.
Tu le sais, ne l'oublie pas.

Tu as mis du temps à le comprendre. D'ailleurs au début, tu lui faisais mal en retour, pour lui faire payer ce qu'il t'infligeait, tu avais même planifié des vengeances, qu'encore aujourd'hui tu comprends.
Et depuis que tu as compris qu'il te fera toujours du mal, ça t'aide. Ça explique les choses, beaucoup de choses -il te fait mal parce que c'est comme ça, pas forcément parce que c'est intentionné, et toi tu n'y peux rien-, alors tu les acceptes mieux. C'est une sorte de résignation.
Tu ne sais pas si c'est d'une bêtise innommable, pour toi qui ne crois pas au destin, ou si c'est pas plus mal dans la mesure où ça t'aide à continuer de profiter de cette relation au jour le jour. Tu as cessé de lui en vouloir pour ça, du moins, la plupart du temps. Tant qu'il te donne une raison de continuer à l'accepter. Quoi qu'il en soit, ça t'évite de te torturer avec des questions qui te donneraient le tournis jusqu'à la suffocation.

Mais ne l'oublie jamais : il te fera du mal, quoi qu'il arrive. C'est comme ça. Tu es prévenue, tu ne te feras pas prendre par surprise... tu as un coup d'avance.
A toi d'être forte, d'être plus maligne, plus détachée.

La fin, tu la connais. Il t'abandonnera. Ou tu l'abandonneras avant, pas parce que tu en as envie, mais pour que ce soit ton choix. A toi de choisir ce qui te sera le plus facile.

Mais quoi qu'il arrive, ça -il- te fera du mal.

Classique.

17 mars 2013 à 15h49

Quand on me demande quelle est ma musique préférée, je réfléchis avant de citer une paire ou deux de chansons.
Mais aucune musique n'est vectrice d'autant d'émotion que le classique. Rien n'est capable de dévaster aussi profondément. Faire vibrer mes tripes sans besoin de la moindre parole.

Mais pour ça, il faut l'écouter, l'écouter vraiment. Sans faire autre chose en même temps. Quoique... même en plein dans mes révisions, je me suis interrompue pour écouter ce concerto... inexplicable, l'effet que ça me fait. Beau et terrible à la fois, d'une puissance sans nom.

Un shot

18 mars 2013 à 20h42

J'ai envie de pleurer et je ne saurais même pas expliquer pourquoi.
Un petit peu de tout, un petit peu de rien.
Et ni les larmes, ni même la musique, jouée, écoutée, ni le sport n'arrivent à évacuer ça.
Je voudrais me bourrer la gueule ou me droguer un bon coup pour m'échapper de ça un moment. Mais ce n'est pas moi.

Comment traiter un mal dont on ne connait pas la racine ?

Réveille-toi.

4 avril 2013 à 15h25

J'y arriverai. J'y arriverai. J'y arriverai.
Je m'en sortirai. J'ai ça en moi. Ce que je n'ai pas, c'est le gène de l'échec. Je ne connais pas l'échec. J'ai pris des claques, j'ai pris des coups de couteau à beurre dans le bide, je suis morte plusieurs fois, je me suis mangé des murs en pleine face, je me suis râpé la gueule sur le bitume. Et pourtant je ne dirais pas que j'ai eu une vie difficile, que j'ai souffert. Bien sûr que j'ai souffert. Mais j'ai toujours su me relever. J'ai ça en moi. J'ai parfois du mal à le voir moi-même, mais je suis tenace. J'aimerais, mais je refuse d'abandonner. J'ai une bonne étoile, je fais le reste.
Aujourd'hui, ce sont mes rêves, mes projets, mes perspectives qui s'écroulent. Je les regarde tomber en miettes à travers un rideau de larmes. De rage. De désespoir. De "bordel c'est dégueulasse". De "putain j'ai rien demandé moi...". De "Merde c'est pas juste". Je n'ai pas souhaité me réveiller d'un cauchemar, parce que tout ça était complètement réel, une évidence.
Mais je vais me ressaisir. Je suis paralysée, là, tout de suite et depuis quelques jours. Immobilisée et terrassée par le désespoir et OUI j'aimerais tellement que tout soit facile, me laisser porter...
Mais, encore mais, je vais me ressaisir. Je me ressaisis. Je ne peux pas me laisser écrouer. Ce n'est pas moi. J'ai des rêves, bordel. Réveille-toi. Depuis des années tu te BATS, tu perds tout au fur et à mesure pour atteindre tes putains de rêves, alors NON, tu vas pas les laisser filer, pas avant de t'être battue jusqu'au dernier souffle.

Aujourd'hui, une fois de plus les problèmes de fric me rattrapent. Pour de bon cette fois. Je redoutais ce moment, j'espérais avoir encore 2 ans devant moi, mais ça y est : je n'ai plus de bourses. Plus un centime. Plus aucune ressource. (Du côté des parents non plus, naturellement). Et si je ne trouve pas de solution, je suis à la rue l'année prochaine avec tout de même mes 15 000€ à rembourser au banquier : finies les études.
Mes études, c'est ce que j'ai de plus cher. Je dois tout faire pour garder au moins ça.
Le "mais", c'est que pour ça, je vais devoir renoncer à mon Rêve, celui-là même pour lequel je fais ces études : ma vie future à l'étranger. L'international. Je dois renoncer à mon année à l'étranger, mon double-diplôme, ma spécialisation. Et m'axer sur quelque chose de beaucoup plus terre-à-terre, en apprentissage, en sachant que c'est en contradiction avec mon projet, en sachant que ça annihile purement et simplement les perspectives solidement établies jusqu'à présent.
Et sans ces perspectives, plus rien n'a de sens, je ne suis plus vraiment vivante, plus rien n'a vraiment de sens.

L'heure est sombre. Mais j'y arriverai.
J'ai hâte de voir comment.

S'il y a quelqu'un

6 mai 2013 à 21h26

S'il y a quelqu'un là-haut, j'ai dû écraser son hamster il y a environ 2 mois.

Depuis, c'est la chute. Je suis fatiguée.
Mon compte bancaire est vide et rien ne va le remplir.
L'année prochaine, je suis sans ressource financière.
Y a eu ce cambriolage qui a achevé de me couler. Et de désintégrer mon sentiment de sécurité.
Mon stage... qui me lâche 1 mois avant la date du début, punaise, je me retrouve sans rien.
Ça s'accumule.
Stop, n'en jetez plus. Je suis fatiguée. Aigrie, même. Je deviens aigrie, d'entendre mes amis parler de leurs problèmes d'argent : ils sont à découvert, papa-maman ne leur versent "que" 700€ par mois et trainent à leur faire un virement complémentaire de 150€. ...
On n'a pas le même mode de vie eux et moi, je m'en rends compte à mesure que les problèmes de fric me rongent jusqu'au trognon. Et je leur en veux de ça, d'en parler sur un ton de "moi aussi je galère" comme si c'était vraiment des problèmes ! J'en veux à L d'étaler ses dépenses sur un air modeste ("je me rachète un nouveau four sur un coup de tête, paf comme ça, mais c'est un pas cher, t'as vu ?"). J'en veux à T de vouloir toujours sortir ou partir en voyage alors que j'ai pas les moyens, bordel, si je m'enfonce encore mes parents à moi me feront pas un chèque ! J'en veux à L, O, Y, M de vouloir toujours aller boire des verres alors que je peux pas les payer. Je leur en veux de vouloir si souvent se faire des restaus auxquels je ne peux pas participer. Je suis fatiguée de devoir à chaque seconde qui passe penser à mes problèmes d'argent, et de voir ces problèmes me conduire à m'isoler.
C'est officiel, ma bonne étoile a pris des congés.

Bref, sur un tout autre plan, j'ai une nouvelle fois eu droit à une piqûre de rappel : je suis incapable de m'engager dans une relation amoureuse. Ça me terrifie complètement. Viscéralement. Si bien que je fuis. Je trouve mille excuses de fuir, mais avant les excuses, c'est physique, la simple présence du prétendant me donne la nausée. Même si au fond il m'attire. Tu vas voir que je vais finir vieille et seule. Et aigrie.

Et, alors que j'avais mis si longtemps à trouver le chemin pour me sentir bien dans mes baskets, c'est toute ma confiance en moi qui s'effrite.

Fatiguée de pleurer tous les soirs jusqu'à 2h du mat' en réprimant l'envie de hurler pendant que je m'ordonne encore et encore de me reposer.

Ça ne me lâche plus jamais. Du réveil à l'assoupissement, que je mange, que je parle, que je me douche, que je courre, que je rie... Plus une minute. Plus une seule petite minute.
Je suis pas assez forte pour ça. Je me sens toute fêlée, de plus en plus fissurée, et avec la pression (appelons-là... hum, disons, "rancœur") tassée à l'intérieur, un de ces quatre je vais me briser en plein de petites miettes. Je suis sûre qu'elles seront coupantes.

Ma situation pourrait être pire, c'est ma seule consolation. Et en même temps ça me fait peur : s'il y a quelqu'un là-haut (on sait jamais), qui sait s'il va s'arrêter là, ou vouloir me donner de nouvelles raisons de m'apitoyer sur mon sort.
Alors que j'écrivais il y a quelques mois ces jolis mots : "Enfin, je suis heureuse", les choses ont changé. Je me sens malheureuse. Pour la première fois. (Avant, je me rends compte qu'il ne s'agissait que de coups de cafard passagers).

Je vais imploser dans ma crasse intérieure. J'ai personne à qui en parler. Je prends conscience que je suis seule.

750 kilomètres

10 mai 2013 à 22h46

J'suis retombée sur une de ses photos. Celle où il est en concert.
Eh ben je l'ai toujours pas oublié.

C'est d'ma faute. C'est de ma faute si on n'a jamais abouti à rien, c'est moi qui l'évitais, par peur de m'affronter, d'affronter mes peurs, ma peur de moi-même, par peur qu'il ne veuille pas de moi, par peur de m'emballer pour me casser la gueule. Mais le fait est qu'il en voulait bien, de moi. Je comprends mieux les signes avec le recul, maintenant que les mois et ma chance ont passé. Définitivement.
C'est moi qui coupais court aux discussions sur Facebook, sous prétexte de devoir bosser mes maths, par peur d'être à court de discussion, d'avoir l'air chiante, d'être ennuyeuse, inintéressante. Alors que je rayonnais intérieurement quand la petite fenêtre bleue de sa conversation surgissait. Et le pire, c'est que je bossais pas, après avoir quitté la conversation.
C'est moi qui n'ai laissé presque aucune ouverture, à cause de la prépa. Mon meilleur prétexte. Et aujourd'hui je regrette. Ma devise est de ne jamais regretter et généralement j'y arrive plutôt pas mal du tout, mais là, là non. Ce type -mon type- demeure l'un de mes indéniables regrets. Je me sentais bien à discuter avec lui. Je me sentais bien dans son regard, le regard qu'il semblait avoir de moi.
C'est moi qui n'ai jamais entamé de discussion -Facebook, toujours- avec lui. J'attendais qu'il le fasse. La peur, toujours.
J'aurais pu être bien avec lui.
Il a surgi sans raison dans ma vie, et je l'ai pas invité à entrer.
Bordel, qu'est-ce que je donnerais pas pour une étreinte. Inexplicablement, il me manque.

Forcément, 1 an et demi plus tard, maintenant que je suis à 750 kilomètres. Et qu'il m'a oubliée.

Il est en couple.

Quand je revois cette photo, la première chose que je me dis, c'est qu'il me plaît toujours. Et puis je me dis Merde, surtout.

Dimanche

12 mai 2013 à 16h23

Je suis là, plantée chez moi, assise au bureau, occupée à ne rien foutre.
Je pourrais aller courir. Mon corps réclame du sport -foutus jours fériés, entrainement annulé-, beaucoup de sport. Mais il ne supporte pas le footing, mon corps. Mes genoux rouillés, mes points de côté, ça se termine toujours de la même manière : je m'écroule sur un banc public dans le parc, un peu essoufflée mais surtout l'estomac retourné, comme si j'allais dégueuler du rien, comme si j'allais tomber dans les pommes la vision mouchetée, comme si j'allais crever. De la désagréabilité à l'état pur. J'essaie de garder ma dignité. Mais non, le footing, c'est pas pour moi, c'est 90% de souffrance. J'ai l'impression d'être toute tordue, faite de pièces défectueuses, lorsque je me fais un footing. Et pourtant, c'est pas par manque d'endurance ou de sport en général. Je suis pas hyper endurante mais j'en fais, du sport.
Bref, pas d'activité physique aujourd'hui.

Je pourrais aller faire un tour dehors. Dehors, il y a une espèce de repas-assemblée de quartier. Un gros truc, avec un soixantenaire qui faisait un discours énervé au micro ce midi, la fanfare, et là, une chanteuse. J'entends comme si c'était sous ma fenêtre. C'est presque sous ma fenêtre, en même temps. La chanteuse a une belle voix, elle chante presque bien, mais un peu faux. Expérimentée mais pas pro.
Bref, pour l'instant je ne peux pas écouter de musique.

Je pourrais réviser. J'ai partiel demain. Mais la matière m'a tellement emmerdée, ennuyée, assoupie ces dernières semaines que j'arrive pas à me motiver. Pourtant, ça pourrait être intéressant. Ce sont des sujets qui m'intéressent. Mais pas la manière dont c'est présenté. Alors je révise pas. Bref, ça me fera un rattrapage en plus, tiens.

Il pourrait répondre à mon message. Pour que j'aie le plaisir de l'ignorer. Ce goujat.
Je suis partagée entre l'envie de prendre ce qu'il y a de bon à prendre avec lui, ou lui rendre d'une manière ou d'une autre la rancœur qu'il fabrique en moi. Hum, il faut que je le lui rende subtilement. Pour ne pas avoir l'air aussi immature que l'est mon envie de lui rendre la monnaie de sa pièce.

La Peur au ventre

13 mai 2013 à 21h36

J'arrive pas à m'en remettre, de ce cambriolage. Je croyais pourtant. Une trêve, une accalmie dans ma peur ces derniers jours. Et paf! ça reprend de plus belle. J'ai l'impression qu'ils peuvent -qu'il peut- revenir à tout moment. N'importe quand, la nuit ou la journée.
Résultat, j'ai peur de me réveiller pendant la nuit, parce que je sais que je ne me rendormirai pas, tétanisée de peur au moindre bruit : et si c'était un cambrioleur qui ouvrait la porte du hall ? Téléphone en main, l'oreille collée à la porte, je suis un concentré de peur. Les secondes durent des heures. J'essaie de me raisonner, j'y arrive pas, je trouve ma peur rationnelle. Et je laisse s’égrainer les heures, atrocement et péniblement interminables, postée là, yeux grands ouverts, chaque muscle tremblant sous la tension, à attendre, malade de peur.
La journée, même chose. Après tout, ça s'est produit la journée, à chaque fois. Au moindre petit bruit je tends l'oreille, je panique. "Et je fais quoi si c'est un cambrioleur ? Je fais quoi ??" Quand je ne suis pas chez moi, j'arrive un peu à ne pas trop y penser, mais dès que je rentre, c'est avec un mélange de soulagement et presque de surprise -bref, après un suspense- que je trouve ma porte encore fermée, non fracturée. Ouf pour cette fois.
Quand je vois que j'ai eu un appel en absence sur le fixe pendant la journée, un appel en numéro masqué, je me dis "merde putain, c'est eux, si ça se trouve ils testent s'il y a quelqu'un dans l'immeuble". C'est mon autre suspense en rentrant : voir si le voyant rouge clignote sur le téléphone. Et le noeud à l'estomac quand c'est le cas. Parce que presque à chaque fois, c'est un numéro masqué qui a appelé.

J'ai peur. Ça ne s'arrête plus, et je n'en peux plus. C'est invivable. Comme si j'attendais qu'il(s) revienne(nt). Comme si j'étais persuadée que ça va arriver. J'en peux plus. J'en suis malade. Que ça s'arrête. Que le sentiment de sécurité revienne.
Pitié.

Offre de stage

15 mai 2013 à 21h40

CHARGé DE GESTION DE RESSOURCES JUNIOR H/F

Sous la responsabilité du directeur régional, votre mission s'articulera autour des points suivants :
Pleinement intégré au sein d'une équipe dynamique, vous aurez en charge la responsabilité de la gestion de la machine à café et de l'espace photocopieuse. Vous serez l'interlocuteur privilégié des hauts responsables. Vous aurez l'occasion de développer votre connaissance des outils de travail au cours d'une expérience enrichissante. Vous pourrez également être amené à répondre au téléphone.

Votre profil :
-Etudiant en fin de cycle Bac +4/5, avec une spécialisation dans les mathématiques financières appliquées aux systèmes d'information, vous avez une forte appétence pour le secteur des coton-tiges de luxe
-Bilingue impérativement, trilingue (russe, chinois, tchèque ou suédois) serait un plus
-Expérience préalable de 6 mois sur un poste similaire
-Parfaitement autonome, force de proposition, esprit d'initiative, rigueur, excellent relationnel
-Permis de conduire et véhicule personnel obligatoires
-Maîtrise avancée d'Excel, SPSS, Access, et une dizaine d'autres logiciels, progiciels et ERP dont le nom ne vous dit rien

Durée : 6 mois minimum

Rémunération : Aucune

Contact : 0x xx xx xx xx - causetoujours@blabla.fr (ne vous inquiétez pas, on ne vous répondra pas.)

Cherchons larbin pas cher. Voilà ce à quoi j'envoie des CV et des lettres de motivation depuis des mois. Et je n'exagère (presque) pas.

ça va saigner.

18 mai 2013 à 22h05

Ok, il faut que je me reprenne en main, j'ai un peu déconné sur la bouffe ces derniers jours.
Mais c'était facile, aussi ! J'n'avais pas faim, l'estomac noué. Et en parallèle, aucune envie de cuisiner. Alors je mangeais très peu. Très peu mais équilibré. Toujours aussi équilibré que possible, c'est une manie chez moi, un automatisme. Et j'étais plutôt satisfaite de la situation :
1- pas besoin de veiller à ma ligne
2- pas faim non plus donc aucun inconvénient
3- des économies niveau budget-courses : 1 seule sortie à la supérette en trois semaines, au lieu des 4 fois habituelles.

Sauf que ce matin, on m'a refusée du don du sang. Ils ont employé le terme "anémique" . Avec un petit air de reproche. M'enfin bon, ça, je le prends plutôt à la légère. Ça s'est joué à très peu, au dixième, sur leur instrument de mesure. Je passais presque. Je ne pensais pas que quelques jours à manger moins seulement -pas vraiment de sauts de repas (à une ou deux exceptions près), pas de bêtises- allaient avoir cet impact.
Alors voilà. Selon eux, je suis anémique, et une brave dame m'a gentiment suggéré de manger équilibré. Pffft. Ce conseil, je ne l'ai pas tellement apprécié, puisque que je sais que je n'ai rien à me reprocher de ce côté-là ! Ce qui m'agace et me vexe, c'est l'image que ces quelques gens, bénévoles, amis et médecins, ont eue de moi sur le moment. Une fille qui ne sait pas s'alimenter. C'est complètement futile mais tout d'même.

Bref, ils ont conclu par l'annonce que je ne peux pas donner mon sang pendant 6 mois.
Super.

Gloub brougl gloub.

19 mai 2013 à 22h39

... fait mon ventre. Du mal à digérer. Je crois que j'ai un peu facilement pris l'habitude de ne manger que peu. Marrant, auparavant ça avait toujours été l'inverse. Du genre à manger par envie de manger plus que par faim. Eh bien non, pour l'instant, ça ne passe plus. J'aurai essayé...

Prise de fonctions

22 mai 2013 à 21h22

'Ayé, première prise de responsabilités à mon nouveau poste dans la gestion de l'asso'.
Pas eu tellement le choix, il faut dire : ma 'prédécesseuse' m'a explicitement délégué la tâche, bien que la passation de fonctions ne soit pas encore officielle. Je la comprends en même temps. La tâche en question est ingrate. Je dois -dans l'urgence, sinon ça serait pas drôle- collecter les réponses des 20 autres membres pour leur investissement dans l'évènement de la semaine prochaine, mais... c'est un vrai flop. Aucun ne semble motivé. Ils ont tous une bonne excuse.
Si on n'a pas assez de volontaires, ça me retombera plus ou moins dessus puisque je suis la respo' maintenant. Mais il est difficile pour moi de les harceler, mes p'tits camarades. Je sais que la plupart m'ont sorti une excuse bidon -pour ceux qui ont fait l'effort de trouver une excuse. Mais quoi ? Je ne peux pas les forcer non plus, les convaincre dès le départ qu'ils ont élu une fille "relou".

Ce qui se passe en soirée.......

27 mai 2013 à 19h27

Quelle soirée. Un peu sale.

Je suis encore en décalage horaire. J'ai quelques bribes...
J'avais la flemme d'y aller. J'aime pas aller en boîte. J'ai horreur de ça, si j'ai pas assez bu je fais pilier de bar.
Mais la boîte, on n'y est allés qu'à 2 ou 3h du mat'. Avant, on a bien profité, sous le signe de la nostalgie. On n'va plus se voir pendant 4 mois. Bordel, ils vont me manquer, j'vais me retrouver seule cet été. Je vais m'ennuyer à crever.
Bref, on a un peu bu, un peu mangé, bien rigolé. Des discussions à la con, c'était cool.
La boîte était chère. Petite. Avec de la mauvaise musique. Et pourtant on va toujours à la même. Bref, il faut croire que j'étais déjà assez imbibée, parce que pour la première fois, je me suis amusée. J'ai dansé sans complexer. J'ai profité. Profité comme on profite en boîte, c'est tout dire.

Nous z'étions 3 gars pour 2 filles. Eux, hyper-protecteurs : dès qu'elle ou moi nous laissions approcher par des mecs -pour nous faire payer des verres, tout simplement-, les trois rappliquaient et demandaient aux mecs de décamper. C'est pas grave. Ça nous a un peu saoulées, mais on s'est amusées quand même.

Mais pourquoi me suis-je retrouvée à danser de manière très suggestive avec le petit ami de mon ami Y. ? Pourquoi est-ce qu'il m'a dit que Y. n'était pas obligé de le savoir ? Il n'est pas (plus) censé être attiré par les filles, théoriquement. Mais dans notre danse, je me souviens avoir pensé que ça se sentait, qu'il était sorti avec pas mal de filles avant.

Il y a ce moment où, avec mes 4 z'amis, on s'est retrouvés à tous s'échanger un "smack", deux à deux, tous, gars comme filles. Bon, sous l'alcool, clairement.

Il y a le reste.

Et il y a ce gars dont j'ai maintenant le numéro. Il a l'air sympa (même si je ne sais pas trop quoi lui dire, quand on discute par sms). Il veut qu'on se revoie. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que quand je ne suis plus sous alcool, c'est nettement moins facile d'obtenir quelque chose de moi.

Lui n'avait presque rien bu, samedi. J'imagine même pas l'image qu'il doit avoir de moi, du coup. Enfin, ce celle que j'étais à ce moment là. J'espère que c'est pas ce genre de gars qui va en boîte juste pour se trouver un plan cul occasionnel.

En tout cas je vais en boîte pour une toute autre raison. Faire plaisir à mes potes.

Bref, une sale soirée. J'ai horreur des lendemains de soirée, quand les souvenirs reviennent. Je me sens dégueulasse. J'ai pas envie de me souvenir. Alors j'arrive à me convaincre que je peux relativiser, m'en foutre, que c'était pour m'amuser, que ça ne compte vraiment pas. Une petite parenthèse sans signification. Que celle qui m'auto-dégoûte presque, c'est pas vraiment moi.

Ce qui se passe en soirée reste en soirée.

Pendant que tu es sur les chiottes.

27 mai 2013 à 22h05

[Tous les écrits qui parlent de "lui" appartiennent à la catégorie "Mémoires". Un passé dur à enterrer. Des bribes me reviennent, et les émotions que ça m'a inspiré resurgissent, presque intactes. Alors j'écris, j'écris, pour me décharger de ce que j'ai trop emmagasiné.]

Et tu penses que ça fait quoi, que tu doives partir toujours comme ça, que tu me laisses systématiquement en plan dès qu'on entame un moment sensuel ou délicieux ? Putain, tu crois que ça fait quoi ?? Me faire planter là comme ça. En plan, à moitié nue parfois ou pas encore déshabillée, en plein milieu de la discussion tu "dois filer". Tu te tires, tu me laisses en plan. Comme une brisure, une semi-humiliation en fait, à chaque fois. A chaque fois qu'on commence quelque chose. Ça fait des mois, DES MOIS qu'on n'a rien vécu, qu'on n'a pas achevé un de ces instants agréables. Tu brises tout à chaque fois, oui, je sais, par obligation, parce que tu as des obligations. Tu m'abandonnes en plein milieu, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps ! Mais alors ne les commence pas ces instants ! Quand tu sais que tu vas encore m'abandonner ! Et tu ne t'imagine même pas que ça puisse faire mal. Et ça me fait mal à chaque fois, ça me fait mal et ça me dégoûte ! Revivre l'abandon. Si souvent. Si fréquemment. Si habituellement. Systématiquement.
C'est jamais moi qui te manque. Juste le souvenir de nos moments complices d'antan, de notre bonheur disparu, comme le symbole du temps où tu avais du temps libre. Putain, ça fait des mois que je te le dis, que tu es indifférent, des mois que tu nies. Je ne compte plus pour toi, simplement je ne peux pas le formuler comme ça. Parce que ça veut dire "j'ai envie de compter pour toi". Et que ça reviendrait à me prendre un vent, juste en prononçant ces mots : prononcer mon échec à compter pour toi. Je me refuse à dire "aime-moi", je l'ai déjà trop déclinée cette phrase, trop traduite pour te le faire comprendre d'une manière (détournée) ou d'une autre. Mais voilà, c'est toujours moi qui les dis ces phrases-là, les phrases qui font du bien, les phrases qui rappellent qu'on tient à sa moitié ! Les Tu me manques, les Non reste là ce soir, les Pour ce soir je voudrais être ta priorité. Les Tu es mon addiction, les Ça m'rend triste de ne jamais te voir. Des phrases qui ne font que me mettre à découvert, elles me coûtent un peu ces phrases. Ne serait-ce qu'en fierté. Et ce n'est jamais toi qui les dis. Jamais, jamais, jamais. Bien que tu continues de prétendre que rien n'a changé. Bien que tu répètes que l'envie n'a pas disparu. L'envie de moi a cédé place à l'envie de te poser. Et tu confonds les deux, tu ne sembles pas percevoir la différence. Voilà ce qui me fait mal, plus que ton absence. Ça fait bien longtemps que tu m'as abandonnée. Tu n'as plus envie de me voir moi, sinon tu ne resterais pas silencieux toute la journée, voire pendant des jours. Tu trouverais une minute pour m'envoyer un message, un peu d'oxygène, donner signe de vie pendant que tu es sur les chiottes.

J'ai la gerbe

30 mai 2013 à 15h12

J'arrête pas de m'enfoncer. Et ça commence à me faire peur, où ça va s'arrêter ?
C'est de pire en pire.

Par où je commence la liste des nouveautés...
J'ai appris aujourd'hui que j'ai un rattrapage. Lundi. Putain ! Juste ce week-end pour réviser, alors que c'est une matière dans laquelle je GALÈRE ! Et ça me donne mal au ventre de ne pas pouvoir m'y mettre dès à présent : j'ai un autre exam demain.
Et si je foire ce rattrapage, hein ?! J'ai la trouille de le foirer, j'ai des chances de le foirer, vu que je suis incompétente dans cette matière !

Tout va de travers, bordel, c'est malsain, c'est poisseux, j'aurais pas pensé que ça puisse m'arriver, à moi, celle qui réussit tout grâce à sa bonne étoile.
J'ai pas de stage. C'est la fin des cours, c'est le début de la période de stage et j'ai toujours pas de stage. Ils en ont tous un, de stage, tous ! Et moi j'ai honte, je me sens honteuse de ne rien avoir... C'est pas faute de ne pas avoir essayé, c'est pas faute de ne pas savoir faire de CV ou de lettre de motivation (les deux ont été validés et approuvés par le service relations entreprises de l'école), c'est pas faute de ne pas décrocher un entretien (j'en ai eu plusieurs), c'est pas faute de foirer mes entretiens (toujours une très bonne ambiance pendant mes entretiens) ! Non, c'est juste qu'ils choisissent toujours l'autre candidat. Celui qui a de l'expérience.
J'en peux plus de voir le temps filer, les jours avancer, envoyer des CV et des CV et encore des CV, et n'avoir jamais la moindre réponse, même pas un "Non merci" !
J'ai peur. Peur de ne rien trouver. Et du coup de ne pas valider mon année. J'aurais tendance à me dire "mais non, ça va s'arranger, tu vas voir". Mais j'y crois même plus. Vu comme je m'enfonce depuis 3 mois, sans fin, sans pitié.

Et puis il y a ce gars rencontré à la soirée, la semaine dernière. Moi j'étais bourrée, mais lui non. Problématique. Parce que j'ai été très... avenante. Mais une fois sobre, non. Je suis pas comme ça. Du tout. Pourquoi j'ai gardé contact avec lui, aussi, hein ? POURQUOI ? J'ai fini par accepter un rdv restau-ciné hier. Dès que je l'ai revu déjà, je me suis dit "ah." Ce qui est merveilleux, c'est qu'on n'a rien en commun. Donc pas grand chose à se dire. Mais lui, ça lui va. ça n'a pas l'air de lui poser problème. Il s'emballe un peu vite même, comment il peut prendre au sérieux un truc qui s'est passé en boîte ?
J'ai pris sur moi pour le laisser m'embrasser hier, je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, j'en avais pas franchement envie - j'étais plutôt indifférente, à attendre que ça passe. C'est pas moi du tout. Qu'est-ce qu'il se passe, merde, qu'est-ce qu'il se passe dans ma tête ? La faute au chaos externe ?
Sauf que maintenant, je ne sais pas comment lui dire que non. Non, ça va pas être possible. Je peux pas.
Comment je peux lui dire, de manière respectueuse ?! Alors que c'est de ma faute, puisque je l'ai laissé faire ?!

Parenthèse : de toute façon, je me demande si je suis capable de retomber amoureuse. Amoureuse au point de ne plus fuir. Je ne sais pas m'engager, ça m'effraie. J'ai à chaque fois peur de tout foirer, et, prophétie auto-réalisatrice, je foire tout puisque je prends mes distances.

.
.
.
Bordel. Ça me donne la gerbe.

Que ma bonne étoile revienne, vite...

Hum.

30 mai 2013 à 17h28

Au cas où j'aurais eu encore des doutes sur le gars d'hier soir... Il vient de m'envoyer un sms... qui commence par "Kikoo".

Patafix

30 mai 2013 à 23h10

Il s'inquiète de mon absence de sms aujourd'hui.
Ah oui, c'est vrai, il ne sait pas encore que je suis comme ça. J'aime respirer.
Mais par pitié, qu'il arrête avec ses "lol" !

Embûches

1 juin 2013 à 16h54

Je l'ai quitté. J'ai essayé de le quitter, après 2 jours sans lui donner de nouvelles, après son sms inquiet, celui de trop. Je lui ai dit que c'n'était pas une bonne idée de rester ensemble, du fait des bases sur lesquelles on est partis.
J'ai horreur de ça, vraiment, vraiment horreur de ça. La pression. Il m'a fallu ces 2 jours pour trouver les bons mots pour ne pas être une ordure dans mon sms. En principe je suis contre les ruptures par sms, mais je ne me considère pas vraiment comme sa petite amie. On se connait à peine, ce n'était pas envisageable de lui fixer un rdv pour le lui dire de vive voix. Pas cohérent.
J'ai cru que ça allait bien se passer. Il est compréhensif.
Trop, dès le 2e sms. Bordel, pourquoi est-ce qu'il est aussi compréhensif ? Il essaie de comprendre pourquoi j'arrête, pourquoi il m'a sentie tendue quand on s'est embrassés l'autre jour, il essaie de comprendre comment on pourrait arranger ça. Parce qu'il a senti un bon feeling.
Bordel !!
Mais oui mais non ! Oui j'étais stressée parce que sa main n'avait rien à foutre là, mais je n'ai pas vraiment senti de feeling, moi... Il est sympa, il est respectueux, c'est quelqu'un de bien mais... mais non. Non, c'est tout !
Je sais pas quoi lui dire. Je sais pas.

Je ne veux pas être une connasse. Mais comment lui faire comprendre que.. que je peux pas, que je peux pas suivre une relation, que Stop, maintenant ?

Va-t'en !

2 juin 2013 à 15h02

Il... Il n'a pas compris, hier ? Il n'a pas compris que je l'avais quitté, il n'a pas compris avec mon silence le plus total après ?
Il veut venir chez moi là ?! Jusqu'où il va s'accrocher, on se connait à peine !
NON ! Va t'en !!!
J'ai peur de voir sa voiture arriver en-dessous de ma fenêtre.

Puisque ça remontera

6 juin 2013 à 23h24

Encore aujourd'hui, la seule explication que j'ai à opposer est l'instinct de survie. Il n'y en a pas, d'explication.
Ce qui saute aux yeux, c'est seulement une immense connerie. Une immense connerie.

On s'était rencontrés à une soirée, dans l'insouciance des débuts d'été. Enfin, pour être exacte, on ne s'était connus vraiment qu'au matin. La moitié des invités étaient déjà partis ; les autres roupillaient encore. Et on s'est réveillés côte à côte. Je n'ai pas d'explication. Lui non plus. Je m'étais endormie dans la tente, dans le jardin, pas ici. Il était du genre bougon au réveil, un souvenir qui m'arrache encore un petit sourire en coin.
Bref, on est restés en contact, en tant que deux vagues connaissances ayant sympathisé.
Et finalement il a débarqué dans ma vie sans que je l'y ai invité. On est tombés amoureux comme on tombe d'une chaise : sans s'y attendre, et douloureusement. Je pourrais trouver foison d'autres formulations, tout ça pour dire qu'il a enfoncé toutes les portes blindées de mon insensibilité. Certains aiment à en crever. Je l'ai aimé à en retrouver la vie.

Sauf que. Sauf que j'étais en prépa. Ma chèèère prépa si élitiste. J'étais murée dans ce monde à part et complètement fou. "Pas ce soir, demain j'ai khôlle de maths". "Non, non, passe pas, s'il te plaît, 'faut que je bosse". "Je sais pas, pas cette semaine, j'ai du boulot".
Il n'a pas fui.

Je sais pas. Je sais pas ce qu'il s'est passé. J'ai pété les plombs.
Dans un élan d'aveugle détermination je l'ai libéré, je me suis libérée de ces liens.
Il est venu. A l'appart. Calmement, discuter. C'était pas prévu, j'ai perdu mes moyens, il m'a dit j'ai la voiture je t'emmène viens, on ira voir la mer, toi et moi ce soir, viens je t'emmène...
Va t'en ! Un immense vide dans la poitrine. Pars s'il te plaît, va t'en... Putain son regard, dans son regard putain, j'y ai vu ce que mes mots lui faisaient. Putain. Il a posé la main sur la poignée, il partait, j'étais libre, c'était fini, c'était...
"Juste..."
"..."
"... Tu m'aimes ?"
" A en crever". Sans réfléchir, comme une évidence.
Sans réfléchir et comme une évidence, on s'est retrouvés prisonniers d'une étreinte désespérée, serrés à en briser nos deux corps, ses lèvres furieusement plaquées sur les miennes, dans un corps à corps désespéré, et pourtant une incroyable douceur dans ses mains sur ma peau...
On a fait l'amour, aussi douloureusement qu'une première fois.

Et scène suivante on rouvre les yeux, il était parti.

Avec ce qu'il y avait de vivant en moi.
A compter de cet instant j'étais redevenue la fille insensible.

S'il avait envoyé un message, j'aurais peut-être tout plaqué pour ses bras, qui sait. Il ne l'a pas fait.

Lui, il est reparti au volant de sa voiture. Il a eu un accident. Je ne l'ai appris que bien après.

Fin de l'histoire. Je crois que j'avais peur. Je sais pas comment l'expliquer, pourquoi avoir détruit ce que j'avais de plus beau. C'est devenu clair avec le temps, c'était l'homme de ma vie. Lui et seulement lui. Je suis incapable d'aimer vraiment depuis, incapable d'apprécier d'embrasser un type, incapable d'en laisser un poser ses mains sur mon corps. Oui la page est tournée depuis, bien sûr. Un an et demi après. Mais je demeure Incapable De.
Je ne parviens pas à expliquer mon comportement autrement que par "c'était la prépa". "C'était par connerie pure." C'était de ce genre de poison qui se propage en chacun de tes vaisseaux, te brûlant vive. J'ai pris peur. Peur d'y rester.

L'approche d'une fin annoncée

11 juin 2013 à 23h29

[Catégorie Mémoires & archives]

Ça y est, ça approche. La fin devient concrète... je peux presque la toucher du bout des doigts.
Étrangement, je suis presque sereine. Pas sereine quant à l'idée de la séparation définitive, pourtant. Non. Alors... sereine à quel propos ? Difficile à dire. Je crois que me replonger dans notre passé commun -lettres, messages, vieilles conversations, une proportion incroyable d'engueulades- m'a enfin permis de prendre du recul sur notre relation.
Un recul généralement impossible à trouver tant qu'on est encore dans la relation, à souffler sur les braises pour les raviver.

En relisant tout ça, j'ai beaucoup pleuré. Tour à tour je l'ai détesté, haï, j'ai eu mal, j'ai regretté certaines réactions, je me suis repris tous les coups de couteau en pleine poitrine, chacun d'entre eux, et... peu à peu j'ai compris. J'ai compris ce dont j'avais fini par sérieusement douter : on est sur la même longueur d'ondes depuis le début. On a presque toujours ressenti la même chose, au même moment. Juste qu'on n'a jamais été capables d'être certain que l'autre les ressentait aussi de son côté, ces choses. Pour ça qu'on a passé tant de temps à s'entrechoquer, le recours à la rage, la haine, la colère face à ce qu'on interprétait -si souvent à tort- comme l'aveuglement de l'autre.
Alors voilà, je suis presque sereine, parce que j'ai compris notre relation.
Et du coup, sereine parce que...
Je ne pensais pas en être capable un jour, vraiment pas. Je n'envisageais pas cette issue. Il m'a fait tellement de mal et ça remontait si souvent, cette rancœur... si souvent... Sereine, parce qu'après avoir survolé notre dernière année ensemble, je lui ai pardonné. J'ai compris et j'ai pardonné.

Mais j'ai du mal à l'apprivoiser, cette idée qu'on va se séparer. C'est planifié depuis des mois, notre relation est une bombe à retardement et c'est annoncé. Et depuis, on a de toute façon eu de moins en moins de temps pour se voir, se parler, partager du temps ensemble, peau contre peau. Ça aussi je l'ai réalisé en relisant toutes ces conversations. Il y en avait à toutes heures, plusieurs fois par jour. Et maintenant... on en est où maintenant ? Si dans une semaine on arrive à partager une heure d'affilée, ça tient du miracle. Juste quelques messages par-ci par-là. Mais je n'arrive pas à me dire que bientôt, ce sera le silence définitif. Dans un coin de ma caboche persiste l'idée que si, ça continuera quand même, il trouvera l'envie et le moyen... mais non. Non, ça ne se passera pas comme ça.

Cet éloignement de ces derniers mois ne change pas grand chose. Il a un peu affaibli la puissance de notre lien, bien sûr. Beaucoup de disputes. Tant de temps gâché... Mais je suis toujours aussi accro à lui.
J'aimerais tellement passer plus de temps avec lui. Comme avant. Traverser la nuit. Avoir ces moments de pure complicité. Ces moments de passion. Combien de temps qu'on n'a pas vécu quelque chose de fort ? Tu m'étonnes qu'on doute des sentiments de l'autre, à force...
J'ai besoin qu'on me montre qu'on tient à moi. Je suis comme ça. Et là... je suis en manque.

J'ai envie de profiter pleinement des quelques semaines qui nous restent. Et je sais que ce n'est pas possible. Lui est de moins en moins là -logique. Et moi, je vais bosser cet été. Donc pas dispo non plus.

Ça va être dur de tout arrêter d'un coup. Couper le lien. Fini. Plus jamais de Lui. Il m'oubliera.

Je ne veux pas que ça s'arrête.

D'avoir compris si tard...
De ne pouvoir l'avoir pour moi que si peu...
Et malgré tout de voir le compte à rebours défiler inexorablement...

J'ai envie de pleurer.

Non...

13 juin 2013 à 14h22

Non... Les cauchemars. Ils arrivent. Ils reviennent.

Les cauchemars de cambrioleurs. Qui avaient curieusement disparu lorsque je me suis faite cambrioler pour de bon en avril, remplacés par la peur pure et simple.
La peur s'est atténuée mais demeure, aussi collante qu'un vieux chewing-gum, visqueuse, poisseuse, malsaine. Et elle est désormais rejointe par le retour, cette nuit, des cauchemars de cambrioleurs. Les deux ne font pas bon ménage, j'en viens à me persuader qu'il s'agit d'un pressentiment. Qu'ils vont revenir.

T'es mon chez-moi et j'ai l'mal du pays

13 juin 2013 à 22h44

[Catégorie Mémoires et Archives]

J'ai le spleen, j'ai le blues de l'idéal...

Les jours filent si vite. Je sais que bientôt tout sera fini. J'ai réussi à enjamber mes sacs de rancœur, je n'oublie pas -comment pourrais-je ?- mais j'ai tourné la page. Pourtant tout continue de ne pas aller comme je le souhaiterais, tu sais. Hier soir... je ne sais pas quels mots choisir. Je me sens confuse d'avoir été insistante, c'était déplacé. Enfin..sans doute. J'avais envie et toi... toi pas autant, ou du moins, la raison a été plus forte. Comme bien souvent ces derniers temps, comme trop souvent. Trop pour que ce soit la simple malchance du timing. J'aimerais parvenir à te faire de nouveau perdre le contrôle, comme au bon vieux temps. Mais merde, de quel droit pourrais-je prétendre te détourner de tes responsabilités ?! Après tout.. Je ne suis qu'un "semblant de nana" éphémère...
Éphémère. Si dès les débuts de notre relation j'étais convaincue que tu l'étais, que ça ne durerait pas plus de quelques semaines, j'ai vite changé d'avis. Tu es devenu un pilier, un repère. Mon compère, et ma paire, mon autre moitié. Tu as pris une place trop importante pour être raisonnable. Et c'est ma raison que tu as toujours trouvée plus forte que les sentiments...?

Bref, j'ai le spleen, j'ai le blues de l'idéal...
L'idéal d'un "nous" qui serait là pour toujours.
Je ne veux pas que tu partes. Je ne suis pas sûre de m'en sentir capable, tu comprends ? A n'être plus jamais demeurée loin de toi depuis que notre paire s'est scellée, je suis habituée à toi, à ta manière d'être ; à ta présence et même à sa rareté. Par "habituée", j'entends Accoutumée, Camée, Accro, Addicte, Intoxiquée, Camée, Camée, Camée. Ton contact est un peu mon chez moi et déjà j'ai le mal du pays.
Deux pièces d'un même puzzle à deux pièces, deux chaussettes d'une même paire. On était faits pour s'assembler.
On a passé un sacré bout de temps ensemble, on en a gâché une sacrée partie en engueulades, qu'importe on s'est toujours retrouvés, et on est toujours là, comme si ça devait être ainsi, comme si ça ne pouvait être autrement. Quelque chose de plus fort que nous.
Et je ne veux pas que ça s'arrête. Je ne veux pas.
J'ai le vague à l'âme, j'en ai gros sur la patate, j'ai mal au cœur, j'ai le bourdon, j'ai les joues salées à la verticale.

Tu seras absent et ça ne s'arrêtera plus jamais.

Mariner

16 juin 2013 à 20h43

[Catégorie Mémoires & Archives]

Oui ben... En attendant, j'arrête pas de penser à lui. Mais alors tout l'temps ! Tout l'temps ! Du lever au coucher. A me demander comment je fais pour ne pas être lassée. Même si je m'en détache (.. un peu, quand il n'est pas là). Même si j'ai été un peu refroidie par mes.. disons, tentatives infructueuses de rapprochements ces dernières semaines. Il n'a pas le temps, il doit partir. Ok. Alors maintenant, le geste devra venir de lui. ...Il faut que je m'y tienne. Vraiment, hein ? Non parce que j'me connais... Que je le fasse mariner un peu, comme au bon vieux temps, comme j'ai si bien su le faire, qu'il prenne conscience de la valeur de ce qu'il obtient.. non mais.
Seulement, voilà, on n'a presque plus le temps de se croiser. Alors je suis quasiment certaine que dès qu'il esquissera le moindre petit signe, je me jetterai dans ses bras et lui donnerai tout ce qu'il veut et prendrai tout ce qu'il me donne. Pour ne pas gâcher un seul de nos derniers instants ensemble, pour ne pas gâcher le temps qui court, pour couper court aux disputes qui ne manqueraient pas de ressurgir, comme à chaque fois que quelque chose coince un peu.
Ah, il est loin le temps où j'arrivais à le faire courir après moi !
Quelque part, je commence à me dire que si je cherche à réappliquer cette stratégie, justement, il ne s'accrochera plus. Il laissera tomber. Je le sens bien comme ça.
Je commence à me dire qu'il a déjà commencé à se détacher.
Je commence à me dire que je devrais faire de même. Profiter de nos deux derniers mois ensemble (façon de parler) sans y attacher d'importance.

Oui, dans la théorie, et sous bien des abords, ça me semble la solution la plus appropriée.
Mais dans la pratique... difficile à appliquer à celui qui a tenu une part aussi importante dans ma vie depuis tant de temps. Je suis incapable d'être indifférente, une fois qu'il est à mes côtés.

RH

20 juin 2013 à 19h37

Je ne suis pas faite pour les RH. C'est au moins un enseignement -sinon le seul- que je peux tirer de mon job cet été.
Quand j'ai un CV de candidat sous les yeux, quand j'interroge le candidat à l'autre bout du fil, quand je corrige son test d'aptitude, je ne raisonne pas en termes de ressource humaine, c'est-à-dire d'outil pour l'entreprise. J'ai tout simplement envie de leur donner un boulot, à ces candidats. Parce qu'ils en ont besoin.
Alors je fais ce que je peux pour pousser leur candidature... je suis un peu trop laxiste sur mes évaluations. Je leur donne...probablement de faux espoirs au bout du compte. Mais je leur donne...leur chance.

Stratégie

26 juin 2013 à 20h05

[Catégorie Mémoires & archives] <

Et les semaines continuent de défiler, les jours s'égrènent, sans qu'il n'y ait de Lui. Et... tu sais quoi, chère Moi ? Je commence à m'y faire. Je m'habitue à son absence, je me sens de plus en plus détachée. Je suis satisfaite, mon neurone fait son boulot et commence à gommer de la carte celui qui bientôt disparaitra. Il m'oubliera, je le sais, puisque la seule chose qui figure dans le contrat, la seule chose qui soit certaine, c'est qu'on n'aura plus aucun contact. Il m'oubliera, il sera heureux avec elle. Et... je ferai ma vie de mon côté. Je l'oublierai, j'y arriverai sans que ce soit trop douloureux, je commence à y croire.
Bien sûr, l'idéal serait que jusqu'à la date d'expiration de notre relation, j'évite de m'investir personnellement. Pour ne pas y laisser des plumes à la fin du compte à rebours. Mais... c'est tellement de gâchis, à la fois, de ne pas profiter à fond de ces derniers instants. Non ? Je sais à force que si je ne me donne pas au max, il perd confiance ou se vexe, bref il ne vient pas me chercher, il se bloque aussi et reste distant. Mais j'aimerais que ce soit lui qui soit à l'initiative des gestes que j'attends... Qu'il me confirme que j'aurai compté jusqu'au bout pour lui.

Alors voilà. Je ne sais pas ce qui sera le moins douloureux. Parce qu'il faut que je pense à sauver ma peau, maintenant.
-M'investir, tirer le meilleur de notre relation... et tomber en miettes et ne plus arriver à l'oublier ?
-Ou rester comme à distance, juste le nécessaire... mais regretter tout ce qui ne se passera pas ?

Faut que j'arrête de me poser la question. Il n'est pas là pour l'instant. On ne se verra presque plus d'ici la Fin, de toute façon.

Constat, déduction.

28 juin 2013 à 19h52

Il n'a toujours pas regardé ses messages depuis 6h56 ce matin.
Il n'a pas eu envie de savoir s'il en avait un de moi.

Laisse-moi aller

28 juin 2013 à 20h11

Voilà.
C'est l'week-end, je suis enfin seule et j'ai envie de pleurer. Pas de tristesse. De fatigue.

Voilà maintenant 2 semaines que je n'ai plus eu une seule minute d'intimité. Et bon sang, c'est dur. Un peu plus et j'en devenais exécrable.
Je me lève tôt, je ne suis pas seule dans le studio de 25m². Je prends le bus. Je passe ma journée au boulot avec ma responsable sur le dos, ou en compagnie de mes collègues. Je rentre (trop tard à mon goût, donc claquée et à bout de nerfs), il est toujours à l'appart', rien n'a bougé, il n'a rien rangé, il n'a pas fait les courses, il n'est pas sorti. Et il ne bouge pas de la soirée. Et il se couche très, très, très tard, sabotant ma nuit puisque l'appart' n'a qu'une pièce de vie. Je me lève après ma trop courte nuit et ça r'commence.
Jour après jour. Sans répit.

PAUSE. Une pause.

Et le boulot, parlons-en... J'n'avais pas besoin d'avoir un bac+3 pour faire ce qu'ils me demandent. Je me demande pourquoi j'ai envoyé un CV complet. Ma plus grosse responsabilité pour l'instant a été de mettre des documents dans une pochette. Et de recommencer 20 fois le même manège. (Avant d'aller faire le ménage). Quand on m'avait fait faire un peu de Ressources Humaines pourtant, j'avais cru que le stage serait intéressant.
En une semaine, je fais l'équivalent d'une journée complète d'heures sup. Je ne suis pas payée. Du tout. Aucune reconnaissance pour le boulot que j'effectue. Aucune, ma responsable n'est jamais satisfaite, même si j'effectue ce qu'on me demande comme on me le demande, avec rapidité et efficacité. Pourquoi cette insatisfaction ? Allez savoir. Une stressée. Aucune évolution des tâches qu'on me demande de faire. C'est pas un contrat de stage que j'ai signé, c'est un contrat d'esclavage.

Alors voilà. J'suis à bout, et maintenant que je suis enfin un peu seule, j'ai envie de pleurer. Doucement. Toute seule assise à cette table. Juste pour me lâcher un peu. Avant de prendre le train demain pour voir mes parents. Et ne plus avoir aucune intimité, de nouveau. Et sacrifier mes 2 grasses mat' de la semaine.

Pleure, ma grande, laisse toi aller, ça va aller, ça ira mieux, et tu pourras arrêter de voir en négatif. Tu pourras de nouveau positiver. Laisse-toi aller.

"Je ne suis pas prêt pour toi, ni pour elle. à vrai dire, je ne suis même pas prêt pour moi."

29 juin 2013 à 20h02

De retour chez mes parents le temps d'un week-end, j'ai feuilleté l'un de mes romans d'ado. "Cher Inconnu", de Berlie Doherty. Je ne m'en souvenais plus. Juste survolé en diagonale les 2 pages finales. Ça m'a fichu les larmes aux yeux. La tristesse émanant de chacun des mots.
Vu mes réactions aléatoires, j'ai un truc qui tourne pas rond en ce moment (..depuis des mois). Sûrement à cause de mes (non-)relations sentimentales de ces derniers temps. Celles sur lesquelles je n'arrive pas à tourner la page, celle(s) dont je n'arrive pas à me défaire, celle(s) dont je ne sais pas quoi faire. Celles que j'ai fui, celles que j'ai manquées, celles que j'ai gâchées, celles que je n'ai pas eu.
Finalement, contrairement à ce que je clame, j'ai du mal à me défaire de mes vieux démons poussiéreux.

Il faut que je me remette à lire. Seulement, je ne sais plus quel genre de bouquin me plaît. Beaucoup me semblent plutôt ennuyeux ces derniers temps. Alors qu'ils sont supposés me plaire vraiment, sélectionnés avec soin.

Bref.

J'attends de te dire...

29 juin 2013 à 20h42

[Catégorie Mémoires & Archives]

"

  • D'ailleurs puisqu'on n'aura plus rien de plus à partir de maintenant, vaut mieux qu'on se quitte là. Ça n'a pas de sens de continuer, alors qu'on ne se voit qu'une pauvre heure et demie par semaine, pour s'échanger des banalités. Ça ne sert plus à rien, on ne retrouvera plus les très vieux bons moments passés auxquels on s'est accrochés ces derniers mois, on ne trouvera pas la même longueur d'ondes. On n'a plus rien à en tirer, c'est fini maintenant.
  • Et la pensée qu' Elle est là, peut-être dans la même pièce que toi, portant ton enfant de plus en plus prêt à naître... belle comme une femme enceinte... la pensée m'est insoutenable. Ce n'est pas de la jalousie, vraiment, vraiment pas, c'est simplement que la pensée annihile mon envie. (De toute façon, mon envie demeurerait insatisfaite, tu n'en donnes plus aucune preuve depuis longtemps, et peu importe tes belles paroles auxquelles je crois modérément, j'ai besoin de ces preuves, ça me manque.) Elle annihile aussi la tienne, comment pourrais-tu me témoigner plus que de l'affection dans ces conditions ? Je ne veux plus."

    Je vais sans doute le regretter dès que je te l'aurai dit. Je vais vouloir revenir en arrière, je vais vouloir revenir vers toi, je vais vouloir que tu reviennes vers moi, je vais vouloir qu'on se retrouve comme au bon vieux temps alors que c'est parce que ça n'arrivera pas que je mets le Holà. Je vais regretter, je vais verser des larmes, je vais être mal, je vais avoir mal. Mais il faut que je mette fin à... ça. Et que ça vienne de moi plutôt que d'attendre ton départ.

    Faut que je me décide à te le dire.

    Message à "Hier ne revient jamais"

    30 juin 2013 à 14h33

    Petit message destiné à la rédactrice de Hier ne revient jamais.
    Puisque tu as supprimé mon message sur ton forum...

    En lisant "Je sais que tu me lis", quelle n'a pas été ma surprise de reconnaitre mes propres phrases dans tes 5 derniers paragraphes.
    Tu as fait un copié-collé de plusieurs de mes derniers écrits, tu les as cousus ensemble, et tu les as publiés en ton nom. Tu te les es appropriés, sans m'en toucher mot, bref, tu m'as volé ces mots, ces sentiments, ces souvenirs, ces tranches de ma propre vie...

    Je ne trouve pas ce geste correct. Ces ...bribes de moi... que j'avais écrites sont personnelles, intimes, comme dans "journal intime".
    Alors j'apprécierais que tu retires Mes mots de ton écrit, et ne publies que les tiens. S'il te plait.

    Dernière ligne droite

    2 juillet 2013 à 22h19

    [Catégorie mémoire et archives]

    En ce 30 juin, j'ai fait le pas.
    Je lui ai fait part, en quelques mots, le plus simplement du monde, de mon intention d'arrêter là. Il n'a pas cherché à contester, c'est normal, il ne peut pas, il n'a pas d'argument, il sait qu'il n'a plus le temps pour qu'on se voie. Il n'aurait pas pu faire face à mes arguments garantis 100% rationalité. On n'a plus le temps pour une relation, donc on arrête plus tôt que prévu. Voilà tout. Je ne me suis même pas demandé si j'aurais aimé qu'il cherche à me retenir. (Sûrement que j'aurais interprété ça comme de la politesse.) Dans tous les cas, je lui aurai expliqué en quoi ce n'est pas possible.

    Il a brièvement (brièvement... en même temps, je cherche encore une de nos conversations qui n'ait pas été brève depuis 6 mois.) signifié que ça ne l'enchantait pas : "ça fait chier".
    De toute façon, je ne sais pas si je crois encore en ses paroles. Je dirais même que non. Il me semble que j'en prends connaissance, puis que je les laisse glisser sur moi. Les paroles, c'est tout ce que j'ai de sa part depuis 6 mois. Pas de gestes, seulement des paroles qu'il essaie de faire passer pour l'équivalent de gestes. Mais non. Ça n'fait pas le poids mon grand, c'est pas nouveau. Lorsqu'elles ne sont pas étayées par des actes, les paroles voient leur crédibilité s'essouffler.

    A la fin de la semaine je pars chez de la famille. Là-bas, je ne pourrai pas garder contact avec lui. (Comprendre : répondre à l'éventuel unique message qu'il aurait peut-être le temps de m'expédier). Si d'ici mon départ il ne lit pas mon message qui l'en informe, alors on se sera quittés sans se dire adieu.
    Et j'te parie que c'est ce qui va se passer.

    J'en ai décidé ainsi. Je ne veux plus attendre la fin, attendre après lui.
    J'ai la sale manie de toujours vérifier, plein de fois dans la journée, si j'ai un signe de lui. Lui ne fait visiblement plus de même -JE SAIS qu'il est très occupé, oui je sais. Mais quand même. Au moins une fois par jour, ça ne le tuerait pas.

    Alors j'ai décidé que samedi, quand je partirai, j'abandonnerai aussi ces années imprégnées de son parfum. Il est temps. La tête appuyée contre la vitre de la voiture, mes pensées iront à 90% vers lui, ça durera quelques jours, puis je me lasserai. C'est au quotidien qu'il me manque, parce qu'il devrait être là mais ne l'est pas. Si je pose le point final, je n'aurai plus à avoir cette attente.
    Pas de douleur cette fois-ci. C'est un souhait, une résolution. Je ne veux pas de douleur, ce sera ma victoire sur notre relation. Je me demande si je dois lui rappeler que la dernière personne avec qui il a fait des galipettes, ce n'est pas moi, mais celle avec qui il est allé pendant notre break il y a plusieurs mois. Quoi qu'il dise sur ce que j'ai pu être pour lui. Oui, j'ai beaucoup compté pendant longtemps, je veux bien l'admettre. Mais ces derniers mois n'ont été qu'éloignement à cause du manque de temps, et lui, il se voile la face. Il admet le manque de temps mais toujours pas l'éloignement.

    J'ai décidé. Je ne dois pas changer d'avis. Je ne dois plus le recontacter, si par hasard il venait à ne voir mon message que trop tard.
    J'ai assez attendu.

    Perte de temps

    3 juillet 2013 à 20h07

    Comme si c'était cathartique de relire encore et encore nos vieilles conversations qui font à chaque fois couler mes larmes.
    Mais c'est addictif : c'est comme si nous pouvions encore être ensemble.
    Là se trouve la source de mes larmes : ça n'arrivera plus.

    Les vieilles de la ligne 1

    13 juillet 2013 à 16h13

    Mes z'études z'empiriques ont permis de conclure tout récemment que dans le bus, les petites vieilles doivent , et c'est non-négociable, s'asseoir du côté droit, à la place côté couloir du siège juste derrière la porte du milieu du véhicule. Systématiquement. J'ai arrêté de parier là-dessus à chaque fois que l'une d'elles grimpe dans le bus, c'était trop facile.
    Ce qu'il y a, c'est que c'est aussi là que je m'assois - m'asseyais. Et quand bien même touuutes les autres places du bus sont vacantes, la p'tite vieille viendra s'asseoir à côté de moi.
    Ça n'me dérange pas en soi. Mais la petite vieille, elle a peur de se lever tant que le bus n'est pas encore bien à l'arrêt. Et après, elle met le temps. Tout son temps. Donc moi, coincée entre son sac à main parfum naphtaline et la vitre, je rate mon arrêt de bus.

    Evidence

    18 juillet 2013 à 22h32

    Ça fait toujours mal de voir un ex passer à autre chose. Retrouver l'amûr, ailleurs.
    Même si pour ma part j'ai fait de même il y a bien longtemps.

    Envie de lui dire, Coucou, je suis là. Tu te souviens comme on était bien ?

    Stagiaire

    21 juillet 2013 à 21h22

    Dimanche soir.
    Demain, j'attaque la deuxième et -hélas- dernière semaine de boulot sans ma boss, partie en vacances avec la voiture de la société. Voiture dont mon collègue et moi aurions eu bien besoin pour l'une de nos missions principales. Bon, ça lui donnera une bonne raison de râler dès son retour, à la boss, puisque du coup les objectifs ne seront pas atteints.
    Je pensais pas que c'était vrai à ce point, le mythe des "stages-photocopieuse".
    La boss m'interrompt régulièrement dans mon travail (pas de grosse responsabilité non plus, manquerait plus que ça) pour me demander si je veux bien aller lui faire une photocopie. ...Y a un concept que j'ai du mal à saisir. Elle peut tout aussi bien y aller elle-même, non ? Elle a des jambes aussi. La photocopieuse est plus proche de son bureau que de celui des stagiaires. Bref, ça m'agace qu'elle considère à ce point les stagiaires comme ses sous-fifres personnels.
    Toutes les semaines, il faut faire le ménage dans les locaux. Ok. Mais le "il faut" signifie visiblement que c'est aux stagiaires exclusivement de s'en charger. Ben oui, qui d'autre qu'un stagiaire pour récurer les chiottes, passer le balai et la serpillère, vider les poubelles, passer un coup de chiffon sur le bureau..... Mon moment préféré : celui où il faut humblement demander la permission à la boss pour venir nettoyer son bureau. En plus elle se permet des remarques. Mais relis mon contrat, je suis pas Stagiaire Ménage, merde !
    Déjà que je suis pas payée...
    Voilà voilà. Je sais élaborer des stratégies d'entreprise, je sais valoriser l'image d'une marque, je sais améliorer la compétitivité, améliorer la gestion des ressources... Je sais faire des choses. Et ce que je ne sais pas faire, eh bien, je suis là pour l'apprendre.
    Mais à la place je passe le balai.

    Humanitaire

    27 juillet 2013 à 18h51

    En ce moment, je travaille à l'organisation de mes trois prochaines années d'études. C'est comme jouer au Tetris, vu tout ce que je dois caser sur mon planning...
    Pendant ma césure, je veux partir quelques mois en humanitaire. C'est quelque chose qui sommeille dans mes tripes depuis longtemps. Un besoin. Une attirance irrépressible. Je sais que je me prendrai des claques dans la gueule, et c'est précisément pour ça, je crois, que je dois le faire. Agir. Ne pas me contenter de refaire le monde depuis chez moi.
    Je ne pourrai pas me poser, je ne pourrai pas avoir d'attaches tant que je n'aurai pas vu le monde.

    Je me suis donc rapidement renseignée sur les moyens de partir sur le terrain. Et là... désillusion. Presque tous les organismes parlent de frais (frais de quoi ? Frais de dossier ?) d'au moins 1 500€ (sans compter les dépenses courantes sur place), plus un supplément par semaine supplémentaire sur place... Je ne saisis pas... payer pour aller faire du bénévolat ? A ce prix-là, je suis forcée de remettre mon projet en question. Je n'ai pas cet argent.
    La seule solution qui ne présente pas ces coûts, c'est le VSI. Cependant il faut s'engager sur 1 an, si j'ai bien compris... Or je ne dispose pas d'une année complète. Autre incertitude : le VSI est ouvert à "Toute personne majeure sans activité professionnelle". Si j'ai le statut d'étudiante, qu'en est-il ?
    Bref, il faut que je continue de me renseigner. Il existe une foule d'ONG ou d'organisations à vocation humanitaire, dont on n'entend pas parler, mais qui pourraient sûrement accueillir une stagiaire/bénévole/autre dans mon genre.

    Bleu

    27 juillet 2013 à 20h39

    J'ai lu Le bleu est une couleur chaude.
    J'ai pleuré.
    J'aurais voulu pleurer plus. Mais mes parents sont là, ce week-end.

    C'est long.

    4 août 2013 à 16h42

    J'ai toujours pas fini d'évacuer tout ça. C'est long. Un an après, je n'ai pas tourné la page. Pire, me rendre compte que j'avais sauvegardé mes écrits de cette période sur clé USB malgré m'être fait voler mon ancien ordi m'a soulagée. Soulagée de ne pas avoir perdu toute trace de cette période.

    Mais j'en reste pourrie de l'intérieur. Pas de signe d'amélioration.
    Pourquoi on ne m'a pas protégée ? Pourquoi vous ne m'avez pas protégée ? C'était votre rôle, n'est-ce pas le rôle des parents de protéger leurs enfants ? Vous m'avez encouragée à aller au casse-pipe, parce que vous aviez envie d'avoir une fille/soeur/autre en prépa. Parce que ça faisait bien. Vous m'avez laissée plonger là-dedans alors que je n'étais pas prête. Je n'étais pas assez solide.
    Vous auriez dû le savoir.
    Vous m'avez laissée me faire détruire, me détruire moi-même, vous avez laissé cette chose me démolir jour après jour, deux ans durant, sans broncher.
    Je suis morte pendant que vous étiez occupés à me dire que ce n'était qu'une mauvaise période à passer. Je suis morte pendant que vous étiez occupés à ne voir que ma soeur et son mal-être de crise d'ado.
    Vous m'avez laissée seule dans cette violence sans nom, dans ce monde pas taillé pour moi et pour lequel je n'étais pas taillée, pourquoi vous n'avez rien dit ? Pourquoi personne ne m'a tirée de là ? Pourquoi personne n'était là pour me prendre dans ses bras... bordel...

    Bordel, pourquoi personne n'a réagi cette fois où j'ai fondu en larmes au moment de prendre ma valise pour y retourner alors que la dernière fois que vous m'aviez vue pleurer c'était l'année de mes 8 ans, pourquoi personne n'a réagi en voyant mon état -ruiné- à chaque entrevue...
    Pourquoi personne ne réagit encore quand je dévoile de nouveaux détails, quand j'évoque les monstrueuses crises d'angoisses auxquelles j'étais en prise, quand je les rectifie en sous-entendant que mon mal-être allait plus loin que la simple fatigue permanente ou qu'un stress chronique...Comme si c'était normal insignifiant inexistant !!

    Pourquoi vous ne comprenez toujours pas que ça n'a pas été une expérience positive, que ça continue de me hanter, que c'est un poison qui coule dans mes veines, que ça sabote mon cerveau, qu'il ne se passe pas une seule journée sans que j'y repense encore et encore...!!
    Pourquoi vous ne comprenez pas que je n'en suis pas sortie indemne ?

    Pourquoi vous ne voyez pas au-delà de la source d'anecdotes, de vacheries surréalistes et de phrases assassines savoureuses à écouter... Pourquoi riez-vous quand je raconte...

    Pourquoi avez-vous fermé les yeux ?

    Ce sentiment d'avoir été laissée toute seule, ce sentiment qu'on m'a regardée crever sans rien dire, je n'arrive pas à passer outre.
    Et c'est une rancœur muette que j'ai développée envers ceux qui auraient dû me protéger.

    Ce grand homme

    8 août 2013 à 20h01

    https://www.youtube.com/watch?v=YuF4oYRktcA

    Ce type est un génie.

    Un génie.

    Il y a une énergie palpable.

    Ce qu'il fait de ce morceau -de chacun de ses morceaux... Bordel, ça fiche des frissons de partout. Il interprète la musique, il la vit, il lui donne vie.
    C'est un phénomène physique.
    C'est de la magie.




    Lors de mes premières années de musique, ma prof m'avait expliqué que la perfection n'existe pas. J'ai grandi dans cette conviction. Il m'a fallu toutes ces années avant de découvrir qu'il y en a bien un qui l'atteint... par son imperfection, si l'on peut dire, par les libertés qu'il prend. Par son extravagance, son anticonformisme. Il place du Hendrix sur une cadenza de Mozart. ...


    Il n'a pas d'allure, il n'a rien en commun avec tous ces grrrands musiciens classiques à l'air pincé en costume trois-pièces ou robe de gala. Sa passion, il la transmet.
    Que dire de plus... Les mots se bousculent dans ma caboche tandis que ce grand homme me laisse sans voix.

    Cette sale bonne femme.

    9 août 2013 à 20h54

    Je compte les jours, comme je compte les heures et les minutes de chaque journée de boulot. "Boulot". Le mot n'est pas ce qu'on fait de plus approprié. J'ai eu le bonheur de décrocher un stage qui correspond à peu près à tous les clichés du genre. Inutile de les énumérer.

    Du coup, on ne peut pas parler d'une "formation". J'n'ai été formée à rien du tout -du moins, rien qui me servira vraiment plus tard. J'ai appris à travailler lentement, leeeentement pour ne pas me retrouver à me tourner les pouces pendant 2 heures d'affilée. Je me demande comment je vais le mentionner dans mon rapport de stage.

    Va savoir quelle note ma responsable va me coller. Entre elle et moi, le courant ne passe pas vraiment. Elle est l'archétype de la petite chef qui se plait à rappeler son rang, par quelques crises d'autorité par-ci par-là. C'est comme les fruits et légumes, il lui en faut 5 par jour et par personne.
    Elle a toujours raison, absolument raison, et en profite pour me parler comme à une idiote profonde. Ben oui, je suis stagiaire et elle, c'est la patronne. Sauf que moi, déjà un peu susceptible à la base, je le ressens comme un manque de respect. Je ne suis pas là pour qu'on me parle de la sorte ! Me faire envoyer chier dès que je cherche à prendre une initiative ("je vois pas pourquoi tu veux faire ça. 'Fin bon..." + regard ahuri devant tant de connerie... et tant d'autres exemples), dès que je pose une question pour être certaine de ne pas faire de boulette... Elle arrive à me faire perdre mes moyens, et je m'en veux d'avoir parfois les larmes aux yeux lorsqu'elle décide de me houspiller. P'tain ce que je m'en veux !
    Et elle, me prend pour une récalcitrante qui refuse toute critique, puisque je justifie souvent mes actes lorsqu'elle prend son fameux air excédé-par-tant-de-débilité. Ce qui lui permet de ponctuer par "t'écoutes pas quand je te le dis et tu n'en fais qu'à ta tête, mais.........." et autres "ben fais comme tu veux si tu sais tout..."
    Elle a ce don de faire passer ses interlocuteurs pour des moins que rien. Pas de la merde sur laquelle elle crache, non. Juste un ramassis de stupidité pas méchant mais qu'on aurait oublié de doter de tout bon sens.
    Je me souviens des mots de ma collègue, qui a quitté le navire il y a 2 semaines : "avec elle, j'en viens vraiment à avoir l'impression que j'suis complètement bête !".

    Bref, une ambiance de travail que j'abhorre.
    Ça me met à bout, je pourrais en pleurer.

    Tsss, sale bonne femme.
    Viv'ment vendredi prochain : la libération !

    Le côté obscur

    10 août 2013 à 21h16

    Excursion dans ma ville de cœur.
    1 an que je n'y étais pas retournée autrement qu'en escale à la gare. Une année complète. Ça me semblait plus, ça me semblait moins.

    Et tout là-bas me rattache encore à ma prépa. Les rues, les quais, la librairie, les vues que j'aimais tant, sont imprégnés de ce souvenir oppressant. Hantés par l'ombre de ces deux années. Un air de retour en arrière, tandis que mes pas me guidaient d'eux-mêmes sans rien d'un hasard.

    "Bon dieu que la ville est belle" . Le panorama m'a souvent inspiré cette petite exclamation. Je m'y sens bien. Je m'en emplirais les poumons. Mais pour autant, je ne suis pas encore prête à retourner y vivre.

    Et ça tombe bien, j'ai encore mes z'études à finir. En prenant mon temps.
    Ce temps commence à m'effrayer, finalement. Déjà 3 ans après le bac. Et encore 3 années... C'est long, non ? Je ne veux pas entrer tout de suite dans la vie professionnelle, j'aime les études. Et j'aime cette idée que mon futur est encore à dessiner.
    Mais... Mais, c'est tout.
    J'ai l'impression de ne pouvoir me sentir tout à fait femme, tout à fait mature, tout à fait adulte tant que je serai "étudiante".

    Eviter l'amertume

    14 août 2013 à 13h36

    Maintenant, je dois tourner des pages.

    Je me souhaite Courage.

    Argumentaire à moi-même.

    14 août 2013 à 20h21

    Ne pas lui répondre tout de suite. Observer la règle des 3 jours. Ma précieuse règle des 3 jours. Elle a toujours fonctionné, engrenage bien huilé, sauf sur lui. Je n'ai jamais réussi à me détacher de lui -me détacher tout à fait, je veux dire.
    Au fil des heurts il a perdu mon estime, une bonne partie de mon estime, ça oui. Mais il ne m'a pas franchement perdue moi.
    .Déjà 1 jour.
    .Puis demain. Demain, j'vais m'ennuyer, ça va être coton.
    .Puis vendredi. Je serai occupée. Sauf le soir. C'est le soir que c'est le plus dur. Surtout qu'il sait que c'est le soir que j'ai l'habitude de lui envoyer des messages, ce qui a toujours renforcé mon espoir d'avoir une réponse rapide.

    Encore 2 jours. Pour prendre le recul nécessaire sur la situation, et avancer mon travail de 'deuil'.

    P'tain, tout à l'heure, bam sur une impulsion, ma souris et mon clavier se sont connectés tout seuls sur ma boîte mail, dans un "rienafout", tout prêts à répondre quelques petits mots soigneusement choisis.
    Note à ma cervelle : Tu ne m'refais plus ça, hein ?

    Les sélectionner avec soin, les mots. Avant, je dois savoir ce que je veux lui montrer à travers mon message.
    -A quelle réaction s'attend-il ? S'est-il seulement posé la question... en fait j'en doute. Est-ce que je veux le surprendre ? Assurément.
    -Est-ce que ça doit être le dernier message ? Si je suis honnête, j'en ai pas envie. Mais ça fait plus de 2 ans qu'il me bouffe la vie, par l'attente de ses réponses. Un bol d'air frais si ça s'arrête. Tentation / Raison. J'sais paaaas, je DOIS décider.
    -Que transmettre ? Indifférence ? Joie pour lui ? JeSuisUneFilleBien ? Détachement ?
    -Est-ce que je réponds, d'ailleurs ? Ne pas lui répondre lui montrerait mon prétendu détachement. Et le ferait chier. Sûrement un peu. Si ce qu'il me disait était vrai, en tout cas. Idée séduisante. D'autant plus que je me délivrerais de l'étouffante attente de ses réponses. A tout jamais. A tout jamais ? Tu parles, tu attendrais une relance, comme tu le fais déjà alors que son mail ne date que d'hier ! T'es une malade. Arrête. Putain arrête. Pourquoi j'arrive pas à arrêter d'attendre ? C'est maladif. Pourquoi j'en suis incapable ?
    Alors... ne pas lui répondre, je disais, idée séduisante. Mais à la fois, j'ai pas envie de lui donner comme dernière impression celle d'une nana immature. Pas donner l'impression que ses derniers mots m'ont un peu peinée - ça montrerait peut-être mon attachement asymétrique à lui.

    De toute façon, il n'en a rien à cirer que je réponde maintenant, ou dans 15 jours. Qui sait quand il consultera à nouveau sa boîte mail à présent.
    Il a autre chose à faire. Autre chose à penser. Il a les pensées bien ailleurs normalement à l'heure qu'il est. Tu es bien peu de chose. Et retiens bien que tu as été un divertissement attachant, une sorte de Sims en plus imprévisible. Fin de partie.

    Attends 3 jours.

    Un,
    Deux,
    Trois.

    S'il te plaît.
    Fais ça.

    2

    15 août 2013 à 22h28

    Deuxième jour : Ok.
    (En même temps, j'ai dormi la moitié du jour. Ça passe le temps. Une nuit pénible, soit dit en passant.)

    Je ne peux tout d'même pas m'empêcher d'interroger fréquemment ma boîte mail, voir s'il n'aurait pas envoyé un autre message.
    Qu'est-ce que tu comprends pas dans les conditions d'utilisation, ma pauvre fille ? Si tu dois tourner la page, c'est parce qu'il ne peut plus t'écrire ! Va bien falloir que ça te rentre dans le crâne... Mais non, toi non, tu penses que non seulement il se trompe sur son temps disponible, mais qu'en plus tu as une place assez importante pour lui pour qu'il ne puisse se passer de toi.

    Pfff... j'suis épuisante.



    Bon, une fois que j'aurai tourné cette page, l'autre que j'ai à tourner le sera presque entièrement. Du deux en un.


    Et paradoxalement, à côté, je ne me décide pas à demander des nouvelles à mes amis, en vacances ou au boulot aux quatre coins de l'hexagone ou du globe.

    Jamais deux sans...

    16 août 2013 à 19h02

    Troisième jour.
    Ma foi, ça va plutôt pas trop mal.
    J'ai peiné à trouver le sommeil hier, à 1h du mat' je suis passée par la phase d'amertume. Il faut. Il faut bien l'évacuer... J'aurais aimé faire le point face à lui, ceci dit. Je ressassais tous les éléments de rancune à l'égard de l'intéressé. C'est ainsi qu'au matin, je tenais la conclusion qu'il n'était pas nécessaire que je réponde.

    Comme quoi... elle est intéressante, la règle des 3 jours. A chaque jour son point de vue, ses justifications, son raisonnement.
    Je suis donc censée avoir tourné la page d'ici ce soir. Bon bon bon. Presque, hein. Presque.

    Je me sens un peu plus libérée. (Même si j'espère toujours un signe, mine de rien. On n'se refait pas en 3 jours...) J'espère que je ne vais pas avoir une phase de manque complet d'ici quelques jours.

    Psychose

    17 août 2013 à 18h39

    Bon ben voilà.
    Je suis enfin en vacances (après une dernière vacherie de la part de ma chef, pas d'exception), et je suis malade comme un chien. Mal comme jamais avant.
    Outre les autres symptômes, je suis tombée plusieurs fois dans les pommes ce matin. Assez lentement pour avoir le temps de me rendre compte que je perdais chacun de mes 5 sens, avant la perte totale de conscience. Ça m'a fait très peur, étant donné que j'étais seule à l'appart'. Un ami d'enfance est mort d'une méningite foudroyante il y a quelques mois, tout seul, sans personne, et il avait les mêmes symptômes que ceux que j'avais ce matin. Je me sentais tellement mal que forcément (et bêtement), j'ai 'psychoté'. Pitié, pas mourir comme ça.

    Ça va un peu mieux maintenant. Même si je ne peux rien avaler sans que 10 litres ressortent aussitôt. (Si ça continue comme ça je vais peser un poids négatif d'ici la fin de la journée). Mais j'ai aucune énergie pour faire quoi que ce soit, donc j'm'ennuie comme un rat crevé.
    J'ai rien pu faire de ce que j'avais prévu aujourd'hui. Plage, trouver un cadeau pour J,nettoyer l'appart... J'suis dégoûtée.

    Aparté

    19 août 2013 à 17h52

    On est en 2012.


    La situation est... ce qu'elle est.


    Je n'y suis pas étrangère.
    Le déclencheur est survenu la dernière fois qu'on s'est vus. Alors que j'allais m'absenter, il m'a demandé, les yeux brillants avec des airs de chaton curieux, s'il pouvait explorer les trésors de mon ordinateur. Une question à laquelle il est difficile de dire non, et quoi qu'il en soit, je n'avais à priori rien à lui cacher. Ce n'est qu'en rentrant de mon rendez-vous que j'ai compris que quelque chose clochait. Ma clé USB branchée au PC. Le document auquel je n'avais pas pensé. Il avait lu ce pavé du Nord au Sud. Et était tombé sur ces 2-3 courts textes. Dérangeants. Je le comprends. J'aurais réagi de la même manière.

    Il m'a plus tard avoué que ce n'était pas le seul cheveu sur la soupe. En lisant mes écrits (...je me suis sentie un peu mise à nu en réalisant que oui, c'est vrai, il a lu mes écrits), il a lu les mots d'une moi sans artifices. Des mots juste jetés sur le clavier, plaqués sur le traitement de texte. Et il s'est rendu compte que je suis plutôt douée dans l'art de faire semblant. Semblant d'être indifférente, semblant de ne pas l'être. Pas par rapport à lui, hein. Aucun texte à son propos, puisque j'ai cessé d'écrire avant de le rencontrer. Du coup, lui que je respecte profondément pour sa capacité à me lire de manière limpide, sans avoir besoin du mode d'emploi...il s'est rendu compte qu'il ne me connait peut-être pas si bien. Il s'est rendu compte que ses certitudes n'étaient peut-être pas si solides. Il s'est rendu compte qu'il avait peut-être besoin de repenser tout ça.

    Me retrouver des semaines plus tard alitée en sale état, sans qu'il ne l'ait vu venir, n'a pu que le conforter dans ce sentiment.

    Saperlipopette, mais que vois-je, un regret.

    19 août 2013 à 20h00

    J'aimais ce personnage que je jouais.

    Le goût de mes baisers

    19 août 2013 à 22h29

    [Catégorie mémoires et archives]

    Et voilà ce qui devrait être mon dernier écrit à son sujet.
    Le simple fait de penser cette phrase suscite réflexion. Brièvement. Pensive.. Je n'en sais rien. Est-ce que ce sera mon dernier écrit à son sujet ? Il le faudrait, dit la Raison. Mais La Raison est réaliste... il y a énormément de vécu aux côtés de ce type. Il y a un bon nombre de choses -une maturité en amour, même- que j'ai découvertes à travers lui. Est-il possible que ce soit mon dernier écrit à mon sujet, que je n'aie plus jamais ce besoin de sortir des mots où sa silhouette transparait ? J'ai besoin d'expulser pour prendre le recul nécessaire, pour pouvoir vraiment tourner la page.
    Mais je sais également qu'il me reste des regrets. Il y a eu des moments magnifiques durant notre relation. Oui, aujourd'hui je peux l'écrire en connaissance de cause, il m'a rendue folle. Et il m'a également tuée plusieurs fois. Il m'a fait un mal considérable, et souvent. Des choses qu'un coup j'arrive à prendre avec compréhension, un coup je ne peux plus pardonner.
    J'aurais tellement aimé faire le point avec lui à ce sujet, une dernière fois... Mais ça n'arrivera plus. Il est à mille lieues de tout ça à présent. Il oubliera le goût de mes baisers, c'est imminent.

    Je n'aime pas la fin de notre relation. C'est abrupt. Cet arrêt net, je veux dire. Notre relation est mourante depuis des mois, depuis ce fameux mois où, en l'espace de 20 jours, il m'a fait la pire chose qu'il pouvait me faire, puis m'a dit la pire chose qu'il pouvait me dire, puis m'a dit que je ne l'aimais plus depuis longtemps, puis enfin m'a dit ce foutu "j't'aime" qui aurait pu me faire glapir de douleur. Ce "j't'aime" que je n'ai pas pu croire, ce qui l'a convaincu de ne plus jamais redire ces mots. Oui, depuis, notre relation s'est fanée. J'ai essayé, j'ai voulu y croire, mais ça n'a jamais vraiment redémarré.
    Et ça me tue, cette sensation d'inachevé, cette conviction qu'on aurait pu tirer tellement plus de belles choses dans le temps qui nous était imparti. Ces regrets. "On peut tourner la page sur tout, du moment qu'on n'a pas de regret".

    Et je continue d'espérer dans un tout p'tit coin de ma tête que ce n'est pas fini. Mais c'est faux... c'est faux. C'est fini, fini, définitivement fini. Je ne sais pas comment m'y prendre, je n'ai jamais connu ce cas de figure avec lui. Puisqu'à chaque fin, on a toujours redémarré. Oui mais il a déjà oublié le frisson de mes caresses.
    Est-ce qu'il peut vraiment tirer un trait net sur moi comme ça ? Je sais que les circonstances sont de taille et que lui comme moi y sommes impuissants, mais.. punaise, est-ce vraiment tout ce que j'ai été ? Effaçable (même à contrecœur)... Je n'ai pas envie d'y croire. Lui-même disait le contraire... Alors pourquoi cet état des choses...
    Et à penser tout ça je me tournicote le cœur, je me fais mal, j'ai les larmes aux yeux. Un élan de froide compassion pour moi-même : c'est malin, tu es triste, ne suis-je pas censée être bienveillante envers moi-même ? Me consoler moi-même, trouver la force de vaincre son souvenir ?

    J'avais presque tourné la page ces derniers jours, mais v'là, il me manque. Je guette un message, presque calmement. J'attends. Merde. Echec.

    Il me manque encore quelque chose pour tourner la page.

    Pfff... Ce qu'il me manque, c'est encore 2 mois de relation, de vraie relation.

    Il l'avait dit, un jour. Qu'il n'était pas sûr que ça puisse un jour se terminer. J'espère (vainement visiblement) qu'il a raison, qu'il ne m'oublie pas si vite. J'espère (malgré les faits) de tout cœur qu'il a tort, que je vais vite tourner la page.

    Parce que dans ce silence sans fin j'ai le vague à l'âme, là. J'espère que ça va s'arrêter.

    Réponse partielle

    21 août 2013 à 20h24

    Quand j'étais collégienne, puis lycéenne, j'avais écrit une lettre à la moi de 20 ans. J'ai perdu ces lettres. Mais je me souviens que sous ma plume d'ado, elles étaient ambitieuses et emplies d'espoirs.
    Hum, alors voyons voir, aux portes de l'âge adulte (oh, ça sonne étrangement...), où j'en suis ?

    - Côté physique, j'ai trouvé l'équilibre avec mon corps. Je veux dire, oui, bien sûr, ça fluctue. Un peu. Mais je gère le tout, ma silhouette s'est stabilisée depuis un an. Je me sens relativement en harmonie avec ce corps. (Même si pour un peu que j'y réfléchisse une minute, je peux sortir un, puis 5 puis 10 complexes s'il le faut. Bah, comme n'importe qui, je suppose.)

    - Côté Avenir, on s'en approche à grands pas, toujours sans savoir exactement ce que je veux. Ça s'précise sans se préciser. J'essaie de prendre les choses en main : je continue de me bâtir un cursus que j'espère solide. La prépa : ok. L'école : ok, j'y suis. Mon objectif est, je crois, toujours le même : m'ouvrir un maximum de portes (sans trop me fatiguer, j'ai pas changé là-dessus...).

    - Côté histoires sentimentales, rien n'a changé, toujours la même ! Si c'n'est une certaine maturité à travers mes 2-3 dernières expériences. Sinon, bon, toujours un peu le vide. Toujours cette peur de me lancer, puis de m'engager. A tel point qu'il faut que je me force en début de relation. L'idée de me forcer me fait fuir. Cercle vicieux. Donc je me retrouve seule. J'espère que je ne finirai pas mes jours comme ça... Et à la fois, ça commence à me faire peur. Parce que mes prochaines années d'études me forceront à bouger, partir à l'étranger. Dur d'entretenir une relation stable avec ça.
    On verra, on verra.

    - Côté personnalité, j'ai gagné en confiance en moi, je crois. Je continue de souvent douter, j'ai besoin d'être rassurée. Mais j'ai éveillé cette bienveillance envers moi-même. C'est agréable de ne plus avoir des accès de haine envers moi-même. Une sorte de paix ouatée. J'ai également largement atténué ma timidité. Je suis beaucoup plus ouverte. Beaucoup plus souriante. Et... séance gonflage-de-chevilles, je me trouve très organisée, prévoyante : un gain de maturité, c'est certain. J'aime ces changements. Je vais écrire le mot "Épanouissement".

    - Côté mode de vie, toujours assez peu de sorties : juste le nécessaire. Faut croire que je suis comme ça. Certainement pas asociale, mais minimaliste.
    Du sport, de la musique. C'est aussi comme ça que je me projetais il y a 5 ans... J'ai compris à quel point ces deux ingrédients sont indispensables à mon équilibre. Indispensables.

    - Le reste... mon esprit m'impose un non-dit. Ne veut pas y réfléchir. Des choses que je me censure à moi-même. Je préfère ne pas forcer, si ça me permet de mieux me porter... Autant ne pas ouvrir la boîte de Pandore.

    Bref, j'ai l'impression que la situation n'a pas radicalement changé. J'ai continué d'avancer ; j'ai gagné en maturité, c'est certain. Je me suis affirmée. Rien de transcendant, mais le changement s'est majoritairement effectué en Bien, je crois.
    On se retrouve pour mes 25 ans...!

    Croquis d'une fouine

    22 août 2013 à 11h27

    J'hallucine. Non, je n'hallucine même pas. Je ne suis même pas surprise. Je savais qu'ils ne se retiendraient pas.
    Des vraies fouines.
    Au cours de ces dernières années, pendant que je n'occupais plus ma vieille chambre d'ado, ils ont fouillé mon "coffre à secrets" fermé à clé, trouvé les écrits à fleur de peau, trouvé la pochette à dessins.
    Je le sais, je suis retombée dessus aujourd'hui, les dessins y sont désormais rangés par ordre de taille. Putain. Ces dessins sont la trace la plus INTIME de mon adolescence. Un mur d'expression ; des traits d'une rare violence psychologique, je m'en rends compte aujourd'hui. Personne d'autre que moi ne devait jamais tomber dessus.

    Qu'ils aient envie de tout savoir de leur fille, c'est une chose. Qu'ils ne puissent pas s'en empêcher, c'en est une autre.

    Pas à pas

    27 août 2013 à 16h01

    Aujourd'hui, je travaille.

    C'est ma résolution du jour.
    Bosser pour l'asso, pour commencer. La tâche qui m'est attribuée me semble quasi-insurmontable. Faut que je me surveille, que je n'me retrouve pas à faire l'autruche...
    Malgré tout, tout doucement, je m'y mets. Allez allez. Ne déçois pas l'asso'.

    J'ai eu une proposition de cours particulier. 2 heures par semaine, ça me semble beaucoup pour cette matière... J'ai peur de ne rien avoir à dire pendant tout ce temps ! Bref, il faut que je téléphone à la famille, pour convenir d'un rendez-vous. Ce coup de fil va se transformer en entretien téléphonique, j'aime pas ça : au téléphone, il m'est plus difficile de jouer de mes sourires...
    Autre hic : je ne sais toujours pas quelles seront mes disponibilités cette année, les emplois du temps ne sont pas encore publiés.

    Je dois aussi mettre à jour mon CV. Et l'envoyer un peu partout en ville.
    Mais... vu que je suis déjà étudiante à temps plein, j'me demande bien ce que je peux trouver comme job, qui accepte mes horaires-qui-bougent et mes disponibilités pas énormes...

    Si j'arrive à avancer là-dedans aujourd'hui, je n'aurai déjà pas gaspillé une journée. Ce sera bien.

    A court de peinture

    28 août 2013 à 22h03

    Inachevé. Même lorsque tout a été dit, il arrive d'avoir cette sensation de pas-fini. Comme si on n'était pas allé jusqu'au bout.
    Comme s'il y avait encore tant de choses qu'on n'avait pas eu le temps de faire... Et qu'on ne fera plus. Des choses qui demeureront, à jamais inexistantes. N'ont pas existé. N'auront pas lieu. Ne sont pas arrivées. Ne seront pas faites.
    Oui, et à parcourir les souvenirs, voilà un regret du temps oisif, du temps passé en futilités, un regret de n'avoir pas davantage rythmé le temps imparti.
    Et la conscience que l'on ne corrigera plus ce qui est passé. On ne corrigera plus. Tout est désormais validé, figé dans cet état. Irrémédiablement.

    (Juste l'accepter.
    Ne pas vivre à travers le spectre expectant de ce qui aurait pu être.)

    Vieilleries

    28 août 2013 à 22h56

    [Catégorie Mémoires & Archives]
    On est un mois plus tard. Un mois après l'été final.

    Je relis les vieilles discussions, encore. Encore ?!
    Je ne sais pas si j'y cherche des raisons de tourner la page, des arguments comme quoi il n'en vaut pas la peine. Ou si j'y cherche le pâle réconfort de revivre par procuration notre histoire, comme si ça pouvait être encore actuel, comme si ça pouvait panser le vide.

    En tout cas, je me fais mal. Je me blesse aux coins des mots. Comme à chaque fois.
    .Je relis un très vieux message où je lui parle de confiance ; où je lui dis que c'est rare, que je ne l'ai pas avec tout le monde. Alors que, bordel...!! La suite des évènements, avec le recul, apporte une belle ironie !
    .Je relis un message où il m'explique qu'il est allé voir ailleurs parce qu'il en avait marre de m'attendre. Celui-là, il ne me fait plus mal. J'ai complètement intégré le fait que j'ai gaspillé des mois de ma vie à l'attendre, quand lui, rôles inversés, ne l'aurait pas fait. Il ne voulait pas m'attendre quand je n'étais pas prête. Il ne voulait pas attendre que la situation s'améliore lors de nos heurts. Il ne m'aurait pas attendue si j'avais été aussi peu présente que lui sur les derniers mois.
    Je me trouve conne.
    Je ne regrette pas d'avoir vécu notre relation, mais je me trouve conne. Avant, j'avais assez de fierté pour ne pas laisser faire, pourtant. Faut croire que ma folie a été plus grande.

    En ce qui me concerne, c'était sincère. Je ne saurai jamais avec certitude jusqu'où ça l'était pour lui. Mais je ne méritais pas qu'il joue avec moi comme ça -volontairement ou non. Il a tellement joué avec moi, ça me sidère. Je ne l'aurais jamais fait avec lui. J'aurais dû quand j'en étais capable.
    A l'époque, j'avais du cran. J'étais blindée. J'aurais pu sauver mes fesses.
    Mais j'ai voulu jouer avec le feu.

    A la base, c'était un jeu pour moi. Me prouver que je pouvais le faire tomber entre mes griffes. J'ai réussi. Et j'y ai laissé toutes mes plumes.

    Rapport de force

    29 août 2013 à 17h35

    Un air russe, un traditionnel brésilien, un tango, et... un peu de classique. Il parait que ça me va bien, le classique...

    http://www.youtube.com/watch?v=E747FhjAya0

    Voilà le morceau auquel je me suis attaquée il y a quelque temps.
    (Je mets ce lien comme j'aurais pu en mettre un autre, j'en ai écouté des tas de versions différentes, de ce rondo.)

    Eh bien ça n'avance plus. Et ça m'énerve.
    Les notes viennent presque avec aisance maintenant, mais ce Presque demeure. Les progrès se sont arrêtés.

    Et mon interprétation, n'en parlons pas. ... Je ne sais pas. Je ne la trouve pas. Bon, certes, il me manque l'orchestre derrière, mais sur ce morceau, je n'arrive pas à raconter une histoire, à vivre ou à donner du sens à ce que je joue. Sans que ce soit forcément moche, mon jeu manque cruellement de douceur, de finesse.
    Je n'arrive pas à m'adoucir, à retrouver délicatesse et sensibilité. Finesse. En lieu de sensibilité, je n'ai qu'un manque de contrôle.
    C'est comme si je me battais, comme si mon violon crachait de la fureur, comme si je déversais de la rage. Mon jeu est agressif.
    Et même pas jouissif dans son agressivité. Ça pourrait être de la fougue comme j'ai su en avoir, une belle énergie un poil incontrôlée. Passionnée. Mais non. C'est juste un rapport de force entre moi et ma musique, ou entre mon archet et mes cordes, ou entre moi et mon violon. Un bête rapport de force.

    Je ne progresse plus. Merde.

    Lors d'un examen de musique il y a quelques années, j'étais tombée face un membre du jury plutôt obtus.
    En remarquant que je jouais sans coussin (une caractéristique qui surprend souvent), il m'a dit que je ne pourrais jamais progresser, que j'atteindrais vite mes limites. Que je les avais déjà presque atteintes. Que sans coussin j'aurais un niveau sympa peut-être, mais jamais excellent.
    Je lui ai rétorqué qu'à l'époque baroque, ils jouaient sans coussin, et pourtant c'n'étaient pas complètement des amateurs ; vraiment pas des loutres question virtuosité.
    Bref, lui m'a saquée sur la note, les deux autres membres du jury m'ont prise à part après pour me dire qu'ils n'étaient pas d'accord et avaient aimé ma prestation, que je ne devais en aucun cas baisser les bras. J'ai validé mon exam, mais j'ai pleuré de rage.
    Je n'ai jamais cru ce qu'il disait. A propos de ne pas progresser. Ça m'a même poussée à me dépasser, sans coussin puisque c'est sans que j'ai appris à jouer. Mettre les bouchées doubles pour lui prouver qu'il avait tort. Manque de bol, je ne suis pas tombée sur lui à l'examen suivant.

    ...
    Et là, paf, je ne progresse plus.
    Je ne vois pas ce que l'absence de coussin aurait à voir là-dedans. Mais, bordel, par fierté...!! (et pour des tas d'autres raisons, pour le plaisir de jouer, parce qu'il me reste tant à explorer) Ne pas stagner !

    A partir de la rentrée, je ne reprends pas les cours de musique. Je ne peux plus les payer. Ça me déprime, et m'effraie. Après toutes ces années je suis autonome. Mais j'aime avoir un prof qui me conseille, m'aide à peaufiner ma technique, m'aiguille sur l'interprétation. Ma technique d'archet, c'est mon point faible. Je manque de contrôle. Je voulais demander au prof de m'aider à bosser dessus. Et sur l'impro'. C'est bête.
    J'ai déjà "arrêté" le violon pendant 2 ans, pendant ma prépa. Ça a été très difficile, et long. Un vrai manque physique.
    Et v'là, je recommence.

    107 ans

    30 août 2013 à 13h40

    J'en ai entendu parler, je l'ai cherché, je l'ai oublié, je l'ai débusqué par hasard dans une bouquinerie, je me suis ruée dessus.
    Et il est resté mon livre préféré pendant toutes ces années. Rien que ça.

    Je pourrais chanter ses louanges des heures durant tellement il est... épatant ? Rare.
    C'est l'un de ces livres qui laissent pantois par le style d'écriture avant tout. Et l'histoire.... l'histoire aussi. L'histoire est d'une puissance folle. Grâce au style. Le style, le style... ce style !

    Un mélange homogène d'ironie cinglante, de cynisme, de poésie, de maturité et de folie. Des mots durs jetés avec poésie.
    Le narrateur parle comme on pense. Avec presque fantaisie et humour. Un humour résolument tragique pourtant, puisqu'il n'est que folie. Un cri de désespoir.

    Il y a de ces livres dont on relit 15 fois le même paragraphe sans s'en rendre compte tellement on s'fait chier. Là, on relit 15 fois le même passage tellement c'est beau. Les mots justes. Agencés d'une manière qui semble évidente, et à laquelle on n'aurait pas pensé.

    Résultat, sous un aspect léger -oui, ça se lit tout seul, on se prend les émotions du narrateur en pleine gueule.
    Mal aux tripes, sur le dernier tiers.

    Je l'ai relu à peu près une fois par an depuis que je l'ai. A chaque fois je comprends de nouvelles facettes du personnage. Il est fascinant, celui-là.
    Je crois qu'à chaque lecture, j'ai parcouru les dernières pages à travers un rideau humide. Et c'est pas rien.

    107 ans - Diastème

    J'accepte.

    1 septembre 2013 à 22h48

    Relecture du journal de bord que je tenais en prépa, et enfin le déclic, je crois. Je n'ai pas été happée par un sentiment malsain comme la dernière fois. Je commence à tourner la page. Oh, il ne se passe toujours pas une journée sans que j'y repense. Mais à présent, c'est avec un peu plus de distance.
    Mesdames z'et messieurs, tenez-vous bien, une année complète après avoir fini, enfin, mam'zelle en est capable ! Pas trop tôt, bon sang. Un peu plus et mes larmoiements devenaient grotesques.

    J'ai accepté.

    Accepté ce qu'il s'est passé.
    Accepté d'avoir le droit d'aller mal. Accepté d'être allée plus mal que jamais.
    Accepté l'absurdité de ces 2 années. Accepté de m'être rendue folle.
    Accepté de n'avoir que des bribes de souvenirs.
    Accepté d'avoir connu l'insensibilité complète, accepté d'avoir connu des sentiments excessifs.
    Accepté d'être tombée sur des connards. Accepté que ça ait pu me faire avancer.
    Accepté l'impact que ça a eu sur ma vie sociale. Accepté l'impact sur mes relations familiales.
    Accepté d'avoir renoncé à mes grandes ambitions du départ.
    Accepté de ne pas pouvoir être toujours à la hauteur dans la vie.
    Accepté d'avoir des limites. Accepté d'avoir su dépasser mes limites. Accepté d'avoir su écouter mes limites.
    Accepté d'avoir connu des échecs. Accepté l'idée que pour autant, je n'ai pas échoué.
    Ne pas obtenir la première marche du podium n'est pas synonyme d'échec.
    Accepté le mal que ça m'a fait. Accepté que ça m'ait aussi fait du bien.
    Accepté d'en être sortie grandie.
    Accepté mes erreurs. Accepté la cause et la raison de ces erreurs.
    Accepté ces deux années, simplement.
    J'accepte que ce soit terminé.

    Je n'ai pas fait ça pour rien.
    Oui, cette prépa a été toute ma vie. J'y ai tenu comme je l'ai détestée. Mais... j'en suis sortie par la grande porte, non ?
    Elle m'a enrichie. Indéniablement.

    Un jour, ça cessera de hanter mes pensées dès qu'on parle d'épreuve, d'obstacle, d'école, de concours, de profs, d'oraux, de bac, de fils à papa, de révisions, de la ville où j'étais. J'ai bon espoir.

    J'accepte que ça fasse partie de moi, de ce que je suis, de celle que je serai.
    J'accepte que ça ne soit pas pour autant ce qui me définit le plus.
    Je n'y retournerai plus, après tout. Allez, regarde devant maintenant.

    Le chemin a été long. Sur la route de la réconciliation avec moi-même je me suis tournée en victime, en rescapée de guerre. Oui, le chemin a été long, mais il est temps que ça cesse ; j'accepte de tourner la page.

    Bricoleuse du dimanche

    5 septembre 2013 à 19h48

    J'ai de la peinture sur tout le bras. Des p'tites marques. Des p'tites éclaboussures.
    Aujourd'hui, c'était Bricolage.

    Sourire.

    J'affectionne les activités manuelles. Personne n'y croit vraiment, vu que je suis engagée sur une voie toute autre. Et alors ? Pour autant je devrais fuir/haïr tous les menus travaux ? J'aime ça. J'aime faire quelque chose de mes mains, construire quelque chose de concret. Un plaisir. Ne pas seulement rester assise à un bureau.

    Il y eut l'ère des clous.
    Quand j'étais môme, je rêvais d'avoir une boîte à outils. J'ai dû la demander pendant... allez, au moins 5 ans, tous les Noëls et tous les anniversaires ! Et comme elle ne venait jamais (pas un cadeau adapté à une petite fille, grmbl !), à la place, j'allais farfouiller dans le garage, je piquais des vieilles planches de bois, je dégotais un marteau ou deux, une scie, des clous, du petit matériel. C'étaient de chouettes après-midis.
    Puis j'ai eu mon couteau-suisse. Ah, il a vécu, celui-là !
    Nos cabanes-stations-météo dans le bois le long de la rivière... quels bons souvenirs !

    Bon, maintenant, dans mon 20m² forcément c'est plus difficile...
    Et du coup, ça me manque un peu.
    Reste la maison familiale. Poser un crépi, ou du plancher, peindre un mur, poncer, enfoncer des clous, vernir un meuble, coller du papier peint, détruire un mur, poser du carrelage, restaurer un meuble, retaper une pièce... Je n'suis pas spécialement douée. Quand on me demande un mur uni on prend le risque d'obtenir une œuvre abstraite. M'en fous, j'y prends du plaisir.

    J'écoute la radio, le monde qui part en vrille. Je me réveille à certains mots-clés. Ces scientifiques et ces leaders, ils ne réfléchissent pas aux issues sociales et macro-économiques de leurs idéaux ? Dans ma tête, machinalement je réponds aux journalistes, aux interviewés, aux chroniqueurs, je me surprends à fredonner un chanson que j'aime pas. Pourquoi ils passent toujours une seule chanson par artiste ? Les autres ne méritent pas d'être écoutées ?

    Mes mains s'activent, mon neurone est en vadrouille.
    Ça me libère l'esprit, ça me détend. Et je ris à l'écoute du chapelet de jurons débité par les bricoleurs confirmés quand un bout de bois leur tient tête.

    Divertissement vs Qualité

    7 septembre 2013 à 19h59

    Pffft... Je regarde pas mal d'émissions, ces derniers temps. En replay, faute de télé à proprement parler. Parmi ces émissions, quelques unes que j'aurais eu honte de regarder il y a quelques années. ...Hum, à la réflexion, d'ailleurs, je n'assume pas tout à fait de regarder certains étrons. Primo parce que j'ai l'impression d'y perdre une poignée de neurones par minute de visionnage ; une lobotomie en direct.
    Deuzio parce que ça m'fait enrager toute seule de voir à quel point on prend les téléspectateurs pour des loutres. (et encore, c'est pas gentil pour ces bêbêtes). Entre les télé-réalités où l'on manipule l'image pour mieux manipuler le public ; les séries pas originales pour un sou avec un protagoniste agaçant et orgueilleux aux facultés hors du commun et des incohérences à la pelle ; les téléfilms avec acteurs qui surjouent et défauts de réalisation (un type qui pianote sur un ordi pas allumé,...) ; les prétendus reportages qui cherchent à faire dans le sensationnel en généralisant des anecdotes ; et j'en passe...

    Bref, bravo ma grande, tu enfonces des portes ouvertes.

    Remarque, c'est bien pour se détendre qu'on regarde de telles émissions. Si on voulait faire fonctionner le neurone, on regarderait d'autres programmes. Si je visionne tout ça, c'est en guise de fond sonore. De divertissement.
    M'enfin bon, se vouloir divertissant ne justifie pas l'absence de qualité.

    Le jour où je regarderai "Les ch'tis à tataouine" ou "Les Anges de la télé", ça deviendra vraiment problématique. J'espère que mon subconscient saura me fiche un bon coup de pied au cul.

    Au moindre bruit je dresse l'oreille

    10 septembre 2013 à 10h42

    Après 3 mois ailleurs, j'appréhendais quelque peu mon retour dans mon petit appart', et je ne m'étais pas trompée...
    Je ne me sens plus en sécurité nulle part, et particulièrement ici. A cause du cambriolage au printemps dernier. Au moindre bruit dans l'immeuble je dresse l'oreille, la boule au ventre. Lorsque je rentre, c'est limite si je ne m'attends pas à retrouver ma porte de nouveau fracturée. Normalement nous sommes davantage sécurisés à présent, mais j'ai tout de même perdu l'appétit depuis que je suis revenue.
    J'en ai marre de cette vague angoisse perpétuelle. C'est épuisant, j'aimerais tellement me sentir de nouveau chez moi et en sécurité. Comme avant.

    Evaluations

    10 septembre 2013 à 23h04

    Il pleut. Accoudée au bureau, je vais finir par attraper un torticolis. Je ne parviens pas à détacher le regard de ces trainées de pluie qui strient le paysage urbain.
    La rue est beaucoup moins fréquentée, moins paisible également, à voir comme tous se hâtent. L’averse déverse par la fenêtre un calme brouhaha, tandis que l’odeur de bitume mouillé monte me chatouiller le nez.

    Aujourd'hui, l'évaluation de mon stage m'a été rendue disponible. Mais pour la visualiser, je devais moi-même remplir une évaluation de ces 3 mois. J'ai été quelque peu... déconcertée : aucun moyen de savoir si ce serait rendu visible à l'entreprise. Je n'ai pas aimé mon stage ; plus précisément, c'est ma responsable qui l'a pourri. (Dire que cette peau de vache a même fait en sorte qu'on ne puisse pas faire mon pot de départ, alors que j'avais apporté tout ce qu'il fallait !) Mais le questionnaire était formulé de telle manière que je n'ai pas pu exprimer tout ça. J'en suis légèrement déçue. Quoique ce n'est peut-être pas plus mal, qui sait, l'école n'aurait peut-être pas apprécié une vision trop négative de ma part. Ça fait mauvais genre...
    Bref, une fois ce questionnaire validé, j'ai pu jeter un œil à ma grille d'évaluation. Le temps que le pdf charge, un noeud s'était formé dans mon ventre. Elle m'a saquée, c'est sûr. La page s'est affichée. Une page remplie, à chaque rubrique, de "Satisfaisant". (Je suppose que c'était soit ça, soit "Limité", soit "Excellent".). Ouais, je m'attendais à pire. Je crois que l'assistante a participé à l'évaluation. Ça se voit.
    Il n'y a qu'à la case "capacité à proposer des solutions innovantes" que j'ai obtenu un "Limité". Normal, vu que je n'avais pas la marge de manœuvre nécessaire. M'enfin niveau initiatives, je pense avoir fait ce qu'il faut tout d'même.

    J'ai reçu les résultats de mes analyses sanguines. Tout va bien.

    L'enfoncement de porte ouverte du jour : Rien ne peut remplacer un premier amour ; celui auquel on comparera tout ce qui suivra. Prise de conscience que depuis Lui, je n'ai plus jamais été attirée sincèrement par n'importe quel homme que ce soit. Vraiment. Un vide... Lorsque je suis d'humeur joueuse j'éprouve parfois une petite attirance, ...qui se change en dégoût dès que nos lèvres se rencontrent. Alors je fais semblant, espérant lui découvrir de quoi surpasser le Premier, mais l'embrasser reste une corvée..et un beau jour je fuis. Si ça se trouve, je suis davantage attirée par les filles maintenant.

    La lala lalaaa

    11 septembre 2013 à 14h35

    J'ai envie de chanter.
    Pas pousser la chansonnette en me déhanchant sur la radio grésillante, pas chantonner en dansant avec mon balai ni faisant joyeusement gicler l'éponge à vaisselle ; chanter vraiment. Y aller à pleine voix, travailler un son fluide et le porter au loin. P'tain, ça me manque !
    Les duos avec mon pommeau de douche ne me suffisent plus. Pourtant, cela fait si longtemps que je n'ai pas chanté pour de bon que j'ai peur de ne plus savoir faire, peur que ma voix me trahisse, peur de chanter faux, peur que ne sorte qu'un braillement, peur d'avoir à présent des failles de tessiture.
    A l'école de musique, ils ne proposent pas de cours de chant. Seulement une chorale. Une chorale de retraitées qui chantent des chants de chorales de retraitées. N'empêche que, quand avec l'orchestre on les accompagnait l'an dernier, lors des concerts, eh bien j'avais envie de déployer ma voix avec elles, moi aussi.

    J'en rêve la nuit. De chanter, pas des sexagénaires de la chorale. Je rêve que je dois faire mes preuves vocalement, sortir un son puissant, pour être sélectionnée. Sélectionnée où, l'histoire ne le dit pas.
    J'fais aussi quelques rêves z'érotiques ces derniers temps.

    J'adore.

    11 septembre 2013 à 22h40

    Il a rappelé, j'ai le job.
    1h30 par semaine.
    12€ de l'heure.
    18€ par semaine.
    77€ par mois.
    Pardon, ça n'se fait pas de raisonner en termes d'argent. C'est tabou, paraît-il. By the way, pourquoi ce sont les sujets les plus intéressants qui sont tabous ? Dans les conversations j'aime mettre des pichenettes aux tabous. D'autant plus qu'ils sont l'occasion rêvée voir les gens déstabilisés l'espace d'une seconde. Et quelqu'un de déstabilisé, c'est quelqu'un qui se dénude un peu.

    C'est pourtant bien pour la compensation financière que j'ai postulé auprès de cette agence. Pas seulement par altruisme. Pour tout dire, ce travail me faisait peur. Mais finalement, je me suis plongée dans le vif du sujet, et... je me découvre super motivée !
    Il s'agit d'un cours particulier, but : aider l'élève à réussir son épreuve du bac. Je me suis replongée dans le programme du lycée. Une matière à laquelle j'ai toujours été sensible. Ça me plait ; l'enseignement que je suis à présent n'a plus rien à voir. Revoir toute cette méthodologie, croyez-le ou non, c'est que du bonheur. J'avais presque tout oublié, j'ai donc l'impression de me ré-enrichir.
    J'ai commencé à préparer des fiches de méthodologie.
    J'ai élaboré un petit programme sur l'année, en suivant le programme de l'éducation nationale.
    Sur un cahier bleu à spirales petit format petit carreaux, j'ai listé les points à approfondir avec mon élève. En faisant un joli plan en 3 parties-2 sous-parties. J'adore les plans. J'adore structurer les choses.

    Jusqu'à présent j'appréhendais la perspective de ce cours : je n'suis pas prof moi, qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter pendant 1h30 ? Après le coup de fil de ce matin et après mon petit travail de préparation, j'ai hâte de commencer. D'aider mon élève à réussir son épreuve du bac.

    ...Élève qui a un caractère difficile, d'après ce que les parents m'ont laissé entendre à demi-mots au téléphone.




    Ce soir, un ami d'un copain organisait une petite soirée. Le copain m'a proposé de venir. En plus j'ai envie de voir du monde en ce moment ; les cours n'ont pas encore repris alors je m'ennuie un peu, et dans ces cas-là le cafard vient vite. Mais j'ai décliné la proposition.

    A la place, je me suis mis un film en streaming que je ne suis qu'à moitié. 'Parle d'un type aux cheveux filasses qui sniffe de la cocaïne, visiblement.

    On s'est regardées.

    12 septembre 2013 à 21h54

    Je dis toujours bonjour à la dame. Ou au monsieur. A la personne assise derrière le tapis roulant à la fin de la promenade-du-supermarché. Et ce encore plus depuis que j'ai lu Les tribulations d'une caissière .
    Je dis toujours bonjour à la dame mais aujourd'hui, je n'sais pas, le courant n'est pas passé.
    Elle a souri et dit bonjour.
    J'ai souri et dit bonjour.
    Elle a re-dit bonjour.
    Elle a bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bipé,
    j'ai sorti mon portefeuille puis rangé mes emplettes dans mes sacs.
    Elle m'a regardée.
    Je l'ai regardée.
    Elle m'a regardée.
    J'ai fait un petit sourire.
    Elle a fait un petit sourire.
    On s'est regardées. Platement, mollement.
    J'ai ouvert la bouche, avec l'intention de demander combien je devais.
    Plus rapide, elle a demandé sans conviction si j'avais la carte de fidélité.
    J'ai pensé que je l'avais quelque part mais que j'n'ai jamais su à quoi elle sert.
    J'ai dit Non.
    Elle m'a regardée.
    Je l'ai regardée.
    On s'est regardées. D'un air vide.
    J'ai attendu.
    J'ai voulu meubler, j'ai fini par introduire ma carte bancaire dans le bidule.
    Elle m'a regardée.
    J'ai signalé que ça ne marchait pas. Normal.
    Elle m'a répondu qu'elle attendait ma carte de fidélité.
    J'ai dit encore que non je ne l'avais pas.
    Elle m'a dit qu'à présent ça marcherait si j'introduisais ma carte bancaire.
    J'ai payé, elle m'a tendu mon ticket.
    Elle m'a dit merci.
    J'ai dit merci en prenant le ticket.
    Elle m'a dit merci.
    J'ai dit De ri.. bonne fin de journée.
    Elle m'a dit Bonne fin de journée.
    J'ai dit Merci, vous auss.. au revoir.
    Elle a hoché la tête avec un léger sourire.
    Avec un temps de retard, je me suis demandé pourquoi elle m'avait dit merci, à moi.

    Je me suis subitement sentie pas-très-bien-réveillée.
    Et j'ai hâté le pas pour attraper le bus, rempli de gens particulièrement bizarres et étranges.

    Créer du contenu

    14 septembre 2013 à 15h55

    Ce titre est une expression àlakon.

    De réunion en réunion pour mon asso... Tout prend forme, j'apprécie cette période où les projets émergent du brouillard et se concrétisent.
    Reprise en douceur autour d'un café, d'une bière sur une terrasse pluvieuse, ou d'un repas, nous préparons le recrutement, le planning de l'année, les moments-phares. Nous faisons le point sur les moyens à mobiliser, les ressources sur lesquelles on peut compter, les obstacles à contourner.
    Finalement, je suis satisfaite de m'être présentée à ce poste plutôt qu'à la présidence, en dépit des encouragements de mes proches. La présidente et le vice-président n'ont qu'une masse de formalités administratives à écouler, des réunions à organiser, des mails très formels et des relances à envoyer. Et... je les soupçonne d'être là en partie pour le prestige que leur confère leur titre. Pour ma part, je suis au cœur de l' "action". Je crée le contenu, la matière de notre asso. En tant que coordinatrice je suis au contact de toutes les parties prenantes et c'est ce qui me plaît. Une certaine pression puisque ma mission est capitale, certes, mais en fin de compte, ma responsabilité est au même niveau que celle du couple présidentiel de l'asso, pour des tâches bien plus épanouissantes.
    Alors oui, j'ai peur de ne pas toujours être à la hauteur, mais je tiens toujours autant aux valeurs de cette association, et m'y investir pour continuer à améliorer son rayonnement me tient à cœur.

    Boum, bou-bou-boum, bou, boumm boumm (bis)

    14 septembre 2013 à 23h18

    Voisin fait la fête. Voisin a mis la musique à fond. Voisin fait légèrement vibrer mon mur. Voisin avait oublié des projecteurs en couleur dans les petits escaliers en vieux bois tout à l'heure, ça m'a fait sourire.
    Voisin fait du bruit mais curieusement, ça ne me dérange pas du tout ce soir. Bien au contraire, ça me donne l'impression qu'il y a de la vie, du monde autour. Un côté chaleureux qui ôte mes angoisses trop récurrentes.
    M'ouais, je me sens un peu seule ces derniers temps, en attendant ma rentrée... Mes amis ne sont pas encore de retour en ville, les 2-3 connaissances qui sont dans le coin sont occupées la plupart du temps. Le temps me semble long, très long. Pourquoi une rentrée si tardive pour les Masters ? Déjà qu'on aura assez peu d'heures de cours à la semaine... Merci de l'arnaque.

    J'espère que cette année les cours vaudront le détour. La rumeur dit que oui. 'Me ferait plaisir d'être débarrassée de ces heures où un professionnel-ultra-qualifié-mais-pas-toujours-fait-pour-être-prof' lit un powerpoint dont nous avons la version imprimée sous les yeux. 'Me ferait plaisir d'apprendre de quoi être compétente dans mon futur travail.

    Bref, alors que depuis une dizaine de jours mes proches et la France dans sa vaste généralité renâclent à l'idée du retour au turbin, j'attends la rentrée avec impatience.

    Surtout qu'il fait moche en ce moment, alors bon.


    L'averse s'est calmée. J'entends les voix du restau' d'en face.

    Grotesques clichés

    16 septembre 2013 à 13h25

    Introduction :
    Quand tu dis que tu fais une école de management, les gens te cataloguent aussitôt comme un sympathique enfoiré. La plupart du temps, tout ce qu'ils en connaissant, ce sont des bribes de reportages M6 qui généralisent les soirées "open bar".
    Alors voilà, dans le regard du commun des mortels, et pour toute ta vie :
    -Tu es sans doute un(e) fils/fille à papa qui n'a aucun sens de la valeur de l'argent
    -Tu passes ton temps en soirée à te bourrer la gueule pour le plaisir
    -Tu ne travailles probablement pas en cours et pourtant tu vises un poste haut-placé, bref tu es un(e) futur(e) petit(e) chef à la con
    -Tu veux être commercial plus tard.
    Et voilà, sans attendre de te connaître, on t'a fiché.

    Raah, ça m'énerrrrve !

    A/ Certes...
    Certaines personnes répondent bien à ces clichés, oui. Dans mon école, pour ne pas les citer, il y a les membres du BDE. Vu le coût de la campagne d'élection pour le Bureau Des Étudiants (un vrai étalage de fric pour le coup, ils veulent donner dans le spectaculaire, ça m’écœure), oui, pour la plupart d'entre eux l'argent n'est pas un problème. Ils passent leur temps en soirée, puisque leur rôle est de les organiser. Ils se retrouvent tous entre eux aux rattrapages, c'est une vérité. Ils cherchent principalement à être populaires -dans mon école, en tout cas-, quand leur rôle serait plutôt d'assurer la vie de l'école, notamment en servant de tremplin aux autres associations. Ici, les membres du BDE se contentent d'arborer fièrement leurs couleurs, d'être très avenants (hypocrisie bonjouuur) et d'adorer qu'on leur lèche les bottes. Ici, ils se prennent pour les dieux de l'école.
    Ok, ceux-ci répondent plutôt bien aux clichés ancrés dans l'imaginaire des gens concernant les étudiants en management. Et le reste de la promo ne se prive pas de désapprouver leur comportement.
    Voilà pour les membres du BDE de mon école ; ceux-là, pour la plupart je n'peux pas les piffer. ...Hum-hum, c'était mon petit coup de gueule personnel.

    Mais... ce n'est qu'une minorité au sein de la promo. Je veux dire, les cons, les fils à papa, les fêtards invétérés, les feignasses, il y en aura toujours, et de partout ! Ce n'est pas une caractéristique propre aux ESC !

    B/ ...Mais en fait non
    Alors, à tous ceux qui pensent qu'on déborde de fric :
    NON. 75% de la promo contracte un lourd emprunt étudiant.
    Certes, beaucoup ont des parents issus de catégories sociales "moyennes +" à "aisées"...quelle que soit la filière, fac, école d'ingé ou autre, ceux qui font des études longues ont, en moyenne, davantage de moyens que ceux qui font des études courtes, c'est une caractéristique sociologique, parce que les études, quelles qu'elles soient, représentent un coût élevé. C'est comme ça, ça a été démontré. Ce n'est pas propre aux ESC.
    On n'est pas ici pour se retrouver entre jeunes-qui-ont-de-l'argent, mais pour suivre les études qui nous intéressent, accéder au métier qui nous attire.
    Et à tous ceux qui pensent qu'on vit dans une bulle à part, dans notre secte d'école de management : certains, peut-être. Mais pas la peine de généraliser. En ESC, la plupart des élèves sont membres d'associations. Et la plupart des associations sont pleinement ancrées dans la vie locale, dans la ville, ou alors ont une vocation humanitaire, etc.

    A tous ceux qui estiment qu'on est des feignasses, qu'on ne travaille pas :
    Ici je parle des ESC... Dites, venez donc faire une prépa ! Les écoles post-bac+2/3 s'intègrent sur concours, des concours très sélectifs. Et la clé d'entrée, on se la mérite.
    (D'après ce que j'ai pu constater, c'est un peu différent pour les écoles post-bac. Le concours d'entrée y est un peu plus facile. La population y est, elle, plus dense en "fils à papa" : payer 5 années d'école de commerce plutôt que 3 dans une école post-bac+2 ou 3.... Mais encore une fois, 'faut pas généraliser.)
    Oui, la masse de travail s'amoindrit considérablement une fois à l'école. Mais là, comme dans n'importe quelle filière, il ne tient qu'à nous de travailler. On n'est plus au lycée, où un gentil prof nous gronde si on ne fait pas nos devoirs. M'enfin au bout du compte, il faut valider les partiels.
    Beaucoup des étudiants qui m'entourent tombent dans le piège et se laissent un peu aller, certes...
    Mais s'il vous plaît, cessez de généraliser. On n'est pas tous comme ça.

    A tous ceux qui clament qu'on passe notre temps en soirée :
    Quand on est étudiant, pas seulement en ESC, il est tout à fait possible d'avoir une proposition de soirée pour chaque soir de la semaine, entre les soirées organisées par le BDE, les amis d'amis qui..., les petites soirées entre membres de l'association, les apéros entre amis... Et il est tout à fait possible de NE PAS aller à toutes ces soirées. Par ailleurs, RAPPEL : les Open-bar, c'est interdit. Quand il y en a, ça porte seulement sur les boissons non-alcoolisées. On ne passe donc pas notre temps à se réveiller aux urgences suite à un coma éthylique.
    Pour ma part, je préfère les soirées tranquilles entre potes. Comme bien d'autres personnes. Voilà voilà.

    A tous ceux qui pensent qu'"Ecole de commerce" veut dire qu'on veut être commercial :
    ....gestion de projet, finance, comptabilité, humanitaire, marketing, audit, management du luxe, management du sport, management de la culture, systèmes d'information, publicité, économie sociale et solidaire, ressources humaines, industrie...
    Statistiquement, très peu d'entre nous deviennent 'commercial'.

    Conclusionnage :
    Alors, oui, il y a des élèves d'ESC qui ne se sentent plus pisser, pardon de l'expression. ...Ils ne sont pas en majorité.
    Je ne comprendrai jamais pourquoi devant un élève d'école d'ingé' on se dit bien souvent que c'est un type sérieux et compétent, et devant un élève d'ESC, on pense qu'il a choisi une voie plus facile. Alors que la seule différence entre les deux, c'est qu'à la base l'un préférait les sciences techniques, l'autre préférait les sciences économiques.

    Peur, encore.

    16 septembre 2013 à 20h20

    La nuit tombe, et ce seul constat me noue le ventre.
    P..urée, j'en peux plus d'avoir peur comme ça. C'est pas vivable. J'en dors pas la nuit, j'y arrive pas, l'angoisse me donne envie de vomir, j'en viens à faire des choses ridicules.
    En journée, c'est pas mieux.
    J'essaie de me raisonner, ça ne fonctionne pas. Ils sont entrés une fois, qu'est-ce qui les empêche de revenir ? Une serrure ne les arrête pas, j'en ai eu la preuve au printemps.
    Je sais pas comment faire pour retrouver le sentiment de sécurité. Me sentir apaisée. Mais bordel, il faut que la peur s'arrête. Je n'en vois pas le bout, et je n'en peux plus. Stop, stop, stop.......

    Demain, j'irai acheter un verrou supplémentaire pour ma porte. En espérant que j'arrive à le fixer solidement. Et en espérant que ça atténue mon angoisse.

    Il n'y a rien de pire que la peur, quelle que soit sa forme.

    Palabres

    18 septembre 2013 à 23h25

    Belle chose que les mots. Si faibles pour traduire certains ressentis, n'est-ce pas...? Et si puissants sous certaines plumes. De ces mots qui te harponnent, qui t'attrapent de leurs griffes. Tu ne peux plus t'en détacher, tu veux continuer de les parcourir, mais redoutes de finir.
    Il y a le degré de l'intérêt. Des mots qui intriguent, un point de vue inattendu et fascinant. Des mots qu'on a envie d'interroger, tirer sur la ficelle pour les dérouler.
    Il y a le degré 'expérientiel'. Les frissons qui glissent soudain le long de ton échine, tu les sens ? Tu la sens, cette petite pointe au creux de ton ventre, celle qui ne se réveille à l'accoutumée que pour tes propres expériences ? Et voilà, tu as les yeux embués. C'est un mot, c'est abstrait en fin de compte, c'est une étiquette. Et il t'insuffle un sentiment.

    ...
    Je ne sais pas si ce sont les mots qui ont ce pouvoir, ou la main qui les assemble. Un peu des deux ? Je suis une fervente adepte de la poire coupée en deux.

    En tout cas, je suis très, très souvent déçue par la piètre qualité littéraire qu'offrent de nombreux "best-sellers". Lorsque je me promène sur quelques forums (et quelques autres sites plus sérieux) littéraires, souvent l'intrigue semble hisser un livre en tête des listes avant la plume.
    Ce sont pourtant deux ingrédients essentiels. Dissociables mais indispensables.

    (Et puis d'autres succès sont plus incompréhensibles. J'ai testé Fifty shades of Grey, depuis le temps que j'en entendais parler et pas seulement en bien, j'ai eu envie de voir de quoi il retournait. Me forger mon propre avis. Ai choisi la version anglaise, puisque d'après certains détracteurs de la trilogie, c'est la traduction française qui pose problème. Eh bien... je n'ose imaginer ce qu'elle doit donner. La version originale est d'une platitude navrante. Je ne suis pas accoutumée à ce genre littéraire, m'enfin j'en attendais plus de rebondissements, davantage que des répétitions, encore et encore.
    La fille pure et innocente au départ, le magnifique mystérieux célèbre milliardaire, une histoire très intense, ça on ne cesse de nous le répéter. Dommage, ça ne touche qu'eux, pas moi.
    Le début, ça passe, on est dans la découverte. Puis les rouages se mettent en place et tout l'intérêt s'effrite.
    Toutes les 3 pages, mêmes ingrédients :
    -"Oh Ana blablabla l'effet que tu me fais"
    -"Oh crap comment Grey peut-il me faire cet effet sans même me toucher"
    -Elle se mord la lèvre. Il lui demande d'arrêter.
    -Il est possessif, elle lui demande d'arrêter. Il dit qu'il ne veut plus la perdre, elle dit qu'elle est à lui.
    -Puis séquence au lit où elle n'a pas le droit de bouger, et pour tous les deux c'est fantastique, évidemment. "Oh Ana you. are. mine." "Yes I'm yours pour toujours".
    Voilà voilà. On mélange un peu l'ordre des séquences, et on les repasse.
    Certes, on ne lit pas forcément ça pour la spiritualité des protagonistes. Mais demeure l'impression que, tout comme les scènes, les dialogues sont les mêmes, toujours, toujours.
    Aucune recherche dans le choix des mots. Si l'intrigue est ennuyeuse à mon goût, c'est en grande partie à cause de l'écriture.
    Ok, ces livres n'ont absolument pas la même visée qu'un Goncourt. M'enfin... le but n'est tout de même pas atteint en ce qui me concerne.
    Décevant. Plat. Répétitif. Personnalités pas développées. Voilà ce que j'ai pensé de cette trilogie qui ne cesse de faire parler d'elle. Je n'ai pas eu l'envie de terminer, chose rare. Oui, bon, pourtant j'en ai lu une bonne partie. C'est que je m'ennuie vraiment, en ce moment.

    Maintenant, je passe au Portrait de Dorian Gray. On ne m'en a dit que du bien, et les premières pages m'ont agréablement surprise. En règle générale, Oscar Wilde est difficile à cerner, d'où mon choix pour lui.)

    L'heure du répit

    20 septembre 2013 à 21h23

    C'était une petite soirée comme je les aime. Petit comité. Pas seulement des têtes connues par cœur.
    7 potes, 2 canapés, des assiettes, des verres, des rires.

    Petit repas après avoir attendu le retardataire.
    Bon, allez, jeux d'alcool, très gentillets. Pas l'ombre d'un abus.
    Puis on s'est motivés les uns les autres : sortie en ville, direction LA boîte. Ce qui a impliqué un détour pour troquer mes vieilles pompes pour des petits talons. Arrivés là-bas, une file d'attente, du monde, trop de monde. Bof. Improvisation, on a suivi deux d'entre nous, qui nous ont guidés vers un autre club. Celui-ci est plutôt orienté vers les jeunes travailleurs, et non vers les étudiants comme la première boîte. Un jeudi soir, on aurait dû réfléchir... Le videur a bien tenté de donner l'impression que c'était sélect, mais quand 1) il nous a annoncé que l'entrée était gratuite, et 2) on a ouvert les portes sur la salle... vide..... gros éclat de rire. Juste nous. On est restés une petite heure, "comme à la maison".
    En retournant à l'appart', plop, on a décidé de se faire un film. Il fallait nous voir, si meugnons, enveloppés dans les plaids, enchevêtrés les uns les autres... Et ce type calmement allongé contre moi, la tête sur mon ventre. En toute simplicité.

    Je suis rentrée à l'heure où les boulangers commencent à travailler. L'heure où la ville ne va pas tarder à se désengourdir. La bonne heure : la fin de la phase de trouille. Punaise oui, entre 2h et 4h30 du mat', j'ai la trouille. Toujours la même chose. Ça s'améliore, un peu. Juste un touuuut petit petit.. petit...peu.
    Pour lutter contre cette angoisse à gerber, j'ai commencé à reprendre les médocs anti-stress que j'ingurgitais en prépa. Et ça, c'est pas bon signe.

    Samedi midi

    21 septembre 2013 à 18h06

    J'adore le samedi midi !
    Allez savoir pourquoi.
    Le lever du jour - il a quelque chose de particulier le soleil du samedi, non ? Il envoie des paillettes de bonne humeur. Sans rire, je le ressens, là, au creux du ventre, et ça monte jusqu'aux zygomatiques.
    Le son d'un clocher au loin, le joyeux brouhaha des badauds au marché... Une paisible agitation émane des citadins dynamiques et détendus. Et bon sang, ça m'met de bonne humeur, le nez au vent j'ai envie de sourire comme une imbécile heureuse !

    Et plus encore, j'adore travailler le samedi matin. Pour que le samedi midi soit encore plus savoureux.
    Depuis le lycée, j'ai presque toujours eu quelque chose le samedi matin.
    .Lycéenne, la musique. Forcément, un tel début de week-end ne peut que mettre de bonne humeur. Le cours de solfège -rebutant en principe, qui eût cru que ce serait un si bon souvenir ?
    .Mes premières années étudiantes, les DS. Et j'aimais ça, redescendre cette belle rue le samedi midi, un 'chef d’œuvre' derrière moi ; la matinée efficacement occupée puisque j'avais produit une réflexion et un effort, donné le meilleur de moi-même (quitte à récolter un 6/20)...et surtout, cette promenade au milieu des effluves du marché arabe était le signe du tant attendu répit ! Libérée !
    .Et à présent, le p'tit boulot jusqu'en fin de matinée. Je rentre bien réveillée et après avoir gagné de quoi faire mon marché tranquillou !

    Tout à l'heure, pour parfaire la joie samedimidiesque, en faisant mon p'tit tour au marché, j'ai croisé un membre de l'orchestre. 'fait plaisir. Qui m'a dit qu'ils espéraient que je revienne. Je ne sais pas s'il a dit ça comme ça, ou s'il le pensait vraiment, mais... ça m'a fait un petit pincement au cœur. Oh que oui, j'ai envie d'y retourner....
    La musique, une famille.
    Que dire de plus.

    Mais je l'sais, que j'avais dit que je le ferais plus.

    22 septembre 2013 à 17h49

    Comment tu fais ?

    Est-ce qu’on peut vraiment tourner la page comme ça ? (Dis, j’ai une question) Oublier en quelques jours. Même après un entraînement, hein. Pif-pouf mise en condition, quelques mois, puis Paf, balayer d’un revers de main ce qui a compté pendant presque des années. Ou du moins compté pour l’autre. M’enfin c’est donc que t’étais un peu impliqué, dans tous les cas. Et puis l’oubli. L’autre moitié cesse d’exister. Même plus un Lui et un Elle chacun de son côté de l'hexagone, nan juste un Il. Disparition !

    C’est vraiment possible ? Je ne pensais pas. Pour moi c’n’est pas réaliste en tout cas. Alors, dis-moi, qu’est-ce que t’as de plus que moi ? M’en veux pas, mais j’avais jamais remarqué que t’avais ces super-pouvoirs.
    Tu me transformes en Rien, vraiment ? Tu oses ?! N’est-ce tout ce que j’ai été ? Ne mériteuh-je pas davantage de boulot pour ça ; une tâche difficile à récurer ? Non, même pas ? Waow.
    Non parce que si je manquais, tu enverrais un quelque chose, depuis un téléphone pendant que tu t’ennuies aux vécés. J’imagine. Même si c’n’est pas élégant, je n’en aurais rien su, ce n’est pas un coup de fil. On en trouve, des moyens, quand on veut.

    Alors que moi, j’ai envie de t’envoyer un truc. Pas pour envoyer un truc, qu’on se comprenne, mais pour recevoir une réponse, voir ce que tu dirais. Voir si je resterais sur ma faim. J’n’ai pas d’idée de question de toute façon. Pas un message, ça fait trop glu larmoyante. Et j’ai ma fierté, on ne dirait plus trop depuis que je me suis prise au jeu –oui, au départ tu étais un jeu, autant le dire- mais j’ai ma fierté. T’envoyer, je ne sais pas, une image ou une chanson ou un de nos vieux messages, je n’ai pas d’idée précise mais ce serait un truc bourré de sens, crois-moi, ça ne te laisserait pas indifférent. Tu te bougerais le cul.

    Parce qu’indifférent, c’est ce que tu es là, pas vrai ? Ou tu mimes l’indifférence avec talent (du coup je demande Pourquoi ?). Sinon tu donnerais un signe de vie, tu me demanderais pourquoi moi je ne te donne pas signe de vie. Non, monsieur est indifférent, monsieur oublie, monsieur balaie, monsieur coupe des ponts, monsieur a tourné la page ou fait tout pour. Monsieur a des facilités. Monsieur a beaucoup d’autres (pré)occupations pour toujours. C’est pour ça. Ça ne sera jamais un reproche, jamais ! Mais un constat teinté de surprise.

    En même temps, si mon idée des vécés fonctionnait, si tu te manifestais, je ne te recevrais pas avec le tapis rouge et les cotillons. Encore ma fierté, non mais, un peu. Et le respect de ton acte, un peu. Et surtout la certitude que ça ne mènerait à rien, de toute façon. T’es parti, t’es plus là, un point c’est tout (à la fin de la phrase le point), alors si tu reviens, ce sera juste un peu. Je ne mange pas des miettes. J’n’aime pas les régimes et j’ai toujours préféré le festin. En plus ton silence, ma caboche l’a comblé par le ressassement de tout ce que j’ai à te reprocher. (« Pfff oh non encore ça, c’est lourd », là je suis d’accord, j’n’arrête pas de me le répéter. Ça me fatigue tellement c’est ridicule d’y attacher encore de l’importance.) Eh bien crois-moi, il y en a. Je ne méritais pas ça, c’était violent parfois. Mais bon, je mourrais d’envie que ça ne s’arrête pas. J’ai bien encaissé. Solide, le semblant de nana. Bonne résistance. La relecture apporte une sacrée ironie à certains vieux dires, tu sais, et ça m’aide à me dire que tu mérites autant d’être oublié que moi. Pas méchamment, hein, j’ai tenu à ces 2 ans puisque je me suis battue pour que ça dure. Mais juste, ‘faut que je laisse partir maintenant. Donc voilà, rien que pour ça –non, pas tellement pour ça à la base, « ça » je m’en suis rendue compte en écrivant-, je ne te recevrais pas bien si tu m’envoyais ce fichu message qui tarde un chouïa maintenant. Parce qu’en plus, j’ai horreur des retardataires.

    Et puis après je te répondrais (on est toujours dans l’hypothèse vécés), je me connais, puis tu me connais aussi sur ce côté, c’est ça le pire. Je ne peux même plus jouer la mystérieuuuse l’insaisissable, le suspense du va-t-elle-répondre. Y a pas trente-six mille choix de ce que tu pourrais écrire, te connaissant. Je ne sais pas ce que je te répondrais, d’ailleurs ? C’est bien le souci. C’est aussi pour ça que je ne veux pas te répondre. Ça ne mènerait à rien. Et parfois, simplement, il n’y a rien à répondre. Merde, je dis tout ça, mais. C’est peut-être juste qu’on n’a plus rien à se dire, en fait. Je n’ai jamais été adepte du système « un message, une réponse, chacun attend son tour ». Chez moi ça se mélange, ça s’entremêle, ça suit le rythme des doigts sur le clavier ou des conneries dans la caboche. Que les messages se croisent, qu’ils arrivent par lot de 3 si c’est leur rythme naturel. Qu’ils s’arrêtent, puis reprennent. C’est plus expressif. Enfin, je dis ça, mais pour-le-coup-d’après-moi-sur-ce-cas y a quand même une idée de tour : c’est à toi de rejouer mon grand. Là oui. C’est chiant quand quelqu’un met trop de temps à jouer. On s’endort. On décroche. Je décroche trop lentement mais sûrement. Je ne savais pas que c’était ce que tu voulais, je croyais presque au contraire ! Peut-être que tu l’as bel et bien placé ton pion. Finalement, ‘faut pas se fier aux apparences, de nous deux tu es le plus grand joueur. Si j’avais su, on aurait fait une putain de belle partie.

    Je change régulièrement d’avis. Un coup je me dis que c’est bon, tu vis ta vie maintenant et c’est sacrément plus important, faut que je te laisse tranquille. Un coup je me dis que quand même, tu pourrais envoyer un message, l’un n’empêche pas l’autre, si ? Un coup revient l’idée qu’au bout du (dé)compte, on n’a peut-être plus rien à se dire tout simplement.

    Ça me fait penser à la chaussette manquante.

    Putain j'ai encore avalé un cacheton de trop.

    Pour ça que je poste là. Pas dans ta boîte mail.
    T'as pas à savoir.

    Crétin.

    En musique

    23 septembre 2013 à 18h03

    http://www.youtube.com/watch?v=7T_YtklLyyo

    'Suis d'bonne humeur. Un jour sans ennui.
    J'ai passé la journée à travailler pour le recrutement de nouveaux membres de l'asso'. On ne peut pas dire que ça ait été intensif, beaucoup d'étudiants de première année n'osaient pas s'arrêter pour nous poser des questions... Mais on s'est rendu compte que l'asso est plutôt connue au sein de l'école. Bien que beaucoup se méprennent sur notre vraie action. Au bout du compte, on a réuni un bon nombre d'intéressés, et la semaine ne fait que commencer !
    Cette journée a également été l'occasion de davantage discuter avec les autres membres de l'asso', que je connaissais principalement 'en surface' jusqu'à présent. On apprend à se connaître et à s'apprécier.


    J'ai trouvé un petit boulot pour les 15 prochains jours. Ce sera très intensif. Mais je pourrai vivre encore pendant 2 bons mois, avec ce que je vais gagner. Et ça, c'est formidable.


    J'ai rappelé le Crous. Malgré les nouveaux éléments que je leur ai communiqués, ils refusent de réexaminer mon dossier. Je demeure donc Boursière avec 0€ de bourse. Ça me fait sourire d'ironie.
    J'vais postuler pour une bourse délivrée par la Fondation de l'école. Je ne pense pas correspondre aux critères, extrêmement stricts, mais je tente. Au moins, j'aurai essayé.
    D'après une ancienne élève, après le dossier écrit il y a un entretien individuel, lors duquel ils attendent d'être apitoyés, quitte à ce qu'on en fasse des tonnes. S'ils veulent que je leur explique ma misère en larmoyant, je suis prête à le faire.
    Pouvoir continuer mes études, bordel.

    http://www.youtube.com/watch?v=JFxHWvANtvs

    Jusqu'où vas-tu encore aller, mmh ?

    24 septembre 2013 à 23h15

    Merde, là ça devient grave. La moindre chanson, le moindre morceau que j'écoute me fout les larmes aux yeux. Sournoisement : ça m'procure tout le bien qu'une mélodie peut procurer lorsqu'elle est interprétée avec du cœur, puis j'ai les yeux douloureux et la gorge nouée.

    Ça va pas bien du tout.

    Quelle connerie d'arrêter la musique. Jusqu'où je vais encore aller pour ces foutues d'études ?


    'me plaisent même pas. C'est la première fois que je l'écris. La première fois que je l'avoue. Je crois que je me suis foutue dans une merde financière inédite pour des études qui ne sont pas ce pour quoi je suis faite.
    Si ça se trouve, je l'savais depuis le début. Parce que je n'ai jamais caché que si j'fais ce cursus, c'est pour m'ouvrir des portes. M'ouvrir des portes. C'est le premier argument qui me vient. Haha. Pas "parce que ça me plaît".
    Et puis le deuxième argument, c'est "parce que j'en avais les capacités": on me faisait apparaitre comme un devoir de faire une prépa + une Grande Ecole. Je n'ai pas rechigné, par goût du défi. Choisir de me mettre à l'épreuve sur la route du "prestige" (oui bon, j'étais naïve à l'époque) plutôt que de regretter et me demander si j'en aurais été capable. Oui, voilà. M'ouvrir des portes et faire mes preuves. Aller loin. Ben oui, regarde jusqu'où t'es allée. Et tu t'en sens plus proche, de tes rêves ? Tu l'as fait, ton tour du monde ? Non, même pas planifié ?

    Je veux dire, l'économie et les sciences sociales, la philo et l'histoire-géo-politique, oui ça me passionne. Mais maintenant que je suis en école, c'est terminé, on n'en fait plus. Je n'apprends que des choses qui sont certes intéressantes, mais me semblent complètement superficielles. Les gens ici me semblent superficiels.
    La vie en école me plaît, mais c'est pas moi.

    Moi, j'veux faire fonctionner mes méninges et m'enrichir intellectuellement.
    J'veux sillonner le monde et faire de l'humanitaire.
    J'veux faire du concret, et du concret enrichissant au sens figuré.
    J'veux faire quelque chose de mes mains, ou du moins créer.
    J'aurais dû être reporter.
    Ou faire les Beaux Arts.
    Ou me donner à fond dans la musique - rien ne m'épanouit autant que produire quelque chose.
    Pourtant je n'ai jamais envisagé de m'orienter là-dedans. Parce que l'instabilité. Parce que l'insécurité. Parce que je n'ai jamais connu la sécurité financière, et que ma priorité dans la vie (ou celle qu'on me mettait sous les yeux), c'était y parvenir, à cette stabilité du compte en banque.

    Bref, je me mets en danger financièrement pour être en sécurité professionnellement (en tout cas c'est ce qu'on me dit), et je ne sais pas si c'est ce qui me rendra heureuse. J'ai p't'être bien fait une erreur de parcours quelque part.



    Putain. Je veux refaire de la musique.



    Alors, quoi ? C'est quoi, l'étape suivante ?
    Vendre mon corps, puisque j'ai besoin d'argent pour continuer l'année scolaire ?
    Dis-moi ma belle, jusqu'où seras-tu prête à aller pour "réussir" ? me chuchote une voix provocatrice

    Le bon conseil près de chez vous

    27 septembre 2013 à 18h05

    Quand tu es sans le sou, les bonnes âmes n'ayant jamais manqué de rien se pensent invitées à avoir un droit de regard sur tes finances, et te font part de leurs conseils bien intentionnés pour gérer tes dépenses.
    Mais... sincèrement ? Non, merci. Est-ce que je zyeute et commente ton relevé de compte en banque, moi ?
    C'est agaçant et humiliant d'avoir à se justifier devant ceux que ça ne regarde pas.

    Oh, on mange encore des pâtes ?

    28 septembre 2013 à 15h18

    Nous ne sommes jamais partis en vacances. Petit constat. Je ne pense pas qu'il ait de l'importance. Nous : papa, maman, grand frère, petite sœur.
    Les rentrées où les copains racontaient leurs vacances en Corse. Ils étaient tous partis en Corse.
    Les rentrées où c'était l'Espagne.
    Les rentrées où c'était la Crète, la Sicile, la Sardaigne.
    Les rentrées où c'était le ski à Megève.
    Je me souviens de ces "modes". Je me souviens que j'étais contente de ne pas avoir fait comme eux.

    Parfois je les enviais vaguement, en recevant les cartes postales (l'époque bénie où l'on écrivait à la main et avec plein de stylos de couleur...) aux lagons bleus.
    Dans mes rédactions en "Racontez-vos-vacances", je parlais de pépé et mémé. Ou de papi et mamie. En fait, ce n'était jamais ailleurs. Ça ne me gênait pas.
    Ou éventuellement, un week-end en camping sous la pluie lors duquel on s'engueulait tous, parce que Papa et Maman voulaient que ce soit bien. Je pouvais dessiner une tente triangle, en me demandant pourquoi il fallait la dessiner triangle pour qu'on la reconnaisse. Parce que notre tente, elle n'était pas triangle.

    M'oui, contrairement à tous mes petits camarades au fil des années, nous ne sommes jamais vraiment partis en vacances. Ce n'est que depuis peu que je m'en rends compte. Tout comme je comprends l'air bizarre de Maman quand je demandais "oh, on mange encore des pâtes ?". Et les larmes de Maman les après-midi où elle était seule devant tous ses papiers pleins de chiffres. Et la "maladie de Papa à cause de son boulot".
    Pour moi, le "bouleau", c'était l'arbre dans l'espace vert en face de la maison. L'arbre où on faisait des concours d'escalade avec les copains parce que c'était interdit.

    Catharsis

    29 septembre 2013 à 17h31

    Debout à 4h du mat'. Retour à 19h30. Jour après jour.
    Après ma loooongue journée de labeur, courbaturée de partout, je me suis dirigée d'un bon pas vers le gymnase.
    "T'es folle, tu vas pas tenir", m'ont dit les collègues.
    "T'es malade, t'aurais pas dû venir", m'ont dit les autres du groupe de sport.

    Tsss ! C'est précisément pour cette raison que j'y vais. Me mettre à l'épreuve. Faire la maligne, hein ? Cette séance de sport, c'est mon petit bonheur hebdomadaire. Ah, il faut se motiver pour y aller ! On sait qu'on va morfler. Le prof ne nous épargne pas. Et on aime ça...

    Dans le vestiaire, j'ai les jambes qui rechignent à me porter. La jambe gauche surtout. Foutue journée.
    A la fin de l'échauffement, A me jette un regard qui crie "Ohmondieu t'as une mine effroyable !!". On rit.
    Toutes les 10 minutes, A me répète "fais gaffe à toi, sérieux.."
    'Faut dire que mon cardio' laisse à désirer, en règle générale.

    Deux heures plus tard, contrat rempli. J'étais médiocre, mais j'ai tenu. Je n'en attendais pas moins de mon corps.
    P'tain ce que ça fait du bien de se dépasser ! Se sentir purgée en sortant de là, dans l'air frais de la nuit déjà tombée. Nos sacs en bandoulière, on prend le chemin de nos apparts' en papotant tandis que les courbatures se font déjà sentir.

    Ouvrez la parenthèse, Puis le prof ne me laisse pas indifférente, fermez la parenthèse.

    Me mettre au défi, perpétuellement. Une drogue douce. Douce...?
    Pousser mon corps jusqu'à ses limites. Je trouve ça positif et constructif, dépasser des obstacles. Accomplir un effort violent me semble cathartique. Jouer avec mon corps. Le corps, c'est moins dangereux que l'esprit.

    "Fais gaffe à toi", qu'elle dit.
    C'est marrant qu'on me dise ça.
    Prendre soin de moi.

    Oui mais je me sens honteuse et faible si je prends soin de moi.

    Les joies du plein air

    7 octobre 2013 à 20h08

    Pfiouf ! Je prends enfin le temps d'écrire. Vite, avant le dodo.

    Au boulot, j'ai retrouvé ce type, avec qui j'étais "sortie" au début de l'été. Celui à qui je n'ai plus donné de nouvelles pendant 3 mois malgré ses multiiiiples messages. Improbable. Le premier jour était, comment dire ? Gênant. On a réussi à ne presque pas s'adresser la parole en une semaine de boulot. Dès aujourd'hui, il n'est plus là. Je regrette d'avoir mis autant de temps à prendre du recul, on aurait pu se comporter comme de simples collègues, sans s'éviter.

    Ce boulot est un voyage au Maghreb. On n'est que 4 françaises. 5 en comptant le type. Et bon sang ça fait du bien ! Ne pas voir les gens de l'école. Avec cette immersion, j'me rends encore plus compte que ces élèves sont coupés du monde. Ce soir dans le tram, y en avait plein, on les repère : tout propres sur eux. Gnaaah, ils m'horripilaient !! Dire que j'suis comme eux le reste du temps...

    Ici, on n'se prend pas la tête. On se raconte des blagues. On échange sur nos expériences respectives.
    Enfin, "on n'se prend pas la tête"... Si. Quand même. Au sujet du boulot. 'Faut dire qu'on est payés à la tâche, et en équipe. Or certains, ici, ont toutes les astuces pour travailler le moins possible. Les autres grognent et deviennent plutôt agressifs à l'idée de "travailler pour les paresseux".
    A cause de ça que je ne peux plus supporter ce type, là, qui faisait des tentatives de rapprochement avec moi ces derniers jours. Lui, c'est le fumiste-en-chef. Dommage, parce que le voir torse-nu tout l'aprèm' donne envie de hummgzzxtgrrraou

    Y a cette petite proprio, ces derniers jours, qui est assez insupportable dans son genre.
    Florilège.
    -Un gars de l'équipe arrive le matin, souriant : "bonjour, ça va ?". Elle : "Non, allez bosser."
    -A la fin de 2 rangées interminables, cassés de partout après l'effort en plein soleil, on cherche de l'eau pour boire. "Vous auriez pas soif si vous parliez pas autant en bossant".
    -Ses multiples "Il en reste un peu, LA."
    Bref, l'équipe au grand complet a l'impression d'être prise pour un troupeau d'esclaves.
    Elle est l'archétype de la femme qui veut se faire respecter dans un univers essentiellement masculin. Mais en agissant aussi odieusement, c'est l'inverse qu'elle obtient.

    Une semaine que l'adage "métro-boulot-dodo" a pris tout son sens. Ma fenêtre est la première du quartier à s'illuminer le matin ; le soir je suis au lit avec les poules. 20h30. Du coup, mon appart' devient cracra : quand je rentre, je suis tellement cassée que je ne peux pas me lancer dans une séance de ménage. Trop mal. La douleur aux genoux ne me quitte plus. Celle au dos, idem.

    A la fin de mon contrat, je vais rentrer en pièces détachées. Me faut un RDV chez le kiné. Et chez l’ostéopathe. Et chez le masseur.

    Bouillon

    11 octobre 2013 à 20h27

    "Tape dans le poteau. Vas-y, je tape avec toi."

    ça va aller. ça va aller. ça va aller. Et tu te le répètes en boucle comme un mantra.

    Une furie incroyable. Les yeux embués, à peine lucide, je ne m'étais jamais sentie aussi.. pleine de puissance, une puissance nerveuse mal contenue qui ne demande qu'à être expulsée. Enragée mauvaise violente furieuse agressive nerveuse trépignante furieuse putain y a pas de mots. Une boule de nerfs. Mais souriante. J'ai excellé.

    Le rendez-vous pour la bourse, mon dernier recours. Eh ben c'est mort. Je n'ai aucune chance de décrocher cette bourse, parce que mes parents -qui ne m'aident pas- ne sont pas tous les deux au chômage, et parce que mes résultats scolaires de l'an dernier ont été houleux -du fait de mes nuits blanches, dues justement aux problèmes de fric- , et enfin parce que je n'ai pas assez de "mérite" : je n'élève pas seule 2 enfants et je n'ai pas eu 36 000 petits boulots de 25h en parallèle des études -parce que je n'arrive pas à en trouver, des heures.
    Pas de bourse. Pas de revenu, alors. Pas de ressources du coup. Pas d'études ?
    Au long du trajet pour rentrer à l'appart', ça montait lentement. Puis je suffoquais presque en poussant la porte, et comme au bon vieux temps, je me suis écroulée en larmes. Des putain de pleurs qui me secouaient comme un prunier. J'ai trébuché sur le canapé, j'ai serré l'oreiller dans mes bras, je l'ai mordu, je me suis relevée, je chialais, je chialais. J'ai pris le violon, oh oui putain le violon, ça va me calmer, hein, dis ? ça va me calmer. J'ai joué un morceau, ça s'est terminé en furie, l'archet qui rebondissant avec puissance sur mes cordes, les doigts qui peinaient à suivre la violence. C'était presque beau, tiens. Dernier accord, hoquets, sanglots, le téléphone qui vibre, je veux pas répondre, je pleure encore ; un autre morceau. Putain, ça me déchaine pas assez, le mal ne sort pas de moi. Du baroque. Bach. Joue le BWV 1042, les rythmes réguliers, ça te canalisera. Ouais. Mais non. Pour la première fois j'ai réussi à l'interpréter autrement que comme une machine régulière. Bordel de merde, ça me calme pas, ça me calme pas.
    Je ne pleure plus, ok, je réponds au téléphone. Merde, je re-pleure. "Je te laisse, je file au sport".

    19h50.
    Je rejoins les autres.
    "Wah dis-donc, ça va ?
    -Il fait froid, je suis fatiguée, j'ai besoin de me défouler ! :)
    -Euh, oui, ça se voit. Tes yeux, on dirait presque que t'as pleuré !
    -Hahaha"

    20h.
    Vestiaires. Je ne vais pas tenir longtemps, je le sens. Fatigue + genoux en miettes.
    "Ménage-toi...
    -Oui oui, compte sur moi ! ;)
    -Elle dit toujours ça mais elle s'arrête jamais. :)
    -Ce soir, je vais jusqu'à la limite !"

    20h10.
    Échauffement, je cours, je cours, physiquement je vais bien et même de mieux en mieux et j'essaie de me changer les idées, mais en me disant ça, forcément...

    21h
    On travaille les coups de pieds. Oh oui. Taper. Je me porte volontaire.
    "Oui ! T'as une bonne puissance ! Essaie de te canaliser, n'y vas pas trop vite, pense à la technique."
    Taper. Le claquement de l'impact est presque jouissif.
    "Ouh, toi, t'as passé une mauvaise journée, haha !"
    "J'aimerais pas être à la place de celui qui te met dans cet état !"
    Taper. Putain, je veux taper. Sentir le contact, sentir la brève douleur. Ça me soulagerait presque, si ce n'est que c'n'est pas assez. J'envoie un coup de pied dans le bras du prof, merde, j'ai mal visé sa main.
    Alors je frappe encore, le poteau couvert par le coussin en mousse.
    J'envoie des coups de pieds. Il n'y a qu'en sentant le contact du coup que ça fait du bien. En entendant le claquement sec et brutal qui résonne.
    "Tape dans le poteau. Avec tes poings. Vas-y, je tape avec toi."
    Je tape. Elle tape. On tape.
    "Les filles, vous allez vous péter les poignets !"
    Autre exercice. Pas de coups de pieds cette fois. Merde. Des coups de pieds. Taper. TAPER. J'ai besoin.

    "T'as l'air en ébullition...!"

    "T'es sûre que ça va ?"

    21h50.
    La fin approche, bordel, je bous, je bous ! Ce n'était pas assez.
    Dernière série de combats. J'ai un jeu agressif, je le sens. Dans mes muscles qui trépignent. Dans mes yeux furax. Mais en face de moi, pas de bol, deux débutantes. Alors on ne me laisse pas combattre longtemps parce que trop de nervosité se dégage de moi. Putain. Pour une fois, j'aurais voulu avoir l'un des profs.
    Me défouler. Me déchaîner.
    J'ai la respiration forte, mes épaules se soulèvent avec mes inspirations.
    C'est la fin dans quelques minutes et je sens que je ne suis pas déchaînée, mes yeux s'embuent, le prof me regarde bizarrement. Aux vestiaires, les larmes sortent, un câlin furtif, des "ça va ? -Oui. -Ok..."

    22h15.
    Je trépigne encore. Je ne suis pas défoulée.

    Jamais eu une telle puissance en moi, une énergie fulgurante, bouillonnante, je la sentais bordel ! Je la sentais se heurter aux parois de mon corps, depuis l'intérieur ! Je la sentais me secouer, impérieuse ! La douleur et le désespoir transformés en violence. La violence transformée en force, en énergie infinie. C'est fou. Manifeste du mal-être qui ne voulait pas sortir de moi. Besoin de pousser mon corps à son extrême limite. Besoin d'avoir mal, de faire un effort violent à en chialer. Et ça n'a pas marché, j'en ai pas eu assez. Pour la première fois, je n'étais même pas fatiguée à la fin de la séance.

    Oui, ça va aller, ça va aller, ça va aller, à chaque expiration tu te le répètes encore et encore pour calmer ton Toi dans tous ses états. Que quelqu'un me le dise aussi. Que quelqu'un me prenne dans ses bras.





    Bon, sinon...?

    Le contrat est fini. On s'est quitté. J'ai l'blues...
    C'était très dur physiquement, mais tout le reste... tout l'aspect humain notamment, c'était quelque chose d'aussi inattendu qu'incroyable. Je crois que je préfère presque ce monde-là au mien. En tout cas, cette expérience m'a permis de prendre du recul sur ma petite vie. De voir les autres étudiants de l'école à travers d'autres yeux.
    Même le boulot en lui-même... Bon, je n'ferais pas ça toute ma vie, hein. Mais tant qu'il ne pleut pas, et si on oublie la douleur au dos et aux genoux, ce n'est pas désagréable. Être en extérieur.

    J'espère qu'on restera en contact. J'ai beaucoup apprécié ces collègues.
    Retourner à l'école va me faire un choc.

    ébullition

    12 octobre 2013 à 17h16

    Ça n'se calme pas, hein.
    J'ai toujours envie de frapper.

    Espérons que ce soir m'apaise... s'il ne se met pas à me rendre niaise. Ah non, hé, dis, ho, bon. (Tandis que ma petite voix intérieure espère que Si...)

    A en vomir.

    13 octobre 2013 à 5h19

    On courait comme des enfants, on jouait à "chat" dans les rues pavées quasi-désertes.
    On s'est séparés avant que la nuit blanche ne laisse poindre le jour, donc trop tôt à mon goût, caprice du soir. Du coup j'allais mal. Parce qu'en plus j'arrange le coup entre une amie et un ami, ami qui ne me laisse pas indifférente du tout. Et ça fait mal. J'en suis malade.
    Mal. Ce mal ne se décolle plus de moi.
    Prise d'angoisse à cause de cette histoire de bourse, sur le chemin du retour. J'ai su qu'il ne fallait pas que je rentre seule chez moi.
    Échange sur la prostitution. Lui ai donné mes anti-stress. "C'est ce que je faisais quand j'allais mal, pour les mêmes histoires."
    Je suis partie courir à 4h50 du mat'. Me taper des sprints dans la ville endormie, des larmes inondant mes joues et des hoquets se coinçant dans ma gorge. Pendant ce temps, tous les deux repartaient dans la même direction, enlacés. J'ai envie de vomir.

    Le seul fait d'être éveillée

    13 octobre 2013 à 9h05

    Ça ne va pas putain. Ça ne va pas.
    Le seul fait d'être éveillée me laisse chialer.
    J'ai dormi à peine une heure. Une toute petite heure. J'ai rêvé de lui. Alors j'ai chialé.
    J'ai fait une crise d'angoisse. Pas à cause de lui, je crois. Je hurlais en silence. Je crois même que ça a fait du bruit, à un moment.

    J'ai besoin de ces foutus médicaments. M'abrutir. Juste m'abrutir et comater et ne plus penser à rien.
    Être morte, en fait.

    Je ne veux plus sortir de chez moi. Je ne veux plus voir personne. Je ne veux plus retourner à l'école.
    Rester prostrée là, vautrée dans mes spasmes salés.
    Du coup mon instinct de survie m'ordonne de voir des gens. Mais qui...? Je ne vais pas les harceler avec mes petits malheurs... "Réfléchis bien. N'agis pas inconsidérément. Ne fais rien que tu pourrais regretter plus tard..."

    Rien que de penser à "plus tard" me fait chialer.

    Je tremble et je chiale. J'ai envie de vomir. Je suis à bout.

    Alors

    13 octobre 2013 à 20h56

    Disons que ça va un peu mieux.
    Je me sens moins désespérément perdue. Je ne suis plus dans l'état d'esprit de ce matin, à errer dans les rues froides pendant looongtemps en pleurant tous les 900 mètres uniquement pour ne pas rentrer chez moi.
    La vie reprend son cours.

    J'ai eu mon câlin doublé d'un "ça va aller". Ce dont j'avais besoin. Merci. Merci, merci. Je suis heureuse d'avoir fait cette rencontre.

    Equilibre pas crédible

    15 octobre 2013 à 20h18

    Je me sens... bizarre.
    Presque euphorique depuis hier, une euphorie légère, semblable aux tout premiers jours où l'on est amûreux... Je sais que ça Leur est dû. Mes ex-collègues. Je suis tellement heureuse et ..reconnaissante de les avoir rencontrés ! Des personnes en or. Ils arrivent à me donner le sourire par de simples messages tout ce qu'il y a de plus banal.

    Oui, je me sens bizarre, parce que je sens que cet état est trop fragile. J'étais tans un tel état jeudi, vendredi, samedi, dimanche... ça me semble irréel en y repensant. Mon énergie rageuse sans borne, puis mon pétage de plombs avec les crises d'angoisse, puis les sprints nocturnes inefficaces, puis mon état comme si j'avais été bourrée, puis cette errance de plusieurs heures en larmes intermittentes dans les rues de la ville à l'aube...
    Oui, l'impression qu'il s'agit surtout du souvenir d'un rêve.
    A la frontière de la folie. Je me sentais tout à fait lucide, je me rends compte que non. Non, putain, regarde ce à quoi tu te livrais avec abandon. Désespérée. C'est, le, mot. J'étais égarée.

    J'ai été effroyablement bas. Je ne voulais plus me battre. Pourquoi je devrais toujours me battre..
    Je suis remontée à la surface. Mais le problème initial n'a pas changé, lui...?
    Alors je me méfie. Je sais que je peux replonger à tout moment. Vraiment à tout moment. Un équilibre extrêmement fragile, qui n'attend qu'un souffle pour vaciller.

    Parce que cette bonne humeur après un tel mal, c'est juste anormal.

    50

    16 octobre 2013 à 19h59

    Il faut vraiment que je fasse un effort pour m'éloigner de mes parents.
    Je pensais que ce renouement avec eux cet été ne pouvait qu'être positif. J'étais réconfortée de nous voir de nouveau proches.
    Mais comme ils cherchent à tout savoir de moi, ils savent que j'ai eu un p'tit CDD ces derniers jours, et savent donc à combien s'élève la paie que je vais recevoir (pas grand chose pourtant). Visiblement, c'est donc tout naturellement qu'ils ne me font plus aucun virement depuis que je suis rentrée chez moi - 2 mois. Euh, depuis 2 mois, vivre a été gratuit pour moi ?
    J'ai adoré le SMS d'hier. "on ne t'a pas trop aidée ces derniers temps, du coup je vais t'envoyer 50€. Bisous ma chérie ! "

    C'est gentil.
    Si ce n'est qu'à mon frère, ils lui paient son loyer et sa nourriture, et ses billets de train, et ses habits. Lui aussi il bosse pourtant... de manière plus régulière que moi.

    Pardon. Je semble ingrate, je dois donner l'impression de les prendre pour des distributeurs... Pas du tout. Je ne veux pas vivre à leurs crochets, c'est simplement que je n'ai pas le choix. Je dois vivre... Et eux me promettent perpétuellement de m'aider... sans jamais tenir leurs engagements. Ils tirent cependant profit de moi puisqu'ils touchent encore mes allocs.

    50€. J'ai donc eu mes 50€. Ils me semblent ironiques.
    Lorsqu'on en avait discuté, ils avaient bien compris le montant dont j'ai besoin pour vivre chaque mois -sans sorties ni loisirs ni aucun petit plaisir. On était d'accord sur le montant du minimum vital.
    Alors à ce rythme-là, putain, je vais même pas pouvoir tenir jusqu'en décembre ! Ils oublient encore que je n'ai aucune ressource. Aucune. Plus. Aucune. 0, zéro, pas un kopeck, pas un centime. Même plus les bourses, cette année.
    Ils s'en rendent compte, bon sang ? Ils réalisent que le peu que j'ai sur mon compte sera entièrement écoulé d'ici 4 semaines ? Ils se rendent compte de l'état dans lequel ça me met ?! Ils se rendent compte que j'ai PERDU LA BOULE la semaine dernière ?!

    Un soupir.
    Voilà, j'avais besoin de me racheter des habits pour passer l'hiver, mais finalement non, je paierai plutôt mon loyer. J'avais envie de me faire un petit plaisir, pour une fois... je m'étais dit que je pourrais bien me l'accorder, en récompense... ça peut sembler déraisonnable dans ma situation mais mince, j'avais besoin de me chouchouter un peu. Ça fait si longtemps que je ne me suis rien accordé. Eh bien non. Aucun extra. C'est pas si grave. Mais ça me fait mal au cœur. Juste mal au cœur.

    Je ne réagis même plus lorsqu'ils me parlent de leurs propres dépenses -on dirait de la provocation.
    Sinon je vais encore pleurer. Et j'en ai marre de tout ça...

    Alors il faut que j'arrive à m'éloigner d'eux, tant pis.
    Comme ça, ils ne pourront plus décider que mes minuscules petits jobs ponctuels me dispensent de tout soutien de leur part.
    Et puis... c'est donnant-donnant. Je ne vais pas leur révéler tous les détails de ma vie privée dont ils sont si friands, alors qu'ils ne sont pas fichus d'être là pour moi.

    Combien de fois encore m'en faudra-t-il la preuve ?! Ils t'abandonneront toujours dès que ça les arrangera ! Leurs "on trouvera une solution, on t'aidera", c'est du flan ! Du pipeau ! Et toi tu tombes dans le panneau, pauvre naïve, encore et encore !!

    LR

    18 octobre 2013 à 9h18

    J'ai osé lire la lettre de recommandation qu'elle a rédigée pour ma demande de bourse.
    J'en ai eu les larmes aux yeux. Cette lettre - elle est parfaite
    Elle est sans conteste la plus belle personne qu'il m'ait été donné de rencontrer. Et je pèse mes mots.

    Si elle pense vraiment ces lignes qu'elle a écrites, alors ça vaut la peine que je me batte encore. Rien que pour ça, je ne peux pas baisser les bras.

    A part ça ?
    Hier, on a fait l'intégration des nouveaux membres de l'asso. Je n'ai pas de grands talents d'animatrice.
    On a visité le théâtre. Cette ambiance... cette ambiance..!! Les coulisses d'un lieu de représentation me font l'effet d'une drogue. J'aurais pu rester là durant des heures à m'imprégner de cette atmosphère, à regarder les comédiens répéter, concentrés. Il me faut absolument un stage dans ce milieu pourtant très fermé qu'est la culture.
    La pièce à laquelle nous avons assisté ensuite était très bonne, les comédiens excellents, la mise en scène : un juste équilibre entre l'actualisation du texte original et son respect. La salle était déchaînée.

    Ouverture

    19 octobre 2013 à 14h31

    Un facteur que j'avais négligé : mes amis.
    J'ai l'impression qu'ils me connaissent peu pourtant.
    Mais toujours est-il qu'il y a eu la petite phrase de L qui me fait confiance pour ma manière de rédiger ma lettre. Il y a eu les câlins de R. Il y a eu le beau message de Y. Alors... ils voient vraiment des choses bien en moi ?
    J'ai trop souvent tendance à me renfermer sur moi-même lorsque les Nuits Blanches reparaissent, honteuse de mes problèmes, n'ayant pas envie de plomber la bonne humeur de mes amis avec mes histoires embarrassantes. Mais... ils sont là, mes amis. Pas à ma place, mais à mes côtés. Je ne suis pas tout à fait seule. J'ai seulement peur de me casser la gueule si je m'ouvre trop...

    Par contre, au risque d'avoir la légèreté d'un pachyderme, j'en ai encore appris une bonne au sujet des dépenses de mes parents qui soi-disant "n'ont pas les moyens de m'aider pour mes études", et "n'ont pas les moyens de venir me rendre visite pendant leurs vacances". Putain, non mais sérieusement. Ils se foutent de ma gueule... ont-ils si peu de considération pour moi ? Une preuve de plus, et je reste encore à ne rien dire.
    Déjà 4 personnes séparées qui me recommandent d'en parler franchement, de mettre cartes sur table. Et je ne le fais pas. Parce que je vais encore m'en prendre plein la gueule, violemment. Je ne veux pas encaisser ça. C'est injuste. A chaque fois que je leur en ai parlé ouvertement, ça s'est mal fini, et révélé inefficace au bout du compte. Crier ne rendra pas l'ouïe à un sourd.
    Et moi, j'ai envie d'arrondir les angles. Déjà que je n'ai pas d'argent, si je perds ma famille, il me reste quoi ?
    Alors je préfère presque m'aveugler et croire que c'est moi qui exagère, qu'en fait ils font de leur mieux.
    Mais en attendant, si je suis autant dans la matière fécale, c'est de leur fait.
    Je me demande si un jour je pourrai leur pardonner.

    Explosion.

    20 octobre 2013 à 12h19

    Et allez !! Je chiale encore ! 'me brûle les yeux, ce crayon noir... J'ai la gorge qui pique, j'ai crié.
    J'ai eu mes parents au téléphone. Pour leur demander de me scanner leur déclaration de revenus pour ma demande de bourse. Petite parenthèse, à mesure que je remplis le lourd dossier, j'ai l'impression que chaque pièce jointe demandée ne fait que discréditer ma demande... c'est un assez mauvais moment à passer.
    Juste ça. Je leur demandais juste ce papier. Mais monsieur et madame sont en vacances pour la semaine.
    ...
    Je saute une ligne juste pour mieux savourer.

    Ils sont en vacances pendant que je ne peux plus remplir mon frigo. Ok. Ça va, c'est rien, continue la conversation, normalement, calmement. Pas d'embrouille aujourd'hui, seulement de la neutralité, tu veux juste ton papier, avant la fin du délai imparti.
    Je le leur dis gentiment. Que c'est urgent. Que c'est mon dernier recours. Et que j'en ai vraiment besoin, de cette bourse.
    Et là, patatras, ça explose.
    "Mais c'est bon, on a compris, on va t'aider j't'ai dit, on t'a dit pourquoi on n'avait pas pu t'aider récemment, alors arrête d'en envoyer, des piques !"
    Là, ça monte. Très vite. Juste le temps de réaliser ce qu'ils sont en train de me dire.
    "arrête d'en envoyer" Ah bon. Moi, j'envoie des piques. S'ils savaient à quel point je me retiens d'exploser sur le mal qu'il me font.
    "On t'a dit pourquoi" Ah tiens. Ils ont une bonne raison de ne pas me soutenir financièrement. Oui, leurs vacances, la colonie de vacances de ma soeur. Ils n'ont rien dit d'autre.
    "On va t'aider on a dit"Ah. Rien ne change et ne changera jamais. Les mêmes paroles en l'air que d'habitude, car maintenant j'ai compris que rien ne viendra.
    Ça se passe très vite dans ma tête.
    Je bégaye, et d'un coup je me mets à crier.
    Je crie. Je leur crie que non j'envoie pas des piques. Je leur crie que c'est juste la vérité, que j'ai BESOIN d'argent, que dans 2 mois je suis à la rue. Je leur crie que je suis à bout. Je leur crie que ça fait 2 semaines que je fais des Nuits Blanches, que j'en suis malade d'angoisse. Je leur crie que j'en peux plus, et qu'ils n'ont pas le droit de dire que je leur envoie des piques, parce qu'en attendant, leur aide, elle ne vient pas. Je crie que je vais vraiment mal. Je crie encore que je n'en peux plus.
    Je pleure depuis le premier cri.
    Mais cette fois, c'est moi qui raccroche la première.

    Ils n'ont pas rappelé.

    Pourtant j'en aurais encore, des choses à vomir.
    Mais j'ai besoin d'eux. S'ils veulent m'emmerder, ils n'ont qu'à faire la gueule, et ne pas m'envoyer ce papier - ils en sont capables. Et ma demande de bourse tombera à l'eau. Et cette fois ils auront vraiment, définitivement, irrémédiablement détruit ma vie.

    Une boucle d'oreille est portée disparue

    23 octobre 2013 à 21h21

    Hum alors alors alors...
    Suis rayonnante. En tout cas je l'étais hier soir, et ce matin, et une bonne partie de la journée.

    On s'est revus.
    Passée chez lui lundi, puis lui chez moi. But : comparer le bordel de nos apparts' respectifs.
    Détail contrariant : nous ne parlons pas beaucoup. Je ne sais pas si c'est gênant. Je suppose que oui, un peu.
    Détail qui me fait rayonner : son contact. Lundi, bataille de coussins, puis un long câlin. Juste allongés l'un contre l'autre, ses mains dans mes cheveux. Et... je ne sais pas pour lui, mais pour ma part, j'étais bien. Juste complètement bien. Je serais restée là pendant des heures, peu importe qu'on n'ait rien à se dire, peu importe.
    Son pote -celui qui m'envoyait moult sms amoureux au début de l'été, le monde est touuuut p'tit- est passé le chercher. Je me demande s'il a compris. Oui, sûrement. Je me demande si mon Mister Câlin sait. J'espère que non.
    Toute la nuit j'ai rêvé de lui.

    On s'est revus hier. Mardi.
    Cuisine, retard.
    Imprévu : panne de courant. Repas en ville.
    Eclat de rire en comprenant le pourquoi du comment.
    Films.
    Taquineries. Câlin, main dans mes cheveux, caresse contre ma joue. Taquineries.
    Et puis soudain, enfin, le baiser.
    Et une étreinte, du canapé au lit, qui n'a plus cessé pendant.......la moitié du film. Et le film était long. Une boucle d'oreille est portée disparue.
    Même dans ces moments-là, il sourit. Même -et surtout- dans ces moments-là, il est têtu. Mais il ne l'a pas retiré, mon jean ! La lutte fut acharnée.
    Il est...doué. Il a de l'assurance et du naturel et pas mal plus d'expérience que moi et... J'ai peur de ne pas le satisfaire, moi qui ai toujours du mal à me sentir en confiance. C'était légèrement chaotique, mais c'était bien.
    Ne sais pas quel genre de relation il attend. Ne sais pas ce que je veux non plus. N'en ai pas grand chose à faire pour l'instant. Pas de prise de tête.

    Mes oreillers sont imprégnés de son parfum.

    Une chose est sûre : c'est quelqu'un que j'avais envie de continuer à embrasser. Pour la première fois depuis très, très longtemps. Je n'ai pas envie de l'éviter, bon sang je le dis parce que c'est extrêmement rare. (Avec son ami-du-début-de-l'été, j'avais couru me rincer la bouche et la figure, par exemple.)

    J'ai envie de le revoir. Assez vite, avant que mon intérêt ne se fane.

    Lundi, Mardi.

    23 octobre 2013 à 23h37

    De la musique, des oreillers qui volent, des longs câlins, ses mains dans mes cheveux, de la douceur, des taquineries.
    Un parfum, le sien. Un bonnet, le sien.
    Du silence, des films, des taquineries, de la douceur, des cigarettes artisanales, un baiser, un long, très long baiser. Un voyage, une cavalcade du canapé au lit. Ebat habillé. Ténacité : le jean ne sera pas ôté. Dextérité, entreprenant. Surprise presque sereine. Des sourires.
    Une boucle d'oreille est portée disparue.
    Ne pas me poser de questions.
    Ne pas (trop) penser stratégie.
    Ne pas penser à mes complexes, mes freins, mais comment ?
    Laisser venir.
    Profiter.
    Des bleus aux jambes et aux coudes et ses marques rouges sous mon écharpe, je rayonne.

    Pas tout à fait moi-même. J'ai encore de la réserve.

    Il est...doué. Il a de l'assurance et du naturel et pas mal plus d'expérience que moi et... J'ai peur de ne pas le satisfaire, moi qui ai toujours du mal à me sentir en confiance.

    Une chose est sûre : c'est quelqu'un que j'avais envie de continuer à embrasser. Pour la première fois depuis très, très longtemps. Je n'ai pas envie de l'éviter, bon sang je le dis parce que c'est extrêmement rare. (Le dernier en date, je m'étais éclipsée pour me rincer la bouche et la figure.)

    Envie de le revoir. Assez vite, avant que mon intérêt ne se fane.
    Envie qu'il ait envie de me revoir. Mais comment savoir ?
    Monsieur Sourire n'est pas facile à cerner.

    Pwa pwa pwa pwaaa...

    27 octobre 2013 à 0h24

    Je suis le genre de nana qu'on abandonne avec un naturel déconcertant.
    C'est marrant. Je dois être prédestinée.

    A moi de ne pas trop donner, pour au moins avoir la satisfaction d'avoir conservé une parcelle d'amour-propre.

    M'ouvrir. Un problème récurrent chez moi. Je m'ouvre trop, mais sur des trucs superficiels. Et en parallèle je garde enfouies tout au fond une masse considérable de choses, le vrai fond des problèmes.
    Comme ça je n'ai à compter que sur moi-même.

    Le tram de 0:18

    28 octobre 2013 à 19h12

    Un petit topic sur lui. Pas trop de lignes non plus, je ne veux pas que ça me porte la poisse. Ne pas mettre la charrue avant la peau de l'ours.

    Hier soir, plus ou moins à l'improviste, je suis allée passer la nuit chez lui. Révision pour mon interro du lendemain. Puis on s'est couchés. Et. On s'est embrassés. Et. Comme la dernière (et première) fois. Et. Cette fois mon short a été rapidement éjecté. Et. Je n'ai pu contrôler sa main cette fois.
    Mais j'étais extrêmement tendue.

    Il a compris que j'ai peur. Difficile de ne pas le voir... Il aimerait que je lui dise pourquoi. Je ne réponds pas.
    Que dire ? Que je n'aime pas cette partie de mon corps. Que je veux d'abord prendre mes marques avec lui. Que par principe, je vais retarder encore, pour ne pas me donner entièrement dès les premières entrevues : s'il se lasse aussitôt, je regretterai. Que la première fois avec un nouveau partenaire n'est jamais bien, or lui est ..doué, et moi j'ai beaucoup moins d'expérience, et je n'ai pas envie qu'il trouve le moment ennuyeux. Que je ne prends pas la pilule, donc qu'il faut qu'on se protège. Et que je veux aussi qu'on fasse un test de dépistage avant que je ne reprenne la pilule.
    Et qu'à part ça, oui, je souhaite toujours une relation sans prise de tête, tout comme lui...
    Alors non, je ne dis rien, parce que je ne souhaite pas tout gâcher pour l'instant. Je ne veux pas de prise de tête.

    Je suis bien dans ses bras.
    Même si j'ai passé la nuit à ne pas oser aller au toilettes.

    C'est très surprenant : je n'ai aucun sentiment, je crois. Et pourtant je n'ai pas envie de fuir son contact. Une première pour moi. C'est bien. Je suis détachée pour l'instant. Le temps d'arriver à cerner un peu cette relation, c'est plus prudent.

    Je n'arrive pas à le cerner. Je ne sais pas ce qu'il attend de cette relation, je ne sais même pas s'il s'est posé la question. Je n'ai pas forcément envie d'avoir la réponse, je crois que ça m'est égal pour l'instant.
    Une chose est certaine : il n'a pas la même conception d'une relation de couple que moi. Il peut rester des jours sans donner de nouvelles -sans que ça ne traduise un quelconque malaise. Il est comme ça, sans prise de tête, c'est tout.

    C'est une relation d'un genre complètement nouveau pour moi.

    Où je parle encore de Mister Sourires

    30 octobre 2013 à 19h06

    Mais oui, mais voilà : je suis vivante.
    Je n'ai pas de sentiments, mais je suis vivante.

    Malgré la rareté de mes heures de cours, je n'ai pas un moment libre. Et ce temps, je ne le passe pas à bosser, je suis définitivement embourbée dans le gouffre intellectuel que représente l'école, je le crains...
    Je sautille lestement de mon asso' au sport à la musique au boulot aux travaux de groupe aux sorties.
    Les sorties. Cinés, soirées, apéros, cafés, repas...je sors pas mal, en ce moment. Mais seulement parce que c'est le début de l'année. Ça ne devrait pas durer. Mais ça m'fait du bien de voir du monde, pas mal de nouvelles têtes.
    Et dans tout ça, j'essaie de ménager toujours un temps libre, des fois que je puisse Le voir. Non. Je reformule. Des fois qu'Il puisse me voir. C'est fou, cette impression de devoir attendre après lui... Et je mets ça sur le compte de la différence de culture et de manière d'être, tous ces petits détails qui m'auraient rebutée chez n'importe qui d'autre. Je lui trouve des excuses satisfaisantes aussitôt que je perçois un point négatif.

    J'ai parlé de Lui à pas mal de personnes, c'est plus fort que moi. Parce que je suis contente. Mais j'ai peur que ça me porte la poisse...que tout tombe à l'eau trop vite. Sérieusement, je me sens super bien dans ses bras. Il n'est pas mon style normalement, il ne devrait pas être fait pour moi ni moi pour lui, et si ça se trouve c'est pour cette raison que j'y suis si bien, dans ses bras.
    Le défi : donner à la hauteur de ce que je reçois.
    Donc lors de nos moments à deux, je dois donner plus avant qu'il ne se lasse. Je crois que je suis prête.
    En-dehors, je...ben je sais pas. J'arrive pas à savoir où il en est. J'aimerais qu'il envoie davantage de sms, mais ce n'est simplement pas son genre.

    Je passe des nuits étranges depuis mardi dernier.

    Mais voilà : grâce à toutes ces occupations, je suis vivante, je crois.
    Je n'ai pas de sentiments, mais je suis vivante.

    Pfff

    31 octobre 2013 à 19h30

    Et voilà, je tombe à moitié de haut. C'est normal : je me suis trop emballée. Je me faisais déjà des films -pas trop, mais juste ce qu'il faut pour déclencher la Fin du truc.
    C'est comme s'il y avait un théorème selon lequel si quelque chose de bien se profile à mon horizon, alors ça ne peut pas durer.

    Le lendemain

    2 novembre 2013 à 20h49

    ...C'est fait. Je ne me sens pas changée. Je ne me sens pas bizarre. Je ne regrette pas encore.
    Je suis presque indifférente, à ceci près que j'ai un peu peur qu'il décide de mettre les voiles aussitôt.
    Ce n'était pas particulièrement bon. C'était un peu douloureux. Lui comme moi savons pourquoi. Lui, en partie seulement. Ce n'était pas au top, j'aurais aimé en discuter, peut-être ? Ce sera mieux la prochaine fois.
    C'est fait. Définitivement. C'est tout. C'était, ce sera lui. J'espère ne pas regretter.

    Pourquoi tu souris ?

    3 novembre 2013 à 11h20

    J'ai des larges bleus partout.
    Mon appart' est imprégné d'une odeur de tabac froid.
    Je ne peux pas décemment retirer mon écharpe.
    Mister Sourires ne répond pas toujours aux messages.
    Je ne suis pas amoureuse.
    Mais je n'ai jamais dû autant sourire que ces derniers temps. C'est lui qui m'a contaminée. Même lui trouve que je (sou)ris tout le temps.
    Il m'apporte quelque chose de bien. Mes parents, si je leur parlais de lui, s'imagineraient un mignon jeune couple amoureux ou en tout cas avec de vrais sentiments, qui se cherche.. Ils seraient loin du compte.

    Souvent, j'écris pour faire le point sur ce qu'il se passe, dans ma tête et autour de moi. J'écris pour sortir les pensées de ma tête et y voir plus clair.
    En ce moment, j'écris juste pour garder une trace. Je ne veux pas oublier, plus tard, comment ça se passait.

    Et puis j'écris parce que je ne peux pas raconter tout ça -tout Mister Sourires- à mes amis. Puisque je ne suis toujours pas en mesure de dire quel genre de relation on a. Rien d'officiel en tout cas.

    Défiance

    5 novembre 2013 à 14h48

    Je n'ai pas confiance dans ma capacité à plaire, à faire perdre le contrôle à quelqu'un. Sa petite phrase glissée rapidement 'avec toi j'perds le contrôle' me convainc au contraire qu'il se fiche pas mal de moi, pour avoir pu dire ça sans que ce soit tout à fait vrai. Je n'ose pas être entièrement moi-même, de peur de faire fuir.
    Je n'ai pas confiance dans ma capacité à être unique, à apporter une 'valeur ajoutée'. J'ai l'impression d'être banale et superficielle et ennuyeuse et sans intérêt. Bref de n'avoir rien de particulièrement appréciable.
    Je n'ai pas confiance dans ma capacité à compter vraiment pour quelqu'un. Puisque je ne laisse pas facilement quelqu'un compter vraiment pour moi.

    Je n'ai pas confiance dans ma personnalité. Seulement dans certaines de mes capacités.
    Ma capacité à faire du bon boulot. Ma capacité à manipuler un peu. Ma capacité à retomber sur mes pattes.

    En rogne.

    8 novembre 2013 à 21h08

    Saperlipopette, je n'arrive vraiment pas à savoir ce qu'il veut.
    J'ai l'impression d'être de nouveau ado'.
    Quand on s'était vus, il y a une semaine, tout avait l'air d'aller bien ; j'avais presque l'impression qu'on commençait à former un couple. Dans certains de ses petits gestes.
    Puis son refus de me dire ce qu'il attend de notre relation - j'ai eu peur de l'avoir effrayé.
    Et puis fidèle à lui-même, cette semaine il n'a donné signe de vie que lorsque JE le sollicitais. J'ai bien compris qu'il n'est pas du genre à envoyer plein de messages. Mais merde. Moi, ça me gave, ça me gonfle. L'impression qu'il n'en a rien à foutre.

    J'ai fini par lui demander de but en blanc (par SMS) s'il avait l'intention qu'on se revoit. Son message est arrivé une bonne demi-heure plus tard. Pas une vraie réponse. Puis plus rien. Alors il a senti que ça m'a saoulée, et il m'a finalement envoyé un message qui, si ça se trouve, était un peu forcé, un peu dans le genre "je suis sympa regarde pour te faire plaisir, oui on va se revoir, smiley".

    Et ça me gonfle. J'ai l'air de la fille qui devient accro. Alors que c'est de SA part que je veux un foutu signe !
    Comment lui faire comprendre que je ne suis PAS une nana qu'on laisse sans nouvelles, puis qui rapplique dès qu'on la siffle ? ...parce que c'est environ exactement ce que je suis en train de faire.
    Oui, j'ai envie de le revoir. Mais non, j'ai pas envie de le voir. Pour le moment, je suis juste en rogne contre lui. J'aimerais un peu plus de considération de sa part, m'voyez ?
    Aujourd'hui, c'est moi qui ne réponds pas à son message. Un message banal, de toute façon. Il ne s'en est peut-être même pas rendu compte.

    M'est avis que j'ai très mal joué mon coup. Normalement, c'était à lui de me courir après et d'être dans l'incertitude ! Scrogneugneu

    Moi qui voulais ne pas me prendre la tête...

    Et pourtant, toujours aucun sentiment à l'horizon. A part cette rogne.

    Salle d'attente

    9 novembre 2013 à 13h28

    Je suis en pleine descente. Du moins, en terrain glissant, et il en faudra peu pour que le contrôle de la situation m'échappe de nouveau. Ça va venir mercredi ou jeudi, par mail ou par coup de fil. Je la connais déjà, la nouvelle. Mais son impact, une fois que je serai face au fait accompli et sans aucun recours, va me secouer. J'en suis presque certaine, et de ce fait, j'anticipe et je me pourris déjà. Je suis morose et de pas-très-bon poil. Contraste avec ces derniers jours.
    Oui, je vais encore traverser une sale période. J'en ai le pressentiment. Pourvu que je ne me renferme pas trop sur moi-même cette fois encore. Pourvu qu'il n'y ait plus de crises d'angoisse.

    Et l'autre couillon pourrait au moins envoyer un message. Il m'a servi de diversion pour me sortir de ma dernière sale période. Ça a été hyper efficace, radical. 'Faut pas que je le perde maintenant. Pas maintenant.

    Souviens-toi de ces années

    10 novembre 2013 à 14h03

    Souviens-toi de ces années folles, regarde-toi face à ces images : tu frémis.

    Ce gymnase à la nuit tombée, dans lequel tu n'as pas fait tes preuves depuis des semaines. Ce gymnase qui t'a vue chanceler, rire, frapper, suer, trembler, pleurer. Ce gymnase qui n'a que peu été là lorsque tu en avais besoin.

    Cette grande scène -était-elle en vieux bois ?- qui t'a galvanisée. Cette grande scène depuis laquelle tu aurais aimé tout donner, pas seulement 'performer', pas seulement éviter de trembler. Cette grande scène sur laquelle tu as manqué de maîtrise, peut-être. Mais bordel, qu'est-ce que tu ne donnerais pas pour y remonter ! Tu n'y étais jamais seule. Depuis que tu l'as quittée, tu as progressé. Tu as pris ton envol. Tu as gagné en maturité, et ça se ressentirait dans ton jeu.

    Et ce souvenir appelle une odeur : celle de l'atelier du luthier ; odeur de colophane, odeur de bois, odeur de vernis, odeur unique. Une odeur qui réveille un trio de papillons au creux des tripes.

    Souviens-toi des samedis matins, souviens-toi des retours de soirée, souviens-toi des nuits où tu n'étais pas seule, souviens-toi des voyages, souviens-toi des nuits blanches, souviens-toi des bêtises.
    Souviens-toi de l'adrénaline !! Tu ne sais plus ce que c'est, souviens-toi !

    Non, stop, arrête... On arrête de les énumérer. Parce que la gorge se serre, et parce que je vais pleurer.
    Dire que j'étais solide, avant. Dire que je voyais loin. Dire que j'étais éternelle.

    Souviens-toi de ces années folles, maintenant que la barque coule, n'oublie jamais : tu as vécu.
    Regarde le chemin parcouru. Ce n'est pas assez, mais tu as vécu.

    Ni fille ni femme : un classique.

    11 novembre 2013 à 17h52

    Depuis un bon paquet d'années, je m'efforce d'avoir l'air mature.
    Pour les autres : je fréquente une vaste majorité de personnes plus âgées que moi, je me dois de donner le change.
    Pour moi, aussi : je veux évoluer, grandir, me perfectionner, ne plus avoir à me demander si je n'ai pas manqué de maturité dans telle ou telle situation.
    J'ai envie de me sentir adulte.
    Je ne me sens pas fille. Je ne me sens pas ado. Je ne me sens pas adulte.

    Oui, mais... C'est quand, qu'on est adulte ?

    Ce n'est pas un âge. Je connais plusieurs quarantenaires solidement ancrés au stade de l'adolescence. (Ce type, là... ce référent d'un établissement que mon asso prend en charge. Même ses lycéens n'ont pas une telle page Facebook.)

    Être adulte, est-ce que c'est arriver à un point où l'on est solide, où l'on a suffisamment progressé sur soi-même ?
    Ou est-ce que c'est... admettre qu'on gardera des failles, admettre ses fragilités ?
    Être adulte, est-ce passer un seuil de maturité ?
    Ou est-ce que c'est... admettre qu'on est encore immature ?
    Être adulte, est-ce que c'est avoir vécu assez pour se dire qu'on n'aurait pas de regrets si tout devait s'arrêter là ?
    Mais dans ce cas, ceux qui n'ont pas les moyens de réaliser leurs rêves & ambitions resteront à jamais des enfants...

    Pourvu qu'être adulte, ce ne soit pas regarder de loin l'enfance, et la regretter..

    Où je me parle encore à moi-même

    12 novembre 2013 à 21h30

    Pfffft oublie-le OUBLIE-LE oublie-le !
    Qu'est-ce que tu attends ? Tu as une preuve de plus de son j'm'enfoutisme. Une de trop, on est bien d'accord.
    Et...Tu comptes faire quoi, attendre, attendre puis encore une fois jeter une part de ta dignité ? Pense à ta dignité. Bon sang pense à toi. Pas à ton envie de l'avoir lui, mais à l'image que tu renvoies. Parce que là, ma pauvre, c'n'est pas glorieux.
    De toute façon tu as atteint la limite des 3 messages sans réponse : au-delà, 'faut arrêter, tu te souviens ? Faut arrêter parce qu'on entre dans le pathétique. Fais pas de connerie.
    Oublie-le. Tu as toujours du mal avec ces choses-là mais il est temps de tourner la page.

    Dommage que tu aies parlé de lui autour de toi, hmm ?
    Dommage que tu te sois autant emballée. Encore une relation qui foire. Ça va, tu as l'habitude maintenant. Mais tu aurais aimé que cette fois-ci ça marche...

    Si ça se trouve, il a découvert que j'avais déjà goûté aux lèvres de son ami, et ça l'a refroidi.

    ...Et tu sais que tu vas continuer d'espérer qu'il manifeste l'envie de te voir, comme les tout premiers jours. Tu étais fière d'avoir tenu jusqu'au 3e rdv avant de te donner, mais force est de constater qu'il a eu son compte, que son intérêt est tout à fait émoussé. Tu aimerais comprendre pourquoi il prétend le contraire. Pourquoi il ne dit pas. Alors que tu lui as tendu la perche. Sûrement qu'il s'est rendu compte qu'à lui, tu ne lui manques pas. Que t'en vaux pas tant le coup. Tu ne t'y attendais pas si vite, ou alors pas de cette manière...? Tu as été trop rapide, tu vois. Même si c'était par peur qu'il abandonne la chasse. Même si tu n'as pas eu trop à te forcer.

    S'il te plaît, raisonne-toi. Tu tombes très vite accro aux bras d'un homme, aux nuits pas-seule-dans-le-lit. Mais oublie-le. Tu trouveras quelqu'un d'autre. Quelqu'un de bien. Si, ça viendra...non ?
    Lui aussi te semblait bien, disons, intéressant. Mais tu SAVAIS qu'il n'était pas pour toi sur le long-terme. Voilà, tu as eu du très très court terme. Et tu y as trouvé ton compte dans un sens.

    De toute façon tu n'étais pas amoureuse. (Juste un peu obsédée par sa pensée, bon.) Juste que tu voulais vraiment quelqu'un qui s'intéresse à toi, quelqu'un qui te désire, quelqu'un qui te prenne dans ses bras. Tu tenais davantage à sa fonction qu'à lui. Si. C'est vrai. C'est pour ça que ça te fait chier de le perdre. Lui, tu le connais si peu...

    Maintenant...
    OUBLIE-LE.

    Allez, va te faire foutre, Mister Sourires. Va t'faire foutre.

    Une 3e fois pour m'en convaincre ? Va. Te. Faire. Foutre. VA-TE-FAIRE-FOUTRE.
    Va t'en. Sors de mes pensées. Sors de là, merde ! T'es un indésirable.
    Va te faire foutre putain putain putain va te faire foutre s'il te plaît.
    (Mais pas au sens propre... hein ?)

    L'après-bombardement

    15 novembre 2013 à 18h11

    La nouvelle est tombée, et je suis encore debout.
    C'est le constat que j'ai sous les yeux.

    Ils m'ont refusé la bourse.


    Je ne l'ai pas.


    Je m'y attendais.
    J'ai fondu en larmes dans le bureau de l'interlocutrice. Les joues inondées j'essayais de rester calme et digne jusqu'à la fin. "comment vous allez faire, du coup ?"
    Par contre, pardon mais les histoires de respiration pour contrôler la douleur et le stress, c'est du pipeau. Courbée, le tournis, les yeux entièrement roses. J'ai dû m'assoir. J'ai dû marcher.
    Je ne tenais plus debout et les gens me dévisageaient dans la rue et Mister Sourire m'a envoyé un message normal et j'avais le visage toujours déformé par l'impact mais.. aussi par un petit sourire. Ce type fait des miracles. Déjà la dernière fois, il m'avait à son insu tirée du gouffre où j'étais sur le point de disparaître.

    Peu importe qu'on n'ait pas une relation à proprement parler. Peu importe qu'on n'aille nulle part. L'essentiel est de le garder à mes côtés. Je crois que c'est vital. S'il vous plaît.

    Aujourd'hui j'avais un rdv avec celle qui m'avait écrit la magnifique lettre de recommandation. Elle était présente lors de la commission d'examen des dossiers. Elle s'est battue pour moi. Elle s'est permis d'émettre une quasi-certitude : que mon dossier devrait passer à la prochaine commission. Dans 6 mois.
    Cette femme est merveilleuse. Autant de bonté sincère dans une seule personne... Elle ne m'a même pas culpabilisée (comme beaucoup, souvent, avec des conseils inapplicables). Elle m'a donné des conseils sincères.
    Oui, elle était sincère. Pas soulagée-de-ne-pas-être-à-ma-place, comme la plupart des gens. Du coup j'étais déstabilisée, gênée qu'elle soit embêtée pour moi.

    Je n'ai pas obtenu la bourse.
    Je n'ai pas de revenu, et je suis encore debout.

    Je me sens un peu vide, vide et fragile. La dernière fois au moins, j'étais frustrée-enragée donc j'en tirais une énergie infinie. Là, j'ai le mot "fragile" qui se promène dans ma caboche.

    Tu vois ? J'ai plus de carapace, 'a'pu' et sans bouclier j'suis une faible, une pleurnicharde. C'est ça dont tu rêvais ?

    Et c'est en train de me détourner de mes responsabilités au sein de l'asso'.

    Il y a du laisser-aller !

    16 novembre 2013 à 9h58

    A la relecture de mes écrits depuis début octobre, je réalise que me promener sans bouclier ne me réussit pas. (D'ailleurs où est-il passé, mon bouclier ? Hein ?) J'alterne les hauts et les très bas, de vraies montagnes russes. Aucune constance. Pas d'quoi être fière. Je me prends les émotions en pleine gueule, et de manière un peu négative, tant qu'à faire. Et je chiale, et je chiale tout l'temps. C'est écœurant.
    Et j'écris, j'écris tout l'temps, pour crier en silence. Me plaindre, quoi. Faible. Ouais, j'me suis même reconnu le droit d'être fragile. C'est beau.
    Normalement c'n'est pas comme ça. Normalement je maîtrise. Je contrôle ce qui me traverse.
    Là, tout ce que je vois, c'est que "je" m'échappe.

    Y a du laisser-aller !

    Monday Evening

    18 novembre 2013 à 18h32

    Après avoir passé touuut mon week-end à bosser pour l'asso', j'ai l'impression d'être vendredi soir. De pouvoir me poser demain. Non. Pas grave, ce qu'on fait en "cours" en ce moment n'est pas désagréable. D'ailleurs, il s'agit davantage d'un séminaire que d'un cours, à mon humble avis.

    J'ai un problème de carte bancaire. Je dois consulter le solde de mon compte en ligne, mais je n'y arrive pas. Je fais un blocage. Blocage complet ! Micro bouffées de chaleur, légères sueurs froides, yeux qui picotent, un "Non !" dans la tête. Je ne parviens pas à me décider à consulter ce chiffre.

    A midi, au restau U, il m'a semblé apercevoir mon Mister Sourires, de loin. Encore plus à mon goût que dans mon souvenir. Je n'étais pas sûre de mon coup donc je le fixais au loin, par-dessus l'épaule de l'ami assis en face de moi. Je ne sais pas si lui m'a vue/reconnue. J'aimerais que oui..qu'il se demande pourquoi je ne suis pas venue le saluer.
    Ses bras me manquent, j'attends encore qu'il manifeste l'envie de me voir. Il traîne. Objectivement, ça lui passe plutôt au-dessus. Mais alors pourquoi, l'autre jour, était-il tout content de me dire qu'il aurait davantage de temps libre à présent ? C'est ce qui m'exaspère chez lui : les signes qui disent Oui, mais les faits qui disent Non.
    J'hésitais à lui envoyer un message humoristique afin de le relancer, mais j'ai donné mon sang tout à l'heure --> pas d'activité physique ce soir. :)

    Equilibriste

    19 novembre 2013 à 18h07

    Les adultes ne hurlent pas

    Des [mo] sales

    19 novembre 2013 à 22h14

    Ok. Une lettre pour me débarrasser de ce que je n'osais pas dire, même ici.

    Et tu voulais me voir sans carapace ? Ta vie est-elle donc entièrement rose pour que tu recommandes de vivre sans carapace ? X, ça remonte à quand la dernière fois que tu as pleuré en rentrant chez toi le soir ? Oui : je suis une pleurnicharde. Se promener sans carapace, c’est se rendre vulnérable. Vulnérable : il est dégueulasse ce mot. Il a quelque chose de sale, hein ? Si. Il l'est. Souillant. (Tu vas voir, la saleté, il y en a, plus bas dans ma tirade.) Sans carapace, visiblement je deviens gentille. GENTILLE. Putain, juste une gentille fille, empathique il paraît, malléable, conciliante. FAIBLE. On continue avec les mots dégueulasses. Sans la carapace je me mange les coups de plein fouet, des claques en pleine gueule, des poings dans le bide. Je tolère parce qu'à force ça se sent peu. Oui mais moi je ne vais bientôt plus tenir debout. Je ne peux pas. A force. Je suis FAIBLE, fragile. J’encaisse donc il faut que ça sorte, mais comment on fait sortir ça ? Je te le demande ? Si au moins c'était physique ! Une douleur sans plaie, propre, on sauve les apparences. Alors le sport, c’est insignifiant. Mais faut que ça sorte bordel !! Mais les adultes ne hurlent pas. Mais je ne suis pas adulte, me dis-tu doucement. Mais ça ne ressemble pas à l’enfance, pourtant… Mais, mais, mais, meêêh. Je vais imploser si ça ne sort pas. Ça s’agglutine à l’intérieur.
    Deux politiques se disputent dans ma caboche. Une voix qui dit que je suis forte, que je dois me battre, que je ne dois pas me laisser abattre, que je vais y arriver, une voix qui me voit comme une actrice et essaie de croire en moi. Et une voix compatissante qui me voit comme une victime, une voix douce qui me dit que c’est pas grave, que j’ai le droit d’aller mal à force, ça se comprend, que j’ai le droit d’être fragile. Et c’est ce que j’ai admis être à présent : fragile. Je fatigue. Je veux du répit, tu comprends ? Je suis ballotée de haut en bas : un jour je suis gaie et je vois loin, un jour je suis au fond du trou à perdre la raison. C’est pas normal. Maintenant je ris quand je suis triste, je souris quand je suis amère, j’suis déréglée. C’est à peine si j’ai une fierté, c'est à peine s'il me reste une pudeur. Je pleurniche tout le temps sur mon sort à grand renforts de rires z'et sourires. Je ne me ressemble plus : j'ai baisé avec ce gars et je lui cours après, en parfaite contradiction avec moi-même. Je l'ai fait pour me débarrasser de cette virginité qui devenait un fardeau, et je ne regrette pas, tu trouves ça normal ? Il y avait consentement, mais pas envie. A sa première tentative il insistait, il insistait, même s'il a cherché à comprendre mon refus, il a beaucoup insisté. La deuxième fois, c'était toujours non, mais sa main forçait le passage, je la retenais sa main, mais il forçait le passage, c'était un duel. Parce que mes réticences n'étaient que peur à ses yeux et je n'ai rien fait pour l'en détromper, à ses yeux l'envie était là n'est-ce pas, après tout je l'avais embrassée avec joie ! Peur ou manque d'envie, qu'importe, sa main est passée. Là où je veux en venir, c'est que si je n'avais pas cédé, il l'aurait fait de toute manière -de force- je pense. Pensant que j'en avais envie. Douleur ou plaisir ? J'en ai aucune idée. Aucune. Peut-être le vague plaisir d'être désirée. Me suis dit que comme ça il ne fuirait pas en me trouvant coincée. La troisième fois, je m'étais préparée à baiser. A être baisée. Volontaire. Mais y avait pas d'excitation, d'envie au sens sexuel du terme, en revanche c'est la première fois que j'ai été consentante, me libérer de ce fardeau, me débarrasser peut-être de ce complexe sur cette partie de mon corps, et grandir enfin. Que des bonnes raisons de le faire ! Il a été doux, un "t'es sûre ?", et je ne regrette pas. Mais la Moi que je connais devrait se sentir dégoûtée d'elle-même, non ? Ce qui s'est passé, c'est pour toujours. La seule chose que je regrette est qu'on ne se soit pas revus depuis. Je lui cours clairement après. Pauvre fille va. Fermons la parenthèse et revenons à nos moutons. Les hauts, les bas, tout ça. Je veux autant vivre que mourir. Par lassitude. Je veux une vie moins merdique, et je culpabilise de dire ça parce que les pays pauvres qui connaissent VRAIMENT des drames, parce que les clochards dans les rues de ma ville, parce que putain ils riraient s’ils voyaient que j’en chiale de ma situation. Que j’en suis malade, malheureuse. Ils ont bien plus de dignité que moi. A mon échelle pourtant elle est merdique, ma vie. J’ai pas de fric et cette angoisse permanente ça m’a détruite année après année. Je suis incapable de faire durer une relation amoureuse et cet échec ça me pèse au quotidien : le vide, le manque. J’ai laissé derrière moi les amis qui m’étaient les plus chers, je redoute qu’on me voie comme une asociale, j'ai bien des amis mais je ne m'en sens pas très proche. Bref je me sens seule. Qu’est-ce qu ne va pas chez moi ? J’ai besoin d’un pilier, qui serait un bouclier. Le bouclier, c’est ma carapace. Et tu voulais me voir sans ?
    Vois. Et profite du spectacle.

    J'ai été consentante.

    20 novembre 2013 à 20h39

    Depuis mon écrit d’hier, des éléments me reviennent par flashs. La bande-son. Ma mémoire l’avait annihilée, parce que j’étais bien dans ses bras, parce qu’ils étaient doux et apaisants ses bras. Et musclés.

    Je me souviens, entre le baiser passionné et le rapide smack-on-s’appelle.. Un début d’excitation puis un «non», puis un autre, et encore d’autres. Un hésitant, un chuchoté, un ferme, un paniqué, je me débats. «Non. Non-non-non». Son rire auquel se mêle le mien, un «pourquoi» «parce que non». Un «Non. Non.» «ta main.» et on sourit de sa persévérance, j’ai appris à sourire souvent «Non, s’il te plaît.» Là il s’arrête. «D’accord…» Soulagement et peur d’être nulle. Un «pourquoi ?». Le silence. Et il recommence. Et le «s’il te plaît» ne fait plus effet. «non, ça marche plus le s’il te plaît». Un duel tendu, sérieux entre nos mains, je lui fais mal au poignet. Un «pourquoi» «parce que c’est toujours comme ça au début» «alors j’propose qu’on passe au milieu» dans un sourire enjôleur mais un autre «non» en souriant parce que je ne suis pas à l'aise un sourire pour évacuer la gêne et me dis qu'il ne me veut pas de mal, en m’efforçant de mettre mon sérieux dans mes yeux. Lutte encore. Et finalement je cède.
    Je me souviens des chiffres rouges de mon réveil. Je me souviens de m’être demandé «combien de minutes ?»
    Et ses yeux rivés sur mon visage, et son sourire. «ta jambe…» chuchote-t-il, «arrête de me repousser…s’il te plaît». Tendue à l'extrême, amorphe et le souffle court. Je simule un peu.
    Puis j’oublie aussitôt ces détails. Mélange de la 2e et de la 3e fois
    .
    Et lui tends un guet-apens pour le revoir et qu’il passe la nuit chez moi. Nuit où il me redemandera pourquoi je disais «non non non». Nuit où pendant l’acte il me dira qu’il adore la tête que je fais.

    Les détails me sont revenus.. J’y suis bien dans ses bras, ils m’apaisent. Ils me manquent, là, en ce moment, j’ai envie de les retrouver ses bras qui maintenant me fuient sans mot dire.

    Voilà les faits. Il y a des explications, bien sûr.
    Il ne me voulait pas de mal. J’étais consentante. Ce sont les faits.

    Horreur-scope

    22 novembre 2013 à 18h05

    J'sais plus trop où j'en suis.
    Alors on va y aller manière Horoscope : par rubriques.

    I- Général :
    Votre humeur sera mitigée et volatile, couleur Ciel Hivernal. Légère baisse ponctuelle de confiance en vous.

    II-Amûr :
    Un retournement de situation que vous attendiez depuis des lustres vous fera renoncer à vos résolutions et efforts, tout en vous laissant un peu dans la frustration. Vous cesserez de ruminer. Tout va bien mais pas assez, vous demeurez dans l'attente. Et l'attente, vous, vous....? vous n'aimez pas, voilà. Allez plutôt cuisiner un crumble.

    III-Richesse :
    Vous recevrez votre taxe d'habitation.

    IV-Travail :
    C'est la fête du power point !
    Vous conforterez l'image de feignasse que certains peuvent avoir de vous -vous qui êtes pourtant extrêmement rigoureuse dans le travail, selon votre propre opinion... Mais l'ennui est présent.

    V-Amis et compagnie :
    Rien à signaler ces derniers temps. Peu d'occasion de croiser lesdits amis, vos contacts sont de nature majoritairement professionnelle. Vous devrez toutefois soutenir moralement vos amis, alors que vous vous apprêtiez justement à leur demander du soutien pour vous-même.

    VI-Famille :
    D'après les pubs dans la boîte aux lettres et les lumières dans la rue, un évènement approche. La quête des cadeaux de Noël va commencer ! 'Brainstormez', comme diraient les marketeux.
    Brainstormez encore : que dire à Maman quand elle va voir que la mutuelle a remboursé une prescription de pilule ?

    VII- Santé :
    Bravo, vous avez pour l'instant échappé à l'épidémie !
    Entre une pizza et une raclette (c'est bon le fromage), et si vous bougiez un peu votre popotin et vos cuissots qui vont commencer leurs réserves pour l'hiver ? Un humain, ça n'hiberne pas. A méditer.

    J'l'ai revu.

    25 novembre 2013 à 23h24

    'Faut juste pas que j'y réfléchisse.
    Ne pas me préoccuper du fait que ce soit un drogué, ou que - fidèle à moi-même - je ne sache pas bien comment me comporter quand les rapprochements physiques se manifestent, ni de toutes les incertitudes.
    Tant qu'il n'y a pas de prise de tête, tout va bien.
    Tant qu'il n'y a pas de sentiments, tout ira bien : il ne pourra pas me faire de mal, donc on ne s'apportera que du bien.
    S'il n'y a pas de sentiments mais "que" de l'attirance, je n'ai pas peur, donc je suis en confiance. Je n'aurais jamais cru penser ça un jour : que l'absence de sentiments soit nécessaire au bon fonctionnement de ce qui ressemble à présent un (tout petit) peu plus à une relation.

    L'actuel mélange d'attirance et de peu-importe-la-suite-des-évènements est suffisant.

    Leur faire avaler la pilule

    27 novembre 2013 à 19h42

    Quand j'y réfléchis une demi-seconde, la pilule, c'est hyper contraignant. (Je suis d'humeur à enfoncer des portes z'ouvertes, oui.) Je me souviens enfin des raisons pour lesquelles j'avais arrêté !
    -Déjà que je prends ça en partie pour faire plaisir à Monsieur... Bon, à moi aussi, certes. Mais je ne peux m'empêcher de m'insurger intérieurement contre le fait que ce soit à la femme de la prendre, cette pilule. Pourtant elle existe pour les hommes... mais n'est absolument pas généralisée. Peut-être même pas commercialisée ? Il faut que je me renseigne, je ne sais plus.
    -ET elle s'apparente à un traitement à vie. Oui bon, j'exagère. Si peu, si peu...
    -ET enfin, l'heure fixe. Merci bien. Comme si j'allais être dispo tous les jours de ma vie à cette heure-ci ! Ben oui mais il faut être prévoyante ma bonne dame. Tout prévoir. Être esclave de cette plaquette de comprimés.
    -Oh, ai-je évoqué les effets secondaires potentiellement indésirables ? (ou alors c'est juste moi qui n'ai pas de chance...)

    Ma préoccupation principale, cependant, tient à la réaction de mes parents. Ils vont forcément s'en rendre compte, pendant les vacances de Noël. 10 jours, 10 occasions.
    Or je les ai toujours tenus à l'écart de ma vie sentimentale jusqu'à ce jour. Je ne leur ai jamais présenté personne, en raison de leur capacité à s'immiscer dans ma vie privée. Alors j'imagine le choc quand ils vont y être introduits de cette manière... Je me demande quelle va être leur réaction, tiens. Un instant de gêne autour du repas du soir, je suppose...? Au moins, on évitera la leçon de morale comme quoi il faut se protéger, ma fille, hein, attention. Donc à la place, ce sera sûrement la tirade sur le dépistage. D'ailleurs il faut que je convainque mon Mister Sourires d'en faire un, de dépistage. Quelque chose me dit que ça ne va pas être facile, avec sa manie de tout prendre à la légère, et sachant qu'on n'a encore rien de très sérieux entre nous.

    Un souvenir

    28 novembre 2013 à 13h42

    ...ou un songe...

    Je me réveille au milieu de la nuit –je crois. Réveillée par le vibreur de mon téléphone : on était en pleine conversation par sms, dans mon rêve. Ouais : dans mon rêve. Il était là aussi, dans mon rêve. Et c’était aussi normal que son absence l’était devenue, ces dernières semaines.
    Je titube jusqu’à la salle de bains –ça le faisait rire, ma manière de tituber en descendant du lit– il n’y a qu’une brosse à dents dans le verre du lavabo. Normal.
    Je me rendors tant bien que mal, me relève le matin. Train-train quotidien. Je remarque à peine qu’il n’est pas dans l’autre moitié du lit. J’ai toujours aimé le matin. La pêche du matin. Me lever un peu plus tôt que prévu, ouvrir les volets et pour me réveiller, cuisiner un vrai truc pour le petit déj’. Un crumble, par exemple. Je le fais, ce matin. Mécaniquement. Je me sens un peu bizarre à le partager avec moi-même. Je m’imagine qu’il m’aurait regardée le préparer les yeux glissant sur mes jambes découvertes, se fichant doucement de ce qu’on allait manger, mais content quand même. Un rayon de soleil aurait commencé à descendre à travers la fenêtre, on serait retournés sous la couette, faisant fi de mes cours et de son boulot. On ne se serait laissé émerger que deux jours plus tard.

    Ouais, ça, c’est ce qui manque : des bras pour serrer mon corps. Sa fonction plus que lui, mais nos gestes tissés ensemble aussi : les habitudes à couper au montage.
    Tiens, c’est ici qu’on a pris le tram le soir du lendemain de notre première fois ensemble. Tiens, c’est à cet arrêt qu’on se retrouvait. Eh non, y a pas la silhouette rassurante qui attend sur le quai. Et c’est sur cette place qu’on avait mangé. Au bout de la ligne la fac. Sa fac. Il est partout. Il n’est plus nulle part. Moi je continue mon chemin, je marche encore quelques minutes, je fais ma journée. C’est fou, ce réflexe que j’ai encore de guetter le vibreur de mon téléphone. Mais tu n’écriras plus. Non, pas « tu ». « Il ». On ne se verra plus. Tout ça c’est fini.
    Je n’ai plus de sentiments : c’est ce constat soudain qui m’a décidée, ce soir-là. Plus de sentiment, pas de regret. Mais ce vide revient parfois. Une partie intégrante de ma vie est effacée, il faut que je me la réapproprie. Et dire qu’il va falloir qu’un jour je reconstruise tout ça avec quelqu’un, miette par miette ? Que je recommence à zéro ? Rébarbatif.

    Il ne m’a pas crue, lorsque je lui ai dit. Ça l’a stoppé net dans son élan… « Non, attends. Tu ne peux pas dire ça, tu ne peux pas dire ça au milieu d’une engueulade. C’est forcément un peu faussé. Tu es sûre ? On devrait en reparler demain… Ecoute, on en reparle demain, au calme, d’accord ?»
    J’ai eu un pincement au cœur, mais pas assez fort, alors j’ai su que c’était la bonne décision.
    Maintenant, je ne veux pas retomber amoureuse. Pas maintenant. Dans les bras de Mister Sourires je retrouve un peu de confiance… mais pas assez pour aller plus loin. Oui, nous sommes allés plus loin. Mais je n’en mourais pas d’envie. J’ai peur. Peur de quoi ? Assez peur pour déclencher les signaux d’alarme lorsque ses mains s’approchent de mon jean.
    C’est de l’ex que j’ai appris à prendre les devants, à faire le premier pas. Il faut même que je me contrôle pour ne pas trop en faire… j’ai peur de tout faire à l’envers, je n’ai pas l’habitude de ce genre de relation, et je n’ai pas encore de système de valeurs avec lui : je ne sais pas comment il juge quel comportement. Je ne sais pas s’il est du genre à juger facilement.

    Quatuor

    28 novembre 2013 à 22h45

    On rigolait à l'idée des repas de couples qu'on allait pouvoir s'organiser, tous les quatre. On s'est connu en même temps. Elle et moi, très semblables. Lui et Lui, très semblables. Entre elle et lui, ça allait bien, ça allait vite ; je désespérais que ça stagne autant avec le mien. Elle s'est faite larguer au moment où le mien manifestait des signes d'envie de régulariser notre relation. C'est la fin du quatuor. Tout a été si rapide : comme un songe.

    Parlons de moi. Moi et mes partenaires masculins.
    Le problème, c'est que je n'ai pas confiance. Soit en moi, soit en eux, tour à tour, soit les deux... Je ne suis pas forcément facile à suivre, pourtant j'essaie d'être limpide parce que je juge que c'est plus simple. Mais un coup je suis très (trop) franche quant à mes intentions, quitte à manquer de tact et/ou interloquer... Et un coup je suis distante, froide, pour des raisons qui me demeurent à moi-même inconnues. Pourquoi est-ce que je me protège comme ça ?
    Je tombe très rapidement accro aux bras d'un homme. Mais l'envie peut disparaitre aussi vite qu'elle est apparue les premiers jours. J'ai envie qu'elle reste, l'envie. Je ne contrôle pas.

    J'ai besoin de me sentir protégée. Et en même temps je ressens -comme un instinct- la nécessité de ne pas montrer mes faiblesses. J'aimerais les dévoiler parfois, pour ne pas tomber dans les malentendus des faux-semblants. Mais je crains que si je dévoile mes fragilités, leur comportement ne change inconsciemment. Qu'ils se disent que si je ne suis pas si forte, alors primo je perds de mon intérêt-mystère-mystèèèreuh, deuzio je suis plus facile à manipuler. Bref, que dévoiler mes fragilités ne revienne à tomber dans un piège semblable à des sables mouvants.

    J'alterne entre l'envie de m'ouvrir et le réflexe de me protéger. Je ne contrôle pas ça. Du coup, j'ai l'air de ne pas savoir ce que je veux.

    Switakapuch

    1 décembre 2013 à 15h08

    Je n'suis pas de très bonne humeur.
    J'ai envie de passer la journée sous la couette, enroulée dans un sweat, capuche rabattue sur ma tête. Je ne le fais pas, je ne sais même pas pourquoi. J'ai des choses à faire mais de toute façon je ne me bouge pas : on est dimanche. J'm'ennuie, du coup. Même pas un film à regarder. Une série, j'ai la flemme : toutes les 40 minutes il faut mettre un nouvel épisode. Sortir le bras de sous la couette. Dans le froid. Brrrr, non. Donc tout aussi impensable de lire. Et puis ça m'endormirait.

    Je n'suis pas de très bonne humeur, je crois que j'ai bien envie de m'engueuler avec quelqu'un. Je n'sais pas qui. Lui crier ses quatre vérités : me défouler. Ça fait du bien, les engueulades, balancer des punchlines bien senties, ça purge... même si je ne suis pas d'un naturel belliqueux. Crier m'aide à me sentir forte tout en avouant que je ne le suis pas -aveu que je n'oserais en aucun cas faire en bonne et due forme.

    Je n'suis pas de très bonne humeur parce que tout se passe comme je le pressens, c'est-à-dire ni mal ni bien, c'est-à-dire sans bonne surprise. J'ai envie d'une bonne surprise, là, paf, comme ça.

    Je n'suis pas de très bonne humeur, et j'ai envie de boulotter. Grignoter des cochonneries. Du pâté, du nutella, des truffes (oh ouiii !), des petites bouchées salées, des bonbons qui piquent... Mais déjà que ma pilule semble me gonfler les cuisses, si j'en rajoute, j'vais être d'encore moins bonne humeur.

    Je crois que je vais aller enfiler mon sweat à capuche tout compte fait.
    Ou un jogging et une paire de baskets.
    L'un ou l'autre.
    Plutôt que de ruminer mollement.

    Souvenir

    1 décembre 2013 à 16h26

    Han ! Et Vlan !! Bruits de coups. Des grands coups. Des putain de coups. J'y mets toute ma puissance, toute ma hargne, toute ma force, toute ma rage. Je le roue de coups, le poteau. Mes yeux pourraient le foudroyer sur place. Je continue encore et encore et encore, j'ai commencé il y a bien longtemps.

    Soudain une présence derrière moi. Pire : contre moi. Une main sur mon épaule, en un éclair je fais volte-face et envoie mon pied avec. Il pare, il bloque, il renvoie l'onde de choc. La surprise me fait mal. Il me bloque, je le repousse violemment, chacune de mes cellules veut s'en défaire, je me débats, plus je me débats plus il se raffermit. Nos bouts de phrases se perdent dans le combat sans coups. Nos cris ne sont qu'un décor. Puis il me lâche. Je perds l'équilibre. Je le défie du regard, les yeux humides de rage.

    Fous-moi la paix !
    Je beugle comme on lancerait une caillasse, la voix rauque et haletante.
    Hé, calme-toi.
    Justement sa voix est presque calme donc elle me passe au-travers.
    Va-t-en, qu'es'tu fous encore là ? Dégage j'te dis ! Va-t-en putain ! laisse-moi !
    Je crie à tripes déployées et j'aimerais que ça me soulage.
    Tu veux frapper ? Vas-y. Frappe-moi ! J'suis là regarde ! Essaie de me faire mal !

    Je balance mon poing de toutes mes forces et perds toute ma force au tout dernier moment, il l'attrape, le dévie, je me sens con, je suis encore plus en colère.
    C'est tout ?
    Lâche-moi !
    Je tire sur mon bras qu'il ne veut pas me rendre.
    Ça dure encore sur un motif qui se répète.
    Il lâche finalement mon poignet comme on lâche une paire de chaussettes usagées.

    J'ai du mal à le regarder dans les yeux. Mais j'ai envie de lui hurler dessus, que ma voix se brise pour que ça fasse des morceaux coupants à lui balancer dessus. Connard.
    C'est pas de lui que vient ma rage, pourtant. Mais..
    T'as rien à foutre là ! T'as pas mieux à faire ? T'as pas... une femme qui t'attend ?
    Si, il en a une. On le sait tous les deux.
    Il finit par tourner les talons et repartir, rentrer dans son doux foyer, bien au chaud.

    Je suis presque déçue. C'est que ça fait du bien de repousser de toutes ses forces quelqu'un qui s'accroche.

    Je n'ai plus la force de frapper, j'ai les jambes qui tremblent.
    Il a tout gâché.
    De toute façon, il ne m'apporte rien de bon.

    Attention, je deviens vulgaire.

    2 décembre 2013 à 14h29

    "J'vais m'les faire", pourrais-je dire non sans quelque vulgarité.
    J'suis furax.

    [Image] http://i3.kym-cdn.com/photos/images/original/000/334/402/83c.gif
    me suis-je à peu près dit en ouvrant les mails de chacun des groupes. "quoi...c'est tout ?"

    Bordel, ils m'envoient le fruit de leur "travail" DIMANCHE à 21h -la deadline étant fixée au jeudi précédent.
    Et... c'est de la m****. Ils ont complètement bâclé leur truc. Trois copiés-collés, et à moi de choisir quelle version garder. Ils se foutent de moi ? Il leur a fallu, allez, quoi ? 10 minutes pour me pondre ça ?!
    Ça fait plusieurs jours que je suis en non-stop à bosser sur ce dossier, que je me casse la tête à faire un truc qui tienne la route, en sacrifiant mes précieuses grasses mat' du week-end. Je subis la pression hiérarchique parce que c'est censé être déjà bouclé. Et mes z'équipes, en plus d'être à la bourre, bâclent leur contribution, là j'ai juste envie d'aller me coucher, et je suis obligée de repasser derrière eux, de tout refaire à leur place ! Merci bien !!

    Je ne suis pas assez ferme en tant que chef d'équipe, visiblement. Il va falloir que je trouve un moyen de changer, sinon l'asso va droit dans le mur.

    C'était dimanche.


    Après avoir tout fini, je me suis connectée sur Facebook. Mon but initial était de voir si Mister Sourires viendrait me parler. Ce n'est pas lui qui est venu (sans surprise.), mais M. . Mon presque-ex...Une histoire qui n'avait pas eu le temps de débuter : on s'était laissé surprendre par nos déménagements respectifs.
    Je me rends compte que je suis bien, à discuter avec lui. Quelques centaines de km nous séparent et on se parle une fois par an... Moi qui avais tourné la page, je sens que j'aurais du mal à aborder la question du "alors alors, et toi, côté cœur, les amours, tout ça...?"
    Finalement, Mister Sourires me semblait moins indispensable après ça.

    Volte-face

    3 décembre 2013 à 18h08

    La nuit dernière a marqué un tournant.

    C'est venu d'une conversation sur Facebook qui ne lui ressemblait pas. Au début je me suis demandé s'il ne se moquait pas de moi, lui qui se marre tout le temps. Et à minuit et quelques je me suis retrouvée à courir après le dernier bus pour être avec lui. Il ne va pas bien.
    Pendant le trajet, je sentais qu'il y avait un truc spécial, je tremblais d'appréhension : l'impression de me livrer dans l'antre du loup, tout en m'y sentant en sécurité.

    Non il n'avait pas fumé, c'est quand il a fumé qu'il est dans son état normal. ...Il avait bu. Je suis arrivée chez lui, il sentait la vodka. J'ai mis du temps à identifier l'odeur, en plus. Il a fallu qu'il me le dise lui-même. La vodka quoi... seul. Merde. Il a cru un instant que ça changeait l'image que j'avais de lui.

    Ok, j'avais vu juste, il cache bien quelque chose derrière ses sourires. Un gros quelque chose. Et je ne sais pas quoi... c'est trop tôt.
    J'ai eu l'impression d'être sa bouée de sauvetage cette nuit, ça sentait le besoin, à sa manière de m'embrasser sans relâche, de me serrer dans ses bras bien plus fort que les dernières fois. Et à certains mots qu'il a dits. "Merci d'être venue" "est-ce que je te manque des fois ?" "je comprends pas trop ce qui m'arrive" "là, c'est privé, personne d'autre n'approche !"

    Alors ça y est. Notre relation n'est plus tout à fait ce machin hybride et indescriptible, dont le principe était "pas de sentiments, pas de certitudes, pas de prises de tête".
    Et ça me fait peur. Il m'a tirée du gouffre 2 fois, quand j'avais complètement perdu les pédales. Il ne le sait pas. Et là c'est à moi d'être raisonnable, de veiller sur lui. J'me suis presque mis en tête de le réparer, alors que je sais que c'est dangereux. Et qu'il ne m'a rien demandé, bon sang !!

    Cette nuit j'en ai un peu oublié mon besoin de lui, j'y étais parce qu'il avait besoin de moi.

    Mais moi ça me fait peur ! ça me fait peur parce qu'il commence à y avoir du sérieux, et c'est quand il y a du sérieux qu'on commence à se faire mal. Ça me fait peur parce que si aucun de nous deux n'est solide, on va ressembler à un château de cartes.

    Cette nuit nous a rapprochés. Je ne sais rien de plus sur lui mais ça nous a indiscutablement rapprochés. Au moins l'espace de quelques heures. On verra pour la suite...

    Bilan, il allait mal et pouf, finis les sourires par lots de quinze qu'il imprimait sur mon visage, ce matin dans le bus j'étais tracassée, je n'ai pas pu me rendormir en rentrant chez moi -où j'ai constaté que j'ai des p'tits bleus même dans le dos. Le cou, l'épaule, le dos.

    Il a peut-être oublié. L'alcool... Mais moi, non.

    ça n'en a pas l'air, mais...

    4 décembre 2013 à 19h56

    Mon poste au sein de l'asso' est extrêmement prenant. Plus de 15 heures de travail par semaine à prendre sur mon temps personnel, sans compter les messages (sms, mails, appels...) que je dois perpétuellement envoyer, et ceux auxquels je dois répondre, pas seulement à titre informatif, mais pour résoudre des problèmes urgents. Y compris quand je suis occupée à autre chose : le soir quand je pense avoir fini ma journée / en galante compagnie / en plein travail de groupe / en pleines révisions / en plein sommeil / en plein footing / en cours.
    Des enjeux, des comptes à rendre, et ma personnalité qui m'oblige à rendre un travail BIEN fait. La pression s'accentue ces derniers temps : des dysfonctionnements apparaissent en raison du manque de sérieux de certains membres de l'équipe que je coordonne. Il fragilisent le travail accompli, ce qui génère pas mal de stress pour moi.

    Conséquence : ma vie personnelle empiète sur mon travail dans l'asso' ; mon asso' empiète sur ma vie personnelle. Me reste-t-il une vraie vie personnelle ? Même les soirées auxquelles je me rends sont majoritairement celles organisées à la cool par mes potes de l'asso'.
    J'ai l'impression que l'asso' est plus ou moins devenue le but de ma vie : il ne se passe pas un jour sans m'en occuper.

    J'adore ce que je fais, mais cette pression est en train de ternir l'épanouissement que j'en tire.
    Il faut absolument que les membres de l'équipe se ressaisissent. Je dois remettre les pendules à l'heure.

    Je boude.

    5 décembre 2013 à 23h46

    Les écueils que j'affronte dans le cadre de mon asso sont en train de me ronger. J'ai peur de mal faire. J'ai peur de décevoir. J'ai peur d'être une mauvaise coordinatrice d'équipe, après tout j'en suis responsable, non, de cette équipe dont les membres font n'importe quoi ! Quelle est la source de ces dysfonctionnements ? Mystère. Les autres membres de la direction de l'asso' ne comprennent pas plus que moi.
    Je suis sur les nerfs. Aujourd'hui je n'ai rien suivi du tout en cours, trop occupée que j'étais, le nez dans ma boîte mail et sur tous mes tableaux de bord Excel et mes comptes-rendus Word, à régler ces détails qui n'en sont plus. Le prof m'interrogeait régulièrement. Je ne savais pas.

    Je suis aussi sur les nerfs à cause de Mister Sourires. C'est fou comme le fait que je fréquente quelqu'un s'est vite ébruité. Je le regrette franchement, j'aurais voulu que ça reste pour moi, mon petit secret. Ce n'est plus DU TOUT un secret. Tout le monde me demande des nouvelles.

    Des nouvelles ? J'vais vous en donner, moi, des nouvelles. Y en a pas, des nouvelles. On n'est pas vraiment en couple, j'arrête pas de vous le répéter. Je croyais qu'on s'était rapprochés, l'autre soir, mais depuis, rien de plus. On est revenus à la normale : pas de réponse aux messages, tentatives de se voir = avortées. Ça ne me surprend plus, ça ne me gêne presque plus. Mais. Certaines phrases qu'il a dites l'autre soir m'avaient rassurée dans l'idée que je comptais au moins un peu pour lui. Pourtant son attitude -même si elle a de vagues explications- montre tout le contraire.
    Je lui ai envoyé un message aujourd'hui, j'avais une bonne nouvelle pour lui/nous, j'étais toute contente. Il n'a pas répondu de tout l'aprèm. En début de soirée je lui ai dit, sur le ton de l'humour, que je me demandais pourquoi je m'obstinais à entrer en communication avec lui. Il m'a répondu, agacé, que c'était n'importe quoi, qu'il dormait, jusqu'à mon 2e message.
    M'ouais. Moi, je l'ai vu actif sur Facebook dans l'après-midi. Je n'ai rien dit.
    L'absence de réponse n'a rien de nouveau, il est comme ça même avec ses potes. Mais là, il m'a menti. Je boude jusqu'à nouvel ordre. Tant pis pour la bonne nouvelle. On fera sans. Je suis sûre qu'il ne me relancera pas pour savoir.

    Samedi soir en pantoufles

    7 décembre 2013 à 18h40

    J'avais toute une liste de choses à faire cet aprèm, mais j'ai dormi. Plein de rêves bizarres avec un peu trop de Mister Sourires à mon goût. (Dans l'un des rêves, il était enlevé par un groupuscule vaguement terroriste, et sa mère ne voulait rien faire pour qu'on le retrouve, de peur qu'il n'arrive quelque chose à son fils en représailles). Il m'énerve celui-là, j'ai toujours envie de bouder, ou de l'engueuler. Mais au moins qu'on ait un contact.
    Pour la première fois depuis une dizaine de jours, je n'ai pas particulièrement de pression-liée-au-travail ce soir. Rien à rendre urgemment pour demain. Enfin... Si, bien sûr que j'ai des choses à faire. Mais pour lundi. Quelques lectures analytiques et j'aurai mon dimanche tranquille. J'ai mon dimanche tranquille !!
    Il faut que j'aille courir demain. M'entraîner au sport. Refaire les coups de pieds. Les maîtriser. Qu'ils soient précis, nets, efficaces. Que je ne sois plus obligée de me cantonner aux deux mêmes lors des combats. Dans le parc, je vais avoir l'air neuneu à me battre sans adversaire. Qu'importe. J'évacuerai stress, frustration et début de graisse appelée par la venue du froid.

    Logique

    7 décembre 2013 à 22h58

    Je suis énervée contre lui. Il n'a rien fait, et c'est bien ce que je lui reproche. Si au moins on était en contact en-dehors de nos entrevues rares et improvisées, je pourrais me venger en étant distante. Mais comme ce n'est pas le cas, il ne s'en apercevrait pas. Alors où est l'intérêt, s'il ne remarque pas qu'il a besoin de se racheter ? La distance revient tout bonnement à agir comme lui. Or si aucun de nous ne se bouge, on ne se reverra pas.

    N'avait-il pas sous-entendu que je lui manquais, pourtant ?
    N'a-t-il pas approuvé quand j'ai laissé entendre qu'on se voyait trop peu ?
    N'a-t-il pas dit des bouts de phrases qui laissaient entendre que je ne le laissais pas entièrement indifférent ?

    Mais rien n'y fait. Il a l'air de s'en ficher royalement. Il ne me contacte pas. D'un côté je refuse d'attendre après lui pour rappliquer dès qu'il le souhaite. De l'autre côté, je refuse tout autant d'être la seule à prendre des nouvelles.

    J'aimerais comprendre.
    Est-ce qu'il n'assume pas le fait de ne pas avoir envie qu'on se revoie ? D'où ses paroles mensongères...
    Est-ce qu'il est gêné après l'autre soir, où il s'est un peu dévoilé ? D'où le retour de la distance...
    Ce sont deux comportements que j'aurais pu avoir, moi aussi, il y a quelques années.
    Mais je pensais avoir été claire : pas besoin de manières entre nous. De la simplicité, c'est tout. Je ne suis vraiment pas du genre à juger. S'il a quelque chose à dire, qu'il le dise.

    Si au moins ces distances, ce manque (réciproque, alors ? A-t-il dit vrai ?) étaient un jeu, je m'y prêterais avec plaisir. Mais ce n'est pas l'impression qu'il donne.
    Parfois j'ai l'impression de le comprendre. Mais le plus souvent, il m'est complètement opaque. Je comprends certains de ses comportements, pour avoir eu presque les mêmes à une époque ou une autre ; mais sa logique, non, définitivement non. Qu'est-ce qu'il veut, à la fin ? Qu'est-ce que je suis pour lui ? Il sait être protecteur, et il m'embrasse en guise de bonjour et d'au revoir à présent.. Mais en-dehors de ça ? Qu'est-ce que je suis pour lui ? Un joujou de passage ? Un besoin de se rassurer ? Une présence féminine, un corps à serrer dans ses bras la nuit, quelque chose de fonctionnel ? Peu m'importe, mais je veux juste le savoir.

    Alors, oui, je suis énervée contre lui.
    Énervée de penser si souvent à lui alors qu'il fait si peu partie de ma vie.

    Je n'aurais pas dû prendre la pilule pour lui. Ça n'en vaut pas le coup, vu le peu qu'on se voit. Et c'est un effort de ma part, alors que lui, les efforts.......pfft.

    Tout peut être si simple

    11 décembre 2013 à 21h49

    Tout peut être si simple si je parviens à lui faire confiance - à me faire confiance aussi, d'une certaine manière. Après tout, mis à part ses longs silences, il ne m'a donné aucune raison de douter de lui ou de notre relation. Pendant les quelques minutes quotidiennes où je cesse de m'interroger, je me sens bien.

    Tout peut être si simple, si je ne me prends pas la tête. On vit une relation sans contrainte, je crois.
    Je ne dois pas trop m'attacher... Mais trop tard : si mes craintes se réalisent, si tout s'arrête, à présent, c'est inévitable, ça fera un peu mal. Cette douceur inattendue et ce début de complicité...

    Tout peut être si simple si je ne cherche pas à changer ce qu'est notre relation. On se voit peu, et alors ? L'absence de contrainte me libère, je me mets beaucoup moins de pression que d'ordinaire : ma priorité est de le garder, mais... j'ose être moi-même, je ne me sens pas jugée. Pas besoin de me montrer à la hauteur des exigences, puisqu'il n'y a pas d'exigences définies. On est nous, tout simplement.
    J'apprécie de n'avoir aucune obligation (sms dégoulinants de "je t'aime bébé" à longueur de journée, etc) pour me faire fuir. Simplement, comme j'ai tout d'même envie de le voir, je crains d'avoir l'air de moi-même lui mettre la pression de cette manière collante que je réprouve.

    Tout pourrait être si simple... mais finalement, ça ne l'est absolument pas, parce que je me torture l'esprit à longueur de journée pour savoir où il en est, lui. J'ai l'impression que tout peut s'arrêter du jour au lendemain.
    Vis ta vie ma grande ! Vis ta vie et profite des instants à deux qui se présenteront de temps en temps, c'est tout.

    c'est du passé

    12 décembre 2013 à 20h19

    Je ne veux pas y revenir. C'est du passé, "on" appartient au passé, et j'irai même plus loin : ce "on" n'appartient plus à la réalité.
    S'il faut en reparler, je ne pourrai pas me contenter d'évoquer les bons souvenirs avec un sourire nostalgique. Parce que les bons souvenirs sont trop loin. Et parce que certaines choses ont été trop loin. Beaucoup trop loin pour un jeu.
    Il y a un an exactement - c'était au mois de décembre, début décembre, je m'en souviens bien - ça a été la fin. L'engueulade, toujours sur le même sujet (t'as jamais compris, hein ! A chaque fois tu revenais faire mal). L'aveu de la tromperie (ce que tu pouvais faire de pire). Le souffre-douleur (ce que tu pouvais dire de pire). L'affirmation que non je ne t'aimais plus (pour achever de tout balayer). C'était d'une violence incroyable. Trop extrême. Après ça, on sait très bien qu'il n'y a plus jamais rien eu. Des sentiments peut-être, on a continué de tenir l'un à l'autre, mais il n'y a plus jamais rien eu de tangible, de concret, de bien. Trouve-moi un moment 'inoubliable' ou au moins marquant positivement, depuis ? On n'a plus réussi. Même pas du tournage en rond : de l'immobilisme, et c'était triste à voir : voir qu'on n'y arrivait plus, et deviner qu'on n'y arriverait plus, alors à la place, pendant des mois, on faisait 'comme si' et on s'est contenté de ressasser le passé à la moindre occasion.
    Et alors même que tu savais que c'était sans issue, que c'était déjà fini en fait (et je fais référence à ta vie, pas à décembre) et qu'il n'y avait plus rien à tirer, avec une absolue certitude... Malgré que ce fût fini, tu as jusqu'au bout refusé de me laisser me libérer. C'était profondément égoïste.

    Donc oui, globalement je n'en garde pas un souvenir trop noir parce que tu es quelqu'un que j'ai beaucoup apprécié, quelqu'un de Spécial. A une époque, oui, il y a eu des moments très forts. Ça a beaucoup compté.
    Mais il ne faut pas non plus se voiler la face.

    On n'est pas amis : juste un peu amants

    13 décembre 2013 à 20h42

    Il est parti.
    Il a pris le bus, le tram, le train ou un covoit', il a pris l'avion.

    Il est désolé, mais il n'a pas vraiment expliqué.

    Il ne sera pas là demain. Il ne m'accompagnera pas samedi soir, il ne me serrera pas dans ses bras dimanche matin.

    Il m'a juste envoyé ce sms. Il est devenu clair qu'on n'aurait pas le temps de se revoir avant son départ. Évidemment.

    J'étais écœurée, j'avais envie de me mordre les lèvres et de sortir prendre l'air. Mais c'était 2 minutes 30 avant le début de l'exam'.
    J'étais dégoûtée, j'avais envie de lui en vouloir. Mais ça aurait été injuste de ma part. Alors je lui ai souhaité bon courage, sans savoir à quoi.


    On se reverra en janvier. Peut-être. Janvier...c'est loin, c'est long. Trop peut-être. Pour moi, pour lui ?
    On n'est pas liés, on n'est pas engagés. Rien ne nous oblige à nous revoir, il faut que je le lui dise.
    Cet éloignement tombe à pic : au moment où je commençais à un peu trop m'attacher au personnage, et non plus seulement à sa fonction. Parce que oui, je pense que cette relation est/était principalement fonctionnelle : elle répondait à un besoin d'affection, pour tous les deux. On s'est tombé dessus au bon moment, voilà tout.


    Ma résolution : ne pas lui demander de nouvelles pendant ces 4 semaines. Un défi. Pour une bonne raison : attendre de voir s'il en donnera : si oui, ce sera la preuve que je lui manque au moins un petit peu, donc qu'on peut envisager de se revoir en 2014. Sinon... j'espère que j'arrêterai d'attendre, après la 2e semaine de silence, et que je passerai à autre chose. Comment on fait pour activer cette fonction ? Pour supprimer un contact dans sa propre tête ?
    Je me sens déjà un peu plus distante. Je crois.



    Je ne peux lui demander quelle est cette "mauvaise nouvelle" qui le rappelle aux siens : on n'est pas encore amis. Juste un peu amants. Et encore. Plus pour longtemps. D'ici janvier "on" ne sera plus qu'un songe.
    Comment puis-je m'attacher de la sorte alors que l'on est si peu proches ?

    Musique et mathématiques

    14 décembre 2013 à 16h21

    Je m'arrête de jouer, la respiration forte, entre deux phrases musicales, pas même à la fin du morceau. Je n'en tire rien de bon. La concentration me manque cruellement. Ça m'agace. Ce concerto ou un autre, quelle différence ? Même rengaine.
    J'aligne des notes, tantôt pleines, tantôt d'un son médiocre, tantôt presque-pas-tout-à-fait-justes, certainement pas en rythme. Le rythme est passé à la trappe depuis que j'ai arrêté les cours de musique. Je tente d'aboutir à une vraie interprétation, de raconter une histoire, et parfois, pendant quelques secondes, j'y croirais presque. Une mesure plus loin, ça redevient brouillon. Je ne crois pas plus d'une minute à ce que je joue.
    C'est peut-être un peu ambitieux, mais ce devrait être la tâche de tout musicien : pas lire des notes ni appliquer froidement la consigne dictée par ces signes sur la partition comme on applique une formule mathématique, mais leur donner du sens.
    J'aligne des notes qui semblent dissociées les unes des autres, presque en conflit. Pas de la musique, ça : je produis des sons. Des mélodies qui n'ont rien de fort, rien de pro, rien de propre.

    Oui, la musique m'a souvent fait penser aux mathématiques. Ses bases, du moins. Un langage qui leur est propre, de la rigueur, des règles strictes... Eh bien pour l'heure, ce que je joue a tout d'une démonstration vaseuse, bâclée, à laquelle personne ne croit sauf celui qui n'y connaît rien. Telle un élève trafiquant le raisonnement pour aboutir au bon résultat.

    Je joue et rejoue ces morceaux en boucle depuis des mois, voire des années. Ils n'ont de secret pour moi que ce que j'ai pu oublier au fil du temps : ces détails auxquels je ne prête plus attention dès lors que la partition n'est plus qu'une antisèche.
    Il est donc tout naturel que je m'ennuie. Alors forcément, ce que je produis manque de passion. Je suis encore à la recherche d'un morceau intéressant, complexe mais déchiffrable en solo. Pas trop rapide, pour changer. Pas trop aigu, par égard pour mes voisins.
    Je suis toujours bredouille.

    De toute manière, jouer toute seule ne me comble plus.

    Lire

    15 décembre 2013 à 15h59

    Je ne lis plus. Moi qui pouvais passer des journées entières à dévorer les pages de tel ou tel roman ; moi qui ai toujours invariablement reçu, à tous les Noëls et anniversaires, une pile de livres ; moi qui ai toujours été décrite comme une littéraire ; moi qui estime que le plus important passage d'un roman est l'épilogue... cela fait des mois que je n'en ai pas achevé un, de bouquin.
    Mes goûts littéraires ont un peu changé, il faut dire. Je sais ce que je n'aime plus, je n'ai pas encore trouvé ce que j'apprécie. Je commence des livres, je ne les finis plus. Il y a quelques années, c'était la sentence suprême ! La marque que le livre en question était abominablement ennuyeux, pour que je ne parvienne même pas à l'achever ! Mais non. Même les livres qui ne me déplaisent pas s'empilent sur ma table de nuit, coupés d'un marque-page improvisé. Je n'aurais jamais cru que les livres pourraient un jour m'ennuyer. Ce constat m'attriste profondément.

    D'autant plus que je vais encore sûrement recevoir des livres, à Noël.

    Pourtant j'ai envie de lire ! Et je lis encore. Enfin... Mes lectures se résument à des articles de journaux parcourus en diagonale, leurs commentaires qui sont souvent amusants/effrayants tellement les internautes s'y montrent extrêmes, bornés et dépourvus de discernement... et beaucoup d'articles satiriques/humoristiques sur divers 'blogs' d'opinion : des critiques de films, des courts récits, des petits textes parfois très bien écrits, des histoires de la vie quotidienne, des mots qui me font pouffer devant mon écran, des articles de magazines en ligne.
    Je les lis pendant les seuls moments où j'ai le temps de le faire : quand les cours sont résolument inutiles, et que le reste de la salle vogue sur Facebook.

    Mais je ne termine plus de livres. MERDE. Pourquoi ??

    Je me suis toujours figuré que ceux qui n'aimaient pas lire étaient sûrement un peu étroits d'esprit. Assez bas dans mon estime. Alors c'est ce que je deviens ?! Triple-berrrkk !! Non. Non, non, non. 'Faut que je lise.

    Bref, sinon. Vu que je "lui" dédie à peu près chacun de mes écrits depuis un certain temps -je vous assure que ça m'auto-agace aussi-, pourquoi déroger à la règle aujourd'hui ?
    Je serai brève :
    Il faut que je parvienne à appliquer ma Règle des 3 Jours. Mais c'n'est pas évident, puisque je ne suis pas exactement amûreuse.

    Mutisme

    15 décembre 2013 à 18h21

    L'enfer n'est pas les autres, c'est leur silence.

    Si les silences gênés n'ont rien de bien méchant, les silences naturels qu'on ne cherche pas à combler sont, eux, magnifiques.

    Les silences forcés sont une autre affaire :
    Les silences d'attente, torture.
    Les silences de rétention d'information, meurtriers.

    Les silences incompris. Les silences incompris. Les silences incompris.

    Bonne santé

    16 décembre 2013 à 10h53

    J'ai écouté la messagerie de mon fixe. Une trouzaine d'appels manqués. Deux numéros - en même temps, mis à part les centres d'appels publicitaires, seules 3 personnes ont ce numéro, et seules 2 s'en servent.
    Papa et Maman.
    Ils ont essayé de me joindre plusieurs fois la semaine dernière, et ce week-end. Oui mais ils sont à chaque fois tombés sur LE moment où je n'étais pas chez moi. Quand j'étais en cours. Quand j'étais en train de me faire racketter par le Carrouf' du coin. Quand j'étais à l'opéra. Quand j'étais au ciné.
    (C'était un bon film, d'ailleurs : il n'est ni français ni américain. The Lunchbox. Belles images, ensemble bien réalisé : on se souvient qu'il s'agit du 7e art, et non pas seulement d'un business juteux. L'intrigue est simple et prenante. Quelques détails subtils par-ci par-là. On sourit, on espère, on encourage mentalement les protagonistes. Il n'y a que la fin, trop ouverte, qui nous a laissées sur notre faim. Alors j'ai choisi un dénouement positif.)

    J'ai fini par leur envoyer un SMS, ce matin. Pour les rassurer sur mon in-joignabilité. Non, je n'ai pas été enlevée par un psychopathe. C'est que ça s'inquiète vite, des parents. Bon, en même temps, ils pouvaient aussi m'appeler sur mon portable.

    Ils sont contents quand je leur dis que je sors, mes parents. Ça les rassure, ça leur fait plaisir, ils se disent que leur fille est une étudiante normale. Ils sont limite étonnés, déçus voire même presque inquiets quand je leur dis que non, j'ai rien de prévu pour le week-end à venir, ou que non, je ne suis pas encore sortie depuis le début de la semaine.
    Comme si sortir était un signe de bonne santé, la truffe humide, l’œil vif, le poil brillant, elle va bien notre fifille.
    Si j'ai envie de plomber la discussion, je leur rappelle que sortir, c'est pas gratuit. Je leur rappelle la grille de tarifs. Un bras pour une séance de ciné, la peau de la fesse droite pour une bière, les z'yeux-de-la-tête (quelle expression stupide, ils sont souvent sur les orteils vos yeux...?) pour un restau'. Et pour les soirées pépère canapé-bières-chips-jeux vidéos, on ne va pas arriver les mains vides, donc il faut investir dans un pack de bibine potable quand même. Bref.

    Je crois que cette année, la distance nous réussit. Au téléphone, la plupart du temps on parle longtemps. Et on se dispute peu. Sauf à propos d'argent. Ils partent au quart de tour. Ils sont complètement sur la défensive. Moi j'aimerais bien pouvoir en parler. Pas accuser. Juste en parler, librement. Comprendre.
    Bref, nos rapports sont cordiaux, ils m'envoient même des SMS régulièrement. Du coup, j'appréhende moins Noël que les années précédentes. J'ai presque hâte, tiens.

    la berceuse de Fauré

    17 décembre 2013 à 10h50

    Il est beau mon violon... Me suis-je dit en le regardant, tranquillement posé dans sa boîte, au repos.
    J'avais eu un coup de cœur dans l'atelier du luthier à l'époque. Parce qu'il me rappelait furieusement un violon inaccessible sur lequel j'avais craqué quelques années auparavant, dans ce même atelier. La même cicatrice sombre dans le bois. Mon choix était fait dès l'instant où je l'ai aperçu, parmi les quatre instruments que me suggérait le luthier. Avant même de savoir s'il sonnait mieux que les autres. De face, de dos, jusqu'à ce détail sur la tête... dans chacune de ses spécificités, mon violon est beau.
    Il est frileux : avec l'arrivée des premières gelées, ses cordes se détendent systématiquement ; mais il a un meilleur son, plus timbré, plus plein.

    http://www.youtube.com/watch?v=Sqs7A_aiOfA

    La Berceuse de Fauré. Découverte du jour. Jolie découverte. J'ai imprimé la partition, et une quarantaine de minutes plus tard, je filais le morceau. Il n'est pas très compliqué. Il m'a permis de retrouver mon vibrato.
    Ma propre interprétation du morceau est peut-être légèrement moins rapide que les différentes versions que j'ai pu écouter, j'ai choisi la sensibilité, la douceur, la fragilité, la chaleur. Un-deux-trois un-deux-trois un-deux-trois, j'essaie de donner vie à chaque note sans négliger le rythme,et suivre le rythme sans que ce ne soit mécanique. Il m'a fallu plusieurs années pour savourer le ternaire. Oui, le ternaire est plus savoureux que le binaire.
    Il me reste du travail pour perfectionner tout ça, les nuances, les accents, choisir les doigtés dans certains passages. Le thème se répète plusieurs fois au début, pas question de le jouer à chaque fois de la même manière, il faut que je trouve un phrasé différent, que je détermine les différences d'une fois à l'autre : insistance ? plus de légèreté au contraire ? ou un ton tout autre, plus guilleret peut-être ? Quelle histoire va-t-il me raconter, ce morceau ? Quelle histoire vais-je lui faire raconter ? En jouant, j'avais de très, très vagues images d'un milieu rural, quelques années en arrière, vers la fin d'après-midi / début de soirée. Mais ça peut encore changer du tout au tout.

    Une fois que ce sera bien fluide, j'essaierai de l'apprendre par cœur. Ça fait trop longtemps que je n'ai rien appris par cœur, résultat : je suis quasi incapable de jouer sans partition, même si elle n'est généralement qu'un aide-mémoire.

    Mais pour l'heure, je dois avancer mon rapport. Ce n'est pas bien compliqué, mais il faut jongler entre les théories de la sociologie des organisations, et la pratique. Une quinzaine de pages à produire en deux jours pour notre groupe de 5. Je n'aime pas les groupes de 5. Trop nombreux pour s'organiser, trop nombreux pour être d'accord sur la manière de mener la réflexion, trop nombreux pour que le résultat soit harmonieux. J'espère au moins que pour notre rendez-vous de cet aprèm, chacun aura bossé sa partie en profondeur. J'ai une sainte horreur des 'passagers clandestins'.
    Quand il s'agit de travaux de groupe, je suis un tyran.

    Tu mérites mieux

    19 décembre 2013 à 22h54

    "Tu mérites mieux, tu mérites mieux"...
    chantonne-t-elle d'un ton léger tandis que nous nous hâtons vers le gymnase.

    "Pourquoi tu ne te prends pas quelqu'un d'autre ?"
    Comme d'habitude, le ton n'est pas réprobateur. C'est une question. Elle demande juste.

    C'était pourtant elle qui m'avait dit "si ça te fait du bien, alors c'est l'essentiel. C'est bien."

    Parce que c'est lui que j'ai sous la main. Et que ses bras sont un médicament.

    Personne ne conçoit que cette relation puisse me convenir. Personne ne conçoit que ne pas être amoureuse m'arrange, ni qu'une relation de type indéfini puisse me faire du bien.
    Pourtant ils l'entendent... ils me répondent même que c'est bien, quand je leur dis que c'est une vraie bulle d'oxygène.
    Certes, si je suis honnête, ça ne me convient pas parfaitement : j'aimerais le voir plus souvent, j'aimerais qu'il prenne des nouvelles plus souvent. Mais ça fait partie du principe "pas de prise de tête" de notre relation. Y remédier lui enlèverait en partie son essence. J'essaie de m'en convaincre quand ça me bouffe un peu.
    Mais si je la continue, cette relation, c'est qu'elle m'apporte quelque chose !

    Ils désapprouvent. Pas méchamment : ils ne comprennent simplement pas en quoi ça peut être bien. Mais ils désapprouvent. Tous. Sans exception.

    Aujourd'hui, j'ai été nulle, en sport.
    J'étais toute flagada. La première partie était physique, j'ai bien tenu. Puis au moment de vraiment passer à la pratique, j'étais complètement à côté de mes pompes. Les esquives systématiquement du mauvais côté - ce qui revenait à me jeter en plein sur le coup de pied. Les coups de pieds peu convaincants, un gloubi-boulga fort maladroit. Puis le blocage, je frissonnais, j'avais la tête qui tournait légèrement, donc je n'ai pas combattu.
    Bref, j'ai été inutile. Bravo ma grande...

    Mission CadeauxDeNoël : accomplie.
    Billets de train : réservés
    Valise : à faire.
    Paquets cadeaux : à faire (mmh, ça va encore être du grand art !)
    Demain soir, je prends le train. Direction La Famille, chez qui je vais attendre l'arrivée de mes parents pendant 4 jours. Ça me fait un peu bizarre.

    La grande soeur

    25 décembre 2013 à 22h56

    Difficile d'avoir accès à internet. Difficile d'avoir un moment d'intimité, sans une présence derrière l'épaule pour zyeuter mon écran.

    Les fêtes de fin d'année. Leur lot d'engueulades. C'est con, puisqu'on s'aime, dans cette famille. Mais ça fuse.
    J'ai la flemme de décrire tout ce qui m'énerve, je me le tourne déjà assez en boucle dans la tête, j'en parle déjà assez avec d'autres membres de la famille.
    Ce que je ne dis à personne, c'est que je suis oppressée. Je prends sur moi. Je me mets en mode automatique pour éviter de réagir.
    Réagir aux cousins qui se ruent pour choisir la meilleure part de foie gras ou prendre plus de chocolats que tout le monde - on a passé l'âge, essayez de vous tenir, si ça ne tenait qu'à moi je vous mettrais des claques.
    Réagir aux propos extrêmement étriqués d'esprit de ma grand-mère, aux insinuation vaguement racistes de certaines personnes.
    Réagir au tour que prennent les discussions. Parce que dans chaque discussion revient le sempiternel thème de l'argent. Or nous sommes les "pauvres" de la famille. Les conversations, pour bien des raisons, me minent le moral. D'autant plus que je sais que ça mine celui de mes parents - ma mère, du moins. Et comme il parait que je suis empathique et que c'est mon plus grand défaut, eh bien ça me fait d'autant plus de peine.
    Sauf que ma famille au sens large compte sur moi pour être la fille raisonnable, la fille rassurante, une épaule sur laquelle se reposer, une deuxième maman. Je suis la grande sœur pour ma petite sœur, et pour mon grand frère, pour ma mère, et même pour mon père, dans un sens.
    C'est dur. C'est dur de montrer ce qu'ils veulent voir : de l'optimisme, de la confiance. C'est dur de faire croire que tout va bien alors que j'ai envie de leur demander de se taire. D'arrêter cette discussion. Que je n'ai pas envie d'entendre tout ça. Que j'en ai marre de parler d'argent. Que j'aimerais bien oublier que j'en ai marre d'en avoir moins que tout le monde. S'il vous plaît. Taisez-vous un instant. Je ne veux pas entendre tout ça.

    Un point positif tout d'même : je crois que je suis enfin considérée un peu comme une adulte. Il était temps.

    Les jours passent, en silence

    26 décembre 2013 à 22h18

    Presque chaque nuit, je rêve que nous discutons sur Facebook, voire même que nous nous voyons, nous touchons.

    A force d'y penser pour combler son absence, j'arrive à mieux définir ce qui nous unit ; je suis détachée. Mais 'faut croire que je ne suis pas encore décidée à me passer de lui.
    Reste à espérer qu'il en soit de même pour lui.
    J'ai envie de ses mains sur ma peau, de nouveau. Mon corps contre le sien. Sa douceur, ses sourires, ses bouts de phrases et leurs mystères. Tout simplement.

    Demain, cela fera deux semaines sans un seul mot. Et je ne sais plus combien de temps sans le voir.
    Parce qu'il est à l'étranger : pas de sms ni d'appels.
    Parce que nous ne sommes jamais sur Facebook au même moment.
    Parce que nous ne sommes pas vraiment passés par la case "amitié", ce qui justifie qu'on se dispense de prendre des nouvelles.

    (Et s'il m'oubliait, pendant ce temps ?)

    Le cauchemar, c'est que mon père m'a demandé 'cash' si je voyais quelqu'un. Je n'ai pas menti. Et je me suis éclipsée. Depuis, je suis dans la hantise de la discussion qui va nécessairement survenir à ce sujet. Sur un ton gentil et inquisiteur. Trop. Il y aura trop de questions. Et à chaque coup de fil, rebelote. Prisonnière de leur regard, et privée de ce précieux morceau de vie-rien-qu'à-moi. Je n'ai pas envie que vous me questionniez à ce sujet. Vraiment pas envie. Comprenez. S'il vous plaît.
    J'en suis au point de fuir les instants seule avec eux.

    Susceptibilité

    30 décembre 2013 à 21h59

    Pfffiouh, j'en ai marre de (devoir) prendre des gants avec tout le monde dans cette famille.
    Ça devient lourd, cette susceptibilité à outrance. Mener une conversation normale, sans bouderies -même éphémères- relève de l'exploit.

    Et pourtant, même en adoptant un regard extérieur, je ne crois pas que des propos blessant soient proférés.

    Dialogue vespéral

    1 janvier 2014 à 23h53

    A 4 sur le vieux canapé. Tasses de thé un peu refroidi. Ordinateur sur mes genoux.

    Sœurette : Oh, ils ont tous mis leurs photos de réveillon sur Facebook, tes contacts !
    Moi : Oui, original, n'est-ce pas ?
    Maman : C'est qui ? C'est qui ?
    Moi : Ben... les gens. Mes contacts, quoi.
    Maman (ton profondément réprobateur) : vous gardez vos vies très secrètes, hein !
    Moi : Mais il n'y a rien de secret, là ! Ce sont juste les gens en général. C'est tout...
    Maman (ton vexé, à mi-voix) : Bon allez, laisse tomber !
    Papa (en simultané) : Parfois ça peut être agréable de partager, aussi...
    Moi : On n'est pas obligés de toujours tout dire à tout le monde non plus...
    Papa : Non, y a pas d'obligation. Mais bon.
    Maman : Non mais laisse, allez, c'est bon.....
    Moi : Mais pas la peine d'en faire tout un plat ! Vous ne les connaissez pas, mes contacts Facebook ! C'est sur ma page d'accueil Facebook, donc c'est personne en particulier, c'est tout le monde, ce sont des gens de l'école, de la prépa, du lycée, des amis d'encore avant, des amis de maintenant, des inconnus pour vous ! A quoi ça rimerait de vous citer des noms qui ne vous évoquent rien ?

    Maman part à la cuisine et finit de cuisiner dans un grand fracas énervé de couverts. Papa quitte la pièce en levant les yeux au ciel.

    Qu'est-ce que je disais. Susceptibilité et ignorance du concept de vie privée.

    Carpe Diem

    2 janvier 2014 à 15h14

    J'ai décidé de ne pas chercher à le revoir. Illogique : ma peau comme mes pensées le réclament. Tant pis. Ça suffit.

    Voilà ce que je pourrais lui dire, si on était capables de s'ouvrir l'un à l'autre, et plus simplement, si on se parlait.

    Mis à part la troublante ressemblance de nos carapaces, et bien qu'on soit si naturellement bien dans les bras l'un de l'autre, on n'a rien à foutre ensemble. Je ne le dis pas d'un ton violent, mais amusé. On ne pourrait pas être plus mal assortis... ('Suffit de revisualiser nos jours de boulot ensemble : qui aurait pu prédire...?)
    Regarde-nous ! Nos maladresses. On est de deux univers complètement différents. Et on ne communique pas. Tu refuses de t'ouvrir. Et pour ma part, je suis livrée avec mon lot de secrets.

    Ils voyaient juste, tous. Sur l'issue, pas sur ses justifications.

    Sans même compter la deadline proche, après laquelle on ne se reverra plus jamais...Ça ne peut pas fonctionner, c'était tout vu depuis le début.
    Regarde, on n'a même pas été amoureux. On n'a jamais considéré que ça puisse durer ni devenir sérieux. On ne cherche pas à faire d'efforts, on n'en ressent pas le besoin.
    Un duo tellement inexplicable qu'à tous les coups, ça aurait marché du tonnerre si on avait manifesté l'envie de se donner une chance. Deux oisillons trempés jusqu'à l'os.

    Enfin, si ce que tu disais était vrai. Ce n'était pas anodin. Tu l'as bien dit, non ? Même si t'avais bu. Que je te manquais. Que je te plaisais. Que je n'appartenais à personne d'autre. Ce genre de choses. Alors pourquoi faisais-tu si peu d'efforts pour qu'on se voie ? Pourquoi étais-tu incapable de prendre l'initiative d'envoyer un simple foutu message ? Pas besoin d'être collant, ni de le faire tous les jours, ça va de soi. Mais entretenir le lien, tu vois ce que je veux dire...? (argh, j'ai horreur qu'on me dise "tu vois ce que je veux dire".)
    Puisque mon esprit n'arrête plus de me projeter en boucle nos moments communs, j'en viens parfois à regretter de t'avoir montré mon envie que ça continue. Puis je me souviens que ce sont tes mots qui m'y ont à chaque fois encouragée. Alors... juste... pourquoi le reste du temps, étais-tu comme absent de la surface du globe ?

    Tu as donné vie à mon mois de novembre, j'imagine que tu es en droit de le savoir.
    Tu as une personnalité profondément intéressante. Par ta carapace et tes paradoxes et par ton statut d'inconnue de l'équation. Tu es bien moins con que tu ne cherches à le faire croire. Oh non, tu es tout sauf un imbécile. Je ne sais pas quels sont ces démons qui te font sourire à l'excès, je te souhaite juste de les dépasser. Un jour. Bientôt. Tu es une force de la nature ; je te souhaite ça et le meilleur pour la suite.

    C'n'était pas un plan cul. Je sais à peu près ce que c'était, je n'ai juste pas le mot.
    Je ne regrette pas que ce soit arrivé.

    Mais malgré tout ça, et malgré mon impression de te comprendre mieux que je ne le devrais, il est évident que tu es un inconnu pour moi. On est juste deux putain d'inconnus.

    Flood.

    2 janvier 2014 à 19h41

    PAN.
    La photo apparaît sur mon mur d'actualités Facebook.

    Comme une réponse moqueuse à mon précédent écrit.

    Prends-toi ça dans les dents, ma chérie.

    Nos derniers mots ont donc été un mensonge. Ooh que oui, ce seront nos tout derniers mots.
    Au fond je l'savais.

    Sober

    5 janvier 2014 à 20h07

    Deux mois que je n'ai pas bu une goutte d'alcool. Non, c'était juste pour l'expression. Je reformule... deux mois sans autre alcool qu'une gorgée de champagne, une gorgée de pinot ou je ne sais plus quel apéritif, et enfin une gorgée de mousseux.
    Systématiquement, j'ai été incapable de finir le verre. J'en ai refusé quantité d'autres pendant les fêtes de fin d'année. La simple idée de les boire, ces verres, me soulevait légèrement le cœur, me laissant un arrière-goût aigre. Aucune envie. C'est ma petite sœur qui les finissait, ces verres.

    J'ai lu (ou cru lire ?) dans le regard de mes parents qu'ils pensaient que je faisais semblant. Semblant de ne pas aimer l'alcool. Certes, je l'ai longtemps fait... Mais en l'occurrence, non. Je n'arrive plus à boire d'alcool, ni même un petit apéro pour le plaisir, ni même une coupette de champagne lors du réveillon. En bref : non, sans façon.

    Ce serait idiot que ça Lui soit dû.

    Dialogue à la mode de Caen

    6 janvier 2014 à 22h31

    Il est tellement là, ce vide, que je sens sa présence. J'évalue son poids au creux de mes intestins. Il parcourt ma peau de caresses insidieuses... et revient se nicher sous un morceau de tripes. Bien au chaud. Là.

    Combien de temps que tu tiens ta bouteille au-dessus de ce verre ? Pourquoi ne pas boire au goulot, au point où t'en es... Avec classe. C'est tout toi. Avec des gros sabots. Non mais c'est... joli aussi. Enfin, c'est un style. On se comprend. Bon tu vas finir par le boire ton verre ? T'affole pas, ce n'est qu'un jus... Avec ce que t'as la gorge sèche ces jours-ci... ou nouée ? Non, pas la gorge. Les nœuds, c'est dans les tripes. Tout dans les tripes, rien dans le ciboulot. Hé, dis, ça pourrait être ta nouvelle devise, non ?
    Un jus d'orange. Pour faire le plein de vitamines ! Peut-être même que ça t'aidera à te remuer l'arrière-train en rythme, qui sait ?

    Me remuer l'arrière train en rythme. Y a de l'idée. Je dirais même, ça m'amène des idées, rien de neuf en revanche. Mais on sort un instant du jardin de l'intestin grêle, on remonte un peu... souvenirs de randonnées, hum ? L'escalade, je connais aussi... Peu importe, flûte, je ne suis pas là pour causer escapades et grand air ! Justement c'est que ça manquerait presque un peu d'air, on arrive dans le domaine de la poitrine, et là, ça pince. Un tout petit peu. A chaque fois qu'un message arrive, et qu'il provient du mauvais expéditeur.

    Tu te prétends solide comme une brique, dure comme le fer.

    Ta gueule.

    Si je me tais, il restera quoi, dans ta caboche ? A part un léger courant d'air et deux ou trois nuances de gris-kaki ? Nuances, vous avez dit nuances... comme cet examinateur qui, dans son commentaire, a placé les mots "50 nuances", fin 2013, faisant rire bien des yeux dans la salle. Ce fade souvenir d'un mauvais bouquin te rappelle encore celui que tu as baptisé Vide un peu plus tôt. Au passage, si je puis me permettre, j'aime bien cette habitude de donner d'autres étiquettes aux noms.

    Je ne l'ai pas baptisé Vide. Suis, un peu... Punaise c'est ton propre dialogue et tu ne parviens même pas à tout saisir. Soit je suis encore plus stupide que je ne l'estimais, soit je tiens une lueur d'espoir : il demeure un soupçon de complexité quelque part en-dedans, et non pas seulement dans le monde qui m'entoure.

    Tu parles, tu parles... Et ce sont encore des paroles vides. Non, chut, ne dis rien... C'est une idée que l'on a communément admise. Que tu es vide. Tu ne l'as pas toujours été. Tu as eu de la conversation et des choses intéressantes à dire, autrefois. Et depuis que tu t'es blindée pour faire taire ton fourmillement interne de questions, c'est vide. (Oui, vide mais Vide. On parle du nom commun et pas de la personne.)

    Je n'ai plus l'appétit. J'ai envie de me faire belle. Mais pas seulement pour moi.

    Tu entretiens le vide.

    J'en ai conscience.

    Allez. Dis-le.

    Merci.

    DIS-LE.

    J'ai envie qu'il soit là.

    Dis-le !!

    J'ai envie qu'il me prenne dans mes bras.

    C'est tout ?

    J'ai envie qu'il me désire encore.
    J'ai envie qu'il embrasse ma peau à sa manière d'être de chair et non de Vide.

    Voilà.

    J'ai envie qu'il embrase mon intérieur figé.
    J'ai envie qu'il m'abrutisse encore à m'en donner la vie.
    J'ai envie qu'il me retienne encore dans ses bras le matin, qu'il me remette sous la couette en souriant.
    Comment il a fait ça, bon sang ? Comment il a réussi ?

    A te remettre sous la couette ? T'es sérieuse ?

    La ferme...
    C'était complètement inédit. Ces sensations.
    J'étais toute contente de sentir l'homme en arrivant en cours après avoir utilisé sa salle de bains, son savon, son shampoing, avec mes marques sous l'écharpe.
    Oui, bordel oui, j'en redemande.
    Oui.
    Et alors ?
    Et alors, ça m'a servi à quoi de dire ça ? Est-ce que ça l'a fait sonner à ma porte ? Attends, je vérifie... Non. Ben non, banane ! Il n'y a personne en bas, personne sur le palier. Juste des passants dans la rue et ils s'en fichent pas mal. Ils se demandent juste qui est cette fille pas très habillée qui tient la porte, qui regarde la pluie d'un air hagard. Moi je sais...moi je sais... Evidemment qu'il n'y a personne à la porte, ni dans ma messagerie ! J'ai déjà invoqué mes 4 Saints porte-bonheur sans résultat. Alors me soulager en ravalant ma fierté, tu penses.....
    De toute façon, ce n'était pas sain comme relation. J'étais dans une situation de vulnérabilité quand on s'est tombé dessus.

    Il te manque.

    Il me manque.
    On peut parler d'autre chose maintenant ? Je ne voulais même pas parler de lui. J'en ai marre de penser à lui sans comprendre pourquoi il ne pense pas à moi.

    De quoi tu veux parler ?

    Je ne sais pas. C'est toi qui dois parler, normalement. Fais la conversation, s'il te plaît. Mais pas trop la morale.

    Dommage. J'aime bien le registre moralisateur. Il parait même que c'est mon rôle dans ta caboche.

    Les registres... on dirait mon boulot.

    Tu veux parler boulot maintenant ?

    Non.
    Je veux être joyeuse. Je veux une bonne nouvelle !

    Hé, ho, je ressemble au père Noël ?

    Pas vraiment, non.

    Je le prends comme un compliment. Oh non, ne me dis pas que tu repenses à sa comparaison de vos câlins à ceux de Maman-quand-on-est-de-retour-à-la-maison, et à ton "tu préfères que je t'appelle Maman ?".
    Wait wait WAIT ! Tu as encore vérifié si tu n'avais pas de message ?

    Oui. J'ai cru... M'en fous. M'en parle pas. Continue de parler.

    Le film... Tu aurais bien aimé le suivre, mais à la place tu écris. Tu aimes écrire. Tu aimes te relire, 80% du temps. Pas étonnant que ton style d'écriture soit ton style de lecture, ça prouve au moins que tu es entière. Tu fais la moue. Ne nie pas, je suis dans ta tête. Tu es dubitative. Tu ne sais plus si tu es forte ou faible. Peut-être bien les deux. Peut-être bien que ça dépend des circonstances. C'est bien d'être les deux. La théorie du juste milieu, tout ça.
    Et au milieu de ton corps, tes tripes.

    Je n'ai pas faim.

    Que de la gourmandise...

    Oui. Allez, avant que l'ordi ne plante une nouvelle fois, bonne nuit.

    Bonne nuit.

    Le dernier mot

    7 janvier 2014 à 18h34

    Finalement ça valait le coup de perdre à moitié la raison sur mon clavier hier.
    Il a fini par envoyer un message.
    Ce nouveau cours promet d'être intéressant. Il offre une approche plus concrète de la réalité des entreprises, on s'éloigne enfin du pipeau habituel qui ne convainc pas même les profs et intervenants.
    Le prof de ce matin a longtemps travaillé dans un domaine qui m'intéresse ; sérieux mais pince-sans-rire, il est sympathique -surtout son p'tit noeud pap'- et pertinent. Alors je lui pardonne son power point en comic sans MS.
    Qui sait, je vais peut-être retrouver la motivation en cours ?

    Comme à mon habitude pendant les moments plus... redondants du cours, je parcourais les actualités internationales (l'occasion d'entretenir un peu mon anglais et mon espagnol). Il est intéressant de voir comme le New York Times et El Pais - portail Amérique Latine traduisent deux regards différents sur le monde, la politique, les conflits, l'économie, l'histoire, l'environnement... Même la nature des faits divers créant la polémique dans chacun des pays traités est différente. Un journal représente bien sa société.
    Et dans tout ça, notre bon vieux monde ne va toujours pas mieux !

    Je ne change pas tant que ça

    8 janvier 2014 à 23h04

    Je suis fatiguée que rien n'avance. Rien ne bouge.
    D'année en année je me traine toujours les mêmes problèmes. Qui de moi ou de la loterie de la vie en est responsable ? Je n'sais plus.
    J'ai soufflé des bougies, j'ai grimpé dans les études. Et rien n'avance. J'ai renoncé à des rêves pour avancer sur le chemin censé les concrétiser, alors j'ai du mal à me démener puisque je n'y crois plus. Et rien n'avance. Rien n'avance.

    Ce soir, je suis fatiguée. Si je n'avais pas une famille à qui ça ferait du mal, je crois que j'aimerais que ça s'arrête.





    Mais en attendant le beau temps, il faut se bouger.
    Demain, j'anime ma réunion pour l'asso'. Défi : améliorer ma prestance.
    Après-demain, entretien pour un job du soir en pleine zone industrielle (hmm joie pour rentrer à pied la nuit), dont je sais que je devrai démissionner à mi-contrat si jamais je l'obtiens.
    Après-après-demain, reprise du job. Le client est sympa mais le boulot est une corvée.
    Bosser les cours.

    Attendre que ça change.


    Je suis lasse. Fatiguée.

    Oups-gnehein-huhu-keuuuah'tzefeuk ?

    9 janvier 2014 à 22h27

    Je fais de la merde.
    Je fous quoi bordel ??? Qu'est-ce que j'suis en train de faire ?
    Ce vague pote vient de me proposer... ouvertement d'être sa sex-friend. WTF. Je le sentais venir. Je l'ai laissé faire. J'n'ai même pas calmé ses ardeurs. De toute façon j'ai jamais su comment dire non. J'ai dit que je ne pouvais pas me prononcer maintenant. Au lieu de fuir comme la vraie Moi sait si bien le faire.
    Et on continue d'en discuter !! Le plus naturellement du monde. Ou presque.
    Bon, au moins, il a vraiment la même conception que moi de ce genre de relation. (Et il en dialogue ouvertement. Moi qui ai l'habitude des relations pas claires, au moins....)
    Il ne m'attire pas, physiquement. Si je ne dis pas non, c'est juste pour l'éventualité de "prendre du plaisir sans prise de tête", comme il dit. Je sais même pas si je serais capable d'y prendre du plaisir. Mais ne pas me prendre la tête, ça j'en ai envie. Ce serait juste une manière de me laisser aller (vers le bas). De ne pas être moi-même. Donc de lâcher prise, pendant les instants qui précèdent le regret et la gêne.
    Ce n'est absolument pas mon genre de faire ça. Absolument pas. Sans doute pour ça que je poursuis la discussion comme si ça allait se faire. Parce que ça m'aère. Puis au moins je suis sûre que les sentiments ne s'en mêleraient pas. Quoique, j'ai jamais su avoir une relation sans sentiments. Exemple de Mister Sourires, pour qui je clame ne rien ressentir, mais qui ternit beaucoup trop ma journée, à ne pas répondre. D'ailleurs c'est un autre frein par rapport à ce pote, mis à part le manque d'attirance. Je ne veux que les bras de Mister Sourires. Ce sont les plus confortables au monde, c'est tout.

    Je fais de la merde. De la vraie bonne grosse merde. Qu'est-ce qui m'arrive ?
    Et surtout... A quel moment vais-je reprendre conscience, et regretter, et crever de gêne, et l'ignorer malgré moi ?

    Bref.
    Au moins, la soirée aura été distrayante.

    Point du jour

    10 janvier 2014 à 18h18

    J'ai le job !! Un CDI. Ce ne sont pas énormément d'heures, payées au SMIC, mais... j'ai ce job. Dans le secteur de la culture : ma corde sensible. Je sais que d'ici quelques mois, je devrai démissionner pour partir en stage. Je me suis bien gardée de le leur dire. Et j'ai décroché le job. Yihouuu !
    Entre les cours, l'asso', le job du samedi matin et maintenant celui-ci, j'ai de quoi m'occuper.

    Le v'là qui se met à m'envoyer des messages. De quel droit ? Et à s'impatienter si je ne réponds pas. 3 messages de suite. Puis un quatrième. Puis sur Facebook. Mon garçon, laisse-moi de l'air, ne t'emballe pas, il n'y a pas eu de rapprochement. La réponse sera non. Plus les heures passent et plus la certitude est inébranlable. Je ne m'imagine certainement pas me réveiller à ses côtés. Je n'envisage pas de le laisser accéder à mon corps. Alors comme ça, depuis tout ce temps, ce pote me voyait comme une fille potentiellement baisable.
    Bien, reste à trouver comment le lui dire. Tout ceci promet d'être fort gênant.
    Mais la priorité est de trouver un moyen de savoir où en est Mister Sourires. Pour tourner définitivement la page si besoin est. Quel message lui envoyer pour ne pas avoir l'air aussi lourde que mon "pote", là ? Fait chier. Je l'sens pas. Soit il ne va pas me répondre, soit ... je n'sais pas, mais je l'sens pas. J'ai fini par envoyer ce foutu message. Il est long... pour avoir l'air un peu humoristique, c'était nécessaire. Peut-être trop long. Peut-être trop lourd. En tout cas, toujours pas de réponse. Normal.
    Pourquoi est-ce si dur pour lui ? Je lui ai demandé si c'était fini. Il n'a qu'à répondre "Oui", plutôt que de garder le silence. C'est pas sorcier. Je ne comprends pas. M'énerve. M'énerve, m'énerve, m'énerve ! Je ne supporte pas ce silence.

    J'ai envie de lui faire savoir mon mécontentement. De lui dire, Ok, ça répond à ma question donc je t'embête pas plus, mais je vois pas pourquoi c'était si compliqué de répondre. Ciao ! Mais mon taux de lourdeur ne ferait qu'augmenter.
    Allez, j'envoie. Ranafout'. Gné hé hé. De nouveau, je ne supporte pas ce silence. Mais à présent, il va falloir que ça me passe.

    J'ai envie de courir et balancer des coups de pieds et de poings pour me purger.

    Et l'autre me spamme encore, alors que ce n'est pas lui dont j'attends (malgré tout) un message. A chaque fois que le vibreur me fait sursauter, je soupire un peu plus.

    Alone. Again.

    Sans réponse

    11 janvier 2014 à 9h26

    Bon, d'accord.
    Je dois avouer que c'est plutôt dur.
    J'ai rêvé de lui cette nuit. Forcément. C'était réaliste, ça correspondait exactement à sa personnalité. J'ai aussi rêvé de multiples fois que mon téléphone vibrait. A chaque fois que je me réveillais, je vérifiais. Mais pas de message. Évidemment.

    J'ai beau tourner et retourner ces 3 derniers mois dans ma tête, je ne comprends pas pourquoi au lieu de saisir les perches que je lui tendais lorsque je doutais de son intérêt pour moi, il démentait avec aplomb et soutenait qu'il tenait à me revoir. Pourquoi avoir si bien fait semblant ? C'est tellement absurde.

    J'aurais aimé juste un foutu message. Peu importe lequel ! Même un "ok." ! Seulement un accusé de réception du mien. Qu'il affiche une telle indifférence me sidère, après ces belles choses qu'il disait. C'est tellement incohérent. Ma petite voix intérieure me susurre "oui mais...c'est un drogué, ne l'oublie pas...", m'enfin ça ne lui ôte pas toute conscience. Il a la tête sur les épaules.
    Pourquoi il ne dit rien ? Je n'aurais pas été emmerdante.

    C'est uniquement parce que ce n'est pas clair, uniquement parce qu'il n'a rien confirmé, qu'il me reste un espoir. Et c'est uniquement pour ça qu'il me manque de cette manière malsaine. Alors que j'ai annoncé que c'était mon tout dernier message. Et c'est uniquement pour ça que je dois me retenir de lui envoyer encore des messages pour exiger une putain de réponse. Me retenir d'aller sonner chez lui pour lui dire ses quatre vérités. Oooh que j'aimerais. Là il n'aurait plus le choix. Il serait obligé de me dire. Mais je ne veux pas m'enfoncer davantage. J'aurais l'air conne, tiens, devant chez lui alors que je lui ai dit que j'ai compris que c'était fini. J'aurais dû faire ça plutôt que de lui envoyer ce message. Mais je ne voulais pas être intrusive.
    Putain de merde, connard, donne-moi un signe de vie. Que je comprenne.

    Episode 3703

    12 janvier 2014 à 0h50

    Les feux de l'amour, épisode suivant !

    Un message. L'ami de Mister Sourires, qui se trouve être l'ex tout récent d'une amie, me propose un ciné, juste nous deux.
    Petit froncement de sourcils.
    Oh et puis zut, je n'ai de comptes à rendre à personne...
    Je n'ai qu'à me comporter comme si on y allait entre potes - ce qu'on est censé être, même s'il se fait étrangement plus présent depuis mon éloignement de Mister Sourires.
    (Il est certes très attirant, mais pour tout le reste, il est encore pire que Mister Sourires, d'après les dires de mon amie. J'estime donc à 52% les chances qu'il oublie de venir au ciné.)

    J'ai une vie relationnelle riche en (petits) rebondissements ces derniers temps.

    Edit : Je ne peux m'empêcher de culpabiliser par rapport à mon amie. Un arrière-goût de trahison : je sais pertinemment que pour ma part, ça me pincerait le cœur qu'elle aille au ciné seule avec Mister Sourires, même en tant qu'amis.
    Or c'est exactement le même cas de figure.

    Help.

    12 janvier 2014 à 23h10

    Histoire de gagner encore en lourdeur, j'ai envie d'envoyer un message à Mister Sourires. Pas pour le récupérer.
    Pour lui parler. J'ai envie de lui parler. Il faut qu'il parle. Qu'il s'exprime. Qu'il sorte de ce silence. Qu'il sorte de cette indifférence glaçante, vexante.
    Peu importe ce qu'il a à dire. Peu importe si ça ne me plaît pas. Si c'est du mépris, de la moquerie, du dédain, même son indifférence totale, qu'importe. Qu'il me le dise. Que je sache. Putain ce que ça fait vide de ne pas comprendre ! Ni Adieu ni Merde, seul un silence soudain, c'est sans un mot qu'on dit qu'on veut arrêter ?! Non... Je vais devenir folle s'il ne dit rien. Et il ne dira rien. Je le sens.

    Oui mais... Quel foutu message envoyer, pour déclencher sa réponse ?
    Quels mots choisir ?
    Je n'en ai pas la moindre idée, bordel. Help.

    Je ne sais pas quoi faire.

    Je vais devenir folle dans ce silence. A espérer qu'il PARLE, alors qu'il ne le fera pas. Mais merde, son dernier message, il posait des QUESTIONS même banales, l'appel pour une RÉPONSE même banale ! Alors pourquoi ? Putain POURQUOI ! Je n'arrive pas à m'empêcher d'attendre.
    Peux pas tourner la page à cause de l'absurdité de son comportement. Ça m'obsèdera tant qu'il manquera la pièce du puzzle. Est-ce que c'est moi ? Est-ce que c'est lui qui ne tourne pas rond ? Je vais devenir folle dans cette incompréhension. Help.

    Pfffuh...

    14 janvier 2014 à 15h08

    En fait, ça va. J'ai accepté, et, preuve que je n'avais effectivement pas de réels sentiments (ha ! victoire !), j'ai presque tourné la page. Oui, "presque", 'faut pas exagérer non plus. Mais ça va venir, et ça, c'est super.
    M'enfin je dois tout d'même être légèrement maudite pour ce qui est de la vie sentimentale. Ça ne tarde jamais à foirer, automatiquement, c'est comme si c'était écrit quelque part. Je ne peux pas être heureuse et avoir une relation durable. Je n'y ai pas droit.
    Je fais ce qui est en mon pouvoir, ma manière d'éviter les regrets, mais le désastre récurrent échappe à mon contrôle et j'en ai un peu marre.

    C'est surtout le soir que rôde le cafard.

    Anesthésiant

    14 janvier 2014 à 22h19

    Il me faudrait un remède anti-coup de cafard.
    Une vidéo rigolote, une chanson qui fout la patate (sans me rappeler que c'est parce que je veux me changer les idées que je l'écoute), un bonbon magique, que sais-je, quelque chose comme ça.
    Un anesthésiant, en somme. Oh oui, c'est ça. Un anesthésiant pour les tripes et le ciboulot.

    Là, par exemple, je pense à cette fichue publication de cette fille, sur son Facebook. (Facebook, j't'aime pas, sois maudit !) Et ça me fiche un vague-à-l'âme pas possible, un mal de mer qui me tournicote l'intestin et en fait un noeud. Sans raison aucune. Elle ne m'a rien fait, cette fille. C'est juste Mister Sourire (argh !), sur qui j'ai bientôt tourné la page, qui lui manque en tant qu'ami. C'est tout. Alors pourquoi ça me fait cet effet ? Parce que tu sais probablement qui c'est, cette fille, il en a parlé dès le premier soir d'un air admiratif, il se sent complètement sur la même longueur d'ondes... Et toi, tu n'as jamais réussi à comprendre sa longueur d'ondes à lui. Elle, à des milliers de km de lui, il tient à elle, alors que toi, il t'a oubliée sans la moindre explication.

    Il faut que je le trouve, cet anesthésiant. Pour les moments tout bêtes, sans gravité, comme celui-ci.

    Mercredi

    15 janvier 2014 à 19h04

    J'écris souvent, en ce moment. Hum...

    Je vais avoir le front tout plissé à force de rouler des yeux affligés à chaque fois qu'un article de journal, un micro-trottoir, un chroniqueur, un JT, un interviewé à la radio... évoque l'affaire Hollande-Gayet. Vous êtes sérieux, les gars ? Vous n'avez vraiment rien de plus consistant à nous offrir ? Je veux dire... vous êtes journalistes, non ? Et votre but, est-il d'informer sur ce qui mérite d'être mieux su, ou seulement d'insister (sans profondeur aucune toutefois) sur les sujets qui font jaser ? Souvenez-vous de l'époque bénie où vous aviez encore une dignité... Les temps mythiques où informer était plus important que vendre... Allez, laissez donc ça aux magazines people.
    Il se passe des centaines de choses plus importantes dans le pays, dans le monde, chaque jour, que la vie privée d'un bonhomme en costume-cravate. Ne tournez pas la politique en un sujet de tabloïd.

    Dieudonné, Hollande, ... Les Français sont soulagés de se jeter sur des sujets qui les changent des annonces de hausses d'impôts, de hausse du chômage, ...
    Et comme ces affaires de tabloïds font appel aux questions de morale, chacun a son mot à dire sur la question.
    Bref, on devrait rediscuter un peu de la définition d'un sujet "important". Je pense qu'il y aurait débat.


    Je visualisais mon après-midi tranquillement installée sur le canapé, sous mon plaid, à bouquiner avec un film en fond sonore.
    Que nenni. Je suis allée faire un petit tour sur l'évènement du jour de l'asso', pour vérifier que tout était en ordre. ...Et je n'ai repris le bus que quelques heures plus tard, après quelques joyeux imprévus de dernière minute (c'est tout le piquant de mon boulot !), une petite réunion improvisée et un café. Autrement dit, j'ai été bien inspirée de faire le déplacement.
    Sur le retour, puisque je ne m'étais pas fait plaisir niveau shopping depuis des mois, je me suis autorisé un petit extra. Grave erreur ! Heureusement que ce sont les soldes. Ces quelques grammes de dentelle me coûtent 2 semaines de bouffe.

    Obéir et tenir

    17 janvier 2014 à 17h49

    Chacun de mes muscles, me contraignant à une démarche de mémère, me rappelle au moindre mouvement ce que j'ai fait hier soir. L'entrainement le plus physique depuis un certain temps. Tant mieux. Dans ces cas-là, c'est plus simple. Il suffit d'ordonner aux muscles d'obéir, de tenir, encore quelques secondes, encore, jusqu'au bout... Pas besoin de réfléchir. Juste obéir et tenir. Et sentir comme ça tire, comme ça brûle. Et sentir comme ça fait du bien de ne pas s'écouter, sentir comme ça fait du bien de ne pas avoir flanché devant ses propres limites, puisqu'elles étaient tout à fait franchissables.
    Oui, ça revient à respecter mon corps : ça le décrasse, ça le purifie, lui et l'Esprit, aussi, un peu.
    Pendant les combats de la fin, l'ami-qui-me-voit-comme-potentielle-sex-friend faisait un peu trop le malin. Il peut être plutôt agaçant. Et sans même que je n'en aie conscience, il s'est pris un vrai coup. Exclamations étouffées de l'assistance. Les vrais coups ne sont pas la norme ici, on joue fair-play, on esquive. On s'entraine, on ne s'entre-tue pas. C'est la seule et unique règle. Et si on y déroge, on assume les conséquences : le jeu est instantanément devenu du serious business. Sauf qu'il a un bien meilleur niveau que le mien.

    Je manque vaguement de self-control.

    J'y peux rien, ça reste.

    18 janvier 2014 à 19h48

    C'est dur...
    Pas de douleur, mais du manque. Ce serait tellement plus facile si je pouvais le revoir. On s'expliquerait, on lèverait le malentendu, et on finirait de nouveau dans les bras l'un de l'autre. Ha.ha.
    Rien à planifier dans le moyen ni le long terme. Dès la première étreinte je savais que ça ne durerait pas. Mais j'avais besoin d'une bouée à laquelle me raccrocher, et surtout, sur une échelle de 0 à 10, 0 pour "aussi agréable que de faire du toboggan sur une râpe à gruyère" et 10 pour "j'veux rester là pour toujours", l'étreinte de ses bras était approximativement à 9,7.
    Alors j'ai merdé : moins une relation a de chances de marcher, plus je m'y accroche.

    Je ne dois pas le recontacter. Je lutte. Ça ne devrait pas être bien compliqué pourtant : tout ce que j'ai à faire, c'est RIEN. Tout simplement. Ne pas le recontacter. Ne pas envoyer de message quand je me dis que je voudrais en recevoir un. Ne pas aller frapper chez lui quand je passe devant son immeuble. Qu'est-ce que j'aurais à lui dire de toute façon... "salut, tu ne veux apparemment plus de moi, mais me voilà !"

    Non...
    "Je sais que je ne devrais pas être là.
    Mais je n'en ai pas pour long. Je voulais seulement savoir ce qui a merdé. Par curiosité...
    [...]
    Parce que.. t'inquiète pas, je ne suis pas amoureuse ni rien... mais ça me manque. "

    J'essaie de me remémorer le Pourquoi je ne dois pas le recontacter. C'est vrai, ça... Pourquoi ne pas le recontacter ? J'ai du mal. Parce que j'aimerais retrouver ses bras. J'aimerais qu'il ait envie de me retrouver. Après ce qu'il disait, merde... A quel moment ai-je raté un épisode ?

    1) Je me mets à sa place. J'ai déjà été dans cette situation où j'avais tourné la page sur quelqu'un qui tenait pourtant à me revoir. Et je percevais comme une agression chacune de ses tentatives de s'introduire de nouveau dans ma vie. Alors pour un peu qu'il raisonne comme moi... Non, je n'ai pas le droit de continuer à l'embêter. Un peu de respect.
    2) Si une chose semble claire, c'est qu'il n'en a plus rien à cirer, et ce depuis un petit moment. Ma dignité. Ce n'est même plus une affaire de fierté, mais de dignité. Ne pas être pitoyable.
    3) Il doit bien y avoir une 3e raison... Ah, oui. Il ne répondrait pas, de toute façon. Donc ça raviverait la nausée que j'ai réussi à dépasser.
    4) Et puis je ne sais pas ce qu'on se dirait.

    J'aimerais mettre ce manque dans une boîte, fermer la boîte, passer à autre chose.
    Mais j'aimerais davantage qu'il me recontacte.

    Je repense encore et encore à cette foutue nuit où il m'a dit toutes ces belles choses. Quand vous demandez à une fille si vous lui manquez, quand vous lui dites qu'elle, vous manque, quand vous lui dites que vous ne voulez pas qu'un autre ne la touche, quand vous lui dites que ça vous fait du bien qu'elle soit là, quand le lendemain matin vous insistez pour qu'elle reste là... le tout, spontanément... Ce n'est quand même pas anodin... si ? On peut mentir là-dessus ? Pourquoi ? Pourquoi il aurait menti ?
    Alors... pourquoi ce revirement... Les vacances lui auront donné l'occasion de m'oublier... M'oublier.
    Quand on était ensemble, c'était parfait. C'est le reste du temps qu'effectivement il y avait des dysfonctionnements, puisqu'on ne savait pas quel type de contact attendait l'autre entre deux entrevues. Alors oui, il y a assurément eu des signes avant-coureurs. Et peut-être que certains légers malentendus lui ont fait croire que je prenais cette relation trop au sérieux, d'où sa fuite. Mais putain, cette foutue nuit... cette foutue nuit...

    Je suis sûre que s'il avait communiqué, ce crétin, j'aurais pu parfaitement m'adapter à ce qu'il attendait. J'étais très souple de ce côté-là.
    "Pas de prise de tête". Le fameux principe. Et on l'a tellement bien respecté qu'il n'y a à peu près AUCUN mauvais souvenir. Comment suis-je censée oublier une expérience qui n'a eu que du positif ?!?

    Je ne suis plus mon ennemie

    20 janvier 2014 à 21h44

    L'école a publié une offre d'année de césure dans l'armée, en tant qu'officier. Un sourire ironique. Un "mais oui bien sûr". Et puis une relecture de l'offre.
    Tiens, et pourquoi pas ?
    Je n'ai pas du tout l'âme militaire. Je ne connais rien à ce monde. Je suis sportive mais certainement pas à niveau militaire. 12 mois, c'est plutôt long.
    Et pour toutes ces raisons, je suis presque tentée d'essayer. Essayer autre chose. Tester d'autres horizons. Ne pas être moi-même. :)

    A part ça :
    -Ce soir, j'étais conviée à un pot dans les locaux de mon nouveau job. Comme je n'ai pas encore commencé le boulot, je ne connaissais personne. Alors même si la nourriture était "une tuerie", je me sentais un peu bête.
    -J'ai toujours quelques difficultés dans le management de mon équipe. Disons que je m'en sors, mais pas de manière aussi bien-cadrée-bien-rangée-nickel-bien-lisse qu'on pourrait l'attendre. 20 personnes, ça fait tout d'même beaucoup pour moi toute seule. J'ai choisi de ne pas me positionner en tant que Petite Chef, je préfère ne pas les considérer comme mes subordonnés, mais comme mon équipe. Pour maintenir cohésion et motivation. Sauf que ça coince ; il y a trop de laisser-aller.
    Je ne le cache pas, et du coup je soupçonne mes respos de commencer à douter de mes capacités.
    -Je n'ai plus envie de cuisiner, ces derniers temps. Bon, en même temps, avec un frigo perpétuellement vide et la vaisselle qui s'empile et s'empile....
    -Après tant d'années fâchée contre mon corps, j'ai réalisé que la hache de guerre est enfin enterrée. J'ai appris à apprécier ce corps. Apprécier l'image que me renvoie le miroir. Il a tout de même fallu que je comprenne que je pouvais être belle dans les yeux des autres pour apprendre à l'être dans mes propres yeux de manière régulière. Ne plus chercher à camoufler mes défauts : chercher à me mettre en valeur, nuance. Ne plus déprimer devant cette fameuse question des tests des magazines-de-plage :
    "Votre atout séduction :
    A- Vos jambes de gazelle
    B- Votre décolleté plantureux
    C- Vos immenses yeux bleu azur
    D- Votre taille de guêpe"
    Oui, si on me montre n'importe quelle partie de mon corps, je peux y trouver plein de défauts. Mais je suis réconciliée avec moi-même. L'an dernier, c'était l'intérieur. Cette année, c'est aussi l'extérieur. Je suis loin d'être parfaite, mais je ne suis plus mon ennemie. Je peux être mon alliée.
    Ma victoire.

    Projet

    22 janvier 2014 à 19h52

    La dernière fois que j'ai ressenti un truc semblable, c'était en 1ere, quand j'ai décidé que mon avenir était dans le monde merveilleux -et méconnu, jeune innocente que j'étais !- d'une école de commerce.
    (Hé, je m'y suis plutôt bien accrochée ceci dit ! Même si la réalité de mon parcours a évidemment été différente du chemin escompté à l'origine.)

    Le problème, c'est qu'à l'exception de cet exemple, à chaque fois que je m'attache véritablement à une perspective et que je commence à m'emballer un peu, à faire mes plans sur la comète... eh bien ça foire.
    Aussi sûrement que si c'était un théorème.

    Oh non, pas cette fois-ci. Laissez-moi remporter cette manche-ci. Ça pourrait bien changer ma vie.

    C'est mon binôme

    23 janvier 2014 à 17h22

    Un an en binôme. Pourtant il n'y avait pas plus d'affinités que ça au début. C'est qu'il est sur sa propre planète...
    Mais maintenant, c'est mon binôme. ("Maintenant" qu'on ne bosse plus en semble. Va comprendre.)
    Je n'accepte pas facilement les critiques à son encontre. Parce que certes, il est très spécial, mais aussi : génial. Un type en or, et avec lequel on peut avoir de sacrées discussions profondément réfléchies et argumentées.
    Il a des problèmes, en ce moment. D'après F, il est à bout. Et ça m'affecte plus que si c'était un autre de mes amis. D'autant plus que je connais pas cœur le genre de pourriture qu'il traverse. Il ne mérite pas ça. J'ai envie de l'aider. De le protéger. Si seulement je pouvais...

    5

    25 janvier 2014 à 14h28

    Une synthèse. Parce que je rédige plein de documents de synthèse ces temps-ci.

    - Je me laisse entraîner dans une bêtise chronophage, et périlleuse pour une certaine relation. Je sais et sens que c'est une mauvaise idée. Je le fais quand même, parce qu'il espérait que je le ferais.
    - C'est décidé. L'année prochaine, je ne retournerai pas en cours. Je bosse sur une lettre de motivation d'un nouveau genre. Il faut à tout prix qu'elle atteigne son objectif, cette lettre. J'ai besoin de ce changement. Le temps de réunir de quoi finir mes études, "ensuite".
    - Je suis fatiguée, vraiment. J'ai envie de plonger sous ma couette. Mais j'ai du boulot. Plein. Je frôle la crise de nerfs à chaque fois que je reçois un de ces mails tardifs impliquant une réaction, un retour, un travail urgents. Ma tâche empiète sur ma vie privée. Et je ne peux en aucun cas faillir à mes obligations.
    - Mon appart est un véritable capharnaüm. Pas l'temps, pas l'énergie d'y remédier. Faudrait pas que quelqu'un se pointe à l'improviste, je crèverais de honte.
    - J'ai relu tous les écrits du temps de ma prépa, éparpillés sur 2 - 3 documents Word. Combien de fois les mots "peur", "honte", "nulle", "pétage de plombs"..? Et la conviction de mériter ces coups. C'est alarmant. Brouillée avec mon corps, brouillée avec moi-même, brouillée avec mes parents. Mais le refus de la faiblesse. J'ai envie de prendre cette ancienne Moi dans mes bras, et de lui dire que tout ira bien.

    Gâteau

    27 janvier 2014 à 18h02

    Bon. C'était... étrange.
    Je l'apprécie beaucoup. En tant qu'ami. En tant qu'ami.
    Un après-midi sympa, un bon projet. Mais sa bise si lente. Mais sa main sur la mienne à la moindre occasion. Mais lui si proche de moi quand on est assis sur le canapé. Mais son bras qui s'attarde si souvent dans mon dos.
    Non. Non, ça me gêne. Ça gâche tout.

    J'esquive. Je ne relève pas. Je ne peux pas remettre les choses en place, puisqu'il n'y a rien de tout à fait explicite.

    Je pensais qu'il avait compris, après cette semaine de vacances que j'avais passée à éviter soigneusement tout moment en tête à tête.

    Ça me met mal à l'aise. Je ne peux pas me détendre en sa présence. Donc me sentant un peu tendue, il multiplie les petits gestes.

    Ceux qui s'intéressent à moi sont ceux qui ne m'intéressent pas. Et vice-versa.
    Et mes parents qui attendent impatiemment que je leur parle d'un petit ami sérieux...

    Faire des choix

    28 janvier 2014 à 22h37

    J'ai pas mal de pression ces temps-ci.
    Entre l'asso', mes deux jobs, mes candidatures...et les cours, un peu.
    Je sens une légère boule dans le ventre quand je respire.

    Reçu mon planning de boulot.
    Dilemme : participer au voyage en Espagne qu'on met en place depuis longue date avec l'asso'... ou aller au boulot deux des trois soirs sur lesquels empiète le voyage ?
    D'un côté la perspective de profiter enfin, dans une ambiance conviviale mais dans le cadre d'un vrai projet sérieux.
    De l'autre côté, me montrer fiable pour mon nouveau boulot, et encaisser un peu d'argent, mais me faire chier comme un rat mort pendant ces quelques jours où je serai seule en ville... pendant qu'ils seront à ce temps fort pour la cohésion de l'équipe.
    J'aimerais ne pas avoir ce choix à faire.
    Je ne sais pas quoi décider. J'ai besoin de cet argent, de ce job, mais aussi tellement envie/besoin de faire ce mini-voyage !


    Je réfléchis à mes candidatures pour l'an prochain.
    Je commence à avoir un peu peur. J'ai la ferme impression d'être fondamentalement incompétente, de ne rien apprendre à l'école qui puisse me servir à décrocher un stage.
    Et.
    Mon but pour l'an prochain est de mettre de l'argent de côté, pour pouvoir finir mes études après. Or les stages dans les domaines qui m'intéressent vaguement sont rémunérés des clopinettes. Vraiment. 436€/mois. Le minimum légal. Peux pas survivre avec si peu.
    Et.
    Pour un stage à peu près intéressant, il faut aller à Paris. Ça me rebute. C'est trop grand, c'est trop cher.
    Et.
    Je me rends de plus en plus compte que peu de choses m'intéressent, pour après l'Ecole, finalement. Ni la finance, ni le marketing parce que pas de débouchés, ni les systèmes d'information... Etc. Etc.
    Ce qui me plaît, c'est la gestion de projets globaux : monter quelque chose de A à Z.
    Ce qui, en termes de débouchés, nous donne quelque chose de très limité.
    BREF : je ne ressens aucune vraie motivation. Fâcheux...

    Oooh, s'il vous plaît, que ma candidature, mon projet un peu fou, aboutisse de manière positive... la concurrence est rude, je pense.

    Coup de fil

    30 janvier 2014 à 9h39

    J'AI DES ENTRETIENS !!!!
    Un pas de plus vers la concrétisation de mon Projet.

    Adrénaline.

    Famille et amis me soutiennent.

    Entraînement

    30 janvier 2014 à 17h43

    Waow. On se calme. Je n'avais pas réalisé tout de suite que... deux semaines de préparation pour la sélection, c'est HYPER-COURT. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un simple entretien de motivation...

    Je pars de zéro, tandis que je serai face à des candidats qui nourrissent sans doute ce projet depuis bien plus longtemps et donc, seront largement plus entraînés que moi.

    Informateur-surprise

    2 février 2014 à 18h07

    Ok, donc. Si j'ai bien compris, un ami d'une "amie" de Mister Sourires, ayant "lu nos échanges", aimerait savoir s'il y a quelque chose entre lui et moi, parce qu'il a peur que son amie soit manipulée.
    ...Donc Mister Sourires et elle ont une histoire.

    Bonne nouvelle 1 : ça ne me fait plutôt rien.
    Bonne nouvelle 2 : ça explique donc enfin son retournement de veste.

    Question 1 : comment ce type a-t-il eu accès à nos conversations ?
    Question 2 : comment en a-t-il déduit qu'il pouvait y avoir quelque chose entre nous ? Je les ai relues, pour l'occasion, et je n'ai rien trouvé d'explicite. Rien du tout.
    Et ça fait longtemps qu'on n'a rien échangé, donc pour retrouver nos messages, il faut aller chercher loin normalement. Et pour voir quelque chose qui lui mette la puce à l'oreille, il aurait fallu remonter vraiment loin dans la conversation.
    J'imagine difficilement ce type fouiller dans l'ordinateur de Mister Sourires pendant 15 minutes...

    M'ouais, bizarre, cette histoire.

    Fait chier, moi qui ne pensais plus à lui (à part dans un ou deux rêves, mais ça, ça n'se contrôle pas.)






    Et à part ça ?
    Je. Vais. Rejouer. En. Concert. Je vais rejouer en concert !!!




    (Quand même, bizarre bizarre... J'espère que mon mystérieux informateur répondra à mon message)

    L'affaire de quelques minutes

    3 février 2014 à 20h14

    Je crois que j'ai progressé. Un tout p'tit peu.
    Il faut. J'ai très peu de temps. Trop peu : juste celui de me dérouiller, de me réhabituer à ce genre d'effort, et de me préparer psychologiquement.
    Ce qui me manque, étrangement, c'est le mental. Je m'écoute trop. Je me plains trop. Dès que je commence à me sentir mal, pouf, automatiquement je m'arrête. Sans même avoir atteint un seuil critique. Sans doute à cause de divers souvenirs d'une moi pliée en deux contre un banc public, peinant à virer la profonde nausée et à me convaincre que non, je n'allais pas mourir.

    Et puis en aussi peu de temps, je dois progresser intensivement certes, mais ne pas y aller trop fort non plus, histoire de ne pas arriver abîmée ou fatiguée le jour de l'épreuve.

    Oui mais là, il faut que je me dépasse. C'est le but, ma cocotte. Si je n'y arrive pas en entraînement, qu'est-ce qui me garantit que je ferai mieux le jour de l'épreuve ? Rien, à part de banales suppositions.
    Si je vais mal, eh bien, ça passera, après. Une affaire de minutes. Merde, fais pas la chochotte !! Mon corps est en forme, je fais du sport régulièrement, alors techniquement je peux tout à fait réussir cette épreuve.

    Oui, ça fait mal, c'est dur, et alors ?
    Je le veux, ce poste, oui ou merde ?
    Est-ce ma chance de pouvoir terminer mes études un jour, et obtenir ce foutu diplôme, oui ou putain de merde ?

    Allez.
    Va m'faire tes pompes.

    L'un et l'autre

    4 février 2014 à 22h18

    C'est pour nos passions que nous vivons. Pour le désir de vibrer de tout notre saoul. Pas juste pour correspondre à un idéal social, bonne situation, bon salaire, belle maison. Angoisse et tristitude.

    C'est pour une de ces passions, celle du voyage/celle de l'inconnu, que j'ai décidé, il y a une poignée d'années, de suivre ces putain d'études.
    C'est pour retrouver ces passions que je cherche maintenant à m'éloigner de cette voie toute tracée : faire de la finance ou du marketing, en tailleur bien repassée et assise à un bureau, m'ennuie prodigieusement, tout compte fait. Même si c'est à l'autre bout du monde.

    Me reste plus qu'à trouver ce qui me fait vibrer.
    L'inconnu. Pour l'instant, c'est et ça demeure l'inconnu. Tout ce qui m'est inconnu.
    Explorer de nouveaux horizons, tant que je le pourrai. Je ne me sens jamais aussi vivante que lorsque je sors de mes plates-bandes. Lorsque souffle un vent de va-savoir-dans-quoi-je-me-lance.
    Faire des choses un peu irrationnelles.

    Il est là, le dilemme : être raisonnable et m'assurer un avenir stable..., ou manquer cruellement de cohérence dans mes orientations mais me sentir vivante à chaque nouvelle expérience.
    J'ai besoin de l'un pour accéder à l'autre. M'ouvrir des portes.
    Mais je ne veux pas que l'un me cloisonne et me fasse oublier l'autre.

    Des choses qui ne se disent pas

    6 février 2014 à 10h51

    J'aimerais pouvoir leur dire toutes ces choses-là.
    Leur parler de belles choses.
    Leur parler de ce job que j'ai décroché, de l'ambiance si particulière qui y règne, du casse-tête pour le concilier avec mes autres engagements.
    Leur expliquer que si j'arrête mes études l'an prochain, un an avant le diplôme, ce n'est pas parce que j'ai un projet, mais parce que je suis complètement à sec, et que je ne sais même pas comment je vais pouvoir terminer cette année scolaire puisqu'actuellement, sur mon compte, il me reste à peine de quoi payer 2 mois de loyer -sans manger. Puisqu'ils oublient systématiquement de m'aider. Mon frangin reçoit un virement équivalent au montant de son loyer, tous les mois, pourtant.
    Leur faire comprendre sans violence que c'est à cause de leur stratégie-de-l'autruche que j'ai si souvent pleuré, si souvent mordu l'oreiller, si souvent assassiné mes nuits par l'angoisse et la douleur, et eu des résultats si médiocres aux exams l'année dernière.
    Leur parler aussi de ce qui m'arrive de positif, leur parler de belles choses, oui, de cette femme qui est la bonté incarnée et comme une seconde mère pour moi, leur parler de mes histoires sentimentales pas sérieuses, leur dire que je vais de nouveau monter sur scène, sans qu'ils n'en déduisent que du coup je n'ai besoin d'aucune aide.
    Leur dire qu'ils sont irréalistes.

    J'aimerais pouvoir leur parler de ma vraie vie, et leur expliquer qu'elle est bien plus sérieuse que l'espèce de colonie de vacances qu'ils m'ont inventée.

    Mais ils sont sourds. Ce sont des choses qu'on ne se dit pas, qu'on ne peut dire. Ce sont des choses qu'ils ne veulent pas entendre. Des choses qui les rendent agressifs, méchants, tels des animaux blessés.

    Et je ne pensais pas qu'il serait si facile de leur mentir -par omission. A chaque coup de fil.

    Les questions pas rigolotes

    12 février 2014 à 22h27

    C'est reparti.
    Je me replonge dans ces histoires de bourse, et je retrouve ce même bon gros dossier à remplir. Ces questions pas rigolotes te poussant à bien contempler l'étendue de ta misère. Et la cerise sur le gâteau : la lettre de motivation. Je veux seulement leur dire : "je suis à bout, help me please". Mais il faut détailler pour mieux mendier. Ramper devant eux.

    Le simple entretien pour récupérer le dossier, pas plus long que 10 minutes, m'a secouée.
    Puis le blocage, de nouveau. Je suis devant mon fichier Word, devant ma "lettre de motivation". Idiots. Ce n'est pas de la motivation, c'est de la nécessité.


    On se serre les coudes entre "Pauvres", tout en se demandant intérieurement lesquels d'entre nous se la verront refuser et ne finiront pas leurs études.


    On me soutient, en m'assurant que cette fois-ci, il n'y a aucune raison que je ne l'aie pas, t'inquiète pas, c'est sûr, vu ta situation, t'as toutes les raisons de l'avoir. Me donne envie de pleurer. Je ne veux plus de faux espoirs. La dernière fois, la commission d'inconnus a décidé que je n'avais pas besoin de cette bourse.


    Un ami (qui aimerait être davantage, rha, il m'agace à continuer ses tentatives de rapprochement à la moindre occasion) se penche par-dessus mon épaule.
    "Ah, c'est... pour ta bourse ?"
    Mais ne lis pas ça. S'il te plaît.
    Je n'ai pas envie d'en parler. C'est humiliant.
    Je n'ai pas envie d'y penser.

    Je n'ai pas envie de réaliser que si cette fois je ne l'obtiens pas, cette bourse, alors ce sera fini pour moi. GAME OVER.

    Gladiatrice

    13 février 2014 à 10h36

    Je me suis réveillée avec cet air hagard... les yeux dans le flou, la tête dans le pâté, symptomatique des nuits où je m'endors les joues humides. Pourtant je me suis répété, jusqu'à tard dans la nuit, d'être courageuse, d'être forte.
    Je m'apprête à placer de nouveau mon avenir entre les mains des inconnus qui ont décidé il y a 6 mois que non, tes problèmes d'argent ne valent pas la peine, démerde-toi. Et si tu te prostitues, c'est ton affaire.
    Cet implacable sentiment d'abandon : ils ont les moyens de t'aider. Ils sont les seuls à en avoir le pouvoir, c'est leur mission. Et... non. Simplement Non, dans l'indifférence générale.

    S'ils rejettent de nouveau...
    Soit la prostitution pour ne pas baisser les bras. Soit le retour chez mes parents qui ne voudront pas m'entretenir.
    Ça me terrifie.

    Survivre.
    Me battre cinq fois plus que mes camarades pour continuer d'avancer. Cinq fois moins que d'autres, je le sais.

    Et la pensée que ce sont eux qui vont décider de mon avenir entier -une décision si CAPITALE, putain, ils jouent ma vie- en quelques minutes, en lisant quelques papiers, puis en statuant "Oui" ou "Non", dossier suivant... tel l'empereur romain à la fin du combat de gladiateurs... me donne envie de pleurer d'impuissance. De nouveau.

    Leur envol

    13 février 2014 à 18h18

    Sur un fond de Nozze di Figaro, je bois un café dégueulasse en bossant pour la présentation en groupe de demain, et en me motivant intérieurement pour aller au sport malgré mes yeux qui ne demandent qu'à se fermer jusqu'à demain 10h. Environ.
    Tiens, il va être l'heure de sortir les nouilles chinoises chimiques, d'ailleurs, si je veux avoir le temps avant de partir !

    Et je repense à cet aprèm'. C'était intéressant. Vraiment constructif. J'aime ce sentiment d'avoir pris la bonne décision en venant. Identifier tous les axes de progression, pour chacun d'entre eux, tour à tour. ÇA c'est du concret. ÇA c'est le plus beau, dans mon asso'... Accompagner leur progression, les voir prendre leur envol. Et pouvoir y contribuer.
    Je ne veux pas travailler dans la finance, dans le marketing, dans la compta ou dans la logistique. Je veux continuer ce genre d'activités humaines, c'est que je m'épanouis comme nulle part ailleurs.

    L'expérience m'a par la même occasion permis de "réviser" pour mon entretien du mois prochain, en retrouvant les questions fréquemment posées, et en me glissant cette fois dans la peau du jury.

    Devenu vrai

    28 février 2014 à 13h10

    Ça y est.
    Mon corps va être mis en vente.

    Terreur et résignation.

    Une catin.

    28 février 2014 à 19h35

    J'ai une nouvelle fois donné des coups de pieds trop forts, hier à l'entraînement.
    Hey...! ça va aller. Ça va aller, d'accord ?
    Tu vas trouver une solution, parce que ça ne peut pas se finir sur un Game Over, c'est plus long que ça, la vie. Il va se passer quelque chose, la vie va continuer. Oui, je sais, c'est la même rengaine, le même espoir depuis toujours. Mais justement, regarde, tu es encore là, non ? Bon. Cette fois c'est grave. C'est plus seulement dans la tête, c'est ton corps qui va subir les frais. Plus grave que d'habitude, c'est normal, c'est une pente, et le point critique devient concret, et non plus seulement hypothétique et redouté. Dans un mois, le découvert sera réel, et il n'y aura rien pour le remblayer. Rien. Tes petits jobs, pourtant chronophages, sont presque insignifiants tant ils rapportent peu. Et ton emploi du temps déjà surchargé exclut toute hypothèse d'un 3e emploi - encore faudrait-il le trouver, de toute façon.
    Continue comme ça : n'y pense pas trop profondément, ne te laisse pas détruire avant l'heure.
    Tu vas trouver une solution. Les parents vont peut-être se réveiller après mes fines allusions au cours de ces derniers jours, peut-être vont-ils se montrer dignes de la confiance..que je n'ai plus en eux, peut-être vont-ils m'aider !! Ils ne peuvent pas me laisser faire ça. Ils ne peuvent pas me laisser donner un prix à mes services sexuels.
    Je ne m'en sens pas capable. Un coup de main. N'importe quel coup de pouce, de la part de n'importe qui. Gagner du temps. Je m'en sens si peu capable ! Les photos de ces autres filles sur les sites de mise en relation... Je n'ai pas assez confiance en moi pour jouer ce rôle. Je ne sais pas faire. Je suis morte de trouille putain, et me sens beaucoup trop naïve dans ce monde nouveau. Je suis même incapable de faire une fellation tant que je n'ai pas une confiance absolue en l'autre. Qui voudrait payer pour le peu que je suis capable d'offrir..
    Sans compter que ce n'est pas Paris ici, mais ma petite ville du Sud. Primo, le risque que ça se sache est bel et bien là. Deuzio, la "clientèle" est moindre.

    Si j'en doutais encore, voilà : je suis prête à tout pour terminer ces études, pour m'en sortir un jour.
    Je ne comprends pas le mépris de l'opinion publique pour celles/ceux qui n'ont plus d'autre choix que de monnayer la seule chose qui peut encore leur rapporter assez pour les sortir du gouffre. Pourquoi insulter, dénigrer, cracher sur ceux qui n'ont pas vraiment le choix ? Dans quel monde vivent ces détracteurs ? Ont-ils seulement un jour connu la vraie nécessité absolue, et pas seulement le ric-rac sur la fin du mois ? Et qui sont-ils pour se poser en moralisateurs...
    Pourquoi le nom est-il à lui seul l'une des pires insultes ? Pourquoi serait-ce mal ? Il ne s'agit pas de vol, il ne s'agit pas de tuer quelqu'un, ni de faire de mal à qui que ce soit -excepté à elles/eux-mêmes. Il s'agit seulement d'une putain de nécessité.
    Se sauver.

    Tabous

    1 mars 2014 à 22h24

    J'ai l'impression d'avoir tout gâché lorsque mes parents sont venus.
    J'étais comme absente. Pas vraiment là. Donc eux, pas vraiment à l'aise. Je regrette. On se voit si peu... Je fais mon possible pour que tout se passe bien, malgré la rancœur que je nourris à leur égard, pour leur responsabilité dans ma situation actuelle. Il n'arrêtent pas de trahir leurs promesses. Mais bref, cette semaine, ils étaient là.
    Et là, j'ai fait de la merde. On ne s'est pas engueulés, mais j'ai pas assuré. Il n'y a presque pas eu de contact, je ne les ai même pas accompagnés quand ils sont partis se promener, ou boire un café. Stupide et égoïste. Parce que j'étais fatiguée, décalée. Parce que j'étais en pleine conversation avec quelqu'un d'autre. Parce que j'en ai marre de les voir dépenser futilement alors qu'ils sont autant dans la merde que moi.
    Je n'étais pas radieuse, je n'ai pas montré beaucoup d'enthousiasme, j'étais même un peu tendue. Je ne les ai pas mis à l'aise. Et moins ils étaient à l'aise, plus ça m'agaçait.

    Je me dis que c'est de leur faute si je ne peux rien leur dire de ma vie : je redoute leur susceptibilité, les moindres discussions peuvent si vite déraper... les sujets importants sont devenus tabous. Et je les aime, oui, je les aime, mais ils ont perdu ma confiance au cours de ces dernières années.
    Ils sont repartis, et j'ai l'impression de les avoir à peine vus. On a trop peu partagé.
    J'ai quelques jours de vacances bientôt, mais je ne peux déjà pas payer mon loyer, alors impossible de m'offrir le billet de train jusque chez eux. Même ça, je crois qu'ils ne l'ont pas compris, malgré mes fines allusions. Quand j'essaie, ils embrayent aussitôt sur leurs propres problèmes, sans écouter, sans réaliser.

    Je ne suis pas à l'aise avec ce déferlement de reproches que je nourris intérieurement envers eux.





    Du gâchis de ce peu de temps, et ce n'est que maintenant, dans l'appart' de nouveau vide, que je m'en rends compte.

    Primaire

    3 mars 2014 à 23h33

    J'ai envie de me défouler dans un gymnase, sur un punching-ball. Envoyer des grands coups, les sentir claquer, les entendre résonner et faire trembler mes membres. Me vider jusqu'à m'écrouler par terre.
    Les entraînements me déçoivent un peu, ces derniers temps ; j'ai l'impression de ne plus apprendre grand chose. J'ai besoin de davantage. Je viens là pour pousser mon corps à bout, pour dépasser des limites ! Alors oui, le sport, c'est la maîtrise de soi, la patience le temps d'acquérir la technique... mais je veux frapper. Pas un camarade : la patte d'ours, les divers punching-balls... Envoyer les coups, c'est ce qui me plaît. Exutoire. C'est aussi primaire et bestial que ça.

    Au lieu de ça, je dors. Depuis une poignée de jours j'ai touuut l'temps envie de dormir. Je me fais des nuits de 12h mais je peine à émerger du lit. J'ai envie d'une sieste. Je bâille toute la journée, hagarde. Berk berk berk.

    J'ai aussi envie de chanter. Mais pas a capella, ça ne me (trans)porte pas entièrement. Simplement, au piano, je n'ai pas le niveau pour m'accompagner (pincement au cœur. Depuis que j'ai eu ce piano, je n'ai pas pu prendre de cours, ni eu le temps de vraiment m'y mettre sérieusement en autodidacte.). La chorale me manque, et pourtant, ça remonte à un paquet d'années !! J'aimais bien ces solos, même si je refusais de l'avouer, toute timide que j'étais à l'époque. Et puis j'aimais bien le prof, aussi. Il avait une personnalité intéressante. Travailleur / déjanté / stressé vu tout le coca qu'il buvait et ses ongles rongés / capricieux / beau pour la Moi de l'époque... Hum bref.
    C'est dingue comme la musique peut apaiser les mœurs. C'est dingue comme ça peut soulager. C'est dingue comme ça peut bouleverser. La musique est Magie.
    Quand je joue, j'ai l'impression de ne pas y mettre assez de cœur, je continue de réfléchir, de calculer. Je me focalise trop sur le son, sur le rythme - un-deux-trois un-deux-trois - ou juste sur l'envie de terminer le morceau sans trop de casse ... quand je ne pense pas à complètement autre chose. A des personnes, généralement. Mais je ne vis pas la musique, je ne la ressens pas, je ne suis pas concentrée dessus. Le morceau n'est qu'un support pour m'amener à penser à des trucs. Ça fait tellement longtemps que ça dure, que j'en ai presque oublié comment c'était avant.
    Mon violon est fait pour jouer fort. Tête de mule, j'ai jamais osé le comprendre quand mes profs me le disaient. Mais je n'ai plus de vraie salle pour me lâcher.
    Et je réalise ce que j'avais déjà réalisé : je ne prendrai probablement plus jamais de cours de musique.
    Parce que ça se fait sur une année scolaire complète, et que je ne serai pas sédentarisée sur une année complète d'ici un bon bout de temps, en principe.
    Si j'obtiens le poste (hyper compétitif) pour lequel j'ai l'impression de jouer ma vie, je serai privée de mes instruments pendant une année complète. Bigre. Même en prépa, j'arrivais à jouer de temps en temps. Quelques minutes une ou deux fois par mois. Qu'importe. Je veux ce poste. Hey... coucou ? S'il y a quelqu'un là-haut, s'il vous plaît... un coup d'pouce ?

    Faut que je me surpasse, en cours. On bosse sur un projet de groupe de grande ampleur, et exigeant, une réelle mission auprès d'une entreprise importante dans la région. J'ai été absente la moitié de la première semaine de ce cours, entre mes entretiens. Au moment où tout démarrait. Du coup, le passager clandestin qu'on retrouve dans chaque travail de groupe ? Eh bien ça a été moi. Il est grand temps de prouver que je suis là. De montrer à quel point je m'investis, quand il est question de projets en équipe !

    Un ou deux p'tits messages par-ci par-là. Je retrouve contact avec des personnes que j'apprécie, sans que ce ne soient des amis officiels. Pointe de fraîcheur, ça fait du bien.
    Mais mon à-peu-près-ex du temps de la prépa me demande si je reviendrai là-bas, un jour. On se manque, un peu. Je ne lui réponds pas. Je n'ai pas la réponse. S'il pouvait se téléporter là, peut-être que j'aimerais bien être dans ses bras. La question ne se pose pas. Tout ce qu'on peut s'offrir, ce sont des mots, les seuls mots que l'éloignement nous permette. Manque de substance. J'aimerais tourner ça complètement au présent, pas avec ces racines dans l'passé.

    Je m'accroche. Je m'autorise à ne pas aller forcément bien à certains moments de la journée, je lâche un peu les vannes, et ça va mieux après. Je peux penser à autre chose.

    Ça y est, je n'ai plus envie d'aller me coucher.

    Décollage imminent (?)

    6 mars 2014 à 18h29

    "Vous fuyez quelque chose, pour avoir envie de bouger loin à ce point ?"

    ...Bonne question, Monsieur. Bonne question, en réalité.
    Je me dis que ça me donnera peut-être l'envie de "rentrer à la maison", le sentiment d'avoir un chez-moi.
    Va savoir ce que je vais chercher aussi loin.
    Des racines, peut-être.
    Des attaches.
    La vie, la nouveauté, la liberté.
    Moi-même.
    Je ne fuis pas, c'est seulement que rien ne me retient.

    "Oh, non, je ne fuis pas ! Mais ce serait tellement dommage de passer sa vie chez soi, alors qu'il y a tant de choses à découvrir !" ...lui ai-je répondu en souriant.

    1, 2, 3...

    7 mars 2014 à 23h25

    Il (1) me demande si je reviendrai un jour là-bas, dans la ville où l'on a vécu, et je suis incapable de lui envoyer la réponse, je suis silencieuse depuis 3 semaines ou plus peut-être. Il me reproche toujours l'aisance que j'ai à disparaitre sans crier gare.

    Il (2) est très attentionné, très prévenant et même trop, à tel point que je le trouve parfois déplacé, aucune légèreté, il en fait trop, il la ramène trop aussi, monsieur je-suis-une-encyclopédie-vivante-et-j'aurai-le-dernier-mot, il me met dans l'embarras, il gâche l'amitié qui m'était si précieuse, il n'est pas mon petit ami et ne le sera jamais. J'ai rêvé que je l'envoyais violemment balader, avec cris et en le repoussant physiquement, et ça m'a soulagée, soulagée, ça m'a fait du bien.

    Il (3) ne s'intéresse pas aux discussions, seulement aux actions, et me reproche de me montrer donc plus distante lorsque je ne peux offrir que discussions. Je lui reproche de refuser de s'ouvrir, d'être comme un inconnu dont je connais la surface par cœur depuis 3 ans qu'on se connaît, mais seulement la surface. Je prédis ses gestes et réactions à tel point qu'il perd sa saveur, mais n'ai aucune idée de ce qui le fait vibrer dans la vie par exemple.

    Il (4) n'a pas fini de laisser des flashs dans ma tête, des belles images qui font irruption les yeux ouverts, au détour d'une rue, paf.

    Three pieces

    8 mars 2014 à 19h32

    On était là, tous dans cette petite chambre réorganisée comme un tétris, et on jouait, fenêtre entrouverte sur le ciel bleu et le soleil déjà printanier, on jouait ensemble à en avoir mal aux doigts et la mélodie emplissait la pièce et s'envolait vers la rue.

    Administration, bonjouuur

    11 mars 2014 à 22h21

    Et l'Ecole a décidé de s'acharner à me mettre des heures de cours pile aux moments où je bosse, même les plus incongrus. Depuis quand cette école fait-elle cours jusqu'à 21h ? Et le samedi ? J'aurais choisi un autre cours que celui-ci, si j'avais été au courant. Mais impossible, ils transmettent les plannings du mois 5 jours à l'avance, à peine (et après qu'on les ait harcelés pour les avoir). Ils sont sur une autre planète, ils ne comprennent pas que leurs étudiants gèrent des tonnes de projets très chronophages en parallèle des cours, et ont donc besoin de pouvoir s'organiser à l'avance. C'est la norme dans cet établissement, ils nous y encouragent par la parole, mais ils sont incapables de le prendre en compte.
    J'attends avec impatience le mail de l'administration qui mentionnera mes absences. Je m'en frotte les mains. Je vais pouvoir vider mon sac.

    Univers masculin

    13 mars 2014 à 11h42

    Je pensais que mon entretien s'était plutôt bien déroulé. Pas le plus fantastique de tous les temps, mais pas mal du tout.
    Mais ça, c'était avant.
    J'ai discuté avec d'autres candidats au même poste, ayant passé l'entretien avec le même jeune homme. Et la réalité ressort :
    Il ne m'a tout simplement pas réellement prise au sérieux en tant que fille.
    Aux candidats masculins, il a posé des questions pointues portant sur une réelle mise en situation, sur leurs réactions en situation opérationnelle.
    Moi, rien de tout ça, j'ai simplement eu des questions assez conceptuelles, où il s'agissait principalement de le rassurer sur ma personnalité et autres banalités. Oui je suis mobile, oui je connais le poste et son environnement. Voilà voilà.

    Ne pas avoir eu ces questions signifie qu'il ne me visualisait pas en situation opérationnelle.

    Je suis dégoûtée. C'était donc de là que venait mon impression que l'entretien avait peut-être manqué de fond, malgré un bon contact global. J'avais bien senti qu'il avait un peu de mal avec ma condition féminine, dans quelques allusions ("bon, on n'va pas revenir sur le fait que vous soyez une femme dans un univers masculin..." etc.). Mais merde.
    J'étais hyper-préparée. J'aurais pu répondre à tout. Je voulais ce poste. Je le voulais vraiment. Plus que tout au monde.

    Il ne m'a pas prise au sérieux. Il ne m'a pas donné ma chance de faire mes preuves

    Je me sens vide.

    Encore 2 mois avant les résultats. Mais je suis descendue de mon petit nuage. Je dois chercher autre chose.

    MdlC

    14 mars 2014 à 20h00

    Enervée. Je trépigne. Normal, j'étais au boulot au moment de l'entraînement.
    Enervée. J'suis déçue. Mon groupe de travail, en cours, est constitué d'une grappe de joyeux glandeurs. Le projet n'était pas abouti, pas recherché, ils cherchent à démontrer leurs hypothèses plutôt qu'à les questionner, alors forcément, le tout est un peu bancal. Et ça s'est ressenti durant la soutenance.
    La soutenance, parlons-en. 'Fallait un power-point, comme d'hab'. J'aime bien travailler le graphisme de ces machins ; je me suis proposée pour le faire. "Non, t'inquiète, tu bosses ce soir, on gère ça.". Un gars s'en est donc chargé, affirmant être doué pour la mise en forme, cautionné par une autre fille.
    Surpriiiise en découvrant un machin gris uniforme, triste à mourir, pas travaillé pour un pet'. Ouais, bon, disons-le : moche.
    Sauf qu'on sait très bien que pour sortir du lot, il FAUT que la forme ait de la gueule. Si c'est pas travaillé, eh bien on est étiquetés "groupe pas soigneux".
    Même le contenu de la soutenance était un peu light. On n'avait pas assez travaillé, tout persuadés qu'ils étaient que nous étions "en avance" par rapport aux autres groupes.

    Elle a besoin de réponses.

    17 mars 2014 à 21h38

    Ma p'tite soeur va de travers. Ça fait des années que ça dure ; on ne se souvient plus quand ça a commencé. Peut-être bien qu'il en a toujours été ainsi.

    Il y a ses sautes d'humeur violentes. Trop violentes parfois, je me souviens des dernières années où j'habitais encore le domicile familial...je ne supportais plus. Je lui reprochais -intérieurement, puisque je n'avais pas le droit de parole- de me pourrir la vie, de pourrir l'ambiance familiale.
    Mais, et c'est ce qui justifie la tolérance ahurissante et parfois révoltante de mes parents face à ses crises d'agressivité/mépris, elle n'en est pas heureuse. Dans ses relations amicales, bien qu'elles semblent s'être stabilisées ces dernières années (?). Et surtout dans sa tête. Elle n'est pas heureuse. Elle ne parvient pas à l'être. Elle peut être extrêmement sombre parfois.
    Impossible de lui tendre la main, elle la refuse. Elle se renferme, elle nous envoie bouler avec des mots blessants bien choisis.

    Et ce processus est en train de ruiner sa scolarité. Elle avait des putain de capacités, mais elle est en train de se planter. On a l'impression d'assister à un naufrage. Inexorablement. On est là, impuissants, à assister à l'embourbement. Ça fait mal à ma mère. Elle ne cesse d'angoisser.
    Je suis à distance, j'essaie de positiver, de les aider à relativiser.

    J'aimerais qu'elle trouve un vrai bon psychologue ou psychiatre. Que quelqu'un puisse diagnostiquer ce qui ne tourne pas rond. Lui apporter des réponses. Elle-même le dit, elle a juste besoin de réponses, savoir pourquoi elle ne va pas bien.
    Elle n'est tombée que sur des incompétents jusqu'à présent, du moins, pas sur les bonnes personnes. Surtout qu'il n'a jamais été facile de la convaincre d'y aller.
    Ce n'est pas d'un psy muet qui l'écoute simplement parler dont elle a besoin. C'est de réponses. Elle le dit. Il n'y a plus qu'à trouver.

    Il faut qu'elle trouve l'aide dont elle a besoin.
    On en a tous besoin. On se fait du souci pour elle.

    Retour en salle d'attente

    18 mars 2014 à 22h45

    Ça va aller, ça va aller, ça va aller.
    Le même petit refrain fait son retour.
    Le même besoin d'être rassurée.
    Parce qu'il y a cette probabilité très élevée que non, ça n'aille pas plus que la dernière fois.

    L'angoisse, de nouveau. La boule de nerfs à l'intérieur. Les larmes aux yeux rien que d'en parler. Les autres, gênés, qui évitent la discussion.

    Et je ne sais même pas à quelle date mon sort sera joué.

    Cette fois, j'ai peur de perdre vraiment pied. La dernière fois, inutile d'en reparler, j'avais trempé les pieds dans la folie. Mais "il" était là, il a eu ce pouvoir inexplicable d'être un puissant havre d'apaisement, un distributeur de xanax et de sourires. Cette fois, je suis seule au bord du précipice. Il ne sera pas là pour m'empêcher de plonger.
    Mon asso. Mes cours. Mes candidatures. 'Faut pas que je perde pied.

    Ça va aller, ça va aller. Dites-moi que ça va aller.

    Rdv

    22 mars 2014 à 9h35

    P***** de m****.
    La crise d'angoisse.
    Ça a recommencé.
    Des cascades au coin des yeux, un haut-le-cœur latent, l'envie d'avoir des cachets calmants ou des gougouttes magiques parce que je n'arrive pas à gérer ça toute seule.

    Quelque part entre 1h38 et 1h57 du mat', j'ai décidé de prendre rendez-vous chez le toubib pour voir s'il peut me prescrire quelque chose, en prévision de ce qui va me tomber sur la gueule tel un grand coup de batte de baseball. Pour éviter toute (ré)action insensée ou dangereuse. Pour ne plus revivre l'implosion interne instoppable. Je ne suis pas sûre d'y résister, sinon.
    Je me demande si tout ce qu'on "consomme" est inscrit sur la carte vitale ? Et si un employeur demandant la carte vitale peut y avoir accès ?

    Méandre

    24 mars 2014 à 0h02

    Ce film m'a fait réaliser que dans une relation, je suis tellement focalisée sur la compréhension de ce qu'il se passe dans la tête de l'être aimé que je néglige de m'ouvrir... si bien qu'il ne me connaît que mal. Et je lui en veux de ne pas comprendre ce que je ne lui dis pas. Et je ne le lui dis pas, j'attends qu'il comprenne que je suis chiffonnée et pourquoi. Alors on s'engueule, et alors je crains encore plus de m'ouvrir.

    Le même schéma. Toujours, je crois !

    Bonus

    29 mars 2014 à 14h30

    Bam, 20 minutes de violon, et c'était beau : c'était rageur.
    Je craque.
    J'ai écopé d'un travail supplémentaire en cours, parce que j'étais absente à cause de mon boulot. J'avais prévenu la prof pourtant. Un détail, mais la goutte de trop. Un travail en plus, parce que j'ai déjà un travail en plus.
    J'en peux plus. J'en peux plus de tout ça. Je suis épuisée. Il faut que ça s'arrête.
    Je suis tellement en colère contre eux : tous, tous ceux qui ne m'aident pas à sortir la tête de l'eau. Tellement de colère et de tristesse putain. Et de fatigue.

    Compte à rebours

    1 avril 2014 à 22h56

    J'en peux plus de cette attente larmoyante.
    Avoir envie de pleurer trois fois par jour, juste parce que c'est nerveux, juste parce que j'anticipe la mauvaise nouvelle, et que dans ma tête s'entrechoquent toutes les phrases que j'aimerais pouvoir prononcer quand on m'annoncera la nouvelle. Alors que j'les ai tellement ressassées ces idées, que je n'arriverai plus à les formuler sur le moment. Je sortirai de là en larmes sans demander mon reste, gênée d'avoir gêné.
    J'en peux plus.
    Ne plus dormir, ne plus vouloir me lever le matin, ne plus manger : c'est marrant comme mon corps peut lui aussi baisser les bras avec obstination.
    Ne plus arriver à me concentrer, ni en cours ni au boulot, comme dans le brouillard.
    Avoir besoin de m'enfermer aux chiottes de l'école, le temps de prendre ma respiration, le temps de me dire "ça va aller. ça va bien s'passer", pour finalement mettre de longues secondes et trois nouvelles grandes inspirations avant de me décider à ouvrir la porte du grand bureau. Et fondre en larmes en sortant, en mordant mes lèvres et en essayant de cacher mon regard rougi, pas parce qu'on m'a annoncé un refus, mais parce que je n'ai pas encore la réponse. La tension, la pression.
    Avoir envie de me plaindre parce que merde, c'est grave ; et me dégoûter à force d'être aussi geignarde dans ma tête.

    Il me faut ce résultat.
    J'veux m'en sortir. J'veux une bonne nouvelle.

    En vrac

    2 avril 2014 à 21h13

    Rha p'tain ! Je ne le dirai jamais assez, mais c'est dingue l'effet que me fait la musique. Pendant ce concert amateur, j'étais partagée entre frissons de bordel-c'que-c'est-beau-la-musique et jalousie. Jalousie de ne pas être sur scène. Elle agit comme un pansement.
    Je ne me vois pas vivre sans musique. Il ne me reste que très peu de souvenirs d'avant que je n'apprenne.

    L'évènement de l'asso, aujourd'hui, a été un succès, je crois. Ça m'a mise de bonne humeur : c'était mon évènement, j'avais carte blanche. Et ils ont aimé le résultat.
    Cette asso' est ma famille. Mes collègues, et le public dont on s'occupe. Ils m'apportent tellement.

    Sinon, j'ai plutôt bien réussi la présentation supplémentaire que j'avais récoltée pour mon absence en cours. Ouf. Ça aussi, ça fait plaisir.

    L'école fait vraiment n'importe quoi depuis cette année. Elle va ruiner sa réputation, elle va ruiner notre crédibilité en tant que futurs demandeurs d'emploi. Le seul moyen pour que cessent les absurdités serait que les étudiants fassent entendre leur voix de façon conjointe. Mais on se contente de déplorer les inepties entre deux cours, dans les couloirs.

    J'l'ai.

    9 avril 2014 à 18h32

    J'ai obtenu la bourse d'études.
    Un montant relativement faible. Mais un beau coup de pouce.
    Je n'arrive pas à sauter de joie, c'est bizarre. Je ne comprends pas, ces histoires me rendaient tellement émotive ces dernières semaines que je pensais que je fondrais en larmes cucul ou que je déborderais de sourires niais pendant 3 jours ! J'ai l'impression que mes amis sont plus heureux pour moi que je ne le suis moi-même...
    Parce que j'ai toujours en travers de la gorge le premier refus de la commission.
    Et parce que cette bourse est loin de me tirer d'affaire, pourtant on attend de moi que je sois totalement reconnaissante. Leurs campagnes de pub hypocrites me donnent la gerbe... J'dois avoir l'air ingrate...

    Maintenant il faut que je décide si je le dis à mes parents.
    Côté Oui : ça les soulagerait d'un poids, si jamais il s'inquiétaient pour ma suite. Et ça éviterait qu'ils me fassent la gueule le jour où ils le découvriront.
    Côté Non : ils cesseront tout effort pour m'aider, se disant que je suis définitivement tirée d'affaire, ce qui est faux puisqu'il s'agit de l'équivalent de deux mois d'études, pas 1 an. Et ils garderont une nouvelle fois pour eux l'argent de mon assurance vie. Tiens, au fait, l'argent vient d'être débloqué et ils ne m'en ont pas parlé...?

    Phrase de la prof, aujourd'hui :
    "Réfléchissez à ce que vous feriez si vous aviez assez d'argent jusqu'à la fin de vos jours. Que feriez-vous de votre vie ? La réponse, c'est votre vocation. C'est ce que vous devez faire".
    Je suis partagée. C'n'est pas faux, mais... y a quand même une contrainte financière, 'faut pas le nier.
    Si je suivais cette maxime, alors je n'aurais plus qu'à prendre mes cliques et mes claques, mon violon, et faire un tour du monde en gérant une asso humanitaire (ou du moins, dans le domaine social et solidaire) tout en faisant plein de concerts, en suivant encore des études et validant un diplôme de temps en temps. C'est ça, que je veux faire de ma vie.

    Bordel, oui, j'ai envie de tout plaquer et de me consacrer à fond à la gestion de projets solidaires. Voir les résultats concrets. C'est ce qui me fait vibrer. Me lever le matin en sachant que je vais œuvrer pour de vraies valeurs. Bien sûr, il y aurait des désillusions. Mais ce cours me fait retrouver cette sensation qui me fait vibrer de l'intérieur. "Je veux le faire. Là. Maintenant. I can't wait".
    J'ai envie de vivre tellement de choses.
    (Et pourtant, ces derniers temps j'ai comme une espèce de prémonition ou va-savoir-quoi, une espèce de certitude que j'aurai bientôt un problème cardiaque ou un cancer. Vu que c'est de famille... Alors je remarque chaque jour mes douleurs dans la poitrine, etc. Me v'là hypocondriaque ou quelque chose dans le genre, c'est bien ma veine.)

    Semelle

    10 avril 2014 à 23h09

    Je crois que mon for intérieur a décidé de ne plus se laisser marcher sur les pieds.
    Faut que je fasse gaffe quand même à ne pas paraître agressive.

    (Re)trouver le temps

    12 avril 2014 à 23h44

    Lire dessiner chanter jouer improviser courir suer candidater écrire sourire rire répondre parler aimer veiller baiser.

    *Au boulot, il y a eu comme un mini-déclic cette semaine. J'suis enfin un peu plus intégrée. Après 2 mois, il était temps. Mais tout le monde semble se connaître bien, et tous parlent de personnes que je ne connais absolument pas... alors pas facile. 'Puis je crains toujours d'avoir l'air d'un pot de colle. Surtout que le travail n'est pas passionnant donc ne suscite pas énormément la discussion. Maintenant, ça va mieux. On me connaît mieux, il fallait le temps que ça vienne.

    *En cours, déclic aussi... ou plutôt, confirmation du déclic. Ce nouveau cours est le plus passionnant depuis un sacré bout de temps ! (En même temps, ici la barre n'est pas placée très haut.)
    Je ne vois presque plus mes potes de l'année dernière. Chacun suit sa voie... je ne m'y fais toujours pas.

    *Je rends bientôt les armes, à l'asso'. Coup de cafard ! Notre dream team va sérieusement me manquer... Est-ce qu'on restera seulement en contact ? Et l'asso, que va-t-elle devenir ? J'ai du mal à admettre qu'elle va continuer d'évoluer sans moi, sans nous. Qu'à mon retour en ville dans 1 an et des poussières, je n'me présenterai plus comme membre de cette belle famille.

    *Revenons à ma to-do list.

    Lire. Lire des romans, lire des classiques, lire en anglais, lire en espagnol, lire des bouquins d'économie, de politique, de société, d'histoire, de philo, de sciences même ! de plein de trucs, lire pour me refaire une culture G.

    Dessiner. Dessiner des personnages, des z'animaux, des scènes, des paysages. Retrouver mon coup de crayon. Retrouver l'inspiration.

    Chanter. A capella ou au piano, si j'y arrive.

    Jouer : trouver de nouvelles partitions. Jouer avec elle, jouer avec eux.

    Faire du sport, pour rattraper tous les entraînements que je rate à cause du boulot en ce moment.

    Chercher un stage, si possible pas sous-payé, si possible payé, si possible pas au service photocopies, si possible pas sur la capitale.

    Écrire. Si je ne trouve pas l'inspiration pour des fictions, au moins improviser des disserts'. Retrouver mon style d'écriture. Retrouver une écriture manuelle aussi, je sens bien qu'avec la prise de note par ordi, j'écris de moins en moins bien. Pourquoi j'y arrive plus, à manier ces putain de mots ?! Pourquoi je n'arrive plus à leur donner une courbe, une trajectoire, une vie, une musicalité ?

    Sourire. Ne pas oublier de sourire.

    Avoir du répondant. Si ça s'apprend.

    Trouver une paire de bras pour la nuit. (Ils pensent vraiment qu'il a quelque chose entre moi et le type de la sécu au boulot ? Je ne fais pas dans l'homme marié de 10 ans de plus. Il est tactile, on déconne, point. Je crois.)

    Retrouvailles

    17 avril 2014 à 15h08

    Je ne vois plus tellement mes amis de l'an dernier. On a à peu près tous pris un chemin différent.
    On essaie de se prendre une bière ensemble à l'occasion. De manger ensemble le midi au RU quand on est plusieurs à être dans le coin - mais même ça, depuis quelques semaines, on le fait de moins en moins.

    L. est revenu en ville après plusieurs mois d'absence. Ça m'fait tellement plaisir ! Ce n'est pas à lui que je racontais le plus de choses, et vice-versa, mais il reste celui que j'appellerais en priorité si j'avais un problème et besoin de voir quelqu'un.
    Hier, on s'était tous donné rdv pour un verre en terrasse, comme au bon vieux temps. Et S. n'était pas là. On était très proches de lui l'an dernier, mais cette année, il nous passe à la trappe. On en rigole à le dire comme ça : on est adultes, on n'est plus au collège ! On ne va pas l'obliger à venir, et on ne peut pas lui en vouloir s'il préfère faire autre chose. Mais quand même. On était plusieurs à être un peu froissés.
    Pas grave. C'était une bonne soirée. Ça fait du bien de tous se retrouver, de recommencer à se chambrer les uns les autres.

    A mes 30 ans...

    18 avril 2014 à 22h33

    Changer de position. Je me tournais et me retournais dans le lit, me disant sans plus d'état d'âme que ça que j'avais bu trop de cafés au boulot. Trop de cafés au lait.
    Changer de position pour mieux trouver le sommeil. Et pendant ce temps, mon esprit vagabondait - mais pas trop loin, il ne s'aventure plus trop hors des sentiers battus, il s'auto-censure pour éviter les gouffres terrifiants de questions sans réponse.

    J'ai pensé à plein de trucs, certains vaguement stupides -pourquoi ce débat intérieur sur la position du missionnaire ? Hum ?-, d'autres moins.
    J'me disais que j'aime apprendre. J'adore apprendre sur le monde, sur moi, sur les autres. Apprendre sur moi, oui, en permanence. Mieux connaître mes limites, découvrir au contraire jusqu'où je peux aller. Faire des choix.
    Et la question. Est-ce qu'il y a 10 ans, j'aurais imaginé cette vie-là ?

    Réponse : oui, autant que possible à 10 ans, mais en plus optimiste. J'avais plein d'ambition, ça me fait sourire aujourd'hui. J'suis rentrée dans la vie.

    Il y a 10 ans... Le collège. Et c'était pas un bon millésime cette année-là, si j'me souviens bien. J'ai changé d'amies. Comme on le fait au collège. On n'est pas sympa à cet âge-là. Je me souviens de cette méchanceté gratuite que j'ai un jour balancée à Loïc dans la queue de la cantine. Pourquoi, POURQUOI j'ai dit ça ? Pour faire la maligne ? La seule et unique méchanceté totalement gratuite que j'ai balancée depuis, je crois, j'espère. A l'époque, j'étais persuadée que je ferais un Bac L. Parce que j'aimais lire et écrire, et donc tout le monde me trouvait littéraire. M'ouais. M'ouais m'ouais m'ouais.
    Je savais déjà que je ferais de longues études. Ça ne signifiait absolument rien pour moi à l'époque, moi pour qui il n'y avait plus rien après le Bac, ce très mystérieux sésame ultime que je visualisais comme un gros gros contrôle impossible. Mais Papa et Maman me disaient que je ferais un Bac+5. Alors d'accord. On me suggérait d'être reporter sans frontières ou avocate. So did I.
    C'était l'époque où je lisais énormément, et où je ne croyais pas du tout à l'amour, où pour moi, "rouler une pelle" était aussi dégueulasse que l'expression.
    Pour moi-de-l'époque, à 20 ans, je serais forcément adulte et épanouie. J'en aurais fini avec la timidité (à peu près bingo !) Et j'assumerais de m'épiler. Je ne réfléchissais pas au reste. A 10 ans, on ne réfléchit pas à tout ça.

    A présent, il est temps de prendre la relève. Qu'est-ce que je pourrais dire à la moi de 30 ans ?
    Chère moi adulte. Est-ce que tu te sens enfin adulte ?
    J'ai plein de questions pour toi. Est-ce que tu es partie vivre à l'étranger ? Est-ce que tu as trouvé ton prince charmant, ou toujours des amourettes de passage ? Est-ce que le premier baiser est toujours le test, celui qui te dit si ça va être possible ou non ?
    J'espère que tu as toujours confiance en toi. La confiance, je l'ai trouvée ces derniers mois, à travers certaines expériences, sous les mains de certaines personnes, et avec le temps, tout simplement. Il ne s'agit pas d'une confiance inébranlable, évidemment. Mais je me sens plutôt bien dans ma peau. Même si comme à distance du monde qui m'entoure. Carapace, protection, j'imagine.
    Est-ce que tu as continué la musique ? J'espère que oui. J'en joue de moins en moins, faute de partitions, de cours et d'occasions pour jouer avec d'autres.
    Est-ce que tu lis toujours ? C'est en berne ces temps-ci, avec le manque de temps, et l'ordinateur.
    Est-ce que tu as trouvé un boulot qui te plaît ? Capitalisme ou économie sociale ? Haha, si ça se trouve tu as tout plaqué, depuis le temps que tu hésitais...tu étais seulement trop jeune et démunie pour le faire avant. Mais à la fois, ta toi d'il y a 10 ans est très rationnelle. Alors... le fera ? Ne le fera pas ?
    Qu'est-ce qui te fait vibrer, 10 ans plus tard ?
    Quels sont tes souvenirs de tes années étudiantes ? J'imagine que tu as changé de paysage, de fréquentations. Dans les études, avec la mobilité, on se fait des amitiés de 6 mois à 2 ans, et c'est pas grave.
    Depuis 10 ans, j'imagine que tu as traversé pas mal d'épreuves encore, et qu'elles t'ont forgée, comme les dernières années m'ont forgée moi. Du coup, difficile de prédire... Plus forte ? Plus fragile ?
    Quelles sont, comme il y a 10 ans, les perspectives auxquelles je ne pense pas aujourd'hui en pendant à dans 10 ans ? Qu'est-ce que je n'imagine même pas ?
    Surprends-moi. (En bien).

    Blob

    20 avril 2014 à 18h48

    J'bouffe trop, j'bouge pas.
    Je m'encroûte. C'est les vacances.
    4 jours, ça m'aurait suffi, je m'ennuie déjà : 'sont tous rentrés chez leurs parents ou partis en vadrouille ; je ne pouvais pas.

    Facteur, facteur...

    23 avril 2014 à 12h22

    J'ai hâte de recevoir ma partition ! Oui, d'accord, c'est encore du classique. Mais justement, j'y retrouve tout ce que j'aime !
    Les moments mélodiques, une mélodie simple et un peu entêtante, comme une berceuse...
    Puis des doubles qui s'envolent en pagaille dans les aigus.
    Des changements de position, évidemment.
    Des arpèges, plein, rapides.
    Des séries de doubles, avec moult trilles et rubatos, qui semblent conçus pour s'emmêler les doigts.
    Et même un passage en doubles-cordes.
    Retour de la mélodie avec une émotion contenue.


    Déchiffrer ce solo toute seule, sans les conseils d'un prof. J'ai encore du mal à m'y faire.
    Un bel éventail de techniques.
    Y a pas à dire, je vais galérer. Interdiction de me lasser et d'abandonner avant d'y arriver ! J'irai proposer des boules quiès à mes voisins.

    Et puis ça me changera de l'ordi. Tu parles de vacances, je me transforme en ermite. Je pourrais sortir, mais qui dit occupations extérieures dit dépenser de l'argent. Faire les courses, refaire ma garde-robe qui craint franchement, aller au cinéma, boire un verre en terrasse avec un ami, dévaliser la Fnac...

    Et faudrait que j'envoie mes candidatures de stage. Mais... gros blocage. Je n'sais pas. Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me mettre à chercher. A adapter de belles lettres de motivation enflammées.

    /quit

    25 avril 2014 à 0h00

    Va t'faire foutre. Tu veux tout prendre et rien donner. Va t'faire foutre.
    J'suis conne des fois. J'suis conne d'attendre que tu fasses un geste comme moi je suis capable d'en faire, plutôt que de réclamer. Rester quelques minutes ou heures de plus plutôt que de partir comme un voleur, encore et encore. Ça m'saoule que t'aies autant de facilités à repartir. Soi-disant parce que si tu ne te mets pas de limite tu ne partirais pas. Eh ben ne pars pas, ducon ! Prouve-le, prouve ce que tu avances.

    J'ai même plus envie de te parler. Tu peux bien le prendre mal, allez, j'ai bien l'impression que je m'en fiche. Continuer ou reprendre une conversation serait aussi stérile qu'à chaque fois.

    Va t'faire foutre. Comme à chaque fois qu'on se quitte je suis en colère et je t'en veux. Puisque tu comprends pas, va t'faire foutre une bonne fois pour toutes.

    White

    26 avril 2014 à 4h32

    Bon bah j'suis en train de me faire une petite nuit blanche en solo.
    Il est 4h30 du mat', une heure que j'aime bien, et j'ai pas sommeil. Encore moins que lorsque j'ai décidé de rallumer la lumière, déjà longtemps après être rentrée du boulot. Elle est éteinte maintenant. Celle de la cuisine aussi. C'est l'ordi que j'ai ressorti de sa veille nocturne. Un film. London Boulevard. J'sais pas si j'aime. Les grands sourcils de l'acteur me perturbent et l'actrice est trop maigre.

    Douleurs à la poitrine

    29 avril 2014 à 22h35

    J'ai souvent des douleur à la poitrine en ce moment. Ça m'inquiète -m'effraie serait plus juste.
    Ça s'était calmé ces derniers jours. Mais tout à l'heure, une pointe aussi violente que brève m'a fait paniquer. C'est avec soulagement que j'ai constaté que je n'avais aucun autre signe d'AVC ou autre.
    Ok, je psychote sûrement. J'essaie de me convaincre que ce sont des douleurs très ponctuelles comme on peut en avoir partout ailleurs, aux poignets, aux tempes, aux jambes..., et que je remarque celles-là parce que je les guette tout particulièrement.
    Mais si vraiment j'ai hérité d'un des problèmes cardiaques de famille, je pourrais crever toute seule dans mon appart' au ménage pas fait ; combien de jours faudrait-il pour qu'on me retrouve ?

    Quelques jours pour que mes amis s'inquiètent vraiment. (je vois du monde tous les jours, mais pas les mêmes personnes, alors avant que mon absence ne paraisse vraiment suspecte à quelqu'un......)
    Plus encore pour qu'ils se décident à venir chez moi.
    Davantage pour qu'ils ne prennent l'initiative de faire ouvrir ma porte.
    Je serais déjà en décomposition.

    Crever seule. Ça me fait très peur.

    Je suis habitée par cette impression que ma machine cardiaque pourrait s'arrêter à tout moment.
    Mes dernières visites médicales n'ont rien donné pourtant. (En même temps, pour une visite médicale du travail, on essaie de paraître apte, pas de se plaindre de ses bobos. Je n'ai pas demandé aux toubibs de chercher de ce côté-là, ils m'ont seulement auscultée.)

    Fin de mandat

    30 avril 2014 à 12h24

    Voilà la fin de mon mandat. Dans deux semaines, ma dernière mission sera terminée.
    Rendre les armes après 2 ans consacrés à cette asso : le coup de blues ! A la fin des élections, l'autre jour, j'étais toute nostalgique lorsque de tout l'amphithéâtre s'est élevée la salve d'applaudissements pour les nouveaux élus. Nos remplaçants. Ça y est, on est "les anciens", "le Bureau sortant".
    Je fais confiance au nouveau Bureau. Ils sont motivés, ils sont sympas, ils sont fiables.

    A partir de maintenant, je dois commencer à déléguer mes tâches à mes successeurs afin de les former.

    L'aventure va continuer sans nous, ça va me manquer ! Je me définissais comme membre de cette asso.
    Mais bon, ce sont les statuts qui disent ça. 1 année comme membre actif + 1 mandat au bureau d'1 an. Non-renouvelable. Sinon personne ne voudrait partir.

    Frayeur

    6 mai 2014 à 0h09

    'tain ça m'a fait une frayeur au dîner. Plombé le moral. Coupé l'appétit. Presque disparaître sous la table.
    Comme lors de vols, le souhait, de toutes mes forces, que ce soit un mauvais rêve, que ce soit une blague, que ce ne soit pas réellement ça. Mes espoirs réticents à s'envoler. Fais-toi une raison. Allez. Mon futur soudain gris sombre, gris orageux, et vide. Le face à face avec la vérité : que je n'ai pas été à la hauteur.. devant toute l'assemblée. Prier, supplier mentalement de toutes mes forces une divinité qui voudrait bien m'entendre, en lui proposant une ou deux solutions toutes faites.
    Et puis il m'a montré le sms. Le soulagement. La solution toute faite. Le soulagement ! J'ai presque lâché un cri. Annoncé à toute la Table Ronde. Reprendre le fil de la conversation. Retrouver le sourire, tandis que la boule au ventre s'estompait, récalcitrante tout d'même.

    La réponse qu'elle a eue -et moi pas- est celle d'un autre poste.

    J'me sens comme sur un fil maintenant.
    Une sorte d'avant-goût de ce que ça pourrait bien être.
    Mais je ne suis pas encore éliminée de la course. Il me reste quelques jours d'espoir.

    Faites que je sois prise. S'il vous plaît.

    10 jours ?!

    6 mai 2014 à 16h06

    J'attends le coup de fil qui pourrait changer ma vie.
    Quand ils appelleront, j'vais me ruer sur le téléphone et hurler "ALLÔ OUI ??" dès le premier quart de seconde de sonnerie, ils vont me trouver toutafé stable et normale comme fille.
    J'attends. J'veux dire, je n'fais que ça. J'me suis levée, et depuis je regarde mon téléphone. Je vérifie que je n'ai pas de message ou d'appel manqué, des fois que.. il est posé juste sous mes yeux depuis ce matin mais bon, hein, ça meuble l'attente. J'actualise ma boîte mail aussi, tant qu'à faire.
    Un brin de vaisselle avant d'avoir des mouches. Et retour devant l'écran. Sonne. Allez, sonne.
    J'mange pas. J'ai pas faim, j'veux juste avoir ma réponse positive.
    Sonne sonne sonne sonne sonne
    Et apporte-moi une bonne nouvelle.

    'tain j'ai la boule au ventre rien que de penser au moment où le téléphone va se mettre à vibrer.
    Si ça s'trouve je vais même pas être capable de décrocher ou d'articuler un mot.

    Traah

    8 mai 2014 à 0h25

    POURQUOI z'ont mis un jour férié PILE la semaine où j'attends ce coup de fil du service recrutement -qui fera donc le pont ?!

    Beuaaaahhhh

    Nouvelle quête

    9 mai 2014 à 16h05

    Zut, j'arrive à court de pilules et j'ai pas d'ordonnance. (Pas comme si je n'l'avais pas vu venir pourtant.)
    Pas qu'elle me soit indispensable en ce moment, cette pilule, mais je n'ai pas envie d'arrêter, elle m'a stabilisée sur différents plans. J'm'y suis habituée.
    'Faut que j'aille prospecter les pharmacies de la ville, armée de mes yeux de biche et d'une petite voix innocente, pour essayer de récupérer une boîte, le temps de me faire renouveler une ordonnance. (Mais la flemme. Pas envie de me faire palper par la gynéco pour la modique somme de la peau de la fesse droite. Surtout que j'ai toujours pas fait les analyses sanguines qu'elle m'avait demandées la dernière fois, pour la pilule.)

    En attendant, mon bureau se couvre, lentement mais sûrement, de post-it jaunes. Ceux que j'avais récupérés dans le local de l'affreux stage l'an dernier. Stage. Merd'. Faut que je me trouve un stage, et vite.
    Rien ne me donne plus envie de foutre des baffes (et de refaire le monde) que de recevoir les
    "Madame, Nous vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre entreprise. Nous avons étudié votre candidature et avons décidé de ne pas y donner suite en raison d'un manque d'expérience. Cordialement."
    MAIS [insérer ici un mot vulgaire quelconque en majuscules], JUSTEMENT je t'en demande, de l'expérience !! J'suis là pour APPRENDRE (et c'est ce que je fais de mieux), pas seulement pour être exploitée à bas prix ! RAAaaaah ! COMMENT j'peux m'en faire, de l'expérience, si on me demande d'en avoir plein dès le départ ?! C'est l'serpent qui se mord la queue !

    J'devrais être habituée depuis. Mais non. Ça me fait toujours autant sortir de mes gonds.

    Crabe

    10 mai 2014 à 18h03

    Je chiale sur une BD. Bon, pas les chutes du Niagara non plus. Mais des petites larmichettes au coin des yeux.
    http://maliki.com/strip.php?strip=341
    Quelques images. Mais les bonnes. Le bon cadrage, les bonnes expressions, le bon rythme. Sans un mot. (On dit quoi, dans ces cas-là ? Puisque ce ne sont pas "les mots justes".)

    Une BD. Des coups de crayons. Inattendu..Surprenant ? Après tout, je ne compte pas les fois où j'ai trempé mes joues et les pages d'un roman. Des mots sur du papier. Les films ont plusieurs fois fait déborder mes yeux voire mon cœur. De la fiction, un scénario, des acteurs. La musique a su me donner de véritables sanglots. Du son. Alors... oui, des images, ça n'a pas à m'étonner.
    Le seul précédent, c'était pour Le bleu est une couleur chaude.

    Ododo

    15 mai 2014 à 16h02

    Saperlipopette. J'ai dormi jusqu'à 15h et des broutilles.
    J'avais un truc prévu à 15h à l'autre bout de la ville, mais je me suis rendormie.
    J'avais un truc prévu pour la matinée, mais je me suis rendormie.
    J'avais des CV à envoyer et un partiel à préparer cet aprèm', mais je me suis... rendormie, oui.

    Un bon sommeil bien lourd, le genre qui cloue au matelas, même quand j'arrive à ouvrir les yeux.
    Bravo, encore une journée à ne rien faire. Et avec le boulot ce soir, pas moyen de rattraper mon retard.

    Une sombre histoire de canapé

    17 mai 2014 à 14h29

    Les beaux jours : le retour des verres en terrasse. Un demi pour moi, pendant que mes potes descendent deux pintes en rigolant sur mon faible débit. (Bon, du coup 'faut que je fasse gaffe niveau budget. Des pâtes, c'est bien des pâtes.)

    Retrouvailles avec les amis de l'an dernier. Allez, aujourd'hui je clashe.
    Notre parisien pur jus empire encore dans la caricature. Je peux comprendre quelques préjugés de la part de ceux n'ayant connu que la capitale. Mais lui, il surpasse tout. Je ne comprends pas que quelqu'un puisse être aussi étriqué d'esprit que lui. Aussi méprisant envers les provinciaux - un mot qui signifie "péquenaud", "plouc", "bouseux" pour lui. Il surplombe l'ensemble de la populace de son mépris, sans comprendre que c'est bien lui qui est incroyablement grotesque. Souvent, il nous laisse bouche bée tellement il peut sortir d'inepties. C'est si gros... Lui et sa pseudo-supériorité parisienne... lui qui ne connait rien de la vie. Lui la victime de la société de consommation, qui achète Apple en avouant trouver ça nul, mais rachète encore parce que c'est "cool" d'arborer la marque à la pomme. Alors on se marre parce que bordel il n'y a rien à ajouter, et parce qu'il est comique à nous dire tout ça, entouré de nous autres provinciaux bouseux.
    Et l'autre. Celui à qui j'évite de faire la bise parce que rien que là il est envahissant. Celui à cause de qui je ne bois pas dans les soirées où il est présent, parce que c'est lui qui sert et qu'il charge délibérément beaucoup trop les verres. Ça me met hors de moi ! Depuis 2 ans, on lui dit à CHAQUE soirée qu'il les charge trop. Et il continue, prétend ne pas faire exprès. Ça l'amuse, mais ça n'amuse que lui. On le soupçonne tous de faire exprès de nous faire boire, moi et l'autre fille de la bande. Depuis 2 ans, il espère toujours qu'on va lui sauter dessus, l'une ou l'autre, mais les deux en même temps de préférence. Ça se traduit par une bonne douzaine de perches lancées par soirée sur le ton de la rigolade. Il est lourd, envahissant. Mais impossible de le lui dire, il prétendrait que c'est du second degré. Et oui, sur la forme c'en est (ou alors c'est vraiment qu'il n'a aucune finesse), mais on est tous conscients de ses réelles arrières-pensées. Depuis longtemps. L'autre jour, les gars m'ont envoyé un sms pendant la soirée pour me demander si je voulais échanger de place avec eux pour ne plus être à côté de lui sur le canapé. Il y avait de la place sur ce canap'. Mais lui ne cessait de se rapprocher de moi. J'en étais presque à tomber par terre pour ne pas me retrouver collée à lui. Oui, je laisse une petite distance de sécurité, je ne supporte pas l'idée qu'on puisse être collés, après il en profite pour passer un bras autour de mes épaules, une main potache pour taper sur mon genou lors des fous-rires... Prétendument par amitié-sans-manières mais l'autre fille et moi le percevons comme une intrusion, les autres gars, idem. Alors qu'avec les autres gars, aucun problème, on peut être collés l'un contre l'autre, on se fait des chatouilles, etc. Parce qu'on sait qu'il n'y a aucune arrière-pensée, aucun danger. Mais l'autre, là. Comme à toutes les soirées, à chaque fois que je lui demandais de se décaler sur le canapé, sur le ton de la plaisanterie, il en profitait pour lancer une nouvelle perche en se marrant.
    Alors on le recale à chaque fois, mais sans pouvoir lui dire d'arrêter tout son cirque puisqu'il prétendrait que meuuh non attends de quoi tu parles ça c'est juste pour plaisanter haha.
    Si il est encore convié aux soirées, c'est uniquement par tradition, par politesse, parce qu'il a fait partie de la bande dès le moment où elle s'est formée. Mais nous, le noyau dur, n'avons pas vraiment d'affinités avec lui. Il est sympa, mais en-dehors des soirées putain. En-dehors de ces moments où il espère qu'on lui saute au cou, elle et moi.
    L'autre soir, quelques instants après avoir quitté l'appart' pour rentrer chez nous, on a tous éclaté de rire dans la rue déserte, tellement son manège avait été ostensible durant la soirée.

    Karma

    23 mai 2014 à 19h33

    J'ai finalement été refusée pour le job d'été pour des raisons pour le moins obscures z'et nébuleuses. Soit.

    Il a des chances d'avoir chopé un cancer. Un, parmi un panel qui s'offre à lui. Non. Non. Non. Juste non. S'il vous plaît.

    J'envoie des CV, des lettres de motivation, en me demandant comment je pourrai décrocher un poste à responsabilités dès le début de carrière comme l'école nous le promet, si les stages censés nous y former sont si peu à la hauteur. Je veux bien y croire, mais tout d'même, on ne grimpe pas 10 échelons d'un coup.

    Ce n'est qu'une question de temps.

    24 mai 2014 à 13h45

    Comme tous les samedis matin, je remontais la longue avenue, écouteurs aux oreilles. En dépassant les cafés, les petits commerces, des odeurs me ramenaient des années en arrière. "Mes madeleines de Proust", ai-je pensé après que l'une d'elles m'a ramenée dans le salon de ma nounou d'antan. De fil en aiguille, j'en suis venue à dresser mentalement la liste des pensées indéniablement positives. L'odeur de l'atelier du luthier, etc. Inévitablement, LE souvenir s'est imposé.

    Repenser à l'aéroport me file encore des frissons. Ça fait 3 années. 3 années que je suis tombée amoureuse de cette ville, 3 années que je l'ai quittée en larmes, des larmes intarissables qui me retournaient le cœur pendant les 15 heures d'avion et les jours suivants dans un immense chagrin d'amour, et 3 années que je sais que je veux, que je dois y retourner. Comme une douce promesse à moi-même.

    C'est mon point fixe sur l'horizon : prendre l'avion. C'est ce qui me remotive. C'est ce qui me booste quand je doute du sens de ce que je fais.
    Y retourner.
    Partir sans rien, s'il le faut. J'en suis capable, je l'ai vu. Ça fait peur -les démarches administratives surtout- mais je ne dois en aucun cas me dégonfler. C'est ce qui me rend vivante : me sentir chez moi quand j'en suis à des milliers de lieues. Sans déracinements, il manquera un ingrédient. "L'adrénaline de l'aéroport". 3 ans que je me suis inventé ce terme.

    Je reviendrai. Ça prendra le temps qu'il faudra, j'ai toute ma vie pour ça, et d'autres lieux à découvrir avant. Mais je reviendrai. J'ai ça dans un coin de mon cœur, aussi niais que ça puisse paraître.

    Dimanche

    25 mai 2014 à 22h08

    Testé : la casserole d'eau bouillante en guise de fer à repasser.
    Verdict : échec.

    Testé : la promenade-du-dimanche hors de mes sentiers battus habituels.
    Verdict : adopté, avec une amie. On a découvert le nom un peu pourri de l'espèce de canal. On a regardé les générations jeter du pain aux canards, les canards du parc, les canards du canal.

    Longue discussion au téléphone avec maman à discuter de l'avenir de ma sœur. Enfin des vraies discussions constructives, qui s'éloignent du simple récit de ma semaine et de la description de nos météos. Ça me fait mal au cœur à chaque fois qu'ils me demandent quel temps j'ai. Les discussions-météo sont pour moi le symbole du rien-à-se-dire, même si pour eux ce n'est qu'une question de routine.

    Au boulot

    26 mai 2014 à 21h44

    -Long regard, sourire en coin, bouche entrouverte, prêt à parler-
    "Eh ben dis donc...! C'est pas très dynamique !"

    Il est marrant, lui. J'prends ma pause.
    Alors oui, j'ai le dos un peu voûté et le téléphone à la main, accoudée à la table haute. Mais viens donc le voir quand je bosse, mon dynamisme. Et puis c'est vrai qu'un boulot si épanouissant, ça a de quoi donner à n'importe qui une énergie infinie, hum !

    J'ai souri sans rien dire à ce cher Monsieur le directeur, qui, en s'asseyant lui aussi le sourire aux lèvres, a brisé son verre.

    Y en a marre.

    29 mai 2014 à 18h43

    [Tout ceci est très incomplet. Mais faut que j'écrive ce ras-le-bol interne, quitte à le résumer à l'extrême.]
    Oui, je suis féministe. Je ne dis pas que je le suis. Je m'auto-censure presque, dans les discussions animées. Parce qu'une féministe, dans l'imaginaire collectif, c'est une castratrice aux jambes poilues qui défile les seins à l'air. Aucune crédibilité. Une connasse, une emmerdeuse. Peu de monde prête attention au discours. "Haha, t'es féministe ou quoi ?"
    Ça m'énerve, d'une colère mêlée de lassitude.
    Le féminisme n'est pas la misandrie, bordel de brosse à chiottes !
    Pourquoi devoir se justifier de vouloir l'égalité ?
    Et autres phénomènes de société... Je veux juste pouvoir m'habiller comme je veux sans avoir peur qu'on juge ça 'trop court' (trop court pour quoi ?), travailler pour un salaire égal à mes homologues masculins, qu'on ne décide pas à ma place si je peux avorter ou non, ne pas être vue comme un monstre à préférer une carrière plutôt que mère au foyer, me promener dans la rue sans récolter les remarques salaces. Même si souvent j'en ris intérieurement, des "hé madmoiselle tu veux faire un tour dans ma twingo ? .... vazi salope tu te prends pour une princesse". Je ne veux plus avoir à subir.

    Depuis plusieurs mois, j'ai fait pas mal de lectures -articles d'opinion, reportages, articles sociologiques, nombreux témoignages- sur le sujet. Je ne vais pas en faire un résumé ici. Trop, beaucoup trop de choses à dire.

    Mais du coup, le quotidien m'apparait de plus en plus pourri, irrécupérable. Bordel, y a trop à faire pour que ça change vraiment. L'impression que rien n'a changé depuis l'acquisition du droit de vote. Et... quoi, 'faudrait se considérer déjà bien assez heureuses, comme si ça devait susciter assez de reconnaissance pour les 300 prochaines années ?

    Faudrait toujours se sentir flattée d'être abordée dans la rue quand on n'a rien demandé. J'me souviens d'une discussion avec un pote qui me disait qu'il lui arrivait, avec ses amis, de klaxonner / ralentir en voiture à côté de filles dans la rue (même s'il reconnaît avoir conscience qu'elles n'apprécient pas forcément). La dernière fois que je me suis faite suivre dans la rue par une bagnole de mecs, ça m'a terrorisée. Pour eux, c'est un jeu, je suis un objet qui les fédère autour d'un rire commun. Mais moi, je ne connais pas leurs intentions, à ces types qui me regardent comme une proie. Quand je suis arrivée chez mes amis après avoir été suivie pendant le tiers du trajet, tremblante, les amis n'ont pas sourcillé devant l'anecdote.

    Et en vrac.
    -Faudrait arrêter de se promener en jupe, parce que sinon, ça veut dire que dans un sens, on les cherche, les remarques, les sifflements, les mains au cul dans les transports. Si tu te fais belle, c'est pour séduire, non ? Non. C'est aussi, et surtout, pour moi.
    -Le plafond de verre. Certes, concrètement c'est difficile d'agir. Mais putain. Les salaires, toujours. On en parle, souvent, partout, mais on ne fait rien.
    La place dans l'entreprise. Un homme qui dirige d'une main de fer sera vu comme quelqu'un qui sait ce qu'il veut. Une femme sera vue comme une connasse qui n'a pas de vie. Et si elle est féminine physiquement, on doutera de ses compétences. Toujours.

    Oh, merde. J'ai pas envie de continuer la liste. Ça me dégoûte.
    Cette culture du viol me dégoûte. Ce slut-shaming me dégoûte. Ce déni du harcèlement de rue me dégoûte. La majorité des hommes, mais aussi des femmes, dénient complètement tout ça.
    Comme si c'était normal de ne pas être rassurée en rentrant chez soi après 22h.
    Me sens tellement démunie quand parmi mes proches, certains refusent de reconnaître la réalité des faits. Mon père qui considère qu'il n'y a rien de méchant à klaxonner une fille -même si lui ne le fait pas-, que c'est plutôt flatteur. Il me disait ça quand avec mes amies, on se faisait tout le temps klaxonner et interpeller par des dégueulasses en se déplaçant en ville, quand on était lycéennes.

    Sans même parler de moi... Tous ces récits autour de moi. Les filles violées, des viols que le monde refuse de considérer comme tels parce que ce n'était pas un homme-à-tête-de-pervers-en-imper-dans-une-ruelle-sombre, et parce qu'elle n'a pas immédiatement porté plainte. Sans parler des procès qui n'aboutissent jamais.
    Les reproches avant tout. "T'étais habillée comment ?" "Oui mais bon, en même temps, t'étais montée chez lui, donc bon fallait t'y attendre..." "Mais tu l'avais embrassé, avant ? Ouais, donc tu l'as quand même chauffé quoi..." Une jupe n'est PAS un consentement. Avoir bu n'est PAS un consentement. Être chez quelqu'un n'est PAS un consentement. Être en couple avec le violeur n'est PAS un consentement. Toutes ces phrases, partout, dispersées innocemment dans des conversations, me donnent la gerbe. "Bah c'est son copain, donc ça peut pas être un viol de toute façon hein, ton copain tu l'aimes donc au pire tu te forces un peu, puis tu lui dois bien ça". Donnez-moi un seau que je vomisse.

    Tous ces gens qui cautionnent, par peur du désordre social ou par aveuglement total, et qui ne voient pas les anomalies quotidiennes. Qui perpétuent l'idée que ce comportement bestial est normal, que ces hommes ne le contrôlent pas, que c'est la faute de celle qui subit, au fond. Non.
    Ils ne sont pas des bêtes, ils valent mieux que ça, il peuvent se contrôler (excepté les malades psychologiques, of course), faut juste qu'on arrête de répandre l'idée qu'ils n'ont pas à le faire.

    Et toutes ces choses que je n'ai pas l'énergie d'évoquer ici.
    Ouais, j'suis féministe parce que je n'admets plus d'être infantilisée par ma position de femme.

    J'en ai marre. J'en peux plus de devoir accepter que ce soit ma "condition de femme, c'est comme ça qu'on le veuille ou non".

    Boulette, va.

    31 mai 2014 à 16h15

    Et merde.
    C'est un HOMME, pas une femme. Et moi j'ai mis du Madame partout dans ma jolie candidature.
    Bon. Ben je sais au moins où je ne serai pas l'an prochain.

    Et recommencer, ailleurs

    31 mai 2014 à 23h13

    Pourquoi j'arrive pas à l'oublier...
    C'est fatigant.
    Dès que je suis dans la rue. Ou dès que je repense à ce sacré automne.
    C'est largement passé. J'ai largement tourné la page. On ne se reverra plus, il a quitté la ville. Mais j'continue de penser à lui ; comme un eldorado perdu, je l'idéalise en quelque sorte. Sans aucun sentiment. Juste un souvenir de sa présence, de lui, de nous.
    Allez. Sors de mes pensées, tu n'a plus de raison d'y être, ça suffit maintenant.

    J'ai recommencé à dessiner. J'me suis forcée à aller jusqu'au bout. J'avais oublié, depuis le temps que j'avais arrêté, mais j'ai toujours du mal à finir un dessin. Les détails, ça me rebute, je n'ai pas le matos adapté alors c'est galère. J'ai croqué la vue de ma fenêtre, à l'aide d'une photo. C'est pas trop mal, pour une reprise depuis longtemps en tout cas. J'aime bien calculer à quel endroit doit démarrer tel trait. Pour laisser libre cours à mon imagination, par contre, il me faudra sans doute un peu plus de temps. Le temps de reprendre le coup de crayon. Mais si je n'ai pas le coup de crayon, ça me gonfle de dessiner. Je n'aime pas quand je n'aime pas mon style.

    Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi ce sujet de dessin. La nostalgie pointe le bout de son nez, à l'approche du départ. Mon appart' presque vide résonne légèrement. 2 ans s'achèvent, encore la fin d'une époque. Je vais revenir, dans au moins un an, le temps de valider quelques cours pour finir mes études, mais ce ne sera plus pareil : j'aurai grandi, eux seront, pour la plupart, partis. Dire "à la prochaine" alors qu'on a conscience qu'on ne se reverra peut-être plus...
    Pour l'instant, un nouveau déracinement. Et recommencer, ailleurs.

    Mes lectures de ces derniers jours (notamment des chroniques de Guy Delisle) ont ravivé mon désir de voyager. Mais sans argent, je suis coincée. Ce serait tellement plus simple sans cette contrainte. Frais de transport, frais de déménagement, d'ameublement, etc... Je serais partie loin sans hésiter.
    Un jour.
    Bientôt.
    Peu importe le temps que ça prendra (comme une nouvelle devise, ça...). Je le ferai. Ça me rassure. Ça ira.

    Edit :
    Mon carnet de voyages, en stand-by depuis trop longtemps, ne demande qu'à être rempli de nouvelles aventures. Oser. Tant pis si j'ai pas les sous. Je ne les ai pas en France non plus, de toute façon ! Allez, postule, envoie tes CV loin.
    Perdu confiance en ma capacité à me débrouiller en anglais, vu que l'école ne nous donne plus de cours de langues, seulement quelques cours en anglais -mais pas ceux que je suis. Tant pis. Oser.

    Trop rationnelle

    1 juin 2014 à 21h53

    C'est presque dément, cette envie, ce besoin de voyage. Nouveauté. Air frais. C'était en sourdine mais le désir est ressorti d'un coup. Ça fait des années que je ne suis plus partie en vacances, mis à part quelques jours chez mon frangin à quelques heures de route d'ici. Je trépigne, j'ai la bougeotte, ma vraie nature refait surface.
    J'ai un besoin impérieux de tout plaquer et de filer à l'aéroport le plus proche (si on met de côté le fait qu'il n'y a pas d'aéroport ici). Oui, dégoter un boulot sur place, ça peut être effrayant, mais... Merde, secoue-toi ! T'as oublié ? T'as oublié que ce qui te fait avancer, ce sont les défis ? T'as oublié ce que t'a appris la prépa : les difficultés, on les surmonte toujours ? Un moment difficile à passer, mais de toute façon je vais le faire.

    Je suis trop rationnelle. Tout ce que je fais, depuis à peu près toujours, c'est par sécurité. Ma prépa : par sécurité. Mes études ? par sécurité. C'est limite contre ma nature de tout plaquer. Oui mais ce serait oublier mon goût du changement, mon goût de l'inconnu, et surtout, cette délicieuse impression de ne pas me reconnaître, que je cultive dès que possible.

    Faut que je sois prise à ce poste.
    Sinon, faut que je me rattrape début 2015.

    Equipiers, vous m'achèverez.

    5 juin 2014 à 20h13

    20h ! Waw ça fait 2 heures ! J'les avais pas vues passer. Deux heures que je suis sur ce dossier, et que je n'ai pourtant avancé que de 3 paragraphes et quelques zolis schémas colorés. Je sais que mon analyse manquera d'approfondissement... et ça me déçoit. J'ai une sorte d'obsession douce de la performance. Je veux que les choses soient bien faites, et c'est presque un handicap dans les travaux de groupe : les autres ne comprennent pas pourquoi je ne me satisfais pas du simple minimum nécessaire. Et leur mentalité m'énerve. Je ne supporte plus. J'ai cru que j'allais péter un plomb en début de semaine, quand je me suis tapée un travail de groupe intensif presque seule, les autres assumant complètement de n'en avoir rien à foutre.
    Putain. C'est à cause d'eux que mes notes ne décollent pas plus !! On est notés en groupes, presque tout le temps. Certes je comprends bien pourquoi, mais je trouve ça injuste. Je visais une bonne mention pour mon master, moi ! Et je postule pour une boîte qui demande les bulletins !! Putain, ces petits cons sont en train de tout foutre en l'air, et c'est MOI qui dois me justifier face à eux d'être exigeante !! C'est MOI qui dois recevoir leur regard un peu condescendant, comme une collégienne fayotte un peu capricieuse...
    OUI j'aime les travaux de groupe, mais putain donnez-moi un groupe sérieux ! Pas des partenaires qui s'y mettent au dernier moment, pas des partenaires qui bâclent les choses en me disant de me relaxer en se pensant cools... Et dire que ces gens sont passés, en majorité, par la prépa. Plus ça va et plus il y a de désillusions, dans cette école. Ils ont tout oublié ? Ils ont oublié ce que c'est de travailler pour être BON, travailler pour donner le meilleur de soi-même, travailler pour réussir ?
    Piouf, heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça. Mes coequipiers de l'an dernier me manquent.

    Bon, et puis j'ai intérêt à m'accrocher si je veux me coucher tôt ce soir (longue journée demain avec retour au boulot le soir, pour une grosse soirée). D'autant plus qu'on avait prévu de discuter un peu ce soir lui et moi. Bon. Ce sera en hachuré.

    Je n'ai toujours pas la réponse à ma candidature. Les autres candidats que je connais non plus, rien d'anormal je suppose, à moins qu'on soit tous sur liste d'attente. J'ai essayé de les appeler aujourd'hui, pas de réponse. Il faut que je l'aie, cette réponse. Pour arrêter de stresser, de ne pas arriver à me concentrer de la journée en me disant que mon téléphone peut sonner à tout moment pour m'apporter la nouvelle, ne pas arriver à dormir parce que j'ai hâte d'être le jour suivant pour que vienne la réponse. Et surtout, pour savoir si je peux tout mettre en œuvre pour obtenir mon plan B : faire jouer le réseau de l'école, etc. C'est quelque chose qui demande beaucoup d'investissement, il vaut mieux donc que ce ne soit pas pour tout laisser en plan si jamais, par miracle, je suis acceptée à cette candidature qui date maintenant de plus de 6 mois. Le processus de recrutement le plus long que j'aie jamais connu.

    Pièce jointe

    11 juin 2014 à 8h17

    Ça y est, je suis de mauvaise humeur dès l'matin.
    Il m'a enfin envoyé ce document hyper-important. Au milieu de la nuit. Mais alors bien, bien tard, quand je n'avais à peu près plus aucune chance d'être debout, et pourtant j'ai attendu jusqu'à plus de 2h du mat'.
    Il me l'a envoyé sur une adresse mail que je n'utilise plus depuis des années (POURQUOI ? POURQUOI ??). Donc automatiquement désactivée, apparemment.
    Et comme il me l'a envoyé super tard, il s'est couché super tard. Et maintenant il dort, son téléphone est éteint et il ne me renverra donc pas le document avant longtemps.
    PUTAIN. J'EN AI BESOIN !!

    Puzzles

    12 juin 2014 à 19h44

    Hier, baby-sitting.
    Ils sont adorables ces enfants. Vraiment. C'est un plaisir de passer la soirée avec eux.
    La dernière fois, le petit était dans sa période où l'on répète les gros mots entendus ailleurs, pour tester, et cherchait à attirer davantage d'attention que sa soeur. Cette fois-ci, non. Il suffisait de lui dire les choses une fois, il tentait un "non, après", je répétais et tout allait bien. J'étais pareille, petite : essayer d'embobiner la baby-sitter, parce que quand il n'y a pas papa et maman à la maison, c'est un peu une soirée spéciale.
    Quand il est allé se doucher, j'entendais le murmure de sa petite voix aigüe s'élever du clapotis de l'eau. Quand il est sorti, il s'est laissé tomber sur son lit. Il pleurait. Il était triste que ses parents soient si souvent absents. Ça m'a fait mal au cœur.
    Sa grande sœur est arrivée plus tard, tous deux se sont serrés dans les bras l'un de l'autre. Tandis qu'elle me parlait de leur nounou, je la trouvais très mature, drôlement autonome par rapport à son jeune âge. Je me suis dit qu'on devinait bien, à voir ces deux bouts de chou, que les parents travaillent beaucoup.

    Fin d'année

    13 juin 2014 à 15h46

    Un bon groupe. Une bonne soutenance orale. J'ai envie de dire : enfin !
    Depuis des mois que je me coltine des groupes de paresseux, des groupes de prétentieux, des groupes qui bâclent leur boulot... Nous 4, on a immédiatement sympathisé. Ça m'fait vraiment plaisir. On a prévu de se regarder le match de foot ensemble la semaine prochaine.

    A part ça : toujours en recherche de stage.
    Je suis inquiète, j'ai peur de repartir comme l'an dernier : de ne rien trouver. D'encaisser les refus. Ça fait mal. Se demander ce que notre profil a de si mauvais.
    Je ne supporte pas ces entreprises qui ne donnent jamais signe de vie, qui font comme si elles n'avaient jamais reçu le CV.

    Lourde

    14 juin 2014 à 15h13

    Je suis épuisée depuis hier soir. Ce matin, je me sentais incroyablement lourde et FATIGUÉE, comme droguée. Comme si quelqu'un avait pu foutre une connerie dans ma p'tite bouteille d'eau au boulot hier soir (haha, en plus j'y ai presque pensé. Mais non.). Encore maintenant, à presque 15h, j'ai du mal à émerger, je suis vaporeuse, lourde, le simple fait de me lever de ma chaise me demande autant d'efforts que si je devais promener une armoire à glace.
    Mais mon appart' est dans un bordel monstrueux.
    Mais la vaisselle s'agglutine au fond de l'évier.
    Mais j'ai des candidatures à rédiger, en français comme en anglais, et à envoyer.
    Mais j'ai un travail de groupe à réaliser.
    Mais j'ai envie de chialer, de gueuler contre le Monde qui ne m'aide pas, même si c'est pas totalement justifié, mais j'ai pas la force. C'est juste de fatigue que j'ai envie de chialer, je crois. Je m'y refuse, par instinct.
    J'ai été recalée pour le job de mes rêves.Ils ont pris quelqu'un qui s'est fait pistonner par papa, paraît-il. J'ai l'impression d'avoir participé à un simulacre : toutes ces épreuves, ces déplacements, tous ces entretiens, alors qu'ils savaient sans doute dès le début qu'ils prendraient, comme bien souvent, des personnes qui en font déjà partie. Et moi qui leur parlais avec toute ma conviction en pensant défendre mon bifteck. Je pensais avoir mes chances.
    C'est pas grave. Je vais faire quelque chose de bien à la place, aussi. Mais ce poste m'aurait mise en sécurité pendant 2 ans. A l'abri. 2 ans. C'est énorme. Je vais continuer de vivre au jour le jour, sans savoir si finalement, dans un an, je vais pouvoir me la payer, cette dernière année d'études.

    Et j'en ai marre qu'on s'étonne que je n'aie pas le permis. Et me retenir de dire que c'est parce que je n'ai toujours pas pu me le payer, et ne peux toujours pas.

    Je ne me plains pas. J'arrive à vivre avec très peu d'argent. Mais bordel, c'est épuisant, les petites remarques auxquelles je ne réponds pas pour éviter d'en tartiner des couches avec ma 'pauvreté'.

    A travers la merde et le brouillard

    15 juin 2014 à 19h17

    Une lune verte.
    Le nez pointant vers le ciel, le pas rapide en revenant de ma dernière soirée de ce boulot, les talons douloureux à cause de ces chaussures qui partent en loques.
    C'est surtout le halo qui est verdâtre. Un vert foncé, vert un peu vaseux. C'est marrant. Je ne l'avais jamais remarqué. Un large halo sur lequel se dessine la silhouette du hangar désaffecté à côté de la gare. Plein de gares ont ce genre de hangar. Celui où les gens vont pisser, celui où les sdf squattent probablement.

    J'ai chialé au téléphone avec papa et maman. J'ai craqué parce qu'ils me suggèrent de me lancer dans une dépense lourde à laquelle je ne peux concéder. Je ne peux pas faire plus d'économies que ce que je fais déjà. Trop de pression. J'ai conscience de la validité de leurs arguments, mais eux ne semblaient pas comprendre les miens.
    En m'entendant pleurer, ils ont presque changé de ton, ils m'assuraient que je n'étais pas seule dans cette galère. Oui mais on est tous fauchés, alors quoi ? En quoi ça pourrait bien aider ? Pourquoi je ferais cette dépense dont je peux et dois me passer ? Alors non, dites pas que ça ira quand même, ça n'ira pas. Arrêtez de me répéter qu'on va trouver une solution. On n'en a jamais trouvé encore. Je vis au jour le jour et eux aussi. Tant qu'on ne m'en parle pas, ça va. D'ailleurs je n'aime pas qu'ils s'en plaignent, qu'ils se plaignent de ne pas partir en vacances, parce que oui, ça pourrait être clairement pire, on pourrait dormir dans un carton dans la rue, depuis le temps. Mais qu'ils arrêtent de faire comme si tout allait s'arranger par miracle. Non, ça ne s'arrangera pas par miracle, et vous le savez très bien puisque d'habitude c'est MOI qui dois vous rassurer.
    Pour l'instant je ne suis pas sûre de pouvoir un jour retourner à l'école obtenir mon diplôme. C'est tout. J'ai l'impression qu'on ne se comprend pas sur ce sujet. Ils veulent s'aveugler, comme je le fais moi-même pour ne pas avoir à regarder trop loin en avant : à travers la merde et le brouillard. S'aveugler, ok, mais alors en restant quand même rationnels. (Je crois que c'est la différence entre eux et moi. Je ne comprends pas certaines de leurs dépenses, ils font certains achats qui pourraient largement être réduits. Pourquoi prendre de la bouffe "de marque", de la viande ultra-chère, autant de cinémas, autant de cadeaux pour ma petite sœur, etc ? Oui ça fait plaisir au moral, mais payez vos factures d'abord, limitez les découverts...)

    Mes études, ma fierté. Je sais que c'est banal maintenant de faire des "longues" études. Ça n'a en tout cas rien d'extraordinaire, et ça a toujours été le minimum qu'on attendait de moi. Mais c'est ma fierté d'y être arrivée par moi-même, d'avoir fait tout ce chemin. Même si je dois me limiter dans beaucoup de mes choix d'orientation : non je n'irai pas en stage dans tel pays, trop cher. Non je ne postule pas à ce stage, je ne pourrai pas vivre avec une si petite somme. Non je ne fais pas d'humanitaire pendant mon interruption d'études, pas les moyens. Alors forcément, c'est pas aussi brillant que je l'aurais souhaité.
    Peu importe. Mes études, alors que c'était franchement pas un chemin facile : ma fierté intérieure.

    (Mais bon, presque à chaque fois que je suis fière de quelque chose, ça foire. Alors si je me mets à être un peu superstitieuse, ça pourrait bien présager que je ne trouve pas la somme nécessaire pour finir mes études !)

    (abus)

    17 juin 2014 à 19h35

    Depuis (lui) (ou : que j'en ai pris conscience), consentir à un rapport avec autrui me donne l'impression de juste me mettre en veille, de seulement accepter que ça arrive. Presque subir, passive. Comme un putain d'automatisme, comme si je faisais juste ce que je dois faire.

    Comme si... il fallait bien que je dépasse cette petite appréhension, après tout, sinon il ne se passera plus jamais rien. Et je sais que j'ai radicalement tort, du moins, j'aurais tort si c'était une réaction réfléchie, et non instinctive à la manière d'une défense immunitaire.

    Voilà, je l'écris là et je l'effacerai peut-être, j'ai l'impression d'affabuler ou d'exagérer. Je ne sais plus ce qu'il s'est vraiment passé, où s'arrêtent les faits, où commence l'interprétation, c'est flou. Mais si je lui trouve autant d'excuses, c'est sans doute qu'il en a besoin. Qu'il a fait quelque chose d'interdit.

    Je ne l'ai pas engueulé, je ne l'ai pas repoussé violemment. Parce qu'abasourdie et je pensais qu'il s'arrêterait et ça n'allait pas de soi, la violence envers celui qui inspire tant de tendresse. Après tout il m'attirait, après tout il y avait eu ce long baiser fougueux pour nous conduire sur ce lit. Mais je retenais ses mains, je luttais, il a même dit "aïe".
    Il pensait me faire plaisir autant qu'à lui, il n'a même pas conscience de ce que c'était. Mais j'avais dit non. Dit, et répété, et répété, et répété.
    Il pensait sûrement que c'était de l'appréhension, et c'en était en grande partie. Mais non, c'est non.
    Il a essayé de comprendre pourquoi. Mais il ne s'est pas arrêté. En tout cas pas assez tôt.

    J'avais oublié : pour preuve, plus aucun souvenir de ce que racontait le film qu'on a regardé juste avant. Il paraît que l'oubli est une réaction commune. Puis c'est revenu, très léger, puis presque obnubilant. Alors à moi aussi, ça m'est arrivé.
    J'aimerais juste laisser cette histoire derrière moi, comme un songe dont on doute qu'il ait vraiment existé, avant que ça ne m'atteigne par le pouvoir de la rétroactivité.
    Pour l'instant, je suis seulement ballotée, je m'interroge, je suis réticente à accepter un statut de victime. Et tant mieux.

    Et en même temps, je ne sais pas si l'écrire enfin ici, depuis le temps que ça me turlupine, me permettra de laisser filer, ou de le rendre tangible, avec des vrais mots écrits et tout et tout. Je l'ai écrit, c'est acté, c'était un abus. Même s'il était accompagné de mots doux.

    1 an (et demi)

    20 juin 2014 à 17h07

    Hier soir, j'ai interrompu mes révisions de partiels pour aller regarder le foot avec les copains. J'ai amené de quoi réviser sur place. Ce que j'adore avec T. , c'est qu'on n'est jamais d'accord sur rien dans les débats ! Notamment sur les pratiques scandaleuses de la FIFA (qui ne le choquent pas plus que ça). Ça force à développer une argumentation solide.
    On a fait nos petits paris sur le résultat du match, j'ai failli gagner, bien que je n'y connaisse absolument rien. C'était un moment sympa. Jusqu'à ce qu'au moment de les quitter pour retourner réviser, ils me demandent tous les trois d'envoyer un message en arrivant à destination.
    Je veux dire, ok, c'est... prévenant. Mais je n'ai pas peur, la nuit. Avant, j'adorais la nuit. Puis on a commencé à me dire qu'une fille dehors la nuit, c'est une proie : combiné au harcèlement de rue le jour, je me suis mise à être plus craintive. Mais plus maintenant. Je refuse d'avoir peur d'être dans l'espace public. Ce que l'on veut me faire craindre, c'est un viol. Or les viols sont très, très minoritairement commis dans la rue par un inconnu. Dans la rue, les agressions physiques sont plus souvent à l'encontre des hommes, statistiquement, et pourtant il ne vient à personne l'idée de demander aux gars d'envoyer un petit message en arrivant, de ne pas sortir seuls le soir. Alors non, je ne veux plus avoir peur. Je ne traîne pas mais je marche la tête haute, la démarche assurée. Même si j'évalue constamment le périmètre, les risques, comme un scanner, un robot. C'est devenu un automatisme...
    J'ai juste remonté la fermeture de mon très vieux sweat -j'm'en suis voulu pour ça- afin d'éviter d'éventuelles remarques salaces. Ça ne devrait pas être à moi de faire des efforts en la matière pourtant.

    Au partiel, 'fallait rédiger. J'n'ai plus l'habitude. Ça me fait tout drôle de me retrouver à écrire des phrases peu harmonieuses, celles-là mêmes qui me faisaient tiquer quand je les lisais chez d'autres camarades de classe, avant. A force de nous évaluer très, très majoritairement sur des présentations orales et travaux de groupes, forcément, on ne sait plus écrire.

    En rentrant de mon partiel, en ville je suis passée devant une grande scène installée pour la fête de la musique, où jouait un groupe mexicain. Musique entraînante et costumes traditionnels. Sans que je ne comprenne ce qui m'arrivait, ça m'a foutu les larmes aux yeux. J'ai tracé ma route.

    J'ai passé mon partiel.
    Je suis en vacances.
    Je ne reviens plus en cours d'ici au moins 1 an, peut-être 1 an et demi.

    Le mémoire

    21 juin 2014 à 13h46

    Bon, c'est pas tout, ça, mais 'faut que je me trouve un sujet de mémoire. Deadline dans quelques jours.

    Je sèche. Je n'ai pas encore assez de connaissance dans les thèmes proposés pour faire émerger un sujet pertinent tant pour moi que pour mes futurs recruteurs, sur lequel je puisse écrire une petite centaine de pages.

    Dérive

    23 juin 2014 à 23h20

    Période brève où je délaisse l'estime de mon corps.
    Pour que sous leurs mains cette voix intérieure me dise, convaincue : "tu vaux mieux que ça".

    D'accord.
    Mais ça m'a fait tout drôle de croire le reconnaître de loin en terrasse tout à l'heure. Ça m'arrive environ une fois tous les deux jours. Mais sa présence me manque. Je sais que je ne le reverrai pas, et c'est tant mieux.

    Edit.
    Et je craque. Je crois que j'craque à moitié. "Je vaux mieux qu'ça" qui me flotte en boucle dans la tête, ça m'rend dingue. Même si j'ai l'impression que ça me 'purifie'. J'veux plus me renier.
    Retrouver quelqu'un de bien. Réapprendre à y prendre du plaisir. Retrouver confiance en moi.

    Soeurette

    24 juin 2014 à 0h48

    Je m'inquiète pour elle. J'ai peur qu'elle n'ait pas les résultats qu'elle espère au bac, peur qu'elle ne soit pas prise pour ses vœux post-bac : elle a très peu travaillé. Elle a largement les capacités, pourtant.
    Les parents sont franchement convaincus qu'elle ne l'obtiendra pas. A force de discussions au téléphone cette année, je les ai convaincus que ça ne serait pas forcément le Mal absolu si elle redouble : ça lui permettrait d'affiner son projet, de gagner en maturité. Alors, au moins, ils ne seront pas trop déçus / durs envers elle si le cas se présente, eux qui ont toujours placé la barre haut. C'est déjà ça.
    Mais ils ne se cachent pas du tout de leurs doutes devant elle. Ils lui font savoir ouvertement le peu d'espoirs qu'ils placent en elle cette année. Je le leur ai demandé, ils me l'ont dit. "Oui, elle le sait, ce qu'on en pense".

    Et bordel, ça me fait de la peine pour elle. Cette attente, cet espoir des résultats, je les connais. Et ses parents ne croient pas en elle. Ses propres parents. Elle-même a déjà si peu confiance en elle... J'ai de la peine pour elle, j'ai envie de la serrer dans mes bras, sans savoir si c'est plus pour moi ou pour elle. Tiens, en l'écrivant, des larmes coulent. Envie qu'elle sache que tout ira bien, même si ça prend un an de plus. Ne sois pas démolie ou butée si jamais les résultats ne sont pas ce que tu veux. On a droit à l'erreur. On a droit à plusieurs essais. Ce dont on n'a pas le droit, c'est de baisser les bras.

    Les parents m'ont suffisamment répété qu'elle se met la pression par rapport à mes propres résultats. Le jour où j'ai eu mes résultats, il y a quelques années, elle a fondu en larmes. Alors.. si elle n'a pas les résultats qu'elle espère....

    Le pire, c'est qu'elle en a les capacités, largement. Mais elle s'est braquée face aux cours, sans que personne ne comprenne pourquoi. Un tel gâchis...

    Une lettre

    26 juin 2014 à 19h08

    Le bonhomme du centre des finances publiques m'a corrigée, avec un regard sans appel, sur l'épellation de mon nom.
    Merci. Dire que depuis tout ce temps j'étais dans l'erreur !

    Puis il m'a demandé (avec une légère insistance) de bien remercier son collègue pour le papier qu'il allait me donner (Des fois que je sois une malotrue, il a eu raison de me le rappeler.).

    Sa pause café a dû lui faire du bien. Je le lui souhaite.

    Prépa

    27 juin 2014 à 23h05

    Je me promenais en sous-marin sur un sujet de forum dédié aux prépas. Et ça a ranimé cette sensation malsaine en moi. Pas à l'aise, soudain. Voir ces personnes évoquer les petits détails qu'on a tous connus. Les pertes phénoménales de cheveux, même encore après. Ce détail a été comme une goutte de trop dans mon malaise. J'ai quitté au moment précis où j'ai pris conscience du noeud de stress qui se formait dans mon ventre.
    Waouh. 2 ans après en être sortie. C'est fou.

    Je le trouverai, ce sujet.

    28 juin 2014 à 15h38

    J'ai contacté deux professeurs de l'école concernant mon sujet de mémoire. Je veux m'assurer de m'orienter convenablement dans les choix de thèmes proposés, afin d'être mise en relation avec le tuteur adéquat.
    Mais comme ce sont les vacances, et que je ne dispose que de leur adresse mail de l'école, je doute d'obtenir une réponse d'ici la deadline.

    Inquiète

    4 juillet 2014 à 19h31

    Réflexion de cabinets.
    C'est marrant à quel point eux deux et moi, on est différents en tous points au niveau du caractère. Nos affinités et valeurs communes ne nous viennent que de "là d'où on vient".

    Elle a eu son bac, contrairement aux attentes des parents. Je suis heureuse de son résultat.
    A présent, inquiétude : voir comment ça va se passer. On n'va pas pouvoir financer son passage dans les études. Et je ne la vois pas du tout du genre à se démener pour trouver un ou des petit(s) job(s). Les choses vont encore s'empirer d'un cran. J'veux pas qu'on coule.

    Revenir ici soulève de nouveau toutes les pressions que je souhaiterais garder enfouies.
    -Le niveau de vie. La maison. Rien à voir avec celle de mon oncle et ma tante chez qui je suis passée juste avant de venir ici. Alors c'est comme si chaque vue de notre petite maison m'envoyait quotidiennement notre pauvreté à la figure. Low-cost. (Oh, et je viens d'apprendre que ma cousine a obtenu par piston un stage dans un pays où je rêvais d'aller jusqu'à il y a peu. Oui, je l'avoue, je suis jalouse. Je brûle plus que tout de partir loin, mais je suis toute seule pour trouver les opportunités. Égalité des chances mon c*l. Oui, je suis jalouse de voir à quel point les choses sont toujours plus faciles pour d'autres qui se considèrent pourtant comme des personnes normales, pas privilégiées.)
    Maman va être au chômage d'ici quelques semaines. Je ne veux pas y penser. "On va trouver une solution" disent-ils, encore la même phrase. Elle est devenue creuse. Je n'y crois plus. Et à la fois, je trouve qu'ils ne se bougent pas suffisamment le cul pour changer les choses. Je sais que ce n'est pas facile. Et qu'on ne peut pas faire de miracles. Mais une légère amélioration serait sûrement possible, au prix de quelques petits sacrifices...on n'a rien sans rien. Ce sont des idéalistes, au fond. Pas des combattants. Ils ressassent tous les mauvais choix qui les ont conduits ici, ils font des plans sur la comète, mais concrètement, pas grand chose.
    -Au niveau de l'intimité. Comme d'habitude, finie l'intimité. Je me planque pour prendre ma pilule le soir, mais combien de temps encore vais-je pouvoir continuer ? Je sais qu'ils feront forcément irruption dans ma chambre à un moment ou un autre. Et le bruit, c'est usant. Nulle part pour être tranquille. Dur. Surtout que j'ai rendu mon appart : je suis provisoirement sans domicile fixe, si l'on peut dire.
    -Au niveau de la sécurité. Cette famille a toujours eu du mal avec les portes et fenêtres fermées. Mais moi, depuis mon cambriolage, j'ai gardé la trouille, j'ai besoin de savoir les lieux sécurisés, encore plus qu'avant. Je ne suis pas tranquille, même la nuit.
    -Au niveau de l'autonomie. Mes parents n'ont pas enregistré que j'ai grandi depuis que j'ai quitté la maison. Alors je reçois des ordres toute la journée, et j'ai un peu de mal avec ça. Oui, ce sont mes parents. Mais eux, quand ils vont chez mes grands-parents, reçoivent-ils des ordres ? Je suis disposée à aider et je le ferais naturellement. Mais ils n'attendent pas que je le fasse, prennent les devants et m'ordonnent de le faire, comme à une gamine indisciplinée de 8 ans, et insistent, et insistent, et rabâchent. Même pour des choses qui me sont personnelles. Je n'ai pas besoin de ça. Je mène ma vie toute seule depuis plusieurs années, et je m'en sors honorablement sans qu'on ne me dirige à ma place.
    A partir de quel moment un enfant cesse-t-il d' "appartenir" à ses parents ? (pitié, ne me dites pas "au mariage, transfert de propriété tout ça".)

    Bref, c'est peu reposant.

    Crise(s)

    10 juillet 2014 à 19h10

    Quelque chose a lâché en moi.
    "Quoi, pourquoi, pourquoi maintenant, que se passe-t-il, comment réagir, me battre, ne pas essayer de tout contrôler, qu'est-ce qu'il m'arrive, faut que ça s'arrête, ça peut pas continuer, je comprends pas ce qui m'arrive, c'est l'bordel, j'ai peur"
    Moi-même mais plus vraiment moi-même.
    J'ai réussi à en parler rapidement, et j'ai bien fait, sinon je me serais sûrement rendue cinglée.

    Besoin d'ondes positives. Calmer le mal en-dedans et physique.

    On ne sait pas ce que j'ai.

    Je suis sous calmants. J'vais sûrement un peu planer.

    Effets

    11 juillet 2014 à 17h15

    Mollassonne.
    J'sais pas si c'est parce que je ne me force pas, ou à cause du médoc' qui me ramollit. Peut-être les deux. J'ai besoin de rester enfoncée sur un canapé : rester debout demande déjà trop d'énergie.
    J'ai accepté de ne pas garder forcément le contrôle, de ne pas me forcer. J'ai l'impression d'en faire un peu trop, presque. Je ne sais pas. Si ça se trouve, je pourrais me bouger, aller en ville.
    Mais ça soulage, un peu. Ne pas essayer de contrôler tous mes ressentis, tous mes sourires, tous mes mots. Pour la première fois depuis longtemps, bien longtemps.

    J'ai voulu faire de la musique tout à l'heure, mais j'avais l'énergie d'une moule, je ne cogitais pas assez vite pour que mes notes ressemblent à quelque chose de correct.
    Alors j'écoute mon concerto sur Youtube. La cadenza -la partie que je n'arrive pas à dompter- est superbe. Très technique et très belle. A l'oreille, on croirait qu'il y a plusieurs violons. Mais non. Seulement 4 doigts. C'est bien mon problème. J'ai besoin d'un temps de réflexion immense pour enchaîner en doubles-cordes.

    Et il en reste, et il en faudra

    14 juillet 2014 à 13h09

    J'ai hâte de griffonner de nouveau les pages, les remplir, les agrémenter de tickets, d'observations, de descriptions, de mon œil naïf sur une parcelle de nouveau monde. Il s'est arrêté il y a 3 ans dans un torrent de larmes, a timidement tenté de redémarrer il y a 1 an et demi. Sans succès : les meilleurs épisodes d'un carnet ne se vivent pas en groupe.

    La naïveté des mots relus transcrit l'enrichissement, la construction. Et il en reste, et donc il en faudra. Des milliers de kilomètres à parcourir, à découvrir, à traverser.
    Sa couverture... Il me rappelle mes horizons, il me rappelle de ne pas m'arrêter, il me rappelle de ne pas baisser les bras. Ouais, c'est lent, on fonctionne au diesel lui et moi, mais un jour, il sera rempli. Promis.

    3 semaines.
    J'emmène aussi mon carnet de croquis. Mes nouveaux crayons.

    Me faudrait un site d'atelier de dessin avec thèmes imposés, quelque chose qui me donne de l'inspiration régulièrement. J'ai la caboche bien vide.

    Vivement le mois prochain.

    18 juillet 2014 à 19h29

    Je n'aime pas ces vacances. Ce ne sont pas des vacances, c'est de l'immobilisme larvaire. Parce que je n'ai rien à faire. Désœuvrée. Je ne connais personne ici, je n'ai plus d'activité, et mon père refuse que j'aille faire un footing seule, ne sait-on jamais, hein, un violeur psychopathe est si vite arrivé sur un chemin de campagne..(vous la sentez venir, la culpabilisation-de-la-victime si jamais je vais courir et qu'il m'arrive un truc ?). (à ce propos, on a souvent cherché à m'apprendre à ne pas me faire violer, mais ont-ils appris à mon frère à ne pas (se faire) violer ? La réponse évidente est : mais ce n'est pas un violeur ! C'est hyper agressif de le considérer d'office comme potentiel violeur. Bref, si j'en débattais avec eux, on n'arriverait pas à se comprendre, je pense.) De toute façon, les médicaments m'assomment, je suis incapable d'avoir une journée complète d'activité.
    Un sacré contraste par rapport à cette année, et j'ai du mal à m'y faire. Je ne m'ennuie pas, mais je ne fais RIEN de constructif. Un gâteau au caramel le lundi, une formalité administrative le jeudi, et... rien de plus.

    Il y a longtemps que je n'étais pas restée chez mes parents pour une aussi longue durée consécutive, et la réadaptation n'est pas facile. Je les connais un peu trop par cœur, et ça me déprime de savoir ce qu'ils vont dire à quel moment. Ils râlent beaucoup, souvent, toujours contre les mêmes choses/personnes, mais sans que ce ne soit constructif, ce qui soulève en moi un mélange d'ennui, d'agacement, de tristesse, d'exaspération, et nouvellement, une terreur : serais-je en train de commencer à presque mépriser mes parents ? Oh non. Non non non non non non. Terreur.
    On n'arrive pas vraiment à débattre. Je n'arrive pas à être d'accord avec eux.

    Repas de famille

    21 juillet 2014 à 22h20

    Les crises sont revenues, deux, deux soirs d'affilée. J'avais essayé de diminuer les doses de médocs, pensant que c'était passé. Alors j'ai augmenté les doses sous l'oeil réprobateur de mon père qui a peur que je devienne accro. M'en fous d'être accro, m'en fous tant que ça cesse. J'ai doublé les doses, j'me sens presque zen. J'peux pas bouger, j'peux pas faire de sport, j'suis privée d'alcool et de boissons excitantes, mais presque zen, tant qu'on me demande pas des mots de plus de 1 syllabe.

    C'est arrivé en plein pendant une réunion de famille : tout l'monde est à présent au courant, y compris du nom de mon médicament.
    En pleine spasmophilie sur le canapé, j'ai alors parlé à ma mère de toutes (ou presque) les tensions accumulées pendant l'année, pendant ces 4 dernières années. J'ai reçu un ton vexé : "comment tu veux que je te croie au téléphone si tu me dis que ça va, alors que non ?". Je n'ai pas eu la force de batailler, de tout lui réexpliquer. Je lui ai simplement dit qu'on ne se comprenait jamais sur ces sujets lorsque je les abordais, et qu'en parler ne ferait pas disparaître ces problèmes, au contraire.
    On me dit de lâcher prise. Je réponds que je n'ai pas le droit de perdre le contrôle, je n'ai pas le droit. J'ai peur de ce qu'il y aurait, sinon.

    Ma grand-mère m'a demandé avec une pointe d'espoir quand est-ce que je me marierais.
    Sa méconnaissance de l'Union Européenne m'a surprise : le mot "Bruxelles" qu'elle entend aux infos, pour elle, signifie que ce sont les Belges qui prennent toutes les décisions à notre place ; de même, elle ignorait que l'espace Schengen permet la libre-circulation. "Oh, ah bon ? Eh bien, beaucoup de monde doit l'ignorer, ça, dis-donc..."
    Je me suis rendue compte qu'elle, qui ne jure que par ce qu'elle voit à la télé, ne doit pas être la seule à avoir ces idées. Ces personnes sont une cible tellement vulnérable pour certains politiques...

    J'ai rêvé de lui. Il est à peu près le seul élément troublant de l'année dont je n'ai parlé à personne ici, juste à mon frangin.
    Il y avait une vague histoire de vague d'immigration, de retourner au Maghreb en ce qui le concernait lui et d'autres que je semblais connaître, et en arrivant sur la plage, les voitures disparaissaient dans un sable mouvant les conduisant dans le tunnel, je crois. Désemparée, j'allais plus loin sur le côté de la plage. Et il était là. Et on s'asseyait. Juste l'un contre l'autre. Et on mettait une couverture rouge, qui devenait prétexte à un rapprochement, l'un tout contre l'autre, presque timidement. Et il donnait quelques mots d'explication à sa fuite silencieuse. Mi-adieu, mi-retrouvailles, c'était le crépuscule, c'était... juste ce qu'il m'aurait manqué pour tourner la page.
    J'aimerais. J'aimerais pouvoir me blottir par surprise contre lui sous un plaid, lui et sa douceur incandescente, malgré ce qu'il m'a fait sans en avoir conscience, et avoir ces quelques mots d'explications, quels qu'ils soient. Le comprendre, ce puzzle dont on ne m'a pas livré toutes les pièces. Et tourner la page.

    L'ordonnance s'agrandit.

    22 juillet 2014 à 17h22

    Ils sont censés avoir un effet "immédiat" ces médicaments, ou bien dans la durée du traitement ? Parce qu'on ne peut pas vraiment dire que je me sente merveilleusement bien, même avec le nouveau traitement.

    J'arrive pas à rire, je n'en ai pas envie, ni à me concentrer, je ne supporte plus ce rien de ce qui a une connotation négative. C'est dommage, parce que suivre l'actualité sociale et internationale représente une grande partie de mon occupation en période hors-travail. Mais je bloque presque, ça éveille une sensation de malaise.

    D'après le toubib, on s'approche d'une dépression. En quelques jours je suis devenue une habituée de la pharmacie, avec chaque fois un nouveau médoc' sur la liste.
    J'comprends pas trop. Par le passé, j'ai eu des périodes où j'étais mal, où je pleurais sans trop savoir pourquoi, où je me sentais complètement vidée, et symptômes, etc. Mais c'était court. C'était un soir, ou deux. Mais jamais rien de tel, pas ce vague malaise quasi-permanent, pas cette sensation de soudain décrocher de la conversation et de moi-même, flageolante, incapable de marcher, incapable de m'alimenter, avec "quelque chose" d'insupportable dans ma tête, non violent mais non-définissable et terrifiant, et complètement perdue.
    Ce qui devrait me distraire (sorties, films, discussions) m'assomme.

    Drap blanc

    23 juillet 2014 à 18h23

    Ça s'empire.
    Angoisses cette nuit, bouffées de chaleur, réveillé mes parents. Vomi.
    Je peux plus rien avaler, c'est comme mâcher du carton. Ni bouger. Aller du canapé à la table me demande un effort énorme, je suis enroulée dans un drap, je pleure, je pleure, je pleure tant que je ne suis pas allongée.
    J'ai l'impression que toute idée peut devenir sombre à tout moment. Toute chose. Tout objet. Alors j'angoisse d'angoisser. J'ai peur de perdre le contrôle, imagine, et si je deviens suicidaire, moi qui aime la vie ? Alors j'angoisse encore d'angoisser, dès que je vois un couteau j'y pense.
    Je n'arrive plus à me sentir bien.
    Je sais pas ce qui est dû aux effets secondaires des médocs et ce qui est dû à ce qui est maintenant ma maladie.

    J'veux que ça s'arrête, je veux me sentir bien.

    Et mes vacances à l'étranger... Si je suis dans cet état....

    L'amaigrissement

    25 juillet 2014 à 12h48

    Alors que ça devrait s'arranger, j'ai l'impression de m'enfoncer. Mon estomac réclame mais refuse la nourriture.
    Les journées me paraissent interminables - 24h à aller mal psychologiquement et/ou physiquement, c'est beaucoup trop long.
    D'après la notice de mon 2e médoc', je fais un bingo de tous les effets secondaires indésirables. I feel horrible.
    Hier, j'étais prête à me faire interner. Tout pour qu'on m'aide à faire cesser ça. A bout de forces. Juste capable de gémir, chuchoter. Vomir. De nausée en crise d'angoisse en somnolences fiévreuses.

    Quelques heures de meilleure lucidité, chaque jour : répit.

    J'ai ouvert ma boîte mail ce matin. Bordel, 10 jours que je délaisse tout, que je n'ai pas donné signe.

    J'ai un rdv chez une psy. La semaine prochaine. Tenir jusque là me paraît long. Des journées complètes.

    Une autre semaine

    27 juillet 2014 à 19h11

    Les médocs commencent à me stabiliser. Et moi à devenir dépendante ? Je sens physiquement le manque, quand j'essaie de retarder l'heure de la prise pour que l'effet dure jusqu'à plus tard. La surface de ma peau me brûle, je tremble, mes chevilles ne tiennent pas en place, vertiges. Et c'est parti pour 1 heure de mal.

    Je n'arrive plus à répondre aux messages. Je lis, ça me met du baume au cœur et j'ai envie de serrer les expéditeurs (..trices, d'ailleurs) dans mes bras. Mais je n'arrive pas à répondre.

    Je me sens dans un état second en permanence :
    -Quand je ne vais pas mal, parce que c'est l'effet des médocs qui me rend détachée.
    -Quand je suis en peine crise d'angoisse, parce que je ne contrôle plus rien.

    J'essaie de rester détachée, de laisser aller, parce que je me dis que ma volonté de toujours garder le contrôle y est peut-être pour quelque chose dans tout ça. Mais je ne sais pas. J'aimerais un mode d'emploi. J'ai l'impression de commencer à saouler ma famille à leur parler de ce que je ressens si souvent, mais je ne veux pas intérioriser, ce serait destructeur.

    Finalement, je vais sans doute pouvoir le faire quand même, mon voyage. Avec une véritable pharmacie dans mon sac.

    Thérapies

    1 août 2014 à 19h19

    Un tonneau des Danaïdes.
    J'ai l'impression que lorsque j'arrive à maîtriser une angoisse particulière, c'est pour qu'elle cède la place à d'autres. J'ai vu une thérapeute, un genre de thérapie que je n'avais jamais expérimenté. Elle a à priori fait en sorte que je chasse les angoisses liées au sentiment de sécurité, et depuis -presque immédiatement après- ce sont les idées sombres qui font leur retour en grande pompe. Comme des ombres prêtes à m'effleurer. Et moi, j'suis à côté de mes pompes.

    Le toubib n'a plus de place en rdv d'ici mon départ en voyage, 'faut dire que je m'y suis prise au dernier moment, je n'arrive pas à me bouger et je perds la notion du temps. Je voulais rediscuter avec lui des dosages des médicaments : c'est comme s'ils ne faisaient plus tout à fait effet ces derniers jours, les angoisses nocturnes sont revenues. Demain, il faut que je négocie au téléphone pour qu'il m'accorde quelques minutes. Au moins renouveler l'ordonnance d'ici mon départ, puisque je n'aurai pas assez de médocs pour toute la durée et qu'il ne faut pas arrêter la prise d'un coup.

    J'avais mis le paquet niveau rdv médicaux pour me retaper d'ici le départ, mais j'ai l'impression que je fais une rechute. J'me vois bien arriver là-bas, "coucou, j'suis dépressive". Déjà que je vais prendre mes cachetons à tous les repas, ne pas boire ni alcool ni boissons excitantes...
    Ma pire crainte : en venir à l'auto-agression. Puisque je suis comme en 'mode automatique' maintenant, j'ai peur que sans en avoir vraiment conscience je me retrouve à faire une tentative de suicide. Alors que je n'en ai pas envie ! Je n'ai pas encore vécu ce pour quoi je me bats !

    Il faut que j'arrive à positiver. Me faire une liste de souvenirs positifs. Mais j'ai le chic pour noircir ou attrister toute image heureuse, en ce moment. Et c'est épuisant.
    Dire que c'est une maladie qui dure.

    Musique, musique. J'ai l'impression que la musique est salvatrice. M'accrocher à une mélodie et me laisser porter, comme en transe. Musique. Musique. J'suis trop au ralenti pour en jouer, alors je l'écoute, et c'est apaisant. Je voudrais me réincarner en musique, si réincarnation il y avait.

    Départ imminent

    2 août 2014 à 22h15

    Les doses ont encore augmenté. J'me sens un peu joyeuse à rire pour un rien, j'me demande si c'est lié, ou si c'est juste parce que mon frère est de passage à la maison aujourd'hui, juste avant mon départ en voyage ? Tant que ça dure, ça me va.
    Il faut que je boucle ma valise. Comme d'habitude, trop de trucs à faire rentrer. Est-ce que je prends une tenue de sport ? Une tenue "crado" ? Une tenue de rando ? Une tenue de fête ? Juste du passe-partout ?

    Du nouvel air, de nouvelles rencontres. J'espère que ce sera bien. Je n'ai pas encore de billet de retour.
    J'essaierai de continuer à écrire ici, si je le peux.

    Nouvel air

    6 août 2014 à 19h46

    Le nouvel air me fait du bien, je suis déjà plus endurante physiquement que ces derniers jours, où un simple tour du jardin de mes parents était crevant.

    Les gens ici sont aussi simples qu'adorables.

    Oups, I dit it again

    8 août 2014 à 22h35

    Ça finit toujours par passer. Je m'accroche à cette certitude, parce que ça ne va de nouveau pas fort, aujourd'hui. Sûrement lié à la météo ? Mes parents m'envoient régulièrement un texto pour savoir comment je vais, ce qui me rappelle que tiens, c'est vrai, j'ai cette dépression en moi, alors est-ce que je me sens vraiment bien ? et pouf je chancelle, je vacille.

    Étant donné que je ne suis pas chez moi, je ne peux pas me permettre d'exploser en crise d'angoisse, je ne sais pas si c'est un bien ou un mal. Je n'arrive pas à savoir si ce changement d'air me fait du bien, ou si la perte de repères solides peut aggraver les choses.

    Je dois rester en mode automatique. Ne pas réfléchir à mon "surmoi" comme dirait l'autre. Sinon j'm'enlise, je panique et je me noie dans le bourdonnement vertigineux de l'intérieur de ma caboche.

    Et encore cette impression effrayante que mon cœur peut s'arrêter de battre à tout moment.

    Refus, mais refus de le nier

    13 août 2014 à 0h04

    Je comprends mieux pourquoi le toubib me demandait avec une sorte d'insistance si j'allais beaucoup travailler pendant mon voyage. Je ne fais pas beaucoup d'heures, et le reste de la journée consiste en ballades ou détente Mais je me sens progressivement de plus en plus fatiguée, de jour en jour.
    Je devrais écouter ce signal. Cette dépression, appelons-la comme ça pour le moment, est une sorte d'appel au secours de la part de mon moi intérieur, dans un sens, non ? Mais je ne peux pas me poser, aller faire une sieste au milieu de la journée. Parce que je dois travailler, même si c'est avec plaisir ici. Et parce que je ne dois pas avoir l'air impolie ou asociale. Seule une personne ici est au courant, et dans les grandes lignes seulement. Je ne veux pas qu'on me colle d'étiquette. Je ne veux pas qu'on me voie à travers le voile des clichés concernant la dépression. Je refuse qu'on me résume à ça, et pourtant je ne veux pas que cette nouvelle dimension de moi soit niée.

    Woh.

    13 août 2014 à 21h45

    Woh punaise. Ça devient dur. Je suis... fatiguée, comme au bout du rouleau. Comme lorsqu'on galère sur les derniers mètres de dénivelé d'une longue rando. Mais c'est pas fini, je ne peux pas m'étendre sur un canapé sous une couette.
    Je galère. J'ai envie de croiser mes bras, d'y enfouir ma tête et de fermer les yeux. Me sens presque oppressée. Légère envie de pleurer, sans vraiment de raison autre que la fatigue.

    Quand je serai de retour, il faudra que je commence à voir un psy, pour agir un peu plus "en profondeur" qu'avec des médocs. Ce sera coûteux, j'espère au moins que ce sera efficace. Mais comme cela fait plusieurs semaines que je suis sous traitement, un traitement qui m'enveloppe d'un espèce de léger brouillard, je me demande si, une fois devant un-e psy, je serais encore capable de décrire ce qui ne va pas.

    Edit : 'ayé, j'ai pleuré. J'espère que ce ne sont pas les médocs qui commencent à faire moins effet, comme les fois précédentes... parce que je suis au maximum des doses autorisées.

    Au réveil

    28 août 2014 à 16h12

    Voiture, train, train, bateau, train, train, voiture. Le retour... le retour au..vide ?
    Ils me manquent. Si proches en temps, et déjà si lointains. Un rêve. Ma présence de nouveau dans la maison de mes parents semble n'être qu'un rêve. Ce matin, c'était un sommeil-refuge. Mais pourquoi insistaient-ils pour que je me réveille ? Foutez-moi la paix, le repos. Laissez-moi dormir. Un rêve. Comme si ce mois d'août n'avait été qu'un rêve. Des tas de choses, à la vitesse de l'éclair.
    Ils me manquent. Ils me manquent. Ils me manquent. Ces gens merveilleux, hors du commun, extraordinaires... Ces jours. Loin de ma réalité.

    C'était beau. Merci. Merci.
    Des personnes comme on a besoin d'en rencontrer dans sa vie. Se souviendront-ils de moi, si je retourne les voir ? Y retourner, recommencer... Quand... Je n'aurai plus l'occasion avant longtemps : pas de vacances pour les stagiaires.

    Je suis dans le déni. Je n'ai plus d'intérêt à me lever le matin. J'ai profondément envie de me réveiller encore là-bas, m'activer au grand air, partager la table et la vie de ces cœurs exceptionnels. Concentrés d'ondes positives.
    Je porte les marques sur la peau, je porte peu de souvenirs dans ma valise, pas mal dans ma tête mais déjà des détails et les atmosphères s'estompent, et des photos, des photos bien minimalistes. Sur le moment, j'aurais voulu capturer certains instants, capturer l'atmosphère, telle un flacon à ouvrir et humer pour plus tard.

    Mensonge

    30 août 2014 à 15h38

    Je vais commencer une thérapie comportementale.
    Je ne sais pas ce que ça va donner. Je ne sais pas si j'ai envie de me changer ? Je veux juste guérir. J'attends de voir. Après l'entretien préliminaire, la psy pense qu'il y a eu des traumatismes à l'origine. Je ne le ressens pas comme ça, plutôt comme un trop-plein, et vlafff, le vase déborde. Mais en y réfléchissant... il y en a. Les attouchements de l'ex, dont je n'ai encore parlé à personne. Le cambriolage. La mort subite de la connaissance d'enfance. La prépa dans son ensemble. Le refus de la bourse, qui n'est pas un trauma mais m'a tout d'même beaucoup secouée. Que des choses liées au sentiment d'insécurité... aspect sur lequel j'ai cependant travaillé avec la précédente thérapeute (mais en me demandant si c'est évacué, ou juste refoulé assez profond pour être tranquille ? Parce que dans tous les cas, ça a été, on ne réécrira pas mon histoire). Je vais devoir ressortir ces éléments, alors ? Comme... annuler le travail précédent pour recommencer à zéro ?
    J'ai surtout besoin de parler de tout ça et des mécanismes engendrés pour les comprendre, d'expliquer pour pouvoir m'expliquer à moi-même, être rassurée, qu'on me donne une carte routière de moi-même et aussi du repos.

    C'est marrant, quelques semaines à peine avant le début de la maladie -allez, dis-le...dépression- dans ma tête, une petite voix appréciait le fait que je me connaisse, de mieux en mieux, de plus en plus. Et puis... le chamboulement.

    Ce dernier mois à l'étranger a été comme un retour aux sources. La campagne, le grand air, loin de moi, loin des soucis, loin du réel. C'était tellement simple, presque une évidence. Moi. Je me sentais davantage moi. Comme si mon vrai quotidien en France était en partie un mensonge à moi-même.

    Depuis mon retour, je n'ai la motivation de rien. Je ne fais rien de mes journées, je dors, je vais sur internet. Et rien. Rien d'autre, pas l'énergie.

    Ah, et...depuis que cette dépression m'est tombée dessus, je me sens moins en confiance pour écrire ici, comme si je pouvais plus aisément être identifiée, reconnue à travers mes écrits : je me suis pas mal dévoilé à plusieurs de mes proches. S'ils passaient par ici, ils me reconnaitraient, malgré les précautions que je prends au fil de mes écrits.

    Sans son sourire

    31 août 2014 à 18h16

    J'ai regardé la copie du documentaire qu'il avait réalisé, à l'époque. C'est la première fois que je la voyais, elle, sans son grand sourire. Envie d'être avec elle.
    Dans mes oreilles les chansons que son compagnon nous chantait au coin du feu. Guitares, canapés, assiettes et ces mélodies qui me portaient à quelques inches du sol... J'aurais pu noter chacun des titres de chacune des chansons pour les retrouver plus aisément... Mais, Youtube, tu n'me donnes pas la version qui me plait, la plus savoureuse, ma préférée, ça reste la sienne.

    Il faut que je réussisse à leur envoyer un mail. Pour les remercier, pour leur faire savoir que je ne veux pas que mon départ soit une fin. Pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ? Je sais maintenant à peu près ce que je veux leur dire. J'ai même écrit le brouillon - malgré quelques mots dont la traduction me laisse un doute.
    Mais ça ne passe pas seulement par des mots. J'ai envie d'être à leurs côtés. En seulement 1 p'tit mois, j'ai réussi à les percevoir comme des membres de ma famille. Qu'on m'aurait arrachés à l'emporte-pièce.
    Ouais, c'est p't'être excessif mais c'est vide sans eux. Ouais.

    Pas de rentrée pour l'instant

    1 septembre 2014 à 23h46

    Je me demande si j'me referais pas un semblant de petite rechute, là, dis-donc.
    Molle molle molle ramollie, et avec ces accès de légers étourdissements annonciateurs des crises. Et ces soudains détachements sentimentaux par rapport à mes proches. Mais dans la journée, pas seulement le soir au moment où je suis plus ou moins en manque de médocs.
    J'espère vraiment que la thérapeute sera bien. Je veux guérir. Être capable de répondre à mes fichus mails, je ne suis pas du tout pro là ! Ça peut avoir des répercussions (bien que limitées) ! Mais pour l'instant, j'ai juste envie de repos, prendre du temps pour moi sans culpabiliser.

    Et en plus j'ai oublié mon médoc

    3 septembre 2014 à 20h10

    Trop de sollicitations de tous les côtés. Enfin, trop pour moi-sous-médocs. Des mails, des appels, des messages vocaux et des SMS ; j'ai envie de faire l'autruche. Je n'arrive pas à répondre (rien de nouveau sous le soleil, ça me paraît exiger un effort immense), mais je culpabilise et je sens cette ...pression.
    -Mon ancien job étudiant qui veut savoir si je continue avec eux - je ne sais pas, je n'ai pas encore mes horaires de boulot de cette année à venir.
    -Mon potentiel baby-sitting qui a besoin de moi dès maintenant - je ne peux pas, je ne suis pas encore en ville, et d'ailleurs ça tomberait le soir de mon sport. Renoncer à mon sport pour l'argent...
    -Mon tuteur de mémoire, à qui je n'ai pas répondu depuis près de 2 mois maintenant - c'est NUL.
    -La référente de mon ancienne asso qui m'avait écrit un très beau mail, à qui je n'ai toujours pas répondu depuis 2 mois - c'est ARCHI-NUL et je m'en veux.
    -La recherche d'un logement - et d'abord, en coloc ou seule ? J'ai peur d'être seule avec ma dépression sur les épaules, mais en coloc avec un-e inconnu-e, je ne sais pas si ça passerait, toujours avec la maladie, qui me rend souvent inapte à toute activité (donc vaisselle, vie quotidienne etc).
    -Prendre des nouvelles des amis - mais tenir toute une conversation me semble long, insurmontable.

    Trop de trucs. Je voulais me poser et prendre du temps pour moi avant une année complète de stages, sans congés. "Prendre du temps pour moi", ça donne tellement envie. Mais quand je dors, c'est d'un sommeil influencé par les médocs, je le sens à travers le type de rêves que je fais (trop réels), je le sens par cette impossibilité de me lever le matin (pas une simple flemme de vacances). Et quand je suis éveillée, je ne fous rien et je culpabilise, sous le poids de toutes les formalités.

    3 jours que j'ai oublié de prendre ma pilule contraceptive (ça tombe bien, ma mère en a, je crois, découvert une boîte en déplaçant mes cartons). Alors... on va considérer que j'arrête. Perturbations hormonales, je vous ouvre les bras !

    Ni la musique

    5 septembre 2014 à 11h11

    Bviouh, les jours passent mais cette sensation, elle, ne passe pas. La sensation pré-crise d'angoisse. Pourtant la crise ne vient pas. Face au médecin, ce matin, j'ai donc répondu "hum... ça va, ça vient". Il m'a rédigé une ordonnance pour voir un-e psychiatre ; c'est ce que je souhaitais. Va savoir pourquoi, je fais davantage confiance à l'aspect 'médecine' qu'à la simple 'écoute/discussion' d'un psychologue, bien que je ressente le besoin de parler de ce qui, selon moi, a pu figurer parmi les éléments déclencheurs.
    Je me demande comment je vais être capable de mener mon stage, avec des journées complètes. Ce dernier mois, j'ai eu des journées actives, mais stimulée par le nouvel environnement, si... ressourçant. Peut-être que ça fonctionnera pour le stage, les premières semaines ?

    Pour l'instant, une action par jour me parait déjà bien.
    Faire une formalité administrative, ou aller voir le toubib, ou répondre à un message. Plus, ça fait trop.


    Pendant les vacances, loin de chez moi et du violon, j'suis tombée sur une petite vidéo où une grande violoniste expliquait que la musique l'avait aidée à se sortir de la dépression quand plus personne ne savait quoi faire pour elle. Et vu qu'écouter de la musique me transporte toujours à quelques centimètres de la terre ferme, j'me suis dit : elle est là, ma porte de sortie. Le violon. La musique. Jouer, évacuer, purifier.
    Eh bah non. Je n'y arrive pas. Pas la motivation pour un morceau compliqué. Pas la motivation pour un morceau simple. Presque un désintérêt.
    Putain.
    Merde.

    Bim boum rha

    7 septembre 2014 à 22h15

    Bam, ça me prend. Dimanche, 22h et des broutilles, j'ai envie de prendre mes médocs de faire du sport. Mais un truc violent. Un truc pour expulser, expulser quoi, j'en sais rien, mais me défouler, et faire sortir de la rage, de la colère, de la frustration, de la fureur, des vieilles rancœurs, leur foutre des coups de poings pour en finir avec. Du sport pas gentillet, du sport jouissif. J'inspire avec une sorte de rage dans les poumons.
    A la place, je suis vautrée sur un canapé et remplie à 92% de flemme de me bouger le cul.

    De retour en ville pour mon stage, il faudra que je me trouve un sport, puisque je risque de devoir abandonner le mien pour les baby-sittings. Mais quel sport ? Là, je commençais à acquérir un niveau satisfaisant pour me défouler et envoyer des coups rageurs si nécessaire.
    Et maintenant... Des footings toute seule, c'est de la camelote. Un sport d'équipe, peux pas, je me tire au bout de 6 mois. Un sport de combat, c'est ce que je veux, pour rester dans la continuité. Mais repartir à zéro ? Ne pas avoir le niveau pour me défouler ?

    Psycho - séance 1.5

    10 septembre 2014 à 18h12

    En attendant d'être de retour en ville pour voir un-e psychiatre, j'ai vu une psychothérapeute ce matin. Autant le dire de suite, les rendez-vous sont chers par rapport à la durée. Ou courts par rapport au prix. Mais elle m'a bien cernée, en quelques minutes elle a mis le doigt sur ce que je ne lui avais pas encore dit, par rapport à mon "moi". C'est donc si évident que ça ? Ça saute tant aux yeux : ma peur de l'abandon, mon incapacité à lâcher prise, l'inversion des rôles (moi = l'adulte, eux = que je me sens en devoir de materner) dans ma famille, mon excès de sensibilité qui fait de moi "une éponge", selon ses propres mots ?
    Mais. Comme d'autres, elle me rappelle que certains de mes plus gros soucis sont leur affaire à eux, des problèmes d'adultes, et que je n'ai pas à me laisser toucher par tout ça. L'aspect financier, par exemple. Ne pas m'en préoccuper. Sérieusement ?! Comme si c'était possible ! Ça m'affecte directement de ne pas avoir cette sécurité ! Et puis c'est ma famille, mes parents, je vois donc mal comment occulter tout ça.

    Je ne lui ai pas parlé des attouchements de la part de l'ex que j'ai pourtant continué d'aimer par la suite. Pas encore, le sujet de cette séance ne s'y prêtait pas vraiment. La prochaine fois (dans un peu trop longtemps à mon goût), j'essaierai. Etant donné que je n'arrive pas à savoir si ça m'a "fait du mal" ou non, j'ai besoin d'avoir un débrief à ce sujet, de la part d'une personne objective, de la part d'un psy, quoi.

    C'est l'heure !

    11 septembre 2014 à 23h08

    Tous les soirs devant mon lot de cachets au goût amer, je reste plusieurs minutes immobile, le verre coloré en main, ou posé sur un bout de la table. Je retourne leur signification dans ma tête. Je vérifie mentalement que j'en ai pris la bonne dose tout au long de la journée. Un de trop, et c'est les urgences direct, parait-il. Enfin, si t'es pas déjà dans le coma. Donner en remède à un dépressif de quoi l'achever, c'est une drôle d'ironie.

    Une fois la tâche accomplie, je me sens... pire, pendant quelques minutes. Triste-angoissée, je dirais. J'en ai marre de bouffer des médicaments. Je veux dire, de devoir les bouffer. Ma psy m'a demandé ce qui était mieux "avant". C'était de ne pas être dépendante de cachets pour éviter de me sentir pire que tout. J'en ai marre, je me sens lasse. Et pourtant peu légitime pour me qualifier de dépressive, parce que je réagis à peu près bien au traitement : quand j'ai ma dose, je ne suis pas constamment en train de déprimer. D'autres connaissent largement pire.

    Le matin, ça passe mieux. C'est comme un p'tit rituel beauté : je me lève, je sors mes cachets, je sers mes céréales, je prends mon verre de jus de fruits, et j'avale ma dose de cachetons. Et hop, prête pour la journée !

    Prochain chez-moi

    12 septembre 2014 à 12h57

    Ok, c'est officiellement la galère pour mon logement ! Peux pas me déplacer pour visiter des apparts chez des particuliers. Allez, écoute, on va prendre ça bien. A la légère. Comme à la tombola ! On en choisit un, et on espère que ce ne sera pas celui avec les cafards dans la salle de bain et les fuites au plafond ou au bas des fenêtres. Ce n'est que l'affaire de quelques mois.

    Comme une sportive

    17 septembre 2014 à 12h02

    Puisque je dois abandonner mon sport chéri, mon défouloir du jeudi, pour les baby-sittings, je vais m'élaborer un planning sportif pour l'année à venir, et tout faire pour m'y tenir. J'ai un objectif, un peu lointain, en vue. Je dois gagner en endurance pour cela, et en abdos, et en biceps.

    La course à pied sera au programme, moi qui déteste ça.
    La natation aussi, il faut que je revoie mon crawl -qui évoque la panique de l'homme à la mer- et mes plongeons -très profonds, pas longs du tout.
    Des abdos à l'appart. Oui, même si c'est pas folichon.
    Que des sports en solo puisque je n'ai pas vraiment d'autre solution. C'est dommage, je préfère de loin l'esprit de groupe.

    Un peu de vrac

    17 septembre 2014 à 20h48

    *...Il faudrait sérieusement que je me remette à la programmation Excel. Tout à l'heure, face à un modèle à reproduire et adapter, j'ai essuyé un échec, hum, cuisant. Mais ça m'a fait du bien de mettre en forme un emploi du temps : prévoir des activités diverses, du sport, mon mémoire, mes boulots... Me projeter dans un futur ouvert.

    *Plusieurs personnes mises au courant de mon épisode dépressif (j'assume mieux cette formule que le bloc "dépression") tiennent absolument à ce que j'arrête ces merdes de médocs. Oui, moi aussi j'aimerais bien. Mais ils sont ma batterie, pour l'instant, j'peux pas encore faire sans. Ils m'ont sauvée.
    Et... parfois, je me demande si je serai capable de ne plus jamais y retoucher ? Je veux dire...Ces dernières années, pendant des phases de stress/détresse intense, je ressortais mes restes de machins homéopathiques (je crois) et sans doute périmés de l'époque prépa. Parce que détresse. Parce que besoin d'un truc pour soulager, même un placebo. Alors... Si plus tard, au fond d'un tiroir, il me reste quelques cachetons qui eux, ont prouvé leur efficacité...qui me dit que je n'y toucherai pas, pour un peu de répit à tout prix ?

    *Aucune idée de la tenue de travail appropriée pour commencer le stage. Du coup, je pense opter pour un passe-partout : robe simple + veste de tailleur. On verra.

    De l'art de chambouler le sourire

    22 septembre 2014 à 21h35

    Merdum. La psy a affirmé que les attouchements de l'ex sont à l'origine de la dépression. Parmi tous les potentiels facteurs déclencheurs, c'est celui-ci qu'elle a désigné : celui que j'avais réussi à rendre le plus inoffensif pour mon Conscient, celui qui ne m'a pas laissé de traumatisme particulier. Merdum, merdum, merdum. J'veux pas que ça refoute le bordel dans ma tête. Je ne VEUX PAS attribuer dans ma tête davantage d'importance à cet incident. Je veux qu'il reste ce qu'il est : un incident à un instant t. Flou, fini. Sans répercussions durables.

    Ah et puis. La psy m'a trouvée stabilisée sur le plan émotionnel. Quand je l'ai dit au détour d'une phrase, à la maison, ma mère a répondu "moi je trouve pas.". Fait chier. J'étais de bonne humeur aujourd'hui.

    [saut temporel]

    Ce week-end m'a rappelé à quel point l'égocentrisme me hérisse le poil. Le haut du podium. Des années que je ne l'avais pas revue... Cette bonne femme a l'immense honneur de figurer parmi les 2 connaissances personnelles que je n'aime pas. Concernant les personnes avec qui je ne m'entends pas, ou qui ont à un moment donné une réaction qui me fout la haine, c'est différent : un coup de grrrr intérieur puis l'indifférence, je me dis que c'est mon opinion perso, point barre. Mais elle. P'tain, une caricature d'égoïsme-croisé-grande-gueule. J'avais envie de lui balancer une réplique cinglante dès qu'elle l'ouvrait. Dommage, elle est de la famille.

    [retour au présent]

    Et maintenant je rumine, je me suis "engueulée" (le mot est fort, j'étais calme, c'est elle qui a claqué la porte en gueulant) avec ma soeur. Elle ne comprenait pas pourquoi les pubs utilisent des stars/personnalités pour vendre des produits qu'elles ne consomment pas : de son opinion, ça donne l'image d'un produit de star donc de riche donc inaccessible. Je lui expliquais mon point de vue avec 2-3 exemples, et les raisons de ces choix publicitaires (parfois efficaces, parfois discutables) -puisque j'ai abordé cet angle des choses au cours de mes études. Elle n'était pas d'accord. Elle a crié qu'on peut jamais être d'accord et que j'avais toujours forcément raison. Fin de la discussion, ma mère boude donc. Ambiance, ambiance.


    J'étais de bonne humeur pourtant.
    Maintenant, c'est confus.
    Et je vais avoir de la pression cette semaine. Faire mes cartons. Prendre des rdv pour les visites d'apparts. Prendre rdv pour un psychiatre sur place, shame on me je ne l'ai toujours pas fait. Répondre à ces mails urgents.

    Revue de presse

    23 septembre 2014 à 16h19

    Je délaisse mes quelques chansons favorites du moment pour les fameux Caprices de Paganini. Sans trop savoir pourquoi, entendre leur diabolique complexité me détend, bien que la technique prime sur la mélodie.
    J'ai passé ma journée à essayer de trouver un appart, ça se présente mal, et c'est bien dommage devant l'urgence de la situation. Fatiguée des coups de fils, j'ai même repris contact avec ma tutrice de mémoire. Comment expliquer mon si long silence ? 2 mois et demi, c'n'est pas rien, mazette. Et. J'ai enfin choisi un nom au pif dans la liste et pris un rdv avec un psychiatre, le lendemain de mon déménagement : beaucoup plus rapide que ce à quoi je m'attendais ! J'espère que le bonhomme sera bien.
    Bref, aujourd'hui j'ai fait des p'tites choses. Voilà.

    J'interromps le soliste entre deux Caprices, pour un changement de registre :
    http://www.youtube.com/watch?v=0RqYMXnRSKI
    La voix est un peu criarde à la longue mais les paroles... Les paroles tombent juste et me parlent.

    Hier, je me suis fait une petite revue de presse sur le GamerGate. ......Notre siècle a de quoi faire perdre foi en l'humanité. Des menaces de mort, de viol, du harcèlement massif. Pour une vidéo sur la représentation des femmes dans les jeux vidéos.
    Et le GamerGate devient une affaire complexe : là où certains voient l'occasion de crier haut et fort que tous les gamers/geeks ne sont 'pas comme ça', d'autres y voient une stratégie pour faire oublier les violences envers ces gameuses si violemment attaquées en retournant l'arme contre les féministes dénonçant la misogynie du milieu des jeux vidéos.
    La communauté 4chan semble avoir un sérieux problème avec le féminisme, pourtant synonyme d'égalitarisme. Liberté d'expression devient liberté de harceler sous couvert d'anonymat.
    Bon, je résume mal. Faudrait davantage de mots. Je dis juste ce qui me passe dans la tête.
    Depuis que j'ai les yeux ouverts sur le féminisme, je trouve notre monde épuisant. Si épuisant.

    Recherche d'appart'

    26 septembre 2014 à 11h47

    Toutes les annonces d'apparts auxquelles je réponds sont pourvues les unes après les autres. Ne restent que les plus glauques. J'envisage de me retrouver à dormir sous un pont pour les mois à venir.
    Je vais sur place, à 7h de route, avec toutes mes affaires ; il me faut un déménagement immédiat. Si je ne trouve rien ce week-end, galère en perspective.
    (Merci papa merci mamaaan... bref.)

    Les raisons

    28 septembre 2014 à 20h13

    Depuis que j'ai fini mes séances avec cette psychothérapeute-là, ma famille m'interroge à propos de ce qui est sorti de nos entrevues. J'aimerais leur rétorquer que ça ne les regarde pas, mais... ce sont mes proches, ils étaient là. Ils veulent savoir ce qui a déclenché tout ça, quoi de plus normal. Et je leur mens. Je ne peux pas leur dire. Je ne peux pas leur parler de cet "évènement", alors qu'ils ignorent tout de l'existence même de ce gars, et du rôle qu'il a joué dans ma vie durant ces quelques mois.
    Hormis la psy et JI, personne n'est au courant.

    Un nouvel épisode

    29 septembre 2014 à 18h48

    Un nouvel épisode de ma vie démarre. Ma césure : vie étudiante, vie pro. Le mémoire : le sésame qui me semblait si lointain. Un nouveau chez-moi, pas tout à fait seule. Et cette perspective de concours après l'école...qui me ré-embarquerait pour encore 2-3 ans d'études. Diantre. J'ai eu un rdv aujourd'hui pour mieux en discuter, mais pour être franche je n'y ai pas appris grand-chose, seulement récupéré des brochures à éplucher. J'ai du temps devant moi, vraiment, mais énormément de pain sur la planche. La concurrence est extrêmement sérieuse - à moi de l'être davantage. Du sport. Plein. De la culture générale autour des thèmes du concours. Une bête à concours à construire, mais loin de la prépa, cette fois.
    Le tout, c'est que cette détermination ne me quitte pas d'ici là. Hmm, je suis davantage "coup de bourre" que "long-terme". Alors autant m'y prendre dès à présent. Je pourrais aller à la médiathèque demain.

    Ouaip, ma vie en épisodes. Ce concept me semble bien.

    Lessivée

    1 octobre 2014 à 21h41

    J'suis allée à l'entrainement ce soir, après le boulot. C'était bien tenté : une journée riche + les 3 derniers mois sans réelle activité sportive à proprement parler + diminution des médocs depuis ce matin... = ô douleur. Pour lot de consolation, j'me suis pris un repas bien non-diététique à emporter.
    Cette semaine, pas de petit job, je vais pouvoir aller à l'entrainement de mon sport fétiche demain, si je m'en sens l'énergie.
    Ce stage s'annonce déjà nettement mieux que le précédent, du moins pour ce qui est de la première impression. Un vrai accueil digne de ce nom a été prévu pour mon arrivée, contrairement à mon précédent stage (pourri) où j'étais livrée à moi-même du début à la fin.

    Le Crous n'a toujours pas traité mon dossier. Certes, je l'ai rendu un peu en retard, mais j'ai une bonne excuse. Mais le fait de ne pas avoir encore ma notification de bourse -je sais que je serai boursière, mes frangins le sont- bloque plein d'autres urgences administratives : APL, sécu étudiante, ... Allez, Crous, dépêche-toi.

    Last minute

    2 octobre 2014 à 21h50

    J'ai parcouru le kilomètre et demi le sourire aux lèvres dans l'air nocturne. Ces petits savent faire ça.
    C'est sur un SMS reçu au dernier moment avant de filer à l'entraînement, que je me suis retrouvée devant un jeu de plateau Hello Kitty, puis devant le générique du dessin animé des Schtroumpfs sur une télé étirant quelque peu les images. C'est ce même SMS qui m'a permis d'entendre :
    [Lui]Tal, tu connais Tal ?
    [Moi]La chanteuse ? Oui, je la connais, un peu.
    [Lui]Tal, tu lui ressembles. T'es un peu comme elle, un peu...
    [Elle]..Oh, j'adore ta veste ! Et ton t-shirt !
    [Moi] Merci ! Ils sont tout neufs.
    [Elle] Ils viennent d'où ?
    [Moi] De H&M, si je me souviens bien.
    [Elle] Ah oui ? Ils sont trop beaux, on dirait pas qu'ils viennent de H&M !

    Ils étaient bavards, ce soir. Impossible de les mettre au lit, comme toujours, ils faisaient semblant de ne pas m'entendre. Mais ils sont adorables.
    C'est à travers leur regard enfantin que je connais leurs parents, que j'arrive à savoir quelles sont leurs convictions, quel genre de vie ils mènent...

    Auditions

    4 octobre 2014 à 23h12

    Je suis inscrite au casting pour les cours de chant. Un casting pour prendre des cours. Drôle de concept. Montrer qu'on n'a pas besoin de cours pour pouvoir en bénéficier... Et à la fois, puisqu'il n'y a que 6 places pour un sacré paquet de demandeurs, il faut bien un moyen de sélection.
    Il ne me reste donc plus qu'à trouver LA chanson a capella qui me mette en valeur. Je n'en connais pas beaucoup, des chansons qui rendent bien a capella.
    J'ai toujours aimé cette sensation lorsque l'on chante, mais depuis quelques années je n'ai aucune idée de mon niveau ; cette petite épreuve me permettra au moins d'être fixée ! Pauvres voisins, vous allez m'entendre.

    En parlant de voisins, ma coloc est cool. On fait chacune notre petite vie à notre rythme, tout en discutant quand on se croise. Juste ce qu'il me faut. Demain aprèm', on va ensemble faire un tour sur une brocante. Ça m'évitera un dimanche à paresser au lit !

    Ma modif' de médicaments m'assomme encore plus qu'avant, je crois. Le matin, c'est vraiment dur de me lever.

    Je voulais juste en parler.

    8 octobre 2014 à 19h48

    Punaise mais je veux juste oublier, moi. Oui il m'a fait du mal mais non il ne m'en a pas fait, qu'importe, qu'importe l'analyse de la situation, bien sûr que je sais qu'il était en tort, mais je ne veux plus y penser. Je veux oublier de nouveau, juste ça, oublier de nouveau. Je ne sais même pas si elle a raison, la psy. Peut-être que parmi tous les évènements "traumatisants" que je lui ai cités c'est celui-ci qui s'imposait comme le plus évident comme déclencheur de cet épisode dépressif, même des mois après. Et puis j'avais besoin d'en parler, besoin de savoir. Besoin d'en parler sans en parler, besoin d'en parler à quelqu'un qui ne m'en reparlerait pas, quelqu'un de neutre, d'absolument neutre, que ça reste un peu en-dehors de ma vie. Mais il aurait fallu qu'elle dise que ce n'était qu'un élément parmi d'autres, pas le déclencheur. J'voulais pas redonner à cet incident cette importance. Mais si elle avait dit "non, je ne pense pas que ça t'ait affectée à ce point puisque tu ne t'en es pas trop préoccupée jusque là", je me serais sentie incomprise, non ? Dans tous les cas, j'étais bloquée, à partir du moment où j'en parlais. Mais j'avais besoin d'en parler. Besoin d'un avis. Besoin de le dire. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce que j'attends en retour. Ça ne me fait pas mal quand j'y pense, ça me fait juste penser à lui et à combien j'aimais le creux de ses bras. Et depuis, je n'arrête plus de penser à lui, pas à "ça", mais à lui et à notre relation et à comment je pourrais la raconter. Parce que c'est aussi l'une des meilleures choses qui me soient arrivées, ou en tout cas, l'une des choses qui sont arrivées au meilleur moment dans ma vie.

    Et il me reste toujours cette envie-mais-pas-envie d'en parler, même après l'avoir brièvement dit à 2 psys et demi. Mais je ne peux m'y résoudre, impensable de prendre le risque de changer le regard de quelqu'un sur moi. Parce que c'est ce genre de choses qui te colle une étiquette de victime, même en filigrane. Le genre de chose que le confident ne pourrait plus oublier ni retirer de moi, par la suite.

    Je ne comprends pas, et je n'arrive pas à décrire cet effet : ça m'affecte sans m'affecter. J'ai accepté que ça se soit passé, complètement. Alors pourquoi ce besoin d'en parler, alors que je refuse que ça se sache, et que j'en viens presque parfois à douter que ça soit arrivé...

    Je veux oublier de nouveau, comme je l'ai fait pendant ce bout de temps. Je ne voulais en aucun cas faire remonter mon Mister Sourires à la surface. Parce que bordel, en voilà une partie du problème : il continue de me manquer, un peu. Son aura me manque, un peu. C'est de lui que j'ai envie de parler, je suppose, davantage que de ce qui s'est passé. Mais putain faut que ça cesse ! C'est périmé, tout ça ! J'voulais pas qu'il refasse surface, j'avais réussi à passer à autre chose à un moment donné. MERDE A LA FIN.

    Pourquoi bientôt 1 an après, je ne parviens pas à tourner cette putain de page. J'ai même l'impression d'arriver à une date anniversaire, la date à laquelle il a rétabli le soleil dans ma vie. Bordel. Stop. C'est fini. Stop.

    Arbitrage

    10 octobre 2014 à 18h22

    Je vais troquer, sur un prétexte quelconque - je ne peux pas vraiment leur dire la vérité. Non, déjà toute trouvée, mon excuse. Le boulot. Ce n'est pas si faux, d'ailleurs.

    Un retour à l'entraînement après 4 mois de pause forcée a suffi à m'en convaincre : l'arbitrage baby-sitting / sport penche en la faveur de ce dernier. Irrémédiablement. C'était joué dès que j'ai franchi la porte du vestiaire et ai été accueillie par les "tiens, une revenante ! Hey, comment tu vas ?" remplis de sourires. C'était définitivement validé en prenant la porte dans le sens inverse 2h plus tard, les deux pieds salement blessés donc motivée à revenir faire mes preuves.

    J'ai quelques scrupules à faire un 'faux plan' à cette famille, mais ce sport m'apporte davantage que l'argent des courses de la semaine. Il est temps de penser à moi. Les gars savent me donner le sourire, j'aime ce sport, et je compte bien en profiter tant que ça m'est encore possible.

    Je vais leur annoncer ce soir que je suis disponible tous les autres jours de la semaine, sauf celui-ci. Dommage, car c'est précisément là qu'ils ont le plus besoin de moi...

    Maudit trac.

    18 octobre 2014 à 12h00

    Je suis déçue et énervée contre le vide.

    J'ai foiré le casting, je pense. La chanson, je la maîtrisais le matin-même. J'arrivais à en faire ce que je voulais.
    Et en arrivant sur place, j'avais la bouche toute pâteuse, toute sèche. Le trac a transformé ce qui était mélodique en passages un tantinet braillards. J'ai eu quelques trous dans les paroles. Je n'ai pas chanté hyper juste. Pas faux, mais pas impeccable. Quand je suis partie dans les aigus, l'une des 5 membre du jury s'est tournée vers sa comparse.
    Et avant même que je n'aie le temps de me sentir à l'aise dans ma chanson, c'était fini.

    Arrière goût d'inachevé. Tout s'est joué en 2 minutes, et ce n'était pas glorieux.
    J'aurais aimé leur demander de retenter ma chance.

    On verra les résultats, mais je préfère ne pas me faire d'espoirs.

    Ce n'est plus un secret

    18 octobre 2014 à 23h11

    Comme toujours, notre "verre en terrasse à 17h" a duré toute la soirée, ce qui inclut un kebab et une odeur de clopes sur ma robe. Ça fait du bien de se revoir ; même si la partie où elle commençait à avoir un peu bu influençait la conversation. On est sur la même longueur d'ondes sur pas mal de points, politiquement comme sur le féminisme. Elle m'a appris quelques mesures qu'a fait passer le maire, ou l'un de ses adjoints que l'on a eu en tant que prof il y a quelques années. Des mesures qui me mettent hors de moi. Des mesures qui reviennent à interdire sur le papier la famine pour résoudre le problème de la faim dans le monde, pour caricaturer grossièrement. Bravo le veau.

    J'ai bu, pour la première fois depuis des mois. J'ai bu et j'espère que ces quelques petits verres -oh, rien de méchant, j'y suis allée mollo- n'auront pas d'incidence sur mes médicament, étant donné que c'est plutôt proscrit...
    Alors qu'elle commençait à montrer légèrement les effets de l'alcool, et me demandait si vraiment, on ne savait pas précisément ce qui avait déclenché mon épisode dépressif, je lui ai parlé en 3 mots de ce qu'il s'est passé avec l'ex. Je ne suis pas sûre qu'elle ait compris, entre l'alcool et la musique trop forte, mais je l'ai dit. Elle n'a pas dramatisé, elle n'a pas eu de silence gêné ni de regard embarrassé. "Ce" n'est plus un complet secret.

    Aïe.

    22 octobre 2014 à 17h49

    J'ai profité du coup de fil que passait mon collègue pour prendre mon demi-cacheton, au bord du sanglot nerveux. Mal. Cette baisse des doses a de plus en plus de mal à faire son chemin, je crois. Je me sens... en manque : moins bien, avec des accès d'égarement intérieur. Et comme je suis dans la surconsommation de caféine pour contrebalancer la fatigue, ça n'améliore pas les choses. Mon esprit papillonne et je me sens fébrile. Pas bien. Cet après-midi, j'ai retrouvé cette envie d'enfouir ma tête entre mes bras croisés.

    Je m'entends bien avec ce collègue, bien qu'il soit un peu.. ou franchement, ronchon. Et plus intéressé par son téléphone que par la conversation à table. Il faut dire que nous n'avons que très peu en commun, et j'ai presque l'âge de sa fille.

    Chercher à fuir

    25 octobre 2014 à 16h10

    Bon. J'ai dormi de 18h à 21h30, puis de 23h30 à... 14h.
    Je ne voulais pas me lever. Je m'énervais toute seule contre la proprio, à l'étage inférieur, qui passait l'aspirateur. Je savais que je devais prendre mon cacheton : mes chevilles s'agitaient l'une contre l'autre. Mais AUCUNE envie de me lever. Je boudais le monde.

    Je n'ai pas envie d'aller me laver. Pas envie d'aller rendre mes bouquins à la bibliothèque. Pas envie d'aller à la supérette.
    Je devrais aller faire un footing, mais je sais que je vais en chier et ça non plus, je n'en ai pas envie.

    Le week-end, je suis une larve. C'est impressionnant.

    En attendant, je fais des recherches sur ce concours. C'est hyper-sélectif. Il faut que je me replonge dans mes cours de prépa... et que je fasse des revues de presse pour me constituer une solide culture G sur le sujet... et plein de choses. Et je repense à la question posée par le recruteur lorsque j'ai passé le concours-du-niveau-en-dessous l'an dernier : "qu'est-ce que vous cherchez à fuir en vous engageant ici ?"

    Tu parles d'un footing.

    26 octobre 2014 à 23h32

    Ce matin, puisque j'étais en panne sèche de médocs depuis vendredi soir, je me suis levée. J'ai sacrifié ma sacro-sainte grasse-mat' (et aprèm') pour enfiler jogging, baskets et soutif de sport. Joignons l'utile à l'agr.. à l'encore plus utile. J'ai couru, pfiouh, au moins 6 minutes 30, avant de me contenter de marcher d'un bon pas.
    Non mais y avait le marché, aussi. Et puis je m'étais autorisée à ne pas me malmener, surtout à jeun. Et puis mes vieilles baskets n'amortissent plus rien, j'avais mal au genou et à la cuisse. Et puis... Et puis des tas de bonnes excuses, n'empêche qu'il va falloir que je travaille mon endurance si je veux avoir une chance pour ce concours. Au guichet de la pharmacie, j'avais des étourdissements.

    J'ai donc pris mon médoc en urgence ce matin, pour rattraper le manque de samedi soir. Du coup, ce soir, je ne sais pas si je devais en reprendre comme d'habitude, ou non. Dépasser les doses est dangereux. Arrêter brusquement, même brièvement, aussi. Mais d'une manière différente. J'ai choisi le risque d'être comateuse demain, plutôt que malmenée par mes pensées.

    Je n'ai pas tellement sommeil. C'est malin, demain je me lève aux aurores pour repartir en déplacement avec collègue-râleur. Il n'est pas antipathique, on s'entend bien, et je suis sûre qu'il cache un gros nounours enfoui en lui. Mais c'est le genre de bonhomme qui bougonne très facilement dès que ça ne va pas dans son sens. Je préfèrerais un peu de gaieté !

    Nouvelle routine

    4 novembre 2014 à 20h49

    Je n'ai pas grand chose à écrire en ce moment. Rien d'intéressant. Boulot boulot boulot. Des déplacements. Des restaus à gogo. Finis, les cours. Donc peu de vie sociale. Je continue mon sport malgré tout, et ça me fait du bien, malgré mon statut de "débutante" (ici, on est soit "débutant", soit "ancien") depuis 3 ans, puisque je suis absente un entraînement sur deux. Mais depuis la rentrée, je me sens beaucoup plus à l'aise, je prends un vrai plaisir à combattre, à enchaîner les mouvements. Je suis tout sourires face à l'adversaire.

    Je dois travailler mon endurance, en dehors de ça. Je ne devrais pas avoir tant de mal à tenir 20 minutes pour un footing, ce n'est pas normal, alors que je fais du sport intense de manière hebdomadaire.

    http://www.youtube.com/watch?v=xhfZpWPLfQk

    Ce que je délaisse le plus, c'est la musique. Je n'ai plus la dynamique des cours, ni d'ami musicien à proximité.

    Lorsqu'on ira en boîte avec L., j'ai l'intention de me lâcher. Complètement.

    *Bâillement*

    5 novembre 2014 à 18h55

    Hypersomnie. J'en parlerai au psychiatre.
    Je suis anormalement fatiguée, toute la journée. Toute la journée. Incapable de me concentrer au travail, incapable -moi qui comptais faire mes preuves de professionnalisme afin de gagner en responsabilités...
    Dès 16h30, je suis complètement à plat. A plat. Toute la journée, j'ai envie de mettre ma tête entre mes bras pour piquer un somme. J'ai du mal à rassembler mes idées dans une conversation, comme si la matière grise ne répondait plus à l'appel.
    Ensommeillée. Tout le temps. Comme si je bouffais des somnifères par plaquettes de douze. Alors que justement, je suis en train de réduire les médicaments. Lui va me dire que ce sont des symptômes dépressifs. Oui mais je ne veux pas juste attendre que ça passe.

    Rdv

    7 novembre 2014 à 19h06

    Bon ben voilà. Rechute, on ré-augmente les doses.
    Chiotte. Chiotte, chiotte, chiotte.

    Brr

    7 novembre 2014 à 23h48

    J'ai refait une crise de spasmophilie. Et la peur, et le long frisson dégoulinant brûlant-glacé, et la nausée. Je ne veux pas rechuter, pas ici, pas toute seule, pas comme ça.

    Un tableau

    13 novembre 2014 à 18h29

    Mon collègue, depuis 15 ans dans la boîte, m'a complimentée pour un tableau de synthèse de ma conception. La directrice de notre département m'a félicitée. Le document a été transmis au Big Boss. Je suis conviée à une réunion demain matin avec l'équipe de direction, où ce document sera abordé. Le fichier va être transmis pour être utilisé à l'avenir au niveau territorial.
    J'ai réussi à faire mes preuves, ça y est.

    Je chante. Je chante, je chante. Pas forcément divinement, je manque de contrôle sur ma voix, je m'en suis rendue compte en m'enregistrant sur mon MP3 l'autre jour. C'est marrant comme j'ai perdu. Avant, il y a plusieurs années, avant que je n'arrête la chorale, les solos étaient pour moi. Là, au cours de chant, je suis entourée de voix magnifiques, puissantes et maîtrisées ; j'ai l'impression d'être une pièce rapportée.
    Mais qu'est-ce que ça m'fout la pêche de chanter !

    Je n'arrive plus à pleurer. C'est là, c'est latent. Mais enfoui juste un peu trop profondément. Je pourrais me forcer, histoire de me soulager, comme je le faisais autrefois, parfois. Mais depuis la situation a changé et je ne veux pas avoir mal. J'ai peur de ne plus m'arrêter d'avoir mal aux tripes, si je commence.

    Ce soir, sport. Je suis crevée, j'ai les yeux qui se ferment tout seuls. Mais ça me fait du bien de faire ces séances. J'y prends vraiment du plaisir cette année, à présent que je suis un peu plus à l'aise. Dommage qu'il n'y ait plus le prof sexy ces derniers temps.
    Edit : et pour conclure la journée en beauté, on a souligné mes progrès, pendant l'entraînement. Au retour, chouette discussion avec l'un des gars du cours. Celui qui fait le cours, d'ailleurs.

    Aide-mémoire

    14 novembre 2014 à 23h06

    Je rechute depuis un petit moment. Bouffées de chaleur angoissée, mal contrôlées. Je ne comprends plus le sens des choses, comme si tout m'était soudain étranger. C'est effrayant.
    L'impression d'agir par automatisme. De réciter ce que je sais : comme si...qui je suis, mes proches, mes habitudes, n'étaient que récitation, je ne "ressens" pas les choses. Récitation, automatisme. Et vide, et vide de sens.
    Je ne vois pas de vrais amis ces derniers temps, ils sont loin cette année. A l'étranger, etc. Et en sortant de l'école, est-ce qu'on continuera de se voir ? J'ai perdu contact avec tous mes amis d'enfance depuis le déménagement il ya une poignée d'années. Dans 10 ans, j'aurai qui, à part des collègues ? A première vue, je dirais : personne. J'ai un manque cruel de piliers à travers le temps, ça me saute à la figure quand j'entends les autres parler de leurs amis vieux de 15 ou 25 ans. J'ai qui, moi ?
    Je me sens sans repères. Le sport, le chant, le boulot. Les 3 repères qui me font me bouger, qui me font m'exprimer, qui me font nouer des contacts : qui m'évitent de m'évanouir dans l'atmosphère. Peur de devenir folle. De sombrer dans de la mythomanie ; après tout, j'me raconte parfois des histoires dans ma tête, comme si j'allais les lui raconter, à lui. Autre chose, j'ai l'impression de m'identifier beaucoup (trop ?) aux personnages de fiction : films, séries, livres... Est-ce que j' "absorbe" leurs histoires pour compenser l'impression de perdre mon identité ? Exemple, là je regarde Memento, et pour peu, j'arriverais à me convaincre que j'ai le même syndrome que le protagoniste. Oui, je m'en étais rendue compte cet été : la dépression me rend un peu hypocondriaque sur les bords.
    Ça ne va pas. Ce soir, et depuis plusieurs semaines, ça ne va pas.
    Je veux que ça s'arrête, je veux aller bien. Être guérie. Ne plus me sentir menacée comme ça. J'ai cette peur de perdre la mémoire, d'oublier qui je suis. De me réveiller sans savoir qui je suis, quoi faire. Perdue. Je me sens perdue, et là je me dis, heureusement que j'ai ces automatismes.

    ça ira mieux. Quoi qu'il arrive, ce n'est pas dramatique, on trouvera une solution. Fais confiance à ton instinct de survie. Va de l'avant.
    B. devrait me donner le contact d'un bon psychiatre. Peut-être serait-il plus efficace que le mien qui, j'ai l'impression, me pose plus de questions dont je n'ai pas la réponse qu'il ne me donne les réponses que j'attends. Et v'là deux fois qu'il me suggère de me trouver un namûreux, pour me stabiliser. J'veux bien mais je le trouve où ? Et je veux aller bien par moi-même, pas dépendre d'une bouée de sauvetage, j'ai déjà donné.
    Je veux savoir la marche à suivre pour guérir.
    Si/quand j'aurai ce contact, il faudra que je trouve comment dire à mon psy actuel que je ne souhaite plus le revoir lui.

    J'écris tout ça là parce que face aux autres, mes idées sont beaucoup trop embrouillées, toujours cette histoire d'automatisme : je ne réfléchis pas, je récite, comme si un texte était déjà tout prêt dans ma tête. Du coup, devant un psy, je ne sais pas trop quoi dire, je récite 2-3 trucs mais j'en oublie beaucoup. Là, c'est écrit, c'est gravé. Un aide-mémoire.

    Toujours pas.

    17 novembre 2014 à 22h29

    J'en ai marre de cette angoisse latente. C'est par cette peur panique aux frontières de la folie interne que tout a commencé. C'est ce même sentiment qui sert de fil rouge depuis plus de 4 mois. Qui me rappelle que je ne suis pas guérie. Est-ce moins fort, ou seulement que je me suis habituée à cette sensation ?
    Presque tout le monde la connait, cette impression que l'on a parfois de se voir de l'extérieur. Ma sensation dégoulinante s'en approche...en plus profond. Comme si, dès que je ne suis plus dans le feu de l'action, je me réveillais et me demandais qui je suis, où je suis, pourquoi je suis là, étrangère à ma vie et à moi-même, comme si mes souvenirs étaient empruntés. Comme si "je" n'existais pas/plus vraiment ? Et cette peur -plus que de l'angoisse, de la peur- insaisissable, de la vie, de la mort, de tout, de rien.

    Est-ce que ça n'a pas assez duré à présent ?

    J'ai besoin d'aide. J'en ai déjà, mais il m'en faut plus. Je ne peux pas rester comme ça pour toujours.

    Et zzzzz

    18 novembre 2014 à 19h46

    Punaise. Je me suis à moitié endormie au boulot. AU BOULOT. Pas assise au bureau derrière un écran d'ordinateur ennuyeux. Mais en plein milieu d'un entretien intéressant avec 2 autres personnes.
    Il y a vraiment un problème.

    Sera supprimé aussi. Peut-être.

    30 novembre 2014 à 14h34

    En attendant, je n'arrête pas de penser à lui. A me demander si je m'suis fait des films. Et à ressentir cette pointe de tristesse en pensant à sa petite blondinette. Sa fille. Et son alliance.
    Depuis longtemps je n'avais pas ressenti cette espèce de petite étincelle, cette montée de quelques degrés. Il y a cette attirance, explicable ou non. Et il l'entretient, le con... Je m'étais reconnectée sur ma boîte mail pro depuis chez moi pour relire nos conversations et me convaincre que j'avais tout interprété de travers, mais il avait entre-temps envoyé un message, depuis chez lui aussi, invitant simplement et clairement à poursuivre nos échanges.

    Jeu dangereux.
    Je dois faire attention : me distraire, mais ne pas en sortir fissurée.

    J'appréhende

    21 décembre 2014 à 23h10

    Noël approche (tu parles d'un scoop) et j'appréhende.

    Ce sera beaucoup de questions pour fouiller minutieusement ma vie, sauf que je n'en ai pas, de vie. Boulot et déplacements. Pas le temps pour une vie. Et je ne veux pas qu'on me demande des nouvelles de ma dépression. Et je ne veux pas qu'on me foute la pression pour des trucs administratifs. Et je ne veux pas qu'on me pousse à me justifier encore et encore pour tout ce qu'ils sont persuadés que je devrais faire. MA vie. MES décisions, selon les éléments que J'ai en main.

    Ce sera dur. J'ai relu un truc écrit l'an dernier, et j'en ai eu les larmes aux yeux, pas parce que j'aurais des qualités d'écriture incroyables, mais à cause de ce sentiment oppressant qui transpire. Le fric. Tout va encore être à propos de l'argent. Maman vient de retrouver le chômage. Mon frère est à sec. Moi aussi. Mes parents aussi. Et on va tous faire semblant de se rassurer les uns les autres. Mascarade et poudre aux yeux.

    Ce sera stressant. Mamie "je ne suis pas raciste mais ils font aucun effort pour s'intégrer ces arrrhhabes", "non c'est pas du sexisme mais ça c'est pas convenable pour une jeune fille comme toi", "j'aime pas les gros", "je suis pas homophobe mais voir deux mecs qui s'embrassent ça me dégoûte". Ne pas donner la réplique, elle est trop hermétique et potentiellement agressive.
    Et au premier de l'an, j'imagine que ce sera une deuxième vague, sous forme de blagues. Mais les blagues sexistes et racistes, ça ne me fait pas rire.
    Entre temps, pas d'intimité puisque je partagerai ma chambre. Et le bruit. Dans cette maison, il y a toujours du bruit, et aucune place pour l'intimité. J'ai besoin de pouvoir m'isoler quand la pression monte trop. J'ai besoin de pouvoir m'isoler du regard des autres.

    Il y aura encore cette impression, latente depuis le début de la dépression :
    l'impression qu'ils me sont inconnus, en même temps que l'impression de les connaître trop par coeur, de ne plus rien en tirer de neuf.

    Décibels

    24 décembre 2014 à 16h06

    Assaillie par le bruit de toute part.
    J'ai le droit de m'isoler. Ne pas oublier que j'ai le droit. Mais peu de possibilités puisque ma chambre est partagée.
    Du bruit, partout. Des cris, des conversations sur des tons trop virulents, des bruits d'ustensiles, la télé trop forte, la musique trop forte, je me renfrogne.

    Et je repense en boucle aux dernières conversations avec Collègue. Me dis pas qu'il m'attire. Lui, marié, un enfant en bas âge. J'aimerais simplement savoir s'il est avec tout le monde comme il est avec moi.

    Petite erreur

    25 décembre 2014 à 19h29

    Il me manque.
    Il a 10 ans de plus que moi, une femme, une fille et il me manque.
    C'est quand même bête.
    Je regrette notre très léger accrochage le dernier jour. Nos conversations sont toutes au 4e degré, je ne sais donc pas si je dois prendre au sérieux sa manifestation explicite de tristesse, lui aussi, sur le moment.

    Ne pas me faire d'illusions.

    29 décembre 2014 à 17h01

    Voilà qu'il s'invite dans mes rêves.
    Cette nuit, c'était à son tour d'être froid et distant.
    Il est temps que je le revoie. Enfin... avec précautions. Il joue, il se distrait avec la p'tite jeune. Et rien de plus, quoi que j'aimerais penser. Il ne me reste qu'à en faire autant. Jouer. Ne pas oublier qu'il ne se passera rien, puisqu'il est marié. Il n'envisage rien avec moi, rien de plus que des conversations fort distrayantes. Alors jouons, mon bon, jouons l'un avec l'autre.

    Routine

    29 décembre 2014 à 23h43

    J'écris avec un chat dans le dos, depuis chez mes parents. Mes peluches ronronnantes me manquent...

    "Un jour pousse l'autre", comme dit mon psy. Finalement, j'le garde pour l'instant, il s'est un peu rattrapé lors du dernier rendez-vous.
    Il ne se passe rien dans ma vie, rien de palpitant. Mes nombreux déplacements me privent du chant et du sport, mes boosters. Mais ce point devrait s'améliorer (un peu) en 2015.
    Mes amis ne sont plus en ville, ma vie sociale se résume donc au boulot et à mes activités lorsque je ne suis pas en déplacement.
    J'achète et emprunte des livres que je ne finis pas.
    Je regarde des séries, beaucoup.
    Je travaille. Ce n'est pas hyper intéressant, mais j'arriverai à revendre cette expérience sur un CV et en entretien.
    Je suis enfin à peu près autonome financièrement.
    Je dois revoir A. ... mais je n'ose pas, je ne sais pas pourquoi. Je n'ai rien à lui reprocher. Je n'ai rien à me reprocher en le voyant. Ce serait positif, mis à part les souvenirs trop empreints de l'Ex.

    Il faut que j'avance mon mémoire mais rien ne me vient.

    En attendant, les jours défilent, semblables, et je les regarde faire. Un demi-cachet A le matin, un A et un B le soir. J'ai diminué les doses de moitié depuis cet été.

    Seuls mes échanges mail avec Collègue Marié me font pétiller. J'arrive enfin à passer à autre chose. Passer à autre chose.

    One last shot

    31 décembre 2014 à 20h03

    Allez, il va falloir que je descende. De la fenêtre me parviennent leurs voix qui remontent par le conduit de la cheminée. Séance-diapos. Regarder les photos de vacances racontées moult fois ne m'intéresse pas, je retarde donc ma descente des marches.
    Ce soir sera la fin d'une drôle d'année.
    L'année où j'ai décidé de postuler là où personne ne m'attendait, pas même moi.
    L'année où mon esprit a marqué un grand Stop à grands remous.
    L'année de l'Angleterre.
    L'année où j'ai cumulé 3 jobs.
    Une année peu palpitante, vite résumée. Une année où je me suis laissée un peu pousser par les évènements, peut-être ?
    Pas une mauvaise année.

    Il

    2 janvier 2015 à 21h18

    Il veut qu'on se voit. Vraiment.
    Ça devrait me faire plaisir. Mais je n'ose pas accepter, j'ai un peu la flemme de tout et surtout, j'aurais peur de gaffer, d'être là avec mes gros sabots sans trop savoir quoi faire... que ce soit chiant, qu'il y ait ce silence flottant, gênant.
    Qu'est-ce qu'il cherche ? L'amitié sur laquelle on s'est vaguement perdus de vue il y a 1 an, ou... un peu plus ?

    ...Et à la fois, c'est quelqu'un avec qui on peut tout à fait ne donner aucune nouvelle pendant des jours, des semaines, des mois, pour resurgir sans le moindre changement ni rancœur un beau jour, et reprendre les choses là où elles en étaient. Du sans-prise-de-tête, pas de contraintes... Ce devrait être parfait pour moi.

    Autrefois

    4 janvier 2015 à 17h16

    Tandis que je constate, comme 15 fois par jour, qu'il n'y a plus de relation lors de nos silences prolongés, je repense à notre relation, a ce qu'elle a connu de répréhensible et à ce qu'elle pourrait être dans le meilleur des mondes.
    Je repense à cet épisode qui a marqué le début du Nous sérieux.
    Ça ne me fait plus mal. Ça demeurera toujours un élément à charge contre lui. Mais je souris presque lorsque s'impose le constat qu'on a eu raison. Pas Lui. Mais Elle et moi. On a gagné. On s'est alliées plutôt que de rivaliser. On s'est soutenues plutôt que de se jalouser. Et bien que contre-instinctive, c'était la meilleure chose à faire dans une telle situation. Ne pas le laisser roi de la situation, élisant tour à tour sa favorite. Communiquer, parce que l'information est une source de pouvoir, et l'incertitude lui est alors revenue, tandis que nous maîtrisions un peu mieux la situation, chacune en en tirant parti de notre côté, bien évidemment.

    Sad new year

    7 janvier 2015 à 21h06

    Le froid m'enveloppe alors que mes paupières se ferment. Il semble si facile de me laisser glisser dans cette douce anesthésie... La musique hurle au fond de mes oreilles et je ne l'entends pas, tout au plus en ai-je vaguement conscience. J'ai la tremblotte sur ce banc d'arrêt de bus.
    Faudrait arrêter de se souhaiter la bonne année d'un air réjoui, elle s'annonce couleur kaki, la nouvelle année.
    Je tremblotte dans le bus, debout, blottie contre la vitre. J'aimerais bien pleurer mais bon. Et les chansons défilent et leur titre me laisse un goût amer. Trop évocateur.
    L. est mourant, sans doute sur un lit d'hôpital en Angleterre. Privé d'une partie de lui. Putain. La claque. La dernière fois que je l'ai vu -c'était il y a si peu...- il était d'une énergie qui nous laissait plein d'espoirs. Envolées les espérances. J'y arrive pas, j'arrive pas à répondre à ce mail.
    Les portes se referment et je suis déjà quelques pas plus loin, dans un froid auquel je ne réfléchis pas trop.
    La merde financière est de retour en grande pompe dans la famille. Happy new year. Pour une fois, je suis une rescapée. Je joins timidement les deux bouts. Je vais donc aider. Mes tickets restau' vont se trouver une enveloppe et traverser le pays.
    Je prends conscience du bruit de mes pas alors que je traverse la place de l'hôtel de ville. Des personnes sont regroupées calmement et sur les marches, quelques bougies brûlent. Arrêtez de dire que la liberté d'expression est morte. Elle doit vivre, au contraire. Montrons qu'elle vivra encore. Que des assassinats haineux ne peuvent pas gagner. Dire qu'elle est morte serait accepter d'être vaincus, donner la victoire à ces [je n'ai pas de mot]. La liberté n'est pas morte, elle est blessée.
    Je suis triste et en colère. Sans savoir contre quoi précisément.

    Mes pieds tapent vraiment fort.
    Et en plus ce soir, j'ai mal chanté.

    Bisouille

    8 janvier 2015 à 19h22

    Je n'aime pas faire des bisouilles à des inconnus.
    Me v'là servie. Collègue a pour habitude, chaque matin en arrivant, de faire touuut le tour des locaux pour passer la tête dans CHAQUE bureau pour faire la bise à chacun des 40 employés à chaque fois que nous arrivons sur un nouveau site. Parfois, un espoir ! Nous passons devant un bureau occupé et elle ne s'arrête pas ! ... juste avant de piler, faire 3 pas en arrière et passer la tête dans ledit bureau.
    Je ne supporte pas ça. Mais je suis son binôme donc je ne peux pas tracer ma route : j'aurais l'air complètement impolie à refuser de dire bonjour.
    Mais voilà. Ça me gave. Dire bonjour, volontiers. Saluer d'un sourire, pas de souci. Serrer la main, ok. Mais faire 40 paires de bises à 40 inconnus, ça prend un temps fou , c'est assez intrusif à mon humble avis, et à cause de ça j'ai choppé un rhume. V'là.

    Ce maquillage coule.

    9 janvier 2015 à 17h29

    Ok, j'ai craqué, et c'était au boulot. Et devant ce collègue en prime alors qu'il s'apprêtait à partir. Classe.
    Coloc' n'est pas encore rentrée, j'ai donc pu laisser échapper bruyamment des sanglots pour la première fois depuis des mois.

    Je ne sais pas pour quelle raison.
    La fatigue, l'accumulation, son cancer, le Crous, la famille, son chômage, son arrêt d'études qui me ramène 1 an et demi en arrière, les amis qui sont à l'autre bout du monde et moi là, pas fait de sport cette semaine donc pas vidée, mal chanté donc pas enchantée. La fatigue, l'accumulation.

    Pilote automatique

    14 janvier 2015 à 21h41

    Je me demande si je ne suis pas en train de faire une mini-rechute.

    5h du mat', pour la première fois depuis un bon moment, terreur nocturne. Nœud au ventre et légères sueurs brûlantes. J'ai pris un cachet. Des rêves beaucoup trop réels, j'étais complètement paumée, comme si je ne me réveillais pas dans la bonne vie, dans la bonne dimension. P a u m é e donc nauséeuse et terrifiée.
    Depuis hier (je crois), les pensées dérangeantes me reviennent. Comme si mon 'mode Pilote Automatique' pouvait me faire avaler tous mes cachets, parce que pourquoi pas. Comme si je pouvais me jeter du pont sur la voie ferrée sans réfléchir, parce que pourquoi pas. Des choses graves, des folies qui deviennent similaires à de simples petits défis tels que demander l'heure à un passant dans la rue. La même chose, la même sensation, comme si rien ne m'empêchait de le faire, là sans réfléchir. Alors que je n'en ai pas particulièrement envie.
    Alors je me sens en danger, un peu. J'essaie de me faire confiance.

    Et ce sentiment de me dédoubler de moi-même. Passer du 'pilote automatique' au 'regard extérieur sur moi-même' qui ne comprend plus bien où je suis, pourquoi, comment. Comme si je découvrais ma vie, un peu. Une fissure entre moi et moi-même. Je ne me sens plus entièrement chez moi dans moi-même, en gros ? Je ne me sens pas au repos. Cette impression d'être un peu étrangère à moi-même par intermittences vient de pair avec un léger flou de mes souvenirs. Comme si mes souvenirs appartenaient à une vie autre que la mienne. Presque irréels. Étrangère à moi-même, donc ceux que je connais me paraissent presque étrangers. Ma collègue à côté de moi, vais-je la "reconnaitre" si elle m'adresse la parole ? Le téléphone sonne, puis-je tenir une discussion, vais-je continuer de connaître papa-maman à l'autre bout du fil ? Ils me semblent si lointains, flous, limite irréels tant que je n'ai pas décroché. Heureusement que le Pilote Automatique reprend le dessus dès que je suis dans l'action. Bordel c'est flippant.
    Alors j'ai peur de me perdre moi-même, un peu. J'essaie de me dire qu'en fait ça va.

    Comment recolle-t-on le Pilote Automatique et le Regard Extérieur ?

    Mais comme d'hab', quand je verrai le psy', je serai en mode Pilote Automatique donc je ne penserai à rien de tout ça, et je ne pourrai pas lui en parler, ou ne trouverai pas les mots.
    Alors j'écris, et j'essaierai de penser à imprimer, pour lui montrer. Être rassurée.

    Bon, pendant que depuis les chiottes j'entendais mon ordi jouer les Caprices de Paganini, j'ai décidé de prendre un p'tit carnet et de noter, dès que j'y pense, un truc qui m'a mis du baume au cœur dans la journée. Comme les Caprices de Paganini. Comme le cours de chant où j'ai commencé à retrouver ma technique et ma puissance vocale. Comme le moment où ma collègue a complimenté mes capacités rédactionnelles sur les documents de synthèse.

    La 41 : Jupiter.

    15 janvier 2015 à 22h47

    J'ai appelé le psy' en arrivant au bureau. Il avait un créneau dans la journée. J'ai posé 1h (1h sup' en moins à rattraper.).

    La journée a été plutôt bonne. De nouveau ma boîte pro déborde de mails de Collègue. Le malaise suite à mon craquage de la semaine dernière est dissipé. Je ne sais pas si on flirtait, mais ces échanges écrits, tout au long de la journée, étaient aussi amusants qu'agréables. J'ai retrouvé ce que j'aimais dans nos discussions. C'est lorsque l'on est en face à face que l'on est un peu plus mal à l'aise, flottants, hésitants.

    Le sport. Ouatch. Pour la reprise après ma longue absence, un entraînement très physique. J'étais mal une bonne partie du cours. Bon, presque tout le long. Mais qu'est-ce que c'est bon, ce moment à la fin des 2h où l'on se laisse tomber sur le banc du vestiaire mixte... Ce moment où je parcours à pieds les dernières centaines de mètres avant la porte d'entrée, dans l'air nocturne, si doux, les jambes déjà douloureuses... Détendue. Satisfaite. J'ai combattu plusieurs fois. Pas forcément bien, mais c'est une autre affaire, je ne tenais plus sur mes jambes. Et foutue crampe naissante. Je dois travailler la souplesse sur les coups que j'envoie, je suis encore trop raide.
    J'aime l'ambiance de ces cours.

    Et toujours la bonne humeur d'avoir retrouvé le chemin de ma puissance vocale hier soir. L'ouverture de la gorge. J'ai chanté, entre midi et deux. J'ai chanté comme en karaoké, rien de technique, rien de pro, juste pour le plaisir. Et ouais, ça sonnait.

    Alors tout semble aller bien, à part l'absence des amis loin pour l'instant, et à part l'ombre planante de mes angoisses renaissantes.

    Lors du rdv psy, je lui ai raconté ce que j'écrivais hier. Je me sentais un peu conne, je ne trouvais pas mes mots, et lui était assez impassible. Et finalement il a posé un nom -que j'ai oublié- sur les impulsions non-voulues qui me traversent l'esprit. Rien que ça, c'était rassurant. Savoir que je ne suis pas la seule, que c'est connu, que ça peut se soigner.
    Il en a moins dit sur la scission Pilote automatique / Moi étrangère à moi-même, sur ce flou de mes souvenirs, comme si mon passé n'était pas vraiment le mien.
    Quand je lui ai dit que j'avais l'impression de devenir folle, ou schizo, il m'a dit qu'il ne se faisait pas de souci pour moi, qu'à priori ça ne devrait pas m'arriver. Ouf. J'avais besoin de l'entendre. Alors je l'écris pour ne pas l'oublier.

    On change de traitement.
    Mes symptômes sont liés à des gros troubles d'anxiété, mais on ne sait pas d'où elle vient, toute cette anxiété. De quelque chose de gros, sûrement, mais d'encore indéterminé.
    Pourvu que le changement de traitement ne me replonge pas dans l'angoisse, avec le temps d'adaptation. Ce soir je me coucherai avec seulement l'un de mes 2 médocs, le nouveau devant être pris le matin et non le soir. Cette nuit, quand je me suis réveillée une nouvelle fois nauséeuse et transpirante, persuadée de ne pas atterrir dans la bonne vie, il m'a fallu ma musique pour me canaliser/me distraire. La symphonie 41 de Mozart. Jupiter. Parce que c'est le plus long morceau de classique en mémoire sur mon MP3.

    Sois sage.

    17 janvier 2015 à 23h29

    Il me manque un peu. Non mais pfft, et puis quoi encore. Pourtant je suis au clair avec moi-même, je n'attends rien de lui, si ce n'est la distraction tout droit tirée de la légère ambiguïté taquine de nos échanges.
    En me réveillant vers 4h du mat', j'ai été l'espace d'un instant déçue que ce soit le week-end et que je ne puisse donc pas le voir pendant encore un moment.
    D'ailleurs j'ai rêvé de lui cette nuit. De sa joue mal rasée, plus précisément. C'était tout tendre.
    Rha, mais stop ! Comme si j'avais besoin de ça. Certes, c'est lui qui a commencé, mais tout d'même.
    M'amuser, oui, m'attacher, non. C'est tout. Voilà. Sois sage.

    C'est un beau compliment.

    23 janvier 2015 à 19h17

    Bon, il faut que je l'écrive parce que ça m'a mise de bonne humeur.

    Je n'arrive toujours pas à le cerner. Entre adultes raisonnables, il n'y a pas de raison que ce soit autre chose que de la sympathie, mais tout d'même, c'est un peu 'border' parfois, non ? S'il ne portait pas cette alliance et ne m'avait pas montré la photo de sa femme et de ses enfants, il serait clair -comme de l'eau de roche- qu'on flirte sans ambages. Certaines de nos discussions, toujours sous couvert de déconnade et de 3e degré, peuvent franchement porter à confusion. Sans malaise aucun.

    Ou alors, c'est un homme qui a le compliment-sensuel facile. C'est la seule explication rationnelle.
    Alors : est-il comme ça avec les autres femmes ?

    Au cours d'une discussion pour bien amener les choses, il m'a dit que je ferais un beau modèle pour photos/vidéos. Pas d'un air de pervers. Juste, il l'a dit. C'est un beau compliment, particulièrement pour une non-photogénique telle que moi.

    Quel que soit son sens, ce jeu me plaît. Nos discussions me plaisent. Le chuchotis à l'oreille, je rends les armes.


    Pourvu qu'il ne tombe jamais là-dessus. Je m'enterrerais de honte.

    L'allégement et ses déclinaisons

    25 janvier 2015 à 21h35

    *Ce serait beau que ce projet se concrétise. Il s'agissait de l'un de mes rêves d'avenir il y a quelques années. Je m'en suis souvenue aujourd'hui.

    *Mon nouveau médoc' semble me convenir mieux. Je n'ai plus besoin d'autant de sommeil, et rien que ça, c'est une grande avancée. Je suis toujours inapte à la concentration et demain je vais d'ailleurs me faire engueuler par mon collègue parce que je n'ai pas fait ce que je devais faire vendredi, mais... je me sens déjà plus éveillée qu'avant.

    *J'ai aussi réalisé que malgré tous les effets de la dépression, je suis moins stressée. Presque j'm'en foutiste, mais dans le bon sens du terme. Je ne me prends (presque) pas la tête. Je ne ressens (presque) plus le stress à chaque obligation qui m'attend : un repas avec les potes de ma coloc' que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam et qui ne parlent presque pas français, l'obligation d'annuler un baby-sitting pour la 4e fois consécutive, le boulot pas fini vendredi... Tout ça m'aurait mis une petite pression/appréhension, avant. Je ne la sens plus, je la devine sans la sentir. Je suis au moins allégée de ce point grâce au médocs.
    Face à ce constat, je me rends compte du stress permanent dans lequel je vivais depuis... depuis si longtemps. Tu m'étonnes que ça ait lâché à un moment donné.
    Ce serait bien que je reste à peu près aussi détachée, plus tard. Un poids en moins.

    *En parlant de poids... Pour, je crois, la première fois, j'en suis presque à complexer pour mon manque de formes. Il m'a fallu des années pour accepter mes cuisses un peu rondes, mon derrière rembourré, etc. Me sentir bien dans ce corps et admettre que je ne ressemblerai jamais aux mannequins des affiches et que c'est pas plus mal, c'est encore récent.
    Eh bien ces derniers temps, avec mes pertes d'appétit, j'ai un peu minci. On voit les os de mes hanches, mais on devine aussi le bas de mes côtes, et quand je m'étire très légèrement on voit des os sur ma poitrine, et de nouveaux os apparaissent sur mes épaules. Et la courbe de mes hanches ? Disparue ! Mes cuisses ne me plaisent toujours pas, mais j'ai l'impression de devenir un sac d'os au niveau du buste. D'avoir un corps de gamine... ce qui me gêne d'autant plus que CollègueQueJ'apprécie me taquine volontiers sur mon jeune âge. Alors si je pouvais éviter d'avoir une silhouette qui l'accentue...
    Bref, et si tout ceci manquait de charme ?
    Jamais contente, hein. Pourtant, 'm'étonnerait que ce corps ait tant changé que ça depuis la dernière fois que je complexais sur des rondeurs, puisque je mets toujours les mêmes habits !

    *J'ai ma madeleine de Proust. L'odeur du foulard dans la boîte de mon violon. Il sent... le violon. Les cours de violon. La découverte du violon. Une odeur indéfinissable, tamisée, qui me catapulte des années en arrière. Je devais avoir l'air futée tout à l'heure, le nez dans ce foulard à humer profondément pour tenter de m'en imprégner le plus possible.

    Level Up

    27 janvier 2015 à 20h42

    "C'est vrai ?"
    Son souffle frôle mon oreille. On est tout proches, je ne peux pas prétendre que je ne m'en étais pas rendue compte. Je réprime un frisson, je ferme les yeux, je fixe intensément un point dans le vide. Puis lui.
    "Joue pas à ça. ...Quoique." Léger sourire en coin.
    Eurk. Ma voix est mal assurée, un peu cassée, proche du chuchotis... mais rien de sensuel.
    Le détecteur de présence rallume la lumière du couloir, attirant mon regard. Les bureaux sont déjà quasiment déserts, les gens ne restent pas tard ici.
    Mon imagination galopante s'imaginait sans doute que tout s'enchaînerait comme sur des roulettes, mais je suis là, plantée face à lui, lourde sur mes jambes, et je ne sais pas comment poursuivre. Quel geste esquisser. Dans quel but. Je ne veux pas être la fille facile, je ne veux pas de cette image. Je ne veux pas chasser cette opportunité d'un revers de main, je m'en mordrais les doigts. Je veux qu'il franchisse le pas. Je veux qu'il me prenne dans ses bras. Je veux qu'il m'embrasse. Là, maintenant, on réfléchira après.

    L'instant s'étire.

    "Faut savoir..." Chuchote-t-il. Encore. Me faisant perdre mes moyens. Encore. Il joue.
    "Je ne réponds plus de rien." Ça, c'est sorti tout seul. Et le temps s'étire encore, et j'ai donc tout le loisir de me demander pourquoi j'ai dit ça, ce que ça veut dire, il ne va pas poursuivre de toute façon, merde, t'es une gamine et il est marié, oh non, la honte, je vais faire comme si c'était de l'humour, je me sens potiche, dis autre chose, meuble, oh le malaise, je..
    Ses lèvres frôlent mon oreille et je me fige. Son regard. Son regard. Même dans la semi-obscurité de son bureau. Et mes lèvres. Ses lèvres sur les miennes. Je suis paralysée, pas comme mon cœur qui part dans tous les sens. Un baiser-question.

    C'est fini. C'est fait. Je ne dis rien. Il ne dit rien. L'instant s'étire, encore. Le silence pèse une tonne. Je tremble sur mes appuis, alors je bouge. Jusqu'à la porte. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire. Pourquoi rien ne se fait automatiquement ?? J'inspire et je ferme la porte, main tremblante. Puis me tourne -maladroitement- vers lui dans un simulacre de sourire stressé.
    "Ou non nétait où ?"
    ...On repassera sur la prononciation.

    Mon regard est planté droit dans le sien, feignant l'assurance. J'attends. A son tour.
    "Ooh, toi..."
    Et soudain, à la vitesse de l'éclair et de l'escargot à la fois, ses doigts relèvent mon menton, ses mains sur ma taille, dans mon dos, défont mon manteau que je plie mécaniquement pour le poser sur la table encombrée, m'attirent encore à lui, encore. Ma respiration s'est tue depuis une demi-éternité. Mes mains ne savent que faire. Allez, continue, je suis trop potiche, moi.

    Tout se mélange. Mon cœur bat à tout rompre. Mes signaux d'alerte "CONNERIE, tu fais une CONNERIE" clignotent tant qu'ils peuvent, mais en silence.

    Distance

    30 janvier 2015 à 19h46

    A chaque nouvelle conversation ces derniers jours j'ai l'impression de gaffer légèrement, de dire quelque chose qui ternit légèrement l'image qu'il peut avoir de moi. Me montrer sous un jour plus futile, avoir l'air moins finaude. Mais pourquoi je tiens tant à lui plaire, aussi, hein ? On ne pourrait pas simplement rester des collègues qui s'entendent bien ? Et puis bon, je vais finir par le gaver à force. Je veux dire, j'ai l'impression de devenir un peu lourde. Il faut que je me ressaisisse. Que je reprenne un peu de distance. Que je ne me dévoile plus autant. Et puis c'est tout. N'empêche qu'il égaye ma journée. Fait chier, fait chier parce que je le ressens lorsqu'on ne se voit pas, fait chier parce qu'alors ma journée est terne et moi bougonne.

    Bon, sinon. Je suis contente parce que j'ai chanté à pleine voix, et ça a été remarqué. Je suis contente parce que je me suis blessée en sport, comme une blessure de guerre, j'aime bien.

    C'est.

    1 février 2015 à 22h29

    C'est un exutoire en fait. C'est comme hurler toute la rage, toute la colère, toutes les larmes refoulées que tu as accumulée en toi sans jamais trouver de raison de la sortir, c'est comme hurler à plein poumons mais sans qu'on te prenne pour une dingue. C'est comme hurler à plein poumons jusqu'à te déchirer, jusqu'à te laisser tomber au sol. C'est vider ce qui a besoin d'être vidé, évacuer tout ça, et c'est la violence qui rend ça efficace, parce qu'on le sent passer dans chaque parcelle du corps, alors on le sent sortir.
    C'est accepter de laisser filer. De passer à autre chose. C'est faire son deuil de tout ce que tu déverses.

    C'est aussi plein d'autres choses, plein de choses positives, plein de plaisir, plein d'épanouissement. Mais parfois, c'est mon exutoire, ma parenthèse.
    C'est ce qui me fait redevenir douce comme un mouton.



    En furetant dans mes dossiers je suis retombée sur un écrit. Des mots couchés à un moment où je me souvenais des attouchements. Et où malgré tout je souhaitais rester le plus longtemps possible aux côté de l'auteur : celui que j'aimais. Celui qui m'a changée et celui qui a calmé la tempête. Celui qui m'a apporté ma plus belle relation. Celui qui a fait de moi "l'une d'elles", l'une de celles qui connaissent le viol.

    Quelqu'un qui

    3 février 2015 à 22h48

    Malgré une nuit de 7h, j'ai recommencé à m'endormir au travail. M'endormir en plein milieu de quelque chose, m'endormir juste en clignant des yeux. Inexorablement. Et encore une fois, ça s'est vu. Bieeeeen. Bien bien bien. Très pro la petite. Je n'arrive pas à me souvenir si j'ai pris 2 fois mes médocs ce matin par mégarde, ou si c'est juste un genre de rechute.



    Plus ça va et plus je me dis qu'il faudra que j'en parle à quelqu'un, des attouchements de l'ex. Juste pour en parler, en discuter sans tomber dans le mélo, pour avoir la preuve qu'on ne me demandera pas forcément de justifier que ce soit arrivé. C'est ce qui me fait peur. Que l'interlocuteur trouve ça banal ("ben quoi, c'était ton copain non ?") ou me demande pourquoi je ne l'ai pas arrêté ("t'as crié, tu l'as frappé et tout ? Non ? Ah, ben il a peut-être pas compris que tu voulais pas du coup ?"). Un sentiment d'injustice et d'incompréhension qui m'enfoncerait davantage. Ça me donnerait une rage que je ne pourrais que contenir : je ressasserais encore plus, à gros bouillons.

    J'aimerais en parler, oui, pour me libérer de ce secret, de ce poids que je ressasse stérilement depuis des mois, j'aimerais en parler et tomber sur quelqu'un qui comprenne. Quelqu'un qui ne prenne pas pitié, quelqu'un qui ne se dise pas "aaah alors ça explique qu'elle se comporte de telle sorte", quelqu'un qui ne prenne pas peur de me faire pleurer ou hurler au viol au simple fait de me prendre dans ses bras. Quelqu'un qui ne tomberait surtout pas dans les clichés. Non, je n'ai pas peur des hommes, seulement peur que "ça" arrive encore, puisque c'est venu de quelqu'un en qui j'avais confiance.
    Quelqu'un qui ne jugerait pas ce que les mécanismes de défense de mon cerveau m'ont fait faire par la suite...et qui ne mettrait pas ma parole en doute.
    Quelqu'un qui comprendrait simplement et ne changerait pas son regard sur moi à partir de ce moment.


    Quelqu'un qui, alors, me prendrait à l'abri dans ses bras en me chuchotant que c'est fini maintenant, c'est fini. Et je pourrais, peut-être, finalement réussir à pleurer ce type pour qui je n'ai jamais versé la moindre larme, et enfin faire mon deuil.

    Alors, qui ? Quand ? Où ?

    Modelage

    7 février 2015 à 13h25

    "Un livre, ça se respecte !"
    Je ne m'attendais pas à ce que cet homme lance cette phrase à ses deux pré-ados. Agréable surprise du quotidien.


    Ok, j'suis super motivée pour faire du sport. Bichonner mon p'tit corps. Je me suis levée, paf, 45 puis 35 squats devant des clips à la con à la télé. Le genou craque un peu, boah, 'va falloir qu'il s'habitue. Je vais me lancer dans un "30 days squat challenge" à ma manière.
    Faut que je regarde si l'une des piscines de la ville est ouverte demain. La piscine le dimanche. C'était en prépa que je faisais ça, en trainant mon corps de zombie débordant de la culpabilité de ne pas travailler. Mais qu'est-ce que c'était bon... Qu'est-ce que ça détend. Ça va me coûter un peu, mais ça en vaut la chandelle.

    Je vais me faire un p'tit calendrier. A la main, puisque mon imprimante boude.
    Footings, piscine, abdos, squats, sans me forcer, juste pour me faire plaisir.

    Imposture

    9 février 2015 à 19h45

    Cela fait deux fois en moins d'une semaine que je rêve d'une situation s'approchant du viol ou de l'attouchement. Et pourtant ils ne sont pas tout à fait classés comme cauchemars : un passage dérangeant puis le rêve continue et passe à autre chose.
    Gosh, il faudra bien que j'en parle un jour ou l'autre. Il ne se passe plus un jour sans que j'y pense. Je sais même à qui je souhaiterais en parler, mais je ne le ferai pas : imagine un peu le malaise qui s'installerait alors entre le détenteur de ces beaux yeux bleus et ma petite personne.
    Pour lui je me suis créé un personnage différent. Mais c'est de sa faute. On a commencé par écrit. Par écrit, j'ai la répartie plus vive, il en a déduit une personnalité un peu différente de la mienne, beaucoup plus libérée, presque borderline. Mais une personnalité dans laquelle je me fonds à merveille, pourtant. J'ai l'impression de m'y révéler ; je n'ai pas l'impression de faire semblant. Seulement celle d'être -un peu- une imposture.

    Pouf.

    11 février 2015 à 20h28

    Bon bah micro-rechute au boulot.
    Ça faisait longtemps, je m'étais permis de reprendre espoir que ce soit endigué.

    La réunion en petit comité a été interminable. Chaque parole entendue m'irritait. Chaque geste esquissé m'agaçait. Chaque minute de plus passée là me tapait sur les nerfs. Et... perdue, égarée, flottante, de nouveau cette impression de ne pas être dans la bonne réalité. D'être comme dans un rêve. Dans un monde pas vraiment réel. Qu'est-ce que je fais là, c'est qui ces deux-là pour moi ? Envie d'enfouir ma tête sous une capuche puis dans mes bras. Envie d'être tranquille, que ma tête soit moins débordante de vide fourmillant.
    On me demandait mon avis, c'était gentil mais j'étais incapable de répondre autrement que par un long blanc bête et gênant.

    Quand ça s'est enfin fini, j'ai filé prendre un cacheton en quatrième vitesse. J'ai été vue. J'espère que ça excuse un peu à leurs yeux mon attitude pendant la réunion.

    Du côté du bidon.

    14 février 2015 à 19h35

    Les os du buste commencent à être visibles. Pabo.
    L'envie de cuisiner s'est fait la malle depuis quelques semaines. Aucune envie, rien ne me tente. Je saute aisément des repas, me contentant de grignoter un truc (yaourt, knacki, thé, biscuit) pour faire taire mon ventre. Des trucs caloriques la plupart du temps. Bravo le veau. Alors je fais gaffe en faisant mes courses.
    Il faut que je fasse attention à ne pas tomber dans les troubles alimentaires.

    Camarades d'une matinée

    15 février 2015 à 18h06

    Toute la ville semblait s'être donné rendez-vous dans le bassin ce matin, bonnet de bain enfoncé jusqu'aux oreilles. Les embouteillages auraient pu vite me gonfler, mais les regards complices m'ont retenue.
    Madame-bonnet-vert et ses sourires.
    Jeune-homme-barbu et ses quelques mots.
    Pépé-palmé-pince-nez et ses politesses.
    Jeune-homme-musclé et peu loquace.
    Papi-bonnet-rouge, toujours en même temps que moi.
    La jeune-fille-à-la-planche, attentive aux priorités.
    Monsieur-conseils, sûrement un ancien maître nageur ? Qui m'a complimenté sur ma nage qu'il trouve tonique, et m'a donné quelques conseils.
    J'apprécie ces moments partagés dans la ligne de natation. Quelques mots en fin de longueur, un contact facile. Mes camarades d'une matinée.

    Sablier

    16 février 2015 à 22h27

    Il me plaît. Ne me plaît plus. Me plaît. Ne m'attire plus. M'attire. Vraiment, m'attire.
    C'est sur l’ambiguïté de nos échanges que tout repose. La chasse. Le jeu. Un jeu qu'on ne peut gagner, qu'on ne cherche pas vraiment à gagner. Savourer la partie. Juste la pimenter pour la faire durer.
    Il va me manquer, quand je partirai..
    Déjà que le temps me semble long lorsque je sais que nous ne nous verrons pas pendant plus de 3 jours...

    Après tout, en-dehors des conversations joueuses z'et humoristiques, nous avons aussi abordé des sujets plus personnels, nous amenant à découvrir un nouveau pan de la personnalité de l'autre. Et ce que j'ai vu me plaît. Me v'là bien, tiens.

    Le frottement du crayon sur le papier

    21 février 2015 à 17h22

    Concerto pour violoncelle en fond sonore, mon crayon s'agite maladroitement sur le papier. J'ai perdu la main, et je ne retrouve plus mon style. Ai-je seulement un style de dessin ? Ce que j'ai sous les yeux tient difficilement la route.
    Il veut voir ce que je gribouille. Je ne peux pas lui montrer ça, par orgueil. Et voilà, même en m'occupant de mes affaires je pense à lui.

    "Nous, les gens un peu réservés, on a tendance à avoir beaucoup d'orgueil. En tout cas, je fonctionne comme ça, même si j'ai conscience que c'est con.", me disait le prof de sport sur le chemin du retour, l'autre soir. Il se trouve qu'il n'a pas tort non plus en ce qui me concerne. J'apprécie nos discussions post-entraînement. J'apprécie sa personnalité, je trouve qu'on fonctionne plus ou moins de la même manière. Il m'est bien sympathique, quoi.

    Allez. Retour sur le croquis. Essayons de le faire ressembler à quelque chose de moins brouillon, ou du moins, de volontairement brouillon.

    Pendant que le monde est en vacances

    26 février 2015 à 19h04

    Je m'offre une fin de semaine allégée. J'ai accumulé suffisamment d'heures sup pour m'octroyer une semaine complète de congés, à vrai dire, mais mon planning ne me permet pas de m'absenter à loisir. Je rogne une heure par-ci, une heure par-là, lorsqu'on n'a pas besoin de moi.
    Comme ce sont les vacances scolaires, je n'ai pas mes activités, et j'en profite pour me relâcher également sur le sport. Bah, pas grave, tant que ça ne dure pas ! Je suis dans une période "body positive" ! Malgré mes cicatrices à la pelle, j'aime bien mon p'tit corps en ce moment. Tout ce sport, ça a payé, ça me fait des bras, des jambes, un dos, des hanches et un cucul tout fermes et lisses comme jamais avant (que je me souvienne...), j'adore ! J'ai une allure sportive, on me fait remarquer ma tonicité à la piscine, mon non-manque de muscles au boulot... J'me sens bien, quoi ! Et pourtant, je bouffe n'importe comment. Je n'arrête pas de faire mes courses mais le frigo est perpétuellement vide, j'ai pas d'inspiration pour cuisiner, alors ben.. j'cuisine pas. Pâtes, soupes, yaourts et compotes. Youhou.

    Il revient la semaine prochaine. Finalement je n'ai pas trop mal tenu. Je suis comme apaisée en son absence mais nos conversations me manquent, la journée me semble plus longue. J'ai envie de discuter avec lui, tout simplement.

    Je me suis remise au dessin. Des exercices de style, rien de transcendant. Pas de message particulier, pas d'invention, ça ne transmet pas grand-chose pour l'instant. Ce sont... des essais. Des essais pour réapprivoiser le crayon.

    Il faut que je me trouve un stage, la fin de mon contrat approche et je n'ai toujours rien pour la suite. Je veux m'expatrier. Je veux prendre l'air, découvrir autre chose.
    J'ai du mal à me dire que j'en ai déjà presque fini ici. J'ai l'impression que ce n'est que depuis hier que je m'entends vraiment bien avec les collègues, que je fais partie du délire commun. Juste le temps de me sentir pleinement intégrée et il est déjà temps de repartir. Ma remplaçante est déjà recrutée.

    Pas de pot de départ ?

    6 mars 2015 à 19h36

    Ma chef m'a proposé une embauche immédiate.
    Je suis restée sonnée pendant toute la durée de notre entretien. Je ne l'avais pas vue venir, celle-là. Ça remet en question toute l'organisation de ma fin d'études.

    J'ai encore du mal à réaliser.
    Mais j'suis contente.
    1) Ils apprécient mon travail
    2) Une expérience de si longue durée avant même le diplôme, c'est un + sur le CV
    3) Au niveau des finances, c'est un poids en moins.
    J'espère que les missions seront intéressantes.

    To be continued...

    Silence au bout du fil

    9 mars 2015 à 21h38

    J'ai décidé d'accepter le contrat, même si les missions ne sont pas dingues. Peut-être que concrètement ça se révèlera prenant. Mais depuis que j'ai pris ma décision, impossible de joindre ma chef. Je lui ai laissé un message vocal ; je n'ai pas eu de nouvelles.
    Damn. J'espère que ça ne sent pas le coup fourré, "oh en fait on a donné le poste à quelqu'un d'autre finalement, désolé !"... Je commence à m'inquiéter, ça y est. Maintenant que je me suis réjouie de l'opportunité auprès de 2-3 personnes...

    Je n'ose pas la rappeler encore, ça serait perçu comme assez insistant si jamais elle a bien eu mon message...
    Rhaa ! Pourvu qu'elle me recontacte demain pour confirmer.

    Indifférente

    10 mars 2015 à 22h29

    J'ai un job.
    Ma dernière année d'études sera donc payée.
    Ma dépression est stabilisée.
    J'ai, je crois, passé plusieurs jours sans penser à mon ex-l'amour-de-ma-vie-et-violeur.
    Je ne suis pas bouffée par les problèmes de ma famille.
    Je fais du sport, de la musique, je dessine.
    J'me sens pas trop mal dans mon corps, malgré des cicatrices qui ne s'estompent pas depuis des semaines.
    Tout devrait aller bien.
    Mais je suis indifférente, incomplète.
    Faut dire que mes amis sont toujours loin.

    16:45

    13 mars 2015 à 19h05

    Ok, c'est l'week-end, et j'suis lessivée. C'était imprimé sur mon visage je suppose, même Charmant Collègue me l'a fait remarquer. En m'offrant une petite gourmandise. Ça m'donne le sourire, tiens : une attention mignonne et marrante.
    Avec ma nouvelle prise de poste, je suis surchargée de boulot. Mes collègues sont enthousiastes, je n'arrive pas à montrer le mien mais il est là aussi. J'ai hâte de voir ce que donne cette mission.

    Il faudra tout de même que je me bouge, entre 2 grasses mat', pour aller faire mes courses, du sport, ma lessive et du ménage.

    En attendant, je suis sous la couette.

    Penpals

    14 mars 2015 à 23h20

    En cliquant à droite à gauche sur un forum, j'ai atterri sur un site de mise en relation avec des correspondants des 4 coins du monde. Après 5 minutes d'hésitations mon profil était créé. Dans la soirée, je recevais un premier message. Et dès ces premiers mots, ce gars m'a immédiatement été sympathique. 10 jours plus tard, l'impression n'a pas changé. J'apprécie déjà nos échanges trilingues. Il doit être un chouette pote.
    Et voilà, encore une fois, je m'attache trop ! Il sera peut-être muté en France à la rentrée prochaine... et l'on pourrait alors se rencontrer.
    Stop, stoooop. Ça n'me réussit pas de me projeter : c'est à peu près toujours l'opposé qui finit par se réaliser.

    Dans ma vie une fiction

    19 mars 2015 à 20h05

    Collègue. Collègue, collègue, collègue. Connerie...

    Toujours la même chambre. Le même hôtel, la même ville, le même travail. Que jamais ces bras ne cessent de m'étreindre. Que jamais ne cesse le dégel, que jamais ne cesse la caresse. Un murmure contre ma peau, ma peau nue, à découvert et habillée de son murmure, son murmure, son murmure, une armure.

    Avant la griffure de sa barbe de 3 jours, le restaurant au bout du bourg. Un repas d'une normalité presque atterrante pour moi qui ne lui reste indifférente. Une discussion entre 3 collègues et entre rires, débats platoniques et anecdotes anodines sur l'entreprise. Et entre eux, moi, la pièce rapportée, la petite nouvelle dans l'entreprise. J'écoute mentionner ces noms familiers de collègues jamais rencontrés. C'est dans les étroits escaliers que je me mets à parler, ou bafouiller. Le collègue est monté, et sur mon palier quelques mots échangés. Quelques mots ponctués de silences plus ou moins étirés. De regards. De nouveau quelques mots, qui n'ont pas l'air de s'arrêter, qui n'ont pas l'air de conclure dans l'immédiat. Silences, hésitations. Je ne veux pas qu'il remonte. J'ouvre la porte de ma chambre pour meubler ou fuir un blanc trop imposant, et avant que je n'ai trouvé comment l'inviter -en toute amitié- il prend congé.
    Qu'à cela ne tienne. J'envoie un mail.
    "Entre une pièce vide ou une discussion de palier...J'préférais la 2e option."
    Consultera sa boîte ? Ne la consultera pas ? La réponse arrive aussi vite que je l'espérais. La conversation continue, sur un autre chemin mais toujours tâtonnante, et arrive sur le programme télé qu'on commente, en simultané.
    "Je rate tout à lire/écrire en même temps."
    "Faut dire que c'est passionnant. Je te laisse savourer !"
    "Ou on se la fait comme au ciné. J'ai pas de pop corn mais si t'étais à côté ce serait moins compliqué."
    "Haha... T'es sérieuse ?"
    "Tu sauras jamais!"
    "Y a un moyen facile de vérifier"
    "Chiche".
    Et le silence. J'attends. Pas un bruit à la porte, pas une notification sur mon écran. J'actualise encore et encore. Puis, fébrile et sourcils froncés, j'envoie :"Je disais ça en toute amitié."
    Deux coups à la porte.
    J'ouvre dans un sourire crispé, le coeur se manifestant soudain plus bruyamment. Relax. Aie l'air cool. En toute amitié, quoi.
    "Hey, j'me demandais si t'étais sérieux."
    "J'suis venu vérifier."
    Sourires.
    "Tu me laisses entrer ? On va rater un bout du film."

    Peu importe l'enchaînement des évènements, avec un arrière-goût de déjà vécu, ailleurs, dans d'autres bras, sur un autre canapé. Une autre ville, une autre vie. D'assis sur le lit, on passe à avachis puis ma tête s'incline et son épaule l'accueille. Calmement, silencieusement. Je suis bien. Je veux, tellement fort, que ça ne s'arrête jamais...
    Bordel, il est marié. Il est marié et est un super-papa.
    Le film est fini et son bras, d'abord hésitant, s'est installé autour de mon corps. Sa main dans mon dos. Un point chaud.
    C'est ici que je veux être.

    Sa femme. Et sa petite blondinette haute comme trois pommes. Il ne va rien se passer d'autre puisqu'il est fou d'elle ; vérité qui m'attriste et me rassure. S'il gère, alors je suis en sécurité.

    Plus tard. Dans une prédominance du silence, nos corps sont rejoints, entremêlés avec le calme de ceux qui savaient que ça devait arriver. On le voulait, par curiosité, depuis longtemps. Pure curiosité. Qui est cet être, une fois dénudé ? Blottie là, soudain j'ai peur. Je suis tétanisée de peur, presque dégoûtée, hérissée. Qu'il n'aille pas plus loin. Qu'on n'aille pas plus loin. Ce n'est pas contre lui, c'est ma vieille rengaine. Malgré tout le désir qu'il m'inspire, voilà que reviennent mes démons. Ceux qui me font fuir quel que soit l'homme à mes côtés. J'ai envie de me rouler en boule, une boule dans la gorge à l'idée qu'il me touche. Je me sens agressée quand bien même il ne tente rien, ne fait rien, ne me menace en rien. Machinalement, ses doigts caressent ma peau, presque timidement, mais calmement. Il ne va pas me casser. Il ne va pas me forcer. C'est ce calme qui calme le démon. Peu à peu j'oublie de me sentir agressée. Mes yeux se ferment, il chuchote par moments, je crois que je lui réponds.

    Les volets n'étaient pas fermés. Le jour froid commence à s'infiltrer doucement.
    Il faut maintenant réfléchir à l'après. Dois-je me lever, l'attendre, le réveiller ? Je pose un pied sur le vieux plancher - il en a vu d'autres- et me faufile à la salle de bain biscornue. La même miniature de gel douche au jasmin. Je fredonne lèvres fermées, je ne dois pas chanter. Je regarde mon corps et laisse ruisseler l'eau. Ses mains y glissaient. Moi. Sur moi. Sur cette peau. Une serviette à même la peau, je dois repasser par la chambre récupérer mes habits oubliés. Le drap blanc court à la rencontre du sol. Entre-temps, il s'est réveillé, me dit le lit désormais inoccupé.

    Alabama monroe - The broken circle breakdown

    20 mars 2015 à 21h07

    Je pleure tout ce que je suis capable de pleurer. Diminuer les médocs a du bon. Les yeux me brûlent comme si mes larmes étaient de l'acide... ou ce satané maquillage. Je lâche même des sanglots.
    Je savais qu'il était triste ce film. Mais putain. Je m'attendais pas à ça. Je.. C'est. Horriblement sublime. Traité tout en douceur et simplicité et pudeur et délicatesse et putain la douleur n'est que plus intense. Qu'il est beau ce film. Qu'elles me brûlent ces larmes. Le générique continue et je grimace encore de douleur. La dernière image m'a tuée. La dernière scène, aussi. Et celle d'avant. Et. Tout.

    La destruction tout en pudeur.

    Le miroir de l'ascenseur

    24 mars 2015 à 21h02

    J'ai appuyé sur le bouton de l'ascenseur, vers 17:30 et quelques. Je ne saurai jamais : j'ai oublié de pointer. J'ai lancé un "bonjour" à deux personnes qui arrivaient de l'angle du couloir qui m'ont répondu. Puis on s'est reconnus. Je me suis retrouvée dans l'ascenseur avec celui qui m'a recrutée il y a un an. Coup du hasard, puisqu'il ne travaille plus ici depuis que je suis arrivée dans l'entreprise, et que je n'étais pas censée être là -puisqu'être recrutée à la suite de mon stage n'était pas prévu !

    Ayé, j'ai des cernes sous les yeux. Un peu de maquillage qui s'est installé là pendant la journée, aussi, mais après avoir frotté, il en reste.
    Les déplacements m'épuisent. Ne reste plus que cette semaine. Ensuite je serai -à peu près- sédentaire. Finis les maux de dos, finie l’irrépressible envie de dormir au boulot, pouf, en plein groupe de travail. Finies les heures sup' à gogo.
    Et à moi le temps passé avec Collègue Marié. Éluder ce point serait me mentir.

    Clic clac

    28 mars 2015 à 18h08

    Comme presque à chaque fois, je sors de chez le coiffeur et j'aime pas.
    J'ai voulu raccourcir un peu... Me revoilà avec la même coiffure que durant mes années Lycée. C'est sans doute ce qui me chiffonne. J'ai vraiment envie de sembler plus 'femme', plus adulte. Pas de revenir à mes photos de classe d'adolescente.

    La semaine prochaine, ma famille me rend visite. TOUTE ma famille. ...J'espère qu'ils gardent à l'esprit que c'est une chambre que je loue, pas un palace. On ne tiendra pas tous dedans, donc n'envisageons pas de faire visiter les lieux à toute la ribambelle à la file indienne. Surtout qu'à leurs yeux ce serait un trou à rat : tout petit, pas très moderne, pas très rangé, pas bien exposé du tout...
    Autrement dit, pause-pipi puis on repart se promener. Ils vont se vexer. Je le sens.

    A la normale

    29 mars 2015 à 22h27

    Crotte. (ce talent de l'introduction...) Rien n'a donc changé ?
    Je commence à guetter les signes de rechute. Depuis plus d'un mois, j'étais stabilisée. Mon état redevenait normal, et dans les premiers temps c'était comme une petite victoire. Ces derniers jours, il est même redevenu trop normal : le stress omniprésent marque son retour, petit à petit. Je le sens quand d'un coup je m'ordonne de me décrisper, comme ça, pour voir : tous mes muscles, jusqu'alors tendus, se relâchent. Je le sens quand je m'ordonne de respirer par le ventre : mon sternum est un peu coincé, j'ai une légère boule dans le ventre. Avant, je ne m'en apercevais pas, c'était mon état normal. Depuis que je bouffe des médocs, ça avait fini par disparaitre, et c'était très bien comme ça.

    Je retrouve l'usage de mon neurone, un peu, mais de ce fait reviennent toutes mes préoccupations, mes inquiétudes, alors que je m'étais habituée à me dire, d'un haussement d'épaules en mon for intérieur, "on verra bien sur le moment". J'étais tranquille, sans stress, sans inquiétude. C'était bien. Cet aspect-là était bien. Maintenant que j'ai vécu sans, je me rends compte de ce dans quoi je vivais en permanence.

    Est-ce que ça va vraiment être ça tout le temps, dorénavant ? Retour "comme avant", rien de ce qui a causé la dépression n'aura changé après ces mois de traitement ?

    Est-ce que je vais faire une rechute ? J'ai l'impression d'être sur la réserve ces derniers jours. Fatiguée, du mal à me bouger, moins enthousiaste, plus... inquiète. Je retrouve les préoccupations obsédantes et culpabilisantes à l'excès : ne pas répondre exactement à une question dans un message --> "oh nooon c'est pas sympa je vais le/la blesser, et si je le/la blessais ?" Je redeviens une éponge : ce qui a contribué à causer ma dépression. Je culpabilise à tout-va par rapport à mes interactions avec les autres. C'est douloureux. J'ai besoin de faire le bien. Il faut que je m'inscrive comme bénévole quelque part, ça m'aide à me canaliser.
    J'ai peur que mes vieilles angoisses dévorantes ne refassent surface. J'ai presque de nouveau cette envie latente de verser quelques larmes, sans raison précise, sans détresse particulière.

    J'espérais que mes angoisses auraient été traitées et virées en même temps que la dépression.

    Et mes rêves trop réels, c'est fatigant. Désagréable. Du coup je n'ai plus envie d'être la nuit, quand bien même je m'ennuie de tout et suis vite fatiguée. Le matin, je me lève en me sentant assommée de fatigue, nauséeuse. C'est donc ça, guérir ?

    Electricité statique

    4 avril 2015 à 23h36

    Vendredi.
    Mes collègues s'en vont un a un, l'étage se vide peu à peu, je suis parmi les derniers à quitter le navire, comme toujours. Sitôt ma chef en week-end, Monsieur arrive dans mon bureau.
    Drôle de conversation. De longs silences. Je crois que l'on goûtait surtout le fait d'être tous les deux si proches physiquement, seuls dans cette pièce, dans cet étage. J'avais envie de lui demander à quoi il pensait, pendant ces longs silences qui ne nous décidaient pourtant pas à mettre fin à la conversation. La compagnie de l'autre, tout simplement. Puis un ou deux sous-entendus un peu plus grivois, mais toujours... élégamment tournés ? Mi-plaisanterie, mi-sérieux, je crois. Sans une once de vulgarité. J'avais envie... je ne sais pas de quoi. Qu'il franchisse un pas ? Qu'il mette un mot sur ce qu'on ne formulait pas ?

    Drôle de conversation. Le contenu était un peu bancal. Sur la forme, pourtant, c'était plus intime que ce qu'on avait connu jusque là.

    Il m'électrise.

    Après la bière blanche

    8 avril 2015 à 23h42

    C'est fait, je leur ai dit. Je leur ai "tout" dit. Ils savent "tout".
    Je me sens entourée, je me sens accompagnée. Je me sens plus forte. Je vais y arriver. J'y suis déjà presque arrivée, d'ailleurs.
    Je suis heureuse de les retrouver.

    Jeu

    10 avril 2015 à 18h42

    La salle des archives. Lui et moi. A l'heure où les bureaux se vident. Son regard. Proches, si proches. xfrztpxmgnzfrzt.

    Peur de ce que le jeu va devenir

    13 avril 2015 à 19h34

    Lundi. Nous avons fini par débriefer sur qu'il s'est passé l'autre jour. Et il n'y a aucun malaise, à mon soulagement ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à tracer le contour d'un jeu : les limites -puisqu'il est marié et amoureux- et notre envie de continuer notre petit manège. Alors... ça continue. Ça va continuer. Ça a continué. C'est ce dont j'avais envie, mais aussi ce qui me perturbe à présent : "et maintenant ? Comment je fais ? Comment je me sors de ce pétrin ?"

    A un moment dans l'après-midi, la porte de mon bureau était grande ouverte. Il est entré, a contourné lentement mon bureau et a tranquillement posé un baiser sur ma joue avant de ressortir comme il était entré, léger sourire aux lèvres.
    Plus tard, il m'a invitée l'air de rien à le suivre dans notre pièce préférée...je suis restée bosser. Juste comme ça. Pour ne pas faciliter le jeu. Et parce que je ne savais trop comment embrayer, ensuite.
    Fin d'après-midi, heure où les bureaux se vident. Je l'ai regardé jouer à cache-cache avec une pièce de ma dentelle, il fallait bien que je me venge... C'est donc tout naturellement que nous avons fini dans notre pièce. Longs regards à la "que vais-je faire de toi ?". Silences. Approches. Ses mains. Ses petits baisers. Ses... argh.. je... Un baiser ici... ses doigts qui glissent là... Et moi, statufiée, incapable de bouger. Sérieusement. Cré vin diou, il me fait un effet incroyable ! Sa simple présence à côté de moi me calcine. Paralysée, mon cerveau tout entier était focalisé sur lui et je ne savais comment agir, que faire, quoi faire. Si j'avais su esquisser le moindre geste, il aurait été maladroit, tremblotant. En remontant les escaliers, sa main rencontrait mes fesses.

    Avant de filer, quelques mots échangés. Il m'a dit que je ne l'intéresse pas seulement pour l'aspect physique. Il n'y aura jamais rien de sérieux entre nous, c'est très clair pour nous deux, mais... je ne suis pas seulement la p'tite jeune, de la chair fraîche un peu appétissante. Les mots qu'il a prononcés, à propos de la manière dont il me voit, me touchent.

    Je lui assure que je ne suis pas trop du genre à m'attacher (je n'en sais rien au fond), que je n'attends rien de sérieux.
    J'arrive pas à le comprendre. Il ne veut pas tromper sa femme, m'a-t-il dit, et je suis 100% ok avec ça. Mais euh, vu ses gestes à lui, je suis perdue. A quel moment commence-t-on à tromper ? Les baisers, les jeux de mains, tout ça, ça compte pour quoi...?

    J'ai peur de ce que ça va devenir. Et si j'avais embrayé un jeu que je ne suis pas prête à jouer ? C'était plus facile lorsqu'il ne s'agissait que de mots...
    Primo, la culpabilité.
    Deuzio, surtout, ma paralysie. Je suis moins expérimentée, c'est sûr, mais ça ne devrait pas m'empêcher de bouger, de faire quelque chose dès lors que nous sommes en contact. Mais je bloque. Un vrai blocage. Alors qu'au fond de moi, même si je réfléchis à toute allure, je ressens les choses. Vraiment. Loin, loin de me laisser indifférente. Il va falloir remédier à l'immobilisme. Mais comment...
    Je me sens toute fragile et il l'a vu, il l'a fait remarquer. Self-control et fragilité. Surprenante. Etc...

    Cartes en mains liées

    14 avril 2015 à 20h06

    On est mardi. Je ne veux pas qu' "on" s'essouffle. Pourtant le blocage revient, plus fort que moi. Tout à l'heure, j'avais les choses en main. Carte blanche. Une porte close, des locaux vides, et lui, et moi en charge de le défaire de quelques habits. Je n'ai pas pu aller plus loin. Il s'attendait à davantage, c'est sûr. Et j'étais plantée là. "ok voilà voilà, euh, salut hein, à d'main !" (presque) J'ai été un peu nulle. Je ferai mieux. Il faut que j'arrive à faire mieux. Il faut que je dépasse cette paralysie : mon cerveau n'est plus à même d'envisager le moindre mouvement. Il bloque. C'est tout.
    Pourquoi ces blocages... Pourquoi ces blocages qui me pourrissent la vie seksouelle ? Je suis telle un animal effarouché. Au moindre geste imprévu, je bondis, effrayée. Pourtant j'en ai envie, de m'amuser.

    Une semaine pour tout foutre en l'air

    17 avril 2015 à 17h40

    J'ai merdé.
    C'est fini avec le Collègue.

    J'ai merdé. Et ça a dégénéré. Déjà-vu.
    Il est déterminé, bien qu'à regret, à tout arrêter. Moi je suis sonnée et pleine de remords. J'me suis pas contrôlée. Putain. Encore. J'me suis pas contrôlée. J'ai merdé. J'ai merdé.
    Quelque chose s'est brisé. Chez nous, en lui.
    Je voudrais tellement effacer cette minute.
    Je voudrais tellement que tout redevienne comme il y a une semaine.
    Une semaine. Une semaine pour tout foutre en l'air. Bravo le veau.

    Attendre. Attendre de voir si l'on peut revenir à la normale. A "avant", quand nous étions juste des collègues qui déconnaient.

    non

    17 avril 2015 à 17h47

    Putain. J'arrive pas à supporter cette perte. C'est trop dur.
    Ça va pas ça va pas ça va pas du tout
    Je veux qu'il passe au-dessus de tout ça
    Je veux que cette semaine entière ne soit jamais arrivée
    J'y arrive pas
    C'est trop dur
    Ce sera trop long
    J'arrive pas à gérer
    Je me sens mal putain mal mal mal mal mal mal j'ai mal j'implose silencieusement

    Ce sont les regrets qui me pulvérisent
    Parce que j'ai merdé
    QU'EST-CE QUI TOURNE PAS ROND CHEZ MOI BORDEL

    La possible et probable irréversibilité de la chose est tout bonnement insupportable
    Je veux pas y croire je veux garder un espoir je veux que l'espoir se réalise
    Il a écrit que non
    Il a écrit qu'il ne souhaite pas que ça s'arrange.

    Il l'a dit en face à face.

    Alors ça y est

    On arrête.

    Fin du jeu, on remballe tout, retour à la monotonie et à l'ennui.
    Ne pas laisser l'espoir vain s'insinuer. Il est fortiche.

    Faim

    18 avril 2015 à 14h30

    Bon alors je suis en train de me retaper un mal émotionnel. Léger. Mais là. J'avais dit que j'en voulais pas, je m'étais promis d'éviter ça, mais la situation était assez intéressante, et la perte du frisson est donc visible.
    J'ai dormi n'importe comment, je ne sais plus à partir de quelle heure. En fractionné. Je me réveillais, la lumière de la cuisine était encore allumée mais c'était le milieu de la nuit, et il n'y avait pas de nouveau message de lui, alors j'ôtais un habit ou un bijou et je me réfugiais de nouveau dans le sommeil. Comme prévu j'ai rêvé de lui, beaucoup. Rêvé qu'on se revoyait dans le week-end. Rêvé qu'il m'écrivait.
    J'espère qu'on pourra au moins garder notre complicité.
    Je n'ai mangé qu'une compote et des graines depuis de matin. Je ne bouffe presque plus rien ces jours-ci. Je m'inquiète vaguement. Mais ni l'envie de manger, ni celle de cuisiner ne sont au rendez-vous. Alors je maigris. Je me suis fait de la peine en enfilant mon super soutif turquoise tout à l'heure, celui que j'aimais tant avant : il était vide. Deux alcôves vides flottant par-dessus ma peau. Je flotte littéralement dans mes hauts, putain. J'ai pas retiré le soutif, mais c'est ridicule, pour de vrai, je ne le remplis même pas à moitié. A moitié, bordel. Dans le miroir, mon ventre est très plat. Ma silhouette est trop plate, j'ai perdu mes courbes. Seul mon popotin reste, mon popotin et mes cuisses... sur lesquels ses mains avaient commencé à se promener.
    Bon sang, ça laisse un vide, un manque. J'ai bien merdé.
    J'ai envie qu'il ne se soit rien passé.
    Il n'a pas répondu à mon SMS. En même temps, même si pour moi la nuit a été interminable, il était 7h30 du mat', nounouille, qu'est-ce qu'il a pu penser, sinon que j'étais un peu trop accro et qu'il serait bon de laisser une distance ?

    Je ne veux pas me lever. Et je n'en ai pas la force, puisque je ne me nourris plus vraiment. Je tremblotte sur mes jambes, attendant que passe un léger tournis. Je voudrais aller expulser ce que j'ai à expulser à travers un footing, mais je tiens à peine sur mes pattes, alors... Mais je garde l'idée dans un coin de ma tête, pour ce soir, pour arriver à dormir.

    Flottement

    19 avril 2015 à 20h32

    Je flotte dans mon jean, je flotte dans mon t-shirt. Mes cuisses sont toujours rondelettes, elles.
    Après quelques échanges de messages, je crois qu'il reste peut-être un moyen, ténu, incertain, léger, de rattraper les choses avec "lui". Après tout, c'est dans sa nature...non ? Il ne faut pas qu'il tourne la page. Je me rends compte que ça me blesserait, que je serais jalouse s'il reprenait ce type de jeu avec une autre. J'ai cru comprendre que je suis la seule avec laquelle il soit allé aussi loin depuis son mariage - la fidélité irréprochable n'a pas l'air d'être sa tasse de thé.
    Je m'accroche à cet espoir en espérant ne plus commettre de maladresse, ne plus commettre de lourdeur. Ne plus enfoncer les choses. Jeu et subtilité. Que ça revienne. Comme avant.
    J'ai envie de remettre les choses en route.
    Maintenant on doit continuer de se voir quotidiennement au travail. Avec cette envie dans les yeux. Mais plus rien ne se passera. Un long vide gris. Je peux plus m'enlever de la tête cette image de lui se mordant la lèvre, l'oeil brûlant, ou détournant le regard en disant qu'avec le mien je peux lui faire faire tout ce que je veux.

    Apu de voix

    20 avril 2015 à 20h34

    Dernier cours de chant. J'ai la voix explosée. Ce serait marrant qu'elle le soit encore demain : une blessure de guerre. J'aime bien avoir des blessures de guerre. Boiter après un entraînement, ce genre de choses.

    "Il" a l'air de m'éviter un peu. Est-ce qu'il le fait juste pour que les collègues ne soupçonnent rien ? Ou bien involontairement ? Ou bien de son plein gré parce qu'il veut qu'on reste à distance à présent ? Ou bien de son plein gré parce qu'il n'arrive pas à rester indifférent ? Quoi qu'il en soit, ça m'attriste, un peu. Je ne veux plus être transparente. Je ne veux pas de son indifférence. Comment peut-il gommer en une semaine foireuse ces derniers mois complets sans histoire ?

    Je dois le laisser faire. Attendre qu'il revienne de lui-même. C'est un jeu, alors je ne dois pas lui courir après. Espérant qu'il reviendra. Espérant que j'arrive à m'y tenir.
    Redevenir légère et sympathique mais inaccessible. Lui ôter de la tête cette foutue image de fille à problèmes qui s'attacherait trop vite. Simplicité. Simplicité.

    Presque comme avant

    22 avril 2015 à 22h19

    Tout compte fait, non, il ne m'évite pas. Au contraire, bien au contraire. Il s'efforce de faire en sorte que tout soit normal et sympathique. Plus qu'auparavant. D'habitude, le matin, on se dit bonjour et puis chacun file dans son bureau. Ce matin, il a tenu à faire un peu de small talk. Au cours de la journée, bien qu'occupé, il a envoyé quelques messages. Ce soir, il s'est arrêté devant mon bureau pour échanger quelques mots rapides, alors que généralement, on ne s'adresse la parole de vive voix que si c'est important. Et m'a encore envoyé un mail anodin après que j'aie quitté le boulot.
    Tout en 'anodineries', mais il en fait un peu plus qu'avant.
    Pas la peine, mon grand... Je t'ai dit : y a aucun souci. On peut continuer comme avant, sans s'obliger à souligner que tout va bien-comme-avant. :)

    Du coup, j'en profiterais volontiers pour le faire mariner un peu (gné hé hé), mais ce serait con qu'il l'interprète comme une gêne de ma part, alors qu'il n'y en a presque pas. (la catastrophique semaine dernière m'apparait comme un vague songe. Ni plus ni moins.)

    Confiance

    23 avril 2015 à 22h10

    Et voilà. Après quelques jours hésitants et instables, nous nous sommes retrouvés entremêlés dans l'obscurité, souffles saccadés, et lui qui perdait le contrôle, et moi qui gardais le mien, un peu trop. Entendre son chuchotis rauque...alors... alors c'est vrai, c'est moi, il ne fait pas semblant, je le mets dans cet état...

    Lorsque sa main a interrogé la frontière de mon pantalon, il m’a suffi d’un très léger mouvement, à peine perceptible, pour qu’il interrompe aussitôt son geste et ramène sa main vers une autre zone, tout en naturel.
    Il a été à complètement l'écoute. Il n'a pas insisté. Il ne s'est pas formalisé.
    Je me sentais déjà en confiance sur ce point, mais il a réussi le test haut la main. Et... et ça compte. Enormément, en fait.

    Le précédent ne s'était pas arrêté.
    Celui d'avant boudait puis complexait pendant des lustres pour un simple geste de recul.
    Et lui, il est naturellement respectueux.

    J'ai pas eu que des bonnes expériences, mais je vais peut-être enfin parvenir à dépasser ça, qui sait ?

    Si un dérapage se reproduit, je vais pouvoir continuer de gagner en confiance.

    Collègue

    28 avril 2015 à 21h52

    J'ai perdu le Collègue que j'aimais bien. Il s'est transformé en quelqu'un de bien plus susceptible, grincheux, imprévisible. Il se prend la tête pour un rien... Toute la légèreté et le piquant de notre relation se sont envolés. Malentendus, maladresses. Alors que merde. Y a pas besoin de trop réfléchir, justement, on est censé s'amuser ! Je n'arrive plus à le suivre et il le sait. J'ai renoncé à essayer, dans un sens. Je laisse couler, j'attends de voir à quel moment il manifestera l'envie de se rapprocher. Et ça m'énerve. Oui je veux qu'il se rapproche. Mais non je ne veux pas être ce petit bout de nana prête à se mettre au garde-à-vous dès que Monsieur décide que ça y est, là, il a envie. Je n'ai pas envie de regretter de le laisser en plan si je ne suis pas dans de bonnes dispositions à l'instant où il choisit de revenir l'air de rien... je n'ai pas envie de me forcer à faire des trucs juste pour éviter les regrets d'avoir laissé filer l'une de nos rares occasions... Je tends des perches, s'il ne les saisit pas, eh bien qu'il ne me reproche pas d'avoir décliné quand lui, ensuite, tente quelque chose.
    Pourquoi est-ce que ça ne peut plus être léger ? Pourquoi est-ce qu'il devient si... prise de tête ? Au début c'était intéressant, le fait de ne pas arriver à le cerner. Plus maintenant. Quand je quitte le boulot le soir, je suis agacée, et je le suis à cause de lui, parce qu'on n'arrive plus à se comprendre, à déconner comme avant. Je ne sais pas ce qu'il veut, ce qui est normal puisque lui-même ne le sait pas.
    Je pensais que ce serait moi, la plus compliquée des deux.

    Au boulot

    5 mai 2015 à 21h12

    En ce moment, je m'ennuie au boulot. Les collègues disent que c'est par vagues, qu'il faut profiter de cette période calme. Je me sens inutile. Je glandouille toute la journée. On discute, on refait le monde...
    Celui qui retient mon attention est en vacances. Je me demande si notre petit jeu va continuer. Il me semble que c'est à mon tour de le faire languir.
    Je ne ressens pas le besoin d'une autre relation plus concrète, plus solide avec un autre. M'occuper l'esprit avec lui me suffit. Oui, je crois qu'il s'agit juste de m'occuper l'esprit. Je ne souhaite pas plus que ça une présence permanente par-dessus mon épaule. J'ai besoin de pouvoir prendre de l'espace quand ça me chante. Sinon je fuis. Je me désintéresse et je fuis dès que le train-train est installé.
    Le mot du moment : "sapiosexuelle".

    J'ai réservé mes billets de train. Sapristi. Heureusement que j'ai un salaire à présent ! Les prix sont tout bonnement exorbitants.

    Le point

    14 mai 2015 à 19h18

    J'ai posé une journée de congés. Accolée au pont de l'Ascension, je m'offre ainsi un peu moins d'une semaine de vacances. Je n'avais pas eu de congés depuis Noël, et les jours fériés passés ici, dans mon petit appart', me semblaient interminables.
    Je me suis ruinée en billets de train et me voici chez la famille. Comme toujours, le niveau de décibels ne me déçoit pas. Mais je retrouve mes petites boules de poils ronronnantes...
    Je ne sais par quel espèce de réflexe de Pavlov, le simple fait d'être ici me fait régresser dans ma guérison. Je me sens de nouveau quelque peu étrangère à moi-même, et étrangère à cet environnement... Comme si ça aussi, ça appartenait à la catégorie "passé tellement flou qu'on doute qu'il ait appartenu à cette vie-là".

    D'autre part, il me faut être assez forte, assez blindée. Je ressors ma carapace...
    Entre maman qui est toujours au chômage et parle parfois avec des sanglots dans la voix,
    Papa qui s'éloigne de son meilleur ami et ne semble pas particulièrement heureux,
    Mon frère qui parle énormément, énormément de ma belle-sœur dont la situation est très problématique,
    Ma sœur qui a toujours un caractère sombre,
    Les problèmes d'argent encore et toujours en trame de fond,
    Et les sempiternels détails pesants : la lenteuuur extrême, ne serait-ce que pour être tous à table en même temps... Les petites tensions qui surgissent pour un rien...
    Pour l'instant les choses se passent bien, mais être ici est tout de même relativement pesant. Je mets ma personnalité entre parenthèse pour jouer la zone-tampon, montrer la personnalité qu'on attend, arrondir les angles, ne surtout pas créer de vagues et si possible, régler les problèmes. Je rends la vraie moi un peu transparente, j'agis par automatisme, en quelque sorte.

    Me poser et changer d'air me fait du bien, toutefois. Je n'aurai sans doute pas d'autres vacances cet été.
    Mon boulot va entrer dans le vif du sujet dès mon retour. Il s'agit de définir moi-même mon poste, en lien avec mon homologue dans une autre région. Les directives de la Direction Générale sont floues, très floues : à nous de faire des propositions. Et au sein même de mon poste, même si je suis maintenant dans la boîte depuis des mois, je ne me sens pas sécurisée sur les informations, sur mes marges de manœuvre, bref, je ne me sens absolument pas en mesure de prendre des initiatives, je n'ai pas la matière à disposition. Du coup, je me retrouve à attendre les consignes. Des consignes détaillées, si possible. Je ne suis pas pro-active...

    Au bureau, tout se passe bien. Je m'entends vraiment bien avec les collègues, je me sens bien intégrée.
    Et je crois que le Collègue avec un grand C et moi nous tournons toujours un petit peu autour... Affaire à suivre... Oui, j'espère que ça va continuer...

    Niveau corps, oui, je suis de plus en plus en paix avec moi-même. Certes, j'ai tendance à vouloir être 'au top' mais de façon naturelle pour le Collègue... mais j'apprécie ma silhouette. J'ai une activité sportive régulière depuis longtemps maintenant. Les résultats s'en ressentent. Il faudrait juste que ma peau cesse d'être aussi embêtante. J'ai l'impression d'être un amas de vilaines petites cicatrices, ou de m'être roulée dans les ronces !

    Niveau cerveau, j'ai l'impression que depuis peut-être quelques années, à force de censurer mon hypersensibilité pour ne pas me retourner le ciboulot avec des questions vertigineuses ou déprimantes, j'ai perdu l'usage. J'ai du mal à vraiment réfléchir. J'ai du mal à me concentrer, beaucoup, beaucoup de mal. Lire un livre, juste lire un livre, me barbe très rapidement, moi qui ai toujours été une lectrice acharnée.
    Et il faut que je m'attaque à mon mémoire de fin d'études, pour lequel je n'ai qu'un thème mais pas encore de problématique... Je n'en trouve pas... Je ne sais pas...

    Mais, bref, tout semble aller assez bien. J'ai même un salaire - bien que je doive le mettre de côté pour financer ma dernière année d'études. L'école, parlons-en ! L'administration se fout de plus en plus de notre gueule à nous mettre des bâtons dans les roues, et à ne rien faire pour nous aider -ne serait-ce que répondre aux mails, la base. Mais, bah. J'ai encore du temps devant moi avant d'y retourner. J'ai un travail. J'ai une vie rangée. Je me lève tous les matins pour aller m'assoir au bureau et gagner ma croûte. C'est étrange. Mais je ne sais toujours pas ce que je souhaite faire de ma vie une fois que je serai diplômée.

    Hors de ma zone de confort

    19 mai 2015 à 13h20

    J'ai envie de me rouler en boule, de me serrer dans mes propres bras.

    Hier soir. Lui et moi. Dans cette petite pièce fermée à clé.
    Je l'ai provoqué. Je l'ai voulu. Je l'ai retenu. Je l'ai encouragé.
    Je crois que c'était bien. Je crois. Je...
    J'ai envie de me rouler en boule. Je ne sais pas. Pourquoi.

    C'est compliqué. C'est si compliqué. Pour lui. Le bordel. Pour moi. Mes vieux démons, mon manque de confiance en moi. C'est compliqué et j'en redemande, plus, plus souvent. J'en redemande mais je dois l'encourager à ne pas continuer.

    J'ai envie de me rouler en boule depuis hier. Il n'y a rien eu de grave, au contraire. C'était débridé. C'était audacieux. C'était ce que j'aime. Ça lui a plu.
    Mais aujourd'hui, ni lui ni moi ne sommes joyeux.

    Cette nuit, j'ai été réveillée par une de mes angoisses nocturnes, alors que c'était fini depuis des semaines, des mois. Je me suis levée pour prendre un xanax pour faire cesser cette idée obsédante que rien ne serait là pour arrêter une pulsion d'avaler tous mes cachets, si cette pulsion survenait. Le retour des pulsions. Avoir peur de moi-même, avoir peur de me faire du mal sur simple pulsion alors que je n'ai PAS envie de me faire de mal. J'espère que ce n'était qu'un one-shot.

    croquis

    3 juin 2015 à 23h41

    Je m'ennuie tellement au boulot ces jours-ci que j'ai passé la journée à dessiner. Des croquis de nu, grâce à un site internet proposant des modèles aléatoires en temps limité. Eh bien, moi qui me pensais rapide à dessiner...! 10 minutes passent à la vitesse de l'éclair ! C'est agréable de tracer, d'ombrer ces petits croquis dans des poses auxquelles je n'aurais pas pensé sans modèle. Je célèbre intérieurement toutes les morphologies, la beauté des diversités des corps humains. Je suis à peu près incapable de trouver quelqu'un moche. Chez chacun, il existe une harmonie qui lui est propre. Je m'ennuie à tracer des silhouette correspondant aux standards : minces, élancés... Un corps est beau parce qu'il est unique.

    La perte de personnalité.
    C'est l'un des principaux effets de ce qu'on a appelé ma dépression.
    Je me fiche un peu de tout. Je me sens vide et incapable de réfléchir. Je me définis par mes souvenirs de celle que j'ai été.

    J'ai diverses petites anecdotes à raconter ces temps-ci (rien de passionnant ceci dit, d'un point de vue général, il ne se passe rien dans ma vie), mais je m'abstiens, par peur d'être identifiable.

    Fantôme, va.

    23 juin 2015 à 18h51

    Tu ne crées plus.

    Tu ne dessines plus. Tu ne chantes plus. Tu n'improvises plus. Tu ne persévères plus.
    Tu ne bouges plus. Tu ne sors plus.
    Tu ne réfléchis plus.
    Tu ne ressens plus.

    Tu te laisses pousser par la routine des jours. D'un ennui plombant. Aucun croustillant, aucun but précis. L'attente. Latence.

    Jusqu'à quand.

    Sans fin ?

    Côté boulot

    24 juin 2015 à 19h24

    Bore out.

    Je pense que c'est un bore out.

    Destruction de la personnalité. Annihilée.




    Je ne pense plus. Et si je pensais, ça ne me rendrait pas heureuse, bien au contraire.

    Minable

    2 juillet 2015 à 23h55

    Je me sens toujours comme une crotte. Vaseuse comme lors d'une rupture. En même temps, ça ne date que d'hier soir. Il ne s'agit pas d'une rupture à proprement parler. Seulement d'une fin complètement définitive de nos fricotages. Je me sens misérable. Il faut le temps de prendre de la distance. Mais bordel, pas facile, pas facile quand on y met fin, clac comme ça, après...après un moment comme celui-là ! J'avais envie de lui sauter dessus. J'en ai toujours envie, au fond. Mais c'est fini. On a fait assez de mal comme ça. Je ne peux pas continuer. J'ai joué de ma capacité à retourner les esprits. Je savais quelles étaient ses réticences, mais, sachant que son désir était bel et bien présent, j'ai fait en sorte que ce soit lui qui fasse le premier pas. J'ai eu ce que je voulais. Et c'était bon, tellement bon. Il est tellement doué. Il sait ce qu'il fait. Il pourrait - AURAIT PU- me faire perdre le contrôle, si je me lâchais. Tellement bon, mais tellement MAL.
    Allez, allons de l'avant.
    Ce semblant de relation amusante et stimulante offrait une perspective dans ma vie ennuyeuse à mourir de ces derniers mois. Le boulot ne correspond PAS à mes attentes. Je suis payée une misère et mes capacités ne sont absolument pas sollicitées. Je suis au bord du bore-out. Je le sens. Mon moral qui redescend en flèche. La fatigue qui revient, comme peu avant ma dépression l'an dernier -et pendant, évidemment. Je me laisse pousser. Mais il ne se passe rien. J'erre sans but.

    Et l'image de lui se mordant la lèvre. Et ses rares baisers. Et son regard 'pendant'. Et ses chuchotements. Et lui se laissant emporter. Et ses gestes brusques lorsqu'il prenait le contrôle. Et nos discussions. Bordel, rien que d'y penser, pincement dans la poitrine, pincement dans le creux du ventre.
    Mais ses sourires, et ses inquiétudes, et ses hésitations, et ses valeurs, et j'ai piétiné tout ça. Oui il était consentant, oui il était même volontaire et instigateur. Mais j'ai provoqué tout ça, sciemment. Si je lui avais demandé un simple "t'es sûr ?", rien de tout ça n'aurait eu lieu. Egoïste. Je suis contente que ça ait eu lieu et vide que ça soit fini alors que j'ai envie de le prendre dans mes bras. Chiotte.

    J'ai envie de tout plaquer. Soit me trouver une relation sexouelle ou amoureuse (Mais COMMENT ?), soit tout plaquer. Partir au bout du monde sans billet de retour. Bosser comme volontaire dans une réserve naturelle et basta. J'en meurs d'envie. J'en ai besoin, peut-être même. Le changement d'air a toujours été la meilleure des thérapies pour moi. Toujours. J'en ai besoin... Je vais finir par craquer... Et je ne serai pas en mesure d'en parler. Pas capable d'avouer qu'après avoir longuement progressé sur le chemin du rétablissement, je recommence, ça ne va de nouveau plus très bien. Je ne dors plus bien, je ne mange plus bien, je ne suis plus bien réveillée. Et inanimée.

    1 an.

    6 juillet 2015 à 23h45

    Viens on y va. Passe me chercher, on éteint nos téléphones, on emporte à bouffer, deux duvets et une thermos de café. Allez, on se tire d'ici. On a 4 jours devant nous, 4 jours à faire défiler les kilomètres pour mieux respirer. Conduis-nous en pleine nature, comme si on rentrait à la maison. Je pose deux conditions. La première, avancer pendant que le monde dort, rouler de nuit pour voir le soleil se lever à mesure que tourne le compteur. Et la deuxième...on ira voir la mer. Profiter du petit vent à l'heure où les touristes dorment encore, patauger dans les vaguelettes encore obscures. Quand t'en auras marre de fixer la route pendant que je sommeillerai contre la vitre, dépose-moi où tu voudras. J'attraperai un train pour rentrer, je prendrai le bateau pour ne plus revenir. Prendre le large en aller simple, le temps de trouver où j'habite. Viens, on s'en va, on s'évade. Personne ne nous rattrapera. Tout casser en douceur avant de m'éteindre

    Ça fait 1 an.
    Je vais mieux, mais je ne suis pas guérie, et il n'est pour l'instant plus question d'arrêter les médicaments.
    J'arrive à présent à résumer la chose : "destruction de la personnalité". Je la construis à partir de rien. Elle n'existe plus. C'était ce qui me rendait malade de peur la nuit où la dépression a surgi, cette horrible nuit : la peur de me perdre. Ça me semblait folie, ça me semblait la fin de moi-même, le pire qui puisse arriver. Et en 1 an, je me suis perdue, et c'est à peine si je m'en suis rendue compte. Je ne sais pas qui est "je", mais je n'existe plus vraiment, du coup. Le "je" d'avant est un souvenir. Juste un souvenir, je crois.
    Je suis arrivée à cet état stationnaire depuis quelques mois. Il faut croire que c'est ainsi que je serai, dorénavant : un peu vide de sens, une pâle copie de ce que j'ai été : plus vide, moins pensante, plus absente, moins consistante.

    Mais le train te ramène toujours chez toi

    13 juillet 2015 à 23h53

    On a beaucoup parlé de partir. On le fera le plus tôt possible, sitôt libérées des contraintes. On aurait aimé que ce train nous conduise loin, que le tunnel débouche sur un autre continent, que le hall de gare ne s'ouvre pas sur cette ville-là. J'aime les trajets en train, bien que je connaisse la destination, j'ai l'impression de partir ailleurs, de partir loin en laissant la grisaille derrière moi. L'adrénaline du voyage est là sous forme de songe. Lorsque je l'ai dit à haute voix, sa réponse était résignée et laissait poindre le regret : "oui...et le train te ramène toujours chez toi."

    J'ai de plus en plus envie de tout plaquer.
    Le boulot m'ennuie.
    Mais il m'a permis de mettre de côté assez d'argent pour me payer un renouvellement de passeport et un aller simple pour le bout du monde. L'argent de mes études...
    Je pourrais tout plaquer et partir, si j'étais déraisonnable, si j'osais.
    C'est en voyageant que je suis heureuse. C'est en me déracinant que je me suis presque guérie l'espace d'un mois, il y a un an. C'est en voyageant que je saurai où est "chez moi". Je ressens ça, au fond de moi : voyager est probablement ma thérapie. Et pourtant, je suis là, sédentaire, vissée là.
    Normal, j'ai pas de vacances, puisque je suis en CDD.
    Dans 1 an, j'aurai décollé, si tout va bien.



    Et à part ça. Je fais du XS, en haut. Bordel. Depuis quand je suis aussi menue ? J'ai pourtant pas le ventre creux, ni les os apparents. Je n'ai pas une morphologie fine. Ce corps m'échappe... Mais j'ai appris à l'accepter tel qu'il est. Alors soit.

    Weeks ago

    20 juillet 2015 à 20h23

    C'est avec cet homme que j'ai découvert le sexe sain, le sexe respectueux, le sexe sans tabous. Avec de la communication et tout et tout. Dommage que ce fût du sexe interdit. Quoi que. "Vivre dangereusement", un piment.
    J'ai presque réussi à me détendre, dis.
    Je n'avais pas l'impression de me forcer, ni pour me prouver que j'en étais capable, ni pour "lui faire plaisir" (berk), ni pour essayer de surmonter un blocage.
    J'en avais envie, une envie assez dévorante d'essayer ça avec lui. Partager ce moment avec lui. En toute simplicité, sans aucun engagement. Malgré, évidemment, une légère appréhension. Une forte attirance, la confiance suffisante.
    Oui, c'était bien. Non, je ne regrette pas, même si la culpabilité est là.

    La barre est haute, à présent : c'était très sain et je n'en attends plus moins.

    J'ai apprécié.

    Je le note ici, pour aide-mémoire. Un jour, ça peut servir.

    Craquage

    21 juillet 2015 à 18h00

    Je n'y arrive plus. Ce matin au boulot, j'ai craqué. Des larmes ont jailli. Personne n'a vu. Un sanglot parfaitement silencieux contre le mur des toilettes du boulot. D'abord la tête contre le mur. Puis accroupie, dos au mur.
    Trop gros. Trop tout court.
    Le bore-out.
    Personne n'a vu mes yeux roses.

    Ça pèse, putain, ça pèse trop. Cet engrenage dans lequel je suis depuis des mois. Et ça, personne ne s'en rend compte. Au mieux, pour eux, je suis payée à ne rien faire donc pas de quoi se plaindre (ni chercher de la reconnaissance, hein). Et au pire...eh bien, au pire, c'est ce collègue dont je me croyais assez proche, qui m'a plutôt envoyée bouler lorsque j'ai envoyé une bouteille à la mer. Il parait que j'en parle trop. Que je dis trop que je n'en peux plus de ce poste, que je n'en peux plus de n'avoir rien à faire, que je suis psychologiquement épuisée d'être au placard. C'est vrai, j'avais oublié : quand ça ne va pas, pense au moins à ne pas emmerder les autres avec ça, ils ne veulent pas savoir, ça les ennuie. Cynisme.
    Et moi j'suis la bonne poire toujours là pour les autres, qui fais l' "éponge" quand ils vont mal.

    Ils ne voient pas, ils ne comprennent pas, et je le conçois. Mais j'aurais eu besoin de soutien. Tellement... J'aimerais qu'on me prenne dans ses bras, j'en sais rien, je sais pas, j'avais tellement besoin qu'on me comprenne, ce matin. Qu'on comprenne à quel point j'en avais gros. D'être inutile pendant que les autres travaillent. De ne rien faire du matin au soir contre mon gré, d'avoir des compétences complètement inexploitées, d'être inutile, parfaitement inutile, si je ne venais pas le résultat serait le même, ne rien apprendre, ne rien produire, c'est le pire, terminer sa journée en voyant que je n'ai RIEN fait, ce n'est pas une façon de parler, c'est la vérité. Tu vois quand tu t'ennuies ? Eh bien imagine ça TOUTE LA JOURNEE, le cul vissé sur une chaise, toute la semaine, pendant des mois. Jour après jour. Pendant qu'à côté, les autres travaillent, vont de réunion en réunion... Et toi, c'est comme si tu n'existais pas. La frustration, l'humiliation, le cafard, l'amertume, la tristesse, la solitude. J'ai tellement de force de travail à investir -je le SAIS, ça, je SAIS que j'ai une putain de capacité de travail, un truc assez fort - et rien, rien dans quoi la déverser. J'ai BESOIN de voir des résultats à ce que je fais, je suis le genre à croire en l'épanouissement par le travail. Et là non, et ça dure, et ça dure, et de faux espoirs, et je me ramollis, je n'arrive plus à rien, c'est en engrenage, un bourbier, des sables mouvants. Je perds toute motivation, toute énergie, jour après jour. Aucun enrichissement, je m'embourbe, je vais MAL, y a un réel malaise bordel pour que je me mette à chialer au boulot, un risque psycho-social. Et je suis toute seule avec ça. Toute seule à le voir. A voir l'urgence du truc.

    Je suis à l'épuisement psychologique.


    A midi, je suis calmement rentrée chez moi.
    J'ai ouvert la porte du hall, j'avais la respiration forte, je bouillonnais.
    J'ai ouvert la porte de l'appart', je vacillais un peu.
    J'ai ouvert la porte de la chambre. Je l'ai refermée. J'ai fait quelques pas. Et j'ai fondu en pleurs bruyants, presque des cris, sur mon lit. Ça faisait longtemps, tiens.

    Je n'ai pas mangé. Je n'en avais pas envie du tout. "Tiens, mange pas, ça te fera du bien". A la place, j'ai furieusement joué de la musique, juste pour me défouler sur un son fort. Puis j'ai essayé de me calmer avec un tuto vidéo de danse orientale. Puis j'ai pris une douche. Et je suis retournée au boulot, hagarde, bouillonnante, les yeux toujours brûlants.

    Y a un véritable malaise. Ça ne va plus.
    Les collègues ne comprennent pas.
    Les proches, je ne peux pas leur en parler : j'ai honte. Honte de ne pas aller bien, de nouveau. Honte d'avoir un emploi qui en fait, est complètement foireux, inexistant, ne fait appel à aucune compétence malgré un nom qui a de la gueule.
    Je suis seule.
    Je suis à bout.
    Je ne peux pas démissionner, j'ai besoin de cet argent. Qu'est-ce que j'aimerais tout plaquer, là. Dire merde. Me barrer sans explication. Mais j'ai besoin de cet argent.

    C'est tout pourri. Quand est-ce que les choses sont devenues aussi pourries ?

    Il faut que je l'admette. Je suis en rechute.
    Je n'arrive plus à rien.
    Je n'ai plus envie de rien.
    Allez. Ça va aller. Accroche toi.

    Demain, je pose ma matinée, sans quoi ce sera trop dur de me lever.

    Eclaircies

    24 juillet 2015 à 17h20

    Quand je suis arrivée au boulot, le chef m'a accueillie d'un "ça va ? Mieux ?" lourd de sous-entendu.
    Mes collègues ont "vendu la mèche". Ce qui pourrait être gênant se révèle être un très beau geste. Mon chef m'a immédiatement fixé un entretien pour arranger ma situation. Pour ne pas que je reste dans cet état.
    J'ai du travail. De nouveau.
    On me confie le "lead" sur un gros projet, et un rôle important sur d'autres.
    Je ne suis plus inutile. Ça y est.
    J'ai travaillé, aujourd'hui. J'avais oublié ce que c'était de ne pas voir passer la journée.

    J'ai l'impression d'être une malade de retour de convalescence, après mon gros coup de cafard/détresse en début de semaine.

    Mes collègues sont vraiment des gens bienveillants. Merci.

    Serres

    27 juillet 2015 à 20h40

    Le passage devant les serres et les lignes de mauvaises herbes n'a pu que me rappeler l'été dernier. Qu'est-ce que j'étais bien, bon sang. Qu'est-ce que c'était bien. La seule chose qui était capable de me faire lever le matin. La seule chose qui, encore aujourd'hui, serait assez motivante pour me lever aux aurores. Travailler au grand air. C'est comme lors de mes premières vendanges. Le pied. Ce sentiment vivifiant. Tellement vivante. Capable de me sentir heureuse.
    Oui, ça m'a fait envie. J'ai eu envie de recommencer.

    Je suis en vacances là où je "dois" être, en quelque sorte. Pas là où je veux être.

    Psy

    28 juillet 2015 à 12h33

    Depuis des mois, je rêve très souvent de disputes avec mes parents. Particulièrement avec mon père.
    Je me demande s'il y a une signification derrière tout ça, et si oui, laquelle.

    Cette nuit, j'ai rêvé que je rencontrais une nouvelle psychiatre (suite à une dispute avec mes parents, ô originalité. Et que ma mère m'y accompagnait, dans un climat tendu, donc). J'ai eu, pourtant en rêve, un sentiment de compréhension et d'écoute. Un excellent feeling avec cette bonne femme, bien que dans ce songe, elle ne m'ait rien apporté, pas de réponse, rien. Juste un bout de papier avec son numéro "en cas de besoin".

    Il faut que je regarde si ma mutuelle prend en charge une partie des frais psy'. J'aimerais bien faire un point avec un psychologue. J'ai l'impression de m'être perdue au cours de ces dernières années, j'ai peut-être besoin d'un coup de pouce pour me retrouver. Qu'on me prenne la main.

    A la source

    28 juillet 2015 à 21h05

    Cette petite idée se fraie son chemin, se fait sa place.
    Partir au vert, au calme, m'aérer les neurones, me ressourcer, me retrouver.
    Un week-end ou quelques jours. A la campagne ou du moins, au grand air.
    Prendre le temps de retrouver qui je suis. Retrouver ce sentiment très spécial de l'été dernier, lorsque avec mon jean orné d'un trou béant au genou et mes bottes boueuses trop grandes, mes bras striés de blessures de guerre et une paire de gants posés à côté de moi, je surveillais les deux petites poules qui gambadaient, creusaient un nid dans la terre, traquaient les vers. Retrouver cette sérénité -, je l'ai, le mot.

    C'est faisable.
    Je pose un jour de récupération horaire, accolé à un week-end...
    C'est faisable.
    Pour un budget raisonnable. Faut juste que je m'organise - dommage pour la spontanéité. Les billets de train ou de bus. Où ?
    Un grand champ paumé ou une plage isolée ou qu'importe. Le grand air. Le grand air.

    Prendre une grande feuille blanche, A3 ou plus grand, et y faire figurer ce qui est "moi". Ce que je sais être Moi. Ce qui me définit invariablement, ce qui résonne toujours en moi et persiste après les vagues, après la destruction à laquelle il a été procédé ces dernières années.

    Me retrouver. Me ressourcer. Respirer.

    C'est faisable.

    Point d'actu

    7 août 2015 à 23h58

    Cette semaine, j'ai été inconsciente, sans regret. Cette petite aventure complètement débridée, et si peu moi -si peu "moi d'avant", plutôt ?- est déjà presque oubliée. Je ne sais pas à quoi joue ma mémoire depuis quelques mois... Elle se fait plus floue... Mais, bref, cette semaine, c'était plutôt bien. Libre et naturel. Coûteux, en revanche.

    Mais je n'aime toujours pas trop embrasser. Et j'ai toujours ce léger besoin de tendresse, mais il ne faut pas qu'il soit assouvi, au risque de m'étouffer et de me faire fuir. Je ressens peu. J'ai besoin que ce soit cérébral.


    Je ne sais pas ce que fait ma peau en ce moment. Depuis 2 semaines, plus rien ne cicatrise. Bien au contraire : les marques s'étendent, sans toutefois s'infecter. J'ai des marques affolantes, plus ça va, plus ça empire. Je me couvre. Je laisse les robes au placard. Il m'a fallu longtemps et plusieurs coups de fil pour obtenir un rendez-vous chez le toubib, qui, j'en suis sûre, va me taper sur les doigts pour ne pas être venue plus tôt.
    J'espère que ce n'est rien de grave. Je soupçonne mon médoc' d'en être à l'origine, faute de meilleure explication...Mais pourquoi cet effet néfaste se serait-il déclaré seulement maintenant ?


    Le collègue est redevenu un simple collègue. Disparue, la complicité, la proximité. Finis, les échanges marrants et détendus tout au long de la semaine. Je ne sais pas pourquoi. Je trouve ça naze de sa part.

    Note à moi-même

    9 août 2015 à 13h48

    Ces derniers temps, mon cheminement a progressé. Ça y est, j'ai admis auprès de moi-même que je ne suis pas complètement hétéro. Allons, au fond, je l'ai toujours un peu senti...non ? Bien que l'attirance ne se manifeste pas de la même manière selon qu'elle soit envers un genre ou l'autre.

    Hétéroflexible ?
    Bisexuelle ?
    Sapiosexuelle, ça, c'est certain.

    Autant cette idée m'effrayait profondément lors de mes phases de remises en question, lors ce ces phases où je prenais conscience de me considérer hétéro avant tout par défaut, il y a quelques années... Autant aujourd'hui, je me sens plutôt libérée. Plutôt bien. Je progresse dans la découverte et l'épanouissement dans ma propre identité.

    La sonnerie du réveil

    14 août 2015 à 21h32

    Un passage en vitesse, le temps de déposer quelques mots.
    Je viens moins, ces temps-ci... Faut dire que je suis vide. Vidée de toute substance.

    La fatigue s'installe de nouveau. Je me souviens du temps où je sautais du lit dès l'instant où sonnait le réveil. Était-ce seulement réel ? Cette semaine, j'ai, chaque jour, consécutivement, pressé la touche "snooze". Une fois, voire deux. Je ne l'ai jamais fait autant de jours d'affilée. La journée, je suis ramollie, usée. Je n'arrive pas à travailler - pourtant, ça y est, on m'a confié quelques tâches. J'ai un peu de grain à moudre.
    Ce n'est pas normal, cette fatigue... Toute la journée, j'attends avec impatience le moment où je vais rentrer chez moi, et me vautrer aussitôt sur mon lit.
    Conséquence : le bordel s'accumule dans mon appart, forcément.

    J'ai commencé à mettre de côté une petite base documentaire sur le genre, la bisexualité, tout ça tout ça. Dans l'éventualité où j'en parle un jour à ma famille, un peu de pédagogie serait nécessaire. Pour mes parents, seules 2 orientations sexuelles existent : homosexualité ou hétérosexualité. Il faudra(it) reposer toutes les bases.
    Je me sens bien, depuis que j'ai admis auprès de moi-même cette orientation. Je me sens enfin libre d'être attirée par les personnes qui m'attirent. Finie, l'auto-censure. Je prends possession de mon identité. Et ça, c'est cool.

    Mais bon, malgré tout, je continue de rêver de Lui. Sans doute parce qu'il me manque un peu. On est redevenus deux simples manants qui se croisent, bonjour ça va - bonne soirée merci. J'aimais nos discussions. Je pensais que lui aussi, vu le temps qu'on y passait. En toile de fond, évidemment, la question : discutait-il seulement tant qu'il était intéressé ? Il m'a assuré que non. Peu m'importe que ce soit Oui ou Non, j'aimerais juste connaître la vérité.

    Depuis le déclenchement de la dépression, j'ai progressé sur la connaissance de mon identité.
    Féminisme. Sexualité. Précocité. Hyper-empathie. Acceptation de moi. Attirance pour l'extérieur. Méthodologie. Sport. Confiance en moi, puisque meilleure connaissance de moi ? Des mots en vrac, des mots parmi d'autres, mais qui ont pris une place grandissante dans ma vie.

    J'espère que cet état dépressif finira par s'en aller. J'ai le cerveau enlisé, embourbé. Je n'arrive pas à réfléchir, ni à penser. Je suis une sous-moi. Je veux retrouver mes capacités et mon énergie. Je veux me lever de nouveau pleine de pêche le matin.
    J'ai demandé conseil au médecin pour un psychologue. Il m'a suggéré de demander à mon psychiatre. Mais je ne l'apprécie pas forcément, ce bonhomme, il s'y connaît en médicaments mais pas en psychologie, et c'est pour ça que je souhaite consulter quelqu'un d'autre. Je veux poursuivre cette compréhension de moi-même. Je veux lever mes blocages. Je veux qu'on me prenne la main pour aller mieux.

    Assommée

    16 août 2015 à 17h24

    J'ai ces nombreux micro-vertiges et cette fatigue assommante qui a quelque chose de désespéré.
    Il m'est presque douloureux de me lever ; je m'en sens anormalement incapable. Je pourrais dormir toute la journée, des heures durant. Dormir. Médocs. Manger. Douche. Dormir. Manger. Médocs. Dormir. De toute façon, mon cerveau n'est pas opérationnel.
    Je suppose que je fais une rechute. J'ai même perdu l'envie de me pencher sur les rares rescapés de mes centres d'intérêt. Mais je ne me sens pas triste, je ne me bats pas contre ces ressentis hyper-violents. Suis juste vide. Oh, un peu de ces ressentis qui tentent de revenir, parfois. Mais je les repousse. Je crois que je maîtrise.

    Vais-je réussir à continuer de me lever, tous les jours, pour aller travailler ? Tous les jours. Pas de vacances. Tous les jours. Travailler. Me lever. Rester éveillée. Et opérationnelle. Et répondre quand on me parle. Ecouter, comprendre, réfléchir à une réponse et la formuler. Ça demande un effort limite réalisable.

    Cette fatigue.

    Je ne fais rien de ma vie.
    Je suis juste fatiguée.

    Rien n'a bougé

    18 août 2015 à 17h52

    Je rentre du boulot après une journée complète, j'ai pas envie de retrouver le repas de midi pas débarrassé. Encore en plan, là sur la table. Je bosse toute la journée, et quand je rentre rien n'a bougé punaise, rien n'a bougé. Lui il est là, il est en vacances, il a du temps, il a le temps. Et rien n'a bougé. Le midi, le petit déj traine encore sur la table. Les tasses sales, les cuillères usagées. Je rêverais qu'il ait préparé le repas. En 3 jours, il prépare juste une mayonnaise, et uniquement parce que je le lui ai expressément demandé. J'ai 3/4 d'heure de pause, juste le temps de rentrer, débarrasser la table moi-même, préparer le repas toute seule pour nous deux, l'avaler en 5 minutes et repartir. Quand je rentre le soir, ma première vision est celle de la pile de vaisselle crade. Même pas mise à tremper, rien.
    Je couine de fatigue en voyant ça. J'ai pas la force. "Désolé, j'étais occupé à...." qu'il me dit. T'étais là toute la foutue journée, merde... T'étais "occupé" sur ton ordinateur... t'aurais pu me filer un coup de main. C'est pas sympa.
    Je ne lui dis rien, je ne veux pas qu'on s'engueule. Je ne supporte pas les disputes, les mots agressifs. Les intonations agressives. Trop dur. Mais il sait, il sent bien que je suis à bout, non ?
    Et quand il propose de m'aider, c'est lorsque mes doigts sont déjà flétris par l'eau de vaisselle et tous les ustensiles déjà propres. Il ne reste plus qu'à éteindre le robinet.
    Je passe devant la table et il n'a pas débarrassé son goûter.
    Punaise.
    Je suis fatiguée. Je suis encore malade, c'est une maladie invisible, p't'être bien, mais je suis encore malade donc très sensible à la fatigue. Je n'ai pas envie de m'occuper seule de ça quand je rentre chez moi le soir, alors qu'on est deux dans l'histoire. L'abandon, encore. Pourquoi suis-je toujours la seule de mon entourage à pouvoir faire preuve d'un peu d'empathie ?

    Et voilà, je pleure.
    Il s'en va ce soir. J'ai l'impression d'avoir eu un parasite chez moi. Cette idée me fait chier.

    Dissociation

    19 août 2015 à 20h58

    Mais ça ne s'arrête jamais ?
    Au téléphone, je ne connaissais pas mes parents. Troubles de dissociation. J'me sentais tellement détachée ! Le téléphone état sur haut-parleur, j'aurais pu les laisser continuer de parler dans le vide. Je ne les connaissais pas, je ne me connaissais pas non plus d'ailleurs. C'était vide, sans sens. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait, j'y étais étrangère. C'était un effort de maintenir le bouton "pilote automatique" enfoncé, pour poursuivre la conversation. Leur répondre sans avoir l'air absente. Agir comme je suis censée le faire : jouer le personnage de leur fille. Leur parler sans avoir l'air déconnectée de cette réalité.

    Ça remonte à quand, la dernière fois que je me suis sentie vivante ? L'été dernier, c'est ça ? Il n'y en a pas eu d'autre depuis ? La dernière fois que j'ai eu conscience de ne pas être passive, passagère et simple observatrice de ma vie ? Même les trucs un peu fous que j'ai pu faire récemment -pas des masses non plus puisque je n'ai plus de vie- m'ont comme laissée de marbre. Je les ai faits pour me sentir frémir, mais j'étais la simple observatrice que je suis depuis...longtemps.
    Alors certes, moi l'éternelle angoissée, je ne stresse plus. Je suis prodigieusement indifférente. Je feins les émotions quand je suis en société, par réflexe. Pour ne pas me montrer sous un jour détraqué. Je ris, je prends l'air inquiète, stressée, agacée. Mais au fond, j'm'en fous.

    Mais les troubles de dissociation, non...Eux, m'effraient un peu. Dans ces moments, je retrouve cette impression de me perdre (davantage que je ne le suis déjà...), de devenir folle. M'égarer un peu plus loin de mon état "sain".

    Manifeste (je ne baisse pas les bras)

    19 août 2015 à 22h17

    Tu veux que je te dise ? Ça fait des mois que je n'ai plus rien ressenti, tu sais, ce sentiment d'être vivante. Sauf peut-être épisodiquement. Et ensuite j'ai oublié. Si je ne l'ai pas écrit, je l'ai oublié.
    J'ai cette impression d'avoir perdu quelque chose. Depuis longtemps. Sans arriver à mettre le doigt dessus. Jusqu'à ce que je réalise que je me suis perdue moi-même. L'ancienne Moi me manque. Celle qui pouvait ressentir. J'ai envie de croire que je vais en sortir. Que j'avance sur le chemin de la sortie. Et qu'un jour, il sera là : ce sentiment que je pensais avoir oublié. Ce ressenti qui m'emplira les tripes.

    Parfois, je déteste le contact physique. Faire la bise. Parfois, ça me débecte.
    Parfois, je n'arrive plus à soutenir le contact visuel. Moi qui me démarque d'habitude par la franchise de mon regard, ce regard qui en son temps, a été le déclencheur d'au moins deux relations amoureuses et charnelles.
    Parfois, je ne reconnais plus ce qu'il y a autour de moi. Mes collègues, le lieu, moi-même.
    Parfois, un peu trop souvent même, j'ai des pertes de mémoire partielles, j'oublie le frisson d'une caresse, 30 minutes d'étreintes disparaissent.
    Parfois, je suis soudain enveloppée d'une immense tristesse, et je ne sais même pas pourquoi.
    Parfois, je continue d'avoir une violente douleur de compassion à un niveau injustifié. Souvenir de mon hyper-sensibilité dans ce monde p't'être pas taillé pour moi. Je lutte pour repousser ces idées : j'y arrive, à présent. Au début, ça me détruisait en crises d'angoisse monstrueuses -et je pèse mes mots.
    Parfois, me lever est un combat. Et parfois, je n'arrive pas à me lever. Un quintal m'assomme, et c'est tout bonnement impossible, je ne peux physiquement pas, ça m'en foutrait les larmes aux yeux.

    Le sommeil est devenu la clé de voûte de ma vie. Quand je dors, je n'existe pas. Rien ne peut me bousculer. Mes rêves, devenus si forts, sont bien plus intéressants que ma vie. Et tu sais quoi ? Parfois même, j'y ressens des choses. Mais surtout, dormir, c'est comme presser la touche "avance rapide". Je gagne quelques heures dans la monotonie incroyablement vide de mon quotidien. Dormir est devenu mon réconfort. Pourquoi, merde, pourquoi m'empêchaient-ils de dormir l'été dernier, lorsque j'étais détruite, lorsque j'étais au plus profond de la détresse ? Pourquoi me réveillaient-ils pour me tirer de ce qui était mon seul répit, lorsque mes journées n'étaient que souffrance, douleur et peur brute ? Déjà qu'aujourd'hui, le sommeil est primordial avec des journées d'insensibilité complète...
    Le dodo est le meilleur moment de ma journée.

    Je ne suis pas paresseuse. Arrêtez de penser que je devrais me bouger les fesses. On ne dit pas à un asthmatique "ben respire ?!". On ne dit pas à un grippé "arrête d'avoir de la fièvre". On ne dit pas à un cancéreux qu'il n'a qu'à se bouger un peu pour aller mieux.

    Ma force, dans tout ça, c'est que je ne me déteste pas. Jusqu'à présent, je réussis à être mon alliée. C'est un travail sur moi-même que j'avais déjà commencé avant "la cassure". Avant la cassure, le soir en me couchant, ou en fin de journée en rentrant, parfois je pleurais, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Un truc débordant, trop gros pour moi, et sans forcément d'explication. Maintenant, limite je pourrais juste m'assoir et contempler le mur. Je ne pense à rien. Et le pire, c'est que je m'y suis habituée. Moi dont la tête fourmillait de pensées. Ce fourmillement, je l'ai perdu depuis la fin du lycée, je crois. Me souviens qu'il me manquait déjà à un certain stade de la prépa.
    Cette dépression était latente depuis longtemps, oui. L'an dernier, j'avais plein de signes avant-coureurs. Des signes que j'arrivais au bout du rouleau. J'avais juste fini par me dire, "hé, on a le droit de ne pas toujours aller bien". (Ce en quoi je n'avais pas tort)
    Et cette hyper-empathie destructrice...Je ne m'en étais pas rendue compte. C'était moi, c'était mon identité, ma façon de penser. J'y tiens, à mon empathie. Elle m'aide à comprendre les autres. Je ne veux pas être égoïste.
    Même si je dois penser à prendre soin de moi, maintenant.

    J'ai cette trouille de l'abandon.
    Peur d'être abandonnée. Conviction que je serai abandonnée. Encore.
    Je ne sais pas comment le formuler, mais cette peur de l'abandon joue un grand rôle là-dedans.
    Je ne m'abandonnerai pas. A moi-même : tu me le promets, hein, dis ?
    Athazagoraphobie, je crois que c'est le mot.
    Ça peut réduire à néant ma confiance en moi en carton, d'un souffle, et me donner envie de me retrancher jusqu'à ce qu'on me réapprivoise comme un petit animal effarouché.

    Par contre, je me sens inutile. Et sans valeur ajoutée. Vu que je n'accomplis rien.
    Bordel, le monde s'obstine à voir la dépression comme un coup de tristesse.
    "Mais pourtant, qu'est-ce qui ne va pas dans ta vie, tu as tout pour toi ?"... Tu dirais à un asthmatique "mais pourtant il y a plein d'air, pourquoi tu ne respires pas ?"
    Je l'ai entendue celle-là, du ton bienveillant de celui qui pense tout savoir et détenir la solution : "Arrête de te prendre la tête, sois heureuse, tout simplement, faut profiter de la vie !" Ouais, merci, ça m'aide. Sans déconner. C'est aussi approprié que de dire en souriant à quelqu'un qui vient de se faire poignarder "arrête de saigner !". Comme si pouf ! Magie, il allait instantanément aller mieux. Tu crois que je n'ai pas essayé, encore et encore ? Tu crois que je n'ai pas profondément envie d'aller mieux ? Tu crois sincèrement que je me complais dans cet état ? Aller mieux. J'y avais pas pensé. Mais pauvre innocent, j'y pense chaque jour, j'y pense en permanence.
    Chimique. C'est un déséquilibre chimique dans mon cerveau. Je ne l'ai pas plus choisi qu'un diabétique choisit d'être diabétique. C'est une maladie. C'est une vraie maladie. Une maladie contre laquelle il faut se battre, mais c'est pas facile, merde, c'est pas facile, parce que c'est le cerveau. Et le cerveau te renvoie une image distordue de la réalité. Combattre la dépression, c'est comme être en guerre contre un ennemi dont la stratégie est de te faire croire qu'il n'y a pas de guerre.

    La fatigue est là. Partout. Tout le temps.
    La fatigue physique, alors je ne bouge que peu ; la fatigue mentale et psychologique, alors je ne pense plus. J'ai éteint mon cerveau depuis si longtemps que je ne sais plus l'activer.
    Le déclencheur a été la fatigue de tout ce que j'avais accumulé. Trop accumulé. M'étais trop battue. Trop encaissé. Pourquoi être dépressif est-il vu comme une marque de faiblesse à la fin... Chimique. Chimique. Maladie. Maladie.
    Le résultat est cette fatigue. Tout le temps. Du lever au coucher. Surtout quand je ne fais rien.
    Mais surtout, la fatigue d'être fatiguée.

    Je sais, ça gave le monde, si je parle de ça. Je n'en veux à personne de ne pas comprendre. C'est très difficile à comprendre, une maladie invisible, tant que tu ne l'as pas vécue. Et puis comment pourrais-je t'aider à comprendre quand moi-même je n'arrive pas à mettre les mots dessus ? Même face à mon thérapeute, je n'arrive pas à dire ce qui cloche. Je ne sais plus vraiment comment c'était avant. Quant était "avant". Et si "avant" a vraiment existé. J'en viens à douter d'être allée bien.
    Bien sûr que vous ne pouvez pas tenir compte du fait que mener une journée complète est déjà un travail à plein temps. Vous ne le savez pas. Je dois aller bien sinon j'suis lourde. Je suis censée répondre que Oui ça va et toi. C'est ce que je fais, avec le sourire en plus. Tu les as vus mes beaux sourires ? Je ne sais pas si je vais mieux, mais en tout cas, je simule bien mieux la normalité ! Mais qu'est-ce que j'aimerais que quelqu'un, n'importe qui, me regarde dans les yeux, puis me dise qu'il/elle sait que non, ça ne va pas exactement. Ou que quelqu'un me propose "randomly" un câlin. Juste ça. Un peu de répit. Un peu de lâcher prise.
    Me sentir moins seule. La dépression, c'est aussi et surtout cette profonde solitude : t'es seul avec ton fardeau sur les épaules, et t'essaies tant bien que mal de donner le change. Heureusement que je connais quelques personnes qui ont vécu ça. Je me retranche, je coupe les ponts. Mais au fond de moi, je sais que je ne suis pas seule à connaître cette maladie. On est des milliers, des millions. Ce n'est pas une maladie rare. Mais je me sens si seule au quotidien. Je ne ressens plus de liens avec quiconque. Rapport à l'insensibilité, aussi.
    Me sens seule et isolée. Et j'y suis pour beaucoup. Je me suis isolée et je continue, un peu. J'suis mauvaise en relations sociales. Alors si en plus, tout ce que j'ai à dire c'est que la dépression régit ma vie...

    J'veux me montrer forte, et pourtant j'en veux au monde de ne pas remarquer que j'suis toute craquelée. J'ai des rancoeurs enfouies très, très, très profondément, envers le passé.
    En parallèle, je me sens incroyablement détachée de tout. Mais je me souviens que ce n'est pas normal. Surtout pour moi.

    Tu ne peux pas forcément m'aider. Et je ne te demande pas de me sauver. Mais tu peux rester à mes côtés pendant que je me sauve. Ça prendra du temps, sache-le. Ça fait déjà 1 an que je me suis effondrée. Mais je continue d'avoir envie de m'en sortir. La vieille moi me manque, celle qui ressentait les choses. J'ai perdu ma personnalité, j'me suis perdue dans moi-même cette nuit-là, mais je souhaite vraiment me retrouver -malgré la peur de retrouver ce qui n'allait pas : anxiété, timidité, mésestime de soi et compagnie. Je n'ai pas encore baissé les bras, d'accord ?
    Juste, toute seule, c'est pas facile. J'ai mes médocs, mais ça ne fait pas tout.
    Tu peux me proposer un câlin.
    Tu peux me dire que tu sais que ce n'est pas facile, que je ne suis pas paresseuse, que je ne suis pas faible, que je me bats durement, que mes états d'âme sont valides et mes luttes importantes. Que tu sais que même si tout à l'air normal, les choses que tout le monde effectue aisément sont plus difficiles pour moi. Elles le sont vraiment.
    Tu peux me rappeler que je compte.
    Tu peux me dire que tu m'aimes ou m'apprécies.
    Tu peux me signifier que tu es là.
    Tu peux m'aider à me souvenir que la dépression est une sale menteuse, et que la vie brillera de nouveau, promis.
    Et rien que ça, ce sera déjà un énorme soutien.
    Tu penseras que je pourrais me bouger un peu les fesses, quand même. Parce que ça ne se voit pas forcément, que j'essaie. Que je n'y arrive pas.
    Tu auras envie de me donner un coup de pied au cul, parce que ça prend du temps de me relever.
    Tu te demanderas si je ne joue pas un peu la drama-queen, si je n'en fais pas un peu trop, à me rendre malade pour des chichis. A considérer comme une victoire le simple fait d'être sortie de chez moi aujourd'hui. Oui, y a des fois où ça te saoulera.
    Mais n'oublie pas... Je suis la même qu'avant que tu ne saches. C'est ma maladie invisible, pas un choix, d'accord ?

    Le plombage de l'oubli

    24 août 2015 à 18h25

    J'ai parfois envie de me retrancher, me renfermer. Ne pas parler. Laissez-moi tranquille. Ou prenez-moi dans vos bras, mais ne me parlez pas, c'est trop difficile, c'est comme si les mots étaient des pierres. Comme ça je me mets à l'écart, je m'exclus toute seule comme une grande. Me rouler en boule, bien protégée par ma carapace. L'invocation de la carapace, je la fais de plus en plus aisément. C'est fou comme elle est devenue pratique, cette carapace. Les premières fois que je tentais de l'invoquer, ça devait être au collège. Quand naissait déjà -était déjà née ?- cette peur de l'abandon.
    Elle ressurgit principalement dans ces situations-là.
    Aujourd'hui. Pouf.
    La journée n'avait pourtant pas trop mal commencé. Enfin, disons une journée normale. Je faisais mon possible pour soutenir une collègue qui a du mal avec sa chef (doux euphémisme). Difficile de trouver quoi dire dans ces situations-là, sans tomber dans les travers des injonctions-bateau inutiles et ne servant qu'à faire culpabiliser.
    Et puis situation d'oubli. Pour un covoiturage pour partir en formation. Pu de place pour moi. Ça fait mal. D'entendre cette bonne femme que je ne connais même pas, d'ailleurs, énumérer les noms de ceux qui avaient leur place dans la voiture. Pourtant je faisais partie des instigatrices de l'idée. Pourtant mon collègue lui avait parlé de moi 10 minutes plus tôt au téléphone. Mon nom figurait bien partout. Mise à l'écart/exclue du "groupe", et la seule. M'a plombé le moral. Dégoutée. Mes collègues témoins en ont pensé la même chose que moi et on a ensemble trouvé une solution, tout est bien qui finit bien. Mais ça fait mal. Limite, j'avais envie de chialer. Je ne sais pas à quoi c'est dû, mais c'est un point beaucoup trop sensible chez moi. Une vraie peur, vue presque comme une fatalité.
    Je l'écris dans l'espoir de prendre du recul et de m'en libérer. Mais je sais d'ores et déjà que c'est un texte que je ne voudrai jamais relire. Ou qui me plombera instantanément le moral.
    Sur le moment, j'ai très bien réussi à feindre l'indifférence. A en rigoler. Mais j'avais cette voix qui me disait que bon, j'aurais tout aussi bien pu me montrer sèche/amère/sarcastique, ça aurait été tout à fait légitime. Y a des fois comme ça, où j'aimerais avoir le droit d'être désagréable.

    Le soleil reviendra ?

    24 août 2015 à 22h16

    Ça me semble tellement difficile d'affronter le monde, soudain.
    Ce week-end, c'était facile, ils étaient chez moi et c'était vraiment chouette. J'ai passé deux très bonnes journées. C'était presque entièrement automatique, sans avoir à réfléchir à ma vacuité du cerveau, sans presque avoir de dissociations. Nous avions une voiture, nous avons donc pu aller nous promener. L'air de la campagne... mmmh... Je suis une fille de la campagne et du grand air, c'est indéniable.
    Mais depuis l'incident "oubli" d'aujourd'hui, je crois que ma confiance en moi s'écroule de nouveau. Je n'ai plus envie de sourire.

    Je n'ai pas envie d'aller au boulot demain.
    J'ai la trouille d'aller à un entrainement de ce nouveau club de sport -ils vont tous se connaître, et moi non, et si j'me retrouvais la 5e roue du carrosse, plantée là, un peu empotée ?
    Je pense déjà à mon pot de départ et je ne le sens pas, je n'ai pas la confiance nécessaire pour ça, pour décider qui convier : et si je n'en convie pas assez et que j'ai l'air impolie ? Et si j'en convie qui n'en ont rien à cirer parce qu'on ne se connaît pas tant que ça, et que ça fait un flop ?
    Quand je perds ma confiance, ça se transforme en une sorte (très allégée, j'en ai conscience) de phobie sociale. Le pire, c'est quand je commence à penser, en plus de mon ressenti, au regard des autres. C'est vraiment le pire.
    J'ai envie de me recroqueviller jusqu'à ce qu'on me tende la main, comme pour réapprivoiser un petit animal sauvage. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche.

    J'ai envie de me rouler en boule et de rester au lit, pendant, disons, une semaine. Et ensuite le soleil reviendra ?
    Allez. Ce ne sera pas facile, mais tu iras te montrer à cet entraînement, d'accord ? Fais-le, t'en as envie. Au pire, si ça ne colle pas, tu n'y retourneras pas... Si ça colle, tu devras te donner un bon gros coup de pied au cucul pour y retourner séance après séance, ça ne se fera peut-être pas tout seul. Parce que ta confiance en toi s'envole vite. Mais tu le feras, ok ? Ça te fera du bien. Ça te boostera. Ça te sortira, ça te fera du challenge, ça te fera rencontrer de nouvelles têtes.

    Tout comme demain, je sais que j'irai. Pas le choix. Et je sourirai. Même si j'aurai envie de tirer la gueule tout le long, parce que cette journée dans son intégralité me fera penser à "l'oubli". Oh bordel, c'est puéril comme réaction, je sur-réagis, comme souvent... Mais. Simplement "mais". C'est mon point sensible, le chatouiller m'a altérée.

    Intégration

    25 août 2015 à 22h06

    Finalement, la journée s'est bien passée, dans une ambiance très détendue. L'occasion de rencontrer d'autres collègues, de mettre des visages sur des noms que j'entendais parfois au détour de conversations. Le bâtiment est conçu de telle façon qu'on ne se croise jamais, entre services différents.

    Je comptais aller courir en rentrant, il était encore tôt et j'avais la pêche. Sitôt le soutif de sport enfilé, il s'est mis à pleuvoir. Puis j'ai eu un coup de fil qui a duré longtemps, assez longtemps pour que je sois vautrée sous ma bonne grosse couette avant d'en avoir fini.
    Pas de sport ce soir.
    Demain, peut-être ?

    Au boulot

    26 août 2015 à 19h22

    Le boulot étant plutôt calme ces derniers temps, j'ai eu il y a quelques jours ouvrés la fabuleuse idée de travailler sur mon mémoire pour meubler les heures creuses. Depuis, j'ai du travail et n'ai donc pas eu le temps de m'y pencher. Dommage, j'avais eu un soudain regain d'intérêt pour mon sujet.

    J'ai présenté quelques livrables à mon responsable aujourd'hui, ce qui a réussi à lui donner l'illusion que j'avais été occupée ce dernier mois. Il est satisfait de moi, du coup, mais n'a donc pas conscience de la volatilité de ma charge de travail.

    Petit mot de ma proprio en rentrant. Elle a fait visiter l'autre chambre dans la journée, et a donc fait tout le ménage des parties communes. C'est con que je n'aie pas été prévenue, j'aurais pu ranger mes habits sales et faire la vaisselle....Elle a dû me prendre pour une crado.

    Dépassée

    30 août 2015 à 17h39

    Je n'ai pas fait ma demande de bourse. J'ai des mois de retard.
    Je n'ai pas fait mes formalités à la CAF.
    Je n'ai pas consulté mon compte bancaire.
    Je n'ai pas renvoyé la copie de mon contrat de travail à l'Ecole.
    Je suis dépassée par les...pas par les événements. Par les formalités. Je n'y arrive tout simplement pas. Dépression et administratif font mauvais ménage. Et je n'arrive pas à m'y mettre. Je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas. Ce n'est pas moi, ça.

    Encore un week-end passé à larver.
    Je n'arrive plus à faire de sport, non plus. Au début de l'été, j'en faisais plein. J'aimais beaucoup la silhouette que je m'étais taillée. Là, non. Tout re-perdu. Toujours un pet de travers. Trop chaud, trop pluvieux, trop fatiguée, trop faim, trop mal à la tête, trop mal au genou. Tu m'étonnes que je rechute. Le sport, c'est un moteur, un distributeur de bien-être. En arrêtant, c'est le cercle vicieux.

    Et mon mémoire. J'ai ce mémoire à avancer. Je stagne. Ça me prend tellement de temps d'analyser un texte. Ces articles académiques sont en anglais très technique, écrits par des mecs brillants mais pas écrivains. Tournures alambiquées, structure bancale. C'est long à la compréhension.
    Mon tuteur de mémoire doit trouver que je suis son élève la plus lente de tous les temps.
    J'en ai marre de cette dépression qui rythme ma vie, qui modèle mon emploi du temps. Journée de boulot, puis dodo. Pas d'énergie pour quoi que ce soit d'autre. Pas d'énergie pour faire avancer quoi que ce soit.

    Couette et chips

    3 septembre 2015 à 18h18

    J'ai cru à une amélioration pendant quelques jours, mais me voilà de nouveau à bout de souffle. Je veux dire, vraiment. Limite le front plissé d'épuisement et les sourcils peinés et tout. Je n'y arrive pas. Au boulot, j'ai quelques broutilles à faire, mais impossible. Impossible. Tout ce que je suis capable de faire, c'est regarder d'un air vide mon écran. Cliquer en rond sans m'en rendre compte.
    Punaise, là, je suis rentrée du boulot, je me suis forcée à aller acheter de quoi faire des cookies pour le boulot demain, je suis arrivée chez moi et je me suis foutue sous la couette, directo. Je le fais tout le temps en ce moment. Et là, je suis au lit avec un foutu paquet de chips. J'ai jamais fait ça !! J'ai jamais fait la larve comme ça ! Elles sont même pas terribles en plus, ces chips. Pas hyper goûtues. Hier, je suis rentrée à 17h30 et je me suis endormie. Réveil à 22h, j'ai mangé quelques biscuits pour petit déj' et je me suis rendormie.
    J'ai même pas envie de manger, en ce moment. Rien ne me tente. Je me dis, "allez, ok, t'as pas envie ? Alors fais-toi plaisir, un petit plat que t'adores, que tu te permets jamais !" Mais rien. Rien à faire. Même ces putain de chips, j'en ai pas particulièrement envie. C'est juste histoire de. Histoire de dire que je me suis mis un truc dans l'estomac, un truc qui se mange sans s'en rendre compte.

    Les cookies pour le boulot, j'suis sûre que je vais pas les faire. Alors que j'ai dit que j'en amènerais. Comment je vais expliquer ça ? "J'ai eu la flemme" ? Tu parles d'une étiquette que je vais me faire coller, à la longue !

    Ah, sinon. On parlait psychothérapies avec un collègue.
    Du coup cette nuit j'ai rêvé que je voyais une psy, une chouette psy. Que l'heure passait super-vite, mais qu'elle me disait, à mon grand désarroi et face à mon déni, que j'avais besoin d'être aidée. Elle me citait 5 points sur lesquels j'avais besoin d'un travail. Je ne me souviens plus desquels. Et ensuite, pour la première fois, je pleurais mon viol, sanglots et larmes. Est-ce que j'ai pleuré "en vrai" ? Est-ce que je peux toujours considérer que je ne l'ai jamais pleuré ?

    Un regard désapprobateur

    4 septembre 2015 à 20h01

    Non mais j'vais pas y arriver là. Ça va dans le mauvais sens. Je suis pitoyable, tiens, vautrée dans mon lit dès que je suis chez moi. Je m'ennuie, je dormirais bien mais j'ai même pas assez sommeil. Je n'ai pas envie de sortir de chez moi, je n'ai pas envie de parler à qui que ce soit. Je n'envoie pas de message à mes amis en ville, alors que ça me ferait du bien, j'en suis presque sûre. Mais ça me demande aussi trop d'énergie.
    De la bouffe toute prête. Plats tout préparés, raviolis en boîte et plats à emporter. C'est tout ce que je suis capable d'ingérer, et encore, ça ne me fait pas envie. Tu parles d'un mode de vie équilibré...

    Lundi, quand les collègues vont me demander ce que j'ai fait de mon week-end, il me faudra encore inventer. Broder. "Oh, je me suis reposée...". Oh, j'ai failli lutter contre la dépression mais même ça, j'ai pas réussi, ouais, j'ai été une larve de A à Z, ouais. Non, j'ai rien fait. Du tout.
    J'ai envie de me foutre des claques pour ça. Ayé, je commence à me mépriser de ne pas être capable de me bouger ce putain de cul. De ne pas avoir de vie bordel. J'étais de mon côté jusqu'à présent mais même ça, ça s'effrite. Ouais, je commence à me mépriser. A m'en vouloir de ne pas me bouger pour aller mieux. Je me lance un regard accusateur et désapprobateur.

    Et je mens. Et je mens, et je mens, pour faire croire que je vais plutôt bien ma foi. Les mots sortent tout seuls, ils coulent avec naturel. Non, je ne fais pas grand chose de ma vie, mais oui, je me porte bien. Je hoche la tête quand on me parle, comme si j'arrivais à suivre la conversation et à y réfléchir en même temps. Mensonges putain, mensonges, mais la vérité est tellement pathétique.

    Je ne me sens pas triste. Juste... Vide ? Inexistante ? Ennuyée ? Flemmarde ? Même ma propre existence, je ne la ressens pas.

    Ma vie tourne uniquement autour du boulot. Gosh, heureusement que j'ai ce boulot. A quoi ressembleraient mes journées sans ça ? Je ne sortirais plus jamais. Je me doucherais, peut-être. Je ne parlerais plus à personne. Et je me laisserais crever de faim.

    J'ai vu que la piscine est ouverte dès 7h le matin. Je pourrais essayer d'y aller, une fois, pour voir, avant le boulot. Commencer ma journée par un peu d'activité, par quelque chose d'autre que la routine par laquelle je me laisse porter, la routine obligatoire qui rythme ma vie.
    Ouais, faudrait que je le fasse. Si j'arrive à me lever tôt. Tu parles d'une blague.

    Psy

    6 septembre 2015 à 22h15

    Un nouveau rêve de psy. Je ne sais plus ce qu'il disait, je me souviens seulement de la conclusion, à mon réveil : je n'ai jamais abordé le fond du problème. Allez, il est temps de voir quelqu'un. J'ai besoin d'en parler, au fond, et je ne l'ai jamais fait, parce que les gens ne veulent pas entendre ce genre de longues digressions égocentriques - qui pourrait les blâmer.
    D'où vient ma peur de l'abandon ? Celle qui me bloque tant...
    Comment m'en défaire ?
    Quel impact le viol a-t-il eu sur moi ? Est-ce vraiment possible qu'il n'en ait eu aucun ? Ou est-ce que le monstre est encore planqué dans le placard ? Était-ce seulement un viol ? C'est si incertain dans ma tête, tellement flou, j'en viens à douter d'avoir tout inventé. Non, je sais que je n'étais pas d'accord, j'ai répété "non" tellement de fois. Je... alors pourquoi je doute...
    Et quid de mon rapport à la sexualité ? Ces peurs, ces blocages ?
    D'où me vient cette dépression ? Pourquoi ne part-elle toujours pas ? Va-t-elle un jour partir, ou bien ce qu'on appelle "guérison" ne consiste-t-il qu'à apprendre à vivre avec, cohabiter ?
    Comment retrouver la pleine possession de mes capacités, plutôt que d'être une grosse larve ? Réapprendre à bouger, réfléchir, ressentir plutôt que de m'en foutre, d'être royalement indifférente à tout.
    Ôter ces fâcheuses dissociations.
    Virer cette légère tristesse latente.
    Oui, qui suis-je, après tout ça ? Il ne reste rien, est-ce que j'ai changé, est-ce que j'ai disparu ?
    Pourquoi est-ce que j'ai autant de mal à me sentir heureuse, à me sentir à ma place ?
    Et le fait d'avoir été enfant précoce, dans tout ça ?
    Qu'est-ce que je dois accepter tel quel, qu'est-ce que je dois changer, et comment ? Quels doivent être mes combats pour aller mieux ?

    Alors il est temps de faire un pas pour mon bien, et d'entamer une psychothérapie. Parce que quelque chose continue de clocher, et je suppose que j'ai besoin d'en parler à quelqu'un qui saura analyser, peut-être. Une connaissance m'a fait les louanges de la psychanalyse. Et je crois que ça me tente. Mais c'est un processus long, or mon contrat de travail finit bientôt, ma mutuelle ne couvrira donc plus les frais ensuite. Je ne pourrai pas me le permettre.

    Pour l'instant, j'ai juste, surtout, besoin d'une oreille bienveillante. Il faut que j'en parle. Je ne sais pas précisément de quoi. De moi. Il faut que j'en parle pour mieux comprendre, pour défaire les nœuds. Dans l'espoir de faire reculer la dépression qui s'acharne à m'embrasser. A me tirer vers le fond.
    Il faut que je parle pour aller mieux. Cette semaine, je vais prendre rendez-vous.

    Pas rond

    8 septembre 2015 à 13h24

    Hier, ça allait.
    Aujourd'hui, ça ne va plus.
    Je suis dans le brouillard. J'ai eu une presque-crise d'angoisse cette nuit. Ça faisait longtemps. Et cette foutue question qui me trotte dans la tête : qu'est-ce qui me dit que c'est bien la réalité, et pas un rêve ? Comment puis-je être certaine que je ne suis pas en train de rêver ? Que je ne vais pas faire un truc complètement inconscient dans ma vraie vie en croyant que c'est un rêve ?
    Et j'ai cru voir un air hyper-renfrogné chez Collègue au moment de se dire bon app'. Qu'est-ce qu'il me reproche encore ?!

    Ce n'est pas normal.
    Ce n'est pas normal d'être comme ça. C'est devenu ma normalité, mais regarde, regarde, les autres ne sont pas aussi maussades, les autres ne se retrouvent pas mal comme ça pour un simple détail, un simple collègue ayant une réaction décevante. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Et comment guérir ça ?

    Espoir

    10 septembre 2015 à 13h34

    J'ai pris rendez-vous avec une psy. Ce simple petit pas me re-dynamise : j'ai quelque chose à attendre. Chose devenue bien rare.
    J'espère que le feeling sera bon. J'espère. J'espère pouvoir avancer, mettre les choses au clair, comprendre, être comprise, être aidée, cicatriser.
    Trouver le bon psy est une quête aléatoire... Oui, je place beaucoup d'espoir dans ce rendez-vous. A la hauteur de cet espoir, est ma crainte de ressortir déçue donc démoralisée.
    Vivement la semaine prochaine. Je croise les doigts !

    Art-thérapie

    11 septembre 2015 à 17h52

    J'ai l'impression de ne plus écrire que pour parler de ma maladie.
    Peut-être devrais-je investir dans un tout nouveau journal, papier celui-ci -j'ai un faible pour les carnets, tourner les pages, le contact avec la couverture, la texture de l'encre sur le papier...
    Remplir une page par jour, pour faire un petit état des lieux. Et faire ça joliment. Art thérapie. Je me renseigne pas mal là-dessus, depuis... bon, ok, depuis 2 jours. Le principe est vraiment beau.
    J'ai vu une vidéo sur l'art-thérapie par la danse. Et ça m'a rappelé à quel point le sport peut être un exutoire. A quel point le chant peut être cathartique puis m'apaiser. Même la nuit j'en rêve, même la nuit je rêve que je chante à pleine voix. Pouvoir faire sortir par une voie ou une autre toutes ces crasses sur lesquelles je n'ai pas de nom à mettre, qu'elles m'éraflent la gorge s'il le faut. Bon sang, ça doit être tellement libérateur !
    J'ai l'impression que la plupart des art-thérapies se font par l'art plastique. Le coloriage, le collage. Sympa, mais non merci. Il me faut quelque chose de... physique. Limite violent, je crois. Le genre à la fin duquel je puisse m'écrouler. Le coloriage et le collage, c'est trop calme, dans un sens. Moi, je veux évacuer, me libérer.

    Bref. Revenons à cette histoire de carnet. J'ai pioché ça et là plein d'inspirations de dessin. Il faudrait que je m'astreigne à en crayonner un chaque jour. Pour me dire que j'ai au moins fait un truc de cool dans la journée. "Cool", pas le dessin en lui-même, hein, je sais que je serai difficilement satisfaite. Comme si j'avais besoin du regard de qui que ce soit dessus... Je n'arrive pas à m'ancrer dans le crâne que je dessine pour moi-même, moi seule, pas pour obtenir une validation de qui que ce soit. Du coup ça me stresse.

    Demain, si j'arrive à me lever avant 16h, j'irai en quête d'un carnet de bord de guérison. Un joli carnet qui me coûtera la peau des fesses. Pour garder les traces de ce chemin. Parce qu'après tout, j'en apprends des choses sur moi-même, depuis 1 an. J'ai eu le temps de faire une bonne introspection. De changer mon regard sur le monde. Je suis encore dans le tunnel, mais j'en sortirai changée, c'est à peu près certain. Encore faut-il en sortir avant mes 90 ans, quoi...

    Ah, oui, au fait. Non seulement je suis en rechute partielle depuis quelques semaines, mais j'ai réalisé que ça risque de ne pas s'arranger. Le prélèvement des frais de scolarité est pour bientôt. Malgré avoir travaillé depuis plus d'1 an, je vais donc me retrouver instantanément à sec. Pouf. Je visualise un tas de billets, et une trappe qui s'ouvre, et boum. Apu. Rien. Un zéro sur mon compte en banque. L'impression de me faire voler, merde. Il y a donc de très grandes chances pour que les angoisses incessantes repointent le bout de leur nez. N'étaient-elles pas à l'origine de tout, au fond ? Ça va être joyeux si j'replonge. Au moins ces derniers temps, j'étais prodigieusement indifférente à tout au niveau de l'angoisse. Risque d'y avoir du mouvement de ce côté.

    Laisse-moi tranquille, j'ai peur.

    14 septembre 2015 à 22h12

    Oh non. Non mais non non non non.
    Le retour des "et si j'avais une pulsion violente incontrôlable ?". Comme l'été dernier. Je n'en ai pas et je n'en ai jamais eu, de ces pulsions, mais j'ai terriblement peur d'en avoir.
    Je suis terrorisée à l'idée que ma nouvelle coloc me sollicite ENCORE. Parce que ça m'énerve prodigieusement parce que parfois j'ai juste envie d'être asociale. Et qu'elle m'a déjà sollicitée plusieurs fois aujourd'hui et que je me suis forcée à être aimable et souriante et à prendre du temps pour l'aider alors que j'y comprends rien de plus qu'elle à ses problèmes administratifs. Elle est un chouïa envahissante mais je veux être accueillante, après tout elle vient juste d'arriver, alors je prends sur moi. Et vu que ça m'énerve d'être sans cesse dérangée j'ai peur d'avoir une pulsion de perte de contrôle parce que ce stress me met encore plus sur les nerfs, sous tension. NE ME PARLE PAS ne me parle pas ne me parle pas tu m'as assez sollicitée aujourd'hui FOUS-MOI LA PAIX je suis irritée mais surtout apeurée. Je me sais inoffensive mais j'ai ces peurs. FOUS-MOI LA PAIX, coloc, parce que je te jure, j'ai ce large pincement de peur au creux des tripes dès que je t'entends ouvrir la porte de ta chambre. Ne pas savoir si ça va venir, si dans un instant tu vas prononcer mon nom, frapper à ma porte. La tension palpable de la seconde d'attente, la seconde décisive. J'ai peur que tu me sollicites encore, j'veux être tranquille. Et la peur, c'est de la torture, ça me monopolise et le corps et l'esprit entiers. J'en ai mal au ventre.
    C'est complètement irrationnel.
    Je vois même pas comment je vais pouvoir décrire ça à la psy cette semaine quand je vais la rencontrer.

    Je prendrais bien un Xanax pour faire passer la peur mais j'en ai déjà pris cet aprèm. Un demi, d'une plaquette de 0.25 : vraiment pas grand chose. C'était juste pour le principe. Je ne sais pas si c'est pour dire que j'vais mal, ou pour pour m'empêcher justement d'aller mal. Je me suis dégoûtée en le prenant. J'ai bloqué sur mon mouvement, il m'a pris une éternité, puis je l'ai avalé ce demi-cachet, parce que je devais avoir l'air bizarre pour mon collègue. J'ai eu envie de vomir après. J'en voulais pas de ce cachet. Alors pourquoi je l'ai pris ? Une si petite dose, en plus... ça sert à rien. A part à me faire me considérer moi-même comme un peu plus cinglée.

    Un mardi

    15 septembre 2015 à 22h00

    Aujourd'hui j'étais perturbée. Incapable de me concentrer, d'autant plus qu'une collègue m'a rappelée à l'ordre, d'un air inquiet, parce que je ne donne suite à rien côté boulot ces derniers temps. J'ai manqué de professionnalisme, je l'ai laissée tombée depuis le début de l'été. Alors en quelques mots, j'ai expliqué. Maladie, du mal à suivre, tout ça tout ça.

    J'ai rencontré la psy. La séance a duré 1h, ce qui a permis de parler de pas mal de choses.
    Elle a été arrangeante en raison de ma situation financière.
    Alors je vais continuer un peu avec elle.
    Elle a posé le mot "dissociation". Déjà un indice pour comprendre ce qui ne va pas.

    Sur le chemin du retour, alors que je traversais un passage piéton, une voiture me klaxonne. Je tourne la tête... j'ai mis 2 secondes à reconnaître les petits que je garde certains soirs, et leur gentille nounou au volant, qui me faisaient un grand sourire.
    D'ailleurs, un jeune collègue dont les parents bossent en restauration m'a proposé de faire des extras. Faut que je me trouve une chemise blanche unie et un pantalon noir classe. Faut que je me bouge pour saisir ce petit coup de pouce en prévision des prochains moins, qui s'annoncent durs financièrement. En plus j'ai toujours pas payé mon loyer, j'avais oublié de prendre ça en compte dans mes calculs.

    Et sinon, j'ai même pas été foutue de tenir ma résolution (immature) à moi-même : ignorer royalement Collègue, vu qu'on est comme deux étrangers maintenant. Je lui ai envoyé un p'tit mail inutile dans l'aprèm. Pas de réponse, évidemment. Faut que je le laisse souffler. L'éloignement est normal après notre aventure. Il se protège. Et c'est normal. Et je le comprends à 100%, vraiment. Malgré tout, il me manque. Et les perches que je tends pour renouer le contact sont maladroites, donc il doit croire que je lui cours toujours après, ce qui doit le faire fuir de plus belle.

    Ah, au fait, faut que je l'écrive tout de même.
    Lundi pendant que j'étais à la piscine, une tite vieille m'a piqué mon shampoing, mon après-shampoing et s'est tirée avec. Je l'ai vue faire de loin, j'ai eu un doute, et quand je suis sortie de l'eau, effectivement, elle les avait embarqués. Non mais sans blague. Du shampoing. Depuis quand ça se vole, le shampoing ?!

    Allez, faut que je me ressaisisse.
    Côté travail, parce que je fais de la merde.
    Côté posture, parce que je me laisse aller, je dois avoir l'air pro mais à la place j'ai l'air blasée de tout.
    Côté Collègue, faut que je le laisse prendre la distance, que je respecte ça, le message est clair.
    Côté potes, faut que je reprenne le contact, au moins répondre aux messages que je laisse sans réponse depuis des jours et des jours. Ça me ferait du bien de sortir. Même si j'ai cette peur de ne pas être à la hauteur, sur laquelle j'ai mis le doigt tout à l'heure avec la psy.

    Inconcentrable

    17 septembre 2015 à 19h43

    J'y arrive pas. J'y arrive pas. J'y arrive de moins en moins et je... je sais pas. Les médicaments ne fonctionnent pas. Je veux guérir bordel... J'en peux plus... de ces journées si longues et émotionnellement équivalentes à la contemplation de peinture pendant qu'elle sèche.

    Incapable de me concentrer. Donc incapable d'exister.
    Je... je ne sais plus. Je ne sais plus quoi faire.

    Je pourrais me lever du lit, et dessiner, ou lancer un workout de danse du ventre, ou faire des abdos, ou sortir faire un footing à présent qu'il ne pleut plus, ou soyons fifous, avancer mon mémoire de fin d'études puisque c'est VAGUEMENT important. Envoyer un message à une amie, répondre au message d'un pote, faire ma demande de bourse toujours pas faite depuis DES MOIS de retard. Ranger ma piaule puisque le bordel ne doit pas aider mon esprit. Aller me cuisiner un plat sain plutôt que de dormir et sauter un repas comme si ça allait me purifier.
    Et tout ça, je n'y arrive pas, comme si j'étais une femmarde de l'extrême. Je me déçois, je me méprise. Je reste sous ma couette à m'emmerder sur internet. Je suis inutile, y compris à moi-même.
    Toutes ces choses que je pourrais faire...

    Menu

    20 septembre 2015 à 17h11

    "Au moins, de toute la liste des symptômes, celui que je n'ai pas, c'est "troubles alimentaires" "... me disais-je bêtement l'autre fois.
    Tu parles. Depuis jeudi, j'ai fait combien de vrais repas ? Vendredi midi. 1.
    A part ça, juste des trucs de petit déj'.
    Pas de repas du soir.
    Pas de repas de midi ce week-end.
    Ça m'intéresse pas, de cuisiner. Ni de manger. J'veux des trucs à grignoter, c'est tout. Mais je me refuse à acheter des "trucs à grignoter", toujours ça de gardé dans ma lucidité.

    Pfff...Comme si ça me purifiait d'une quelconque manière, de ne pas bouffer. Ou comme si ça me permettait d'exprimer ce malaise qui ne veut pas sortir de moi. Va savoir.

    Pourtant j'ai à manger, pour une fois. Des légumes verts qui m'attendent dans le frigo. De la viande, du poisson.
    Mais non.
    Allez. Si je me lève de sous la couette, j'irai me faire des galettes à la pomme. Un truc bien gras. Voilà. Parfait. Et je vais même me convaincre que c'est BIEN, parce que la pomme = un fruit = un peu d'équilibre.

    Remise en forme

    22 septembre 2015 à 8h22

    Entraînement de sport, hier soir. 1h30, sous la pluie en partie. Qu'est-ce que j'en ai chié, mazette ! Moi qui me croyais m'être maintenue à peu près en forme, eh bien à côté de ces gars qui "n'ont rien fait pendant les 3 mois d'été", j'étais loin de tenir la distance ! C'était très frustrant, d'être la "fragile" du groupe. Bon, 'faut dire que j'ai jamais trop aimé courir en endurance.
    Mais l'ambiance est sympa. Je vois du monde, sans pression. Et au moins, j'ai une marge de progression. Voilà.
    Aujourd'hui, j'ai mal partout. C'est cool.

    On change de traitement. Les deux que j'ai eus jusqu'à maintenant avaient des effets sédatifs, d'où l'impossibilité de me concentrer et de faire autre chose qu'avoir envie de dormir.
    Cette fois, il s'agit d'un autre type de médicament. Mais je me rends compte que je n'ai même pas forcément d'espoir. Je suis lasse de tout ça. Je n'ai plus vraiment l'illusion que ça va me guérir. Quoi qu'il en soit, c'est parti pour 10 jours compliqués, le temps de faire la transition. Vu mon état d'esprit du moment, c'est-à-dire pas exactement le moral d'une warrior, ça va sans doute être difficile. Mais ce sont 10 jours. Ça passe assez vite, 10 jours.

    J'ai eu un léger coup quand le psychiatre m'a dit qu'il avait noté, lors de nos dernières visites, "discours pauvre, sans réel fond". Alors comme ça, ça se voit. Ça se voit que je n'arrive plus à m'exprimer, que mes mots se vident à l'instant même où ils franchissent mes lèvres. Je n'arrive plus à poser des mots sur ce que je pense, je n'arrive plus à penser de toute façon. Mais pour mon orgueil, "discours pauvre", c'est rude.
    Je suis inintéressante dans mes propos, au quotidien. Aïe.

    Elle est mon ombre

    22 septembre 2015 à 20h05

    Tellement triste. Tellement pleine de tristesse. Si je pleure, là, je vais imploser, exploser, qui sait, en des milliers de lambeaux.
    Je veux un truc bien. Il ne peut pas m'arriver un truc bien ? Allez, quoi. Pour me redonner un élan, un espoir, une raison d'être. J'suis si vide de sens que c'en est absurde. Et personne ne sait. Personne ne sait à quel point. "Oui, ça va et toi ?" J'fais du bon boulot autant que je peux, je souris, je plaisante et je ris fort. J'essaie de soutenir les regards alors même que je perds le fil de la conversation.
    J'ai envie de m'effondrer. M'effondrer par terre au milieu de tous ces gens à qui je souris et assure que je vais bien, pour ne pas les ennuyer, pour ne pas les gêner, pour ne pas être embarrassante et rabat-joie et trouble-fête. J'ai envie de craquer, là au milieu du couloir du boulot, et qu'ils voient, eux qui n'y peuvent rien, qu'ils voient que non, ça ne va plus. Regardez. Ça ne va plus, j'ai tout ce mal à l'intérieur de moi, j'ai tout ce mal solidement mélangé à tout mon moi, et je ne sais plus quoi en faire. Il a pris toute la place, il a pris tout ce qu'il y avait à prendre. Il a pris toute la ressource pour me battre, il a contaminé tout ça. Et continuer à venir occuper ma chaise de bureau tous les jours est la seule chose que je puisse faire pour ne pas couler, pour continuer à voir des gens et avoir un semblant d'activité. Continuer d'être quelque chose. Ce boulot est la seule preuve que j'existe encore.
    Ah, collègues, seuls êtres à peupler ma vie depuis des mois...Ah, si vous me voyiez tous les soirs, si vous me voyiez avachie sous ma couette, dans mon bordel qui s'accumule, incapable de faire quoi que ce soit. Je vous raconte mes séances de sport et ça vous laisse admiratifs, mais si vous saviez que c'est la seule activité que j'ai !
    Je n'ai plus la force de surmonter tout ça. Comment on fait ? Franchement, comment je dois faire ? Ça fait 1 an que je me laisse ballotter de médicaments en médicaments. Et ça ne l'a pas repoussée. Je ne trouve plus la motivation de me battre. Me battre contre quoi ? C'est là, c'est en moi. C'est devenu moi. Depuis 1 an, ça ne part pas. Ça s'endigue juste. Ça ne part pas. Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à repousser, alors je coule, lentement, en douceur. Elle est là à chaque instant, elle est omniprésente dans mes pensées. Elle ne me lâche plus d'une semelle. Elle me remplit. Elle est moi, je suis elle.
    Ma vie est si nulle. Si vide. J'ai tout coupé.
    J'serais pas là, ce serait pareil.
    Je suis vide.
    Je suis un contenant à tristesse.

    C'est la jungle

    23 septembre 2015 à 20h13

    Allez, parlons un peu d'autre chose !

    A midi, c’était restau. C’est devenu notre petite habitude du mercredi…
    Nous étions de bonne humeur : le chef avait apprécié ma présentation finale du projet dont j'étais "responsable" ces dernières semaines.
    On a plaisanté au sujet de Charmant Collègue qui est venu, hier, nous dire qu'on faisait trop de bruit. Oui, il en a rajouté, c'est clair. Mais en rebondissant sur une phrase prononcée par le collègue assis en face de moi., j'ai tiqué. Je l'ai questionné. J'ai creusé le sujet.
    En fait j’suis beaucoup trop naïve, ici non plus on ne peut se fier à personne : on déconne avec des gens, et puis finalement, ils vont raconter après qu’on ne fiche rien et qu’on passe la journée à plaisanter… Charmant Collègue, avec qui je m’entendais super bien jusqu’à il y a quelques semaines, s’avère être comme ça… Il cherche à tirer son épingle du jeu, au milieu de tous les remaniements que subit la boîte en ce moment, et qui vont continuer de s'enchaîner encore pendant quelques mois. Tirer profit de ses collègues, avec qui il s'entend pourtant très bien… se plaindre à son chef du soi-disant bruit que l'on fait, en sachant très bien que ledit chef va s’en plaindre au nôtre (vu qu’il y a une vieille rivalité entre ces deux gaillards)… le tout pour essayer d’écarter certaines personnes des postes intéressants à l’issue des remaniements, et récupérer un poste de management…
    Je suis déçue, je me sens un peu trahie. Je ne l'imaginais vraiment pas comme ça. Il avait l'air différent de ces requins, et semblait partager mes opinions à propos desdits requins. Bon. Bon bon bon.

    Notre service se tape une réputation de rigolos, simplement parce qu’on est les seuls à ne pas avoir menti sur notre charge de travail, et à avoir affiché notre bonne ambiance. Les autres services sont tout aussi désœuvrés que nous, ils font simplement semblant d’être overbookés pour se donner de l’importance... et essayer de peser dans la balance, toujours par rapport au contexte de remaniement.

    Bref, ayé, j’ai un peu plus ouvert les yeux… Maintenant on va bien répéter à tout le monde qu’on bosse, oui oui oui, on bosse nous aussi.
    Et puis au fond, c'est vrai. On plaisante mais le travail est effectué. Certes, on n'est pas débordés, mais un employé est officiellement considéré comme "productif" à partir du moment où il travaille pendant 60% de ses horaires de bureau. Donc...

    Ouais, je suis super déçue en fait… Je vais plus autant réussir à sympathiser avec certaines personnes, maintenant. Me voilà méfiante. Tombée de mon nuage rose, d'où je savourais la bonne ambiance de la boîte, ce précieux climat bienveillant. Déçue et un peu amère.
    Ça ne devrait même pas me surprendre. Les jeux de pouvoir en entreprise, je connais, j'ai pas mal étudié le sujet. M'y voici directement confrontée.

    En sortant aujourd'hui, j'ai lancé un mot à Charmant Collègue.
    "ça va, on n'a pas fait trop de bruit aujourd'hui ?"
    Lui, mi-sourire :
    "Ayé, je vais me taper une réputation de celui qui ne sait pas s'amuser au boulot...
    -T'es devenu bien sérieux. Tu as changé, ces derniers temps...
    -Oui, j'ai plein de boulot, j'ai des comptes à rendre au Big Boss, j'ai.......
    -Nous aussi, tu sais. Nous aussi, on travaille. On le fait en rigolant, mais on travaille. [LA, TU LE SENS LE MESSAGE QUE JE FAIS SUBTILEMENT PASSER ?]
    -Moi, si je me marre tout seul dans mon bureau, on va m'envoyer des infirmières.
    -Bah, le vieux fantasme sur les infirmières, tu sais...non ?
    -Plus maintenant qu'une amie a brisé le mythe et m'a avoué qu'elles sont habillées sous leur blouse, en vrai.
    -Aïe. Pas drôle. Si tu veux rire, viens, rejoins-nous, viens on est bien.
    -Boah non, je vous trouve ennuyeux, j'ai d'autres fréquentations maintenant.... (sur le ton de la plaisanterie)
    -Ouais, j'ai bien vu. Tu m'as remplacée dans ton coeur par le petit nouveau. Je le vois bien.
    -Haha, non, il aura du mal à te remplacer ! (ton avec léger sous-entendu. Ah, tu fais référence à nos moments de... dérapage... Moi, je faisais référence à tous nos vieux délires sur le fait que j'étais la dernière arrivée, la petite nouvelle, la petite dernière. Mince, va pas croire que je te cours encore après, hein ?! Pas besoin de rajouter une dose de malaise !)
    Son téléphone a sonné. Bonne-soirée-merci-toi-aussi, je suis partie.
    C'était assez froid par rapport à ce qu'on a connu, mais c'était déjà ça. Ces derniers temps, c'est à peine si on se disait bonjour. On ne le faisait que par stricte politesse.

    Enfantillages.

    26 septembre 2015 à 18h03

    Il est 18h et je viens juste de me lever.
    Le temps de me servir un verre de jus d'orange, de récupérer la baguette de pain que la propriétaire m'a déposée, et de la fourrer avec un knacki.
    Et me revoilà sous la couette.

    J'ai envie de dormir jusqu'à ce qu'on soit lundi.
    Vendredi soir, on s'est encore pris la tête avec Collègue. Il est susceptible et moi aussi. Son accusation m'a heurtée et ma réponse ne lui a pas plu. Et je suis prête à parier que lundi, d'un air agacé, il dira "non mais c'est bon, tout va bien, on n'en parle plus", avec un gros soupir et d'un ton glacial qui veut dire tout le contraire, coupant ainsi tout dialogue. Ça me fout la trouille. Les conflits me foutent une peur bleue. Imagine le malaise. Travailler encore dans le même couloir, pendant des mois, dans un climat tendu d'indifférence forcée, sans rien expliquer à qui que ce soit, vu les fondements de notre relation.
    Pourvu qu'on puisse se "réconcilier" lundi. Rha, j'ai l'impression qu'on est deux gamins, c'est dingue de s'embrouiller à ce point pour une telle raison !

    A double tranchant

    27 septembre 2015 à 21h12

    Et aujourd'hui, jusqu'à 15h. Pas d'une traite. Mais je m'étais autorisée à rester au pieu jusqu'à 15h maxi, alors à chaque fois, je me suis rendormie. Résultat, je me traîne un sacré mal de dos.
    Vers 16h, la jambe pas épilée, j'ai traîné ma valise unijambiste jusqu'à la laverie. J'en ai profité pour me replonger dans Les Caprices de Marianne. J'aime Musset. Le discours de cette oeuvre est pertinent encore aujourd'hui- particulièrement la tirade où Marianne explique que le hasard a fait que Coelio l'aime, et que dès lors, quoi qu'elle fasse, elle est sévèrement jugée et en sort dans tous les cas perdante : jugée pour lui résister, jugée si elle ne lui résistait pas, jugée par son mari, jugée par ses proches.

    Retour au boulot demain. J'appréhende, par rapport à Collègue. Il va falloir que l'on s'explique. Pour moi. J'en ai besoin. Je sais que je vais me retrouver face à un mur froid et sévère. Et me sentir comme une petite fille.

    Et j'ai cette colère en moi. Mon hypersensibilité et mon hyperempathie sont un fléau : je passe mon temps à me préoccuper des autres. Evidemment, ce n'est pas réciproque (je ne souhaite pas ce casse-tête au monde, quand même)... faisant naître en moi un violent sentiment d'injustice et d'abandon dès que je me rends compte qu'en effet, on ne se met pas à ma place comme je passe mon temps à me mettre à la place des autres. Les autres ne se posent pas la question, eux.
    Dans les situations de conflit, c'est terrible : je me sens ignorée, méprisée, bafouée, minimisée, jugée indigne d'importance. Quand on est une personne normale, on m'envoie juste les reproches, sans chercher à comprendre. Et moi, bonne poire, je continue de me transposer dans la tête des autres. Je me sens conne. Arnaquée. Abandonnée. Seule.

    Mission accomplie

    28 septembre 2015 à 13h19

    Bon ben voilà ! Réconciliés.
    Il m'a suffi de le saluer en lançant un mot de plaisanterie en rapport avec la dispute... mi-figue mi-raisin. Histoire de tâter le terrain. Il a réagi comme si tout était normal entre nous. Oui, tout avait l'air normal. Il a eu le temps de prendre un peu de recul pendant le week-end, de sorte que la dispute soit simplement anecdotique.

    Ce matin, j'ai eu une commande urgente à traiter. Le collègue attendait un niveau de qualité à la hauteur des derniers documents que j'ai produits, mais là, en temps très limité.
    Mission accomplie. J'étais contente de moi. Contente de ne pas avoir vu la matinée passer.

    Je suis claquée. Ce soir, j'ai entraînement, mais bordel, j'ai juste envie de dormir. Est-ce que j'y vais ? Je sais que je vais galérer...à mort... Mais si je n'y vais pas, je vais m'en vouloir.
    On verra.

    Irritable

    28 septembre 2015 à 21h29

    La fille avec qui je partage les parties communes ne sort jamais. Jamais, JAMAIS. Je le sais : son courrier l'attend en bas de l'escalier, dans le hall, jusqu'à ce que la proprio vienne frapper à sa porte pour le lui donner en main propre.
    Elle est en pyjama toute la journée.
    Ça me tape sur les nerfs. J'ai jamais aimé l'immobilisme...
    Parfois, j'aimerais bien être seule, pour chanter, travailler ma voix, faire mes exercices vocaux en toute tranquillité... pour jouer de la musique. Pour me promener en culotte sans risquer de croiser qui que ce soit, pour avoir la cuisine à moi seule, pour prendre mon temps aux chiottes. Mais elle est tout le temps là. Et presque tout le temps au téléphone, qui plus est. Vu le niveau d'isolation sonore, j'entends tout, jusque (trop) tard dans la nuit. Rha !
    Je deviens une sale conne irritable, on dirait.
    Non et puis elle m'énerve. A venir frapper à ma porte pour me faire la morale sitôt que j'oublie un cheveu dans la douche ou que je ferme mal ma petite boîte à compost. Sérieusement ?! Est-ce que je viens t'emmerder, moi, pour toutes tes allumettes usagées que tu laisses sur le bord des plaques de cuisson, pour les coquillettes échappées de ta casserole que tu laisses sur MA planche à découper, pour tes cheveux dans la douche, pour les robinets que tu laisses TOUT LE TEMPS goutter, pour les peaux de légumes que tu laisses dans le siphon de l'évier... Non, je ne dis rien, parce que c'est la vie en communauté ! Alors FOUS-MOI LA PAIX, je nettoie toujours derrière moi, alors ça me gonfle un peu de te voir si prompte à me le signaler lorsque j'oublie une miette. C'est d'une hypocrisie.....
    Ses manières de petite princesse m'énervent vraiment.

    Mais bon sang, c'que j'aimerais qu'elle s'absente un peu, de temps en temps !

    L'horlogerie, les psys et les parents

    30 septembre 2015 à 22h01

    Waouh. Des vertiges.
    De sacrés vertiges, ouais.

    J'ai eu hier ma seconde séance avec cette psy. Pour l'occasion, je me suis sauvée du boulot bien plus tôt que d'habitude. Pendant que j'attendais dans la... salle d'attente (qui l'eût deviné.), un tout petit garçon furetait parmi les "J'aime Lire" et autres "Toupie magazine". Alors qu'il s'emparait d'un recueil de caricatures de Charlie Hebdo, le papa l'a stoppé :
    "Non, pas celui-là."
    -Pourquoi ?
    -Parce qu'il est à la dame, tu peux pas le lire."
    Regard étonné du petit garçon de "la dame" en question, qui attendait dans la salle pendant que sa maman débiefait avec la psy.

    Mon tour. J'ai eu l'impression d'être inintéressante, de ne pas arriver à sortir d'idées qui puissent me faire avancer. J'ai tellement rationalisé tout ce qui passe dans ma tête, tous mes modes de fonctionnement, ...que je récitais mes réponses à ses questions. Je n'avais pas le temps de réfléchir que ma réponse était toute prête. Et quand je ne connaissais pas la réponse à ses questions, eh bien, je ne la connaissais pas. Je ne savais pas, et je séchais, balbutiant un "...ah, bonne question. ....... bonne question. .....non, je sais pas. [long silence gênant]".
    Du coup... je ne sais pas si cette séance a été vraiment constructive. Pfff...

    A ce propos... c'est quoi, cette manie qu'ont les psys de vouloir tout coller sur le dos des géniteurs ?! x)
    Elle a vraiment creusé, pour savoir si mes problèmes, inquiétudes, comportements étaient dus à mes parents. Si j'allais mal parce que mes parents ne me soutenaient pas. Etc. Et... et finalement, malgré tout ce que je peux reprocher à mes parents, je me suis retrouvée à les défendre tout le long. Je pense qu'ils ont sincèrement fait de leur mieux. Ils ont fait des tas d'erreurs, évidemment. Et... et oui, ils sont responsables, sans le vouloir, de pas mal de trucs détraqués chez moi. Sans doute. Mais. De là à les rendre responsables de l'état dans lequel je suis ? Non. C'est trop terrible. De plus, je ne souhaite pas raviver cette rancoeur que je nourrissais à leur égard il y a encore 1 an. C'est douloureux. J'ai besoin d'apaisement, pas d'une cible à rendre responsable de mon état actuel !

    A l'heure actuelle, je suis un mécanisme cassé. Je cherche à identifier la pièce défectueuse en moi pour la réparer, tandis que les psys affirment que ce sont les constructeurs de la machine qui ont merdé.

    Ah, ça donne envie d'être parent, tiens ! L'idée que si mon enfant n'est pas heureux, au fond, j'en serai responsable, je suis à la racine de tout ce qui ne va pas. Ce n'est pas faux... ça se justifie, j'en ai conscience. Je suis d'accord avec le raisonnement. Mais admettre que les parents sont l'origine du mal, ensuite, à quoi ça conduit ? A se déresponsabiliser de ce qu'on est devenu ? Peut-être. Peut-être que ça aide à déculpabiliser de notre mal-être. Je ne sais pas.
    Je souhaite seulement réparer ma pièce défectueuse, moi. Pas à intenter un procès aux constructeurs.

    Rectification

    1 octobre 2015 à 23h50

    La fin de journée fut meilleure que l'après-midi.
    En parfaite touriste, en sortant du boulot j'suis allée passer une audition de chant pour une troupe de comédie musicale semi-pro... et j'ai été surprise des commentaires du jury. Agréablement surprise. Ils m'ont encouragée à passer les castings pour un plus gros rôle. En plus d'avoir foiré ma toute première note, j'étais persuadée d'avoir chanté faux et d'un air pompeux. Pouf, ils m'ont redonné le sourire ! Je vais aviser... D'ici là, j'attends les résultats de cette audition-là.

    Ce soir, j'ai rejoint deux amis que je n'avais pas vus depuis des mois. Ma p'tite veste sent la clope. Je les ai mis au courant de tout ce qu'il s'est passé, ici. La rechute. Le Charmant Collègue. Le plan cul. Ma bisexualité. Le boulot. Tout ça.
    J'suis contente de les avoir revus.
    Et puis... j'vais p't'être sortir de ma caverne, du coup ?

    Mais j'ai toujours ces foutus vertiges. Au lieu de se calmer, ils se multiplient et gagnent en intensité. Je dois dire que je commence à m'inquiéter. Mais que faire ? De toute façon, le psychiatre a dit que c'était normal les 10 premiers jours. Bon ok, ça dure plus longtemps que prévu. Mais je ne peux rien faire d'autre qu'attendre. Même si ça s'avérait être anormal, ce ne sont pas des médocs qu'on peut arrêter d'un coup, de toute façon.

    Il y a cet extrait qu'il faut que je note :
    Hector ne voulait voir personne. Plus précisément, et comme tout malade, il ne voulait voir personne le voir tel qu'il était. Il avait honte d'être un bout d'homme entre le rien et le moins que rien. Il lui arrivait d'appeler un ami en lui faisant croire qu'il était à l'étranger, merveilleux ce Grand Canyon, quelles crevasses ; et il raccrochait, alors que c'était lui, le Grand Canyon.
    (Le Potentiel Erotique de ma Femme, Foenkinos)
    Il s'annonce bien, ce bouquin. Poser en toute légèreté et avec humour ces mots d'une telle acuité.

    Vertigo

    2 octobre 2015 à 17h58

    C'est horrible, ces vertiges.

    Dans l'enseigne où j'étais en déplacement ce matin, ma réputation leur est apparemment parvenue sous forme de "la p'tite qui fait la sieste en voiture". Huhu.
    Avec l'aide de ma collègue, je suis en train de la transformer en "la nana qui fait des chouettes cookies". Non mais !

    ...mais par pitié, que ces vertiges cessent.

    Et les bruits m'agressent, je les entends tous, je les distingue tous.
    Et j'entends les mouvements, j'entends leur souffle aigu qui me vrille les tympans.
    Et les vertiges, les putain de vertiges, même assise, même allongée.

    Faut que je trouve une chanson pour le casting.
    Le compte à rebours est lancé. Je me prends au jeu !

    Vocal

    3 octobre 2015 à 16h58

    Yeah ma coloc EST SORTIE !! C'est si rare.
    J'ai donc pu chanter en toute tranquillité. A pleine voix. Un peu trop égosillée, d'ailleurs. Je grésille.

    Quand je sortirai de sous ma bonne couette toute chaude, j'irai éventuellement acheter de l'infusion au thym. Paraît que c'est bon pour les voies respiratoires. J'suis à fond dans mon trip pour cette audition qui approche ! ça me fait sourire. Et à la fois, me connaissant, c'est sans doute le signe que j'vais me planter en beauté : dès qu'un projet incertain me tient à cœur, je peux être certaine qu'il va tomber à l'eau. Lois de Murphy, tout ça tout ça. Puis 'faut dire qu'on sera, quoi... 150, 200 candidats pour... 2 places. Parmi les candidats, y en a qui ont une voix en or. Et y a tous ceux qui ont l'assurance recherchée par le jury.
    Je vais miser sur la technique. C'est un truc chez moi qu'ils ont apprécié.

    J'ai écrit les paroles à la main, j'ai sorti mes crayons de couleur et j'ai ajouté des codes visuels :
    en rouge, du vibrato
    en gris, crescendo
    en jaune, tenir la note
    en bleu, des notes piquées
    en vert, du liant
    Bien avoir en tête le sens de ce que je chante, pour essayer d'illustrer les mots, rythmer convenablement plutôt que sur un air de récitation. C'est en anglais, je trouve l'aspect "interprétation" moins évident qu'en français.

    Et... il faudra à tout prix que je trouve moyen de me lâcher, pour envoyer toute ma voix. Je peux le faire, envoyer du son. Mon ennemi sera le stress. Autant me préparer au mieux pour me sentir à l'aise.

    Jouer et surjouer

    4 octobre 2015 à 21h35

    J'ai dédié le week-end à ma préparation. Je n'ai dormi que jusqu'à midi ! (OUI, parfaitement, c'est un exploit.)

    J'ai fait mon choix pour la chanson imposée. Je lui donne vie, peu à peu, et... ça commence à me plaire.
    J'hésite toujours entre deux pour la chanson libre. Autant de "pour" que de "contre" pour chacune des deux... Je crois que si je baisse un peu la tonalité de celle qui est en anglais, ça peut me mettre davantage en confiance dessus... C'est un pari risqué : soit c'est Banco direct. Soit une catastrophe, pardon merci pardon au-revoir. Pardon.
    Mes feuilles manuscrites avec toutes mes petites notes colorées n'ont plus qu'à se graver dans ma tête. Je ne les aurai pas avec moi en fin de semaine... j'espère que je n'oublierai pas la moitié de ces petites variations, ce sont elles qui donnent vie à ce que je chante !

    Ce soir, le texte de théâtre a été divulgué. Course contre la montre, à vos marques, prêts, partez !
    Je dois apprendre la scène par cœur. Et surtout, habiter mon personnage. Fournir une interprétation dense et subtile et prometteuse et tout le tralala. Pour moi qui ai fait du théâtre pour la dernière fois... en primaire, au spectacle de fin d'année... sans doute dans le rôle de l'arbre, ou du mort, ou du bruitage en coulisse... On va rire.
    Si je pouvais arrêter de faire sonner faux ce texte !!
    L'autre point d'incertitude, c'est la disposition de la salle le jour J. Qu'auront-ils prévu ? Auront-ils les accessoires qui transparaissent en filigrane dans le texte ? Comment me préparer sans savoir ? Il y aura donc forcément une part d'impro.

    Bon. MÉTHODOLOGIE. Paraît que c'est mon fort, la méthodo.
    Comment est-ce qu'on donne vie à un texte de théâtre ? Les rythmes ? Les accentuations ? Les expressions ? Est-ce qu'ils en ont quelque chose à faire, des expressions, puisque pour le vrai spectacle, le public sera un peu trop éloigné pour tout distinguer...
    Je dois montrer, chez mon personnage, un anéantissement, mais de la force, que lui procure l'amour. Je crois. Jouer l'anéantissement en à peine quelques phrases, ça ne sera pas de la tarte. ...Jouer des émotions, tout court. Jouer bien mais sans surjouer.

    Je croise les doigts bien fort pour ne pas attraper une angine d'ici là !!

    Une simple phrase

    5 octobre 2015 à 18h05

    "Ça va ?" m'a demandé ma collègue.
    "...Pas vraiment", ai-je bredouillé avec un léger sourire.
    Elle a acquiescé sans aucune marque de surprise, tandis que deux petites larmes s'échappaient de mes yeux déjà rougis.

    C'est fou comme je peux 'retomber' vite.
    Ces foutus vertiges ne cessent plus. Trop fréquents, trop fréquents pour mes nerfs. J'suis restée bien 1/4 d'heure sur ma chaise de bureau avant de me sentir prête à saisir mon sac pour rentrer chez moi. Dans le miroir de l'ascenseur, j'avais une mine épouvantable. Le moindre petit déplacement prend des airs de parcours du combattant.

    "On le voit bien, on s'inquiète pour toi, tu n'es pas toi-même en ce moment, t'es pas vraiment avec nous..." a poursuivi ma collègue.
    Les larmes ont dévalé de plus belle. Je sais que ce n'est pas un reproche, elle-même l'a dit, ce n'est pas un reproche, mais, mais tout ce qui ressemble de près ou de loin à un reproche m'affecte beaucoup, beaucoup trop. Beaucoup trop. Exemple, dans cette discussion avec Charmant Collègue. Un truc que je n'avais pas compris, mais dont il ne voulait pas parler. Je lui ai fait part de mes hypothèses, en précisant que je ne lui demandais pas de répondre puisqu'il ne le souhaitait pas. C'est pour moi que j'ai formulé ça. Pour penser un peu à moi. Quand même. Mais il m'a rétorqué un truc comme quoi j'insistais. Et vlan, ça m'a remise dans tous mes états. Une simple phrase. UNE SIMPLE PHRASE bordel, mais ce que j'y ai vu, moi, c'est le ton "agressif" (très largement surinterprété par moi-même, hein. En vrai, il n'était pas vraiment agressif), et le fait que ce soit encore quelqu'un qui ne pense pas à moi, alors que moi je prends toutes mes pincettes pour lui, et le ras-le-bol d'être impliquée sentimentalement avec des personnes qui me laissent entendre qu'ils pensent des choses qui leur pèsent et me concernent, mais refusent d'en dire plus. Rage et frustration et injustice et colère et marre de ça. J'en ai marre de tout ce qui fait mal.

    Et ces putain de vertiges qui ne veulent pas cesser. Je ne peux plus faire de sport, je ne peux plus rien faire. Même allongée ça continue.
    Et l'appétit s'est de nouveau barré.
    Bordel non, ça ne va vraiment pas. Et ça veut sans doute dire qu'une fois encore, ce médicament ne me correspond pas, et j'en peux plus de jouer au petit chimiste avec mon organisme, je veux juste aller mieux maintenant, ça suffit, stop, on arrête les crises d'angoisse, on arrête les violentes tristesses, on arrête l'insensibilité, on arrête d'avoir le cerveau éteint, on arrête les vertiges et les nausées et tout ça.

    Gangrène

    6 octobre 2015 à 19h35

    Elle est trop forte, la maladie. C'est elle qui gagne. Ça va tellement mal putain ça va tellement tellement mal j'arrive plus à m'arrêter de pleurer ça coule en continu je vais faire un lac
    Pas pu aller à la chorale ce soir : trop occupée à étouffer des sanglots, m'voyez.
    Ce matin, les vertiges. Collègue l'a pris pour lui, susceptible comme il est, il a cru que je l'accueillais froidement. La première chose qu'on me demande quand je vacille, c'est si j'ai mangé. En vérité, l'appétit a disparu, mais juste pour leur éviter de dire que les malaises sont dus à une hypoglycémie, j'me force à ingurgiter des trucs. Des trucs qui me donnent envie de vomir.
    Pendant la journée, j'ai pas arrêté de pleurer, recroquevillée sur ma chaise. Sans savoir pourquoi, sans savoir d'où me venait ce besoin impérieux de faire rouler les larmes, sans savoir pourquoi il fallait tant que je me plie en un tout petit paquet, les bras serrés contre mes jambes serrées contre mon ventre, comme s'il fallait empêcher un courant d'air.

    Et je pleure encore, en sachant très bien que demain matin je ne serai pas en mesure d'aller au boulot, ça y est, il est venu ce jour, et qu'il faudra que je trouve une excuse crédible, sans dire "je suis dépressive", sans dire "ça allait mal dans ma tête", sans dire "je pouvais pas me lever, je pouvais plus m'arrêter de pleurer", sans dire "c'était trop dur, ce matin". Ça y est, ça a gangrené mon emploi Certains collègues ont vu que ça affecte mon travail. Et demain, ma boss le saura. Et tous les autres collègues du service aussi, parce qu'aujourd'hui, pendant leur absence, je n'ai pas été capable de travailler ne serai-ce qu'une heure. J'était trop occupée à dégouliner de larmes.

    Bientôt -ce n'est qu'une question de temps- d'autres collègues tomberont nez à nez avec ma face dégoulinante de larmes et de mascara, mes yeux tout étirés et tout rougis. Et il faudra que j'invente une excuse.

    Combien de temps encore est-ce que ça va durer ?

    Je crois que je meurs à petit feu. Et le pire, c'est que je survis, mon corps reste en vie, il reste bêtement en vie pour que ça recommence jour après jour alors que c'est juste une pitoyable agonie à l'intérieur.

    J'veux faire grève de tout ça

    Je peux plus m'arrêter de pleurer
    J'en suis revenue au stade du Déclenchement de la maladie. Retour à la case départ. C'est trop dur
    trop dur à admettre
    que je ne vais toujours pas bien
    et que ça ne s'améliore pas
    et que je fous tout en l'air à cause de ça, tout ce qui compte dans ma vie je le fous en l'air à cause de ça
    trop dur à accepter

    Pause de midi

    7 octobre 2015 à 12h54

    J'ai essayé. J'ai vraiment essayé. Mais je n'y arrive plus. Ça ne marche pas. Je ne sais plus quoi faire pour arrêter d'aller mal.
    Ce matin je n'ai pas réussi à aller travailler, comme prévu. Je n'ai même pas culpabilisé. Je me suis ramenée là-bas en fin de matinée. Les collègues savent bien que ça ne va pas fort en ce moment. Ils me font savoir qu'ils sont là. Mais je ne sais pas de quoi j'ai besoin. Je ne sais pas ce qu'il faut pour que ça cesse. J'ai juste envie de pleurer, encore et encore et encore. Je viens de rentrer chez moi, je ne vais pas manger à midi, je vais juste pleurer, je dégouline. Je n'ai que la force de me traîner d'un point A à un point B. Même sourire, ça ne me vient plus aussi aisément, ça me demande trop d'effort, et au fond, je n'arrive plus à faire d'efforts et c'est à peine si j'essaie encore. J'ai essayé. J'ai vraiment essayé.
    J'ai essayé le toubib et le psychiatre, j'ai essayé plein de médicaments, j'ai essayé une psy comportementaliste, j'ai essayé l'hypnose, j'ai essayé la psy d'inspiration psychanalyste. Mais on n'a pas mis le doigt sur ce qui ne va pas.
    J'ai essayé le sport, et ça fonctionnait un peu. Mais maintenant je ne suis plus en état de faire du sport.
    J'ai essayé le chant, et ça fonctionnait fichtrement bien. Mais hier je n'ai pas été capable d'aller à la chorale, et à force de sangloter, j'ai la gorge bloquée, je suis incapable de produire un son.
    J'avais le travail, ça m'aidait bien. Mais ça me rattrape même au travail maintenant. Ce n'est même plus mon répit. Ça m'attaque même en public.
    J'avais les discussions avec Collègue, une distraction très efficace. Mais sa susceptibilité + mon état instable = fini, nous ne sommes plus en bons termes, et les mots ont blessé, et il n'a pas répondu à mon Bonjour, tout à l'heure. Et je ne veux plus de ces mots qui me heurtent et me blessent plus qu'ils ne le devraient.
    Rien ne fonctionne plus.
    Je suis désolée. Je suis tellement désolée.

    Bouée

    8 octobre 2015 à 19h17

    Sur le trajet dans le froid, en rentrant du cabinet du psychiatre où j'ai récupéré une ordonnance pour...augmenter mes doses (tu l'entends le son de l'échec ?), une toute petite vieille m'a offert un grand sourire et "bonne soirée !".
    C'était gratuit, c'était gentil. C'était un de ces petits et beaux instants fortuits.
    Si j'avais pas déjà pleuré toutes mes larmes du jour entre midi et deux, j'en aurais versé une.

    J'ai foiré mon audition. Je m'en veux terriblement. Le stress. Je ne le ressentais pas, ce foutu stress ! Mes jambes tremblaient, j'avais le souffle court. Oh, et trois fois rien : je me suis plantée dans les paroles, et j'ai la voix qui s'est brisée à un moment, et puis j'ai chanté faux aussi.
    A la fin : "est-ce que tu as une question ?", j'ai failli demander si leurs oreilles s'en remettraient.
    Et le pire, c'est que pendant leurs 10 jours de délibérations, je vais continuer d'avoir de l'espoir. Parce que j'en ai besoin comme d'une bouée de sauvetage, d'être acceptée. De ne pas être recalée.

    Bon, et sinon, Collègue m'a dit que je lui fais peur. Que mes sautes d'humeur lui font peur. Les sautes d'humeur dont il parle ? Des regards noirs lorsqu'il me fait mal sans s'en rendre compte, ou bien des malentendus qui me donnent l'impression d'un gros manque de respect de sa part, quand lui maintient que non, ce n'est pas le sens de ce qu'il disait. A travers son extrême susceptibilité, ça se transforme en incompréhension. Je lui fais peur. C'est hyper-violent, ce choix de termes. Et puis juste après ça, il me dit que nos relations vont en rester là après le malentendu d'hier, que c'est détendu et souriant mais sans plus, et que ça n'ira pas plus loin. Mmmh alors l'empathie c'est pas ton fort, on dirait ? Tu viens de m'affirmer que je te fais flipper. Donc que tu me vois comme un danger, une menace. Non, je ne vais pas pouvoir être détendue et souriante, non. Même si c'est effectivement ce que je souhaitais en entamant cette discussion. T'as gagné, t'as bien renversé la situation.
    Alors voilà, j'ai encore chialé quelques litres à midi, et à présent je me sens vide. Eloignée de tout ça. Je ne veux plus entendre parler de lui, ça fait trop mal. Ça fait beaucoup trop mal. Je ne vois pas ce que ça pourrait apporter, à l'un comme à l'autre, une relation où l'un a peur et l'autre sait qu'elle est vue comme une...une menace. Putain. Sérieusement. Le type qui est capable de me dire "y a un truc d'exaltant chez toi" et autres compliments bien tournés. Me sort ça de son chapeau. Moi, faire peur. Je fais peur. Je suis vue comme quoi, alors, dangereuse ?! Je préférerais me tuer que de faire du mal volontairement à qui que ce soit. Bon, ça, j'ai évité de le lui dire, ça n'aurait pas trop arrangé sa vision des choses, n'est-ce pas...:)

    Reprise

    11 octobre 2015 à 19h25

    J'ai joué un peu de musique. Ça faisait... longtemps. Un mois ? Peut-être plus ? Je n'y voyais simplement plus l'intérêt. Tout à l'heure, j'essayais de me motiver à dessiner, accomplir un truc au moins dans ma journée, et du coin de l'oeil, le vieux pupitre bancal a accroché mon regard.
    C'était très moyen. Je ne maîtrise plus la force dans l'archet, mes notes n'étaient ni rondes ni précises. Le violon lui-même était mal accordé de toute façon : il a ses périodes où les chevilles deviennent quasiment impossibles à tourner. Ça mériterait une petite révision chez le luthier, mais franchement, avec mon compte au ras des pâquerettes, ce n'est pas le moment. Les frais de scolarité ont été prélevés et tout ce que j'avais accumulé, ce petit filet de secours soigneusement mis de côté pendant 1 an et demi, s'est évaporé. J'ai 300€ pour finir le mois. Sachant que je dois payer 350€ de loyer, je suis déjà en retard.

    Le froid revient, l'hiver arrive et j'ai envie de me chouchouter, m'offrir une nouvelle coupe de cheveux (ces derniers temps, mes yeux brillent devant les couleurs originales, rha, si j'étais pas censée avoir l'air pro au boulot, je me ferais un dégradé brun-vert-bleu, quelque chose dans le genre. Ou même ça, tiens. Waow, j'ADORERAIS rappliquer au boulot comme ça !!
    [Image] http://image.noelshack.com/fichiers/2015/41/1444584127-rainbow-hair.png
    Laisser s'exprimer un grain de folie, pour une fois ! Je ne fais jamais, ça. Laisser s'exprimer un grain de folie. Je suis la nana sérieuse. La fille sage du groupe. Toujours.

    Je n'arrête pas de guetter les résultats de l'audition. Je sais qu'ils ne tomberont pas avant plusieurs jours. Je sais également que vu ma piètre performance, je n'ai pas beaucoup d'espoir à me faire. Mais voilà. J'espère, fort, fort. Avoir un rôle. Avoir une importance. Avoir un sens et une direction dans laquelle me tourner. Faire quelque chose qui me plaît, profondément, qui me fait vibrer les tripes, là où je croyais ne plus pouvoir rien ressentir.

    Mes parents ne vont pas tarder à me téléphoner. Je n'ai pas envie. Tout ce que j'ai à raconter, c'est que j'allais mal cette semaine, j'ai versé des litres cette semaine, j'me suis fait remarquer comme la malade du service cette semaine. Et ça, je ne peux pas le leur dire, alors on va juste parler du beau temps, oui le travail ça va, oui les loisirs ça va. Pourquoi ils me parlent de la météo, toujours ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre de la météo... Est-ce qu'on n'a à ce point rien à se dire ?

    Une peur venue d'ailleurs

    13 octobre 2015 à 21h39

    Je viens de comprendre que je ne peux lui demander de cesser d'avoir peur.
    Il a eu une mauvaise expérience, il m'en avait parlé. Cette nana qui lui avait fait du chantage. Il a peur que ça ne se reproduise. C'est ni plus ni moins que mes propres peurs qu'un partenaire ne sache pas s'arrêter si je le lui demande. Ce sont des peurs ancrées dans une expérience. Il est indécent d'y opposer un simple "mais chuis pas comme ça moi". Il est indécent de penser avant tout à se dédouaner soi-même, quand ce qui compte, c'est la peur de l'autre, son vécu. Même si sa peur de moi me fait mal. Même si elle est injuste, parce que fondée sur des choses qu'il a très mal interprétées de ma part. Même s'il l'a formulée de façon dure et blessante. Ce qui compte, c'est qu'il a peur que sa mauvaise expérience ne se reproduise, parce qu'il a déjà vu que ça se peut arriver.
    Quoi que je puisse dire, ça sera un manque de considération pour son vécu.
    Alors je ne peux rien faire.
    C'est ça, le plus dur à admettre. Je ne veux pas qu'il ait peur de moi, parce que je sais que je ne suis pas une menace. Moi, je le sais. Lui, non : il sait qu'il ne peut pas savoir. Alors au fond, il n'y a rien que je puisse faire, si ce n'est montrer patte blanche en attendant que la confiance ne vienne de lui.

    Dois-je lui dire que j'ai compris, ou le laisser respirer ?

    Coloc

    14 octobre 2015 à 21h18

    J'suis vraiment irritable ces derniers temps. Ce doit être le manque de sport.
    Le simple fait de savoir celle-avec-qui-je-partage-les-parties-communes dans la pièce d'à-côté m'agace. Je ne sais pas vraiment me l'expliquer. C'est physique, comme s'il émanait d'elle de mauvaises ondes. Faut dire que dès que je l'entends monter les escaliers (on croirait qu'elle veut défoncer les marches), je sais ce qui va suivre : elle pousse la porte sans douceur, la referme mal, enlève ses chaussures en poussant de bruyants soupirs (la joie de viiiivre), pose ses affaires dans sa chambre, et revient dans la cuisine en poussant de nouveau un ostensible soupir, ouvre le robinet, le referme mal, et ça goutte... goutte... goutte... goutte... goutte... L'autre matin, c'était même un fin filet d'eau qui s'écoulait encore du robinet de la salle de bain -lumière allumée, parce que ça aussi, elle a du mal. Lorsqu'elle parle, c'est toujours d'un ton plaintif. Soit pour se plaindre de ma boîte d'allumettes posée au mauvais endroit, soit pour me demander pour la 15e fois où est située la laverie. Ce n'est que lorsqu'elle a un truc à demander qu'elle sourit. Ou lorsqu'elle se marre au téléphone, fort, très fort, et très tard dans la nuit. Elle n'est pas dégourdie pour un sou et ne respire franchement pas la bonne humeur. Ce doit être ce qui est pesant.
    L'autre fois, je chantais de bon cœur en cuisinant, limite en dansant en même temps ; n'ayant pas entendu de bruit, je la croyais sortie. Alors lorsqu'elle a soudain ouvert la porte de sa chambre, ça m'a fait marrer, moi qui étais complètement dans mes envolées lyriques ! ...Elle, non. Vloum. Ça rigole pas. Rhô là là.

    Rendez-vous manqué

    16 octobre 2015 à 17h31

    Sous la couette. Message de ma psy. J'ai zappé mon rendez-vous ce soir. Et merde. Ça m'était totalement sorti de la tête. Je croyais que c'était la semaine prochaine.
    Alors que la dernière quinzaine a été franchement rude. J'avais des choses à dire, à demander, à discuter, à éclaircir. Et d'ici le prochain rendez-vous, ce sera sans doute passé, oublié, je ne penserai plus à en parler... Merde, merde, merde. C'est pas sérieux.

    Je me ficherais des baffes.
    Je me ficherais des baffes !!

    Tout m'irrite, en ce moment. Même mes collègues, alors qu'ils sont ce que j'apprécie le plus dans ce boulot disons-le assez peu satisfaisant.

    Rendez-vous

    20 octobre 2015 à 19h35

    Le transformer en expérience.
    C'est-à-dire, dépasser l'amertume -bien que légitime- qui me traverse dès qu'apparaît le viol dans cette société qui le banalise à l'extrême (littérature, films, séries, journaux, "blagues", ...) pour en tirer un enseignement.
    Savoir poser les limites. Savoir dire non, clairement, intelligiblement, pour ne plus me retrouver dans une telle situation. Savoir repousser ces situations. Ne pas être la proie potentielle qui évite le conflit, veut être arrangeante, peu sûre d'elle. Être celle qui sait arrêter les choses tout net.

    Je n'avais jamais parlé de ce viol aussi longtemps. Plus de 30 minutes.
    J'ai été contente de constater que cette psy s'y connaît en la matière : je n'ai pas eu à démontrer, expliquer et justifier l'inacceptabilité de la chose.

    Conflit de paperasse

    21 octobre 2015 à 19h39

    Je l'savais.
    Dès que je dois faire une formalité administrative, je finis brouillée avec ma mère qui, au bout du fil pour me donner les infos dont j'ai besoin sur le revenu fiscal des parents, se fait sèche, puis obtuse, puis mesquine. Comme si ça allait faire avancer le schmilblick de m'utiliser comme déversoir.
    Cette fois encore, ça n'a pas raté.
    Et vlan, prends-toi la phrase-arme-blanche dans le poitrail.




    Au passage, nos chères administrations ont 50 ans de retard, avec leur notion poussiéreuse de "chef de famille".

    La 2e fois qu'on esquisse les 1ers pas.

    22 octobre 2015 à 18h13

    Ah. Mon père boude également ? Par solidarité, peut-être.
    C'est fatig(u)ant, ces prises de tête... Je ne comprends pas tout. Mais maintenant, j'avance. Je ne me laisserai plus retenir par des relations nocives malgré elles. Je tâtonne encore.

    Le travail pour la comédie musicale commence. Ou se concrétise. Ou commence à se concrétiser.
    Je ne suis pas forcément fan de toutes les chansons, mais... les chanter, ce sera autre chose. J'ai hâte que les premières répétitions commencent. Les ambiances de répétitions... voilà un autre environ-sentiment qui était sorti de ma vie depuis bien longtemps. Je vais retrouver ces ressentis si particuliers. Me transformer, de nouveau. De celle que je voulais être et fais semblant d'être... à celle que j'ai été.

    Retrouvailles

    25 octobre 2015 à 13h42

    J'ai revu une pote de 1ere année à la laverie.
    En ce moment, nous sommes tous de retour en ville, après 2 ans par monts et par vaux. On se retrouve après être partis construire notre parcours chacun de notre côté.

    Samedi soir, on a bu un verre entre amis. 3 de notre noyau dur, et 2 autres amis.
    Tous les 3, on s'est lancé dans des déclarations d'amûr tandis que les 2 autres allaient se ravitailler ou vidanger leurs bières. Et, avons-nous fait remarquer avec un sourire dans les yeux, ça va mal tourner entre nous, un jour. Si l'un de nous propose un dernier verre à son appart'.

    Choeur

    26 octobre 2015 à 21h32

    Depuis ce matin, j'ai écouté environ 312 fois l'arrangement de la première chanson que nous travaillerons en répétition. Les chœurs subliment vraiment la voix solo. La chef de chœur a fait du bon boulot de composition. J'ai hâte qu'on s'y mette pour de bon.

    Ma collègue m'agace à parler pour elle-même en permanence... et le bruit de ses téléphones qui vibrent pour les messages, sonnent pour les notifications... et le volume sonore lorsqu'elle est au téléphone...

    Toxique

    1 novembre 2015 à 0h56

    Elle a envie de revenir. Cette connasse essaie de revenir. Elle frappe au carreau. J'ai été tranquille, quoi, une semaine, 10 jours ? Allez, 15 grand maximum. Je ne sais pas ce que je dois faire de plus. Je suis suivie, médicalement, psychologiquement, je me force à faire une activité qui me fait du bien, j'essaie de garder un rythme alimentaire relativement sain, je vais travailler tous les jours, je souris, je me fais violence parfois, ou je m'accorde du répit d'autres fois, j'en parle (un peu), je l'écris. J'ai réglé, ou du moins amorti, plusieurs des problèmes de fond qui pouvaient en être à l'origine. Mais elle revient toujours. Qu'est-ce qu'il faut faire de plus pour qu'elle s'arrête pour de bon ?
    Je n'arrive plus à faire de sport. J'en faisais beaucoup, durant toute l'année passée, même en étant bardée de médocs. A présent, ça me semble une falaise impossible à grimper. Je sais que ça me ferait du bien. Mais ça me parait bien trop dur. Je suis tellement mieux sous ma couette.

    Autre sujet.
    Je me rends compte que cette relation avec Lui, ma plus longue relation soit dit en passant, était toxique. Il avait des allures de pervers narcissique, à la seule différence qu'il m'a aimée, ça, je le sais. Pendant un moment, on s'est aimés. Avant que ça ne devienne nocif et malsain. Je me souviens avoir tempêté intérieurement, face à l'évidence : il ne se remet jamais en question. Toujours moi. Toujours moi... Les propos violents. Culpabilisants. Refuser de me laisser partir. Tout était centré sur lui. Refuser de voir que le conflit venait de nous deux, pas uniquement de moi. Et ça a laissé des marques. J'ai appris à faire des compromis, à laisser ma fierté de côté pour apaiser un conflit. C'est une bonne chose. Mais je le fais peut-être trop, à présent. Avec ce collègue, je sais que je ne devrais peut-être pas autant le faire. Je devrais peut-être davantage le remettre à sa place, plutôt que de donner la priorité à l'apaisement/évitement d'éventuelles tensions.

    Avec les médocs, ainsi que cet autre collègue m'en avait avertie, je ressens bien moins. Je me sens plus détachée des autres. Ça me manque, cette forme de richesse, pouvoir me projeter dans chaque personne qui croise ma route, pouvoir ressentir à leur place. Et à la fois, je me sens comme libérée d'un poids. Je peux me concentrer sur moi-même sans être parasitée. Comme ceci n'est pas habituel, évidemment, je culpabilise. Mais ça me rend les choses moins pesantes.

    Prise en main

    9 novembre 2015 à 21h22

    La frustration des répétitions. Ne chanter qu'un quart du temps, le reste se passant à écouter les autres pupitres apprendre leur voix. J'ai envie de donner des conseils aux uns et aux autres - comme si c'était mon rôle, calme-toi ma grande... Certains ont une super voix, mais n'ont jamais pris le moindre cours technique, ce qui se ressent. Ils apprendront vite, je le sais. Mais un "oh" prononcé "ouh", ou des notes pas à l'unisson, ou un manque d'écoute entre les personnes, ou une puissance de voix inégale selon les phrases, ou des petites fioritures alors que l'on doit tenir la note... ces détails me perturbent... et j'ai l'impression d'être la snob élitiste ! Moi ?!
    Ma binôme de pupitre a, elle aussi, un long bagage musical derrière elle : on se comprend, dans notre façon de prendre des notes, par exemple.
    Je regrette toujours de ne pas avoir été retenue comme soliste, mais il faut reconnaître que les solistes ont un beau niveau. Sauf peut-être, celle qui a la tête d'affiche. Je ne trouve pas qu'elle ait un niveau dingue... Elle a la tête de l'emploi, c'est certain : son visage colle parfaitement au rôle. Mais du reste... En revanche, la soliste tenant le rôle secondaire me colle des frissons dès qu'elle chante. Waouh.

    Faut que j'arrête de faire des avances au collègue, ça ne me ressemble pas. Je crois que je le fais simplement pour me distraire. Au fond, je ne ressens plus franchement d'attirance. Actuellement, suis-je seulement capable de ressentir vraiment quoi que ce soit, de toute façon...? Le psychiatre dit que ce n'est pas dû aux médocs. Et de mon côté, je suis à peu près certaine qu'il ne s'agit pas de l'indifférence dépressive. Non, c'est juste de l'indifférence... indifférente.

    En ce moment, je bosse sur mon mémoire. Le sujet m'intéresse mais bon sang, je n'ai aucune idée d'où je vais ! Je n'arrive pas à déterminer une problématique précise, ce qui est vaguement embêtant tout de même. J'ai un rendez-vous avec ma tutrice cette semaine. D'après les contacts que nous avons eus jusqu'à présent, elle m'a l'air très bien. Mais sans doute exigeante, en conséquence.

    L'absurdité du mixer

    10 novembre 2015 à 22h05

    J'ai cherché mon petit mixer partout. J'ai inspecté chaque recoin de l'appart, l’œil aux aguets, de droite à gauche parce qu'il paraît que c'est plus efficace que de gauche à droite. De haut en bas et de bas en haut.

    Je l'ai retrouvé dans le placard à produits ménagers périmés, ceux qu'on n'utilise jamais mais qu'on n'a jamais jetés parce qu'ils étaient là avant nous, la tradition, m'voyez.
    Le blender était plein d'une vieille flotte jaunâtre.

    Non mais... WTF... C'est quoi son problème, à cette coloc ?!

    Mémoire

    11 novembre 2015 à 11h44

    Le mémoire.
    L'une des échéances approche à (trop) grands pas.
    Ce matin, j'ai eu un rendez-vous avec ma tutrice. Elle m'a l'air très bien, investie, sympathique, pédagogue, disponible, contrairement à bien des tuteurs d'autres accointances.

    Je ne suis pas en avance dans mes délais, toutefois. Il ne faudrait pas que de là me vienne une étiquette d'étudiante à la ramasse... Il va me falloir beaucoup d'organisation pour produire un document riche, structuré, à la hauteur des attentes de ma tutrice... tout en travaillant à temps plein et en ne disposant pas de mes week-ends, entièrement accaparés par mes répétitions.

    J'y vois un peu plus clair, grâce à notre entretien. J'ai une idée plus précises de ses attentes -qui ne sont pas exactement les mêmes que celles que nous dicte l'école- et de là où doit me conduire mon sujet.
    Il ne reste plus qu'à produire un mémoire dont les conclusions soient intéressantes !

    A présent, je dois donc :
    - Trouver un moment pour lire des mémoires d'anciens étudiants et me forger une idée plus précise de la structure attendue
    - Rédiger ma bibliographie et la compléter
    - Structurer le fruit de mes recherches ainsi que me l'a indiqué ma tutrice, selon les courants de pensée auxquels appartiennent mes auteurs
    - M'assurer, je ne sais comment, de n'avoir pas négligé un auteur incontournable du domaine
    - Rédiger mon introduction avec ma plus belle plume afin de donner envie de lire ce sujet
    - Formuler mes hypothèses de façon pertinente.
    - Rester en contact régulier avec ma tutrice.

    Tu parles d'une date

    14 novembre 2015 à 20h23

    Dans quel monde on vit...

    Je n'ai pas envie d'en parler. Je n'ai pas envie d'entendre tout ça.
    Je n'ai pas envie de ce qui suivra, non plus.

    Je me retranche dans ma bulle. Comme si ça pouvait rester fiction.

    C'est une bonne chose d'avoir maintenu les répétitions. Mais des larmes ce matin. Des membres de la troupe en larmes. Et le silence.

    Dans quel monde on vit.
    Comment on arrête ça...

    J'aime bien la musique en fond

    15 novembre 2015 à 21h19

    Je devais avancer mon mémoire ce soir. J'avais terminé la journée pas trop tard, trop tôt pour me mettre directement au lit avec une tisane et du miel, en tout cas.
    En rentrant, ça sentait la vieille poubelle. La coloc' est partie en vacances en laissant son sac poubelle devant la porte. Et ses bouts d'oignon dans le siphon de l'évier. Et la lumière de la salle de bain allumée. Et ses épluchures d'échalote sur ma planche à découper. C'était son tour de faire le ménage, cette semaine. Elle me gonfle.

    Il est 21h14, j'ai mangé deux parts de quiche apportées par ma proprio, et je n'ai pas avancé d'un iota sur mon mémoire. J'ai pleuré, assez longuement pleuré.
    Il faut que j'avance. Que je finisse au moins de résumer ce texte. Un de ces textes en anglais, avec des concepts intraduisibles en français, qui se répètent plusieurs fois entre l'abstract, l'intro, la présentation des hypothèses de recherche et la conclusion... et un auteur visiblement assez conscient de sa valeur puisqu'il s'auto-cite une bonne poignée de fois. Un auteur que ma tutrice de mémoire déteste, en plus.

    Aphone

    29 novembre 2015 à 20h23

    Comme toutes les fins de week-end, je n'ai plus de voix.
    Je suis avec mon pot de miel et mes infusions, en train de plancher sur mon mémoire. (Allez, ça va le faire.)
    Ça va me manquer, ces répétitions intensives, avec les congés de fin d'année.
    Hum... j'espère ne pas me taper une rechute pendant ce temps, d'ailleurs !
    Il y aura
    -La fin du boulot. Bye-bye-je-ne-reviendrai-plus. Gloups.
    -La période sans répétitions
    -Le retour dans la famille, ça me fout toujours un coup, c'est très difficile nerveusement
    -Avec en prime la grand-mère sexiste, raciste, homophobe, acariâtre, qui parle extrêmement fort et de façon agressive, et qui est la personne la plus contradictoire que je connaisse.
    Bref, ça sent le passage à vide, tout ça... On va dire que c'est dans l'ordre des choses... Après tout, j'ai eu droit à quelques semaines de "mieux", alors faut bien que la roue tourne.

    Retour

    2 décembre 2015 à 17h28

    Bon ben voilà. Ça va de nouveau mal. Parce que je ne pouvais pas rester simplement dans ce drôle d'état de ni-bien-ni-mal, cet état de j'm'enfoutisme tranquille. Je ne pouvais pas vivre *à peu près* normalement pendant 2 mois complets, hein.
    Allez tu l'attendais de toute façon, tu savais qu'elle allait venir, la énième rechute.
    J'en ai marre. Sérieux, j'en ai marre. A quoi bon tenir tête, recommencer, toujours, pour de toute manière en revenir au même point : la position fœtale et les larmes. C'est d'une inutilité crasse.

    Je m'isole. Je refuse les sorties entre amis. Je sèche le cours de chant alors que j'avais annoncé que j'y serais. Je n'ai toujours pas prévenu que je n'irai pas non plus à celui de demain. J'ignore les appels téléphoniques de papa-maman, je ne suis absolument pas capable de tenir la conversation. Ni de fournir la moindre explication, de toute façon.

    Je ne suis plus capable de me faire à manger sainement ni de garder mon appart dans un état décent.
    Bref, je m'autodétruis.

    Au bureau, je souris, je fais comme si je n'avais pas de nouveau mes déficits d'attention, comme si j'étais vraiment capable de me concentrer plus de 15 secondes d'affilée sur ce que dit un collègue. Je souris, je ris, je parle fort.
    Et de retour face à mon écran putain j'ai envie de me lever m'enfermer dans les chiottes et laisser sortir. Je me lève, je marche la tête haute, je fais tourner le verrou, et rien ne sort. C'est le soir que ça sort. Les larmes du soir pour les yeux brumeux du matin.

    J'ai envie qu'on me prenne dans ses bras et qu'on me promette à mi-voix, encore et encore, que tout ira bien, même si on sait que c'est un mensonge, même si on a compris, à force, que ça ira bien avant d'aller mal de nouveau. Au lieu de ça, Collègue est subitement froid et ignore mes mails, de nouveau lunatique, et comme d'habitude, ça m'affecte beaucoup trop.
    Je me sens si fragile putain. Si peu capable d'affronter le monde. Si peu capable de tenir debout.

    Malentendu

    4 décembre 2015 à 21h11

    Je plaisantais, et il a cru que j'étais sérieuse.
    Je PLAISANTAIS, comme il le fait lui-même allègrement, exactement le même type de plaisanteries, mais là non, là, il a décidé de croire que je lui faisais sérieusement du rentre-dedans, et ce sans aucune classe.
    Pffff...
    Ré-évoquer la chose lundi ne fera qu'alourdir la situation, mais merde, je n'ai pas envie non plus qu'il reste sur cette idée ridicule ! Non pas que son opinion sur ma personne soit déterminante pour moi... ça me passe un peu au-dessus à présent... mais tout de même, c'est comme qui dirait gênant qu'il s'imagine que je lui ai fait très sérieusement des avances très explicites. Pffrt, j'ai envie d'en rire, en plus, de cette situation absurde !
    Oh, il ne l'a pas mal pris du tout, ça lui flatte même un peu l'égo. Il a juste eu l'impression de devoir me rembarrer, et l'impression que je suis déçue et que je garde de l'espoir. N'importe quoi...
    Il est chiant, en ce moment.
    Oui, je suis dans une période où je suis peut-être un peu plus "prise de tête" que d'habitude. Mes périodes sombres... Mais il n'est franchement pas d'une grande aide ! Il ne fait pas l'effort de comprendre où je veux en venir, je le sens... obtus.

    J-3

    11 décembre 2015 à 17h28

    Agacée
    Découragée
    Fatiguée
    Énervée
    Amère
    Triste
    Déçue
    Impatiente
    Déjà nostalgique

    Et cette impression de déjà-vu.

    Le retour du pervers narcissique

    17 décembre 2015 à 16h15

    Il n'est pas fichu de partir sans laisser d'amertume, hein ?
    Il le fait exprès. Il s'applique à le faire. Pour soigner son égo narcissique.
    Il n'est pas bienveillant. Il ne fait pas ses adieux de cette façon expéditive parce que je lui ai montré que ok, je le laisse partir - d'ailleurs je l'avais déjà laissé partir depuis longtemps. Non, il choisit ce moyen pour tenter de laisser un vide, pour que je le regrette, pour que je sente son absence. Il n'y a aucune bienveillance chez lui. Je le sais, je le sais et le savais quand il a repris contact tout à l'heure pour faire des adieux qui n'avaient pas lieu d'être puisqu'ils étaient implicites depuis des mois. Mais il réussit toujours à laisser une pointe d'amertume. Il l'a toujours fait. C'est son mode opératoire.
    Pervers narcissique.
    Pas fichu de me laisser t'oublier, hein ? C'est dingue, ça. Je ne ressens plus rien pour lui depuis longtemps, au fond je suis détachée et indifférente, mais il réussit à me filer de l'amertume.
    Les seules fois où il respecte ma volonté d'éloignement, c'est dans le but secret de me la faire regretter, c'est pour essayer de me manquer, de me faire m'accrocher.
    Il n'est pas fichu d'être bienveillant. Il est faussement bienveillant. Et se posera toujours en victime de la vilaine et froide insensible que je suis. Il essaiera toujours de me faire regretter, de me faire culpabiliser. Il n'y a pas une once d'empathie chez lui - ou du moins, la seule qu'il soit capable d'avoir lui sert à me toucher là où ça fera mal.
    Pervers narcissique.
    Il te fallait ta dose, hein ?
    Je ne ressens que mépris pour lui, mais c'est déjà trop. Déjà trop pesant. Il ne mérite plus que je ressente quoi que ce soit pour lui, il ne mérite plus que je lui accorde la moindre importance. Sous ses aspects sympathiques, sous ses aspects de gars gentil et attaché, il n'est qu'un pervers narcissique et aujourd'hui, il est ressorti de nulle part.

    Le début du silence éternel

    22 décembre 2015 à 19h42

    Respire. Respire.
    Les hoquets se coincent dans ma gorge.
    Ça va mal. Bordel, ça va tellement mal. Un vide beaucoup trop profond pour moi.
    Respire. Respire.
    Je perds mon quotidien.
    C'est fini.
    J'ai toujours eu du mal avec les fins. Toujours eu du mal à tourner la page. Et cette fois ne fait pas exception. Il y avait un fort attachement sentimental.
    J'ai toujours eu du mal avec le silence. Le silence indésiré, le silence plein de nostalgie. Il fait mal, ce silence.

    Oui, je passerai à autre chose.
    Ça finira par aller mieux.
    Avec le temps.
    C'est ce temps qui me pose problème, traverser tout ce temps, avec cet énorme vide au milieu du ventre, cet énorme vide dont je déborde, tenir des jours et des semaines complètes comme ça. Aller mal jusque ça finisse par aller mieux.

    Un manque dévorant

    22 décembre 2015 à 22h16

    Je me sens tellement mal. Effondrée, écroulée. Les symptômes typiques. Sauf que je n'étais pas amoureuse. Et je pensais que les adieux passeraient comme une lettre à la poste, un petit pincement au coeur, un petit manque pendant quelques jours tout au plus. Mais là, ça ne va pas du tout. Je suis incapable de tenir une conversation sensée alors que je me sens désespérément seule. J'ai désespérément besoin d'un bon vieux câlin. Il me manque bordel, à l'instant t j'ai juste envie de discuter avec lui. Juste ça, et tout irait mieux, je le sais.
    Pourquoi je ne l'ai pas simplement pris dans mes bras ?
    Au lieu de ça, j'ai les yeux rivés sur sa phrase d'adieu, la phrase qui concluait nos échanges. L'invitation à entamer une nouvelle page. Séparément.

    Je sais que ça passe. Je sais que ça finira par passer. Mais c'est tellement dur à l'instant présent. J'ai tellement le vague-à-l'âme et envie de ses bras. C'était pas censé s'passer comme ça. C'était censé se passer bien, sans douleur. J'étais pas censée être aussi attachée.
    Je suis dans le déni complet, alors que rien ne permet le doute. Le contexte fait que ça ne pourra plus jamais recommencer. Plus. Jamais. Et ça, c'est dur. C'est super dur.
    Ce manque dévorant.
    Ce deuil à faire.

    Bis repetita

    23 décembre 2015 à 23h49

    Je gère très mal les fins.
    Merde. Je crois que je rechute. De manière plus profonde.
    De nouveau je me sens COMPLETEMENT paumée en plein milieu d'une discussion, d'une action, d'un moment. Je ne me reconnais pas et ne reconnais rien de ma vie. C'est terrifiant.
    De nouveau je sens les crises d'angoisse pas loin. Les crises d'angoisse véritablement insupportables, nauséeuses à un point insoutenable. Cette peur nauséeuse. Ce vide à l'infini, vraiment, un vide complet à l'horizon, aucun sens à rien, aucune perspective. J'essaie de rationaliser. Regarde, c'est pas le vide, là tu vas voir ta famille. Oui mais ça ne m'évoque rien du tout. Et puis en janvier tu reprends les répétitions. Oui mais... oui mais et si j'y perds goût ? Et puis ce type qui m'attire un peu et ça me rappelle mon flirt avec monsieur qui est dorénavant fini pour toujours et j'me sens mal rien que d'y penser. Et tu seras occupée. Oui mais que 3 jours par semaine, ça m'en laisse 2 autres pour m'isoler et me vautrer dans la dépression. Et ensuite la recherche d'emploi. Je sais même pas ce que je cherche, alors ça m'semble compliqué de trouver !
    J'ai l'cafard, j'ai l'blues.
    Je suis fatiguée, beaucoup trop fatiguée, je me suis assoupie plusieurs fois dans la journée.
    J'ai peur de la rechute, peur d'une rechute de ce type. Je ne me sens plus de taille à l'affronter.

    Je gère vraiment mal les "fins".
    Le Premier Voyage en solo.
    La fin du mandat associatif.
    La fin de la relation avec celui que je n'identifiais pas encore comme pervers narcissique, juste comme amûr le plus long.
    L'Angleterre.
    C'est terrible, ça m'anéantit à l'excès. C'est normal d'être triste, mais de cette intensité ? Faut que j'en parle à ma psy.
    Et maintenant ça. Deux "fins" d'un seul coup. C'est dur.
    Aujourd'hui, y a eu plein de moments pendant lesquels je me disais que tiens, ça faudra que je leur raconte... avant de me reprendre la réalité dans la figure : c'est fini maintenant. C'est achevé définitivement. Je ne leur raconterai pas, puisqu'ils disparaissent de mon quotidien.
    Je suis encore dans le déni.
    Et dans un blues qui me donne la nausée, un truc ingérable. Je gère pas du tout.

    Un pas après l'autre

    2 janvier 2016 à 0h08

    2015. J'l'ai pas vue passer, l'année 2015. Je l'ai passée en partie dans le brouillard, il faut dire.

    En 2015 j'ai aimé, comme d'habitude, pas la bonne personne, pas une personne accessible, mais c'était cool, c'étaient de bons moments, et je ne regrette pas. Ne pas avoir de regrets, ma maxime préférée à laquelle je me suis à peu près conformée sans même avoir besoin d'y penser. Ouais, j'ai aimé, et ça c'est chouette.

    J'ai travaillé, et ça m'a beaucoup apporté. En rencontres, en confiance en moi, en réflexes professionnels, en expérience, en comportement, en argent évidemment, malgré le bore out, malgré la déception de missions non-conformes à la description.

    J'ai été en dépression, du 1er janvier au 31 décembre j'ai eu cette saloperie sur le dos. Et j'ai survécu, j'ai mené les batailles, y en a que j'ai finies le nez dans la boue, râpée sur le bitume, en boule dans mon lit en pleurs à me déchirer les tripes, mais je les ai menées ces fichues batailles, et je suis encore là. Pas encore tout à fait entière mais peut-être qu'un jour, je serai réparée, qui sait. Pas pour tout de suite. Je l'ai compris, ce n'est pas fini, il en reste des batailles, il y en aura encore, et je me retrouverai de nouveau le nez dans la boue, écorchée sur le bitume, avec un déluge sur les joues et une crevasse immense dans le ventre, à supplier dans le vide pour que ça s'arrête, que ça s'arrête. Oui. Je le sais et ne peux m'empêcher de le redouter. Mais je le traverserai. Encore. Comme j'ai traversé jusqu'ici.
    J'ai progressé en connaissance de moi-même. En introspection.

    J'ai avancé dans la déconstruction des stéréotypes inculqués par la société. Questions de genre, de discriminations. Un combat à la fois, j'ai largement progressé et acquis des connaissances quant au féminisme, j'ai transformé ma manière de percevoir le monde, et j'appréhende les choses d'une lumière nouvelle. De nouvelles variables, de nouvelles grilles d'analyse. Peu à peu, je commence à me pencher sur les questions de racisme. C'est plus complexe dans la mesure où je ne suis pas directement concernée.

    J'ai très peu lu.

    Je me suis un peu coupée du monde... souvent.

    J'ai une nouvelle fois renoncé au vieux rêve d'expatriation. Repoussé, une fois encore.

    J'ai par contre été relativement à l'abri des galères de fric, et ça, ça change, sapristi ! Ça change tout. C'est presque irréel de pouvoir se préoccuper d'autre chose que de cette boule dans le bide à chaque minute. Se préoccuper d'avancer sur d'autres plans, tout simplement.

    Pour cette nouvelle année, je me souhaite de confirmer le choix de ma voie. D'enfin m'expatrier, pour 6 mois ou pour longtemps. De remporter les batailles contre la dépression. De me booster, m'affirmer pleinement, m'épanouir et suivre ce super compliment que cette jeune collègue m'a fait : ne pas avoir peur d'avoir de l'ambition, qui sait, dans quelques années je pourrais avoir un chouette travail ? Garder confiance en moi. Reprendre le sport. Continuer de m'écouter (je l'ai peut-être même trop fait en 2015 ?), mais me donner autant de coups de pied au cul que nécessaire, pour continuer d'éviter tout regret.

    Cette année, je vais finir mes études et entrer dans la "vie active" pour de bon. Je ne sais absolument pas où je vais.
    Tout ira bien. Ça va aller, un pas après l'autre, n'oublie jamais, ça va aller.

    Le bout de la nuit

    3 janvier 2016 à 23h06

    Allez c'est parti : lisons jusqu'au bout de la nuit. Objectif de l'année : au moins 50 livres. L'an passé j'ai bien trop délaissé mon projet de murs couverts de livres.


    Bientôt la rentrée. Après des mois et des mois loin des bancs d'école. J'y vais à reculons. Certes il s'agit de la dernière ligne droite de ce qui fut un parcours du combattant - financier notamment. Certes j'ai toujours soif d'apprendre, mais d'expérience je ne m'attends pas à un contenu forcément très riche. Il restera peu de têtes connues. Et surtout, ce sont les derniers pas vers une autre fin : celle des études, presque l'intégralité de la vie dont je me souviens.
    Et ensuite ? Larguée sans fil conducteur. La liberté ou peut-être le vide. Un emprunt à rembourser. Des envies de tout plaquer et partir loin, des envies de me poser : repères et train-train.
    Quel genre de personne vais-je devenir ? Quel genre de vie aurai-je ? Hâte de le découvrir. Sans doute un peu peur de parcourir ce chemin, aussi.


    Mon ancienne coloc est de retour le temps de quelques jours.
    Ma chambre est ultra-bordélique.
    Mes cuisses ont ramolli.
    Collègue me manque un peu moins, mais toujours.
    Je dois envoyer mes contrats à l'Ecole. Et mes rapports.
    Ma tutrice de mémoire ne donne toujours pas de nouvelles.

    Départ

    4 janvier 2016 à 21h32

    J'essaie de me convaincre que je vais réussir à me lever demain, et sortir de chez moi, et me rendre jusque là-bas. Ça m'semble lointain, improbable et irréel. M'asseoir dans une des salles de cours désertées depuis longtemps. Seule au milieu de la foule - c'est ce sentiment qui me plane en-dedans.
    Pourvu que c'en soit fini des partenaires de travaux de groupes fumistes et arrivistes.


    Il ne me manquait plus, tant qu'il était loin. Il me manque. Je. J'sais pas si je suis en colère contre lui. Un peu, je crois, sans raison concrète. Ça fait partie des étapes du deuil. Par orgueil et narcissisme, j'lui en veux de ne pas avoir gardé contact, ne pas chercher à prendre de nouvelles. Hum, ne pas crier son manque de moi sur tous les toits, en somme ? Mais nounouille, ça fait 2 semaines même pas. Et puis bon. Il a une famille, tout ça. C'est autrement plus important qu'une distraction de passage - et dont le passage est achevé, sortie de scène. Il ne prendra pas de nouvelles. Il est mieux sans moi, retour à l'apaisement, sans la menace que je représente pour lui de foutre en l'air cette vie posée dont lui-même semble encore un peu étonné. J'veux pas être une menace, moi. Tu m'as regardée ? J'ai rien de menaçant. Je me sentais complètement coupable, flippante et extrêmement mal à l'aise en passant sur son Facebook à l'instant, pour vérifier sa date d'anniv'. Un type avec qui je corresponds a, je crois, la même date. Avec ma paranoïa irrationnelle, ça m'intriguait c't'histoire.

    J'me sens en-dehors du monde. Léthargique. Pas envie de prendre part au monde, ça me demande trop d'énergie pour l'instant, je crois. Me faut encore un peu de temps pour m'ancrer de nouveau quelque part. J'ai perdu mes repères y a 2 semaines. Là tout de suite, je suis un peu paumée. Normal. Je suis dans le déni. Envie de retourner là-bas demain matin. Comme si de rien n'était. Mais rien ne sera plus jamais pareil. Ayé, je ne fais plus partie de ce monde. C'est fini. Mes identifiants d'accès ne sont plus valides. Je ne suis plus de la partie. Il y en aura d'autre des fins comme ça, il faut t'y faire :) Je vais pourtant devoir y remettre les pieds le temps de quelques minutes, une histoire de formalités à régler. J'appréhende. Peur de rouvrir la plaie, une plaie qui commence timidement à se refermer. Me promener dans cet endroit qui a été mon chez-moi, mais auquel je n'appartiens plus. Aïe. J'y serai étrangère. Comme au premier jour. Ce sera mon dernier jour. La boucle sera bouclée. Et cette fois il faudra vraiment, pour de bon, tourner la page.
    Pour choisir ma date, j'attends de me sentir prête.

    Hey, ça va aller, ok ? Un pas après l'autre, ça va aller.

    Leaving a home

    8 janvier 2016 à 17h55

    Et… je l'ai fait. Les dernières formalités sont effectuées.
    Mon pass fonctionnait toujours à l'entrée du bâtiment. Cette fois, je n'ai pas pointé. J'ai pris l'ascenseur, la tête un peu vide, les jambes un peu lourdes, je me suis recoiffée machinalement dans la glace. J'ai traversé le hall de l'étage, vide. Après une courte hésitation j’ai relevé la tête et parcouru le couloir de mon pas habituel, le regard braqué droit devant. J'ai lancé un "Bonjour !" mi-dynamique, mi-hésitant face au bureau de mon ancien chef. Tiens, ce n'est plus lui qui l'occupe. Le changement ne s'arrête pas, décidément. Et j'ai passé la porte de mon ancien bureau.

    Les collègues m'ont immédiatement accueillie, souriants. Ils me manquent. C'est tout drôle de voir mon bureau vide. Aucun dossier. Aucun occupant. Seuls vestiges de ma présence : l'affiche sur la cloison, et la boîte de trombones à côté du téléphone.
    J'y suis restée un long moment. Discuter, rigoler, me tenir au courant des derniers changements. Un café, des photos de vacances. Des sourires. Des nouvelles. Des plaisanteries. Tout change tellement, là-bas, en ce moment.

    Puis il m'a fallu me résoudre à les laisser travailler. Mes affaires sous le bras... "à bientôt" dans un dernier lot de sourires. Mais avant de passer aux RH, une escale dans le bureau de Collègue, que j'avais d'abord cru absent. J'ai bien aimé la discussion. Je lui ai laissé mon mail perso, la balle est dans son camp, on verra.

    Et j'ai quitté l'étage. Cette fois, c'est pour de bon... J'ai cette impression, et eux aussi, que je vais continuer à revenir régulièrement. Impression erronée. Plus maintenant. J'ai rendu mon pass, j'ai signé mes papiers.
    En quittant les RH, je n'étais plus qu'une visiteuse. En passant la porte, j'étais une ancienne.

    Ça m'a fait plaisir de les revoir, et de les retrouver aussi chaleureux que lorsque je les ai quittés. Je me sentais vraiment intégrée, à l'époque, et c'était peut-être bien vrai, du coup. Peut-être qu'on restera un peu en contact, au moins un petit moment, finalement.
    On continue d'échanger quelques messages.

    Aperçu du retour-à-avant

    10 janvier 2016 à 21h56

    La fille avec qui je partage les parties communes s'est pris un savon par notre proprio. J'entendais le ton sacrément sévère, allongée sous ma couette, claquée après une longue journée de répétition et une très courte nuit due à un baby-sitting de 7h.
    Au fond, bien fait. Si elle m'est si antipathique, c'est du fait de son prodigieux égoïsme. Elle n'est aimable et souriante que lorsqu'elle a quelque chose à demander. Le reste du temps, elle est bruyante, grincheuse, ne nettoie pas derrière elle, planque son rouleau de PQ, inonde la salle de bain... Et là, pour le coup, après m'avoir emprunté mon séchoir à linge, elle avait encore oublié de penser au monde autour d'elle... et a donc définitivement détérioré le parquet vieux de 100 ans. La proprio était furax, je ne l'avais jamais entendue comme ça.

    Le week-end -avec le soutien de ma nouvelle thermos !- est passé à toute vitesse. On avance trop vite dans le planning : déjà la moitié de "l'aventure". Ce soir, notre prestation a fait pleurer plusieurs membres du staff : pendant la représentation, c'était un peu le jeu du Qui Est-Ce ; on les voyait, les uns après les autres, baisser la tête, sortir les kleenex, frotter leurs yeux rouges. Les grandes eaux. A la fin, câlin collectif. C'est la première fois que "les autres" ont pu prendre la mesure de ce qu'on réalise.
    Je n'ai plus la voix aussi abîmée en fin de week-end.

    Demain, si je réussis à résister à la tentation d'une journée de feignasse, je projette d'aller à la médiathèque avancer mon mémoire. Il me faut bâtir le guide d'entretien, que je soumettrai ensuite à ma tutrice... qui ne donne toujours pas signe de vie.

    Mon ordi rame de plus en plus. Il faut que je commence à sauvegarder tous mes dossiers, en prévision de sa fin de vie...

    Oh, et. Vendredi, j'ai croisé dans le couloir la référente de l'asso dont j'étais responsable. Nous avons pris le temps d'échanger quelques mots. "Tu as changé... Vous avez tous changé, remarque."
    Et j'ai rejoint les 3 autres membres de mon groupe de travail. Cette session est assez agréable. Si je rechignais au départ lorsque l'intervenante a annoncé qu'elle attendait beaucoup d'interactions de notre part (j'voulais rester tranquille à prendre des notes et apprendre. J'ai jamais aimé participer en cours, j'ai rien à dire sur le moment. Un tiers de "rien à dire", un tiers de flemme et un tiers de timidité.), il s'avère finalement que tout le monde joue le jeu - chose assez rare pour être soulignée ! Cette dynamique crée un cercle vertueux, chacun participe, d'où des moments intéressants. D'autant plus que tout se passe en anglais, et... beaucoup on un accent bien franchouillard pour ne pas dire pourri, ce qui a la vertu de nous décomplexer, tous.
    Et l'intervenante, en plus d'être très sympa, est plutôt féministe, calée au niveau des sujets sur le genre. C'est agréable.
    Le cours en lui-même ne m'apprend pas forcément grand-chose (ça va, je ne me faisais pas trop d'espoirs), mais il y a une très bonne dynamique.

    Au revoir, psy

    12 janvier 2016 à 22h02

    Je n'ai pas de prochaine date de rendez-vous. Ce sera à moi de faire appel à elle en cas de besoin. La psy me trouve globalement stabilisée et capable de gérer mes moments de rechute. Espérons qu'elle ait raison.

    J'ai failli l'oublier, ce rendez-vous, occupée que j'étais à me ruiner à la librairie, en proie à un soudain attrait pour les romans graphiques. Me voilà avec un bon quintal posé sur ma table de nuit !

    Depuis tout à l'heure, c'est à un autre type de lecture que je procède : des thèses. Je lis des thèses de doctorants pour trouver de l'inspiration pour bâtir mon guide d'entretien.

    A l'après

    14 janvier 2016 à 23h24

    Puisque je ne suis pas ancrée dans le présent,
    Puisqu'il me faut penser à l'Après... et le préparer...
    J'ai envoyé quelques candidatures à quelques milliers de kilomètres. Bon, il se trouve que j'ai eu la belle idée d'aller regarder plus précisément sur diplomatie.gouv ce qu'ils en disaient, de mes pays. Dans le genre alarmiste, c'est pas trop mal. Donc pour résumer, siiii je suis acceptée, je me ferai agresser dans le quartier de l'aéroport, voler sous la menace d'une machette, agresser par des délinquants dans la région du port, violer si je me déplace à pied (NE VOUS DÉPLACEZ PAS A PIEDS CHERS VOYAGEURS), et kidnapper si je sors, tout un réjouissant programme. Mais sur leur petite carte en couleur, mes pays apparaissent en jaune clair, comme environ tous les pays du globe à l'exception de la France ou des zones en guerre. Leurs recommandations : que de subtilité pour nous faire passer le beau message que tous les pays hors-G8 sont totalement incivilisés.
    Alors... à l'aventuuuure, mes amis ! Viendez voler une sans-le-sou ! P'is quant au viol, c'est pas comme si j'y avais échappé ici dans mon propre cercle de proches. :)


    Collègue ne me recontacte pas. Ceci dit, ça ne fait qu'une semaine qu'il a mon contact perso. Une semaine, au boulot, ça passait super vite parfois. Même si j'ai l'impression que mon dernier (dernier dernier) passage là-bas remonte à une demi-éternité... une demi-éternité qui semble nous séparer. Il(s) me semble(nt) déjà éloignés. J'voulais garder contact, moi - mais c'est vrai qu'au fond, à quoi bon ? Je ne ferai pas ma vie ici, et puis, c'est pas comme si on avait seulement eu l'intention de se revoir physiquement. Alors j'imagine que c'est ainsi. Adieu, collègue ?
    Mes deux autres collègues, quant à eux, m'envoient parfois un petit message, pour mon plus grand plaisir. Qu'importe la différence d'âge, je les apprécie vraiment. J'aime ces brefs échanges.

    Mes baby-sittings pourraient se multiplier. Un peu d'argent de côté. 'Me permet de moins compter mes noisettes comme un p'tit écureuil radin : j'hésite moins à m'accorder un petit plaisir.

    Au-dessous des exigences

    17 janvier 2016 à 18h38

    Ce moment où les événements prennent une consistance poisseuse qui me donne envie de Rage Quit.

    Reçu (ENFIN) un mail de mon tuteur de mémoire. Il ne valide pas ma revue de littérature. J'étais contente d'avoir mis en oeuvre bien plus de moyens que la plupart de mes camarades, contente d'y avoir consacré du temps. Apparemment ça n'a pas payé. Du tout. Et je ne sais toujours pas dans quelle direction aller. J'ai l'impression d'être une sous-merde. Je lis la multitude de remarques à chacun de mes paragraphes, partout, partout ça cloche, j'ai l'impression d'être un clou qui se prend un coup de marteau à chaque fois. Bam. Bam. Bam. Sous-merde. Sous-merde. Sous-merde. Réapprends à encaisser la critique. Aah, t'étais plus trop habituée, hein ? Putain ça fait mal. Je me sens nulle, mais nulle !
    Le ton des commentaires n'arrange rien. Les fameux "??", points d'interrogation doublés qui renforcent le sentiment d'avoir écrit un concentré de connerie. Des "non" de partout.
    Oh, tiens, à l'instant, la cerise sur le gâteau : apparemment il n'aime pas mon style d'écriture. Bon. Ben voilà. Parfait. Merveilleux. C'est la première fois qu'on me le dit - alors, combien d'autres l'ont pensé avant ? De tous les travaux écrits que j'ai pu rendre ? De tous les écrits académiques que j'ai pu faire depuis des années et des années, dans mon style d'écriture, fière que j'étais d'avoir un style un peu à moi ? Combien de fois ai-je eu l'air ridicule ? Merde. Merde de merde de merde.
    C'est dingue, rien ne va.
    La chute est d'autant plus rude que je ne m'y attendais pas. Pas à ce point-là.
    J'avais checké le barème et pensais avoir de quoi m'assurer un résultat honorable. Visiblement j'ai juste rendu un pauvre gribouillis laaaaaargement en-dessous de ses prétentions. Un pitoyable torchon.
    PUTAIN DE BORDEL ça n'arrive pas à passer.
    Rien ne va punaise, rien ne va, rien ne va, rien ne va.
    C'est pas une claque, c'est une rafale. Genre une salve d'applaudissements sur mes joues.

    Le mec sur qui j'avais des vues vient de nous annoncer qu'il est en couple, depuis quelques jours à peine. Fait chier. Fallait te bouger avant ma grande. Enfin, à supposer que tu aies eu un jour la moindre chance. Ils vont bien ensemble, tous les deux. Je l'avais senti venir.
    En plus, pendant les diverses pauses, j'allais marcher / trouver un endroit calme... je n'ai pas arrêté de tomber sur eux deux, qui s'isolaient aussi pour leurs moments de couple. Gênant.

    Ma pote -bi, elle aussi- m'a fait des avances après quelques verres dans le nez. Pour la 3e fois. Elle ne s'en souvient plus. Vaut-il mieux lui en parler -juste à titre indicatif, sans demander des comptes ni rien- ou ne rien dire ?

    J'avais une voix pourrie aux répétitions ce week-end. Du mal à trouver mes notes, et une voix toute moche.

    Y a ce travail de groupe à boucler pour demain, alors que je suis loin du compte. Et que du coup, maintenant je me sens nullissime pour tout ce qui est "scolaire", depuis que j'ai constaté que rien ne va dans mon Mémoire.
    J'avais perdu l'habitude d'être au-dessous des exigences.

    Et j'suis fatiguée putain. Fatiguée. Fatiguée.

    J'veux pas que la dépression en profite pour revenir. La psy m'a lâchée. Et le psychiatre n'est pas la personne la plus empathique du monde.

    OUI, la vie c'est des hauts et des bas, toussa toussa. Oui, je sais. Mais à partir de quelle proportion de bas gagne-t-on le droit de demander du répit ?

    Malade

    20 janvier 2016 à 20h06

    Malade. Heureusement, ça tombe le lendemain des examens, et avant les journées de répétition. Je peux donc être une loque en toute tranquillité.
    A midi, restau avec mes anciens collègues, ça fait plaisir. Me réintégrer aux petites habitudes le temps d'un repas... Je recommencerai.

    Cet aprèm, j'ai épluché les offres et envoyé une candidature. J'en ai mis 3 autres de côté, je m'en occuperai demain. Tout compte fait, j'arrive à tomber, une fois de temps en temps, sur une offre qui me plaît sincèrement. Reste à voir si les recruteurs estiment que mon profil colle. Les candidatures que j'ai envoyées pour l'instant sont toutes dans des pays dits "en développement". Le site du ministère des affaires étrangères ainsi que mes proches s'alarment un peu. Moi, de moins en moins.

    Malgré tout l'intérêt que représente votre candidature

    25 janvier 2016 à 13h16

    Nous étions 4, puis 6 dans la salle. Nous attendions depuis une bonne dizaine de minutes, et toujours pas de classe, toujours pas de prof. Et soudain l'une des filles a remarqué que la salle avait changé sur l'agenda en ligne. Cours sur l'autre campus. Ça apprendra vouloir s'organiser et noter nos salles à l'avance !

    Depuis quelques jours, j'envoie des candidatures. Youpidou, j'ai reçu ma première réponse négative ! Tant d'émotions. Ah là là. Bon, 'faut que j'enfile ma carapace, parce que je vais en recevoir à la chaîne, de ces jolis mails pré-écrits m'annonçant qu'ils préfèrent un autre candidat. Faut que je me blinde pour ne pas avoir à passer par cette colère, cette colère qui me demande ce qu'elle a qui cloche, ma candidature, cette colère contre ces entreprises qui demandent des profils déjà incroyablement expérimentés à peine sortis des études, cette colère de m'faire jeter. Cette colère mêlée de tristesse en voyant que je fais partie de ceux qui galèrent à trouver stages et contrats, alors qu'on me dit toujours que mon CV et ma lettre de motivation sont bien fichus. Pourquoi certains trouvent facilement, et d'autres - moi ! coucou ! - toujours à la dernière minute ? A quoi tient la différence, qu'est-ce qui cloche ? C'est une vraie question : qu'est-ce qui cloche dans mes candidatures ? (non parce que... c'pas pour être mauvaise langue, mais quand je vois les contrats que décrochent certains anciens camarades de classe, alors que je sais à quel point ce sont des glandeurs pas fiables du tout...!!). J'sais pas, y a un secret dont on n'a pas dû me parler. Même mon frangin, dans un tout autre secteur, qui s'y prend toujours à la DERNIÈRE minute pour ses candidatures et n'en envoie que deux maximum, il est pris plus rapidement. (D'ailleurs je le coache à chaque fois : CV, lettre, entretien : demandez les bons conseils ! ...ben chez lui, 'faut croire que ça fonctionne mieux que chez moi). Où est-ce que ça coince ? Lettre de motivation trop longue ? Pas les bons mots sur le CV ? J'ai l'air trop quelque chose, pas assez autre chose ? Mais quoi ? Dites-moi, sincèrement.

    Bref. Voilà. Si j'suis déjà énervée / déprimée de ce premier refus (même pas l'offre qui me plaisait le plus), qu'est-ce que ça va être quand les autres vont s'enchaîner ! :)

    Et ma chambre est toujours un vaste capharnaüm. Punaise, mais bouge-toi les fesses ma grande. Oh et bouge-toi les fesses au sens propre aussi, tant qu'à faire. Le sport, tout ça tout ça. Hein ? Qu'est-ce que t'en dis ?

    Discussions de l'après-midi

    27 janvier 2016 à 18h53

    Comme prévu, j'ai composé le numéro de mon tuteur de mémoire. Au mauvais moment apparemment : il était en plein rush, sous le coup d'un imprévu qui lui avait fait oublier notre RDV. Aaah, l'histoire de ma vie. :)
    Ceci dit, tant mieux, je serai davantage préparée pour la prochaine date. Et puis j'ai du boulot, ce soir.

    A midi, restau avec les collègues. Il était là aussi. Evidemment, c'est à peine si l'on s'est adressé la parole.

    D'autre part. A toi, et à l'autre avant toi. Ne comprenez-vous pas que ce n'est pas de l'indécision ni de la faiblesse de caractère, mon manque d'insistance, mais qu'il s'agit...simplement... de respect d'autrui ? Comment est-ce devenu un reproche, un défaut que de ne pas oser forcer son partenaire ?

    ça, c'est fait.

    29 janvier 2016 à 15h46

    Hey, tu vois, ça c'est fait ! C'est bien, tu peux faire des choses bien. Ces coups de fil pour recevoir les attestations employeur. Ces scan que tu repousses, repousses, repouuuusses depuis 1 an - tu te rends compte ? 1 an !. Ce mail envoyé à l'école pour régler ces formalités administratives. Et, si tu continues sur ta lancée, peut-être même une candidature ? Peut-être même un rangement de ce foutoir monumental qui te sert de chambre ?
    Oui, c'est épuisant d'avance, mais regarde - regarde, tu l'as fait et c'est cool.
    Hop hop, une candidature, maintenant.

    Voix

    30 janvier 2016 à 8h45

    Nouvelle journée de répétitions. Ces derniers temps, je perds un peu confiance en ma voix. Personne n'aime entendre sa voix enregistrée, pas vrai ? Bah voilà. J'ai entendu ma voix enregistrée. Bouark.
    Et je cherche à la travailler dans un autre registre... que je ne maîtrise pas. Je suis toujours restée dans ma zone de confort, une zone qu'au contraire la plupart des z'apprentis chanteurs a du mal à atteindre. C'était pratique ! Du coup, je suis absolument maladroite dès que je sors de cette zone. Je n'en suis jamais sortie, depuis mes premiers pas en chorale, il y a déjà... pfiouh, une belle poignée d'années.

    Ce soir, j'ai rendez-vous avec mon tuteur de mémoire. Je n'ai pas eu le temps de préparer ce rendez-vous, ou pour être plus honnête, j'ai occupé ce temps autrement. Alors... j'espère qu' IL va parler, ne pas attendre que ce soit moi qui dise tout. Je ne sais même pas de quoi il souhaite que nous parlions.

    Air de la Reine de la Nuit

    30 janvier 2016 à 20h51

    M'faudrait investir dans un p'tit carnet consacré aux dessins pas sérieux. Le genre où je pourrais gribouiller un dessin par jour en rapport avec une petite anecdote, sans avoir l'impression de gâcher une page.
    Aujourd'hui, révélation : m'suis rendue compte que je peux atteindre les notes de l'Air de la Reine de la Nuit ! Bon, c'est ni beau ni fluide, hein, loin de là. On se situe à l'extrême limite de ma tessiture. Pour l'instant, on est entre miaulement et couinement, le niveau zéro de la maîtrise : perchée si haut, ma voix ne sait pas m'obéir. Bien évidemment, aussitôt rentrée chez moi, j'me suis procuré la partition. Avec trad' anglaise, histoire d'être en mesure de prononcer les mots. Ma coloc va me haïr. Gnii, j'suis sur un p'tit nuage, j'me découvre capable de fouler un terrain que je pensais purement inaccessible !

    Entretien avec mon tuteur de mémoire - et ses enfants gazouillants en arrière-plan. Je peux passer à l'enquête terrain. J'ai hâte - et un peu peur de faire n'importe quoi, de bousiller mon matériau en ne posant pas les bonnes questions.

    De nouveau

    2 février 2016 à 8h24

    Cette fatigue. Cette envie de bouder le monde pour me réfugier dans mon demi-sommeil de rêveries scénarisées.
    C'est mauvais signe, non ?

    Rester active. Rester active. Trouver le temps d'envoyer encore des candidatures. Ne pas me dégonfler, ne pas me dégonfler et demander des RDV pour mener mon enquête terrain. Punaise, j'ai même plus la niaque de me battre, j'ai juste envie d'attendre que la vague passe.

    Irritation

    3 février 2016 à 21h03

    Ayé suis de nouveau irritable.
    Mon ordi qui raaaaame et plante. Je ne supporte pas la lenteur.
    Ma coloc qui est sortie de sa chambre tout sourire. Ah, j'l'ai tout de suite sentie venir : elle, elle a un truc à me demander. Ça n'a pas raté. Me suis arrangée pour décliner. Faut pas pousser non plus.
    Surcharge de travail ces derniers jours, depuis le début de la semaine je n'ai pas été chez moi avant 20h. Des travaux de groupe...mais avec des coéquipiers quelque peu mous du genou, on va dire. Sympathiques, hein. Mais tout mous. Ceux qui assuraient la partie finance ont brillé par leur inutilité, c'est dommage. La prof nous considérait comme une bande de simplets durant tout le séminaire, juste parce qu'on s'est plantés sur le premier exercice. Oh, on s'est repris après. Oui mais non, rien à faire, elle nous a rebattu les oreilles de notre nullité du début à la fin. 'tain mais c'est dingue ça. Y a que dans notre système qu'on t'enfonce comme ça dès la première erreur, sans plus jamais te laisser une chance de te relever.

    J'ai envie d'être dans les bras de Collègue. Fallait que je le mentionne quelque part.

    Tanière

    6 février 2016 à 19h37

    Trois coups à la porte. Si je fais la morte, on me laissera tranquille. Pas participer à la réalité. Pas prendre part au monde. Laissez-moi m'absenter du monde.
    J'ai pas ouvert les yeux, ni remué ce corps de plomb. La porte s'ouvre. J'entends mon prénom. Dans ma tête, je me vois feindre la pleine forme comme je sais si bien le faire, mais le fait est que je ne suis pas même capable d'articuler un mot. Je me sens vaguement traversée par un flot de honte dont je me fous éperdument - ça se saurait si j'étais capable de ressentir des trucs en période de rechute.
    Émerger, rattraper la réalité. Ça tourne, c'est loin. Je tente de grimacer un sourire, pour faire bonne figure, la politesse tout ça tout ça.
    "Qu'est-ce que... tu... qu'est-ce qu'il se passe ? Ta proprio m'a laissée entrer. Tu répondais plus..."
    Mon simulacre de sourire toujours fiché sur les lèvres, je secoue imperceptiblement la tête.
    "ça va... t'inquiète."
    J'me foutrais de ma gueule si j'avais toute ma tête.
    Elle me rejoint, s'installe sur le lit, en tailleur.
    Je trouve moyen d'actionner mon bras pour faire disparaître les plaquettes de médicaments. Pousser sous un bouquin et faire tomber le tout par terre, quoi. Discrétion et adresse.
    Un silence.
    "Qu'est-ce qu'il t'arrive ?"
    Je hausse les épaules. Ça m'semble être la réponse la plus pertinente.
    Le silence s'étire.
    Mon corps est comme une enclume.
    Je crois que je murmure finalement un "j'peux pas - j'peux pas".
    Doucement, elle se penche vers moi et me prend dans ses bras.
    "Je savais pas... je savais pas que... j'suis désolée..."
    Réconfort fragilité tant de fragilité. Et de tristesse à la fois
    Après un moment, je réussis à animer mes bras pour rendre l'étreinte.
    Sa main caresse mes cheveux, ma nuque, amenant le calme.
    Et soudain je déborde. Déchirement et fracas.

    Murmure. "Faut que ça s'arrête. Faut... qu'ça s'arrête."



    "T'arrives à te lever ?
    -Me suis douchée. Mais..."
    Mais terreur à la simple idée de quitter ma position fœtale, de déplier mes jambes qui protègent l'immense vide de mon ventre, bouger, bouger ma carcasse, la chose la plus insurmontable du monde. Demande beaucoup trop d'énergie. Je n'en suis simplement pas capable. Pas maintenant. Pas me lever. Peux pas. C'est t..trop. Et de nouveau mes yeux sont prêts à déborder. Je déborde -ça chavire- de vide et de ce Mal immense.
    "J'vais rester là. Jusqu'à ce que tu sois capable de te lever. D'accord ?"
    Elle retire son jean, adoptant l'uniforme de la maison, et, dans un sourire, se glisse sous la couette. Les bras toujours en cocon autour du corps, je me décale de deux centimètres. Un contact humain est...encore trop.
    "On met un film ?
    -J'te laisse le choisir."

    Ses mains entrent en contact avec mes bras. Les effleurent avant de les caresser en légèreté, comme pour prendre la température. Vents contraires dans ma caboche.
    Ses doigts dérivent du côté du T-shirt.
    Le relèvent un peu pour s'y frayer un passage.
    Je me raidis. Qu'est-ce que tu fais. Pas là. Pas maintenant ? Tu vas pas... Non... qu'est-ce que tu - La terreur de me voir de nouveau incapable de réagir Non Pas une nouvelle fois
    Les mains remontent doucement mon dos et entament simplement un léger massage. Rien de plus. Ma respiration reprend - merde, j'étais en apnée. Mes muscles se détendent un peu. Et se relâchent tout à fait. J'deviens une sorte de petit chaton prêt à ronronner.
    Au bout d'un moment, nos jambes finissent par s'entrelacer.
    Mes doigts parcourent la ligne de son corps. Ces courbes si belles à tracer.

    Feeling home

    11 février 2016 à 22h58

    De train en train, de quai en quai. La longue mélodie des rails puis la courbature à l'épaule droite... Back home. Enfin, "home"... Je ne sais pas. Depuis une poignée d'années que j'ai quitté le foyer parental - six... déjà six - je n'ai occupé que des logements temporaires - l'affaire de quelques mois, deux ans maximum. Je n'ai que peu eu le temps de m'y sentir chez moi. Particulièrement mon logement actuel, tellement sommaire qu'il est, depuis plus d'un an et demi, entièrement provisoire à mes yeux. Surtout avec mon espèce de coloc (toujours inapte à éteindre un interrupteur, décidément. Oh et cette semaine, après 6 mois passés ici, elle m'a demandé où est-ce que je sortais les sacs poubelle. En 6 mois, elle n'a donc pas une seule fois sorti ses poubelles, se reposant toujours sur moi ou la proprio. Waouh.)
    Mais.... "la maison", c'est chez mes parents. Ce n'est plus "chez moi", en toute logique, puisque je n'y suis que quelques jours par an. Je n'ai pas de chez-moi. C'est assez étrange.

    La suite des opérations

    13 février 2016 à 11h43

    Une opération. Une petite opération "facile", "rapide". Avec alitement et douleurs à la clé, bien sûr, mais c'est vraiment une petite opération, ça se fait pas mal de nos jours. Je vous donne le numéro d'un docteur, une spécialiste, prenez un rendez-vous avec elle pour en discuter et voir les possibilités pour vous, discuter des effets secondaires possibles et fixer une date. Vous pouvez faire ça durant des vacances, lorsque vous êtes dans la région.

    Et me voilà à envisager cette opération. Ouais, ça me changerait un peu la vie. Me la faciliterait. Evidemment, j'ai un peu peur. Evidemment, je me demande à quel foutu moment je vais pouvoir caser tout ça dans mon planning - j'habite loin, je ne peux pas me téléporter à tout moment. Evidemment, j'éprouve une certaine gêne à en parler à mes parents - il faudra que je vienne chez eux pour ce rendez-vous, puis pour cette opération, donc impossible de le leur cacher. Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet avec eux. Pourtant je l'ai fait, avec ma mère. Comme ça c'est fait. Je redoute un peu le moment où elle voudra amener le sujet en plein milieu d'un repas familial...

    J'ai pris un rendez-vous préliminaire avec le docteur qui m'a été recommandé. Elle est extrêmement demandée donc très prise. Rendez-vous mi-mai. Mazette, je ne sais même pas si je serai disponible à cette date ! L'opération ne risque donc pas d'être pour tout de suite !

    L'impression de mentir

    14 février 2016 à 22h26

    J'ai assisté à un concert aujourd'hui. C'était beau, l'acoustique du lieu était excellente, et depuis nos places la vue était bonne. Mais. Mais bordel, je n'ai rien ressenti. Clairement je ne suis pas guérie. Normalement, un concert, un orchestre, des instruments, ça me fout les larmes aux yeux, c'est tout, c'est radical, ça me met des cascades au coin des yeux et une boule qui va-et-vient entre ma gorge et ma poitrine. Et l'envie de jouer encore et encore, de me sentir traversée encore et encore. Là, rien. Tout au plus, une interrogation : et si j'avais choisi de suivre la voie de la musique, serais-je moi aussi élégamment vêtue, à pratiquer la musique puis monter sur scène, en guise de métier ?(Réponse : aucune chance que je suive cette voie, il a été décidé dès mon berceau que je ferais des études académiques, j'ai été conditionnée pour ça et n'ai donc jamais trop envisagé autre chose, fin de la question.)

    Et ma mère ne cessait de demander si ça m'avait plu. Oui, bien sûr que c'était bien. Mais comment dire ça sans avoir l'impression de mentir ? C'est la première fois, je crois, que je ne ressens rien à un concert. Je ne suis pas allée à un tel concert depuis que je suis sous médocs.

    Je n'ai pas sorti mon violon de son étui depuis 2 mois. Putain.
    (Bon, je mets un peu ça sur le dos de la coloc', elle souffle tellement fort quand je fais de la musique... et comme elle ne sort JAMAIS de l'appart...)
    Je me déçois. J'ai honte. Je me sens coupable. Bref.

    Repas chez ma sœur. Elle avait insisté pour qu'on vienne mais ne semblait finalement plus supporter de nous avoir tous chez elle. Très tendue. Elle s'est énervée, tandis que nous, on riait l'esprit léger. Et pouf, elle l'a très mal pris, dans un jaillissement de colère s'est enfermée dans sa chambre et on ne l'a plus revue jusqu'à notre départ où, quand je suis passée dans sa chambre lui dire "à cet été", pour toute réponse s'est élevé un "cassez-vous !".
    C'est fatigant. Alors oui, après, elle envoie un texto "désolée" à l'une de nous. Comme d'habitude. Mais si elle pouvait apprendre à se contrôler, ce serait mieux. Elle n'est pas heureuse de réagir comme ça, mais bien que j'arrive à prendre les choses avec recul depuis que je suis inapte à ressentir quoi que ce soit, il est difficile de toujours tolérer la violence de ses réactions et de ses propos.

    Le chemin du retour

    17 février 2016 à 17h21

    Une heure de voiture - aux côtés de ma belle-sœur dans les vapes du fait d'un traitement lourd. J'allais à la gare, elle à l'hôpital. Que se passe-t-il ? De quoi s'agit-il ? Le mystère s'éclaircit peu à peu... mais des pièces du puzzle manquent encore. Son état de santé est inquiétant, bien qu'elle fasse tout pour n'en rien laisser paraître.

    Premier train. L'un de ceux sans espace pour ranger les sacs de voyage. Pour un long trajet, c'est rusé. C'est donc avec mon sac sous les pieds, mon sac à dos sur les genoux, et à côté d'une vieille agitée en manteau jaune qui fourrageait dans son paquet de biscuits, que j'ai fait mon trajet. J'avais prévu de bosser à la retranscription de mes entretiens de Mémoire mais hé, y avait pas de prise dans ce TGV (Beaucoup de saleté sur les vitres par contre). Et ma batterie d'ordi s'était déchargée comme par magie. J'ai donc roupillé, au milieu des piaillements d'enfants.
    Sandwich de gare, puis mon traditionnel starbucks de changement de gare, et zou', deuxième train. Enfin sans voisin-e. Enfin une prise. Enfin un peu bossé.

    Posé mes valises à l'appart', que ma coloc' s'est chargée de re-salir en mon absence (ça valait le coup de faire le ménage avant de partir, tiens), et direction les bureaux pour un autre entretien de mémoire.
    "Je te fais confiance, te connaissant ce sera très intéressant et j'espère qu'on pourra le lire". Merci.
    J'vais finir par me faire refaire un badge d'accès, si ça continue ! Avec tous les entretiens que j'y mène, c'est comme si je n'avais pas encore quitté le bureau ! J'en ai programmé 3 autres, dont un avec la chef. Ça promet d'être intéressant.

    J'ai obtenu (merci le réseau :) ) ma notification de droits Pôle Emploi. Grâce aux primes qui entrent en compte, je touche presque la même chose que lorsque je travaillais ! "C'est la première fois que je vois quelqu'un d'aussi ravi quand je lui remets son attestation !"

    Minuit, le carrosse, la citrouille

    21 février 2016 à 19h05

    Tic tac. Tic tac. Tic tac.

    Vertiges.
    Envie sourde de sangloter sans raison.

    Tic tac. Tic tac. Tic tac.

    Pas encore. Pas tout de suite. Laissez-moi d'abord assurer mercredi. Encore un peu de temps. Pas tout de suite.

    Pas envie de recommencer. Je veux pas de ça. Je veux pas.

    Pas encore.
    On a fait le tour maintenant. Ça suffit. Me terrer dans ma caverne, me renfermer, me noyer dans mes sanglots, me lamenter sur mon sort, diminuée, être réduite à une dépressive en crise parce que dans ces moments, je ne suis rien d'autre, rien d'autre qu'une chose malade. Ça va, on connait la chanson. Où est l'intérêt de recommencer ?

    Pas encore. En tout cas pas tout de suite. J'ai encore des choses à vivre, avant de me re-transformer en serpillière.

    Grande résolution

    21 février 2016 à 22h22

    Pendant que l'eau de ma soupe était en train de bouillir, j'ai soudain attrapé une éponge, un produit ménager multi-surfaces, et j'ai récuré la cuisine. J'm'étais promis d'attendre qu'elle comprenne le message et qu'elle nettoie enfin, elle, pour - sans doute - sa première fois. Changement de stratégie.
    A partir de maintenant, je vais lui pourrir la vie comme elle pourrit la mienne depuis des mois avec sa crasse. Là, tout est clean. Et dorénavant, à la moindre saleté qu'elle laisse derrière elle, j'irai frapper à la porte de sa chambre pour le lui faire savoir.
    Y en a marre de ses poils dans la salle de bain quand j'me lève le matin.
    Y en a marre de ses allumettes usagées empilées à côté de la gazinière - elle attend quoi pour les jeter ? Elle les collectionne ? Elle tente un record de la plus haute pile ? Elle pense qu'elles vont s'auto-détruire ? Expliquez-moi.
    Y en a plus que marre de ses épluchures de légumes qui bouchent l'évier plusieurs fois par semaine. Quand tu cuisines, tu mets les trucs à la poubelle, idiote, PAS dans le siphon de l'évier !
    Y en a marre du plan de travail jamais nettoyé ; un coup d'éponge quand t'as fini, c'est rapide et gratuit.
    Y en a marre de ses miettes et pépins de tomates qui tombent du four sur le frigo et y restent jusqu'à développer un véritable écosystème.
    Y en a marre qu'elle utilise MA planche à découper pour ensuite la laisser moisir sur une flaque de flotte.
    Y en a marre de l'immense tâche de gras sale sur la grande plaque de cuisson qu'elle est la seule à utiliser.
    Y en a marre de ses étagères du frigo dégueulasses et pleines de taches suspectes, alors que c'est là où on stocke la bouffe, merde. Elle m'a quand même laissé une vieille odeur de f*cking choux de Bruxelles imprégnée dans le frigo (et donc dans la cuisine dès que j'ouvre le frigo), en partant en vacances. T'as une boîte entamée de choux de Bruxelles odorants, tu la couvres au moins, ta boîte ! Non ? Non, apparemment. Et s'il n'y avait que les choux de Bruxelles. Y a aussi son demi-camembert Carrefour qui sèche là depuis 2 mois. Un régal pour l'odorat.

    Ah, maintenant, elle va comprendre que non, ça ne se nettoie pas tout seul depuis 7 mois.
    Je paie mon loyer, et je ne le paie ni pour vivre dans la crasse, ni pour la nettoyer à sa place.

    Brève de comptoir

    26 février 2016 à 0h06

    On a encore dérapé. Avec naturel.
    J'en redemande. C'est râpé.

    C'est étrange comme mon cerveau est capable de réduire un tas de sensations et de pensées en une coquille de noisette. Il ne me reste qu'un infime souvenir très confus, très flou de ces instants, me privant de les revivre mentalement.

    L'autre.

    27 février 2016 à 1h02

    Je parle à un autre, le contact passe super bien, mais je m'en fous totalement. Je réponds du tac au tac sans pourtant me sentir investie le moins du monde. Je suis d'une insensibilité désarmante. Le seul que j'ai en tête, c'est Lui. Lui qui n'est pas à moi, Lui qui a été à moi une poignée de minutes, Lui qui a ce truc. Cette espèce d'attirance physique amusée, à la fois timide et sauvage, dans les rares moments où l'on se retrouve l'un à l'autre. Je parle à un autre, ouais, et tout ce que je me dis, c'est que j'aimerais avoir ces genres de discussion avec Lui. Mais il n'a jamais été question qu'on devienne proches, ma poulette. J'tourne pas rond, mazette. Ou plutôt si, c'est signe que finalement, je ne suis pas siii insensible, pour qu'il occupe autant mon esprit. C'est signe que je n'ai peut-être pas perdu touuute ma capacité à ressentir quoi que ce soit, si je suis obnubilée par ce qui est très logiquement censé me rendre un p'tit peu dingue. Ce genre de situation rendrait dingue n'importe qui. Même si en l'occurrence, c'est tout dans ma tête, presque rien dans mes tripes.
    Ouais, bon. C'est donc "bon signe", mais pas forcément judicieux pour autant.

    La pêche aux canards

    29 février 2016 à 18h07

    J'en ai marre de cette phase d'insensibilité. Sérieux, j'en ai marre. Tout est morne, plat. C'est comme... évoluer dans un monde uniquement représenté au dessin au trait : des contours mais pas de couleurs. Ou alors, un monde tout en aquarelle : c'est bien joli mais y a pas la HD, rien qui ne m'accroche particulièrement le regard.
    Avant, mes émotions étaient une courbe qui grimpe jusqu'à des sommets pour aussitôt redescendre dans des abysses et ainsi de suite, des montagnes russes et les vertiges qui vont avec. A présent, en termes de sensations fortes ça se situe plutôt au niveau de la file d'attente pour faire la pêche aux canards.

    Le rythme scolaire actuel, très léger, ne m'aide pas à rester dans une dynamique. Comme le dit le psy, j'ai besoin d'être toujours dans une dynamique, sinon je replonge. Bon. Ben là, quand j'enchaîne 4 jours sans cours, je n'arrive pas à les occuper. J'ai seulement ce BESOIN de rester au lit, dormir, encore et encore, comme si je ne pouvais jamais en être rassasiée.

    J'ai posté deux candidatures. Si seulement elles pouvaient déboucher. Le timing serait idéal. La mission me plaît. Le cadre aussi.

    Tensions

    3 mars 2016 à 23h48

    De nouveau tendue. Comme... stressée. Comme... avant.

    D'autre part, une discussion va s'imposer avec la coloc', je suis à deux doigts de lui mettre une paire de claques. Aucun respect de rien celle-là, un égoïsme qui dépasse l'entendement. Et ça influe directement sur mon moral : dès que je suis à l'appart, je me sens grincheuse rien qu'à l'idée qu'elle soit dans les parages. Sa présence me pourrit la vie.

    Partir vers l'inconnu : ça y est

    16 mars 2016 à 21h34

    Je vais partir au bout du monde.
    Enfin.
    Ça me semble irréel. Je m'attends à ce qu'un truc foire au cours des semaines précédant mon départ.