Exilé

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Sommaire

Moesta et errabunda

15 mars 2014 à 22h02

Une sensation de vide intense enserre mon cœur. Où que j'aille je reste hébété devant l'absurdité de la condition humaine. Tout me semble triste et exsangue : inconsistant.
Est-il possible d'avoir une vie décente sans avoir a écraser qui que ce soit. Le malheur des autres doit-il forcément mener au bonheur de certains ?

Mes journées se résument à l'exploitation de la misère humaine, j'offre l'illusion du bonheur et de la prospérité à ceux qui me suivent : 10 heures de travail par jour 6 jours sur 7 dans des conditions atroces pour ces pauvres diables emplis d'espoir. Le tout pour 200 euros par mois.

Et pourtant, tout ceux qui m'entourent trouvent ces conditions normales. Lorsque j'annonce être aussi sale qu'un marchand d'arme tous me dévisagent. Seule l'incompréhension fait échos à mon indignation. Pour eux je pense trop, je ne profite pas du moment présent.

Jusqu’à quelle extrémité notre désir de facilité nous fait fuir ces pensées qui nous dérangent ? Je dénonce cette situation et pourtant j'en suis l'un des premier instigateur. Parfois je ris de cette absurdité malsaine. Il faudrait que je ressente de la culpabilité et pourtant je n'y arrive pas. Suis-je un monstre pour autant ?

Non, je suis juste un humain comme les autres, vain et éphémère. Juste un humain qui participe à ce jeux infernal ou tout se résume à la loi du plus fort où tout n'est que conflit.

L'exil

16 mars 2014 à 17h08

J'ai choisie une vie d'errance.

Je voulais voir jusqu'ou pouvaient me mener mes pas. Je n'avais plus ma place en France. J'ai fait trop de mal à ceux que j'aime. Il fallait que je me retire. Il me fallait du temps, beaucoup de temps afin de méditer à la suite que je devais donner à mon existence. Partir à l'aventure était ce que j'avais de mieux à faire.

Pourtant, combien je regrette ma patrie. Je ressens que beaucoup de temps sera encore nécessaire avant que je ne retourne. Dès que je songe à rentrer, un profonde amertume m'envahit. Je sais que tout redeviendra comme avant. Je ne souhaite pas réitérer mes erreurs.

Je ne sais pas pour quelle raison, la réponse m'est intangible. Quelle erreur y a t'il dans mon raisonnement ? Comment empêcher la révolution du cycle ? Est-ce tout simplement moi qui suis-je inadapté ? Il me semble pourtant me connaître, à vrai dire la seule chose que je puisse véritablement connaître c'est moi même. Pour le reste, je n'arrive pas à comprendre les êtres qui m'entourent. Je me sens perdu.

Cependant, ce n'est pas l'espoir, ni la volonté qui manque. Au contraire, c'est ce qui me donne la rage de vivre. Un jour je trouverais cette réponse tant attendue. Un jour je trouverais la paix d'esprit. Mais pour l'instant la lutte continue.

Pourquoi moi ?

16 mars 2014 à 22h27

Marine,

La première fois que fois que je t'ai vue j'ai cru que mon cœur aller voler en éclats. J'ai pu sentir le sang battre à mes tempes. Rarement dans toute mon existence j'ai pu ressentir quelque chose d'aussi violent et déroutant à la fois.

A cet instant nous allions déjeuner avec les collègues. Afin de retrouver mes esprits je me suis placé à la fin du cortège. Tu es venue te placer à ma droite. Tu commença d'abord par me questionner. Je t'ai alors répondu de manière grossière, violente et souvent sordide.Au lieu de me fuir tu fis tinter mes oreilles de ton rire argentin.

Plus l'on discutais, plus tu me fascinais. Plus l'on parlais, plus tu me plaisais. Je fus bouleversé par ton évidente sensibilité. Je fus tétanisé par ton regard ô combien tendre. Tu as pu me faire perdre toute contenance. Rares sont les personnes que je laisse me toucher, mes réflexes d'enfant battu resurgissent : un retrait brutal et instinctif. Pourtant je t'ai laissée me toucher. Pire encore, je me suis même surpris a chercher ton contact.

Si peu de temps t'as été nécessaire pour approcher l'homme sauvage que je suis. J'ai même cru entrevoir des rayons lumière pourfendre les ténèbres qui voilent ma vue. C'est alors que rassuré par ta présence je me mis à détacher moi même les pièces de mon armure. De mon propre chef je t'ai montré mes cicatrices encore douloureuses.
J'ai eu la sensation d'une compréhension mutuelle. J'ai eu l'impression que tu m'étais acquise. Pour ma part j'étais déjà ton captif.

Toute illusion doit avoir une fin. La fin a été aussi fulgurante que le début. Tu es venue à mon bureau. Tu as demandé à me parler. Tu as été franche et plus courageuse que je ne l'aurais été avec toi :" Je t’apprécies énormément, mais je ne veux que ton amitié, je ne veux pas te perdre."

Je me suis senti stupide, humilié et très en colère contre moi même. J'aurais dû être plus vigilant. Je ne peux pas t'en vouloir. Personne ne peut en vouloir une autre personne pour ce qu'elle ressent, ça ne se contrôle pas. J'aurais du te remercier pour ta bienveillance. Tu m'a achevé de manière digne tout en limitant ma souffrance.

C'est alors que tel un animal blessé je t'ai attaqué. Par instinct de conservation je t'ai enfoncé mes crocs là ou ça faisait le plus mal. Je voulais que tu me fuies. Je voulais que tu ne m'apprécies plus. Il est plus facile de ne pas être aimé par quelqu'un qui ne vous apprécie pas. L'inverse est toujours source d'intenses frustrations et d'incompréhension.

Depuis je te fuis.

J'aurais aimé pouvoir lui dire cela de vive voix. Cependant, même à ce jour je doute encore de l'utilité de cet acte. J'ai déjà pensé le lui écrire, aurais cela aurait été une insulte à son courage. Le mal a été fait. Je souhaite garder cette erreur en mémoire et faire en sorte de ne plus la reproduire.

Trop souvent

5 avril 2014 à 22h03

Trop de personnes me demandent d'arrêter de réfléchir. De vivre L'instant présent. Souvent c'est la citation "carpe idem" qui ressort. Et pourtant s'ils savaient ce qui se cache derrière ces mots...

Quand cela m'arrive j'ai l'impression de me faire gifler. Une vague d'incompréhension m'envahit. C'est dans ces instants que je vois à quel point je suis décalé. J'ai plus l'impression de ne pas comprendre les personnes que d'être incompris, c'est ce qui sème le trouble dans mon esprit.
Pourtant, ce sont ces instants de colère furtifs qui me rappellent que je ne suis pas complètement fou.