Il est 04:51 du matin et je ne suis toujours pas couché.
Cela fait maintenant un certain bout de temps que c'est ainsi, que je ne dors plus les nuits. Cette mauvaise habitude de m**** doit disparaitre de ma vie mais je n'y arrive pas. J'ai 25 ans mais je me comporte comme un jeune adolescent irresponsable qui veut échapper à toute responsabilité. Peut-être parce que lorsque j'étais enfant j'en avais déjà assez beaucoup pour mon âge et que ça me saoulait énormément car je voyais bien que les enfants de mon âge autour de moi, eux, étaient loin de tout ça. De devoir faire la paperasse pour leur père comme moi je le faisais. Ça pouvait être aller chercher un papier à la boite d'interim de mon père comme ça pouvait être remplir de longs dossiers administratifs. Et ceci très souvent...
Alors oui c'est vrai que mes parents sont à peine lettrés (surtout ma pauvre mère) mais quand je voyais qu'en retour je ne recevais aucun remerciement et même pire, que mon père était de surcroit jamais satisfait, cela me dégoutait.
Pour lui c'était absolument normal d'envoyer son fils de 12 ans (déjà qu'en plus j'étais pas bien dans ma peau) aux Assedics afin de leur réclamer ses impayés qui lui étaient dus !
Vas expliquer cela à l’hôtesse des Assedics derrière son guichet à cet âge-là ! En plus mon père m'expliquait très mal la situation ("dis-leur que le mois dernier au lieu de me payer 1027€ ils m'ont versé que 560€ alors que la dernière fois où j'étais allé les voir ils m'ont dit qu'ils allaient effacer ma dette de trop-perçu !"). Très mal expliqué ou plutôt en oubliant volontairement de préciser certains points comme par exemple qu'il était conclu qu'il devait leur envoyer un document spécifique pour cela, chose qu'il n'avait pas fait bien évidemment...
Je me rappel encore très bien de l'étonnement des hôtesses qui me voyaient venir m'occuper des aléas administratifs de mon père elles ne comprenaient pas comment est-ce qu'il pouvait m'envoyer à sa place à mon âge, moi aussi d'ailleurs.
Alors pourquoi ne pas avoir simplement refusé me diras-tu ! Oulaaa avec mon "papa" il était hors de question de refuser sinon j'avais le droit à une bonne dose de colère de sa part. Comme si c'est moi le fautif dans l'histoire et pas lui. Pour ses intérêts il trouvait toujours des excuses comme quoi il n'avait pas le choix qu'il travaillait toute la semaine, ou quand il travaillait pas, qu'il ne serait pas là (il partait souvent passer quelques jours chez ses parents seul sans nous) etc...
Encore que tout ceci finalement ce n'est pas grave comparé à ce que je crois qui m'a fait le plus souffrir : avoir grandi avec pas grand chose contrairement à tous ceux que je connaissais qui avaient souvent droit à des cadeaux de la part de leur parent.
Je me souviens que très souvent dès que je demandais un truc pas très onéreux de mon père il me le refusait systématiquement ou presque. Alors j'ai rapidement cessé de demander car fasse à autant de refus je ne supportais plus d'en recevoir. Je préférais la douleur de ne pas avoir la chose tant convoitée plutôt que me recevoir sans arrêt des refus catégoriques...
Mais j'étais bien obligé de fermer ma g***** c'était ainsi et pas autrement et si tu n'es pas content c'est pareil surtout que ma mère voulait toujours que l'on évite les "problèmes" avec mon père car oui on considérait que le fait de lui faire remarquer qu'il était vraiment "une grosse pince", pour parler familièrement, et qu'on savait pertinemment qu'il allait mal le prendre ou qu'il allait directement penser que "c'est sa mère qui lui monte la tête", on pensait que cela créerait des problème. Ce qui était bien évidemment le cas ce que ma mère voulait absolument éviter...
Toujours fermer sa g*****, voila ce qu'il me reste de lui. Ça doit être pour cette raison que dans la vie je ferme très souvent ma g***** je m’étais jamais posée cette question, et bien voila qui est fait...
Pendant que j'écris ces lignes je repense à cette fameuse phrase qu'il me ressortait tout le temps d'un air agacé lorsque je lui demandais de m'acheter quelque chose : "mais qu'est-ce que tu vas faire avec ça ?!". C'est tout ce qu'il trouvait à dire pour s'éviter de devoir toucher à son porte monnaie. Certes nous n'étions pas une famille aisée, loin de là, mais nous n'étions pas non plus une famille miséreuse !!
J'arrête là sinon je ne vais plus m'arrêter tellement il y en a à dire.