samedi réveil migraine atroce, je me brosse les dents du fond et je vomis les deux cafés que je venais d'avaler. je végète une heure sur le canapé mais y a trop de pimprenelles qui piaillent à la télé, ma tête menace d'exploser. je me cachetonne et vais me recoucher à 15h au milieu des deux chats tout doux tout ensommeillés. portable qui vibre, un sms de mon amoureux fait office de réveil. l'état de mon corps s'est amélioré de façon miraculeuse, merci l'ibuprofène que je maudis et vénère simultanément.
j'attends l'amoureux en question, un peu comateuse. il est tout engourdi quand il arrive et quand on s'enlace, je sens que son corps est tout mou tout chaud sous son gros manteau. le soir il ne reste pas mais le lendemain il revient encore plus moelleux que la veille. on s'amuse, on se vanne, on rit, on roule dans mes couvertures. il tarde un peu à me le dire, mais j'apprends qu'il a dormi chez une pote. elle a une importance capitale dans mon monde mental, cette fille, puisqu'elle a été une amie proche de mon ex (je hais cette dénomination mais comment dire autrement?), et qu'elle a été, elle aussi, "sous l'emprise" de ce gringalet torturé.
au nouvel an, elle peine à m'adresser la parole alors qu'elle en crève d'envie, d'après ce que me rapporte mon amoureux. la discussion que j'attendais tant ne s'est donc pas faite, nous en sommes toujours au point mort. alors quand il m'annonce qu'il a passé la dernière partie de sa nuit avec elle (sachant qu'ils ont déjà tenté de coucher ensemble, mais ça n'est qu'anecdotique puisque ça a foiré) je me mets à ressentir un truc ignoble, vraiment pas cool : il me dit que je suis jalouse. ok ouais pas faux. c'est même pire : j'enrage. ça me fout les boules qu'il ait l'opportunité de passer du temps avec elle alors que moi, je n'ai toujours pas pu lui décrocher un seul mot. c'est même pas l'éventuelle proximité de leurs corps qui me dérange. c'est le monde à l'envers, non?!
après ça, j'arrive pas à me calmer, je lui dis pleins de saloperies pour le punir un peu mais ça l'excite, ce petit con. s'ensuit une baise un peu monotone parce que j'ai la mâchoire toujours aussi serrée par la colère et qu'il est fatigué ; on jouit quand même. il reste manger à la maison mais il doit faire vite pour pas louper son train. c'est difficile à décrire, mais la dernière heure passée ensemble à discuter de trucs merdiques (organiser son avenir, tout ça), à manger vite sans se parler, sans même se regarder, ça m'a laissé sur une insupportable et abstraite inquiétude. dans la chambre, avant de s'en aller, il m'embrasse, il me dit que c'était une après-midi étrange mais qu'il est tout de même content de l'avoir passée avec moi. je vois que son regard a changé et qu'il y a plus de gêne que de tendresse. quelques minutes après son départ, je trouve le bracelet en cuir que je lui ai offert il y a quelques mois dans la salle de bain. ça n'a rien de rationnel, mais ça m'a compressé les tripes.