Exutoire

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

#1

23 décembre 2015 à 22h44

A chaque fois que je rêve d’elle. Je me réveille tout le temps les yeux larmoyants et la tête tellement confuse. Je me sens complètement déglingué comme si j’allais vomir toutes mes tripes. Je ne peux pas pleurer, je ne peux me laisser aller parce que c’est toujours à cette heure là que ma fille m’implore de me lever pour la conduire à l’école. C’est tellement dur et ca devient parfois invivable pour mon esprit. C’est un pétage de plomb intérieur. Dans mes yeux, y’a ce regard stoïque entièrement recouvert de noir. Mes globes oculaires sont amplement sombres et tentent désespérément d’occulter quelque chose. Pendant ces quelques instants, je ne suis plus là. Je suis face à la mer et une douce mélodie envahit mes tympans. Je cours et je plonge, je m’enfonce de plus en plus loin dans l’océan. Je ne suis plus là. Je finis par revenir à la réalité et je vais travailler comme à mon habitude. Je m’occupe de mes patients tant bien que mal et je balaye d’un revers de la main son fantôme à chaque fois que je l’aperçois comme s’il fallait que je lui dise que ce n’est pas le bon moment. Certains de mes collègues me prennent pour un fou, pour un type qui à des tics et des tocs. Si seulement, ils savaient. Ils fermeraient leurs gueules et hypocritement me plaindrait comme un petit toutou qui vient de perdre son maître. Faut que tu sois fort mon grand ! Eh ben, nan ! Merde ! Je ne suis pas fort moi. Ma journée est quasi terminée. Je démarre la voiture et regarde droit devant moi, je roule un peu vite. J’allume la radio pour me sentir un peu moins seul et la voix de Léonard Cohen me fait fondre en larmes…

#2

25 décembre 2015 à 22h13

Jeudi 8 Septembre 2005. C’est ce jour là que t’as bouleversé toute mon existence, c’est ce jour là où je suis devenu un homme. Je n’étais qu’un insecte insignifiant dans un monde immensément trop grand. Je marchais à pas rapide, essayant d’éviter le regard des passants pressés quand tu m’as bousculé. Tu t’es excusé et m’a aidé à ramasser mon dossier d’inscription pour la Fac, puis tu m’as regardé et je t’ai regardé moi aussi. Y’a eu ce truc. Bordel ! Jamais, je n’avais vécu un truc pareil. Le temps s’est figé, les promeneurs étaient devenus des statues. Les oiseaux lévitaient en plein ciel. Je me serais cru dans un tableau, un chef d’œuvre. Plus personne ne bougeait dans ma vision périphérique, c’était complètement dingue. Y’avait comme des feux d’artifices au dessus de ma tête avec des gros cœurs qui balançaient des confettis. Y’avait ma poitrine qui jouait du tambour. Tu m’as pris la main et tu m’as dit : « Viens ». On a couru jusque ta voiture. On ne sait quasiment pas lâché du regard. On est allé chez toi, on a fait l’amour toute l’après midi. Je me suis levé, je suis sorti sur la terrasse. Tu t’es collé à moi et tu m’as donné une cigarette. Mon âme sœur, tu étais mon âme sœur, tu étais mon Yin. Quand tu m’as déposé devant chez moi. T’as pleuré, t’as plongé ton regard dans le mien et t’as pleuré parce que toi aussi tu savais. Toi aussi tu l’avais ressenti. Je t’ai dit que je t’aimais, que je t’aimerais toujours quoiqu’il puisse se passer. Je me suis assis sur le canapé et je me suis demandé si je n’avais pas rêvé. Quand j’ai reçu ce sms sur mon téléphone. J’ai su que ce n’était pas un rêve…