Le Jour du Soleil

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 20/03/2024.

Sommaire

Trop tôt.

11 novembre 2023 à 22h33

Trop tôt. Il était trop tôt. Tout lui échappait entre les doigts. Elle ne contrôlait plus rien. Ni l’emploi du temps, ni les événements, ni ses propres émotions. Il était trop tôt. Elle ne voulait pas que ça change. Mais tout devait se transformer. Rapidement. Les seuls choix possibles qui s’offraient à elle était de s’adapter. Et d’évoluer. Seulement, comment pouvait elle savoir que cela était pour le meilleur ? Et si elle se retrouvait dans le flot de la vie sans plus savoir comment y naviguer ? Et si elle avait oublié … non. Ce n’est pas qu’elle avait oublié. C’est qu’elle ne voulait pas. Elle ne voulait plus ramer à contre courant. Plus tenter d’empêcher de se noyer quand la barque coulait. Elle ne voulait plus. Mais elle le devait. Pour elle. Pour eux.

Mais il était trop tôt. Trop tôt pour quitter son enfant. Trop tôt pour changer de travail. Trop tôt pour perdre un proche. Trop tôt pour s’exposer de nouveau au monde. Trop tôt pour muer en une personne neuve. Elle venait à peine d’emprunter un nouveau chemin, qu’on lui proposait déjà une nouvelle route. Quelle n’avait pas encore choisie de tracer.

Le Sommeil

30 novembre 2023 à 14h27

Elle souhaitait juste la paix.

La paix du corps et de l’esprit. La solitude. Elle savait que bientôt, elle regretterait ces paroles. Qu'elle souhaiterait l’extrême opposé.

Mais là, tout de suite, en cet instant, elle aimerait être seule au monde. Que personne ne lui parle, ne l’interpelle, ne s’occupe d'elle. Que personne ne la sollicite pour quoi que ce soit. Qu’on lui foute la paix. La vraie.

Elle avait envie de s'enfuir, dormir isolée sur le canapé. Dormir à l’hôtel, rien qu’une fois, sans s'occuper de rien, de ne penser à rien, simplement dormir. Elle rêvait de dormir alors qu'elle n'avait qu'à se laisser aller pour y arriver. Au lieu de se déverser dans les larmes. Ce sont ses ronflements qui l'empêchaient de se laisser aller, et l'anticipation d'un énième éventuel réveil de sa fille.

L'angoisse d'un nouveau cycle. De ne pouvoir dormir, encore, avant de très nombreuses heures. Alors qu'elle savait très bien qu'elle pouvait dormir plus de neuf heures par nuit sans interruption depuis que son enfant faisait ses nuits.

Ce qui l'inquiétait, c'était de devoir être toujours disponible, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pour sa progéniture, son animal de compagnie, sa famille, mais aussi et surtout pour son époux. Et bientôt pour son entourage professionnel.

Elle était la personne sur qui compter. Sur qui se reposer.

Elle s'occupait toujours de tout, avec bienveillance, sans broncher. Sans se plaindre, même si ces derniers mois, les cartes avaient été redistribuées.

Elle voulait changer. Mener sa révolution interne. Et elle connaissait les conséquences de ce genre de choix ... pour l'avoir trop fait par le passé.

Pour l'heure, elle s'endormit sur ces sombres pensées.

Tu parles mal

30 décembre 2023 à 18h09

Je n’arrive pas à être pleinement moi. Je suis heureuse au fond, bien sûr. J’ai tout ce que quelqu’un rêve d’avoir. Un toit. Un mari. Un enfant. Un job. J’ai tout ce que quelqu’un rêve d’avoir.

Mais je n’arrive pas à être parfaitement moi.
Me sentir bien dans mes baskets.
L’expression de soi est aussi quelque chose d’important. J’ai l’impression de me perdre dans ces méandres de la vie. J’ai pourtant fait le choix d’une vie bien rangée. Alors que je suis loin d’apprécier à sa juste valeur le confort matériel. C’est peut être d’ailleurs de cela dont il s’agit. J’ai besoin de m’élever spirituellement. Faire quelque chose de moi. Oser croire que ma vie n’est pas celle de milliards d’autres. J’ai envie d’être différente. Me démarquer. Être moi. Exprimer pleinement ce que je suis. Mais l’angoisse me vient alors à cette pensée : et si mon moi était incompatible avec cette vie que j’ai créé.

Je me refuse alors tout écart. Je reste dans ma case, bien rangée, en tant que mère modèle. Qui organise tout, planifie bien, range le logis prépare les plats. Travaille et reste aimante. Une femme parfaite.

… Sauf quand les émotions viennent contredire ce que je dois être et ce que je suis. Ce que je ressens et ce que je dois laisser paraître.

Et que ma vraie nature détruit tout sur son passage.

Je suis une putain d’étoile noire. Mourante.

« Tu parles mal. »

Les craquelures dans la porcelaine laisse entrevoir mes failles. N’a t il donc pas compris ce que je suis réellement? Imparfaite.

Le monde est exigent avec nous. Dur. On doit se montrer parfait.

Je dois être une femme aimante. Souriante. Toujours de bonne humeur. Dire toujours oui. Jamais impolie. Toujours le geste le mot gentil. Penser à tout. Faire tout.

Je dois être parfaite en toute circonstance.

Je m’en fou

1 janvier 2024 à 8h15

7:28 —

Je m’en fou. cette phrase que je devrais me répéter en boucle et en boucle. je men fou. au pire quest ce qu'il peut se passer de grave. et si j’arrêtais tout. de me stresser de me préoccuper. et si jarretais de vouloir tout noter tout inscrire pour y laisser une trace ? yes c'est ça. je veux laisser une trace. une trace que je sais d’avance que personne ne regardera ni ne lira.

stupide.

de croire que je suis quelquun dans ce monde.

je ne suis rien je ne suis personne.

et je men fou.