Un prof à Weshland

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Archive du journal au 09/12/2007.

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8 Décembre 2007 à 23h10
Retour aux sources
9 Décembre 2007 à 11h16
Le plus beau métier du monde ?

Retour aux sources

Samedi 8 Décembre 2007 à 23h10

Marc n’est pas mon vrai prénom et Maudret n’est pas mon vrai nom. C’est sans doute idiot de se cacher derrière un pseudonyme, car il y a sans doute peu de chance qu’un proche tombe sur ces pages. Enfin avec Google on ne sait jamais…

J’avais déjà publié, il y a 5 ans, des notes sur ce site. J’en avais même publié une centaine. J’y ai raconté quelques moments clé de ma vie, mes affres au CAPES de lettres, le début de m’on histoire d’amour avec celle que je pensais être la femme de ma vie.

J’avais pris à l’époque comme pseudonyme « Choé ». Le nom, mal orthographié, était celui d’un jeune animateur qui me faisait bien rire sur Fun Radio. Depuis, je suis devenu enseignant, Marion et moi vivons une belle histoire d’amour et le jeune animateur est devenu un gros beauf qui officie sur TF1. Comme le temps passe…

Alors voilà, comme j’avais un peu de temps libre ce week-end (pour une fois) je reviens ici. Pour une semaine ou pour un an. Nous verrons.

Le plus beau métier du monde ?

Dimanche 9 Décembre 2007 à 11h16

Je suis professeur certifié de lettres modernes. Prof de français, quoi.

Je travaille en banlieue parisienne, dans un collège enclavé dans une cité considérée comme « dynamique ». Ce qui est bien, quand on exerce depuis cinq ans dans ce type d’établissement, c’est qu’on a perdu les illusions des premiers temps, mais qu’on n’est pas encore usé ou dégoûté par le métier.

J’ai eu ma période Gérard Klein, comme tous les profs débutants, et puis le principe de réalité a fait son boulot. Non, je ne les sauverai pas tous (et je n’aurai pas de grosse moto), mais j’aide, modestement, les élèves que je peux aider.

Et il y a de quoi faire, à Weshland. S’occuper de ce type d’élève nécessite une volonté à toute épreuve et la foi en ce qu’on fait. Une amie croate à qui j’expliquais mon métier me regardait avec des yeux pétillants d’admiration la semaine dernière.

Un regard que je souvent croisé. J’ai dû l’avoir aussi, au début. Mais il y a longtemps qu’il a disparu chez les anciens. Une collègue quinquagénaire me disait cette semaine que considérer notre travail comme un sacerdoce révélait l’ampleur de son délabrement.

Si c’était un travail « comme les autres », ça serait sans doute le signe que les élèves, les profs et même l’école se portent bien mieux.

Et tout bien réfléchi, je crois qu’elle a raison.