-ma rue intérieure-

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 23/05/2008.

Sommaire

21 Mai 2008 à 23h51
recommencement
22 Mai 2008 à 22h41
Mon petit homme
22 Mai 2008 à 23h54
Bribes
23 Mai 2008 à 13h41
sexe
23 Mai 2008 à 14h32
Mon pays est la planète. La terre est à chaque Homme qui y naît.

recommencement

Mercredi 21 Mai 2008 à 23h51

j'avais écrit dans le même site, quand j'avais 17 ans. il y avait encore valentin, je ne sais pas s'il est toujours là

je reviens, je reviens car je ne sais plus m'exprimer devant moi même.

quand je me regarde, que je veux sortir cette boule de moi et la regarder en face, je ne vois que du gribouillis et des larmes. peut-être avec ce détour des regards anonymes, me comprendrais-je enfin moi-même. peut-être enfin je me mettrais en mots. je me modéliserais.

déjà, ça a l'air d'aller mieux, j'arrive à faire des phrases correctes, il n'y a m^me pas 5 minutes, le vin aidant et les larmes venant, j'ai essayé de les transformer en mots. devant le word, seuls des gémissements sont sortis (je ne pleure jamais silencieusement, sauf quand il y a des gens et que je ne peux faire autrement) avec moi qui tape sur le clavier, de manière désordonnée, comme un boxeur fou.

une autiste je vous dis.

voici ce que j'ai écrit: "je crie où je vais, ma serpillère de cœur mouillée se tord, sors de moi , moi?. fais qqchose, qqchose d'aurtreùk,lojprebmofo!qvfqqqqqqfsssssquq je me vieilis en pleurant je me pmeurs personne, personne pour moi je suis totue seule merde pmerde merd" et puis j'ai arrêté, je crois que l'on comprend pourquoi: impossibilité de s'exprimer. essayons: je me retrouve médiocre, avec comme seule vie, un amour mitigé et blasé, un chemin professionnel que je suis alors que je sais pertinemment que ce n'est pas ce que je veux (mais qu'est ce que je veux?). je n'ai pas d'amis, à part ma sœur qui fait sa vie.

retombée dans l'adolescence, je suis. je vais me reprendre un verre.

elle veut pisser elle veut pleurer elle veut boire elle veut baiser

que tous les orifices soient pris que les flux passent entre elle et le monde

que son coeur sorte, qu'elle le voit comment il halète et pourquoi qu'elle puisse le circonscrire

sinon c'est le cancer la moisissure verdâtre des émotions stagnantes.

merci

je suis plus calme. je peux dire maintenant (peut-être).

je ne sais plus quels sont mes rêves, je les ai oubliés. ce n'est plus qu'une bouillie que je vomis à chaque cuite vaine. je veux du pétard, mon baume. c'est devenu mon seul but auquel je tiens. le reste, mes études, mon mec (et c tout, le reste), je les vis parce qu'il faut les vivre. sans réfléchir, j'ai peur de réfléchir. je ne sais plus réfléchir. a chaque fois que je pose ces thèmes devant ma tête, mon coeur se serre et ma tête se brouille: il faut fuir. je fuirai jusqu'à ma mort. ma vie ne servira à rien.

je ne me rappelle plus de mes rêves, mais je me rappelle de cette petite fille, de cette jeune fille, qui regardait avidement le ciel par la fenêtre.

le vin a un goût de bouchon.

demain boulot à 15 heures. sourires, habits de circonstance.

à bientôt. je ne me suis pas encore dite, mais ce n'est qu'un incipit. je vais voir sur le site si d'autres autistes existent, j'ai besoin d'empathie.

encore merci, regards anonymes.

Mon petit homme

Jeudi 22 Mai 2008 à 22h41

bonsoir ça va mieux qu'hier. journée chargée, je suis encore au boulot. Je suis bien habillée, aspect très soigné. Et je pense au monstre de tristesse que j'étais hier. Non ça ne m'étonne pas. J'ai des soirs où je déverse tout le contenu de mon vase trop plein. je me sens mieux aujourd'hui, le vase se remplira petit à petit jusqu'à la prochaine fois.

J'ai chaud. Le petit homme m'a fait des excuses hier pour sa muflerie, m'a embrassé, mais, une fois dans le lit, mon corps refusait de le toucher. une des rares fois ou je dors sans le contact chaud de sa peau et que cela me convient. quel couple nous deux! je sens physiquement que je l'aime de moins en moins amoureusement, je l'aime de plus en plus comme un frère. Il n'aimerait pas entendre ça. Pourquoi je ne le quitte pas? parce que je suis trop pauvre, et, si je le quitte, je n'ai plus de logement. Ce n'est pas la seule explication mais c'est bien le fond de la chose. En février je voulais le quitter, j'ai cherché un appart qui rentre dans mon budget pendant deux mois, en vain, et après la fureur est passée, je suis restée. Avec le soleil quelque chose revivait entre nous, et puis son égoisme, sa manie de s'énerver dès que je ne suis pas d'accord avec lui, et les nuages m'ont remis le coeur à terre J'ai peur qu'il me dégoute un jour.

Et puis le sexe, ha, le sexe!! on en parlera une autre fois.

Salut!

Bribes

Jeudi 22 Mai 2008 à 23h54

ma petite...

lève les yeux au ciel, et si tu ne vois rien, regarde encore.

Des mots vains, tu crois? n'es tu pas vaine à ne suivre que le quotidien?

lève le voile sur ton monde irréel, ose encore y accéder, ose.

Déjà tu souris, c'est bien. Mais rien d'irréel ne vient.

un étranger est venu, avec son accent, demander s'il restait encore une chambre. Je sui étrangère, et pourtant je n'ai pas ouvert. C'est vrai qu'il fait nuit, que nous sommes complets.

J'aime le décousu. J'aime le désordre. J'aime le shit, l'herbe et le soleil. J'aime quand on m'aime, j'aime voir des gens heureux, j'aime quand mon coeur me caresse et oublie enfin de se recroqueviller

J'ai dit que j'avais déjà écrit dans ce journal, pourtant, je n'ai rien retrouvé dans les archives de 2002, je crois que c'était parce que je n'avais pas voulu que mes écrits soient conservés. J'avais un peu déchiré mon passé en arrêtant d'écrire.

Le petit homme vient d'appeler. il a bu beaucoup d'eau de vie, mais ça ne s'entend pas. Par contre il a envie de se faire pardonner, même s'il ne l'avoue pas.

je crois que je ne t'aime plus. Battements de coeur perdus. Décousue.

Une cliente est venue Salut

sexe

Vendredi 23 Mai 2008 à 13h41

il était alcoolisé, il voulait faire l'amour. moi je voulais des calins. situation typique. et pourtant il ne comprend pas. ce matin j'ai laissé tombé, j'ai ouvert les jambes, j'ai simulé. des petites larmes sont sorties. il ne l'a vu qu'à la fin: "qu'est ce qu'il y a?" "t'en fais pas c'est l'émotion" il n'a pas cherché plus loin... "bon, c'est pas tout mais je dois aller travailler" même pas un bisou c quoi ce mec de merde?

aujourd'hui j'ai envie de sortir, de voir quelqu'un...mais qui? je n'ai plus aucun ami. que des pauvres mecs qui louchent sur mon cul, et moi, pauvre nana qui louche vers leurs pétards.

salut

Mon pays est la planète. La terre est à chaque Homme qui y naît.

Vendredi 23 Mai 2008 à 14h32

bordel dans la chambre. il fait sale, il fait gris, dans l'appart et dehors, en moi et dans l'appart. ... oh que c'est bon d e faire du pathétique!! c'est tellement facile!! mais gare aux sables mouvants de l'auto-complainte!! tu as déjà connu ça, petite, et tu as déjà dit plus jamais.

la télé en fond, dit toujours la même chose, et mes pensées en fond, font comme elle: ce sont des petits bourdonnements, des petites mouches qui cognent contre les parois de mon crâne: il faut que je range, je veux du shit, que vais-je faire aujourd'hui?.... Mais des réponses je ne m'en donne pas la peine.

Petite, tu te rassures en te disant que tu es paresseuse, et nulle.

lève les yeux au ciel.... pff, ce ne sont que des incantations.

En Italie maintenant l'immigration est un crime, l'Europe veut mettre les immigrés en rétention jusqu'à 18 mois. Les rafles continuent ici en France. Des humains qui ont fait des kilomètres pour arriver vers un faux eldorado. Cet eldorado est faux, certes, mais l'enfer est souvent vrai là-bas... on ne peut pas accueillir toute la misère du monde!!! Ah, cette phrase a donné bonne conscience à moult gens, on la sort à toute les sauces maintenant...

Non, On a la capacité d'accueillir le peu de la misère du monde qui arrive ici en France. qu'on les intègre à la nation, qu'on les forme, pour qu'après ils la servent cette nation. D'ailleurs la France y a intérêt pour payer ses retraites, à moins que les françaises fassent 4-5 enfants.

Mais je n'ai pas envie de parler d'intérêt, mais d'humanisme. Un clandestin vaut autant qu'un français. Ou alors qu'on arrête de dire que la France est humaniste.

On est né sur la terre, toute la terre est à nous. Et j'ai le droit d'aller où je veux sur ma planète. Les tracés de frontières des hommes avant moi ne me détermine pas. Mon pays est la terre, mon pays serait l'univers si je pouvais y aller.

Je suis une femme, je suis une terrienne, donc je suis chinoise, malienne; américaine, française.

Je suis un être, donc je suis terrienne, martienne, j'appartiendrai à chaque lieu où je pourrais aller.

Ps: je suis une immigrée légale, car étudiante, mais jusqu'à quand? Je ne veux pas m'installer dans mon pays, où certes, je ne serais pas en danger de mort, mais où je ne pourrais combattre le mari qu'on m'imposera. Je préfère encore le petit homme, où au moins là, je choisis d'être malheureuse. Je n'ai qu'une carte de séjour temporaire, mais la France est chez moi, c'est ma terre d'adoption. Je m'y sens mieux que mon pays natal. Les rues de cette ville me connaissent mieux que celles de ma ville natale, où j'étais souvent entre quatre murs.

Et je veux réussir, je veux être une femme libre et indépendante.

Faut-il faire comme Tasleema Nasreen , qui ne dit pas toute la vérité, loin s'en faut, mais dit juste celle qui conforte l'occident dans ses craintes , pour que celui-ci lui prenne enfin la main? Elle a raison, je la comprends. Moi aussi je pense que l'islam oppresse les femmes. Voilà ce qu'a dit Tasleema. Moi je dis que l'islam oppresse les femmes et les hommes, comme toute religion qui impose des règles et les justifie par le prétexte de la divinité, interdit qu'on réflechisse à ces règles, interdit que l'on s'émancipe de la chape de dieu.

Tiens donc, cela me donne des idées tout ça. Je vais faire comme Tasleema. Dire tout haut ce que je pense tout bas, mais pas tout ce que je pense tout bas, juste ce qui me sera utile. C'est du cynisme, oui.

Moi la gueuse qui s'est émancipée, je vais parler aux nobles de mes frères les gueux, ces êtres infâmes qu'il ne faut surtout pas laisser rentrer chez soi.