masturbation cérébrale

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 15/11/2006.

Sommaire

19 Mai 2001 à 23h00
Apprentissage du manque
10 Octobre 2001 à 13h57
Quand j'aurais trente ans, je voudrais
12 Juillet 2002 à 0h49
Quand je serais grande
7 Janvier 2003 à 23h34
Lettre à François
9 Février 2003 à 12h30
Aliénation
22 Février 2003 à 1h30
Fin
21 Juin 2003 à 22h46
Lettre à Simon, ou comment je décide de mettre de l'ordre dans ma vie, d'écrire à mon premier amour et de me faire pardonner
7 Juillet 2003 à 11h15
Allo, les pompiers
25 Juillet 2003 à 21h20
Entre nous
25 Juillet 2003 à 23h04
Jalousie
26 Juillet 2003 à 22h34
air ou le passage du virtuel au réel
27 Juillet 2003 à 15h53
Présentation
27 Juillet 2003 à 16h08
Désidérata ou ma définition du Prince Charmant
27 Juillet 2003 à 16h50
Désidérata ou ma définition du prince charmant 2
27 Juillet 2003 à 21h32
François
27 Juillet 2003 à 21h55
Louis
27 Juillet 2003 à 22h07
Tel est pris qui croyait prendre
27 Juillet 2003 à 22h38
Tel est pris qui croyait prendre suite et fin
27 Juillet 2003 à 23h11
Marc
27 Juillet 2003 à 23h16
Question
28 Juillet 2003 à 13h20
est ce que je suis amoureuse de Marc ou l'utilité de la masturbation cérébrale
28 Juillet 2003 à 13h23
Je dois être un mec ou une nymphomane qui ne s'assume pas
28 Juillet 2003 à 13h38
La pétoche
28 Juillet 2003 à 14h38
cécile
28 Juillet 2003 à 14h43
Qu'est ce que je veux?
28 Juillet 2003 à 15h09
Paul
28 Juillet 2003 à 19h58
Madonna et mon voisin
29 Juillet 2003 à 10h20
Insolite ou comment chacun déjante à sa façon...
29 Juillet 2003 à 14h14
De l'inconstance et de l'hésitation: et si l'herbe était plus verte ailleurs?
29 Juillet 2003 à 14h58
de l'utilité d'une charte graphique pour les notices de la NASA
29 Juillet 2003 à 16h12
Feignante
29 Juillet 2003 à 18h16
Je suis définitivement perturbée
29 Juillet 2003 à 18h44
ça n'arrive qu'à moi ou justification d'un préservatif dans mes toilettes
30 Juillet 2003 à 0h54
ça n'arrive qu'à moi ou justification d'un préservatif dans mes toilettes 2
30 Juillet 2003 à 14h52
Reculer pour mieux sauter
30 Juillet 2003 à 15h24
Camille
31 Juillet 2003 à 18h09
Je ne gère pas la frustration
31 Juillet 2003 à 18h13
Le problème c'est ...
1 Août 2003 à 14h50
Comme un soufflé...
1 Août 2003 à 15h00
ou je voudrais bien être quelqu'un d'autre...parfois
18 Août 2003 à 11h53
Calme et confitures
18 Août 2003 à 12h32
Retour
18 Août 2003 à 12h43
{Parce que}
18 Août 2003 à 14h25
Retrouvailles et bonne surprise
18 Août 2003 à 17h20
Castratrice?
18 Août 2003 à 17h27
Castratrice 2: sondage auprés de la gente masculine
19 Août 2003 à 11h18
Panne sexuelle masculine : sujet douloureux
19 Août 2003 à 15h47
Se fourvoyer: v.pr. s'égarer, se tromper complètement, faire fausse route.
19 Août 2003 à 16h54
Transpose et transposons
20 Août 2003 à 15h22
Pour rien au monde, je ne voudrais, à nouveau, avoir vingt ans
21 Août 2003 à 14h00
Des bas, des siestes et du reste: courte liste, non exhaustive, de petits plaisirs et de leur pourquoi.
22 Août 2003 à 11h50
Dîner de cons
1 Septembre 2003 à 14h28
Dérapage incontrolé
1 Septembre 2003 à 16h00
Nuit de dingues
2 Septembre 2003 à 15h13
Journée Pierre Richard
3 Septembre 2003 à 15h38
Pause
3 Septembre 2003 à 17h31
euh..
5 Septembre 2003 à 15h38
Comment une "première vie" change la donne
8 Septembre 2003 à 11h45
Parler, pleurer / Pleurer, parler
8 Septembre 2003 à 13h24
Café
8 Septembre 2003 à 14h34
Ou les vieux amants font toujours mal au ventre et me rassurent sur ma normalité
9 Septembre 2003 à 14h28
Jugements hatifs et pères la Morale
10 Septembre 2003 à 15h11
Les vieilles copines ont ceci de bien qu’elles ne jugent pas.
10 Septembre 2003 à 15h27
(soupirs x mille)
12 Septembre 2003 à 12h38
Tarots
12 Septembre 2003 à 15h29
Carte du ciel, ou comment je suis troublée (trés) par horoscope.fr
12 Septembre 2003 à 16h41
Scotchée
15 Septembre 2003 à 15h27
Tout est dit (ou presque)
17 Septembre 2003 à 15h15
alors,
26 Septembre 2003 à 15h14
Marc
26 Septembre 2003 à 15h17
Fin d'amour
26 Septembre 2003 à 15h42
Soulagement
29 Septembre 2003 à 12h21
On ne sait jamais...
29 Septembre 2003 à 15h35
A nouveau, célibataire, je suis.
29 Septembre 2003 à 16h02
Pourquoi j'aime Louis, pas d'amour hein!
1 Octobre 2003 à 14h55
Petites et grosses envies
1 Octobre 2003 à 15h33
Que demande le peuple?
2 Octobre 2003 à 21h33
Dixit
2 Octobre 2003 à 23h43
Rêve de jeune fille
3 Octobre 2003 à 16h52
Manque et manques
3 Octobre 2003 à 16h53
Manque et manques 2
11 Octobre 2003 à 22h15
Une porte, des questions.
17 Octobre 2003 à 14h25
Pas le temps
17 Octobre 2003 à 14h53
Retrouvailles et perplexité
17 Octobre 2003 à 15h00
Interrogations
17 Octobre 2003 à 16h42
Inventaire de la semaine
21 Octobre 2003 à 15h38
Textos et rencontre de hasard
21 Octobre 2003 à 16h04
Montalban est mort, je suis triste.
22 Octobre 2003 à 14h07
Ou je me prend la tête avant qu'il n'y ait lieu de se la prendre.
22 Octobre 2003 à 17h54
Où les vieux amis n'ont pas tord...réponse à mes interrogations.
24 Octobre 2003 à 13h34
A chacun ses fantasmes...
24 Octobre 2003 à 16h19
Elle est pas belle la vie?
28 Octobre 2003 à 11h46
Moi, je dis,
28 Octobre 2003 à 12h04
Que penser de moi et de mes histoires de fesses?
28 Octobre 2003 à 13h22
Fuck Bush
29 Octobre 2003 à 20h03
Encore une fois la déraison...
4 Novembre 2003 à 20h42
sos medecin
4 Novembre 2003 à 20h43
Dérapage
7 Novembre 2003 à 16h00
Ben dis donc,
12 Novembre 2003 à 11h48
Il faut le dire, ça devient serieux.
12 Novembre 2003 à 11h49
Devant moi,
12 Novembre 2003 à 11h49
Collage
12 Novembre 2003 à 11h50
Collage le retour
12 Novembre 2003 à 16h48
Où je prends ce journal pour réceptacle
12 Novembre 2003 à 16h49
Si ça se trouve,
19 Novembre 2003 à 16h54
Encore un pas fait pour moi...
19 Novembre 2003 à 16h59
Nicolas et Cécilia en une de «Gala»
19 Novembre 2003 à 17h01
Sarkozy, racolage actif.
21 Novembre 2003 à 15h02
Attente.
1 Décembre 2003 à 12h09
Joëlle Mazart
1 Décembre 2003 à 19h47
Où je nage en plein Zola.
1 Décembre 2003 à 20h03
De la curiosité à l'émotion, à moins que de l'émotion à la curiosité.
3 Décembre 2003 à 17h12
Joëlle Mazart suite.
3 Décembre 2003 à 17h12
Jeanine
3 Décembre 2003 à 17h13
Opération séduction
5 Décembre 2003 à 14h18
Interruption des programmes
3 Mars 2004 à 15h46
Mon père, ce héros.
3 Mars 2004 à 15h47
Dimanche 22 juillet 2001. New york.
3 Mars 2004 à 15h48
Quand j’étais petite, j’étais sage.
3 Mars 2004 à 15h48
Envie d'ailleurs.
3 Mars 2004 à 15h49
Marina.
3 Mars 2004 à 15h50
Ici.
3 Mars 2004 à 15h51
C'est un mec important dans ma vie.
3 Mars 2004 à 15h51
Jean
3 Mars 2004 à 15h52
Le monsieur du bureau de tabac.
3 Mars 2004 à 15h53
Maman? je t'aime
3 Mars 2004 à 15h53
Mon attachement aux lieux est de l’ordre du maladif.
3 Mars 2004 à 15h58
Alors, je balance tout ça.
17 Juin 2004 à 11h19
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute

Apprentissage du manque

Samedi 19 Mai 2001 à 23h00

J'ai commencé ; il y a longtemps, par manquer l'école, volontairement. Avec beaucoup de plaisir, mais non sans culpabilité.
J'ai toujours préféré refaire le monde dans les cafés à aller travailler. J'aurais pu essayer de refaire le monde en travaillant, je n'y ai même pas pensé.
Pendant longtemps j'ai évité de trop penser aux choses qui me concernaient. Cela eut été reconnaître un certain manque de courage et de persévérance.
Puis ayant essayé un certain nombre de garçons de peur de manquer le bon, j'ai fini par m'installer avec celui qui me semblait l'être. Quelques années après, par manque de discernement peut-être, je l'ai épousé. Comprenez je devais le faire, j'en avais envie, il le fallait. J'ai voulu un bébé. Et ça je ne l'ai ni manqué, ni raté.
Alors j'ai manqué de temps, de temps pour moi, je n'ai pas manqué de culpabiliser, de vouloir trop, d'en faire trop, et enfin de m'étouffer.
J'ai manqué m'endormir et oublier de vivre.
Tout s'est arrêté. Pour me sentir, me trouver, moi, il me manquait trop le temps de l'être.
Et ce fut le manque de l'enfant, le manque du mari. Je l'avais choisi, il fallait l'assumer.
Ce fut la redécouverte du temps, parfois ce fut trop de temps.
Ce furent de nombreux apprentissages : être célibataire et trentenaire, être parent à mi-temps, être adulte pour de vrai, toute seule.
Tout çela ne manque ni de faire mal, ni d'être compliqué.
De tout ça quel manque reste-t-il ? Celui de l'enfant, celui d'un homme. L'homme se trouve, l'enfant manquera toujours.

Quand j'aurais trente ans, je voudrais

Mercredi 10 Octobre 2001 à 13h57

- continuer les bouffoneries
- grandir
- rester jeune
- oublier
- faire mieux, aimer mieux
- accélérer
- être à l'age de raison
- changer, espérer et croire
- bon an, mal an
- trouver un antidote aux bougies
- autrefois, jadis, tu te souviens?
- réfléchir, apprendre, m'émerveiller
- avoir du bon sens
- entamer un nouveau chapitre
- ne plus payer les livres
- que ce soit un commencement, pas une continuité
- être contente, intrépide, démesurée et que ce ne soit pas un désastre
- m'endurcir, ne plus m'entêter
- envisager de réfléchir avant d'agir et continuer à désobeir
- avoir toujours envie
- faire moins d'excés
- arriver à l'heure
- que tout soit plus facile
- me mettre à la gym
- aller voir ma grand mère plus souvent
- être plus constante, flexible, forte
- arreter de rougir pour rien
- sortir le chien sans faire la gueule, même s'il pleut
- STOP CULPABILITE
- manger sainement, me coucher tôt
- ne plus dire de gros mots
- ne plus croire au Père Noël et au Prince Charmant, ce sont des imposteurs
- me lever de bonne humeur
- arreter de passer mon dimanche au lit
- ne plus être un beauf en voiture
- arreter de rêver, vivre
- boire moins de vin, plus d'eau
- faire mes comptes et être ordonnée
- ouvrir mon courrier
- jouer au loto et gagner
- être moins naïve
- être plus souple avec ma mère, moins avec ma fille
- arreter de râler
- acheter moins de chaussures
- être enfin polie avec la dame
- ne plus lire l'horoscope
- PULVERISER LES HESITATIONS
- militer
- me mettre à la cuisine
- avoir la voix de Moreau et le cul de Bardot
- ne plus courrir aprés ma vertu, ça fait bien longtemps qu'elle est perdue
- retomber en enfance
- continuer à jouer
- ne pas arreter de fumer
- ne pas arriver à faire tout ça

Quand je serais grande

Vendredi 12 Juillet 2002 à 0h49

Quand je serais grande je ne voudrais pas manquer de tout, ce serait vraiment trop dur.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de libertés et d'amour, somme toute je suis très flower power.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de sous, sans doute un peu vénale.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer d'idées, j'aurais trop peur de me dessécher.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de livres, ce serait trop peu s'évader.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de trop, ce serait vraiment trop rude.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de prince charmant, somme toute je suis très fleur bleue.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de rires et de gaîté sans doute un peu agitée.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de désirs, j'aurais trop peur de m'étioler.
Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer de curiosité, ce serait trop peu profiter.

Quand je serais grande, je ne voudrais pas manquer à la légende Barbie, je voudrais être jeune, belle, riche et célèbre. Epouser un riche héritier. Batifoler.

Lettre à François

Mardi 7 Janvier 2003 à 23h34

Comment expliquer toutes ces choses ?
Comment t'expliquer toutes ces choses ?
Je suis amoureuse de toi, c'est un fait.
Je suis en train de devenir dépendante de toi c'en est un autre.
Celui-ci a la particularité de me rendre pénible car je me rend compte de cette dépendance et ne la supporte pas.
La résonance avec mon histoire personnelle ne me plait pas.
Tu n'y es pour rien.
Je laisse involontairement cette dépendance se créer, et quand elle est là, je la déteste, elle me rend malheureuse et je ne sais pas comment la combattre. Je me mets en totale disponibilité pour toi, tu n'es pas totalement disponible, c'est normal et je le comprends, mais caprice d'enfant gâtée, sans doute, je ne l'accepte pas.
J'en suis restée, je crois, aux relations totalement exclusives de l'enfance ou chacun est tout pour l'autre.
Une utopie de la relation amoureuse ou tout n'est que fusion. Et bien que très consciente de l'absurdité de la chose, je ne peux m'empêcher, bien au fond de moi, de la laisser vivre.
Je ne sais pas comment la tuer.
Quand tu n'as pas envie ou pas le temps de faire l'amour c'est comme une gifle.
La preuve que quelque chose est plus important que moi.
La preuve que je ne suis pas à la hauteur, pas assez jolie, pas assez intéressante, pas assez tout.
Si j'étais assez tout, cela n'arriverait pas.
Tu aurais envie tout le temps et rien ne serait plus important. Obligatoirement c'est de ma faute, j'ai du faire ou ne pas faire quelque chose qui a mené à ça.
Je sais bien que c'est parfaitement idiot, mais à chaque refus je ne peux m'empêcher de tout remettre en question ; je me sens rejetée et ça me rend malade. Comme ça me rend malade, je redoute le refus et comme je redoute le refus, je n'ose plus demander.
Je n'ose pas aller vers toi de peur que tu ne veuilles pas.
Par conséquent quand j'ose aller vers toi et que tu refuses c'est comme si j'avais vu le mur et que j'étais entrée de plein fouet dedans quand même. Résultat je m'en veux de ne pas être assez bien, par ricochet je t'en veux aussi et je n'ai plus envie.
Et ça me fait peur parce que je sais que la répétition de ça à long terme m'emmène à ne plus avoir envie du tout.
J'ai envie de toi tout le temps et j'ai dans ce domaine là le plus grand mal à me contenter d'un exercice physique rapide le matin avant de partir, les contingences techniques de la vie font que cela n'est actuellement possible que le soir très tard et le soir très tard je suis fatiguée, tu dois te laver, bref la concordance de nos emplois du temps est à priori compliquée.
Je ne peux donc m'empêcher de me dire que nous allons à ce rythme là très vite devenir un vieux couple et je ne le souhaite pas.
Ma dernière histoire d'amour m'a laissée toute cassée sur le bas côté, avec une estime de moi réduite au néant.
Je m'en veux de te faire partager les séquelles qu'elle m'a laissé.
Je ne pense qu'à toi, je n'ai envie que de toi, j'aime tes longs doigts, ton corps noueux, j'aime tes bras et la chaleur de ton étreinte.
J'aime que tu sois en moi.
J'aime que ce soit long, sans fin, fiévreux.
J'aime que ta bouche aille partout, que tes mains se promènent, que nos doigts s'emmêlent.
J'aime te lécher, te toucher, te caresser, te sentir.
J'aime que tu sois tendre et animal.
J'aime être tour à tour une sainte et une salope.
Je voudrais te rendre fou de jouissance et que jamais tu n'es envie d'une autre.
Je voudrais te faire partager, découvrir ce que j'aime et que tu aimes.
Je voudrais tout connaître de toi, je voudrais être ta maîtresse et ton amie. Je voudrais que tu t'ouvres à moi, que tu ais confiance.
Je voudrais guérir tes peurs et que tu guérisses les miennes.
Je ne veux pas faire partie de ta vie, je veux être dans ta vie.
Je veux que tu ne puisses plus te passer de moi comme moi je ne peux me passer de toi.
Je veux que tu me parles, je veux t'écouter et je veux que tu m'écoutes.
Je veux que tu me dises et je veux te dire quand ça ne va pas et ce ne soit pas un drame mais un réconfort.
Je ne veux pas être à côté de toi mais avec toi.
Je veux partager des choses, je veux aller me promener à la mer, à la montagne, à la campagne peut importe du moment que tu es là.
Je veux que tu m'aimes, que tu aimes jolie chérie. et et même cet idiot de chien. Je veux que tu me le dises tout le temps même si j'ai du mal à le dire.
Je veux que tu m'apprennes à ne plus avoir peur.
Je veux que ce soit magique, spontané, passionnel, plein de surprise.
Je suis prête à tous les délires, ouverte à tous les fantasmes.
Je veux qu'on se fabrique des souvenirs, je veux qu'ils soient jolis.

Je t'aime

Aliénation

Dimanche 9 Février 2003 à 12h30

Aliénation : n. f. 3. philos. Etat de l'individu dépossédé de lui-même par la soumission de son existence à un ordre de choses auquel il participe mais qui le domine.

Peut-être qu'on sait dés le départ qu'on les quittera et pas l'inverse.
Peut-être que c'est pour ça qu'on les choisit.
Finalement c'est rassurant.
On fait les fières en se disant qu'on a grandi, qu'on prend des types qui en ont quitté d'autres.
Comme si on prenait un risque.
Tu parles d'un risque, on comble un manque. Le notre et le sien.
On se l'attache en bouchant ses vides.
Et par la même, on prend des forces, on se rend indispensable, on le devient.
C'était le but.
Et là, ça ne nous intéresse plus.
On l'a pris parce qu'on le pensait libre, on le quitte parce qu'on l'a aliéné.
Il n'y a plus rien à gagner. Il n'y a plus besoin de se battre.

Fin

Samedi 22 Février 2003 à 1h30

Fin : n.f. (lat. finis, limite) 1.a. moment ou se termine, s'achève quelque chose ; terme.
Des fins, toutes les fins que j'ai vécues. Mon dieu, je ne m'en souviens pas. Juste des fins importantes. Des fins d'amour, des fins d'années. Finalement pas forcément les plus importantes. Des tas de petites et de grosses fins.
La fin des haricots, la fin des temps, le fin du fin, in fine, la fin de l'année, la fin du mois, le mot de la fin, en fin de droit, parvenir à ses fins, à toutes fins utiles, sentir venir sa fin, faire une fin, toucher à sa fin, c'est sans fin.
« En toutes choses, il faut considérer la fin » disait La Fontaine et c'est bien le problème justement, on est incapables de commencer une histoire d'amour sans envisager la manière dont cela va se terminer. Résultat il y a des choses que l'on ne s'autorise même pas à vivre, on est intelligent, on sait, de toute façon ça finira par se terminer comme ça, alors, à quoi bon...
Trois lettres, un peu ridicules, petites, étroites

Lettre à Simon, ou comment je décide de mettre de l'ordre dans ma vie, d'écrire à mon premier amour et de me faire pardonner

Samedi 21 Juin 2003 à 22h46

Peace, love and flower power

Tu ne me réponds pas.
Tu te souviens peut-être de ma patience légendaire (sic) rajoutes y une pincée de paranoïa et tu auras une vague idée des suppositions que je peux faire.

- après toutes ces années tu m'en veux toujours ?
- tu te demandes ce que je peux bien te vouloir ?
- ton père me prend toujours pour le diable, il a lu le message et t'a interdit de répondre de peur que je ne t'oblige à boire ?
- tu as eu un accident cérébral et ne te souviens plus qui je suis ?
- ta machine a buggé ?
- tu as trop de travail et pas le temps de répondre ?
- tu es en vacances ?
- etc .

Je vais tenter d'être un peu plus prolixe que la dernière fois afin que, peut-être, tu comprennes mieux le pourquoi du comment.

Je ne te veux rien de particulier, j'ai juste envie de savoir ce que tu deviens, si ta vie est belle, si elle te plait, si tu es heureux, ce que ça te fait d'être papa, si tu fais toujours du surf, la fête, si tu joues toujours de la guitare, si tu vois toujours Laurent et ce qu'il devient...

Comme je te l'ai déjà dit et comme elle a du te le dire , j'ai cet hiver croisé ta mère, nous avons bu un café ensemble et discuté un moment. C'était étrange, c'était bien. Ca m'a fait plaisir, à elle aussi je crois . Un peu comme là, comme retrouver une vieille copine, témoin, parfois complice, de fastes anciennes. Tu te souviens quand elle nous réveillait pour que je m'échappe par la fenêtre avant que ton père ne me trouve ?

J'ai eu la semaine dernière Pascal Deltan assez longuement au téléphone, il m'a parlé de ce site, m'a dit que c'était drôle, que tu y étais, et d'autres aussi. Il a fini par me convaincre de venir voir.

Il y a bien longtemps que l'on ne s'est vus, les dernières fois étaient des périodes troublées de ma vie, des périodes de malaise et de n'importe quoi. Tout cela est bel est bien révolu. J'ai depuis mis de l'ordre dans ma vie et mes idées. Il y a deux ans, l'ennui m'a rattrapée et j'ai quitté le père de ma petite fille, l'an dernier j'ai changé d'orientation professionnelle et je retourne à la fac. Je suis donc parent à mi-temps et il faut bien que cela ait quelques avantages, cela me laisse une semaine sur deux pour faire l'imbécile.
La vie est plutôt belle.

J'ai longuement hésité à t'écrire (pourquoi ? je ne sais pas) puis j'ai fini par le faire.
Ne t'inquiète pas, je ne cherche à rallumer aucune flamme, je ne suis pas à la recherche d'amoureux ou de père pour ma fille, j'ai ce qu'il me faut.

Peut-être la nostalgie d'une époque révolue où nos seuls soucis étaient la fête du lendemain. Les souvenirs que je garde de cette époque sont de bons souvenirs. C'est assez flou. Septima, La Marine, les courses poursuites dans les rues de Biscarosse tenue sac poubelle projectiles tomates, les fêtes chez Amy, le bordel de ta chambre , Louis qui était tombé du premier étage, Pink Floyd et Ryckie Lee Jones (album que je regrette toujours de t'avoir rendu, j'étais bien méchante, on ne rend pas les cadeaux...), la première fois au petit matin dans le Range Rover de ton père, le 17 feuilles de mes 17 ans , The Wall au cinéma de Biscarosse, quelques concerts, la maison de ton grand-père qui vous a servi de transition, une multitude de cuites, toi qui joue de la guitare dans ma chambre, le Safi, mes envies de mordre quand une fille t'approchait de trop prés, un contrôle de flics la nuit sur la route de Maguide, ta patience et ton flegme.....

J'ai souvent, durant toutes ces années, pensé à toi, me demandant ce que tu faisais de ta vie, ou tu en étais. Des choses étranges, une nuit j'ai rêvé que j'avais oublié ton anniversaire, quand je me suis réveillée, le calendrier indiquait le 22 novembre. Si la veille on m'en avait demandé la date il m'aurait fallu réfléchir, j'en ai été vraiment surprise, les méandres de mon subconscient par lesquels ce rêve est venu restent un mystère.
Tu restes quelqu'un d'important dans ma vie, le premier dont j'ai été amoureuse (et il n'y en a eu à ce jour qu'un autre), le premier qui m'ait donné des vertiges, le premier qui m'ait fait rêver. Le premier amour ne s'oublie pas comme ça.

La bonne humeur de Pascal et son envie de faire une réunion d'anciens combattants m'ont poussée à passer sur ma trouille de me faire remballer. Je suis curieuse de la tête que tu as maintenant ! Est ce que tu as beaucoup changé ?

Comme tu le vois je suis toujours bavarde et même si, sur bien des points je suis aujourd'hui devenue quelqu'un d'autre, il me reste tout de même mon goût immodéré des lieux enfumés, trop sombres et trop bruyants ainsi que la mauvaise habitude de fumer des choses illicites

Voilà, j'espère vraiment qu'après tout ce temps tu n'as plus de rancoeurs envers moi. J'éprouve toujours de la culpabilité à t'avoir traité si mal (et oui c'est tenace ces choses là) et n'en ai jamais été bien fière, (peut-être ai je un besoin d'absolution ?). Je ne sais pas si je l'ai un jour fait, je ne le crois pas, et peut-être mieux vaut il tard que jamais comme dit l'adage, en tout cas je te demande pardon.

J'espère vraiment que tu vas me répondre, ça fait longtemps maintenant, on est devenus grands, j'aimerais vraiment que l'on puisse boire un café.

Je t'embrasse

Véra

Allo, les pompiers

Lundi 7 Juillet 2003 à 11h15

Souvenir : n.m. 1. Survivance dans la mémoire, d'une sensation, d'une impression, d'une idée, d'un événement passé. 2. objet qui rappelle la mémoire de quelqu'un ou d'un événement.

Allo les pompiers, la maison qui brûle. Allo les pompiers, la maison qui a brûlé.
Le feu a prit accidentellement. Endormie avec une cloppe. Plus rien. Une femme neuve. Peut-être que ne plus avoir de souvenirs autres que ceux que renferme la mémoire peut permettre de se sentir neuf ? A moins que l'on ne traîne ses valises partout, toujours, quoi que l'on fasse ? Cette deuxième hypothèse semble plus probable. Que peut apporter la mémoire, sans les preuves ? Des emmerdements, sans doute. Divine providence. Ne plus avoir de passé et le réinventer.
Qui serais-je sans la preuve de mes souvenirs ?
La même.

Entre nous

Vendredi 25 Juillet 2003 à 21h20

Entrouvert, e : adj, ouvert à demi.
Entr'aimer (s') : v.pr. S'aimer l'un l'autre.
Entre-tuer (s') :v.pr. Se tuer l'un l'autre ou les uns les autres

Jalousie

Vendredi 25 Juillet 2003 à 23h04

Je ne suis plus jalouse. J'ai acquis une certaine confiance en la vie qui fait que les tromperies masculines n'ont plus d'importance. Même quand le garçon est important, ce qu'il fait de lui en mon absence n'est pas important. Les êtres humains sont pleins de défauts, je l'ai intégré, et par conséquent leur demander la perfection amoureuse relève de l'utopie. J'en suis moi-même incapable, alors comment l'exiger de l'autre ? J'ai longtemps été maladivement jalouse. Jalouse à n'en pas dormir. Jalouse à n'en pas manger. Jalouse à en hurler. Jalouse à en pleurer. Jalouse à en vomir. Jalouse à en suivre. Jalouse à m'en punir. Jalouse à n'y plus tenir. Jalouse à en m'en ternir.
C'est très bizarre comme sensation, ne plus éprouver de jalousie.
Sérénité.

air ou le passage du virtuel au réel

Samedi 26 Juillet 2003 à 22h34

Anadema m'ayant demandé si je voulais bien raconter mes histoires de garçons virtuellement rencontrés sur son blog, c'est avec beaucoup de plaisir que je me prête à l'exercice, mais vous êtes prévenus, je ne sais pas faire court.

Avant même de commencer, je vais tenter de restituer le contexte de la première rencontre, et pour ça il vous faut connaître un peu de mon histoire.

J'ai aujourd'hui 31 ans, cette première rencontre a eu lieu il y a maintenant deux ans et demi.
J'étais mariée depuis 2 ans, et vivait avec celui qui alors était mon mari et n'allait pas tarder à ne plus l'être.
L'ambiance conjugale était plutôt lourde et depuis plusieurs mois rien n'allait plus vraiment, pour ne pas dire que ça n'allait plus du tout. Bref je ne vais pas là vous en expliquer les raisons, ce serait trop long et hors sujet.
Toujours est il que l'ennui m'avait rattrapée et que la découverte du chat s'est mise à combler mon vide.
Par hasard je suis tombée sur une toute petite salle de discussion, et rapidement j'y ai eu des conversations d'abord amicales, puis, au fil du temps plus intimes avec un garçon.
Ma vie était à ce moment là si pénible, que très vite je me suis laissée bercer par ses mots.
Mon image de moi était tellement basse que je prenais les compliments comme si on avait jeté de la nourriture à un chien affamé.
Tout d'un coup, à nouveau, j'existais, j'étais une femme et on pouvait me désirer, même sans me voir.
Un bain de jouvence
Il n'avait pas beaucoup d'humour et paraissait relativement perturbé, mais le marasme de mon existence à ce moment là était tel que j'étais prête à tout pour me sentir vivante.

Un dimanche matin, je suis donc partie de chez moi avec un petit sac, passer deux jours à Paris (« j'ai besoin d'air, tu le comprendras, je pars deux jours, je t'appellerais » lui dit elle pour pouvoir partir).
J'ai donc pris le train de 6h jusqu'à Montparnasse. Sauf que ma destination finale n'était pas Paris mais Bruxelles.
Vous y croyiez vous ? Un aller et retour à Bruxelles dans la journée juste pour me prouver que oui, j'étais désirable ! Improbable...
Je vous passe les détails du voyage, ma tête de plus en plus décomposée au fur et à mesure que j'approchais, un Thalys rempli de types en partance pour Dam et moi au milieu avec mes doutes, mes angoisses et mon sentiment de culpabilité...
Arrivée à Bruxelles j'ai failli ne pas descendre et me laisser emporter jusqu'à Amsterdam tellement que j'avais la trouille.
J'ai fini par descendre, les jambes en caoutchouc, me demandant vraiment ce que je foutais là.
Sur le quai, personne.
Deux milliards de questions plus une sont montées directement à mon cerveau.
Venir jusqu'à Bruxelles pour se faire sauter alors qu'il y a des garçons qui ne demanderaient qu'à le faire, plein les rues, et se faire poser un lapin, c'était vraiment la honte !
Finalement il est arrivé.
Un grand blond, avec un faux air de David Bowie, l'air mal à l'aise au-delà du possible.
Des yeux très étranges, un regard de psychotique.
On s'embrasse, on s'embrasse pas.
On s'embrasse pas.
Deux courges..
Après moult errances qui dans la gare, qui dans une brasserie, qui dans une autre, à nous regarder dans le blanc de l'oeil sans savoir quoi nous dire, il me propose d'aller chez lui.
Nous voilà donc au cul de Bruxelles dans un affreux petit appartement rempli de peintures sordides (j'avais oublié : il faisait de la peinture...), comme trip dans le genre j'ai trente ans, je divorce et je me la joue bohème, on pouvait pas trouver mieux !
Evidemment nous avons joué à touche pipi (j'étais là pour ça, ne l'oublions pas) et nous sommes arrêtés là. Un vieux relent de morale m'a empêchée d'aller au bout, tout d'un coup j'avais passé 10 ans avec celui qui était mon mari, sans le tromper, et je pouvais bien attendre un peu plus.
Sainte Culpabilité m'a sauvé du déshonneur.

Je suis donc rentrée à Paris le soir, frustrée comme pas deux (le garçon avait des doigts de fée..), et me suis enfermée toute seule avec un gros livre dans un petit hôtel.

Nous ne nous sommes jamais revus.
Une faille dans l'espace temps.

J'ai rencontré le deuxième garçon au même endroit.
Nous nous sommes beaucoup écrit.
Beaucoup étant un doux euphémisme, j'ai imprimé le truc, il y en a 450 pages...
Une symbiose parfaite, une acoustique exceptionnelle et une voix d'hôtesse de l'air (ce qui n'est pas rien quand on ne se voit pas).
Un gros hic, 800 kilomètres entre nous, et sa femme.
Me voilà donc cette fois ci dans le rôle de la méchante briseuse de ménage.
Le garçon étant incapable de courir deux lièvres à la fois, m'appelle le soir où mon mari à moi venait de s'installer ailleurs, pour me dire qu'il venait de la quitter, sa femme.
J'ai été obligée de m'asseoir, tout d'un coup c'était réel.
Il était fou.
On ne quitte pas sa femme pour une que l'on n'a jamais vue.
J'ai fumé 200 cloppes, essayant de comprendre ce qu'il m'expliquait. Lui répétant des choses que déjà, je lui avais dites, à savoir qu'il était hors de question qu'il la quitte pour moi, que s'il le faisait, il le ferait pour lui et etc.
Mais rien n'y faisait, il était déjà parti.
Il n'envisageait pas de venir me voir s'il était encore avec elle, et n'envisageait pas de ne pas me voir, pensant que peut être il le regretterait toute sa vie.
Je suis retournée m'asseoir au milieu de cet appartement qui depuis une heure n'était plus qu'à moi.
Des tas de gens sont arrivés, me donnant un coup de main pour redonner figure humaine au lieu.
C'était surréaliste.
Rien de plus intelligent ne me venant à l'idée je me suis saoulée.

Restait à résoudre le problème de la rencontre.
Nous ne nous étions pas vus, même en photo.
Une photo c'est plat.
Le charme venait des mots, nous ne voulions pas le rompre.
Puisque sans se voir c'était si parfait, nous devions nous embrasser sans nous voir, si la sensation était du même niveau, que nous importait le physique ?
( je sais ça semble complètement cinglé, je suis un peu cinglée..)
C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à mettre cette rencontre en scène.

Il a sonné.
Il a dit « c'est moi ».
J'ai ouvert.
Je me suis assise sur la table.
J'ai noué une grande écharpe de mousseline noire autour de mon visage, ne laissant voir que ma bouche.

Ce furent les minutes les plus longues de ma vie.
Le plus intense et délicieux mal au ventre connu.

Un garçon de deux mètres ça fait du bruit quand ça monte les escaliers.
Un garçon de deux mètres ça fait du bruit quand ça passe la porte.

Une peur bleue et une excitation délirante.

Il a posé son sac, s'est approché de moi, s'est agenouillé.
Il s'est penché et a murmuré à mon oreille.
C'est moi.
Il m'a embrassé.
Le baiser le plus tout que j'ai jamais reçu.

Tout coulait de source.
Bien sûr je l'ai trouvé trop grand. Bien sûr il ne m'a pas physiquement transcendée, mais bon.
Il était là, je le voulais.

Ce fut une catastrophe au lit.
Manifestement trop d'émotions le perturbaient.
Après plus d'une dizaine de tentatives en deux jours, j'ai craqué et lui ai dit que ce n'était pour moi pas possible.
Je sortais de relations devenues inexistantes sur ce plan là, chose qui m'avait beaucoup perturbée et j'avais besoin de me prouver que je fonctionnais normalement, je ne voulais pas me détruire un peu plus en me lançant là dedans.

Nous nous sommes quittés en larme le dimanche soir.
Avions décidé de ne pas nous revoir

Une heure après nous nous parlions au téléphone.
Ce furent quatre mois d'aller et retour, de nuits au téléphone (et de factures en conséquence. 5000 francs pour moi, pareil pour lui), de lettres enflammées, d'attente.

Nous sommes partis pour Barcelone. Nous avions prévu une semaine.
Je l'ai planté le deuxième jour.

C'était insupportable.

Deux mois après il est retourné chez sa femme, lui a fait un enfant, la trompe actuellement et se refuse à la quitter. Non je ne la trompe pas c'est une exception.

Nous communiquons toutes les semaines ou presque par mails.
Ça n'était pas l'âme soeur mais j'ai gagné un ami.

Troisième rencontre, suite et fin de l'histoire.
C'est un double gag.
Ayant fini par me persuader que les histoires d'amour n'étaient pas pour moi (je vous ai passé les rencontres non virtuelles), et que de toute façon j'avais autre chose à faire pour le moment, qu'il fallait que je me concentre sur ma fille et mon boulot etc., etc....
Mais n'étant pas prête, à l'entrée de l'hiver, à le passer toute seule, je jetais mon dévolu sur le garçon à qui j'avais vendu mon appartement l'année précédente, et avec qui j'avais eu une brève histoire à cette époque là.
C'était un garçon drôle, assez brillant, très demandé, l'oeil séducteur et toutes les filles de la terre aux fesses.
Un comme je les aime même si je sais que ce n'est pas très bon pour moi.
Sa principale qualité étant pour moi son principal défaut pour les autres, c'était un handicapé sentimental.
Incapable de tomber amoureux, trompant tout et tout le monde.
Juste ce qu'il me fallait, un type qui n'avait aucune intention de m'envahir et dont il était impensable que je tombe amoureuse.
Je connaissais bien le personnage, nous nous étions comme je vous l'ai déjà dit, vus de prés, et il avait passé prés de deux ans à martyriser une de mes meilleures amies, de plus nous passions de longs moment à discuter de nos histoires réciproques et à ne pas être d'accord sur des tas de choses.
Bref, aucun risque.

Ce garçon pense que les filles sont comme une recette de cuisine, toujours identiques et prévisibles. En gros pour lui, elles le voient, elles veulent coucher avec lui. Elles couchent avec lui, elles tombent amoureuses. Aussi simple que ça !

Je décidais donc, pour rire, de lui donner une leçon.
Quelques mois avant il m'avait dit s'être inscrit sur Meetic, ce qui devait lui permettre de vérifier, en rencontrant et parlant au maximum de filles, qu'elles étaient toutes pareilles.
J'y suis allé, je l'ai trouvé.
J'ai créé une fausse fille (c'est fou ce qu'il y a comme faux gens sur Meetic...), et je l'ai dragué.
Evidemment ça a marché.
Qui c'est qui est prévisible ?

Je comptais lui donner un rendez vous quelque part et voir sa tête en me découvrant, moi.
D'autant plus qu'il a quand même reconnu la courbe de mon bras...
Je m'amusais comme une folle.
D'un côté il disait à ma vraie moi que non ce soir, ce n'était pas possible, qu'il était fatigué et de l'autre il donnait rendez vous à ma fausse moi.
Je me faisais concurrence à moi-même !
Le comble.

Sauf que ce que je n'avais pas prévu c'est que d'autres garçons allaient venir me parler.
Et encore moins que celui qui me ferait trembler les genoux serait un ami à lui. Que ma meilleure amie connaît, que le père de ma fille connaît, et que soit disant moi aussi je connais (on a soit disant dîné ensembles deux fois en 10 ans, je ne m'en souviens pas...mais tout le monde s'en souviens).
Imaginez dix secondes la tête que j'ai fait quand j'ai compris ça, quand j'ai compris que sur trois mille et quelques connectés j'étais tombé sur un type que tout le monde connaît, qui me connaît mais ne sait pas que c'est moi et travaille dans le même immeuble que moi.
Vous suivez ?

Ça dure depuis maintenant un peu plus de trois mois, c'est plutôt simple et joli.
Bien sûr je flippe comme une folle, bien sûr je me pose mille et une questions
bien sûr, bien sûr, bien sûr...
et si c'était trop simple ?

Présentation

Dimanche 27 Juillet 2003 à 15h53

Je me suis retrouvée là par hasard, je l'espére heureux.
C'est dimanche, il fait beau, trés beau et Dieu que je prends du plaisir à être toute seule, chez moi.

La grande question.
Pourquoi, alors que j'aime tant les grosses villes, est ce que je ne me suis pas installée dans le ventre de l'une d'entre elles ?
Et bien je n'en sais trop rien.
Je ne suis pas une fanatique de la vie parisienne au jour le jour et surtout, quoi qu'on en dise Paris manque cruellement de mer.
Si j'avais du m'installer ailleurs, ou plutôt si je le devais, ce serait New York ou Barcelone.
Parce qu'on peut aller à la mer en métro et parce que les musées d'art contemporain qui s'y trouvent sont beaux.
Parce qu'il y a des terrasses de café (je sais il y en a à la capitale et il y a aussi Paris plage, mais c'est pas pareil).
Parce qu'il y a des librairies de rêve, mais surtout parce que l'ambiance générale n'y est identique à nulle autre au monde.
Pourquoi je ne l'ai pas fait ?
On va dire que j'ai suivi le vent qui portait mes amours, et il n'a pas quitté la ville...
Peut être par la faute d'une succession de choses qui ont fait que ma vie s'est construite ici.
J'ai rencontré le père de ma fille à 20 ans, son activité professionnelle étant en plein décollage ici, nous ne nous sommes pas posé la question,
Paris n'étant pas loin, les allers et retours étant faciles, l'idée ne nous est pas venue, le besoin ne s'est pas fait sentir.
Quant à moi je suis allée où la nécessité me portait, j'ai longtemps été persuadée de ne savoir rien faire à part vendre des trucs et vendre des trucs à la capitale ne rapporte pas grand chose, du moins qui soit suffisant pour en vivre correctement ( et dieu sait que je suis dispendieuse !).
Après 7 ans nous avons fait un enfant, quand nous nous sommes séparés j'avais 30 ans, on m'a proposé un boulot très intéressant dans la branche ou je suis actuellement et plutôt très correctement rémunéré, c'était une occasion rêvée.
Mais je n'imaginais pas partir vers la capitale avec ma fille sous le bras et le priver d'elle ou la priver de lui, comme il était inenvisageable que je la laisse ici et parte sans elle.
J'ai donc refusé le poste.
J'ai fait un enfant qui à un père et n'ai aucune intention de le nier, je suis donc coincée ici.
Mais l'idée de peut être un jour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ne me rebute pas, loin de là.
Quand jolie chérien'aura plus besoin de moi ?

Alors quand je n'en peux plus des endroits enfumés que l'on trouve ici, je vais ailleurs, un week end ou plus longtemps.
Changer de gens, de visages, de rues, me perdre, sont des choses dont j'ai besoin régulièrement pour ne pas m'étouffer à vivre ici.

Mais ce qui manque surtout de renouveau en province et c'est là qu'est le clivage je pense, c'est les gens.
En particulier les gens de la nuit, quinze ans après tu croises toujours les mêmes qui en même temps que toi changent d'endroit avec l'air du temps.
Ce qui fait qu'au bout du compte quel que soit le lieu, tu n'as pas vraiment l'impression d'en changer... Mais bon, je m'en accommode et je me rattrape ailleurs, et puis depuis que je suis maman , je ne sors plus tous les jours, je sors tjrs,( j'en mourrais si cela m'était interdit !) mais moins souvent.
Le fait est que se reconvertir professionnellement rapporte peu d'argent et que les sorties et baby sitter en coûtent pas mal.
Il me reste une semaine sur deux pour faire l'imbécile et l'envie me prend par périodes.
Certains mois je n'arrête pas, puis plus rien.
Mais bon, il est aussi vrai que par moment je n'ai envie de voir personne, juste envie de livres, de calme et d'un joint (cette mauvaise habitude ne m'a pas passée avec l'age, les semaines sans enfant me permettant de me laisser aller à mes vices...) Et puis j'aime bien m'occuper de ma maison, qu'elle soit jolie, soigner la déco, les fleurs etc. Je me suis entourée d'amis qui sont un mélange de racines et de nouveautés, de couches sociales, d'opinions politiques, d'ambitions, de rêves... une famille qui aime et ne juge pas, je m'y sens chez moi.

La douceur de vivre que l'on trouve ici me convient finalement assez bien.
Je crois que j'aime cette ville d'amour. Sa couleur, son odeur et sa douceur. Ses rues sinueuses et ses repères familiers. J'aime l'histoire qu'elle me raconte.
Et puis je suis une feignante et une peureuse, alors partir et tout recommencer, ce ne pourrait être que sur un coup de tête. L'inconscience et la folie passagère sont de vieux amis, je fonctionne à l'impulsion et à l'affect, alors pourquoi pas, un jour ?

Je ne suis pas sûre de grand chose si ce n'est de celle là : l'amour fait mal, mais rien n'est aussi bien que le mal au ventre qu'il procure.
On a beau dire " on ne m'y reprendra pas " on replonge à tous les coups...je parle pour moi bien sûr ! Depuis quelques mois un garçon occupe mes pensées. Mais étant une accidentée des choses de l'amour, je suis morte de peur, évidemment.
Et si ? Et si ? Et si ? En bonne trentenaire qui se respecte je me prends la tête avec des conneries existentielles et par conséquent ai de plus en plus de mal à me laisser aller à trop donner (mais est ce qu'on donne jamais trop ?). Je ne suis pas loin du cas désespéré qui se méfie de tout et de tous.
Tant que j'arrive encore à me moquer de moi, tout n'est pas perdu ...

Désidérata ou ma définition du Prince Charmant

Dimanche 27 Juillet 2003 à 16h08

Comment se fait-il que j'ai toujours envie des types pas faits pour moi ?
La notion de défi ne doit pas être étrangère à tout ça.

De quoi exactement est-ce que j'ai envie ? Qu'est ce que je demande à un garçon ?
Tentative, en vrac.
Une grosse bite et l'art, la manière et l'envie de s'en servir tout le temps.
Que ce soit un vrai mec, à savoir, pas de chochoteries, je ne suis là pour consoler personne à part les copines, avant d'y avoir droit, un garçon doit avoir duré un certain temps.
Qu'il soit drôle et un peu dingue, pas névrosé.
Un peu joli ou tout au moins charmant.
Bien sapé, c'est-à-dire comme j'aime.
Qu'il m'aime avec tous mes défauts et mon autoritarisme, sans être pour autant toujours d'accord.
Qu'il ait du fric et me foute la paix sur la manière dont je dépense le mien.
Qu'il n'envahisse pas mon territoire, ne mette pas le nez dans ma déco, aille à mon rythme et pas au sien.
Qu'il plaise aux filles, ait l'oeil brillant du séducteur, qu'il soit dragueur.
Qu'il soit fidèle en ma présence, discret le reste du temps.
Qu'il se place derrière moi, quand ce n'est pas le moment, glisse ses mains sous ma jupe, remonte doucement, tout doucement, le long de mes jambes, et ainsi de suite sans que jamais je ne me retourne.
Qu'il ait de l'imagination, au lit et ailleurs.
Qu'il m'impressionne.
Qu'il ne soit pas trop « délicat », c'est moi la fille.
Qu'il se rase quand on doit se voir, la barbe ça fait mal et ce n'est pas là-dedans qu'est placée la virilité.
Qu'il rabatte la cuvette des chiottes, chez moi ce n'est pas un bar.
Qu'il ne soit pas chez moi comme chez lui.
Qu'il ne me dise pas je serais là dans une heure pour arriver trois heures après, je préfère je ne sais pas à quelle heure je serais là, ne m'attends pas.
Qu'il ne se prenne pas pour le père de ma fille et ne me prenne pas pour sa mère.
Qu'il sache avant que je n'ai parlé.
Qu'il me dise des cochonneries au lit, dans la rue, au cinéma, à table, etc., dans le creux de l'oreille.
Qu'il se débrouille pour que je n'aie pas l'impression d'être un meuble au bout de quelques mois.
Qu'il soit amoureux et que je le sois, que ce ne soit pas un psychodrame permanent, que les libertés de chacun soient respectées.
Qu'il m'emmène en voyage.
Qu'il me fasse découvrir de nouvelles choses, en tout.
Qu'il me fasse l'amour comme si c'était la seule et unique fois
Qu'il soit sans tabous .
Qu'il aime la lingerie de pute et m'en offre.
Qu'il ne veuille ni m'épouser, ni me faire un enfant.
Qu'il ait envie de me voir souvent, pas de vivre avec moi.
Qu'il me donne rendez vous à l'hôtel, même si on se connaît bien, même si on sait où aller.
Qu'il ait un joli cul
Qu'il bande dés que je l'effleure du bout du doigt.
Qu'il me tire vers le haut, pas vers le bas.
Qu'il drague tout ce qu'il veut sauf mes copines.
Qu'il ait de l'humour.
Qu'il ouvre plus d'un livre par an et que ce ne soit pas svm mac ou moto truc.
Que tout ça ne soit pas un effort.

Désidérata ou ma définition du prince charmant 2

Dimanche 27 Juillet 2003 à 16h50

liste non exhaustive et susceptible d'être modifiée à tout instant

"Désidérata1"

François

Dimanche 27 Juillet 2003 à 21h32

Aprés de multiples errances plus érotiques que sentimentales, un soir de trop bu, je rencontrais François.

François est grand, noueux et danse en tortillant les fesses de manière irrésistible.
Il a de trés belles mains.

Depuis deux ans aucun amoureux de plus d'un soir n'était entré chez moi.
Pendant six mois, il a confondu ma maison avec la sienne, et je l'ai laissé faire.

Je mourrais d'envie d'être amoureuse, il m'a dit que je sentais bon, cela a suffit.

Il m'a fallu six mois pour m'avouer que nous n'avions rien à nous dire hors d'un lit.

Six mois de comédie de l'amour, pas que j'ai fait semblant, vraiment je voulais y croire.

C'était simple.
Tellement simple que je n'ai pas réussi à trouver un seul livre dans sa maison.
Même pas un dictionnaire.

Je n'avais jamais eu d'histoire de coeur avec un garçon qui vivait de ses mains et ne s'interressait à rien d'autre. Je me suis dit que ce garçon était certainement plus simple que les créatifs torturés dont j'avais l'habitude. Je me suis laissée aller. Je me suis trés vite ennuyée.

C'était beaucoup trop simple.

Imaginez un peu un type qui vous soutient mordicus que Bali, non
y'a pas de tourisme sexuel, il connait un mec qui y est allé...
Aprés un certain nombre de repas avec ses amis, garçons d'un côté qui parlent bagnoles et filles de l'autre qui parlent popote, j'ai déjanté.
Erreur de casting.
Qu'est ce que je pouvais bien faire là au milieu?

J'ai arrété de lui dire que je l'aimais, je lui ai expliqué pourquoi.
Il n'a pas beaucoup aimé mes explications.

Comment j'ai tenu six mois, c'est un mystère...
... la chair est faible.

Louis

Dimanche 27 Juillet 2003 à 21h55

J'ai vendu l'ex appartement conjugal à Louis.
J'ai martyrisé Louis pourlui faire payer ça..

Louis croit qu'il est Casanova, pas Don Juan, hein, attention.
Les filles le voit, elles ne rêvent que d'une chose, coucher avec lui.
Elles couchent avec lui, elles sont amoureuses. (1)

Louis s'est inscrit sur un site de rencontres pour rencontrer le plus de filles possible, ce qui est sensé accréditer sa théorie elles sont toutes pareilles.

Louis teste: les clubs échangistes, les femmes des autres, lui même.

Louis, pour certaines choses est un peu mon mirroir , il m'engueule, il me fait du bien.

Louis rend les filles folles, il est parfait quand il est là, il vous oublie dés qu'il a passé la porte.

Aprés "François"ce garçon m'est apparu parfait, brillant, volubile, attentionné en ma présence et jamais là.
Aucun risque d'en tomber amoureuse, je le connaissais trop bien, tout au moins j'en avais l'impression, ce qui était l'essentiel.

Comprenez, c'était l'hiver, et l'idée était de passer quelques soirées agréables, sans complications puisque sans amour, avec un garçon charmant . Rien de plus.

Il m'a rangé dans la catégorie maîtresses, je ne l'ai rangé dans aucune, il n'est pas rangeable.

(1)C'est lui qui le dit et le plus terrible est qu'il n'est pas loin d'avoir raison.

Tel est pris qui croyait prendre

Dimanche 27 Juillet 2003 à 22h07

A trop faire l'imbécile avec "Louis" je me suis mise à jouer de plus en plus.

Idée lumineuse et tordue comme je les aime.
Il était sur un site de rencontre, j'allais bien m'amuser.

J'ai crée une fausse fille et suis allée à sa rencontre.
Je l'ai dragué, il a marché.
Le but était de le faire trépigner le plus longtemps possible, espérant la mystèrieuse Anna B, pour finir par lui donner rendez vous. Juste le plaisir de voir ses yeux quand il m'aurait trouvée, moi.

Ce fut trés drôle, dés le deuxième message il me donnait son téléphone et reconnaissait la courbe de mon bras sur une photo trouvée sur le net. Jubilatoire.
Quand il ne pouvait pas me voir, moi la vraie, il donnait rendez vous à moi, la fausse.
De l'autoconcurrence!

Je m'amusais comme une folle.

Tel est pris qui croyait prendre suite et fin

Dimanche 27 Juillet 2003 à 22h38

Ce que je n'avais pas prévu dans ma blague à "Louis", c'est que des tas d'autres garçons allaient venir me parler par chat interposé.

Et voilà notre Véra submergée de messages mâles. Je vous passe tous les nazes monosyllabiques (1) (2)

Et puis un message plus intelligent que les autres.
Je répond.
Et comprends en deux phrases que le garçon travaille dans le même batiment que moi et qu'il y a toutes les chances que je le connaisse.
Panique à bord, je fais l'idiote, refuse de donner mon prénom et encore moins tout autre chose qui pourrait le renseigner sur moi.

Imaginez, je sais que tous les gens avec qui il bosse me connaissent, sortent dans les mêmes endroits etc.
Le film est vite fait, je ne sais pas quel genre de garçon c'est et me voit bien montrée du doigt et vous savais qui j'ai levé sur le net hier soir?, bref parano totale.

Le lendemain matin branle bas de combat, celule de crise entre filles.
oui, je le connais trés bien c'est un bon copain de Louis
Double merde! Camille sortait avec Louis quand elle l'a connu, je sors actuellement avec Louis, qui bien que pas amoureux est plutôt fier...et ne serait pas forcément ravi que je batiffole avec un de ses bons amis.

Aprés moult tergiversations je lui envoie dix lignes lui expliquant que oui je suis l'ex femme de Paul, oui il me connait, oui je suis une amie de Camille, oui je travaille au dessus de sa tête, oui, euh, je suis là pour faire une blague à quelqu'un que tu connais bien, Louis, ce serait bien que tu sois discret, on m'a dit que tu l'étais,je m'appelle Véra.(3)
Plus de trois milles connectés et c'est à moi qu'arrive un truc pareil...

Le lendemain à 01h30 du matin j'étais dans son lit.

J'y suis toujours.

Il s'appelle Marc.

(1) bien qu'un vaille la peine, chroniqueur dans une sous merde d'émission de Tf1, il m'a même envoyé sa photo au cas où son physique d'Appolon me ferait faire 300 bornes aller et retour dans la journée!
(2) vraiment même avec mon imagination délirante, je ne peux pas m'imaginer avec un naze de Tf1, une nuit serait de trop pour mon ego!
(3)je garde, oui je couche avec Louis pour plus tard, c'est assez de révélations comme ça

Marc

Dimanche 27 Juillet 2003 à 23h11

je suis lancée rien ne m'arrête.
Un tour en bas, ma réserve de cloppes est morte, et je reprends.

Un joint.
Marc.

Marc est calme.
Marc est serein.
Marc se connait bien, il en est à sa huitième année d'analyse.
Marc est un faux raisonnable.
Marc lit.
Marc se moque de moi quand je râle.
Marc m'impressione.
Marc me fait du bien.
Marc a trente cinq ans.
Marc a des ex histoires un peu compliquées.
Marc n'est pas toujours d'accord.
Marc cède à tous mes caprices.
Marc ne se contrarie pas quand je veux du temps pour moi.

Est ce que je suis amoureuse de Marc?

Question

Dimanche 27 Juillet 2003 à 23h16

Je suis bluffée, je n'ai pas décollé le nez de ma machine et tout d'un coup je vois que depuis le début de l'aprés midi, deux cent vingt et une personnes m'ont lue!

Qui êtes vous, dites moi?

est ce que je suis amoureuse de Marc ou l'utilité de la masturbation cérébrale

Lundi 28 Juillet 2003 à 13h20

Il est intelligent, gentil, drôle, prévenant, me fait bien l'amour.
Je suis bien quand il est là.
Cette histoire est d'une simplicité désarmante.
C'est un peu une évidence.
Il n'y a pas de rapports de force.
Ce n'est pas une histoire passionnelle.

Je n'ai pas mal au ventre quand il m'embrasse.
Je n'ai pas les genoux qui tremblent quand on doit se voir.
J'ai peur qu'il me quitte.
Je n'ai pas peur qu'il me quitte.
J'ai confiance en lui.
Je me méfie de lui.
Je sais qu'il pourrait être trés méchant si l'envie lui prenait.
Je me demande comment je vais faire pour le quitter si l'envie m'en prend.
Je n'ai pas envie de le quitter.
Mais je fini toujours par quitter tout le monde.

Il a le ventre mou.
Je n'ai pas l'habitude.
Je n'aime pas ça, c'est pas joli.
J'aime ça, ça me rassure.

Pourquoi diable est ce que je suis incapable de me laisser aller?
De vivre les choses, bêtement, simplement?
Enfin j'essaie, hein.
Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire (c'est toujours la même histoire) que, peut être, ailleurs, qui sait?

J'ai peur de m'ennuyer, j'ai peur que ce soit trop simple, j'ai peur que ce ne soit trop sérieux.
C'est sérieux. Est ce que vraiment je veux une histoire sérieuse?

Je voudrais une histoire sérieuse et pas sérieuse à la fois.
Qu'on soit amoureux de moi mais pas trop (pour ça c'est trop tard), que je sois amoureuse beaucoup, mais pas trop.

Bref je n'en sais rien, je patauge.

Je dois être un mec ou une nymphomane qui ne s'assume pas

Lundi 28 Juillet 2003 à 13h23

Je ne peux pas m'empêcher, jamais, de regarder les jolis garçons qui passent , et d'imaginer ce qui se passerait dans un lit.

Je me demande toujours si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.

La pétoche

Lundi 28 Juillet 2003 à 13h38

J'ai peur de me retrouver coincée dans une histoire qui ne me convient pas.

Pas vraiment de me retrouvée coincée, plutôt d'encore être obligée de quitter.
J'en ai marre que ce soit toujours moi qui parte.
Ca me démonte à chaque fois.

Pourquoi est ce que jamais je ne suis satisfaite?
Pas que j'ai envie de "le" quitter là, tout de suite, mais bon, il y toujours un mais.
Pas que l'histoire ne me conviennent pas, juste, je trouve qu'elle va un peu trop vite, voilà.

Ce garçon veut des enfants, je n'en veux plus.
Ce garçon cherche la femme de sa vie, je ne suis pas bien sûre de pouvoir être la femme de la vie de qui que ce soit.
Ce garçon veut les clés de ma maison et ne comprends pas bien pourquoi je ne veux pas les donner (1).
Ce garçon se sent bien chez moi, trop bien (2).
Ca me fout la trouille.

Je ne sais pas ce que je veux.
Ou plutôt si je le sais TROP bien.

(1) d'ailleurs ça fait deux jours qu'il les a, car parti de chez moi aprés moi, cause prolongation de sommeil et j'ai bien l'impression qu'il va encore falloir que je réclame. Si vous croyez que c'est facile!
(2) toujours le même problème, une fois qu'ils sont là ils ne veulent plus partir, va falloir que j'apprene à me déplacer

cécile

Lundi 28 Juillet 2003 à 14h38

Cécile vient d'appeler.
Cécile est une de mes bonne, trés bonne copine.
Elle a 44 ans, elle me rassure.
Elle est la preuve que l'on peut être veuve, avoir deux grands enfants, une vie pas tous les jours au top et continuer à s'émerveiller. Ne pas perdre sa fantaisie.

Elle s'enflamme, elle tombe amoureuse tout le temps.
Ce sont toujours des amours malheureux.
Cécile donne tout, tout de suite, elle fait peur aux hommes, elle les fait fuir.
Plus ils fuient, plus elle s'accroche.
Cécile vit dans un rêve de Prince Charmant.
Cécile voit le Prince Charmant chez tous les hommes qui lui sourient.
Cécile est trop gentille, elle se fait manger toute crue à chaque fois.
Cécile est une merveille pour ses amis.

Aprés un dernier échec, Cécile a décidé de demander au prochain qui croisera sa route un CV, une lettre de motivation et un certificat médical.

Le prochain a intêret à bien se tenir, sinon, je lui casse la gueule.

Qu'est ce que je veux?

Lundi 28 Juillet 2003 à 14h43

De la passion, merde!
Pas un truc mou du cul qui vit tout seul!

Ce qui me colle la pétoche dans cette histoire, c'est cette impression d'être avec lui depuis des années.
Ca fait seulement trois mois.

Et puis, tant que j'y suis, il me fait bien l'amour, oui.
Mais il ne m'excite pas.
Un bon coup c'est un mélange de tendresse et d'animalité.
Marc a dompté l'animal.
Et ça, ça ne me convient pas.

Paul

Lundi 28 Juillet 2003 à 15h09

J'ai partagé presque dix ans de ma vie avec Paul.
Je me suis mariée avec Paul.
J'ai fait un enfant avec Paul.
Dieu que c'est bien de pouvoir dire "je" en parlant de lui

C'est le garçon le plus patient que je connaisse.
Il m'a supporté tout ce temps, c'est dire.

Il est brillant, cultivé, drôle, aussi à l'aise dans un bouiboui de base que dans un palace.
Il a un boulot passionant, il est passionné.
Il est joli, prend soin de lui.
Toujours vêtu parfaitement.
Hype de chez hype.
Il a des sous, aime les dépenser.
Paul a un trés bel appartement, gigantesque, plein d'art contemporain.
Il est parfait.

Un fantasme.

Ce mec m'a démolie, complètement.
Il m'a fait avancer, beaucoup, aussi. (1)
C'est le roi pour vous pousser dans vos retranchements les plus lointains.
Avec lui quoi qu'on fasse on se sent en dessous de tout, normal, il est parfait.

Paul travaille beaucoup, il considère son travail comme un état, c'est sa vie (2).
Enceinte j'ai rêvé souvent qu'il ne serait pas là le jour de l'accouchement.

Je m'ennuyais à en mourir.
C'était devenu terne, un peu comme si j'habitais avec mon frère, ou mon meilleur ami, un collocataire qui vous paie les vacances et le resto.
Financièrement confortable, moralement insupportable.

J'ai fait beaucoup de bien à Paul en le quittant, il a retrouvé ses amis.
Mais surtout il a notre fille une semaine sur deux et s'en occupe comme il ne l'aurait jamais fait si j'avais été là.
Il travaille moins et découvre que la vie c'est aussi des tas d'autres trucs.

Nous nous entendons trés bien depuis cette séparation, les confidences échangées sur nos amours respectifs valent le détour et les fêtes ensembles sont trés drôles.

Une chose dont je suis sûre, le quitter est la meilleure chose que j'ai faite pour moi.

Le problème est maintenant que je cherche le même sans les défauts.
Je ne suis pas persuadée qu'il existe.

(1) sans lui je n'aurais jamais croisé de psy et c'est pas rien
(2) C'est un problème, si, pendant toutes ces années, je n'avais pas étée là pour appeler sa mère et ses amis, ils l'auraient cru mort.

Madonna et mon voisin

Lundi 28 Juillet 2003 à 19h58

Tous les soirs à vingt heures tapantes mon voisin met Madonna à fond les gamelles.
Pendant un quart d'heure.
Depuis deux mois.

Je vais devenir incollable sur Madonna à ce rythme là.

Insolite ou comment chacun déjante à sa façon...

Mardi 29 Juillet 2003 à 10h20

Un steward fait un strip-tease en plein vol
26 juillet 14:48:08

SINGAPOUR (Reuters) - Un steward de la compagnie Singapore Airlines, qui n'était pas en service, s'est entièrement déshabillé et a jeté autour de lui et sur les passagers médusés d'un vol venant d'Australie tout le contenu de son portefeuille, rapporte samedi un journal de Singapour.

Selon le journal, l'homme, âgé de 31 ans, a renversé un verre de vin sur ses voisins et a commencé à crier en se dirigeant vers les toilettes de l'avion, deux heures après le début du vol.

"Quand j'ai regardé, j'ai vu qu'il était nu. Il ne portait même pas de sous-vêtements. Il criait et jetait des cartes de crédit et des photos partout dans l'avion", a raconté un passager.

Les membres d'équipage n'ont pas pu intervenir dans un premier temps car ils étaient bloqués derrière les chariots de distribution des plateaux-repas.

Ils ont fini par l'atteindre et l'ont recouvert de couvertures avant de l'emmener aux toilettes où il s'est rhabillé.

L'incident a eu lieu le 11 juillet et l'homme est actuellement en arrêt maladie, a déclaré Singapore Airlines. /ST

De l'inconstance et de l'hésitation: et si l'herbe était plus verte ailleurs?

Mardi 29 Juillet 2003 à 14h14

C'est ça mon problème.
Je suis bien, oui.
Mais je ne peux m'empêcher de penser que, peut-être, ailleurs, il y a mieux.

Alors je me perd dans les méandres de ma tête.
"Il l'a bien compris d'ailleurs.
Depuis quelques jours, les dialogues tournent en rond .

ça va, tu es sûre?

Est ce que décemment je peux lui dire mes doutes? Tous mes doutes?
Non, je ne peux pas.
Il a eu trop d'histoires compliquées avant.
Ca lui ferait mal
.Il pourrait me faire mal.

Et puis quoi?
Quitter la proie pour l'ombre?

J'en dis suffisament.
Ma non envie de cohabitation en général, mes on se voit trop je n'ai même plus le temps de lire, mes oui, je t'aime (1), mes ça va trop vite, mes c'est terrible cette évidence et mes j'ai peur de m'ennuyer et j'ai peur que tu t'ennuie.

C'est trés étrange, je n'arrive plus à me voir en couple.
J'ai l'impression d'être célibataire.
"Cécile" : tu parles bien la bouche pleine

Oui, je sais, je ne me poserais pas ce genre de question si j'étais toute seule.
Oui, je sais, de quoi je me plaind, j'ai un mec adorable, pas con et tout et tout à mes pieds et je fais la fine bouche.

On ne se refait pas, aussi loin que je me souvienne et même si en dix ans je n'ai jamais trompé "Paul" (2), je n'ai jamais pu m'empêcher de rêver , de regarder passer les garçons, de douter, d'hésiter.
J'aime séduire, j'aime être séduite.
Un jeu?

Une façon comme une autre de me rassurer.

(1) c'est nouveau cette propention que j'ai à dire "je t'aime" comme ça, si vite, je crois que je ne sais plus bien ce que ça veut dire.
(2) je sais c'est pas un exploi...

de l'utilité d'une charte graphique pour les notices de la NASA

Mardi 29 Juillet 2003 à 14h58

Un quart d 'heure à faire hum, hum, à oui?, c'est étonnant, non je ne savais pas.

Vous le saviez vous que pour les premiers pas de l'homme sur la Lune, il y avait eu une charte graphique spécifique pour les notices explicatives des fusées?
Et ça en fait un drôle de paquet, il y a eu une notice pour chaque piece, je vous laisse compter le nombre de pieces qu'il y a dans une fusée...
Il parait même que le poid des notices était superieur à celui de la fusée.

Vous m'en dirait tant!

Y'a vraiment des mecs qui ne savent pas quoi faire pour occuper leur journée de travail!
Pourquoi il vient me raconter ça à moi, lui?
Avec force détails techniques et tout.

M'en fiche des fusées moi, je travaille pas pour la NASA.

Feignante

Mardi 29 Juillet 2003 à 16h12

C'est monstreux, depuis quelques jours, je ne fais rien.
Mais alors rien de rien.
J'assure le stric minimum, l'impossible à oublier.
C'est tout.

Payée à ne rien faire.

Tétanie morale, une flemme de tous les diables m'empêche de travailler.
Je n'ai qu'une envie (ou plutôt plusieurs) me prélasser au soleil, boire trop de vin, fumer trop de joints, faire l'amour et dormir.

J - 4 VACANCES

Viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite

Je suis définitivement perturbée

Mardi 29 Juillet 2003 à 18h16

Je voudrais le beurre, l'argent du beurre et le cul de la laitière, je veux une histoire simple et volcanique à la fois.

Et, oui, je sais ça n'existe pas.

Alors que Marc
rentre ce soir, que je ne l'ai pas vu beaucoup ces derniers jours, alors que c'est lui dont je devrais attendre un message, je me surprend à attendre des nouvelles de Monsieur L.

M'est avis que le sieur Marc, n'étant pas un imbécile loin s'en faut, a les oreilles qui sifflent, pas un coup de téléphone depuis qu'il est parti, un sms, un tout petit sms, bien passé.Loveet franchement ça ne lui ressemble pas.
Et moi je suis là à me masturber le cerveau sur l'hypothétique existence du Prince Charmant, je ne l'appelle pas non plus.

Mais qu'est ce que je suis en train de faire là?

ça n'arrive qu'à moi ou justification d'un préservatif dans mes toilettes

Mardi 29 Juillet 2003 à 18h44

Marc entre dans ma chambre un préservatif plein d'eau au bout des doigts, l'air parfaitement calme.
Lui c'est quoi ça?
Moi sourire aux lèvres un préservatif

Il sort de la chambre et s'enferme dans la salle de bain.
Je reste stoïque.
Il prend une douche.
Et là je me demande qu'est ce que ce préservatif peut bien faire au fond de mes toilettes et comment je vais bien pouvoir expliquer ça.

La vérité est encore ce que j'ai trouvé de mieux, l'explication était tellement ridicule qu'il ne pouvait que la croire.
La honte, vous le croyez vous, une grande fille comme moi qui fait des experiences de ce genre.

Dans l'aprés-midi, je range un peu , à côté de mon lit, la boite à caoutchouc.
Un est sorti de la boite.
Je le rammasse et tout d'un coup illumination!
Je me suis toujours demandé comment était le toucher quand on est à l'interieur de ces trucs là.
Et jusqu'à quel point c'est extensible.

Voilà comment je me suis retrouvée les deux mains à l'interieur d'un Durex.

Ma petite experience terminée, je l'ai jeté, aux toilettes.

Evidement j'ai pris un fou rire terrible en lui racontant ça, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'il me demanderait de recommencer pour voir.

J'ai l'impression qu'il m'a crue, je l'espere.
Manquerait plus qu'il me flique!(1)

(1) si c'était moi c'est ce que je ferais...

ça n'arrive qu'à moi ou justification d'un préservatif dans mes toilettes 2

Mercredi 30 Juillet 2003 à 0h54

c'est minable d'avoir écrit manquerait plus qu'il me fique,
c'est n'importe quoi.
ce n'est pas vrai.

pas du tout le genre à me fliquer.

Reculer pour mieux sauter

Mercredi 30 Juillet 2003 à 14h52

Hier soir dîner avec Camille.
Dîner est un bien grand mot vu qu'avant que nous ne décidions de dîner ensemble, j'ai englouti une demi baguette avec du beurre salé, ce qui m'a conduite à boire du Perrier en la regardant manger.

Rendez vous dans dix minutes, le problème étant que je suis toute nue (1) et qu'un joint vient à peine de quitter ma main droite.
Revenir au réel et me vêtir en si peu de temps me paraît tenir de l'impossible.
Mais cela fait presqu'un mois que je n'ai vu Camille et vu le tourbillon qui occupe ma tête, il est indéniable que ça ne peut que me faire du bien de lui parler (2). Et puis j'ai des tas de choses à lui raconter.

Je me jette donc sur la jolie robe noire dos nu que je portais aujourd'hui (3) et sors, puis me ravise et rentre à nouveau, prendre quelque chose qui puisse cacher mon dos (4).

Je suis surexcitée et l'usage de drogues dites douces n'y est sans doute pas pour rien. Je flotte et souris bêtement. La vie est belle.

Bien sûr je suis en retard (je suis toujours en retard) elle m'attend sagement, installée en terrasse avec un incroyable turban kaki dans les cheveux (5) et un savant assemblage de tee-shirts Diesel les uns sur les autres, tout est kaki et ses yeux aussi, elle à l'air fatiguée, mais elle est belle et bronzée.

Je vous passe le déballage, je me suis suffisament étalée sur les problèmes que je crée toute seule ici, mais je la noie sous un flot continu de paroles, bien sûr elle n'est pas étonnée, et bien sûr elle relativise.
Nous nous connaissons depuis maintenant bientôt dix sept années (ouch le coup de vieux...) et commençons à avoir à notre actif un certain nombre d'anecdotes rocambolesques partagées.

Rien ne paraît jamais completement farfelu à Camille, surtout quand il sagit d'amour..

Aprés avoir changé de terrasse pour manger une glace , nous en changeons à nouveau pour le café.
Je ne peux pas m'empêcher de me ridiculiser en partant, un jeune homme me sourit de toutes ses dents, il est charmant, je me dis que s'il me sourit ainsi c'est parce qu'il me connait. Je lui retourne donc un sourire ravageur, sussure un bonjour et là, la honte.

On ne se connait pas du tout mais je suis vraiment ravi de faire votre connaissance, vous êtes charmante
(sic)

J'ai lamentablement bafouillé n'importe quoi, éclaté de rire et me suis échappée sous son regard incrédule (6).

Une fois rentrée, déshabillée, un message de Monsieur L .
Je suis émue, je viens de me faire engueuler par un inconnu.
Et cet inconnu use de trés jolis mots.

Excellente soirée.
Décision prise, j'arrête de réfléchir pendant 5 jours, je me laisse vivre.
Dimanche je pars au fin fond de la campagne avec deux petites filles, des livres, de la musique et pas d'ordinateur.
Toute seule avec moi même pendant 15 jours ne peuvent que me faire du bien.

Je verrais au retour.

(1) j'ai une facheuse tendance à tout enlever quand je rentre chez moi, facheuse car m'empechant souvent de répondre quand on sonne à la porte parce que pas envie de me rhabiller
(2) ça me fait toujours du bien de parler à Camille, elle a l'art de poser les bonnes questions
(3) pas le choix tout est sale ou à repasser et vraiment je n'ai pas le temps...
(4) non pas que j'ai peur d'avoir froid mais cette robe à tendance à déclencher des trucs bizzares dans la catégorie mâle de la population, en particulier à la tombée de la nuit.
(5) son look est en permanance un mélange de trucs technoïdes trash et de baba première heure et miraculeusement elle est belle et jamais ridicule
(6) décidément fumer ne me rend pas intelligente, vivement que je récuppère ma fille et me calme un peu avec ça

Camille

Mercredi 30 Juillet 2003 à 15h24

Camille est une de mes plus vieille copines.
Ca fait dix sept ans qu'on se connait...
C'est un peu ma famille (1)
Camille ne porte de jugements sur personne.
Je peux tout lui dire, elle peut tout entendre.
Elle est discrète , je suis volcanique et grande gueule, on se complète bien.

C'est un peu ma raison.
Camille est toujours là quand je déborde.
Camille me rassure.

Camille ne boit, ni ne fume de choses illicites, ça lui a fait faire des tas de bêtises il y a longtemps, maintenant elle a peur, alors elle s'abstient.

Camille a du mal a se plier aux règles, elle a habité toute seule à seize ans aprés s'être fait virer d'un certain nombre d'établissements scolaires.
Quand tout le monde faisait l'imbécile toute la nuit, Camille a fait un enfant, a vingt et un an, pas par caprice, par amour.
Elle a mené ses études et un boulot de front avec son fils (2).
Elle les a réussies et a même trouvé le moyen d'avoir une mention.

Camille a beaucoup de mal avec le passage à l'acte.
Camille écrit et a même eu un coup de fil d'un éditeur trés connu, on l'encourageait à envoyer des choses, elle serait lue.
Depuis elle n'envoie plus rien, elle a peur.
C'est bête, elle le sait.
C'est comme ça.

A New York, nous avons suivi Paul Auster dans la rue (3), les jambes en caoutchouc, il est entré dans un resto, un quart d'heure et dix cloppes plus tard nous étions toujours sur le trottoir d'en face.
Mortes de trouille à l'idée de lui parler (4).
J'ai fini par bloquer mon cerveau et y aller (5), Camille est restée accrochée au grillage du terrain vague, incapable d'entrer.
Elle a eu beau me dire que moi comme tour opérator c'était le top, elle regrette toujours de n'avoir pas pu bouger.

Camille est fusionnelle en amour et farouchement indépendante.
Parfois ça fait des étincelles.

Je l'aime.

(1) avec Sonja , mais je vous parlerais d'elle une autre fois

(2) il avait et a toujours un père,qui le voulait aussi, je précise, c'est important

(3) Camille a fait son mémoire de maîtrise sur Paul Auster

(4) de vrais midinettes...

(5) je me suis d'alleurs ridiculisée en lui disant que c'était comme si j'avais vu le Père Noël et en pleurant comme une débile, submergée d'émotions que j'étais, ça l'a bien fait rire. il a une voix et il est beau et... stop, je deviens débile

Je ne gère pas la frustration

Jeudi 31 Juillet 2003 à 18h09

Je me retrouve à écrire là alors que je ne voulais aujourd'hui pas le faire.
J'ai envie d'écrire à l'inconnu qui m'engueule.
Seulement je lui ai déjà balancé des pages aujourd'hui et je me dis.
Oh, je me dis qu'il penser que je suis cinglée pour de vrai.

Et j'écris ici, et en écrivant je me dis que ce que je suis en train de faire est stupide parce que je me souviens tout à coup qu'il va me lire.

Mais j'ai l'impression parfois d'avoir 14 ans.
Mais je n'ai pas envie de me retenir, et je ne sais pas le faire, et je n'ai pas envie de savoir le faire (1).

Mais j'ai envie de tout dire et de tout savoir.
Mais j'ai envie de ses mots.

Vous êtes comme ça vous?

(1)Il y a des choses comme ça que je n'ai jamais voulu apprendre, par exemple découper le poulet (ça je fais semblant de ne pas savoir..) ou ouvrir les huîtres.
Parce qu'aprés quand vous savez, c'est toujours vous qui êtes de corvée. Résultat je suis comme une conne à chaque envie d'huîtres et je suis obligée d'aller les manger dehors.

Le problème c'est ...

Jeudi 31 Juillet 2003 à 18h13

... qu'il ne fait pas que m'engueuler, il me fait avancer.
Il me fait avancer, vite.

J'ai peur de tomber.
En avançant trop vite.

Comme un soufflé...

Vendredi 1 Août 2003 à 14h50

Soirée étrange.
Je ne sais qu'en dire.
Un truc bizzare avec Monsieur L.
Conversations un peu empruntées, teintées d'agressivité?
Je l'ai senti, je ne sais trop, sur la défensive?
Oui et non, sans envies plutôt.
Réalisant quoi?
L'absurdité de la situation, son aspect compliqué, je ne sais pas, il n'en a rien dit.
Ou si peu.

Malaise.

Je me sent bien et mal à la fois.

Le soufflé retombe-t-il?

ou je voudrais bien être quelqu'un d'autre...parfois

Vendredi 1 Août 2003 à 15h00

Entendons nous bien.
La majorité du temps je suis plutôt à l'aise en ma propre compagnie.
Mais il y a des jours, des jours comme aujourd'hui ou je voudrais bien.

Ou je voudrais bien si ça ne m'était pas fondamentalement insupportable tous les autres jours.
Etre mère de famille nombreuse, avoir une grande maison qui sent bon les gateaux, cultiver mes tomates, fleurir mon salon et ne pas me poser de questions.
La petite maison dans la prairie.

Calme et confitures

Lundi 18 Août 2003 à 11h53

Quinze jours, sans ça.
Quinze jours d'enfants, de soleil, de campagne, de mer.
Quinze jours d'amis, de cuites et de joints.
Quinze jours sans mes doutes.
Quinze jours, vacances j'oublie tout..

Avant dernier jour, la faute.
Ou comment je me retrouve couchée dans l'herbe avec François.

Retour

Lundi 18 Août 2003 à 12h32

Me voilà donc de retour.
Rendez vous avec Paul, jolie chérie heureuse de retrouver son papa.
Nous dînons au bord de l'eau, l'air est doux.

La féroce envie d'aller me coucher qui me tient depuis quelques heures me quitte peu à peu.
Tous les deux vont dormir, je reste.

Je bois.
Trop.
Vodka.

Marc de retour, me rejoint vers 01h00.
M'aide à monter l'escalier.
Me déshabille.
Je suis trés cuite.

Week end au lit à faire l'amour, parler, fumer, manger, dormir, lire, écouter France Inter.

Je lui suis reconnaissante, de m'aimer, de me faire confiance alors qu'il ne devrait pas.
Ou peut être que malgré tout il devrait.

J'ai envie de l'aimer.
J'ai envie de le quitter.
J'ai peur, un peu, beaucoup.
C'est une histoire qui pourrait durer, longtemps.

Je crois que peut être, je me mets à l'aimer.
Pour de vrai.
Je ne sais pas.

{Parce que}

Lundi 18 Août 2003 à 12h43

Je t'aime parce que tu m'aimes, parce que je peux être gentil sans passer pour un idiot, parce que je te trouve très belle, parce tu as de la classe, parce que tu es tendre dans l'intimité, parce que tu sais ce que tu ne veux pas, parce que tu connais tes defauts, parce que tu n'acceptes pas les miens, parce que tu es une formidable maman , parce que tu refuses l'ennui, parce que tu sais juger les gens à leur juste valeur, parce que tu as un grand coeur, parce que tu as connu la souffrance, parce que les mots te parlent.
Je t'aime aussi et surement parce que je t'admire, parce que j'aime ton univers, parce que j'aime la maison de tes rêves, parce que tu es entière, parce que tu sais me faire tout oublier, me séduire et me faire fondre chaque fois que tu le désires, parce que quand je ferme les yeux, tu es dans mes fantasmes et tout deviens plus simple....je t'aime parce que tu me fais du bien, parce je suis bien avec toi, parce que j'ai confiance en toi.

Marc

Oui, oui, je crois bien que je me mets à l'aimer.
Avouons que quand même, ça fait drôlement du bien ce type de mails.

Mon côté midinette ne resiste pas à la flatterie...

Retrouvailles et bonne surprise

Lundi 18 Août 2003 à 14h25

J'ai hier soir, dîné avec un garçon que je n'avais pas vu depuis 15 ans.
Nous avons partagé les mêmes bancs d'école du cour préparatoire à la 3°.
J'ai vécu ma première boum dans le garage de ses parents.
C'était un petit garçon trés rigolo, avec de grosses lunettes et une dent cassée.

Nos chemins se sont séparés à l'adolescence, il était bien plus sage que moi, je jouais à la grande et causais beaucoup de soucis à mes parents pendant qu'il se contentait de bien travailler.
Nous ne nous sommes jamais réellement perdus de vue, obtenant de loin en loin des nouvelles l'un de l'autre par de vagues connaissances respectives.

Bref aprés un echange de mail régulier de quelques semaines, de passage dans ma bonne ville pour raisons familiale, à la recherche d'un compagnon de cuite pour noyer ses errances sentimentales, il m'appelle, hier donc, et rendez vous est pris.

Evidement le bar dans lequel je lui ai donné rendez vous est fermé, il m'attend donc devant la porte.
C'est vraiment bizzare de me retrouver face à ce garçon devenu adulte.
La première impression est marrante, c'est lui, pas de doute, sa voix a mué (1), ce n'est plus un petit garçon, mais je l'aurais sans doute reconnu.
Il n'a plus de grosses lunettes, a toujours sa dent de travers (en fait elle n'est pas cassée), il n'est pas mal.

Nous avions rendez vous dans mon quartier et nous retrouvons donc chez moi à fumer son herbe (2).
Deux heures et une bouteille de Bordeaux aprés, un peu raides nous voilà partis, en quête d'un endroit où dîner.

Le vilain petit canard s'est transformé en un mec charmant, qui, s'il n'a jamais été bête, est devenu trés interressant.
Bien sûr en pleine crise existentielle (normal, il a attrapé trente ans..), en proie à une jalousie relativement bien maîtrisée car sa chérie est partie en vacances sans lui et vraiment il se demande bien pourquoi, et vraiment il n'en peut plus de toutes ces filles en quête d'absolu, qui veulent tout et se refusent à donner . Mais pourquoi vous ne vous laissez pas aller?

Etonnant, il est devenu un peu technoïde et se balade de villes en villes, tout en jouant au petit capitaliste à la capitale.

Nous parlons à batons rompus (dieu que cette expression est laide!), la soirée est agréable, nous avons l'impression de nous connaître depuis toujours (c'est presque le cas) et parlons de choses intimes sans retenue.
Je ne sais pas si j'ai trouvé ou retrouvé un ami mais c'est une excellente soirée.

Ce matin j'ai mal a la tête, et il faut me rendre à l'évidence, je vieillis, mon foie me dit merde...

(1) au telephone déjà, j'avais pu m'en rendre compte, et oui, bien sur, je ne suis pas débile, c'est normal, mais bon, ça fait drôle
(2) plus si sage...

Castratrice?

Lundi 18 Août 2003 à 17h20

Alors, si je réfléchis (1), depuis mes 16 ans, pas un garçon n'y est arrivé la première fois.
Non, c'est un mensonge, je devrais dire, presque pas un garçon qui a compté dans ma vie n'y est arrivé la première fois.

Et puis, si vraiment je suis honête, je ne me souviens pas du nombre de garçons avec qui j'ai couché. Ce serait un chiffre entre un peu plus que Lady Di et un peu moins que Madona.

Entendons nous bien, contrairement aux apparences, qui sont souvent trompeuses, d'habitude, je ne trompe pas. D'habitude, je suis fidèle.
Jusque là, ça ne m'était arrivé qu'une fois, et j'avais 19 ans, alors...
Mais entre chaque histoire serieuse, je dérape.
Je me rassure dans une multitude de bras différents. Je prends, je jette(2).
Je me dégoute (3) ou m'amuse, cela dépend des fois.
Je m'étourdis, je me saoule de corps et de bras.
J'oublie, un peu comme un alcoolique noirait son chagrin dans l'alcool, je noies mon manque de certitudes dans la séduction à outrance.
C'est un peu une façon de me prouver à chaque fois que, oui, je suis bien vivante.
Je leur fait peur et ça me rassure.

Pendant de nombreuses années, j'en ai eu honte, j'assumais trés mal, voir pas du tout d'aimer autant m'oublier dans les bras d'étrangers, d'aimer autant le mal au ventre de la première fois.

Depuis deux ans, j'assume. Je m'en fiche a vrai dire, c'est mes fesses, j'en fais ce que je veux, quand je veux, avec qui je veux.
Alors il ne faut pas se tromper non plus, je ne baise pas avec tous les types que je croise, loin de là, tous ne me font pas envie et puis tous ne voudraient pas de moi. J'ai besoin tout de même, de sentir quelque chose, que le garçon ne soit pas stupide, qu'il ne fasse pas comme si c'était tout cuit, même s'il le pense, parce que ça n'est jamais tout cuit.
J'ai besoin d'être séduite même si ma chair est faible.

J'adore ça.
J'ai toujours adoré ça.
Faire l'amour.

Le premier avait 19 ans (presque un vieux..), moi 16.
La première fois fut plutôt jolie, l'attente avait été longue, presque une année. Il avait tellement peur de me faire mal, qu'il n'a pas pu.

Puis un ami, il n'a pas pu, non plus, tu comprends j'ai tellement peur de ne pas assurer..., tout de même la deuxième fois fut mon premier orgasme, c'est arrivé par hasard, ce fut une stupéfaction autant qu'une révélation.

Ensuite il y eu Simon, pareil.

Paul, et heureusement les dix ans qui ont suivi ne furent pas identiques.

Em, dont je n'ai ici pas encore parlé. Ce furent dix, douze fois, je ne sais même plus, trés perturbantes. genre mais bordel qu'est ce que j'ai qui le bloque comme ça.

Jack, cela est resté impossible.

François qui s'est révélé merveilleusement imaginatif et efficace par la suite.

Même Louis pourtant queutard dans toute sa splendeur n'a pas pu.

Pour finir par Marc.

Alors inévitablement je me pose la question, j'aimerais bien savoir pourquoi ces garçons, tous, n'ont pas pu la première fois.
Pourquoi ils me disent que je les impressione, pourquoi ils me disent qu'ils ont peur de ne pas assurer au point qu'ils n'assurent pas.
Qu'est ce que j'ai qui leur fait cet effet là?
Même si je prends du plaisir à leur faire un peu peur, je ne comprends pas bien pourquoi je leur fait peur à ce point.
Aucun n'a été, ni n'est capable de m'expliquer pourquoi je l'impressione, avant.

Et j'ai beau tourner et retourner ça dans ma petite tête, je ne comprends pas.
Je suis plutôt (dans l'intimité c'est vrai c'est tout), douce, gentille, délurée, rassurante. Peut être une trop grande différence avec ce que je suis hors cercle intime? Peut être trop d'indépendance affichée? Peut être trop peu, pas assez de retenue dans les choses de l'amour?

Mystère et boule de gomme..

(1) les discussions entre filles ont ceci de bien, elles font réfléchir..
(2) oui, je sais, ça fait vraiment salope de base, mais c'est comme ça, comme un échapatoire, un baume
(3) quand je dis je me dégoutte, ce n'est pas que je fasse des choses trés trash, juste cette multiplication d'experiences, qui parfois m'écoeurede moi même

Castratrice 2: sondage auprés de la gente masculine

Lundi 18 Août 2003 à 17h27

Vraiment vous me rendriez un service ENORME en satisfaisant ma curiosité.

Dans l'intimité, jamais il n'est possible de savoir qu'elle est la petite pensée secrete qui vous traversé l'esprit et rendu le sexe mou; source, pour nous inépuisable, d'interrogations et de remises en question diverses.
Peut être, en nous donnant ici des réponses claires et honêtes, même si peu plaisantes, pourriez vous nous aider à mieux comprendre comment parfois, vous avez trés envie et ne pouvez pas.

Quelle est la pensée qui vous a traversé l'esprit la dernière fois que vous avez eu une panne?

Panne sexuelle masculine : sujet douloureux

Mardi 19 Août 2003 à 11h18

Je suis déçuuuue!
Vu le nombre de personnes qui ont lu mon indiscrète question, il est impossible que toutes soient des filles.
Un seul garçon y a répondu.
Vous n'avez donc jamais de pannes?! Les seuls garçons de ce pays à en avoir sont ceux que je croise?!(1)

Mais peut être les filles sont elles plus bavardes (2), alors je tente la question à nouveau, dites moi les filles, la dernière fois, on vous a dit quoi?

(1) et alors là je me fais un flip terrible...
(2)ça ne touche pas leur "honneur"....

Se fourvoyer: v.pr. s'égarer, se tromper complètement, faire fausse route.

Mardi 19 Août 2003 à 15h47

Ou comment je pose des questions connes....

Je me rends compte que certain(e)s doivent me trouver complètement imbue de moi même, j'écris là un peu tout ce qui me passe par la tête et tente par la même occasion de trouver des réponses à mes questions, aussi stupides soient elles.

:idea:
Merci carla, je ne sais pas si l'adresse que tu m'as donnée me rassure ou me donne des envies de suicide, mais l'information est complète...

Aïe, aïe, aïe, non je ne suis pas (1) sexuellement narcissique.. lol, ça m'en collerait même le fou rire si je n'étais pas toute seule devant mon bureau!
Qu'on se rassure je ne fustige pas les garçons si leur "performance" n'a pas été à la hauteur (2), je ne suis même pas persuadée de l'être toujours, à la hauteur. Loin de là.
Alors c'etait juste un besoin de me rassurer, parce que quand les filles ont une panne c'est plutôt j'ai pas envie, dés le départ, et pas j'ai plus envie en cours de route, et que c'est le en cours de route qui me perturbe.

Mea culpa, les garçons ne sont pas des machines, je le savais et oui, tout le monde a ses petits problèmes.

Je suis désolée si en ce moment mes préocupations sont un peu débiles et prétentieuses pour certains, mais on ne choisit pas ce qui nous préoccupe.

Et puis il ne faut pas tout prendre au serieux non plus, et c'est justement parce que j'ai envie d'en rire (3) et de relativiser (4) que j'ai posé cette question.

Promis, je recommencerais plus...

(1)du moins on ne m'a pas encore fait ce reproche là
(2)à la hauteur de quoi d'ailleur, on se le demande
(3) de moi, n'allez pas encore penser que je moque d'autres...
(4) moi, ma vie, mon oeuvre...pfff

Transpose et transposons

Mardi 19 Août 2003 à 16h54

En fait je n'ai jamais considéré mes petits cahiers comme un journal.
Juste des petits cahiers, noircis de pensées.
Un défouloir, une poubelle de ma tête (1), un endroit où je balance tout même le plus sale, un truc à ne montrer à personne, jamais.
Le portrait de Dorian Gray.

J'ai remplacé mes cahiers, les ai transposés et je ne sais pas trop.
Je suis ici "obligée"de développer sur des choses ou des gens, chose que je n'aurais jamais faite si ces petits cahiers étaient restés sur leur support papier.
C'est difficile ici et ailleurs, puisque tous qui jetons nos pensées à la face du monde avons à un moment ou à un autre quelqu'un qui nous pousse à la justification.
Je trouve pour ma part assez difficile de justifier certaines choses, certaines choses que je peux écrire ici.
Parce que ce n'est pas vraiment un journal (2) , parce que je n'ai pas forcément envie de me justifier.
Parce que mes pensées sont décousues, parce qu'elles ne sont pas toujours serieuses, parfois douteuses.
Parce que me justifier les rend serieuses.
Parce que mes petites idioties deviennent, par la même, grandes.
Parce que j'ai envie de continuer à y balancer tout et n'importe quoi.
Parce que j'ai envie que cela reste une bouffonerie, même si ça n'en est pas toujours une.
Parce que cela me fait du bien de dire, d'écrire.

(1) le mot est fort, c'est le seul qui me vient
(2) au sens ou je n'y raconte pas tellement mes actes, mais plutôt mes élucubrations

Pour rien au monde, je ne voudrais, à nouveau, avoir vingt ans

Mercredi 20 Août 2003 à 15h22

J'aime avoir bientôt 32 ans pour toutes ces choses impossibles à 20 (1).

Faire ce que je veux, quand je veux, sans demander d'autorisation
Ne pas avoir de comptes a rendre
Ne ranger mon bordel que si j'en ai envie
M'assumer financièrement
M'assumer moralement
Porter des bas
Avoir un enfant
M'être mariée
Ne plus avoir de mari
Manger la nuit, au lit et pas le soir, à table
M'aimer, m'accepter
Dire merde aux cons
Oser, tout
Rouler dans une énorme bagnole
Porter des talons et savoir marcher avec
Ne pas avoir honte, de rien
Dire Je t'aime
Le coller au mur
Qu'il me colle au mur
Me moquer de moi
Fumer sans peur de me faire "prendre"
Ne pas avoir de devoirs à faire en rentrant
Pouvoir ne pas rentrer

(1) pour moi, et seulement moi, bien sûr

Des bas, des siestes et du reste: courte liste, non exhaustive, de petits plaisirs et de leur pourquoi.

Jeudi 21 Août 2003 à 14h00

Les bas, de préférence à couture ou en coton,
pour la douceur des cuisses, là tout en haut,
pour le vent sous ma jupe,
pour les garder, pour les enlever,
pour la lubricité au fond de mes yeux,
pour quand il n'y a que moi qui le sait.

La sieste, de préférence l'été,
pour les persiennes entrouvertes,
pour les rayons du soleil sur le parquet,
pour la fraicheur des draps,
pour les corps mouillés,
pour s'endormir et se reveiller,
pour rêver.

La nuit, toute l'année,
pour l'intimité,
pour l'invisibilité,
pour parler,
pour danser,
pour lire et ne pas dormir,
pour telephoner,
pour boire et fumer,
pour se laisser aller.

Les tenues d'interieur,
pour la soie et la dentelle,
pour la laine et le coton,
pour le cocon,
pour la protection,
pour l'attraction et l'invention,
pour la méditation,
pour l'excitation.

Les livres, tous,
pour partir et rester,
pour vivre et mourir,
pour sentir, ressentir,
pour voyager, esperer,
pour comprendre,
pour apprendre,
pour partager, donner.

Le vin, de préférence rouge,
pour le palais,
pour l'ivresse,
pour la gaité ou les larmes,
pour regarder, quand ça tourne, dans un grand verre a pied,
pour se souvenir et s'oublier.

Le joint, de préférence d'herbe,
pour l'odeur et la fumée,
pour le plaisir de rouler,
pour divaguer,
pour s'aimer dans la buée,
pour s'enfoncer, s'évaporer,
pour flotter.

Rouler, de préférence en été, vers la mer,
pour les vitres ouvertes et les cheveux au vent,
pour écouter du funk, à fond,
pour aller se baigner,
pour croire qu'on part sans revenir,
pour le plaisir.

Faire pipi dans l'herbe, de préférence la nuit,
pour les herbes qui chatouillent,
pour se faire croire qu'on est tout seul,
pour regarder les étoiles,
pour s'amuser.

La mer, été comme hiver,
pour respirer et manquer d'air,
pour être seul au monde,
pour se dire que c'est impossible sans,
pour être fatiguée, sainement,
pour la chaleur du soleil,
pour les couleurs et la lumière,
pour la pluie et les elements déchaînés,
pour les vagues qui claquent sur les rochers.

Le chocolat, de préférence au lait avec des noisettes,
pour la culpabilité,
pour la régréssion,
pour la nuit,
pour aprés l'amour,
pour se lécher les doigts,
pour en prendre encore un carré.

Les chaussures, de préférence chères,
pour la cambrure et les talons,
pour l'objet,
pour la collection,
pour le jour,
pour le soir,
pour le dimanche et le vélo,
pour changer,
pour jouer, se transformer,
pour la frime,
pour la pulsion,
pour faire comme dans les films, y boire du champagne.

Le rire, de préférence à gorge déployée,
pour vivre et aimer.

Dîner de cons

Vendredi 22 Août 2003 à 11h50

Hier soir j'ai fait ma BA, invité à dîner le couple de meilleurs amis de Marc.
Quelle idée...

Elle : 27 ans, prout- prout professionnelle, architecte d'interieur parisienne, vivant avec maman (1) dans un trés bel appartement, n'ayant rien vécu mais connaissant tout. M'a fait le coup de m'inviter en week end avec l'ex de Marc, ce qui ma foi, ne m'a pas semblé trés adroit ni gentil, surtout pour un premier week end. Bref, j'ai pas aimé.

Lui: dans les 30 ans, graphiste à la mode, grand et mou, gentil et je ne vois pas quoi en dire d'autre.

Les deux ensemble: aiment à se repaître de la vie des autres et de leurs histoires amoureuses, et preferent si possible quand ça ne va pas trop bien.

Vous l'aurez compris, je ne les aime pas beaucoup.

Alors vous allez me dire, pourquoi tu les a invité?
Et bien pour faire plaisir au garçon, vu qu'entre nous ça ne passe pas trop, je me suis dit , fais un effort ma fille, montre de la bonne volonté, ils ne pourront pas dire que tu leur fait la gueule, et Marc les aime bien, donc c'est mieux qu'on s'entende.

Petits plats dans les grands et jolie robe, bref je me suis appliquée.
Donc la soirée s'est passée, je me suis ennuyée.
Un manque de naturel epoustouflant...
Je ne recommencerais pas.

(1) psy la maman, et psychanalisée par Lacan himself, siouplé..

Dérapage incontrolé

Lundi 1 Septembre 2003 à 14h28

Une semaine là bas.
Une semaine sans lui.
Une semaine saoule tous les soirs.

Dernier soir, il fallait bien que je déconne.
Un faux air à la Vincent Elbaz.
Le cheveux noir et bouclé.
La peau dorée.
L'oeil noir, l'oeil bavard.
Me suis invitée dans son lit.

Pas de regrets.
Si, avoir attendu le dernier soir.
J'aurais pu recommencer tous les jours..

De la culpabilité.
Avoir trompé l'un et quitté l'autre comme un voleur.
Envie des deux.
Impossible de tromper quelqu'un de manière répétée.
C'est pas joli, joli.
Je n'aime pas ça.

Je ne sais pas quoi faire.
J'essaie de regarder les choses en face, me dis que je dois quitter Marc, qu'on ne trompe pas avec si peu de scrupules quelqu'un dont on est amoureux, qu'on en a même pas envie.
Je n'ai jamais trompé personne, si une fois, il y a longtemps.
Pourquoi lui, si gentil, deux fois?

Je ne comprends pas bien ce qu'il m'arrive.
Envie de rappeler l'autre alors que pertinement, je sais que c'est n'importe quoi, que dans un mois j'en serais lassée.

Pourquoi est ce que je m'acharne à systématiquement casser tout ce qu'il m'arrive de bien?
J'ai peur de quoi à la fin?

Nuit de dingues

Lundi 1 Septembre 2003 à 16h00

Les yeux qui plissent en souriant.
La démarche souple, nonchalante.
L'air mal réveillé, la voix qui chuchotte.

Aprés une cuite énorme, ou plutôt pendant, je ramène un viking dans ma chambre.
Le telephone sonne, Elise passe la tête à la porte, je suis assise avec le viking (qu'est ce qu'il m'a pris, j'aime pas les blonds?!), tu viens, on va les rejoindre?
Ni une, ni deux, j'embrasse le viking, lui dit de m'attendre, je n'en ai pas pour longtemps et je m'échappe avec Elise.

Oh honte je prend le volant cuitée, arrache un morceau de la voiture contre un poteau, cela n'entame en rien le fou rire qui nous tient, au contraire l'agrave.
Ce pauvre viking ne va pas bien comprendre que je ne revienne pas et se retrouver tout seul dans une chambre qui n'est pas la sienne, avec rien à voler en plus (si mon radio reveil..) et salope qu'on est, ça nous rend hilares de lui faire un coup pareil (1).

Mais un viking, ça ne vaut pas des yeux qui plissent en souriant.

Rouler, à deux, se tromper, aller jusqu'à la plage, demander la boulette a des qui n'en on pas.
Revenir en arrière, entre temps Elise a bu l'integralité d'une bouteille de Bordeaux, se tromper, encore.
Finir par trouver le petit chemin dans le bois et débarquer hystériques et saoules comme des cochons, à 4 heures du matin chez ce garçon.

Elise avec celui qui risque bien lui faire quitter son mari tout neuf (Elise et l'envie..)
Pas d'autre choix, je reveille Mr Joli, tu ne vas pas me laisser toute seule quand même?
Nuit dans son lit, à parler, beaucoup.
S'endormir, se reveiller sous les caresses et les baisers.
Réaliser, un quart de seconde, que l'on a rien à faire dans le capharnaüm de cette chambre, que ce n'est pas malin, qu'il ne faut pas.
Oublier, se laisser aller.

Nuit de dingues.

Petit dej, croissants, café, libé.
Vais me recoucher, me relève et profite d'un battement de sourcil, un instant où il tourne le dos, pour m'échapper, comme une voleuse.

Retour à la maison, schizophrénie ordinaire.
Le garçon est là, je n'ai pas envie de lui, suis endolorie, ai l'autre en moi, encore.
Fais l'idiote et m'endors.
Week end idem.
J'ai envie de sa tête, pas du reste.
Comment je vais m'en sortir?

Et voilà que maintenant j'ai le mail des yeux qui plissent en souriant, que je sais vite, j'en serais lasse, mais que je vais lui écrire quand même.

Justificatif énoncé: on ne s'en va pas comme un voleur aprés une nuit d'amour, on dit au revoir, au moins. Je dois m'excuser.

Je suis folle.

(1) le viking était toujours là le lendemain quand Elise est rentrée,(elle est rentrée avant moi), il a ouvert les yeux, dit "putain mais qu'est ce que je fais là?" et disparu en courant, au moins il aura bien dormi... salope, c'est pas joli d'avoir fais ça, je me dis

Journée Pierre Richard

Mardi 2 Septembre 2003 à 15h13

Rentrée des classes, levée 6h30, pas/plus l'habitude, je marche au radar.
J'habille ma fille, moi, nous retrouvons son père pour un café avant de l'emmener à l'école. Une lettre des impôts, interêts de retard, j'ai payé, comprend pas.

9h00, je monte dans ma voiture, elle sort du garage, elle ne démarre pas. Je repars chercher mon vélo, monte me changer, jupe/tallons sur deux roues, j'ai du mal.
Vélo à plat, je remonte les trois étages, je redescend, le regonfle et pars.
Bien sûr je suis trés en retard, éssouflée et presque liquide. Une demi heure de vélo au réveil, c'est définitivement pas mon truc.

Impossible de joindre ces saletés des impôts au téléphone.
Déjeuner avec Marc, bof. Il pleut.
Trop de boulot, je rame toute la journée sur un truc qui n'avance pas.
Un mail au yeux qui plissent: failure notice.

17h30, marre, m'en vais, re demi heure de vélo, mon pantalon se coince et se déchire. J'arrive à l'école un peu énervée.
Ma petite est aussi enervée que moi, a perdu la ficelle de son doudou et c'est trés grave parce que c'est ce qu'elle se met dans le nez pour s'endormir.
Je répare donc ledit doudou.

J'allume l'ordi, clique sur envoyer/recevoir, ça fait plop puis plus rien, tout s'est éteind et ça sent le plastic brûlé. Tout est mort.

Je fais à manger, casse deux verres.

Une montagne de linge à laver, plus de lessive.

21h00, plus rien à fumer.

23h00 je décide de dormir, il y a des jours où l'on ferait mieux de ne pas se lever.

Pause

Mercredi 3 Septembre 2003 à 15h38

Départ
22h30, la mort dans l'âme, je quitte ma maison pour rejoindre Marc chez lui.
Je n'en ai pas envie du tout, du tout, du tout.

Dîner
Lui tu m'offres une histoire sans perspective, tu ne veux pas vivre avec moi, tu ne veux plus d'enfants...
Moi alors je vais te quitter
Lui c'est ça, arrêtons là
Moi j'ai pas dit, là, tout de suite
Lui si tu verras, dans quelques jours, je le sais
Moi tu m'emmerdes à la fin avec ces histoires d'enfants, ça fait quatre mois que l'on est ensemble, tu ne trouves pas ça un peu prématuré?
Lui je n'ai pas dit que j'en voulais tout de suite
Moi arrête d'en parler, en ce moment je n'ai envie de voir personne
Lui même pas moi?
Moi non

Retour
Moi allez, arrête, on dirait que tu vas exploser
Lui je vais exploser

Dégoupillage
Pornographique

Résultat
On va moins se voir, j'ai besoin d'air et de temps pour me retrouver.
De temps pour arrêter de réfléchir.
De temps pour savoir ce que je veux, avec ou sans lui.
De temps pour moi.

euh..

Mercredi 3 Septembre 2003 à 17h31

Bon, d'abord, je ne suis pas triste, loin de là, j'ai même la connerie qui monte.
Une énorme envie de faire l'andouille au ventre.

Soirée avec Elise prévue.
Laisser libre cour à la crétinerie.

All is ok.

Comment une "première vie" change la donne

Vendredi 5 Septembre 2003 à 15h38

Pourquoi est ce qu'on aime différemment, pourquoi est ce qu'on essaie d'aimer autrement quand on l'a déjà fait?

Pourquoi un enfant change notre manière d'aimer?
Qu'est ce qui est important, finalement?

Je ne crois pas que l'important soit seulement de se comprendre, l'important est de s'accepter, soi et l'autre, défauts/ qualités.

L'enfant, il est certain, fait grandir, mais ce qui fait réellement changer, évoluer, c'est l'amour qu'on lui porte.
Une forme d'amour qu'avant on ne connaissait pas, l'enfant, son enfant est la seule, la première personne à qui l'on donne tout, sans compter, sans attendre de retour.
Et cet amour là, vertigineux, change notre façon d'aimer.

Je crois, que lorsqu'on a déjà eu une "première vie" on a vécu l'illusion de la fusion, la douleur de la passion, les non sens de la raison, le don et l'oubli de soi.
Parfois, souvent, cela a fait mal.
Alors on veut aimer mieux, différement (1).

Une "première vie" quand elle se termine, laisse seul face à soi même, à son/ses "échecs" supposés, cela oblige à trouver/fabriquer de nouveaux repères,à reconstruire sa vie de manière différente, tout d'un coup on est adulte, vraiment (et encore plus s'il y a un enfant), c'est une remise en question, l'apprentissage d'autre chose.

On a compris ce que veulent dire tolérance, altruisme, indépendance.
On ne sait pas toujours bien ce que l'on veut.
On sait ce que l'on ne veut pas/plus.
On sait que l'on a les moyens de réussir.
On sait qu'on a le droit de se tromper.

On se connait, s'accepte.
On a plus honte, de rien.
On redécouvre la liberté, on avait oublié.

On s'autorise à s'aimer, soi..

On est plus exigeant.
On veut vivre nos rêves.
On y travaille.

Mais tout ceci n'engage, bien sûr, que moi.

(1) pas pour ça qu'on y arrive..

Parler, pleurer / Pleurer, parler

Lundi 8 Septembre 2003 à 11h45

Vendredi soir en pointillé.
Ma fille chez son père.
Me faire couper les cheveux.
Retrouver Georges, parler de Madrid.
Boire un verre, rire.

Retrouver Marc.
Dîner.

Jusqu'à 4 heures du matin parler.
Dormir.

Se lever tard, trés tard.
Parler encore.
S'engueuler, sans méchanceté.

A-t-on envie d'être ensemble encore"
Personne n'en est sûr.
Ni lui, ni moi.

Merci de me laisser toute seule, quelques heures.
Pleurer, bêtement, longtemps.

Sortir.
Prendre l'air.
Appeler Cécile.
Ne pas l'avoir.

Finir par appeler Louis.

Café

Lundi 8 Septembre 2003 à 13h24

J'ai donc appelé Louis pour un café.
Rendez vous 19h00.

Alors?
Regards en coin, sourires complices mais méfiants de part et d'autre.
ça va la vie?
toujours amoureux?

Oui, toujours.
Enfin, toujours... ça commence à poser problème à vrai dire.

Comment ça?

Toujours la même histoire, ce que je suis commence à lui poser problème.
C'est pas facile, ma manière d'être, y'a des choses qu'elle aime pas.
Et toi, raconte.

Je ne sais pas, ça coince un peu en ce moment.

Combien? 5 mois?
(sourire) c'est le bon moment.
(rires) on va se retrouver cet hiver, j'ai l'impression

C'est étrange, chaque fois qu'une histoire coince, j'ai besoin de voir Louis, de le lui expliquer. Depuis deux ans, entre chaque histoire, je couche avec Louis.

Et bien ma grande, envie d'un peu de pornographie?
Fais pas semblant d'être quelqu'un d'autre, t'oublie pas, tu es comme ça c'est tout, ça colle pas, c'est pas grave. A chaque histoire tu apprends.
T'inquietes pas va, on s'en sortira, on y arrivera..

Mouais, sais pas, j'espere

Ou les vieux amants font toujours mal au ventre et me rassurent sur ma normalité

Lundi 8 Septembre 2003 à 14h34

Quand on sera vieux, on aura une grande maison à la mer, et on y recevra nos vieux amants, tes vielles maîtresses, on jouera au poker en buvant des coups, on se consolera.

(rires)Tu viens à la maison, un peu de C et de pornographie?

Si tu veux, mais sans tout ça

C'est toujours bizzare d'être dans cet appartement qui fut le mien.
Etrangement je ne m'y retrouve plus, le seul endroit qui soit encore chez moi ici, est la fenêtre de la cuisine, pour toutes les cloppes que j'y ai fumé, pour tous ces moments que j'y ai passé, assise à lire, debout à rêver, à regarder, à pleurer, à penser, cette fenêtre sera toujours ma maison.

Je m'étale dans le canapé, un verre d'eau, je regarde les livres que Louis vient d'acheter, une dizaine, il vient s'assoir à côté.

Je crois sincerement que la rencontre doit être pornographique, démarrer sur le cul, pour évoluer correctement la dessus. La pornographie contrairement à ce que tu penses, ça ne s'apprend pas. On l'est ou pas, on ne le devient pas.
Pourquoi tu ne vas pas rencontrer des mecs en boite échangiste?

Pfff, qu'est ce que tu veux que j'aille faire toute seule en boite échangiste" C'est glauque, tu ne crois quand même pas sincerement que je vais trouver l'amour dans ce genre d'endroit, tu te fous de moi.

Ben si, il y a de tout comme mecs, et ça demande d'être à l'aise avec son corps même s'il n'est pas top.

Franchement, ça me fait rire, je doute sincèrement de ça.

Que la rencontre doivent être pornographique n'est peut être pas faux, mais la multiplication de corps dans l'espoir de trouver une âme... bof et rebof.

Un joint. Jazz.

Tu m'excites.

Arrête Louis, t'es con, je ne suis pas là pour ça, tu le vois bien, franchement c'est bien malgré moi.

Justement c'est pour ça.

Allez arrête.

En fait, le problème, c'est que tu surestimes la capacité des mecs à bander.

Ah bon, j'ai pas toujours eu l'impression de ça.

Tu impressiones parce que t'es cash.

Comment ça cash?

Tu dis les choses, on a l'impression que tu pourrais te servir de ce qu'on te donne pour faire mal, on a peur de pas assurer. Tu fais ce que tu as envie de faire, ça fait peur, faut pas t'étonner.

Mais je ne suis pas comme ça, je ne suis pas méchante, tu le sais bien, je suis juste honnête, je ne fais pas semblant, je ne pense pas que les enjeux soit dans la fesse, la fesse c'est pour se faire plaisir, pour s'amuser

Il se penche.
J'en profite pour te toucher les seins.

Oui, je vois, je vais te ressortir ce que tu m'as déjà dis une fois "je croyais que ça entre nous c'était fait, qu'on était passé à autre chose"

J'ai dit ça moi? Non, c'est pas possible.
T'arrêtes de m'allumer!

Mais je t'allumes pas, je suis serieuse, arrête un peu.

En fait au départ chez une fille, ce qui nous excite, c'est la putain, puis au bout de quelque temps, on ne la voit plus, on ne voit plus que la maman.
Tu veux un truc qui n'existe pas, le parfait ça n'existe pas.

Je sais bien ça, je ne veux rien de parfait, juste un amant et un ami dans le même mec. Et ça oui, j'ai l'impression que ça n'existe pas.

Si ça existe, mais ça doit démarrer sur du cul si tu veux que ça le reste, s'amuser ailleurs, tout seul et ensemble aussi, je ne vois pas d'autre solution pour que ça dure, mais je ne sais pas si je suis capable de supporter de l'autre ce que j'ai envie de faire.

Louis, on est des malades.

Non, pourquoi, on est comme ça, c'est tout, y'en a d'autres, c'est sûr, le seul problème que ça pose finalement c'est qu'en passant on fait mal aux autres et que ce n'est pas ce qu'on cherche..

Pour une fois, Louis, soyons un peu normaux, sains, essayons de faire les choses dans l'ordre, ne pas faire ce que l'on a envie de faire, là, maintenant, attendre un peu, je n'ai pas envie de lui faire ça, surtout avec toi, réglons d'abord nos affaires respectives, d'accord" Je vais m'en aller avant que ça ne dégénère.

Sur le trottoir il ne peut s'empêcher de me dire que je lui ai rendu service en le quittant la dernière fois car il ne savait comment se débarrasser de moi, je lui laisse son orgueil, même si je sais par d'autres que ça ne lui a pas fait du tout plaisir, aprés tout qu'est ce que ça m'apporterais de plus.

Je suis fatiguée de tout ça, de mes histoires et de mon inconstance, je le lui dit, il me répond de faire attention, que la derniere fois que je lui ai parlé de mes histoires de garçon, huit jours aprés c'était terminé, je lui répond que peut être j'ai besoin de lui comme déclencheur, ça l'embête, il pense que peut être , je suis amoureuse de lui, ou ai envie de l'être. Je le rassure, une fois de plus, ce n'est pas le cas.

Je garde pour moi, qu'il change, qu'il evolue, et que je dois me mefier, que peut être ça pourrait arriver, que je ne comprends pas bien ce qu'il veut, cherche avec moi.

Je retrouve Marc, lui dit que j'ai vu Louis, il n'a pas l'air d'aimer, me dit que ça ne l'embête pas, soirée mitigée, pas envie d'être avec lui, envie d'être avec personne, envie d'être avec moi.

Dimanche à la mer avec de vieux amis, statu quo.

Et si Louis avait raison, si la rencontre devait être pornographique pour durer, si la base c'était le cul avec quelqu'un qu'on apprecie d'abord comme un ami? Est ce que j'ai envie des plans culs de Louis?
Je ne sais pas, mais Louis me fait toujours envie, ça je le sais.

Jugements hatifs et pères la Morale

Mardi 9 Septembre 2003 à 14h28

Est ce que, parce que l'on couche avec qui l'on veut quand on veut, on est une salope?
Qu'est ce que c'est une salope?
Doit on être amoureux pour faire l'amour?
Est-il mal d'y prendre du plaisir si tel n'est pas le cas?
Peut on être sûr de ses sentiments et de la durée plausible d'une histoire sans avoir eu d'intimité physique avec l'autre?
Peut on construire sur la durée sans entente sexuelle?

C'est marrant comme, même quand tout le monde est d'accord sur le fond, il y a quand même bataille...

Le sujet fâche...

Les vieilles copines ont ceci de bien qu’elles ne jugent pas.

Mercredi 10 Septembre 2003 à 15h11

Apéro /dîner, et blablabla et blablabla.
Camille patiemment, m'écoute, me parle.

Finalement la seule question que tu doives te poser n'est pas tant de savoir si tu éprouves de la culpabilité ou non à l'avoir trompé, mais de savoir pourquoi tu l'as fait.
Si on trompe quelqu'un je crois, c'est assez clair, c'est parce qu 'on est pas amoureux, et si tu penses être incapable de le faire sur la durée c'est parce que ça ne te conviens pas.
Tu ne peux donc avoir lui, plus un autre et lui tout seul ne te conviens qu'à moitié, tu as déjà eu la preuve que ce que tu cherches existe.
Ou du moins qu'il est possible de s'en approcher suffisamment pour que cela puisse durer et là ce n'est pas le cas.
Si dans les périodes de doutes il n'y a même pas le sexe pour se retrouver, je vois mal comment vous allez vous en sortir.
Il faut que tu arrêtes, tu te fais mal, et tu lui fais mal.
Mais tout ça, tu le sais, la seule chose qui te retienne c'est le passage à l'acte, lui dire tout ça. Tu ne peux évidement pas lui dire que tu le quitte pour ça, mais tu dois assumer la rupture.
Commence déjà par ne pas y aller ce soir, ce sera un premier pas.

Oui, oui, oui, je sais tout ça, mais merde, j'en ai marre de faire mal en passant.
Mais merde, je l'aime même si ce n'est pas d'amour, mais merde il ne mérite pas ça, mais merde je sais bien que je le fais pour moi, mais merde c'est dur, dur, dur.

Essaie de voir les choses sous un angle différent, est ce que tu penses que toi, tu mérites ça, un truc qui ne convient pas vraiment ? Est ce que tu ne penses pas que tu mérites, toi, une histoire dans laquelle vraiment tu t'épanouisses ?

Ben si, oui, bien sûr, sans doute.

Alors arrêtes de te poser des questions, dis le lui.

(soupirs x mille)

Mercredi 10 Septembre 2003 à 15h27

Il va donc falloir, je le sais bien, que je me prenne en main.
Il va falloir que j'assume, une fois de plus, d'être celle qui part.

Camille a raison, Camille a raison, Camille a raison.

Si au bout de cinq mois, déjà, ça te demande des efforts, si au bout de cinq mois, déjà, tu n'as plus envie, il ne faut pas insister.
Tu auras toujours ce problème face à des gens qui n'ont pas encore construit, obligatoirement leurs objectifs et les tiens ne sont pas les mêmes, obligatoirement les envies ne sont pas les mêmes

Si seulement tout cela pouvait se faire sans douleur.

Quand, comment? Nous sommes sensés, ce week end, partir à la campagne, chez des amis à lui, je ne peux tout de même pas le planter juste avant.

Nous devons nous voir ce soir (1), j'ai un dîner de travail, ce ne sera donc qu'aprés, je ne peux pas non plus lui balancer ça, là, comme ça, à presque minuit, il faut du temps pour ça, pour parler, expliquer.

La semaine prochaine ma fille est avec moi, je ne me sens pas trés capable d'assumer une rupture en même temps.

Je ne sais pas comment faire.

(1) je n'y suis pas allée hier

Tarots

Vendredi 12 Septembre 2003 à 12h38

VI - L'Amoureux
Ce que vous voulez :
Vous avez envie de faire de nouvelles rencontres, séducteur, vous n'aurez aucun mal pour aller vers les autres. Néanmoins, vous ne vous sentez pas encore prêt pour vous stabilisez dans une relation durable. L'important est que vous soyez à l'aise et serein dans ce que vous vivez. Celle ou celui qui est maître de ses choix est également maître de son destin.

VII - Le Chariot
Ce que vous ressentez :
La force qui est la vôtre n'est pas forcément partagée par votre partenaire, c'est du moins ce que vous pensez, car dans la réalité il en est peut-être tout à fait autrement, simplement votre partenaire manifeste sans doute ses émotions avec beaucoup de pudeur et de réserve, ce qui ne diminue pas pour autant la qualité des sentiments éprouvés. Il est clair que cela vous déstabilise, et que vous ne savez plus quelle direction emprunter, quelle stratégique utiliser, et surtout si vous ne vous trompez pas, bel et bien, de direction.

X - La Roue de la Fortune
Ce qui va vous arriver :
Cette carte annonce des changements importants, de nouvelles étapes vont survenir dans votre vie sentimentale. De nouvelles relations sont possible et si vous êtes célibataire, c'est l'annonce d'une rencontre imminente, presque immédiate. Pour les couples c'est l'entente et l'harmonie, les liens affectifs seront renforcés et permettront la mise en place de nouveaux projets, ou la réconciliation, si toutefois quelques nuages assombrissaient votre ciel amoureux.

XIII - La Mort
Celle ou celui que vous aimez :
Votre partenaire voit en vous un être froid, glacial, sans chaleur et sans émotions, ne devez-vous pas vous remettre en question ? Votre intransigeance en est très certainement à l'origine. Pourtant avec vous, votre partenaire souhaitait sincèrement construire, bâtir à vos côtés l'édifice de sa vie, mais croyez-vous qu'il soit possible de faire pousser des fleurs sur une terre stérile ? Oui, peut-être, mais alors pour un bonheur artificiel, seulement.

VIIII - L'Hermite
- SYNTHESE -
Ce que vous devriez ou pouvez faire :
Vous avancerez seul dans le noir, ne comptant que sur vous-même, ne voyant que ce qui vous est donné de voir. Nous savons que l'essentiel est invisible avec les yeux, et que seul votre lanterne intérieure, comprenez intuition, jettera un vaisseau de lumière dans le couloir obscur de votre destiné. Prenez conscience de votre valeur, ne sous-estimez pas vos capacités, laissez le temps égrener son expérience dans le sablier de votre vie.

Carte du ciel, ou comment je suis troublée (trés) par horoscope.fr

Vendredi 12 Septembre 2003 à 15h29

Impression étrange, à peu (trés peu) de choses prés que ces gens me connaissent.

Pour la première fois de ma vie je me laisse aller à m'inscrire sur un site de ce genre, et ce matin, reçoit ma carte du Ciel.
Entre ça et leurs tarots, je suis, je dois l'avouer, un peu perturbée par ce que j'ai reçu.

Vous avez la capacité d'écouter les points de vue différents ou opposés.
Vous êtes diplomate, juste et droit. Vous êtes soucieux de ne pas heurter, de ne pas peiner. Vous faites souvent preuve de trop de discrétion, d'hésitation, de tolérance.

Vous avez l'amour du luxe, de toute chose qui éveille les émotions et gratifie les sens. Mais ce qui est assez curieux, c'est que parfois vous avez un sens de profonde dévotion qui sert alors d'issue à vos sentiments outrés.

Vous avez peu de penchant pour le côté sentimental de la vie, mais vos exigences sexuelles sont d'autant plus fortes.
Vous avez besoin de dépasser votre raison, sans cesse en quête érotico-spirituelle.
Le " bien " et le " mal " se mélangent, chez vous.
Parfois, un attrait pour les perversités n'est pas exclu.
Votre vie amoureuse peut être très précoce et angoissée.
La passion amoureuse provoque en vous des crises, et les crises provoquent l'amour.

Chez vous, l'amour se transformera en luxure, en désirs effrénés des plaisirs de la chair, ce qui tendra à miner votre constitution, et votre vitalité ainsi sapée produira un jour une prostration générale qui n'est, du reste, rien en comparaison de l'effet moral produit par les pratiques que cette passion inspire. On doit ajouter qu'il importe peu que ces abus soient commis dans le mariage ou en dehors du mariage : la nature ne se préoccupe pas d'une légalisation faite par une loi créée par les hommes, à son point de vue, ces pratiques sont une violation de la loi de la vie, et elles seront punies, qu'elles soient ou non sanctionnées par la société.

Parfois, vos dépenses sont somptueuses et ruineuses, vous êtes exhibitionniste, faites des spéculations onéreuses, vous faites preuve de sentimentalité, de colères, d'un refus des contraintes, de caprices amoureux.

Vous êtes une personne spirituelle et intuitive, ingénieuse et originale, entreprenante et ambitieuse, travailleuse infatigable pour vous assurer le succès dans la carrière choisie, aussi vous gagnez l'amitié de personnes qui seront à même de vous aider à réaliser vos espoirs et vos désirs.
Votre volonté vous porte plus ou moins aux limites du surnaturel.

Vous avez une forte capacité à rebondir après chaque expérience.
Vous avez de l'intuition, une grande rapidité d'esprit, des réflexes et du raisonnement.
Vous bénéficiez d'une grande générosité, d'un intérêt pour les tâches concernant la société : vous militez pour un monde plus fraternel.
Vous aimez tout faire plus vite, vous recherchez des moyens plus rapides pour communiquer, voyager, réaliser. Votre spiritualité est souvent importante et active.

Vous êtes parfois trop indépendant, et porté à la haine de toute autorité, brusque dans vos discours et vos manières envers les autres, et rancunier au plus haut degré, si on ne vous traite pas avec le respect et la considération qui vous paraissent dus.
vous risquez de heurter, de paraître trop brusque, trop distant, trop rationnel, impatient, sans sentiment, de franchise trop brutale.
Vous êtes rebelle à l'autorité que vous voyez souvent comme incompétente.
Vous vivez hors des normes habituelles et avez l'esprit de contradiction.

Vous avez l'esprit de conquête et de synthèse, mais aussi beaucoup de chaleur humaine.
Vous aimez partir en aventure, embrasser de vastes ensembles et y défricher de nouvelles voies d'accès.
Votre ambition est importante mais calme et réaliste, tenant compte de la justice et de la morale.

Vous avez une grande confiance dans la vie que vous respectez sous toutes les formes qu'elle manifeste. Votre expansion se fait par la conquête des lointains, loin géographiquement, intellectuellement ou moralement.

l'excès, vous connaissez des ennuis par gaspillages, dépenses excessives, vous avez besoin de faste et d'ostentation. Vous êtes insouciant, avez des relations difficiles avec les autorités qui sont difficilement acceptées.
Vous pouvez également être dissipé, amoureux du faste et de la parade, extravagant et prêt à risquer la chance à n'importe quel jeu.
Il serait nécessaire d'introduire chez vous la détente et l'ample confiance en soi.

Vous pouvez avoir tendance, vis-à-vis des autres, à une réserve exagérée allant jusqu'à la méfiance.

Vous avez une intuition très vive, une personnalité attrayante, une imagination ardente. Votre intelligence est prompte, vous avez toujours une réponse à proposer.
Vous êtes un charmeur mondain.
Vos idées sont non conformistes et exigeantes sur la justice, les associations, le mariage, les contrats.
Vous pouvez surprendre et gagnez beaucoup à être connu.
Vous faites preuve de rigueur, de morale, d'entraide, d'avant-garde.
Vous avez un grand besoin d'espace de liberté et de remises en question fréquentes.

Vous supportez mal le répétitif, la liberté réduite.
Vos ruptures sont soudaines et brutales.
Vous êtes difficile à comprendre, vous manquez de souplesse, attirez de fortes inimitiés. Attention à ne pas prendre des engagements de trop longue durée, vous pourriez ne pas les honorer.
Vous pourrez aussi avoir des difficultés avec le public ou avec les autorités à cause d'actes excentriques ou anarchistes.

Il vous arrive de vouloir partir, de fuir la réalité, ou d'atteindre quelque "paradis".
Vous pouvez être effrayé par vos rêves, pressentiments, visions, découvertes.
Vous allez trop souvent trop loin et vous vous en trouvez écartelé.

Vous avez des désirs ardents de connaître le monde.

D'une certaine manière, Pluton amène du piment , mais il augmente aussi votre tendance à compliquer les situations relationnelles, par exemple à susciter des querelles pour se prouver l'affection, ou l'absence d'affection, de votre partenaire.

Vous avancez résolument vers vos objectifs, quels que soient les obstacles que vous trouvez sur votre route, sans hâte.
Votre ténacité et votre persévérance sont vos points forts, dans tous les domaines.

Il vous faudra compter avec le temps pour atteindre vos objectifs, la réussite arrive avec la maturité et c'est à cette période que vous pouvez pleinement donner le meilleur de vous-même.

Votre esprit est doté d'une remarquable souplesse pour lier les personnes entre elles, sachant éviter les incompatibilités mieux que personne.
Diplomate, conciliant, vous avez besoin d'harmonie autour de vous, et êtes très sensible aux ambiances.
La vulgarité vous hérisse, les conflits vous sont intolérables.
Vous avez tendance à hésiter longtemps et êtes capable de brusques coups de tête sporadiques.

Votre nature est froide et lente, mais possède de grandes capacités de concentration et d'abstraction ; votre froideur apparente cache souvent une sensibilité un peu douloureuse, due à un sentiment de solitude ou d'isolement.

Vous n'êtes pas précoce, il faut en général attendre la trentaine pour que vous vous révéliez, vous êtes bien équipé pour affronter des situations stressantes et fonctionnez même souvent mieux lorsque les situations sont plus difficiles.

Vous ne trouverez le respect de vous-même que si vous imposez des limites aux exigences des autres ou à ce qu'ils attendent de vous, car il y a en vous la tendance à avoir une image déformée de ce que vous devez ou ne devez pas faire.

Sentimentalement, vous abordez les choses avec sérieux. Au-delà de votre réserve apparente, vous êtes entier, absolu et passionné.
Vous éprouvez un besoin profond de stabilité, mais votre pudeur vous freine.
L'amour est pour vous une nécessité.
Très sensible, vous souffrez de la moindre impolitesse de la part de l'être aimé.
Votre vulnérabilité vous incite à être très sélectif dans le choix d'un partenaire.

Ami fidèle, mais ennemi implacable, malgré votre rationalité, c'est l'affectif qui vous guide dans vos relations.

L'argent n'a pas une importance capitale pour vous, il va et vient sans que vous sachiez précisément dans quelles proportions.
En revanche, vous avez un potentiel de chance matérielle, la Providence vous fait éviter les plus grandes chutes.
Vous avez un fort potentiel d'adaptabilité à n'importe quelle situation.
En négatif, cette configuration peut vous inciter à sortir de la légalité.

L'indépendance n'est pas pour vous un vain mot, vous êtes un libre-penseur.
Vous êtes spontané, volubile.
Vous êtes curieux de connaître les plaisirs de la vie, vous êtes joueur, facétieux, vous avez le sens de la fraternité.
Vous avez un fort potentiel de créativité, notamment littéraire.

Dans les périodes de crise, vous compensez vos angoisses par une analyse en détail de la situation.
Vous êtes capable de faire preuve d'un grand sang-froid, d'affronter sans faillir les problèmes qui se posent.
Vous êtes tenace, vous avancez par à coups successifs vers vos buts, vous savez vous battre pour vous réaliser. Vous êtes aidé en cela par une grande confiance ne vous.

Vous éprouvez un profond besoin d'étendre votre horizon sur l'inconnu. Cela peut être vécu par un goût prononcé pour les voyages, une tendance à aller vers les gens issus d'autres milieux que le vôtre, ou la quête d'une philosophie plus vaste que celle qui vous a été enseignée.
Vous avez un puissant potentiel d'évolution que vous pouvez décider de vivre sur le plan matériel, spirituel, ou les deux successivement.

Vous êtes très sociable, tolérant, toujours prêt pour l'aventure.
Vous affrontez les épreuves avec confiance.
Vous êtes peu porté à douter de votre capacité à surmonter les difficultés qui se présentent.

Votre capacité d'adaptation est grande et vous permet de saisir au vol les solutions mieux que personne.
Vos idéaux et vos convictions vous soutiennent grandement dans la difficulté, ce que vous savez communiquer à ceux qui ont eux aussi des problèmes à surmonter.
Pour vous chaque épreuve est un défi à relever.

Scotchée

Vendredi 12 Septembre 2003 à 16h41

Alors évidement, je sais bien que tout ces trucs sont là pour faire vendre et ne sont que des fumisteries.

Mais bon, là quand même, je suis scotchée.

A me demander si ce n'est pas quelqu'un qui me connais qui m'a fait une blague, mais non, j'ai vérifié.

Donc, logique, quand je lis le tirage de tarot, je me pose des questions.

C'est tout ce qu'il manquait à mon bonheur et à mes doutes, l'ésotérisme!

En avant dans la poursuite de ma quête du n'importe quoi...

Tout est dit (ou presque)

Lundi 15 Septembre 2003 à 15h27

J'ai tout balancé, tout dit (1), tout entendu.
Problème posé, bien à plat.

Non, je ne sais pas si j'ai envie de continuer.
Oui, c'est vrai, je n'ai plus envie de toi.

Non ce n'est pas toi que je remet en cause.
Oui c'est nous.

Je n'en peux plus de ne pas dormir.

Voilà, culpabilité déchargée, il sait qu'amoureuse je ne le suis pas.
Il sait qu'il y a peu de chances pour que je le soit.
Il voit que bientôt cela finira.

En douceur.

(1)presque

alors,

Mercredi 17 Septembre 2003 à 15h15

je n'ai pas trop envie d'écrire en ce moment, j'ai envie de lire, les autres.
Je me demande un peu ce que je fais là.

J'ai envie d'être dehors, de voir des gens, de parler, de boire des verres.

J'ai envie d'aimer et de l'être.

J'ai envie de fêtes jusqu'à plus d'heure et jusqu'à plus soif.

J'ai envie de Louis.

J'ai envie de mer.

J'ai envie de facile.

J'ai envie de laisser aller.

Marc

Vendredi 26 Septembre 2003 à 15h14

GAME OVER

Fin d'amour

Vendredi 26 Septembre 2003 à 15h17

Premièrement, tu ne me saoules pas, alors ne soit pas désolé, il y a bien une chose que je n'ai jamais refusée, c'est d'assumer du mieux que je peux « les conséquences du dés-amour » comme tu le nomes et puisqu'il faut apparemment le nommer.

Contrairement à ce que tu as l'air de penser, bien sûr, je m'inquiète pour toi. Et bien sûr aussi, oui, c'est difficile pour celui qui quitte, oui je me sent coupable, oui ça m'embête de te rendre malheureux. Tu imagines que cela passera vite avec l'arrivée d'un nouvel amoureux dans ma vie. Je n'ai pas de nouvel amoureux dans ma vie, si cela passe vite ce ne sera donc pas pour cette raison là mais uniquement, parce que j'ai envie, que cela passe vite.

Je ne sais pas s'il est possible, pour l'instant, de parler ouvertement, comme tu le souhaites, avec toi, de cette phase de dés -amour en étant objectif et raisonnable, je pense aussi que cela peut être une bonne expérience, mais je crois qu'il faut attendre un peu, je crois qu'il faut pour cela avoir un peu de recul, nous ne l'avons pas.

Tu te demandes si un jour tu trouveras la confidente de séparation qui t'expliquera ce que tu dois changer pour conserver une amoureuse plus de 6 mois et je te répond la même chose qu'à l'instant, il faut pour cela avoir un peu de recul, et je ne crois pas qu'il faille que tu changes quoi que ce soit, si ce n'est donner différemment de toi, tu écoutes, beaucoup, tu parles, peu, de toi, ce que tu veux où, quand, comment, pourquoi, ce que tu es.

Tu fais bien, tu fais attention, ce n'est pas un crime de chercher à comprendre quand ça ne va pas, mais ce n'est pas rationnel ces choses là, et parfois on ne peut pas expliquer leur pourquoi.

En réponse à tes multiples interrogations, tu n'es ni moche, ni con, ni incorrect, tu as de l'humour, tu n'es pas triste ni ennuyeux, tu n'ouvre pas trop ta gueule (peut être pas assez même), tu n'es pas prise de tête (mais tu sais l'être, moi aussi, tout le monde sait), tu ne travailles pas trop (en tout cas pas durant le temps que nous avons passé ensemble), l'argent je m'en fous, tu ne fais pas vieux et de toute façon je n'aime pas les garçons prépubères, tu ne baises pas mal ( tu devrais juste t'appliquer un peu moins, te lâcher plus, mais c'est une conversation mille fois ressassée), tu n'es pas moyen, pas insipide, tu es brillant, gentil, drôle, attentionné, patient, rassurant.

Tu as vu dans mes yeux de la curiosité, du désir, du plaisir, de l'espoir, de la joie, de la confiance, du bonheur, de l'amour, il y avait tout ça dans mes yeux, c'est toi qui l'y avais mis.
Tu y as un jour vu du doute, puis un mur, et enfin la rémanence de l'échec, je ne peux que confirmer ça.

Mais je n'ai pas peur, j'ai toujours confiance, j'ai confiance en la vie, en son lot de surprises.

J'ai confiance pour toi, j'ai confiance pour moi, même si je n'ai plus confiance en toi et moi, même si je ne veux plus toi et moi.

Quant à ton mail de ce matin, je me suis sincèrement demandée si tu n'avais pas eu une poussée de fièvre délirante.

J'aimerais que tu arrêtes de faire comme si tu étais le dernier poète maudit que la terre ait porté, que tu arrêtes de me dire adieu, mes yeux se ferment à jamais ou autres choses du même acabit.
Une fois j'ai aidé à décrocher un pendu, ces mots là me font très peur.

Ils ne me feront pas revenir.

Arrêtes de te punir, de te rabaisser, pour des choses que tu n'as pas commises, c'est la faute à pas de chance, c'est tout.

C'est malheureusement d'un banal à pleurer.

Je t'embrasse

Soulagement

Vendredi 26 Septembre 2003 à 15h42

C'est tellement mieux aprés.
On se sent tellement mieux quand on a dit les choses.

Pourquoi diable est ce qu'on a tellement peur de les dire alors que l'on sait, ça?

On ne sait jamais...

Lundi 29 Septembre 2003 à 12h21

Parce que ça ne coûte rien d'essayer, parce qu'ici je multiplie les chances, parce que c'est comme le loto, si on ne joue pas on n'a aucune chance de gagner...

TEST TIBETAIN
IL faut jouer sans tricher.
Le test de personnalité du Dalaî Lama est un test très révélateur.
Il ne comporte que 4 questions,mais tu seras
surpris(e) par les résultats!
STP,ne fais pas défiler l' écran pour connaître les réponses avant de
répondre aux questions.
L'esprit d'un humain est comme un parapluie: il travaille mieux lorsqu'il
est ouvert, donc suis les instructions et amuse-toi avec ces 4 questions.
Tout d'abord, fais un voeu avant de commencer à répondre au test.
Attention! réponds aux questions une à une et ne triche pas,sinon cela ne
marchera pas!!!
C'est un questionnaire sérieux qui te dira beaucoup de choses sur ta
personnalité.
Ecris les réponses sur du papier au fur et à mesure.
1/Classe ces animaux dans ton ordre de préférence:
a)Vache
b)Tigre
c)Loup
d)Cheval
e)Cochon
2/Ecris un mot ou un adjectif qui décrit chacun des mots suivants:
a)Chien
b)Chat
c)Rat
d)Café
e)Océan
3/Pense à quelqu'un( qui te connaît aussi et qui est important à tes yeux)
que tu peux lier avec les couleurs suivantes(une peronne par couleur):
a)Jaune
b)Orange
c)Rouge
d)Blanc
e)Vert
4/Ecris ton nombre favori,ainsi que ton jour préféré de la semaine....
C'est fait?
Vérifie que toutes tes réponses sont correctes.
Maintenant, regarde les réponses ci-dessous:
Question 1: L'ordre de ton choix va définir tes priorités dans la vie
a)Vache symbolise la carrière
b)Tigre représente la fierté
c)Loup désigne l'amour
d)cheval la famille
e)Cochon l'argent
Question 2:
Ta description du chien représente ta propre personnalité
Ta description du chat représente ton(ou ta)
conjoint(e)ou ta personnalité de couple
Ta description du rat symbolise la personnalité de ton ennemi
Ta description du café montre la manière dont tu interprètes le sexe
Ta description de l' océan représente ta vie
Question 3:
Jaune : Quelqu'un que tu n'oublieras jamais
Orange:Quelqu'un que tu peux considérer comme
un(e)très bon(ne) ami(e)
Rouge : Quelqu'un que tu aimes réellement
Blanc : ton âme soeur
Vert : Quelqu'un dont tu te rappelleras toute ta vie
Question 4:
Envoi(e) ce message à autant de personnes que ton nombre favori et ton
souhait se réalisera lors de ton jour préféré.
C'est ce que le Dalaî Lama a dit pour le Millénaire et ça ne prend que
quelques minutes pour lire et penser à ça.
Ne garde pas ce message,le « mantra »doit quitter tes mains.Tu auras une belle
surprise!
Envoie ce « mantra » e-mail à au moins 5 personnes ,et ta vie va changer
favorablement.
0-4 personnes ta vie va doucement évoluer
5-9 personnes la vie va changer selon tes propres besoin
9-14 personnes ,tu auras au moins 5 surprises dans les trois semaines
15 ou +,ta vie va complètement changer et tout ce dont tu rêves va devenir
réalité.
Si quelqu'un ne te sourit pas,sois généreux et offre ton sourire.
Personne n'a plus besoin d'un sourire que celui qui ne peux sourire aux
autres.

Mes résultats...aux deux premières questions.
Fierté, famille, amour, carrière, argent.
Ami, fuyant, sale, bon, serein.

A nouveau, célibataire, je suis.

Lundi 29 Septembre 2003 à 15h35

Quelles émotions cela déclenche-t-il en moi?
Je ne sais trop.

Un mélange d'ivresse, de soulagement, de culpabilité.

allez vas-y fais le tour de la place sur les genoux, puni toi, je compte les tours, tu ne crois pas que ça suffit ces conneries de se punir? dixit Louis.
Mouaip, t'as raison Louis, je dois arrêter de me punir.
ça le fait, ça le fait, ça le fait pas, ça le fait pas.
C'est tout, je n'y suis pour rien si je ne suis pas amoureuse, ça ne se commande pas.

Donc week end dernier fatiguant.
Vendredi, anniversaire sur un bateau, cuite affreuse, ou comment je me punis, me salis.
Dormi chez mon voisin (1), clés perdues.

Matinée avec Camille, pourquoi j'en suis là?
J'ai, en vieillissant, compris une chose, je me mets dans des états pareils pour me salir, me punir, de cette histoire, de cette fin d'histoire avec Simon.
Je l'ai humilié, je me suis, par ricochet, humiliée, je dois payer.

Ce qui me rassure, c'est, que le temps aidant, j'ai moins besoin de ça.
3, 4 fois par an, 5 pêut être.
Avant c'était toute les semaines.
Bon signe, je grandis.
J'espére.

Samedi donc, matinée cafés, aprés-midi au lit à pleurer.
80% sur moi, 10%sur lui, 10% sur nous.
Je sais, c'est pas bien de penser qu'à sa gueule, mais c'est comme ça

Un texto de Louis, pas vu, en fin d'aprés-midi, je rappelle.
Réconfort.

Minuit, Marc arrive, le dernier Bowie en cadeau, je lui dit, je voudrais que l'on arrête, lui me demande arrêter quoi, moi, nous.

encore une fois on me coupe les couilles

Je reste interdite, m'attendais pas à ça.

Une nuit;
Une nuit à parler.
Une nuit à parler de pourquoi.

Pourquoi, je ne sais pas.
Pourquoi, parce que lui, pourquoi, parce que moi.

Larmes et prostration.

Dimanche matin, message de Louis.
Double appel, suis au tel avec Marc, c'est Louis, répond pas. Rappelle.

Café au marché.
Aprés-midi piscine chez papa-maman (2) avec Louis, zen.
Le vent est chaud, son herbe est bonne.
Il me rassure.
Envie de lui, pas d'aller au bout.
Pas maintenant.
Je ne sais pas quand.
Peut-être, peut-être pas.

Sentiment inespéré de béatitude.
Je suis bien.

Semaine de convalescence.
Trois jours malade, pour de vrai, docteur et tout.
Le reste boulot.
Sais plus trop quel jour on est..

Vendredi, récupère ma fille.
Bonheur.
Samedi, flanerie.
Achat de tapis pour mon salon, rond et blanc, moelleux.
Envie de confort.

Dimanche maman, puces, resto toute les deux, aprem bricolo/gateaux.
Soirée tranquille.

Entre temps deux mille fois (3) Marc au tel, plus une multitude de mails et textos en tous genres, du plus happy au plus désespéré.

Voilà, mardi envie de voir Louis, pas dispo, pas grave.

J'ai confiance, j'aime la vie.

(1) j'ai de la chance j'ai toujours des voisins du dessus célibataires et fêtards qui acceptent de m'ouvrir un lit/canapé à toutes heures du jour et de la nuit quand vraiment, ça ne va pas.

(2) absents bien sûr

(3) je sais tout le temps j'exagère

Pourquoi j'aime Louis, pas d'amour hein!

Lundi 29 Septembre 2003 à 16h02

Alors qu'il n'a à fortiori rien de rassurant, il me rassure.

Il me renvoie l'image de quelqu'un d'honnête avec lui même.
Ou tout au moins qui essaie de l'être.
Et qui n'a pas l'air de le faire exprés.

Entre chaque histoire importante, il est là.
Il n'est pas là, tout le temps, quand je veux, quand j'ai envie, mais il est là.

C'est le seul garçon que je connaisse qui ne me demande rien, qui n'attend rien de moi.

Il ne me juge pas, il s'en fout.

Il vit sa vie comme il l'entend, comme je voudrais pouvoir le faire.

Il se moque de moi.
Il m'engueule.
Il me remet les pieds dans mes deux chaussures.

Je n'en suis pas amoureuse et pourtant, il me fait envie.
J'ai envie de lui, quand il me touche j'ai mal au ventre.

J'ai l'impression qu'il pourrait m'ouvrir à des tas de choses et ça fout la trouille.
A quelles choses?

J'ai confiance, parfois.
Je n'ai pas confiance, souvent.

Il pourrait m'amener loin si j'avais confiance.
La confiance ça se donne avec le temps;
Louis ne m'en laisse pas le temps.

Heureusement.
Peut-être.
Peut-être pas.

Petites et grosses envies

Mercredi 1 Octobre 2003 à 14h55

De l'herbe.
L'été, encore.
Un sac à main, un de plus.
Pleins de nouveaux disques.
Une épilation définitive du maillot.
Un appareil numérique.
Mon ordi perso qui fonctionne à nouveau.
Plus de questions.
Peu d'éloquence, beaucoup d'amour (1).
Des vacances, encore.
Des fêtes.
Des gens nouveaux.
Des villes nouvelles.
Partir, loin.
Revenir.
Un petit manteau, de dame, un de plus.
Rire, encore.
Rire, toujours.
Sortir, beaucoup.
Du rouge, du rose et du noir.
Ecru.
Que cet andouille de Louis me réponde.
Q'un mec me tombe du ciel.
Que j'arrive à l'attraper.
Que je ne le laisse pas tomber.

(1) Charles perrault

Que demande le peuple?

Mercredi 1 Octobre 2003 à 15h33

Je suis mère de famille, je travaille, paie mes impôts, ne conduit pas bourrée, ni raide (ça m'est arrivé oui, mais j'évite).
Depuis quelque temps j'ai l'impression d'habiter un pays ne fonctionnant qu'à la répression.
Partout des flics qui nous surveillent.
Moyens en baisse pour l'éducation et la culture, en hausse pour la police, bientôt un flic pour quatre et un enseignant pour 100?
Vous m'excuserez mais je ne crois pas que la répression à tout va soit un signe d'évolution.

J'en ai ras le bol que l'on me prenne pour une débile incapable de gérer sa vie sans l'aide providentielle de l'état. J'en ai ras le bol de payer, de plus en plus cher,en étant montrée du doigt, pour les choses qui me font plaisir.
Je me sens surveillée, ça m'emmerde, j'ai envie qu'on me foute la paix.

Si je pouvais acheter mon herbe au bureau de tabac au moins je saurais ce que je fume.
Comme sur les boites de cachetons il y aurait noté la composition. Et contrairement aux susdit cachetons, je ne demande pas que la sécu me rembourse. J'ai actuellement le droit de me droguer, mais les drogues que l'état met à ma disposition, je les trouve trop fortes, je n'ai pas besoin d'une béquille morale. J'ai juste envie, parfois, de me faire plaisir.
Pourquoi est ce que je n'aurais pas le droit de me droguer si j'en ai envie?
Pourquoi je n'aurais pas le droit de choisir ma drogue?

A partir du moment ou tout cela est surveillé, où il y a de la prévention, où l'achat est interdit aux mineurs, je ne vois pas bien où est le problème.

Les buveurs de vin n'obligent pas les autres à boire, les mangeurs de pilules du bonheur n'obligent pas les autres à en prendre,les fumeurs de joints n'obligent pas les autres à fumer.

Qu'on nous laisse tranquille et qu'on nous laisse gérer notre santé tout seuls.

Aprés tout si on a envie de s'encrasser la tête et les poumons ça ne regarde que nous.

Dixit

Jeudi 2 Octobre 2003 à 21h33

Nous ignorons jusqu'à quel point elle est amoureuse de lui,
ou lui amoureux d'elle.
Jusqu'à quel point c'est un jeu de secrets.
Plus ils deviennent intimes, plus l'espace entre eux grandit pendant la journée.
Elle aime la distance qu'il lui laisse, les espaces auxquels,
il présume qu'ils ont droit.

Michael Ondaatge - Le patient anglais

Rêve de jeune fille

Jeudi 2 Octobre 2003 à 23h43

A quinze ans j'avais peur des hommes. Un jour, au restaurant, je choisis un dessert pour son nom: "Rêve de jeune fille". Je demandai au serveur de quoi il s'agissait. Il répondit qu'il me réservait la surprise. Quelques minutes plus tard, l'homme posa devant moi une assiette qui contenait une banane épluchée et deux boules de glace à la vanille. Puis dans le silence général, il me souhaita bon appétit, sourire aux lèvres. J'ai retenu mes larmes et fermé les yeux ainsi que je le fis des années plus tard, lorsque, pour la première fois, un homme se mit nu devant moi.

Sophie Calle
Dix histoires vraies
+ Dix

Manque et manques

Vendredi 3 Octobre 2003 à 16h52

Manque et manques
Plus bel acte manqué ?
La première fois que ma fille est allée à l'école, c'était une semaine chez son père et je devais les retrouver devant l'école à 8h30. Je ne me suis pas réveillée, s'il ne m'avait pas appelée j'aurais raté sa première journée. J'y suis arrivée échevelée, pas lavée, dans mes fringues de la veille et en courant. Je dois avoir un problème à régler avec l'école...

En ce moment qu'est-ce qu'il vous manque ?
De la sérénité, de la confiance, des certitudes.

De quoi voudriez vous ne jamais manquer ?
De liberté et d'argent.

Qu'est ce que vous ne supporteriez pas de manquer si l'occasion se présentait ?
1 billet gagnant à la loterie.

Moralement ?
Moins de gueule, moins de doutes.

Quels manques seraient le plus insupportables ?
Ma fille, mes amis, les livres, l'ouïe, la parole, le droit de choisir, ils sont tellement nombreux que c'en est indécent.

Un manque futile ?
Des Manolo Bhlanik

Sexuellement, quel est le manque le plus impardonnable ?
L'imagination.

D'une façon générale, les hommes manquent de quoi ?
D'imagination.

Manque et manques 2

Vendredi 3 Octobre 2003 à 16h53

Manquer une occasion de se taire?
C'est trop souvent pour n'en citer qu'une seule.

Manquer de parole?
Je t'aimerais toujours
Tu m'aimeras toujours
Il m'aimera toujours
Nous nous aimerons toujours
Vous vous aimerez toujours
Ils s'aimeront toujours

Manque d'optimisme?
Vous devez parler de quelqu'un d'autre

Manque de sommeil?
Mourir

Manque d'amour?
Arrête de te ronger les ongles

Manque de temps?
Je suis tout le temps en retard, quoique je fasse. Ca doit être une maladie génétique.

Manque de chance?
J'aimerais gagner au loto
Pour ça faudrait que tu joues

Manque de discernement?
Un autre verre?
Oui merci.

Manque de patience?
Putain, mais ça fait combien de fois que tu te changes, je rêve là, t'es pas encore prête !

Manque de spontanéité?
Grandir

Manque de confiance en soi?
Tu crois qu'il va me rappeler ?

Manque de confiance en les autres?
Tu crois qu'il va me rappeler ?

Manque de place?
Pousse toi, merde

Manque d'air?
2 solutions : l'épouser ou divorcer

Manquer le coche?
Oh, merde ! C'est vrai ? C'est aujourd'hui, ton anniversaire ?

Manque de sous?
Avoir envie de tout et ne rien pouvoir acheter

Manquer de tomber?
Tomber de bien haut

Manque de séduction?
Je n'ai jamais acheté tant de lingerie que depuis que je n'ai pas de mec pour la voir. Va comprendre

Manque de soleil?
Aujourd'hui c'est presque l'hiver, j'ai remis les chaussettes

Overdose?
Trop, c'est trop !

Manque de pudeur?
Uniquement la sensation. Oublier le garçon

Manque de courage?
Manque de cœur

Manque de vie?
J'ai beau lui dire que souffrir d'amour c'est être vivant, elle préfère être morte.

Manque de distance?
Il est d'un déstabilisant avec ses mains qui touchent

Manque dans la drague?
Si c'est trop facile, c'est pas drôle et si t'attends trop longtemps, t'as plus envie

Manque d'indubitable?
Place libre à l'improvisation. Le frisson est meilleur quand on manque de certitudes

Manquer de clairvoyance?
Vouloir porter le monde à bras le corps

Manque d'amis?
C'est pas possible

Manque d'idées?
Euuuhh...

Manque de couilles?
n.m (lat. Homo) être humain de sexe masculin

Une porte, des questions.

Samedi 11 Octobre 2003 à 22h15

L'an dernier au mois d'août, l'appartement que je venais de prendre était tellement degueulasse que j'ai du absolument tout refaire, j'ai d'abord engagé deux mecs, qui m'ont plantée au bout de dix jours en me laissant l'intégralité des lieux dans état pire qu'ils n'étaient. Il a donc bien fallu que je me débrouille (1).
Trois de mes amis ont passé un mois et demi avec moi à m'aider, dont Camille .

Au bout de mon couloir, en face de l'entrée, il y a une porte, je l'ai peinte en noir, mat, et Camille m'y a posé des questions, au feutre blanc.

Ce soir, ma fille dort, je tourne, et je relis cette porte.
Je me dis que Camille est la personne qui me connait le mieux.

Voici donc ce qu'il y a écrit sur ma porte

As tu fini de grandir petite fille?
C'est bon d'être en haut? T'as pas le vertige quelquefois?
Mais c'est bon aussi quand ça fout la trouille, hein?
La gourmandise est-elle vraiment un défaut?
Tu trouves ça bien d'écrire sur les murs? De s'afficher partout chez soi? C'est peut-être là qu'on est le mieux finalement...
As tu oublié quelque chose?
Est ce que ceci est une bulle?
Pourquoi ça bouge tout le temps?
Qui es tu?
Es tu curieuse?
Le plaisir est il là où ailleurs? Partout?
Faut-il céder à ses désirs?
As tu déjà imaginé le pire? Et le meilleur, c'est quand?
As tu encore peur dans le noir? Ou c'est la lumière qui te fait peur maintenant? ça dépend des jours...
Pourquoi tu fais toujours tout à la fois?Parce que c'est plus dangereux? More exciting...
As tu des secrets?
(1) l'avantage est que maintenant je sais tout faire, de la toile de verre à la tapisserie en passant par la peinture, le plâtre et autres perceuses...

Pas le temps

Vendredi 17 Octobre 2003 à 14h25

Je n'ai pas le temps.
Je cours aprés le temps.

Semaine à la fac, tous les jours, sauf vendredi, vendredi au boulot.
Soirées enfant.
Soirées filles.
Soirées vieux amis, presque perdus de vue.

Mardi j'ai eu 32 ans.
C'est étrange, je m'en fiche.
Complètement.
Ni contente, ni pas.

Retrouvailles et perplexité

Vendredi 17 Octobre 2003 à 14h53

Vendredi dernier j'ai dîné avec un garçon (retrouvé par hasard) avec qui j'étais au lycée de la seconde à la terminale.
Il devait venir avec sa femme et ses 3 enfants, ceux ci étant malades, il est venu tout seul.
La soirée étant de toute façon placée sous le signe du souvenir n'aurait sans pas été trés drôle pour eux.

Nous avons donc pas mal parlé, rigolé, bu, fumé etc.
Bref, une soirée de bons copains, comme nous en avions, il y a longtemps, passé pas mal.

Vers 2h30 il est parti.
Et là, je reçois un texto, me disant que la soirée était trés agréable, ce à quoi je répond que oui c'est vrai et que la prochaine fois on fera ça avec pleins d'enfants, la réponse arrive aussitôt, c'était bien à deux dommage que je ne sois pas ton amant, pensant qu'il plaisante je répond que non pas domage, il serait malheureux. Réponse : alors domage que tu n'ais pas trop bu.
Je n'ai pas répondu.
Jamais il n'y a eu ambiguïté, alors c'est quoi ces conneries? Qu'est ce qu'il lui prend?

Toujours est il que ce n'est pas bien malin, maintenant je vais me méfier.

Interrogations

Vendredi 17 Octobre 2003 à 15h00

Cette histoire de textos m'a un peu perturbée, je ne m'attendais pas à un truc de genre venant de lui.

Je me suis donc interrogée.
Pourquoi ces propositions douteuses alors que je ne pense pas avoir fait ou dit quoi que ce soit pour les provoquer?
Si oui, quoi?
Pourquoi je n'ai rien senti venir?
Est ce que dans mon comportement il y a quelque chose qui a pu laisser penser que je pouvais avoir envie de ça, avec lui?
Quoi?
Est ce que je parle trop?
Est ce que ce sont mes mots ou mes gestes qui ont mené à ça?
Est ce qu'il est possible qu'il se soit fait un film tout seul?
Est ce que j'ai l'air si open que ça?!

J'aimerais bien comprendre, ça pourrait me servir.
Peut être.
Ou pas.

Inventaire de la semaine

Vendredi 17 Octobre 2003 à 16h42

Nouvelles têtes, des filles, mais bon, agréables.
Vieilles têtes, plus ou moins agréables.
Avoir eu 32 ans.
Nombreux mails.
Textos.
Constater que j'ai encore des amis, même si je ne sors pas de chez moi, même si je ne leur téléphone pas et ce, depuis plus d'un mois.
Me rendre compte que mes ex sont tenaces et ont meilleure mémoire que moi en ce qui concerne les dates d'anniversaire.
Pizzas, restos, la cuisine, cette semaine, me rebute.
Fac, écouter, écrire.
Me faire violence pour ce soir sortir, me traîner chez les hypes (1), me faire violence pour demain soir sortir, accompagner Sonja.
Réaliser que oui, l'enfermement j'aime ça.
Résister.

(1) sauf que je viens de recevoir un mail de Marc qui y va, ainsi que Paul et Louis, ce qui va commencer à faire trop de garçons dont j'ai partagé l'intimité, et que du coup je me demande... dieu que cette ville est petite et pff que j'ai pas envie de voir Marc

Textos et rencontre de hasard

Mardi 21 Octobre 2003 à 15h38

Samedi soir, vers 23 heures mon portable sonne, je ne connais pas le numéro et prend donc le parti de ne pas répondre.
Je suis au restaurant avec des amis, n'ai pas envie de m'interrompre et de toute façon les numéros inconnus ont tendance à déclencher, chez moi, l'angoisse.
J'écoute donc le message un peu plus tard, c'est une fille avec qui je suis à la fac, nous avons passé la soirée de la veille ensemble et nous entendons plutôt bien. Elle est avec des amis et me propose de les rejoindre pour boire un verre.

Un peu plus tard, je rappelle donc ce numéro et tombe sur un garçon inconnu à la voix souriante et trés à l'aise , nous nous mettons d'accord pour qu'ils me rappellent quand ils auront une idée de l'endroit où ils vont.

Une heure plus tard à nouveau le numéro s'affiche, entre temps, je suis repassé chez moi, il y fait bon et je n'ai plus envie de sortir, j'explique donc tout ça à ce garçon que je ne connais pas ce sera avec plaisir une autre fois.

Trois minutes aprés un texto où il m'explique gentilment que ce n'est pas grave puisqu'il peut, lui, venir tout de suite. Trouvant cela amusant, je lui réponds donc, s'il est adepte de transexuels brésiliens je suis son homme, il peut venir. S'ensuivirent deux heures d'échanges de textos pour se terminer le lendemain devant des pates aprés un l'apéritif dans un café voisin.

Il est charmant.

Montalban est mort, je suis triste.

Mardi 21 Octobre 2003 à 16h04

Libération, par Philippe Lançon, lundi 20 octobre 2003.

Montalban le mot de la faim
L'auteur espagnol, fameux pour son détective gourmet Pepe Carvalho, est mort à 64 ans.

Bangkok est l'un des rares lieux où le détective Pepe Carvalho est blessé : c'est en 1983, dans les Oiseaux de Bangkok. Il est venu rechercher une disparue qu'il ne retrouvera pas. Comme toujours, il fréquente les lieux marginaux ; mais il le fait cette fois dans le grand Disneyland exotique et sexuel, le parc à thème des pénétrations lointaines. Vingt ans plus tard, son créateur, l'Espagnol Manuel Vazquez Montalban, est mort d'un infarctus dans l'aéroport de la capitale thaïlandaise, vendredi vers minuit. Il revenait d'une tournée de conférences aux antipodes. Il s'est écroulé dans l'un des centres de transit de cette mondialisation déchaînée qu'il observait avec l'acuité et la sévérité gourmande d'un vieux marxiste. Il avait 64 ans.

Gargantuesque. Vazquez Montalban avait écrit autant de livres qu'un romancier populaire, engagé et bon vivant du XIXe siècle, que d'une certaine façon il était : un ogre dialectique et sentimental, un esprit curieux, rusé, proliférant et sympathique enfermé dans un corps de pot à tabac.

Sa créature principale, Pepe Carvalho, rythmait ses enquêtes de plus en plus désenchantées avec des recettes et des repas précis et copieux. Il pratiquait la littérature à l'estomac dans un monde devenu relativement indigeste. La cuisine n'était pas qu'un plaisir : elle était un permanent rappel à l'enfance, au plaisir, à la joie, au peuple espagnol, dans un univers voué au naufrage des idées et des rêves. Comme un temps vif dans le temps de plus en plus mort de l'Histoire. «Carvalho, expliquait-il, cuisine sous l'effet d'une impulsion névrotique, quand il est déprimé ou sous tension, et il recherche presque toujours une compagnie complice pour manger ce qu'il a fait, afin d'échapper à l'onanisme de la simple alimentation et atteindre à l'exercice de la communication.» Ce qui, philosophiquement, se résume ainsi : «Avec le temps, on découvre qu'il n'est d'autre victoire que celle de la mémoire, mélancolique compensation à l'inévitable échec du désir.»

Manuel Vazquez Montalban est né en 1939 à Barcelone dans une famille pauvre. Son père, galicien, revient d'exil pour le voir naître ; il est emprisonné. L'enfant vit dans un milieu populaire où l'on déteste le franquisme : un monde de soutanes et de bottes où «l'on avait l'impression que tout le monde puait des pieds». Dès 1957, il s'engage à gauche et entre, en 1961, dans le parti communiste catalan, le Psuc. Dix-sept ans plus tard, il en deviendra membre du comité central. Jamais il n'a renié cet engagement, mais en écrivant l'excellent Meurtre au comité central, en 1981, il rappelle que celui-ci s'accompagne d'un esprit violemment ­ et drôlement ­ critique.

Prétextes. En 1962, il est arrêté pour avoir soutenu les mineurs des Asturies en grève. Il passe plus d'un an en prison à Lérida. Ses premiers livres sont un essai sur le contrôle de l'information par le pouvoir (il y reviendra), et des poèmes. Sa popularité naît quand apparaît Carvalho, en 1972, dans J'ai tué Kennedy, puis s'impose dans Tatouage (1974). Au début, ce n'est qu'une parodie. Carvalho est un ancien agent de la CIA, ancien communiste, lié à une prostituée. Ses enquêtes deviennent vite prétextes à décrire l'évolution de la société espagnole : franquisme finissant, espoirs de la transition, reconversion d'anciens antifranquistes en affairistes et d'intellectuels en lécheurs de gamelle.

De livre en livre, le monde de Carvalho s'enrichit de personnages récurrents : truculents, grotesques, homériques épaves. Le ventre de Barcelone, c'est lui. Pedro Almodovar radiographie le purgatoire social dans ses individus et ses moeurs ; Vazquez Montalban le fait d'une manière plus politique ; les deux jouissent et font jouir. Pour y parvenir, le Barcelonais reprend et viole la tradition du roman noir américain. Il ouvre la voie aux auteurs venus de l'extrême gauche qui trouveront dans le polar une manière individuelle et dynamique de poursuivre leurs restes de combat.

«Romanquêtes». Parallèlement, Vazquez Montalban radiographie la société espagnole (et certains de ses avatars latino-américains) dans des romans sans Carvalho ou des «romanquêtes» à la Mailer. Deux oeuvres sont particulièrement réussies : le Pianiste (1985) et Galindez (1990), où l'auteur romance la vie et la mort d'un exilé basque enlevé à New York et torturé par les agents du dictateur dominicain Trujillo. Sa fausse Autobiographie du général Franco (1992) est un événement, mais elle est longuette ­ de même que son enquête mêlée de réflexions sur le voyage du pape à Cuba (Et Dieu est entré à La Havane, 1998

D'une manière générale, cet écrivain et chroniqueur (à El Pais) gargantuesque est souvent meilleur dans des oeuvres plus courtes, apparemment plus légères, comme Histoires d'amour ou le Prix, que dans celles qu'il considère comme des chefs-d'oeuvre : son brio n'y est pas éclipsé par une ten dance au bavardage historique. Il reste cependant l'un des grands marqueurs littéraires de l'Espagne contemporaine. On n'oublie pas Barcelone, sa ville, et le picaro angoissé qui la hante, ce Carvalho, image faussement policière d'une génération militante née sous Franco, épanouie sous Gonzalez, finissant sous Aznar. Le détective y aura mangé avec tout le monde, mais, notait Vazquez Montalban, «il ne m'a jamais invité à dîner chez lui». L'un et l'autre dînent peut-être enfin ensemble, au seul paradis que connaissent les bons romanciers : dans le coeur et l'estomac des lecteurs qui, eux, survivent à tout.

Ou je me prend la tête avant qu'il n'y ait lieu de se la prendre.

Mercredi 22 Octobre 2003 à 14h07

Tout ça pour en venir au fait que plus ça va plus je m'inquiète, ce type est plutôt charmant même s'il est évident que c'est un branleur de première (ce qui n'est pas forcément pour me déplaire), j'ai passé une très bonne soirée (il a quand même trouvé le moyen de me faire rougir par 3 fois, ce qui n'est pas dans mes habitudes), nous avons bien rigolé, physiquement bien que trop grand (1m94) et un peu sec, il n'est pas mal, il à clairement envie d'aller plus loin, etc., etc.

Et voilà que je me met à me poser trop de questions avant même d'avoir commencé quoi que ce soit : à quoi bon pour que ça se termine dans 6 mois, il est trop grand, c'est un branleur, de toute façon ça ne le fera pas, je vais me lasser vite, est ce que vraiment j'ai envie, et gnagnagni et gnagnagna, j'en passe et des meilleures.

L'angoisse, je me dis que j'ai déjà du mal à me lâcher quand l'histoire a commencé alors si je me met à tout bloquer avant même que ce ne soit le cas, qu'est ce que je vais devenir ( l'idée que l'hymen puisse repousser bien qu'incongrue me viens à l'idée) "
Je me dis que je ne suis pas non plus dans l'obligation d'avoir envie d'une histoire avec tous les garçons qui me draguent et qu'en même temps si je ne donne sa chance à aucun il ne risque rien m'arriver.
Je me demande si je ne suis pas en train de me mettre dans une situation impossible, où j'attendrais l'arrivée d'un hypothétique Prince Charmant parfait et correspondant à toutes mes attentes, que je reconnaîtrais au premier coup d'œil, tout en sachant que c'est parfaitement stupide car on ne peut connaître les gens en un soir, que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, que l'appétit vient en mangeant et autres poncifs du même acabit, et que de toute façon, je le sais bien, un type qui correspond à toutes mes attentes n'existe pas puisque je ne connais pas moi même ces attentes.

Bref, je me mords encore une fois la queue…le problème étant que cette fois ci je me la mord avant même qu'il y ait lieu de le faire, et que peut être il serait bon d'arrêter ces conneries.

Masturbation cérébrale…

Où les vieux amis n'ont pas tord...réponse à mes interrogations.

Mercredi 22 Octobre 2003 à 17h54

Madame,

Que vous prenez vous la tête,
Avant même le début de la fête !
J'ai déjà entendu alors que bien saoul:
Pour que la fête soit complète,
Rien de tel qu'un petit coup
Par le trou qui pète.
Voilà comment, pour un joli discours,
Trouver une entame qui prend de court.
Oui c'est vrai, c'est un peu lourd,
Mais pas plus que votre mot du jour.
Tout dépend du point de vue qu'on prend !
Alors je vous propose d'en rire,
Puisqu'à cette heure vous ne pouvez dire,
Si du prince charmant, ou d'un bon moment,
La tournure que prendra votre nouvel amant.
Laissez vous faire, laissez vous séduire.
Allez y avec l'intention d'en rire.
Il peut être bon aussi de le lui dire.
Peut être aura-t-il les mots,
Pour vous convaincre et se trouver,
Une autre masque, un peu plus jojo,
Qui pourrait peut être même ressembler,
A ce que vous souhaitez enfin trouver.
Lâchez vous donc avec ce grand,
À prendre par plaisir ou pour répétition,
Avant que ne vous tombe comme un gant,
La découverte de ce futur et bon prétendant!

A chacun ses fantasmes...

Vendredi 24 Octobre 2003 à 13h34

Elle est pas belle la vie?

Vendredi 24 Octobre 2003 à 16h19

Moi, je dis,

Mardi 28 Octobre 2003 à 11h46

Betty page, on a pas fait mieux depuis.

Que penser de moi et de mes histoires de fesses?

Mardi 28 Octobre 2003 à 12h04

Le pourquoi du comment serait intéressant à démêler.

Est-ce qu'il est normal d'aimer ça, comme ça "
Je m'explique. Je ne connais que très peu de filles qui avouent faire l'amour avec qui elles ont envies ou plutôt uniquement pour satisfaire une envie.
Si je les écoute, et si j'écoute le bon vieux fond de morale judéo-chrétienne qui me reste : ça ne se fait pas.
Pourquoi donc est ce que moi, je vais au bout "
Est-ce que c'est un vieux reste de l'enfant gâtée que je fus qui ne sais/peut rien se refuser " Est-ce " Est-ce " Est-ce "

Je crois que c'est un peu de ça, une fièvre consommatrice, un peu comme avec les chaussures, essayer, les essayer, tous, au cas où je louperais le bon.
Un gros besoin de me rassurer aussi sans doute.
Sans aucun doute même.
Ou comment, un type qui vous a tellement niée qu'il a bousillé le peu d'amour que vous aviez pour vous, en disparaissant, libère le monstre qui est en vous.

Ce qui m'épate surtout dans tout ça, n'est pas tant le fait que je couche avec qui j'ai envie quand j'en ai envie, mais plutôt la manière dont je l'assume.

Je n'ai plus peur. Je n'ai plus peur de moi. Je n'ai plus peur des hommes.

Je sais que je ne suis pas top model, je sais que je ne suis pas porno star, je sais que je ne suis pas Catherine Millet, je sais que je suis loin de la perfection, quelle quelle soit.
Je n'ai plus peur d'un jugement sur la taille de mes fesses, et toute la différence est là.
Je sais maintenant que des tas de garçons trouvent mes fesses tout à fait à leur goût et je n'ai plus peur de rien.

Peut-être que c'est ça grandir : s'assumer ou plutôt assumer son derrière.
J'ai l'impression que depuis que j'assume mon cul, je suis enfin bien dans ma peau.
Etrange…ou pas ! Finalement pas si étrange que ça, si j'y réfléchis un peu, me plaire est la meilleure façon de m'accepter et mieux encore, de m'aimer.

Le truc est qu'il ne faudrait pas que j'en oublie les autres.
Qu'à trop penser à moi de peur de m'oublier à nouveau, j'en oublie le monde.
Ne pas me servir des gens comme d'instruments.
En particulier, ne pas me servir des hommes comme une mante religieuse.
Certains sont valables, ne pas l'oublier.
Je pourrais même être heureuse d'être amoureuse, ne pas l'oublier.
Me protéger outre mesure ne fait que renforcer la distance.

C'est un peu ça aussi la multiplicité, aller systématiquement vers des garçons qui ne sont pas pour moi c'est aussi me protéger de l'amour, de la passion plutôt.
Ne pas risquer être amoureuse, par conséquent ne pas risquer souffrir.
Je pense que ça ne devra pas durer, qu'il ne faut pas que ça dure.
Le risque étant de devenir un monstre d'égocentrisme, de me détester, de me sentir inapte aux sentiments.

Et bien au fond de moi, je le sais, il y a une midinette, bien cachée, qui attend la fin de l'orage.

L'étonnant est que now, maintenant que j'assume tout ça très bien, et bien je me fous totalement de leur coller la trouille.
Sans le vouloir je me suis faite à l'idée que peut-être il faudra 10 ans, ou peut-être ça n'arrivera jamais, mais je n'ai pas envie de faire semblant, de recommencer à jouer à être quelqu'un d'autre, donc ou on me prend telle quelle, ou on ne me prend pas du tout.

Le fait est que je me sent plutôt bien toute seule et bien qu'il soit difficile de l'être le dimanche soir, le reste du temps c'est plutôt pas mal.

Fuck Bush

Mardi 28 Octobre 2003 à 13h22

L'an dernier, je me suis fait faire un tee-shirt, noir, moulant.
Sur les seins, en typo drapeau américain, il y a écrit FUCK BUSH.
Je pense qu'il est temps de me faire faire le même à manches longues.

Encore une fois la déraison...

Mercredi 29 Octobre 2003 à 20h03

J'ai un lave-vaisselle, et un truc plaques gaz/four tout ce qu'il y a de bien.
Seulement depuis plus de six mois, je fais la vaisselle à la main et à manger sur un machin genre camping relié à une bouteille.
Parfois je n'ai pas l'argent pour faire faire les branchements, parfois je ne pense pas a appeler un plombier, parfois j'ai dépensé l'argent.
Encore une fois, je ne serais pas raisonnable, je viens de choisir.
Deux week ends à Paris (un avec enfant, l'autre à boire et à danser) contre deux tuyaus de raccordement.
Qu'il est bon de ne pas suivre sa raison!
Et puis, finalement, qu'est ce que je m'en fous de ces deux tuyaus"
C'est bien le camping, ça me rappelle mes jeunes années...

sos medecin

Mardi 4 Novembre 2003 à 20h42

Je me demande s'ils recrutent leurs toubibs sur casting.
A chaque fois que je les appelle, c'est un régal.
Ces mecs sont des caricatures de boys band, on dirait de faux docteurs, sortis de feuilletons télé.
Une vraie récompense quand on est malade.

Dérapage

Mardi 4 Novembre 2003 à 20h43

Dérapage: n. m. Action de déraper. Changement intervenant dans une situation, imprévu et difficile à contrôler.

Pourquoi, parfois, ça dérape?

Alors d'entrée je vous préviens, inutile de gaspiller votre salive avec des "on ne tape pas une femme, quoi qu'il arrive", "il a ce qu'il mérite" etc. parce que ça ne m'interresse pas et je vous dirais de regarder la poutre dans votre oeil. Et de toutes les façons je ne changerais pas d'avis, on ne crache pas sur ceux que l'on aime quoi qu'ils fassent, c'est tout et c'est comme ça.

En fait, je me demande dans quel état psychologique se trouve aujourd'hui Bertrand Cantat, et ça m'attriste.
Il ne devrait arriver que de jolies choses aux jolis gens.

Ben dis donc,

Vendredi 7 Novembre 2003 à 16h00

Si je résume, ces derniers jours, ce qu'on m'a dit ou écrit, y'a de quoi flipper sec.

- je fais peur aux hommes, aux femmes aussi d'ailleurs (pfff)
- quand on ne me connait pas je respire la violence non controlée et j'ai l'air d'un vrai frigo (sic)
- j'ai le syndrome de la belle au bois dormant (help Ste Rita)
- je ressemble à une femme, plus à une gamine (tant mieux, je préfere)
- tu fumes le cigare toi? (ben oui aprés les gros repas, c'est bon, le cigare)
- je bois trop (c'est pas ma faute, le vin rouge je peux pas résister)
- il faut que j'arrete de fumer (mais alors ça tu peux toujours rêver)
- je ne suis que doute (euh, ça dépend des jours)
- l'air incapable de m'abandonner (j'ai la trouille!!)
- "j'incarne" un personnage (schizophrène?)
- je suis trop cash, il faut que j'arrête de penser à haute voix, des fois ça fait mal ( c'est pas exprés, c'est pas méchant))
- j'ai parfois un comportement de guignol caricatural (imbécile heureuse?)
- je suis un clown, faudrait que j'arrete un peu de déconner sans arret (là aussi tu peux courir)
- je refléchis trop (là, je veux bien essayer mais pas sûre d'y arriver)
- mon porte monnaie est percé (c'est que, ben oui)
- tais toi, écoute (j'essaie, j'apprends)
- je rêve trop (oui mais moi j'aime ça)
- je surestime la capacité des mecs à bander (ah bon?)
- il me faut tout, tout de suite (ben oui, pourquoi attendre?)
- il suffit de m'interdire pour que j'ai envie (c'est tellement plus exciting quand on a pas le droit)

Heureusement que je m'aime, sinon j'adoptais le prozac!

Il faut le dire, ça devient serieux.

Mercredi 12 Novembre 2003 à 11h48

Une activité répétée deux fois par jour pendant trois semaines devient une habitude.

Devant moi,

Mercredi 12 Novembre 2003 à 11h49

il y a écrit:
Mon monde est proche de la terre
Non
Eva Dean Dance
Flâneur
Pas si bête
Edward Bunker, 67 ans, ancien taulard et ex-bête noire du FBI, règle son compte à la violence dans ses romans noirs.
KISS
Pitbull?
Petit taxi
MoMa
Je ferais ça demain
Les petits mots qui font du bien, Les petites choses qui changent tout, Les petits sourires du matin
Posters no commercial value
Divina providencia
Planet earth
Ce n'est pas de ma faute
No sex please, i'm british
Je n'utilise pas l'escalier mais je paie quand même
SANITIZED for your protection
Pas besoin...envie
Sex and the city
Hervé Guibert at il inventé l'autofiction?

il y a des images aussi:
Le Guggenheim New York
Une sandale Rodolphe Ménudier, rose fille, poudré, talon 11cm, nus pieds, une grosse fleur même matiere, même couleur, côté droit du pied, 372 euros.
Des gens, pleins de gens
Une main de petite fille, côté paume, craquelée, couverte de héné
Ma fille, ma fille et encore
Moi
Un billet de base ball pour les NY Yankees contre les Geants le 22 juillet 2001
La pedrera
Un immeuble à San Francisco noir et blanc, une flèche tournée vers le haut indiquant SKY
Spiderman sur un fond de tapisserie début de siècle
Des japoniaiseries
Des majorettes
Guibert et Bunker
Une pin up
Mon chien, avec la tête déformée et un nez énorme
Un pv pris en vacances
Un morceau du chien en fleurs de Koons au Guggenheim Bilbao
Une vierge, kitchissime

Ce mur, quand j'y pense, je le vois comme un reste de ma chambre d'adolescente.
Je me moque des vieilles petites filles, et j'en suis une.
(sic)

Collage

Mercredi 12 Novembre 2003 à 11h49

Des insectes en kit, incochonnables
Au fond on ne connaît pas sa valeur
Pratiquer la magie noire
Freud n'est pas mort, il bouge encore
I love fast cars
A louer cache coeur
L'homme trompe énormément, 39% l'avouent et les autres mentent probablement
Imposer le latin
Ce n'est pas le problème
Assis! Est ce vraiment l'idéal? Couché!
Bizarrerie
Je veux du sexe maintenant
La mesure de l'éternité
Je me suis trouvée en Namibie
Il est mort à quarante cinq ans
Réveil moite
Baby faces and tender places
On joue avec nos sens, toujours plus
Tribulations
Ce que je viens d'écrire est faux
J'ai envie d'un beau lavabo
Tout plutôt que le silence
Tout reconstruire
La journée commence comme d'habitude: je me reveille dans le canapé, je regarde autour de moi en essayant de me souvenir comment je suis arrivée là
Je suis nulle en soupe de légumes
Décapitée
Je suis incapable de vivre sans livres
Que se passe -t-il si la connexion est interrompue accidentellement?
She liked to imagine herself on holiday in Cuba

Collage le retour

Mercredi 12 Novembre 2003 à 11h50

No sex please, i'm british
It would be lovely to disappear and reappear on other planets
Save yourself
Du temps pout toi
J'essaie d'être toujours pro: je ne pars jamais sans mon rouge à lèvres rouge rubis
Vade retro les petites pétasses
Hasard, stratégie, chez ce type
une pente ça glisse
c'est mon affaire
L'instant est l'instant
Esprit es tu là
Is back
L'hummanité baigne dans un drôle de jus
Who do you think you are
Matha Hari, for all that sex
Je l'aime parce qu'il est en train de me tricoter une casquette
Qu'il y a t il derriere
S'il te plait achète moi une nouvelle voiture, rouge, avec un moteur qui fait vroum
Faites en sorte d'être injoignable, 100% libre de vos mouvements
A notre age, tomber sur un vrai célibataire relève de l'acquisition d'une résidence secondaire à Lourdes
Cet été là, vampiriques pulsions
Sexualité bestiale
Je me suis dit "c'est quoi ce type louche?"
Puis je me suis laissée faire
En amour le flirt sera de rigueur, restez disponible
Perles et chantilly
S'offrir neuf stripteaseuses à partir de 63890.21 francs
La bouche se fait tendre et caline, la nuit est jeune
Vie privée
Privée?
Premier amour
A tue tête
De l'émotion
Plus doux, plus flou
Boudoirs clandestins
Dessous chics
toucher
Pause lascive
Une robe en mousseline de soie, à larges bretelles
Ca vous plairez de savoir, hein
J'ai arrété d'exiger qu'il assortisse ses chaussettes à ses sneakers à trois bandes, nous filons à nouveau le parfait amour
(sic)

Où je prends ce journal pour réceptacle

Mercredi 12 Novembre 2003 à 16h48

Je ne supporte plus ce garçon, j'ai envie de le battre.
Je ne supporte plus que quatre fois par semaine, depuis un mois et demi il m'appelle.
Je ne supporte plus qu'il innonde ma boite de mails tour à tour agressifs ou suicidaires.
Je ne supporte plus qu'il se plaigne.
Je ne supporte plus qu'il transforme cinq mois d'histoire dont la moitié pénibles en conte de fée.
Je ne supporte plus de l'entendre geindre.
Je ne supporte plus qu'il ne se bouge pas le cul.
Je ne supporte plus qu'il ne passe pas à autre chose.
Je ne supporte plus qu'il transforme tout ce que je lui dit.
Je ne supporte plus ses jugements à l'emporte pièce.
Je ne supporte plus qu'il pense à moi.
Je ne supporte plus qu'il veuille me voir, tout le temps.
Je ne supporte plus qu'il parle de nous comme si on avait passé 10 ans ensemble.
JE NE LE SUPPORTE PLUS.

Si j'avais des couilles...
... je lui casserais la gueule, qu'il ne sorte plus de chez lui pendant trois semaines.
J'exploserais sa bagnole à coup de bate de base ball et j'y bomberais des saloperies.
Je ferais caca dans sa boite aux lettres.
Je tartinerais la poignée de sa porte de fiente de pigeon.
Je boucherais ses serrures avec de la glue.
Je mettrais son telephone sur toutes les messageries gay de la région.
Je lui enverrais 100 taxis et mille pizzas.
Je dirais à toutes les filles que je croise que c'est un éjaculateur précoce.
Je lui dirais qu'il est un résidu de fausse couche.
Je lui ferais bouffer ses mails imprimés, un a un.
Je lui collerais le fer à repasser allumé dans la gueule.
Je le mettrais de force dans un charter pour la Patagonie.

Mais voilà, au lieu de ça je ronge mon frein, j'attends que ça passe, je suis trés con, sur ce coup là.

Si ça se trouve,

Mercredi 12 Novembre 2003 à 16h49

je vieillis, je n'ai plus envie d'être méchante.
Faut que je me force.

Encore un pas fait pour moi...

Mercredi 19 Novembre 2003 à 16h54

Quant à ce garçon, et bien, je crois que c'est encore une fois un garçon pas fait pour moi, et c'est bien le problème, je n'aime que ceux la…

Un qui t'appelle deux fois par jour, te demande de lui écrire, de venir le voir, te dit qu'il est bien, que c'est bien, qu'il est content, qu'il a envie de toi, qu'il va venir, que tu es si, que tu es là, que vraiment c'était une journée parfaite, qu'il en veut d'autres, de ne pas embrasser n'importe qui s'il n'est pas là, etc., bref un ange, et en suivant rajoute que non, amoureux il n'a pas envie de l'être, que ça lui fout une trouille bleue, et omet de parler de lui, de raconter, de dire qui il est, élude tout en questionnant, beaucoup.

La preuve que les filles ne sont pas les seules à ne pas savoir ce qu'elles veulent…j'ai répondu à ça que bien sûr, évidemment que j'avais envie de l'être amoureuse, et que bien sûr j'en avais une peur bleue, aussi, mais que l'envie, je ne pouvais m'en défaire.

Il est un peu étrange, tout de même, et pour mon malheur, j'aime bien l'étrangeté.
Je me demande si je ne vais pas encore me lancer dans un truc qui va me manger, me lasser et gnagnagna.
Mais bon, j'ai envie, j'y vais quand même.

On verra bien.

Nicolas et Cécilia en une de «Gala»

Mercredi 19 Novembre 2003 à 16h59

Libération 19.11.03
Par Vanessa SCHNEIDER

Le premier flic de France est amoureux et sa femme est si belle... Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia mettent une nouvelle fois en scène leur intimité en couverture de Gala. Gommé le mètre 78 de Cécilia, qui pose en contrebas de son grand homme qu'elle regarde avec dévotion, et explique à ceux qui en douteraient que sa «fonction n'est pas décorative». Elle «veut être utile». «Devrais-je m'enfermer à la cuisine quand arrivent les visiteurs importants ? Je ne suis pas une potiche qu'on pose ici, qu'on déplace là. Même si je peux m'occuper des fleurs, de la table, je veux me dire que je n'ai pas gâché les moyens qu'on m'a donnés.» Celle qui précise qu'elle n'est «pas prête à tout sacrifier pour conduire Nicolas à l'Elysée» hésite encore à se présenter sur la liste UMP pour les régionales en Ile-de-France.

Ils me font peur, peur, peur.
Plus que Lepen, en fait.
Sont bien plus sournois, bien meilleurs communicants.

Sarkozy, racolage actif.

Mercredi 19 Novembre 2003 à 17h01

Tiens, je vous mets même la photo, vous aurez envie de vomir pour une bonne raison comme ça.
N'est ce pas que c'est un sourire franc, ça.

Attente.

Vendredi 21 Novembre 2003 à 15h02

n.f. Action d'attendre; temps pendant lequel on attend.

Et bien j'aime pas ça du tout, attendre.
Et je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit une action.
Là, comme ça, tout de suite.

Camille laurens à dit, je crois, que l'attente est la seule chose qui raccourcit en s'allongeant.
Dans l'absolu, c'est pas idiot.
Mais encore faut il pour cela, être sûr que ce que l'on attend va arriver.
Et souvent, comme là, ce n'est pas le cas.

J'ai horreur de ne pas maîtriser les choses qui ont une incidence sur ma vie.
ça me contrarie, beaucoup.
Pourtant, heureusement, je le sais bien, que je ne maîtrise pas tout.
Ce serait pénible et ennuyeux, de tout maîtriser.
Mais vraiment, souvent, j'aimerais tellement.

Prendre son mal en patience.
Je m'y efforce.
J'ai envie de tout casser.

Joëlle Mazart

Lundi 1 Décembre 2003 à 12h09

Week-end bizarre.
Alors que je venais de m'étaler sur mon lit avec de vieux Reiser achetés aux puces le matin même, mon telephone sonne et je dis oui, ok, bien sûr, j'arrive.
Donc hier j'ai passé 7h30 aux urgences pédiatriques avec une amie et sa petite fille, soit de 16h à 23h30.
Puis un coup de fil d'un de mes amis m'a annoncé que son neveu de quatorze ans venait de se barrer pour la énième fois de chez lui, aprés une énième crise de sa mère qui a oublié que quand on a des enfants il vaut mieux éviter de se saouler la gueule à longueur de journée, sauf que là c'est en pijama, la nuit et sous la pluie, qu'il a foutu le camp.
Etant aux urgences, je ne pouvais le récupérer, son oncle étant à Paris ne peut le faire, c'est donc le père de ma fille qui s'en est chargé.
A minuit j'ai donc couru la ville et mes amis pour trouver des vêtements à ce gamin, je les lui ais ensuite porté.
Ce matin je suis réveillée par son oncle, qui prévient la brigade des mineurs que le gamin ne veut plus rentrer et là, je l'attends.
Il va donc a priori, en attendant mieux et je ne sais jusqu'à quand, habiter avec moi.

Comment alors que je devais passer le week-end au lit avec un garçon, je me retrouve à passer mon samedi à l'hosto, et responsable d'un gamin qui n'a vu ces derniers temps que des horreurs?

Bref, prendre les problèmes les uns aprés les autres, au fur et à mesure qu'ils se présentent, tout ira bien, suffit de s'en persuader.
Assume et assumons.

Où je nage en plein Zola.

Lundi 1 Décembre 2003 à 19h47

Dimanche 30 novembre, 00h16.

Ce soir, j'ai regardé Gladiator.

Ce soir, j'ai passé une heure au téléphone à essayer de calmer, d'abord un père, ivre mort, difficilement compréhensible et agressif, puis une mère, ivre morte aussi, et incohérente.

Tentative apparemment réussie, je crois qu'elle a entendu que son fils est encore un enfant, qu'il faut le laisser tranquille ce soir, qu'il a besoin de dormir.

Qu'elle aussi est fatiguée, que demain, il fera jour.

Que pour le moment ce qui est important c'est qu'il est bien, qu'elle ne s'inquiète pas, qu'elle se repose.

Que pour tous, demain, la journée sera difficile, qu'il faut dormir.

Puis Gladiator.

Le gamin qui disparaît aux toilettes et ne revient pas.

Reviens et me demande s'il peut aller faire un tour, pour se changer les idées.

« Ben non, tu rigoles ? Il est onze heures moins dix, c'est vachement tard. Et puis on ne sait jamais, imagine qu'il t'arrive quelque chose, je ne t'explique pas les emmerdes qu'on aurait tous les deux »

Il me dit que oui, j'ai raison, il a l'air déçu, très déçu.

Alors je réfléchis, un peu, puis, bêtement, réalise qu'un gamin, énervé, de cet age là, qui tourne, a vécu toutes ces choses horribles en si peu de temps, qui cherche à s'isoler en plein Gladiator, il a envie de fumer.

Je lui dit donc en riant « mais si tu as très envie de fumer une cigarette, ce n'est pas la peine d'aller dehors, je crois qu'on t'a assez emmerdé ces derniers jours, et je ne vais certainement pas te prendre la tête avec ça ce soir, Fumes en une si tu veux, je ne dirais rien à personne »

Et là, il me regarde avec de gros yeux ronds.

« Comment t'as deviné ? Comment t'as deviné que c'était ça ? »

« Euh, ben, chais pas, comme ça »

Et me voilà à fumer une clope devant Gladiator avec un gamin de quatorze ans.

Je n'aurais pas supporté qu'il soit, ce soir, contrarié par quoi que ce soit.

Ce soir, je voulais qu'enfin, il se fasse plaisir.

Alors finalement, même si ça me choquait de le voir fumer, qu'est ce que c'était, après tout, une clope ?

Rien.

Donc, je lui ai fait de la soupe de légumes, du bœuf, et une tarte aux pommes, en impro, mon frigo est désert. Les semaines où je n'ai pas ma fille, il est rare qu'il en soit autrement.

Et un garçon de quatorze ans, ça mange.

Bref demain matin, il va chez les flics, il y aura son grand père, une tante et un ami pour le soutenir, et bien sûr ses parents.

On est donc obligés de ruser et d'y aller une demi heure avant pour ne pas risquer les croiser en arrivant, qu'ils ne l'ennuient pas.

J'espère vraiment que le juge ne l'obligera pas à rentrer chez eux, il repartirait dans la foulée.

Voilà.

De la curiosité à l'émotion, à moins que de l'émotion à la curiosité.

Lundi 1 Décembre 2003 à 20h03

Je viens d'ouvrir ton mail.
J'aime que tu aimes.

Alors, me dis tu, il ne faut pas être curieuse.
Alors je me dis, ce n'est pas possible.
Pourquoi ?

Parce que je suis curieuse.
Parce que j'ai envie de savoir.
Parce que j'ai envie de te connaître.

J'ai regardé dans le dictionnaire.
Curieux, euse : adj. et n. (lat. curiosus, qui a soin de) qui a une grande envie d'apprendre ou de voir. Qui retient l'attention, éveille l'intérêt. Curiosité : n.f. Qualité d'une personne ou d'une chose curieuse. Chose qui éveille l'intérêt ou la surprise.

J'en viens donc au fait, qu'il est impossible que tu me demandes de ne pas être curieuse. La première raison est que je n'en ai pas envie. La seconde, si j'en crois ces définitions, est que si je n'étais pas curieuse de toi, cela voudrait dire que je ne m'intéresse pas à toi, que tu ne retiens pas mon attention, en bref que je m'en fout. Et ce n'est pas le cas. Tu éveilles en moi de l'intérêt, tu retiens mon attention.

Donc, rien ne m'empêche de continuer à poser des questions (peu nombreuses, reconnais le ;)) et ce même si tu n'y réponds pas.
Non, t'es pas d'accord ?
Bon, puis il faut avouer, aussi, que j'ai un petit peu l'esprit de contradiction, mais juste un petit peu...

Je crois, que ressentir des émotions, rend curieux, davantage. Je crois, que ce que l'on apprend, grâce à la curiosité, apporte des émotions.

Alors au commencement était l'émotion (je crois que c'est de Céline). Alors, oui, je suis pleine d'émotions. Alors, oui, toi aussi. Alors, nous sommes vivants. Alors c'est une bonne nouvelle.

A distance, procurer, éprouver des émotions.
Avec des émotions, diminuer la distance.
Je te sens proche et loin.
Je voudrais, mais est ce que tu voudrais, que tu me racontes.
Je voudrais que tes émotions, me donnent le droit à la curiosité.
Que tes émotions m'ouvrent une petite porte.

Mais sans la chair, sans le touché, sans le geste, sans les yeux pour voir, il est bien difficile d'ouvrir les portes.
Alors, sans pudeur, ou si peu, je me livre.
Espérant, par la même, faire naître en toi, des émotions.
J'aime que tu me dises.
Tes émotions.

Est ce de la curiosité ?

Non, pas que ça.
Entendre tes émotions, les sentir, m'en procure.
J'aime ça.

Joëlle Mazart suite.

Mercredi 3 Décembre 2003 à 17h12

Donc, le garçon en rupture de famille, dont je vous ai déjà parlé était jusqu'à hier chez moi.
Ses parents ayant mon adresse et se montrant de plus en plus agressifs (je vous passe tous les noms d'oiseaux auxquels j'ai eu droit, ainsi que les menaces de dépôt de plainte pour enlèvement), décision commune a été prise hier de l'emmener ailleurs, chez des amis (chez lesquels il a déjà passé deux mois l'an dernier) afin qu'ils le laissent tranquille.
Tout ça entrecoupé de visites aux flics, lettres au procureur demandant enquête sociale and co.
J'ai appris à l'occasion que la notion de prévention, dans ce genre de cas, n'existe pas.
La seule solution proposée à cet enfant est donc de rentrer chez lui en attendant qu'un juge décide de son sort ou que ses parents lui tapent dessus, ou qu'il fasse une connerie.
Seuls cas où la notion de mise en danger de l'enfant est pris en compte.
Pour ces gens là, la violence morale est quelque chose qui n'existe pas.
Je trouve ça parfaitement stupéfiant.
Nous resterons donc tous dans l'illégalité en lui permettant de ne pas rentrer (je ne vous explique pas non plus les ruses à la sortie du collège) en attendant qu'un juge donne son avis.
Voilà, on en est là.

Jeanine

Mercredi 3 Décembre 2003 à 17h12

Il y a deux ans, lors d'une de ses premières pêche aux canards, ma fille a gagné un poisson rouge.
Comme je suis un peu bête dés qu'il s'agit de petites bêtes, je n'ai pas su dire non.
Nous l'avons appelé Jeanine.

Puis, comme je suis vraiment trés bête, je me suis dit que cette pauvre Jeanine, toute seule dans son bocal, c'était pas une vie.

Alors je suis allée acheter Jean Claude.
Pour lui tenir compagnie.

Cet été, Jean Claude a succombé à la chaleur.

Jeanine est inconsolable, il ne sera jamais remplacé.

(un poisson tu changes l'eau tous les 10 jours, deux poissons, tous les 3 jours, alors bon, on a beau être gentil avec les poissons...)

Opération séduction

Mercredi 3 Décembre 2003 à 17h13

J'en ris toute seule.
C'est clair qu'il se conduit bizarrement !
Ce garçon.

Depuis deux jours il a, j'ai l'impression, changé de vitesse.
Il se laisserait même aller à dire/écrire de jolies choses.
Qu'il a envie de me voir, qu'il aime que l'on s'écrive, que me lire lui noue la gorge et lui procure beaucoup d'émotions, qu'il parle de moi, que c'est agréable d'être avec quelqu'un (t'as bien entendu) qui a de l'humour et ne fait pas sans arrêt des reproches, que c'est long, qu'il lui tarde.
Bref, je n'en reviens pas !
Mais waouw, qu'il est méfiant !
Je ne sais pas ce que lui a fait celle d'avant, mais ça n'a pas du être tendre, j'ai l'impression.
Il doute parfois de choses tellement évidentes, il avoue des trouilles et des manques de confiance en l'autre encore plus déroutants que les miens.
Et du coup, ça m'embêterai presque, parce que là, à me dire des trucs comme ça, je vais me laisser glisser, et ce n'est, certes, pas encore le moment.

Alors je ne dirai pas que j'aime les retards, délais et autres imprécisions, loin de là, mais bon, il se trouve que ce garçon me fait très envie, et que je n'ai par conséquent d'autre choix que de les accepter.

J'ai donc entrepris une opération de séduction à distance par l'écrit qui a l'air de fonctionner de manière très efficace.
Je me surpasse en écriture de mails à contenu pseudo philosophique où je dois reconnaître que je m'épate moi même dans l'art et la manière de manier le j'en dis beaucoup sans en dire trop, usant d'un ton, tour à tour tendancieux, je ne me laisse pas faire non mais oh pour qui tu te prends, joli, gentil, interrogatif, et oui je t'attends mais rêve pas ça durera pas la vie je ne suis pas à tes genoux non plus mais oui j'ai très envie, et j'en passe.

Je vous assure que je ne suis pas loin d'être en admiration devant moi même tellement c'est joli ce que je lui écrit, genre, je voudrais bien recevoir des trucs comme ça moi.

J'en envoie des tas comme ça, enfin des tas, presqu'un tous les jours.
En tout cas, cela a l'avantage de lui délier la langue et tout d'un coup, il se pose différemment, par exemple et alors que jusque là tout était hypo-té-tique (je sais mais j'avais envie de l'écrire comme ça), il se met à me parler en deux lignes de son ex en me disant qu'au téléphone, à une amie, il disait qu'il était content, parce qu'avec moi on pouvait parler de tout, rire et le reste aussi et que vraiment c'était bien.
J'ai donc l'impression d'avancer, puis parfois, va savoir pourquoi, j'ai l'impression de reculer.

Alors moi je dis, ON VERRA BIEN !

Interruption des programmes

Vendredi 5 Décembre 2003 à 14h18

Je n'ai plus envie d'écrire ici.
Je n'écris déjà plus ici, pour ici.
J'écris pour là-bas et je fais des copié coller de certaines choses.

Je crois que bêtement et simplement, je vais arrêter ici.

Ceux qui veulent l'adresse de là bas n'ont qu'à me la demander.
Je la leur donnerai avec plaisir.

Mon père, ce héros.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h46

C'est de ta faute tout ça.
Quand je lui dit ça.
A mon père.
Ça le fait rire.
Tout le fait rire.
C'est bien le problème.
Rien n'est grave, jamais.
Mon père, il fait 135 kilos.
Et 1 mètre 85.
Il rigole tout le temps.
Et a un rire tonitruant.
Il est tout le temps en djellaba.
Il les fabrique lui même.
Dans d'improbables tissus.
Des trucs farfelus, à fleurs tahitiennes.
Rouge sur fond blanc.
Blanc sur fond noir.
Avec sur le devant, indispensable, une poche pour les clopes.
Il roule dans d'énormes bagnoles.
De vieilles Cadillac.
Il en a cinq.
Puis une Excalibur aussi, noire, un truc de dingue.
Comme les gosses avec les Dinky Toys.
Vous verriez ça.
Ce gros bonhomme hilare, en djellaba, cigare aux lèvres, dans une Cadillac décapotable dorée.
Du grand spectacle.
Mon père, il a une cave de dingue, y'a pas loin de 3000 bouteilles dedans.
Sur la porte, il a mis sa photo, de dos, djellaba relevée, il montre son cul et encore, il rigole.
Il est à l'aise partout.
Il débarque dans les hôtels chicos, en guenilles, plein de boue, et quand on lui dit que quand même.
Ben il rigole, et répond que c'est quoi le problème, il paie non, alors qu'on vienne pas l'emmerder.
Mon père, il se fout de tout et de tout le monde.
Dans le sens où il vit pour lui, ce qu'en pensent les autres il s'en tape.
A ce point là, c'en est même étonnant.
Parfois déroutant.
Il est presque punk, parfois, mon père.
Faut l'assumer, aussi, parfois, mon père.
C'est pas toujours évident, ça prend de la place, un tel monument.
Mon père, il dit oui, tout le temps.
Et après, il fait ce qu'il veut.
Quand on lui demande quelque chose, il dit peut être, faut voir, faut discuter.
Il est usant, parce qu'on sait que son peut-être est un oui, mais qu'il faut le gagner, le oui.
C'est pour le plaisir de batailler. Uniquement.
Parfois c'est fatiguant.
Mon père il lit pas.
Il lit que Playboy, Autotruc, Pinup mag et le quotidien local.
Le Monde c'est un truc d'intello, ça le gonfle.
Il écoute que Jerry Lee Lewis, Bobby Lapointe et des Sévillanes.
Ou presque.
Mon père, parfois, il dit des trucs limites, à la limite de la droite.
Alors je me fâche tout rouge, je lui dit que c'est pas permis, d'être aussi con.
De dire des trucs pareils, que si ça continue, que si jamais j'apprenais qu'il a voté là, je viendrais plus le voir.
Je crois qu'il fait exprès de dire des trucs limites, pour que je m'énerve.
Pour pouvoir me dire que je suis facho, à pas tolérer, comme ça, les opinions des autres.
Parce qu'en plus, il est catho, pas pratiquant, mais le petit Jésus, il croit vraiment qu'il a existé.
Depuis toujours, il aime bien me mettre en colère, se moquer de moi, jusqu'à explosion.
Il a attendu que je parte de la maison, à dix huit ans, pour faire une piscine, avant il voulait pas, ça l'emmerdait de la nettoyer.
Il m'a dit, comme ça je suis sûr, qu'au moins l'été, tu viendras me voir.
Toute l'année, il se lave dehors, à l'eau froide.
Il chauffe pas la piscine parce que sinon, c'est de la soupe, sauf qu'à treize degré, ça fait rire que lui.
Mon père il comprend pas tous ces cons qui badent le foot à la télé, parce que c'est quand même plus sympa de raconter des conneries quand on boit un coup avec des gens.
Mon père, il garde tout, il jette rien, puis des fois, ça le prend, il balance tout.
Il m'a fait fumer le cigare, la première fois, j'avais quatre ans.
J'ai failli m'étouffer, il a rigolé, ma mère sautait partout en disant qu'il était fou.
Il laisse traîner des trucs, il ne s'en sert pas, alors je lui dis, je peux le prendre ça?
Mais non, lui, il dit, faut voir, faut qu'on discute, c'est mes affaires.
Il n'est pas très préteur, il aime bien se faire prier.
Mon père je ne l'ai vu en colère qu'une seule fois. Ça fait très peur.
C'etait la seule raclée de ma vie, j'ai bien cru qu'il allait me tuer.
Après, il, est venu s'excuser, et c'est lui qui n'a pas dormi.
Mon père il a toujours des sous pleins les poches.
La carte bleue, les chèques, il connaît pas.
L'argent, c'est des billets.
Il a toujours fait comme si l'argent n'était pas un problème.
Même quand c'en était un.
Il s'est débrouillé pour que ça n'en soit pas.
Mon père c'est une espèce de force de la nature.
Plus il mange et plus il boit, plus ses analyses de sang sont impec.
Le monsieur du labo, il lui dit, c'est indécent.
Mon père il mate Fashion Tv parce que là, les filles elles sont bien sapées et que dans la rue, on en voit plus, des filles bien sapées.
L'été il boit du Get Perrier, toute la journée, l'hiver du vieil armagnac ou du Bourbon, l'eau, il trouve que c'est pas bon.
A table s'il n'y a pas de vin, il préfère ne pas boire.
Je crois que c'est un alcoolique mondain.
Mon père il m'a appris que rien n'est impossible.
Qu'il suffit de vouloir.
Que si on veut vraiment quelque chose, il faut se donner les moyens de l'avoir.
Mon père c'est un feignant.
Il dit que quand on est feignant, il faut compenser en étant malin.
Entre six ans et onze ans, il a été viré de neuf écoles.
Après, ils l'ont même viré de l'armée.
Il a commencé a bosser à vingt neuf ans.
Avant, il a fait le con.
Sur mon extrait d'acte de naissance y'a marqué père au foyer.
Il s'est arrangé pour arrêter à cinquante six ans.
Quand j'étais petite, il m'a fait des robes.
Il m'avait acheté une moto, une toute petite Honda, c'était terrible.
Il adorait me faire râler et me plumer aux cartes.
Pour mes seize ans il m'a offert un fusil de chasse et du parfum.
A dix-huit ans pour le bac et mon anniversaire, il a débarqué, sourire aux lèvres, l'air de rien, avec un cabriolet 304 de mon année de naissance, j'en suis restée bouche bée.
La première chose qu'il a faite, c'est me faire asseoir par terre et changer la roue, en cas, que je sois pas con, que je sache le faire.
J'ai fait pleins de fêtes avec cette auto, alors quand il a vu les traces de bouteilles, sur le capot, il a un peu râlé, puis il a rigolé, et l'a faite repeindre en rouge.
A Noël, il y deux ans, au milieu du reste, il avait mis une caisse à outils avec tout ce qu'il faut dedans.
Y'a bien que mon père pour m'offrir ce genre de truc, alors que j'adore ça.
Mon père il me dit, je comprends pas, comment ta mère et moi, on a pu t'élever pour que tu sois comme ça, si différente de nous.
Mon père il m'aime quand je suis perchée sur des talons et que je me comporte comme un mec, quand je me laisse pas faire et que je dis des horreurs.
Là, que je sois toute seule, avec ma petite fille, et bien je crois que dans le fond, même s'il n'y comprend rien et qu'il s'inquiète, ça ne lui déplait pas.
Il peut jouer les patriarches au milieu d'une tribu de nanas, je crois qu'il aime bien ça.
Quand j'ai accouché il a fallu que le père de la mienne de fille, le vire de l'hosto.
Après mon père, il m'a dit, tu comprends, un bébé, t'aurais pu en faire un autre, mais toi j'aurais pas pu te refaire. Alors j'ai eu très peur que tu meures.

Mon père c'est un peu Astérix.

Alors quand je lui dis que c'est de sa faute tout ça.
Que ça n'existe pas les mecs comme ça.
Qu'il l'a mise un peu haut, la barre.
Que mon Electre, c'est pas gagné, avec un père comme toi.
Je suis sérieuse, hein.
Ben, encore, ça le fait rire.
Il me dit que c'est des conneries tout ça.
Que je me pose trop de questions.
Que ça doit venir de ma mère ça.
Que chuis pas une gonzesse pour rien.
Que je n'ai qu'a me bouger le cul, un peu.
Qu'il s'inquiète pour moi.
Mais qu'il le dit pas.
Parce que quand il le dit, ben je l'envoie paître.
Je lui dit ça va, j'ai plus quatre ans.
Parce qu'on a une espèce de relation guerrière tous les deux.
Parce qu'on prend du plaisir à se chipoter, se chamailler.
À ne pas être d'accord, alors qu'on l'est.
A en rire, de ce perpétuel oui mais.
Mon père je suis sa seule fille et je n'ai pas de frère, non plus.
Alors peut-être, parfois, ceci explique cela.

S'il n'était plus là, mon père, ce serait terrible.
J'en ai encore drôlement besoin, de mon père.
Je l'aime beaucoup.
Je l'aime tout court, d'ailleurs.
Mon père.

Dimanche 22 juillet 2001. New york.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h47

Base ball.
Si vous voulez j'ai deux places, loge champ.
New York Yankees contre Geants.
Se dire que les seules bases acquises viennent d'Auster.
Que c'est léger pour ne pas s'ennuyer ferme.
Se dire que ça ne coûte rien, qu'on verra bien.
Les yankees sont vingt six fois champions du monde.
Rire en se disant que oui, leur monde c'est l'Amérique.
Trouver ça significatif de la susdite
A tout hasard, prendre les billets.
Aller traîner ailleurs.
A quatorze heures se rendre compte qu'on a déjà raté le début, d'une heure.
Se dire après tout, pourquoi pas.
Au pire on s'en ira.
Prendre un métro.
Réaliser, au fur et à mesure que les stations défilent, que la population change de couleur, que les wagons se vident.
Réaliser qu'on va dans le Bronx.
Qu'avec une grosse heure de retard.
Qu'on est deux filles.
Qu'on est blanches.
Que dans la rue, on sera les seules.
Se trouver con de ne pas réfléchir plus.
Yankees Stadium Bronx.
Descendre.
Trouver ça dégueulasse et désert.
Réaliser qu'un stadium c'est énorme.
Qu'on ne sait pas du tout par où on entre.
Entendre un sifflement strident.
Se retourner.
Hurlement nasillard.
Hey darling, do you want to suck me ?
Pas faire les malines en voyant les quatre types.
Tout droit sortis d'une mauvaise série.
Foulards sur la tête, chaînes dorées, diamants, lunettes noires, pantalons relevés.
Caricatures de méchants.
Oui, mais.
Le Bronx.
No caricatures, on y est.
Tracer, baisser la tête.
Sous les quolibets.
Demander exceptionnellement sa route à un flic.
La trouver.
Pénétrer le stadium.
Errer dans les couloirs.
S'imprégner, doucement.
Regarder, écouter, sentir.
Des hommes fument.
Boivent des bud.
Mangent.
Le sol est jonché de merdes en tout genre.
Ecouter le bruit sourd qui vient du cœur.
Rester un instant bouche bée devant l'entrée d'un couloir.
C'est étroit, haut et noir.
Au bout la lumière.
Les cris, les hurlements.
Herbe, vert crayon feutre.
Un tout petit bonhomme en position de lancer.
Avancer doucement.
Au bout.
Prendre le stadium en pleine gueule.
Rester, un instant, pétrifiées.
Titubantes, trouver nos places, s'asseoir.
Tenter de comprendre.
Ecrans géants, partout.
Vrais supporters, à l'américaine.
Pompom girls.
Enormes chapeaux, petits et grands drapeaux.
Hommes, femmes, enfants, tous ages confondus.
Ça parle, ça mange, ça boit.
Ne pas comprendre.
Demander devant.
Grand père, père, fils.
Huit à soixante ans.
Ne rien comprendre aux explications.
Passer un quart d'heure au téléphone avec la mère, qui elle, parle français.
Et c'est mieux, le vocabulaire sportif, en français.
Se mettre à comprendre enfin.
S'y prendre.
Un très vieux, sans dents.
Panoplie du parfait yankee.
Il tient une machine infernale faite de fils, bois et carillons divers.
Taper avec une petite cuillère sur une cloche.
Faire un boucan d'enfer et rire aux éclats.
Ecrans géants en folie.
Musique à fond.
Happy Birthday Susan, Illinois.
Happy Birthday Brian, NYC.
Happy Birthday Matt, NYC.
Les noms défilent dans un vacarme assourdissant.
Entrée des types qui aplanissent le sol.
Rester baba devant l'étonnante chorégraphie réalisée sur fond de YMCA par ces mecs qui tiennent des balais.
Reprise.
S'y prendre tellement qu'on se surprend à se lever, encourager.
Rire avec les gens.
Se faire taper dans le dos.
S'enflammer.
Etre heureuses de faire plaisir en prenant du plaisir.
Dix huit heure trente.
Fin de match.
Encore, les yankees ont gagné.
Se surprendre à rire bêtement, de contentement.
S'engouffrer vers la sortie.
Suivre le flot grouillant.
Se laisser porter.
Boire une bière.
Acheter une balle.
Un tee-shirt moulant, gris pale, yankees en petites lettres paillettées.
Rire d'acheter de telles conneries.
Le faire avec plaisir.
Traîner longtemps, là, au milieu des gens.
Regarder Jimmy Hendrix, qui hurle au coin de la rue.
Se dire qu'on dirait le vrai.
Se rendre compte qu'on a passé cinq heures là.
Qu'elles ont semblé dix minutes.
Regretter d'avoir raté le début.
Rentrer.
Hébétées, fatiguées.
Heureuses.
Yeah man.
Une putain de bonne journée.

Quand j’étais petite, j’étais sage.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h48

Jouer au mistigri.
Jouer sa tirelire au poker et se faire détrousser par son père.
Faire du vélo sans les petites roues.
C'est vachement grisant la première fois.
Qu'on fait du vélo, sans les petites roues.
Dis papi, tu me fabriques une maison de poupée ?
Je l'aime pas ce pantalon, il gratte.
Oh non, pas des couettes.
Pourquoi je sais pas lire ?
J'en ai marre de pas savoir lire.
Quand je serais grande je veux un pré, un cheval et rien faire.
Et elle fera quoi cette jolie petite fille quand elle sera grande ?
Ma mère elle m'avait dit de répondre ça.
Dame pipi des cabinets ou stripteaseuse au crazy horse.
Et les vieilles dames elles faisaient une drôle de tête.
Et la mienne de petite fille elle veut être cosmonaute pour écrire des livres sur les étoiles.
Mon hamster s'appelait Amilcar.
Le chien du voisin l'a mangé.
Ma poule s'appelait Piou-Piou, mes grands parents me l'ont faite manger.
Mon chien s'appelait Muro.
Il mangeait le bas de pantalon des cons.
J'étais fière de lui.
Mon doudou s'appelle Titounet.
Il est tout plat et n'a plus d'oreilles.
Un autre chien les a mangées.
Mais il est toujours là.
Dans l'étagère.
Avec les livres.

Envie d'ailleurs.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h48

A 4 ans, je suis partie en vacances avec mes grands parents.
Au Cap-Ferret.
Jusqu'à 12 ans.
J'ai pêché des crabes et appris à nager.
A quatorze ans je suis partie toute seule, chez des gens.
A Londres.
J'ai fait plein de bêtises.
C'était beaucoup de liberté.
A quinze ans, je suis partie toute seule, chez des gens.
A la Nouvelle Orléans.
J'ai râlé de n'avoir pas vingt et un an.
De douze ans à dix-sept ans en Espagne.
Dans les montagnes à Teruel.
J'ai bu des pantera rosa.
Je parle parfaitement l'espagnol de la rue.
Celui des bars.
A Séville et à Lisbonne.
J'ai eu trop chaud.
Des sévillanes et des fados.
A Budapest j'ai mangé des gâteaux.
Vu le christ, sur la colline, écouté des tziganes heureux.
A dix huit ans j'ai vu l'éclipse, à Mexico.
Fumé des joints à Téotihuacan
Je me suis saoulé, jet set, à Acapulco.
J'ai fait l'amour dans une américaine et roulé en moto.
A dix-neuf ans à Prague, chez elle, avec ma grand-mère, et mon père.
J'ai pleuré.
A Bratislava, j'ai regardé des gens danser.
Devant Lénine statufié.
A Vienne, j'ai trouvé les gens riches et beaux.
A Istanbul j'ai mis des manches longues et une capuche pour faire quatorze heures de bus.
Je suis tombée en scooter.
J'ai mangé des cornichons cuits avec des gens.
Equeuté des haricots avec une dame sur la plage.
J'ai acheté une montre russe.
A New York, j'ai vu des gens faire du ski dans manhattan.
Des travestis pleins de crac, nus, en talons dans la neige.
Un carroussel à Coney Island.
Des gens de toutes les couleurs, des pubs dans toutes les langues.
Des japonais en limousine.
A Cuba j'ai roulé huit heures dans une Chevrolet rouillée.
Sur le toit il y avait un lit.
Il servait de galerie.
Ray banana était le chauffeur.
Y'avait des italiens qui achetaient des filles.
J'ai mis deux jours à trouver des tampax.
J'ai du les jeter.
Dans le coffre d'une Lada, ils avaient pris l'essence.
Des enfants ont joué aux dominos avec moi, sous un réverbère, la nuit.
J'ai fait l'amour au dix huitième étage d'une tour.
Sans fenêtre.
Les gens étaient beaux.
A Barcelone, à Barcelone, à Barcelone, à Barcelone.
L'Allemagne, j'ai pas aimé.
De San Francisco à San Diego.
J'ai roulé, roulé, roulé.
J'ai dormi n'importe où, mangé n'importe quoi.
Suis rentrée en courant dans un hôtel avec un gars derrière moi qui criait.
Il avait un couteau dans la main.
J'ai eu peur.
A Las Vegas j'ai fait l'amour dans un hôtel de dingue.
Il y avait des miroirs du sol au plafond.
C'était vraiment étrange comme impression.
Les gens étaient pas comme j'imaginais.
Ils étaient pauvres, tristes et fous.
A Los Angeles aussi.
Il y avait un quartier avec huit mille homeless qui dormaient là.
Dans des tentes.
Ça m'a rendue mauvaise.
J'ai été dans une soirée de feuilleton télé.
C'était drôle.
Y'avait pleins de blacks à Venice Beach dans de grosse voitures noires.
Ils avaient des costumes et la ceinture de sécurité.
Et des gros pistolets.
A Miracle Manor, dans un tout petit motel, dans le désert.
J'ai fait un enfant.
A Pismo Beach y'avait des Sue Ellen saoules qui dansaient avec de faux cow boys.
Des courses de voitures à la télé et des adolescentes trop grosses et siliconées.
J'ai fait un trou dans le siège de la voiture à Monterey.
A Santa barbara j'ai fait la gueule et mangé des sushis.
A Marrakech, la lumière était belle.
Dans les montagnes les enfants étaient sales et beaux.
Leurs yeux étaient noirs et joyeux.
La roue de la voiture à éclaté. J'ai dormi dedans.
J'ai fumé des cigarettes avec un coiffeur en écoutant du raï.
A Madrid j'ai trop bu.
J'ai pris de la C avec des motards et des tatoués.
J'ai mordu un garçon.
Dans une arrière boutique de fabriquant de selles de harley.
A New York j'ai vu Paul Auster.
Je lui ai parlé.
Je me suis ridiculisée.
J'ai pleuré.
Il a souri.
Il a dit all is ok.
Puis parlé en français.

Marina.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h49

Marina, c'était ma grand-mère.
Ma grand-mère paternelle.
Elle est née au cœur des montagnes, en Slovaquie, pas loin de la frontière polonaise.
Marina est arrivée en France à seize ans.
Marina, son père s'était tapé quinze ans de Sibérie.
Son père il était pas pour le Tsar, mais il était pas très communiste, non plus.
Alors dés qu'il a pu, il a foutu le camp.
Alors dés qu'il a pu, dés qu'il a eu gagné assez d'argent en se laissant dévorer les poumons dans les mines de souffre, il a fait venir tout le monde.
Marina, elle a débarqué à seize ans, avec des nattes jusqu'aux fesses, en tenue de là-bas, rubans et jupes brodées.
A peine arrivée, après lui avoir fait une sœur de plus, sa mère est morte.
Ici c'était les années 40, elle parlait pas français, elle était un peu enragée.
Elle a appris a parler, et un matin elle a coupé ses nattes.
Marina elle était très belle, grande, la peau dorée, les yeux très bleus, les cheveux de ce brun qui tire sur le roux.
Un peu plus d'un an après, elle a rencontré un homme.
Un homme, pas un garçon.
A Marina on lui avait jamais rien expliqué, alors elle a cru qu'elle épousait un grand frère.
Il avait des sous, de grosses voitures, il était cultivé.
Elle était drôlement impressionnée.
Un tourbillon de belles robes, fourrures et grands repas.
Au bout de quelques années, le grand frère en a eu marre.
D'être un grand frère.
Un soir, à coups de hache, il a cassé sa porte.
Madame, vous faites partie des meubles, que vous le vouliez ou non, vous allez servir.
C'est ce qu'elle l'a entendu dire.
Les photos d'elle à cette époque, la font paraître star de cinéma.
Poses de pin-up et petits manteaux cintrés.
Puis un enfant est né.
Alors les bonnes, les maîtresses du mari, l'enfant.
Tout ça, elle ne savait pas.
Alors elle a commencé, là, à s'enfermer dans sa folie.
Pendant que l'enfant était confié aux pensionnats.
Elle tentait de vivre, de se conformer.
Sans y arriver.
Elle rêvait de là-bas.
De chez elle.
Et ça la rendait furieuse.
Alors elle partait, un jour ou plusieurs.
D'abord en vélo, avec derrière un canoë, un fusil et un chien.
Puis après, quand elle a conduit, dans la forêt, avec toujours, un fusil et un chien.
Le mari ne voulait pas, qu'elle conduise.
Il savait qu'elle s'échapperait.
Alors il gardait , bien au chaud, dans sa poche, les clés de l'auto.
Puis un jour, allez savoir pourquoi, il est entré dans le garage.
La voiture n'y était pas.
Marina, elle avait appris à conduire, toute seule, en démarrant l'auto avec une fourchette.
Alors, il a capitulé, il a payé le permis.
Après elle a voulu travailler.
Il ne voulait pas, pensez, ça ne se faisait pas.
Elle a fini par y arriver, elle est devenue Kiné.
Puis enfin, quand elle a eu tout ça en main, elle a divorcé.
L'enfant avait douze ans.
1954.
Alors là, tout d'un coup elle s'est souvenue de lui, de cet enfant.
Du sien.
Celui qui lui avait abîmé les seins, le ventre.
Celui a qui elle en voulait tant, de lui avoir fait ça.
Celui qui était né d'un coup de hache dans une porte.
Et elle a décidé de ne pas partir.
D'attendre qu'il ait dix huit ans.
Sauf qu'aussi vite, elle l'a oublié à nouveau.
Il a réintégré le pensionnat.
Et finalement Marina, elle s'est dit que les bonnes, les maîtresses du mari, tout ça, et bien ça n'était pas si mal.
Elle a fait comme elle avait dit, elle a attendu les dix huit ans de l'enfant.
Alors cet enfant, il s'est un peu vengé.
Il a beaucoup fait le con.
Il lui a fait payer à Marina, son absence.
Et cet enfant, ça n'en était plus un.
Il était devenu un homme et c'était plus facile, de l'aimer.
Alors elle n'a plus aimé que lui.
Plus personne d'autre n'a existé.
Rien n'était assez bien.
Puis il s'est marié.
Et tout, à nouveau s'est mis à aller de travers pour Marina.
A nouveau, elle a caressé l'idée d'y retourner, là bas, chez elle.
Mais à ce stade là, chez elle, c'était nulle part.
Alors, toute sa vie, elle a tourné en rond.
Sur elle même.
Vers soixante ans, elle s'est mise à ne plus supporter personne.
Elle a voulu revenir à la nature.
Puisqu'elle ne pouvait pas revenir là bas.
Alors, elle est partie vivre dans les bois.
Dans un minuscule moulin, rond, sans eau chaude, sans électricité, sans chauffage.
Quand j'allais la voir petite, c'était l'enfer.
Elle vivait à poil, tout le temps.
Et ne comprenait pas que l'on ait de la pudeur, sur la plage par exemple, à douze ans.
Elle ne comprenait pas ce que c'était, être un enfant.
Alors la Marina d'avant je n'en connais que ce que l'on m'en a raconté.
Que ce qu'elle m'en a raconté.
Mais l'autre, ma grand-mère, c'était un monument d'excentricité.
Une capricieuse, une enfant gâtée.
Elle avait à peine de quoi bouffer et s'habillait chez Hermes.
Après quelques vodkas, à soixante cinq ans, elle dansait la Czardas et sautait sur la table.
Elle était devenue végétalienne, mais ne refusait jamais un verre de whisky, de Bordeaux rouge et une cigarette.
Quand un meuble l'emmerdait, que tout à coup il prenait trop de place, elle le balançait par la fenêtre ou le faisait brûler.
Elle écoutait José Arthur, dans sa voiture, toutes portes ouvertes, et uniquement là.
Elle écoutait aussi, sur un vieux tourne disque, des musiques slaves, des musiques tziganes. Ces musiques qui me font pleurer. Ou rire.
Au volant, quand l'envie de parler lui prenait, elle s'arrêtait, là, n'importe où, au milieu de la route ou du carrefour. Prête à en découdre avec quiconque lui ferait une réflexion.
Elle a toujours refusé de payer des impôts, c'est moi qui travaille non, pourquoi je donnerais de l'argent à ces voleurs.
Obligée de bosser jusqu'à plus de soixante dix ans.
Son insulte la pire, c'était communiste.
Sa pire ennemie ma mère, cette fille qui lui avait volé son fils.
Plus tard elle s'est mise à se laver à l'eau en bouteille, et à laver le sol au Synthol.
Elle n'a jamais porté de sous vêtements, ces trucs là, ça empêche de respirer.
J'aurais pu hériter d'une panoplie complète de sacs Hermes, mais elle les a donné, un jour de grandeur d'âme à la dame de la banque qui lui avait si gentiment donné un agenda et des stylos publicitaires. À cinquante mille balles les deux sacs, joli cadeau.
Elle a tué, deux fois, d'un coup de fusil les dindons du voisin, ils mangeaient sa sauge. Puis elle les a balancé par dessus la haie.
Elle a tiré au dessus de la tête du même voisin aussi, il la matait à poil dans son jardin, non mais tu te rends compte, ce vieux salaud. Ce qui est sûr c'est qu'il n'est jamais revenu.
Elle avait une obsession délirante des microbes en tous genres.
Ne mangeait que bio, et rien qui ne vienne d'un animal, tu comprends les œufs ça sort du cul des poules et moi, il est hors de question que je mange un truc qui sort du cul d'une poule.
Elle aimait bien prendre des cuites et s'écouter parler jusqu'à pas d'heures.
Quand elle partait, plus de quinze jours, ailleurs, elle ne partait que si elle pouvait faire suivre son lit.
Je l'ai vue virer un de ses amants parce qu'il avait eu l'outrecuidance de se présenter en nu-pieds, pieds sales qui plus est. Sauf que le pauvre homme pour arriver au fond de ce bois, dans cette tanière n'avait d'autre choix que la marche à pied, dans le sable noir, et que c'était l'été.
Quand mon grand-père est mort, que je le lui ai dit, elle a dit qu'il avait encore une fois, plus de chance qu'elle et qu'au moins il n'avait plus mal nulle part.
Tiens, au moins j'aurais la satisfaction de l'avoir enterré.
C'était une très belle vieille, grande, mince, droite, les cheveux très blancs, en catogan, l'œil très bleu, le teint très mat, toujours en pantalons et chemises d'homme.
En vieillissant un peu plus, elle est devenue méchante.
Une Tati Danielle, une vraie.
Même avec son fils, sa seule famille, comme elle aimait à le dire.
Nous, les autres, en l'occurrence moi, je ne l'étais que parfois.
Le reste du temps, j'étais un envoyé de Satan, la fille de ma mère.
Les psy ont diagnostiqué paranoïa, obsessions en tous genres, petite schizophrénie, et un tas de choses dont je ne me souviens plus.
Puis elle est morte, Marina.
Il en reste des souvenirs.
Certains apparemment très bons.
Pendant plusieurs années, en souvenir d'elle, à moins que d'eux, un vieux Monsieur m'a offert une caisse de vin de mon année de naissance. Une caisse de Pape Clément, rien que ça.
Tous les messieurs amis de mon père qui ont, à l'époque, habité le quartier se souviennent des courtes échelles qu'ils se faisaient pour, dans les années cinquante, la voir toute nue dans son jardin.
Il en reste une multitudes de boites Hermes, vides.
De belles images, photos sépias.
Ça oui, elle était belle.
Des histoires, des multitudes d'histoires.
Et une légende, une peur familiale.
Si tu continues comme ça, tu finiras comme ta grand-mère.

Ici.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h50

Parce que ma ville, y'a toujours quelqu'un dans ses rues.
On peut y acheter des cigarettes ou du beurre à toute heure.
C'est un gros mélange de gens.
Y'a du bruit, de la musique et des cris.
Des librairies.
Parfois, c'est la campagne.
On peut s'y perdre.
Des fois c'est un quartier.
Y'a des terrasses et des cafés.
Le ciel, faut le partager.
Ça change tout le temps.
Y'a des enfants qui jouent.
Des vieux qui parlent, au soleil.
Des fleurs aux balcons.
L'hiver ça dort, l'été ça mord.
Parce que les pierres sont blondes.
A dix sept heures, la lumière sur l'eau.
Parce que ma ville, elle est parfois trop petite.
Parfois grande.
Parce que l'histoire qu'elle me raconte.
Ses repères familiers.
Parce que l'école et le square.
Saint-Michel et son clocher.
Les puces et les pastillas du dimanche.
Parce que la mer, c'est tout prêt.
Parce que les arbres et le vin.
Parce que ma ville, il est agréable d'y rêvasser.
Si on a envie, c'est un village.
Elle est paresseuse et mélancolique.
Rarement frénétique.
Elle est multiple.
Parce que soit disant elle est bourgeoise.
Parce que je sais bien, moi, que ce n'est pas vrai.
Parce qu'elle n'est pas facile d'accès.
Parce qu'il faut faire un effort, pour la connaître et l'aimer.
Et j'aime assez, cette idée.

Parce qu'au même titre que je suis un morceau d'elle.
Elle est un morceau de moi.

C'est un mec important dans ma vie.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h51

C'est un mec qui en fait partie.
Quand j'ai accouché, j'étais persuadée qu'il n'aurait pas le temps.
Qu'il ne serait pas là.
Il était là.
C'est un mec qui n'a pas le temps.
C'est un mec qui considère son travail comme un état en soi.
C'est un mec brillant.
C'est un mec drôle.
Qui assure tout le temps.
Au bord du parfait.
Qui t'oblige à l'être.
C'est un mec qui pense que dormir, c'est perdre son temps.
C'est un mec fatiguant.
Trés.
C'est un mec avec qui j'ai passé dix ans.
C'est un mec que j'ai épousé.
C'est un mec avec qui j'ai fait un enfant.
C'est un mec, je me suis dit, quoi qu'il arrive cela resterait mon ami.
C'est un mec qui est toujours d'humeur égale.
Jamais très triste, ni très heureux.
C'est un mec qui ne parle pas.
C'est un mec sérieux.
C'est un mec patient.
C'est un mec capable de manger des vers de terre avec les doigts au cul du monde.
C'est un mec capable de conférencer devant des tas d'autres.
C'est un mec qui fait des livres.
C'est un mec qui a l'air sûr de lui, et pourtant.
C'est un mec qui a peur.
Et qui a décidé de s'en foutre.
C'est un mec qui a décidé qu'il ne serait jamais gros.
Qui préfère la salade au fromage et au beurre.
Mais qui fait la cuisine comme personne.
C'est un mec trés exigeant, un peu tyrannique.
C'est un mec qui aime bien faire la leçon.
Oui, culpabilisant, aussi.
Qui a décidé que tout ce qu'il faisait devait être parfaitement fait.
C'est un mec qui ne savait pas mentir.
Qui a appris très vite.
Qui ne supporte pas de perdre.
C'est un mec tout va bien, je vais bien.
C'est un mec amoureux de la lumière et des paillettes.
C'est un mec à qui il faut réclamer tout le temps.
C'est un mec qui oublie, sans le vouloir.
C'est un mec qui range les choses et les gens.
Dans de petites cases.
Et qui passe à autre chose.
C'est un mec qui est perdu, tout seul, dans sa tête.
C'est un mec, qui voudrait que tout le monde l'aime.
Il a besoin d'admiration.
C'est un mec avec qui j'ai grandi.
C'est un mec avec qui j'ai failli mourir d'oubli.
C'est un mec avec qui j'ai failli mourir d'ennui.
C'est un mec que j'ai quitté.
Et j'ai bien fait.
Quoi qu'il arrive, il reste un ami.
C'est un mec, avec notre fille, c'est une merveille.
C'est un mec, à part donner le sein, je ne vois pas ce qu'il n'a pas fait.
Et ne continue pas à faire.
C'est un mec, j'ai bien peur que toujours, il soit malheureux.
C'est un mec je crois qu'il ne sait pas, être heureux.
C'est un mec dont j'ai été, trés longtemps, très amoureuse.
C'est un mec qui fera toujours partie de ma famille.
C'est un mec qui est là, quand ça ne va pas.
C'est un mec pour qui je suis là, quand ça ne va pas.
C'est un mec auquel je n'ai jamais rien compris.
Alors quand, parfois, comme aujourd'hui, il m'appelle.
C'est un mec pour qui je me fais du souci.
Parce que je me suis toujours dit, qu'un jour.
Il allait se fissurer.
Et bien que, maintenant, sa vie ne soit plus la mienne.
Et que j'en sois ravie.
Et bien, quand même, je l'aime.
Et je voudrais bien qu'un jour, il sache ce que ça fait.
D'être soi, seulement.
De ne pas faire semblant.

Pour lui.
Pour elle aussi.

Jean

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h51

Moi je dis, y'en a pas beaucoup qu'en ont.
Des grands pères comme ça.
Alors, pas évident l'exercice, là.
Parce que lui, là, ben pfff.
C'était le mari de Marina, lui.
Le père du mien.
Et c'était pas un tendre, ni un gros rigolo.
Alors je me suis dit.
Comme ça.
Une humeur crétine, profitons en pour en parler.
Bon, j'aurais pu parler de ma mère.
Mais c'est encore plus compliqué, comme exercice, ma mère.
Alors j'ai pris Jean.
Alors Jean.
Jean c'est la vieille bourgeoisie de province dans toute sa splendeur.
Jean c'est la messe de minuit, puis Pâques, aussi.
Jean, il a fait HEC, puis il s'est dit que non, bof.
Alors il a passé un diplôme de géomètre.
Puis là aussi, il a dit bof.
Alors il a passé un CAP de tailleur.
Et il a ouvert un stock américain.
Après la guerre.
Jean il avait pris un éclat d'obus dans la jambe.
Et toute sa vie ça l'a emmerdé ce truc.
Jean il a vendu sa clarinette pour bouffer.
Après ça n'a plus jamais été le même, soit disant.
Jean, vieux, il était tellement con, tellement raide.
Que jeune, j'ai du mal à me l'imaginer sympa.
Jean il rachetait des voitures qui avaient fait les vingt quatre heures du Mans.
Après il redessinait la carrosserie.
Et il en faisait faire de nouvelles.
J'ai des photos de bolides délirants.
Avec Jean, dedans ou devant, dans de jolis costumes.
Rayures tennis. Chaussures bicolores. Bien coiffé, gominé. Très élégant.
Quand j'étais petite, Jean, parfois, il venait me chercher à l'école.
Il avait une toute petite Mercedes cabriolet.
Une sauterelle, on appelait ça.
J'adorais ça.
Jean, c'était un vrai mec.
En Russie, il a même tué un ours.
Y'avait l'ours, en tapis, dans sa maison.
Et même c'est vrai, la langue bleue.
J'ai vérifié.
Jean il avait le cheveux très blanc.
Pétrol Hann tous les matins.
L'œil doré, oui doré, étonnant.
Des Montaguts couleurs claires.
Des gros cigares.
Un vieux monsieur très distingué.
Avant d'aller au lit, je devais avoir quatre ans.
Il fallait se mettre à genoux.
Et faire la prière au petit Jésus.
Ou à la sainte vierge.
Et déjà, j'aimais pas ça.
Jean, il m'achetait Mickey Parade et Pif Gadget.
A la piscine, je montais sur ses épaules pour plonger.
Jean, à soixante dix ans il s'est remarié avec une de vingt cinq ans de moins.
Il nous l'a dit trois semaines après.
A Noël, je devais avoir huit ans, j'ai eu des draps.
Oui, j'avais atteint l'age des cadeaux utiles.
Mais attention, hein, des draps de chez Descamps.
Pas n'importe quoi non plus.
Jean, comme histoire, avant de dormir, il me racontait Jeanne D'Arc.
Et l'histoire de France.
C'était bien ça.
A table, chez Jean, les enfants n'avaient pas le droit de parler.
Un point, c'est tout.
Quand il sortait une bouteille, c'était toujours la dernière.
Et si tu avais eu le malheur d'oublier le sel et le poivre, sur la table.
Et bien, c'était comme si t'avais pas mis le couvert.
Jean il se serait rendu malade avec du melon, ou du chocolat.
Moi aussi.
Une fois même, qu'est ce qu'on s'est fait mettre.
En plein hiver, on s'était offert un melon, 70 balles.
Elle était pas contente, la dame, c'était complètement crétin et indécent, elle a dit.
Alors moi j'ai répondu, t'façon, on s'en fout, puis les enfants t'en a jamais eu et t'y comprendras jamais rien.
C'était pas gentil.
Mais, elle était pas, gentille, la dame.
Son fils à Jean, il a repris sa boutique, il lui a racheté des parts.
Pendant des années, le salaire de ma mère y est passé.
En sonnant et trébuchant, tous les mois, il lui ont donné de l'argent.
Puis son fils a voulu racheter le reste.
Et là Jean, il a dit, comment ça, de l'argent, mais tu ne m'en a jamais donné.
Tu as des traces de cet argent ?
Alors son fils, il est resté bouche bée.
Puis comme il voulait pas se fâcher, il a payé, encore.
Et là, Jean, il a plus voulu le voir.
Alors je me suis dit, c'est mon grand-père, je n'y suis pour rien.
Y'a pas de raison pour que je ne le vois plus, moi.
Et j'ai demandé audience.
Alors Jean et la dame, ils m'ont reçue.
Dehors.
Et pendant deux heures trente, sur le pas de la porte.
Ils m'ont dit des horreurs.
Puis, reviens quand tu veux, ce sera toujours un plaisir.
Alors j'ai dit, non, je ne crois pas, non.
Puis.
Quelques années après.
Je suis revenue.
Pour l'enterrer.
Ah ça, c'était du grand.
Les hommes d'un côté.
Les femmes de l'autre.
La dame à côté de moi.
Vue sur la mer et la montagne.
Chorale et tout.
Pour un peu j'aurais pleuré.
Y'avait l'amant de la dame aussi, qui était là.
Et la dame elle m'a dit, tu sais, ton grand-père t'aimait beaucoup.
Et je ne sais pas si je l'ai cru.
Y'a un truc qui m'emmerde dans cette histoire.
Je n'aurais jamais sa montre.
Ni son histoire de France.
Alors régulièrement, je me dis.
Tu devrais lui écrire, à la dame.

Le monsieur du bureau de tabac.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h52

Alors le monsieur du bureau de tabac.
Celui qui est à côté de chez le cordonnier.
Le bureau de tabac qui sent le bureau de tabac.
Celui où, quand tu rentres, tu sais que tu ne t'es pas trompé.
Vous savez cette odeur, les brasseries parisiennes, elles sentent ça, souvent.
Et bien le monsieur du bureau de tabac.
Il se tient bien droit, derrière son comptoir.
Il a des chemises trop petites de couleurs incertaines.
Par dessus il met des débardeurs à carreaux.
En bas je ne sais pas.
Je n'ai jamais vu ses jambes, au monsieur du bureau de tabac.
Mais il est très, très lent, le monsieur du bureau de tabac, et des fois ça énerve.
Et surtout, surtout.
Il a sur la tête, un truc incroyable.
On voit, en bas, ses cheveux blancs.
Et sur le dessus.
Il a posé une espèce de moumoute marron crayon feutre.
Vraiment du meilleur effet.
A chaque fois, c'est plus fort que moi.
Je pense à Bourvil dans le Bossu de Notre Dame.
C'est la même, de moumoute, qu'il a.
On dirait un pompon, aplati.
Défiant les lois de l'équilibre, cette chose est posé, là, délicatement.
A tout instant on s'attend à la voir tomber.
Ou mieux, encore, tourner.
Et rien que pour ça.
Pour cette chose marron, sur sa tête.
Pour cet espoir que j'ai de la voir un jour, peut-être, tourner.
Je ne m'en lasse pas, du monsieur du bureau de tabac.
C'est crétin, mais cette chose me met de bonne humeur.
Je devrais peut-être lui demander une photo.
Au monsieur du bureau de tabac.

Maman? je t'aime

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h53

Alors ce n'est peut-être pas le jour où.
Alors justement, un jour sans certitudes est peut-être le jour où.
Parce que c'est compliqué, ma mère.
Un peu.
Beaucoup, parfois.
Ma mère, c'est l'angoisse première à elle toute seule.
Comme elle le dit si bien, d'un poil de cul, elle fait un brancard de charrette.
La sienne de mère, ma grand mère, à force de chantage aux sentiments, elle lui a mangé l'intérieur, et elle continue, à la dévorer, à ma mère.
Et elle y arrive pas, à pas se laisser dévorer.
C'est Sainte Culpabilité, ma mère.
Ma mère, avec un père qui se saoulait toute la journée, une mère qui la dévorait et pas grand chose à bouffer, c'était pas rigolo tous les jours.
Elle a jamais fait le con ma mère, elle comprend pas.
Chez elle, y'avait pas un rond, alors il ne fallait pas décevoir.
Il fallait travailler, se sortir de là.
Elle a peur de tout ma mère.
Mais elle a peur de rien, aussi.
C'est marche ou crève, ma mère.
Quand on lui téléphone à ma mère, elle écoute pas.
Elle râle tout le temps, jamais rien ne va.
Elle est autoritaire et catégorique.
Mais on peut parler de tout avec elle.
Elle est là, ma mère, vraiment là.
Elle me pardonne tout aussi.
Elle s'inquiète tout le temps, pour tout.
Avec mon père, on lui ment, souvent, parce qu'avec elle, c'est plus simple d'omettre.
Entre 16 et 20 ans, je l'ai faite vieillir de dix ans à ma mère.
La première fois qu'elle m'a dit je t'aime, j'avais 16 ans.
On devenait folles, toutes les deux.
C'était comme si on ne s'aimait plus.
Elle a attendu que j'en ai 26 pour recommencer.
Elle a peur, de dire je t'aime, ma mère.
Elle a peur qu'en le disant, elle devienne comme la sienne, de mère.
Longtemps je n'ai parlé de mes trucs qu'à mon père.
Je me disais qu'elle comprendrait pas.
Puis j'ai quitté mon mari.
Et c'est mon père, qui n'a rien compris.
Elle a été formidable, là, ma mère.
Ça l'a pas mal perturbée que je fasse ça.
Depuis que j'ai un enfant, ma mère je me suis mise à la comprendre, mieux.
Je l'aime, mieux.
Depuis qu'elle m'entend le dire, elle apprend à le dire, aussi, je t'aime.
Ma mère c'est une grand-mère de rêve, elle sait tout faire, elle connaît toutes les chansons, les fleurs, les champignons, les arbres, les animaux.
Ma mère, souvent, elle pleure. Ou elle crie. Ou elle rit.
On ne peut jamais prévoir, on ne peut jamais savoir.
Elle est cyclique ma mère. Mais c'est pas régulier.
Ma mère, elle dit toujours non d'abord, puis elle râle, dit que ça la fait chier, qu'elle veut pas, qu'il y en a marre bordel, qu'on lui foute la paix, que jamais, on pense à elle, que c'est vrai quoi à la fin, c'est toujours elle qui passe après, qu'on s'en fout bien de ce qu'elle veut elle.
Elle a le syndrome du martyr.
Et puis après, elle se calme, elle réfléchit, elle pèse le pour, le contre, analyse tout, tourne le truc dans tous les sens, marque sur un papier, compte et recompte, puis, elle dit oui, et sourit.
Elle dit, ça va aller, t'inquiète pas, je suis là.
Ma mère c'est la reine des recommandations, elle colle des étiquettes et des petits papiers partout.
Attention, ne pas débrancher, congélateur.
C'est très drôle, ça me fait beaucoup rire, cette manie des petits mots partout.
Ma mère elle a une bibliothèque énorme, elle lit tout le temps, elle n'a jamais refusé de m'acheter un livre. Ma mère elle est tellement costaud et têtue qu'il y en a qui l'appellent Poclain, comme les grosses machines qui débarrassent et débroussaillent tout.
Elle a un caractère de cochon, elle se met en colère tout le temps pour rien.
Elle veut jamais aller nulle part, elle y va quand même, après elle est contente.
Après quarante ans d'éducation nationale, elle ne parle plus, elle crie.
Sans arrêt c'est, parle moins fort maman s'il te plait.
Pendant plus de vingt ans elle a appris à lire à des enfants dans les zups les plus crades.
A la fin si elle avait pu, je crois qu'elle aurait tué les parents.
Je ne crois pas avoir vu un instit travailler autant et dieu sait que j'en ai vu.
Ma mère elle voulait sauver le monde par l'éducation. Elle s'y est épuisée.
Ma mère elle est très, très laïque.
En 81, ma mère, elle a fait péter le champagne au milieu de tous les copains de mon père qui faisaient la gueule, elle avait un sourire énorme.
Elle est très, très chiante à vivre, ma mère. Elle a toujours un pet en travers.
Quand elle te pose une question, avant tu puisses tenter de répondre, elle passe un quart d'heure à t'expliquer ce qu'elle croit être la réponse.
En même temps, ma mère, j'ai vachement peur de devenir comme elle.
C'est usant.
Quand j'étais petite, que sa vie la débordait, elle hurlait à pleins poumons des tas de gros mots, puis elle prenait sa voiture et nous disait puisque c'est comme ça, je fous le camp, je me barre.
Je ne l'ai jamais crue, je savais qu'elle reviendrait, que c'était pas possible, qu'elle me laisse, qu'elle le laisse.
Toujours, une heure, deux heures, trois heures après, elle revenait, calmée.
Ma mère quand tout fout le camp, quand il y urgence, quand vraiment c'est la merde, elle est d'une efficacité redoutable, une vraie tornade.
Ma mère longtemps je n'y ai rien compris.
Ma mère, y'a pas longtemps, elle pleurait, je lui ai dit que je lui pardonnais. Que je ne lui en voulais pas. Que je le savais qu'elle avait fait ce qu'elle croyait être le mieux. Que je le savais qu'elle m'aimait, même si c'était dur, de le dire.
Elle le prouve tout le temps, qu'elle m'aime, sans arrêt, alors après tout, qu'elle le dise, c'est pas si important.
Et puis moi non plus, je ne sais pas, le lui dire, que je l'aime.
Ma mère c'est un chef cuisinier, du vrai, du sud-ouest. Léger, elle sait pas faire.
Quand elle fait la cuisine, elle aime bien boire le vin de la sauce à la bouteille.
Quand le vin est bon elle dit rien, quand il est pas bon, elle dit, il est dégueulasse ton vin, qu'est ce que c'est que cette merde.
Elle a un langage très imagé, comme insulte elle aime bien pute chauve, pute borgne aussi. Ma mère, quand je suis née, elle a eu un fusil et une Oméga en or.
Ça la résume bien.
A ma mère, je crois bien que mon père il l'épate toujours.
Ma mère, quand j'ai accouché, c'est la seule personne qui m'a fait un cadeau, à moi, pas au bébé.
Elle a tellement peur de m'envahir qu'elle ose à peine me téléphoner.
Jamais ça lui viendrait à l'idée de passer à l'improviste.
Elle fait vachement attention.
Ma mère, sans elle, je serais dans une sacrée merde.
Ma mère, grâce à elle, à ses incohérences, à ses colères, à ses doutes, à ses peurs, je sais que quoi qu'il arrive, ça ira.
Et ça, c'est pas rien.

Mon attachement aux lieux est de l’ordre du maladif.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h53

A chaque déménagement c'est comme si quelqu'un venait de mourir.
Chez moi, c'est un peu comme le fond de mon sac à main.
Chez moi, je suis partout, vraiment.
Je n'aime pas, faire entrer chez moi, tout le monde.
C'est de l'ordre de l'intime, ici, là.
J'accumule, je ne jette rien, ou presque.
J'ai besoin de repères, de mes repères.
Un jour où je pleurais beaucoup de partir.
On m'a dit, t'inquiète pas, tu sais, une bulle, ça se déplace.
Depuis, ça va un peu mieux, j'ai vu que oui, c'est vrai, ça se déplace.
Chez moi, j'ai besoin de m'y sentir au chaud.
C'est un peu bordélique, pas trop.
Si quand même, y'a des tas, un peu.
Des tas de livres, de vêtements, de trucs divers.
La vue que j'ai fait partie intégrante du lieu.
J'avais un appartement, avec six portes fenêtres en angle.
Une cage à lumière.
La nuit, dans mon lit, je regardais le plafond.
Par un jeu de réflexions de lumières, quand les voitures passaient.
J'y voyais passer les fenêtres, au plafond.
Et quand je regardais les fenêtres, les phares y faisaient de grandes traînées, rouges ou bleues.
J'adorais ça.
Là, je vois l'église, les gargouilles, les vitraux, le ciel.
C'est apaisant, serein, ce pourrait être n'importe où ailleurs.
Impression d'être derrière le grand filtre du monde.
Hors du monde, ailleurs, n'importe où, chez moi.
J'ai besoin de ça.
Le jour où je partirais c'est le dehors, ce que je vois du dedans, qui me manquera le plus.
Cette vue a des chances de m'empêcher de partir .
Le soir, souvent, si le vent les a fermés, avant de me coucher, j'ouvre les volets.
Pour voir l'église éclairée, dorée. Ça me rassure.
L'été, quand les fenêtres sont ouvertes, j'entends le soir la chorale, des voix de femmes qui s'élèvent, dans le ciel.
Le dimanche c'est un peu la campagne, les oiseaux nichent dans les recoins, les cloches sonnent au loin. Mon quartier aussi, il fait partie de ma maison.
Et ma maison, c'est de moi qu'elle fait partie.
J'aime pas du tout déménager, j'ai l'impression de mourir, un petit peu.
De laisser des morceaux de moi, là.

Alors, je balance tout ça.

Mercredi 3 Mars 2004 à 15h58

Là, aujourd'hui.
Boulimie de copiés/collés.
Je ne sais pas bien pourquoi.
Mais je n'ai pas envie de fermer.
Pas complètement.
Pas encore.

Désolée pour ceux qui, impatiement, attendent.

La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute

Jeudi 17 Juin 2004 à 11h19

Pourquoi donc est-ce que je doute tout le temps ?
Pourquoi donc est-ce que je ne peux m'empêcher de fabriquer du doute ?
Pourquoi donc est-ce que je ne peux m'empêcher de croire qu'il n'est pas possible de m'aimer ?
Pourquoi donc est-ce que je ne peux m'empêcher de penser que je ne mérite pas l'autre ?
Pourquoi donc est-ce que je ne peux m'empêcher de penser que je ne mérite pas que l'on m'aime ?
Parce que forcément, une autre ne peut être que mieux que moi.
C'est quand même délirant comme truc d'être persuadée que tout le monde vaut mieux que moi, ou plutôt que je ne vaux rien, que je n'ai pas d'intérêt.
Je ne comprends pas ce truc.
Mes parents, il me semble ne m'ont jamais assené que j'étais une affreuse vilaine fille qui n'arriverait jamais à rien.
Aucun traumatisme de l'enfance qui ait pu me mener à un tel désamour de moi.
Est-ce que le fait que ce type m'ait brutalisée a pu me mener à ça ?
A croire que finalement je vaux pas mieux que ça ?
C'est alambiqué comme truc.
Si on m'a fait ça c'est que je ne mérite pas mieux, si on m'a brutalisée c'est que je ne mérite pas que l'on soit tendre et que l'on m'aime.
Et encore j'ai fait des progrès, j'arrive maintenant à croire les gens quand ils me font un compliment.
J'ai pendant longtemps été incapable de recevoir un compliment, je pensais qu'on me disait des choses gentilles pour me faire plaisir ou au pire qu'on se foutait de ma gueule. Mais pas que l'on pensait réellement ce que l'on me disait.
J'ai maintenant intégré que l'on puisse le penser, mais pas que c'est vrai.
Quand on me dit par exemple que je suis jolie, ça ne veut pas dire que je crois, moi, que je le suis. Non, du tout.
C'est à la limite insultant pour un autre, un autre qui me fait un compliment.
Genre ok, tu me trouves jolie, t'es gentil, mais enfin c'est pas pour ça que c'est vrai hein, t'as sans doute un goût de chiotte pour dire ça, ou bien tu le dis parce que je te suce et que tu as envie que je continue.
Finalement c'est insultant pour moi et pour l'autre, cela veut dire que je considère l'autre comme un naze décérébré qui marche à l'instinct basique, a un goût de merde et un gros problème. Puisque si on est sain d'esprit et normalement constitué, on ne peut s'intéresser à moi pour autre chose que la baise.
Posé là, comme ça, ça m'effraie.
Ça m'effraie salement même.
Parce qu'en même temps, je le sais bien que c'est n'importe quoi.
Que l'autre quel qu'il soit, n'est pas un animal centré sur sa bite, qu'il y a sans doute autre chose en moi qui fait que.
Alors on me dit mais enfin t'es complètement conne ou quoi, pourquoi crois tu que ces types avec qui tu as passé du temps continuent à t'appeler ? Tu ne couches plus avec, ce n'est donc pas pour ça.
Oui, je ne sais pas, pourquoi.
A vrai dire ça me dépasse qu'ils continuent à m'appeler, qu'ils pensent que j'ai autre chose à donner.
Je donne tout, je donne beaucoup, mais je ne me rends pas compte de ça.
Pas du tout. Je donne sans le faire exprès.
Quand on me dit que je donne beaucoup, que je suis rassurante, ça m'épate.
Ça m'épate complètement que l'on puisse être rassuré par mes incohérences.
Ou plutôt que l'on puisse être rassuré malgré mes incohérences et changements de comportement, d'humeur.
Que l'on puisse être rassuré par ce que je suis.
Cela me perturbe beaucoup qu'iL me dise je ne te dirais jamais que je n'aime pas ce que tu es, parce que j'aime ce que tu es. Je te dirais peut-être que tu m'emmerde, que tu me fais chier ou autre mais pas que tu ne vaux rien, parce que ce n'est pas vrai.
Cela me perturbe beaucoup que l'on me dise à haute voix, clairement, en vrai, que l'on pense que je vaux le coup.
Parce que tout d'un coup, je me dis que c'est peut-être vrai.
Parce qu'à force et très lentement, cette idée finit par pénétrer le fond de ma tête.
L'an dernier, au matin d'une nuit de rupture amoureuse, je buvais un café avec So je lui disais encore une fois je m'en vais parce qu'il mérite tellement mieux que ça, tellement mieux qu'un truc à moitié.
Elle m'a dit, et toi?
Et je suis restée interdite, un peu stupéfaite, c'est une chose qui ne m'était pas venue à l'idée.
Que moi aussi, je mérite mieux.
Et là, petit à petit, je tente de ranger tout ça, de mettre un peu d'ordre, pas de décortiquer non, juste de me souvenir de toutes ces choses gentilles que l'on a pu me dire et que je n'ai pas entendu, que je n'ai pas voulu entendre.
Et je me rends compte à quel point il a du être parfois très difficile de vivre en ma compagnie.
Je m'en rends vraiment compte.
Et ça ne me fait pas très plaisir, de m'en rendre compte.
De me rendre compte que je suis depuis longtemps maintenant une handicapée sentimentale.
Et j'ai comme une lueur d'espoir (c'est très crétin comme expression mais je n'en trouve pas d'autre), et j'ai beaucoup de mal à l'écrire.
Parce qu'une fois écrit je vais devoir le lire, et ce sera réel.
Mais.
Et si ce n'était pas toujours de ma faute?
Et si je valais le coup ?

Putain de merde c'est crétin, voilà que je pleure comme une débile.