Le réveil de la poupée

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/10/2009.

Sommaire

26 Septembre 2009 à 22h29
Une première mort ou une nouvelle naissance ?
27 Septembre 2009 à 0h44
Construite par mon passé
27 Septembre 2009 à 11h10
Le pouvoir malsain de l'esprit sur le corps
28 Septembre 2009 à 16h47
La naissance d'une poupée

Une première mort ou une nouvelle naissance ?

26 Septembre 2009 à 22h29

Aujourd’hui j’ai tué mon Créateur.

Pourtant, la journée a commencé comme toutes les journées fades et sans importance que l’on peut vivre quotidiennement. Rien d’extraordinaire. Que de l’ordinaire. Mais, pour moi, c’est un jour qui a tout changé. La vie est ainsi faite, je suppose. Pleine de surprises et d’inattendu.

Il parait cependant que parfois il est possible de sentir la roue du destin tourner. De voir le fil de la destinée nous mener dans une direction surprenante. Moi je n’ai rien vu venir. Je me suis levée comme tous les jours de mon existence sans rien attendre de ma vie.

Mon réveil a sonné à 6h30 exactement. Et, après quelques minutes, je me suis levée avec la même volonté qu’hier, mon travail m’attendait. Une fois arrivée, j’ai parlé, comme toujours ; j’ai souri, comme toujours ; j’ai été parfaite et efficace, comme toujours. Après tout, je suis une poupée bien réglée. Mes créateurs ont mis des années à faire de moi ce que je suis. Ils y ont consacré beaucoup de temps et d’énergie. Mon mécanisme ne connait pas de couac ! Je suis une poupée parfaite : je fais ce qu’on me dit, je suis toujours souriante, je suis extrêmement efficace. Personne ne se plaint de moi bien sûr et je ne me plains jamais moi-même.

Aujourd’hui j’étais la même qu’hier exactement. Et pourtant … aujourd’hui est un jour qui a tout changé.

Peut-être était-ce quelque chose dans l’air … ou dans l’eau … après tout même une poupée bien programmée est un être de chair et de sang ! Le souffle de la vie ne peut en elle se maintenir seul, il a besoin d’eau et d’air pour perdurer. Oui, un mauvais génie sans doute a introduit quelque chose en elle sans qu’elle ne s’en aperçoive, trop occupée qu’elle était à être parfaite !

Mais que faire quand une mécanique si rodée s’emballe ? Que faire quand la poupée s’éveille ? Faut-il donc la reprogrammer ? Faut-il donc effacer sa mémoire ? Faut-il la débrancher et la mettre à la casse ?

Où faut-il la laisser se retourner contre ses créateurs …

Peut-être finalement que le destin a joué un villain tour. Il faut se méfier des jours ordinaires qui détruisent tout sans que l’on y prenne garde.

Certains vous diront que la perfection n’est qu’un rêve. Une poupée vous dira qu’il s’agit d’un cauchemar. Je vous dis qu’il s’agit d’un enfer. Un enfer qu’on vit les yeux fermés car on refuse d’affronter le mensonge de la réalité. Je suis une poupée éveillée. Je vois les fils qui me manipulent. Et je me pose la question : vais-je les couper ? Vais-je détruire le mensonge ? Vais-je ouvrir les yeux sur l’enfer et l’accepter ?

Puis-je accepter que ma vie soit un cauchemar ?

Un cauchemar immoral et grotesque.

Une comédie lubrique et dégoutante.

Une poupée n’est pas faite pour ressentir le dégout pourtant. Ni la colère. Ni la haine. Ni la violence. Alors que faire ? Faut-il donc disparaître ou faut-il se battre ?

Faut-il être toujours victime ou faut-il être le bourreau ?

Si je dois choisir, alors je choisis de vivre.

Aujourd’hui j’ai tué mon Créateur.

Et je me suis réveillée.

Construite par mon passé

27 Septembre 2009 à 0h44

"Si c'était à refaire, recommenceriez-vous ? dit la chanson ; jamais on ne recommencerait, à moins d'être gâteux ou d'ignorer le goût de l'expérience." Boris Vian

Si c’était à refaire, je recommencerais.

Pourtant, peu de choses positives m’attendraient. Mais malgré tout, je recommencerais.

Serais-je la même sans mon passé.

Serais-je la même sans mes expériences.

Serais-je la même sans mes douleurs et mes souffrances.

Il m’est impossible de me penser sans tout ce qui m’a construit alors oui je recommencerais.

Le pouvoir malsain de l'esprit sur le corps

27 Septembre 2009 à 11h10

« Ce n'est pas l'esprit qui est dans le corps, c'est l'esprit qui contient le corps, et qui l'enveloppe tout entier. » Paul Claudel

Avez-vous déjà eu l’impression que quelqu’un vous touche alors que vous êtes sûr d’être seul ?

Votre corps se souvient de sensations pourtant lointaines comme si elles venaient d’être provoquées. Un frisson désagréable vous parcourt alors et votre estomac se noue. Une envie de vomir vous étreint et seule la certitude que vous êtes seul parvient à vous apporter un peu de réconfort. Non le cauchemar ne recommence pas.

Le pouvoir des souvenirs sur le corps… Plus les souvenirs sont malsains, plus les sensations sont fortes. N’avez-vous jamais remarqué comme on ne se souvient jamais facilement des joies. Comme les émotions positives se flétrissent vite sous l’action du temps comme asséchées dans le désert de la mémoire. Pourtant, les douleurs et les tristesses restent, elles, totalement inaffectées par Léthé et sont chéries par Mnémosyne.

C’est lorsque les souvenirs vous empêchent de vivre votre vie que vous comprenez que non le cauchemar n’est pas fini.

En réalité, vous n’êtes toujours pas réveillé.

La naissance d'une poupée

28 Septembre 2009 à 16h47

« Ce n'est pas la souffrance de l'enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée. » Albert Camus

S’il est une chose dégoutante entre toutes, c’est la manière qu’ont les adultes de se justifier pour leurs erreurs.

Pense-t-on toujours aux conséquences de ses actes ? Il est évident que non. Et pourtant il le faudrait quand on sait que l’égoïsme a toujours des conséquences.

Quand on choisit son propre bonheur au lieu de choisir celui de son enfant … Quand on choisit le plaisir au lieu de la santé mentale de son enfant … Quand on choisit la voie des lâches et des pleutres au lieu d’assumer ses actes …

Mérite-t-on autre chose que la haine en retour ?

Mais rien n’est si simple. Et pour continuer à vivre, il faut construire une illusion.

Où les bourreaux sont pardonnés. Où la paix familiale est reconstruite. Où la colère et la violence sont enfouies. Où la vie se transforme en mensonge. Où l’enfant devient une poupée…

Vide.