Pensées sous Acide

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 07/12/2009.

Sommaire

7 Juillet 2009 à 14h06
Once upon a time
8 Juillet 2009 à 22h02
Fall

Once upon a time

7 Juillet 2009 à 14h06

Il était une fois, une jeune fille timide qui vivait dans un petit village du Sud, dont le nom m'a échappé. Elle était grande, mince, aux cheveux de feu et des tâches de rousseurs s'étalaient le long de ses joues. Elle n'avait jamais quitté son petit village natal, sans doute par peur du monde extérieur, et passait ses journées à observer le ciel, les oiseaux se coulant dans le coucher de soleil, se demandant perpétuellement, comment cela pourrait être, là-bas.

Mais plus les jours passaient, plus la jeune fille sombrait dans une profonde dépression, accentuant l'envie de s'endormir une dernière fois, de seconde en seconde. Elle se sentait alors totalement morte, à l'intérieur, comme si son corps entier avait enfin fini par geler, glaçant la douleur à son état brute. Parfois, elle était convaincue que la vie n'était qu'une immense farce grotesque où la populace se complait dans l'éternel égoïsme de l'espèce humaine. Et la seconde suivante, ses yeux se noyait dans le vide de son esprit, contemplant avec amertume l'extra-ordinaire et inlassable suite d'échecs qui composait sa vie.

Les notes de piano résonnent encore en son esprit, comme une suite logique de numero qu'on aurait joué au Loto. Et cette fumée, si légère, si douce, coulant le long de sa gorge, glissant comme un serpent sur ses joues rosées, intoxiquant encore un peu plus son corps. Tant pis, il est déjà mort. Il ne sera jamais l'enveloppe de chair qu'elle aurait aimé porter, il n'est réduit qu'au simple état de costume. Un costume trop grand et trop serré en même temps, grattant et irritant sa peau à chaque instant. Non satisfaite de porter chaque jour ce costume de chagrin, elle porte également un masque, un de ces masques hypocrites qu'elle déteste tant, mais qu'au final, tout le monde finit tôt ou tard par adopter. Sans ce masque, ils verraient tous à quel point son esprit est étouffant et mal ficelé, elle serait alors nue devant autant de masques rieurs et moqueurs, méprisants et humiliants. Et bien sûr, peu d'entre eux seraient alors eux-mêmes capable d'effectuer ce même sacrifice.

Et ses yeux repartent vers le ciel, tant il est difficile de comprendre ces comportements étranges qui sont ceux de l'espèce humaine, et tant il est stupide voir impossible de les faire changer. Son esprit s'égare à nouveau sur ces notes de piano, comme si tout ceci n'avait jamais existé.

Fall

8 Juillet 2009 à 22h02

C'est un de ces jours, où l'envie de dormir devient plus forte que tout. Un de ces jours où on voudrait vider sa tête de toutes ses pensées, pouvoir y voir clair un instant, un de ces jours qui paraissent interminable. Un de ces jours, où rien ne peut vous rendre le sourire, ni même le moral.

Elle a vider sa boite mails, en maudissant les publicités et ces amis qui ne sont pas réellement des amis. Elle fume, elle respire pour se calmer, pour oublier à quel point ça peut faire mal, cette sensation de vide permanent. Oublier, ravaler, digérer.

Heureusement, elle à trouvé du travail, histoire de combler un peu la banalité de ses journées. Un fabuleux et merveilleux travail dans lequel elle rêve de faire carrière depuis déjà sa tendre enfance, et qui, par un des plus beau miracle du ciel, s'est présenté à elle par voie téléphonique ce matin à 10h30. Elle va devenir, dès demain matin et pour encore un temps indéterminé ; hôtesse de caisse polyvalente ! Pour ne pas dire caissière.

Point positif, ce lieu de surconsommation se trouve à, royalement, 500 mètres, donc elle n'aura pas besoin de maudire les autres automobilistes, ni de crier comme une hystérique à sa fenêtre sur les piétons se jetant sous sa voiture sans même relevé ne fût-ce qu'un cil. Elle ne restera pas bloqué durant des heures interminables dans des bouchons qui auraient pût être évité si la mairie faisait correctement son travail, et elle pourra se permettre le luxe de rentrer chez elle pour la pause déjeuner. Et cerise sur le gâteau ; elle pourra se lever plus tard pour aller travailler. Ce qui est, en soit, un vrai gain de temps et un luxe que peu de personne connaissent aujourd'hui.

Elle relève la tête en soupirant de plaisir d'avoir enfin trouver quelque chose à faire de ses journées, même si ce n'est qu'un "bipage" sans fin de code barre, raisonnant dans son esprit même le soir, qu'importe ! Elle se sent un peu moins à l'étroit dans son costume. Et puis, les collègues de travail, l'équipe lui paraisse plutôt sympa. Et puis, elle verra !

Elle se mord les lèvres pour ne pas repenser à tout ces histoires de pacotilles, tous ces faux sourires, tous ces mensonges par omission ou par envie, pour ne pas se dire encore, qu'elle est constamment déçue par les autres, les gens gravitant autour de son univers, faisant sembler d'y entrer, de s'y intéresser, pour au final, tout plaquer sans le moindre regret, sans la moindre explication. De l'égoïsme pur et simple. Elle vomit l'hypocrisie et ces pseudos relations qui ne servent, au final, qu'à se voiler la face. Elle se rend compte de quelque chose d'important, elle réalise qu'elle est définitivement seule. Et ce depuis toujours, en fin de compte.

Elle n'en n'est plus là. Ravaler, digérer, oublier.