Pourchassé par la... vie !

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Archive du journal au 04/01/2010.

Sommaire

18 Novembre 2009 à 21h28
Préface
18 Novembre 2009 à 22h16
Sous le signe du verseau

Préface

18 Novembre 2009 à 21h28

Comme si ce n'était pas encore assez, je me retrouve ici à raconter ce qui me reste encore de vie. Je ne suis pas écrivain, mes mots sont parfois mal choisi et mon orthographe pourrait laisser à désirer. Je ferai mon possible pour ne pas vous contrarier. Cependant, je suis là pour partager tout ce que j'ai toujours du cacher, tout ce que je n'ai jamais pu dire ou dévoiler à qui que ce soit. Merci de m'accorder ce droit et de laisser l'art de l'écriture à celui qui voudra...

Sous le signe du verseau

18 Novembre 2009 à 22h16

Il était marocain, elle était hollandaise. Elle l'a suivi jusque dans sa religion en échappant à aucunes traditions. Je fus le résultat de cette union. Né en février, au début des années '80, c'est par une ventouse que je fus tiré vers la lumière. Mes premiers jours en couveuse étaient du à la jaunisse, un bel avenir prometteur. Afin de bien marquer mon appartenance, mes origines et ma prédestination, je fus circoncis quelques années plus tard.

Nous vivions, mon père, ma mère et moi parmi les autochtones, des hollandais, blonds aux yeux bleus. Notre nouvel appartement situé au premier étage d'un petit immeuble avait un balcon qui donnait sur un ruisseau. A l'arrière, une plaine de jeux pour les enfants. Moi, je devais rester à l'intérieur pour apprendre l'arabe. A 3 ans, j'étais bilingue. Non pas que j'aie appris le néerlandais vu que je n'avais pas le droit de regarder la télévision en néerlandais mais grace à ma mère qui me parlait en sa langue natale. Mon père s'était procuré des cassettes vidéo en arabe, des dessins animés que je passais et repassais en boucle car c'était les seuls que je possédais et que j'avais le droit de regarder.

Pendant que lui allait travailler, ma mère m'emmenait jouer à la plaine de jeux. J'y voyais toutes ces petites tetes blondes s'amuser comme moi et parler de choses que je ne connaissais pas. Un monsieur avec une barbe blanche qui leur apportait des cadeaux, à tous. Tout le monde le connaissait sauf moi. On m'a dit qu'il fallait etre très gentil pour en recevoir. Moi, tout ce que j'avais, c'était mes cassettes vidéo...

J'allais bientôt entrer à l'école, sans réellement savoir ce que c'était. Je me souviens avoir marché avec ma mère jusqu'en ville et que j'avais eu droit à un bonbon "Racket" chez le boulanger pour mon premier jour. Tout le monde y parlait le néerlandais. Mon institutrice était noire et selon ce que ma mère disait, une femme très gentille. Ce fut également mon premier contact avec "le griffeur". Tous les jours, je revenais avec des croutes de l'école. Ce petit garçon n'avait qu'une seule obsession en tete, me griffer! La première fois que l'on m'invita à un anniversaire, la télévision ne parlait pas arabe, l'élu avait des jouets appelé Transformers et il n'y avait pas de papa chez eux. Je n'y comprenais plus grand chose. J'imaginais également que le monde s'arrêtait au-delà de la gare de la ville, un endroit où je n'étais jamais allé, rien ne dépassait de derrière ces bâtiments et personne ne marchait jamais vers là ou n'en venait. Tels les premiers explorateurs, j'imaginais un précipice ou un gouffre qui ne m'effrayaient même pas. Cela me paraissait normal. Depuis que l'école avait commencé, j'avais pu découvrir de nombreuses belles choses telle que la ferme pour enfants où il y avait de petits chèvres, des poneys et des poules. Il y avait aussi le parc aquatique où je laissais passer l'eau par de petits écluses portées par des manivelles. En hiver, le petit garçon et la petite fille aux cheveux blonds qui vivaient en dessous de chez nous sont venu me chercher pour "patiner"... nous avons mis des chaussures avec des lames et sommes aller sur le ruisseau devant la maison qui était devenu glace. Tout le quartier était là, sauf mon père.