Sur la route

Je suis une fille qui arrive à l’aube des 35 ans, l’âge de raison diraient certains, je ne sais pas trop dans le fond. J’ai connu de grands amours mais également de grosses déceptions. Aujourd’hui je vis en couple, je suis heureuse, j’ai un homme qui m’aime et qui m’apporte il faut l’avouer une certaine sérénité. Je suis une femme respectable, qui aurait tout pour être heureuse. Je n’ai pas d’enfant, mais jusqu'à présent ça n'a jamais été une priorité.

J’ai un travail intéressant, mais une vie qu’on pourrait qualifier de monotone d’ailleurs que je qualifie de monotone. Par moment il m’arrive de trouver la vie ennuyante. Mais je me dis que dans le fond j'en suis la seule responsable et qu'il ne tient qu'à moi de la changer. J'ai connu par le passé beaucoup de bas, j'ai sans doute frôlé la mort. Et aujourd'hui je connais la stabilité et je l'apprécie. J’ai juste peur de ressembler à ces couples qui sont effrayés à l'idée de recommencer de zéro et qui préfèrent tromper que de se séparer.

J’ai eu il y a quelques jours une discussion avec un ami qui a une notion de l’amour complètement différente de la mienne. Il est pour le libertinage. J’ai du mal avec cette idée. Je pars du principe que si un jour je me retrouve inexorablement attiré par un autre homme alors, il va de soi que je n’ai plus rien à faire avec l’homme qui partage ma vie. Et dans ce cas, il m’apparaîtra presque évident de ne pas gâcher sa vie ni la mienne. J’entends par attirance le physique mais et surtout le mental. J’apporte tout autant d’importance à ce qu’il se passe dans la tête que dans le corps. Je ne serai d’ailleurs jamais attiré par un physique. C’est plutôt dingue je trouve. Et c’est un peu là, que le bas blesse avec mon homme. Nous sommes tellement différents lui et moi. J’ai parfois la désagréable impression que je suis en mode pause. Pourtant le temps s'écoule, 3 ans.

Enfin je me répète mais, je ne regrette rien. Je suis heureuse, peut-être pas amoureuse mais heureuse.

A suivre…

Par moment je me dis que je fais fausse route. Que ces 3 années ont été une simple parenthèse à ma vie. Je ne me reconnais pas. Je suis comme spectatrice de ma vie, je la regarde défiler sans même m’inquiéter de la voir ainsi dérouler. A vrai dire je me demande si cela ne s’apparente pas à du « je m’en foutisme ».

J'ai parfois l'impression d'attendre de l’amour quelque chose qui ne viendra jamais. Je me sens peut-être un peu lasse de tout ça.

Quand j’ai rencontré mon homme la première fois c’était dans des conditions un peu particulière et je garde en tête le souvenir qu’il me paraissait banal, d’ailleurs à ses yeux, je l'étais également. Je suis d’ailleurs tout ce qu’il y a de plus banale. Je ne suis pas de celle sur qui l'on se retourne et dans un sens je le vis plutôt bien je ne sais pas si j’apprécierai. Je ne suis pas non plus de celle dont on se moque, non j’ai un physique banal avec une personnalité qui l’est tout autant.

Je suis par contre l’héroïne de mon roman. Dans ce roman il y a quelqu’un qui m’attend quelque part, un peu comme l’a écrit Anna Gavalda. Dans mon roman il y a un homme qui un jour ou l’autre va croiser mon chemin, je le sais. Je ne sais pas trop quand ni comment mais je le sais. Impossible qu’il en soit autrement, je reste convaincue qu’on a tous une moitié dans ce bas monde.

Après le tout est de savoir si l’on préfère passer le restant de sa vie à se contenter de ce que l’on a ou bien, si l’on croit en quelque chose d'irréel. Je suis éteinte car pour le moment je vis dans le monde réel avec quelqu’un qui, est un homme bien mais qui n’est pas celui que j’attends. Par conséquent, je ne suis pas non plus celle qui le rendra heureux, je le sais mais pour le moment, lui et moi, disons que l’on se soutient.

A suivre…