Je me souviens, quand j'étais petite, j'attendais pendant des heures devant la fenêtre, j'attendais mon père. J'attendais qu'il atterrisse en Belgique, à l'aéroport de Bruxelles, qu'il trouve une voiture pour venir jusque chez moi, et qu'il vienne me chercher pour le week-end. Ce week-end tant attendue, celui que j'attendais plus ou moins chaque 5 mois. Un week-end, suivit (avec un peu de chance) d'une semaine. C'était comme ça à chaque fois. Il venait pour maximum une semaine, il repartait pendant plusieurs mois, une semaine, plusieurs mois, une semaine ... Voilà comment j'ai grandit avec mon père Z. À 8-9-10-11 ans tu comprends pas, tu es encore trop jeune, mais avec le recul, tu te dis que ce monsieur, si gentil avec toi, est génial, car il t'offre tout se que tu veux, Barbies, bonbons, jouets, accès illimité aux parc d'attraction, aux magasins, aux patinoires, aux piscines, et j'en passe encore ... Tu te dis que c'est merveilleux, que ta vie est comme un compte de fée pendant 1 semaine chaque 5 mois, tu te dis que tu as beaucoup de chance d'avoir un père aussi sensationnel, aussi envié de tes camarades, si seulement tu savais comment tu te sens une fois que tu as compris, une fois que tu n'as plus ton père extraordinaire, celui que chaque enfant rêve d'avoir.
Ça fait mal, tu en crève de douleur ! Putain Z. ! J'ai mal, j'ai envie de crier, de pleurer, de hurler, de tout casser, de péter un câble, de m’arracher les yeux tellement j'ai de larmes, de bruler chaque objet lui appartenant, de les tordre, des les broyer, de les démolir, de les dévisser, de les éclater, de les écraser, de les piétiner, un par un, de crier ma haine contre ces objet offert avec soi-disant de l'amour, et ensuite de tomber par terre, épuisée de tant de rage, d'agressivité, de fureur, de tristesse, de chagrin, de malheur ; et respirer, doucement, calmement, lentement. On inspire, - - -, on expire, - - -. Et enfin, on se relève, on essuie ses larmes encore remplie de colère, on se mouche un bon coup, et on sourie, car quoi que l'on fasse, on aimera ce père, on le chérira plus que tout au monde, même s'il n'est plus là.