Aux soirs peu souples

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 26/09/2012.

Sommaire

UNE Première

5 janvier 2007 à 13h15

(écrit le 2 janvier)

Année nouvelle nouvelle résolution écrire en apnée tous les jours dix minutes tiendrai-je ce défi aujourd'hui retour de flamme retour positif je reprends contact avec la vie après un méchant coup de blues de vacances pourtant j'aime les vacances de Noël mais parfois je tourne en rond et ça me porte sur le moral donc retour de flammes positives de belles flammes qui alimentent mon moteur pour aborder cette année qui commence je prends des rendez-vous avec la vie en général et les femmes en particulier j'ai pris RV avec vous mesdames et j'en suis content mon fils va bien je dirai qu'il va de mieux en mieux où en est ma fille dites-moi ne prend-elle pas cette année universitaire pour une année de glandouille j'en ai bien peur bientôt les vacances seront finies à propos j'entame ma 50 ème année ç'est la première fois que j'en conçois de la tristesse bien gâté par la nature je n'ai jamais ressenti le poids des ans ni l'effet du temps qui passe ce qui d'ailleurs m'a privé du sens de l'urgence nécessaire pour se fixer des échéances et des objectifs (ou l'inverse) je fais très jeune (un record : une des invitées du réveillon du jour de l'an m'a gratifié d'un merveilleux je te donnais 35 ans ne peut-on rêver mieux ) mais voilà cette année après mon anniversaire pour la première fois je ressens que j'approche un âge qui pèse son poids voilà les dix minutes sont passées.

condition humaine

5 janvier 2007 à 13h19

(écrit le 3 janvier)

reprise d'apnée pour ce jour dit "d'hui" qui m'a vu une fois de plus endosser la peau du confident comment fais-je pour me retrouver aussi aisément dans la peau du confident de ces dames comment se fait-il que j'enfile avec un tel automatisme cette peau qui m'engonce au bout d'un moment parce qu'elle m'interdit d'aller plus loin dans l'intimité d'une femme ce soir j'ai encore passé une excellente soirée avec une femme avec qui j'ai partagé une douleur que nous connaissons tous : la douleur de vivre notre si fragile condition d'humanité chacun dans la peau de son sexe donné à la naissance une fois de plus j'ai vécu mon plaisir d'être là en compagnie d'une jeune et belle femme qui se trouve aussi paumée que je le suis dans sa vie sentimentale et affective et toujours je perçois dans ses yeux la part plus qu'humaine qui nous habite cette part qui au fond n'est pas plus qu'humaine parce qu'elle est simplement celle où se vit notre plus grande différence avec le reste de la création et donc en fait je ne la vois que comme notre part de plus grande humanité encore dans ses yeux d'être souffrant (un peu) je trouve notre si sublime humanité qui doute fragile qu'elle est et ignorante de la volonté qui nous a placé dans cet état de fragilité consubstantielle pour nous permettre de grandir par notre propre volonté par notre propre liberté et mon Dieu que j'aime cette douce condition d'humanité en marche dans le brouillard.

Ikéa

5 janvier 2007 à 13h22

(écrit le 4 janvier)

bonsoir je reprends le collier pour dix minutes ce collier qui me serre le cou et qui m'étrangle de plus en plus fort au fur et à mesure que les minutes passent je relâcherai l'étreinte dans dix minutes exactement en attendant : apnée littéraire j'ai réaménagé mon séjour ça me prend régulièrement au moins deux fois par an une fois à l'année nouvelle une autre au début de l'année scolaire je ne supporte plus les vieux meubles que je garde du temps de ma vie avec la mère de mes enfants j'ai vraiment envie de tout changer je trouve ça plutôt sain maintenant au bout de cinq ans n'est ce pas seul le manque de moyens m'empêche de me débarasser de tout alors en attandant je redistribue les meubles et j'en renouvelle un ou deux balade à Ikéa pour ce faire j'aime ce magasin ce temple de la consommation où l'on vous prend par la main pour votre plaisir où l'on voit de jeunes couples avec ou sans jeunes enfants qui flânent projettent et construisent ils sont jeunes ils sont beaux et je me régale de les voir mener leur petite vie dont je sais ne voir que l'écume mais qu'importe c'est un bonheur à voir les femmes sont toujours aussi belles et je ne sais plus où donner de l'oeil entre elles et le mobilier j'ai un gros problème de concentration mais je m'en fous je deviens un vieux barbon amoureusement et tendrement libidineux et je suis convaincu que je ne ferai pas de mal à une mouche je me suis acheté deux petits meubles aux noms imprononçables aux lignes fluides et légères qui prendront naturellement place dans mon séjour lors du réveilllon du Jour de l'An on m'a fait des compliments sur la chaleur dégagée par mon séjour j'en ai été flatté moi qui pense que je ne fais rien de bon que tout ce que je fais est sans valeur

introspection

6 janvier 2007 à 0h09

Ecrire sans me retourner dix minutes non-stop corriger les quelques erreurs d'orthographe après coup ainsi que les inévitables fautes de frappe mais essentiellement écrire sans m'arrêter sans lien conducteur mais je crois que ce soir j'en ai un et c'est un fil bien amer que je régurgite à l'issue d'une soirée resto-ciné ou plutôt ciné-resto mon copain Martin vient de renconter une femme avec qui ça a l'air de bien se passer je suis vraiment très content pour lui elle est souriante mignonne et amoureuse en tout cas affectueuse je suis très content pour lui et bien sûr par ricochet ça me renvoie à mon propre état de solitude dont je suis bien obligé de m'avouer que je suis le seul responsable et un tant soit peu d'introspection m'amène à voir des choses en moi qui ne sont pas très agréables pas très jolies plus exactement des choses que je ne veux pas voir elles me débectent m'écoeurent d'autant plus que je suis bien obligé de faire avec c'est la partie sombre du côté obscur de ma personnalité berk on est loin de l'homme idéal parfait que je voudrais être à 49 ans tirer de tels bilans très adolescents est déjà un aveu d'échec berk je suis content pour mon copain Martin mais Dieu que ça me renvoie à ma propre nullité j'ose parler ainsi et ma dimension de dandy m'empêche de voir l'étendue des dégâts avec toute la profondeur nécessaire les dégâts faits par moi-même à ma propre personne les dix minutes sont passées mais j'ai envie de continuer parce que j'ai besoin de sortir ce fil amer qui s'est coincé dans ma gorge ça me rappelle un poème écrit il y a quelques années :

''J'ai dans la bouche /un goût de caillou qui bouche/de nausées en carcan,/de relents d’impuissance et d’œuvres en suspens,/
de clou de girofle et d’anesthésie de mes mots.

Un goût de gaze/
noyée de chloroforme,/
d'étoupe, de compresses, de tampons usagés.

Et j’ai,/
dans la bouche,/
un poinçon vertical qui dévitalise mes cris,/
une absence de sens au fond de ma bouche, /
une glotte grotesque aux deux cordes soudées, /
une langue peureuse de se découvrir morte,/
des jougs qui m'accablent et qui plombent en bajoues.

une lassitude cotonneuse de barbe à papa'''.

Ce soir comme d'autres je suis dans cette peau-là.

équarris

6 janvier 2007 à 23h53

journée enfermée dans mon intérieur et il faut comprendre le mot intérieur dans ses différentes acceptions désignant à la fois mon logis et mon cerveau pas bougé déprimé la majeure partie du temps et là allez savoir pourquoi je vais mieux privilège de la soirée certainement et des changements hormonaux qui s'opèrent à ce moment-là de la journée je reprends donc les dix minutes d'écriture où je ne vois pas grand chose à dire si ce n'est que je suis empêché cette évidence revient à la surface empêché de vivre et de rassembler de façon cohérente les morceaux du puzzle qui constituent ma personnalité c'est Montaigne qui disait lorsque je regarde en moi je ne vois que rapiècements et bigarrures j'ai des délires incohérents ce ne sont pas des désirs mais des délires qui ne font pas sens entre eux parce qu'ils ne vont pas dans le même sens j'aime écrire sous cette contrainte que je m'impose contrainte de vitesse où je ne regarde que le clavier et surtout pas ce que j'écris à l'écran mes délires sont des ordres des injonctions qui m'équarrissent je me vois comme attaché à la roue et écartelé par des chevaux attachés à chacun de mes membres et puis-je ajouter qu'un étalon est accroché à mon cinquième membre celui dont on ne parle pas ou si peu ou si mal et de chaque côté qu'ils pointent ces chevaux tractent et j'aimerais bien être aux ordres de l'un d'entre eux en particulier fondre tous les chevaux en un seul puissant étalon qui me guiderait vers une seule direction mais tel n'est pas le cas ils s'éparpillent se multiplient et l'étalon de mon vit n'est pas le moindre et la roue sur laquelle je me trouve attaché cette roue tourne toujours dans le même mauvais sens dans le sens des aiguilles de la montre du temps qui passe et qui n'arrange pas les choses parce que je n'ai toujours pas trouvé de cohérence dans les différentes composantes de ma psyché la minuterie me rappelle à l'ordre à demain.

Ca partait bien pourtant

8 janvier 2007 à 0h08

Ecrire avec la contrainte des dix minutes m'oblige à piéger en moi l'état du moment celui qui conditionne les mots-bulles qui vont éclater à la surface de mon cerveau et qui mailleront les phrases pianotées du bout de mes doigts et ...... flûte ma fille qui n'est pas au courant vient de me crier à l'oreille parce que j'ai mis des bouchons pour m'isoler que l'eau bout que vais-je faire maintenant j'ai oublié de les prévenir tous les deux mon fils et ma fille de cette nouvelle habitude prise depuis le début de l'année alors qu'ils étaient encore chez leur maman je suis perturbé par cette intervention en plus malgré mes bouchons j'entends la télé en léger fond et c'est suffisant pour me déconcentrer c'est fou comme ma capacité de concentration est faible vite il faut que je m'enivre encore du mouvement de mes doigts sur le clavier qui m'autorisent cette intériorisation nécessaire et que j'avais au début de l'écrit là-haut dans les premières lignes je ne retrouve plus je ne mets plus de ponctution parce qu'elle arrête mon rythme au lecteur de s'y retrouver si jamais il existe et qu'il est assez patient aujourd'hui je pense avoir touché le fond je viens de m'inscrire sur un site plutôt crade site de rencontre hardos je me demande bien ce que je vais foutre là-dedans pourquoi j'ai choisi le mot foutre hein dites-moi je suis allé voir à Utopia le film Shortbus qui nous montre mais nous le savons tous déjà que la chair est triste et que le plaisir sexuel l'orgasme pour tout dire l'orgasme féminin est la source de l'énergie du monde quelle connerie Utopia en fait des gorges chaudes au fait ça me rappelle un cri du coeur poussé un jour :

L'Amour est une casserole qu'on accroche au bout de sa queue
et qui,/
collée au cul,/
fait un potin de tous les diables./
Les femmes en font des gorges chaudes.../
profondes !

C'est délicat non moi j'aime et je trouve que ca correspond à un amour qu'on nous vend à outrance comme si c'était une vieille catin hystérique alors qu'il est le seul bon ciment du monde .

reprise de tâche

8 janvier 2007 à 23h24

j'ai peur parce que je viens de reprendre le boulot et que ça me plaît est-ce que je vais réussir à écrire quelque chose en dix minutes vite vite j'ai retrouvé le monde des adultes qui vivent ensemble et qui travaillent ensemble j'ai un but dans ma vie il remplit agréablement mes journées et mon portefeuille il m'évite de penser mais j'ai gardé en tâche de fond le bizarre sentiment que (blanc blanc blanc blanc blanc blanc) j'ai pas envie de le dire c'est trop nombriliste tiens je me censure et pourquoi donc le lecteur qui est censé lire mon écrit prendrait-il le pas sur l'intention de mon journal dit intime je m'y livre à couvert car je m'adresse au monde entier et donc à personne en particulier personne ne peut vraiment me lire parce que personne ne me connaît non n'ai-je pas raison (blanc blanc blanc blanc) j'ai dormi quatre heures cette nuit ce fut rude et je n'ai pas l'attention qu'il faut pour faire cet exercice que je m'impose à moins que ce soit parce que je viens d'avoir une conversation pour le moins serrée avec ma fille à qui j'ai demandé de paufiner son projet professionnel enfin je veux dire son projet d'étude que c'est difficile ça c'est fini en pleurs de son côté ma fille a un bac S avec mention et comment le capitalise-t-elle je vous le demande eh bien justement elle le dilapide et ce qui devait être une année sabbatique devient à mon sens une année de glandouille d'où drame enfin ça c'est bien fini on s'est réconcilié et apaisé ce qui m'obsède c'est de séduire une femme je veux une femme comme le criait ce pauvre fou au faîte de son arbre dans je ne sais plus quel film de la grande époque italienne je deviens fou à mon tour littéralement fou je suis noué heureusement je me régale au travail.

coke

10 janvier 2007 à 0h34

c'est Ferré qui chante la poétique libérée c'est du bidon poète prends ton vers et fous lui une trempe mets lui les fers aux pieds et ta lyrique putain sera sapée comme une vamp' génial Ferré que j'adore qui est mon poète préféré et pourtant là je ne le suis pas ces dix minutes d'écrit où je m'oblige à aller toujours à donf sont le contraire de cet écrit travaillé ciselé retravaillé observé retaillé épousseté pour que brille au mieux le joyau d'orfèvrerie je suis plutôt dans le texte automatique le principe du surréalisme le contact brut avec cette matière mal dégrossie qu'est le morceau de charbon de carbone qui me tient lieu de cerveau non ce n'est pas un ordinateur neuro-fil M Ferré je tiens à garder ce charbon brut ce morceau de coke inviolé et le livrer tel qu'il est comme un bougnat le ferait j'ai dans la tête au moment précis où j'écris le souvenir du bruit des morceaux de coke qui tombaient dans la cave chez moi lors des livraisons de charbon il ne fallait pas se retrouver à proximité mais ce bruit bien particulier un peu métallique qui ressemblait à celui de noix qui s'entrechoquent j'ai toujours été fasciné par le bruit de deux noix qui se choquent bruit étonnant qu'on associe à deux structures d'une solidité incomparable et pourtant et après lorsqu'on a réussi à faire céder cette structure que nous reste-til entre les doigts quelque chose d'irrémédiablement irréparable à demain

Ca tourne à l'obsession

11 janvier 2007 à 23h55

Ca y est mes doigts se remettent à courir sur le clavier et ils tricotent une suite de mots qui ne veulent pas dire grand chose leur but étant de m'hypnotiser j'ai la chance de frapper assez rapidement à l'époque ma mère était prof de sténo et je me souviens de cette machine à écrire que j'avais le droit d'utiliser certains jours elle me fascinait et j'écrivais des pages de n'importe quoi j'ai eu l'impression de me revoir lorsque j'ai visionné la première fois le film Shining lorsque Jack Nicholson auteur dément se met à écrire des pages et des pages de la même phrase maniaque la phrase d'un psychopate je m'enivre comme si j'avais bu mais parfois j'ai des arrets soudain il ne s'agit pas pour moi en aucun cas de raconter des histoires dans mon journal des anecdotes survenues dans la journée même si cela pourra m'arriver il s'agit pour moi de faire ressortir un état du moment et grâce à lui de faire émerger un truc je ne sais pas lequel chaque jour il prend des airs différents mais en fait c'est toujours le même truc et je ne sais pas quoi il ne faut pas que je m'arrête hier journée charmante encore en compagnie d'une femme confidente encore une qui ne sera jamais une parteniare d'échange de tendresse toujours le même échec mais aussi il faudrait que je regarde en face mes délires j'aime trop certains types de femmes je suis comme le panda capable de mourir de faim parce qu'il n'a pas l'unique type d'arbre susceptible de le nourrir moi je ne peux acceder au type de femmes qui peuvent rassasier ma faim de tendresse je suis ainsi formaté ce n'est pas moi qui commande quand je pense à Fernande et ces femmes qui s'appellent Fernande me sont de plus en plus inacessibles mais je ne veux pas le voir très gentil SMS de ma copine Marjorie auprès de qui je me suis épanché hier souris à la vie tu es beau tu es vrai tu es une chance pour une femme oui d'accord en attendant ce que je dis est creux ce soir je suis fatigué parce qu'il est tard et que j'ai très peu dormi la nuit dernière je ne suis pas allé à l'atelier d'écriture ce soir je crois que je vais arrêter pour pouvoir me consacrer à la piscine il faudrait que je retourne à la piscine le jeudi soir ca me ferait le plus grand bien à demain

Autour de mon assiette

13 janvier 2007 à 1h00

C'est l'énergie du coureur de sprint dix minutes non-stop avec l'intention d'aller de plus en plus vite je devrais plutôt comparer mon défi à l'effort du nageur qui doit se metttre constamment en mouvement pour ne pas plonger au fond du bassin et de plus son effort se fait en apnée toujours seul vendredi soir et seul certes je suis allé voir une pièce de théatre accompagné mais qu'est-ce que cela représente retour chez moi à 22h30 je n'ai pas pu m'empêcher de siroter une bière parce que j'avais eu la vélléité de poursuivre la soirée dans un pub mais cela n'a pas pu se faire alors j'ai continué chez moi attention il ne faut pas que j'arrête il ne faut pas non plus que je regarde l'écran mes yeux doivent être captivés par la course de mes doigts sur le clavier et par la recherche des lettres sur ce même clavier on nous vend de l'amour hystérique on nous vend tous les moyens de maintenir notre frustration avant-hier je vais manger dans un restaurant à midi je m'accorde une bonne pause déjeuner sans collègue j'avais choisi le restaurant parce que je savais outre que j'y avais bien mangé la fois précédente que la serveuse maghrébine mon genre était mignonne elle n'a pas changé en quelques semaines toujours habillée de vêtements moulants et d'une chute de reins sur laquelle l'oeil ne peut que s'attarder mais voici que de plus elle s'est mise à enlever son pull et s'est retrouvé en T-shirt genre Marcel et qu'elle me livre en plus de son bas remarquable un buste divin mon dieu que ca m'a foutu un choc et un coup derrière la cafetière bonjour la frustration il faudrait qu'elles y fassent attention je suis totalement opposé au voile qui me fait proprement vomir mais là tout de même je n'étais pas venu dans ce restaurant pour être perturbé par une silhouette qui appelle la main et même les deux mains je voulais juste manger et penser au magazine que je m'étais acheté est-il possible que toutes ces jeunes femmes pensent un peu à tous ces vieux messieurs qui même si elles ne les voient plus continuent à éprouver des pulsions certes je ne suis pas si vieux que ça mais j'ai compris que ce type de fille n'est plus pour moi dois-je me contenter de la phrase la roue tourne tu en as profité à d'autres maintenant oui mais je n'ai pas profité

rien

14 janvier 2007 à 0h29

Je me mets à réfléchir à ce que je vais écrire avant de lancer la minuterie ce n'est pas bon ou alors peutêtre est-ce le signe que je dois changer de formule surtout ne pas préméditer ce que je vais faire ce que je vais écrire c'est l'hypnose que je recherche l'oubli de ce qui est avant ces dix minutes de frappe et de ce qui pourra bien advenir par la suite mon cerveau pulse mon cerveau exprime son jus journal secret journal intime alors il faut que je raconte un peu mais qu'est ce que je peux bien raconter puisque je n'ai rien à dire ma mère m'a appelé ce matin elle m'a bien gâché le samedi mais pour être honnête je n'avais pas vraiment besoin d'elle pour cela après tout je sais très bien me pourrir lavie tout seul comme un grand j'aimerais bien livrer sur clavier des moments roses, bleus, pastels mais je n'en trouve pas j'ai encore ce putain de sentiment de perdre ma vie je ne peux plus parler à mon âge de perdre mon temps non je perds ce qui me reste de vie et je ne suis pas capable d'en tirer une quelconque urgence quand je dis que je suis empêché j'en vois bien la conséquence mais je suis incapable d'en trouver la raison c'est terrible surtout ne pas m'arrêter surtout ne pas penser dix minutes ça passe si vite j'ai si peur du moment où mon portable va se mettre à sonner si peur qu'il arrive si vite j'ai besoin de ce temps d'immersion complète mais pourquoi je n'en sais fichtre rien peut-être va-t-il falloir que je m'accorde plus de dix minutes et que je conserve juste ce que j'écris après ces dix minutes car parfois j'ai le sentiment qu'il s'agit juste là d'un échauffement et que la vérité qui est ailleurs comme tout le monde le sait se trouve quelque part après ces dix minutes voilà je n'ai toujours rien dit et je sens que mon portable va me rappeler à l'ordre ça m'angoisse qu'est-ce que je dois faire il y a des fois où j'approche de ce que je veux dire mais ce ne sont encore que des fulgurances dont j'ai un mal fou à voir les contours et qui me glissent entre les doigts je peux le dire entre mes doigts qui pianotent comme des malades mais maladroitement sur ce clavier non pas qu'ils ne sachent aller vite aussi vite que ma pensée mais c'et plus facile pour moi de les accuser eux plutôt que mes pensées désordonnées

échec cuisant

15 janvier 2007 à 0h51

Plein d'énergie je fonce il est fort tard pourtant mais j'ai un forme une forme voilà pas d'expressions bateau après une forme d'expression du genre du tonnerre du feu de Dieu je finis mon dimanche après avoir rangé mon séjour après avoir discuté longuement avec Sabine par MSN cette fille me plaît beaucoup mais elle me ranconte ses avatars avec son amant oui même pas son mari officiel mais son amant et moi je lui sers d'épanchoir à misère à malheur et je n'ai rien à espérer d'elle mais c'est fou ce que je peux aimer être le confident quand je suis en forme que j'ai le moral je n'ai rien à dire absolument rien c'est fou ça j'ai l'impression de traîner en chemin de flâner le long des lettres de mon clavier je pensais que j'allais sortir quelque chose de splendide et là non rien encore plus rien que d'habitude et je n'arrive pas à foncer je ne peux pas m'empêcher de vérifier ce que j'écris sur l'écran et de revenir en arrière pour effacer mes fautes ça ne vaut rien dans la journée j'ai plein de choses qui me traversent l'esprit et je n'arrive pas à en garder une seule pour le soir il faut dire que ça n'est pas vraiment le but de cet exercice peut-être faudra-t-il que j'en modifie les contours je ne sais pas c'est à voir pour les jours prochains j'en ai un peu assez car je ne retrouve pas l'allant habituel il me tarde que la sonnerie retentisse je fais du remplissage je me gratte même les aisselles voyons il me reste combien de minutes je vais regarder sur mon prtable qui s'est mis en veille deux minutes vingt-quatre secondes dieu que ça passe lentement ding dong ding dong je n'ai rien à dire je ne suis pas connecté à mon cerveau et pourtant je dois garder cette discipline que je me suis fixée ça vient ou ça vient pas une minute huit seconde décidément ça n'avance pas je stagne je traîne je végète j'erre je tourne en rond je vaque je songe creux oui c'est ça je songe creux et je pourrais aligner les lettres de l'alphabet dans l'ordre du clavier ce serait pareil ouf

Sihem

16 janvier 2007 à 0h22

où en suis-je quinze jours après ma première résolution pas bien loin hélas aujourd'hui pire journée de ce mois de janvier après avoir fait sortir de ma bouche des mots durs des mots qui blessent qui me blessent parce que je ne suis pas tendre avec moi même je viens de me regarder dans la glace comprenez au sens abstrait de la chose et ce que je viens de voir n'est pas bien beau ce qu'on vient de me montrer plus exactement est amer je suis allé chez lui et je lui en ai dit des vertes en retour j'en ai entendu des pas mûres berk que tout cela est acide et me donne des aigreurs à l'âme je n'ai pas fait le voyage pour rien je vais en avoir pour la semaine à m'en remettre aujourd'hui j'ai vu chez Zara une ancienne élève de 26 ans vendeuse superbe maghrébine elle aussi grand sourire mon coeur a fondu mes joues ont roussi je suis libidineux dégoulinant phantasmes quand tu nous tiens bonjour vous me reconnaissez vous m'avez eu en classe au CM1 ah oui bien sûr et moi de rosir et de transpirer devant ce magnifique sourire aux dents nacrées à propos ça me fait penser au début d'un texte mais plus tard et ces yeux ah oui tes yeux je ne les avais pas oubliés toujours aussi beaux et tout cela cause mon émoi qui fait que je ne m'en suis pas remis tout le reste de la journée lorsque j'ai parlé de ça j'ai pris une volée de bois vert mon dieu que j'aurais aimé l'inviter à prendre un verre mais c'est un saut générationnel il y a des tabous qu'il faut savoir conserver je me sens écartelé et revoilà mes chevaux qui tirent chacun de son côté et au centre mon pieu inutile qui voudrait épingler des fantasmes et des chimères de bien belles chimères à la peau moelleuse au regard de dents blanches et sucrées et aux yeux oui reflets de l'âme à propos ça me rappelle un vieux texte :

… Voir que les yeux d’une femme ne sont plus le reflet de son âme seulement mais qu’ils ont aussi l’expression éteinte par le goût de mes caresses, cette expression perdue au loin et que l’on devine malgré tout, ses yeux fermés ouverts.

Et voir le reflet de l’âme suppliant que ne cesse l’extase de chacun de ces coins du corps où elle n’a pas accès, supplication qui se devine aussi, ses yeux ouverts éteints, et cette bouche ouverte, ou non, qui gémit sur tous les registres quelque chose qui vient du fond de la gorge et de plus loin encore, dont on ne sait s’il s’agit d’un souffle exprimé sonorement ou d’un son glissant sur le lit d’un souffle, et moi étonné que mes deux mains ouvertes aux doigts de perche pour capturer le plus de chair possible, je suis la cause de ces sons, et le souffle du nez, souffle de vie qui caresse ma joue et qui enchante mes oreilles car je sens que je n’ai jamais été aussi proche de son âme et je la mange au bouche à bouche et j’envahis son intime et lui livre le mien, plaisir extrême, car ses lèvres ne sont plus des frontières impénétrables mais juste deux rubans que j’ai coupés comme on inaugure un monument et les barrières intérieures et nacrées se sont levées et je dis bravo de mes deux mains ouvertes (...)

du tout-venant

16 janvier 2007 à 23h01

c'est étonnant cette facilité à obéir aux ordres je m'oblige à suivre une bête mécanique qui égrenne les secondes sans aucune intelligence avec une cadence de métronome c'est pour ça que je la paye d'ailleurs et la voilà qui martèle dans le plus grand silence ces secondes qui s'épuisent dans un néant là derrière moi je disais que les mots sont les bulles qui naissent dans ce morceau de charbon que j'ai dans le crâne ce n'est pas du charbon c'est de la pierre ponce de la lave refroidie il y a bien longtemps et qui flotte au gré du courant ce n'est pas du charbon c'est très sérieux le charbon moi je ne suis que cette pierre sans poids sans profondeur pleine de vide qui nage à la surface je ne suis pas superficiel non je suis à la surface tout simplement songe-creux est le mot qui me définit le mieux un songe-creux bien obligé de vivre au milieu de ses semblables alors qu'il aspire à se retrouver au sommet de sa colonne au milieu du désert je ne vais pas encore assez vite et je me prends à réfléchir il ne faut pas que je réfléchisse il faut que je m'étourdisse et alors l'espace d'un instant l'état que je recherche arrive va-t-il venir ce soir je ne le sais pas plus vite matelot plus vite forçat savez-vous que les pyramides sont en fait d'immenses parkings parce que à l'époque les égyptiens se déplaçaient en pavé et ça on ne le dit pas assez deux minutes les yeux fermés Sihem Sihem Sihem et ce soir mon effroi à me voir si seul si je mets tellement de chose dans la relation amoureuse que je me l'interdis moi-même je pense à ça quand je relis ce texte Voir ce si beau texte je ne veux pas vivre de demi-mesures c'est là mon drame et je me condamne à ne rien vivre l'amour procède de la rencontre de deux solitudes qui se bornent se protègent et se rendent hommage Rilke nous apprend cela c'est preuve de grande maturité et moi là-dedans où suis-je dans le sensuel la luxure mais je ne me résume pas à cela à demain

crème de désir

18 janvier 2007 à 0h37

voilà je viens de me rendre compte que j'ai deux abonnés à mon journal je ne sais pas comment réagir car je voulais que ce journal lu par le monde entier soit pour moi comme lu par personne et voilà que j'ai deux destinataires bien particuliers qui risquent de conditionner mon état écrire pour personne et écrire pour quelqu'un sont deux activités différentes il faut que je réussisse à m'extraire de cette découverte et même accepter ces lecteurs potentiels avec amour et bienveillance tout en réussissant à faire abstraction bien sûr ne partez pas restez là autant de temps que ce journal pourra vous séduire mais le problème ne concerne que moi et moi seul c'est moi par rapport à moi qui essaie de me retourner comme un gant avant qu'il ne soit trop tard je me dégoûte toujours autant je suis bien obligé de le reconnaître moi qui m'étais promis de démarrer cette année en prenant RV avec la vie voilà que je viens d'avoir une prise de conscience qui pour l'instant m'assomme voilà que je décide enfin de me regarder dans la glace pour cerner cette part d'ombre portée comme un fardeau et que je devine là-bas de l'autre côté du miroir je m'arrête cette part d'ombre recherchée dans la nuit de mon séjour doit nourrir mon état d'écriture de façon à pouvoir supporter la lumière ça me rappelle encore un poème un de ces poèmes que j'ai écrit durant l'année 2003 2004 je l'ajouterai plus bas je ne vis que des désirs phantasmés à ce propos je ne sais pas si on écrit phantasmé ou fantasmé mes désirs ne sont donc que tels phfantasmés et au moment où ceux-ci peuvent devenir réels je les fuis comme un péteux c'est ma grande découverte actuelle et j'en suis peu fier à demain

Matinée ensoleillée

Si souvent perdu dans ces déserts écorchés,/
Je laissais le soleil me brûler en dedans./
Il asséchait mon âme, vieille peau tannée,/
elle sentait la douleur, et sentait le néant./


(J’ai erré si longtemps, mes pas sur des aiguilles, pour chercher le repos, la quiescence ou l’oubli.)

Si vous saviez ces instants de gibet !/

Voyez la corde à mon cou, ma compagne fidèle, /
Où s’arrête le chanvre ? Où commence le cou ?/
Voyez mon sang aujourd’hui desséché./
Ni chair ni bouche !/
J’ai tout laissé en route, au souhait de mes déserts traversés./

(Ce qui reste de moi erre sur cette Terre aride, mes pas sur des aiguilles.)

J’ai soufflé sur les braises, elles sont devenues cendres,/
Des scorpions imbéciles avaient caché leurs dards./
J’ai soufflé sur les cendres, je n’ai plus que les dards,/
Voyez-les à mes pieds, je ne sais m’en défendre. /

Je cherche en moi un recoin ombragé,
un coin de bouche ouverte et de bras allongé,
de flots primitifs et de plantes germées ...

et suivre
confusément
avec ce qui reste de moi
la course du soleil caressant
.
.
Douceur du printemps
qui,
comme un gant,
m’enveloppe au dedans.
Fraîche matinée.
Matinée ensoleillée.

Au pas camarade

20 janvier 2007 à 1h48

Et c'est reparti les copains pour un sprint de dix minutes je me fais penser à ces chevaux qu'on imagine dans les courses le mors aux dents, les yeux exorbités je regarderai plus tard s'il faut un h à exhorbité je n'arrive pas à galoper je suis plutôt un diesel un cheval de trait j'ai perdu tout désir de séduction depuis la séance de psy de lundi qui fut un vrai ravage juste après la rencontre avec Sihem je ne m'en remets pas à la fois de ma rencontre avec Sihem et de ma séance de psy il ne m'a pas loupé le salaud il faut dire que je recherche ses réflexions j'en ai besoin je passe une semaine complètre à me dégoûter je ne sors pas la ête de l'eau boueuse dans laquelle j'ai décidé de me cacher mais je perds mon temps mon dieu que je perds mon temps et il m'est précieux maintenant il m'est compté j'ai envie de flâner ce soir je me fous des dix minutes mes doigts traînent sur le clavier lentement ils goûtent un repos mérité parce qu'ils ne chôment pas dans la journée je tape beaucoup sur micro demain samedi samedi pourri certainement parce que ma logique de fonctionnement fait que je sais d'avance que je vais perdre mon WE et surtout mon samedi soir en rêvasseries inutiles et improductives je rêve mes histoires je ne les vis pas et le pire étant que plus elles pourraient se concrétiser plus je fais tout pour qu'elles restent immatérielles et virtuelles par exemple il est manifeste que plus une femme me plaît et plus je me montre distant avec elle c'est une caricature de blocage de base une caricature de profil pathologique plein de choses me reviennent après cette séance de lundi il faudrait que je réussisse à les coucher sur le papier de mon écran mais dieu que j'ai un esprit vagabond et dilétante incapable de se fixer en profondeur je trouve la lumière de mon écran insupportable même elle est trop forte à mon goût elle m'empêche d'écrire dans le noir je disais que les femmes m'ont toujours fait peur étant jeune il faut que je me rende à cette simple évidence les femmes me faisaient peur et par là je me les rendais inaccessibles maintenant qu'elles ne me font plus peur elles restent malgré tout inaccessibles pour d'autres raisons

Et un deuxième pour la route

20 janvier 2007 à 2h02

Ce soir j'ai envie de prolonger mon temps d'écriture après tout hier je n'ai rien écrit je me suis couché à neuf heurs trente un peu bourré comme un petit coin ou coing et puis j'ai encore envie de flâner et de creuser tranquillement des sillons dans le cortex qui est censé fertiliser mon cerveau et encore et toujours expurger cet amour contenu et maladroit pour les femmes mon désir d'Homme être désirant disait St-Augustin qui est tellement confus qu'il diffuse vers le monde entier vers les femmes entières au détriment d'une seule d'entre elles comme il serait nécessaire qu'il soit contraint pour mon bonheur le plus élémentaire mon désir se nourrit de tout et aussi d'un seul type de femmes si possible le plus inaccessible je ne suis pas comme le panda qui ne se nourrit que d'une espèce végétale je suis comme le renard de la fable qui convoite des raisins trop haut perchés à la différence que moi je ne dirai jamais trop verts et bon pour les goujats je dis trop vertes mais certainement très bonnes tendres et croquantes à la fois douces et moelleuses comme les vignes qu'on dit vierges je me fais peur au secours j'ose espérer que ce penchant vient d'un temps de disette anormalement long

training

20 janvier 2007 à 23h36

Dix minutes de tranquillité je n'ai pas la fièvre en ce moment et ce n'est pas la peine que je m'excite comme un malade devant ou derrière mon clavier je préfère flâner tout comme hier ce n'est pas que ça va mieux mais en ce moment je végète comme souvent d'ailleurs je me trouve stupide dans ma façon de vivre et dans les choix que j'opère dans mes mornes journées je stagne comme l'eau mais pas encore croupie j'attends une chose en fait l'explication avec mon psy mardi prochain je crois que je vais lui demander deux séances par semaine mais l'homme est surbooké ça sera très difficile à obtenir je pense je n'ai plus envie de séduire je me dégoûte dans cette attitude et puis ça ne m'amène pas loin alors je n'ai plus envie d'essayer de plaire je m'affale devant la télévision après le travail donc je n'ai pas grand chose à raconter à mon cher petit journal mais j'essaie de maintenir cette habitude de mettre en branle mon cerveau dix minutes par jour pour qu'il expurge quelque chose il s'agit juste d'un entrâinement dont je tirerai profit le jour où j'aurai besoin d'un coup de collier sévère là c'est pas que ça va non comment je pourrais qualifier mon état je dirais que je suis comme le lac des montagnes toujours ces images liquides très importantes dans mon imaginaure je suis comme un lac de montagne calme et sombre et frais et j'attends que le volcan souterrain se réveille une fois de plus ça ne saurait tarder ça reviendra même très vite il s'agit que je remette en chemin mes désirs pour que ceux-ci me jouent leurs grandes coulées de lave qui me brûleront à l'intérieur et dans tous les sens puisque je ne sais pas les canaliser dans une cheminée prévue à cet éffet le cône se brisera dans tous les sens je le sais je le sens je le pressens mais en attendant c'est le calme l'oeïl du cyclone la roue le cyclone toutes ces images tournantes qui peuplent mon imaginaire à demain

confidence de midinet

22 janvier 2007 à 22h55

Dix minutes pour tourner en rond pas trop vite cependant. Tiens ! Je vais en profiter pour remettre des points et des virgules et des points virgules et des points d'exclamations. Je vais prendre le temps de regarder sur l'écran ce que j'écris, prendre le temps de contrôler, de corriger au fur et à mesure mes erreurs, qu'elles soient d'orthographe ou de frappe. Dix minutes de rien dans une soirée de rien.
Je te raconte ma soirée ?
Eh bien voilà, c'est fait. Il est dix heures et demi et après ce petit travail d'écrit, j'irai au lit. Mon fils achète des BD de Tardi, je les lis les unes après les autres, sans conviction d'ailleurs, parce que je les trouve gluantes et que je n'ai pas besoin de ça en ce moment. Nous sommes déjà le 22 janvier.
J'ai croisé Sihem à la sortie du métro, je suis tellement con que je n'ai pas seulement essayé de lui dire bonsoir. J'ai ruminé ce nouvel évitement pendant une bonne heure, une fois enfermé chez moi. Je fais un étroit parallèle en ce moment entre ma réaction lorsque je suis face à une fille que je désire et....
... mon premier orgasme !
Un refus immédiat, concom(m)itant, sans appel de ce plaisir intrusif. Oui, je le qualifie d'intrusif, comprenne qui peut.
Bien sûr, je me souviens, j'ai recommencé à chercher ce plaisir les jours suivants mais avec le même refus, le même souahit de le tuer dans l'oeuf au moment de son explosion. Et je pense y être parvenu à un point impensable. Depuis lors, ce refus qui me cisaille le cortex m'accompagne, que dis-je, il me précède !
Il me recouvre de son manteau obscur (sombre héros!) et m'empêche avant même que j'ai eu le temps de m'en rendre compte, il m'empêche de répondre sans ambage à ce désir qui naît en moi.
Comme je te l'ai déjà dit, petit journal, plus une fille me plaît, plus je me montre distant.
Maintenant encore, à 49 ans.
Et j'ai remisé mon désir, petit bout de papier, dans le monde des fantasmes.
Définitivement je crois.
Voilà, les dix minutes sont passées depuis un petit moment.
A demain.

ronde de nuit

23 janvier 2007 à 23h54

Nouvelle ronde de nuit à la belle étoile. Je fais le tour du propriétaire à la lumière de mon écran, mon étoile du berger. Je vais te raconter la dernière : tu sais à quel point il me tardait la séance prévue aujourd'hui chez mon psy, je t'en ai parlé les jours précédents. Eh bien figure-toi que ce rendez-vous tant attendu depuis une semaine, j'ai réussi à me le saborder ! Au dernier moment, j'ai consulté mon calepin et je me suis rendu compte que mon entretien était prévu... hier. Tu te rends compte, petit bout de papier caché quelque part sur Internet ! Est-ce que tu prends conscience de l'ampleur de l'acte manqué ?
C'est impensable, moi qui suis réglé comme une horloge, soucieux de mon exactitude , à croire que j'ai avalé une pendule, j'ai réussi à caviarder mon RV chez le psy. Il faut croire que depuis peu j'ai entamé un combat contre moi-même, combat que je ne suis pas sûr de gagner. J'aimerais tant mettre le doigt sur mes résistances et voilà que lorsque je suis " à deux doigts de mettre le doigt dessus", je me dérobe à moi-même. "Mettre le doigt", "pointer" , "diriger", sont des termes que disent ce que je suis incapable de faire. Pour un homme, c'est extrêmement gonflant car il s'agit là d'un déni de virilité. Je ne sais pas si le mot"déni" est celui qui convient mais tant pis je prends quelques libertés. Je te dis à demain avant la fin des dix minutes.

"Depuis toujours, /
mon crâne renferme une savane. /
J’y entends au loin les feulements de mon enfance./
Et son souvenir ombilical y vagabonde./
Un olibrius neurasthénique /
coupe les hautes herbes de cette savane, /
à la recherche de la splendeur première./
Il fait moisson de bulles./

force centrifuge

25 janvier 2007 à 0h33

Qu'est-ce qui peut bien contrebalancer la force centrifuge qui nous pousse à nous éloigner les uns des autres ?
Car il faut bien que je t'apprenne une chose, petit bout de souffle inerte, une chose qui transpire de tous les écrits que je lis, de toutes les confidences que je reçois, de tous les actes que je vois autour de moi : nous sommes sujets à une force centrifuge qui nous éloigne les uns des autres. Nous en souffrons, nous mettons cette souffrance sur le dos de l'autre ou sur la qualité de la relation tissée, mais c'est pour ne pas s'avouer que les causes réelles sont en chacun de nous, que les racines sont intimement liées à nos mécanismes les plus profonds. Au fil des années qui passent la distance entre chacun de nous augmente, comme le font les astres et les sphères de l'univers qui prennent des distances les unes envers les autres.
Dès la naissance, cette force de détachement nous apprend l'indépendance et c'est bien mais cela ne se fait pas sans une contrepartie qui a pour conséquences : "prise de distance mutuelle", "mise à distance".
De quelle nature est cette force centrifuge qui nous amène entre autre vers ce que les physiciens apprellent l'entropie (= disparition de l'énergie) ? Est-elle seulement psychique, intellectuelle, culturelle ou va-t-elle plonger ses racines dans des strates plus profondes encore, plus archaïques, dans les mécanismes intimes qui régissent le fonctionnement de la matière elle-même ?
Cette force qui nous condamne à comprendre de moins en moins (cumprendere= prendre avec) , à poser de moins en moins de règles d'idéal et d'absolu doit-elle être acceptée comme fatidique ou bien doit-on la combattre et placer des contre-feux, lui opposer une force qu'on qualifie du vilain mot de "centripète" ?
Et où puiser l'énergie qui alimentera cette puissance capable d'amener les gens les uns vers les autres, les hommes vers les femmes, au moment où nous ne dépendons plus les uns des autres pour (bien) vivre dans nos sociétés ?
Si cette force contraire s'appelle l'Amour, alors reconnaissons humblement que nous ne savons pas comment faire pour qu'elle soit autre chose qu'un simple pétard mouillé !
A demain petit soldat confident.

zen

25 janvier 2007 à 22h31

Allez ce soir je reprends mes dix minutes non-stop je suis fatigué lessivé éreinté par une journée de travail qui a succédé à une très courte nuit mon cerveau fonctionne au ralenti totalement au ralenti je me sens bien zen je pourrais qualifier mon état de Nirvana j'ai comme supprimé tout désir et filent mes journées dont je ne suis qu'un spectateur acteur oui les deux à la fois le fait d'avor loupé ma séance de psy a eu l'effet d'une bombe à neutrons une de ces bombres dont on n'entend plus parler d'ailleurs et qui étaient capables paraît-il de dévaster l'intérieur d'une maison tout en conservant intacts les murs et la structure extérieure je suis un peu comme ça une enveloppe pas complètement vide pas vraiment sans contenu mais je suis bien plus l'enveloppe que la lettre contenue d'ailleurs cette image me rappelle qu'à un moment de ma vie je voulais m'asseoir au bord de moi et regarder au-dedans de moi m'asseoir au milieu de la route et laisser les autres passer j'aime mon boulot que j'assure depuis maintenant 30 ans cette année un poste un peu particulier m'évite d'être au contact des enfants qu'est-ce que j'aime ce nouveau poste qui m'autorise à travailler enfin au milieu d'adultes en compagnie d'adultes avec et contre des adultes avec tout ce que cela veut dire ce travail est pour moi une respiration dans ma longue carrière en compagnie des enfants enfermé avec eux privé d'adultes mais je ne suis pas sûr de pouvoir le conserver l'an prochain j'ai un peu peur de me retrouver en classe je vais tout faire pour l'éviter il me reste encore dix ans de travail devant moi quand je serai à la retraite mon fils aura 32 ans et ma fille 29 mon dieu que c'est bientôt je pourrai être à leur disposition si jamais ils le souhaitent je redoute cette période la retraite à demain petit bout de n'importe quoi

tchouc tchouc

27 janvier 2007 à 2h54

tchouc tchouc c'est le petit train des mots petit tortillart qui serpente tout autour de mon cerveau il collectionne les petits mots comme l'omnibus d'antan collectionnait les voyageurs des campagnes ils se mettent en file bien sagement avant de monter dans les wagons tchouc tchouc c'est le petit train des mots qui chante sa chanson monocorde et qui sillonne mon cortex de ses roues aiguisées tchouc tchouc rares sont les gares où il s'arrête ce petit omnibus dans lequel les mots ont intérêt à monter en marche mais ce n'est pas impossible c'est un petit train qui charge les mots bulles comme l'olibrius neurasthénique il fait moisson de bulles de bulles premières venues d'un temps utérin mouvant et mal stabilisé c'est un petit train à vapeur qui relâche ses mots en panache après les avoir brûlés au chemin de fer rougi par la gueule noire qui est censé le conduire mais qui se trouve incapable de lui faire tracer un chemin logique et droit en fait ce train s'enferme dans un espace trigonométriquement clos compris entre le Néant et l'Infini à demain petit lit intime où je couche le meilleur de moi

repos du guerrier

28 janvier 2007 à 23h38

Coucou me revoilà, petit chose.
Ce soir je vais t'offrir un petit texte très reposé.
J'ai passé un excellent dimanche en compagnie de Sabine, tu sais je t'en ai déjà parlé. Sabine habite assez loin de chez moi et elle est empêtrée dans une histoire sentimentale dont elle n'a pas encore accepté l'idée qu'elle était morte. Elle en est à cette période où elle a bien compris que... mais toutes les fibres de sa chair sont encore à vibrer à la seule évocation de ce qui fut, entre elle et lui. J'aide Sabine (nom de code, petit chose, elle ne s'appelle pas du tout Sabine) à passer le cap. J'ai oublié de te dire que Sabine est ce qu'il est convenu d'appeler une "Meetic girl", c'est ainsi que j'ai fait sa connaissance, ma première accroche datant de six mois. Nous nous sommes vus quelques temps après les premiers 'chat d'usage et j'ai eu le plaisir de voir que Sabine était jolie fille ! Il m'a été difficile d'obtenir d'elle plus qu'un bécot à peine amélioré parce que oh tristesse, elle était sur Meetic essentiellement pour trouver quelqu'un avec qui parler de ses malheurs. Fais confiance à son instinct de femme, fais confiance à mes penchants de psy et imagine bien, petit bout de papier orphelin des arbres, que nous nous sommes bien trouvés ! Nous nous voyons assez régulièrement ou alors nous 'chatons, je lui sers d'épanchoir à misère et en retour elle me donne un peu de cette tendresse dont j'ai grand soif. Aujourd'hui, oh surprise, Sabine s'est montrée beaucoup plus tendre que d'habitude ! Je l'ai longuement écouté, comme d'habitude, puis, pour la première fois, nous avons ri ensemble et nous avons échangé un moment de complicité où les baisers furent plus passionnés que d'habitude Mmmmmm... et je m'en suis retourné dans ma grande ville avec un petit coeur ronronnant comme le moteur de ma voiture, et plein d'énergie pour la semaine.
Il en faut peu vois-tu pour que les orages qui grondent sous mon crâne s'apaisent.
Voilà, j'espère ne pas t'avoir trop ennuyé avec ma journée où aucun mot ne dépasse de l'autre. A demain, petit bouquet de pixels noirs et blancs.

cerveau planétaire

29 janvier 2007 à 23h59

Nous sommes à la fin du mois de janvier, tu te rends compte ! je viens de tenir mes engagements durant 1/12ème de l'année. Certes, j'ai apporté quelques petites modifications, j'ai commis quelques petites entorses et opéré quelques aménagements à mon engagement de départ, mais l'essentiel est que je suis toujours là ! J'ai même réussi à te donner une image, une personnalité, petit bout de rien caché au fin fond d'Internet. Parfois, je te visualise comme une petite flamme sur pieds, immobile, perchée sur un de ces inommbrables fils qu'on imagine dans cette toile qu'est Internet. D'ailleurs, cette toile me fait penser à un cerveau planétaire où chaque neurone est relié aux autres par des synapses et où circule la même énergie électrique. C'est étrange, non, petite impulsion électrique à qui l'on fait parfois dire O et parfois 1 ; c'est étrange cette similitude entre "la toile" et le cerveau humain. Oui, sans nous en rendre compte nous avons tissé un énorme cerveau planétaire fait de mémoire et de liens. A chaque synapse se trouve un être humain qui fait lien entre les neurones, qui par sa présence, ouvre et ferme la porte des synapses, au gré de ses humeurs. Mais aucun de ces êtres humains n'a de pouvoir sur tous les autres, il n'y a pas de hiérarchie. Je m'arrête là dans la comparaison (qui n'est pas raison comme chacun sait) entre Internet et le cerveau humain parce que l'analogie vient de me sauter au visage là, sous tes yeux, et que je n'ai pas encore réfléchi à son exactitude avec profondeur. Et puis, la minuterie me rappelle à l'ordre avec fermeté. N'as-tu pas remarqué, petit crincrin électrique, comme je suis calme en ce moment ! Je m'ennuie moi-même lorsque je me lis sur écran. Si je n'y prends garde, je vais m'endormir sur mon clavier... A demain.

Niamaila

30 janvier 2007 à 23h25

Au galop camarade au galop que je ne te vois pas flâner en chemin je te prends à la gorge et je ne te lâcherai pas avant que tu aies parcouru tes dix minutes je t'ai pris au collet brigand et tu peux te débattre, gigoter tu t'es pris dans un lacet qui se tendra au fur et à mesure que tes mouvements s'amplifieront tu suintes au cou tu ne le vois pas déjà tu suintes tu sens la mort tu ne le vois pas tu viens de prendre la mort aux dents elle s'insinue au dedans et bientôt elle t'aura tellement rempli que tu ne seras plus que son masque ton corps entier ne sera plus que la carapace de cette mort qui t'aura sucé de l'intérieur je ne te lacherai pas de ces dix minutes que tu vas parcourir au galop le plus fou que tu vas mener d'un train d'enfer tu vois c'est toujours ça la mort l'enfer tu n'en sors pas comment je t'entends gémir tu en as donc encore la force d'où te viens cette énergie d'un baiser volé la veille je vais te le faire recracher saliver regarde tu vois ta bave et bien le voilà ton baiser volé tu veux le reprendre lèche-le alors avilie-toi mets -toi à mes genoux et lèche le baiser si doux au café sucré que tu as volé hier lèche mais ne t'arrête pas de courir tout au long de ces dix minutes tu suffoques tu attends le gong pour qui te prends-tu petit moinillon petit lama qui lèche qui souhaite être l'ombre de l'ombre l'ombre du chien de son chien cours encore cours je vois que tu t'arrêtes tu t'amuses tu te moques de toi-même et tu te ris de moi oui je me ris de mon jeu et j'aime sauter ainsi d'un mot à un autre, petit trouble dans le grand Ordre, petit Machin perdu là-bas, je te dis à demain car c'était pour rire !

Gangue

31 janvier 2007 à 23h33

Pataud je suis ce soir.
Nigaud.
Lourd et ampoulé.
Pas envie de prendre le clavier.
Ebranlé je suis ce soir.
Par de beaux textes.
Comment mes mains comparé à cette violence et cette énergie de vie et de désespoir mêlés ?
Bof !
Je suis aquoiboniste ce soir.
Il n'y aura rien de plus.
Demain peut-être ?
Dis-moi, je ne t'entends pas vibrer ce soir,
Petite princesse perchée le nez au vent.

Laisse-moi écrire !

3 février 2007 à 0h28

Laisse-moi écrire mes pieds posés au sol, sur un sisal rugueux.
Ecrire d'un corps aimé et d'une tête engagée aux peines et aux joies de ses vassaux organiques.
(Prééminence organisatrice.)

Oui, laisse-moi sortir de la matière par l'autre bouche, la vraie,
de cette matière de vent utile à reboucher les trous d'espace.

Laisse-moi écrire de ce Verbe Couché qui répare en écho les morceaux épars de nos temples.
Ô lassitude qui étend son lourd coton, cesse !
Je veux avoir l'énergie de modeler de la matière humble.
Etrange trajet de la matière.

Et laisse-moi découvrir, à grands coups de pioche, ma source d’humilité. (Où je creuse, le sol est dur.)
Ma pioche rebondit violemment. Après la percussion, je vois peu de progression.
(Cependant, j’ai de la volonté et mets du cœur à l’ouvrage.)
Mon coup de pioche m’éreinte et ma fatigue m’attend qui brode sa toile dans mes rouages.
Ô fatigue qui tisse sa toile, cesse !
Je m’empêtre.
Je veux avoir la force de faire sourdre quelques fines gouttelettes.
Trouverai-je le jaillissement de cette matière d’humilité ?


Et laisse-moi m’accorder au chant du monde et vibrer de ses notes de vent, le chant de tout ce qui se dit dans l’Univers, de tout ce qui s'y murmure derrière le grondement assourdissant de l’évidence.
Entendre le souffle de l’inentendu, du presque inaudible, la magie de ce qui englobe tout pourtant, qu’il faut chercher paradoxalement au plus profond.
Ce chant n’est pas de moi, c’est l’Univers Divin qui me parcourt, qui me traverse et se cristallise si je le veux, si l’alcool faux qui coule dans mes veines me fout la paix.
Alcool faux qui coule dans mes veines, cesse !
Lorsque je serai mort il sera trop tard, et dès lors, j’aurai failli.


Et laisse ce son sourd qui est en moi déborder encore et toujours !
De lui même, il ne trouvera pas les syllabes articulées, les mots et les phrases pour s’habiller. Je ne veux pas le tenir captif.Je dois trouver « l’en phase », je dois entrer en résonance avec lui. Tout nu il ferait peut-être « om », ce serait un mantra, je ne veux pas qu’il se promène ainsi en société. Je cherche les mots pour habiller ma pudeur et pour l’envoyer vers les autres qui l’accueilleront favorablement.

Et ma frivolité de dandy se lie à ma langueur paresseuse pour faire obstacle !

Lassitude qui étend son lourd coton, cesse !
Faiblesse qui tisse sa toile, cesse !
Langueur qui déverse dans mes veines un alcool faux, cesse !

Absurde ivresse, forte assez, qui échauffe ma frivolité,
Absurde ivresse, légère assez, qui conserve ma lucidité
Absurde ivresse qui me laisse seul, effroyablement, avec mon infécondité !

Laisse-moi écrire !

enfin ?

4 février 2007 à 21h20

Au diable les dix minutes petit page à l'écharpe rouge sang, je vais prendre tout mon temps pour te raconter ma journée d'hier et la nuit qui a fait suite. Je vais te demander toute la patience dont tes neurones planétaires sont capables. En es-tu d'accord, petit morceau de moi ?
Hier samedi, Sabine est descendue de sa ville lointaine pour me retrouver dans ma grande ville.
Est-ce que je t'ai dit que j'habite une des plus grandes villes de mon pays ? Non, je ne le crois pas.
C'est une jolie ville qui grossit beaucoup depuis peu. Les gens qui se déplacent dans les rues le font en longeant des murs aux couleurs qui lui sont propres. les visiteurs aiment.
Sabine est venue me retrouver pour s'éloigner un temps de son copain dont elle a du mal à se détacher, malgré leurs amours mortes. Encore une fois, je l'ai écoutée en pensant que décidément, en plus d'être jolie, cette fille a le don de la parole et du bon mot placé à l'exact moment où je me dis qu'elle me gave furieusement avec cette histoire entre elle et son ex-copain. C'est tout un art. Un art de l'artifice ? Peut-être. En tout cas, je l'écoute toujours de bon coeur et avec intérêt, je lui donne des conseils en "détachement" et de temps en temps je me raconte aussi. L'après-midi a passé ainsi, puis je lui ai proposé un film à Utopia. J'aime la magie de cette salle. Malheureusement à notre arrivée, la salle était pleine et nous avons du faire demi-tour. Du coup nous avons passé la soirée chez moi et Sabine s'est branchée sur des sites de musiques arabes (je t'ai dit que Sabine est un nom de code) et le temps passant elle s'est mise à danser façon "danse du ventre". Glups mes aïeux ! Donc, pour ne pas être en reste, j'ai participé et nous avons fait duo.
Tu me croiras si tu le veux, petit bout enragé, c'est à ce moment précis où les corps commençaient à s'échauffer que mon p... de fils, que je n'attendais pas du tout, fait irruption. "Euh ! je venais chercher des affaires... mais...ensuite... je repars !" Le mal était fait, la magie du moment avait disparu, étincelle soufflée. Sabine s'est retrouvée à pianoter n'importe quoi sur le micro, moi je me suis assis à côté d'elle, attendant que ma progéniture, que j'adore par ailleurs, aille se faire pendre ailleurs !
Là-dessus, voilà que Sabine se met à parler avec sa famille au Maroc (ah ! les maghrebines et leurs familles !), via MSN et pendant ce temps je rigole en regardant Guy Bedos.
J'ai oublié de te dire qu'il était question que je ramène Sabine chez elle le soir même. Je regardais les minutes passer avec délice en me disant qu'elles filaient en ma faveur ! En ronronnant à cette idée, je me suis endormi sur mon canapé, à la beauf. Un petit baiser très tardif m'a réveillé et un grand corps tout mince est venu se lover contre le mien, avec un vieux Deep Purple en fond sonore "When a blind man cry"...
Sabine est une chatte, une liane sensuelle autour de laquelle je crève d'envie de m'enrouler. Mais Sabine griffe encore, je ne l'ai pas totalement apprivoisée.
A deux plombes, je juge bon de me rappeler que j'ai un lit confortable qui saura bien nous accueillir tous les deux. Je prends ma rétive par la main et nous voilà sous la couette.
Alors, petit morceau de moi désincarné pris dans la toile ? Enfin ?
Sabine se déshabille et se retrouve en petite tenue "le jean me serre". Moi, gentleman jusqu'au bout (con ?) je reste habillé sous la couette. De toute façon, je pense que le moment n'est pas le bon; Je n'aime pas forcer, j'aime qu'il y ait une grande complicité dans la b...
Alors voilà.
Qu'est-ce que je retiens de tout cela ? Enfin ! J'ai longuement caressé un ventre, un dos et des fesses presque nues, j'ai tenu dans mes bras un corps complice (un peu) ... Au fait, je ne t'ai pas parlé de l'odeur de Sabine. Elle a une odeur corporelle stimulante, très agréable, c'est presque un parfum et pourtant ce n'est pas du parfum, c'est la première fois que je ressens cela... Bref, à plusieurs reprises j'ai un peu poussé mon avantage, mais Sabine n'a pas répondu. Bon, tant pis. Au moins, j'ai gagné ça. Pour moi, c'est un passage obligé. Me retrouver dans cette situation dédramatise l'affaire, moi qui suis rempli de doute. je sens que de nouveau je peux. Merci Sabine. Et peut-être plus tard ?

choeur des femmes

4 février 2007 à 22h47

J'ai oublié de te dire, lointain ego qui me regarde en écho, que vendredi j'ai invité ma fille au resto, comme ça, parce qu'en ce moment elle est souvent chez sa maman et que, par conséquent, je ne la vois pas trop.
J'ai vraiment besoin de te livrer une de ses confidences, petit confident à tu et à toi.
Je te laisse à ton tour garder cette confidence comme un petit trésor au contenu étonnant, un mystère que tu livreras aux archéologues du futur :
" Tu sais papa, ce qui m'embête c'est que je commence à avoir un âge où on pourrait croire que je suis ton amoureuse !"
C'est trop mignon, c'est trop étonnant, c'est aussi désespérant.
Ma fille a 19 ans.

Choeur des femmes

Vos épaules aux rondeurs à crocheter,
Vos bras que les anges même vous envient,
Vos aisselles dressées à coups de langue,
Vos jambes d’étamines à fleur de sol,
Vos pieds de plantes à caresser,
Vos corps au gré du souffle de vos hanches,
Vos reins et leur val et leurs collines là-bas,
Vos seins, démons de merveilles,
Vos fesses enfin, à saisir à pleine bouche.

Ces millions de petits bouts de corps qui frappent de sidération le pauvre ébloui que je suis.

re-training

6 février 2007 à 23h37

Et hop aller simple sans retour je crois que j'ai un peu perdu le rythme et ce soir j'ai enve de le reprendre je me mets à coutir à reprendre cette course de fond de dix minutes et au fond qu'est ce que j'y trouve je n'y trouve rien petit machin je ne sais pas où je vais dans mes écrits certes je vais de gauche à droite et de bas en haut mais quel autre sens donnè-je à mes écrits aucun en fait c'est l'amour libre entre les mots l'association libre celle née du hasard de l'instant quelle bulle remonte à la surface c'est du champagne enfin du moins je l'espère attention je m'arrête et je réfléchis ce soir je ne veux pas je veux juste reprendre mon petit exercice en fait ma petite gymnastique voilà ce soir je le vois comme ça comme le soir où j'ai écrit le texte training sans autre but que celui de ne pas perdre la forme c'est du culturisme que je suis en train de faire ni plus ni moins mais de quel type de culture je parle tiens les pensées m'échappent là je pense à mon inspecteur avec qui j'ai passé un bon moment de travail ce matin lui qui est une véritable savonnette un homme insaisissable pour la première fois ce matin il y a eu un contact entre nous enfin je n'arrive pas à cerner ce type que je trouve d'une intelligence redoutable mais auprès de qui personne ne semble exister Dieu que c'est pénible je sens que je redeviens amourisable c'est à dire que je me sens de nouveau capable de deveinr amoureux amourisable oui en amour si vous voulez est-ce l'effet du mois de février qui revient je ne sais pas en tout cas le fait est là je me sens amourisable et j'en suis content j'ai de nouveau envie de séduire merci Sabine et je me sens capable j'ai du charme je suis séduisant aujourd'hui j'en suis convaincu pourvu que ça dure vite vite je ne sais plus quoi dire ma phrase préférée : "le sentiment que je n'ai pas tout dit se heurte à chaque instant au sentiment qu'il n'y a rien à dire !" (Cioran) voilà il me reste trente sept secondes le temps pour moi de te dire à demain petit étouffoir de mes rengaines.

Et si mon coeur ?

10 février 2007 à 0h14

Et si mon coeur arrêtait de battre la chamade au pas lent d'un étrange écho douloureux ?
S' il se forçait à pousser, blanc comme un suaire de lune, pour émerger d'un corps saint ?
Si, par hasard, ce coeur entonnait à l'unisson "des armes...", pour faire rêver des communiantes ?
De quel noir désir chercherait-il à se libérer ?

Peut-être ferait-il oeuvre de chair enfin ?
Peut-être s'incarnerait-il enfin en une figure de style libre ?

liste

10 février 2007 à 0h53

Raconter ma journée ?
D'accord, mais à coups de mots.

voiture
campagne
école
gros con de directeur qui fout une sale ambiance tant pis pour lui
dossiers mal ficelés
décidément les hommes travaillent souvent plus mal que les femmes
belle rencontre
belle balade en voiture
qu'est-ce que j'ai foutu ces trente dernières années ?
j'espère que j'utiliserai mieux les trente prochaines
encore un sandwich après un pain aux rasins ce matin, décidément cette année je bouffe n'importe comment
de retour au bureau, aïe !
je me régale à faire ce que je fais
belle découverte, encore
à la maison, je mange n'importe quoi, là encore
je refuse de ressortir de chez moi, malgré une invitation
je pense à l'invitation de demain après-midi
grosse frustration : je rêve d'aller en boîte pour me foutre en transe mais j'ai besoin que quelqu'un me tienne la main
et les célibataires se raréfient dans mon entourage en ce moment
a demain habitant de Micromégas.

La vie des autres

11 février 2007 à 2h55

2h33 quand je me mets à picorer sur le clavier, oui tu m'as bien lu petit coeur qui pulse au rythme de... à picorer sur le clavier. Comme si j'étais une poule.
Cette nuit j'ai envie d'aimer, et comme je n'ai personne vers qui diriger cet amour j'ai envie d'aimer l'Humanité entière.
J'ai vu ce soir un film que y avait bien longtemps que j'en avais pas vu un d'aussi beau : "la vie des autres".
Je n'ai rien fait pour me retenir de pleurer comme la madeleine, moi qui suis un couillu.
Tout au long du déroulement de cette pellicule, je me suis pas privé et ça m'a fait beaucoup de bien. Après : bonne petite soirée avec les amis. Après : Un verre au "Frog and Rosbif", tout seul parce que tout le monde était fatigué, et que j'ai eu du plaisir encore à voir tous ces jeunes gens flirter gentiment entre eux.
Un flash soudain : j'aime, que dis-je, j'adore voir un couple amoureux, un couple pour qui plus rien ne compte. Je m'aperçois qu'en moi il n'y a aucune jalousie, simplemnt un vrai plaisir à voir une promesse. En même temps l'intellect parle et il se demande comment faire pour bonifier ce qui est né là ; comment faire pour que croisse et embellisse ce qui nait là, devant moi, ce que je vois devant mes yeux. Comment faire pour que le Néant ne bouffe pas tout avec sa morgue de stupide destructeur inconscient ?

doute

13 février 2007 à 0h18

A trop regarder ce qui s'écrit ailleurs, on perd de vue ce qu'est un journal intime.
C'est le danger qui me guette lorsque, partant à ta recherche petit miroir électrique que j'ai projeté si loin sur la toile, je fais escale sur d'autres écueils, d'autres bouts de récifs qui émergent d'inconscients en souffrance. Je goûte aux charmes de ces récifs éparpillés qui tous laissent leurs traces dans mon propre inconscient. Et je me laisse teindre par eux et c'est très dommage car je perds mon intention de départ.
Je n'avais pas prévu cela en lançant mon journal sur la toile.
Je perds de vue qui je suis, oui, ce que je perds en route dans cette longue traversée pour te retrouver, c'est moi, tout simplement, moi qui se dilue dans tous ces écrits que je lis.
Je dois me ressaissir et retrouver le but qui me pousse à me livrer à moi-même, à déposer un morceau de moi dans un lieu accessible à tous et pourtant tenu au secret : Internet. Qu'est-ce que je veux livrer à moi-même, qu'est-ce qui peut éclore de cette écriture profondément autistique ?
A moins que l'autre soit tout simplement un prétexte, peut-être n'ai-je rien à dire ?
A demain.

Pour quand j'aurai la force

13 février 2007 à 0h44

Ah si ! j'oubliais... il faut que je prenne date avec toi avant que j'oublie définitivement. Fais-moi penser à te parler du défi nouveau auquel est confrontée la relation entre les hommes en général et les hommes et les femmes en particulier. Pour ne pas oublier ce que je veux dire et parce que je n'ai pas envie d'organiser mes pensées ce soir, je veux jeter, comme les morceaux d'un plan, quelques éléments de réflexion :

Il n'est plus nécessaire de vivre ensemble
Nouvelle exigence de qualité dans les rapports humains
L'Amour comme seul ciment possible mais quel Amour ?
Reprise de la force centrifuge
Qu'est-ce qui peut nous pousser à vivre ensemble dans la durée ? Pourquoi ?
Comment ?
Nous sommes condamnés à une exigence de qualité
Heureusement que le Désir échappe à la Raison car il y a bien longtemps que la race humaine se serait éteinte
Le respect
La citation de Rilke
Prise de pouvoir des femmes
Nouveau pouvoir qu'elles doivent apprendre à maîtriser
Griserie ?
Renoncements à nos penchants délirants
Si au royaume du délire les hommes sont Rois... et bien les femmes, elles, sont Reines !
Tous délirants
Alors ?

J'aurais du naître anthropologue, j'aurais aimé.

Stop !

16 février 2007 à 23h45

Stop !
Ce soir j'arrête.

Je file en douce loin de mon journal intime pour commettre des infidélités dont je ne suis pas fier.
Quoique !
Après tout je continue mon engagement de début d'année. Je décide de continuer à écrire, mais de manière différente. Je vais publier un vrai blog en attendant de faire mon propre site web. J'en ai envie, j'ai pas envie de réfléchir et de me demander : pourquoi ? Quel but ? Comme les autres ? C'est banal !
Ceux qui m'aiment peuvent me retrouver dans "ma bulle" (taper sur google), et mon blog se trouve dans la partie du bottin réservée aux journaux intimes.
Sous mon nom d'auteur : sombre héros.
Au revoir Journal intime qui m'a permis mes premiers pas.
Dès que j'aurai compris comment ca fonctionne, je ferai un lien.

Christophe